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Chroniques d'Irydaë
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 Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega

Adaryon Maedan
Adaryon Maedan
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyLun 13 Jan - 7:29
Irys : 163434
My'trän +2 ~ Chimères
Adaryon, seul au milieu de l'incommensurable nappe blanche, respirait à s'en arracher les poumons. Absorbant l'air glacé du vent qui tournoyait sans cesse, l'adepte d'Orshin semblait boire à la source des rafales, les bras écartés de chaque côté de son corps tel un hydrométéore incarnation. L'ambiance, pourtant glacée et colérique, qui giflait son visage en l'égratignant de rouge vif, n'avait point l'air de l’embêter; l'on aurait même dit qu'il ne ressentait pas le froid qui s'infiltrait dans ses moindres tissus revêches, creusant dans ses pores de peau givrée. Il absorbait, à l'image d'un glacier infrangible, la vie chaotique de Khurmag et de ses effervescences atrabiles.

Adaryon. Adaryon. Tu vas attraper froid.

Comme un chuchotement à l'arrière de sa tête, les paroles vinrent doucement caresser son esprit, brise chaude détonnant avec l'extérieur insensible. Se raccrochant sur les sentiments qui découlaient de ces froissements significatifs, il laissa couler les émotions jusque dans le bout de ses orteils, puis agrandit son sourire béat.

C'est bon, Haros. Je vais rester encore un peu. Le jeune homme se baissa, enleva son gant et passa ses doigts rigides dans le noir pelage de la créature. C'est ici que je suis né, c'est ce que ma mère m'a dit... Il communiqua sa joie inquisitrice par son bras qui flattait le Muursul, continuant de sourire. Tu peux aller retrouver Iryza et Dallio, je ne tarderai pas.

Le quadrupède, poussant son front sur la paume de l'homme, mordilla affectueusement son poignet avant d'abdiquer, détalant dans la poudreuse nacrée. L'heureux, regardant son ami disparaître au sein des bourrasques sonores, lui envoya une dernière rafle d'amitié avant de se remettre debout. Ah, on ne pouvait dire qu'il était malheureux, surtout en cet instant de recueil... En effet, il était enfin retourné à Mytr'a, sa terre natale, après avoir passé approximativement deux ans à Nislegiin, grand berceau des dragons. S'il ne s'était pas ennuyé une seconde dans ces territoires sauvages, il n'était point fâché de revenir au nord, sa tribu quittant les rois des cieux pour se diriger vers Zagash. Il y avait encore beaucoup de routes à faire, mais Adaryon n'avait en aucun cas l'intention de se plaindre, surtout qu'aujourd'hui, son clan avait accepté de camper à proximité du lieu où il avait vu le jour. Sachant cela, il était bien évidemment parti voir le tout de ses propres yeux, enchanté par l'idée et la métaphore que formerait ce voyage.

Arrivé depuis une heure, l'adepte avait premièrement été surpris; ce n'était, globalement, qu'une vallée protégée par quelques arbres et roches rabougris, endroit qui ressemblait goutte pour goutte à n'importe quel banal bout de territoire. On aurait pu passer à côté sans même le remarquer tant l'intégral, anodin et impersonnel, s’effaçait dans la clarté environnante des lieux. Sans originalité, oui, mais était-ce cela l'important ? Orshin l'avait choisi, lui, l'avait formé, entraîné d'esprit et ce, même s'il était né en plein hiver, dans un berceau perdu au beau milieu d'un astronomique val glacé. Ainsi allait la vie.

Sur ses pensées, le bipède allait se détourner pour revenir au campement quand il aperçut, vers la droite, une étincelle bleue jaillir furtivement. Surpris, il planta son pied dans la neige afin d'obliquer vers la source, les yeux plissés et toute son attention concentrée sur le pétillement inconnu. Il se passa encore trois ou quatre secondes pendant lesquelles rien ne réapparut, puis Adaryon comprit d'où s'échappait l'ignition; droit devant lui, près d'un arbre à demi effondré gigotait un Bunnalix, les deux orbes significatifs de l'espèce éclairant son visage. L'excitation de l'humain s’agrandit encore plus lorsqu'il remarqua les traits noirs de la créature, preuve que celle-ci était un mâle alpha — car seuls ceux-ci se dotaient de l'ébène unique qui les marquait. Ravi, il plongea en douceur sa main dans son petit sac, ramassant son carnet et son crayon pour commencer à tracer les traits du nouvel arrivant. C'était la première fois qu'il croisait un alpha et pour rien au monde il n'aurait manqué cette chance; ce fut à cause de cette raison que, lorsque l'animal se mit à trotter vers une autre position, il cala son pas au sien.

Ce petit manège dura longtemps, du moins assez pour que le ciel, autrefois clair comme le sol glacé, se changeâmes en étoffe sinistre et obscurcie. Avec la clarté décroissante obscurcissant sa vision, il n'eut pas d'autre choix que de ranger son calepin, qui était déjà bien rempli, et de renoncer à sa chasse pacifique. Cependant, lui n'avait pas de boule lumineuse pour se repérer, ce qui lui aurait été bien utile dans cette noirceur qui se rapprochait, et le Bunnalix avait déjà filé avant qu'il puisse lui demander de l'aide. Qu'allait-il donc faire ? Il songea à contacter ses familiers, mais essaya en premier de remonter son chemin à partir de ses traces, comme on lui avait appris. Malheureusement, il dut s'avouer vaincu contre la neige qui avait déjà tout effacé, les rafales impétueuses ayant englouti la moindre mémoire de son passage. Adaryon soupira, puis se décida à déranger Haros, se dirigeant par la suite vers un arbre où il lui serait possible d'entrer en communication sans être dérangé inlassablement par les vents chaotiques.

Crac — à peine eut-il posé son pied devant lui qu'un bruit alarmant fit son apparition, résonnant profondément et gravement en remontant le long de sa jambe. Une seule seconde passa avant que le reste s'enchaîne, une seconde qui ne permit au bipède que d'écarquiller bêtement ses yeux; puis les autres craquements arrivèrent à toute vitesse. Le sol s'effondra sous son pied droit, révélant une petite crevasse au-dessous de sa botte, puis sa jambe rejoignit le trou alors que ses bras moulinaient dans le vide, cherchant une quelconque accroche. Malencontreusement, rien ne vint et il perdit la bataille de l'équilibre, bascula vers la droite et s'enfonça dans l'entaille profonde, échappant un cri qui résonna avec les morceaux de glaces qui tombaient en vitesse. Dans sa courte chute, il parvint tant bien que mal à se ralentir en plantant ses doigts et ongles dans la paroi, mais l'arrivée n'en fut pas moins douloureuse; le boum résonnant qui l'accueillit prouva de très loin ce point. Tentant de reprendre le souffle qui lui avait été volé en tombant sur le côté, il grimaça en sentant un bloc de cloison atterrir sur sa cuisse, déchirant le tissu et l'embrassant de sa morsure glacée. Adaryon releva ses bras au-dessus de sa tête pour prévenir les missiles d'un prochain éboulement, mais rien ne vint d'autre que des petites roches gelées qui ricochèrent sans grand mal autour de lui.

