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 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
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 Il était une Foi

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Il était une Foi EmptySam 2 Sep - 5:38

Agenouillée sur le sol de marbre frais, ses mains repliées avec dévotion sur sa poitrine, la jeune femme observe de son regard brillant la statue de la majestueuse Chouette qui lui fait face. Les prières qu'elle lui adressent, quant à elles, se perdent dans le silence qui caractérise le petit temple dans lequel elle se trouve. Il est vrai que l'édifice semble ridicule en comparaison de ceux que l'on trouve à Suhury. Mais c'est toujours mieux que rien si l'on considère qu'il se trouve sur le territoire d'un peuple qui réserve une grande partie de sa dévotion à Delkhii. Au contraire, c'est même plutôt rassurant de savoir que parmi ces gens, il y en a qui n'ont pas fait l'erreur de confier leurs espoirs et leurs peines à un Architecte autre que celui qui règne en ces lieux...

C'est donc nue, ayant pour seul vêtement la foi absolue qui l'anime, qu'elle implore la Chouette de bien vouloir continuer à la guider. Comme il l'a fait jusqu'à maintenant. Sa plus grande crainte? Qu'Il ne se satisfasse pas des efforts qu'elle déploie pour mener à bien la quête qu'Il lui a confiée. Pire encore: qu'Il la renie. Son plus grand espoir? Qu'Il continue de reconnaître ses mérites et lui octroie davantage de puissance encore. Qu'Il lui donne véritablement les moyens d'appliquer Sa volonté en Myt'rä. Et bien au-delà de ses frontières.

Peut-être qu'un jour elle aura l'occasion de poser le regard sur Lui. Qu'Il se manifestera à elle pour la récompenser de la dévotion qu'elle lui voue. Mais ce jour, aussi espéré soit-il, ne semble pas encore venu. Peut-être qu'elle n'en a pas encore fait assez. Et, loin de la décourager, ça ne fait que renforcer son désir de purifier ce monde. Car s'Il ne la pas encore gratifiée de sa présence, c'est qu'elle n'en est pas digne. C'est aussi simple que cela.

Elle ne peut donc qu'espérer que ses actes content celui qui a fait d'elle sa favorite. Même le silence dont Il fait preuve ne saurait ébranler cette conviction. Elle est l'élue, celle choisie par Möchlog pour délivrer le monde de l'hérésie de ceux qui se réclament être ses disciples. Un travail de longue haleine. Mais qui progresse malgré tout. Comme peut en témoigner le cadavre baignant dans une marre de sang et dont on devine les pieds, derrière un pilier. Encore un traître purgé de ses erreurs.
"Ce temple est à présent purifié, Maître! Ce faux serviteur n'est plus!" lui indique-t-elle d'une voix douce. "Puisse cet acte vous contenter..."
À défaut de le satisfaire pleinement... Le regard de la Chouette, taillé dans le marbre, qui la domine est toujours aussi imperturbable. Mais elle est certaine: Il l'observe malgré tout. Zora est cependant tirée de sa contemplation par le bruit d'une lourde porte qui s'ouvre. Il est suivi peu après par l'apparition d'une silhouette vaguement éclairé par le clair de lune. De son côté la rousse a à peine eut le temps de s'envelopper dans sa cape qui laisse à présent ses jambes nues apparaître. Ainsi que le sang du faux disciple de Möchlog qui les macule.

Interdite, partagée entre l'irritation et l'inquiétude, la jeune femme ne prononce pas le moindre mot. Tout juste se contente-t-elle d'observer l'intrus. Elle ne s'attendait pas à être dérangée à une heure aussi avancée de la nuit. Comment réagira-t-il? Devra-t-elle à nouveau faire couler le sang dans ce lieux sacré? Les réponses, seul le nouvel arrivant est capable de les apporter. C'est donc en silence qu'elle attend la réaction de l'individu qui s'approche...

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Il était une Foi EmptySam 2 Sep - 16:05
Cela faisais deux mois maintenant que je résidai à Busad sous la bienveillance du Haut-Gharyn dont j'avais pu obtenir une certaine reconnaissance. J'arpentais régulièrement les ruelles de cette cité, je visitais aussi courament les sections de la bibliothèque qui m'avaient été ouvertes. J'ai ainsi pu me cultiver sur la foi des my'trans et leurs coutumes. Je la trouvais bien futile, la foi... Cela étant je me construisis une certaine affection pour quelques divinité, en particulier Khugatsa. Un architecte qui accordait le pouvoir de manipuler les esprits ? Cela me semblait bien utile. Je trouvais aussi intéressante la position de Möchlög. Un innovateur qui s'enorgeillissait de voir la vie prendre des formes proche de celle des architectes. Pour ma part une ambition seule m'animait : mettre en mouvement le monde. Qu'un monde puisse tourner autour des futilités m'ennuyait profondément. D'ailleurs il était rare que quoi que ce soit ne provoque en moi autre chose qu'une grande indifférence. Seul l'exceptionnel me tenait en halène, les grands boulversements, les grands hommes, les grandes créations et destructions. Je voyais en la divinité de la vie et de la mort une belle métaphore de l'idéal que je souhaitais construire : un monde dominé par les élus, une force qui préserverait les grandes choses de l'injuste ensevelissement et anéantirait les puissances néfastes. Möchlog était donc mon concurrent, il régnait sur la vie et la mort des êtres vivants, un jour je régnerai sur celle des peuples et des civilisations, j'en avais la cetitude. C'est sur cette pensée que justement je contemplais l'un des temples de Busad, celui consacré à Möchlög.

Je déambulais souvent dans mes réflexions, essayant de me rappeler des mouvements complexes de la magie liée à Khugatsa dont j'espérais un jour suivre l'initiation. Chaque soir alors que le climat devenait plus clément, je découvrais une nouvelle partie de la ville. J'entendis un cris étouffé dans le temple, mais je ne m'y précipita pas. Zaël, le Primo-Gharyn, m'avait conseillé de ne pas trop faire entendre parler de moi, ni de ma volonté de faire des recherches sur mon passé. J'escaladais un côté de l'édifice pour lancer un regard soupçonné par l'une des fenêtre haut placée. La pièce était vide, visiblement aucune célébration n'avait lieu. Pourtant je pu observer une jeune femme dont le corps nu était en partie couvert de traces de sang. À ses pieds gisé ce qui me sembla être un prêtre de Möchlög. Qui ne l'aurait pas remarqué ? Ainsi richement vétu, il tranchait considérablement avec les autres My'träns, plus encore içi, en Kharaal Gazar, où les gens se démarquaient par leur humilité.

