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Chroniques d'Irydaë
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 [Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyJeu 11 Mar - 16:32
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Cerka, le 12 Décembre 938

La neige recouvrait tout dans le paysage d’une épaisse couche. Les piétons se pressaient dans la rue proche de l’hôpital, de la fumée sortant de leur bouches ou de leur nez, souhaitant sans doute rentrer avant que le soleil ne décline trop. Absorbé par ce spectacle, tout comme la veille et les jours précédents, le soldat à la prothèse métallique replongeait dans ses pensées.

Depuis plusieurs semaines, une dizaine environ, le sergent Adam Vaughn était sortit du profond, mais agité, sommeil dans lequel ses blessures l’avait plongé. Sa mémoire était vide de plusieurs années, aussi l’avait-on renseigné. Certains avaient même été ravis de lui raconter combien son marteau était connu dans les rangs comme arracheur de têtes, alors que beaucoup ne connaissaient pas le visage dans l’armure...
Dans le bataillon des armures assistées de Hinaus depuis 932, ses camarades et lui avaient été déployés à Skingrad l’été 938 afin de protéger les marchands de l’UNE. Ils avaient été victime d’une attaque magique en bonne et due forme, dans laquelle plusieurs bâtiments s’étaient effondrés. Adam avait été retrouvé sous quelques gravats et avait eu la chance qu’une roche compresse son bras gauche, sans quoi il se serait probablement vidé de son sang. Son membre était en charpie et n’avait pu être sauvé, mais au moins était-il en vie, pas comme ses compagnons. Une belle connerie !
Non seulement il ne lui restait qu’une  partie d’humerus, mais en plus sa tête avait complètement passé aux oubliettes les six dernières années. Le pire c’est que le bruit de l’attaque et les destructions qui y étaient liées restaient quant à lui profondément gravé dans son esprit. Combien de nuits cela l’avait-il réveillé ? Combien de fois avait-il entendu « Fuyeeeeez » avant de se réveiller haletant ?
Trop pour rester sain d’esprit, alors qu’il était un inconnu à lui-même.

Voir la vie à l’extérieur de l’hôpital le fascinait, tout comme ça le rendait malade. Les stigmates de la guerre étaient partout, surtout dans les lieux médicaux, mais les gens continuaient leur vie. Ils ne se doutaient pas des drames qui se jouaient dans les salles de soins, ni celles de rééducation. Ils ne se doutaient pas de ce que tous ces hommes et femmes avaient vu, fait, pour les protéger. En réalité, lui-même ne le savait pas consciemment, mais la bile amère qui lui tordait l’estomac en pensant aux combats répondait pour lui. Comment expliquer sinon que le jeune homme plein d’idéaux qu’il était, s’était transformé en cet être aigri qui agressait la moindre personne tentant de l’approcher ?

En même temps qu’est-ce qu’ils avaient tous à lui demander « Comment allez-vous sergent ? » « Vos souvenirs reviennent ? » « Avez-vous encore mal dormi ? ». Les rares moments de paix étaient ceux qu’il passait devant cette fenêtre et ceux où il s’entraînait dans son coin. Personne ne venait le contrarier, alors qu’il était seul, quand il pestait après le bout de métal qu’on lui avait fournit pour remplacer son bras.

Y penser le fit observer ledit objet. L’acier était clairement de mauvaise facture, et l’épaisseur ne rassurait nullement quant à la solidité du tout. Les vis semblaient avoir du mal à rester vissées, et les mécanismes internes avaient parfois du mal à se mettre en route le matin, après une longue période de repos. Egalement, ils criaient grâce lorsqu’ils étaient trop sollicités, et sur une longue période. Adam avait réussit à remuscler en partie le reste de son corps, retrouver un peu de son endurance aussi, et seul son membre mécanique lui faisait vraiment défaut. Rien que ce constat lui fit fermer le poing défaillant, sans qu’il contrôle sa force. Au moins si ça cassait ce ne serait plus un problème...

Le visage fermé, et les sourcils froncés, il ne put s’empêcher de jurer. Les pupilles de ses yeux ressemblaient à deux petits cercles tellement la colère les rétrécissait.

« Saleté de mécanique bas de gamme ! Il aurait mieux valu creuver que supporter ça... »


Dernière édition par Adam Vaughn le Jeu 1 Avr - 18:40, édité 1 fois

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyJeu 11 Mar - 21:46
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Cela faisait quatre années que la jeune femme n’était plus rentrée à Cerka et le spectacle de désolation qui se présentait devant elle ne cessait de l’attrister chaque jour. Après avoir vainement chercher si ses proches avaient survécu à l’attaque de sa ville natale, Gwendoleen avait décidé de sauver ceux qui pouvaient l’être encore. Ses qualités remarquables et son expérience dans le domaine médical avait sauvé bon nombre de ses camarades au front et c’est sans hésitation aucune que la jeune blonde offrit ses services en officiant auprès des équipes déployées. Elle croisait parfois des visages inconnus mais aussi d’autres très familiers dont certains la croyait morte après qu’elle ait été laissée pour morte sur le continent mytran. Elle ne se rendait pas vraiment compte ce qu’aurait engendré la perte d’un officier supérieur de sa trempe mais visiblement, l’état-major avait été très heureux de la revoir et avait même prit en charge la réparation de ses prothèses.

Contrairement à beaucoup de gens, la guerre n’avait pas vraiment eu d’impacts psychologiques conséquents sur sa personnalité et Gwendoleen déplorait seulement la perte de vies humaines dans un conflit qui ne leur avait finalement rien rapporté. Daënars ou mytrans, pour la jeune femme, cela restait une vie humaine et en tant que médecin, laisser mourir quelqu’un, quelque soit la nation à laquelle il appartient sera toujours un échec. Cette idéologie semblait plus ou moins partagée, du moins pour un temps, dans l’esprit des équipes de secours déployées qui essayaient tant bien que mal de sauver un maximum de personnes. Cerka mettrait beaucoup de temps à être reconstruite et l’idée de retrouver une vie paisible en sein s’estompait de jour en jour dans l’esprit de la soldate. Néanmoins, elle continuait d’œuvrer dans le bien d’autrui et ne se ménageait pas en passant le plus clair de ses journées à ce qui avait été réaménagé du complexe hospitalier de Cerka, essayant de traiter un maximum de patients possibles comme si la jeune blonde cherchait à se racheter auprès des nombreuses victimes qu’elle avait causé pendant la guerre à My’tra.

Epuisée, Gwendoleen décida qu’il était temps de marquer la fin de sa journée et troqua sa blouse contre des habits plus civils non sans décider de faire un dernier état des lieux avant d’aller se reposer. En arpentant les couloirs, la jeune femme fut attirée par le bruit d’un homme qui semblait bien en colère. Curieuse, la jeune blonde se dirigea vers la source de ce bruit et découvrit un homme en pleine dispute avec sa propre prothèse. Visiblement, ce dernier peinait à contrôler cette dernière, cette scène lui rappelant sa propre rééducation bien que Gwendoleen avait été beaucoup plus patiente que cela. Avec tout l’altruisme qui la caractérisait, la jeune blonde pénétra dans la chambre, désireuse de venir en aide au patient qui semblait bien agité.

« Les premières semaines avec une prothèse sont les plus difficiles. Je comprends que ce soit frustrant de ne plus sentir son bras de chair et même les simples gestes de la vie quotidienne nous paraissent insurmontables. Enfin, je préfère me dire que c’est mieux que de se trainer avec un moignon vous ne trouvez pas ? »

Gwendoleen connaissait quelques détails du dossier du bonhomme mais préféra les taire pour l’instant car elle supposait qu’on les lui avait déjà bien rabâchés à longueur de journée et la jeune femme ne voulait pas ajouter de la frustration à la colère que semblait ressentir le soldat. Elle arborait un sourire bienveillant malgré la situation avant de continuer.

« Je pense juste que votre prothèse a besoin d’une révision. Les premières fois, on ne fait pas vraiment attention et il arrive qu’on réduise fortement la durée de vie de la magilithe qui les alimente et si c’est le doute de ne pas pouvoir revenir au meilleur de vos capacités qui vous anime, croyez-moi, vous les retrouverez. »

Gwendoleen parlait en connaissance de cause puisqu’elle l’avait vécu. Cependant, la jeune blonde se doutait bien que la frustration de l’homme s’étendait bien au-delà de sa prothèse et que celle-ci n’était peut-être qu’un exutoire à des traumatismes plus sérieux. Pour l’heure, Gwendoleen se contenta simplement d’attendre la réaction de son interlocuteur, profitant d’une pause pour se présenter.

« Je suis le lieutenant-colonel Langeley mais vous pouvez m’appeler Gwendoleen, ça ira très bien. Et vous ? »

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptySam 13 Mar - 10:21
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Ce fut une voix féminine qui sortit le soldat de ses sombres pensées. Il se tourna vivement vers l’intruse, peu ravi d’avoir été surprit dans sa position. Des yeux bleus l’observaient avec gentillesse. Cependant le physique agréable qu’il pouvait observait ne l’apaisa aucunement, d’autant plus quand il entendit ce que la petite dame se permettait de lui dire. Il avait été incapable de répondre de suite, quelque peu désarçonné.

Adam serrait sa mâchoire, à un tel point qu’un observateur averti aurait pu remarquer le muscle tressauter. Pour qui se prenait-elle pour lui dire qu’un moignon c’était bien ? Pour qui se prenait-elle pour essayer de lire dans ses pensées ?

« Lieutenant-Colonnel c’est bien ça ? »

La question n’en était pas réellement une et n’appelait pas de réponse. Il s’agissait ici plutôt de se focaliser sur le grade bien plus important de la demoiselle. Elle avait beaucoup plus de galons, pourtant, à ce moment précis, le sergent la toisait de haut, le regard toujours aussi peu engageant. En cet instant, il n’était qu’un homme pétrit de souffrance et de rage. L’officier n’y était pour rien, elle avait pourtant le tord de se trouver là et surtout de s’être approché du mauvais patient.

« _Bien sûr que pour vous les choses sont différentes ! Ouvrez vos yeux ! C’est pas qu’un putain de problème mécanique ! Ils ne vous ont pas refilé de la camelote à vous ! »

Adam leva sa prothèse pour appuyer ses dires. Comment ne pouvait-elle pas voir la différence de facture entre les deux membres brillant qu’elle arborait et le métal terne qu’il se traînait ? L’armée n’avait pas les moyens, ni probablement l’envie, de traiter tous ses hommes de manière égale. Les troufions comme lui étaient plus facilement remplaçable qu’un officier.
Sans qu’il s’en rende compte, son poing artificiel alla s’écraser contre le mur, y laissant une belle trace. Le choc se répercuta dans sa chair amputée. Sa main droite se posa et se contracta à cet endroit, comme pour diminuer l’impact, non sans un rictus de douleur.

Il ne pouvait désormais plus faire face, honteux. Même cette mauvais habitude qu’il avait de taper contre un mur ou un meuble pour exprimer son mécontentement, il ne pouvait plus l’avoir sans que sa condition d’infirme lui soit rappelée. Sa tête se baissa, quelques mèches de cheveux retombant vers l’avant. Il refusait cependant d’accepter ce qu’il considérait comme de la pitié.

« _Passez votre chemin Lieutenant-Colonnel, vous ne trouverez rien ici qui en vaille la peine. »

Le rien se référait bien sûr au fantôme d’homme honorable qu’il était aujourd’hui. Il ne s’abaisserait pas à utiliser le prénom de la jeune femme, trop bien formaté par sa jeune carrière militaire, il ne comptait cependant pas lui donner son propre nom, trop pressé qu’elle laisse tomber l’affaire. Adam pourrait ainsi retourner à ses états d’âme en toute quiétude. Il était pourtant aisé de sentir que c’était un homme dans une détresse physique et morale qui errait ici. Probablement aurait-il dû être mieux suivit dès son réveil. Cette fin de guerre comptait cependant trop de cas similaires pour que les soignants puissent s’attarder sur tous ces êtres détruits.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyDim 14 Mar - 10:26
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen continuait de regarder attentivement son patient. Nullement ébranlée par ses propos, elle le laissa extérioriser sa colère sans intervenir. Elle comprenait sa détresse et la jeune blonde avait bien évidemment vu la différence de qualités mais surtout de modèles entre leurs deux prothèses. En réalité, beaucoup de blessés de guerre étaient revenus de My’tra avec un ou plusieurs membres manquants et visiblement, le gouvernement n’avait pas prévu suffisamment de prothèses pour pallier à cette demande qui s’était soudainement abattue sur eux à la fin de la guerre. Il fallut donc faire des concessions qui malheureusement, comme en témoignait le patient, se faisaient sur des critiques de sélection qui se basaient bien souvent sur la faculté à remplacer un soldat donné.

Plus on montait dans la hiérarchie et plus les effectifs étaient précieux et difficilement remplaçables, ce qui expliquait pourquoi l’on gardait, du moins pour l’instant, le meilleur équipement pour ces personnes là et qu’on était forcé à sacrifier les plus dispensables. Dans le cas de Gwendoleen, elle n’avait pas vraiment choisi ses prothèses au départ et on les lui avait posé sans lui demander son avis. Fort heureusement, elle avait pu bénéficier de son statut aisé pour bénéficier des dernières technologies en matières de prothèses dynamiques, plus appropriées pour son travail que leurs successeuses magithèques.

« Beaucoup de soldats ont perdu leurs membres durant la guerre à Mytra. On a jamais eu de demande aussi importantes en prothèses et nos stocks se sont vidés dès les premières semaines après la fin du conflit voire même bien avant. Je conçois que ce n’est pas ce qu’on fait de meilleur en terme de prothèse mais rien ne vous empêche d’en changer dans quelques mois. »

Si seulement elle avait pu avoir des nouvelles de la mécanicienne qui avait révisé ses prothèses quatre ans auparavant. Gwendoleen se souvenait que cette dernière avait fait un travail remarquable pour remettre ses prothèses à niveau mais surtout pour lui faire se rendre compte du potentiel qu’elles refermaient réellement. Aujourd’hui, elle ne savait pas si Alex Hawkes était toujours vivante mais il fallait reconnaître que c’était peut-être une situation idéale où elle aurait eu besoin de son expertise.

« L’hôpital de fortune qu’on a réinstallé à Cerka compte beaucoup de blessés. On fait ce qu’on peut pour subvenir aux besoins des patients et il y a des gens qui sont dans un état bien plus grave que le vôtre. Je ne sais pas pour mes collègues mais en tant que médecin, je ne néglige aucun de mes patients. Vous savez, j’étais dans le même état que vous il y a des années de cela, bien avant la déclaration de guerre. A vrai dire, je ne comprenais pas pourquoi j’avais survécu là où tous mes camarades avaient péri. J’ai mis plusieurs semaines à me remettre avant de me rendre compte que j’avais peut-être encore quelque chose à accomplir. Les conséquences de la guerre sont certes désastreuses et je ne doute pas une seconde que celle-ci vous a profondément marquée. Cependant, ce n’est pas une raison pour baisser les bras pour autant et d’arrêter de vivre. Votre condition est telle qu’elle est, il va maintenant falloir vivre avec cette dernière. »

Malgré les mots lourds de sens que Gwendoleen prononçait en cet instant, elle n’en restait pas moins très calme. L’homme devant elle avait l’air de s’être renfermé sur lui-même et il faudrait sans doute beaucoup de courage à la soldate pour lui faire entendre raison. La jeune blonde comprenait maintenant au moins partiellement pourquoi on l’avait laissé dans ses atermoiements et que plus personne n’osait réellement s’en approcher. Cependant, Gwendoleen n’était pas de ces gens-là et elle se refusait de laisser les gens dans leur détresse quitte à les exposer face à leurs problèmes une bonne fois pour toutes…

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 15 Mar - 12:25
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
La honte n’avait pas fini de le ronger. Maintenant que la colère avait été balayée par la douleur qui irradiait toujours de son bras, il se rendait compte que son comportement était horrible. Pour commencer, il pensa à son grand-père, qui l’aurait regardé avec déception en le voyant parler à une femme, médecin d’autant plus, de cette manière.
En plus, il s’était bien rendu compte qu’il y avait des gens bien plus abimés que lui ici. Et il avait du mal à comprendre comment ils arrivaient à le vivre mieux que lui. La culpabilité du survivant...Oui cela faisait écho en lui. Pourquoi en avoir réchappé ? Alors que tous ses camarades, bien qu’il ne se souvenait pas d’eux, gisaient six pieds sous terre. Des enfants étaient morts sous ces décombres, et lui était là, bien vivant.
Entendre la vérité faisait mal, très mal dans le trou béant qui avait prit la place de son cœur. C’en était trop pour Adam. Il tentait de garder la face mais il sentait bien que le masque était en train de s’effondrer.

« Si vous ne passez pas votre chemin, c’est moi qui part »

Il s’enfuit, sans réelle destination, sans répondre au Lieutenant-Colonnel une fois de plus. Il ne voulait pas partager sa faiblesse et sa souffrance. Elles lui appartenaient à lui seul. Il ne voulait rien partager avec les autres humains en ce moment.
Tout ce qui comptait donc était de s’éloigner de ce petit brin de femme qui non seulement ne s’était pas laissée impressionnée ni par son physique, ni par son sale caractère, mais en plus lui avait assénait ce qu’il ne voulait surtout pas entendre.

Bien sûr qu’il savait que sa prothèse pouvait être changé plus tard, on lui avait même déjà conseillé un excellent artisan. Bien sûr qu’il avait vu des soldats reprendre leur vie et leur combat alors qu’ils étaient en partie mécaniques. Mais ce n’était pas pour lui, pas alors qu’il ne savait même plus qui il était. Encore moins ce qui allait être son futur maintenant qu’il avait tout perdu.
Il réussit à errer sans revoir la demoiselle jusqu’à l’heure maudite où il devait dormir. Son corps était épuisé, et il luttait contre son esprit tourmenté. Tout en regardant la photo de son bataillon, tentant de récupérer des bribes de leur vie commune, il fini par trouver le sommeil.

Les cauchemars avaient été d’autant plus intense cette nuit-là. Entre chaque réveil, il se rêvait prisonnier pendant que ces visages autrefois connus se faisaient tuer à chaque fois, toujours de manière horrible.
Lorsque se manège l’épuisa, et qu’il pensait que l’heure était suffisamment avancée pour qu’il ne se fasse pas rembarrer par une infirmière, il quitta son antre.

Son pari avait été le bon car il pu obtenir son premier repas de la journée. A cet heure matinale, même le personnel de la cantine appréciait le calme. Il pu profiter d’être le premier pour manger dans silence, seulement entrecoupé par les bruits de la cuisine et quelques discussions qui en sortaient. Adam appréciait plus l’ambiance que le repas en lui-même. Aussi, dès que la salle commençait à se remplir de plus en plus vite, il décida de quitter les lieux pour aller à l’extérieur.

Des agrès de fortune avaient été installés, pour permettre aux soldats de se  rééduquer et se remettre en forme au grand air. Il s’agissait aussi d’utiliser tout l’espace disponible.

Le sergent s’approcha de son premier objectif : lever du poids. Plusieurs étaient à sa disposition, et il avait bien comprit qu’il ne servait à rien de forcer avec son nouveau bras si il voulait réellement remuscler son dos et son membre valide dans de bonnes conditions. Et surtout sil il voulait que la séance dure, et prolonge son répit.
Enlevant sa veste, le froid le fit frissonner. Il savait que cela ne durerait pas et que lorsque ses muscles chaufferaient, la fraîcheur de l’air serait au contraire la bienvenue.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour que son esprit se vide et se concentre sur l’effort qu’il devait fournir, alors que son corps lui envoyait les premiers signaux de tiraillement. L’effet était salvateur. Tellement, qu’il ne se rendait pas compte que la cour se remplissait aussi, bien que personne n’osait trop s’approcher de lui. Adam n’entendait ainsi pas ce que certains irréductibles pouvaient encore dire à son encontre.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 15 Mar - 16:30
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Les jours passèrent sans que Gwendoleen ne croisa le chemin du soldat tourmenté ou plutôt, elle faisait en sorte de ne pas croiser son chemin. Non pas qu’elle ne désirait pas l’aider mais la jeune blonde était sûre que son discours l’avait au moins un peu marqué. Dans son cas, il ne nécessitait plus de traitements médicamenteux et c’était plutôt à lui d’effectuer un travail personnel pour retrouver un but à sa vie mais aussi pour accepter sa nouvelle condition. Après une guerre aussi sanglante, la jeune femme ne pensait pas que l’état-major obligerait quiconque à se réengager même si pour beaucoup, l’armée était finalement tout ce qu’il leur restait.

Gwendoleen continuait donc d’observer son patient bien que de relativement loin compte tenu de sa charge de travail mais elle s’apercevait que ce dernier avait trouvé une sorte d’apaisement dans les différents appareils que l’hôpital mettait à disposition de ses patients pour la rééducation, qu’elle se fasse seul ou avec un accompagnant. D’ailleurs, l’on pouvait parfois voir Gwendoleen s’affairer à ces exercices de réhabilitation en prenant en charge des patients qui, par exemple devaient réapprendre à marcher après avoir subi de lourdes opérations au niveau de leurs membres inférieurs sans que cela ne nécessite la pose de prothèses.

Le spectre de personnalités de ces patients étaient très divers mais à force de patience et avec beaucoup de volonté, Gwendoleen arrivait à dompter même les esprits les plus réticents. Certains d’entre eux finissaient par compatir et à s’assagir en voyant les prothèses du médecin, comprenant finalement qu’elle aussi était passée par ces durs moments bien que cela remonte à plusieurs années. La jeune femme ne rechignait jamais à la tâche et faisait de son mieux pour accompagner le maximum de personnes dans leur rééducation jusqu’à tard le soir.

Finalement, lorsque ces dernières regagnaient leurs chambres respectives, c’était elle-même qui se livrait à ce genre d’exercices, non pas pour se rééduquer mais surtout pour entretenir son corps. Il fallait un mental d’acier pour endurer la situation qu’elle vivait mais aussi une endurance à toute épreuve. Bien qu’elle pouvait pas paraître frêle, la jeune femme n’en restait pas moins une soldate aguerrie. Son corps, quand elle décidait de l’exposer, révélait des cicatrices qui contrastaient beaucoup avec son visage de porcelaine et l’on se demandait parfois comment quelqu’un d’aussi marquée et ayant vécu les pires atrocités pendant la guerre pouvait être aussi optimiste.

Un autre détail que l’on pouvait noter était l’étonnante minutie avec laquelle Gwendoleen s’occupait de ses prothèses, vérifiant leurs rouages et les différents mécanismes après l’effort. Dire qu’il y a quelques années, la jeune femme peinait à s’y habituer alors que maintenant elle y accordait la plus grande attention. Ces dernières avaient sauvé de nombreuses vies depuis et continueraient à en sauver encore davantage. Pendant plusieurs jours, la jeune blonde avait, à quelques rares occasions, croisé le chemin du soldat de manière fortuite, se contentent juste d’une phase d’observation mais, lorsqu’elle estima qu’elle avait suffisamment attendu pour qu’il puisse réfléchir sur ses paroles, elle décida de réengager un dialogue.

Gwendoleen attendit donc qu’il finisse ses exercices tranquillement, pour ne pas le perturber dans ses séries, avant de s’approcher doucement de son « lieu d’entrainement ». Il lui paraissait un peu moins aigri mais elle n’en mettrait pas sa main au feu avant de lui avoir parlé, chose qu’elle s’empressa de faire dès qu’elle trouva une ouverture.

« Vous avez l’air d’aller mieux depuis la dernière fois. Ce n’est pas parfait mais c’était une bonne idée d’installer ce camp n’est-ce pas ? »

Elle lui tendit ensuite une bouteille dont le contenu représentait un liquide pâle au goût fruité. Plus qu’un désaltérant, il s’agissait d’une boisson énergisante que Gwendoleen préparait elle-même lorsque sa journée n’était pas trop chargée. Quelques fruits, du citron pressé et un extrait de feuilles de thé, le tout bien dosé pour donner une boisson sucrée au goût agréable mais surtout naturel.

« Tenez, je pense que ça sera mieux que tout ce qu’on vous a servi jusqu’à maintenant. »

Elle arborait toujours le même sourire enjoué si bien qu’on pouvait se demander si Gwendoleen avait déjà exprimé un sentiment de tristesse. Quoi qu’il en soit, la jeune femme retentait une nouvelle fois l’expérience et espérait des résultats plus concluants cette fois-ci.

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 15 Mar - 17:49
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Chaque jour, Adam répétait le même cycle : levé aux aurores après une nuit mouvementée, petit-déjeuner solitaire, entraînement matinal, déjeuner solitaire, sieste rapide, rendez-vous médicaux l’après-midi, repos devant sa fenêtre de commérage avant d’aller dîner.

Pendant ces derniers jours, les paroles de la jeune femme tournaient dans sa tête dès qu’il n’avait plus l’esprit occupé. Certaines paroles, auxquelles il n’avait pas donné de valeur sur le moment avaient pourtant une teneur essentielle.

J’ai mis plusieurs semaines à me remettre avant de me rendre compte que j’avais peut-être encore quelque chose à accomplir

Cependant, ce n’est pas une raison pour baisser les bras pour autant et d’arrêter de vivre. Votre condition est telle qu’elle est, il va maintenant falloir vivre avec cette dernière.


C’était ce petit brin de femme qui lui donnait une leçon de vie, à lui le grand gaillard indestructible. C’est comme ça qu’il s’était sentit depuis son plus jeune âge. C’est ce qu’il était devenu pour protéger ceux qui étaient plus faible que lui. Il s’était engagé pour ça. Ce rêve, il l’avait depuis qu’il était gosse, impossible de l’oublier. Quoi que la guerre lui ai réservé, sans aucuns doutes des choses négatives, il avait toujours cette envie d’être le bouclier des faibles.
Il n’avait pour l’heure pas décidé quel serait son futur, mais il était bien décidé à en avoir un, et en connaissait l’objectif principal. Il devait le garder en tête pour ne pas regretter ses actes, comme ceux probablement enfouit dans un coin de sa caboche.

Un soir, le soldat revêche, s’attarda plus que de coutume à la cantine. Des hommes étaient en train de faire un concours de bras de fer. Littéralement. Leur matériel n’avait pas l’air en meilleur état que le sien et pourtant, ils semblaient se l’être approprié, assez pour plaisanter sur les perdants et même les gagnants. L’atmosphère était bonne enfant et pendant près d’une heure, Adam les regarda avec nostalgie. Un autre homme regardait aussi de loin, non pas avec un air fermé comme lui, mais le sourire aux lèvres. Se sentant observé, il avait rejoint Adam. Peut-être avait-il capté qu’il s’agissait d’une occasion unique de communiquer avec lui

« Ca fait du bien de voir l’ambiance de la caserne ici. Tu trouves pas ? »

Aucune réponse ne lui parvint et il ne s’en formalisait pourtant pas.

« Je repars la semaine prochaines avec 2 de ces gamins à Zuhause, réintégrer notre régiment. Il paraît qu’on a assez profité des infirmières. »

Sa dernière phrase avait eut le mérite d’arracher un sourire au sergent. Une remarque typique des troufions. Peut-être d’autres hommes et femmes ici devait-ils bientôt repartir dans leurs bases respectives, ce qui expliquait le pourquoi de cette soirée improvisée. Adam n’avait pas encore eu de retour annoncé, les médecins ne devaient pas le sentir prêt à remettre le couvert, à raison. Mais cela eut le mérite de lui ouvrir les yeux. Tôt ou tard, ce serait lui qui serait rappelé. Et il n’aurait peut-être pas de temps de réflexion à ce moment-là. Une question lui brûla les lèvres.

« Qu’est-ce qui vous faire renquiller ? »


L’autre soldat perdit son sourire, comprenant que la réponse était importante pour cet homme quasi mutique, et réfléchit quelques secondes avant de donner sa réponse.

« On est peut-être abîmés mon gars, sauf qu’on est toujours en meilleurs état que bien d’autres là, dehors. Et on va pas se mentir, comment je f’rais pour nourrir ma famille sans ma solde ? »

Pour la seconde partie, Adam ne pouvait juger, n’ayant personne à sa charge. Par contre, la première partie rejoignait étrangement ce que le lieutenant-colonnel avait tenté de lui expliquer. Avoir quelque chose à accomplir, être là pour ceux qui en avaient besoin. Il pouvait au moins y réfléchir. Un signe de tête à l’homme en guise d’au revoir, et Adam regagna son lit.

Le lendemain, à la fin de sa séance matinale, une voix féminine connue faillit le surprendre. Sans lui répondre de prime abords, légèrement agacé qu’on vienne le perturber dans sa nouvelle routine, il accepta cependant le gage de paix qu’elle lui apportait
Il renifla le contenu en essayant d’en déterminer la composition. L’ensemble dégageait une odeur plutôt fruitée. Ca ne pouvait pas être désagréable. Aussi, il ne se fit pas prier pour boire.

La demoiselle était coriace. Nullement impressionnée ou insultée par le comportement du soldat, elle revenait à la charge, là où des hommes bien plus solides ne s’aventuraient pas à l’approcher. De plus, même si il semblait dans son monde, il l’avait bien aperçu quelques fois avec d’autres patient. Elle  avait montré la même patience et indulgence dont elle avait fait preuve avec lui. Ca forçait quelque peu le respect.

« _Sergent Adam Vaughn, bataillon des armures assistées de Hinaus. Enfin ce qu’il en reste. »

Il tendit son bras mécanique, voulant prouver qu’en effet il avait fait du chemin depuis leur première rencontre. Il ne comptait pas lui faire la causette toute la soirée, mais le lieutenant-colonel méritait qu’il réponde au moins à sa première question.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 15 Mar - 23:40
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen regarda le soldat d’un air attentif tandis qu’il se désaltérait du breuvage qu’elle lui avait tendu. Déjà, il ne lui avait pas crié dessus et avait accepté plus ou moins sans rechigner, ce que qui constituait déjà un très bon début. Elle lui tendit volontiers la poignée de main qui lui adressait et dégna enfin lui révéler son nom. Dans les faits, il suffisait à la jeune blonde de consulter les dossiers médicaux pour le dénicher mais elle préférait largement que ses patients s’ouvrent d’eux-mêmes plutôt que de leur recracher des informations à la figure. Selon elle, cela violait quelque peu leur intimité et les incitait parfois à se braquer encore plus sur eux-mêmes. Avec son caractère et si elle n’avait pas embrassé une carrière dans l’armée, peut-être que Gwendoleen se serait lancée dans de la psychologie ou de la théorie comportementale. En tout cas, cette pensée finit par arracher un sourire à la soldate qui répondit à son tour.

« Lieutenant-Colonel Gwendoleen Langeley, de la composante médicale des forces armées de Rathram. Enfin ce qu’il en reste également. Les armures assistées dites-vous ? Dire qu’à la base, celles-ci sont un prolongement du projet de recherche sur les prothèses. Il y a quatre ans, je travaillais sur un projet visant à renforcer nos hommes sur le terrain mais la guerre nous a rattrapé et je n’ai jamais vraiment pu le finir. Enfin, même si je le voulais aujourd’hui, je ne pourrais pas de toute façon vu ce qu’il reste de Cerka alors je me raccroche un peu à ce que je peux. A savoir remettre sur pieds tous les gens qui arrivent ici. »

Gwendoleen s’assit un instant sur l’un des bancs de fortunes qui avaient été installés à l’extérieur. Elle ignorait si elle pourrait reprendre une vie normale un jour mais elle était au moins sûre d’une chose, c’était qu’elle ne pourrait jamais renoncer à sa carrière tant qu’elle respirerait encore.

« Vous vous demandez sûrement pourquoi je m’acharne autant ? Reprit-elle. Et bien, c’est parce que je considère personne comme une cause perdue. Tout le monde a droit à une seconde chance et je ne parle pas que des daënars. Au Kharaal Gazar, quand j’ai perdu mes bras et que je me suis réveillé dans un lit d’hôpital, je n’ai pas vraiment éprouvé de haine envers ceux qui m’en avaient privé. Les guerres causent suffisamment de morts pour qu’on aille en causer d’avantage par vengeance. En l’occurrence, celle qui a opposé les deux continents est de loin la pire de toutes. Je n’en éprouve pas vraiment aujourd’hui non plus car même si Cerka a été détruite, il ne faut pas oublier que nous avons fait de même sur My’tra Quant à moi, j’essaie de réparer les pots cassés et je suis presque persuadée que vous pouvez en faire tout autant avec vos propres moyens.

La gloire, les galons, le prestige c’est très beau en temps de paix mais je vous assure que sur un champ de bataille il y a aucune différence entre un première classe et un général de division. Je pouvais me terrer dans un bunker à diriger mes troupes de loin mais j’ai fait le choix de combattre à leur côté à mon sens, c’est à ça que l’on reconnaît la valeur d’un vrai soldat. Tâchez de vous en rappelez Sergent… »


Gwendoleen se tut un instant, guettant une réaction avant de se lever et de le laisser méditer sur ces propos. C’était une méthode assez peu orthodoxe mais qui avait fait ses preuves par le passé. Gwendoleen n’était pas psychologue mais pourtant, elle savait qu’Adam saurait tirer quelque chose des enseignements qu’elle essayait de lui transmettre. La jeune blonde espérait ainsi qu’en quittant l’hôpital, le soldat ait trouvé un début de réponse quant à ses futures aspirations.

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyJeu 18 Mar - 15:02
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Le lieutenant-colonel avait comprit, au grand soulagement d’Adam, qu’il préférait repartir sur de nouvelles bases. Cette main métallique dans la sienne était lourde, plus que si il avait s’agit de chair. Il ne pouvait sentir la chaleur qui lui paraissait autre fois naturelle lors d’une salutation. Il faudrait s’y habituer qu’elle lui avait dit. Ca commençait maintenant, quand il remarquait que ses doigts d’aciers étaient délicatement taillés, en comparaison des boudins épais et grossiers qu’on lui avait greffé. Au lieu de se retirer immédiatement après ce constat comme son instinct lui intimait, il se contenta d’attendre que la poigne du médecin de desserre pour récupérer son propre membre.

Cela ne semblait pas déranger la jeune médecin que le soldat parle si peu. Elle remplissait l’espace sonore pour lui, sans le forcer à faire de même. En l’écoutant, on comprenait combien la paix, et surtout la vie lui importait.  Alors qu’elle s’asseyait, il se permit d’étudier d’étudier les traits délicats de son visage. Probablement qu’elle n’aurait pas du se retrouver sur un champs de bataille. Ni son physique, ni sa vision des choses ne la plaçaient naturellement à diriger des soldats. Elle avait certes de l’honneur, Adam trouvait tout de même qu’elle avait le cœur trop sensible. Même si en ce moment c’est lui qui ne dormait pas, assaillit par des cauchemars, et elle qui se tenait debout, soutenant tous ses hommes et femmes en pièces détachées à bout de bras.

En son fort intérieur il ne pouvait simplement pas adhérer à sa vision onirique du monde. Il n’arrivait pas à pardonner les mages pour le mal qu’ils avaient causé. Peu importait qui avait commencé, si on l’envoyait à my’tra pour faire du ménage, il serait volontaire dès demain sans aucun doute. Malgré ses défaillances, il ne pouvait pardonner. Pas alors que la souffrance suintait de tout Daënestre et de ses habitants. Savoir qu’ils étaient responsables de toutes ses propres souffrances lui suffisait.

Même si le lieutenant-colonel était prête à repartir, Adam comptait bien lui indiquer qu’elle se trompait. A peine avait-il amorcé sa phrase qu’un homme les interrompit.

« Gwendoleeeeeen ! »

Certains soldat avaient oublié le respect de la hiérarchie. Bien qu’elle l’avait incité au début à utiliser son prénom, il était impensable qu’un simple sergent, ou tout autre grade en dessous se permette de telles familiarités. La guerre avait fait des ravages, certains semblaient croire que ça les affranchissaient de toutes barrières.

Débraillé, l’impudent était lui aussi un infirme. On distinguait que sa jambe gauche était d’une couleur argentée brillante. Un pantalon de toile noir empêchait cependant de voir jusqu’où. Ses cheveux courts décoiffés et ses yeux cernés indiquaient qu’il n’avait pas du prendre rendez-vous avec son lit la nuit dernière.

« Le jeune Lucas a disparu ! Il...personne ne l’a vu depuis hier après-midi ! »


Aussi essoufflé qu’un fumeur, il se pencha pour tenter de retrouver une respiration normal, les mains appuyées sur ses genoux. Ses yeux passèrent de Gwendoleen à Adam rapidement, se demandant sans doutes comment la si gentille docteure s’était retrouvée côte à côte avec cet ours mal léché. Surtout que le sergent affichait, en plus de ses bras croisés et ses yeux froncés, une mâchoire fortement serrée. Une veine de son cou palpitait, alors qu’il jaugeait durement celui qui était un simple brigadier à en juger l’insigne qu’il arborait tout de même sur sa veste.

PS:

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyVen 19 Mar - 14:08
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Au moment où Gwendoleen s’apprêtait à partir, elle fut stoppée dans son élan par un homme qui accourait vers elle. Il ne prit pas le temps de reprendre son souffle qu’il lui énonça la raison de son agitation. Visiblement, un patient s’était enfui de l’hôpital la nuit dernière et n’avait plus donné de nouvelles depuis. En ces temps difficiles, il n’était pas rare que des gens s’en aillent dès qu’ils « s’estimaient » aller mieux. Certains fuyaient les opérations par peur de ne pas y réchapper tandis que d’autres se lassent simplement de rester allongé sur un lit pendant le plus clair de leur journée.

En l’occurrence, le jeune Lucas était un adolescent qui avait été admis pour une fracture à la jambe après qu’un bloc de béton lui soit tombé sur la jambe. Il avait pu être opéré par la docteure qui avait fait tout son possible pour qu’il puisse garder sa jambe. La plupart des os de cette dernière avaient relativement bien résisté au choc mais elle avait tout de même noté une fracture du tibia et ainsi que des fêlures au péroné du à l’entrechoc entre le premier os et ce dernier. La fracture étant particulièrement ouverte, Gwendoleen avait opté pour la pose de broches métalliques afin de replacer l’os et permettre donc l’ostéosynthèse.

Malheureusement, les conditions à Cerka ne permettaient pas un moyen optimal de confinement afin d’assurer une stérilisation des interventions et il arrivait parfois que, dans l’urgence de l’opération, Gwendoleen ne puisse pas minimiser au maximum les problèmes d’infection. Durant les jours qui suivirent son intervention, le jeune Lucas fut frappé d’une forte fièvre due à une maladie nosocomiale mais les traitements indiqués par la jeune blonde avaient réussi à faire baisser la température et limiter la zone d’infection autour du point où la chirurgie avait été effectuée. Le danger écarté, Gwendoleen n’avait plus de raison de suivre son patient aussi fréquemment que lors des premiers jours suivants son intervention et avait décidé d’allouer son temps à d’autres patients dans des conditions plus critiques.

Elle fut surprise par cette déclaration mais savait aussi que dans l’état du jeune homme, il n’avait pas pu aller bien loin. La vraie crainte de Gwendoleen était surtout que le jeune homme risquait peut-être une réouverture, voire de déloger ses broches ou l’os auquel elles étaient attachées. Ne voulant surtout pas devoir annoncer une amputation à son patient, la jeune blonde remercia brièvement le soldat avant de sortir du périmètre du complexe hospitalier. Depuis la fin de la guerre, les rues ravagées de l’ancienne capitale de Rathram avaient accueilli en leur sein des groupes de personnes souvent malhonnêtes et/ou malsaines. Dans l’état actuel, même si le jeune Lucas ne savait pas vraiment où aller, il pourrait se retrouver nez à nez avec une bande de gens peu recommandables qui pourraient lui trouver bien des utilités.

Parcourant les ruelles sombres de la capitale, la jeune blonde guettait la route à la recherche du moindre indice. Des petits tissus blancs qui contrastaient beaucoup avec la noirceur des lieux attira son attention. Gwendoleen se pencha donc pour les ramasser et remarqua que ces derniers étaient entachés d’un reste de liquide rouge et séché. Il ne fallait pas être très futé pour comprendre qu’ils appartenaient au patient en cavale, visiblement désireux de s’affranchir de ses bandages alors même que la blessure ne s’était pas complètement refermée.

« Je ne pensais pas qu’il irait si loin… »

Était-ce une sage idée que de s’aventurer seule dans les rues de cette ville délabrée ? Probablement pas mais Gwendoleen n’avait pas vraiment le choix puisque elle faisait de la santé de son patient une priorité. Tandis qu’elle pesait le pour et le contre, la jeune femme remarqua qu’elle avait été suivie. Quand elle vit le visage de celui qui l’avait pris en filature, elle esquissa un sourire en se permettant une petite boutade malgré l’urgence de la situation.

« Oh c’est vous, Sergent…on dirait que vous ne pouvez plus vous passer de moi désormais. »

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptySam 20 Mar - 10:18
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Les propos avaient fait mouche. La médecin avait écouté patiemment l’intrus et son regard s’était vite fait inquiet puis concentré. Adam supposait qu’elle devait chercher ce qui pouvait être advenu du fameux Lucas. Puis, la voyant partir vers la sortie d’un pas décidé, Adam n’avait pas besoin d‘être un génie pour comprendre qu’elle comptait chercher le disparu seule. Quelle inconscience ! Certes, la demoiselle était un haut gradé de l’armée. Elle resterait cependant, à la vue des passants, une femme se baladant seule. Dans certains quartier, c’était suffisant pour qu’elle se fasse attaquer, d’autant plus depuis la guerre.

Lâchant un dernier regard peu aimable à l’intrus, qui le lui rendit bien, Adam se tourna ensuite vers la médecin, dont la silhouette n’était plus qu’une ombre à l’entrée du jardin.
La bonne éducation qu’avait reçu l’ancien mineur, et qui l’obligeait à accompagner la jeune femme, se battait avec son appréhension de retourner dans le monde extérieur. Et pas seulement le regarder depuis la fenêtre de l’hôpital. Pour l’instant, il n’avait eu aucune raison de s’aventurer hors de ce vase clos. Etait-il seulement prêt à affronter tout ça en face ? Voir les stigmates de la guerre alors qu’il avait lui-même été touché en premier lieu ?

Aucune idée, mais son corps avait décidé pour lui, et c’est en rechignant qu’il la suivit. Ne voulant pas entamer un débat stérile sur la raison de sa présence, il resta quelques mètres en arrière. Il pourrait ainsi veiller à son intégrité et agir au besoin, tout en restant discrètement en retrait pour ne pas avoir à interagir dans le cas où tout se passerait bien.
Quelques temps plus tard, alors qu’il s’enfonçaient vers les quartiers populaires, il vit que le lieutenant-Colonel était en train de sonder les environs, à la recherche d’un signe quelconque que ce fameux Lucas était passé dans les environs. Elle n’avait pas remarqué, à l’évidence, que les décombres vers lesquelles elle s’avançait étaient autrefois celles d’un quartier peu aisé. Loin de ce que le quartier de l’hôpital avait autrefois à offrir.

Les habitants du coin, ceux qui restaient à l’abri des regards dans leurs refuges de fortune, affichaient une pauvreté affligeante. Leurs vêtements étaient déchirés et d’une saleté répugnante, tout autant que leurs peaux. Le soldat remarqua que personne ne cherchait directement un contact oculaire, cela ne l’empêcha pas de découvrir le désespoir, si ce n’est le vide, dans ces iris ternes. Les écorchures étaient légions, les maladie probablement aussi.
Autant les chantiers de reconstruction étaient engagés dans certaines zones plus aisées de la ville, ici tout restait à faire. Pendant cette attente, qui durerait encore, la plèbe continuerai ici de crever dans les caniveaux. Les autorités n’avaient même pas daigné envoyer de la sécurité permanente. Les quelques patrouilles qui devaient passer par intermittence n’empêcheraient aucunement les trafics en tout genre de prendre leur racines dans le malheur ambiant et de s’y développer allègrement.
Les habitations mettraient plusieurs mois à être retapées, les esprits mettraient des années à cicatriser.
Sans doute Adam s’était trop perdu dans ses observations, car il s’était suffisamment approché pour que la demoiselle le remarque. Le sourire qu’elle affichait lui fit lever les yeux aux ciel.

« Oh c’est vous, Sergent…on dirait que vous ne pouvez plus vous passer de moi désormais. »

Même si il s’agissait d’une tentative pour détendre l’atmosphère, les paroles de Gwen eurent plutôt l’effet inverse. C’est en grognant qu’il  lui répondit.

« Vous pensiez à quoi en vous aventurant ici toute seule ? »

Soit elle se pensait suffisamment forte pour faire face tranquillement à un agresseur dans ce coupe-gorge, soit elle était inconsciente. Un peu des deux peut-être.

« Si ce Lucas est venu ici de lui-même, ce sera peut-être lui qui viendra vous menacer avec un couteau dans quelques minutes. »

La colère le rendait beaucoup plus loquace. Il était plus facile de se concentrer sur les problèmes des autres que sur ses propres démons. Une histoire de paille et de poutre.
Pour appuyer ses dires, le sergent désigna du menton les bandages ensanglantés que tenait l’objet de son courroux.

« Vous croyez que ça va l’arrêter de savoir que vous l’avez soigné ? Vous vous fourrez le doigt dans l’oeil. Regardez autour de vous ! Les gens ici vendraient père et mère pour pouvoir survivre quelques jours de plus. Alors vous pensez vraiment qu’une blessure l’empêcherait de venir vous déposséder de  tout ?! »

Il attrapa la prothèse gauche de la jeune femme, lui signifiant que ça aussi ça avait de la valeur. Surtout dans l’état où elles étaient. Même la camelote d’Adam avait un prix, alors que dire de celles du médecin. Ca pouvait paraître inhumain, d’arracher ainsi les membres mécaniques directement sur leur propriétaire. Le marché noir des prothèses existait pourtant bel et bien. Adam en avait la certitude, probablement avait-il était au courant de cela dans les rangs de l’armée. Avec la guerre, le manque de matériel dans les hôpitaux et le nombre de blessés, les affaires devaient être florissantes pour les malfrats.

Leur duo, bien plus propre sur eux que les autres passants, était en train d’attirer quelques regards. Rien ne disait objectivement que l’un d’entre eux pouvait leur en vouloir, Adam ne pouvait cependant pas s’empêcher de penser au pires scénarios, prêt à défendre Gwendoleen.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptySam 20 Mar - 14:55
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen était un peu surprise par la réaction d’Adam. Il paraissait bien en colère comme si elle avait commis une faute impardonnable. En l’occurrence, beaucoup de badauds étaient sortis de ceux qui leur servait de maison désormais. Certains visages lui étaient familiers tandis que d’autres l’étaient beaucoup moins. Il fallait dire que dans ses quartiers, on voyait rarement une femme aussi ravissante s’aventurer dans les bas-quartiers. Tandis que le sergent lui empoignait le bras gauche en lui balançant ses réprimandes, la jeune blonde le laissait terminer avant de se soustraire à son étreinte.

« Pour l’instant, je dirais que c’est vous qui attirez l’attention sur nous Sergent. Et puis, vous vous laissez aveugler par votre colère et cela altère grandement votre jugement. Vous croyez vraiment que je serais venue ici sans y être préparée ? Je connais cette ville par cœur alors cessez de me prendre pour une recrue sans expérience et concentrez-vous sur le moment présent. »

Parfois, Gwendoleen se devait d’être ferme. Elle n’aimait pas forcément avoir recourt à ce genre de pratiques mais si elle devait user de ses gallons pour recadrer le soldat alors elle le ferait. La jeune blonde était peut-être très gentille mais elle s’attendait à un minimum de respect tout de même surtout qu’elle détestait être agrippée de la sorte.

« Regardez, ce sont les bandages qu’il portait. Ils sont maculés de sang séché et ils sont encore relativement propres comparé à l’environnement alors je pense qu’il n’a pas pu s’aventurer bien loin. Lucas a littéralement deux tiges métalliques qui lui maintienne une jambe et je vous assure qu’on est absolument pas en état de menacer qui que ce soit après une telle intervention. »

Gwendoleen continua de suivre les traces de son patient et découvrit une trainée fine et discontinue de sang. Elle compara cette dernière au bandage qu’elle tenait pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas là de sang déjà présent sur les lieux. La jeune blonde se tourna vers le sergent pour lui faire part de ses pensées.

« Comme je le disais, Lucas a subi une opération de la jambe et il pouvait à peine marcher les jours qui suivirent son opération. Cette trainée indique que c’est probablement des gens qui l’ont tiré vers je ne sais où et comme sa blessure n’était pas encore tout à fait cicatrisée, elle s’est réouverte et a créé ce sillon de sang. Malheureusement, vous avez raison. Depuis la fin de la guerre, des gens ont profité du chaos global pour mettre en place des réseaux de trafic illégaux mais cela s’étend bien au-delà du marché des prothèses. Certains n’hésitent pas à collaborer avec des médecins peu scrupuleux pour convertir d’anciennes demeures solides dont les fondations avaient résisté à la guerre en cliniques clandestines. Je suppose que des descentes régulières étaient effectuées dans ces bas-quartiers pour endiguer ce phénomène mais les conséquences de la guerre ont rendu ces contrôles beaucoup plus difficile au sein du continent. »

Il n’était pas rare que certaines personnes se fassent piéger par des réseaux criminels qui leur promettait parfois une somme alléchante en échange de l’un de leur organe ou utilisaient tout simplement la force pour arriver à leur fin. Gwendoleen pouvait bien essayer de rassembler plus de personnes avant de s’enfoncer plus mais cela lui demanderait du temps et surtout, le petit Lucas serait probablement mort d’ici-là. De plus, une mobilisation d’un grand nombre de personnes serait bien trop voyant et cela alerterait les malfrats qui n’hésiteront pas à vider les lieux pour aller s’installer ailleurs.

« Vous vouliez de l’action ? Et bien, suivez-moi. »

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptySam 20 Mar - 21:48
Irys : 848357
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La réprimande avait un goût acide, elle était cependant mérité. Même si il ne démordait pas de son impression d’improvisation de sa supérieure, le sergent n’avait en effet pas à lui parler ainsi. Le ton militaire, le remit droit dans ses bottes. Comme un chiot que l’on tiens par la peau du cou.
Adam fit un signe de tête, indiquant que le message était reçu, et lâcha du bout des lèvres un « Désolé Lieutenant-Colonel », alors que celle-ci récupérait son bras.

Suivant les indications de la médecin, il aperçu ce qu’elle lui expliquait. Le sang était étalé et non éparpillé. Elle avait l’oeil. Si Lucas était en train de courir, ils pourraient voir des gouttes et non les traînées qui  s’étendaient sous leurs yeux. Des traces de pas partielles était aussi visibles autour, troublant la couche de poussière qui était là depuis un moment.

Voyant que le couple improvisé était plus calme, personne ne s’attarda plus donc sur leur spectacle. Enfin de ce qu’en déduit Adam après un rapide balayage des alentours. Les deux militaires suivirent donc les traces sanglantes, qui s’enfonçaient vers un lieu visiblement peu fréquenté. La route principale s’éloignait, et le bruit attenant, dont Adam ne s’était pas rendu compte qu’il prenait tant d’espace sonore, en faisait de même.

Des gémissements suppliants coupaient ce relatif silence depuis ce qui semblait être une ancienne remise. Une bête aux abois n’aurait pas fait mieux. Le propriétaire de la voix avait l’air de souffrir terriblement. Le soldat situait même ce son au-delà de la douleur. Combien de fois n’avait-il pas entendu le même son ? Des enfants, des femmes, des vieillards, de hommes bien portant, tous sous les coups de la guerre et de ses ravages. Les effondrements, la magie, les armes, les poings, tous avaient causé leur lot d’horreur. Tant que ça s’était gravé jusque dans la moindre de ses cellules, même si sa mémoire lui refusait d’en prendre pleinement connaissance. Peut-être pour le protéger en partie de sa contribution à cette boucherie.

Lui-même, lors de ses réveils partiels, se souvenait d’avoir poussé ce genre de son alors que les médecins tentaient de stabiliser son état. C’était comme une ligne de crête, lorsque votre raison s’enfuit devant l’intenable, mais que c’est la seule chose qui vous maintient en vie. Le moignon du soldat se réveilla, et les élancements sourds répondaient aux plaintes du blessé.
Le venin se répandait dans son corps par des tremblements, jusqu’à ses oreilles. Adam entendait les murs des alentours commencer à trembler. Le yeux dans le vagues, avec les pupilles dilatées prouvant que le soldat était en train de s’enfoncer dans une crise, il s’adressa doucement à son accompagnatrice, d’une voix encore plus grave que sa tonalité naturelle :

« Il faut...partir...tout va s’effondrer... »

Sa tête le lançait, son cœur s’affolait, il était en train de perdre l’équilibre. Heureusement, un pilier en bois, vestige d’une  ancienne maison qui s’était tenu à cet emplacement avant l’apocalypse, pu lui servir d’appui. Il n’y avait aucune raison à ce soudain changement autour d’eux. Il le savait. Quelque part cette vérité tentait d’émerger. Les mains sur son visage, son esprit logique était en train de se battre avec les démons de la guerre, sans qu’aucun des deux ne prenne l’avantage.

Pendant que le soldat se débattait avec lui-même, une voix mesquine pouvait se faire entendre depuis la remise.

« Tu peux chialer tant qu’tu veux p’tit gars ! Personne viendra t’chercher. Ta famille en fait elle sait même pas qu’t’es là. C’est sûr que ta sœur, je me s’rait pas fais prié pour m’occuper d’elle. Elle a d’la chance que tes bouts d’métal valent plus que son p’tit trésor. On va t’prendre le deuxième et après on s’occup’ra d’ta carcasse.»

Trois rires gras s’élevèrent, enclenchant une nouvelle complainte de la victime. Pas de mouvement soudain pour mettre à exécution leur sentence. Sans doute voulaient-ils se délecter encore un peu du pouvoir qu’ils avaient entre le main avant de le perdre.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyDim 21 Mar - 16:24
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Tandis qu’ils s’enfonçaient dans les ruelles sombres de Cerka, les sons des passants furent de moins en moins perceptibles et c’est dans un décor plus sombre que le couple de soldats se dirigeaient. Plusieurs endroits avaient été abandonnés et l’on voyait clairement que la nature avait commencé à reprendre ses droits dans quelques bâtiments. Sans personne pour s’en occuper, Cerka avait une image d’insalubrité qui surpassait peut-être même les bas-quartiers d’Alexandria. Guettant les alentours pour être sûre de ne pas avoir été suivie, la jeune blonde calculait minutieusement chacun de ses déplacements jusqu’à arriver à une réserve de laquelle provenait des bruits alarmants. Leur piste semblait remonter jusqu’à cet endroit abandonné et Gwendoleen considéra qu’ils touchaient peut-être à leur but.

Des plaintes, des souffrances et parfois des râles d’agonies s’en échappaient à intervalle régulier ce qui faisait naître un sentiment de colère immense chez la jeune femme. Beaucoup de gens pouvaient être sauvés mais elle savait que certains ne méritaient que la mort de part les atrocités qu’ils avaient connu et seule sa raison et son sang-froid l’empêchait de faire irruption dans le complexe et à purifier par le feu tous les malfrats qui s’y trouvaient. Cependant, ces derniers pouvaient utiliser leur victime comme otages et Gwendoleen savait qu’au moindre soupçon, ils n’hésiteraient pas à les sacrifier.

Tandis qu’elle réfléchissait à un plan d’attaque, la jeune femme fut extirpée de ses pensées par son acolyte de fortune semblait être resté tétanisée devant le bâtiment. Ses propos se firent incohérents et c’est chancelant que ce dernier alla trouver appui sur un pilier de bois, tandis que son esprit vacillait. Gwendoleen ne mit pas longtemps à comprendre que le soldat était peut-être victime d’un trouble du stress post-traumatique, sans doute lié à ses expériences de la guerre ou en tout cas, c’est ce que la jeune femme réussit à déduire de ses propos. La dangerosité de l’endroit les laissait exposés à être repérés et cela était encore plus probable si le sergent n’arrivait pas à contenir ses crises.

D’une main ferme, Gwendoleen empoigna l’un des bras du sergent, laissant penser que ce corps svelte refermait bien plus de force qu’il ne laissait paraitre. La jeune blonde l’entraina vers une petite maison délabrée qui leur servirait de cachette temporaire, du moins, le temps qu’il faudrait à Gwendoleen pour régler le problème urgent qui se présentait devant elle. Dans l’état actuel des choses, elle ne pourrait pas sauver Lucas toute seule et avait besoin du Sergent pour l’aider. Gwendoleen l’adossa à un mur puis retira sa veste pour le couvrir avec cette dernière. Elle empoigna ensuite son visage de ses deux mains et le força à river le regard vers elle. Ses pupilles étaient dilatées et elle essayait tant bien que mal de le ramener à la raison sans que cela n’attire les malfrats vers eux.

« Regardez-moi ! Ressaisissez-vous Sergent ! Ne vous laissez pas dominer par vos émotions, pas maintenant ! »

Gwendoleen soutint son regard aussi longtemps qu’il le fallait pour qu’Adam recouvre la raison, animée d’une détermination sans faille. Contrairement à beaucoup de soldats, Gwendoleen ne retint aucune séquelle psychologique de la guerre. Aucun poids ne semblait l’accabler et c’est avec un courage et une force d’esprit étonnante qu’elle essayait de mettre fin au traumatisme du soldat. Sans doute avait-il été trop tôt pour le sortir de l’hôpital et l’obliger à affronter la dure réalité. Mais il était là maintenant et il fallait bien qu’il affronte ses démons tôt au tard.

Gardant un œil compatissant vers son patient, Gwendoleen passa discrètement la tête pour guetter les environs. Plusieurs personnes allaient et venaient de la remise et elle passa plusieurs minutes à observer leurs déplacements. Quatre personnes semblaient monter la garde et effectuaient possiblement des rondes à intervalles réguliers. Sans doute étaient-ils plus que cela mais Gwendoleen supposa que leurs amis étaient en train de chasser d’autres victimes à cette heure-là, ce qui laissait la remise relativement peu habitée. De qui devaient-ils avoir peur de toute façon ? Cerka était devenu un endroit désolé et seul le périmètre de l’hôpital avait été plus ou moins sécurisé. Au-delà, le danger pouvait surgir de chaque ruelle et sans doute que les hommes qui avaient émis domicile dans cette remise n’avaient plus peur de personne depuis bien longtemps.

Gwendoleen pourrait certainement servir d’appât pour en éloigner quelques-uns et les neutraliser mais cela nécessiterait la coopération de son partenaire pour effectuer une attaque coordonnée sur le complexe. A elle seule, elle ne pourrait éliminer tous les gardes sans se faire repérer et cela lui demanderait sans doute trop de temps pour revenir à la remise avant que les malfrats à l’intérieur n’exécutent leur plan sordide. Se tournant vers Adam, elle s’enquérant de son état et voulut lui faire part de son plan mais pas sans avoir la certitude qu’il ne retomberait pas en état de choc au moment crucial.

« Ecoutez, j’ai peut-être un plan pour sauver les gens à l’intérieur mais je dois d’abord m’assurer que vous allez bien, vous comprenez ? »

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 22 Mar - 12:23
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Le soldat se laissa entraîner sans poser de difficultés, si ce n’est sa carcasse. Il sentit vaguement qu’on l’emmenait et qu’on l’asseyait, comme une lointaine pensée qui venait se répercuter bien plus tard, là où la bataille faisait encore rage. Le décor restait encore et toujours aussi dangereusement près de s’effondrer, dans une monophonie abrutissante. Il avait oublié la véritable raison de sa présence. Des images de bandages pleins de liquide carmin tentèrent de faire surface, ils ne firent que le plonger qu’un peu plus loin dans les méandres du champ de bataille urbain.

Regardez-moi !

Un appel distant lui parvint. Comme à des dizaines de mètres, alors que deux billes bleues le transpercèrent. Elles l’enjoignaient à se rapprocher de la réalité, pour quitter les ombres de la folie. Ses propres pupilles tentèrent de se fixer sur ce point d’accroche qu’on lui accordait.

Ressaisissez-vous Sergent !

Deuxième coup de semonce pour cette âme errant entre deux réalités. Une fragrance féminine lui chatouilla le nez. Légère, naturelle, elle ne pouvait s’élever de cet enfer. La chaleur qui le recouvrait semblait en être l’origine. Elle contrastait avec le froid intérieur qui avait commencé à se répandre petit à petit.
Le bruit s’éloigna de plus en plus et lorsque le silence revint en premier plan, le monde retrouva peu à peu sa stabilité, les murs retrouvèrent leur solidité. L’odeur de brûlé le prit au nez, lui retournant l’estomac. Cela faisait plusieurs mois que les lieux avaient été engloutis sous les flammes, une rémanence vint pourtant le frapper à ce moment-là, par dessus celle de la veste qui se trouvait sur ses épaules.

Il se sentait épuisé. Le combat l’avait laissé vide, de la même manière que si il s’était retrouvé sur un réel champ de bataille. Les frissons l’avaient quitté, ils avaient pourtant laissé des courbatures dans ses muscles. Pour une fois, la seule partie de son corps fiable et solide était celle qui lui avait été greffée, celle qu’il avait dédaigné jusqu’ici.
Le soldat leva ses yeux et contempla d’un air fatigué le lieutenant-colonel guetter l’extérieur du refuge où elle l’avait amené. Quel crétin il faisait, il lui avait fait la morale et pourtant c’était lui qui avait été en dessous de tout. Il n’avait pas supporté les cris, quelle blague...en ce moment même, il était bien en deçà de l’homme qu’il se prétendait être. Son cerveau était complètement détraqué. Non seulement des portes y été cadenassées, lui refusant l’accès à une partie de lui-même, mais maintenant il avait des plombs qui étaient en train de sauter. Sa fiabilité laissait à désirer.

Les quelques minutes pendant lesquelles sa supérieure observa par la fenêtre lui permirent de reprendre peu à peu possession de son corps, qu’il n’avait pas eu la conscience d’avoir quitté. C’était troublant, et inquiétant. Il avait entendu parlé de militaires à qui ce genre de chose était arrivé, et il n’avait pas vraiment envie de finir comme les plus touchés d’entre eux, obligés de rester dans un hospice pour ne blesser personne. Finalement, il avait trouvé un plus gros problème que ce bout de métal qui lui faisait défaut.

« Je n’avais aucune idée que... »

L’aveu était terrible, mais il ne pouvait rien cacher de son état au responsable de la mission. Car oui, depuis qu’ils avaient entrepris de sauver le jeune homme, la recherche était devenu une mission de sauvetage. Et depuis qu’elle avait assit son autorité, et de manière naturelle en montrant simplement sa solidité, le lieutenant-colonnel l’avait placé sous son commandement.
Il se devait donc d’être honnête. La moindre faille dans leur plan pouvait avoir des conséquences catastrophiques. La gêne qu’il aurait pu ressentir à l’hôpital n’existait plus dans ce cadre plus militaire. La jeune femme à protéger, médecin au cœur tendre, s’était transformé en chef de mission. Il ne la voyait plus comme un être peu à même de se protéger. Elle était celle qui dirigeait et il n’avait plus aucun doute à l’écouter dans les circonstances actuelles.

« Je n’avais aucune idée que ça pouvait m’arriver. Les cris m’ont renvoyé à l’année dernière »

Sa voix reprenait un son plus ferme, et sa tonalité habituelle. Son corps, déjà mis à rude épreuve par sa rééducation, se remettait doucement de la tétanie dans laquelle il avait été plongé. Loin d ‘être à nouveau le sergent solide qu’on lui avait rapporté être, il devrait cependant être opérationnel pour quelques petites frappes.

« Je suis pas eu mieux de ma forme mais ca devrait être suffisant pour ce qu’on a à faire ici. »


Adam écouta avec attention le plan que le Lieutenant-colonnel avait mis en place. Tactiquement il était bon, aussi il se contenta d’acquiescer lorsqu’elle lui fit un rappel de leur stratégie. Elle s’occupait d’éloigner les quatre gardes, et pendant ce temps, il en profiterait pour s’occuper des éventuels gardes récalcitrants puis des trois raclures à l’intérieur.

A ce moment-là, il regretta de ne pas avoir son poignard avec lui, aussi il chercha de quoi se défendre, et surtout mettre à terre leurs ennemis. Seuls des pierres et du bois étaient à sa disposition, c’était déjà bien suffisant. Une fois qu’il eut repéré un bâton de la taille de son marteau, il se leva pour le soupeser et faire deux-trois mouvements de test. Un léger sourire satisfait, il se tourna vers le chef des opérations et lui fit un hochement de tête.

« Prêt mon Lieutenant-Colonnel ! »

Le sergent du attendre que cette dernière entame sa diversion pour entrer dans l’action à son tour. La chance étaient de leur côté puisque les quatre patrouilleurs la suivirent plus loin. Adam ne s’attarda pas et en bon soldat, entraîné à obéir sans poser de questions une fois le plan validé, il s’engouffra dans la remise. La première chose qu’il vit fut le gamin qu’ils cherchaient. Quelques râles continuaient de sortir de sa gorge, ils étaient cependant si faible et espacés que c’était plus que mauvais signe. Sans compter la pâleur de ses traits. Il n’était pas loin de passer pour un cadavre, l’intérieur de sa jambe exposé au regard de tous.

Ces enflures n’avaient aucun remord, ils étaient même en train de se délecter de l’état du garçon. Les trois pourris le regardait agoniser avec un sourire goguenard, qui s’arrêta seulement avec l’intrusion de l’imposante silhouette d’Adam. Celui-ci profita de l’effet de surprise pour s’élancer vers le plus proche d’entre eux et lui asséner un coup sur la tempe. Même si sa musculature n’était plus aussi développée, et sa prothèse pas tout à fait fonctionnelle, il était largement assez fort pour sonner d’un seul coup le malfrat. Celui-ci tomba directement au sol, KO.

Bien que benêts, ses deux compagnons comprirent bien vite qu’ils allaient devoir se défendre. L’un d’eux avait un pistolet proche de lui et se rua dessus. Le soldat se précipita vers lui, malheureusement il était trop loin et si retrouva nez à nez avec le canon de l’arme.

« Bouges pas d’un pouce ou j’te fais sauter la cervelle ! »


Vite, il fallait trouver une solution. Sans quoi ce n’est pas seulement un morceau de bras qu’il lui manquerait.

« Qu’est-c’que tu fais ici toi ?! »

Adam pouvait tenter une diversion pour que le gamin fuit, sauf que celui-ci n’était absolument pas en état de bouger. La force brute ne lui serait d’aucun secours, surtout que le complice de l’homme qui le tenait en joue avait fait le tour pour se retrouver derrière lui, sans savoir si lui aussi avait une arme. Ca ne lui laissait donc pas d’option de fuite.
Pour l’instant, il devait détourner l’attention des deux hommes, attendant qu’une ouverture apparaisse. Prenant un air calme, ce qu’il était tout à fait maintenant en étant au cœur de l’action, il tenta de s’acheter un peu de temps par la parole :

« Vous allez faire quoi du gosse hein? Tu crois que ça va passer inaperçu ? D’après toi comment ça se fait que je sois là ? »

Même mécontent, son vis-à-vis semblait réfléchir à la portée des questions d’Adam. Son plan de secours semblait fonctionner. Il eut donc une petite pensée envers le lieutenant-colonel, se demandant si elle aussi avait connu un imprévu dans l’exécution de son plan.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 22 Mar - 16:09
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Profession : Médecin lieutenant-colonel
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L’expertise de la soldate permit de rapidement calmer la situation et son acolyte put retrouver la raison non sans avoir passé de longues minutes à récupérer de ce terrible traumatisme. Bien plus docile à présent, Adam semblait se confondre en excuse mais Gwendoleen ne lui en voulait pas. Des gens comme lui, la jeune blonde en traitait par dizaines chaque jour et elle pouvait comprendre à quel point la guerre avait marqué l’esprit de ces courageux soldats qui avaient dévoué leur vie au service de leur nation.

Profitant de son regain d’esprit pour lui expliquer son plan, Adam ne sembla pas y émettre une objection et c’est avec beaucoup de conviction que la jeune femme le mit à exécution. Tout d’abord, elle enroula le bandage autour de l’un de ses bras afin de simuler une blessure à l’épaule, se servant du sang déjà présent pour que l’on pense qu’il s’agissait là encore d’une blessure ouverte. Cela ajouterait de la crédibilité quant à sa vulnérabilité en tant que femme. Dans ce genre d’opérations de sauvetage, le corps de la jeune femme était à son avantage bien que le tracé de ses muscles trahissaient un entrainement plus que rigoureux. Qu’importe puisque ces malfrats ne reculaient en rien pour trouver de nouvelle victime et la beauté naturelle de la blonde couplé à la qualité de ses prothèses ne laisseraient probablement pas place à la suspicion.

Gwendoleen contourna donc leur cachette de fortune jet remonta un peu leur tracé précédent de manière à faire croire qu’elle venait des artères principales de la ville…ou du moins ce qu’il en restait. Faignant une dégaine peu sûre due à une longue marche, Gwendoleen s’arrêta innocemment devant la remise, s’adressant de sa voix la plus douce à l’un des malfrats qui la gardait.

« Dites, est-ce que l’un d’entre vous peut m’indiquer où se trouve l’hôpital. Je viens de loin et on m’a dit que je pourrais trouver de l’aide ici…C’est horrible…tous ces morts et…je vous en supplie, aidez-moi… »

Comme prévu, il n’y avait aucune suspicion, seulement des regards carnassiers se réjouissant qu’une aussi jolie victime ne vienne elle-même se jeter dans la gueule du loup. Leurs regards se tournèrent naturellement vers ses prothèses et certains d’entre eux semblaient émerveillés par ce qui semblait être un véritable bijou de technologie. Toujours l’air crédule, Gwendoleen attendit patiemment que l’un d’eux réponde à sa demande. Après quelques secondes, l’un d’entre eux se dévoua, un grand sourire au visage.

« Oui bien sûr personne ne refuserait d’accompagner une jeune demoiselle en détresse n’est-ce pas Jarod ?  Ca te dirait qu’on escorte la p’tite dame ? »

Le dénommé ne se fit pas prié pour accompagné son compagnon de crime et c’est donc à deux qu’ils accompagnèrent la femme. L’un d’entre eux se permit d’ailleurs de poser sa main sale sur son épaule, ce qui manqua de faire tressaillir la jeune femme. Cela la dégoûtait que quelqu’un pose sa main de la sorte sur elle mais pour l’heure, Gwendoleen se devait de jouer le jeu jusqu’au bout. Ainsi, ils marchèrent pendant plus de dix minutes en empruntant des ruelles aussi sombres les unes que les autres jusqu’à s’arrêter brusquement dans un cul-de-sac. Soudainement, l’un deux la plaqua contre un mur, la dominant de toute sa hauteur.

« Bon alors qu’est-ce que nous avons là…deux prothèses flambant neuf et le corps d’une ravissante demoiselle aux yeux azurés, ça doit valoir un paquet de fortune au marché noir. »

Durant les premiers instants de l’assaut, Gwendoleen se laissa dominer, se retenant le plus possible de faire sauter son déguisement. Elle n’avait attiré que deux des quatre hommes initialement prévu mais ces deux derniers viendront certainement si leurs deux camarades qui lui tenaient actuellement compagnie ne revenaient pas rapidement. Malgré tout le sang-froid dont pouvait faire preuve la jeune femme, sa raison laissa place à l’instinct lorsque la main du malfrat glissa vers le bas de son dos mais au lieu d’y trouver une chair douce et tendre, c’est un métal froid et tranchant qui vint transpercer sa main, actionné par un mécanisme de son bras gauche.

Retirant cette dernière de sa cible, elle ne laissa aucune chance à son assaillant de comprendre ce qui lui arrivait et lui déboita l’épaule de son autre bras avec un coup sec avant de l’assommer d’un coup à la nuque. Son camarade essaya tout autant de maitriser la blonde avec un coup de pied visant son abdomen mais Gwendoleen attrapa la jambe élancée et sectionna cette dernière au niveau du talon avant de repousser violemment son adversaire. Fou de rage, celui-ci tenta de se relever mais sa jambe s’affaissa sur son propre poids tandis qu’il poussait un cri de douleur.

Impassible, Gwendoleen essuya sa lame du bandage qu’elle s’était enroulée  avant d’adresser un regard meurtrier au malfrat qui tentait vainement de se relever.

« C’est inutile. J’ai sectionné ton talon d’Achille, tu es voué à ramper comme la misérable vermine que tu es »

« Pitié ! Ne me tue pas ! Je suis prêt à te donner ce que tu veux en échange. »

Gwendoleen avança froidement vers l’homme qui continuait à ramper. Elle le contourna de manière à se trouver en face de lui. Attrapant ses cheveux pour relever sa tête vers elle, la jeune femme s’accroupit, coupant court aux gémissements de sa proie.

« Qu’est-ce que ça fait d’être la victime maintenant ? Est-ce que tu as épargné tous ceux qui t’ont supplié jusqu’à maintenant ? Même si je t’épargne, tu recommenceras ailleurs et ça, je ne peux me le permettre… »

A contrecoeur, la jeune femme lui planta le couteau dans la gorge, ne lui laissant aucune opportunité de la supplier davantage. Elle détestait devoir tuer mais c’était parfois un mal nécessaire qu’elle se devait d’effectuer. Bientôt, leurs camarades viendraient s’enquérir de leur était mais Gwendoleen avait déjà un autre plan. Restant dans le cul-de-sac, elle repéra quelques poubelles derrières lesquelles la jeune soldate pouvait se cacher. Elle disposa les corps de ses deux assaillants au-devant des poubelles afin qu’ils soient bien en évidence et partit ensuite se cacher, se plongeant dans le silence.

Quelques minutes plus tard, deux des hommes restants rappliquèrent et se dirigèrent vers son emplacement. La lampe torche éclaira les poubelles et ils découvrirent les corps de leur camarades dont la vie avait quitté l’un d’entre eux depuis plusieurs minutes déjà. S’approchant de sa cachette improvisée, Gwendoleen activa un autre mécanisme sur son bras droit et attendit que les deux hommes soient à bonne distance pour surgir, le bras tendu dans leur direction.

« Ca c’est pour tous ceux que vous avez injustement tués. »

Une violente gerbe de flammes sortit de poignet de la jeune femme, brûlant vif les deux hommes qui, dans un élan de désespoir essayèrent de se rouler par terre…en vain. Leurs râles s’éteignirent en même temps que le flot de flammes qui les consumait et une légère odeur de viande grillée emplissait maintenant cette ruelle sombre.

Fouillant rapidement les quatre homme à la recherche de quelque chose d’utile, elle y trouva une chaine ainsi que quatre symboles gravés sur ce qui semblait une sorte de chainette qu’ils portaient tous au cou. Gwendoleen conclut qu’il s’agissait d’une sorte de signe distinctif qui leur permettait certainement de se reconnaître entre eux voire de montrer qu’ils possédaient une certaine cohésion. A l’aide de la chaine, elle attacha solidement le seul homme qui était encore en vie, ne daignant même pas de lui reboiter l’épaule. Elle se servit également du bandage sale comme d’un bâillon puis réveilla ce dernier en lui administrant une bonne claque. Hébété, ce dernier ne put qu’assister, impuissant, au carnage qu’avait causé la jeune femme. La colère fit place à la terreur et tandis qu’il se débattait, Gwendoleen se mit en tête de bien lui rappeler la situation dans laquelle il était.

« Relève-toi, on va rendre visite à tes amis dans la remise. Je te préviens, si tu essaies de fuir, je te ferais subir la même chose qu’à tes camarades, c’est compris ? »

Un signe approbateur plus tard et Gwendoleen retourna à la remise aussi rapidement que lui permettait son otage. Entretemps, Adam avait déjà pu investir la remise mais elle s’arrêta immédiatement et se plaqua derrière la porte, en interceptant une conversation entre le sergent et supposément un des malfrats. D’après ce qu’il disait, le Sergent semblait en mauvaise posture et tentait certainement de gagner du temps. Il n’y avait pas grand-chose à faire dans cette situation sinon jouer de l’intimidation. La jeune femme tenait fermement sa victime tandis que la lame de son bras gauche pointait en direction de sa jugulaire dont la situation la faisait palpiter de peur. Gwendoleen se permit donc d’investir la remise, cachée derrière son otage et prête à s’en servir de bouclier humain si la situation le requérait.

« Baisse ton arme où je lui tranche la gorge. » Dit-elle sèchement.

En guise de bonne foi, elle sortit les chainettes des quatre gardes et les jeta au pied de l’homme au fusil tandis que sa lame s’enfonça légèrement dans le cou de sa victime dont un filet de sang commençait doucement à rouler sur ce dernier.

« Je ne le redirais pas deux fois. Pose cette arme. Je te préviens que si une personne dans ce hangar meurt ce soir, je vous étriperai et vous pendrai tous par vos intestins au toit de cet immeuble en guise de mise en garde pour vos copains. »

Elle ignorait si ils tenaient les uns aux autres mais pour le moment, l’homme qui tenait en joue Adam était le seul à avoir une arme à feu sortie et elle supposa que les autres auraient fait autant si ils en possédaient réellement une. Gwendoleen espérait donc qu’Adam puisse trouver une ouverture ou qu’il profite d’un moment d’hésitation de son assaillant pour se saisir de son arme et retourner la situation en leur faveur.

Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 22 Mar - 17:42
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L’arrivée du lieutenant-colonel ne fut pas discrète et c’était certainement le but recherché. En effet, quand elle demanda à ce qu’Adam ne soit plus la cible du malfrat, sous peine de représailles, il comprit qu’elle cherchait à le sortir de ce mauvais pas.
Le complice qui se trouvait derrière lui s’était déplacé à sa gauche, se rapprochant ainsi du voyou armé. Peut-être avait-il besoin de se sécuriser après que deux inconnus aient débarqués dans leur cache, et ce malgré les hommes qui montaient la garde. Ca arrangeait les affaires d’Adam, pour qui il serait désormais plus aisé de maîtriser les deux hommes.

Un bruit métallique, dont il n’osa regarder l’origine de peur qu’ils perdent l’avantage, sembla déplaire à l’homme de gauche. Tout autant que les dernières paroles de la seule femme présente. En même temps personne n’aimait entendre parler de ses intestins, encore moins quand il s’agissait de les faire sortir de leur cavité abdominale. Les deux kidnappeurs se regardèrent un instant, comme se demandant mutuellement ce qu’ils devait faire.

Cette seconde d’inattention fut suffisante au soldat pour agir. Prenant le canon de l’arme avec sa main droite, il le releva vers le plafond afin de ne plus avoir sa tête en ligne de mire. Quasiment en même temps, son pied alla rendre visite avec violence dans le service trois pièce du tireur. Celui-ci ne pensa même plus à tirer et mit les mains devant son appareil reproducteur en couinant de douleur. Les bottes de l’armée n’étaient pas connues pour être les chaussures les plus légères du monde.

Son complices ne réagit que trop tard et Adam lui asséna un coup sur la tête avec l’arme qu’il tenait toujours, et un second coup avec le bâton qu’il avait dans la main gauche. Deuxième KO.

Même si ils étaient sonnés, mieux valait ne pas les laisser libre. Gwendoleen et lui devaient avoir le temps de fuir avec Lucas en poids mort. Avisant un rouleau de cordes un peu plus loin, il alla poser ses armes près du blessé, avant de s’en emparer.

« Je vais attacher ces trois-là, je m’occuperais du vôtre après »

Il était entre de bonnes mains, Adam était persuadé qu’il pourrait y rester quelques secondes de plus. Le sergent commença par celui qui était encore conscient. Il s’assit sur lui afin de le maîtriser complètement, Il commença par lui faire un bâillon de fortune avec un morceau déchiré de son haut de crapule, avant de lui passer les bras dans le dos et de l’enrouler sous plusieurs tours de corde.
N’ayant qu’un seul rouleau et rien pour le couper, il tira son prisonnier vers les deux autres, et répéta la même opération en prenant le soin de les tourner et de ne laisser aucun espace pour qu’ils ne puissent se libérer mutuellement.

Il tendit la corde au Lieutenant-Colonel et l’aida à s’occuper de son prisonnier. Adam se dirigea vers Lucas et chercha la meilleure position pour le porter. Malheureusement, rien que le trajet le ferait probablement souffrir, il ne pourrait choisir que la moins pire des solutions. Aussi, il choisit de le prendre dans ses bras, et de laisser le torse du garçon reposer contre le siens. Il prit la peine de vérifier que la tête ne glisserait pas et lui adressa quelques mots de réconfort, même si il ne savait pas si Lucas les entendrait.

« Ca va aller mon gars, on va s’occuper de toi »

Une fois son paquet bien installé, il se tourna vers sa supérieure .

« Est-ce que le terrain est dégagé, lieutenant-colonel ? »

Il se doutait qu’elle s’était débarrassée des hommes, mais sans savoir si ils seraient en état de les poursuivre ou non. Adam pourrait courir au besoin, mais il préférait éviter d’épuiser les forces qu’il lui restait et préférait revenir à l’hôpital à une allure plus régulière. Il ne voulait pas non plus trop mettre à profit son bras mécanique, n’ayant aucune confiance sur ce qu’il pourrait supporter de plus que le poids de leur victime.
Il désigna ensuite les malfrats de la tête.

« Et pour eux qu’est-ce qu’on fait ? On ne peut pas les laisser s’en sortir comme ça ?! C’est sans doute pas leur coup d’essais »

Le soldat en était intimement persuadé et il ne voulait pas, non il ne pouvait pas les laisser s’en tirer aussi facilement. Adam avait remarqué en les attachants ce qui avait été à l’origine du bruit métallique plus tôt. Il s’agissait de pendentifs. Les crétins dont il s’était occupé portaient les même. Ca ressemblait fort à un signe d’appartenance à une organisation quelconque. Impossible de fermer les yeux sur leurs mauvais agissement, même si ils avaient récupéré le gamin.

Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyLun 22 Mar - 21:43
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La petite distraction de Gwendoleen eut l’effet escompté et Adam profita de cette dernière pour éliminer la menace directe qui pesait sur lui. Elle assomma son otage d’un coup à la nuque et le laissa s’effondrer avant d’aller rejoindre son subordonné dans la bataille mais, le temps d’effectuer sa manœuvre, Adam s’était déjà débarrassé de ses assaillants. Au fond, elle était rassurée de voir qu’il se portait bien et que sa récente crise ne l’ait pas handicapée dans ses actions. Le danger écarté, Gwendoleen s’empressa de se diriger vers son patient qui allait mal en point. Il avait la jambe à moitié ouverte et l’une des broches avait été délogée de force déplaçant davantage l’os qu’elle maintenait. Une forte fièvre maintenait Lucas dans un état de semi-conscience et la jeune femme se maudit de ne pas avoir été plus rapide pour intervenir.

Malheureusement, il n’y avait pas de solution miracle pour lui éviter le martyr et elle se résolut à laisser Adam le porter à bout de bras vers l’hôpital non sans avoir solidement ligoté solidement les responsables de son état déplorable. Un rapide tour du complexe lui révéla la triste vérité. Certaines personnes avaient succombé à leurs blessures, certaines mutilées et privées de leurs biens les plus précieux. Le cœur lourd, la jeune femme retourna vers le sergent tandis qu’il s’enquérait de l’état des gardes dont elle avait distrait l’attention quelques minutes plus tôt.

« Je me suis arrangée pour qu’ils ne fassent plus de mal à personne, Sergent, soyez-en assurés. Occupez-vous du transport du blessé. Essayez de ne pas trop le bouger, il est très mal en point. »

A vrai dire, Gwendoleen ne savait pas vraiment si elle pouvait le sauver mais il fallait d’abord s’occuper du reste de la bande avant de songer à quitter les lieux. Les atrocités commises étaient impardonnables et la jeune femme savait qu’il fallait condamné les lieux au plus vite. Regardant aux alentours, la jeune femme examina les lieux à la recherche de matières inflammables. Draps, couvertures, bois de chauffage, tout est bon à l’exécution de son plan. Cet endroit ne devait plus exister, ses victimes devaient être vengées et même si elle ne voulait pas, Gwendoleen se devait de punir les auteurs de tous ces crimes. Ils s’étaient tellement enfoncés dans leur atrocité que même la gentille et douce blonde ne pouvait leur pardonner : Ils avaient atteint un point de non-retour et ils devaient tous payer.

Sollicitant une fois encore la pierre rougeoyante dans son bras, elle déclencha plusieurs foyers de flammes dans tout le complexe et qui se mirent rapidement à grossir. Ligotés, les malfrats ne pouvaient qu’assister, impuissants, à leur triste fin. Sans doute mourront t’ils de la fumée bien avant que les flammes ne les consume mais au moins, ils périront comme ils ont vécu, c’est-à-dire dans la douleur. Sortant rapidement du bâtiment rougeoyant et elle pressa le pas pour se mettre au niveau du Sergent.

« Vous avez raison, nous nous devions de les éliminer sans quoi ils allaient de toute façon recommencer. Ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient. »

Lorsqu’ils débouchèrent sur les artères principales, le visage de la jeune femme était imprégné d’un sang qui n’était pas le sien. Des tâches imprégnaient ses habits et on jurerait qu’elle était blessée si on n’avait pas assisté à la scène de lutte qui s’était déroulée dans cette ruelle sombre. Le retour à l’hôpital se déroula sans accrocs et Gwendoleen fut accueillie avec soulagement mais surtout beaucoup d’inquiétude vis-à-vis du blessée. La jeune femme n’avait ni l’esprit ni la force pour l’opérer alors elle dut se résoudre à le confier à des médecins au moins aussi compétents qu’elle. Impuissante, la jeune femme attendit aux côtés du soldat les résultats de l’intervention du gamin en essayant d’établir un semblant de conversation, ne serait-ce que pour calmer l’adrénaline qui parcouraient encore ses veines.

« Vous tenez le coup Sergent ? Je suis désolée de vous avoir impliquée dans tout cela mais il fallait qu’on fasse quelque chose. J’ai peut-être mal agi mais sur le moment, je ne pouvais leur pardonner. Pas à eux… »

Gwendoleen était fatiguée mais pas abattue pour autant. Ce n’était pas la première fois qu’elle vivait ce genre de situation mais c’était à chaque fois difficile de savoir que des innocents avaient perdu la vie inutilement. Elle espérait de tout cœur un rapide retour à l’ordre pour qu’enfin chacun puisse à nouveau vivre dans la sérénité. Cette guerre avait causé des conséquences bien au-delà du simple affrontement entre deux nations et Gwendoleen l’avait appris à ses dépends ce soir. Pourtant, la jeune blonde ne regrettait rien. Au contraire, elle était déterminée à sauver davantage vies même si il fallait en ôter quelques-unes parfois…

Adam Vaughn
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyMer 24 Mar - 12:38
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Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Adam sorti de la remise avec son précieux paquet en voyant comment le lieutenant-colonel comptait clôturer le problème qu’ils rencontraient avec la bande. C’est avec un pincement qu’il regarda les lieux brûler. Il aurait préféré qu’ils finissent dans un cachot pour de longues années, prenant de temps en temps les coups des miliciens. Il ne fallait pourtant pas se faire d’illusions, les effectifs étaient réduits et le peu qu’il restait en ville ne pouvait pas tout gérer. C’est bien ce qui lui avait valu de s’en prendre à la médecin en voyant qu’elle venait ici seule.

« Vous avez raison, nous nous devions de les éliminer sans quoi ils allaient de toute façon recommencer. Ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient. »

Lorsqu’elle eut finit, Adam ne pu qu’acquiescer. Souhaitait-elle se justifier ou le rassurer ? Dans tous les cas, le soldat n’aurait pas remis en cause la solution choisie par sa supérieure. Il était formaté à obéir, même quand ça ne lui plaisait pas. De toute façon il était plus préoccupé par l’état du garçon et espérait arriver à temps pour le sauver. Plus ils s’attardaient en ces lieux maudits et plus Lucas s’approchait du point de non-retour.
Au fur et à mesure du trajet, Adam sentit la fatigue le regagner à vitesse grand v. Sa crise suivie du combat, bien que bref, avaient mis à l’épreuve son physique. Il lui faudrait encore faire preuve de résilience quelques temps pour pouvoir être à nouveau à même de remettre le pied à l’étriller.

Personne ne leur posa de question alors qu’ils arrivaient à l’hôpital, les regards qu’on leur lança étaient par contre plein d’interrogations et même d’horreur. L’état du garçon et la tenue de la médecin étaient tels qu’ils pouvaient être sources des rumeurs les plus folles. Quant à sa présence à leur côté, elle était tout à fait intrigante pour quiconque qui les verrait, connaissant plutôt Adam comme un colérique solitaire depuis son réveil.

Lorsqu’ils laissèrent Lucas aux mains des médecins, un certain soulagement s’empara du sergent. Sa principale mission avait été réussie. Restait à savoir si le garçon s’en sortirait. Il l’espérait, car dans le cas contraire, même en étant assuré que les pourritures qui l’avaient attirés dans ce traquenard étaient déjà six pieds sur terre, ça n’effacerait pas le goût amer de cette potentielle défaite.

Alors que la fatigue le poussa à s’asseoir, il comprit, comme il le pensait depuis plusieurs jours, que ce n’était pas le plaisir de se battre qui l’avait fait tenir au travers de l’enfer ses dernières années. C’était bien de savoir que sa présence, ses batailles, évitaient que les plus faibles n’aient à vivre la même chose que lui. Malheureusement ses convictions n’avaient pas servit à grand-chose quand il voyait l’état de Cerka. Jusqu’à présent il ne s’était pas demandé ce qu’il en était de sa Roceas natale. Ses amis s’en étaient-ils sortis indemnes ? Un frisson envahis Adam alors qu’il écarta vivement la possibilité que certains aient péris.

Est-ce qu’il tenait vraiment le coup ? Est-ce qu’il le faisait vraiment depuis le début ? Aucune réponse de lui vint. En attendant de le savoir, il préféra ne pas répondre et détourna la conversation sur sa supérieure.

« Je n’ai pas à vous juger Lieutenant-Colonel. »

Il cogna légèrement l’arrière de sa tête contre le mur, puis regarda le plafond, comme si celui-ci pouvait répondre à ses troubles.

« Vous avez prit la décision qui vous paraissait la plus adaptée sur le moment. »

Peut-être que la veille, même ce matin, ladite décision l’aurait mis dans une sombre colère. Repartir en mission l’avait anesthésié, le retour de ses habitudes militaires avaient fait taire momentanément  ses pensées sombres . Son sentiment d’injustice s’était quelque peu apaisé en cet instant. Pour autant, rien n’était gagné, Le sergent était loin d’être guéri. Il était presque sûr que la nuit prochaine serait presque pire que les précédentes et que son humeur de dogue serait de retour le lendemain.

Ses yeux se fermèrent sans qu’il s’en aperçoive, et il dériva doucement dans un semi-sommeil sans rêves. Le sergent n’avait même pas cherché à faire partir la jeune femme à ses côtés pour qu’elle puisse se changer. Il se doutait que comme lui, elle attendrait jusqu’au bout de connaître l’état de Lucas.

La porte de la salle d’opération le sorti de sa transe. L’infirmière leur jeta un regard d’excuse en s’éloignant dans le couloir. Des cernes marquaient son visage et elle était clairement épuisée. A priori, l’opération n’était pas tout à fait terminée mais elle avait du atteindre sa limite. Le soldat avait bien remarqué que les soignants étaient constamment au bord de l’épuisement. Et les patients toujours aussi nombreux à s’entasser dans les lieux de soin.

« Combien de temps pensez-vous que Daënestre mettra à se relever de tout ça ? »


Lui même doutait qu’un jour, les choses reviennent à la normale. Pas quand la haine avait prit racine dans le cœur de tant d’entre eux, lui en première place.
Quant à savoir ce qui gagnerait entre la vengeance et sa place de bouclier du peuple, il n’en savait absolument rien. Il avait même peur de savoir ce qu’il en serait le jour où il devrait choisir.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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[Terminé] Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine EmptyJeu 25 Mar - 15:46
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
L’attente était interminable et Gwendoleen se surprenait parfois à piquer du nez tellement la fatigue était accablante. Elle devait tenir bon, au moins jusqu’à ce que Lucas ne sorte de la salle d’opération. Parfois, elle sursautait en voyant une infirmière sortir du bloc et se hâter précipitamment vers un autre endroit de l’hôpital, probablement pour se charger d’un autre patient. Avec l’effectif disponible, tout le monde faisait de son mieux pour que tous les patients puissent bénéficier d’un minimum d’assistance médicale.

Quant à Adam, il semblait tout aussi fatigué qu’elle peut-être même davantage à cause de sa crise. Il ne semblait pas lui tenir rigueur vis-à-vis des décisions qu’elle avait prises. Même si Gwendoleen ne regrettait en rien ses choix et ne cherchaient pas tellement à se dédouaner de ses actes, elle était tout de même contente que le sergent ne creuse pas davantage le sujet. Ces hommes avaient commis des atrocités sans nom et si ils étaient passés par la voie légale, sans doute auraient-ils commis encore plus de méfaits avant que l’on ne décide de leur mettre la main dessus. La guerre avait causé des ravages et changé bon nombre de personnes et seule une poignée de gens arrivaient tout doucement à retrouver une vie stable.

En proie au chaos, Cerka était très loin de s’en remettre, étant une des villes qui a été la plus touchée par l’assaut des mages durant la guerre. Des mages qu’ils continuaient parfois à retrouver parmi les décombres de la ville voire même de les soigner à l’hôpital. Gwendoleen s’apprêta à répondre à la question du Sergent lorsque les portes de la salle s’ouvrirent et que le médecin en charge de l’opération se dirigea vers la soldate. Elle se leva précipitamment, incitant le docteur à lui donner des nouvelles.

Le visage sombre et la voix grave, le médecin leur annonça qu’ils avaient faits tout ce qu’ils pouvaient pour sauver Lucas. Cependant, ce dernier avait beaucoup de fièvre à priori du aux conditions d’insalubrités de l’entrepôt qui avait causé une nouvelle infection à partir de sa blessure béante. Ce n’était pas tout car même si le jeune garçon s’en sortait, il resterait avec des séquelles à vie, notamment du à la brutalité avec laquelle ses malfaiteurs avaient extrait l’une des broches que Gwendoleen lui avait posées.

« Vous pouvez disposer. Allez vous reposer maintenant… »

Attristée par cette nouvelle en demi-teinte, elle retourna vers le sergent pour lui annoncer la nouvelle. Les médecins avaient tout fait et maintenant, il ne tenait qu’à Lucas de trouver les forces nécessaires en lui pour survivre à sa condition instable. Il était encore jeune alors Gwendoleen espérait qu’il soit suffisamment résistant pour sortir de sa transe dans laquelle on l’avait plongé. Prenant quelques minutes pour se ressaisir, elle répondit enfin à la question du sergent.

« Combien de temps ? Probablement plusieurs années. Il n’y a qu’à voir les dégâts matériels déjà. On ne reconstruit pas une ville en quelques semaines et encore moins si des moyens de grande envergure ne sont pas déployés. Il y a les proches des victimes également. J’ignore combien de personnes sont dans l’attente de nouvelles de leurs parents, enfants, maris partis au combat ? Combien pleureront encore en apprenant qu’ils ne les reverront plus jamais ? La guerre contre l’envahisseur est terminée Sergent mais le vrai combat commence maintenant. Un combat contre soi-même… »

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