Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
Page 1 sur 1


 Croque-(vieille)madame

Iqbal Ihejirika
Iqbal Ihejirika
Croque-(vieille)madame Empty
Croque-(vieille)madame EmptyJeu 23 Avr - 11:25
Irys : 68595
Profession : Eleveur de chèvres et de boucs
My'trän +1
23 Avril 935
Littoral est de Kharaal Gazar
Contrat de chasse


C’était un matin printanier, la fraîcheur de la nuit du désert laissait peu à peu place à l’écrasante chaleur matinale. Iqbal enroulait son turban autour de sa tête afin de se protéger du sable transporté par le vent, une bise qui ne semblait vouloir cesser ces derniers temps. Cette météo était bien difficile pour les habitants qui désert, ils étaient ralentis par ces projections de sable et le troupeau peinait parfois à avancer. Sans compter les chiots à peine nés qui devaient rester cloîtrer dans la carriole par peur de les perdre au détour d’un coup de vent. Les Architectes n’étaient pas cléments, malgré les nombreuses prières et chants entonnés par le clan des Okharaal. Amisgal était probablement de mauvaise humeur et souhaitait le faire savoir à tout le continent ! Leur trajet était donc ralenti et le désert semblait infini entre Butsakh et Nuur. Une étape nécéssaire où ils pourraient vendre les chèvres les plus vieilles qui peinaient à suivre le groupe.

Ce fut ce midi-là que Su’ad, la Khorog du clan, convoqua Iqbal un peu plus loin, en dehors du camp dressé par les nomades. Iqbal n’aimait pas ce genre de situation, c’était systématiquement des moments gênants où elle lui posait des questions personnelles, lui faisait des remontances ou l’exerçait au maniement des ses pouvoirs, tâches bien trop longue et ardue pour son estomac qui criait famine. Il s'exécuta pourtant et rejoignit la vieille femme penchée sur son bâton.

« _ Su’ad. La salua-t-il respectueusement. Elle se tourna vers lui et le transperça de ses yeux plissés. Le sol trembla légèrement sous les pieds d’Iqbal. Tout comme Amisgal, la Khorog était à cran et sur les nerfs. Il n’eut pas de mouvement de recule mais se sentit las rien qu’à l’idée d’avoir à affronter cette colère.
_ Iqbal… je ne sais plus que faire de toi. Ce n’est pas faute de te l’avoir répété… le temps que tu passes à procrastiner désespère le clan. Et tu le sais aussi bien que moi ! Pourquoi… pourquoi ? Par les Architectes, que t’ont-ils fait pour que tu sois si mou ? C’était une question rhétorique et Iqbal le savait bien. Il gardait la tête respectueusement penchée et encaissait les accusations. Ce n’était pas la première fois, ça ne serait pas la dernière, il n’y pouvait rien si l’idée même de faire quelque chose l’épuisait. Les autres allaient trop vite pour lui, ils étaient trop rapides, trop vifs, trop soudain. Rien de tout cela ne lui convenait et il était bien incapable d’aller aussi vivement qu’eux. Elle reprit. Il est temps que tu apprennes à vivre par toi-même, que tu ne sois plus dépendant de nous… Cette fois-ci, le coeur d’Iqbal manqua un battement. Que voulait-elle dire ? Je ne te chasse pas, bien sûr ! Juste…, progressivement, je souhaite te confier quelques tâches qui te permettront de t’émanciper. C’était régulier au sein des Clans, de voir des jeunes s’en aller quelques années, puis revenir, parfois accompagné. C’était ainsi que les Clans évitaient la consanguinité et, généralement, ils ne pouvaient pas non plus éviter les envies d’ailleurs de leurs membres les plus jeunes. Malheureusement pour Iqbal.
_ Mais… je ne veux pas partir, moi ! Gémit-il. C’est chez moi ici, je ne m’imagine pas ailleurs et je ne veux pas vous abandonner. Ni toi, ni papa, ni maman et encore moins la portée de sloughis… tu sais que j’adore les élever ! Su’ad soupira face au manque cruel de maturité et de recul du jeune homme.
_ Plus tu mèneras rapidement cette mission à bien, plus tu seras rapidement de retour parmi-nous. Tu nous rejoindras à Nuur, le temps qu’on vende les chèvres et qu’on laisse passer ce maudit vent, tu auras le temps d’aider les Wulfria dans leur marais. Cette fois-ci, Iqbal manqua de s’étouffer.
_ Les marais ?!
_ Je ne sais pas exactement ce qu’ils attendent des personnes qui viendront les aider. Mais je suis tombée là-dessus lors de notre escale à Butsakh. J’ai pensé que ça serait une bonne première pour toi. Regarde, ça n’a pas l’air si difficile. Et puis, n’oublie pas, il faut toujours venir en aide aux gens dans le besoin. Elle tapota l’épaule d’Iqbal dans un geste maternelle et s’éloigna en laissant le parchemin entre les mains du garçon. »

