Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
Page 1 sur 1


 Les opposés s'attirent

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 14 Mar - 14:43
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
13 Mars 939


Les opposés s'attirent Entete

Cerka.

Qu’il était étrange d’y remettre un pied après toutes ces années et surtout en raison de tout ce qu’elle avait traversé sur ce continent. Ruby sentait monter en elle un mal-être persistant… Comme une envie de s’évanouir ou de… Non. Ca lui tordait les boyaux comme si une main géante tentait de  refermer sa paume sur son être entier. La mage émit un juron lorsqu’elle comprit ce qu’il allait lui arriver l’instant d’après : Le visage palissant elle plia en deux, rendant son repas à la mer.


« Ca promet... » Marmonna-t-elle un fois remise.

Titubant sur les quais, la jeune femme mit quelques minutes à se remettre d’aplomb. La technologie. Evidement que c’était ça. Depuis le temps qu’elle n’y avait pas été confrontée il fallait bien que son corps lui hurle que sa place n’était pas ici, entourée de ce poison. Ruby le savait bien mais il fallait qu’elle voit de ses propres yeux les conséquences de cette guerre stupide, qu’elle s’assure que ses proches soient en vie… Ou qu’elle en fasse son deuil. Après ça, elle repartirait. Elle reprendrait sa vie en main l’esprit apaisé.


« Tout va bien mademoiselle ? »

La jeune femme releva le visage vers l’inconnu venu l’accoster. Son instinct la poussait à se méfier, de se préparer à l’affrontement, signe que si son esprit restait rationnel son corps avait une mémoire tenace. Mais les choses étaient différentes. Aujourd’hui Ruby était habillée en parfaite daënare et dissimulée derrière une illusion. Voix chantante, tignasse blonde et visage enjôleur. Cet homme ne lui ferait rien.

« Oui, ne vous en faites pas. Le mal de mer. Ca m’a poursuivit tout le trajet. » Elle se mit à glousser, faisant tressauter sa longue tresse. « Pourriez-vous m’indiquer le chemin de l’auberge la plus proche ? Je suis exténuée et mes bagages sont lourds. »

Se parant d’un sourire charmant, Ruby écouta les indication de l’inconnu. Elle le remercia vivement puis se saisit de sa valise, entamant la marche vers le lieu de repos. Sur le chemin, elle ne put que déplorer l’état de cette ville autrefois moins austère. Après il avait été la cible première des My’trän lors de leur débarquement en force… Cela se voyait, cela avait laissé des séquelles aux habitants autant qu’à l’architecture. De cette cité à moitié en ruines Ruby peinait à se rappeler la beauté d’antan. Un nœud à l’estomac, bien plus angoissé que maladif cette fois, elle pressa le pas jusqu’à atteindre l’auberge d’où elle pénétra sans attendre afin de demander une chambre.

Une fois montée, la jeune femme y lâcha sa valise au sol puis avec délicatesse elle se défit de sa besace qu’elle déposa sur le lit. Le sac se mit à remit et un bâillement sonore s’en échappa. Quelques instants plus tard en sorti une tête ensommeillée.


« Bonjour Lamya, prête à partir à la recherche de notre ange ? » La Khulgana frétilla avant de bondir sur la mage, se glissant sous son chapeau. « On dirait bien. Alors allons-y. »


***


L’hôpital n’était pas bien difficile à trouver. Ce n’était pas celui de son souvenir mais il n’y avait pas de doutes, ce bâtiment avait été affecté pour les soins. Il y avait même une grande affluence entre les nouveaux patients et ceux qui avaient résulté de la guerre. Ruby se sentait mal à l’aise entourée de ces grands blessés, mais elle préféra occulter ce sentiment en se rendant à l’accueil.

« Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? » Questionna la réceptionniste.
« Bonjour. Excusez-moi, est-ce que Gwendoleen Langeley est ici ? »
« Mh, vous avez rendez-vous ? Sinon patientez comme les autres, on viendra vous chercher. »
« Je, euh non, je suis une amie… Est-ce qu’e... »
« Elle est occupée actuellement. Revenez plus tard. »
« Vous pourriez lui transmettre ce mot.. S’il vous plais ? »

Ruby déposa un papier sur le comptoir. Il y était inscrit à la plume l’adresse où elle logeait et était simplement signé de son prénom. Soutenant le regard de la mage, la standardiste émit un soupire las, prenant mollement le mot avant de marmonnait qu’elle allait voir ce qu’elle pouvait faire. C’était mieux que rien après tout. Ruby remercia la femme puis repartie, le cœur étreint d’un espoir naissant. Gwendoleen était ici. C’était déjà une excellente nouvelle.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 14 Mar - 16:03
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Les mois défilaient et Gwendoleen continuait ses voyages à travers le continent pour prêter main forte aux différents hôpitaux qui avaient été mobilisés après la signature du traité de paix. Le printemps approchant, la jeune doctoresse avait décidé de ralentir un peu le rythme, se rendant compte que depuis son retour de Myträ, la jeune blonde n’avait pas pris un seul jour de pause et bien que cela ne se répercutait pas sur sa propre santé, elle commençait à se sentir bien fatiguée à devoir traiter consultations et opérations avec quasi aucune interruption. Les jours se ressemblaient mais chaque patient que Gwendoleen réussissait à sauver suffisait à la renforcer dans ses convictions pacifistes et à continuer ses efforts pour œuvrer dans le bien d’autrui.

Cependant, lors d’une journée assez commune du mois de mars, une secrétaire vint lui apporter un petit bout de papier en lui expliquant brièvement qu’une personne l’avait laissée à son attention. A vrai dire, la soldate ne s’attendait pas à recevoir un mot de quiconque, le peu de proches qu’elle avait étaient restés sans nouvelles voire morts pendant les trois années de guerre entre les deux continents. Intriguée d’abord, Gwendoleen attendit que la standardiste s’en aille afin de consulter le mot en toute intimité dont le contenu paraissait bien pauvre mais ô combien rassurant.

Pendant un instant, la jeune femme eut l’impression que son cœur avait raté un battement tant la lecture du nom du signataire lui était familier. Evidemment, cela pouvait être quelqu’un d’autre mais personne n’aurait eu l’idée de lui remettre ce mot en son nom et c’est avec beaucoup d’efforts que Gwendoleen essaya de finir sa journée en contenant une joie qui n’attendait que d’être confirmée. Ce jour-là, la jeune femme décida de quitter l’hôpital plus tôt en s’assurant que rien d’urgent ne restait à faire et prétextant qu’elle avait besoin d’un peu de repos après ces deux longs mois à traiter des patients aux maux plus graves les uns que les autres.

Une fois sortie de l’hôpital, la jeune blonde se retint de courir pour arriver plus rapidement à l’auberge, manquant par deux fois de percuter les passants tellement ses pensées se bousculaient dans son esprit. Elle réserva rapidement une chambre sans tenir compte du prix avant de jeter une poignée d’irys sur le comptoir et de monter à l’étage sans perdre une seconde, le petit bout de papier fermement tenu dans sa main droite…tellement bien tenu qu’elle l’avait déjà probablement déchiré. Mais qu’importe puisque ses doutes allaient peut-être être levés, une opportunité unique d’insuffler un peu de joie dans son petit cœur meurtri par les combats sanglants.

Arrivée à la porte, la jeune femme toqua doucement à la porte. Si elle possédait encore ses bras de chair, peut-être serait-elle en train de trembler en ce moment, un sentiment qu’elle n’avait plus éprouvé depuis bien longtemps même lorsqu’elle dansait avec la mort sur le territoire My’tran. Elle s’exprima d’une voix douce mais surtout basse, supposant que la petite rousse avait peut-être pris des risques pour s’aventurer jusqu’ici.

« Ruby ? C’est moi…Gwendoleen… »

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 14 Mar - 18:06
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
L’attente était interminable.

Allongée sur le lit, le dos épousant le dur matelas, Ruby restait immobile. La mage semblait fixer un point au plafond comme si cela pouvait empêcher son esprit d’errer. C’était peine perdue, tout la ramenait à l’objet de ses tourments. Que s’était-il passé pour elle pendant la guerre ? Allait-elle bien au moins ? Est-ce qu’elle recevrait le mot et si oui aura-t-elle envie de la revoir ? Viendrait-elle ou bien laisserait-elle le passé derrière elle ? Après tout, les choses avaient évoluées depuis. Ruby avait grandit, mûrit et elle n’était plus une jeune femme, mais une femme à présent, avec suffisamment de maturité et de recul pour mesurer pleinement ses actes et les assumer. Et pourtant cela ne l’empêcher de crainte et désirer cette rencontrer.

Soudain quelques coups retentirent. La rouquine se redressa, fixant la porte un instant. Son cœur se mit à battre un peu plus fort dans sa poitrine tandis qu’elle descendit de son perchoir pour s’avancer à pas feutrés de la porte d’entrée. Elle retenait son souffle, la main tendue vers la poignée, hésitante.


