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Chroniques d'Irydaë
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Leynar Gale
Leynar Gale
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Réunir les troupes  EmptyMar 22 Oct - 22:59
Irys : 763678
Profession : Voyageur sympathique
My'trän +2 ~ Khurmag
Khurmag et son beau manteau blanc avait presque manqué à Leynar après sa petite excursion à Zochlom. Si un peu de chaleur ne faisait jamais de mal, le khurmi pensait sérieusement à écourter ses futurs déplacement sur cette terre trop brûlante à son goût. Certes il fallait bien faire quelques sacrifices pour le bien de ses affaires, mais la fraîcheur du climat khurmi lui convenait bien mieux qu’une chaleur atroce. Ces futurs déplacements restaient cependant en question, il allait avoir bien mieux à faire pendant les prochains mois. Le but que son groupe belliqueux s’était donné allait prendre du temps, et il fallait bien sûr être bien plus nombreux que cinq âmes en quête de vengeance ou d’intérêts.

Si Leynar attendait en plein milieu de la route qui menait directement vers Nalan ce n’était pas par pur plaisir de la froideur de la brise de Khurmag, il attendait ses futurs employés, qui étaient aussi ses anciens collègues. Des mercenaires, voilà ce que Leynar apportait à ses compagnons de conspiration, à défaut de pouvoir appeler un clan. Il connaissait déjà leurs compétences, certaines de leurs tactiques, et tout aussi important, il savait combien ils allaient lui coûter. Le prix était élevé, mais il allait en avoir pour son argent, c’était la seule raison pour laquelle il acceptait de débourser autant d’irys, en espérant qu’il pourrait rattraper cette futur baisse dans ses finances.

Il attendit quelques heures, laissant son cheval gambader librement tout en le tenant à l’œil pour éviter qu’il ne parte trop loin. Heureusement le groupe de mercenaires vînt avant que Leynar ne meure d’ennui en plein milieu de la route. Ils devaient être une vingtaine, un groupe restreint en comparaison du gros de la troupe. Ils étaient deux à mener le groupe, un kharaalien et une zolienne, tout deux possédaient un meilleur équipement que tout le reste des mercenaires, le marchand pouvait le voir à vue d’œil. Lorsque le groupe parvint à sa portée, la nécessité de surveiller son propre cheval lui sortit complètement de l’esprit. Les deux meneurs descendirent alors de leur cheval pour se mettre au même niveau que le khurmi.

-Kol et Seyla, commença t-il en regardant respectivement le kharaalien et la zolienne, je suis heureux de vous voir, ça fait longtemps. Comment va Kuisur ? Il s’agit d’un des chefs de la troupe, et additionnellement de l’ancien mentor de Leynar. J’étais surpris de voir que ce que je proposais était accepté, je l’aurai cru plus réfractaire que ça à risquer d’être catalogué comme un hors la loi. Ou encore d'accepter une offre qui vienne de moi.

-Au début non, ça a été difficile de le convaincre d’accepter, d’ailleurs il augmente le tarif mais on en reparlera plus tard. Kol poussa un long soupir. Tu le connais, il cherche à protéger la réputation de la troupe, et faire exploser une mine c’est danser sur une ligne dangereuse.

-Encore plus quand il s’agit d’un ancien membre qui propose un contrat. Ton offre ne partait pas gagnante d’entrée, il a fallu le persuader d’accepter.

-Et ça va se répercuter sur le prix, j’ai compris. J’étais déjà assez surpris qu’il accepte, on ne peut pas dire que notre dernière conversation se soit bien terminée.

-Il t’en veux encore un peu, mais il se contentera de saigner tes finances à défaut de te saigner toi.

-Ce qui est étrangement rassurant… Bien, l’heure tourne et j’aimerai arriver à Tarluru de préférence avant la nuit. Plus vite on se remettra en selle, plus vite on pourra monter le camps.

-Et avec quel cheval tu compte faire ça ? Demanda Kol en levant un sourcil.

Leynar tourna rapidement la tête dans la direction ou il avait vu son cheval pour la dernière fois. Plus de cheval. Il marmonna rageusement pour maudire cette sale bête en évitant les regards hilares de ses anciens collègues. La traversée jusqu’à Tarluru allait être longue.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Réunir les troupes  EmptyJeu 31 Oct - 13:52
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Leurs regards se croisèrent et s’accrochèrent farouchement, le bleu glacial rivalisant avec l’ambre chaleureux. Pendant une fraction de seconde, Althéa goûta au plaisir satisfaisant de ne pas être reconnue instantanément par un proche, puis à celui autrement plus réjouissant de le voir s’émerveiller de sa présence. Aussi immobiles que l’air, ils se toisèrent du regard, et elle devina qu’il fouillait ses souvenirs les plus intimes et ses émotions les plus infimes. Son aîné n’avait jamais eu de scrupules à employer la magie de Khugatsaa sans quérir aucunement l’aval des personnes concernées. Cependant, il eût été illusoire d’avancer qu’il requérait sa permission. La cadette ne résistait pas à l’esprit fouineur qui sondait son âme de part en part, et pire, se complaisait à lui offrir son individualité. Avec toute autre personne, elle portait un masque de politesse, une façade diplomate, polis par ses mots travaillés et ses propos sournois, mais avec son aîné, il n’y avait rien d’autre que la vérité. Une vérité qui brillait de pureté, mais blessait de sa brutalité.

    « Viens, petite soeur. »


Leur dernière rencontre remontait à près de deux ans auparavant, lorsque Quevven lui avait intimée de rejoindre les Cercles pour y apprendre les arts du combat. Depuis, son second frère, Yecht, lui avait appris que leur aîné employait ses pouvoirs à de mauvais escients, qui plus est à son encontre, mais elle refusait d’y croire. Et espérait de tout cœur que Quevven lirait cette confiance aveugle qu’elle lui vouait. Arrivée près de lui, toute la défiance qui les animait tous deux s’effondra de concert, et ils se saluèrent à la manière de leur tribu. Le front de Quevven se posa contre le sien, et ils inspirèrent une bouffée d’air à l’unisson en signe d’unité, pour signifier qu’il partageait tout, de la chose la plus chère jusqu’à l’air qu’ils inspiraient. Puis ils s’enlacèrent.

    « Tu te sens vraiment prête à détruire une mine ? s’enquit-il d’une voix grave, la relâchant de son étreinte.
    - Oui, je suis prête au combat, affirma-t-elle avec entrain. Je tire à l’arc, j’ai des lames fixées sur mes gants, et même à mains nues, je…
    - Non, non, Plume. Est-ce que tu te sens prête à tuer ?
    - J’ai déjà tué.
    - Tu as mis fin à la vie d’un homme agonisant, et tué deux autres pour te défendre. Est-ce que tu es prête à tuer de sang-froid ? A tuer non parce que tu n’en as guère le choix, mais parce que tu le souhaites ?
    - Je ne souhaite pas leur mort… Mais puisqu’ils ne comprennent pas le mal qu’ils font à notre peuple, je suis prête à en tuer quelques-uns pour que les autres apprennent à entendre.
    - Tu as toujours prêté trop d’importance à la vie des autres. Même avec un entraînement de guerrier, tu es plus apte à sauver des vies qu’à les prendre. »


Althéa s’effondra à vue d’œil devant cette critique qui de la bouche de n’importe qui d’autre eût été un compliment. La déception résignée qui suintait des paroles de son frère eurent l’effet dans coup de poignard dans la poitrine et soudain l’envie lui prit d’être la plus sanguinaire des adeptes de Möchlog, l’incarnation de l’impavidité et dénuée entièrement de pitié. Des années durant elle avait mis de côté sa sensibilité dans l’espoir de plaire à Quevven, et elle ne semblait pas au bout de ses peines. Serait-elle jamais à la hauteur de ses espérances ?

***

Son aîné prit en charge le reste du recrutement sans véritablement la consulter, mais une partie de son subconscient avait peut-être quêté une telle répartition des tâches. Il y avait ainsi de nombreux avantages à donner la main à un fin connaisseur de ce milieu qu’elle fréquentait si peu. Quevven menait une alliance de mercenaires dont l’objectif principal était l’éradication des anomalies et des Daënars sur le territoire my’trän, et il ne dut guère insister pour convaincre une quinzaine d’entre eux de se joindre à la cause.

Ils s’établirent à Tarluru, dans une auberge relativement mal famée, mais où par bonheur les affaires louches, en se noyant dans la masse, passaient inaperçues aux yeux des autorités. Ils ébruitèrent ainsi leurs intentions vindicatives à l’encontre de la mine voisine. La rumeur se fit discrète, puisqu’après tout ils ignoraient de quel pied dansait les politiciens khurmis mais pariaient fort sur leur tendance au pacifisme et à la bonté pour contredire le plan d’attaque qui se tramait. Althéa comme Quevven n’avaient de khurmi que le sang. Pour tout le reste, ils avaient très vite opposé leurs manières passives de résoudre tout différend.

Les quelques jours coulèrent sans heurt, et Kali et Leynar ne devraient plus tarder, accompagnés elle l’espérait des recrues qu’ils auraient pu dénicher. En attendant, Quevven trônait sur une des tables de la salle commune, un air faussement aimable collé sur le visage. Un air qui lui paraissait étrangement familier, puisqu’elle l’employait elle-même plus que de raison.

    « Il met un masque pour faire peur aux Daënars, ou pour ne pas faire fuir les demoiselles ?
    - Il est avec moi. »


Leynar venait de franchir le pas de la porte, et Quevven se contenta d’un grognement déplaisant pour toute réponse. La plupart des mercenaires de Quevven profitait de leur avance monétaire en partageant quelques bières avant l’assaut, tandis que la paire discutaient à une table avec un homme d’âge mûr et au membre antérieur droit fait d’un bois rigide et sombre. Visiblement, les Ka’Ori avait refusé son recrutement, puisqu’il écarta sa chaise d’un air rageur, raclant les pieds de la chaise celui de sa jambe de bois sur le parquet vieilli par le temps et l’usage. Il se dirigea vers la sortie en clopinant, puis se mit à pester au niveau de Leynar.

