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Chroniques d'Irydaë
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 Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ?

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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptyMer 10 Jan - 11:00
Cela faisait déjà plusieurs heures qu’Arsène volait sur le dos de Bruhaïl, sa Dragonne. Ils avaient passé la nuit dans un petit campement de fortune qu’ils avaient rapidement établis, afin qu’ils puissent se reposer. Il fallait, à peu près, un jour et demi ou deux jours pour rejoindre Roceas depuis Änkar. Bruhaïl ne pouvait, bien évidemment, pas faire cela d’une seule traite, et Arsène avait aussi besoin de repos. Ayant l’habitude de voyager, et parfois sur des grandes distances, les deux compagnons s’étaient habitués à bien se préparer et dormir dans presque n’importe quel endroit. Le jeune homme avait dormi contre sa Dragonne, afin de se tenir chaud. C’était d’ailleurs un exploit que cette dernière ne l’ait pas écrasé pendant la nuit. Elle avait la fâcheuse tendance à bouger beaucoup dans son sommeil, et cela déjà quand elle n’était qu’un petit Dragonnet.

Il bailla, décalant ses lunettes de vol afin de se frotter les yeux. Non, décidemment, dormir dans le froid n’était pas une super idée. A vrai dire, ce n’était pas tant le vent froid qui l’avait dérangé. Ils avaient volontairement choisi un coin de forêt bien épais, afin d’être épargner par les vents glaciaux qui courraient dans les montagnes de cette région du monde. C’était davantage le sol froid et dur qu’il l’avait dérangé. Contrairement à sa fidèle amie ailée, dormir par terre n’était pas quelque chose dont il avait l’habitude. Il soupira doucement, avant de rouler des épaules pour tenter de soulager son pauvre dos endolori. Au moins, en évitant de faire escale dans chaque ville sur le route vers Roceas, il évitait que l’on puisse facilement remonter jusqu’à lui.

Drôle d’idée de prendre un contrat qui demandait de se rendre si loin, tout de même. Mais il commençait à s’ennuyer un peu à la tour, et Bruhaïl aussi. C’était d’ailleurs elle qui avait choisi le contrat. Enfin, quand Arsène avait l’affiche dans la main, cette dernière semblait assez curieuse, tentant de subtiliser le papier à son dragonnier, afin de la mâcher et de voir quel goût pouvait avoir l’affiche. Mais Arsène préférait interpréter cela comme un signe d’intérêt pour la requête. C’était moins … Déprimant qu’un Dragon qui tente de goûter tout ce qui se trouve sous son museau.
Tandis que le paysage défilait sous lui, il se remémora le contenu de l’affiche. La compagnie minière de Zechräm s’était faite voler du minerai par ses mineurs. Et d’après l’affiche, on ne parlait pas là de deux trois cailloux, mais bien de plusieurs dizaines kilos de roches ! Mais en un sens, c’était bien fait pour eux. A force de négliger les conditions de travail de leurs employés, cela devait bien arriver. Il fut étonné que cela ne soit pas arrivé plus tôt, par ailleurs. Il haussa les épaules pour lui-même. Cela l’occupera un peu.

Mais a bien y réfléchir, il y avait plus de chance qu’il se range du côté des mineurs. En fait, c’était surtout pour voir s’il pouvait les aider d’une quelconque manière qu’il avait choisi de faire ce contrat. Que cela dérange la compagnie minière, et donc Daënastre, ne l’importait que peu. Au vu des tensions actuelles, cela avantagerait même My’trä. Mais il n’était pas question que cela lui retombe dessus, ou encore pire, que cela nuise à Dyen ! Il utiliserait donc un faux nom. Disons … Arthur Malkïn. Oui, cela ferait l’affaire. Mais il fallait éviter que cela ne puisse éventuellement retomber sur sa ville d’origine. Il fallait donc « cacher » Bruhaïl. Ce n’est pas comme s’il existait plusieurs villes avec des Dragonniers. Elle avait déjà l’habitude d’attendre plusieurs jours en dehors d’une ville, se promenant et jouant dans la nature le temps que son Dragonnier revienne. Cela devrait donc aller.