Quand il fut certain que les dégringolades avaient fini, il posa ses mains à terre pour se donner un appui, poussant dans le but de s’asseoir contre le mur froid. De son point de vue, il donnait un bon deux mètres à sa chute, peut-être trois; sans la neige au sol, qui lui avait servi de coussin de fortune, les conséquences auraient assurément été bien pires. Ses côtes allaient certainement récolter un bon bleu, et deux ongles de sa main droite avaient été brisés, parant de rouge sombre sa paume douloureuse, mais rien ne semblait cassé. L'adepte frissonna et se remit maladroitement debout, soulagé de ne sentir aucune douleur horrible dans ses chevilles et ses jambes. Par contre, la plaie à sa cuisse, douloureuse, laissait échapper un liquide poisseux qui glissait sur sa jambe, s'infiltrant de même au creux de ses bottes mouillées. Le tout lui fit échapper un rire nerveux, qui provoqua par la suite une grimace de douleur; sa mâchoire aussi semblait touchée par l'écrasement. Soupirant pour lui-même, il ferma rapidement les yeux en posant sa main sur son front. Voilà qui démontrait, encore une fois, que ce serait son intrépide amour envers les créatures qui causerait sa perte... Néanmoins, loin de se laisser abattre, Adaryon se remit tout de suite en marche en vue de trouver une sortie, les sens aux aguets. Vers la droite, la crevasse continuait quelque temps pour terminer en douce montée, que le magicien n'aurait pas de mal à escalader avec son imitation; seulement, s'il choisissait ce chemin, il allait devoir se reposer un peu avant de communiquer avec ses familiers. La perte de son sang, le froid, la noirceur et l'utilisation de ses pouvoirs le rendraient donc plus faible, mais il n'avait point le choix — du moins, plus maintenant. Subséquemment, il se concentra, fouillant à l'intérieur sa tête, puis fit apparaître un Aitah dans son esprit afin d'analyser rapidement ses mouvements. Ramassant son énergie dans le bas de son corps, il recula pour se donner un élan et s'élança, propulsé par un bon un peu plus puissant que ce qu'un humain normal aurait pu faire. Atterrissant dans la montée, il escalada tant bien que mal (et en grimaçant à cause de ses ongles, au nom d'Orshin!), se retrouvant après des grognements renfermés en sécurité sur le sol meuble.

Aaaaaah, laissa-t-il échapper dans un demi-soupir demi-grommellement, essoufflé. Voilà qui était fait...

Il n'eut cependant pas trop le temps de se reposer, car, la tête vers la droite, les yeux mi-clos, il aperçut une autre lumière brillante entre ses paupières tremblantes. Pensant que le Bunnalix était revenu, il se mit en position assise, puis comprit bien vite que la lumière aperçue ne sortait pas d'un animal, mais d'une géante tour qui scintillait férocement au loin. Adaryon, surpris, reconnu aisément le phare de Tarlulu, puisqu'il était déjà passé devant, mais ce fut sa proximité avec elle qui lui fit le plus un choc. Elle ne devait pas être à plus de 30 minutes de marche, mais le campement de son clan s'était arrêté à 2h30 de celle-ci. S'il calculait le tout... Approximativement une heure pour venir à l'endroit où il était né... Oui... Donc il avait suivi le quadrupède pendant toute une heure ?! Il n'avait pas dû voir la tour à cause de la neige épaisse et de la lumière du jour, mais maintenant que la nuit était bien installée et que la tempête s'était calmée, il allait devoir regarder la vérité en face; il ne pouvait plus rebrousser chemin. Son état se dégraderait beaucoup trop et il lui fallait encore au moins une heure pour pouvoir appeler ses familiers, bien qu'ils avaient peut-être déjà ressenti son trouble lors de la chute. Se rendant compte de sa situation, il prit le choix de se mettre en route vers Tarlulu, ses mains aux gants perdus enfouis dans ses poches et sa démarche boiteuse comme moyen de transport.

Il lui fallut plus de temps que prévu pour arriver aux abords de la cité. L'être bataillait contre la poudreuse, la douleur, la fatigue, et maintenant la faim qui commençait à embarquer, le rendant lent et brouillon dans sa marche. Ainsi, quand il franchit enfin les portes, il se laissa tomber sur une grosse boîte près d'une basse maison, fatigué et éreinté. Incapable de faire un pas de plus, il accota sa tête contre le mur derrière lui et tenta de reprendre son souffle dans l'air froid, alors que ce même air qui auparavant semblait si bon paraissait maintenant lui déchirer l'intérieur du corps.

Et maintenant, qu'allait-il faire ?


Dernière édition par Adaryon Maedan le Mar 11 Fév - 2:05, édité 1 fois

Isha Varlega
Isha Varlega
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyLun 13 Jan - 21:03
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
La nuit sur Khurmag était comme le poison sur une lame, si ce n’est pas l’épée qui tue, alors la toxine se chargera de finir sa victime. Les conditions étaient les mêmes pour le froid glacial de la toundra, l’obscurité, privant ces contrées de la chaleur du soleil, venait s’imbiber dans les malheureuses veines qui seraient proie à l’extérieur givré. Il ne fallait pas se retrouver dans les déserts de glace la journée, la nuit, c’était la mort assurée. Le khoral, tempête aux crocs cruels était à venir, une fois encore, cette année, et les khurmis craignaient pour leurs foyers, leurs familles et leurs gibiers. On raconte que cette période de l’année est si rude que l’on en ressent les effets jusqu’au sud de Zolios, et quand bien même les légendes exagèrent ce fait, on ne peut que difficilement douter que pareil ouragan soit une menace.

- Donc, pour cette raison, la grande majorité des personnes qui viendront ici seront soit des vagabonds givrés, soit des vieilles dames dérangées par leur rhume.

