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 Tentative de relaxation

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyMer 12 Fév - 0:23
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)

Une fois encore, Gwendoleen s’était laissé allée dans son travail et n’avait pas vu l’heure défiler. L’heure du couvre-feu était déjà passé depuis bien longtemps et le complexe ne possédait guère plus que de l’éclairage minimum nocturne. Soupirant un instant, la jeune doctoresse classa les dossiers qui lui restaient et vérifia son agenda des jours suivants avant de se décider à rentrer. Il fallait dire que la jeune blonde aimait son travail mais elle devait avouer que celui-ci était parfois éreintant au point de la vider complètement lorsque la nuit était tombée. Fort heureusement, Gwendoleen n’était pas obligée de travailler systématiquement tous les jours, possédant plus d’argent que nécessaire pour vivre confortablement. Ce qui l’importait était avant tout le bien-être de ses patients et la jeune militaire ne faisait aucune différence quant à leurs origines ou leur statut social. Elle ne comptait plus le nombre de patients qu’elle avait traité de bonté de cœur et à qui Gwendoleen n’avait rien demandé en retour.

Pour palier à cette fatigue, la jeune blonde avait bien essayé de prendre des vacances loin de chez elle dans l’espoir de se ressourcer mais elle eut, une fois encore, droit à des vacances bien trop agitées pour être considérées en tant que tel. Finalement, elle était rentrée à Rathram moins reposée que ce qu’elle aurait voulu mais avait au moins eu la satisfaction d’avoir fait une rencontre particulièrement intéressante. Gwendoleen ne cachait pas l’envie de repartir voir du pays mais elle serait bien déraisonnable d’en prendre deux mois seulement après les précédentes, d’autant plus que, désormais, la jeune doctoresse avait certaines personnes dont elle avait promis de s’occuper. Son absence pourrait lui nuire grandement et il serait mal avenu qu’elle ne puisse pas trouver la doctoresse si sa patiente en ressentait le besoin.

Sortant du complexe, Gwendoleen se dirigea presque instinctivement vers l’une des tavernes. De prime abord, l’on pourrait considérer la doctoresse comme une véritable ivrogne tant elle fréquentait ces lieux mais la vérité était bien différente de ce qu’on pourrait imaginer. La réalité était que Gwendoleen n’avait jamais touché à une seule goutte d’alcool et se contentait le plus souvent de boissons simples. La jeune femme était tellement fatiguée qu’elle ne vit pas ses gants de velours tomber de son sac et qui lui permettaient de couvrir ses prothèses. Non pas que la doctoresse en avait honte mais elle détestait attirer le regard, d’autant plus que le genre de personnes fréquentant ce genre d’établissement n’étaient pas tous dotés d’intentions louables. Certains d’entre eux avaient fait les frais de l’incroyable frigidité dont pouvait faire preuve Gwendoleen, ce qui à force, poussa beaucoup de monde à se désintéresser d’elle, la laissant simplement dans sa bulle, à siroter son verre.

Cette nuit encore, Gwendoleen resterait sûrement ici quelques heures avant de rentrer à son appartement où elle vivait seule avant de reprendre le travail le surlendemain aux aurores. Parfois, elle osait espérait un quelconque divertissement mais la jeune blonde savait que parmi tous ceux qu’on lui proposait, la plupart d’entre eux suggéraient que c’était elle qui devrait être la source du divertissement, chose que, Gwendoleen avait déjà maintes fois déclinées, parfois même en utilisant la force. Lorsqu’on lui servit son verre, elle eut droit à l’éternelle expression d’incompréhension du serveur et Gwendoleen se demandait bien ce que toutes ces personnes trouvaient dans l’ivresse que provoquaient toutes ces boissons alcoolisées. Sans doute que la plupart d’entre eux y voyaient juste une tentative d’échapper à la réalité…une réalité qui était parfois, certes, difficile à accepter au point de vouloir l’oublier, ne serait-ce que pour une durée éphémère.

Amelia Earhart
Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyMer 12 Fév - 1:18
Irys : 94983
Profession : Hors la loi
Daënar -1
Ah Rathram… Ce qu’Amélia pouvait détester aller dans cette ville. Elle détestait devoir faire le chemin pour y aller, devoir y rester et ce qu’elle y faisait d’une manière générale. Bon, en réalité elle détestait tous les endroits en dehors de celui qu’elle considérait comme chez elle. Et encore, elle n’affectionnait pas tous les endroits d’Alexandria. En dehors des rues qui composaient son territoire dans le plan des versos et quelques autres où se trouvaient des endroits où elle aimait traîner, elle n’aimait pas grand-chose. Il n’y avait donc clairement pas besoin de s’offusquer de son aversion pour la ville puisqu’en fait elle n’avait pour seul défaut de ne simplement pas se trouver dans le petit coin où Amélia se sentait à l’aise.

Toujours était-il qu’elle détestait encore plus être dans une autre ville que d’être en plein territoire ennemi. Au moins là-bas il n’y avait pas de doute sur les intentions des locaux. Ceux des groupes rivaux chercheraient forcément à lui nuire et les autres ne la laisseraient en paix vu que beaucoup la connaissaient. Ici cependant, elle n’était pas connue. La plupart des personnes présentes l’ignoraient et les autres chercheraient probablement à lui voler quelque chose ou à l’arnaquer d’une quelconque manière, ce qui finirait forcément mal. Au final, elle qui faisait dans l’illégalité chez elle, se retrouvait presque plus parano lorsqu’elle était ailleurs que la plupart des gens du commun. Un comble diraient certains. L’expérience diraient ceux qui savaient vraiment.


Il faisait nuit. Et froid. Amélia, ne connaissant pas vraiment la ville, avait arpenté ses rues pendant pas mal de temps pour trouver un coin où aller passer la soirée. Une taverne pas trop mal fréquentée et présentant plutôt bien histoire de pouvoir avoir une boisson de qualité. Un bon whisky serait clairement le bienvenu pour conclure cette journée.

Lorsque la jeune femme finit par trouver un établissement à son goût, elle le jaugea un instant, l’étudiant du regard pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas en fait d’un simple bouge repeint. Une autre jeune femme, blonde, visiblement pas quelqu’un de la rue, entra tranquillement ce qui finit de convaincre Amélia que c’était bien là qu’elle voulait passer la soirée. Se préparant à entrer, elle remarqua sur le sol quelque chose qui attira son attention et qu’elle vint ramasser avec délicatesse. Observant ce qu’elle avait en mains, Amélia constata qu’il s’agissait de gants. Retirant un des siens pour en apprécier le tissu, elle vit qu'il s'agissait probablement de velours, ou en tous cas d’une imitation assez fidèle pour que son contact en reste agréable. Certainement ceux de la jeune femme qui venait d’entrer.

Entrant donc à son tour, Amélia chercha dans l’établissement la chevelure blonde et la tenue de celle qu’elle avait vu passer quelques instants plus tôt. Passant en revue un peu toutes les personnes présentes, il était certain désormais que l’établissement n’était pas vraiment du genre luxueux. La population du bar étant plutôt du genre auquel elle était habituée ce qui rendit la recherche d’Amélia plus facile. S’approchant de la jeune femme assise au comptoir, Amélia retirant son chapeau et vint se mettre à côté d’elle.

-« Un verre de votre meilleur whisky. Sans glace. » dit-elle au barman pour commencer avant de se tourner vers celle qui était à sa droite, lui tendant doucement une main sur laquelle était posée la paire de gants en velours qu’elle avait bien fait attention de ne pas froisser. « Je crois que ceci est à vous. Vous les avez laissés tomber en arrivant. »

Récupérant son verre que lui apportait le barman, Amélia en prit une gorgée avant de reporter de nouveau son attention sur son interlocutrice. Elle avait l’air intéressante, dénotant totalement du reste de ceux qui étaient ici. Peut-être la soirée allait-elle finalement devenir un peu intéressante.

« Amélia North, enchantée. Puis-je vous demander ce que vous buvez ? Je ne crois pas avoir déjà vu ce genre d’alcool avant dans une taverne. Ce doit être quelque chose de local. »


Dernière édition par Amelia Earhart le Mer 12 Fév - 11:56, édité 1 fois

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyMer 12 Fév - 8:23
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen continua d’observer les lieux, scrutant les allées et venues des gens qui entraient, sortaient ou qui se faisaient parfois sortir de l’établissement. La doctoresse ne remarqua pas tout de suite que quelqu’un s’était permis de s’inviter à sa table et rares étaient ceux qui y restaient plus de quelques minutes. L’inconnue se mit tout de suite à l’aise en commandant sa boisson, se qui fit immédiatement détourner le regard de la doctoresse, prête à chasser le malotru qui avait osé perturber son calme. A sa grande surprise, c’était une jolie jeune blonde qui était venue s’attabler et Gwendoleen la laissa faire, la jaugeant du regard en attendant patiemment la raison de sa venue. La doctoresse n’allait pas s’en plaindre et cela changeait de ces bourrus malodorants qui tentaient de lui forcer la main.

Très poliment, cette dernière ôta son couvre-chef et se présenta à elle avant d’exposer la raison pour laquelle elle avait abordé Gwendoleen. Cette dernière reconnut immédiatement ses gants et les saisit délicatement en esquissant un sourire. La doctoresse était tellement fatiguée de sa journée qu’elle n’avait même pas remarqué que ses mains étaient à découvert et ne ressentant plus le froid depuis bien des mois déjà, la jeune femme avait tout simplement omis de les remettre en sortant du complexe hospitalier.

« Enchantée, je m’appelle Gwendoleen Langeley. Je vous en remercie, ils sont effectivement à moi. Cela ne m’arrive pas souvent de laisser trainer mes affaires mais je dois vous avouer que ma journée a été un peu longue alors je n’ai pas noté qu’ils étaient en train de glisser de mon sac. J’ai au moins la chance d’être tombée sur quelqu’un de bonne foi pour me les rapporter cela dit. »

Gwendoleen prit une gorgée de son breuvage fumant avant de répondre aux interrogations de la jeune blonde. A juger par sa commande, Amélia avait pris quelque chose de bien fort, émettant même le désir de ne pas y ajouter de glace, évitant ainsi la dilution du whisky. Elle espérait au moins pouvoir tenir une discussion dans de bonnes conditions et que son interlocutrice savait tenir l’alcool suffisamment longtemps pour qu’elle puisse la divertir un peu.

« Oh ma commande n’a rien de spécial. C’est juste du chocolat dissous dans du lait chaud. J’aimais beaucoup en boire quand j’étais plus jeune et je pense que l’habitude est restée avec le temps. Pour tout vous avouer, je ne bois pas d’alcool mais je continue à fréquenter ces lieux tout de même. Cela m’aide à me détendre un peu d’être plongée dans cette ambiance et cela contraste un peu avec ma profession alors je viens régulièrement me vider l’esprit ici. »

Gwendoleen releva ensuite la tête vers son interlocutrice, plongeant son regard azuré dans le sien. Il n'y avait pas de suspicion ou de méfiance dans le regard de la doctoresse mais simplement de la curiosité. Amélia pouvait de toute façon aisément voir la fatigue qui se lisait sur le visage de la doctoresse.

« Vous avez parlez de boisson locale donc j’en déduis que vous n’êtes pas d’ici, c’est bien cela ? Puis-je savoir ce qui vous emmène dans notre capitale ? »

Amelia Earhart
Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyJeu 13 Fév - 1:24
Irys : 94983
Profession : Hors la loi
Daënar -1
Amélia retint un léger rire lorsqu’elle entendit dire qu’elle était de bonne foi. Au lieu de cela elle laissa simplement apparaître un sourire un coin en y pensant. Après tout ce n’était pas vraiment faux. Bien qu’elle trempait dans du business que l’on ne pouvait pas vraiment qualifier de légal ni même de moralement correct, il fallait avouer que d’une manière générale, toute criminelle qu’elle était, Amélia n’impliquait jamais sciemment un civil totalement innocent. Pas qu’elle cherchait une forme de justice dans ses actes mais si elle devait voler quelque chose ce serait à quelqu’un qui était plus ou moins riche. Et rarement pour s’enrichir directement. La plupart du temps les cibles de ses larcins et de ses accès de violence étaient soit d’autres criminels, soit de grandes entreprises pouvant bien se passer de ce qu’on leur dérobait. En tous cas, le vol à la tire et tout ça, ce n’était clairement pas pour elle. D’autant plus que cette demoiselle, cette Gwendoleen comme elle disait s’appeler, donnait plutôt l’impression d’une personne gentille et innocente qu’on ne voulait pas vraiment contrarier.

Et en plus elle ne buvait pas d’alcool. Plus ça allait et plus Amélia prenait de l’autre jeune femme l’image d’un petit oiseau fragile et pourtant cette dernière semblait dégager un genre de confiance en elle qui intriguait quelque peu Amélia, la poussant à en découvrir plus sur celle qui partageait désormais sa table.