    « Pas habilité à marcher dans une mine ? Bande d'enflures, j’y serais allé en rampant pour Khurmag ! »

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
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Réunir les troupes  EmptyLun 4 Nov - 23:26
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
Kali massa son postérieur endolori tandis qu’elle s’étirait dans la froidure du matin khurmi. Comme pour approuver elle entendit un hennissement lassée derrière elle et se retourna pour flatter le museau d’Ablette qui s’approchait.

« Je sais ma belle, toi aussi tu as mal, mais les prochains jours seront plus calmes. »

Enfin ils le seront pour toi, songea-t-elle tout en attrapant le sac de céréales pour offrir son petit-déjeuner à la jument, qui enfouit sa tête dedans avec une gourmandise qui la fit sourire. Kali, elle, allait devoir pour la première fois de sa vie diriger des hommes dans une vraie bataille. La dernière fois qu’elle avait participé à l’une d’elle, elle n’était qu’une simple guerrière et elle avait finis otage. Pas le souvenir le plus réjouissant de sa vie. Et désormais elle allait devoir mener des hommes et des femmes au combat. Elle était pour moitié morte de peur et pour moitié aussi impatiente qu’une tempête estivale.
Elle parcourut du regard le petit campement autour d’elle : une trentaine de guerriers, hommes comme femmes, la suivaient, certains depuis presque un mois. Depuis qu’elle avait mis au point leur plan d’attaque avec Althéa et Leynar elle avait parcourue en long et en large Zagash, prêchant leur cause à chaque tribu, à chaque village et carrefour commercial. Elle avait d’abord eu du mal à convaincre des gens mais avec le temps, les rumeurs enflaient depuis Suhury et certains commençaient à prétendre qu’elle avait été bénie par Katakan et, par extension, par Dalaï. Le temps passant une petite troupe se forma derrière elle, prête à la suivre jusqu’à Khurmag et à combattre les daënars quel qu’en soit l’issue. Peu d’entre eux toutefois étaient de vrais guerriers accomplis, plutôt des jeunes gens motivés par la gloire plus qu’autre chose et que les récits sur les technologistes n’effrayaient pas. Il lui fallait donc organiser tout ça et elle avait commencé à entraîner tout ce monde à combattre ensemble, aidé par les quelques vétérans revanchards ou pieux qu’elle avait pu convaincre. Certaines fortes têtes avaient été difficile à dompter mais quand il fut clair qu’aucun des jeunes ne pouvait rivaliser avec elle arme en main, les choses se passèrent mieux.
Avant qu’ils ne rejoignent Khurmag et le point de rendez-vous convenu avec Althéa, Leynar et leurs deux autres compagnons, ils avaient effectués un détour par la baie d’Aryun afin de pratiquer des rites sacrés de préparation à la bataille. La tribu de Kali n’étant pas loin à cette période de l’année, elle avait retrouvé sa mère, accompagnée de trois guerriers qui désiraient la rejoindre, à la baie. Puis, sous ses conseils, c’est elle qui avait mené les rites pour tout le groupe. Elle se souvenait de la fierté intense qu’elle avait ressentie ce jour-là, tandis qu’elle avait plongée jusqu’au cœur du temple de Dalaï pour la première fois puis lorsque tous les regards s’étaient posés sur elle et qu’ils avaient repris à sa suite les chants rituels.
Puis ils étaient remontés à travers les collines calcaires jusqu’à atteindre Suhury, avaient fait une brève halte à la Crique Blanche pour un nouvel hommage à leur déesse-mère avant de se diriger vers l’est. Une brève halte à Darga leur avait permis de s’équiper pour le froid des montagnes et Kali en profita pour récupérer une commande qu’elle avait passé à un artisan de la ville lors de son passage précédent : une lance de chasse au fer large, en dessous duquel se trouvait des pointes pour déchirer les chairs sans difficulté, et dont la hampe se terminait par un aiguillon à poison, ainsi qu’une veste de cuir renforcée d’écailles d’acier au point vitaux. Elle s’était également procuré du venin d’aspic des forêts, l’un des serpents les plus venimeux de la région : le venin de khavcha était parfait lors des affrontements avec d’autres my’träns, dont elle souhaitait rarement la mort, mais les combats contre les daënars la pousseraient à un tout autre niveau de violence.

Alors qu’ils repartaient de Darga en direction de Tarluru, ils avaient croisé une troupe d’une dizaine de guerriers zagashiens qui les attendaient tranquillement. Kali reconnut rapidement les insignes de leur clan : ils appartenaient à la tribu d’Elaena qu’elle avait aidé à libérer des prisonniers quelques mois plus tôt. Les rumeurs avaient amenés son histoire jusqu’à eux, des rumeurs avaient apparemment bénéficié de l’aide de quelques messagers aux environs de Shüren pour être certain qu’elles seraient assez rapides. Et les zagashiens, déjà remontés contre les daënars sans que personne ne les y pousse, n’avaient pas hésités longtemps à venir lui prêter main-forte. Sans compter, compris-t-elle au cours du voyage vers Tarluru, que la perspective de venir donner une leçon sur les terres des khurmis leur plaisait bien.

Le résultat c’est qu’elle avait passé l’essentiel du dernier mois à cheval et même si elle aimait l’équitation, ses muscles commençaient à crier à l’agonie. Au moins, se dit-elle avec un petit sourire, ça lui faisait un beau cul. Mais il était hors de question de laisser quelqu’un y toucher tant qu’elle n’aurait pas pu passer au moins trois heures dans un bain chaud pour détendre ses fessiers. Tout à ces considérations charnelles elle rangeait le campement de la nuit et chargeait ses affaires sur Ablette qui ne protesta presque pas. Une fois que tous furent prêt, la troupe se remit en marche, pour sa dernière journée de voyage avant le rendez-vous si tout allait bien.

Ils arrivèrent à Tarluru alors que le soleil déclinait dangereusement derrière les silhouettes majestueuses des Tsagan Oil qui découpaient l’horizon. Ils s’arrêtèrent à bonne distance du village et commencèrent à descendre de leurs chevaux pour monter un camp : ne sachant pas exactement où elle mettait les pieds, Kali avait décidé qu’ils camperaient en dehors de l’enceinte pour le moment. Une décision qui n’était pas des plus populaire, évidemment, mais ils avaient déjà été refusés par des villages zagashiens, elle n’imaginait pas ce que penseraient des khurmis en voyant débarquer une trentaine de guerriers des côtes.

Elle s’avança donc seule dans le village. Ils avaient beau s’être arrêtés à distance de celui-ci, leur approche avait été remarquée et plus d’un regard méfiant se posa sur la rouquine tandis qu’elle remontait les rues principales en cherchant le lieu de rendez-vous qu’ils avaient convenus. Il lui fallut demander son chemin à quelques passants avant de trouver l’auberge, calfeutré au fond de ruelles peu fréquentées. Elle accrocha la bride d’Ablette a un mat de la petite écurie déjà bien remplie puis elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit en grand d’un mouvement de bras tout en franchissant le seuil. Elle se débarrassa de sa capuche de fourrure et ouvrit son manteau pour que son corps puisse profiter de la chaleur du lieu, tout en baladant son regard sur la foule qui occupait la pièce centrale.
Il y avait là une assemblée de mercenaires qui n’avait probablement rien d’habituelle et un certain nombre d’entre eux la dévisagèrent à son entrée, ce à quoi elle leur répondit par un air féroce. Elle n’allait certainement pas se laisser marcher sur les pieds alors qu’elle était là pour accomplir la volonté des Architectes. Elle s’avança au milieu des tables avec sa démarche de félin en chasse, jusqu’à ce qu’elle aperçoive la tenue surchargée de plumes et de colifichets qu’elle cherchait, à côté d’un masque qu’elle ne parvenait toujours pas à regarder sans se sentir mal à l’aise. Son visage s’éclaira et elle les interpella d’une voix claire qui couvrit aisément le brouhaha de la taverne :

« Althéa ! Leynar ! Ça fait plaisir de voir que vous avez réussis à venir, Amisgal en soit remerciée. »

Elle fendit la petite foule hétéroclite de la taverne, dont elle avait au passage attiré la majorité de l’attention par sa discrétion habituelle, pour s’approcher de ceux qui étaient d’une certaine façon devenu ses futurs compagnons d’armes, quand bien même elle n’aurait pas misé un irys dessus peu de temps auparavant. Elle serra l’avant-bras de Leynar pour le saluer et enlaça Althéa sans lui laisser le temps de protester, et la libérant tout aussi rapidement.

