Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé]

La dynamique entre ses deux jeunes gens étaient étranges. Mais ce n’était pas son affaire. Il déplorait seulement que le militaire ait forcé la jeune femme à raconter cette histoire qui semblait gênante et peut-être blessante. Zaël n’insista bien sûr pas là-dessus. Ils avaient apporté assez d’éléments à côté pour qu’il n’y ait pas besoin de tous les détails de l’arrestation. Le peu qu’elle en avait dit illustrait assez bien la déchéance dans lequel ce typé était tombé. Son manque de repentis jouait clairement en sa défaveur et appuyait l’image néfaste ainsi crée. Dans d’autres circonstances, il aurait pu être en résidence surveillé en attendant le jugement mais le cas était trop grave pour ça. Il irait rejoindre les cellules au pied de la tour le temps qu’un Commandant statue sur son cas avec Zaël, et ce dès que ses invités respectables auront pris congé.

Le militaire semblait de bon allant pour ne rien gâcher et acceptait la coopération sans discuter. Étrangement, ce fut la civile qui trouva à y redire. Il ne comprenait pas sa motivation derrière ses mots. Bien sûr qu’ils allaient appliqué la justice de Busad mais une collaboration avec un daenar ne pouvait qu’être fructueuse : qui pouvait mieux comprendre le comportement d’un expatrié qu’un autre expatrié ? À aucun moment il ne s’offusqua de cette remise en cause à peine voilée de ses décisions, pas plus que de cette prise de congé qui ne serait pas passée avec tout autre primo-Ghary ou Khorog.

« Ne vous inquiétez pas Aurore : si des crimes ont été commis sur notre territoire, il va sans dire que ce sera la justice du Kharaal Gazar qui sera appliqué. Pour le criminel que vous nous avez ramené comme pour les suivants. Je pense que Hex ici présent, n’a d’autre objectif. »

En tout cas, il avait bien annoncé une volonté de collaboration de la part de son gouvernement et pas une demande d’extradition des criminelles.

« Évidemment, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Vous aussi devez avoir des tâches qui vous attendent. Mais avant ça, si vous vous rendez en Daënastre consentiriez vous à nous envoyer des nouvelles de là-bas pendant votre séjour ? Bien sûr vous serez dédommager de vos efforts. »

Ce ne serait pas la seule source d’information mais il n’y en avait jamais trop. À aucun moment il ne pensa que c’était problématique de faire cette demande en présence du militaire. Ce n’était pas une démarche secrète. Et il ne lui demandait pas de prendre des risques pour en découvrir. Non, simplement de donner des nouvelles de ce qu’elle y voyait, de ce qui s’y passait.

Enfin finis ! C'était plutôt joyeux que je repartais de la tour échangeant quelques informations avec ces fameux protecteurs. Malheureusement ils n'avaient pas la moindre idée de ou pouvaient se trouver mes prochaines cibles . C'était une déception de plus ici.
Ces sauvages n'avaient décidément aucunes archives utiles... Enfin les papiers que je leur avais laissés suffiraient pour le moment. Je ne doutais pas qu'un remplaçant serait vite dépêché ici, histoire de profiter de cette invitation royale. Il faudrait bien sur que je pense à le noter dans mon rapport.
Je descendis de la tour un peu songeur, ne notant pas vraiment si Aurore me suivait. Dans ma tête, j'écrivais déjà le long rapport à l'officier de liaison, tachant de noter les points importants.
Cela allait bien sur engendrer des réactions, probablement plus de soldat ici pour aider les protecteurs, je voyais ça comme une stratégie à grande échelle, positionner des pions ici serait peut-être utile plus tard, peut être que des hauts gradés espéraient pouvoir installer une base dans les régions reculées avec l'accord du roi.
C'était peu probable mais ça ne les empêcherait pas d'essayer.
Quoiqu'il en soit je tachais de trouver la sortie de cette ville de sauvage, abandonnant la cape que je portais auparavant, laissant mon attirail technologique à la vue de tous. Après tout nous étions ici de manière très officielle et pas une personne ne chercha à me barrer la route.

Ce ne fut qu'après quelques détours que je finis par atteindre le portes de la ville. Je remarquais qu'Aurore était toujours derrière moi, ce qui me surprit un peu. Je commençais presque à trouver cela agaçant à la longue.
Je me tournais vers elle ne sachant trop comment lui demander ce qu'elle attendait finissant par dire.

-Tu comptes vraiment me raccompagner jusqu'à chez moi ?

Nous avions certes fait.... Enfin je ne savais pas trop mais il c'était peut être passé quelque chose entre nous, mais cela ne la dispensait pas de mon agacement. D'autant qu'elle avait eu la mauvaise idée de me rappeler un souvenir plutôt douloureux.
La Reine des neiges... je pensais avoir été bien trop ivre pour m'en rappeler.
Je repris mon chemin chantonnant doucement pour moi même

*Libéré ! délivré !... *

Ce ne fut qu'au bout d'une dizaine de minutes que je m'arrêtais tirant un morceau de papier de ma poche, relisant des notes que j'avais déjà lu lors de l'ascension.

-Tu sais, je pense que tu as accompli ta mission maintenant, je repars comme promis regarde.