-« Non je ne suis effectivement pas d’ici. En fait je viens d’Alexandria. Je voyage souvent pour le travail. Raison pour laquelle je suis venue ici. » dit-elle avant de revenir sur ce qu’avait déclaré son interlocutrice juste avant. « Vous ne buvez même pas de temps en temps pour goûter ? C’est dommage. On peut observer les différences de culture et de vie entre deux régions rien qu’en goûtant un verre de leur whisky. Fusse-t-il plus fort, plus amer ou plus fruité, la façon dont on prépare un mets aussi social que l’alcool en dit long sur la façon dont on vit au jour le jour. Enfin, j’imagine que quand on a pas eu l’occasion d’apprendre à apprécier les subtilités d’une telle boisson, elles ont toutes plus ou moins ce même goût immonde qui prend la gorge. »

Prenant une nouvelle gorgée de whisky, la jeune Alexandare garda un moment le liquide en bouche, l’aérant pour en dégager tous ses arômes. Il était loin d’être excellent mais il suffisait tout à fait vu l’endroit où il était servit. Son goût tourbé restait longtemps en bouche mais le côté âcre caractéristique des whiskys bas de gamme empêchait de vraiment en apprécier le goût. Ainsi, la dégustation ne suffirait pas à éclairer la soirée de l’amatrice qu’était Amélia, il ne restait plus qu’à espérer que son interlocutrice montrerait un caractère plus appréciable et intéressant que la boisson qui était servie ici.

Reportant d’ailleurs son attention sur Gwen, Amélia entreprit d’en découvrir d’avantage sur elle, un réel intérêt pouvant s’entendre dans le ton de sa voix lorsque les questions venaient.

-« Je travaille dans l’import-export en quelque sorte, si ça vous intéresse. Il y a des produits ici qui sont très demandés à Alexandria, voire même dans tout Ünellia et c’est mon rôle de m’assurer qu’ils soient disponibles dans la région. Et vous alors ? Quelle est cette profession qui est si opposée à l’ambiance de cet endroit ? Qu’est-ce que vous faites pendant et en-dehors de votre travail dans cette si… intéressante ville de Rathram ? »

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyJeu 13 Fév - 8:38
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Alexandria ? Cette ville évoqua à la jeune doctoresse l’un de ses précédents voyages en compagnie d’un capitaine de l’armée de l’air survolté. Une expédition qui, de prime abord, lui permettrait seulement de voir du pays mais qui s’était avérée riche en aventures alors qu’elle venait à peine de sortir de convalescence. Cela dit, sin interlocutrice semblait être venue au sein de la capitale de Rathram pour des raisons commerciales et bien que Gwendoleen n’y connaissait pas grand-chose au monde des affaires hormis les médicaments qu’elle commandait, elle eut tout de même l’occasion de comprendre un peu plus ce monde quelques mois plutôt lorsqu’elle s’était rendue à Vereist pour analyser leurs eaux.


« Je comprends mieux maintenant. Pour tout vous dire, je ne me suis jamais vraiment intéressée aux échanges commerciaux mais j’ai pu en constater la nécessité en me rendant à Zuhause au début de l’automne. Parait-il qu’ils taillent d’énormes cubes de glace qu’ils acheminent ensuite à travers tout le pays pour leur assurer l’accès à une eau de haute qualité. C’était une expérience enrichissante et je dois dire que ça sortait pas mal des choses auxquelles je m’intéresse habituellement. »

Gwendoleen fixa un instant le verre d’Amelia, un peu contemplative avant de répondre à sa deuxième interrogation.

« Je suis née à Cerka et j’y ai passé plus de dix années sans en sortir des alentours. Pour faire simple, disons que je suis un officier supérieur de l’armée, dans la composante médicale de celle-ci. Jusqu’à mes douze ans, j’ai un peu vécu comme n’importe quel enfant, m’épanouissant au gré des envies mais, mon père avait visiblement d’autres projets pour moi. J’ai très vite quitté les parcours scolaires habituels et j’ai intégré une académie militaire spécialisée. Le but était de former de bons petits soldats dès leur plus jeune âge alors, même si je ne participais pas aux entrainements à proprement parler, j’apprenais tout ce qu’il y avait à connaitre sur les tactiques militaires, la défense de la nation, les notions de patriotismes et toute la panoplie de chose qu’un soldat devait connaître. En parallèle, j’ai commencé à étudier l’anatomie humaine et lorsque j’eus suffisamment de connaissances de base, je me suis tournée vers la médecine. »

Gwendoleen marqua une pause pour laisser Amélia digérer ces informations ou d’éventuellement réagir sur ces premières paroles. La doctoresse la fixa à nouveau avant de continuer son récit.

« Je me suis surtout concentrée sur la traumatologie et la chirurgie de terrain mais je possède des connaissances assez générales dans le domaine, ayant commencé à travailler le domaine dès mon entrée à l’académie. Voyez-vous, je n’aimais pas vraiment la violence alors si je pouvais au moins aider mes camarades blessés, cela soulagerait peut-être ma conscience de toutes les morts que j’aurais pu causer. Une fois diplômée, je fus affectée à une escouade et nous réalisâmes de nombreuses missions ensemble mais un incident eut lieu pendant l’une d’entre elle et je fus mise à l’écart pour de nombreux mois. »

Elle désigna ses deux prothèses dynamiques avec un sourire chaleureux. L’on pourrait penser que Gwendoleen était triste en racontant cela mais hormis la perte de ses camarades, la jeune doctoresse ne semblait pas vraiment accorder de l’importance à la perte de ses bras.

« L'U.N.E. a ensuite jugé bon de me garder en fonction, sans doute en récompense des sept années de bon et loyaux services alors, on m'a donné une seconde chance. Depuis, je travaille dans le grand complexe hospitalier de Cerka en attendant que je récupère l'entièreté de mes facultés d'antan. C’est bien plus calme que les missions que je faisais auparavant et je pensais que j’allais m’ennuyer en restant assise derrière un bureau à ausculter des gens mais je dois dire que j’y ai pris du plaisir. Même si parfois l’adrénaline du combat me manque, je dois dire que cette petite vie paisible que je mène actuellement me convient tout à fait et je dois vous avouer que je préfère soigner des gens plutôt que de leur ôter la vie. Mon aversion pour l’alcool vient peut-être en partie de là car aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours préféré avoir les idées claires en toutes circonstances et je redoutais que l’alcool n’altère mon jugement à un moment où j’aurais besoin de toute ma matière grise. »

Gwendoleen ponctua sa dernière phrase d’un rire sincère. Elle avait peut-être été impitoyable avec ses ennemies auparavant mais son incident lui avait au moins permis d’exprimer l’immense altruisme et la sympathie qu’elle pouvait éprouver vis-à-vis des gens. Malgré les privilèges que lui avait accordé la vie, la jeune blonde avait toujours tendu la main à celui qui voulait s’en saisir et jamais elle n’avait laissé un innocent mourir devant ses yeux peu importe sa provenance. Voyant qu’elle s’attardait sur son récit, Gwendoleen se tut enfin pour laisser l’occasion à son interlocutrice de s’exprimer.

« Pardonnez-moi, je monopolise la conversation en parlant de moi-même, quelle égoïste je fais. J’ai toujours tendance à m’emballer lorsque j’expose mon passé alors n’hésitez pas à m’arrêter si je vais trop loin ! »

Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyVen 14 Fév - 2:24
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Profession : Hors la loi
Daënar -1
Amélia écoutait attentivement l'autre jeune femme raconter ses maigres expériences avec le milieu de l’entreprenariat. Visiblement, et malgré le fait qu’elle n’était pas dans le milieu du commerce, Gwendoleen voyageait tout de même pas mal. Ou alors elle venait de raconter toute ses expériences dans le domaine, ce qui serait dommage. En tous cas, les récits de la jolie blonde eurent le don de plonger Amélia à nouveau dans ses pensées, la faisant presque sourire alors qu’elle posait son coude sur la table et sa joue contre la paume de sa main, imaginant la façon étrange qui avait dû être mise en place pour transporter de la glace d’un bout à l’autre du pays sans qu’elle ne fonde.

Cela dit pour le moment la jeune femme avait dit ce qu’elle ne faisait pas et Amélia se concentra à nouveau pour écouter la suite du discours de sa camarade de table, toujours curieuse de savoir ce qu’elle faisait dans la vie. Et lorsque Gwen commença à raconter son passé, Amélia ne put décrocher tant elle était captivée par le récit qui lui rappelait étrangement de nombreux souvenirs. Écoutant chaque mot avec attention, Amélia ne bougea pas un cil durant tout le temps que dura l’histoire, de peur qu’une simple intervention ne coupe court au récit.

Lorsque la jeune femme marqua une pause dans son histoire, annonçant par là même son orientation vers la médecine, Amélia ne dit mot. Tournant son regard vers son verre, elle le fixa un instant, l’air pensive, avant de regarder à nouveau celle qui contait son histoire pour en écouter la fin. Lorsque l’histoire sembla finie, Amélia se redressa, reprenant un peu de contenance, visiblement troublée.

-« Non non… » commença-t-elle sur un ton hésitant avant de se racler la gorge et de reprendre. « Ça n’est ni égoïste ni trop long. Au contraire je trouve cela très intéressant. C’est une histoire pour le moins… particulière. »

Et c’était peu de le dire. Amélia était presque admirative de savoir où avait pu mener une telle vie lorsqu’on se laissait diriger non pas par ses envies propres et son seul intérêt mais par une réelle droiture et une compassion. Elle avait beau essayer de s’en empêcher, la hors la loi n’arrêtait pas de mettre en parallèle sa propre histoire avec celle qu’elle venait d'entendre, se demandant où elle en serait aujourd’hui si elle s’était laissée guider par les mêmes motivations depuis le début. Cherchant quoi dire au milieu de ses pensées chaotiques, Amélia ne trouva qu’à réagir sur l’une des dernières choses qu’avait dites Gwendoleen, et probablement la moins importante de toutes.

-« Heum… Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à ressentir les effets de l’alcool pour en apprécier un bon verre. » S’arrêtant un instant en se rendant compte de l’idiotie de sa remarque après toute l’histoire qu’elle avait entendue, la jeune femme fronça les sourcils et reprit, à nouveau sûre d’elle comme elle en avait l’habitude. « Excusez-moi, ce n’est qu’un détail. C’est juste que je trouve admirable que vous ayez voué votre vie à aider et préserver les autres malgré ce que vous avez vécu. Que ce soit l’incident ou même le fait que votre orientation dans l’armée n’ait pas été votre souhait à l’origine. Voyez-vous, moi aussi j’ai une formation militaire. Mais le moins qu’on puisse dire c’est que nous avons pris toutes deux des directions fort différentes. »

Maintenant qu’elle avait entendu tout le récit de la médecin, Amélia s’en voulait presque de devoir lui mentir pour ne pas révéler la nature illégale de ses activités actuelles. Se reprochant immédiatement cet accès de faiblesse, la hors la loi qu’elle était n’aurait jamais pensé qu’elle était si sensible. A moins que ce ne soit juste parcequ’elle n’avait pas l’habitude d’être face à tant d’honnêteté. C’est clair que ça changeait.

-« Et du coup, vous êtes techniquement toujours dans l’armée si je comprends bien. Vous ne craignez pas de devoir un jour retourner au front ? Comment percevez-vous votre avenir ? » Se rendant compte qu’elle s’était laissée emporter par sa curiosité, Amélia se reprit presque immédiatement. « Pardon, ne vous sentez pas obligée de répondre si vous trouvez ces questions indiscrètes. Merci de m’avoir raconté tout ça, c’est déjà beaucoup. »

Terminant son verre d’un coup, Amélia fit signe au barman qu’elle en désirait un deuxième.

-« Je peux vous raconter un peu mon histoire aussi si vous voulez l’entendre, maintenant que j’ai entendu la vôtre. Nous pourrons comparer nos expériences comme ça. » dit-elle avec un sourire sincère comme elle en faisait rarement.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyVen 14 Fév - 8:18
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Amélia ne semblait pas troublée par le récit de Gwendoleen et y accorda même une attention toute particulière. Le récit de la jeune femme n’avait jamais été un tabou et elle le racontait à qui voulait bien l’entendre sans vraiment se soucier de savoir si cela allait être répété ailleurs. Curieuse, Amélia alla même plus loin pour essayer d’en savoir plus sur la vie de la soldate de l’U.N.E., révélant même qu’Amélia avait également suivi un parcours incluant une formation militaire. Très intéressée par ce dernier point qu’elle retint pour l’instant, Gwendoleen laissa tout le loisir à son interlocutrice de poser toutes les questions qu’elle souhaitait sur la vie de la jeune blonde. A vrai dire, Gwendoleen ne cachait pas vraiment de secrets et elle avait toujours assumé les choix qu’elle avait pris, fussent-ils bons ou mauvais.

« Ne vous inquiétez pas, cela me fait plaisir que vous vous intéressez tant à mon cours et je répondrais volontiers à vos questions. Pour être honnête, je ne pense pas que retourner au front me pose de problèmes de manière personnelle, je suis tout à fait apte à y retourner et à y agir comme je le faisais avant. Cependant… »

Gwendoleen plongea son regard dans celui d’Amélia pour être sûre de capter toute son attention.