Iqbal était dépité. Safaa’, elle, n’était jamais partie alors qu’elle avait deux ans de plus que lui ! Pourquoi cette mission ingrate devait-elle tomber sur lui ? C’était vraiment injuste ! Iqbal faisait la moue et traînait des pieds alors qu’il sentait le poids de cette mission peser sur ses épaules… c’était carrément injuste mais s’il voulait continuer à passer pour un martyr, il devait y aller et revenir pour se plaindre au sein du clan. Vaillant mais boudeur, il rassembla ses maigres affaires et les empaqueta dans un poussiéreux sac de voyage. C’était celui de son père, une antiquité robuste qui n’avait pas servie depuis bien des années. Il ne prit pas la peine de dire au revoir aux siens, il était trop énervé pour cela, et il s’enfonça dans les dunes en direction du sud-est. L’adresse d’un manoir familial figurait sur l’annonce et Iqbal supposait qu’il devait se rendre là-bas dans un premier temps. Autant y aller rapidement et en terminer d’autant plus vite pour se débarrasser de cette vaste blague et les rejoindre au plus tôt à Nuur.

Le ventre vide et l’âme en peine, le jeune homme marchait tout de même à vive allure. Il ne devait pas se laisser prendre par l’une des tempêtes du désert s’il voulait rentrer vivant. Les heures de marche furent éprouvantes mais le gamin était trop occupé à ruminer pour vraiment y prêter attention et puis, marcher, c’était peut-être le seul sport où il excellait et où il n’avait franchement pas besoin de réfléchir pour s'exécuter promptement. Ses pieds le guidaient ainsi que son sens naturel de l’orientation en plein désert. Il suffisait de suivre le vent, de remarquer les collines et le regarder de temps en temps la boule lumineuse du soleil pour être certain de sa direction. Lui et son clan ne s’étaient jamais approchés des marais, de sombres créatures y vivaient et Iqbal n’avait aucune envie de les rencontrer. Encore moins de patauger dans l’eau visqueuse et d’affronter ce qu’on appelait moustiques.

Le soleil était déjà caché par les arbres de la mangrove quand Iqbal parvint à la demeure des Wulfria. C’était un manoir perdu à la lisière entre le désert et la jungle du littoral. L’immense maison donnait froid dans le dos avec son vieux bois moussu, ses multiples ouvertures étroites et son toit pointu pensé comme pour transpercer la toison des arbres. Iqbal était plutôt habitué à voir des cailloux entassés si bien que la magnificence toute relative du lieu l'intimidait profondément. De plus, le manoir était solidement enfermé derrière une muraille aux pics rouillés et remplis de lierre. L’endroit était si calme qu’il en donnait la chair de poule… Le brun ferma un instant les yeux, revit Su’ad, son énervement et il retrouva instantanément la volonté de mener cette mission au plus vite.

L’enfant de Delkhii s’approcha de l’immense portail en fer forgé rouillé d’où tombait bien du feuillage et s’apprêta à se présenter. Ce fut à ce moment-là qu’il remarqua une tête livide non loin de lui. Il manqua de s’évanouir en voyant ce fantôme mais il ne bougea pas, il suspendit seulement son geste. Il plissa les yeux et sa langue s’agita d’elle-même.