Après quelques heures de plus, il vit la ville de Roceas se dessiner au loin. Une petite dizaine de minutes de vol de plus lui permirent de se rapprocher suffisamment de cette dernière afin de n’avoir qu’à marcher une trentaine ou une quarantaine de minutes pour arriver à ses portes. Il préférait jouer la carte de la sécurité. Il retira ses lunettes, les rangeant dans sa veste, avant de doucement descendre de sa monture. Il s’éclaircit la voix avant de doucement s’adresser à sa compagne :

- Bon, Bruhaïl, je vais te demander un service ! On va faire la même chose que lorsque je dois aller livrer du courrier. Tu resteras en dehors de la ville, et je reviendrai ici lorsque j’aurai fini.

La Dragonne balaya nerveusement l’air de sa queue, n’appréciant visiblement pas l’idée. Le jeune Dragonnier soupira, caressant doucement la tête de l’animal. Cela ne l’enchantait pas non plus. Mais c’était plus sûr comme cela. Après quelques minutes à rassurer Bruhaïl en la caressant et en lui disant que tout ira bien, elle accepta finalement de laisser Arsène s’en aller. Ce petit rituel de câlin et de tendresse pouvait durer parfois une bonne dizaine de minutes. S’il ne s’y pliait pas, elle allait attraper ses vêtements avec ses crocs et traîner le jeune homme vers elle. Et elle avait de la force !
Il tourna les talons, vérifiant que sa rapière était bien à sa gauche, accrochée à sa ceinture, et que sa sacoche, habituellement utilisée pour livrer le courrier, répondait elle aussi à l’appel. Après quoi, il se mit doucement en route vers les portes de la ville.

La faim finit par le faire s’arrêter dans une petite auberge. Il n’avait rien mis dans la bouche depuis hier soir, sautant le déjeuner, préférant finir la route le plus tôt possible. Il n’aurait pas dit non un bon bouillon de légume bien chaud. Peut-être en servait-il ? Il s’assied donc à une table, attendant qu’une serveuse s’approche.

- Bonjour mademoiselle. Je vous prendrai le plat avec le moins de viande ainsi qu’un verre de votre meilleur vin, je vous prie.

Il accompagna ça demande d’un sourire sympathique, tandis qu’il enlevait ses gants afin de se frotter les mains pour les réchauffer. Maintenant qu’il y pensait, il n’y avait aucune idée de l’endroit où il pourrait retrouver le commanditaire de son contrat. Il fit signe à la serveuse de s’approcher un peu, approchant légèrement la tête de la sienne, afin de parler à voix basse :

- Une dernière petite chose. Cela vous dérangerait-il de me dire où je pourrai trouver un certain John Riit ? Je suppose qu’il ne doit pas être beaucoup aimé par ici, et je pense que cela est parfaitement justifié. Mais j’aurai besoin de lui parler.

Il parlait d’une voix calme et douce, afin de se montrer le plus sympathique possible. Il était quelqu’un de sympathique, de toute manière !

Süns
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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptyJeu 11 Jan - 20:47
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Un beau garçon attablé à sa taverne, pour changer des vieux balourds disgracieux ! Une aubaine ! Un être miraculé dans un océan glacé de grossièreté ! Il est vrai que les courtois existent même à Roceas, mais c’est les ingrats que l’on retient. Et c’est d’autant plus vrai lorsqu’on sert dans une auberge ! La jeune femme ne perd pas son sourire pour autant, elle s’échine à la tâche avec la détermination d’une lionne. Elle s’efforce à distribuer boissons alcoolisées et plats fumants au rythme effréné que lui impose la clientèle, et accessoirement, son patron. Elle n’y peut rien, l’enthousiasme est ancré dans son caractère de la même façon que les ivrognes sont indissociables de cette petite auberge. Il faut voir cohabiter les deux, et profiter des moments de répit accordés pour se réjouir autant que faire se peut. A tout hasard, cela se traduit par une jubilation difficilement camouflée à l’entrée d’un homme propre sur soi dans le bazar bruyant de cet établissement.