« Ruby ? C’est moi…Gwendoleen… »

Cette voix. Douce et mélodieuse. Incertaine. Pas autant que les doigts crispés et tremblotants de la mage. En doutait-elle toujours ? Peut-être. Un peu. Fermant les paupières, Ruby prit une inspiration. Lorsqu’elle les rouvrit, elle s’était enveloppée de son illusion. Juste au cas où. Ce n’était pas comme si cette contrée lui avait apprit à être vigilante n’est-ce pas ? Un inspiration plus tard et le verrou s’actionna. Tirant doucement la porte vers elle, la jeune femme laissa sa visiteuse apercevoir l’intérieur de cette chambre miteuse mais surtout sa propriétaire.

« Leen... » Souffla-t-elle à mi-voix

Les yeux écarquillés, Ruby dévisageait la jolie blonde. Elle était pareille à son souvenir. Son visage d’une douceur incomparable d’où brillait deux grands yeux inquiets à peine dissimulées par quelques mèches couleur des blés. Ce fut instantané, l’illusion protégeant l’identité de la mage vola en éclat telle une bulle soufflée, laissant la tignasse de feu réapparaitre. Les bras de la rousse réagirent d’instinct, se tendant vers Gwendoleeen, entrainant tout son être dans une étreinte emplie d’émotion.


« Oh les architectes soient loués c'est bien toi... »

A contrecœur, la Ruby se recula mais ce ne fut que le temps d’attraper la main de la doctoresse afin de l’enjoindre à rentrer. Une fois la porte refermée, la mage se permit à nouveau de reprendre la parole, la gorge nouée par l’effusion d’émotions qui l’avaient envahie.

« J’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé malheur… Quand j’ai vu.. Tu sais… »

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 14 Mar - 19:44
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Une surprise de taille attendait Gwendoleen derrière la porte. Lorsque cette dernière s’ouvrit, un visage méconnaissable se présenta à elle. Instinctivement, la jeune soldate s’apprêtait à se braquer sur la défensive, jouant avec les mécanismes de ses bras, prête à faire payer quiconque aurait eu l’affront d’utiliser un souvenir aussi cher pour lui tendre un piège. Cependant, ses doutes se dissipèrent bien vite lorsque son interlocutrice se jeta sur elle, l’étreignant de tout son être, faisant réapparaitre un visage et un corps qu’il lui était bien plus familier. Aucun doute, il s’agissait bien là de la petite Ruby qu’elle avait recueillie quatre années auparavant. La jeune fille avait bien grandi et était devenue une magnifique jeune femme et c’est avec autant de chaleur et de tendresse qu’elle lui rendit son étreinte.

A son grand regret, Gwendoleen dut s’en séparer momentanément mais que pour se faire saisir sa main et entrainer à l’intérieur. La petite rousse était sans doute l’une des seules mytranes qui arrivait à se saisir de ses prothèses sans aucune hésitation. Un phénomène étrange qu’elle avait constaté lors de son séjour forcé à My’tra où les gens devenaient presque maladifs à l’idée de voir ses bras de métal. Sans doute que le sentiment qui liait les deux femmes suffisaient à transcender ce phénomène ou peut-être était-ce autre chose encore…

« Oui c’est moi…en chair et en os…et en métal aussi… »

Gwendoleen était heureuse de revoir Ruby. Elle se sentait apaisée d’avoir retrouvé au moins une personne qu’elle chérissait avant cette triste tragédie. La jeune femme leva les yeux vers son ancienne protégée et s’empressa de l’étreindre à nouveau, la laissant reposer sa tête sur son épaule, dans le but de la rassurer sur des craintes qui n’avaient plus lieu d’être. Elle était vivante et la jeune blonde comptait le rester encore très longtemps.

« Allons, allons…je suis là. Tu pensais vraiment que je me laisserais mourir sans que j’ai eu l’opportunité de te revoir au moins une fois ? Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de te revoir…Hormis ma famille, tu es sans doute la personne pour qui je me souciais le plus pendant ces trois années de guerre. Bien plus que pour ma propre personne. »

Les deux femmes avaient certainement beaucoup de choses à se raconter. Un sourire sincère et une expression de joie intense se dessinait sur le visage de l’officière qui n’avait plus montré pareille émotion depuis bien longtemps. La jeune blonde finit par relâcher son étreinte, désireuse de ne pas importuner davantage Ruby. Si elle était retournée en My’tra après leur séparation, le retour en Daënastre devait l’incommoder de par sa nature et Gwendoleen voulait éviter que leurs retrouvailles se passent dans des conditions moins agréables qu’elles ne l’étaient déjà.

« Quand tu es partie…Reprit-elle, je crois que c’est à ce moment que je me suis rendue compte de ce que ça faisait de perdre quelque chose à laquelle on tenait. Je crois que…même lorsque j’ai perdu mes bras, des années avant la guerre, je n’avais pas ressenti cela. Tu sais pourquoi ? »

La jeune blonde marqua une pause avant de répondre à sa propre question. Elle leva ses bras devant son corps avant de continuer.

« Parce qu’eux peuvent être remplacés mais toi…tu es irremplaçable. »

Elle ponctua sa phrase avec un sourire. Les femmes auraient tout le temps de raconter leurs péripéties au cours des quatre dernières années mais pour l’instant, Gwendoleen laissait juste parler le flot de ses émotions qu’elle avait enfouies pendant tant d’années. Des années de souffrances pendant lesquelles le bonheur avait tout de même fini par retrouver le chemin de son cœur…

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyMer 17 Mar - 21:37
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Le cœur qui battait à tout rompre dans la poitrine de la jeune fille depuis qu’elle entendu les quelques coups portés sur la porte se mit finalement à ralentir jusqu’à ne plus laisser en elle qu’un sentiment de bien être. Ruby était à sa place entre les bras pourtant métalliques de son amie. Dire qu’elle avait lutté contre tant d’hommes et de femmes munis de ces mêmes attributs alors qu’elle ne pouvait que la chérir, elle, et le plus fabuleux était que Gwendoleen partageait ces mêmes sentiments. C’était un peu comme un amour interdit, impossible, d’autant plus qu’elles auraient toutes deux put perdre la vie dans cette guerre affreuse et ô combien inutile. Peut-être même que leur chemin auraient put se croiser sur le champ de bataille… Mais il n’en était rien. Gwendoleen était en vie et entière, seul son esprit semblait avoir été ébranlé.

« Bien sûr que non, tu me l’avais promis. » Rétorqua Ruby avec émotion. « Moi aussi je suis tellement heureuse... »

Il était difficile d’ordonner ses pensées tant la joie l’envahissait. Cela faisait combien de temps que la jeune femme avait été contrainte à partir ? Trois ans ? Plus, sans doute, Ruby avait l’impression que cela faisait une éternité.

Se détachant l’une de l’autre les deux femmes eurent tout le loisir de s’observer, laissant leurs visages s’illuminer de sourires sincères. A vrai dire, celui de Ruby se colora bien vite d’une rougeur perceptible, touchée par les paroles de son interlocutrice. Irremplaçable. Ce n’était qu’un mot mais il voulait tout dire. Gwendoleen savait-elle à quel point c’était réciproque ? De toute sa vie Ruby avait noué de nombreuses relations, douces, amicales et souvent chaotiques, mais il y avait parmi elles deux personnes qui comptaient énormément à ses yeux. Ophélia, avec qui elle partageait un amour maternel profond et sincère, et Gwendoleen. La mage n’avait pourtant pas réussi jusqu’ici à trouver un nom, un mot pour définir ses sentiments à son égard mais ils étaient forts.


« Malgré tout ce qui m’est arrivé ici, je me sentais… J’étais à ma place auprès de toi. Partir… Partir à été la chose la plus douloureuse que j’ai dû faire. »

Et le lui dire, la chose la plus évidente. Revenir ici, elle l’avait désiré au moment-même où ce bateau avait quitté les quais, des années auparavant. Pourtant Ruby avait conscience à présent que ses rêves et ses utopies ne se réaliseraient probablement jamais. La mage ne devait pas vivre ici, à Daënastre, pas si elle souhaitait une vie longue et sans crainte. La jeune femme en avait à présent pleinement conscience et lorsqu’elle s’égarait à penser le contraire les paroles d’un vieil ami grincheux lui revenaient en tête « Chaque chose que tu as faites, chaque position que tu as prise, à entrainer une réaction. C’est ce qui se passe quand on se révolte, quand on essaie de changer les choses. » C’était tout bête, parfaitement logique même, mais cela avait aidée Ruby à garder les pieds sur terre. aujourd’hui, elle voulait assumer chacun de ses choix mais également cesser d’âgir avant de réfléchir.