Isha écoutait Darion, responsable de l’hospice des Cercles au sein de Tarluru, installé pour héberger les rescapés du désert de givre, au sud d’ici. L’homme à l’âge vénérable était un chirurgien, un véritable artiste du scalpel, s’il en était, quand bien même ça lui était inutile. Il n’était pas celui qui faisait les découpes, non, son rôle était bien plus important. De par sa magie, il « éteignait » le système nerveux des personnes qu’ils opéraient, les empêchant de ressentir la froideur de la lame lorsqu’on leur ouvrait la peau pour leur retirer les larves de Shimegh. La procédure veut donc que pendant qu’un adepte de la Grande Chouette endort le système nerveux de la victime, un médecin lui ouvre le ventre et un tiers prépare un fusil, afin d’abattre la bestiole qui en sortirait … enfin c’est ce qu’on lui avait dit, au premier jour, pour lui faire peur, avant qu’on ne l’informe que les Shimegh ne vivaient qu’en Daenastre. Ça avait fait bien rire Darion et la majorité de ses collègues.

La blague fut drôle jusqu’à ce qu’une femme se présente à eux, se plaignant de maux de ventre, tout en leur dévoilant une excroissance sphérique sur son épiderme. Nivile, la médecin analyste par excellence de l’hospice n’eut besoin que de très peu de temps pour déterminer que quelques vers avaient installés leur foyer sous la peau de la pauvre femme. « Ils ont atteint la maturité », ajouta-t-elle avec une nonchalance presque choquante, « bientôt, ils commenceront à s’affamer et à dévorer votre chair ». Lorsque Isha avait demandé si c’était encore une blague, Darion ne fit que lui répondre « T’as intérêt à bien remonter tes gants, troisième cercle ». Voilà qu’elle se retrouvait donc en uniforme, blouse sur ses vêtements et matériel chirurgical posé sur un plateau, tandis qu’on lui amenait la pauvre femme.

La brunette attendit qu’elle s’allonge et que l’adepte de Mochlög se mette derrière son crâne. Comme conseillé plus tôt, la jeune femme avait remonté ses gants jusqu’au-dessus de ses poignets. Elle n’avait aucune envie que les vers ne la choisissent elle comme source de viande à la place de la patiente. Ils étaient gravement en manque de personnel, à vrai dire, à tel point qu’elle était obligée d’être celle qui accomplissait les pires manœuvres chirurgicales. En l’occurrence, il s’agissait de couper au bon endroit et infiltrer des pincettes pour doucement retirer les larves avant de les placer dans une coupe de vers. Enfin … après ce qu’elle avait vécu, Isha avait bien accroché son estomac, il n’y avait plus grand-chose qui pouvait la choquer et sûrement pas un peu de sang et de chair mortifiée. De la lumière se mit à briller entre les mains de Darion, tandis qu’il lui adressa.

- Tu peux commencer, Isha.
- D’accord, monsieur.

Du bout des doigts, elle pinça la protubérance de chair, essayant d’identifier la localisation des têtes des vers qui se cachaient à l’intérieur. Apposant ses ongles un peu partout autour, cherchant les bosses qui dépassaient, elle parvint à identifier plusieurs rondeurs qui pourraient être les extrémités des parasites. Toujours occupé à anesthésier la patiente, Darion lui adressa un conseil.

- Ne t’embête pas à faire plusieurs coupures, contente-toi d’une large entaille horizontale et tu fouilleras avec la pince, après.

Isha leva un regard entendu vers celui qui incarnait l’autorité dans cet hospice, avant de rabaisser les yeux vers la boule qui commençait à remuer, après la stimulation extérieure qu’avaient engrangé les doigts de la doctoresse. Prenant le scalpel dans un geste souple, elle plaça la lame sur l’extrémité gauche de la boule infestée, et commença à appuyer. Le my’tran reprit alors en vitesse.

- Fais attention, ça peut …

Un « splash » visqueux retentit alors, précédé par la coupure nette de la troisième cercle qui reçut une large aspergée de sang sur le visage, comme sur son uniforme. Fermant les yeux un instant, elle s’essuya la face avec un revers adroit de l’avant-bras.

- … gicler. – compléta-t-il après coup. – Tu n’oublieras pas de te laver le visage et de changer de gants, après ça.
- Oui, monsieur.

Le plus formidable était qu’aucun état d’âme, ni même la moindre trace de dégoût n’était apparue sur le visage de la jeune femme. Ce n’était rien d’autre qu’un phénomène très habituel, après tout, et cet arrosage était … inévitable. Mieux valait un travail bien fait mais sale, que l’inverse, il suffit de ne rien faire pour rester propre après tout. La patiente s’excusa d’ailleurs, ce qui fit pouffer Isha, qui balaya ces excuses inutiles d’un revers de la main. Comme si on pouvait contrôler l’afflux de sang dans son corps.

Glissant les deux bras de la pince dans l’entaille ainsi dessinée, la jeune médecin retira un à un les vers qu’elle déposa dans la coupole en verre destinée à cette utilité. Une fois que ce fut chose faite, elle signala à son responsable le succès du retrait et ce dernier ne réagit qu’en ôtant l’une de ses mains du front de la dame. Elle vint se coller à la plaie, qui, quelques instants de luminescence plus tard, se referma avec une impeccable netteté, comme si la blessure n’avait jamais existé. Ce après quoi les vers ainsi que la femme dans laquelle ils étaient logés furent emmenés dans une pièce séparée de manière à déterminer leur origine et les causes de leur infestation. Quant à la jeune chirurgienne …

- Isha.
- Oui, monsieur ?
- Sors les déchets, s’il te plaît.
- Ne reste-il donc personne à traiter ?
- Pas pour l’instant, donc ne traîne pas.
- Oui, monsieur.

Elle ramassa un sac de cuir qui contenait tous les … « restes » organiques des opérations, ainsi que le matériel qui avait déjà été utilisé et qui, faute de propreté, était bon à jeter. Traînant le pas dans l’allée, la doctoresse n’eut cependant aucun mal à porter le récipient, malgré sa lourdeur. Le physique d’Isha était plus que sportif, elle était une jeune femme vigoureuse et n’osaient contredire cette vérité que ceux qui n’avaient jamais vus les rainures abdominales sur son ventre. On l’avait entraînée comme un soldat, et dans son temps libre, elle s’exerçait elle-même à garder cette forme.

Toujours couverte de sang des pieds à la tête, elle dépassa un coin de mur et s’arrêta net devant la vision d’un jeune homme assis sur une caisse. Il était étrange … ou en tout cas, ses agissements l’étaient. Il avait typiquement le visage de celui qui souffrait sans trop l’admettre. Tout s’éclaira lorsque la tâche écarlate de sa jambe se révéla aux yeux de la kharaalienne et en plus il avait l’air gelé. Il y en avait vraiment qui n’étaient pas faits pour survivre dehors … en tout cas, c’était son jour de chance.