« _ Bonjour, je suis Iqbal du clan des Okharaa, je viens vous offrir mes services pour retrouver… euh… la bague de votre grand-mère, c’est bien ça ? Puis, il se tut avant d’ajouter une petite courbette polie. »

Adaryon Maedan
Adaryon Maedan
Croque-(vieille)madame Empty
Croque-(vieille)madame EmptyVen 24 Avr - 10:39
Irys : 163434
My'trän +2 ~ Chimères

L'atmosphère stagnante, à l'approche des marais d'Isen, se teintait d'odeurs exécrables et de sons abondants aux tonalités étranges. L'on pouvait apercevoir, sur le sol auparavant désert, de fugaces apparitions de vie, touffes excessivement rares qui avaient commencé à s'accumuler au fur et à mesure que le jeune homme avançait. Les sensations changeaient du sec à l'humidité, les bruits se faisaient plus profonds, l'odeur plus rance, comme pour annoncer la domination des terres putrides dans lesquelles il allait bientôt plonger. L’inconnu.

Une expérience, voilà ce que ce contrat allait être, s'était dit Adaryon dans les premières heures qui avaient enclenché son départ. Maintenant pleinement enfoncé dans cette ... Aventure, le jeune homme commençait amèrement à regretter -- et pas qu'un peu.

Toute cette histoire avait commencé à Busad, organe vital de Kharaal Gazar qui avait accueilli les nomades d’Orshin. Ceux-ci étaient restés en son sein pendant une semaine, récompense fortuite après la longue chevauchée qu’ils avaient accomplie dans les terres hétéroclites. Désert aride, montagnes saupoudrées de neiges, dunes et interminable plateau... L’arrivée, et c’était peu dire, avait été acceptée avec beaucoup de ravissement à travers leurs rangs. Le bonheur avait empli leur cœur, la nourriture leur ventre: ils s’étaient reposés, avaient repris des ressources, des nouvelles, etc. Bref, une routine habituelle que connaissait le chasseur depuis qu’il n’était qu’un petit garçon. Néanmoins, cette fois-ci, quelque chose avait différé de l’accoutumé... Quelque chose de très surprenant.

Cet événement anormal avait pris la forme d’un vieux papier et de deux mirettes qui se posaient sur lui. Son chef de tribu lui avait rendu un contrat avec une drôle de lueur dans le regard, éclat auquel se mêlaient des sentiments que ne comprenait pas tout à fait le jeune homme. , lui avait murmuré le Gharyn d’une voix douce. Je crois qu’il est temps pour toi de faire comme Myria et Vataka. Ses deux amies, beaucoup plus douées que lui en presque tout (et le jeune n’exagérait même pas) avaient depuis un ou deux ans commencées à accomplir des contrats, ramenant de l’argent supplémentaire au clan. Ces montants servaient lorsque le groupe était un peu court en provisions, précisément lors des périodes de grands froids qui se manifestaient en Mytra. Pourtant, et malgré la valeur de celles-ci, on ne lui avait jamais demandé de participer à ces aides spéciales... Mais pouvait-il vraiment refuser cette demande à son chef ? La réponse était non, bien sûr, surtout en ces temps houleux.

Et maintenant il se retrouvait ici, les yeux verrouillés sur une étrange maison gargantuesque. Seule au beau milieu de nulle part, elle lui faisait penser à un énorme dragon endormi, créature recouverte d’écailles vertes qui régnait sur son royaume de silence. D’ailleurs, cette comparaison le rendit un tantinet mal à l’aise, le faisant rapidement changer d’un pied à l’autre en laissant ses yeux posés sur le portail de fer. C’était sûrement un tour de son imagination fertile, mais la maison avait effectivement l’air de respirer avec la végétation. Adaryon finit par secouer sa tête et se racler la gorge, puis continua sur le vieux chemin délabré. Valait mieux terminer le tout au plus vite, car il ne comptait pas rester longtemps dans cet environnement macabre et hostile... Il avala la distance qui le séparait de l’entrée rouillée, puis s’arrêta devant elle d’un air résolu. Un peu décrépie, la poignée ancestrale était remplie de mousse et de saletés diverses, comme si elle n’avait pas été ouverte beaucoup de fois dans son existence. Un frisson glacé détala du haut de sa colonne vertébrale alors qu’il observait une nouvelle fois la demeure, une moue déformant son visage. Des gens préféraient vraiment vivre dans ces choses alors qu’ils pouvaient profiter de la compagnie des créatures dehors?

Suite à cette pensée subite, de faibles bruits retentirent vers sa droite. Accompagnés du silence étrange, les sons auraient presque sonné comme des hurlements de griffons: ce fut pour cette raison que la réaction du jeune homme fut rapide, le faisant se tourner brusquement vers la source inconnue. Celle-ci, surpenamment, était en fait un jeune homme stoppé en plein dans son mouvement, ses yeux rivés sur lui.