« Je… Je sais que c’était la chose à faire, ici c’était devenue tellement dangereux... Mais tu m’as tellement manqué tu n’imagine même pas… »

Chassant une larme insolente venue perler au creux de la paupière, Ruby prit une grande inspiration, tâchant ainsi de reprendre contenance. Allons, elles n’allaient tout de même pas gaspiller leurs retrouvailles en s’apitoyant ?! Une inspiration plus tard et la jeune femme se décida à se détacher de son amie. Elle se recula de quelques pas mais elle gardait les yeux fixés sur la doctoresse, affichant un air assuré.

« Mais rassures-toi, je vais bien. Je ne suis plus cette gamine apeurée, incertaine et complètement inconsciente, venue frapper à ta porte. Je ne suis plus une enfant désormais. » Le regard de la jeune femme se fit plus intense lorsqu’elle ajouta : «  J’ai pris le risque de venir parce je n’ai pas cessé de penser à toi tout ce temps. »

La jeune femme n’ajouta rien de plus. Elle avait pourtant tant de choses à lui raconter mais par où commencer ? Il était déjà assez difficile de contenir le trop pleins d’émotions qui l’envahissaient pour l’heure.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyJeu 18 Mar - 0:14
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen avait longtemps imaginé que sa décision d’aller au front était motivée principalement par son désir de devoir aider les siens sur le champ de bataille. En réalité, bien que cette affirmation soit vraie, la jeune blonde avait eu beaucoup de peine en voyant la petite My’trane s’en aller. Après son départ, la jeune blonde n’avait plus vraiment d’attaches et ce fut peut-être l’une des rares soldates qui prit la mer avec le cœur aussi serein puisqu’elle n’avait plus rien à perdre.

Ses parents et sa sœur constituaient ses seuls proches mais des années de service lui avaient laissé peu de temps pour les visiter et ce n’est qu’avec de brefs adieux qu’elle quitta Daënastre il y a quatre ans, avec l’idée que c’était peut-être la dernière fois qu’elle voyait ce paysage. Cependant, lorsque les combats s’étaient multipliés et qu’elle avait été laissée pour morte, Gwendoleen sentait malgré tout qu’elle devait s’accrocher à la vie car, quelque part dans son cœur, subsistait une petite lueur qui lui interdisait de mourir.

Gwendoleen rit de gaieté de cœur en voyant Ruby rougir. Elle était tout aussi adorable qu’il y a quatre ans. Elle avait beaucoup mûri certes, mais pour la jeune blonde, elle restera toujours sa petite my’trane qu’elle avait soignée et recueillie et certainement sa plus belle rencontre depuis sa naissance. La jeune soldate posa une de ses mains de la tête de son interlocutrice, dans le but de diminuer la gêne qu’elle ressentait à son égard avant de l’inviter à s’assoir sur le lit de fortune. Au moins, sur ce point, elles se ressemblait et étaient bien maladroites pour exprimer leurs sentiments l’une envers l’autre. Ce qui comptait finalement, c’était la sincérité qu’elles y mettaient.

« Moi aussi j’ai été très triste quand tu es partie mais je pense que c’était la bonne chose à faire. La situation était très délicate et même après la guerre, elle est loin d’être résolue pour autant. Je n’avais pas le pouvoir de te protéger indéfiniment et je pense également que malgré les évènements tragiques de ces quatre dernières années, tu t’es bien plus épanouie en restant à My’tra. »

Il fallait se rendre à l’évidence. Les deux femmes se sépareront sans doute encore et Gwendoleen n’oserait jamais demander l’impossible à Ruby et certainement pas pour combler ses propres besoins. La jeune blonde avait toujours œuvré dans le sens de ceux qu’elle aimait, parfois au détriment de son propre bonheur mais Gwendoleen n’avait jamais regretté ses choix pour autant et c’était pour cela qu’elle avait embrassé cette carrière. Toutefois, la jeune blonde espérait qu’avec l’armistice signé entre les deux nations, elle pourrait trouver un compromis pour pouvoir revoir son petit rayon de soleil.

« Cependant, si tu peux me rendre visite de temps en temps…ou si tu trouves un moyen de me dire où est-ce que tu te résides à My’tra, cela pourrait me convenir. J’ai un peu de mal à tisser des liens avec des gens alors j’essaie de garder le peu qu’il me reste…enfin ça, c’est seulement si tu es d’accord…je…hum…je ne veux pas me contenter d’adieux cette fois-ci… »

La jeune blonde serra ses mains dans un cliquetis métallique et baissa la tête comme une enfant qui viendrait d’avouer une bêtise à ses parents. Le lieutenant-colonel Gwendoleen Langeley paraissait bien timide comparé à ce que l’on racontait concernant ses prouesses sur le champ de bataille. Pourtant, la jeune blonde n’avait montré cette facette qu’à la petite rousse mais étrangement, cela ne la dérangeait pas du tout et semblait même plutôt heureuse de pouvoir relâcher la pression de temps en temps et d’être tout simplement soi-même.

« Tu sais Ruby, j’ai passé plus de dix ans à servir mon pays. Peu importe la mission, je n’ai jamais eu peur de perdre la vie. Pourtant, pendant la guerre, c’était la première fois que je ne voulais pas mourir. Pas seulement pour mes camarades mais surtout pour toi. D’une certaine façon, j’avais le sentiment que si je tombais au combat sans t’avoir revue, mon esprit n’en aurait jamais été apaisé. Alors je me suis accrochée, j’ai combattu de toutes mes forces pour survivre…Pour la première fois, je combattais pour mes proches mais aussi pour moi-même. Mon sentiment de survie était guidé par l’envie de pouvoir te rencontrer à nouveau…Aujourd’hui, avec le recul, je pense avoir compris une chose… »

La jeune femme se rapprocha de la rousse et l’enlaça à nouveau, posant délicatement sa tête sur son épaule. La fatigue accumulée durant ses dernières semaines semblait l’avoir rattrapée et tandis que son esprit, apaisé par cette douce étreinte, semblait s’embrumer, Gwendoleen trouva, dans son inconscient, le courage de prononcer ces dernières paroles avant de sombrer dans un sommeil réparateur.

« Je t’aime beaucoup Ruby…même si je ne sais pas encore ce que ces paroles signifient… »


Son corps se rêlacha complètement et l'on pouvait voir sur le visage de la jeune femme une expression de satisfaction et d'apaisement qu'elle n'avait plus éprouvés depuis plusieurs années. Dans cette situation où Gwendoleen avait ouvert son coeur, elle paraissait bien vulnérable mais cela démontrait surtout à quel point elle était attachée à Ruby. La jeune blonde lui faisait entièrement confiance. La soldate avait passé sa vie à agir comme un pilier sur lequel ses camarades pouvaient se reposer mais aujourd'hui, elle semblait heureuse de confier ce rôle à quelqu'un d'autre surtout lorsque cette personne était celle qui occupait la place la plus chère dans son cœur.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 21 Mar - 18:55
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
« Cependant, si tu peux me rendre visite de temps en temps…ou si tu trouves un moyen de me dire où est-ce que tu te résides à My’tra, cela pourrait me convenir. J’ai un peu de mal à tisser des liens avec des gens alors j’essaie de garder le peu qu’il me reste…enfin ça, c’est seulement si tu es d’accord…je…hum…je ne veux pas me contenter d’adieux cette fois-ci… »

« Tout ce que tu veux. Je ferai tout pour qu’on puisse se retrouver peut importe la difficulté. Je te promet que cette fois-ci ce ne seront pas des adieux, juste un au revoir. Mais… Nous en parlerons plus tard d’accord ? Ne t’en fais pas, je suis là maintenant... »

Elle aussi en avait souffert. Gwendoleen avait beau paraître forte, elle restait une jeune femme au cœur tendre, bien plus sensible que ce qu’elle-même pouvait penser. Si Ruby avait grandit, mûrit et s’était s’en doute épanouie d’une certaine manière, la doctoresse avait dû, encore, aller au front, là où ses blessures intérieurs peinaient déjà à se recoudre. La rouquine n’avait qu’une vague idée du désarroi que la jeune femme avait dû surmonter. Le fait est que la coquille s’était ébréchée… Gwendoleen n’avait tenu tout ce temps dans ce fol espoir de revoir la petite mage, qu’importe si cela ne s’était jamais réalisé.

Ruby baissa le regard sur la jolie blonde. Epuisée, la tête nichée contre l’épaule de la mage, elle venait de s’assoupir. C’était bien, elle ne verrait pas les larmes perler aux yeux de l’illusionniste, et encore moins n’aurait conscience qu’elles venaient de couler le long de ses joues rosées par l’émotion forte qu’elle éprouvait à cet instant.


« Moi aussi je t’aime Leen... » Murmura-t-elle avec tendresse.

Ruby ferma les yeux un instant. Tenant entre ses bras le corps blottie de la doctoresse, elle inspira son doux parfum. Qu’il était bon d’être auprès d’elle, peu importe que ce ne soit pas éternel. La mage voulait s’accrocher à cette sensation. Encore un peu. Juste… Un moment. Silencieuse, la jeune femme écoutait les battement de cœur de Gwendoleen comme on se laisse bercer par les vas et viens des vagues.