    « Bonjour, mon damoiseau ! le salue-t-elle tout sourire. J’ose croire que notre vin rapatrié tout droit d’Ünellia saura ravir vos sens, je vous en ramène un pichet ? Et que diriez-vous de la spécialité de la maison pour l’accompagner ? Du végétarien tout plein, du fromage et du pain au froment, un peu épicé, mais très consistant ! »

Pendant qu’elle énumère ses suggestions, la serveuse en profite pour s’emparer d’un chandelier tout proche et le rapproche de la table du jeune homme en avisant ses doigts transis. Un homme qui sourit plus qu’il ne parle, c’est un facétieux miroir pour sa personne ! Alors elle lui rendra, dans le mesure de ses moyens, un peu de cette chaleur qu’insciemment il lui transmet. Par ailleurs, elle plaint ce pauvre voyageur, car les tables voisines de l’âtre ardent sont occupées depuis belle lurette par les habitués – les quittent-ils jamais ? Elle-même ne se maintient au chaud qu’en s’activant avec énergie à la réalisation de ses multiples tâches !

Lorsqu’il lui indique de s’approcher, elle n’hésite pas une seconde, retenant d’une main sa longue chevelure blonde pour ne pas qu’elle bascule sur son interlocuteur. Elle a les lèvres pincées de l’attention, et elle n’est pas déçue de ce qu’elle apprend. Il lui explique à l’oreille sa quête d’un certain John Riit, et la jeune femme répond à sa requête par un pouffement de rire, interrompu par sa main qui se plaque sur ses lèvres, l’air contrit.

    « Pardonnez, c’est que… »


Elle retient un nouvel accès de rire, se maudissant pour son impolitesse. Elle finit par s’éclaircir la gorge, dans une vaine tentative de ne pas rire de l’ironie de la situation. Son expression joyeuse est comme augmentée par l’hilarité qu’elle contient dans sa poitrine.

    « Vous avez devant vous Nenya Riit ! Je suis sa petite nièce, mais seulement à cause d’un jeu de remariage assez singulier il faut dire… Je n’aurais même pas dû m’appeler Riit pour commencer ! Mais bref, je peux vous mener à lui mais va falloir m’expliquer ce que vous lui voulez au pauvre bougre ! C’est pas le plus sympathique des Daënars, mais ramené à l’échelle des dirigeants de mine, c’est presque un saint ! »


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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptyVen 12 Jan - 16:14
A l’énoncé du menu, le ventre d’Arsène manifesta son consentement en gargouillant. Le jeune homme rit légèrement, visiblement un peu gêné, posant doucement une main dessus :

« Je crois que vous avez ma réponse ! Et ma foi, j’ai entendu beaucoup de bien des vins d’Ûnelia. Mettez-moi un petit pichet si possible. Je ne compte pas beaucoup boire, j’ai a faire. »

Arsène inspira longuement, appuyant un peu plus son dos contre la chaise, retirant doucement ses gants, dévoilant des mains couvertes de petites cicatrices semblant datées. Il se frotta doucement les mains pour les réchauffer, posant un regard nostalgique sur les traces de morsures que lui avait infligé Bruhaïl lorsqu’elle était petite. Il avait bataillé des années afin de lui enlever cette habitude de mordre les choses qu’elle n’aimait pas. Il accentua le sourire qui était apparus sur son visage lorsque la jeune femme posa un chandelier sur sa table. Il ne pensait pas trouver quelqu’un de si aimable dans une petite taverne. Comme quoi, il était possible de faire de belles rencontres n’importe où.

Il s’étonna un peu du rire de la jeune femme. Avait-il mal prononcé le nom de l’homme qu’il cherchait ? Il se frotta le menton, pensif. Ce n’était pas un nom bien compliqué, pourtant. Mais cela lui permit d’observer le magnifique sourire de la serveuse. De nature contemplative, il aurait bien figé le temps afin de pouvoir l’étudier sous toutes ses coutures et en saisir entièrement la beauté. Mais il n’avait pas cette capacité et les gens n’appréciaient pas réellement qu’on les fixe.

Devrais-je l’inviter à dîner, ce soir ? Pensa-t-il ? Ne vous y trompez pas, il n’y avait ici aucune arrière-pensée. Le jeune Dragonnier n’était pas genre d’homme à n’inviter que les femmes qu’il voulait mettre dans son lit. Toute belle chose méritait que l’on lui dise, et un dîner était le moment parfait pour complimenter quelqu’un. Il lui demanderait avant de partir, sûrement.

