| | Mildrem Sigret
 |  Mar 27 Avr - 16:11 | | Irys : 84987
Profession : Conteuse (espionne à ses heures perdues)
| Après une belle balade en découvrant le port de Etsiin, je me décida de me poser sur un des plots qui retenait un bateau. L'endroit m'inspirait pour écrire et une fois de plus, je n'avais personne avec qui blablater. De temps à autre, les passants regardaient ma petite harpe d'un air curieux ainsi que mes vêtement et les signes dessinés sur mon visage. Je pouvais entendre les remarques des gens qui trouvait mon apparence parfois très jolie, et même "magnifique" entendis-je quelqu'un qui m'avait envoyé un clin d'œil, mais je pouvais faire face et des critiques plus sévère et des regards plus circonspects qu'autre chose. Mais depuis la trêve fragile entre les daenars et les my'trans après cette épidémie, j'avais remarqué que les gens préféraient se taire et se concentrer sur leurs propres affaires plutôt que sur le physique des autres.
D'autant que cette fois-ci, les signes étranges qui décoraient mon visage accompagnaient ma représentation d'aujourd'hui qui allait débuter. Cette paix fragile entre les deux nations m'inspiraient également beaucoup en ce moment. Alors que j'accordais ma harpe, je vis à l'autre bout du quai un bateau arriver et je poussais un soupire en songeant à mon continent d'origine. Je pourrais profiter d'être sur les lieux pour faire un tour à Onaël. Avec mes dernières économies, j'aurais de quoi me payer un billet et partir pour quelques mois... Mais je voulais voir aussi Eoril et Reoni avant de changer de continent. Et pourquoi pas, en profiter ensuite pour aller jusqu'à Nislegiin et Zochlom ? Je continuais tous les jours l'entrainement de Dewa car je pensais que si j'arrêtais ses exercices, ça serait reconnaitre qu'il était définitivement partit de ma vie et j'avais le besoin de me rassurer en pensant que mon mentor avait une infime chance d'être envie.
Pendant que je songeais à mes prochaines destinations, je repositionnais ma harpe comme il faut à mes côtés et j'esquissais quelques notes de chant. Cette fois, les passants s'arrêtèrent pour m'écouter et tous avaient le sourire, heureux de pouvoir penser à autre chose qu'à leurs malheurs en ce moment. Je commença à fredonner une mélodie harmonieuse, douce et qui était censée inspirer un sentiment de bien être, d'envie de voyager et de fermer les yeux à la fois. Puis je débuta mes paroles. La chanson exprimait l'envie que cette paix soit durable, qu'il n'y ait plus de guerre, que daenars et my'trans acceptent enfin que cette animosité est stupide et dure trop longtemps pour des raisons qui remontent à des années derrières nous. Que chacun est libre de ces choix et qu'un clan ne vaut pas mieux qu'un autre. La chanson se terminait sur une question "pouvons-nous allier magie et technologie au lieu de les diviser?".
Je sentais à la fin de ma dernière note que cette fois-ci, plus de gens réfléchissaient à l'idée et mon public resta un peu plus longtemps avant de se disperser pour vaquer à leurs occupations. C'est avec un sourire que je commença à ranger mes affaires. |
| | | Ruby Nyë
| | Lun 3 Mai - 21:01 | | Irys : 722529
Profession : Âme errante
| Cette fois le retour fut supportable. Ruby était repartie le cœur léger : Gwendoleen allait bien, elle était en vie et le temps n'avait pas étiolé l'affection qu'elles se portaient mutuellement, bien au contraire. De plus, elles pourraient correspondre ensemble, la jeune mage comptait bien la tenir informée de chacun de ses voyages. C’était un deal supportable pour les deux jeunes femmes… Rien que de pouvoir converser ensemble suffisait à leur bonheur. Pour l’instant en tout cas, jusqu’à ce que l’une des deux ne finisse certainement par tout laisser tomber pour retrouver sa moitié à l’autre bout d’Irydaë.