Bonjour, je suis Iqbal du clan des Okharaa, je viens vous offrir mes services pour retrouver… euh… la bague de votre grand-mère, c’est bien ça ?

L’adepte de l’arachnide cligna une première fois de ses paupières, puis une deuxième, un air dubitatif badigeonné sur le visage. Une autre personne? De tous les scénarios qu’il s’était imaginés dans sa tête, aucun n’avait inclus un camarade surprise pour mener la quête à son bien… Pourtant, c’était ce que tous les signaux semblaient pointer et, cela, avec une véracité qui ne laissait aucun doute.

Euuuhh… Finit par lâcher d’un air hésitant Adaryon, l’observant se relever de sa courbette polie.

Que ferait son Gharyn, dans ce cas-là? Ce ‘’ Iqbal du clan des Okhaaraa ‘’ était-il venu pour prendre le contrat seul et donc tout l’argent que voulait récupérer son chef? Si la décision n’avait tenu qu’au pâle chasseur, elle aurait été bien vite faite : il pouvait bien la prendre, cette mission. Malheureusement, revenir les mains vides le chargerait de tâches qui l’empêcheraient de voir les créatures… Et ce n’était pas une réaction souhaitable.

J-je suis Adaryon Maedan… D’un c-clan n-nomade. Je suis moi aussi v-venu ici pour cette... Pour cette quête, à vrai d-dire. Il laissa un petit silence passer, puis baissa lentement sa tête dans un salut bref. Maintenant venait le bout un peu difficile à aborder, surtout si l’autre était là pour repartir avec toute la récompense. Euuhhh… Glissa une nouvelle fois le garçon, enlevant une mèche de cheveux de sa joue en cherchant comment mener le tout. Ça ne d-dérange p-pas qu’on soit d-deux à venir pour c-ce contrat, j’imagine?

Au-dessus de sa tête volait paresseusement Iryza, le Shalshoguu exécutant de vastes ronds à la recherche d’une petite bête à déguster. Elle n’avait pas l’air stressée par l’apparition de cedit Iqbal, mais le magicien savait qu’il pouvait au moins compter sur elle si le nouvel arrivant était un adepte des combats.

En t-tout cas, c’est b-bien de mon c-côté. Ça peut apporter un c-certain avantage pour la, hum, la recherche d-de l’anneau, rajouta-t-il.

Suite à cela, il posa sa main sur la poignée de la grille pour l’ouvrir, puis fit un petit mouvement vers le vieux chemin pavé de mousse. En montrant poliment la direction pour l'inviter à entrer en premier, il remarqua sur sa paume des résidus noirs et gluants, détritus s'étant accrochés sur son épiderme lorsqu'il avait enclenchée la grille. Un tantinet écœurée par l'odeur qui semblait s'y dégager, il secoua avec impatience son membre, mais réalisa trop tard l'erreur qu'il venait de commettre -- et il ne put qu'observer avec ses yeux écarquillés un bout de liquide gommant venir s'échouer sur la joue d'Iqbal.

Au.. Au.. Au nom d'Orshin, p-pardonne-moi, je... Pas fait exp-près..  Il s'approcha d'un pas pour tenter d'essuyer la trace, mais ne fit qu'empirer la situation qu'il avait déjà débutée. Hum.. Je.. tu...  Il fronça les sourcils et esquissa une moue désolée.

Il n'était définitivement pas fait pour se créer des amis.

Iqbal Ihejirika
Iqbal Ihejirika
Croque-(vieille)madame Empty
Croque-(vieille)madame EmptyVen 24 Avr - 12:41
Irys : 68595
Profession : Eleveur de chèvres et de boucs
My'trän +1
La moiteur du lieu et la certaine appréhension d’Iqbal firent apparaître des gouttes de sueur le long de son front. Sans compter qu’il venait de traverser une partie du désert et de marcher pendant plusieurs heures, sa tunique était collée à son dos et il nageait de plus en plus dans l’incompréhension face à la réaction de l’homme en face de lui. D’abord, il n’avait pas du tout le physique du Kharaal Gazar, trop maigre, trop petit, peau d’albâtre, regard clair et cheveux soyeux. En quelques secondes, Iqbal écarta la possibilité qu’il ait pu naître au sein du désert. Puis, il se demanda si ce n’était pas lié au fait qu’il vive ici, en plein dans les marécages malades. Peut-être était-il tombé malade et la quête n’avait rien d’une obscure histoire de famille ? Cela devait être ça, ce mince propriétaire du manoir avait besoin de connaissances des clans nomades pour se soigner.