Isha jeta le contenu du sac dans une fosse destinée au brasier, avant de retirer sa propre blouse et de la laisser rejoindre le reste des ordures. S’approchant du jeune homme, elle enleva le manteau sur ses épaules pour l’enrouler autour de celles du concerné, se retrouvant bras nus avec le simple débardeur qu’elle avait l’habitude de porter avec son armure … sans l’armure en question. Elle se pencha en avant, adressant un regard qu’elle voulait bienveillant dans les yeux bleu pastel, tout en prononçant d’une douce articulation.

- Jolie blessure … comment est-ce que tu t’es fait ça ?

Par réflexe, elle laissa traîner sa main autour de la plaie, ne regardant guère autre chose que le liquide poisseux qui semblait courir tout le long de sa peau. La journée n’était décidément pas terminée.

Adaryon Maedan
Adaryon Maedan
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyMar 14 Jan - 8:01
Irys : 163434
My'trän +2 ~ Chimères
Assis depuis une ou deux minutes sur son trône de fortune, Adaryon sentit bientôt l'étau de la fatigue écraser son corps éreinté. Ses paupières, de plus en plus lourdes, bataillaient contre son esprit pour réussir à fermer sa vision et le garçon, esquinté, commençait à abdiquer à cette attaque incessante. Les pensées errantes et frivoles, propres à l'endormissement, commencèrent à flotter dans sa tête tels des électrons libres; même sa position inconfortable n'aurait pu l'empêcher de sombrer... Juste une petite minute... Et comme les dernières lueurs du crépuscule dans le ciel, il s'éteignit à son tour.

Ce ne fut qu'après quelque temps qu'il réussit à s’extirper de son sommeil, un mal de tête désagréable cognant dans son esprit et agissant comme un réveil déplaisant. Ainsi réveillé, il remarqua en premier lieu que toutes les traces naturelles de lumières avaient disparu, remplacées par des lampes faiblardes qui ballottaient paresseusement dans le vent. Le mage ramena ses bras autour de son corps en essayant de ne pas trop grelotter, bien moins indolent à cette température que les médiocres lumignons. Au nom d'Orshin, faisait-il aussi froid que maintenant lorsqu'il était parti de son campement ? Actuellement, avec des vêtements mouillés qui étaient recouverts d'une fine couche de glace, la température semblait avoir chuté d'au moins quelques degrés, sinon plus. Sans ses gants perdus, il n'allait pas faire long feu dans la nuit noire de l'hiver... Et puis — il jeta un coup d’œil hésitant à sa cuisse, sa route serait sûrement arrêtée par son pas lent et éclopé. Grommelant à son encontre, il finit par reposer sa tête contre le mur derrière lui et entreprit de marmonner une prière à son Architecte, ses mains contusionnées et rigides croisées dans une position d'oraison.

Ironiquement, ce fut à ce moment même qu'Adaryon entendu un bruit résonner devant lui. Certes étouffé par sa fatigue qui revenait, mais bien présent, la sonorité dura assez pour secouer l'endormi, le sortant une deuxième foi de sa transe léthargique. Ouvrant ses yeux afin de regarder vers la source du bruit, il remarqua bien vite ce qui l'avait produit; là, à seulement quelques mètres de lui, une femme jetait nonchalamment des sacs poubelles dans une fosse, remplie de sang de la tête aux pieds. Surpris, le garçon releva un sourcil en la scrutant s'acquérir de sa tâche, agissant normalement comme si elle n'était pas du tout nappée de rouge poisseux jusque dans les pointes de ses cheveux. Puis, tout aussi naturellement, elle se dirigea vers lui et entoura son manteau autour de ses propres épaules, ne lui laissant même pas le temps d'ouvrir sa bouche pour lancer;

Jolie blessure … comment est-ce que tu t’es fait ça ?

Le mage pencha sa tête vers la droite en voyant sa main traîner autour de sa plaie, mais ne rajouta rien et amorça une toux creuse pour tenter de débloquer sa gorge sèche. Sa tâche ainsi réussie, il put laisser passer entre ses lèvres gercées sa voix délicate;

Une... Une... Une simple m-maladresse de ma part. Je suis t-tombé dans une crevasse p-parce que je n'étais pas trop... trop concentré. Il força sa bouche à esquisser un sourire malgré la douleur dans son menton, reconnaissant.  M-merci pour le man... Pour le manteau.

Il laissa un petit silence passer durant lequel il observa plus attentivement la nouvelle arrivante, curieux. En vérité, elle ne ressemblait point à l'image qu'il s'était faite des habitants du froid, loin de là... Teint mat, cheveux bruns et traits en courbes, l'on aurait plus dit une sudiste de Kharaal qu'une nordienne, à la limite une occupante des petits villages campés dans les forêts. Heureusement, Adaryon n'était pas là pour juger... Lui également était différent de sa tribu nomade avec sa grande taille, ses cheveux de neige et ses yeux bleus, mais  tous ces traits, futiles, ne l'avaient jamais empêché d'être à sa place. Le fidèle de l'araignée continua donc sur sa lancée;

Je... Je ne v-voudrai p-pas vous importuner, m-mais auriez-vous connaissance d'u-une place p-pour se rep..p..p.. reposer ? Je n'ai pas b-beaucoup d'argent, m-mais ce n'est pas obli.. obligé d'être très chaleureux. J-juste.. Juste le temps de reprendre des f-forces pour p-pouvoir apeller mes familiers.

Il lui adressa un mouvement appréciateur de la tête, heureux d'avoir trouvé âme qui vive dans cette cité froide et inconnue. En réalité, il était un peu plus mal en point qu'il ne voulait le démontrer, mais ne comptait pas s'attarder; retrouver ses amis quadrupèdes était bien plus importants que de s'occuper de son mal physique. Essayant d'ignorer sa fatigue et sa faim, il s'occupa la pensée en ramenant son attention sur la femme et se rappela (comment pouvait-il avoir oublié ?) avec embarras la présence de son sang.

Eeeuuuhhh... M-mais ce n'est p-pas vous qui êtes b-blessée ? Lança-t-il de but en blanc, intrigué. Pourtant, elle ne semblait pas avoir mal nulle part...


Dernière édition par Adaryon Maedan le Ven 21 Fév - 18:43, édité 1 fois

Isha Varlega
Isha Varlega
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyDim 19 Jan - 23:43
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
Il faisait vraiment peine à voir, ce garçon. Enfin, "garçon", il était certainement à peine plus jeune qu'elle, mais avec le recul de certaines expériences, on prend de la hauteur. Comment est-ce qu'il était venu jusqu'ici avec une jambe qui avait l'air en si piteux état ? En tout cas, il n'avait pas exactement l'air à l'aise, peut-être qu'il n'était pas du coin ? Ou alors il n'était simplement pas habitué à parler à qui que ce soit, ce qui en faisait juste un petit timide. Mais, assurance ou non, de toute manière l'étranger avait besoin d'aide et Isha savait déjà qu'elle allait la lui fournir. En fait, elle le savait avant même qu'elle ne vienne lui parler, quel genre de médecin laisserait un pauvre hère avec la cuisse nappée d'écarlate geler dans la rue sans rien faire ? C'était bien pour ça qu'elle était venue le voir, s'il avait été en pleine forme et dans la même posture, elle se serait contentée de baisser les yeux et retourner à l'hospice.

