Préparation à la survie en milieu hostile

Cerka, janvier 935 :

Affairée dans le complexe hospitalier de Cerka, la jeune femme passa en revue les derniers évènements concernant les mesures prises vis-à-vis des my’trans. Hébergeant toujours la petite Ruby, le renforcement des mesures faisaient naitre en elle une certaine peur de voir un jour débarquer les autorités daenares chez elle pour la lui enlever. De plus, les relations diplomatiques entre Daënastre et Mytra, si tant est qu’elles aient existé un jour, se détérioraient de jour en jour, rendant l’éventualité d’une guerre inévitable. Bien qu’elle venait tout juste de retrouver une vie paisible au sein de sa ville natale et que ses jours étaient comblés de bonheur en compagnie de la petite mytrane, Gwendoleen savait qu’elle ne pourrait laisser les siens s’investir dans une guerre sur le continent ouest tandis qu’elle resterait ici en simple observatrice.

Certes, Gwendoleen, ne pouvait se résoudre à tuer à nouveau mais son passé de soldat accompli l’empêchait de fuir le combat, bien consciente qu’elle sauverait probablement plus de gens là-bas plutôt que d’attendre un rapatriement dont la plupart n’en survivraient pas de toute manière. Les jours suivants, la jeune femme réfléchissait à un moyen efficace de soigner ses camarades sur le champ de bataille. En territoire ennemi, il n’y aurait pas d’hôpitaux, ce qui signifiait qu’il lui fallait quelque chose dont elle pouvait disposer rapidement pour administrer des soins d’urgence. L’idée la plus simple qui lui venait à l’esprit était de disposer d’une malette dans laquelle était rangée les produits essentiels en tenant compte que cette dernière soit suffisamment grande pour accueillir tout ce dont elle avait besoin mais suffisamment petite pour ne pas gêner ses mouvements. Il fallait donc commencer par établir la liste de ces fameux produits essentiels et d’en raccourcir la liste jusqu’à trouver un bon compromis entre sa mobilité sur le terrain et son désir de disposer des objets en question.

Sa réflexion se dirigea tout naturellement dans la préparation de sérum physiologique nécessaire aux différentes perfusions. Après plusieurs essais sur la quantité à transporter, Gwendoleen arriva à la conclusion qu’une réserve de 5x1L serait probablement plus qu’assez en raison de la taille peu commode des contenants mais surtout de leur poids. Le verre des flacons étant relativement fragile, la jeune femme eut la bonne idée d’entourer ceux-ci d’une gaine en laine qui minimiserait les impacts et ainsi les chances qu’un de ces flacons ne se brise. A cela, elle ajouta plusieurs flacons de poudres dont les fonctions étaient aussi diverses que variées : antidouleur, antipyrrétiques, antinauséeux, anti-inflammatoires, antiémétiques, vasoconstricteurs, vasodilatateurs, antiarythmiques, etc. Bref, tout ce qui pouvait passer par la tête de la doctoresse et qui lui paraissait important.

Durant sa recherche d’optimisation, Gwendoleen passa plusieurs jours à tester les différents dosages dans différents solutés afin de mesurer la solubilisation de ces différentes poudres et dressa un tableau des différents solvants et additifs utilisés. Elle compara ses recherches aux perfusions utilisées en milieu hospitalier puis étiquetta ses fioles en précisant le dosage de chacune des poudres afin d’éviter les surdosages ou les sous-dosages comme ce fut le cas lorsqu’elle avait du répandre le gaz soporifique à travers l’aile B du complexe hospitalier alors envahi par des mercenaires Zochs.

Satisfaite de ses dosages, Gwendoleen compléta sa mallette en ajoutant divers accessoires que l’on retrouverait dans une trousse de soin classique. A cela, elle y incorpora encore quelques médicaments génériques sous forme de gélules qui ne serviraient pas nécessairement dans une urgence mais serviraient plutôt à lutter contre des maladies communes. En effet, la guerre n’empêchait pas de tomber malade pour autant et Gwendoleen trouvait cela essentiel de vite remettre un soldat sur pied en l’aidant à accélérer sa guérison afin qu’il puisse se remobiliser rapidement au combat.

Enfin, la jeune femme recouvrit tous ces produits d’un coussin hémostatique ainsi que d’une solution coagulante applicable sur ce dernier afin de stopper une hémorragie rapidement. La jeune femme conclut son inventaire en y ajoutant une couverture en laine empaquetée. Elle n’était pas sûre de ce dernier ajout mais Gwendoleen l’utiliserait à défaut pour se couvrir pendant l’hiver au besoin. Testant la solidité de la malette, elle referma cette dernière puis la secoua pour vérifier que tout tenait en place à l’intérieur. Elle était certainement loin des conditions de combat sur le champ de bataille mais pour l’instant, c’est tout ce que la jeune femme pouvait faire et elle espérait que sa petite pharmacie portative l’aiderait au moyen à sauver quelques vies dans un conflit qui ne pouvait plus être évité…

HRP :