La rapide réflexion d’Iqbal tomba bien rapidement à l’eau malgré qu’elle fût bien imaginative. Il s’avéra qu’il avait depuis le début fait fausse route en confondant cet énergumène avec la personne envoyée pour effectuer le contrat avec lui. Iqbal plissa les yeux et s’abstint de tout commentaire. Comment un homme définitivement pas du coin avait-il pu avoir connaissance d’un contrat au fin fond des marais les plus dangereux du continent ? Était-il fou ? C’était à considérer avec sa tignasse blanche et ses yeux hagards. Il pourrait néanmoins potentiellement être utile au brun, s’il avait envie de faire ce contrat, il n’aurait qu’à le suivre, le regarder et parfois participer sans se fouler. Sa présence était finalement bénéfique et le fait qu’il soit là les aiderait sans aucun doute à en terminer au plus vite. En plus, il paraissait aussi gêné que lui à l’idée de partager cette chasse à l’anneau.

« _ Enchanté Adaryon… pardonnez. Ahem. Il semblerait que je vous ai confondu avec… le propriétaire ? Il haussa les épaules et détourna le regard, nul besoin d’ajouter une couche de honte supplémentaire. A vrai dire, je ne pensais pas rencontrer quelqu’un d’autre mais, après tout, nous serons plus efficaces à deux. Et, surtout, Iqbal aurait peut-être le temps de faire une sieste, de piquer un somme sous un arbre ou bien simplement de se tourner les pouces en laissant faire tout le boulot à l’étranger. Ensuite, il n’aurait plus qu’à revenir au clan, triomphant de tout ce mérite. Personne ne serait jamais au courant et s’il devait se faire un ennemi pour cela, ça valait franchement le coup. Et s’ils étaient tout les deux d’accord, il n’y avait vraiment aucune raison de refuser cette offre bénie des Architectes. »

Suite à cette étrange entrée en matière, Adaryon prit les devants et ouvrit le portail moussu qui menait à la demeure. Iqbal aurait peut-être préféré attendre ici poliment mais, après tout, il aurait probablement perdu du temps et les Wulfria l’auraient peut-être oublié ici. L’entrée ne disposant pas de système de clochette, le tout-blanc avait sûrement raison d’entrer sans se présenter. En plus, il lui céda le passage. Etait-ce par politesse, par peur ou bien parce que, finalement, ce n’était pas très poli d’entrer sans y être invité ? Piqué au vif, Iqbal eut un instant de réflexion mais s’enfonça tout de même dans le portail. Il devait en terminer, et au plus vite.

Ce fût au moment où il passa la frontière de la propriété qu’une étrange chose gluante et suintante lui atterrit sur le joue. Suivant son chemin, il se rendit compte que cela venait sans aucun doute de la main d’Adaryon qui s’empressa de s’excuser au nom d’Orshin. Un adepte de l’invocation, donc ? Voilà qui expliquait l’étrange bestiole volant sans cesse autour de sa tête. Tout faisait sens mais Iqbal s’en méfiait d’autant plus. Il ne connaissait guère les autres magies même si Orshin faisait parti des Architectes qu’il respectait profondément, après tout, il guidait leur troupeau. Il se fendit d’un sourire maladroit mais sincère.

