La technologieCette succession d'articles a pour but de clarifier un point majeur du monde d'Irydaë : la technologie steampunk. De manière générale, considérez qu'elle serait comparable sur bien des points à notre technologie irl
jusqu'en 1890. Passé cette date, les Daënars n'auront guère les connaissances suffisantes pour produire des innovations techniques. Nous vous conseillons qui plus est si cela n'est pas déjà fait de lire attentivement les
récompenses de réputation du camp daënar qui font partie intégrante du background technologique ! Voici donc quelques points de base contextuels :
- L'énergie produite par la vapeur est au cœur des recherches scientifiques de la société daënar. Bien davantage que l'électricité et autres sources d'énergie, la majorité des machines fonctionneront par ce biais ainsi que par celui de la magilithe.
- L'électricité existe et est utilisée principalement (voire exclusivement) pour l'éclairage électrique public. Les familles les plus aisées investissent parfois dans l'éclairage électrique privé de leur domicile, tandis que d'autres préfèrent l'utilisation de pyro-magilithe. Autrement, le commun des "mortels" continue de s'éclairer à la lampe à huile ou à gaz.
- Daënastre se situe dans les prémices de la radioconduction. Les prototypes ne sont pas encore sortis des laboratoires, si bien que le télégraphe reste encore et pour un certain temps, le seul moyen de communication à distance.
- Si les sous-marins magithèques sont une bonne opportunité d'explorer les fonds marins, les Daënars développent encore à l'heure actuelle un matériel de plongée individuel. Il s'agit de scaphandres du type Rouquayrol-Denayrouse, imposants, mais qui ont pour premier mérite d'être indépendants en termes de respiration, même si l'autonomie n'est pas optimisée. Ce sont des combinaisons de plongée intégrales, peu maniables.
Les voituresA votre avis, qu’est-ce qui distingue les gens aisés des plus modestes ? C’est qu’ils ont suffisamment d’argent pour pouvoir s’acheter ce qu’ils veulent, et cela a par exemple permis l’apparition de la mode. Des vêtements au goût… Douteux, mais qui connaissaient à chaque fois un succès retentissant grâce au comportement grégaire des gens de la Haute qui achetaient toujours plus de ces habits. Maintenant, que se passe-t-il quand la mode s’étend aux véhicules ? Et bien cela peut donner des villes remplies de telles machines :
Voici le premier prototype de véhicule autonome personnel, aussi appelé automobile. Inventé il y a un peu plus d’une dizaine d’années, cette voiture ne s’est popularisée que durant cette dernière décennie, et ce auprès des plus influents armateurs qui rêvaient de pouvoir arpenter les docks rapidement et sans les contraintes de place et de saleté que représente un cheval. C’est ainsi que la voiture se fit connaître. Plus tard, les gens aisés commencèrent à jalouser les bourgeois qui se permettaient d’être un cran au-dessus d’eux en matière de déplacements. Ils poussèrent donc les carrossiers à fabriquer des modèles toujours plus sophistiqués afin de parader auprès des autres aristocrates, et c’est ainsi que la voiture s’est démocratisée.
Description : Le premier modèle de véhicule autonome était… Bourré d’inconvénients ! Littéralement. Un châssis massif renfermait une petite machine à vapeur (comprenez par « petite » au moins 1m cube et ¼ de tonne) qui permettait aux quatre roues de tourner à une vitesse de 200 tours/min, c’est-à-dire environ 22km/h, et ce pendant quand même quelques dizaines de minutes ! En contrepartie elle ne pouvait porter qu’un seul passager, le conducteur ; elle vibrait beaucoup ; faisait pas mal de bruit et de fumée et certains modèles ont…. Comment dire… explosé. C’est aussi pour cela, en partie, que les gens de bien ont insisté pour améliorer ce prototype. Depuis les choses vont mieux, les véhicules sont toujours aussi lents mais leur autonomie a doublé, passant à deux heures environ ; il y a moins de vibration et de fumée ; on peut accueillir un second passager sur des sièges ô combien plus confortables et les véhicules n’explosent plus… Plus trop du moins.
Usages : Les façons d’utiliser cet amas d’acier ne sont pas très nombreuses. En effet, ces voitures ne sont qu’un accessoire de parade pour les bourgeois fortunés. Uniquement utilisées en ville, elles coûtent si cher à entretenir et à faire fonctionner (enfin cher, pour un haut ponte tout est relatif en matière de prix) qu’elles sont finalement utilisées assez rarement, les gens préférant encore les diligences pour les voyages plus longs. Ne pensez même pas à sortir de la ville avec ça ! Ô que non ! Rien que la pluie rend l’objet très mécontent et il crachera rapidement une fumée aussi noire que les abysses. On ne vous racontera donc même pas ce qu'il se passe si vous roulez sur du sable ou de l’herbe. Alors si vous avez l’argent, faites-vous plaisir, mais honnêtement ce n’est pas un très bon rapport qualité/prix.
Les trains à vapeurIl y a plus de deux siècles de cela, dans le cabinet de l’ingénieur Kesse, alors très renommé pour la fiabilité de ses innovations dans le domaine du transport, un jeune apprenti va à son encontre tout excité. Il possède, dans ses mains, les plans d’une machine qu’il vient juste de concevoir après des années de réflexion. Il a tout vérifié, tout calculé et recalculé, tout indique que la machine va fonctionner. Christopher Kesse n’en croit pas ses yeux, si elle marche, cette découverte pourrait bien révolutionner la mobilité humaine, et entrerait certainement dans l’histoire ! Les deux hommes filent voir le Conseil, ils doivent obtenir des subventions pour ce projet ! C’est chose faite quelques jours plus tard, et ils entament alors la construction d’un véritable chef d’œuvre : la locomotive à vapeur. Basée sur un moteur à combustion de charbon imaginé une vingtaine d’années avant par le scientifique Stéphane Schumann, la machine fonctionne comme suit.