Ha ! Evidemment qu'il s'en était enquis de par lui-même, trouver l'abri et le repos était une propriété compréhensive surtout ... dans cet état. Toujours coincée dans ses habitudes, la jeune femme s'était agenouillée pendant qu'il parlait, essayant de voir au travers d'un petit pan de tissu déchiré. Doucement elle le souleva, constatant qu'il y avait une bonne contusion là-dessous, au minimum, grand minimum. Le sang ne venait pas de nulle part, après tout, mais elle n'avait pas encore réussi à dévoiler où la chair s'était scindée. Elle fut coupée dans son élan curatif par une remarque drôle d'innocence comme d'ironie. La jeune médecin, rétracta un sourire, anticipant une réponse qu'elle avait toujours rêvé de dire.

- Oh non, ce n'est pas mon sang.

Oh wow ... c'était drôle, vraiment drôle. Mais aussi, extrêmement gênant puisqu'elle n'avait aucune idée de l'ouverture de son interlocuteur au second degré. Peut-être qu'il allait la prendre au sérieux et sortir un couteau pour se défendre. Il valait mieux éviter ce genre d'incident, Isha ne voulait plus voir la pointe d'une lame ou le canon d'un revolver tendu devant son nez avant un bon moment. Elle précisa donc très vite, tenant compte de la nervosité du jeune homme.

- Je suis médecin. Je viens d'éclater un bout de chair atrophié d'une dame envahie par des vers et ça tache.

Elle lui adressa un doux sourire bienveillant, comme elle savait si bien le faire. C'était quelque chose de nouveau, cette bonté pleine de confidence, autrefois, avant qu'on n'essaye de la tuer, la troisième cercle n'aurait pas même osé l'approcher. Il fallait bien l'avouer, il n'avait pas l'air méchant ... mais il était un peu bizarre, peut-être que c'était comme ça quand on ne savait pas s'exprimer aussi bien qu'une personne normale. Enfin, Isha était bien placée pour savoir que les gens ordinaires n'étaient pas souvent les plus bienveillants et inversement. Bon, il avait assez poireauté ici, de toute manière. La doctoresse lui tendit donc le bras.

- On a un hospice, avec des chambres destinées aux gens comme toi, les frais sont pris en charge par la guilde. Elle se rappela alors ses bonnes manières. Je m'appelle Isha, des Cercles de l'Aube. Allez appuie-toi sur moi.

L'avantage d'être petite et robuste, c'est qu'on fait une bonne béquille et quand bien même l'on pourra en rire, la troisième cercle prenait très au sérieux ce point fort. L'aidant à se lever, elle lui servit d'appui jusqu'à l'hospice situé à peine quelques ruelles plus loin, annonçant au passage son retour à ses supérieurs, tout en leur signalant qu'elle en aurait pour quelques temps avec un autre patient. La magie de Darion ne serait pas utile sur une besogne aussi ... "minime", il n'y avait aucune opération interne nécessaire, du moins, au jugé. Quelques bandages, un peu de soin et le tour serait joué !

Elle mena donc le jeune homme à un couloir rempli de portes ouvertes ... il n'y avait pas grand-monde qui avait besoin de repos, aujourd'hui, en fait, c'était l'un des premiers qui allait utiliser ces espaces. Heureusement que c'était Khurmag qui payait vraiment la guilde, sinon, ils auraient dû se faire rembourser les draps. Elle laissa entrer le jeune homme, et le guide vers le lit, fouillant dans les placards pour trouver le matériel nécessaire, elle lança par-dessus son épaule.

- Et donc, tu viens d'où ?


Adaryon Maedan
Adaryon Maedan
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptySam 1 Fév - 18:31
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- Oh non, ce n'est pas mon sang.

Pas son sang ? Comment ça, pas son sang ? Face à ces mots qui laissaient transparaître une certaine ambiguïté, Adaryon sentit son visage blêmir et ses mains s'imprégner d'une moiteur inconfortable. Venait-elle vraiment de prononcer cette phrase en cette conjoncture, instant même où ses mains s'aventuraient et tâtonnaient la plaie à sa cuisse ? Ah, génial: les affres du désespoir n'avaient plus qu'à venir le chercher... Il aurait dû écouter son Khorag, les villes n'étaient pas des endroits sûrs pour des gens comme eux ! Bientôt, ce serait lui qui —

- Je suis médecin. Je viens d'éclater un bout de chair atrophié d'une dame envahie par des vers et ça tache.

Si quelqu'un lui avait dit qu'un jour, une vague de soulagement l'aurait envahi à l'entente de ces mots étranges, il aurait éclaté de rire. Pourtant, en vue de la situation actuelle, le magicien devait s'avouer que c'était probablement la meilleure nouvelle de la journée — et ça de loin ! Il n'allait pas se faire agresser, ni jeter dans une poubelle et expédié au feu avec le reste des déchets de la soigneuse. Juste pour cette agréable annonce, il sentit un regain de joie l'envahir et sollicita un plus gros sourire, ébauche ratée par sa mâchoire qui punit sa tentative d'une douleur lancinante. Aïe — Adaryon grimaça en frottant sa paume sur l'élancement, il avait été gratifié d'une bien grande fortune pour avoir croisé un médecin comme premier habitant de cette ville. Il remercia ainsi Orshin en observant avec gratitude le visage bienveillant de la femme, se trouvant considérablement heureux d'avoir la chance de trouver un futur refuge.

- On a un hospice, avec des chambres destinées aux gens comme toi, les frais sont pris en charge par la guilde. Il hocha hâtivement la tête, posant sa main sur le bras tendu de la nordique. Je m'appelle Isha, des Cercles de l'Aube. Allez appuie-toi sur moi.