« J’aurais aimé que le monde soit différent. Si seulement l’amour pouvait dicter ses règles et non la haine…Si seulement ils pouvaient le voir eux aussi, qu’il n’y a absolument rien d’effrayant en toi. » Elle soupira puis secoua la tête. « Mais peu importe, ce n’est plus mon problème à présent… »

Ruby se détacha de son amie avec précaution. C’est avec tout autant de délicatesse qu’elle allongea la jolie blonde sur le lit et remonta affectueusement le drap sur elle, posant sur elle un regard attendrissant avant de s’étendre à son tour face à Gwendoleen. Timidement, Ruby tendit la paume vers la doctoresse, la refermant sur la main métallique de l’endormie.

« Moi tout ce que je veux, c’est que tu n’ai plus à souffrir. Plus jamais, je t’en fais la promesse. »

Sur ses paroles, la mage referma les yeux à nouveau, laissant son esprit voguer à son tour vers un sommeil apaisé. Le premier depuis bien longtemps.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyDim 21 Mar - 22:06
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Les rêves de Gwendoleen, d’habitude emplis de souvenirs attristants, évoquaient pour la première fois depuis longtemps des images diamétralement opposées. Elle se souvenait du temps où Ruby et elle habitaient ensemble, un souvenir qui n’avait jamais été altéré malgré les évènements de la guerre. Si la jeune blonde ne devait garder qu’un souvenir, ce serait certainement tous les moments passés avec la petite My’trane. En l’occurrence, leurs retrouvailles avaient été encore plus intenses que leur rencontre et il n’y avait qu’avoir comment Ruby avait réussi à dissiper tous les soucis de Gwendoleen en quelques minutes alors que d’autres personnes n’y étaient jamais arrivés en plusieurs années.

Ces rêves étaient si beaux que Gwendoleen se demandaient si ce n’était qu’une illusion. Ainsi lorsqu’elle se réveilla, une brusque crainte l’envahit mais cette dernière fut rapidement apaisée en voyant que la petite rousse dormait paisiblement à ses côtés. Son voyage l’avait certainement épuisée aussi et la jeune blonde ne la remercierait sans doute jamais assez pour fait un si long voyage rien que pour elle. La jeune blonde s’était occupée de beaucoup de personnes durant ces dernières années mais personne ne s’était jamais vraiment occupée d’elle.

Cet élan de tendresse lui fit chaud au cœur. Bien que Ruby lui ait déjà prouvé son affection par le passé, le fait de le réaffirmer aujourd’hui la rassura. Au fond, Gwendoleen se sentait aimée mais elle avait aussi découvert qu’elle pouvait également aimer tout aussi fort et le lien solide qui l’unissait à Ruby suffisait amplement à la soulager vis-à-vis de ses blessures passées. La jeune soldate ne savait pas vraiment quels mots mettre sur les sentiments qu’elle éprouvait envers Ruby, non pas par l’indécision mais plutôt par inexpérience en matière de relations humaines. A l’armée, elle avait bien vite appris à ne pas s’attacher trop fort pour éviter la douleur trop vive de la perte d’un être cher mais, Ruby avait été la seule à trouver une véritable place dans son cœur.

La réciproque semblait vraie lorsque Gwendoleen leva les yeux sur la main qui s’était refermée délicatement sur la sienne. C’était un sentiment assez unique de voir quelqu’un se saisir de sa main aussi tendrement alors qu’elle-même ne pouvait pas sentir la chaleur que renfermait son geste. Dans un élan d’affection, la jeune blonde souleva la couverture et s’en servit pour couvrir Ruby également, se servant de sa main libre pour la passer derrière son dos et la rapprocher pour qu’elle puisse à nouveau se blottir contre elle. Qu’importe si elle ne pouvait pas ressentir de chaleur avec ses mains,  Gwendoleen avait bien des façons de le faire avec le reste de son corps.

La précipitation qui l’avait amenée dans cette chambre ainsi que les retrouvailles émouvantes qui s’en étaient suivies avaient défait le ruban qui maintenait ses cheveux, dévoilant une longue chevelure blonde qui s’étendait un peu au-delà du bas de son dos. Une image assez peu commune que peu de personnes avaient eu l’occasion d’apprécier, un privilège qu’elle accorderait dorénavant exclusivement à la petite rousse.

Sa main libre vint délicatement écarter l’une de ses mèches de son visage avant de déposer un tendre baiser sur son front, signe de toute l’affection qu’elle lui portait. Elle se surprit à rougir légèrement tandis que son cœur multipliait les battements dans sa poitrine. Ses doigts d’aciers se baladèrent ensuite vers ses joues qu’elle examinait un instant avant d’esquissait un sourire compatissant.

« Pauvre petite…je ne sais pas si croiser ma route était la meilleure chose qui puisse t’arriver mais si ma simple compagnie suffit à susciter cette joie indescriptible en toi alors je suis prête à traverser n’importe quelle épreuve si c’est pour te revoir encore une fois…Je ne me suis jamais sentie aussi apaisée qu’à tes côtés et si l’on m’avait dit un jour que je pourrais m’attacher autant à une My’trane, je ne me serais jamais crue. Aujourd’hui…je suis heureuse de t’avoir rencontrée ce jour-là. Heureuse de ne pas m’être fait avoir par mes préjugés. Heureuse d’avoir pu vivre à tes côtés pendant un temps. Mais surtout…heureuse que tu me soit enfin revenue…»

Même si c’était contre son gré, Gwendoleen avait ravagé le continent sur lequel était né la petite rousse. Elle avait levé les armes, mené des escouades et avait été responsable de la mort de centaines de personnes. Pourtant, Ruby ne semblait pas lui en tenir rigueur et n’avait pas hésité à se jeter dans ses bras sans aucune hésitation. C’est dire à quel point elles tenaient l’une à l’autre au point de lui pardonnait toutes les atrocités qu’elle avait commises malgré elle. Le pardon des autres, Gwendoleen pouvait bien s’en passer mais celui de Ruby lui avait été indispensable et maintenant qu’elle l’avait retrouvée, la jeune blonde comptait bien profiter un maximum de sa présence avant son départ.

Reposée et l’esprit apaisé après ce tourbillon d’émotion, la jeune blonde profitait du sommeil de sa chère amie pour rester ainsi blottie contre elle. Gwendoleen restait donc éveillée, profitant au mieux de cette position plus que confortable. Elle avait hâte que la petite My’trane se réveille pour qu’elles puissent se raconter leurs péripéties et pouvoir ainsi, rattraper tout le temps où les deux femmes avaient été douloureusement séparées.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyMar 30 Mar - 18:10
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Depuis quand n’avait-elle pas dormit aussi profondément ?

Trop longtemps. Cela était même tout simplement bien trop rare. Ruby a vécut ainsi toute sa vie : Dans l’incertitude, l’appréhension, la crainte. Cela ne datait pas d’hier, après tout la jeune femme avait débuté sa vie en enfant sauvage, puis ensuite elle avait reçue une éducation épouvantable l’ayant conduit à se plonger dans un monde auquel elle n’était de toute évidence pas préparée. Racisme, préjugés, violence, guerre. Tout autant de concepts aussi absurdes avaient fait intrusion dans sa vie, l’incitant à exploiter son instinct de survie à outrance.

Mais pas ici, pas avec elle.

La respiration lourde, la rouquine s’était apaisée en toute quiétude. Tant qu’elle se trouverait à ses côtés tout irait bien. C’était un sentiment de plénitude comme s’il ne pouvait en être autrement, que tout l’univers disparaissait autour d’elles pour la laisser respirer, enfin, à pleins poumons un oxygène qui lui était auparavant inconnu. Alors oui, Ruby avait plongé dans cet océan immense et magnifique que devait être ce que tout le monde appelait amour.

Alors que les sens de la jeune femme refaisaient doucement surface, elle se laissa portée par le souffle chaud caressant sa peau avant de réaliser qu’elle se trouvait complètement blottie contre sa tendre amie. Battant doucement des cils, la mage laissa son regard balayer la longue et scintillante chevelure encadrant le visage, déjà éveillé, de Gwendoleen.


« Ils te vont bien comme ça… Ca te donne un air angélique. » Déclara Ruby tout en laissant son indexe glisser sur une mèche. « Tu es encore plus jolie que dans mon souvenir. »

Ruby esquissa un sourire à ces mots. Qu’on ose lui dire que c’est idiot d’être aussi heureuse, elle n’en aurait que faire. Peut importe qu’elles se soient trouvées dans des camps opposés, qu’elles aient combattue la patrie de l’autre. Gwendoleen restait, et resterait toujours, précieuse pour elle, et elle n’avait aucunement l’intention de le cacher, bien au contraire. Après tout elle avait traversé un océan et bravé le danger pour le lui prouver, lui montrer que rien n’avait changé de l’affection qu’elle lui portait.