« …ma convalescence m’a au moins permis d’apprendre à quel point une vie est importante. Il fut un temps où tomber du combat m’importait peu. Je n’avais pas vraiment d’attaches et à part mes parents, personne ne pleurerait ma mort et je suis sûre que plein de soldats aussi doués voire plus doués que moi sauront parfaitement remplir mon rôle. Pendant ces six mois où j’ai été mise à l’écart de ces opérations mouvementées, j’ai pu prendre un peu de temps pour moi-même et j’ai fait la rencontre d’un certain nombre de personnes. J’ai promis de venir en aide à certaines d’entre elles et, dorénavant, je tiens à la vie plus que tout. Si vous voulez une opinion tranchée, je dirais que si j’étais amené à y retourner, j’y retournerai mais avec un esprit beaucoup plus mitigé. Certains diront que ces réflexions peuvent faire la différence entre la vie et la mort et que si l’on hésite à frapper l’ennemi, c’est lui qui le fera. Néanmoins, je pense que ce sont ces sentiments qui font de nous des humains et qui nous empêchent de basculer dans la barbarie ou le meurtre. »

Gwendoleen avait prononcé ces mots d’un ton mélancolique qui reflétait toutes les émotions qu’elle y avait mise. Ce n’était peut-être pas la meilleure façon de penser pour un soldat mais Gwendoleen se sentait plus en paix lorsqu’elle suivait ce que lui dictait son cœur. A défaut de suivre les ordres aveuglément, la jeune doctoresse préférait largement faire ce qui lui paraissait juste en y impliquant le moins de personnes possibles.

« Ce n’est que mon avis après tout, ne prenez pas ça pour une vérité gravée dans le marbre. Si, comme vous le dites, je suis effectivement un soldat de la nation, je n’en reste pas moins un médecin et il est de mon devoir de ne jamais laissé quelqu’un mourir devant mes yeux. C’est pour cela que je me fiche de savoir d’où vient la personne qui entre dans mon cabinet, l’important c’est que ce dernier en ressorte avec la garantie qu’il sera soigné de ses maux ou du moins, j’essaie de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour y arriver. »

Gwendoleen en avait trop dit. Non pas qu’elle ne voulait pas continuer mais la jeune doctoresse était également désireuse d’entendre un peu du vécu de sa compagne du soir. Elle pensait qu’un échange sur leurs vies mutuelles pourrait initier un certain rapprochement et la doctoresse se laissa penser qu’Amélia était une femme fort sympathique et qu’il était dommage de ne pas en rencontrer plus souvent. Son sourire l’incita donc à écouter attentivement le récit qu’elle s’apprêta à lui raconter, s’installant confortablement sur son siège, fixant attentivement Amélia d’un sourire chaleureux.

« Je serais ravie d’écouter une partie de votre histoire. Soyez rassurée, je ne divulguerai aucune des informations que vous me donnerez. Dans ma profession, nous sommes tenus au secret médical et j’essaie de l’appliquer, par extension, à tout ce que les gens peuvent me raconter alors vous pouvez parler librement. Je vous promets de ne pas vous interrompre. »

Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyJeu 20 Fév - 21:48
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Profession : Hors la loi
Daënar -1
Amelia continuait d’écouter aussi attentivement ce que lui disait Gwendoleen. Elle semblait résolue à remplir son « devoir » si on l’appelait à reprendre les armes mais en même temps son point de vue sur la vie, que ce soit la sienne ou celle des autres, avait drastiquement changé. Toute vie était importante et devait être préservée et pourtant elle se disait prête à retourner se battre sur un champ de bataille. Peut-être était-ce là la dichotomie imposée à tous ceux qui se battaient pour leur nation. Après tout, peu nombreux étaient ceux vraiment heureux d’aller abattre des personnes qu’ils ne connaissaient même pas, surtout en risquant sa propre vie. Certains se convainquaient du bien fondé de leurs actes en diabolisant l’adversaire et en essayant de s’en éloigner le plus possible pour oublier que c’étaient des êtres humains ; d’autres, bien souvent plus éclairés, étaient tout à fait conscients de ce qu’ils faisaient mais avaient su mettre de côté leurs sentiments pour pouvoir agir dans l’intérêt de ce qui comptait le plus : protéger leur pays et ses habitants au détriment de ceux de l’adversaire.

C’était une philosophie qu’Amélia avait bien du mal à accepter. Pas qu’elle ait placé la vie d’un être humain au-dessus de toute considération stratégique ou économique -puisque finalement c’était bien de ça qu’il était vraiment question dans une guerre, bien plus que d’idéologie- bien au contraire, mais à sa façon elle restait fidèle à ses croyances et à ses principes. Et, malheureusement diraient certains, ses principes n’étaient pas ceux qu’évoquaient la médecin et qui lui auraient permis de rester une humaine et de ne pas « basculer dans la barbarie ou le meurtre ».

Malgré tout, Amélia restait songeuse. C’était un tout autre point de vue sur la vie qu’on lui montrait là et n’importe qui d’un tant soit peu intelligent se sentirait obligé de méditer un peu sur de telles paroles vu à quel point elles réfutaient le bien fondé de tout ce que pouvait faire Amélia. Elle n’allait pas forcément tenir compte de l’avis de Gwendoleen pour ses choix futurs mais Amélia n’était pas assez fermée d’esprit pour juste tout renier en bloc et continuer sans se poser la moindre question.

Lorsque la jeune femme invita Amélia à raconter son histoire à son tour, cette dernière se redressa et hocha la tête, prenant un instant pour trouver ce qu’elle pouvait dire ou pas et aussi par où commencer le récit. Elle était bien au courant du secret professionnel que devaient respecter les médecins et autres personnels soignants « officiels » mais, toute hors la loi qu’elle était, Amélia avait bien conscience des limites de ce pacte et, n’étant de toute façon pas un patient, elle n’était absolument pas protégée par ce vœu de secret.

-« Je n’ai pas trop l’habitude de parler de tout ça donc pardonnez-moi à l’avance si le récit est un peu décousu ou pas très clair. J’ai bien des talents mais celui d’oratrice n’en fait pas nécessairement partie. » commença-t-elle, autant honnêtement que pour justifier d’éventuels pauses et changements lors du récit pour garder le secret sur tel ou tel événement.

-« Je suis née et j’ai grandit à Alexandria, dans le plan des astraux si vous savez ce que c’est. Enfin peu importe. Mon père est un militaire de carrière et il a tenu à ce que mon grand frère le suive dans ce cursus pendant que j’apprenais les us et coutumes de la vie auprès des astraux aux côtés de ma mère. Je dois bien avouer que je n’ai jamais trop aimé ça. J’ai toujours été une femme d’action et malgré la bonne éducation qu’on me donnait j’ai toujours trouvé le moyen de m’attirer des ennuis, allant jusqu’à me battre avec les garçons du quartier parfois. Souvent en fait. Autant dire que ma mère, bien que patiente, devait s’arracher les cheveux de voir comme j’étais turbulente. » dit-elle sur un ton amusé. « Enfin bon, voyant que je n’étais pas vraiment faite pour ça, mon père m’a emmenée pour suivre un cursus militaire aussi vers l’âge de huit ans. J’ai eu droit à un entraînement intensif avec un de ses anciens instructeurs histoire de rattraper mon retard sur mon frère qui avait commencé plus tôt. Ça a duré quatre ans avant que je ne puisse rentrer à Alexandria pour revoir ma mère. Estimant que j’étais prête pour entrer dans une école militaire prestigieuse, mon père m’avait ramenée à la capitale pour que je puisse faire mes études là-bas. »

S’arrêtant dans son récit, Amélia prit une bonne gorgée de whisky avant de soupirer longuement et de reprendre son récit.

-« Enfin bon. J’ai réfléchit à ces 4 années, puis à ce que me réservait la suite si je continuais dans cette voie et je me suis dit qu’il était temps pour moi de trouver mon propre chemin. Du coup j’ai pris quelques affaires, le sabre que mon père m’avait offert et j’ai euh… volé son pistolet aussi… et je suis partie. » dit-elle en montrant les deux objets qu’elle avait sur elle, de part et d’autre de sa ceinture, l’un dans son fourreau, l’autre dans son holster. « Je suis partie chez les versos, seul endroit où je pensais pouvoir me cacher et j’ai rencontré mes premières partenaires commerciales. Une fille un peu plus âgée et une autre plus jeune que moi. Elles m’ont prises avec elles et on a monté notre petite entreprise. Il y a même une quatrième qui nous a rejoints au bout d’un moment. Rien de bien incroyable au début, on faisait avec ce qu’on trouvait, et puis ça a finit par prendre de l’ampleur et voilà. Je me retrouve à aller de grande ville en grande ville quand je ne suis pas à la capitale pour gérer directement nos affaires. Et… c’est à peu près tout. »

Se redressant sur son siège, Amélia tourna son regard vers Gwendoleen, essayant de deviner à son expression ce qu’elle pensait de tout ça. L’histoire était en partie vraie, finalement il n’y avait pas tant de différences que ça avec la réalité mais les quelques changements apportés modifiaient absolument tout de la fin de l’histoire. Peut-être cela s’était-il vu, en tous cas elle n’allait pas tarder à le savoir.

Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyVen 21 Fév - 17:59
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Gwendoleen était agréablement surprise par le récit d’Amélia. Bien que leurs parcours aient été différents, la jeune doctoresse devait bien avouer que leurs vies partageaient quelques points communs et elle ne pouvait s’empêcher de se retrouver parfois dans les paroles d’Amélia. Certes, Gwendoleen avait au moins visité une fois toutes les capitales du pays mais elle était bien loin d’en connaitre tous les secrets. Aussi, lorsqu’Amélia lui fit part qu’elle venait du plan des astraux, cela évoqua à la jeune militaire de lointains souvenirs où elle avait accompagné son père dans l’un de ses voyages. La petite Gwendoleen d’antan avait trouvé la façon dont avait été agencé la ville très atypique. Grossièrement, Alexandria était divisée en deux grandes parties, les astraux d’une part et qui constituait, si l’on devait dire les choses simplement, tous les gens aisés de la ville tandis que les versos étaient regroupés dans le bas de la ville et constituaient le reste de la population alexandare.

La jeune femme laissa ensuite Amélia continuer son récit jusqu’à la fin, acquiesçant par moments pour signifier qu’elle suivait attentivement. La jeune doctoresse appréciait l’histoire d’Amélia mais il était bien difficile de ne pas remarquer que son récit restait relativement en surface. L’alexandare se contentait juste de lui énumérer des faits de sa vie mais sans jamais vraiment aller dans le détail, ce qui laissait pensait à Gwendoleen qu’elle omettait volontairement une partie de son récit. Et pour preuve, Amélia ne mit jamais de précision sur ces « affaires », ni les partenaires avec qui elle travaillait. Une hypothèse serait de penser que ces affaires n’étaient pas totalement légales et que les révéler pourrait causer du tort à Amélia si par malheur elle se faisait prendre par les forces de l’ordre. La doctoresse oubliait parfois qu’elle en faisait partie et ne l’avait jamais vraiment caché même si cela avait parfois tendance à susciter de la méfiance.

Toutefois, Gwendoleen ne poussa pas le sujet plus loin, évitant toute situation gênante qui pourrait en découler. Si Amélia souhaitait lui en révéler plus, elle le ferait d’elle-même et il n’était pas sage de la pousser aux aveux. A la place de cela, Gwendoleen préféra réagir sur un sujet moins épineux et sur lequel elle avait trouvé une certaine similitude avec sa propre enfance.

« Comme c’est curieux…ma mère aussi avait essayé de m’inculquer les codes de la noblesse. Elle a partiellement réussi et je dois avouer que ces pratiques sont parfois utiles dans certaines situations. Néanmoins, je n’aspirais pas à cette vie non plus et je pris ça presque comme une échappatoire le jour où j’ai rejoint l’académie militaire. Mon vieux père s’était mis en tête que comme cela, je n’aurais pas à me marier et que mon potentiel époux n’hériterait pas de la fortune qu’il avait mis tant d’années à amasser. Assez bizarre comme réflexion n’est-ce pas ? »

Gwendoleen rit de bon cœur avant de continuer. Non, la doctoresse n’en voulait pas à son paternel. Elle lui était même plutôt reconnaissante car si Gwendoleen était restée dans les jupons de sa mère, elle serait juste restée une petite fille fragile que l’on aurait convoité tôt ou tard. En y repensant, la jeune femme se disait que la vie de foyer ne l’avait jamais intéressé et qu’elle préférerait encore se battre sur les champs de bataille plutôt que de devoir élever des enfants à longueur de journée !

« Enfin bref, cela ne l’a pas empêché de s’en vouloir terriblement pour mon accident, se sentant comme une sorte de coupable indirect. Cela étant, je ne nourris aucune haine à son égard et je lui suis plutôt reconnaissant de m’avoir envoyé à l’armée. Ca m’a permis de me forger et d’atteindre plus facilement ce à quoi j’aspirais et puis ça m’évite de supporter tous ceux qui essaient de demander ma main…je veux dire, à chaque fois que je rentre chez mes parents, j’ai droit à quelques lettres d’amour saupoudrées d’hypocrisie. »

Gwendoleen marqua une pause où elle commanda un autre breuvage. Ses boissons infantiles avaient le mérite d’arracher parfois quelques sourires aux serveurs de l’établissement mais cela concordait parfaitement avec la personnalité de la jeune doctoresse. Elle reportait maintenant son attention vers les armes de son interlocutrice. Une certaine nostalgie s’empara d’elle et la dernière fois où Gwendoleen s’était servie d’une arme à feu lui paraissait bien lointaine.