L'apprenti poussa sur sa jambe intacte pour se relever, transposant son poids dans le bras d'Isha en balbutiant des remerciements. Il n'avait jamais entendu parler des Cercles de l'Aube, mais était en ce moment très reconnaissant de leur existence... Même plus que reconnaissant, qui était un très faible mot pour la situation. Sur ces pensées, il se laissa diriger par la soigneuse, sa poigne ferme mais douce le menant en silence au sein la ville pendant quelques minutes. Dans d'autres situations, Adaryon aurait déjà tourné sa tête de tous les côtés pour tenter de découvrir une nouvelle créature citadine, mais sa fatigue désagréable l'empêchait d'égaiement vagabonder. Il ne pouvait que mettre un pas devant l'autre, le corps tremblant et la respiration entrecoupée par le froid glacial de la nuit. Le flânage serait pour une autre occasion...

Le magicien n'eut même pas conscience d'être entré dans un établissement, les yeux à demi-clos et la tête pleine d'ébauches brumeuses. Ce ne fut qu'au moment où son corps se relâcha sur le matelas qu'il put enfin reprendre conscience de la situation, ses muscles relaxés et ses frissons arrêtés. Grâce d'Oshin, il pouvait baisser un peu ses gardes et se rétablir sans avoir peur de finir en glaçon vivant... Posant ses affaires sur la chaise à côté de lui, il laissa passer entre ses lèvres un souffle de bénédiction.

- Et donc, tu viens d'où ?

Il étouffa un bâillement avant de se prononcer, puis;

 D.. d'un peu p-p-partout, commença l'homme en se redressant à demi. Il posa l'oreiller sur le mur derrière lui et s'appuya dessus, remuant dans le but de lui faire face. Je... je... je suis un nomade d'Orshin. M-mon camp-campement se trouve à quelques k-kilomètres d'ici... Nous venons.. Nous venons de revenir de Nisgeliin.

Ayant fini de s'exprimer, il l'observa fouiller nonchalamment dans l'armoire, la détaillant bouger ses muscles à la manière d'une professionnelle, s'activant comme si elle avait fait cela toute sa vie. Elle dégageait effectivement l'aura du médecin, entourée d'un phosphorescent halo qui lui donnait envie d'accorder sa confiance; Isha lui faisait même penser, sur certains points, à sa meilleure amie. Ce songe lui rappela d'ailleurs autre chose, souvenir enfoui pêle-mêle dans son esprit; elle avait parlé du Cercle de l'Aube, non ? Il n'avait pas fait le lien au début, mais maintenant qu'il s'y penchait, les paroles de son ancien tuteur semblaient lentement revenir à la surface.

 Le le le Cercle de l'Aube ? V-vous êtes... Une genre de tribu de médecin ? Personne n'avait vraiment pris la peine de lui parler des autres clans, si ce n'était de la haine du continent des hommes de métal. Suite à ce questionnement, il réalisa qu'il n'avait point donné son nom et se repris en vitesse; Oh et... Je m-me nomme Adaryon Maedan. Encore.. Enc.. Encore merci de m'avoir aidé.

Il se repositionna quelque peu sous le battement irrégulier de son cœur lové dans ses blessures, bruit désagréable qui commençait à se répandre malicieusement dans sa tête. Le garçon était bien content de se retrouver au chaud, mais la tiédeur avait agi des deux côtés de la médaille; sa douleur, sans l’anesthésiant du froid, semblait nettement plus aiguë au cœur de ce lit moelleux. L'adepte posa délicatement sa main aux deux ongles arrachés sur le matelas et, avec l'autre intacte, palpa bêtement les côtes qui lancinaient sous ses couches de vêtements. Ouch, laissa-t-il passer entre ses dents serrés alors qu'un choc électricité désagréable se répandait dans son corps. Décidément une très mauvaise idée d'analyser ses blessures lui-même...

Isha Varlega
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyDim 1 Mar - 23:04
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Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
Un nomade d'Orshin ... c'était la tarentule ? Voilà un dieu qu'il ne valait mieux pas imaginer, comme quoi, certaines choses sont bel et bien mieux gardées sous silence. D'autant plus que les Architectes devaient être des géants, alors avoir une araignée de la taille d'une montagne devant soi ... Isha préférait largement se contenter de ses adeptes, déjà qu'ils se blessaient dans des crevasses. Nislegiiin, ce n'était pas la porte à côté, il a dû en bouffer des jours de marche ce garçon et au travers du désert de glace, ça n'a pas dû être facile ... le pauvre. Être coincé dans le froid, avec seulement quelques centimètres de fourrure pour protéger la peau, c'était horrible. Pour rien au monde la jeune femme n'accepterait un tel calvaire.

Il parvint néanmoins à la faire doucement rire, lorsqu'il résuma sa guilde comme étant une tribu de soigneurs. Quelque part, il n'avait pas tort, mais une tribu, elle en avait une lorsqu'elle était petite et il y avait une sacrée différence entre les maisons de son enfance et celle dans laquelle elle vivait désormais. Un toit qui ne bougeait pas au contact du vent était la première différence, la seconde était l'odeur. Du parfum de la terre à la senteur du fer, ce n'était pas une progression incroyable, mais c'était déjà quelque chose. Tant que ce n'était pas son sang ou celui qu'elle vidait des veines d'autrui, tout allait bien ... enfin, certes, elle le vidait, mais au final, ça les aidait et ils donnaient leur accord.

- C'est un joli nom, tu ... hé !

Elle se précipita au côté du lit lorsqu'elle le vit tripoter sa cage thoracique. Ce n'était pas le genre de choses que l'on fait si l'on veut se préserver ! La kharaalienne se dit qu'elle aurait dû le prévenir de ne pas faire ça, c'était son travail à elle !

- Ne touche pas ! A quoi je sers, moi, si tu essayes de te soigner tout seul ?

Dire qu'elle était contrariée aurait été un peu exagéré, mais Isha n'aimait pas entendre le moindre grognement de douleur autour d'elle. L'altruisme qui la caractérisait lui faisait grincer des dents à chaque fois que c'était le cas. Ce n'était pas tant parce qu'elle imaginait la douleur, mais la jeune femme connaissait l'impuissance et il n'y avait pas pire émotion que ça. La brune était une rêveuse, elle aurait tout donné pour pouvoir soigner tous les maux autour d'elle. En attendant que ce soit un jour possible, elle faisait de son mieux pour ne pas devoir entendre les plaintes endolories de ceux qu'elle est censée aider. Alors, oui, elle s'était un peu énervée, mais c'était pour son bien ...

Son visage le montrait d'ailleurs, une légère teinte rougeâtre était venue déranger cette toile d'ébonite claire, avec un teint pareil, c'était difficilement discernable. En revanche, son regard sévère montrait que ce n'était pas une attitude qu'elle approuvait. Il avait intérêt à se tenir tranquille, Isha n'aimait pas travailler sur des gens nerveux. Remarque ... il bégayait, rien que ça, c'était déjà un signe révélateur. Enfin, ce n'était pas non plus catastrophique, en tout cas ça n'en avait pas l'air. Elle s'assit sur le matelas à côté de lui, avec un air plus serein.