« Tu penses que tu peux rester avec moi aujourd’hui ? J’imagine que tu dois avoir des obligations à l’hôpital mais je ne veux pas que tu me quittes… Je ne compte pas te lâcher. C’est égoïste ? »

Sans doute. Mais peut importe.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyJeu 1 Avr - 13:48
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Le réveil de Ruby se fit en douceur et Gwendoleen fut récompensée de son attente par un compliment de la my’trane qui empourprèrent à nouveau les joues de la soldate. Elle se laissa portée par le doigté de la jeune rousse dans ses propres cheveux puis vint délicatement saisir sa main pour la guider vers son cœur qui battait la chamade. Il est vrai que la jeune blonde avait pu retrouver une certaine part de sa féminité avant la guerre et avait pris beaucoup de plaisirs à redécouvrir certains plaisirs oubliés.

« Ces compliments me vont droit au cœur. Tu sais, quand j’ai rejoins l’armée il y a plusieurs années de cela maintenant, j’avais décidé de les couper, pensant qu’ils ne feraient que m’entraver sur un champ de bataille. Je me souviens que cela ne m’avait pas vraiment affecté mais je pense que, aujourd’hui, j’en serais profondément attristée si je devais m’y résoudre d’autant plus si tu me dis que tu les aimes comme cela. »

Comme pour appuyer son propos, Gwendoleen se mit à tortiller l’une de ses mèches. Elle avait trouvé d’autres alternatives maintenant et se contentait de les attacher solidement au-dessus de sa tête ou de simplement les couvrir en cas de besoin comme lors de ses interventions par exemple. Néanmoins, en cet instant présent, la jeune femme voulait bien offrir cette vue à sa compagne surtout si elle-même s’en satisfaisait.

« J’avais même commencé à ajouter toutes sortes de robes à ma collection si bien que j’avais parfois l’impression de retomber en enfance. Enfin, c’était beaucoup plus plaisant quand tu étais à mes côtés mais j’ai continué à le faire bien après ton départ jusqu’à ce que je doive répondre à l’appel du devoir… »

Malgré la fin de sa phrase un peu sombre, Gwendoleen se mit à rire de bon cœur en se ressassant les bons moments passés ensemble. Il fallait dire qu’après le départ de Ruby, la jeune femme n’avait jamais éprouvé autant de sentiments envers quiconque comme si son cœur et son esprit éprouvait une certaine volonté à rester fidèles à ces sentiments aussi précieux et de ne pas les entacher d’autres.

La demande de Ruby la surprit un peu mais elle comprenait la nécessité de la my’trane à obtenir une réponse positive de la part de la jeune blonde. Evidemment, qu’elle comptait restait à ses côtés. Il n’y avait qu’à voir la vitesse à laquelle Gwendoleen était sortie de l’hôpital et à s’accrocher à cet espoir de revoir la jeune rousse. Rien ni personne ne se mettrait en travers d’elles aujourd’hui et la jeune soldate avait bien fait comprendre qu’il ne fallait pas la déranger aujourd’hui sauf en cas d’extrême urgente.

Jusqu’à preuve du contraire, elle n’était pas la seule à faire tourner le complexe hospitalier et des médecins tout aussi compétents qu’elle pouvaient bien se passer d’elle pour quelques temps. Affectueusement, Gwendoleen passa une main dans le dos de la jeune rousse et la caressa aussi délicatement que lui permettait sa prothèse.

« J’ai fait tout ce que j’avais à faire à l’hôpital aujourd’hui et j’ai pris ma journée pour demain. Tu sais Ruby, depuis que je suis revenu de My’tra, il n’y a pas un jour où je me suis arrêtée. Il y avait tellement de gens à soigner alors je sacrifiais mon propre confort pour venir en aide aux autres. Grâce à moi, beaucoup de gens ont pu retrouver un semblant de vie aujourd’hui et cela me rend évidemment heureuse. Mais peu importe les bonnes actions que je réalisais, je sentais qu’il me manquait quelque chose. Je n’étais pas spécialement attristée mais je n’arrivais plus vraiment à rire de bon cœur comme je le fais aujourd’hui avec toi. Voilà plusieurs mois que je contribue à rétablir le bonheur des autres et je pense qu’il est grand temps que je m’occupe du mien. »

Souriante, Gwendoleen glissa son autre main sur la joue de la petite rousse avant de continuer.

« Ce n’est pas égoïste Ruby puisque c’est ce que l’on désire toutes les deux. Nous avons combattu de toutes nos forces pour survivre et pouvoir nous revoir. Tu m’es tellement précieuse que je suis prête à mettre mes obligations de côté un temps juste pour pouvoir retrouver cette sensation de bonheur car je n’en reviendrais que plus forte. Sans toi, ma vie était terne et je devais vivre avec un vide qu’aucune autre personne que toi ne pouvait combler. Alors j’ai attendu…longtemps dans l’espoir de voir ce jour se produire. Je suis assez maladroite pour exprimer mes sentiments et j’espère que tu m’en excuseras mais sache que je t’aime vraiment beaucoup, bien plus que n’importe qui d’autre dans ce monde. »

Les yeux de la jeune blonde pétillaient d’émotions mais l’on pouvait y voir une certaine appréhension également. Certes, elle pensait fortement tous les mots qu’elle avait exprimés mais son inexpérience dans le domaine rendait son discours un peu confus et elle-même ne savait pas vraiment si les mots choisis étaient justes. C’est pour cela que Gwendoleen essayait de joindre des gestes à ses paroles. En tout cas, Ruby avait beaucoup grandi et la jeune blonde avait surtout eu peur que ses sentiments à son égard s’étaient estompés avec les années, ce qui, à son plus grand bonheur, n’était absolument pas le cas.

« Sinon, j’aimerais que tu me racontes ce qui se passe à My’tra. J’y ai passé quelques mois après la bataille de Busad après m’être rendu compte que mes camarades m’avaient laissé pour morte. J’avais fait de mon mieux pour venir en aide aux populations locales mais ce n’était pas toujours facile quand on a deux bouts métalliques en guise de bras. Du coup, je suis curieuse de connaître la situation là-bas…Hum…bien sûr je garderais cela pour moi…Tu veux bien me raconter s’il te plait ? »

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyLun 5 Avr - 12:13
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Quel bonheur de voir le visage de Gwendoleen se colorer. Touchée par le compliment de la jeune femme, la daënare se saisit de la paume de sa compagne pour la déposé sur son cœur qui battait doucement, calme et apaisé. A son tour, elle se confia sur ce détail sans doute insignifiant pour d’autres mais qui signifiait beaucoup entre elles. Ce n’était pas juste pour soigner les apparences, non il s’agissait plutôt d’acceptation de soi. Lorsque que les deux femmes vivaient ensemble, elles s’étaient mutuellement épanouie dans leur féminité parce que pour une fois cela importait à quelqu’un. Ruby s’en rappelait elle aussi. Tous ces bons moments passés en toute insouciance. Cela avait duré quelques mois, suffisamment pour que d’un simple attrait partagé des liens puissants se nouent entre elles. Et si ni l’une ni l’autre n’était capable d’expliquer le sentiment ô combien incroyablement fort qu’elles éprouvaient, elles s’accordaient à penser qu’il ne devrait jamais disparaître.

Pourtant les années avaient passé et la guerre avait laissé des marques indélébiles. La doctoresse était une âme pure, sans doute même bien plus que son homologue rousse, elle n’avait pas hésité une seconde à se jeter à corps perdu pour les autres, pour leur offrir un second souffle dans la vie qu’importe que ce soit au mépris de son propre bonheur. Gwendoleen était ainsi et c’était l’une des choses que la mage aimait en elle. La jeune femme était altruiste, désintéressée et réconfortante. D’une certaine manière Ruby aurait put ressentir de la jalousie mais c’est à elle et elle seule que Gwendoleen se confiait, se montrait vulnérable mais surtout avec qui elle partageait cette intimité. Souriant à son tour, la rouquine glissa la main dans la douce chevelure de son amie, attendant patiemment que la jolie blonde ait put lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Une fois le silence revenu, ce fut à son tour de s’exprimer.


« Alors il était grand temps que je revienne. » Murmura-t-elle avec tendresse. « Ton bonheur est important. Il l’est pour moi en tout cas. Je… Je suis désolée d’avoir mis tant de temps à revenir mais je suis là maintenant alors fais-moi la promesse de ne jamais laisser tes propres sentiments de côté. Tu veux bien ? Pour moi. »

Ruby ne quittait pas des yeux la jeune femme. L’on dit que rester plonger dans le regard d’une autre personne sans détourner le regard est une chose quasi impossible. C’est un acte qui implique une confiance totale et un attachement sincère. C’est comme de mettre son cœur à nu, bien plus explicitement que des mots… Des mots que la jeune femme ne savait réellement comment mettre en forme mais que ses pupilles trahissaient de leur intensité.