« Je parie que pas mal des types louches autour de nous sont ici pour fendre des crânes de technologistes, non ? Remarque avant qu’on commence à parler organisation j’aimerais m’asseoir mais j’aurais vraiment besoin d’un coussin moelleux ! »

Invité
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Réunir les troupes  EmptyVen 8 Nov - 16:43
L’horizon baigne d’une lueur mourante, le sol se dissimule sous les traits d’un paradis où chaque nuage cache le vrai visage de la terre. Comme aux cieux, la face meurtrière du monde est cachée derrière un voile de pureté, blanc comme neige, là où l’on n’aurait autrefois rien imaginé d’autre que la vie. Aujourd’hui, on écoute plus les bombes que les mots, un langage que Nora ne connaissait que trop bien. Elle était fatiguée d’en connaître les plus fines subtilités, fatiguée d’en connaître l’art dans les moindres détails. Née paysanne dans les confins de Nislegiin, élevée ingénieure dans le centre-ville d’Alexandria, rien ne l’avait prédestinée à une carrière de terroriste. Elle avait l’impression d’avoir fait le pas qui finalement, avait coincé sa botte entre les racines de la criminalité. Si seulement tout pouvait disparaître …

Après le tort qu’on lui avait donné face à cette démonstration de populisme en Suhury, la negiin avait évidemment immédiatement repensé à retourner chez elle, dans le sud. Là où la guerre était encore un concept connu uniquement par le travers des livres, ou des légendes. Aucun navire, cependant, n’aurait accepté une passagère sans argent, son foyer était bien trop lointain pour que deux sous lui permettent un voyage de retour. L’ironie de son sort voulut qu’elle doive aller une fois encore dans le sens des idéaux dont elle croyait de moins en moins. On lui avait proposé un travail, quelqu’un avec qui elle avait déjà collaboré par le passé, collaboration qui avait terminé en grand succès … à défaut d’aimer son travail, elle y était compétente.

La compensation avancée qu’on lui avait donné comme garantie de paiement avait été assez pour s’acheter un cheval. Elle aurait pu fuir loin, jusqu’à Nislegiin, sans doute, mais le désert de neige saupoudré sur la frontière entre les deux continents était une dissuasion plus efficace que le bout d’un revolver. Faisant plus confiance à ses capacités à tout faire cramer plutôt qu’à survivre en milieu sauvage. Citadine un jour, citadine toujours … et ce même si elle avait grandi en campagne. Une mission, puis la paix, SA paix, enfin. De toute manière le monde se déchirerait, qu’elle le veuille ou non, chaque personne, sur chaque continent avait pris la décision pure et simple d’éradiquer celui qui pense comme lui. Qu’ils aillent s’entretuer, s’ils trouvaient ça drôle … la negiin voulait juste rentrer de nouveau chez elle.

Les sabots de sa monture remuaient la neige, propulsant sur la poudreuse des gerbes d’elle-même, arquées comme la voute des deux lunes. Les lumières de Tarluru brûlaient, s’élevant depuis la toundra comme les étoiles dans un ciel matinal. Il y avait cependant bien plus de lueurs autour de la ville, sans doute les campements des mercenaires dont son employeur n’avait pas fait mention. Elle avait l’impression de revivre le 18 février 932, une nouvelle fois. Evidemment, la destruction de cette mine était une contribution aux tensions qui brûlaient déjà entre les deux nations, mais vraiment, le retour au foyer paraissait bien plus important que l’avenir du monde, pour Nora.

Elle entra dans la ville, rejoint le lieu qu’on lui avait indiqué et poussa la porte qui grinça, tandis que, silencieusement, elle fit son entrée dans le hall. Tout le monde ici, ou presque, étaient my’trans, Nora avait tout intérêt à se faire discrète, quand bien même les negiins ne sont pas mal vus sur le continent des Architectes, son passé la désignait plus comme une daënare que toute autre chose. Son expertise des explosifs et des moteurs la trahirait éventuellement, de toute manière, c’était bien pour ça qu’elle était là. Quelle corvée … tout ça pour un stupide bateau.

Ils avaient tous l’air joyeux, ici, comme s’ils partaient au bal, ou à la rivière, faire un genre de soirée dansante burlesque autour d’un immense feu de joie. Comment faisaient-ils, ces fous ? La saboteuse se faisait toujours tout le souci du monde pour ne pas être démasquée, par peur d’être emprisonnée, ou pire, de mourir. Mais eux, c’était comme s’il n’y avait pas une seule chose en ce monde qui aurait pu les perturber, pas même l’éventualité de rencontrer leurs créateurs … peut-être qu’ainsi ils étouffaient la peur qui les prenait avant d’affronter le danger. Ceci dit, et quand bien même Nora aurait voulu aussi se vider la tête, elle n’avait personne avec qui rire et personne avec qui elle désirait tisser des liens. Il n’y avait que des meurtriers et des criminels, ici, et quand bien même le nombre de vies gâchées qui reposait sur les épaules de la jeune femme était considérable, jamais elle ne s’admettrait comme faisant partie de cette armada de monstres.

Envers et contre tout, elle demeurait une petite fille avec des rêves de fou.

Leynar Gale
Leynar Gale
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Réunir les troupes  EmptyLun 11 Nov - 22:55
Irys : 763678
Profession : Voyageur sympathique
My'trän +2 ~ Khurmag
Arrivant enfin à Tarluru, le groupe se sépara, le plus gros du groupe de mercenaire restant en dehors de la ville pendant que Kol et Seyla continuait de suivre Leynar. Par chance il connaissait déjà l’auberge qui était le point de rendez-vous, il y avait été de nombreuses fois dans le passé, et il y retournerait sans doute dans le futur. Néanmoins avant de rejoindre ses compagnons de fortune il dût faire un détour pour acheter arme et protection. Attaquer une mine sans être protéger conduirait sans aucun doute à sa mort, ce qui serait tragique autant pour ses alliés qui avaient sans aucun doute grand besoin de lui, et pour lui-même, la perspective de mourir était étrangement peu attirante.

Une nouvelle arme et une armure, voilà ce dont il faisait l’acquisition, une épée bâtarde et une armure en cuir renforcé. Mettant l’arme dans un fourreau accroché à sa ceinture, Leynar enfila ensuite l’armure pour délaisser ses vêtements actuels et les mettre dans un sac. Gardant le sac à la main, le khurmi se dirigea ensuite avec ses compère jusqu’à l’auberge du rendez-vous.

Son entrée fût ponctué d’une remarque désobligeante à laquelle il ne daigna même pas répondre, un sifflement méprisant fût tout ce qui sortit de sa bouche à cet instant. Il ne fît pas plus attention à l’homme à la jambe de bois, le laissant pester allègrement. Il avait d’autres préoccupations qui avaient une bien plus grande importance qu’un homme mécontent.

Se dirigeant lentement vers Althéa, il décocha un regard vers Quevven, gardant toujours son masque inexpressif. Il savait reconnaître un faux sourire lorsqu’il en voyait un, sa profession était pleine de mensonges. Il faisait preuve d’une méfiance naturelle envers quiconque était dans cette auberge, mais quoi de plus naturel à Khurmag, là ou l’esprit pouvait être lu comme dans un livre ouvert ? Renforçant ses propres barrières mentales pour faire face à une éventuelle intrusion, le masque de Leynar s’anima soudain et adressa à Althéa un léger sourire, quoique légèrement sinistre.

-Althéa. Commença t-il en inclinant légèrement la tête pour la saluer. J’amène avec moi une vingtaine de mercenaires plus que compétents, je le sais j’en ai fait parti. Et normalement une autre personne devrait nous rejoindre sous peu, ses compétences pour les explosion sera un atout considérable.

Il distribuait les informations qu’il considérait comme essentielles à un moment précis. Leynar ne prit pas la peine de mentionner que cette experte en explosion était celle qui s’était opposé avec une forte conviction à l’appel qu’avaient lancés Kimnas et Katakan. Mais en cela il ne lui en voulait pas, ses motivations personnelles ne regardaient qu’elle tant que le travail était fait.

La porte de la taverne s’ouvrit une fois encore, laissant entrer la zagashienne qui leur indiqua sa présence. Elle avait l’art et la manière de se faire remarquer. Sa venue à proximité du groupe déclencha de nouvelles salutations, plus ou moins personnelles, ce qui n’était pas les affaires de Leynar. Le khurmi lança un regard vers la foule qui s’était amassé dans la taverne, et un visage en particulier capta son attention. Il oublia complètement ce qui se passait autours de lui, se concentrant uniquement sur l’esprit de la negiine. Ce qui parvint à son esprit ne fût qu’un chuchotement qui venait de partout autours d’elle, un chuchotement parfaitement clair.

-Vous êtes là. Bien, je tiendrai parole sur notre arrangement tant que vous ferez de même, je vous fais confiance pour ça. Rejoignez nous, il y a des gens qui vous attendent.

Mettant fin à cette brève prise de parole à sens unique, il se concentra de nouveau sur le groupe qui l’entourait. Un regard critique constata l’absence de deux personnes pour le moment, si ces deux personnes venaient un jour. Le courage manquait chez certains, et c’était un individu qui ne possédait pas un grand courage qui le pensait.

-Devons-nous attendre la venue de Laerl et Baikghuï ? Je n’ai rien contre patienter, mais je préfère ne pas perdre de temps inutilement.


C’était un temps précieux qui pouvait être mis à profit, le perdre était un immense gâchis, et Leynar avait horreur du gâchis.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Réunir les troupes  EmptyDim 17 Nov - 15:47
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Leynar s’approcha des Ka’Ori sans commenter la méchanceté de l’aîné, et son silence poli fut au gré d’Althéa. En bons Khurmis, ils se saluèrent d’une révérence réservée, gardant les effusions pour les proches de longue date. Il fallait admettre que le temps glacial et les multiples couches de vêtements sur leurs épaules ne facilitaient pas la moindre promiscuité entre habitants du Khoral. Les mœurs et coutumes en étaient d’autant plus affectées par un manque ostentatoire de tactilité. Il y avait néanmoins dans le regard de la guérisseuse une douceur franche que la nonchalance de Quevven mettait paradoxalement en exergue. Pour sa part, son frère n’avait pas même pris la peine de se lever pour saluer les nouveaux venus.