« Jolies armes. Cela m’évoque des souvenirs mais je vous avoue que cela fait quelques mois que je n’ai plus eu recours aux armes à feu et je ne pense pas que cela me manque d’en utiliser même si je dois reconnaitre qu’elles peuvent d’être d’un grand secours par moments. »

Finalement, la discussion continuait de bon train. Même si Amélia occultait volontairement une partie de son parcours, cela ne gênait nullement Gwendoleen qui se contentait simplement d’écouter ce qu’Amélia voulait bien lui raconter, préférant suspendre son jugement plutôt que d’émettre des conclusions hâtives. La doctoresse jugea donc inutile de plomber l’ambiance en la bombardant de questions, profitant de la soirée en compagnie de la jolie blonde, un air radieux sur le visage et qui témoignait de sa bonne humeur malgré sa journée éreintante.

Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyVen 6 Mar - 1:07
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Amélia fut soulagée de constater que Gwendoleen ne souhaitait pas la questionner afin d’en découvrir plus sur les zones d’ombres du récit fort incomplet qu’elle venait de narrer. Peut-être n’avait-elle pas envie d’en savoir ou peut-être avait-elle d’ors et déjà compris que ce n’était pas une bonne idée de chercher à trop en savoir pour continuer la soirée dans cette même ambiance si agréable. La hors-la-loi penchait plutôt pour la deuxième solution. Son interlocutrice n’avait pas montré de signe de naïveté et encore moins d’idiotie, il ne fallait donc pas compter dessus et, bien que cela puisse rendre les choses plus compliquées, Amélia appréciait d’être en compagnie de quelqu’un d’aussi intéressant pour une fois.

Lorsque Gwendoleen se mit à rire après avoir expliqué ses déboires avec l’apprentissage des bonnes mœurs et la tentative de son père de sauvegarder le patrimoine familial en la faisant intégrer l’académie militaire, Amélia se contenta d’un sourire légèrement amère en réfléchissant à la question. Que serait-elle devenue si elle était restée auprès de sa propre mère chez les astraux ? Se serait-elle déjà mariée contre son gré pour servir les intérêts familiaux ? Probable. Elle n’y avait jamais songé et cette soudaine prise de conscience lui donna étrangement un certain réconfort. Croyant être parfaitement en phase avec ses choix passés, Amélia se rendit soudain compte qu’elle était toujours habitée par certains doutes malgré toutes ces années. Après, une autre question venait : est-ce qu’il était pire de marier son enfant par intérêt ou de l’enrôler dans une voie qui risquerait sa vie pour la même raison ? Au final toute cette recherche du profit au détriment de sa propre progéniture ne pouvait avoir pour conséquence que des blessés graves et d’autres cherchant par tous les moyens une autre voie, fusse-t-elle bien plus sombre.

-« Je ne suis encore jamais rentrée chez moi donc je ne sais pas trop ce qui se passerait. Mais en tous cas jusqu’ici je n’ai encore jamais reçu de lettre d’amour. Pas que j’en voudrais hein, bien au contraire, mais je pense que j’arrive à bien passer le message indiquant que je ne suis pas en recherche de ce côté. » dit Amélia avec une pointe d’humour dans ses dernières paroles.

-« Pour votre père… je dirais que c’est plutôt une bonne chose de ne pas lui en vouloir. Par contre je comprends que lui ait du mal à se pardonner. Il vous a poussé sur cette voie pour sauvegarder ses biens au détriment de vos envies et finalement de votre sécurité. Je pense que rien au monde ne pourra l’empêcher de se demander ce qui serait advenu de meilleur s’il avait fait d’autres choix. Espérons simplement qu’il trouve des réponses qui l’aideront à s’améliorer plutôt que de finir par se ronger de remords. »

Lorsque le serveur vint prendre la commande de Gwendoleen, Amélia fit signe qu’elle voulait la même chose. A défaut d’avoir convaincu sa partenaire de discussion de s’essayer à l’alcool, Amélia souhaitait s’essayer à de nouvelles choses, surtout qu’elle doutait pour sa crédibilité de pouvoir essayer cela une fois rentrée. Il était certain que de sortir une bonne bouteille de whisky en imposait plus que de sortir un lait chaud devant un éventuel client et plus encore devant un rival.

-« Ce sont de belles armes, oui. Je ne dirais pas que j’aime particulièrement en faire usage, c’est juste que j’ai pris l’habitude de toujours les garder avec moi. Au cas où. Il est assez dangereux de faire du commerce dans le plan des versos sans avoir de quoi se défendre. C’est aussi le cas dans toutes les autres villes en fait et je n’aime pas dépendre de gardes du corps. »

Marquant un instant de silence, Amélia vit le serveur revenir avec leurs boissons et cette dernière prit son verre d’alcool en main, jouant à faire tourner un peu le liquide dans le verre, l’air pensive. Inspirant longuement, elle leva légèrement son verre et déclara :
-« A nos choix, nos erreurs et nos réussites passées, présentes et futures. » avant de finir d’une traite son verre, trinquant visiblement pour elle-même avant de s’intéresser à sa nouvelle boisson.

-« Du coup qu'est-ce que c'est ? Un lait chaud ? C’est sucré ? » dit-elle en observant le liquide, l’air incrédule.

Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptyVen 6 Mar - 19:25
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L’empathie qu’Amélia éprouvait pour l’histoire de la doctoresse lui allait droit au cœur. La jolie blonde semblait compatir vis-à-vis de son passé bien que Gwendoleen n’en regrettait pas un seul instant. Elle s’entendait très bien avec sa famille même si ils ne se voyaient pas souvent et entretenait, malgré tout, une bonne relation avec son paternel. L’accident de sa fille avait au moins eu le mérite de calmer toutes les ambitions qu’il avait forcé sa fille à adopter et avait finalement accepté de laisser la soldate vivre sa vie comme elle l’entendait.

« Oh vous savez, l’eau a bien coulé sous les ponts depuis ce jour-là et c’est juste un lointain souvenir maintenant. Ce que je regrette le plus par moments, c’est surtout de ne pas pouvoir passer plus de temps avec eux, notamment avec ma petite sœur qui se demande sûrement quand est-ce que je reviendrai. Vous la verriez, la pauvre, elle me saute dans les bras à chaque visite et ne veut pas me laisser partir lorsque le devoir me rappelle. »

La doctoresse esquissa un sourire chaleureux, n’essayant même pas de contenir sa joie. C’était la première fois qu’elle parlait aussi librement de son passé et c’était surtout la première fois que quelqu’un voulait bien écouter ses anecdotes. Cela dit quelque chose intriguait Gwendoleen et elle s’apprêtait à formuler une demande lorsqu’elle s’aperçut que sa ravissante interlocutrice avait commandé la même chose qu’elle. Là où la doctoresse se refusait au changement, Amélia avait au moins le mérite de s’essayer aux expériences nouvelles et l’innocence de sa question la fit pouffer de rire. Vraiment, Gwendoleen était en bien bonne compagnie ce soir.

« Ce n’est rien de vraiment extraordinaire vous savez. C’est du lait allégé. Disons que c’est encore un procédé très récent mais dans les grandes lignes, c’est juste que celui-ci est appauvri en matière grasse. A cela, j’aime y ajouter un peu de miel car cela me détend après une longue journée de travail et me permet de passer une meilleure nuit. En principe, c’est très apprécié par les enfants mais il faut croire que certaines habitudes tendent à ne jamais disparaitre… »

La jeune doctoresse répondit favorablement au geste d’Amélia et leva son verre également. Gwendoleen se demandait bien depuis quand l’alexandare parcourait Rathram. Avait-elle des amis chez qui passer ses nuits ou se contentait-elle des endroits qui offraient le gite ? En tout cas, la doctoresse voulait bien lui faire une proposition maintenant qu’elle l’avait un peu plus cernée.

« Dites-moi, je ne sais pas si cela vous tente mais si vous le désirez, je peux vous offrir de passer la nuit dans mon appartement. Je vis toute seule dans une demeure qui pourrait bien en accueillir quatre de plus. »

Gwendoleen plongea son regard azuré dans celui de son interlocutrice. Il était bien rare que la jeune femme invite quelqu’un chez elle mais la doctoresse jugea que cela était une bonne occasion de se créer quelques liens en dehors de son cadre de travail.

« Ah et vous n’avez pas à vous souciez de l’heure de votre réveil, je ne travaille pas demain. »

La proposition de la jeune doctoresse n’avait rien d’obligatoire. Elle s’efforça de formuler cela sur un ton amical, sans arrière-pensée afin de ne pas éveiller des soupçons qui n’avaient pas lieu d’être.

L’appartement de Gwendoleen était située dans une allée bien luxueuse où la plupart des demeures étaient occupées par des personnes exerçant de hautes fonctions au sein de la société daënare. Et même dans l’éventualité où la jeune doctoresse voulait nuire à sa compagne de table, les répercussions résultantes de ce genre de comportement lui porteraient un violent coup à son image. D’autant plus que Gwendoleen n’avait aucune raison de se montrer hostile envers Amélia. Peu importe la réponse de la jeune alexandare, Gwendoleen ne se sentirait pas offensée en cas de refus. Après tout, rares étaient les personnes qui se montraient aussi ouvertes en un temps si court.

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Tentative de relaxation EmptyLun 23 Mar - 4:17
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Lorsque Gwendoleen parla de sa petite sœur, Amélia ne put s’empêcher de sourire légèrement. Repensant à son propre frère, elle se demanda si elle serait heureuse de le revoir un jour mais en réalité elle n’éprouvait pas grand-chose pour lui, plutôt une indifférence respectueuse. Après tout elle ne le connaissait que très peu et n’avait pas vraiment eu l’occasion de lui parler, même avant qu’elle ne parte de sa famille pour vivre sa propre vie.

Amélia rougit un peu lorsque Gwendoleen pouffa de rire. Décidément cette soirée était vraiment différentes des autres. La chef de gang avait pour habitude d’inspirer bien des émotions chez les personnes qu’elle rencontrait mais le rire ou la moquerie n’en faisaient clairement pas partie. Etrangement, Amélia ne s’en offusqua pas, trouvant un côté presque charmant à ce rire et au fait qu’elle pouvait parler sans détour à cette étrangère qu’elle apprenait à connaître tranquillement depuis qu’elle l’avait rencontrée. C’était précieux de pouvoir baisser un peu sa garde pour une fois et Amélia chassa au loin sa raison qui lui disait d’en profiter car cela ne durerait pas et que toutes deux ne se reverraient probablement jamais après ce soir.

Écoutant l’explication de Gwendoleen à propos de la boisson pour enfants qu’elle avait maintenant devant elle, Amélia finit par y goûter et prit un instant pour bien en saisir le goût. C’était… plutôt bon en fait. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de manger ou boire des choses sucrées. Les gens de la haute ne s’en rendaient pas forcément compte mais le sucre était quelque chose de plutôt réservé aux hautes strates de la société. Après, Amélia aurait pu s’en procurer si elle l’avait voulu mais son mode de vie et ses fréquentations la poussaient plutôt à boire des choses fortes et elle ne mangeait pas de sucreries ou autres pâtisseries, ce serait mal vu. Enfin bon, la jeune voyageuse apprécia son lait « allégé » au miel tant qu’elle en avait, se doutant qu’elle n’aurait pas l’occasion d’en reboire de sitôt.

Gardant le silence un moment, cherchant un moyen de relancer une discussion pour faire durer cet instant, Amélia eut un léger sourire presque mélancolique en se disant qu’approchait le moment des adieux. Peut-être ne garderait-elle pas un grand souvenir de cette soirée qui, au final, avait été des plus simples et peut-être ne regretterait-elle pas qu’elle eut pris fin si vite mais elle en doutait clairement. Soudain Gwendoleen prit la parole et fit une proposition totalement inattendue.

-« Eh bien... » commença Amélia.

Elle s’arrêta un moment pour réfléchir, se demandant ce que tout cela impliquait. Peut-être y avait-il un plus sombre dessein derrière cette proposition mais, lorsque son regard croisa celui de Gwendoleen, Amélia laissa tomber cette idée et se dit simplement qu’il s’agissait encore de quelque chose de nouveau : une générosité honnête. Peut-être était-ce l’occasion de transformer cette agréable soirée en une agréable journée puisqu’apparemment la docteure était libre le lendemain. Hésitant en repensant à ses propres obligations, Amélia se décida à finalement arrêter de trop réfléchir et à, pour une fois, profiter simplement de ce qu’elle pouvait. Souriant légèrement, visiblement un peu gênée, Amélia répondit finalement.