« De toute ma vie il n’y a eu que deux personnes suffisamment importantes à mes yeux pour que je veuille remuer ciel et terre seulement pour les voir sourire… Ophélia, que je considère comme la mère que je n’ai jamais eue, et toi. » Ruby marqua une pose, le temps de trouver les mots adéquates : « Avant, il n’y avait que moi. Je n’ai pas eu ce que l’on pourrait qualifier d’enfance conventionnelle. Je n’ai fais que survivre, me battre et débattre dans ce monde sans aucun sens. Je ne sais même pas vraiment me faire des amis et je n’y connais encore moins à l’amour. Tout ce que je sais c’est qu’il est fort. Déraisonnable. Et qu’il brûle ardemment que parfois s’en est douloureux tout autant qu’incroyablement doux et réconfortant. C’est tellement étrange que je ne sais pas quoi en faire ni ce que ce sentiment veut de moi… Alors croies-moi, jamais je ne te jugerai sur ta maladresse. Au contraire, chacun de tes mots, tes gestes me font sentir plus vivante que jamais. »

C’était le mieux qu’elle puisse exprimer pour l’instant. L’amour était un sentiment tourbillonnant à la fois enivrant et effrayant mais pourtant Ruby ne l’échangerait pour rien au monde. Elle se sentait rassurée de le partager avec Gwendoleen peut importe si cela pouvait être maladroit. Elles pourraient apprendre ensemble. Le simple fait d’être acceptée, comprise, cela lui suffisait pour le moment.

« Quant à ce qu’il s’est passé à My’trä… Et bien disons que ça m’a profondément changée. En bien ou en mal je l’ignore mais je n’avais jamais rien vécu de tel… »

Il était difficile de mettre les mots, de résumer ces dernières années. Ruby laissa s’échapper un long soupire. Autant commencer par le début après tout.

« Pour être honnête les premiers mois ont été paisibles et relativement heureux. Tu me manquais et cela m’attristais énormément mais j’avais décidé de laisser une chance à mon peuple. Le fait est que les Kharaaliens étaient comme dans mon souvenir : Des gens simples et d’une grande bonté. En échange de mes savoirs et compétences un groupe de voyageur m’a accueillie. J’ai beaucoup appris d’eux. Leur culture et le mode de vie est absolument incroyable. Ils vivent si paisiblement. Voyages, échanges culturels, commerce et élevage… Ce sont des gens ouverts d’esprit et vraiment accueillants. A vrai dire j’ai appris à les apprécier, j’aurais même put y rester si… Si les daënars ne nous avaient pas attaqués... »

Ruby fronça les sourcils, son regard se voilant au souvenir traumatisant qu’elle avait vécu. Elle ne put réprimer un long frisson car malgré la vie tumultueuse qu’elle avait vécut, rien ne pouvait la révulser plus que l’horreur de la guerre… Surtout pas le nuage toxique de la mort. Affreuse, injuste, implacable.

« Avec le clan on se rendait à Etsiin lorsque le débarquement à commencé. On y a trouvé le village dévasté… Il ne nous à pas fallut longtemps avant de comprendre ce qu’il s’y était passé, le témoignage des survivants était très clair. Mes amis ont voulu rester malgré le danger pour aider les rescapés mais moi je n’ai pas put m’y résoudre. Pour une fois j’ai vraiment eut peur, pas pour moi mais pour ce peuple que je venait de retrouver et qui ne méritait pas toute cette violence. Je me suis rendue à Busard afin de les prévenir et puis je suis partie à la recherche d’autres clans afin de pouvoir les mettre en sécurité. Après ça j’ai rejoint un groupe de guerriers, je les ai aidés à défendre les alentours de Busard et j’ai appris à me faire confiance. »

Elle baissa le regard vers ses mains. Dire qu'elle avait toujours eut peur d'elle-même, de ce don elle pouvait être capable.

« A faire confiance à mes dons. J’ai arrêté d’en avoir peu à mesure que je me suis rendue compte que je pouvais aider, que je pouvais permettre, à ma mesure, d’empêcher les daënars d’avancer et que je pouvais sauver les miens. Mais… Nous étions bien seuls pendant des mois. Le gouvernement My’trän refusait de nous venir en aide et nous étions épuisés. J’ai vu des choses que je préfèrerai oublier. La guerre est un monstre bien plus terrifiant que mes pires cauchemardes… Finalement des renforts sont arrivés, assez pour que nos deux peuples décident d’en finir par une grande bataille. Je n’y ai pas participé, j’ai préféré rejoindre Busard et protéger la cité. Sauver des vies, pas en éteindre… C’est ce que à quoi je me suis accrochée dans cette guerre. La suite tu la connais à peut près, ton peuple à dû battre en retraite. »

Se mordant la lèvre inférieure, Ruby se saisit des mains métalliques de sa compagne.

« Si j’avais su pour toi, j’aurais tout fait pour te retrouver… Mais je suis tellement soulagée qu’il ne te soit rien arrivé. Je pensais que tu avais dû repartir toi aussi, du moins c’est ce que j’espérais. Que tu sois en vie et loin, en sécurité. Moi je… Quand tout fut terminé, je me suis sentie tellement seule et perdue. Le calme était revenu mais ce n’était pas sans mal. Soudain c’était comme si on s’en rendait compte. Tout était dévasté, ils avaient tous perdu des proches et il y avait encore tant de blessés. C’était comme si l’enfer s’était déchainé et que plus rien n’avait d’importance à présent. J’ai vu tant de malheur autour de moi que s’en était presque insoutenable.

Et il y avait moi au milieu de tout cela. Alors je n’ai pas hésité, j’ai fais ce qu’il fallait. J’ai soigné le plus de monde que j’ai pu, apaisé leur esprit par ma magie même si cela voulait dire que je prenais sur moi leur douleur, et j’ai tenté de convaincre les habitants de ne pas céder à leurs émotions pour que nous tentions de nous entre-aider. Il fallait soigner les blessés, déblayer la cité, la rebâtir, enterrer nos morts… Il y avait tant à faire mais pour les my’träns rien n’avait plus d’importance que de se venger. Alors… Je, j’ai tenté de les raisonner, leur partager mon expérience, leur montrer qu’ils étaient tous responsables parce qu’ils se haïssent et qu’il fallait que ça cesse mais… Evidemment je n’ai toujours été qu’une imbécile idéaliste aux yeux des autres. La haine est tellement ancrée autant chez les miens que chez les tiens qu’elle ne cessera jamais.

Au final j’ai laissé tombé tous mes efforts, je les ai laissés assumer leur choix, qui n’aura eu d’effet que de semer encore plus de mort. Pour rien. Alors… J’ai juste perdu foi en eux. Les autres… Ca ne m’importe plus. Je ne veux plus m’exhorter à tenter de sauver ce monde stupide mais juste vivre pour mon bonheur et celui de ceux que j’aime. C’est tout. Je pense que j’ai assez souffert pour des gens qui, de toute évidence, n’ont pas envie de vivre heureux. Tant pis pour eux, j’ai choisis de vivre heureuse, pour changer.
 »

Il n’y avait pourtant aucune rancœur dans la voix de la jeune femme, seulement cette sensation de liberté comme si elle s’était simplement libérée d’un poids qu’elle n’aurait jamais dû porter. C’est d’ailleurs pour appuyer ses derniers propos qu’elle abaissa les cils, se rapprochant de Gwendoleen pour y déposer un doux baiser sur sa joue.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyLun 5 Avr - 23:11
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen était heureuse d’apprendre qu’elle occupait également une place particulière dans le cœur de la petite My’trane bien que cette dernière semblait avoir une autre personne qui était chère à ses yeux. Au moins, pensait la jeune blonde, Ruby avait quelqu’un d’autre sur qui compter si elles ne s’étaient pas retrouvées. Comme attendu, la jeune My’trane continua à la couvrir de compliments et chacune de ses attentions semblait très agréable. Gwendoleen avait rarement été aussi chouchoutée et bien qu’elle n’aimait pas qu’on la touche sans son consentement, la jeune blonde n’opposait aucune résistance face aux mains qui venaient caresser sa chevelure dorée. Elle était consciente que sa question allait éveiller de douloureux souvenirs mais Gwendoleen avait besoin de savoir. Tout au long de son discours, la jeune blonde ne cessa pas de caressa le dos de sa compagne dans le but de lui montrer son soutien et attendit patiemment la fin de son récit pour réagir.

« Tu sais Ruby, je n’ai jamais vraiment voulu retourner sur le champ de bataille. Cependant quand j’ai su que la guerre était inévitable, je n’ai pas pu m’en empêcher. Mon grade à l’armée m’aurait très bien pu me faire éviter le combat où je me serais tranquillement confortée à observer la guerre à distance. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à laisser les gens mourir. Rester à Cerka et rapatrier des blessés qui me mourraient dans les bras m’était impensable alors j’ai pris les armes et j’ai été me battre. Je ne voulais pas tuer mais j’étais obligée…pour permettre à mes camarades de vivre un jour de plus. Dans l’euphorie de la guerre, je ne m’en rendais pas compte mais à chaque fois que l’on célébrait une victoire ou que l’on essuyait une défaite, cela éveillait en moi les mêmes sentiments.