    « Ce sont d’excellentes nouvelles, acquiesça-t-elle sans concevoir une seule seconde la véritable identité de cette "autre personne" douée pour les explosions. Mon frère Quevven a recruté quinze de ses frères d’arme, et au cours des derniers jours, sept personnes supplémentaires de passage à Tarluru se sont engagées pour la cause. »


A la mention de Quevven, sa tête s’était légèrement inclinée vers son fraternel pour que leur lien soit plus évident, puis elle avait désigné d’un geste plus vague l’ensemble des occupants de la pièce. Rares étaient les courageux qui n’avaient pas tourné les talons en voyant l’activité anormale de la taverne, du moins s’ils ne comptaient pas prendre part à l’attaque, aussi il suffisait d’en observer les occupants pour comprendre d’un coup d’œil de quoi serait formé leur groupe.

L’apparition de Kali mit fin au pragmatisme et à l’ambiance solennelle de leur discussion. Althéa eut un sourire mal dissimulé devant sa présence pétillante, alors que la rousse fondait sur eux. La stupéfaction se succéda à la joie lorsqu’elle la prit dans ses bras avec chaleur, et elle évita obstinément le regard inquisiteur de son frère pour ne pas trahir le semblant d’affection qui avait fait surface dans ses pupilles. Lorsqu’elle prit la parole, Quevven fit une remarque sur le fait qu’elle vouait déjà un culte pour deux Architectes, il était donc déraisonnable qu’elle invoque le nom d’un troisième, mais Kali avait déjà repris la parole. Apparemment, le voyage n’avait pas ménagé ses fessiers. Un des mercenaires qui n’avait pas quitté Kali des yeux se crut obligé de faire une remarque désobligeante, à croire que ce qu’ils avaient en compétences martiales ils le compensaient par une absence de compétences sociales.

    « Mes genoux y sont confortables s’tu veux t’asseoir dess…
    - La fais pas chier, Karl ! »


Son partenaire de boisson venait de lui mettre une taloche sur l’arrière du crâne, et le dénommé Karl se ratatina avec aigreur sur son tabouret. Althéa décocha un regard oblique à son frère, qui haussa les épaules avec un air qui murmurait tout bas : « Tu voulais des combattants, pas des héros de la bienséance ». Contre toute attente, Althéa s’en contenta. Elle s’intéressa de nouveau à Kali, lui désignant l’unique chaise disponible autour de la table en bois rugueux. Il s’agissait du seul siège s’offrant le luxe d’être épaissi de cuir fin. Ce n’était pas une chaise de roi, mais à défaut de mieux, il faudrait s’en contenter jusqu’à retrouver le pieu. Un pieu qui, maintenant qu’on en parlait, ne serait pas beaucoup plus confortable.

    « Laerl dort à l’étage, apparemment le voyage l’a exténué. M’est avis qu’il sera en convalescence jusqu’à la fin de l’assaut, et qu’il rentrera chanter chez lui qu’il avait la sagesse de na pas se mêler de tout ça si cela finit mal, et alternativement, qu’il a fait partie de l’offensive si elle réussit. On est sans nouvelles de Baikghuï. Je suis également d’avis que l’attente est inutile, mais je pense plus sage d’attendre l’aube avant d’attaquer. »


Certains buvaient, et s’ils semblaient habitués à partir en mission avec une gueule-de-bois, c’était moins probable avec une cuite dans le sang. Par ailleurs, elle voulait donner l’occasion aux troupes de Kali et de Leynar de se reposer de leurs voyages. Une rousse choisit cet instant pour s’approcher de la tablée. Son visage ne lui était pas inconnu, puisqu’elle avait été la seule à s’exprimer en défaveur de la guerre lors du discours des primo-gharyns. Comme elle l’avait dans son champ de vision direct, elle fut la première à lui adresser la parole, l’expression indéchiffrable mais l’intonation aiguisée par l'hostilité.

    « Cette taverne est un lieu de passage bien insolite pour les sympathisants de la paix. »

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
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Réunir les troupes  EmptySam 23 Nov - 20:05
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Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
« Ce n’est pas parce que je vénère Dalaï et Süns que j’ai n’ai aucun besoin de vent pour naviguer ou d’air pour nourrir les flammes. »

Répondit-elle avec un petit sourire froid au frère d’Althéa. Leur relation commençait mal, elle n’allait certainement pas se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit, surtout pas lorsque l’on abordait un sujet aussi sensible que son lien aux Architectes. Pour la rouquine, les choses étaient simples : les sept avaient créé le monde ensemble et pour cela ils méritaient, tous, son profond respect, même ceux avec qui elle se sentait le moins en phase. Ce qui du reste n’était certainement pas le cas de la Dame des cieux.

Elle se laissa tomber sans grâce sur la chaise proposée par Althéa. Elle n’avait pas de coussin mais si c’était le mieux qu’elle pouvait avoir elle s’en contenterait. On aurait pu croire qu’elle n’avait absolument pas remarqué le petit spectacle que sa remarque avait déclenché, mais une légère moue d’autosatisfaction indiquait le contraire à celui qui saurait bien observer. Elle disparut immédiatement et ses yeux se plissèrent légèrement quand Althéa et Leynar commencèrent à parler organisation.

« Je n’aime pas trop ne pas attendre au moins quelques jours, il peut y avoir plus d’une raison à un retard, mais nous sommes nombreux et nous ne resterons pas discrets longtemps. Je te suis sur cette décision Althéa, partons demain à l’aube.
Si j’ai bien compter, et avec la trentaine de guerriers qui ont décidé de me suivre, nous avons environ soixante-dix personne pour lancer cet assaut. Plus d’éventuels renforts de dernière minute. »
Elle disait ça sans trop y croire, laissant parler ses préjugés sur la nature couarde des khurmis. « Moins d’une centaine de personnes, c’est loin de ce dont on aurait eu besoin pour s’assurer de la victoire, mais elle est à notre portée ! »

Elle avait dis ça dépourvue de son habituelle confiance en elle à la limite de l’arrogance, mais il y avait une solidité dans sa voix qui affirmait qu’elle ne donnerait rien de moins que tout ce qu’elle pouvait pour la bataille à venir. Il se jouait plus que le destin d’une mine dans cette escarmouche, elle en était intimement convaincue. C’était l’occasion de réveiller leur peuple, de donner corps au discours de Kimnas et Katakan et de prouver que certains en avaient assez de subir les outrages de Daënastre.
Elle écarquilla les yeux de surprise quand elle vit s’avancer, après avoir été ‘introduite’ par Leynar, la jeune femme qui avait demandé à Kimnas de ne pas encourager à la guerre. Sa présence était déjà incongrue en elle-même mais elle était soit-disant là pour les aider. Althéa était visiblement soupçonneuse, si la zagashienne se fiait au ton de sa voix. Elle aussi l’était, évidemment, mais elle avait envie d’y croire, de croire que la justesse de leur cause était si grande que même ceux qui souhaitaient plus que tout soutenir la paix ne pouvaient pas y rester aveugle. Elle posa la main sur l’épaule de la suhure, une prise douce qui l’invitait se calmer, et quand elle parla sa voix était aussi douce et chaleureuse que les braises d’un feu de camp au milieu de la nuit, ultimes lueurs dans l’obscurité.

« Laisse-la nous expliquer pourquoi elle est là, Althéa. Tout le monde peut changer d’avis et celui qui refuse de le comprendre n’est pas beaucoup plus malin que celui qui s’obstine dans son erreur. »

Invité
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Réunir les troupes  EmptyVen 29 Nov - 14:57
A peine fut-elle entrée que la negiin entendit une voix dans sa tête. C'était troublant, comme toujours, mais ça l'était moins une fois qu'on s'y habituait. Ce genre de dons est si intrusif, tout de même ... et surtout, ça lui aurait été bien utile durant ses courtes études à Alexandria. Pouvoir se souffler ainsi les réponses de ces examens aurait été un avantage considérable, et, franchement, ça aurait facilité bien des choses. Peut-être même qu'elle aurait choisi une autre spécialité que la confection de moteurs, mais ça aurait été peu probable. Elle avait eu un oncle pour l'aiguiller, ce n'était pas comme si son cap avait été stable n'aurait-ce été qu'une fois dans sa vie.

L'homme au masque tenait parole. Pour avoir déjà collaboré avec lui, Nora ne doutait pas de sa ... "bonne foi", mais elle n'aurait pas pensé qu'il était du genre à entreprendre de telles actions. La charge en remords était importante lorsque l'on se rend responsable d'un crime de masse, la rouquine était bien au fait de ce genre de choses. Elle oubliait souvent que tout le monde n'était pas aussi concerné qu'elle et que pour certaines personnes, quand bien même on croit les connaître, le sort des autres n'a d'importance que l'intérêt qu'il leur importe. Au final, l'assaut qu'elle allait assister aiderait à déclarer la guerre et elle s'en foutait outre-mesure. Maintenant, elle voulait rentrer pour que tout s'arrête.

A contrecoeur, elle se leva pour s'approcher de l'assemblée, bras croisés. Il y avait plein d'endroits où elle aurait aimé être, mais cette taverne n'était pas l'un d'entre eux. C'était pénible de partager la sueur de ces gens, ils en avaient moult à offrir, apparemment. L'hygiène my'tranne n'a rien à voir avec la daënare, aussi, il ne faut pas s'attendre à trouver des citoyens soignés autre part que dans les cours de château. D'autant qu'ici, on parlait en grande majorité de mercenaires et ceux-là s'en foutaient pas mal de leur apparence. Tout ce qui compte, pour eux, c'est l'argent dans leur poche et le manche entre leur main, exactement comme des catins.

Et en parlant de catin ... voilà qu'on l'approchait avec une mine qui n'annonçait rien d'autre que des emmerdes et Nora n'avait pas la tête à ça. La jeune femme qui l'avait interpellé semblait connaître ses motivations, il faut dire qu'elle s'était mise en scène à cette ... réunion étrange. "Sympathisants de la paix". Jamais la negiin n'avait cru que l'on utiliserait ces mots comme d'une insulte, mais apparemment les gens de la région étaient plein de surprises. Une autre fille, rousse, invita sa consoeur à garder son calme pour laisser place à des explications.