Je ne perdis pas de temps et je pénétrait dans l"édifice.

- Quelle étrange pratique mortuaire. J'ignorais que les disciples de Möchlög avaient recours au sarifice humain, voire au suicide... assisté ; ni qu'ils se sentaient assez proches de la nature pour célébrer nue leurs messes. De la part d'un disciple d'Orshin, celui qui façonne les corps, je l'aurais davantage compris. J'ai mené plusieurs enquêtes au profit des autorités de cette cité, mais je suis bien trop curieux sur vos étranges pratiques pour vous dénoncer sans avoir cherché à comprendre.

Je m'avancais sur les sols souillés de ce li sensé être le temple dédié à la vie, tout en maintenant mes distances avec celle que je soupçonné être la meutrière. Cette dernière avait relevé sur son corps une cape qui ne cachait que trop peu sa peau ensanglantée. Je tenait dans ma main ma canne à l'intérieure de laquelle mon épée frémissait. Sur My'tra personne n'était à l'abris d'un mauvais sort, j'étais à une distance idéale pour dégainer et tuer si le besoin s'en faisait sentir, je ne pouvais prendre plus de risque face à une personne capable de soumettre un haut pratiquant de la magie tel qu'un prêtre.

- Un gentilhomme se détournerait pour vous laisser le soin de vous habiller, mais je crains qu'un tel acte me serait fatal et puis... je ne suis nulement affecté par les charmes physiques.

Je vis alors la chevelure rousse et les traits fins de la jeune femme, je l'avais déjà vue.

- Tiens, je crois bien vous reconnaitre. Il y a quelques jours je dînais dans une auberge alors que quelques hommes réquisionnaient ma table pour y alonger un mourant sur vos ordres. Cela ma obligé à changer d'endroit. Vous êtes vous même une pratiquante de la magie de l'architecte dont vous avez içi assassiné le représentant. Comment pouvez-vous justifier un tel acte ?

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Il était une Foi EmptyDim 3 Sep - 6:40

Zora reste silencieuse tandis que l'intrus s'exprime. Il semble feindre l'étonnement mais elle n'est pas dupe. Il sait, dans les grandes lignes, ce qu'il se passe ici. Qu'il s'agit d'un meurtre et non d'un quelconque rituel lié à Möchlog. Là où elle s'attendait à déceler des traces de surprise ou de peur, elle se heurte à une forme d'impassibilité et d'assurance qui la gêne. Car il est bien plus aisé de gérer une personne soumise à ses instincts que guidée par la raison. Les mains toujours cramponnées à la cape qui couvre sa féminité, le regard résolument fixé sur l'homme, elle se contente malgré tout d'attendre. Peut-être parce qu'elle ne sait pas vraiment quelle attitude adopter en retour face à cet étrange individu.

Et puis tandis qu'il parle, elle apprend. Par exemple qu'il a enquêté au profit des autorités de Busad. S'agit-il d'un soldat? Un intellectuel? Un mage confirmé? Difficile de dire, à ce stade-là de son monologue, ce qu'il est précisément. Mais il semble désormais évident qu'il n'est pas un citoyen ordinaire. Fort heureusement il semble également soumis aux exigences de la curiosité. C'est ainsi qu'il lui avoue qu'il souhaite comprendre ses motivations avant d'aller la dénoncer. Un gain de temps estimable pour la criminelle qui n'en attendait pas tant. Mais ce n'est guère rassurant car se le nouvel arrivant à les moyens de s'octroyer le luxe d'une discussion, c'est qu'il en a vraisemblablement les moyens. Ou alors, qu'il tente simplement de le faire croire...

L'image que l'on renvoie aux autres et les impressions qui en découlent sont des armes aussi efficaces que la plus affûtée des lames. Bien des combats sont gagnés avant même que le premier sort soit lancé. Mais là encore il est difficile de dire si l'homme en face d'elle en a conscience ou s'il se contente d'agir en adéquation avec les capacités dont il dispose. Et à nouveau, Zora garde le silence. Pourquoi tenterait-elle de se justifier? Personne, ici, n'est dupe. Ce qu'il se passe semble évident. Et puis la jeune femme n'est pas du genre à se réfugier derrière des excuses.

Toujours est-il que l'intrus n'est pas assez stupide pour détourner le regard face à ce semblant de nudité qu'elle lui présente. Il va même jusqu'à préciser qu'il n'est pas sensibles aux charmes physiques. Elle esquisse un sourire: ce n'était pas le cas de cet hérétique qui gît au sol dans son propre sang. Et si elle a pu lui ôter la vie si facilement, c'est bien parce qu'il n'a pas été capable de voir l'âme sombre qui se cachait derrière cette peau claire. Un sourire, une apparence de fébrilité et la méfiance s'en est aussitôt allée malgré l'heure tardive. C'était... trop facile. Mais ce stratagème ne fonctionnera vraisemblablement pas avec l'homme qui lui fait désormais face.

Ce qui ne l'empêche pas de laisser tomber sa cape au sol avant de se diriger lentement vers le reste de ses vêtements soigneusement pliés sur un banc de pierre adjacent. Le tout en ne faisant pas de mouvements déraisonnables pour ne pas donner à l'autre une occasion de se sentir menacé. La rousse n'a pas honte de son corps. Elle n'en tire également aucune fierté. Ce n'est que l'enveloppe à laquelle Möchlog a jugé bon d'insuffler la vie. Ce qu'elle est - ce que chaque habitant de ce monde est - ne saurait être résumé à de la chair, des muscles ou des courbes.

C'est donc sans quitter du regard l'intrus qu'elle enfile lentement ses vêtements. Elle marque toutefois une pause lorsqu'il affirme la reconnaître. Et en effet, ça semble le cas. Les détails qu'il ajoute ne laissent aucun place au doute: il était bien dans cette auberge lorsqu'elle est venue - bien malgré elle - en aide à Adalwen. Bien qu'elle n'en ait aucun souvenir précis. Portait-il également ces amples vêtements qui lui couvrent le corps et le visage?