Quel a été le but de cette guerre ? S’était-on battu pour notre liberté ? Avons-nous conquis de nouveaux de territoires ? Ou avons-nous juste sacrifié des gens inutilement ? Personnellement, je pense qu’il n’y a pas de vainqueurs dans cette guerre mais seulement des perdants et des gens qui tentent de rejeter la faute sur le camp adverse car cela leur évite de voir la réalité en face. Celle qui leur fait dire que l’idéologie même de leur combat était à la base sans fondement. Et cela vaut pour nos deux camps Ruby »


Elle se laissa saisir par la jeune rousse, contente de profiter d’encore plus d’attention. Encore une fois, Gwendoleen aurait aimé ressentir la chaleur qui en émanait mais à défaut, elle se contenta juste de les refermer délicatement avant de continuer, le visage apaisé.

« Si tu as pu utiliser tes pouvoirs pour contribuer à notre retrait alors j’en suis heureuse. De cette manière, tu as pu, ce jour-là, éviter que plus de personnes meurent bien que cela n’ait pas empêcher les représailles. Je pense que tu n’aies pas su que j’étais à My’tra car j’ignore comment nos retrouvailles se seraient passé, surtout dans ma peau d’officier supérieur. Sans doute que je n’aurais jamais osé te faire de mal mais je m’en serais voulu que tu te prennes un dommage collatéral par notre armée. C’est pour cela que je suis restée en retrait…au moins si j’étais tombée, cela aurait mis fin à mes souffrances mais contre toute attente, je me suis réveillée, au milieu d’un tas de cadavres, blessée mais bien vivante. Un de mes bras avait été endommagé par une boule de feu et j’ai du m’en séparer mais pour le reste, j’ai pu me soigner toute seule. J’étais la première surprise à avoir survécu mais pourtant j’étais heureuse car cela voulait dire que j’avais encore une chance de pouvoir te revoir. »

Gwendoleen n’avait jamais été aussi heureuse d’être vivante et elle ne réalisait pas encore tout à fait que son plus grand espoir s’était réalisée de manière aussi impromptue alors qu’elle l’avait cherché pendant plus d’un an sur My’tra avant d’être contrainte de rentrer, anxieuse par ce qui a pu arriver aux siens après la bataille de Busad. Elle garda ses mains fermement enlacées avec celles de Ruby avant de continuer son récit.

« Après, j’ai pu négocier mon retour en Daënastre auprès d’un navigateur. Il fallait dire que j’avais essayé de faire de mon mieux pour aider la population locale en aidant à soigner leurs blessés mais aussi leurs malades. Le retour à ma ville natale fut très douloureux quand j’ai appris que celle-ci avait été détruite alors, dès que j’ai pu réparer mes prothèses, je me suis mise à la recherche de mes parents et de ma petite sœur mais en vain. Rassure-toi, je ne pense pas qu’ils soient morts et je compte sur mon père pour les avoir évacué bien avant le début du conflit. Cependant, j’ignore où ils se trouvent et comme j’ai été laissée pour morte, je doute qu’ils se mettent un jour à ma recherche.

J’ai pensé de nombreuses fois à entamer moi-même cette recherche mais Daënastre est grand et cela me prendrait sans doute plusieurs mois voire plusieurs années avant de les retrouver. D’autant plus que si je décide de partir, cela voudra dire que j’abandonnerai les personnes qui sont ici. Beaucoup d’entre eux n’ont plus de famille et je ne peux me résoudre à les laisser tomber pour courir après une potentielle chimère. Chaque jour que je passerai à chercher mes proches est un jour en moins où je ne pourrais pas leur venir en aide. »

Gwendoleen fixa Ruby dans les yeux puis elle détacha une de ses mains pour la poser tendrement sur sa joue.

« Cependant, si tu ne m’étais pas revenue, je serais probablement retournée sur My’tra car mon cœur n’aurait été apaisé que lorsque j’aurais su ce qu’il t’était arrivé. J’ai longtemps réfléchi à ce qui contribuerait à mon propre bonheur et je pense que rien ne me rendrait plus heureuse que de le vivre à tes côtés…Enfin, je veux dire que je peux pas t’obliger de vivre avec moi en raison de nos…hum…différences géographiques et culturelles mais tant que je peux te revoir un peu de temps à autre, je pense que cela me suffira. »

La jeune femme ne savait pas vraiment où situer une limite. Ce qui l’importait surtout, c’était l’épanouissement de la jeune rousse qui semblait avoir tiré beaucoup de positif de son vécu à My’tra malgré la guerre. Gwendoleen n’imposait rien et préférait plutôt prendre ce qu’on voulait bien lui donner. C’était là l’expression de ses vrais sentiments et la jeune soldate comprenait qu’elle pouvait contribuer à leurs bonheurs respectifs simplement par leurs présences mutuelles. Tandis qu’elle était perdue par ses pensées, Gwendoleen fut surprise par le doux baiser que Ruby vint déposer sur sa joue. Rougissant de plus belle, la jeune blonde mit instinctivement ses mains devant son visage mais l’on y voyait clairement un sourire se dessiner tandis que son corps s’agitait légèrement sous les draps. La gêne semblait insurmontable mais Gwendoleen put trouver le courage nécessaire pour venir à son tour poser un baiser sur la joue de la rousse, comme pour lui retourner sa faveur.

« Pour en revenir à ce que tu disais…je ne suis pas très douée pour me faire des amis non plus et je n’ai jamais vraiment eu de gens sur qui je pouvais compter alors t’imagines bien qu’en amour c’est encore pire. Je refusais systématiquement les avances que l’on me faisait sans jamais vraiment comprendre ce que l’on me trouvait. Mon seul objectif était de réussir mes études et de pouvoir m’engager. Pour le reste, cela m’indifférait dans la plupart des cas. Je n’ai commencé à m’ouvrir que lorsque j’ai eu mon accident et l’apothéose de mon épanouissement fut ta rencontre. Je crois que je n’ai jamais aimée quelqu’un comme je t’aime toi. Enfin, en supposant que je comprenne ce qu’est l’amour à la base. Quoi qu’il en soit Ruby, pour répondre à ta question, je te promets que je ne mettrais plus jamais mes sentiments de côté et encore moins en ta présence. Tu es la dernière chose qui me reste Ruby et j’aimerais encore en profiter juste un peu… »

Gwendoleen osa déposer un nouveau baiser sur la joue de la rousse puis se blottit presque immédiatement contre elle, attendant que sa gêne s’en aille mais elle était beaucoup trop heureuse pour s’en préoccuper vraiment. En tout cas, la jeune blonde était beaucoup plus sereine maintenant qu’elle avait pu alléger son cœur devant la seule personne à qui elle pouvait se confier vraiment mais surtout qui était la seule à pouvoir la conforter. Un réconfort qu’elle avait cherché pendant si longtemps qu’elle en avait presque oublié la sensation de bien-être qu’elle lui procurait.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyMer 19 Mai - 18:26
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Ruby le savait, Gwendoleen était de ceux qui se refusent à rester les bras croisés. La jeune blonde était une bonne âme capable de se sacrifier sur un champ de bataille si cela lui permet de sauver des vies. A vrai dire la mage avait peur qu’un jour cela implique qu’elle ne puisse plus jamais la revoir… Mais elle ne pourrait jamais lui en vouloir et surtout pas lui dicter sa conduite. Toutes deux avaient pris les armes, contraintes de suivre un mouvement qui n’avait pourtant aucun sens à leurs yeux. La guerre fut un bang de sang et un triste gâchis. Heureusement le pire avait été évité pour Gwendoleen. Laissée pour morte dans la bataille, elle s’en était pourtant sortie et avait tout fait pour gagner la confiance de la population afin de pouvoir enfin regagner ses terres. Ruby était soulagée pour la doctoresse mais elle éprouvait aussi beaucoup de peine au fil du récit.

« S’ils vont bien c’est le principal. Mais tu les retrouveras un jour j’en suis sûre, lorsque le moment sera venu. » Déclara-t-elle en évoquant la famille disparue.