En arrivant à Etsiin, Ruby fut rapidement distraite. Sur les quais flottait dans l'air une mélopée lyrique dont la khumi trouva rapidement la source. Un attroupement s'était fait devant une femme aux peintures folkloriques qui s'était mise à jouer de la harpe. C’est par curiosité que la jeune femme vint se fondre dans la masse. Lorsque la musicienne commença à chanter le silence se fit tout autour d’elle comme si elle était capable d’enchanter les esprits. Ce fut en tout cas la première pensée de Ruby à son égard, qui écoutait distraitement les premières paroles, bien trop hypnotisée par le charisme de l’étrangère.
Et puis, au fil des paroles la rouquine ne put réprimer un flot de souvenir se rappeler à elle avec force. La gamine idéaliste qu’elle avait été avait été déçue un nombre incalculable de fois et pourtant à chaque fois elle avait su rebondir et prouver qu’une amitié My’tränne – Daënare était possible. Tant de noms défilèrent dans son esprit. Ophélia qu’elle aimait comme une mère, les vétérinaires de Kalin’s qui l’avaient accueillie avec bienveillance, Fabius le soldat qui l’avait arrachée aux portes de la mort, même ce brigand Chafouin, et surtout Gwendoleen, cette femme qu’elle aimait d’un amour si grand qu’il transcendait leurs différences. Mais… Malgré ces figures capables de voir au-delà des apparences le reste du monde ne faisait que se déchirer encore et toujours, clamant la destruction et la haine, broyant au passage tout ceux qui s’y opposaient. Ruby avait alors calmé des ardeurs et elle gardait depuis ses opinions dont personne ne daignait écouter.
« Vous y croyez vraiment ? » Questionna Ruby lorsque le calme revint sur la place, réellement intriguée.
L'utopie d'une paix durable entre les deux nations était bien loin depuis la guerre, il n’y avait qu’à voir les visages se secouer finalement après une minute de réflexion. Encore aujourd'hui les esprits étaient marqués par ce qui avait ravagé leur vie. Plus que jamais les my’träns refusaient de croire en une paix durable. Ils n’en avaient déjà que peu l’envie auparavant mais désormais c’était terminé. Hélas l'histoire ne cessait de marquer un peu plus le fossé dans une cruelle réalité. Mais pour une fois, quelqu’un d’autre que Ruby osait laisser entendre qu’une autre voie était possible, nécessaire même.
« Excusez-moi je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Ruby. J'ai entendu votre chanson, elle est vraiment très belle et pleine d'espoir… Malheureusement je crains que personne ne partage votre avis. »
Hormis la rousse khumi les passants avaient en effet tous passé leur chemin. |
| | | Mildrem Sigret
| | Mar 4 Mai - 11:16 | | Irys : 84987
Profession : Conteuse (espionne à ses heures perdues)
| Alors que je rangeais mes outils d'artiste et que je hissais ma petite harpe derrière mon dos, j'entendis quelqu'un me poser une question, me demandant si j'y croyais vraiment. Stupéfaite qu'une personne de mon public ait osé me le demander, je me remonta mon regard vers une jeune femme. Elle semblait plus jeune que moi. Je pouvais remarquer à la fois un regard remplit d'incertitude quant à sa question mais aussi, un sentiment d'espoir et je pouvais remarquer qu'elle m'observait avec admiration pour avoir écrit cette chanson. Cela faisait tellement longtemps que plus personne ne m'avait abordé de cette façon après une représentation que je me dépêchais de lui répondre.
-Oui, approuvais-je avec force, j'y crois vraiment à cette paix. J'y crois depuis que je suis petite et que j'ai été capable de comprendre les raisons de cette animosité entre les deux peuples. C'est pourquoi, j'ai entrepris un long voyage pour espérer faire entendre raison aux daenars et aux my'trans. Mais au fait, quel est votre nom si ce n'est pas indiscret ?
Elle se présenta à moi et exprima sa crainte que personne ne rejoigne mon combat. En songeant au fait que le public était resté plus longtemps en méditant sur la question, je ne pus que lui sourire en lui répondant ma façon d'interpréter la réaction de mes spectateurs.