Le fait est qu'elle comprend son étonnement. Puisque il a pu la voir à l'oeuvre il sait donc qu'elle est une disciple de Möchlog. Même si elle doute qu'il puisse comprendre le lien spécial, bien différent des hérétiques se réclamant de la même foi, qui l'unie à son Architecte. Finalement elle se fend d'un sourire amusé lorsque l'inconnu lui demande comment elle peut justifier son acte. Elle décide alors de prendre la parole d'une voix étonnement douce qui jure avec la scène de crime ou le sang encore visible sur quelques parcelles de son corps.
"Me justifier?" répète-t-elle en écho. "Suis-je seulement tenue de le faire?"
Elle garde son regard ambré ancré sur lui quelques longues secondes comme pour lui confirmer qu'elle ne s'estime pas obligée de lui répondre. Ce faisant, elle termine de lasser le haut de sa cape autours de ses épaules avant de lâcher un léger soupire. La lune est encore visible dans le ciel. Ce qui lui laisse un temps raisonnable avant d'être forcée de fuir. Car dès que la cité s'éveillera...

Dans tous les cas cet inconnu l'interpelle autant qu'elle semble le faire. Sa retenue, sa curiosité ou encore ses propos sont autant d'arguments qui la poussent à lui accorder un peu de son temps. Peut-être qu'elle le regrettera. Mais quel mal y a-t-il à échanger un peu avec un mort en puissance? Mieux encore, elle pourrait parvenir à endormir suffisamment sa méfiance pour régler le problème probable qu'il représente.
"Vous pressentez que les choses, ici, sont plus compliquées que les apparences vous invitent à le penser, n'est-ce pas?" s'enquit-elle. "Ne vous donnez pas la peine de répondre. Si ce n'était pas le cas, nous ne serions pas en train de parler en cet instant..."
À supposer que l'on puisse dire qu'il s'agit d'une véritable discussion. Ne lui a-t-il pas confié être un enquêteur? N'est-ce pas ce que, précisément, il est en train de faire? Cette expectative titille la propre curiosité de Zora. C'est un jeu dangereux qui se déroule ici. Et c'est précisément ce qui fait tout son intérêt.
"Vous avez émis le souhait de comprendre avant d'agir. Et je suppose que c'est tout à votre honneur..." reprend-t-elle. "Permettez-moi néanmoins de répondre à votre intérêt par une simple question: quelles sont les lois qui prévalent? Celles des Hommes ou celles, intrinsèques, des Architectes?"
Car le problème est là, dans le fond. Zora est consciente de bafouer les lois édictées par les Hommes. Mais elle n'a pas le moindre remords car ces dernières ne pèsent rien sur la balance qui les oppose à la Volonté des dieux. Et, plus précisément, de Möchlog. Elle ferait brûler le monde pour peu qu'elle en soit capable. Simplement parce qu'Il le lui demande. Sans poser de questions. Mais la plupart des gens semblent oublier que la volonté divine n'est pas soumise à cette sacro-sainte morale qu'ils ne cessent d'ériger en bouclier.
"Cet homme était un hérétique à sa propre foi!" poursuit-elle en désignant d'un geste de tête le cadavre à ses pieds. "La mort est le seul châtiment qu'il méritait. Le seul à la mesure de son erreur. Et je parle bien de justice divine, pas de ce pâle simulacre dont les Hommes s’enorgueillissent. Suis-je à blâmer pour ça?"
Sitôt sa phrase terminée, elle l'invite à prendre place d'un geste de la main sur le banc qui fait face à celui sur lequel elle ne tarde pas elle-même à s'installer. Quitte à avoir cet échange, qu'il se déroule dans un relatif confort...

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Il était une Foi EmptyDim 3 Sep - 12:53
La jeune femme me troublait. Elle tourna son regard vers moi avant de souffler :

"Me justifier? Suis-je seulement tenue de le faire?"

Il semblait que je ne l"impressionnisme pas, à tout le moins qu'elle ne me craignait pas. Je redoublais donc de vigilence tandis qu'elle passait devant moi. Je dois admettre qu'elle possédait un corps d'une redoutable beauté, ce devait être un puissant atout qui lui permettait de comettre ses funestes actions. Alors qu'elle enfiler ses sombres vêtements, elle entama malgré tout ses explications avant de m'inviter à m'assois face à elle :

"Permettez-moi néanmoins de répondre à votre intérêt par une simple question: quelles sont les lois qui prévalent? Celles des Hommes ou celles, intrinsèques, des Architectes"

Ainsi entreprenait-elle ses assassinat au nom d'une justice divine.

"Je vois, commençais-je, vous êtes donc de ceux qui voient en la mort une façon d'honorer votre architecte. Je vais tacher de répondre à cette question millenaire au fondement du droit, de la philosophie et de la diplomatie"

Je fis tourner ma canne entre mes doigts. Dans le claire de Lune je dévisagea mon interlocutrice. Sa chevelure rousse cascadait sur les épaulières noires de son vêtement. Ses yeux profonds m"analysaient, elle cherchait sans doute à déceler une faille.

"Je vais être sincère avec vous. Je suis né d'un pirate et d'une traîtresse. Jai connu le meurtre très jeune, et l'ai pratiqué sur mes propres parents, cela ne m'impressionne guère. Alors je sais ce que signifie suivre sa propre voie, tout comme défier le pouvoir qui nous a élevé. Je suis cependant diplomate, mon travail consiste à faire signer des conventions entre les États. Quelle loi doit prévaloir ? Je dirai que chaque être en ce monde a sa propre puissance, une puissance nécessairement relative. Même votre dieu ne pourrait s'opposer en même temps à tous ses pairs. La loi tire sa force de la légitimité qu'on accordé à celui qui en est la bouche. Et la puissance d'un diseur de précepte dépend directement des forces qui le soutiennent. Un roi isolé se trouverait démuni face à tout un peuple."

J admirait les colonnes et les décorations qui ornaient l'édifice.

"Cette logique est appliquable aux architectes qui sont vivant sans être mortels. Vos lois ne sont ni inférieures ni supérieures à celle applicables paris les hommes. La difficulté c'est qu'il ne s'agira de lois que le jour où d'autres hommes seront près à les a les reconnaitres et a les appliquer. Chaque homme détient sa propre force  et il choisi de la prêter a un guide, souvent car on l'y contraint en le forçant à y croire, mais certains élus,  dont vous semblez faire partie, décident eux mêmes de leur voie !  En  attaquant les représentants de votre dieu vous diminuez nécessairement son influence sur les hommes. Selon vous il s'agit d'heretiques, jai moi meme assasiner ma mere afkn datteindre mes objectifs, je comprends donc votre mission. Mais agir seul reste futile, vous ne changerez pas les mentalités et votre influence insuffisante à remplir vos ambitions. En outre' je me questionne, sur quoi vous basez vous pour décider qui doit vivre ou mourir?"

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Il était une Foi EmptyDim 3 Sep - 15:20

Les bras en appui sur le dossier de roche de son banc, elle écoute son interlocuteur. Mieux encore: elle se réjouit qu'il soit encore présent. La rousse sait qu'elle dispose désormais de quelques minutes devant elle pour déterminer ce qu'il convient de faire de ce visiteur impromptu. Alors elle l'écoute comme elle sait parfois le faire. Mais si son regard est posé sur les lèvres qu'elle devine à peine sous l'obscurité de cette capuche et si ses oreilles se focalisent sur les propos qu'il tient, son esprit, lui, est concentré sur les options qui s'offrent à elle.

Toutefois la teneur du discours de cet homme n'est pas sans intérêt. Et ça l'ennui presque de le reconnaître... Le fait est qu'elle s'attendait plutôt à des remarques condescendantes au ton moralisateur. Celui que les adultes adorent prendre lorsqu'ils sont heureux de pouvoir expliquer les subtilités de la vie à leurs enfants. Pourtant l'inconnu ne semble pas lui reprocher son comportement. Du moins, pas ouvertement. Et c'est suffisamment rafraîchissant pour qu'elle daigne lui accorder un certain crédit.

Ho, bien sûr, elle ne partage pas son avis. Mais elle n'a pas besoin d'y adhérer pour le comprendre. Ni même de le respecter. Les débats n'ont jamais été son point fort de toute façon. Ils équivalent à une perte de temps qu'elle refuse de se permettre. Son interlocuteur est certainement plus rôdé qu'elle lorsqu'il s'agit de manier les mots. Ne s'est-il pas présenté comme un diplomate après tout? Elle exècre ces gens-là. La plupart du temps, ils ne font que parler. Mais lorsqu'il s'agit d'agir... Cet intrus, en revanche, semble fait d'un autre bois. Comment qualifier quelqu'un qui a tué ses propres parents?

Elle tique néanmoins lorsqu'il affirme que Möchlog ne pourrait pas affronter seul ses pairs. La simple perspective que l'on puisse remettre Sa puissance en doute l'irrite. Elle jette d'ailleurs un regard à la représentation en marbre de la Chouette comme pour lui demander d'excuser les propos que cet insolent tient à son encontre. Elle le laisse néanmoins poursuivre jusqu'à ce qu'il la questionne sur les critères qu'elle observe pour choisir ses victimes.
"Allons..." s'amuse-t-elle. "Ne gâchez pas le plaisir en posant des questions sans intérêt..."
Et pourtant, de l'intérêt, cette question en a. Ce qui semble évident a pourtant échappé à la plupart des gens. On l'a souvent présentée comme une tueuse qui s'attaque à ceux qui sont trop faibles pour se défendre. Ce n'est pas tout à fait faux. Mais c'est avant tout réducteur. Ses cibles, elle les sélectionne avec soin. Tout comme les circonstances de leurs trépas. Mais donner la clef de cette sélection à autrui, c'est lui donner les moyens de lui mettre des bâtons dans les roues. Pourquoi le ferait-elle?
"Trois!" ajoute-t-elle en levant un nombre équivalent de doigts. "Je vois trois faiblesses dans votre raisonnement. La première est que je ne tue pas pour honorer mon Architecte. Je le fais pour l'apaiser. Une nuance de taille, vous en conviendrez..."
La rousse doute qu'il puisse comprendre. Non qu'il soit inapte à raisonner, loin de là. Mais simplement parce qu'il manque encore d'informations à ce sujet. Les mots sont une chose. La portée de leurs significations, une autre.
"La deuxième est la comparaison que vous vous permettez insolemment de faire entre les dieux et nous, leurs créations. La logique qui s'applique aux seconds ne saurait convenir aux premiers." ajoute-t-elle sur le ton de l'évidence. "Et le simple fait qu'ils soient... vivants - à supposer que le terme soit adapté - ne nous octroie certainement pas le droit de les placer au même niveau que nous. Par conséquent, il en est de même pour leurs lois et les vôtres!"
Comment ose-t-il arguer que la Loi de Möchlog n'est ni supérieure, ni inférieure à celles édictées par les Hommes? C'est sûrement le plus grand blasphème qu'elle ait eu le déplaisir d'entendre. Et étonnement c'est exactement ce qui pousse la jeune femme à vouloir en savoir plus sur cet étrange personnage. Ironie, quand tu nous tiens...
"Pour finir, vous pêchez pas arrogance en affirmant que Möchlog a besoin des mages ou de ses disciples pour propager Son influence. Cette dernière s'exprime dans chaque bouffée d'air que nous inspirons ou à chacun des battements de nos coeurs. Dans chaque naissance et chaque mort qui émerveille ou assombrit le quotidien de ce monde. Ou encore dans chacun des sentiments qui le régissent..."
Il n'y a qu'à ouvrir les yeux. Zora voit l'influence de son Architecte à chaque fois qu'elle pose son regard ambré quelque part. Tout est , à porté de la plus élémentaire des perceptions. Seul un idiot doublé d'un aveugle n'arriverait pas à s'en rendre compte.
"Le simple fait de croire que les Architectes ont besoin de nous pour asseoir leurs influences respectives relève de l'orgueil le plus pur. Ce qui est certain, en revanche, c'est que nous avons besoin d'eux!" affirme-t-elle avec conviction. "En ce qui me concerne, je suis là pour... rappeler cette évidence à ceux qui seraient tentés de l'oublier. Et pour punir ceux qui l'ont déjà fait!"
Et dire qu'elle ose parler d'orgueil. L'ironie de la situation ne lui a pas échappée. Mais ne devrait-elle pas éprouver de la fierté alors qu'elle est la favorite de Möchlog? Comment pourrait-elle réagir autrement? Et contrairement à la plupart de ses... collègues, elle a une raison valable pour se soustraire à l'humilité.

La jeune femme jette un regard à la lune qui décline peu à peu sur son support étoilé avant de reporter son attention sur celui qu'elle ne sait pas encore comment considérer. Un adversaire? Ce serait sûrement exagéré vu les circonstances. Un confident? Cette simple idée l'amuse au plus haut point. Une distraction? Oui, pourquoi pas...
"Je suis curieuse... À quel Architecte va votre foi? Je n'irais pas jusqu'à prétendre que je connais les religions mineures mais j'ai de la peine à imaginer un croyant parler des dieux comme vous le faites!" s'étonne-t-elle. "Et puis, sur une note plus légère... Comment avez-vous tué vos parents?"
De la curiosité malsaine? Non, vous croyez?

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Il était une Foi EmptyDim 3 Sep - 18:49
- Vous agissez pour appaiser Möchlog ? Considerez-vous qu'il souffre ou que l'humanité attise sa colère ? Je n'ai pas d'avis  sur la question, je n'ai pas la prétention de  comprendre ses desseins. Cependant je les imagine. Il insufle la consience et la force vitale, il reprend d'une qui main ce qu'il offre de l'autre, c'est donc qu'il est des êtres qui doivent perdurer et d'autres... disparaitre. Alors pourquoi les faire naître sii c'est pour un jour les faire disparaitre. Peut-être y a-t-il quelques évolutions qu'il ne maîtrise pas dans son domaine, que les hommes ont leur propre influence.

Je renpensais à mon père, un simple pirate qui escroquait tant qu'il le pouvait les marchands, qui n'hésitait pas à envoyer son fils de 8 ans espionnner les confréries ou de 10 ans poignarder une vigie. Il n'avait que négativement impacté ce monde, en quoi méritait-il de vivre ? Pourquoi avoir conçu une telle créature ? Depuis que je l'avais assassiné avec cette lame que je baladais depuis, je me sentais comme détaché des sentiments humains, comme si j'avais atteint un stade supérieur aux aspirations les plus communes.

- Oui j'ai tué mon père alors qu'il me battait. Je me suis emparé de son arme et ai profité de sa stupeur pour le transpercer. C'était un soir de buverie, dans un port crasseux et alors que les matelots cuvaient au milieu des docks. Quant-à ma mère je les recherchée, traquée, interrogée puis je les libéré de sa folie. Elle était malheureuse, blessée dans son amour propre, elle avait perdu son honneur à force de brader sa vertue aux plus viles des marins et aux plus crasseux des basses naissances.

Je me souviens encore de ses terribles aveux de trahison contre son pays d'origine. Quelle déception cela avait été de constater que celle que je pensais être une puissante prétresse n'était en fait qu'une idiote maniipulée par un fin stratége daënar.

- Vous vous plaiser à mettre une frontières entre l'homme et l'architecte, alors que nous sommes tous des créations d'un être plus grand. Oui, les architectes aussi ont été créés, du moins si l'on en croit les plus anciens textes de la bibliothèque de Busad, je me contente de synthétiser mes lectures. Est-ce vraiment un architecte qui vous a conçu ou a-t-il conçu votre ancêtre ? Finalemen ce n'est pas notre origine qui défini notre importance, ce n'est pas celui qui nous a créé qui conditionne ce que l'on doit penser ou faire, mais un choix profond. Je suis persuadé qu'il existe un moyen de se isser au niveau des architectes, d'acquérir une forme d'immortalité. Je ne parle pas de ces veine tentative de  maitriser la magilithe, mais d'utiliser son propre pouvoir. Je ne tire pas mes espoirs d'une foi aveuggle en quelques divinité, je sais quelles existes, les faits parlent d'eux-mêmes, mais je pense simplement qu'ils vivent à un niveau d'existence que les hommes ne savent pas atteindre. Il m'amuse beaucoup de vous voir défendre une frontière imperméable entre les hommes et les dieux, je croyais que vous étiez une servante absolue de Möchlog, le  seul architecte a s'être enorgeuilli de l'assouplissement de cette frontière, à avoir désiré que les créatures ressemblent davantage encore à leurs créateurs. Son désir le plus cher ne serait pas de nous maintenir dans nos misérables conditions mais de nous élever vers la grandeur. Ce n'est bien entendu qu'une interprétation des textes, celle qui ma semblait être la plus probable, néanmoins je n'ai aucune conviction en la matière.

Un sourir léger éclaira mon visage et donna de la force à mon propos.

- Je n'ai pas besoin de la foi, la foi est une passion aveugle, une perte d'energie qui a plus de risques de vous conduire dans l'erreur que dans la vérité. La foi nous est inculquée par nos anciens et dépend directement de notre sphére sociale. Je préfère étudier la vérité et j'ai pu vérifer leur existence, cela me suffit. Si vraiment Möchlog est comme vous le dite, sélectif, alors il correspond parfaitement à ma vision du monde.  Ce monde est malade et perd son énergie en futilités, les guerres épuisent les pays sans raison, ils ne peuvent se concentrer sur l'essentielle : évoluer encore et toujours. Busad est une ville exemplaire, une ville qui cherche par ses efforts à construire des choses grandioses, prête à pardonner aux envahisseur pour construire avec eux. Sauf votre respect, ce n'est pas le cas de votre pays d'origine, où les gens se complaisent dans la luxure sans pousser plus loin leurs efforts. Vous prétendez servir votre Architecte en saignant quelques misérables âmes ? Ce sont des centaines comme vous qu'il faudrait pour accomplir un tel dessein, vous restez donc, pour l'heure, impuissante. Oui, dans ces conditions vous ne pourrez jamais qu’apaiser le Dieu Chouette ; mais l'objectif n'est-il pas de le satisfaire ?

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Il était une Foi EmptyLun 4 Sep - 4:57

Il blasphème à nouveau en prétendant imaginer les desseins de Möchlog. Comment le pourrait-il puisque elle est la seule dépositaire de Sa volonté? Tout ce que les autres peuvent faire, c'est tenter de les deviner. De se baser sur les signes qu'ils peuvent entrevoir pour essayer d'en tirer une explication qui leur soit compréhensible. Elle-même ne comprend pas toujours son Architecte. Mais elle n'en a pas besoin pour le servir. Comprendre et obéir sont deux choses bien différentes.

Les doigts longilignes de la demoiselle se crispent autours de la roche qui forme le dossier de son siège lorsque l'inconnu évoque la possibilité qu'Il ne contrôle pas totalement l'évolution des créatures à qui il a insufflé la vie. Que le facteur humain rentre en ligne de compte, qu'il influence le destin que l'Architecte a prévu pour chacun des êtres vivants qui foulent le sol créé par Delkhii. Cédant à la colère à peine contenue qui l'étreint, Zora s'autorise le bref instant de pause qui suit ces propos pour nuancer ses propos:
"Ou peut-être que les gens comme vous se plaisent à croire qu'ils peuvent avoir une quelconque influence sur le destin qui est dévolu à chacun d'entre nous!" siffle-t-elle.
Elle en est persuadée: les Hommes - daëners compris - ne peuvent qu'agir dans la limite des possibilités offertes par les dieux. Le fait qu'ils aient l'impression d'avoir le choix ne signifie pas vraiment qu'ils l'aient. C'est ce subtil mélange entre choix et obligations qui peut donner une impression de liberté aux plus téméraires des Créations. Et là encore, ce n'est que la volonté de Möchlog qui s'exprime. Où qu'Il soit, peu importe ce qu'Il fait, Il doit sans doute s'amuser de l'arrogance de ces blasphémateurs.

Zora jette un nouveau regard à la lune tandis qu'elle est gratifiée d'un récit de mort. Ainsi son interlocuteur avoue avoir tué son père par vengeance et sa mère, par charité. Deux sentiments tellement basiques qu'ils en sont nauséabonds. Faire cesser une existence pour des motifs aussi futiles n'a pas le moindre sens. Du moins pour la jeune femme qui penche légèrement la tête sur le côté en observant son vis-à-vis. Quel but suivait-il sinon le sien? En quoi cela rend-t-il le monde meilleur?

Mais si les propos de l'homme étaient déjà arrogants, ils deviennent à présent animés d'une folie extrême. Se hisser au niveau des architectes? Elle entrouvre les lèvres de surprise tant ces propos la choquent. Elle s'était attendue à beaucoup de chose mais certainement pas à ce qui lui balance ces inepties avec une telle assurance. Est-il convaincu par ce qu'il dit ou cherche-t-il simplement à provoquer sa colère? Elle ne peut exclure la possibilité qu'elle soit en train de faire son jeu...

Ses doigts tapotent à présent nerveusement leur support tandis qu'elle fait de son mieux pour garder un visage impassible, éviter de trahir les émotions violentes qui l'étreignent. Mais elle sait à présent que cet homme ne quittera pas cette pièce vivant. Il est allé beaucoup trop loin pour qu'elle lui permette ce luxe. Des insultes sont proférées chaque jour à l'encontre des architectes. La plupart du temps elles s'expriment à travers des actions guidées par la bêtise ou l'ignorance. Mais cela ne peut pas s'appliquer aux propos qui semblent avoir été forgés par la réflexion de cet homme.

La jeune femme le laisse malgré tout terminer sa tirade en ayant de plus en plus de peine à se concentrer sur le sens qu'il souhaite lui donner. Puis la rousse hoche tristement la tête de gauche à droite comme si elle se heurtait à une cause désespérée.
"Mmmh..." lâche-t-elle finalement. "Je savais que vous étiez spécial. Je n'imaginais simplement pas à quel point..."
Les inepties dont il l'a gratifiée sont si nombreuses qu'elle ne sait pas vraiment par où commencer. En temps normal elle se serait contentée de bondir sur lui, s'aidant de sa magie pour amplifier son attaque et du premier objet à sa portée pour lui briser les os ou lui ouvrir la gorge. Mais elle tient à défendre les dieux et plus particulièrement son Architecte. Recourir maintenant à la violence serait un aveux de faiblesse.
"Vous semblez analyser les Architectes et le monde qui vous entoure comme s'ils étaient à la portée de votre compréhension. Ce faisant, vous vous êtes mis en tête que la frontière entre les dieux et leurs créations étaient si ténue qu'elle en est devenue franchissable. Je reconnais que l'ambition a du bon, qu'elle est un excellent moteur de l'existence. Mais la folie, elle, ne peut conduire qu'à la perte de celui qui la cultive..." glisse-t-elle sur un ton froid. "Si je défends cette frontière entre eux et nous, ce que contrairement à vous je sais quelle est ma place. Et je l'accepte. Les limites ne sont pas toujours faites pour être repoussées. Parfois elles existent pour une bonne raison!"
Elle se relève et vient se poster à côté du cadavre qui achève de se vider de son sang. Le spectacle n'a rien de bien plaisant. Mais le message qu'il transmettra aux hérétiques est on ne peut plus clair: ils ne seront pas en sécurité tant qu'ils persisteront à servir avec autant de légèreté Möchlog. Si seulement le parricide pouvait le comprendre, lui aussi. Mais certains semblent voués à se complaire dans leurs fautes. Est-il de ceux-ci? La réponse lui semble évidente...

Peu importe ce qu'il croit, finalement. Qu'il soit convaincu ou non par les propos qu'il tient, cela ne change pas qu'il est dans l'erreur. Et bien entendu Zora n'essaie même pas de les considérer pour leur pertinence. En est-elle seulement capable? Convaincue qu'elle est de détenir la vérité et d'appliquer Sa volonté, elle ne peut que considérer avec dédain les paroles de son interlocuteur.
"Quant à ma propre influence sur ce monde, je suis parfaitement consciente qu'elle est limitée. Mes actions ne sont guère suffisantes pour le changer en profondeur. Mais l'inaction n'est pas une option. Elle ne l'a jamais été!" poursuit-elle. "Mais il viendra un temps où j'aurai les moyens de faire appliquer la volonté de mon Architecte. Ce n'est pas aujourd'hui et ce ne sera probablement pas demain. Mais un jour, oui, je rappellerai à mes congénères - tous mes congénères - que l'on n'hérite pas de sa foi. Qu'on la mérite et qu'il nécessite de s'y dévouer corps et âme."
Et ce jour-là les gens comme lui auront largement l'occasion de regretter leurs hérésie. Car si pour l'heure elle se contente de meurtres plaisants mais néanmoins insignifiant, son acharnement sera récompensé par la Chouette. Et cette dernière lui confiera alors des pouvoirs défiants l'entendement. Suffisants pour défier le plus grand des rois ou la plus puissante des armées.