« _ C’est pas très grave. Delkhii nous apprend le pardon et je ne vais pas m’offusquer de ta maladresse. Même si c’est… ragoûtant. Sans plus de cérémonie, il essuya sa joue d’un revers de manche et la frotta tout aussitôt contre l’habit d’Adaryon, sans se défaire de son sourire. Je n’aime pas les marais. Il fait humide. J’aime la chaleur du désert et le sable sous mes pieds. Ici, c’est tout mou. Il joignit le geste à la parole en enfonçant son pied dans la terre meuble, lui décrochant ainsi une mine de dégoût. Orshin, donc ? Ton clan est de passage dans le désert ? Poli, toujours, mais curieux, aussi. »

L’ambiance n’avait aucun point commun avec tout ce qu’il avait pour habitude de côtoyer. En plus de la lourdeur qui planait, le vent semblait refuser d’entrer sous ces arbres dégoulinants et le moindre bruit était étrange aux oreilles du noir. Ca faisait des “plocs” et des “ksksksksks” sans compter les craquements et autres “splosh” réguliers venant du lointain. Le silence apaisant du désert lui manquait soudainement. Il déglutit et se força à avancer sur les pavés glissants. Cette maison était-elle vraiment habitée ? Une cheminée crachotante était le seul signe de vie visible depuis l’extérieure. Iqbal sursauta lorsqu’un bruit de sabot survint sur sa droite. L’écurie et son Alkhach étaient là, ce n’était pas très surprenant pour cette propriété éloignée de tout mais le nomade était toujours étonné qu’on attacha des montures à des montants de bois. Il désigna à son nouveau compagnon tout-blanc l'abreuvoir de la bête, il pourrait sans aucun doute y décrasser ses mains.

La cours était déserte et personne ne semblait vouloir venir à leur rencontre, ce qui étonna au plus au point Iqbal. Ce n’était pas ainsi qu’on lui avait appris à recevoir. Il avait même pris soin d’emporter de la viande séchée et une boisson de cactus en guise de présent pour la famille Wulfria. La nourriture et la boisson avaient le don de rapprocher les peuples et les inconnus. Ils allaient donc devoir continuer leur chemin et frapper eux-même à la porte. Par chance, malgré l’immensité de la maison biscornue, il était impossible de manquer l’entrée et son porche gargantuesque muni de solides colonnes de bois. Il était difficile de dire si le manoir avait connu de meilleurs jours, probablement, lors de sa construction mais l’omniprésence de la végétation semblait faire parti des murs depuis toujours.

« _ Bonjour ? Eho ? Iqbal tenta sa chance. Il était incroyablement gêné à l’idée de frapper sans y avoir été invité. Nous sommes là pour le contrat. Vous savez… oui… votre anneau ? »

Adaryon Maedan
Adaryon Maedan
Croque-(vieille)madame Empty
Croque-(vieille)madame EmptyVen 24 Avr - 22:49
Irys : 163434
My'trän +2 ~ Chimères

C’est pas très grave. Delkhii nous apprend le pardon et je ne vais pas m’offusquer de ta maladresse. Même si c’est… ragoûtant.

Le faciès du chasseur se tordit en une espèce de moue affligée, réponse au sourire maladroit que l’autre venait de lui lancer. Avait-il caché des piques sous son commentaire d’apparence placide ou ses spéculations venaient-elles seulement de l’imagination d’Adaryon? Il n’avait jamais vraiment compris toutes les futilités de la parole d’autrui, alors il espérait ne pas avoir à jouer politique et ironie avec celui qui se trouvait devant lui. Si une chose l’ennuyait, c’était bien les échanges au débit billevesée qui n’en finissaient plus...

Je n’aime pas les marais. Il fait humide, continua le garçon en essuyant les débris puants sur son propre chandail. Quoi ? J’aime la chaleur du désert et le sable sous mes pieds. Ici, c’est tout mou. Il enfonça son pied dans la glaise brune, son visage déformé par le dégoût. Orshin, donc ? Ton clan est de passage dans le désert ?

Ses sourcils maintenant haussés bien haut dans le visage, le plus pâle laissa un long silence couler entre eux alors que divers sons inconnus harmonisaient une musique de fond. Bon, c’était bien fait pour lui, mais il ne s’était pas du tout attendu à ce genre de réaction… C’était mieux qu’un coup de poing sur la tête, n’est-ce pas? Valait mieux voir le bon côté des choses. Il essuya du revers de sa manche la chose gluante sur son habit, puis continua de suivre Iqbal qui s’était légèrement enfoncé dans la cour sans attendre sa réponse.

Oui, nous s-sommes de p-passage. Nous nous promenons p-partout sur... Sur les t-terres de Myt’ra, mais c’est la p-première fois que je v-viens en Kharaal Gazar. C’est, hum… B-bien. Il y a d’intéressantes c-créatures.