- Enlève ton haut.

Peut-être qu'il ne serait pas à l'aise avec ça, mais elle devait vérifier qu'il n'y ait pas d'autre blessure plus grave. Déjà qu'elle venait de remarquer l'état de ses ongles ... ça, ça faisait tort, mais elle en avait vu d'autres. Lorsqu'il eut enfin ôté son haut, parce que "non" n'était pas une réponse, la stagiaire analysa les bleus parsemés un peu partout autour de son buste, mais surtout sur les flancs. Il était tombé sur le côté, ça, c'était certain. Et ... hm, la falaise semblait avoir laissé un petit souvenir dans sa peau. En tout cas, c'est ce que disait le bout de pierre planté à l'arrière de sa peau, rien de bien profond, pas étonnant qu'il ne ressente qu'une gêne à cet endroit.

- Je crois que ça va être plus compliqué que quelques heures de repos ... moins propre aussi. On s'en occupera plus tard. Dis-moi où ça te fait mal.

Baladant ses doigts sur la peau pâle du jeune homme, l'infirmière vérifiait les zones endolories, se fiant au ressenti de ce dernier. Une fois qu'elle eut terminé, elle se leva vers un seau d'eau propre qu'elle avait ramené des réserves plus tôt. Elle y plongea un chiffon, se retournant vers Adaryon, elle le dévisagea un court instant, avant d'interroger avec un air dubitatif.

- Les adeptes d'Orshin ne se baladent-ils pas toujours avec leurs animaux ? Où sont les tiens ?

Adaryon Maedan
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyLun 20 Avr - 22:04
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C'est un joli nom, tu ... hé !

La guérisseuse s’avança à grands pas vers lui, s’exécutant presque aussi vite que la sortie subite de son exclamation. Engloutissant la distance qui les séparait en quelques secondes, elle s’arrêta devant lui pour lancer d’une voix réprobatrice;

Ne touche pas ! A quoi je sers, moi, si tu essayes de te soigner tout seul ?

Adaryon sentit quelques rougeurs s’éparpiller sur son visage, fleurs éclosant de ses joues jusqu’à son cou. Il ne souhaitait pas déranger celle qui était la cause de son sauvetage, même pour le moindre incident; il posa donc sagement ses mains sur ses genoux, la regardant d’un air désolé. La dernière chose qu’il cherchait était de la mettre en colère, qu’Orshin en soit témoin ! D’ailleurs, cette situation lui faisait penser aux fois où il se blessait au sein de son campement et que la guérisseuse, éreintée, devait lui courir après dans tous les sens. Une petite coupure ou un bleu ne l’avait jamais arrêté quand il était question de voir ses créatures, c’était ce qu’il se disait toujours… Mais ici était une nouvelle situation, une nouvelle personne, et il sentait les mots de ses camarades s’enfoncer dans sa peau en lui astreignant de se tenir sage.

Enlève ton haut.

Docile, il obtempéra et se débarrassa tant bien que mal des couches de vêtements inutiles. Le tout le fit un peu grimacer sous la douleur de ses muscles fatigués, mais il se sentait bien mieux qu’avant, et c’était peu dire. Isha se pencha vers lui pour observer les moindres parcelles de son corps, passant sur Adaryon un regard qui aurait pu faire fondre la plus dure des glaces.

Je crois que ça va être plus compliqué que quelques heures de repos ... moins propre aussi. On s'en occupera plus tard. Dis-moi où ça te fait mal.

La c-cuisse et les côtes, commença-t-il en tentant d’esquisser un petit sourire. Suite à cela, il grimaça et rajouta d’un grognement; et la m-mâchoire un p-peu, aussi.

La guérisseuse palpa pendant quelques minutes maints endroits de son épiderme, testant les places qu’il avait énoncées, puis se releva et tourna les talons. Le chasseur, lui, pria silencieusement pour qu’il se rétablisse vite, sentant déjà le manque qui se creusait en lui à cause de l’éloignement de ses créatures. Après avoir passé un an et quelques poussières sans arrêt avec eux à Nisgeliin, cette journée semblait passer comme l’éternité… Coupant ses pensées, la femme revint avec un saut et un chiffon, puis trempa celui-ci dedans en se tournant vers lui.

Les adeptes d'Orshin ne se baladent-ils pas toujours avec leurs animaux ? Où sont les tiens ?

Le garçon esquissa un petit sourire triste, puis baissa les yeux vers ses pieds.

Ils... Ils m’attendent au c-campement, à vrai dire. J’étais c-censé rentrer p-peu de temps après eux, mais je me suis laissé d-déconcentrer par un animal.. Je l’ai suivi, et.. V-vous connaissez la suite, je suis t-tombé dans une crevasse et me voilà ici. Un bref soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il fronçait les sourcils. Je suis un peu t-trop fatigué pour p-pouvoir entrer en contact avec eux, mais ça ne va p-pas tarder avec un peu de repos. C-certains ont peut-être d-déjà senti ma d-détresse et j’espère que le clan n’est pas d-déjà en train de remuer ciel et terre pour... Pour me chercher…

Il termina sa tirade plus pour lui que pour celle qui lui avait posé la question, les yeux plissés et ses dents mordillant sa lèvre inférieure. Ce serait fâcheux et peu utile pour la suite des choses, surtout si le Gharyn décidait qu’il ne devait plus s’éloigner pendant un moment. Côté punition, il n’aurait pas pire que celle-ci… Mais si Adaryon se reposait bien, il avait encore l’espoir de pouvoir communiquer avec Dallyo pour lui dire qu'ils ne devaient s'inquiéter. Hochant sa tête plus vigoureusement, il releva sa tête pour croiser le regard d’Isha, puis planta ses yeux dans les siens.

V-vous avez les yeux d’un g-griffon. Ce sont d-des créatures très intelligentes, v-vous savez? Si v-vous voulez qu’ils vous accordent v-votre confiance, vous d-devez faire partie de leur f-famille, essayez de les comprendre. Les d-dominer ne servira à rien, ils ad... Adorent la liberté.

Sans surprise, ses sujets de conversation revenaient toujours aux animaux, que ce soit dans une discussion avec des petits enfants ou des inconnus. Il ne pouvait s’empêcher de placer une ou deux phrases sur eux, faisant souvent éclore des soupirs de ses deux meilleures amies qui tentaient de parler de politique.

—  V-vous avez une... Une monture? Un f-familier?