La demoiselle amplifie la force des muscles de son bras droit et plonge sa main dans la poitrine du cadavre. Quelques instants plus tard, elle en retire le coeur et le dépose aux pieds des serres de la chouette sculptée. Un maigre présent pour son dieu. Mais la preuve d'une volonté intacte de le servir. Ce faisant, elle ne quitte pas du regard l'intrus. Il s'agit d'éviter qu'il profite de ce qu'il pourrait considérer comme un manque d'inattention.
"Permettez-moi également de vous dire que cette ville n'est pas digne de votre admiration. La guerre fait partie intégrante de l'humanité. Tout simplement parce qu'elle est issue de ses instincts les plus primaires. La violence ou la jalousie par exemple. Nier cette réalité est une preuve de faiblesse, rien de plus! Tenter de l'éviter, l'expression du plut sot des optimismes." reprend-t-elle. "Et puis la guerre à ses avantages. N'est-elle pas le meilleur moyen de séparer le grain de l'ivraie?"
Une manière judicieuse de considérer les myt'räns et les daëners. Pourtant Zora ne compte pas participer à cette dernière, si elle doit avoir lieu. Sa tâche est bien plus noble. Pourtant elle ne peut qu'appeler de ses voeux un conflit qui réduirait la population des hérétiques. N'est-ce pas le but recherché, après tout?
"Assez tourné autours du pot, maintenant. Je ne crois pas que la mort de ce disciple vous importe. Comment le pourrait-elle alors que vous avez tué les êtres les plus proches de vous?" fait-elle remarquer. "Mais peut-être vous êtes-vous mis en tête que mon arrestation ou ma mort vous apporterait un quelconque avantage. Ma question est donc la suivante: puis-je compter sur votre silence? Ou vais-je devoir l'obtenir de force?"
Si la réponse l'intéresse, elle a déjà décidé de tuer cet importun. Elle souhaite simplement s'assurer de son état d'esprit. S'il la laisse partir, c'est qu'il ne se croit pas en mesure de rivaliser avec elle. Et un concept aussi niais que l'honneur ne suffira pas à le pousser au sacrifice. Les gens comme eux ne s'embarrassent pas de ce genre d'artifices. S'il souhaite l'affronter, en revanche...

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Il était une Foi EmptyJeu 14 Sep - 9:31
Les minutes, peut-être même les heures, passaient dans le sombre temple de Möchlog. La jeune femme qui cherchait à m’impressionner par chacun de ses gestes, par chacune de ses paroles, avait fini par m’intéresser. Sa foi en l’architecte de la vie et de la mort semblait telle qu’elle l’érigeait au-dessus de tout, absolument tout. Sa croyance éclipsait jusqu’aux doctrines concurrentes de ses pairs, et je ne parle pas des My’träns de manière générale, mais bien des adorateurs de son dieu. Cette jeune Zora avait forgé sa propre vision du monde, une vision fataliste où les hommes se trouvaient soumis à la volonté divine, réduit au choix binaire de servir ou de desservir.
Je fus frappé de voir la virulence avec laquelle la magicienne qui se tenait devant moi arracha un organe de la poitrine du cadavre, une telle force me semblait inconcevable. Et pourtant, je la contemplais de mes yeux. Elle cherchait sans doute à m’impressionner, c’était une réussite. J’empoignais plus fermement mon arme, à ce stade des provocations, l’affrontement paraissait inévitable. Je désignai mon interlocutrice avec le pommeau, dirigeait la pointe en sa direction aurait définitivement engagé le combat.

– Que votre arrestation me procurasse une porte d’entrée dans la politique de Zagash, est un fait, non une croyance. Vous massacrez sans vergogne les aspirants à la doctrine majoritaire, il va sans dire que votre mort semble désirée. Cependant...

Je rengainais mon arme avec souplesse, tout en gardant une emprise solide sur le foureau, s’il fallait s’en servir, elle était à portée.

– Comprenez bien que je n’ai nullement l’intention de faire appréhender une personne qui sert si bien mes intérêts. Votre quête me fascine et j’espère que l’heure venue, lorsque vous souhaiterez un pouvoir plus vaste au service de vos aspirations, vous accepterez de pactiser avec mes propres ambitions. Je ne crois pas que nos objectifs divergent véritablement, en dépit de nos convictions respectives. Oui, les guerres permettent de séparer le méritant de l’incapable, mais souvent elles frappent aussi le juste pour laisser subsister le sournois. Je ne vous parle pas de protéger le bienveillant ou celui qui aidera les nécessiteux, je vous parle plutôt de défendre les grandes choses de ce monde, quelles qu’en soit l’origine, et d’anéantir les inférieurs. Les guerres sont de puissantes armes invoquées pour détruire ce qui fut mal construit par les civilisations. Ces puissances sont-elles initiées par quelques architectes ? Par Möchlog, votre dieu ? Je l’ignore. Elles sont en tout cas fort mal dirigées par les hommes et le temps venu, il faudra réorienter ces faisceaux dans la bonne direction. Mais les hommes d’ici comme d’ailleurs sont manipulés et manipulables, ne l’oublions pas. S’ils sont mal dirigés, il nous reste la faculté de les renvoyer sur les bonnes routes. Ne vous contentez pas d’anéantir ceux qui sont dans l’erreur, retournez ceux qui peuvent l’être et vous obtiendrez une puissance autrement considérable !

J’étais sincère, mes projets m’emmèneraient bientôt dans la création d’une guilde aux aspirations lumineuses : celle de manipuler les dirigeants politiques dans leurs funestes projets afin d’épargner les monuments ancestraux, de sauvegarder les sages et les ingénieux. II s’agissait aussi de se débarrasser de la vermine qui vampirisait les forces créatrices des nations. Il fallait cependant que j’éclaircisse ma position.