Quelles gamines ... c'était ce genre de pestes qui allaient déclencher une guerre ? Pas étonnant que rien n'aille droit avec ce genre d'imbéciles. La terroriste balança un regard désabusé sur la plus jeune des deux, en remuant le visage.

- Oui, eh bien cette taverne n'était pas destinée à accueillir un rassemblement d'abrutis illettrés à la base non plus, n'est-ce pas ?

Comme si elle avait des comptes à leur rendre ! Et puis quoi encore ? Qu'elle leur lèche la crasse sur leurs bottes ? Qu'ils aillent brûler à Ekhlen ces imbéciles, elle n'avait rien à leur expliquer, et s'ils s'en prenaient à elle, c'était le contrat de l'homme au masque qu'ils compromettaient. Nora les dépassa pour directement s'adresser à ce dernier qui était de loin la personne avec laquelle elle se sentait le plus à l'aise, ignorant les explications que ces my'trans estimaient qu'elle leur devait. Se postant à son côté, elle pesta.

- J'imagine que ce ne sera pas une affaire subtile avec des génies pareils ... c'est quoi le plan ?


Leynar Gale
Leynar Gale
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Réunir les troupes  EmptyDim 1 Déc - 17:59
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Profession : Voyageur sympathique
My'trän +2 ~ Khurmag
L’arrivée de Nora provoquait méfiance et hostilité, mais la negiine avait un sens de la répartie qui amusait beaucoup Leynar. Ce dernier réprima un léger rire, laissant à la place s’exprimer un sourire caché derrière son masque. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les mercenaires ou ceux avec qui il collaborait, c’était qu’il se moquait éperdument que leur égo ou leur susceptibilité soit mise à rude épreuve. Et il y a bien une chose qu’il n’allait pas laisser faire, c’était qu’on empêche Nora de remplir le contrat qu’ils avaient effectués tout les deux, faire ça reviendrait à trahir sa parole, et Leynar détestait qu’on l’empêche de tenir parole.

-Calmez vous, elle est avec moi. Fit-il à l’intention de tout ceux qui lançaient un regard noir à la negiine avant de reporter son attention vers cette dernière. La subtilité n’est malheureusement pas la manière la plus efficace de procéder parfois, j’en ai bien peur. Vos connaissances et vos compétences seront profitable, je n’en doute pas. Il se tourna de nouveau vers ses compagnons conspirateurs. Je vous présente mon experte en explosifs, je peux vous assurer qu’elle fait des miracles. Ne me regardez pas comme si j’avais commis un crime impardonnable, j’utiliserai les moyens que j’ai à ma disposition pour détruire ces mines, si cela peut permettre leur éradication cela me suffit. Finit-il en réponse aux regards mauvais déjà lancés dans sa direction.

Pour lui utiliser des moyens inhabituels pour des my’trans n’était pas un problème majeur. Bien sûr il dédaignait l’utilisation d’explosifs et de technologie, mais il s’agissait d’outils efficaces et plus que pratique pour défaire des bâtiments, il l’avait déjà vu de ses propres yeux. Son manque de scrupule n’était que renforcé par sa détermination à voir s’effondrer les constructions métalliques qui privaient les siens de leur liens avec les Architectes. Il ne s’encombrerait pas de principes moraux pour achever cet objectif, en tout pas de trop nombreux principes en tout cas. Ce n’était pas la simple destruction d’une mine, c’était un message qu’il fallait porter, ce message devait être clair, distinct, et implacable. Les ouvrages de Daënastre devaient disparaître du sol de My’trä, quand bien même fallait-il utiliser un tant soit peu de technologie pour défaire de la technologie, ce n’était qu’un petit prix à payer pour la satisfaction de voir tomber un symbole daënar.

Ses yeux d’un bleu glacial fixèrent tour à tour Althéa et Kali, il ne s’était pas attendu à ce que la zagashienne soit la plus raisonnable des deux, c’était un comble. Cela lui ferait presque reconsidérer ses préjugés, presque. Cela n’apaiserait pas son mépris des zagashiens pour autant, les idées ancrées aussi profondément n’étaient pas aisément délogées.

-Quoique vous en pensez elle est digne de confiance, je le sais, si vous avez des réserves ou des reproches à faire, faites le maintenant, je ne voudrais pas que vous soyez distraites par des problèmes aussi importants lorsque nous attaquerons cette mine. Mais je ne regretterai pas d’utiliser les atouts à ma disposition pour améliorer nos chances de réussite.


Il regardait toujours les deux femmes, sans hostilité. Il lançait parfois rapidement un regard en direction de Quevven, Leynar le trouvait pour le moins troublant, et son silence n’encourageait pas le marchand à lui faire confiance.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Réunir les troupes  EmptyJeu 16 Jan - 23:55
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Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
La jeune femme se reconnut sans mal dans les croyances de Kali, à l’insu sans doute de son frère. Dès son plus jeune âge, Quevven l’avait forcée à basculer sa foi de Khugatsaa à Möchlog pour des raisons pratiques plus que spirituelles. Enrichie par son expérience, elle comprenait mieux que personne la dévotion multiple. Son frère n’avait connu qu’un dieu unique, et dénigrait la prétendue duplicité du polythéisme, mais toutes deux adulaient vraisemblablement l’ensemble du panthéon. L’aîné ne releva pas sa philosophie, sans doute plus par désintérêt que par acquiescence, mais Althéa ne cacha pas le sourire en coin qui embellit son visage.

Leur apparente complicité se prolongea fort heureusement à l’arrivée de Nora, sans quoi elle aurait refusé net sa présence. Cependant, si Kali fit preuve de clémence à l’égard de l’autre rouquine, celle-ci s’en montra bien indigne. Ses paroles relevaient de la puérilité agressive alors même qu’elle arpentait un territoire loin d’être conquis. Sa première remarque fit se dresser Quevven de tout son long, et la menace froide de son regard glacé sembla s’étendre sur toute la pièce. Une bonne moitié des mercenaires braquait à présent leurs yeux sur leur frère d’armes, visiblement happée par la scène qui opposait les organisateurs de l’assaut.

    « Ces abrutis illettrés ont l’autorisation de te découper la langue en petits cubes si tu l’ouvres encore. »


Ils ont toute l’éducation requise pour le faire, songea Althéa non sans inquiétude. Bien des arrogants pédants s’étaient vus enseigné une leçon par ceux qui ne croyaient qu’en la loi du plus fort, et le raffinement et le verbe ne leur avaient été d’aucun recours. Des années d’érudition détruites par une seconde de force brute, c’était là la malédiction de ce monde ! La guérisseuse l’avait par ailleurs appris à ses dépens. De toute évidence, elle se faisait quotidiennement violence pour dissimuler un tant soit peu son sarcasme et son jugement, et elle trouvait que Nora manquait cruellement de subtilité pour une personne qui se prétendait être son adepte. Bienveillant, ou intéressé, Leynar intervint néanmoins en sa défense, et elle eut quelque peu mal au cœur de devoir prendre la parole telle qu’elle le fit.

    « Mon cher ami, je ne remets pas en cause ton discernement, mais outre son évident manque de conviction envers notre cause, je crains que sa personnalité porte préjudice à notre unité. Nous allions d’ores et déjà des troupes plus que disparates, et si je peux lui pardonner d’être trop lâche pour vouloir la guerre, je ne peux que difficilement lui pardonner d’insulter nos compagnons en guise de salutations.
    - Hmph... La situation est simple. Elle peut renoncer à cette mission, ou décider de nous accompagner, mais quoi qu'il arrive, qu'elle sache qu'on la neutralisera à la moindre pensée suspecte. »


La guérisseuse ne doutait pas une seconde que Quevven avait parcouru les recoins de l’esprit de Nora pendant le temps qu’elle avait ménagé en indiquant ses réserves au sujet de la nouvelle venue. Par télépathie, il admit à contrecœur que son insolence n’était que façade ; elle obéirait à Leynar au doigt et à l’œil. La Suhur acquiesça donc, mettant fin à ses contestations, avant de se lever à son tour. Elle paraissait d’autant plus petite une fois mise à côté de son grand frère, mais ne semblait pas moins déterminée que lui. En cet instant plus qu’à n’importe quelle seconde, Quevven et Althéa exhibaient une ressemblance poignante.

    « Bien, que diriez-vous d’un repas chaud, suivi d’une nuit de sommeil ? Nous nous levons tôt demain, aussi je préfère ne pas abuser de cette compagnie pourtant charmante. »


Son regard se porta sur Nora, et ce simple coup d’œil octroya toute l’ironie à une phrase pourtant dénuée d’émotion. La guérisseuse fit alors signe à l’aubergiste qu’ils étaient prêts à commander. Quelque part, elle était soulagée de balayer l'animosité présente, et de se concentrer sur le détail du périple de ses deux camarades. Elle était curieuse d'en apprendre plus sur le déroulement de leur recrutement respectif.