Je lui désignais un point à l'horizon qui se rapprochait assez vite. Le point finit par devenir une forme cruciforme avant de devenir un appareil Daenar, une frégate modifiée par le régiment pour son usage spécial. L'engin perdait rapidement de l'altitude, ses larges elles formant une ombre de plus en plus menaçante alors que le train d'atterrissage descendait lentement.
L'engin toucha le sol près de nous, ses moteurs augmentant brutalement en régime alors que des évent s'ouvraient près de ces derniers pour contrer la vitesse de l'appareil.
Il finit par s'immobiliser à une dizaines de mètres et alors que la porte s'ouvrait je pus voir avec un regard admiratif le symbole du régiment fièrement peint sur la coque.
Deux géant sortirent de l'engin, leurs pieds métalliques écrasants les quelques brin d'herbe tenaces.
Deux armures assistées rien que pour moi...

Les deux soldats s'approchèrent de leurs pas lourd, tenant deux armes démesurées dans leurs mains avant de se mettre au garde-à-vous devant moi. La scène était un poil ridicule, car mon visage atteignait à peine le buste des armures. Néanmoins c'était une question de protocole et je devinais des sourires entendus derrière les deux casques lourds.

-Mon Lieutenant ! Nous somme la pour vous escorter jusqu'à votre prochaine affectation.

Je feignis une mine surprise.

-Oh ? On part ou alors ?

-Dyen ! Une nouvelle fugitive à été localisée dans la région.

J'haussais les épaules autant pour moi-même que pour les autres. Cette affectation était loin d'être terminée visiblement.
Mais le devoir était le devoir. Je me tournais vers Aurore, lui serrant la main de manière officielle avant de lui dire.

-Bon et bien nos chemin se séparent ici ! Si tu passes en Daenastre n'hésite pas à me rendre visite on pourra bien reparler de cette exposition honteuse, d'ici la porte toi bien !

Je fis demi-tour embarquant dans l'appareil suivis des deux colosses, la portes n'était même pas fermé que les deux moteurs se remirent à tourner à plein régime et la dernière vision que j'eus d'elle était une petite silhouette rousse sur un champ de verdure...

Aurore avisa un long moment le Gharyn, cherchant à prendre en mesure ses propos, ses paroles, cherchant à savoir s’il était sincère et si il pensait le plus naïvement du monde qu’un étranger ne pouvait avoir aucun autre objectif que la collaboration. La rouquine se contenta de garder le silence, d’incliner doucement la tête et d’opiner. Consciente qu’on ne pouvait pas refuser une demande d’une personne de son titre.

- « Avec plaisir Gharyn. Vous pouvez compter sur des nouvelles régulières. » Elle avisa le comportement du militaire, qui se dirigeait derrière vers la sortie « Bonne journée à vous monsieur. J’étais ravie de vous rencontrer et j’espère avoir le plaisir de vous revoir un jour, dans de meilleure condition évidemment. »

Évidemment, difficile de savoir si Aurore pensait sincèrement ce qu’elle venait de dire, à ses yeux ce n’était qu’une façon de lui montrer son respect, d’avoir un comportement convenable devant un homme important. Elle inclina une nouvelle fois la tête, se penchant légèrement en avant, provoquant un petit mouvement de sa chevelure dans cette direction, puis elle se redressa convenablement avant de rejoindre le militaire qui était déjà en train de descendre les marches de la tour d’un pas visiblement déterminé. Si il pensait pouvoir se débarrasser de la rouquine aussi facilement, il se mettait largement le doigt de l’œil, l’accord ne prendrait fin qu’au moment où il disparaîtrait de la région. La jeune femme le suivait donc d’un pas rapidement, certaine qu’il allait essayer de la semer. L’étranger ne pensait déjà plus à elle. À peine sorti de la tour, qu’il retirait sa cape pour dévoiler l’ensemble de son équipement technologique, provoquant une légère nausée chez celle qui ne supportait pas ça. Une main sur la bouche, elle avait dû stopper sa marche avant de la reprendre, ses yeux s’étaient écarquillés quand il avait murmuré la musique de la reine des neiges. Un fou. Il était étranger et fou. Elle, elle aurait laaaargement préféré oublier ce moment. Finalement, les pas de son ancien interlocuteur avait fini par se stopper et elle avait fait de même.

- « Ma mission sera entièrement terminée lorsque tes pieds ne toucheront plus le sol des terres My’tränne »

La rouquine n’eut pas le temps de dire davantage, plus qu’un énorme engin qui manqua définitivement de la faire rendre le peu qu’elle avait dans le ventre surgit, fendant le ciel. Grimaçant, elle avait tenté tant bien que mal de faire abstraction, de conserver une bonne figure lorsqu’il lui serra la main comme-ci de rien était. Elle avait grimacé, se contentant d’afficher un petit sourire en coin.

- « Évidemment, je tâcherai de trouver pour discuter de cette merveilleuse expédition. Tâche de survivre lors de tes prochaines missions et évite de revenir ici, de toute façon vous n’êtes pas bien vu. »

Simple efficace, teinté d’un sarcasme à peine dissimulé. Elle n’avait nullement l’intention de le revoir, nullement même l’idée de le chercher une fois dans des contrées inconnues, une seule idée semblait avoir de l’importance à ses yeux, trouver un moyen de parcourir les terres qu’elle ne connaît pas, trouver Ludwig et aviser par la suite. Peut-être qu’au fond, l’industriel n’avait pas eu tort, peut-être qu’elle aurait dû directement accepter de visiter, de profiter pour se faire une idée plus réaliser là-bas de ceux qui sont différents d’elle. La my’tränne avait avisé l’engin partir, avait attendu un long moment pour être certaine qu’il ne revienne pas, avant de disparaître, l’esprit ailleurs, elle allait rentrer chez elle à présent, préparer des affaires et partir. Direction un territoire hostile, celui des non-mages.