-« Ce serait avec plaisir. C’est très gentil de votre part, ne vous sentez pas obligée… Et ne vous en faites pas, j’ai pour habitude de ne pas me lever tard, enfin je m’adapterai à vos horaires, je ne tiens pas à vous forcer à vous lever tôt un jour de repos. » dit-elle avant de finir son verre de lait. « Et, si je puis me permettre d’abuser encore plus de votre générosité, peut-être accepteriez-vous ne me montrer un peu ce que vous aimez dans cette ville. Ce que vous aimez y faire ou que sais-je. »

Amélia était contente. Soulagée de voir que le moment où son quotidien reviendrait s’éloignait un peu plus. Elle était soulagée et en même temps assez curieuse. Un appartement était quelque chose d’assez personnel et elle se demandait à quoi pouvait bien ressembler celui d’une femme comme Gwendoleen. Ce serait sûrement un endroit confortable et élégant, peut-être assez richement meublé bien qu’Amélia ignorait totalement si son interlocutrice et désormais hôte était plutôt aisée ou non. Encore qu’elle en avait une bonne idée, une personne aussi raffinée et élégantes ne pouvait pas sortir de tout en bas, c’était certain. Inspirant longuement, Amélia regarda à nouveau Gwendoleen dans les yeux avant de simplement dire ce qui s’imposait :

-« Merci beaucoup. »

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Tentative de relaxation EmptyLun 23 Mar - 14:46
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Gwendoleen ne s’attendait pas à ce qu’Amélia accepte sa proposition. L’hésitation dans sa voix lui avait laissé suggérer que l’alexandare se méfiait un peu de se voir offrir le gîte mais elle se rendit bien vite compte de la sincérité de la doctoresse. Gwendoleen réfréna un cri de joie, évitant par la même occasion de se tourner en ridicule devant son interlocutrice. Laissant tout le loisir à Amélia de finir sa boisson, la jeune blonde lui proposa de quitter l’établissement pour se diriger vers le centre-ville de Cerka. La situation financière de Gwendoleen lui permettait de se payer ce qui se trouvait de mieux en termes d’habitation et, depuis qu’elle avait quitté ses parents pour se rapprocher de son lieu de travail, la jeune femme n’avait pas hésité à mettre la main au portefeuille pour s’offrir ce qu’elle désirait.

« N’hésitez pas à faire comme chez vous, ce n’est pas tous les jours que je reçois de la visite alors quand les personnes acceptent, il est de mon devoir de leur offrir un minimum d’hospitalité. »

L’appartement dans lequel résidait la doctoresse était vaste et contenait plusieurs pièces. La première était une sorte de salon dans lequel étaient entreposés deux divans séparés par une table luxueusement garnie. Des fresques étaient accrochées au mur et l’on pouvait également apercevoir un piano que la doctoresse utilisait lorsque ses bras étaient encore faits de chair. Depuis son accident, son doigté s’était un peu dégradé et la jeune blonde avait du pas mal travailler sur ses mouvements afin de reproduire quelque chose d’audible. Gwendoleen prit le soin de guider sa compagne d’un soir à travers l’appartement, lui décrivant les différentes pièces ainsi que l’emplacement de toutes les choses dont elle pourrait avoir besoin.

« Bienvenue chez moi, Amélia. Si vous voulez vous détendre, vous pouvez utiliser la salle de bain pour vous laver, je vais m’occuper de vous préparer des vêtements propres. Il me semble que nous avons des gabarits à peu près similaires donc vous ne devriez pas ressentir d’inconfort dans ce que j’ai dans ma garde-robe. »

Gwendoleen la dirigea ensuite vers le salon et mit quelques bûches dans la cheminée. Cela réchaufferait un peu l’atmosphère et permettrait à Amélia de bénéficier du maximum de confort dont la soldate pouvait lui donner. Il fallait dire qu’avec son travail, il arrivait à Gwendoleen de passer plusieurs jours à l’hôpital sans rentrer chez elle, ce qui se ressentait souvent par le coup de froid qu’elles durent percevoir lorsque les deux femmes franchir le bas de la porte d’entrée. Se tournant une nouvelle fois vers sa compagne, toujours le sourire aux lèvres, Gwendoleen lui fit à nouveau une proposition.

« Il est un peu tard mais je n’ai pas dîné ce soir. Du coup, si vous le souhaitez, vous pouvez peut-être me rejoindre à table ? Je trouve que c’est plus chaleureux de manger lorsqu’on est accompagné, vous ne trouvez pas ? »

Gwendoleen laissa ensuite son invitée trouver ses marques à travers l’appartement. La jeune blonde attrapa un tablier et entreprit de mettre la main à la pâte. D’ordinaire, Gwendoleen engageait une servante pour ce genre de tâches mais elle n’en restait pas moins une très bonne cuisinière, notamment grâce à la débrouillardise dont elle avait du faire preuve lors de ses années à l’académie militaire. Se tournant une dernière fois vers la ravissante alexandare, La doctoresse se rappela soudainement sa requête formulée plus tôt.

« Ah oui, j’oubliais, je serais ravie de me promener avec vous demain. Je m’efforcerai de vous faire visiter la ville et vous aurez l’honneur de me voir en dehors de mes heures de travail. Et ne vous inquiétez pas, vous ne me dérangez pas du tout, bien au contraire.»

Gwendoleen ponctua sa phrase par un clin d’œil et vaqua ensuite à ses occupations. Lorsque Amélia aura fini de se baigner, la jeune doctoresse irait se laver à son tour pendant que le repas était sur le feu avant de finalement partager le repas avec son invitée si tel était son souhait. La spontanéité dont avait fait preuve Gwendoleen ce soir là était assez rare et elle se surprit elle-même à inviter quelqu’un à dormir dans son appartement, comme si la jeune blonde voulait rallonger encore un peu le temps passé avec Amélia. Ce genre de situation était tellement rare que Gwendoleen se devait d’en profiter tant qu’elle le pouvait et au vu de la réponse favorable d’Amélia, la doctoresse osait croire que ce sentiment était partagé. C’est donc dans la joie et la bonne humeur, chantonnant un air joyeux, que Gwendoleen se pencha sur leur futur repas.

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Tentative de relaxation EmptyMer 1 Avr - 4:08
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Lorsque Gwendoleen proposa de partir de la taverne pour aller chez elle, Amélia accepta sans discuter. Elle avait fini son verre de toute façon et il serait malpoli de la retarder dans son éventuelle routine alors que la doctoresse venait d’accepter de sacrifier sa soirée libre pour permettre à une quasi-inconnue de profiter d’un peu de confort. Pendant le trajet jusqu’à l’appartement de la jolie blonde, Amélia constata qu’elles pénétraient de plus en plus dans le coeur de Cerka, quittant les rues aux habitations communes pour arriver de plus en plus dans un quartier qui semblait véritablement riche. Pas vraiment impressionnée, Amélia était en fait contente de constater que sa camarade vivait dans un endroit aussi charmant. Un boui-boui dans un quartier miteux aurait vraiment dénoté avec la classe de celle qu’elle accompagnait et il aurait été triste d’imaginer que cette dernière ne vivait pas dans tout le confort et le luxe qu’elle méritait.

Lorsqu’elles entrèrent dans l’appartement de la jeune femme, Amélia prit le temps d’observer les lieux. Lieux qui firent remonter des souvenirs chez la hors-la-loi qui se sentie comme emprunte d’une légère mélancolie. Tout était décoré avec goût, en tout cas la décoration plaisait à Amélia, et ce qui semblait être une salle à manger dans laquelle elle venait de pénétrer lui confirma immédiatement qu’elle avait bien fait de venir. Les fresques aux murs, le mobilier et même un piano. Tout y était.

-« Oui, merci. » dit Amélia, acceptant bien volontiers l’invitation à faire comme chez elle.

*Quand les personnes acceptent*
pensa Amélia en suivant toujours la propriétaire des lieux *Invite-t-elle tant de gens que ça ?* s’interrogea-t-elle, presque déçue de ne pas recevoir de traitement de faveur en pouvant venir séjourner ici le temps d’une nuit.

Lorsqu’on lui proposa de lui prêter des vêtements, Amélia jeta un regard rapide à ce que portait l’autre jeune femme avant de regarder sa propre tenue. Bien que très élégante, et vraiment bien habillée, Amélia se fit la remarque qu’elles avaient des tenues bien différentes et elle se demanda à quand remontait la dernière fois qu’elle avait porté une jupe ou une robe comme Gwendoleen. Que penseraient ses collaborateurs s’ils la voyaient dans une telle tenue ? Se préparant à refuser poliment, Amélia se ravisa et sourit légèrement. Après tout cette soirée était celle des nouveautés. Une simple tenue un peu trop féminine ne devrait pas l’empêcher d’en profiter.

-« C’est fort aimable. J’accepte avec joie, un bon bain me fera le plus de bien. Et merci de bien vouloir me prêter des vêtements, ne vous en sentez pas obligée. »

La salle suivante dans laquelle elles se dirigèrent était un salon fort confortable dans lequel se trouvait une belle cheminée dans laquelle Gwendoleen ajouta une bûche. Ecoutant la visite avec attention, Amélia observait chaque objet de chaque pièce en essayant de deviner leur provenance et la raison de leur présence ici. Lorsque la jeune femme se retourna pour proposer de partager son repas, Amélia ne put que lui rendre son sourire en acceptant.

-« Biensur, oui. Avec plaisir même. Je n’ai pas mangé non plus en réalité ce soir donc c’est plus que bienvenu. »

Comme à son habitude, Amélia comptait boire quelques verres avant de se laisser sombrer dans le sommeil, espérant simplement qu’elle aurait eu le courage de rejoindre une quelconque chambre d’auberge avant, sautant le repas du soir par là même. Finalement son programme avait été bouleversé et c’était clairement pour le mieux.

Lorsque Gwendoleen accepta finalement qu’elles passent leur journée suivante ensemble, Amélia fut soulagée. Elle avait interprété l’absence de réponse de la belle jeune femme qui l’accompagnait comme un refus de l’accompagner le lendemain mais il n’en était rien. Finalement cette belle soirée allait effectivement être prolongée et Amélia s’en réjouissait déjà. Et malgré tout, Amélia fut un peu décontenancée par le clin d'oeil de la jeune femme, ne sachant pas trop comment l'interpréter. Elle préféra laisser cela de côté pour le moment et continua.

-« Je n’ai pas eu l’occasion encore de vous voir pendant vos heures de travail mais je suis bien heureuse que vous soyez libre demain. Vous allez peut-être dire que je me répète mais encore merci. J’ai passé une excellente soirée jusqu’ici et je ne doute pas que la journée de demain ne soit tout autant agréable. J’espère un jour pouvoir vous rendre la pareille, autant pour votre gentillesse que pour votre générosité et votre hospitalité. »

Pendant que Gwendoleen s’attelait à leur préparer ce qui serait certainement un excellent repas, Amélia parcourut les quelques endroits que la jeune femme lui avait présentés, s’attardant un peu plus sur chaque élément de décoration pour en apprécier la qualité. Ce n’était pas vraiment le genre d’Amélia de s’asseoir en attendant sagement d’être servie.

-« Y a-t-il beaucoup de choses à voir dans la ville ? Je ne suis jamais venue pour le tourisme. D’ailleurs je n’avais pas prévu de me prendre une journée de pause durant mon séjour. Enfin bon, j’en doutais jusqu’ici mais il faut croire que certaines choses valent largement le coup de retarder mon retour chez moi. »

S’approchant finalement du piano, Amélia n’osa pas s’y installer. Ç’aurait été malvenu de jouer sans y avoir été invitée et cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait pas pu s’exercer, il était préférable qu’elle ne se ridiculise pas en jouant quelque chose de trop désagréable. Finalement elle décida de se diriger vers la cuisine pour rejoindre son hôte.

-« Puis-je aider d’une quelconque manière ? Je ne suis pas très douée pour ça mais vous pourrez me montrer et m’apprendre. »


Dernière édition par Amelia Earhart le Ven 10 Avr - 3:45, édité 1 fois

Gwendoleen Langeley
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Pendant qu’Amélia faisait le tour du propriétaire, Gwendoleen s’affairait sur leur repas. L’idée était de faire un repas suffisamment nourrissant mais pas trop gras afin de permettre à leur corps de digérer tranquillement. La jeune blonde commença tout d’abord par préchauffer son four puis elle descendit dans son cellier où étaient stockées toutes les denrées périssables. Ce garde-manger était régulièrement visité par l’une de ses servantes qui s’assurait que la jeune doctoresse dispose toujours de produits frais peu importe le jour où elle rentrait à son appartement. Gwendoleen sélectionna deux filets de poissons et regagna sa cuisine où elle déposa ses deux derniers sur son plan de travail. Alors qu’elle avançait tranquillement la préparation de son repas, la doctoresse remarqua le retour prématuré de son invitée. Visiblement, cette dernière n’avait pas suivi ses recommandations et se sentait sans doute un peu gênée de se voir accorder tant d’attention sans rien faire. Aussi, Amélia proposa-t-elle de l’aider dans sa tâche. Loin d’être contrariée, Gwendoleen était même heureuse de continuer à partager sa nuit avec sa camarade. Cela ne faisait peut-être que quelques heures que les deux femmes s’étaient côtoyées mais Gwendoleen l’appréciait déjà beaucoup.

« C’est gentil de vouloir m’aider. Je vous avoue que je ne fais pas souvent la cuisine moi-même mais je dois reconnaitre que cela a ses avantages parfois. Vous verrez, ce n’est pas très compliqué. »

Gwendoleen lui passa un tablier, estimant qu’il serait bien dommage de salir de si beaux vêtements puis elle lui expliqua comment préparer la marinade des filets de poissons. Un peu d’huile d’olive, du citron du sel et du poivre dans un bol, suivi d’un mélange vigoureux pour bien homogénéiser le tout.

« Tenez, je vous laisse me faire une démonstration d’endurance, mélangez le plus vigoureusement possible. En plus, cela évitera les cliquetis affreux que mes prothèses font contre le fouet métallique. » Dit-elle d’un air amusé.

La marinade prête, la jeune doctoresse la versa sur les filets et laissa ses derniers mariner pendant une heure. Parallèlement, Gwendoleen s’occupa de réaliser la garniture en sélectionnant quelques légumes : carottes, haricots verts et des petits pois. Il fallait maintenant émincer les carottes mais la doctoresse décida de laisser sa compagne le faire. La jeune femme tendit le couteau à Amélia et lui demanda de se placer face au plan de travail.

« Il existe une méthode simple pour émincer les légumes mais cela demande un peu d’entrainement. Je vais me placer derrière vous et guider vos mouvements, vous permettez ? »

Gwendoleen passa donc derrière la jolie blonde et passa ses deux bras autour de sa taille en se saisissant de ses deux mains.

« Prenez le couteau dans votre main directrice et placez votre main non directrice sur les légumes, le poing légèrement fermé en rentrant les doigts. »

Une fois ses instructions exécutées, Gwendoleen guida la main tenant le couteau en la levant puis en la rabaissant légèrement, créant une sorte d’ondulation particulière et qui permettait une coupe sans danger des légumes.

« Voilà, il faut accompagner le mouvement d’un geste souple et ondulatoire. Si vous vous exercez suffisamment, vous serez en mesure d’y aller de plus en plus rapidement jusqu’à en devenir un geste mécanique. »

L’étape suivante consistait à précuire les légumes puis à les placer dans du papier de cuisson avant de les recouvrir des filets de poissons. Une quinzaine de minutes au four et le repas était servi. Gwendoleen se saisit ensuite de quelques couverts, deux assiettes et y installa les deux préparations avant d’inviter Amélia à se placer à table.

« Ce n’est pas le repas le plus luxueux qu’il m’ait été de manger mais je pense que cela sera suffisant pour nous repaitre. Concernant votre question, j’ai pensé à deux lieux en particulier. Le premier est un salon thé, le plus luxueux qu’il m’ait jamais été de voir. Leur décoration atypique donne l’impression que l’on voyage à travers le monde à chaque pièce traversée. La femme qui tient l’établissement avait gagné le pari de créer le salon de thé le plus luxueux de sa région après que ses parents lui ai demandé de se marier. Après dix années de dur labeur, la femme avait réussi à atteindre ses objectifs et elle put rester célibataire. »

Gwendoleen marqua une pause pour savourer son repas avant de continuer.

« Le deuxième lieu est une herboristerie. Ce lieu donne l’impression qu’il est teinté d’une certaine magie tant il est coloré. Des myriades de saveurs parfumés vous chatouillent les narines dès votre entrée même si je trouve que l’endroit est un cafouillis sans nom tant les étagères sont remplies de pots vides et autres ustensiles dont j’ai du mal à en saisir l’utilité. Bon nombre de mes prétendants m’offrirent des bouquets venant de cette boutique et je me suis senti à chaque fois amusé de voir à quel point ces derniers s’étaient donnés tant d’effort pour essayer d’atteindre mon cœur.

Gwendoleen eut un rire amusé. Elle avait aucun mal désormais à parler à Amélia ouvertement, oubliant presque qu’elles étaient de parfaites inconnues il y a de cela quelques heures. Partager son repas avec une femme aussi élégante lui faisait chaud au cœur et au fond d’elle, Gwendoleen savourait chaque instant passé au côté de l’alexandare. Aussi, lorsque cette dernière émit la volonté de vouloir lui rendre la pareille, Gwendoleen ne put s’empêcher d’être touchée de susciter autant d’attention.

« Ne vous en faites pas, je n’attends rien en retour de votre part et ne vous tourmentez pas l’esprit pour essayer de trouver une façon de me remercier. Votre simple présence suffit déjà à égayer ma soirée et si dans le futur, vous envisagez de revenir à Cerka, n'hésitez pas à venir me rendre visite si le coeur vous en dit. Je serais ravi de vous voir à nouveau. »

Gwendoleen détourna ensuite le regard vers le piano un instant. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’en avait plus joué et la dernière fois qu’elle s’essaya à l’exercice, la jeune femme constata que son niveau avait légèrement régressé à cause de son accident. Replongeant son regard dans celui de son interlocutrice, la jeune doctoresse continua son récit entamé quelques heures plus tôt.

« Vous savez, depuis quelques mois, je redécouvre un peu les plaisirs de la vie. Par exemple, avant ma convalescence, cela faisait bien une dizaine d’années que je n’avais plus porté de robes, que je n’avais plus joué du piano, que je n’avais plus consulté un livre ou simplement pris une journée de repos. Quand cela me fut à nouveau accessible, je me suis rendu compte à quel point cela m’avait manqué. Refouler ma part de féminité m’avait transformé en une sorte de machine sans émotions et aujourd’hui encore, j’ai l’impression d’être un bébé qui redécouvre le monde. Peut-être que l’adrénaline du combat, le goût du risque et le sentiment de défendre les opprimés me manquent mais la vie que je mène actuellement me convient parfaitement car elle est composée de choses que j’ai bien trop souvent négligé. Tous les évènements qui me sont arrivés depuis ma sortie d l’hôpital ont contribué à un bonheur auquel je ne croyais et vous en faites évidemment parti, Amélia. »

Gwendoleen ponctua sa phrase d’un sourire chaleureux adressé à la jolie blonde avec laquelle elle partageait ce petit moment à la faveur de la nuit. Dans un élan de bonté, la jeune doctoresse émit encore une énième proposition à son interlocutrice.

« Tiens, j’y pense mais que diriez-vous de m’accompagner demain dans ma séance de sport quotidienne ? J’ai l’habitude de courir un peu et de faire quelques exercices pour réhabiliter mon corps et je me demandais si vous seriez partante pour me suivre dans ma routine. Cela reste une proposition bien sûr mais c’est surtout pour ne pas réduire des années de travail à néant. C’est que je tiens à la bonne condition de mon corps !»

Un sourire se dessina à nouveau sur le visage de la jeune blonde tandis qu’elle tapotait doucement son ventre musclé d’un air joyeux. La joie et la bonne humeur dont était emplie la jeune doctoresse pendant cette soirée suffisait à lui faire oublier son quotidien laborieux et Gwendoleen devait bien reconnaitre qu’il était apaisant de relâcher la pression de temps à autre, surtout devant une personne qu’elle avait appris à apprécier énormément en quelques heures

Amelia Earhart
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Amélia mit donc le tablier que lui donnait gentiment son hôte, préférant effectivement éviter de se tâcher autant que possible. Regardant ce qu’avait déjà commencé à préparer Gwendoleen, la jeune Alexandare se tint prête à suivre les directives de la chef cuisinière du moment, consciente qu’elle n’avait absolument aucune connaissance sur le sujet mais prête à y mettre toute la bonne volonté nécessaire pour faire quelque chose de bon. Elle écouta attentivement toutes les explications sur la préparation de la marinade des filets de poissons qui semblait être un plat bien plus raffiné et bon que ce qu’avait bien pu manger Amélia ces dernières années.

-« D’accord, je m’en occupe. » dit-elle en récupérant le bol et en commençant à mélanger avec toute la ferveur et l’énergie qu’elle pouvait déployer.

Lorsque l’ex-militaire parla de ses prothèses, Amélia y jeta un rapide coup d’oeil avant d’en détourner le regard pour ne pas sembler y apporter une curiosité déplacée. Il y avait peu de personnes avec ce genre d’appareils à Alexandria et cela avait fait bizarre à la jeune femme de voir ces bras métalliques au premier abord. Cela dit, après quelques observations, elle fut forcée de constater que les deux objets étaient loin d’être grossiers ou dérangeants, ils présentaient une certaine forme de beauté étrange qui mettait Amélia légèrement mal à l’aise.

Une fois fini de bien mélanger la préparation, elle rendit le bol à la chef et attendit les instructions suivantes en observant la jolie doctoresse continuer la préparation. Lorsque cette dernière lui tendit finalement un couteau pour lui permettre d’émincer les carottes, Amélia prit l’ustensile dans sa main gauche, sa main directrice comme l’avait décrite Gwendoleen, et se plaça devant le plan de travail. Lui expliquant qu’il existait une méthode simple pour faire le travail, Gwendoleen lui demanda la permission de venir se mettre contre elle pour guider ses gestes et vint presque immédiatement se placer sans qu’Amélia ne proteste. Elle passa ses bras autour de sa taille et vint saisir délicatement les mains de l’apprentie cuisinière qui ne put retenir un léger mouvement de surprise au contact du métal froid. Finalement elle se laissa guider et apprécia même ce contact, appréciant définitivement de plus en plus le temps passé avec cette presque inconnue qu’elle n’arrivait plus à considérer comme telle.

-« D’accord… comme ça c’est bien ? » dit-elle en s’appliquant comme rarement elle le faisait.

Le temps que la cuisson ne se termine, Amélia alla aider sa camarade à mettre la table, se rappelant de la bonne façon de le faire, aimant suivre les règles qu’elle avait apprises depuis toute petite même au verso, alors même que personne n’y prêtait réellement attention là-bas. Elles s’installèrent finalement toutes deux à table, prêtes à déguster ce qu’elles avaient préparé ensemble. Et la discussion reprit de bon train.

Ainsi donc, elles allaient visiter un salon de thé à l’ambiance atypique. Cela faisait des années qu’Amélia n’était pas entrée dans un tel établissement et elle se demandait si elle allait apprécier l’ambiance qui y règne autant qu’à l’époque. Cela dit elle serait en très bonne compagnie et il n’y avait aucun doute que, quel que soit l’endroit où elles finiraient, elles passeraient forcément de bons moments. Après tout, la visite de la ville n’était qu’un prétexte pour passer une journée en bonne compagnie et aussi peut être un moyen de découvrir un peu plus les goûts de cette si charmante femme qui avait égayé sa soirée. L’histoire du lieu fit légèrement sourire Amélia. Décidément, c’est fou ce que les gens pouvaient bien faire pour éviter un mariage forcé. Enfin, dans cette situation il était certain qu’elle-même aurait fait tout ce qu’il fallait pour y échapper.

Puis elle évoqua l’idée d’aller visiter une herboristerie. Intéressant. Amélia en avait visité à quelques reprises mais pas vraiment pour acheter des bouquets de fleurs. Enfin, ça lui changerait d’aller dans un tel lieu dans des circonstances plus agréables.

-« Je peux comprendre qu’ils se soient donné autant de peine pour vous séduire. » dit Amélia avec un sourire. « Aucun d’entre eux n’a jamais pu atteindre votre cœur ? Pardon si c’est indiscret... »

Le repas était vraiment excellent. On sentait qu’il y avait une vraie préparation derrière et que les ingrédients avaient été choisis avec soin pour s’assurer de pouvoir préparer les meilleurs plats possibles. C’était relevé et assez raffiné et Amélia se sentit presque mélancolique tant il lui était devenu rare de manger de telles choses. Elle se prit à repenser aux repas qu’elle faisait dans la haute, sans regretter cette période mais en regrettant toutefois la cuisine qu’elle pouvait déguster à cette époque.

-« C’est vraiment délicieux, merci pour le repas. Et je n’envisagerai plus de venir en ville sans venir vous voir, croyez-moi. Je m’en voudrais trop de rater d’aussi belles soirées. »

Soudain une pointe de mélancolie passa dans le regard de Gwendoleen tandis qu’elle regardait ailleurs, ce qui ne manqua pas d’attendrir légèrement Amélia qui se surprit d’être aussi sensible aux émotions suscitées par sa compagne. Et lorsque Gwendoleen lui raconta comme elle avait redécouvert les joies d’une vie plus simple, qu’elle aimait pouvoir porter des robes et laisser libre court à sa féminité ; à quel point elle aimait pouvoir prendre du temps pour elle, lire un livre et laisser libre court à ses émotions, Amélia ne put s’empêcher de faire un parallèle avec sa propre situation.