La doctoresse avait le cœur bien accroché et savait toujours garder les pieds sur terre. Malgré sa propre douleur, elle pensait aux autres et d’une certaine manière cela la rendait plus forte. A vrai dire Ruby en était admirative, elle qui avait toujours placé sa propre vie avant celle des autres par pur instinct de survie. Ses principes avaient pourtant fortement chancelés en se découvrant des sentiments puissants. L’amour lui ferait faire bien des folies, ça elle n’en doutait pas… Après tout elle n’était la femme la plus saine d’esprit. Sauvage et indisciplinée, la jeune femme était de ceux qui ne se laissent aucunes limites autre que celles qu’ils s’imposent. Cependant Ruby désirait plus que le libre arbitre et la liberté à présent : Elle voulait que cela s’applique à ses proches, quitte à ce que ce ne soit que des rêves irréalisables. Pour Ophélia cela relevait de l’utopie, sa mère n’aurait jamais une vie heureuse et épanouie… Traquée à jamais par un régisseur et vouée à se cristalliser… Mais s’il était une promesse que la jeune rousse pouvait faire c’était de rendre heureuse Gwendoleen.


« Moi aussi cela me plairais de rester à tes côtés, tout autant que de t’emmener avec moi à My’trä, mais si cela implique de nous mettre en danger… Je saurais largement me satisfaire de retrouvailles et d’échanges. Tout, tant que ça peut te rendre heureuse. Je ne sais pas trop ce que c’est l’amour non plus mais je suis persuadée que c’est ce que je ressens envers toi. » Les joues encore rosies du baiser que lui avait retourné Gwendoleen, elle était décontenancée par son cœur battant la chamade. « Je n’ai jamais eu d’amis jusqu’à ce que j’arrive ici, j’ai appris que c’était des gens sur qui compter et que l’on apprécie mais dont on ne pense pas sans arrêt… Ce qui… Ce qui m’arrive constamment depuis que je t’ai rencontrée. Au début je me sentais bien, en sécurité, en confiance… Mais c’est plus que ça, je.. Je ressent ce besoin de proximité alors que je l’ai toujours détesté venant des autres. Te voir sourire, te savoir en vie, recevoir ton affection et t’en donner en retour, c’est ça qui me rend heureuse. Je crois que c’est ça d’aimer. »

Comme si s’ouvrir à la doctoresse lui avait donné du courage, elle se permet de refermer ses bras autour de la jeune femme, se blottissant un peu plus contre elle, la tête enfouie dans le cou offert de sa compagne. Le parfum de la blonde avait des notes fruités aussi douces que sa propriétaires, c’était apaisant mais pourtant les palpitations secouant la rouquine n’en étaient que plus amplifiées. D’ordinaire Ruby n’avait ressentit cela qu’à cause de l’adrénaline provoquée par le danger. Il n’y en avait aucun mais, d’une certaine manière, elle se sentait tout aussi affolée.

« Toi aussi tu sens ton cœur battre fort ? » Chuchota-t-elle.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent EmptyJeu 20 Mai - 18:00
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen s’était beaucoup livrée à Ruby. Ses interventions étaient courtes mais elles lui faisaient beaucoup de bien. Son cœur était encore serré par l’émotion et le simple fait que la petite rousse lui redonne l’espoir de retrouver un jour sa famille suffisait à apaiser sa conscience. Qu’importe puisque, pour l’instant, la seule personne dont la jeune blonde avait besoin était Ruby. Pour une raison qu’elle ignorait, Gwendoleen était heureuse d’apprendre que la jeune my’trane ne partageait son besoin de proximité qu’avec elle. Pourquoi la jeune blonde se sentait si rassurée ? Était-ce un sentiment de jalousie naissant ? La simple évocation de cette idée la gênait un peu et elle resserra inconsciemment son étreinte sans pour autant que cela soit désagréable pour sa compagne.

En tout cas, les deux femmes semblaient éprouver les mêmes sensations l’une envers l’autre. Elle aussi éprouvait ce besoin d’être proche de la petite rousse et il ne s’était pas passé une seule journée sans que Gwendoleen ne pense à Ruby. Tandis qu’elles se blottissaient l’une contre l’autre, Gwendoleen perdit sa main dans la chevelure rougeoyante de la mytrane. Chacune semblait être la clé du bonheur de l’autre et il semblait que chacune de leur séparation ne ferait que renforcer leurs sentiments. La jeune soldate se surprit à se demander si, dans une vie future, elles se seraient retrouvées ? En tout cas, Gwendoleen comptait bien profiter de chacune de leur rencontre au maximum.

« Je comprends parfaitement tes sentiments Ruby. J’éprouve la même chose envers toi. C’est pour cela que nous devons profiter de chacune de nos retrouvailles pour que l’on puisse faire le plein de ces formidables sensations que l’on ressent l’une pour l’autre. Pour être honnête Ruby, je me sens très gênée de m’ouvrir à toi mais étonnamment, cela ne m’est pas désagréable. Et pour répondre à ta question…je te laisse juger par toi-même. »

La jeune blonde prit la main de sa compagne et la posa délicatement sur sa poitrine. Son cœur battait presque à l’unisson avec celui de Ruby, comme pour confirmer ses sentiments envers elle. Gwendoleen se tut un instant. Non seulement pour apprécier l’instant présent mais aussi car quelque chose de gênant pesait sur sa conscience mais elle ne voulait pas que la relation qui les unit contienne des non-dits ou des demi-vérités. La jeune blonde essaya de se calmer puis prit son courage à deux mains avant de s’exprimer avec une voix tremblotante.

« En fait, je suis même plutôt heureuse que tu ne partages ce sentiment de proximité qu’avec moi. Je ne sais pas comment le dire…mais hum…disons que t’imaginer dans les bras de quelqu’un d’autre ça me rend…un peu triste. Je sais que c’est un peu égoïste de penser cela et que tu feras sans doute d’autres rencontres plus tard et qu’il est normal que tu sois amenée à être liée à d’autres personnes mais je n’arrive pas à chasser ce sentiment d’inconfort… »

Ce fut difficile mais Gwendoleen était contente de se décharger de ce poids. Enfin, toujours est-il qu’elle restait quand même bien blottie contre Ruby pendant plusieurs minutes avant de se résoudre à s’en détacher. Elle se redressa légèrement, remarquant qu’elle n’avait même pas pris la peine de se changer avant de quitter l’hôpital. C’est dire à quel point la jeune soldate s’était précipitée. Elle commença donc à retirer sa chemise pour enfiler quelque chose de plus confortable. Durant le temps où elles vivaient ensemble, Ruby avait déjà eu l’occasion de voir le corps meurtri de la jeune soldate. Beaucoup de cicatrices recouvraient ce corps finement sculpté auxquelles s’ajoutaient encore d’autres. Des brûlures étaient également présentes, résultantes des deux explosions auxquelles Gwendoleen avait survécues.  

Par le passé, elle n’aurait jamais prêté attention à ses blessures de guerre mais depuis qu’elle avait rencontré Ruby, la soldate avait toujours eu peur que cette vision altère l’image que la jeune mytrane se faisait d’elle. Le fait d’en collectionner de nouvelles ne la réjouissait pas vraiment mais cela l’aidait à se rappeler à quel point elle avait eu la chance de survivre. Survivre pour pouvoir revoir son petit ange aux cheveux écarlates…

« J’ai l’impression qu’à chaque fois que je me rends à My’tra, je ne peux pas m’empêcher de ramener des souvenirs. »

La jeune blonde leva les bras dans un léger tintement mécanique avant de finir sur une pointe enjouée.

« Ou d’en laisser d’ailleurs… »

Un sourire radieux illuminait son visage et ses joues colorées par l’émotion ne faisait qu’embellir ce dernier. Point de tristesse ni de regret. Seulement de la joie et de la bonne humeur devant la plus personne qui comptait le plus à ses yeux.

« Enfin, j’espère tout de même que ça ne te choque pas trop…tu es la première personne à me considérer pour ce que je suis mais surtout à m’accepter comme je suis et pour cela, je ne pourrais jamais te remercier assez. »

Suite à cela, la jeune blonde se pencha vers le bas de lit pour fouiller dans son sac et en retira une petite boite de laquelle s’échappait un délicat onguent aux saveurs parfumées. Il s’agissait d’une concoction que Gwendoleen se préparait elle-même. Appliquée sur ses blessures, cela lui avait permit d’assurer une guérison rapide. Cependant, longtemps après son rétablissement, elle continuait d’en appliquer régulièrement afin de pallier aux irrégularités que ses blessures avaient creusé dans sa peau et qui l’exposait parfois à un asséchement. D’autant plus que certaines parties lui étaient bien difficiles d’accès sans se livrer à un véritable numéro de contorsionniste…

Jusqu’à maintenant, la jeune blonde avait toujours fait cela seule puisqu’elle refusait de se faire toucher par quelqu’un d’autre mais cette fois-ci, elle était en compagnie de Ruby et cela changeait tout. Elle lui tendit l’onguent avec un sourire, persuadée que la petite my’trane ne refuserait pas la petite faveur qu’elle lui demandait.

« Tu veux bien être gentille et me passer un peu de pommade sur mes blessures ? Certains endroits me sont difficilement accessibles alors un petit coup de main de ta part serait le bienvenu. »

Contenu sponsorisé
Les opposés s'attirent Empty
Les opposés s'attirent Empty

Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram