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 Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyMar 18 Aoû - 21:43
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0
Kushi ouvrit un œil, pour le refermer aussitôt en gémissant. Un bras amorphe se leva en tremblotant et vint couvrir ses yeux agressés par les rayons du soleil. Par tous les mille chevaux du clan ! Des petits garnements se seraient-ils amusés à découper une fenêtre dans sa yourte ? Une telle luminosité de bon matin sonnait comme les tours d’un renard ! Mais alors qu’il se retournait dans son lit pour avachir sa tête dans les coussins, le plancher craqua sous le poids du lit. Un plancher. Pas un son qu’on attendrait dans une yourte plantée en pleine terre et dont le sol était recouvert de riches tapis décoratifs. Et il y avait l’odeur de poussière, bien différente de celle de l’herbe fraîche mêlée aux fragrances du cheval.

Le nomade soupira alors que les souvenirs s’amoncelaient dans son esprit. Dyen, encore. Il ne comptait plus le nombre de jours qu’il avait passé dans la Cité des Dragonniers depuis la nouvelle saison sèche. Dans un grognement, Kushi se redressa pour s’étirer, analysant dans le processus son environnement. Une petite mise au point de sa situation ne serait pas du luxe. La fatigue l’avait assommé la vieille.

Il se trouvait dans une petite chambre simple, impersonnelle même. A peine son arc et son cimeterre accolés au mur et ses vêtements pliés en vrac sur la chaise du bureau ; il semblait avoir essayé de les ranger proprement, en vain dans sa hâte de rejoindre les couvertures. Un autre soupir lui échappa. Pas de selles en bois poli par des mains expérimentées. Pas de tapis aux chevaux galopant avec les aigles. Pas de rideaux ondoyant sous la légère brise de l’aube, laissant entrapercevoir dans leurs voltes ses innombrables étoffes. Rien de tout cela. Juste le bois et de la ferraille. Sa yourte lui manquait atrocement avec ses vives couleurs qui ramenaient le sourire sur les visages les plus sombres.

« Kwiiiii-iiik. » Kushi tourna la tête à l’appel et un mince sourire ourla ses lèvres. Sarangerel l’attendait sagement sur son perchoir. Mais maintenant qu’elle le savait éveillé, la harpie féroce commençait à s’agiter malgré le cache sur sa tête. « J’arrive, ma belle. Je sais que tu aimes être enfermée autant que moi, et ce pauvre Batbayar. » Il n’appréciait guère forcer son amie à résider sous un toit, et sans possibilité d’aller et venir à sa guise, mais la prudence l’y avait forcé ; le ciel de Dyen appartenait aux dragons, les oiseaux, même les rapaces, étaient de potentielles proies pour ces grands seigneurs. Quant à son étalon, il avait dû user de l’ensemble de son arsenal de cajoleries pour le convaincre de rentrer dans le box qu’il avait loué et il avait piaffé tout son saoul de ce que Kushi traduisait par des jurons équins. Les oreilles pressées contre son encolure et le roulement des yeux qu’il lui avait redressé s’étaient passés de commentaire.

Un petit rire secoua le Virevenlte alors qu’il s’habillait avec vivacité, tout engourdissement du sommeil ayant quitté ses membres. Il avait été obligé de résider à Dyen pour se rendre au marché dès l’aube et ne comptait pas laisser la paresse lui voler le contentement d’avoir enduré une nuit de sédentarité pour arriver à ses fins. Une fois vêtu, le Negiin se dirigea vers les fenêtres dont il avait oublié de fermer les volets et les ouvrit en grand pour inspirer l’air frais du petit matin… et l’odeur des chevaux qui s’élevait des écuries qui jouxtaient le bâtiment ; il n’avait pas choisi cette chambre au hasard. « Mais quand même, je me demande comment les habitants de cette ville ont pu choisir d’abandonner le nomadisme pour une telle vie. » murmura-t-il en levant la tête vers la statue immense d’Asmigal qui surplombait la ville basse. Ses rêveries furent brusquement interrompues par un nouveau cri de son aigle qui s’impatientait. « Kwiiiiiiiiikkk !! » Un rire secoua le nomade qui sautilla vers l’oiseau pour lui ôter son capuchon. « Et voilà ! Allons récupérer nos commandes, mon amie. » lui dit-il en présentant son dos sur lequel elle sauta aussitôt pour lui mordiller l’oreille, avide de gourmandises. « Dehors, Sarangerel, dehors ! Les boulettes de viande séchée sont dans les fontes. »

Il s’engouffra hors de la chambre telle une bourrasque de vent, surprenant une jeune fille qui venait sans doute le réveiller comme il l’avait demandé. « Ouupsi, demoiselle, je crois bien que le soleil a déjà fait son office. Merci de ta peine ! » lui lança-t-il avec un sourire et un clin d’œil, ne manquant pas de s’amuser de ses rougeurs, alors qu’il dévalait les escaliers. « Je ne manquerai pas de me souvenir de cette adresse, Maître aubergiste ! » cria-t-il en passant près du comptoir sans ralentir son pas. L’homme, habitué à le voir crécher dans son auberge lors de ses séjours à Dyen, ne sembla même pas surpris de sa fougue. « Bon vent, maître Virevenlte. Qu’Asmigal vous soit propice. » « Et qu’il vous amène des clients aux bourses garnies ! » rétorqua le Negiin de sa voix claire, bondissant déjà vers les écuries.

Batbayar l’entendit arriver avant même qu’il ne s’approche de son box. L’étalon se mit à hennir à tout rompre, réveillant sans doute tout le voisinage à des mètres à la ronde, l’antérieur frappant la porte alors que sa queue giflait l’air et les murs. « Je suis là, mon vieux, je suis là. » s’amusa Kushi en ouvrant la porte. Son petit cheval pommelé sortit en trombe du box pour bondir tel un cabri, cabrant et ruant pour se dégourdir les jambes. Il caracola ensuite dans la petite cour, faisant le fier devant les autres chevaux, en bon étalon reproducteur qu’il était. Ricanant, Kushi le laissa à ses affaires pour rentrer dans la sellerie récupérer ses affaires. Les gâteries distribuées, qui une pomme, qui ses boulettes de viande, il put harnacher son cheval et prendre le chemin du marché principal de la ville basse en sifflotant un air de chez lui, le poids lourd et familier de Sarangerel sur les épaules, les muscles chauds et réconfortants de Batbayar roulant sous lui.

L'affaire qui le menait à Dyen avait rendu sa route solitaire mais plus pour très longtemps. L'Alliance du Nislegiin ne manquerait pas de lui envoyer d'autres représentants pour l'accompagner dans son exploration vers le Zochlom... rien que pour éviter que les Chevauche-le-Vent ne prennent l'ascendant sur le futur Comptoir de la Mer et les territoires adjacents. Comme si son clan avait de telles velléités ; Kushi roula des yeux à cette idée, tiraillé entre l'agacement et l'amusement devant ces chamailleries qui divisaient les membres de l'Assemblée.

Ils avaient quand même réussi à se mettre d'accord sur l'envoi un groupe d'exploration vers le Zochlom avant l'ouverture des Grandes Chasses. Kushi s'en trouvait soulagé. La culpabilité lui aurait broyé les boyaux s'il avait dû quitter son clan juste avant cette période si importante. Mais, si tôt avant la saison des pluies, il faisait confiance au vieux Chingis pour établir des plans de chasse sans lui pour y mettre son grain de sel ; il avait l'expérience de ses vieilles années dans l'affaire.

A vrai dire, il ne pouvait guère se voiler la face : il avait fui, en partie. Toutes ces responsabilités lui pesaient bien trop sur le dos, même s'il était habitué à porter le poids de Sarangerel, et sa vieille douleur au sujet de la mort de Tömör. Même après avoir obtenu justice, et apaisé cette rancoeur qui empoisonnait son âme, la douleur de la perte restait ; il doutait de réussir un jour à combler ce vide que Tömör avait laissé dans son coeur. Vivre avec, oui. Il avait dû apprendre. Mais prendre sa place comme nouveau chef des Chevauche-le-Vent le terrifiait toujours. Oui, il devait se l'avouer pour mieux avancer : même si son clan lui manquait déjà, il était heureux de s'envoler vers la liberté d'une exploration. Le Virevenlte n'appréciait que peu les chaînes de l'autorité.

Le marché fut bientôt en vue et il ralentit le trot agité de Batbayar tandis que la rue s'encombrait de monde. Il devait d'abord trouver le revendeur d'objets daënars qui lui devait une longue-vue puis aller vérifier l'état du chariot qui l'intéressait et qui avait nécessité de petites réparations. Enfin, deux chevaux lourds l'attendaient à la foire aux bestiaux. Il réfléchissait déjà aux noms qu'il allait donner à ces puissantes créatures au poil noir luisant et aux balzanes leur remontant les jambes comme d'immenses chaussettes. Batbayar allait sembler bien petit devant ces deux mastodontes ! Le Negiin rit en coin en imaginant par avance la jalousie féroce de son ami et son petit manège pour établir que c'était lui, et non eux, le dominant.

Mais avant de s'occuper de ces tâches qui allaient sans doute accaparer toute la matinée, Kushi se pencha sur sa selle pour attraper un fruit de la jungle dont la rougeur le faisait saliver depuis son perchoir. Sans doute une cargaison fraîche du Comptoir de la Baie ! Une telle fraîcheur ne pourrait s'expliquer autrement. « Je vais vous en prendre une dizaine, mon brave ! » s'exclama-t-il gaiement au vendeur qui le regardait d'un mauvais oeil, craignant sans doute qu'il ne se carapate à cheval. Mais il s'adoucit en le voyant sortir sa bourse. Kushi se figea de son côté en fixant la poche de cuir avec une moue : il avait encore du mal à comprendre ce système de monnaie. Pourquoi Dyen ne pouvait-elle pas accepter les échanges en nature en dehors du Grand Troc ? Le nomade se gratta la joue, pensif.

Combien faisaient ces pièces, déjà ?


Dernière édition par Kushi Virevenlte le Mer 10 Mar - 13:24, édité 1 fois

Phileas Graf
Phileas Graf
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyJeu 5 Nov - 21:33
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Phileas avait un problème. Enfin, il en avait plus qu’un seul, mais ces derniers temps, il avait décidé de ne se préoccuper que d’un à la fois, sinon il ne s’en sortirait pas. Le problème qui le préoccupait actuellement, donc, était qu’il était loin de chez loin. À l’autre bout du monde, pour être précis. Et, pour ne rien arranger, un bout du monde où ses origines étaient extrêmement mal vues en ce moment, pas forcément à tort. Autant de raisons pour rentrer chez lui au plus vite… mais encore fallait-il qu’il trouve un moyen de le faire.

Il savait que cette guerre puait. Il le savait depuis qu’il avait entendu des rumeurs de conscriptions, et avait eu la confirmation de ses craintes en voyant un courrier au sceau officiel arriver dans sa boîte aux lettres. Il n’avait vraiment pas besoin de voir les preuves accablantes du bien-fondé de ses soupçons au cours d’un entrainement trop court et d’années de campagne trop longues, dans un conflit dont le but véritable lui échappait. Mais, comme c’était souvent le cas, personne ne lui avait demandé son avis, et il s’était retrouvé entrainé dedans quand même. Pour un peu, il regretterait presque le notaire acariâtre qui l’avait employé avant cette guerre. Presque.

Mais ressasser la spirale infernale qui l’avait envoyé sur des côtes étrangères puis séparé de son bataillon ne l’avançait absolument pas. Il devait aller de l’avant plutôt que de ruminer le passé, et il comptait bien le faire. À force de troc et de prix qu’il soupçonnait ridiculement élevés, il avait réussi à remplacer son uniforme bien trop voyant par des vêtements pas franchement neufs, mais résistants et plus passepartout. Il gardait par contre ses lunettes de lecture, sans lesquelles il serait franchement démuni, et sa montre à gousset, même si celle-ci permettait à de nombreux mages de l’identifier avant même qu’il n’ouvre la bouche. Au moins ceux-ci étaient moins nombreux sur ce continent où il était parvenu par un concours de circonstances dont il n’avait pas encore déterminé s’il était heureux ou malheureux. Jadis ces contrées plutôt neutres avaient connu un trafic non négligeable avec Daënastre, mais il semblait jusqu’ici que la guerre ait considérablement refroidi ces relations. Enfin, peut-être que la chance lui sourirait enfin. Le marché principal d'une des villes les plus importantes de la région était en tout cas un bon endroit pour commencer ses recherches.

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyVen 6 Nov - 14:21
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0
Le regard méfiant était revenu sur le visage du vendeur qui observait le nomade perdu avec suspicion. Kushi se gratta l’arrière du crâne avec un petit sourire gêné : cela n’arrivait pas souvent au Virevenlte de se retrouver immobilisé dans ses voltes. Si la création de l’Alliance du Nislegiin lui avait donné une excuse pour améliorer ses compétences de lecture, d’écriture et de calculs, son esprit agité peinait encore à se poser sur des souvenirs précis de ces leçons. Après tout, il était un cavalier nomade qui trouvait sa subsistance dans la chasse, l’élevage des chevaux et le troc. A quoi lui servirait de la monnaie ?

A acheter des fruits savoureux, semblerait-il. Et il voulait vraiment croquer dans la chair délicieusement juteuse de ces fruits. Dans un effort de concentration, Kushi se rappela que la Dame-Ourse, à qui il devait ses compétences, lui avait indiqué de commencer les négociations par demander le prix. Ce n’était pas quelque chose à laquelle il était étranger. Même pour troquer, on commençait par demander ce qu’on proposait d’échanger à la place de l’objet désiré. « Mon bon marchand, combien me coûteront dix de ces fruits ? » demanda donc Kushi avec un large sourire qui – miracle ! – réussit à tirer l’air renfrogné du visage de l’homme. Ses yeux oscillaient entre l’immobilité agitée de Batbayar, qui était incapable d’arrêter de piaffer alors qu’il y avait tant de mouvements et d’odeurs inconnus, et la bourse bien garnie du cavalier qui ne semblait pas vouloir se carapater avec ses marchandises. « 3 pièces chacune. »

Le sourire de Kushi tomba une demi-seconde mais il revint rapidement, car il n’allait pas désespérer pour si peu. « 2.5 chacune. » dit-il pour gagner du temps. « Parce que vous en prenez dix... » admit le marchand. Négocier un échange, il savait le faire. Comprendre quelle pièce voulait le marchand, c’était une autre histoire. Il en avait des dorées, des argentées et des cuivrées. Et il fallait aussi calculer. Alors 2.5 pièces pour chacune, donc dix fois ce montant… donc 25 pièces. La partie facile étant terminée, il lui restait toujours à deviner quelle couleur le marchand attendait. Surtout qu’il se souvenait que Svenya lui avait indiqué qu’il y avait une échelle de valeur dans ces couleurs – il ne s’en souvenait pas – et qu’arrivé un certain chiffre, on passait d’une couleur à une autre.

Que c’était compliqué… Cela n’aurait-il pas été plus simple d’en rester à un étalon reproducteur vaut deux juments laitières ou trois hongres ? Ces sédentaires avaient vraiment des modes de vie compliqués et étranges… Kushi soupira pour la énième fois et décala son poids pour compter ses pièces avec un meilleur équilibre. Suivant son mouvement, Batbayar se décala en plein milieu de la route, percutant un pauvre passant qui lui fit tirer les oreilles le long de son cou, les naseaux palpitants de menace. Sarangerel trilla sur son épaule en agitant les ailes vers le pauvre homme et Kushi descendit sur lui un regard interloqué. Il ne payait pas de mine, habillé en ces loques noires et déprimantes, et avec des yeux cachés derrière des lunettes…