Qu'arriverait-il si elle-même se laissait aller à vivre à nouveau une vie de ce genre ? Apprécierait-elle cette nouvelle vie ou s’ennuierait-elle comme elle se l’était toujours dit ? Après tout, ce soir Amélia avait pu se laisser aller bien plus que n’importe quand ces dernières années et elle avait été l’une des meilleures que la jeune Alexandare avait passées depuis bien longtemps. Mais en même temps Gwendoleen avait pu devenir médecin et gagner sa vie comme cela. S’offrir par là même un bel appartement et tous ces petits plaisir qu'elle venait d'évoquer. Que lui resterait-il à elle, si elle arrêtait tout comme ça ? Bien sur, Amélia avait de l’argent de côté mais pas suffisamment pour s’offrir une vie de luxe et il était hors de question qu’elle ne finisse dans un petit boulot pour gagner une misère et vivre une vie de prolétaire juste pour gagner un peu de temps libre. Ou peut-être y avait-il une autre solution…

Les yeux plongés dans ceux de Gwendoleen, Amélia rendit son sourire à cette dernière. Décidément, son air chaleureux avait le don de l’apaiser et de la ramener sur terre lorsqu’elle partait dans des pensées désagréables.

-« Je serai très heureuse de vous accompagner, que ce soit pour votre séance de sport ou pour n’importe quoi d’autre. » dit Amélia sur un ton presque enjoué. Elle était heureuse de découvrir un peu de la routine de Gwendoleen même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. « Et pour le reste… Je ne sais pas si j’apprécierais de retrouver une vie comme la vôtre. Cela fait si longtemps… Mais bon, je ne suis fermée à aucune expérience. Tout du moins pour la durée de mon séjour dira-t-on. Peut-être me rendrai-je compte de ce que je rate, qui sait ? »

Gwendoleen Langeley
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Tentative de relaxation EmptySam 11 Avr - 20:03
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Sous l’œil attentif de Gwendoleen, Amélia continuait à s’appliquer sur la tâche qu’on lui avait incombée. Certes, la jeune alexandare manquait de doigté mais la doctoresse voyait bien qu’elle faisait de son mieux pour parvenir à un résultat convenable. Cela en était presque touchant de pouvoir transmettre une partie de ses connaissances à autrui et cela faisait bien longtemps que Gwendoleen n’avait plus eu l’occasion de donner des instructions. Ce moment fit naître en elle une certaine nostalgie du temps où la jeune femme avait encore une escouade sous sa tutelle avant que cette dernière ne périsse dans une tragique mission. Fort heureusement, le reste du repas se passa sur une note beaucoup plus positive où Amélia accepta chacune des requêtes que Gwendoleen avait formulée jusqu’à maintenant.

« Vous vous êtes bien appliquée pour préparer ce repas. J’ose imaginer que vous n’avez pas souvent le cas de cuisiner pour vous-même et je dois avouer que cela est également mon cas comme vous avez pu sûrement le remarquer mais, n’hésitez pas à prendre un peu de temps pour le faire de temps en temps. Vous verrez, il n’y a pas de meilleur repas que celui que l’on prépare en y mettant tout son cœur. »

Gwendoleen ne put s’empêcher de se sentir un peu gênée en entendant les compliments d’Amélia et la jeune blonde sentit ses joues s’empourprer légèrement. La doctoresse avait juste énoncé l’idée de lui rendre visite sans vraiment qu’elle ne s’attende à recevoir de réponse. Il y avait sans doute bien des domaines où la jeune soldate excellait mais le domaine des relations sociales était bien l’un de ceux où elle avait le moins d’expérience.

« Vos compliments me vont droit au cœur Amélia…cela me touche tellement que j’en perds mes mots et comme énoncé, il va sans dire que je n’hésiterai pas une seconde à vous accueillir à nouveau si nos routes se croisent dans le futur. Moi non plus je ne me lasserai jamais de passer d’aussi belles soirées en votre compagnie. »

Gwendoleen marqua une pause où elle réfléchissait à la suite du repas. Peut-être qu’un petit dessert léger ferait plaisir à son hôte ? D’autant plus qu’Amélia avait aimé mettre la main à la pâte alors Gwendoleen se demandait si elle ne prolongerait pas un peu leur cours de cuisine. Alors que la jeune doctoresse imaginait la meilleure façon de procéder, elle fut interrompue dans ses pensées par une question qu’Amélia osa glisser sur l’une des révélations dont avait fait part la jeune doctoresse.

« Non, ce n’est pas du tout indiscret. Je n’ai pas de secret accablant à cacher, ne vous inquiétez pas. Je n’ai aucun mal à parler de ma vie. Cependant, je ne sais pas comment répondre à votre question. Je ne suis jamais vraiment tombée amoureuse de quelqu’un car je considérais que c’était une émotion inutile qui ne ferait qu’entraver mon travail. Et puis, comment s’attacher à quelqu’un quand on ne sait pas si l’on reviendra vivant chez soi ? Pour le reste, disons que tous ceux qui me désiraient, n’y voyaient qu’un profit éphémère. Certains en voulaient à ma richesse tandis que d’autres voulaient juste me posséder le temps d’une nuit. Au final, je n’ai jamais vraiment cherché à me ranger et aujourd’hui encore, j’estime ne pas en éprouver le besoin. Pour vous dire, j’ai même un lit double alors que j’habite toute seule. C’est dire si l’on ne prendrait pas pour quelqu’un en manque d’affection… »

Gwendoleen baissa les yeux vers ses prothèses, les examinant pendant un court moment. Celles-ci avaient au moins le mérite d’avoir écarter certains de ses prétendants et lui avaient apporté une certaine paix de manière indirecte. Elle releva ses manches pendant un moment et révéla quelques-unes de ses cicatrices de guerres. De cette manière, Amélia pouvait également voir que la délimitation entre la chair et le métal des prothèses de la doctoresse se situait juste au-dessus de son coude.

« Ces bras mécaniques ont au moins l’avantage de m’épargner certaines conversations inutiles et le fait qu’elles me rendent moins…désirable disons, me convient parfaitement. Et encore, cela ne reste qu’une partie de mes blessures car, pratiquement tout mon corps est couvert de cicatrices indélébiles et encore plus depuis qu’une explosion m’a soufflée à plusieurs mètres du point de détonation. »

Gwendoleen rabaissa ses manches pour éviter de créer une quelconque gêne supplémentaire. La jeune blonde ignorait pourquoi elle montrait tout cela à Amélia mais la doctoresse sentait le besoin d’être le plus honnête possible avec son interlocutrice. Malgré le spectacle qu’elle avait livré à l’instant, la doctoresse ne semblait pas abattue pour autant. Elle restait souriante malgré tout et l’on voyait parfaitement que cet épisode tragique n’avait laissé aucune séquelle psychologique.

« Honnêtement Amélia, je ne peux pas vous dire si vous sentiriez mieux en retrouvant une vie plus paisible mais je pense que si vous avez des objectifs à réaliser ou des désirs, il ne faut pas vous en priver. Après tout, le seul moyen d’en avoir le cœur net, ce serait d’essayer mais rassurez-vous, ne voyez pas dans mon propos une tentative de vous influencer. Je vous promets que je ferais de mon mieux pour que vous profitiez de votre séjour à Cerka en ma compagnie. Peut-être parviendrez-vous à y voir plus clair en passant un peu de temps à mes côtés ? Je dois avouer que je me sens plutôt à l’aise avec vous et chaque heure passée me fait penser que j’ai bien fait de ne pas vous chasser de ma table il y a quelques heures. »

Gwendoleen se mit à rire légèrement avec un air bien joyeux. Elle attendit quelques secondes que son euphorie retombe avant de se lever et de débarrasser la table. Puisqu’Amélia ne rechignait pas à la tâche, la doctoresse l’invita à faire la vaisselle en sa compagnie et en profita pour lui exposer son idée.

« Que diriez-vous de faire un dessert ensemble ? Ça prend un peu plus de temps mais disons que si nous faisons la préparation puis que nous mettons celui-ci à refroidir, cela nous laissera le temps d’aller prendre notre douche puis de le déguster au coin du feu où nous pourrions continuer notre discussion. A moins que vous vous sentiez fatiguée et auquel cas, nous irons nous coucher. Dans les deux cas, cela ne m’importune pas alors je vous laisse choisir ce qui vous convient le mieux. »

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Tentative de relaxation EmptyDim 26 Avr - 3:00
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Le repas continuait sur sur la même note et les plats étaient à la hauteur de la soirée qu’elles passaient toutes deux. C’était simple, sans trop de fioritures et pourtant cela rendait le tout d’autant plus agréable et appréciable. Plus la discussion avançait et plus Amélia se rendait compte des points communs et des différences qu’elle partageait avec son interlocutrice et sa curiosité à son égard ne semblait pas se tarir bien qu’elles aient passé pas mal de temps à parler ensemble déjà. Elles se parlaient presque comme si elles se connaissaient depuis longtemps alors que leur rencontre datait de quelques heures auparavant à peine. Et pourtant elles avaient partagé bien plus en ce cours laps de temps que ce qu’avait pu partager Amélia avec des personnes qu’elle connaissait depuis plusieurs années. Elle avait même fini par accepter d’aller à son appartement, chose impensable en temps normal tant elle se serait méfiée. En même temps… la jeune Alexandare ne savait pas pourquoi mais il lui semblait inconcevable d’imaginer Gwendoleen avoir une idée néfaste derrière la tête. Et pourtant il était certain qu’elle devait avoir un peu de noirceur elle aussi, d’autant qu’elle avait été militaire pendant un moment, mais bon…

Il était certain que l’habitante du verso n’avait pas pour habitude de se préparer des bons petits plats comme ça. La plupart du temps elle devait se contenter de repas rapide et très souvent mauvais qui lui permettaient plus de tenir la journée que de vraiment apprécier un bon repas. Ce n’était pas si grave, Amélia avait un peu laissé de côté tous les petits bonheurs du quotidien pour viser un objectif plus grand bien que plutôt lointain. La dégustation d’un bon alcool était finalement l’un des derniers petits plaisirs qu’elle s’offrait, mais cela importait peu au final.

Lorsque la jolie blonde aborda le sujet de ses bras mécaniques, Amélia les observa un instant tandis qu’elle les lui montraient. Comme cela devait être étrange. Ces prothèses avaient un côté à la fois terrible et merveilleux. Perdre ses deux bras devait être une expérience atroce et il était certain que des bras faits de métal ne devaient pas rendre cela totalement indolore mais d’un même côté, ce que la technologie permettait de faire était absolument formidable. Elle qui aurait dû finir sa vie totalement handicapée pouvait en fait mener une vie pratiquement normale. Qui plus est, Amélia s’en fit à nouveau la remarque mais il était certains que ces bras présentaient une forme de beauté et d’élégance pour le moins intéressantes.

-« Eh bien, si cela suffit à les dégoûter de vous courtiser, ils ne valaient effectivement pas la peine de perdre votre temps avec eux. Pour ce qui est des cicatrices, je vois ce que vous voulez dire. Ma vie… mouvementée dira-t-on, m’a marquée autant dans l’esprit que sur le corps. J’ai réussi à éviter un maximum les marques sur le visage mais pour ce qui est du reste… Enfin, là d’où je viens ça donne un côté un peu guerrière qui ne déplaît pas. »

Marquant une pause dans ce qu’elle disait, Amélia se rendit compte de ce qu’elle disait et se reprit rapidement, un peu gênée de ce qu’elle venait de sous-entendre.

-« Pas que je m’y intéresse tellement, hein. Je n’ai pas fréquenté vraiment qui que ce soit en ce but… enfin c’est pas vraiment la question, juste que… enfin bref... »

Encore plus gênée de s’être autant embrouillée dans ce qu’elle voulait dire, Amélia attrapa son verre et but quelques gorgées pour passer à autre chose. Décidément, elle n’était pas douée pour parler de ce genre de choses… Ou peut-être était-ce le contexte qui l’empêchait de réfléchir correctement… Probablement un peu des deux en réalité. Lorsque Gwendoleen lui parla finalement de l’idée de redécouvrir les joies d’une vie plus simple, Amélia se contenta de l’écouter sans l’interrompre.

Aidant son hôte à débarrasser, Amélia l’aida ensuite bien volontiers à faire la vaisselle. Elle n’avait jamais rechigné à faire ce genre de chose et cela lui faisait plaisir d’aider autant que possible en réponse à l’hospitalité dont avait pu faire preuve Gwendoleen jusqu’ici.

-« D’accord pour le dessert. Pour le moment je ne suis pas fatiguée au point de vouloir mettre un terme à cette soirée. Prolongeons-la donc encore un peu tant que nous tenons debout. Encore une fois je vais vous aider à préparer autant que possible mais je ne promets rien, mes connaissances dans le domaine sont limitées. »

Finissant la vaisselle, Amélia s’essuya les mains avant de se tourner vers Gwendoleen, un léger sourire sur les lèvres.