– Je ne crois pas que la frontière entre l’homme et l’architecte soient ténues, souflais-je d’un air sombre, mais je ne crois pas non plus en son imperméabilité absolue. Enfin… seul l’avenir permettra de vérifier mon hypothèse. Je ne suis pas un dogmatique, si la démonstration inverse m’est apportée je la suivrai. Si par vos actes vous me démontrez que le monde sortira grandis et enrichis en servant comme vous le faites Möchlog – qui selon vous serez le plus puissant des architectes, le seul à mériter ce titre suprême – alors je serai prêt à appliquer votre doctrine, suivant les ordres que vous me communiquerez. Mais si vous ne parvenez pas à le démontrer, que vous détruisez ce qui m’est cher et venez en aide aux sous-hommes qui essoufflent Irydaë, nous deviendrons ennemis.

J’attendais avec impatience le choix de mon interlocutrice, je jouais là carte sur table. Un partenariat avec une telle criminelle serait d’une efficacité redoutable, je pourrais agir dans la lumière et elle dans l’ombre, je pourrais attendre mes objectifs plus rapidement, et elle plus efficacement. Allait-elle refuser mon offre de pacte et engager le combat contre moi ? Allait-elle simplement fuir en riant de mon impudence ? Allait-elle me convaincre de la rejoindre ou encore proposer un terrain d’entente alternatif ?

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Il était une Foi EmptyVen 15 Sep - 6:36

Cet homme a décidément cette capacité d'étonner la rouquine. Cette dernière sait qu'elle devrait tenter de le tuer. Pourtant les propos qu'il tient ne sont pas dénués de sens. D'une clarté qui fait tant défaut à son visage caché par l'ombre de sa capuche. Alors elle l'écoute en silence tout en se demandant depuis combien de temps elle n'a pas eu une discussion aussi... satisfaisante. Cet inconnu ne semble pas la juger. Et c'est assez rare pour être noté.

D'ordinaire les gens s'arrêtent aux apparences. Un acte ignoble sera considéré comme tel. Ils ne cherchent pas à comprendre ce qui le motive ou même la finalité recherchée. Le jugement est hâtif, souvent incomplet. Les limites fixées par le bien ou imposées par le mal forment une frontière au-delà de laquelle ils ne souhaitent pas s'aventurer. Une faiblesse qui les rend incapable d'apprécier un geste à sa juste valeur. Il est tellement plus facile pour eux de se réfugier derrière la morale, de la laisser décider pour eux ce qui se fait et ce qui doit être évité.

Pourtant cet homme voit au-delà de ces considérations futiles. Le cadavre à leurs pieds ne semble pas l'importuner. Et son ambition est sûrement aussi ardente que la sienne. Cependant elle ne sert pas les intérêts d'autrui. Uniquement les siennes. Et c'est bien ce qui retient Zora d'accepter ce qui pourrait être une offre alléchante. Ça, et le fait qu'il croit qu'elle puisse servir ses intérêts. Ou encore qu'elle puisse obtenir davantage de pouvoir grâce à lui. Quelle présomption!
"Je n'aspire pas à diriger les Hommes ou à les remettre sur la voie de laquelle ils n'auraient jamais dû s'écarter. Mon existence même est vouée à l'extermination des pêcheurs. Je n'offre pas le pardon ou la rédemption mais la punition qui sied à chaque personne déshonorant Möchlog." explique-t-elle. "Et si vous pensez que mes actes servent vos intérêts, gardez bien à l'esprit qu'ils ne sont dédiés qu'à mon Maître. Il est le seul allié dont j'ai besoin. Et le plus fiable et le plus puissant qui soit!
Elle hésite encore un bref instant puis recule de quelques pas pour lui signifier qu'il n'y aura pas d'affrontement. Car la rouquine a décidé de se laisser tenter par l'opportunité de montrer à cet étrange personnage qu'il se trompe. Et comme il le dit si bien, seul le futur délivrera son verdict. Il est donc nécessaire qu'il vive pour prendre conscience de toute l'étendue de son erreur. Et s'il peut semer le chaos de son côté jusqu'à leur prochaine rencontre, pourquoi tenterait-elle de l'en empêcher?

Le portrait élogieux qu'il dresse de la guerre est d'ailleurs un plutôt bon indicateur. D'autant plus qu'un conflit, quel qu'il soit, servirait les propres intérêts de Möchlog. Ainsi donc il semble avisé de laisser cet inconnue poursuivre son bonhomme de chemin de son côté. Peut-être se révélera-t-il utile un jour ou l'autre. La curiosité étant un vilain défaut, Zora décide donc d'y succomber.
"Laissons donc le temps délivrer son verdict, oui! Et lorsque vous aurez compris que votre hypothèse repose sur un mélange d'arrogance et d'ignorance, vous deviendrez donc mon serviteur! Quant au fait de devenir votre ennemie..." glisse-t-elle, un sourire au coin des lèvres. "Vous n'en avez aucune envie, croyez-moi!"
Elle lui adresse un clin d'oeil avant de poser le regard sur l'entrée du Temple. Un couple vient d'y faire son apparition, annonçant sa présence de leurs pas. Leur visage affiche une certaine forme d'indifférence. Du moins jusqu'à ce qu'ils découvrent la présence du sang sur le sol. Zora leur adresse un sourire avant de marcher dans leur direction, concluant au passage cette discussion avec l'inconnu. Tout à été dit. Elle marque toutefois une pause en arrivant à la hauteur du duo tétanisé par la surprise ou la peur.
"Je m'appelle Zora Viz'Herei!" les informe-t-elle simplement. "Répétez ce nom à ceux qui voudront savoir ce qu'il s'est passé ici! Et veillez, je vous prie, à ne pas l'estropier!"
Ce n'est évidemment pas par hasard si elle leur communique cette information: elle tient à ce que tous sachent ce qu'il en coûte d'embrasser l'hérésie. Elle veut que les autres mages prétendant servir la Chouette comprennent que leurs erreurs ont un prix. Mais elle souhaite également que son ancien interlocuteur ait l'opportunité de la retrouver lorsqu'il voudra ramper à ses pieds.

La surprise du couple ne tarde pas à s'effriter pour laisser place à une réaction bien trop prévisible: la femme se met à hurler tandis que son époux se dresse entre la rouquine et elle. Un geste chevaleresque qui arrache un sourire condescendant à l'intéressée. Son regard se pose une dernière fois sur la silhouette encapuchonnée. Puis elle tourne les talons et amplifie la puissance de ses muscles pour bondir sur le toit le plus proche.

Busad a été une distraction intéressante. Mais il est temps maintenant de traquer l'impureté dans d'autres contrées...

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