Des lunettes, hein ? Kushi plissa des yeux. Mais dans le Nislegiin, posséder un objet daënar n’indiquait pas forcément en être un. Lui-même n’allait-il pas récupérer une longue-vue dès qu’il aurait acheté ses fruits ? Ah ! Ses fruits ! Habilement, le nomade se glissa à moitié de selle pour remettre l’homme sur ses pieds et lui fourra sa bourse dans les mains. « Mon brave, j’ai besoin d’aide. » dit-il en souriant, l’œil aussi vif et aiguisé que le regard de son aigle. « J’ai oublié à quoi corresponde ces couleurs et j’ai besoin de payer ce bon vieux marchand pour dix de ses fruits. A 2.5 pièces l’unité. Vous en aurez un pour la peine. » Tout en parlant, le nomade décala subtilement son pied vers l’arrière du flanc de son cheval. Si l’homme avait la bonne idée de s’enfuir avec sa bourse, il suffirait d’une petite pression pour que Batbayar bondisse au galop derrière lui.

Phileas Graf
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyMer 2 Déc - 21:35
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Pour le moment, Phileas avait malheureusement fait chou blanc. À la moindre mention de son continent natal, il se heurtait à une hostilité sans concession et la conversation s’arrêtait abruptement. Il avait donc renoncé à une approche directe, pour à la place tenter de laisser trainer ses oreilles pour glaner des bribes de conversation utiles. Pour le moment, rien d’intéressant, malheureusement.

Il avait finit par sortir ses lunettes pour prétendre s’intéresser de plus près à une étoffe qu’il ne comptait de toute façon pas acheter, puisqu’elle était très certainement hors de ses maigres moyens. Mais cela lui donnait l’occasion de s’arrêter et d’écouter tranquillement le brouhaha autour de lui.

Ah, il avait parlé trop vite. Quelque chose le percuta et l’envoya s’étaler tête la première sur l’étoffe qu’il était en train d’observer. Heureusement, ses lunettes résistèrent à l’impact. Il se retourna vivement vers l’auteur de cette agression… et se retrouva nez à nez avec deux animaux tous sauf contents. Pas le temps d’évaluer la situation, voilà que le maître de ses animaux venait de l’apostropher comme si de rien n’était et comme si son cheval ne venait pas de lui rentrer dedans. Enfin, pour une fois qu’on l’abordait spontanément sans agressivité, il pouvait difficilement se plaindre. Il rangea donc ses lunettes dans sa poche et se pencha sur la bourse qu’il venait de se faire remettre, bien plus replète que la sienne.

« Eh bien les pièces de cuivre sont celles qui valent le moins et je suppose que c'est celles-ci que vous devrez utiliser pour acheter vos fruits, à moins qu’il s’agisse d’une espèce particulièrement rare. Les pièces d’argent valent chacune dix pièces de cuivre, donc si vous voulez payer avec le moins de pièces possibles, vous pouvez choisir de débourser deux pièces d’argent et cinq de cuivre. Enfin, les pièces d’or valent chacune dix pièces d’argent et représentent une somme considérable, plus appropriée pour l’achat d’un cheval ou d’un bijou précieux que pour un simple ravitaillement. »

Il illustra chaque partie de ses explications en tirant de la bourse un exemplaire de la pièce correspondante. Ce continent avait beau lui être entièrement étranger, certains concepts restaient familiers… et apparemment il n’était pas le seul à avoir besoin d’explications sur certains points.

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyJeu 25 Fév - 21:18
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Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0

A mesure que l’homme égrenait ses explications, Kushi clignait de plus en plus des yeux comme un jeune hibou de la jungle. Le nomade était capable de retenir de mémoire l’ensemble des traditions orales de son clan et le nom de ses trois-cents membres et de tous leurs ascendants sur trois générations… mais il se retrouvait perdu dès qu’on enchaînait plusieurs phrases à la suite sur des questions monétaires. Il n’avait pas le temps de traiter la première phrase que deux autres avaient suivies !