La locomotive est alimentée en charbon, via un wagon situé juste à l’arrière. Elle tire entre cinq et huit wagons passagers, plus un wagon-cuisine. La nourriture est distribuée par des serveurs dans tout le train. Il y a trois différentes classes de passagers.
Les premières classes sont accueillies dans de splendides wagons capitonnés de bois, avec des sofas, de belles ornementations, ils proposent des divertissements, et des domestiques sont aux petits soins pour les différents passagers de cette section. Les passagers possèdent aussi leurs propres cabines, confortables et élégantes.
Vient ensuite la seconde classe, plus modeste. Les voyageurs sont assis dans des cabines de six à huit personnes, et c'est un domestique conduisant un chariot qui vend de la nourriture, des boissons ou d'autres consommables.
Enfin la troisième classe, celle des plus pauvres prolétaires, loge dans des wagons assez austères, sur des bancs de bois, sans aucune intimité ni aucun confort supplémentaire. Un domestique distribue des repas rudimentaires à heures fixes, compris dans le prix du trajet. C'est vous dire l'effroyable goût qu'ils peuvent avoir.
Mais ce n’est pas le fonctionnement qui est important, au final, c’est plutôt tout ce qui a été bâti autour de cette machine. Seulement quelques semaines après sa découverte et le premier voyage effectué grâce à elle, le gouvernement de l’UNE prend la décision de moderniser tout le continent en reliant pratiquement chaque ville avec des chemins de fer. En seulement dix ans, le projet arrive en grande partie à son terme. Les plus grandes cités des quatre coins du pays sont reliées en un vaste et complexe réseau, et les premiers voyageurs de ces extraordinaires machines sont ébahies par la distance qu’elles permettent de parcourir. Bien entendu, le cabinet Kesse, pierre fondatrice de cet immense œuvre, a reçu une immense compensation financière pour le travail fourni, en échange des droits sur sa machine, et ce afin que le gouvernement puisse en disposer en toute quiétude.
Mais il n’y a pas que ces deux hommes qui y sont pour quelque chose, dans cette innovation, les architectes et ingénieurs qui furent en charge de la construction du réseau ferroviaire durent se heurter à tout un tas de problèmes, tous coûteux à régler. D’abord, la distance à couvrir était colossale, cela demanda des tonnes et des tonnes de métal pour les rails, et au moins autant de bois. On peut dire que les ouvriers ne chômèrent pas. Les mineurs besognèrent sans cesse afin de faire aboutir ce projet presque féérique. On pouvait par exemple chipoter sur la sécurité des voyageurs et des trains, mais la solution fut vite trouvée. Si la civilisation Daënastre cernait, depuis l’aube de sa création, ses villes avec de larges murailles, c’était pour se protéger des immenses créatures qui peuplaient le paysage du nouveau continent. Mais les trains nécessitaient, eux aussi, de se trouver suffisamment haut pour ne pas être inquiétés par ces gigantesques menaces. Heureusement, les aqueducs, désormais rendus obsolètes par l'invention des foreuses à vapeur, pouvaient servir de supports aux voies de chemin de fer.
Malheureusement, une telle ambition s'annonçait comme devenant un gouffre financier inévitable pour l'Etat. Il fallait donc trouver un moyen de faire le plus d'économies possibles sans ralentir la construction des voies à travers le pays. On imagina plusieurs voies possibles pour diminuer les dépenses, mais la seule qui sembla réalisable fut celle des employés miniers. Seulement, le gouvernement ne savait toujours pas comment faire pour augmenter le profit de ce secteur sans couper l'herbe sous le pied des mineurs et risquer des révoltes meurtrières.
Zachary Mason se chargea de régler ce problème de main d’œuvre. Armateur prestigieux, à la tête d’une grande flotte de marine commerciale, proposa au gouvernement d’aller capturer, avec l’aide de quelques hommes armés, des mages de Delkhii isolés dans les jungles de My’tra, et de les rapporter au pays pour qu’ils puissent aider à miner gratuitement, et rapidement toutes les ressources nécessaires à la construction des rails. Sans beaucoup palabrer, sa proposition fut acceptée, et des fonds furent levés pour partir à la chasse aux bâtisseurs. L’entreprise fut un succès, et le marin revint bientôt accompagné de dizaines de manieurs de sorts, capables de faire sortir de terre toutes les constructions imaginables. Certes, on pouvait se poser la question du traitement de ces gens, mais qui irait s’apitoyer sur le sort de personnes qui, dans la même situation, tueraient tout Daënar qui foulerait le sol de leur pays ? La question fut bien vite réglée.
Le réseau de chemins de fer de Daënastre fut construit entièrement en seulement cinquante ans. Le pays entier pouvait désormais jouir d’une mobilité immense, le commerce prit un essor fabuleux, la Compagnie du Commerce Ferroviaire fut créée, pour gérer les différents échanges via les trains. Aujourd’hui, un siècle et demi après l’ouverture du gigantesque réseau, presque tous ceux qui ont vu la création de ce projet fou sont morts ou sur le point de s’éteindre. Néanmoins, leurs noms seront à jamais inscrits dans les livres d’histoire.