-Certes, vous êtes la seule à vous être présenté à moi aujourd'hui, approuvais-je malheureusement, mais je vais vous avouer une chose qui risque de vous surprendre. Depuis l'apparition de cette épidémie et de cette paix fragile entre les daenars et les my'trans, j'ai remarqué que mon public prêtait un peu plus attention à mes paroles et aux messages de paix que renvoient mes chansons. Normalement, les gens partent dès qu'ils font attentions aux paroles et qu'ils en comprennent le sens. Certains restent, mais ils s'en font dès que je termine ma dernière note. Aujourd'hui, vous avez pu observer qu'ils restaient et qu'ils méditaient sur la dernière question de la chanson. Rien que cela me donne espoir que petit à petit, l'idée ne leur semble pas si stupide que cela. De plus, cela fait des années que je voyage en faisant des prestations comme celles-ci et croyait le ou non, vous n'êtes pas la première à m'aborder avec ce même espoir. Certains, certes peu nombreux, ont décidé de suivre mon interprétation de la paix et quelques uns, encore moins nombreux, diffusent cette idée de trêve et d'allier les deux peuples...
Encore une fois, je m'étais emballée dans mes explications mais cela faisait trop longtemps et j'espérais que cette personne pensait que cela était possible, tout comme moi. J'observais le temps qui commençait à se couvrir. Il se faisait tard et je regarda la personne en face de moi qui m'écoutait.
-Je suis désolée, mais je dois partir à la recherche d'une auberge avant qu'il ne soit trop tard. Aimeriez-vous continuer cette discussion autour d'un repas chaud ? |
| | | Ruby Nyë
| | Mer 19 Mai - 19:20 | | Irys : 722529
Profession : Âme errante
| Ruby avait du mal à y croire et pourtant elle avait finit par croiser le chemin d’une personne partageant la même vision qu’elle-même du monde… Et qu’en plus cette femme soit restée aussi insouciante et optimiste malgré la violence de la guerre dont ils ressortaient à grand peine. C’était aussi improbable que de voir un bukh traversant un arc-en-ciel monté par un unijambiste acrobate. A moins que la rouquine soit passée à côté de quelque chose ? Est-ce que tout cela avait finit par provoquer une remise en question du peuple ou du moins d’un certain nombre d’individus ? Il est vrai que la jeune femme avait abandonné l’idée de convaincre qui que ce soit du bien-fondé de ses propres opinions puisque personne n’avait jamais voulu entendre ses arguments. Sans doute était-ce parce que la mage agissait seule contrairement à la barde. L’occasion était trop belle, l’envie trop forte, il fallait que Ruby poursuive cette discussion.
« Le voyage fut long, je suis morte de faim et vous avez attiré ma curiosité. Autrement dit, j’accepte avec grand plaisir la proposition. » S’enthousiasma la jeune femme. « Il y en a une non loin des quais. Ce n’est plus le grand luxe d’avant guerre mais elle a été rebâtie récemment et l’on y mange bien d’après mon souvenir. »
La kharaalienne se mit en marche rapidement, cachant difficilement son empressement. Le temps grisonnant ne l’inquiétait aucunement mais l’idée d’une discussion animée autour d’un idéal partagé lui avait redonné de l’énergie. Depuis l’enfance Ruby ne parvenait à comprendre les gens qui l’entouraient, leurs préjugés et leur profond besoin de discriminer ceux qui leur sont différents. Elle avait su se faire apprécier pour ce qu’elle était individuellement mais rarement pour ce qu’elle représentait de par sa naissance et ses croyances. L’inconnue devait connaître cela elle aussi, mais peut être d’une autre manière… Elle ne semblait pas être une mage mais pas non plus une technologiste, sans doute ne connaissait-elle pas les pressions ressenties lorsque l’on se trouve confronté à ses semblables ou ses opposants. Ruby était curieuse de savoir quelle vision du monde et quel ressenti on pouvait avoir lorsque l’on voyait le conflit de l’extérieur.
« Vous n’êtes pas My’träne, je me trompe ? » Lança-t-elle, tâchant de son mieux de ne pas dévisager l’étrangère. « Je dis ça, c’est que vous avez l’air différente, un peu comme les Zochs, mais pas tout à fait. C’est juste de la curiosité. »
La femme, dont Ruby ignorait encore le nom, eut à peine le temps d’y répondre puisqu’elles arrivèrent déjà à destination. L’auberge se trouvait bel et bien dans un endroit clé de la ville : Proche de la zone la plus mouvante et active de jour comme de nuit. Il y avait d’ailleurs pas mal de monde à l’intérieur à cette heure. Semblable à l’image du port, il y régnait une forte agitation, chaleureuse mais bruyante. |
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