-« Encore merci pour cette soirée. Et pour votre hospitalité. Je me disais… peut-être pourrions-nous nous tutoyer ? Je sais qu’on se connaît depuis peu mais j’ai du mal à vous considérer encore comme une inconnue alors… Qu’en dites-vous ? »

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Lorsqu’Amélia exprima son désir de prolonger encore un peu plus la nuit en sa compagnie, Gwendoleen ne put s’empêcher d’exprimer un sentiment de joie. La jeune blonde avait toujours eu du mal à exprimer ses émotions devant les gens mais avec Amélia, elle sentait que cela se faisait naturellement. Ce laisser-aller était loin d’être dans les habitudes de la jeune femme mais Gwendoleen se surprit à se sentir confortable aux côtés de son invitée. Elle accordait grande attention au fait qu’Amélia portait également les marques d’une vie mouvementée bien que son visage ait été épargné de tout stigmate. Contemplant un instant son interlocutrice, Gwendoleen la trouvait adorable de la voir aussi embarrassée en abordant des sujets dont l’Alexandare était tout aussi inexpérimentée que la doctoresse. Se voulant taquine, Gwendoleen se demandait si il était possible de la pousser davantage dans l’embarras.

Amélia proposa également de réduire encore un peu plus la distance entre elles en exposant son désir de passer outre les politesses. Il est vrai que la jeune soldate avait procédé ainsi par pure courtoisie et, étant encore empreinte des codes de la noblesse dont elle était issue, il paraissait évident maintenant pour la doctoresse que ses politesses n’avaient plus lieu d’être. Gwendoleen était ravie de se rapprocher un peu plus d’Amélia et bien qu’elle n’en était pas vraiment certaine, la jeune femme se demandait si cela n’était pas le début d’une amitié. Ce concept fort étranger à la jeune soldate était quelque chose qu’elle n’avait jamais vraiment expérimenté. La plupart des gens qu’elle avait côtoyé possédait toujours des motifs ultérieurs en relation avec son statut, sa profession ou son grade. Jusqu’à maintenant, personne n’avait jamais vraiment aimé Gwendoleen pour qui elle était et la compassion ainsi que la franchise dont faisait preuve Amélia à son égard emplissait son cœur de joie.

« Euh…oui pardon, ces politesses commençaient à peser un peu dans la conversation. Cela ne me dérange pas d’être un peu plus familier avec toi Amélia. Cela dit, par rapport à ce que tu as dit tout à l’heure, je pense que ç’aurait été bien dommage d’abimer un si joli visage alors tu as bien de le préserver. »

Embarrassée à son tour par ce qu’elle venait d’annoncer, Gwendoleen se mit à rire joyeusement non sans que ses joues ne se colorent avant de se mettre à nouveau devant sa planche de travail. L’idée était de préparer un dessert simple. Un parfait au chocolat comme elle aimait l’appeler. Les ingrédients de cette recette étaient assez simples et ne nécessitaient pas d’être un virtuose en cuisine, un dessert tout désigné donc pour une novice comme Amélia.

« Le principe est assez simple. On casse six œufs en veillant à séparer le blanc du jaune. Ensuite, on fait bouillir du lait avec du sucre que l’on verse sur notre mélange d’œufs. Tiens, je te laisse essayer. »

Elle lui tendit les œufs ainsi qu’un récipient dans lequel travailler. De son côté, Gwendoleen s’occupa du chauffage du lait qu’elle versa lorsqu’Amélia en avait fini avec sa préparation. La jeune soldate versa ensuite le tout dans une casserole qu’elle maintint à feu doux dans le but de laisser lentement la crème s’épaissir, remuant, à l’aide d’une cuillère de temps à autre.

« Regarde, il faut que la crème soit épaisse mais il ne faut pas qu’il y ait de grumeaux sinon, ça veut dire que la crème prend trop vite et que le chauffage est trop intense d’où le mélange constant. »

Enfin, Gwendoleen fit fondre le chocolat avec un peu de beurre et y versa la crème hors du feu dans un moule circulaire. Le gâteau était prêt et il ne restait plus qu’à le laisser refroidir pour que les deux femmes puissent profiter de leur labeur culinaire. S’essuyant les mains, elle expliqua à sa désormais amie que le parfait nécessitait un temps de repos avant d’être servi, un temps que les deux femmes pouvaient mettre à profit pour aller se baigner. La jeune doctoresse proposa d’y aller en premier comme pour montrer à Amélia qu’elle ne dérangeait en rien ses petites habitudes et qu’elle était parfaitement en droit de faire comme si l’alexandare se trouvait chez elle.

« J’y vais en premier. Pendant ce temps-là, détends-toi un peu. N’hésite pas à te servir dans l’appartement si tu as besoin de quelque chose, je ne serais pas longue. »

Dans la salle de bain, Gwendoleen se défit rapidement de ses vêtements et se fit couler un bain bien chaud dans lequel elle prit le temps de se relaxer. Désireuse de rejoindre son invitée au plus vite, la jeune blonde essaya de ne pas être trop longue et entreprit de se savonner afin d’éliminer toute trace de sa journée éreintante. Un dernier lavage et la voilà qui sortait de sa baignoire, ne l’oubliant pas de la nettoyer puis de la remplir à nouveau pour sa compagne. Contemplant un instant son reflet dans le miroir, la jeune femme prit le temps d’analyser son corps en détail. Celui-ci était couvert de cicatrices en tout genre, un spectacle bien désolant si la jeune femme avait eu un époux. En de multiples endroits, sa peau avait été déchirée, voire calcinée par le feu de l'explosion qu'elle avait subi. Quelques douleurs superficielles faisaient parfois encore surface mais la jeune femme pouvait heureusement les apaiser en appliquant un baume chaque soir avant d'aller se coucher.

Par ailleurs, maintenant qu’ils étaient relâchés, l’on pouvait constater que ses cheveux chutaient au-delà de sa taille. Pendant ses débuts à l’armée, Gwendoleen les avaient considérablement raccourcis, pensant que cela n’était qu’une calamité à entretenir. Depuis ce jour, la jeune femme les avait laissé pousser sans jamais songer à les couper à nouveau comme si elle était fière de cette marque de féminité désormais.

Gwendoleen abandonna sa tenue de travail pour quelque chose de plus confortable mais tout aussi élégant. La jeune blonde enfila un sous-vêtement pour couvrir son intimité et ne jugea pas utile d’en faire de même avec sa poitrine, désireuse de ne pas la comprimer davantage après une journée aussi longue. La jeune blonde finit de s’habiller en enfilant des bas noirs par-dessus lesquels elle passa une robe longue blanche. Elle garda tout de même sa serviette de bain que Gwendoleen utilisa pour continua à faire sécher sa longue chevelure, sortant ainsi de la salle de bain pour aller rejoindre sa jolie camarade.

« Voilà, j’ai terminé. Tu peux y aller si tu le souhaites. Prends ce qui te plait dans ma garde-robe. Je vais m’occuper du glaçage du gâteau et ensuite nous pourrons en profiter au coin du feu. Je t’ai déjà fait couler un bain et mis à ta disposition tout ce dont tu as besoin pour te nettoyer. Hum…si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas à m’appeler, je n’aurais aucun mal à t’entendre depuis la cuisine normalement.

Gwendoleen laissa ensuite Amélia prendre son bain et se rendit dans la cuisine où elle procéda au glaçage du gâteau. Ainsi, elle disposa un petit coulis de chocolat liquide par-dessus le parfait et laissa encore ce dernier au repos le temps que l’alexandare revienne. Un sourire radieux illuminait le visage de la doctoresse dont les expériences en compagnie de son invité se multipliaient au cours de cette soirée inédite. La jeune femme se mit à fredonner un air de musique joyeux attendant patiemment qu’Amélia la rejoigne dans le salon où elles pourraient continuer leur conversation là où elles l’avaient laissé.

tenue de Gwendoleen ::

Amelia Earhart
Amelia Earhart
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Tentative de relaxation EmptyJeu 7 Mai - 5:38
Irys : 94983
Profession : Hors la loi
Daënar -1
Bien que ce soit elle-même qui l’eut proposé, cela fit bizarre à Amélia lorsque Gwendoleen s’adressa en la tutoyant. Bien que, dans le verso, la plupart des personnes n’utilisaient pas ce genre de marque de respect souvent perçue comme une perte d’énergie pure et simple, Amélia avait gardé cette habitude de langage et, maintenant qu’elle avait proposé de passer outre, elle se demandait si elle arriverait à parler de façon plus détachée avec autant d’aisance que son amie. Cette dernière rit pour cacher son embarras après la remarque gentille qu’elle venait de faire et décida finalement de se concentrer sur la tâche qu’elles venaient de décider d’accomplir ensemble.

Récupérant les œufs pour faire comme venait de lui dire la cheffe cuisinière de l’appartement, Amélia se tourna vers le genre de bol dans lequel elle devait mettre les blancs d’oeufs avec une légère appréhension. Visiblement, et vu comment Gwendoleen lui avait simplement donné les œufs, le fait de les casser et de séparer le blanc du jaune devait être quelque chose de très simple et basique. Et pourtant elle se retrouvait là à se demander comment faire, espérant ne pas faire de bêtise.

Inspirant longuement, Amélia entreprit tout d’abord de briser le premier œuf sur le rebord du bol pour pouvoir l’ouvrir. Se préparant pour doser justement sa force afin de l’ouvrir sans l’éclater, elle vint finalement donner un coup sec qui fit parfaitement le travail. Cherchant maintenant un moyen de séparer les deux parties de l’oeuf, Amélia le contempla un instant avant de se retourner vers Gwendoleen pour lui demander de l’aide.

-« Dis-moi… comment on fait pour séparer le blanc du jaune ? Est-ce qu’il faut utiliser quelque chose de spécial ou ? »

Un peu honteuse mais essayant de la cacher, elle appliqua les recommandations à la lettre et parvint finalement à faire ce qu’on lui dit. Prenant un peu plus d’assurance, Amélia s’empara du deuxième œuf qu’elle vint briser sans y faire trop attention, l’éclatant presque, réussissant de justesse à ne pas en faire tomber partout mais ne pouvant plus désormais empêcher certains bouts de coquille de finir dans le plat. Tant pis, elle irait les repêcher après…

Terminant le travail en restant la plus concentrée possible, elle laissa ensuite la jolie doctoresse finir en l’observant faire bien attentivement. Mettant le parfait au chocolat à reposer, son hôte partit à la salle de bain, laissant Amélia seule un moment dans le reste de l’appartement, se demandant ce qu’elle pourrait bien faire. Finalement, Amélia décida de profiter de ces quelques instants pour observer un peu plus avant les affaires de son amie, histoire de connaître un peu mieux ses goûts et, pourquoi pas, se trouver des points communs si c’était possible.

Après un moment, Gwendoleen revint dans une nouvelle tenue. Regardant cette dernière de haut en bas, Amélia esquissa un léger sourire en la trouvant tout à fait charmante habillée comme cela et entreprit de répondre à la proposition.

-« Merci bien. Cela dit, je ne me sentirais pas vraiment à l’aise de fouiller dans v… tes affaires comme ça. Est-ce que ça te dérangerait de me sortir une tenue ? Sans vouloir être exigeante hein. N’importe quoi fera l’affaire, ne t’embête pas trop. »

Et après cela, elle alla à son tour profiter de la salle de bain. Entrant dans la pièce, Amélia se sentit heureuse de pouvoir profiter d’une telle baignoire et de tout le reste. L’hygiène avait toujours été primordiale pour elle, quelle que soit la situation, mais il était certain que prendre un bon bain chaud dans un tel endroit serait clairement plus agréable que ce à quoi elle était habituée. Profitant donc de ce moment, Amélia essaya cependant de ne pas prendre trop de temps, s’empêchant de rêver trop tandis qu’elle se détendait dans l’eau chaude. Il ne fallait pas faire trop attendre sa camarade.

Après avoir suffisamment profité du bain, Amélia en sortit et alla récupérer la tenue que Gwendoleen avait préparée pour elle. N’y ayant pas trop fait attention jusqu’ici, elle s’intéressa à ce qu’elle allait devoir porter et fronça légèrement les sourcils en voyant ce qu’elle avait dans les mains. D’un splendide tissu et probablement de haute couture ou presque, d’un beige clair presque brillant, la robe que lui avait préparé son hôte aurait ravi plus d’une femme de haute lignée mais… Amélia était légèrement mal à l’aise. Elle ne se souvenait même plus la dernière fois qu’elle avait porté ce genre d’habit et elle se demandait si cela lui irait encore. Cela faisait des années qu’elle avait troqué les jolis habits féminins pour plutôt porter des tuniques pratiques et élégantes. Enfin, quand bien même elle n’aurait pas décidé de porter ça par elle-même, Amélia avait promis qu’elle se laisserait aller à de nouvelles expériences et celle-ci en était une.

Enfilant donc la jolie robe beige et les bas blancs, elle se sécha les cheveux rapidement et sorti chercher Gwendoleen du regard.

-« Excuse-moi… » commença-t-elle, un peu gênée par sa tenue. « Où est-ce que tu ranges ta brosse à cheveux et est-ce que tu veux bien me la prêter ? Ou n’importe quoi qui fera l’affaire... »

Essayant de forcer un petit sourire gêné, Amélia se montra finalement, se demandant comment allait réagir son amie en la voyant ainsi porter ses habits.

-« Et merci pour les habits… Ça me fait bizarre mais je dois bien avouer qu’ils sont très jolis… Ça me va bien ? »

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