Il n’allait quand même pas se mettre à parler architecture avec le nomade des sables, non? L’homme des déserts lui avait auparavant fait comprendre que sa présence ne dérangerait pas, mais ce fait seul n’allait pas suffire pour les faire devenir meilleurs amis du monde. Ils allaient faire ce qu’ils avaient à faire, partir, puis ne plus jamais se revoir. Ce fut pour cela qu’il ne rajouta rien de plus, regardant les alentours d’un air peu intéressé jusqu’à ce qu’il intercepte le mouvement de main de son nouveau compagnon. Pivotant vers la direction montrée, il eut la surprise d’apercevoir un Alkach enfermé dans une écurie. Comment ne l’avait-il pas remarqué antérieurement? Enfin quelque chose qui allait le sortir de ses pensées peu enivrantes !

Il s’approcha à l’aide de quelques pas joyeux, sortant son cahier qui reposait sagement dans un coin de son sac. Ces créatures n’étaient pas du tout dangereuses, surtout en vue du caractère avec lequel s’approchait Adaryon; en effet, les quadrupèdes sentaient les émotions et l’humeur des nouveaux venus avec une facilité surprenante. Il avait découvert ce fait dans le désert lorsqu’il était tombé sur u groupe sauvage et que son excitation, bien trop grande, s’était propagée dans leur rang à la vitesse d’un griffon en chaleur… Maintenant bien plus certain de ce qu’il faisait, il se rapprocha avec douceur et posa sa main sur le visage de la créature. Celle-ci répondit avec une légère poussée amicale contre sa paume, dévoilant sur le visage du nacré un sourire pétillant. Ce qu’elle était belle, qu’Orshin en soit béni! Se mettant à parler tout bas à la créature, il sortit son crayon avec enthousiasme et s’attela à dessiner la longue queue qui lui servait de sonar.

 Bonjour ? Eho ? Le garçon tourna sa tête vers son compagnon, qu’il avait brièvement oublié. Nous sommes là pour le contrat. Vous savez… oui… votre anneau ? 

Le blanc poussa un petit gémissement, posant son front contre sa paume dans un mouvement désappointé. Ah, crotte de Yamaany, bien sûr qu’il n’aurait pas le temps pour ça! Si même son Gharyn l’arrêtait tout le temps parce qu’il griffonnait des informations à longueur de journée, il n’imaginait pas la tête qu’il allait tirer s’il apprenait ses actions du moment. Poussant donc un bref grognement, il posa son front contre celui de l’animal dans un au revoir respectueux, puis rangea ses objets. Ses pas le ramenèrent bien vite au côté de l’homme qui, un air gêné sur le visage, attendait devant la portière dans une posture incertaine. Que faisait-il? Peu incommodé par les formules de politesse, Adaryon cogna deux ou trois coups rapides sur le vieux bois.

Leur m-maison est g-géante. S’ils sont dans une p-pièce... Pièce éloignée, je ne suis p-pas certain qu’ils p-puissent t’entendre… Expliqua-t-il en haussant brièvement les épaules. Il profita de cette proximité pour lui jeter un coup d’œil curieux, se rendant compte qu’il ne l’avait pas trop observé auparavant.

Ils ne se ressemblaient pas du tout, à vrai dire. Lui avait la peau nacrée des neiges de Khurmag, peau parsemée de taches de rousseur effacées et éparses, puis un visage extrêmement androgyne qui ne comptait pas un angle hardi. Son compagnon, lui, se dotait de l’épiderme des gens du désert, peau sombre et tannée par le soleil, plus une mâchoire carrée et deux sourcils froncés qui lui donnaient un air réfléchi. Si les deux avaient la même forme de corps fin, il savait qu’Iqbal l’aurait probablement battu dans un combat face à face, sa musculature étant beaucoup plus développée que lui. Le nomade était taillé pour l’agilité, pas pour le combat… Bref, c’était un duo qui était plutôt original, surtout rassemblé ici devant une vieille maison proche d’un marais étrange. Bizarre, non?

Ça ne ré.. Répond pas, finit par lâcher le garçon d’un ton légèrement lassé. Tu p-penses qu’ils s-sont chez eux?

Contenu sponsorisé
Croque-(vieille)madame Empty
Croque-(vieille)madame Empty

Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
 Sujets similaires
-
» [Contrat] Croque-(vieille)madame - ☼