Isha Varlega
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Une nuit dans la glace — ft. Isha Varlega EmptyVen 8 Mai - 22:40
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
L'expression grave du jeune homme n'échappa pas à la troisième cercle. Elle ignorait tout du lien qui pouvait exister entre une âme humaine et une enveloppe animale, une simple relation entre humains lui paraissait déjà compliquée à aborder. N'était-ce pas une merveille que l'on puisse à se point se lier avec une chose qui, à premier abord, ne ressemble à rien à ce que l'on est ? Cet amour était l'affection à laquelle la jeune femme espérait un jour pouvoir aspirer, elle osait l'espérer en tout cas. L'admiration de cet attachement lui réchauffait le coeur, autant que son absence le lui regelait immédiatement sur place. C'était pourtant stupide ... il allait les revoir, ses animaux, ce n'était pas quelque chose dont il fallait trop se soucier, mais dans l'éventualité où ... bref.


Il était mignon, avec son innocence, sa pureté. Suivre un animal ? Dans une steppe gelée ? Son expiration enjouée subite se refléta sur le souffle de la jeune femme. Attrapée par l'insouciance, elle libéra le même sourire que son interlocuteur, avant de baisser les yeux, lèvres repliées. Assise à côté de lui, elle releva une risette froncée, ayant ravalé un peu de la sensibilité qui venait de l'emporter. Elle n'était pas vraiment là pour faire la psychiatre, mais si un peu de conversation pouvait cautériser son petit manque, elle n'allait pas rester muette. C'était la méthode des seniors, ça, en tant que troisième cercle, la kharaalienne avait l'excuse de la jeunesse pour faire un peu de laisser-aller. Quel mal y avait-il à ça ?

En tout cas, c'était rassurant de savoir qu'aussi solitaire que pouvait être un adepte d'Orshin, il avait tout de même un clan. Selon ses propres dires il pourrait même retrouver ses animaux ! Tout allait bien, alors ! Il n'y avait que ce problème de ... roche dans le flanc. Voir un visage pareil sous les traits de la douleur, ça allait lui faire mal au coeur. Si le travail d'un médecin était simple, on aurait pas autant besoin d'eux, après tout. C'est toujours pour les victimes que c'est plus dur ... Isha voulait garder ça à l'esprit.

- Tant mieux ... vous êtes la bienvenue ici, mais ironiquement, moins vous resterez, mieux ce sera pour vous.

Elle sourit. Le vouvoiement du jeune homme lui avait faite se sentir un peu mal de l'avoir tutoyée avant, alors elle s'était rabattue sur sa méthode à lui, au moins pour l'instant. Elle s'était levée, avançant vers les étagères pour aller chercher de quoi anesthésier l'inévitable douleur. Sa chair était bien déchirée, ce segment de sa peau ressemblait à un pic dans une marée rouge. Le pauvre ...

Saisissant un sachet translucide de morphine, elle en préleva le contenu à la seringue, remontant la manche du jeune homme. S'asseyant à nouveau à côté de lui, elle lui prit doucement le bras, levant l'aiguille. Son poignet s'arrêta en chemin lorsqu'il lui adressa ce qui semblait être ... un compliment ? Isha n'avait jamais vu de griffon, elle ne connaissait leurs yeux que de vieux croquis abstraits. Tout le monde en parlait comme l'on admire les statues de Busad, avec un indubitable soupçon d'émerveillement. L'expression un peu béate qu'esquissa la jeune femme marquait une incertitude vague tandis qu'elle écoutait les explications qui suivaient.

En vérité ... elle n'avait pas vraiment ouvert l'oreille après la première remarque d'Adaryon. Ses yeux avaient dérivé un peu partout vers le sol et elle pensait, aussi ridicule que ça puisse paraître, avoir légèrement rougi. Ses pommettes étaient un peu chaudes, en tout cas. Isha n'était vraiment pas habituée à ce que l'on parle d'elle, de son physique, encore moins. C'était risible, oui, mais ça avait un peu suffi à faire sa journée, quelque part. Au lieu de dire "merci", elle se contenta d'un sourire élargi jusqu'aux oreilles contre lequel elle semblait lutter.

- Non je ... je vis sur une île flottante, alors je n'ai pas beaucoup l'occasion de monter à cheval, ou ... autre chose. Vous pouvez me tutoyer, vous savez ...

La brune était encore un peu bloquée sur le compliment. Puis, elle haussa les épaules en jetant son regard et en inclinant la tête sur la droite.

- Enfin, on a bien pris des chevaux pour venir jusqu'ici, mais ils tiraient une charrette, ça ne doit sûrement pas compter. Elle rit doucement à sa propre pensée, alors qu'il n'y avait rien de drôle, vraiment. Bien ... bien ... attention, ça va piquer un peu.

Son regard resta concentré sur le bras tandis qu'elle le maintenait fermement pour ne pas qu'il bouge. Elle injecta le produit dans les veines du jeune homme, à dose assez faible pour ne pas le rendre complètement amorphe. Retirant alors la seringue et pansant le petit trou créé par la même occasion, la troisième cercle appuya ensuite délicatement sur l'épaule du blessé pour le rabattre contre son oreiller.

- Allongez-vous et regardez le plafond.

Appuyant sur son flanc, elle entoura la roche fichée de ses doigts, l'agrippant de ferme poigne pour ne pas qu'il lui échappe lorsqu'elle tirerait. Elle aperçut un linge blanc du coin de l'oeil. Tendant la main, elle le rapprocha pour obstruer la blessure à temps. Avec une voix qui se voulait rassurante, elle demanda.

- Vous êtes prêt ? Un, deux ... trois.

Il avait certainement senti une gêne à deux, peut-être un peu de douleur mais rien d'extraordinairement douloureux, finalement ! La morphine aura certainement aidé à atténuer le choc ... elle l'espérait. Quoi qu'il en soit, lorsqu'elle dit trois, Adaryon avait déjà le morceau de pierre devant ses yeux.

- Désolée pour la fausse peur mais les gens s'attendent toujours au pire à trois, alors le deux leur paraît moins ... terrible ?

Elle posa la pierre dans un plateau à côté, tandis qu'elle était déjà occupée à maintenir le linge sur la plaie plutôt ouverte. Gardant un instant le silence, elle observait parfois Adaryon et parfois le mur. Puis, parfois Adaryon. et parfois le sol. Enfin, Adaryon et ... bref. Le trouble s'était installé en elle depuis qu'il avait fait cette remarque sur ses yeux.

- Garde le linge collé contre la blessure. Immobile, elle restait assise comme si elle attendait quelque chose, avant de demander. Dites ... qu'est-ce que vous vouliez dire par "j'ai les yeux d'un griffon" ?

Est-ce que c'était bien formulé ? Peut-être ? Après tout, ça ne faisait que depuis ses huit ans qu'elle parlait la langue commune.

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