Le nomade resta donc un long moment silencieux en fixant sa bourse d’un air interdit. La monnaie des sédentaires avait réussi là où les épreuves de la jungle n’en avait même pas effleuré la victoire : faire cesser de bouger le Virevenlte. Et il n’aimait pas cette sensation ! Kushi claqua de la langue, agacé. La ville n’était vraiment pas faite pour lui. Cet espace fermé, défini, cloîtré, le rendait malade. Il lui manquait les grands espaces où le vent d’Asmigal circulait librement et voletait entre les crins des chevaux et les plumes des aigles.

Il décala son poids sur sa jambe droite, faisant changer Batbayar de pied, et fourra sa bourse entre les mains du marchand. « Prenez ce qu’il faut. » L’homme ouvrit de grands yeux étonnés devant tant de naïveté – Kushi lisait son jugement dans ses yeux – mais le nomade se désintéressa de lui pour se retourner vers l’autre homme en souriant ; le Virevenlte ne restait jamais longtemps fâché pour de telles broutilles. Il avait assez à porter avec le fantôme de Tömör qui hantait son cœur vidé de cet amour. « Enchanté ! Je suis Kushi Virevenlte fils de Ganbataar des Chevauche-le-Vent. » Comme attendu, il entendit un hoquet dans son dos et le son de mouvements paniqués pour remettre des pièces dans sa bourse ; son nom était connu comme membre important de l’Alliance du Nislegiin.

Le nomade fit un clin d’œil amusé à l’autre homme et reprit sans sembler se rendre compte de la trahison avortée qui se tramait dans son dos. « Merci pour l’aide mais, franchement, ce système monétaire est vraiment trop compliqué. Comme ces villes, ces maisons, ces murs… » Il laissa traîner son regard perdu sur les alentours. Sa fougue naturelle revint bientôt danser dans son corps et il se baissa pour attraper le bras de l’homme. « Allez ! Je vais t’offrir un verre, il me reste un fond de koumis. Ce sera pour m’avoir aidé. » Et alors qu’il se penchait vers l’arrière, Batbayar joignit sa force à sa traction et il tira de moitié l’homme sur la croupe de son cheval, les yeux brillants d’espièglerie, et d’un fond de danger. « Et je pourrais peut-être apaiser ma curiosité quant à la présence d’un daënar au Nislegiin si tôt après la guerre… » murmura-t-il en plissant les yeux.

Phileas Graf
Phileas Graf
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyMar 9 Mar - 20:04
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Phileas avait beau croire ses explications parfaitement claires (ou du moins aussi claires qu’elles pouvaient l’être), ce n’était apparemment pas l’impression de l’inconnu. D’où pouvait-il bien venir pour que l’argent lui soit ainsi inconnu ? Y avait-il réellement des parties du monde où il n’avait pas cours. Apparemment oui.

L’ancien soldat (et ancien clerc, et ancien trappeur, et actuel vagabond en quête d’un moyen de rentrer chez lui) observa avec intérêt la suite des événements, du moins jusqu’à ce que le cavalier se tourne une nouvelle fois vers lui. Il était sur le point de se présenter en retour, quand il remarqua l’effet du nom de l’inconnu sur le marchand. S’agissait-il d’un notable de la région ? Y avait-il certaines coutumes à respecter ? Le Daënar n’en savait fichtre rien, tout comme le nom de Kushi Virevenlte ne lui disait absolument rien.

Quoi qu’il en soit, l’opportunité de se présenter s’était évanouie, et l’autre avait poursuivi sur sa lancée, avec toujours autant d’énergie. Phileas en était encore à se demander qui diable cet homme pouvait être quand il se fit plus ou moins tirer en croupe par l’étranger (enfin, c’était plutôt lui-même l’étranger dans ces contrées, mais passons). Sa surprise se mua vite en inquiétude en entendant que ses origines d’outre-mer n’avaient pas échappé à l’autre homme. Dans quel pétrin allait-il encore se retrouver ? Enfin, à moins de faire un esclandre (ce qui était peu recommandé en terrain a priori hostile), il pouvait difficilement lui fausser compagnie. Il décida donc d’ignorer pour le moment le dernier commentaire, et d’enfin prendre le temps de se présenter.

« Phileas Graf, enchanté. »

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Quelques emplettes... et de nouvelles rencontres ?  EmptyDim 14 Mar - 13:55
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
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L’homme se laissait tirer sur la croupe de Batbayar sans rechigner. Il semblait plus enclin à la réflexion qu’à l’action, ce qui n’étonnait pas le nomade outre mesure, compte tenu des vêtements qu'il portait ; plus la peau d’un érudit qu’un soldat. Même s’il ne concevait pas d’autres explications à sa présence à Dyen. Peut-être un marchand ? Mais aussi tôt après la cessation des hostilités, alors que la colère contre Daënastre couvait encore dans de nombreux cœurs ? Cela serait étonnant. Courageux, par ailleurs, et témoignant d’un sens des affaires, ou d’une folie de la richesse. De grandes opportunités s’ouvriraient certainement à un marchand daënar, s’il survivait à l’hostilité des dragonniers.

Mais Kushi Virevenlte souhaitait d’abord entendre la version de l’homme, ce Phileas Graf, qui lui semblait plus perdu qu’autre chose, avant de trancher sur son ressenti. Il était de bonne humeur de toute façon, une brise de printemps sous un doux soleil chaleureux, porteuse des hennissements insouciants des poulains joueurs. Son visage s’illumina donc d’un large sourire qui fit scintiller ses yeux alors que le soleil faisait flamboyer les flammes de ses cheveux. Il croqua dans son fruit en serrant des talons et Batbayar s’ébranla d’un pas rapide et piaffant.

Sur ses épaules, Sarangerel se décala de façon à pouvoir observer l’intrus qui « chevauchait » - se faisait trimballer – dans le dos de son maître. L’aigle haussa sa huppe en tournant la tête de droite à gauche, émettant de petits roucoulements curieux, puisse gonfla subitement en crissant, les ailes claquant dans un mouvement intimidant. En réponse à sa soudaine agitation, Batbayar tourna la tête vers eux, les oreilles couchées le long de son encolure, et sa queue vint fouetter l’indésirable alors qu’il piaffait d’un air mauvais. Kushi, qui avait observé la scène du coin de l’œil, la main, négligemment posée sur son cimeterre, fut soudainement secoué d’un rire tonitruant.

« Pardonne mes amis pour leur méfiance. Nous avons eu des années difficiles. » Leur insouciance était en partie morte avec Tömör. Celle que le nomade affichait encore bien souvent était une façade, ou un artifice créé par l’alcool, ou une ivresse plus joyeuse ; il devait en remercier la force de ses émotions qui balayaient tout dans une puissante bourrasque. « Paix, Sarangerel, Batbayar. C’est un invité à ma table. Soyons hospitaliers. » dit-il en tapotant d’une main les plumes de l’aigle et de l’autre l’encolure de son étalon. Batbayar continuait pourtant son pas rapide vers la destination prévue par son cavalier qui avait lâché les rênes et restait pourtant maître de leur trajectoire.

Ils n’étaient qu’un : homme, cheval et aigle. La véritable force des Chevauche-le-Vent. Kushi se demandait parfois ce que leur harmonie donnerait avec la magie d’Orshin dans le lot… comme autrefois, du temps de leurs fondateurs. Une pensée dérisoire qui s’envola dans un coup de vent. « Je connais une bonne auberge : Le Repos du Cheval. Le gérant a l’habitude de recevoir mon peuple depuis des années. Il ne sourcille même plus devant nos rituels. » Mais il devait d’abord accomplir ses tâches.

Sa jambe se décala et Batbayar fit une volte serrée, agile comme un cabri sur ses jambes puissantes, pour s’engouffrer dans une ruelle. « Mais le soleil est encore bas. Profitons-en pour terminer mes emplettes… » Ses yeux amusés se posèrent sur Phileas. Il ressemblait soudainement à un aigle qui avait repéré une souris. « Je ne sais pas encore si tu mérites le koumis de l’hospitalité, Phileas Graf. »

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