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
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Réunir les troupes  EmptyJeu 23 Jan - 22:36
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My'trän +2 ~ Zagash
Kali serra violemment son poing quand Nora ouvrit la bouche et il ne s’en fallut d’un cheveux qu’elle ne la frappe sur le champ. Elle la fixait avec un visage fermé, en surface dépourvue d’émotions mais qui ne cachait pas la tempête qui couvait dessous et éclatait dans ses yeux. Puis un sourire mauvais tordit ses lèvres : après tout si cette « experte » en explosif était capable de mettre toutes ses belles considérations de côté pour les aider alors même qu’elle semblait les mépriser, c’est qu’elle se tenait soit sur les plus hauts sommets de l’hypocrisie ou qu’elle s’enfonçait dans les plus profonds marécages du désespoir. Elle n’était pas du genre à se délecter de la souffrance d’autrui, habituellement, mais quand autrui affichait une telle arrogance elle y trouvait quelque chose de risible. Si la rouquine avait eu un peu d’auto-dérision, ou avait au moins eu la présence d’esprit de se faire discrète, elle aurait pu faire preuve de compassion, peut-être même de sympathie, mais si elle ouvrait encore une fois la bouche pour se comporter de la sorte, Kali s’assurerait qu’elle comprenne ce que chacun pensait de ses remarques. Elle se rassit, encore visiblement tendue.
Une fois les choses mises au clair par ses associés concernant la nouvelle venue -elle-même n’avait rien à ajouter à ce qui s’était déjà dit-, ils passèrent au repas et l’aubergiste eut le plus grand mal à satisfaire l’impressionnante demande constitué par tous ces combattants impulsifs. Une impulsivité qu’il fallut d’ailleurs réussir à contenir sur toute la soirée, ce qui n’était pas des plus aisé quand on faisait manger côte-à-côte des zagashiens -qui avaient finalement été autorisés à entrer en ville- et des khurmis. Heureusement le long voyage pour arriver ici et la perspective des combats du lendemain avait émoussé quelque peu les langues et il n’y eut rien de pire qu’une compétition d’anecdotes guerrières un peu trop virulente.
Finalement les différents groupes se séparèrent pour aller dormir, les zagashiens ayant finit par réussir à se faire accueillir dans une auberge de la ville. Alors qu’elle allait quitter les lieux, Kali profita d’un moment où elle croisa Althéa pour se pencher vers elle et lui murmurer quelques mots à l’oreille :

« Je t’aurais bien proposé de partager mon lit ce soir, mais il vaut mieux que nous dormions. »

Puis elle continua sa route presque comme si de rien n’était, un léger rire résonnant aux oreilles de la suhure tandis qu’une main s’attardait comme une caresse sur sa hanche. Elle s’apprêtait à sortir du bâtiment quand Kali eut comme l’impression de se sentir agressée et tandis qu’elle tournait vivement la tête en direction de son pressentiment son regard accrocha celui, dur comme le granit, de Quevven et après avoir réprimé un frisson elle leva le menton avec un air de défi et sortit d’une démarche fière mais peut-être un peu plus pressée qu’à la normale.


Le soleil n’était pas encore levé, tout au plus les premiers éclairs roses perçaient les cimes des Tsagaan Oil loin à l’est, quand la troupe se rassembla à la sortie de Tarluru. Ils se tenaient là, dans les brumes et le froid matinal, couvert de leurs épais manteaux mais les armes déjà à la ceinture, équipés pour la guerre. Kali contempla cette masse d’hommes et de femmes qui lui sembla encore plus nombreuse, en tout cas plus imposante, que la veille. Elle inspira longuement puis tendit les mains devant elle et les fit tourner l’une autour de l’autre comme une spirale. La neige à ses pieds se mit à fondre et à former une colonne d’eau d’une mètre de eau devant la rousse. Les plus proches se reculèrent un peu, se demandant ce qu’elle faisait. La colonne gela rapidement et en quelques mouvements souples Kali se hissa au sommet, dominant la petite foule. Elle s’éclaircit la gorge :

« Mes frères ! Mes sœurs ! Aujourd’hui nous combattons les daënars qui souillent notre sol ! Je sais que beaucoup d’entre vous se seraient considérés comme des ennemis encore la veille : nous ne vivons pas au même endroit, pas de la même façons, nous ne vénérons pas les même Architectes… » Quelques rires et regards de défi s’échangèrent dans les rangs pour se calmer aussitôt quand elle reprit la parole :
« Mais aujourd’hui cela n’a pas d’importance ! Nous ne vivons peut-être pas au même endroit mais où que nous vivions les occidentaux ont essayés de mettre leurs mains avides dessus ! » De léger grognement d’assentiment l’encouragèrent à continuer. « Nous ne vivons peut-être pas de la même façon mais aucun d’entre nous ne supporte leur technologie. » Même réactions plus marquées. « Et peut-être que ce ne sont pas les même mais nous vénérons tous les Architectes ! Et ils nous demandent de chasser les envahisseurs, allez vous les décevoir ? » Cette fois les premiers cris, mélanges de colère et d’approbation, lui répondirent. Elle inspira à nouveau car ce qu’elle avait à dire n’allait pas être facile :
« Certains d’entre nous ne reviendront pas, mais leur sacrifice ne sera pas vain car aujourd’hui le plus important n’est pas notre victoire, même si je ne cracherai pas dessus. » Un silence épais s’imposa, à peine troublé par quelques rires nerveux : « Non, aujourd’hui nous nous battons pour montrer aux daënars, mais surtout aux nôtres, à nos amis, nos familles, no voisins, nos rivaux et nos ennemis que nous pouvons le faire, nous pouvons repousser l’envahisseur, lui rendre la monnaie de sa pièce. Aujourd’hui, nous serons le phare de My’trä » et d’un geste du bras elle embrassa l’immense tour de Tarluru au sommet de laquelle brillait la magilithe qui guidait les voyageurs à travers le blizzard : « et nous leur montrerons la voie. Une voie qui ne sera pas facile, qui exigera de nombreux sacrifices mais qui nous permettra de vivre, libres et fiers de nous, débarrassés de ceux qui empoisonnent nos terres et nos enfant.
Qui est avec moi ?! »


Un tonnerre d’applaudissements, de cris de guerre et de prières hurlées aux Architectes ponctua son discours et même certains citoyens de la ville, qui étaient venus assister au spectacle, rejoignaient l’hystérie des combattants. Ceux-ci se donnaient de grandes claques dans le dos, riaient ensemble, se serraient la main et s’enlaçaient dans une débauche qui illustrait bien leur détermination et leur férocité mais avec une solennité et une sincérité des sentiments sous-jacentes qui laissaient percevoir que chacun se préparaient, à sa manière, à ce que l’inévitable frappe : les vétérans prodiguaient leurs ultimes conseils aux petits jeunes qui les prenaient comme mentor, de vieux amis se regardaient dans le blanc des yeux sans un mot et plus d’un couple s’embrassa avec ardeur en priant pour que cette étreinte ne serait pas la dernière.
Kali bondit au bas de son piédestal, atterrissant aux côtés d’Althéa, Quevven, Leynar et ses amis mercenaires. Elle était tremblante d’une tension mal contenue et ses yeux légèrement humides masquaient mal le tourbillon de ses émotions. Elle attrapa ses deux compagnons d’arme par les épaules et les attira à elle, la tête penchée, jusqu’à ce que leur front se touchent. Il y eut quelques secondes de silence tandis qu’elle cherchait ses mots. Puis d’une voix faible, cassée par son discours, mal assurée à cause de la tension mais soutenue par une force et une confiance palpable :

« On y est hein ? On en peut plus reculer maintenant. On va jusqu’au bout. »

Il y avait aussi, dans le léger chevrotement des derniers mots et dans le tremblement irrépressible de ces doigts agrippés autour de leurs épaules comme les serres d’un faucon, une once de peur.

Leynar Gale
Leynar Gale
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Réunir les troupes  EmptyVen 24 Jan - 0:19
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Le khurmi considéra Althéa avec froideur, la seule réaction notable fût l’éclat amusé qui brilla dans ses irys lorsqu’elle prononça « mon cher ami ». Il prenait bien soin de cacher son mépris à ce moment précis, préférant ne pas ajouter une rancune qui pourrait lui faire défaut lors de l’attaque de la mine. Se mettre à dos une guérisseuse était une idée d’une stupidité affligeante, surtout lorsqu’elle risquait d’attribuer des soins lors du jour suivant. Il décida alors de ne pas protester outre mesure, mais il ne put retenir une pique acerbe qui lui piquait le bout des lèvres.

-Bien sûr, les pensées sont plus sûres à consulter lorsqu’on à rien à cacher, ou rien pour se défendre.

Ce qu’Althéa et son frère pouvaient penser de lui ou de son associée ne l’intéressait pas, et si jamais  ils insistaient un peu trop, il partirait. Il trouverait bien d’autres moyens d’actions, des moyens qui ne nécessiteraient pas un danger aussi omniprésent, car c’était bien sa vie qu’il risquait, tout comme le faisait Nora, quel meilleur gage de bonne foi que de risquer sa vie ? Et si jamais ils étaient ingrats, eh bien Leynar ne resterait pas, sa loyauté ne leur était pas acquise, tout comme sa confiance. Ils se débrouilleraient avec ceux qui étaient trop lâche pour prendre part aux opérations risqué, lui n’avait pas le temps pour des enfantillages, ou en tout cas ce qu’il considérait comme tel.

Il renforçait ses barrières mentales, restant alerte face à toute éventualité d’un assaut mental. Si un tel assaut se produisait alors la marche de manœuvre serait très simple : soit le départ, soit la neutralisation. Plus le temps passait, plus Leynar était tenté par des mesures plus expéditives, pour peu qu’elles avaient un but. Le meurtre n’avait aucun intérêt sans but, c’était un gâchis, mais quand cela comportait un intérêt pour lui, ce n’était plus un gâchis, c’était un moyen. Le penser inoffensif ou faiblard serait grandement le sous-estimer, ce qui était un atout. Il se surprenait même à déjà imaginer quelque plan d’action ou cas ou certaines de ses pensées seraient compromises, notamment celles portant sur les Danseurs du Crépuscule. Eux ils avaient sa loyauté, ils avaient été un nouveau départ bien plus lucratif pour lui, et lui avaient permis de se créer un réseau de contacts impressionnant. Il leur devait beaucoup, aussi conservait-il leurs secrets avec diligence.

C’est sans prononcer un mot que Leynar prit son repas, indifférent aux différentes conversations qui animaient les cœurs des différents mercenaires. Une illusion toujours gravé sur son visage, il dégustait chaque bouchée comme s’il s’agissait de la dernière, l’inquiétude nouait déjà son cœur à cause de l’appréhension. Tout pouvait arriver, la mort, les blessures qu’elles soient bénignes ou graves, peut-être même la trahison. Mais cette dernière alternative était peu probable, aussi la chassa t-il de son esprit.

Les mercenaires qui l’avaient accompagnés avait de quoi payer pour se loger dans cette même auberge. Ça rassurait Leynar qui, au vu du prix qu’il les payait, n’avait pas vraiment envie de rajouter d’autres dépenses. Lorsque les zagashiens partirent il se retira dans sa chambre, défaisant enfin l’illusion au bout d’une longue journée de voyage, respirant presque de cette liberté qu’il avait. Il retira son masque, le posant sur un meuble quelconque avant de se munir d’un parchemin et d’une plume, allumant une bougie pour y voir plus clair. Il traça avec une fluidité et une beauté étonnante les caractère et mots sur le morceau de parchemin, jusqu’à ce que trois coups heurtent la porte de sa chambre.

-Entrez. Il ne prit même pas la peine de se retourner pour regarder qui venait d’entrer.

-J’espère que je ne te dérange pas, il faut qu’on discute de certaines choses.

C’était Kol, le kharaalien referma la porte, et il dû attendre quelques instants avant que Leynar ne daigne se retourner.

-Si c’est à propos du tarif tu sais que je paye toujours mes dettes, et Kuisur le sais aussi.


-Non c’est pas à propos de ça, c’est à propos de celle que tu as recruté et dont tu as pris la défense. Pourquoi est-ce que tu as pris la peine de prendre sa défense ?


-Parce qu’elle travaille pour moi, et que je protège ceux qui travaillent pour moi. Tu devrais le comprendre, tu protège bien les membres de la compagnie de mercenaire, pas vrai ?

-Et tu as choisi sa confiance plutôt que celle de ceux qui risquent de mourir pour toi demain ?

-Non. Parce que sa confiance m’est déjà acquise, ou un semblant de confiance en tout cas. Il était retourné à son écriture alors qu’il parlait à Kol. Tu crois vraiment qu’une personne ayant prononcé un discours public contre la guerre viendrait travailler ici à ma demande sans qu’elle me connaisse ou qu’elle sache que je suis capable de la garder hors de tout danger ? Il se retourna, regardant son ancien collègue. La confiance et la fiabilité, c’est ce qui fait qu’elle a accepté de travailler pour moi, pour faire une chose qu’elle n’aime pas. Est-ce que tu accepterai de travailler pour une personne alors que tu sais qu’elle n’est pas digne de confiance, qu’elle ne te paye pas et qu’elle ne t’offre pas de garantie ?

-Non je ne travaillerai pas pour cette personne. Admit-il au bout de quelques instants. Mais Leynar, ce n’est pas comme si on ne se connaissait pas, et tu prends son parti au lieu du nôtre, certains ne l’ont pas compris, d’autres voulaient lui donner une correction, même après que les choses se soient calmées.

-Alors arrange les choses, calme les, tu sais comme moi que s’ils font ça, ça n’arrangerait rien. Loin de là. Rappelle leur ce qui les attend demain, ça devrait les motiver, et n’oublie pas de leur parler du paiement.

-Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne fais pas de miracle. Et si ton associée dit encore un mot de travers je m’en charge personnellement.

-Bien sûr, bien sûr. Un instant avant que tu parte, prend ça, et la prochaine fois que tu verras Kuisur donne le lui. Dit-il avant de tendre le rouleau de parchemin sur lequel il avait écrit.

-Un message ? Pourquoi lui envoyer un message maintenant ?


-Ca ne concerne que lui et moi, aussi je te demanderai de ne pas le lire, il n’y a rien qui t’intéresserait de toutes manières.


-Je ferais ça, mais je ne garantis pas qu’il le lise si je dis que c’est de toi.

Leynar ne répondit que par un grognement moqueur avant que Kol ne s’en aille, le laissant seul au milieu de ses pensées.

**

Leynar se tenait proche d’Althéa et de Quevven, tout en gardant une certaine distance avec eux. Entre lui et eux se tenaient ses deux compagnons mercenaires, Kol et Sayla, qui assistaient au discours de Kali avec intérêt. Alors qu’ils échangeaient des remarques sur le discours, Leynar réfléchissait avec un calme surprenant à ce qui allait se passer plus tard. Restant toujours alerte, au-cas où il devrait protéger ses pensées, il ne s’autorisait pas une seule seconde à se perdre dans ses pensées et à perdre sa concentration. De toutes manières s’il ressentait que quelqu’un entrait dans sa tête, il l’éjecterait sans aucune retenue.

Habillé de son éternel masque, de sa nouvelle épée pendouillant à sa ceinture, ainsi que de son armure et d’une légère peau de fourrure trônant sur ses épaules, Leynar regarda Kali qui s’approchait d’eux. La passion qu’elle mettait dans ses actions était admirable, mais il conservait sa prudence. Quand est-ce que cette passion lui coûterait une blessure supplémentaire ? Bientôt, c’était certain.

-Ce serait difficile maintenant. En tout cas pour nous, Laerl n’est pas aussi concerné que nous on dirait bien. Dit-il en tournant son regard comme pour le chercher, et montrer son absence. Espérons que Baikghui nous revienne pour la prochaine étape, Vildkaarl ne se trouvera pas tout seul.

-Nous devrions plutôt nous concentrer sur la mine pour l’instant non ?


-C’est juste, une chose à la fois.

Il tapota le pommeau de son épée, comme pour constater qu’elle était toujours là, ou pour se donner du courage pour la journée à venir.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Réunir les troupes  EmptyMar 3 Mar - 15:42
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Althéa se faisait violence pour demeurer de marbre face aux avances de Kali, mais tous ses efforts réunis ne pouvaient contenir les traces de son émoi, que trahissaient d’imperceptibles frémissements et de nombreux sourires étouffés. Après avoir fusillé la rouquine du regard, son frère lui lança un regard entendu et elle comprit qu’elle aurait des comptes à lui rendre. Ils prirent congé sans plus tarder et une fois arrivée dans la chambre qu’ils partageaient, la guérisseuse reprit l’ouvrage de plumes faits dont elle avait abandonné la confection plus tôt dans la journée. Les yeux baissés, elle prit son courage à deux mains pour prendre la parole.

    « Je sais que tu t’apprêtes à me sermonner, mais aucun discours n’aura d’effet sur mon jugement. J’aime la compagnie de Kali, pour tout ce qu’elle m’apporte, puisqu’elle est tout ce que nous ne sommes pas. J’aime sa fougue, son impulsivité, son honnêteté, et…
    - Je ne comptais pas te faire la morale à son sujet, l’interrompit Quevven, un sourire sans joie sur les lèvres. Tu découvriras bien vite que les femmes de sa trempe sortent de leurs transports amoureux aussi vite qu’elles y succombent. Mais ce n’est pas mon rôle de t’apprendre les déceptions des amours.
    - Alors de quoi voulais-tu m’entretenir ? interrogea la jeune Suhur, la mine inquiète.
    - Je voulais te mettre en garde par rapport à Leynar. On cache bien plus que son visage lorsqu’on porte un masque.
    - J’ai déjà vu ce qu’il y avait en-dessous de ce masque.
    - Ça ne fait pas de lui quelqu’un de confiance. Encore moins s’il fait affaire avec des gamines comme Nora. »


***

Au milieu de la nuit, alors que le scintillement de ses yeux ambrés papillonnait vaguement au clair de lune, chassant le sommeil de ses paupières lourdes, la guérisseuse songea aux paroles de Quevven. Elle avait beau prétendre que l’opinion de son frère n’affectait guère ses émotions, le doute s’était insinué, léger mais lancinant comme une bise hivernale. Elle se redressa, accablée par le poids du combat à venir et par sa solitude criante qu’elle refoulait constamment au plus profond de son être. Depuis Zora, elle n’avait plus offert sa loyauté à personne si ce n’est ses frères. Pourtant, elle avait dévoilé sa vulnérabilité et sa culpabilité à Kali et Leynar, comme un chiot sans maître cherche le réconfort auprès du premier passant venu. Il faudrait qu’elle redouble de vigilance car elle avait fait preuve d’un laxisme motivé par leur cause commune, ou plus vraisemblablement du vide dans sa poitrine qui ternissait sa raison. En ces temps sombres, personne n’était digne de confiance. Et leur armée hétéroclite avait des couleurs et des allégeances intrinsèques bien divergentes qu’un simple imprévu pourrait éclairer d’un autre jour. Qui sait si le danger ne viendrait pas de leurs propres rangs ?

Bien avant les premières lueurs de l’aube, à l’heure où le ciel noir s’éclaircit de bleu marine sur la pointe de l’horizon, Althéa avait terminé les quelques tâches qu’il lui restait ; elle avait apposé des plumes sur l’ensemble de ses flèches, s’était peinturé de tatouages religieux, et avait accroché son ouvrage de plumes et de fils autour du fourreau de Quevven pour le protéger contre le destin funeste et prématuré que réserve Möchlog aux intrépides. Suite à cela, elle avait circulé dans l’auberge pour réveiller les âmes ensommeillées, avait armuré son griffon des protections en cuir qu’elle avait commandé à un armurier de Darga, puis ils s’étaient tous dirigés vers l’entrée de la ville, en silence. L’adrénaline et l’appréhension trompaient sa fatigue mieux que sa propre magie, mais les cernes profonds sous ses yeux faisaient comme un rappel des traits noirs qui paraient ses joues et son front d’arabesques fines. Lorsque la rousse prit la parole, un mélange malsain d’admiration et de jalousie perça sa poitrine de toute part. Elle sentit l’émotion la gagner, et l’euphorie hystérique qui pulsait dans le cœur de ses compagnons gomma son envie. D’ici ses derniers mots, la tension était telle que le battement de son cœur avait instinctivement accéléré pour se calquer à l’émotion qui enserrait sa poitrine.

    « … Qui est avec moi ?! »


L’ensemble de la foule réunie sur le parvis scanda et hurla à l’unisson dans une cacophonie bruyante mais vibrante de destinée. Simultanément, Althéa lança une vague de magie pour booster le moral des troupes et profiter de l’élan donné par Kali pour déchaîner les guerriers présents. Elle acquiesça pensivement lorsque Kali les apostropha d’une voix cassée, et seul le silence suivit la peur touchante qui s’exprimait dans ses paroles. Pour une fois, elle n’avait pas les mots pour rassurer, et ses pensées embrouillées ne l’aidaient guère à formuler des idées claires. Leynar souligna la lâcheté de leurs deux premières recrues, et elle se contenta d’un sourire ironique. Les mercenaires se mettaient déjà en route, et ils durent suivre le mouvement pour demeurer en tête de peloton. Dans ses pensées, Althéa formait le vœu muet que son frère, qui lisait dans son esprit de façon fréquente, la prévienne télépathiquement si Kali était en danger. Elle la perdrait sans doute un jour, comme elle avait perdu d’autres proches auparavant, mais elle n’était pas prête à la perdre aujourd’hui. Par ailleurs, elle intima à Moe de demeurer au sol pour ne pas trahir leurs positions.

Néanmoins, ils débarquèrent près de la mine avec la discrétion déplorable qui était propre à leur nombre. Ils devaient dégager et prendre d’assaut l’entrée principale pour établir leur dominance mais la garde renforcée présente sur place à cause des frictions interétatiques les prit à contrecoup. Leurs tirs s’enfoncèrent dans la neige ou dans des membres alors qu’ils s’approchaient encore du site, et brisa la paix ambiante toute relative. Leur rassemblement la veille avait dû s’ébruiter et leurs desseins parvenir jusqu’aux oreilles ennemies. Ils se trouvaient aux abords du site, et seule la neige les séparait du village constitué essentiellement des travailleurs qui entourait la mine. C’était l’heure de charger.

D’un bloc, ils se ruèrent dans la neige fraîche de la nuit, et le fait qu’ils s’empêtraient semblait donner un effet de ralentis à la scène horrifiante. La plupart d’entre eux gardaient leur souffle pour ne pas inviter le froid glacial de l’air dans leurs poumons, et employer chaque portion d’oxygène pour redoubler d’effort dans la poudreuse. Cette absence de bruits et de cris de guerre donnait au silence les mélodies de l’accalmie avant la tempête. Althéa se jeta sur son griffon tandis que son frère s’élançait en tête, abattant son épée sur le plus proche des Daënars. Celui-ci réagit en matérialisant un bouclier de Möchlog ; visiblement, les gardes avaient été équipés en magilithes par les propriétaires de la mine en personne !

Sur son promontoire vivant, Althéa répliqua par un bouclier similaire pour protéger Quevven des balles qui fusaient dans sa direction. Elle avait décidé de concentrer ses pouvoirs sur de la protection directe pour le moment, car elle ne pouvait vraisemblablement pas améliorer les capacités physiques de soixante-dix personnes. Néanmoins, lorsque le premier cadavre adverse s’écroula tête la première dans la neige, elle banda son arc, affina magiquement la précision de sa vision, et laissa sa flèche emplumée se ficher… dans le corps inerte de l’ennemi tombé à terre. Dans un murmure, elle se mit à prier, avec plusieurs itérations de Möchlog, je souhaite prendre son mon aile cette âme envolée.

Après de longues secondes d’attente, le mort s’anima soudain, tandis que les plumes au bout de la flèche laissaient échapper une lueur dorée que l’on ne pouvait décrire autrement que comme l’essence-même de la vie. La lumière s’engouffra dans le cadavre, et ses mains pâles comme la mort cherchèrent un appui au sol pour se redresser. Son air hébété jurait avec la sûreté de sa main, qui attrapa son épée perdue. Une fois son arme en main, il se jeta sans pitié sur son plus proche allié. Le Daënar surpris manqua de tomber à la renverse, avant de crier à la malédiction.

Un coup de feu siffla alors, bien trop près des oreilles de la guérisseuse, et Moe prit peur. Sans attendre ses ordres, il s’envola, et la Suhur lança un juron peu approbateur. Après quelques coups d’aile affolés, elle le força à virer pour demeurer au-dessus du champ de bataille, cherchant du regard les personnes qui lui étaient chères en ce jour. Son regard tomba alternativement sur son frère, Leynar, et une poignée de mercenaires qui l’avait vue grandir, avant de déceler la chevelure de feu de la Zagashienne. Sa monture décrivait de longs cercles au-dessus du terrain, et elle le fit planer plus bas. Là, elle banda de nouveau son arc, prête à tirer sur le premier Daënar que son camp mettrait à terre ou à protéger ses proches d’un coup perdu. Pour l’instant, la patrouille était en sous-nombre, mais elle craignait les renforts, et qui sait, l’arrivée désordonnée des mineurs, my’träns inclus.

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
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Réunir les troupes  EmptyLun 16 Mar - 19:58
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
Malheureusement, la discrétion leur avait fait défaut. Kali aurait aimé qu’il en fut autrement, car elle était bien consciente que leur avantage se jouait au corps-à-corps tandis que les technologistes et leurs armes à feu garderait la main haute à distance. Leur petite expédition aurait-elle compté plus de fidèles de Möchlog, de Süns ou de Delhki que les choses auraient pu être différentes mais en l’état, ils étaient terriblement vulnérables et l’épaisse neige fraîche ne leur facilitait pas la tâche. Elle avait réparti les zagashiens en petit groupes, essayant de dispatcher les vétérans pour qu’ils puissent guider les autres, les encourager et leur éviter les pièges grossiers. Elle-même se retrouvait à mener directement trois de ses confrères et elle sentait que tous l’observaient plus ou moins du coin de l’œil et agiraient forcément en fonction de ce qu’ils verraient. Elle leur faisait confiance pour la suivre au plus fort du feu ennemi mais qu’elle tombe ou fuit… Elle ne préférait pas y penser, tandis qu’une balle faisait voler un jet de poudreuse à un petit mètre de sa position.

Elle repéra, sur leur flanc, un petit groupe des daënars qui essayait de s’installer au sommet d’une colline. Un avantage indéniable s’ils y arrivaient mais elle ne comptait pas les laisser faire même si elle était trop loin d’eux pour intervenir directement. Puisant dans la magilithe qu’elle portait à son bras, elle fit naître trois feu-follet qu’elle envoya filer au-dessus du champ de bataille pour piquer vers la position que les tireurs essayaient d’atteindre. Les flammèches attirèrent l’attention d’une poignée de leurs hommes sur le flanc : l’un d’eux comprit la menace en apercevant leurs ennemis et guida le groupe pour aller les déloger avant qu’ils ne deviennent une menace. Satisfaite, Kali fit plonger les traits de feu dans la neige devant les daënars où ils s’enfoncèrent en soulevant de petits panaches de vapeur, qu’elle fit amplifier et grossir pour gêner la vue.
Toutefois son spectacle pyrotechnique ne passa pas inaperçu et plusieurs tireurs ennemis la prirent pour cible. La chance, ou la précipitation du tireur, fit que la première balle siffla à son flanc sans la toucher et ses réflexes la firent se jeter au sol dans la neige, échappant aux balles suivantes. Elle voulut continuer à progresser néanmoins, cassée en deux dans la neige pour essayer de ne pas offrir une cible trop facile malgré sa chevelure de feu. Elle conjurait des boucliers d’eau et de vapeur pour tenter d’échapper aux tirs qui se faisaient plus pressant et nourris tandis qu’elle se rapprochait de ses adversaires, mais elle ne les maintenait que très temporairement, ne voulant pas épuiser trop vite ses réserves.
Finalement la mêlée s’engagea et les my’träns eurent rapidement le déplaisir de constater que les gardes n’avaient pas hésité à piller les ressources de leur mine pour s’équiper. Des boucliers s’élevèrent pour protéger des coups d’épées et la première ligne des technologistes chatoya un instant, créant la surprise. La lance de Kali rebondit sur l’une de ces protections inattendue ce qui brisa son élan et l’obligea à bondir en arrière pour éviter la baïonnette avec laquelle son adversaire essaya de lui ouvrir le ventre. Avant qu’il n’ait pas réajuster sa position, elle fit tourner son arme autour de ses hanches, la hampe venant frapper le fusil dans le mouvement et déstabilisant son porteur avant que le fer ne revienne frapper, s’enfonçant dans l’épaule du fantassin. L’arme déchira profondément les chairs et celui-ci s’effondra dans la neige tandis que Kali l’enjambait pour passer à l’adversaire suivant.
Au milieu de la mêlée, elle semblait danser avec son arme, frappant vivement dès qu’elle voyait une ouverture. Les soldats qui essayaient de tenir la ligne se retrouvaient à devoir surveiller leur dos tandis que les tireurs plus en retrait essayaient d’aligner cette guerrière bondissante qui disparaissait derrière des gerbes de neiges peu naturelles dès qu’on lui en laissait le temps.

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