Il rit doucement en apprenant qu’elle était la petite-nièce de la personne qu’il cherchait. Au moins, il allait probablement obtenir des informations fiables sur cet homme. D’ailleurs, le dîner, pour peu qu’elle l’acceptât, pourrait être un bon moyen d’obtenir plus d’informations sur John Ritt.

« J’espère que je ne vous ai pas offensé. Votre grand-oncle a mis une affiche demandant de l’aide afin de retrouver et récupérer plusieurs dizaines de kilos de minerais, possiblement volés par les mineurs qu’il emploie. Etant donné que je ne connais pas vraiment la ville et qu’il n’a donné aucune indication sur un éventuel lieu où il aurait été possible de le trouver, je suis venu ici afin d’obtenir quelques informations ! »

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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptySam 13 Jan - 17:10
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Nenya rit de bon cœur au son de gargouillis qui se fait entendre. Puis elle plaque à nouveau la main sur sa bouche, gênée par sa discourtoise hilarité. Elle se sent un peu bête, mais sa jovialité est irrépressible, que peut-elle y faire ! Elle écoute plutôt la voix douce de son interlocuteur, avant de noter ses consommations. Puis elle prend la parole à nouveau, sans se départir de son sourire, levant une main qu’elle agite, paume en avant, comme pour le rassurer.

    « Oh non, il en faut plus pour me vexer, ne vous inquiétez pas pour ça ! Vous savez, quand on s’appelle Riit, on en entend des vertes et des pas mûres au sujet de sa famille ! »


Il y a une pointe de regret dans son affirmation. Elle s’explique aisément lorsqu’on a une vue d’ensemble de son existence. Fille illégitime d’une lignée d’hommes d’affaire de la compagnie minière locale, elle a toujours fait un peu tâche, quand bien même on l’associait inévitablement au nom qu’elle portait. Ballotée entre deux mondes d’incompréhension, elle s’est retrouvée délaissée par sa proche famille qui la voulait bercée dans l’industrie, et rejetée par le peuple, qui lui reprochait les torts que tout prolétaire attribue à ses supérieurs économiques et hiérarchiques. Elle est loin d’être la plus infortunée, mais ce rejet à deux facettes la tourmente plus qu’elle ne veut bien l’admettre ! Très vite toutefois, elle reprend contenance, et enchaîne précipitamment comme pour refouler cette mélancolie qui s’insère dans ses pensées.

    « Il m’a parlé de cette affaire de vol, en effet ! Ma foi si vous êtes venu pour l’aider, je peux vous renseigner avec plaisir ! D’ici une heure j’aurai terminé mon service, et je pourrai répondre à vos interrogations, John sera ravi que je lui aie fait gagner du temps ! »


La serveuse a l’air ravie de lui rendre service, et indirectement, de rendre service à son grand-oncle. Avec l’entrain qui la caractérise, elle fausse compagnie au galant pour aller transmettre sa commande, qu’elle finira par lui servir un quart d’heure plus tard. Au cours de l’heure qui suit, elle s’active comme à son habitude, réalisant le travail de deux personnes possiblement ! Sa place, elle l’a gagné uniquement grâce à sa incroyable résolution, et depuis, celle-ci ne la quitte plus ! Elle ne saurait se résoudre à accepter une place dans l’industrie minière de ses parents, quand bien même on lui réserve une place bien au chaud dans le domaine. Elle aime sa famille, mais sa place n’est pas là, alors elle souhaite leur prouver qu’elle peut vivre très convenablement sans passer par la compagnie de Zechräm. D’ailleurs, elle s’en sort raisonnablement bien !

Une fois l’heure écoulée, toutefois, elle se voit contrainte de prolonger son service. Jetant un regard contrit à l’homme qui patiente pour elle, Nenya s’évertue tout de même à la tâche avec une détermination moindre, presque étouffée. C’est la déception de se voir retirer ce qu’on attend avec impatience ! Elle croyait pouvoir se poser pour une discussion d’ici une heure, mais une bonne demi-heure supplémentaire est nécessaire avant qu’elle ne vienne s’asseoir en face du dragonnier. Eprouvée, elle souffle de soulagement et d’exaspération mêlés, se mordillant les lèvres lorsqu’elle déplore :

    « Argh, mes excuses, monsieur, ma collègue est toujours en retard ! J’aurais dû anticiper !  Vous n’avez pas trop attendu ? Je suis vraiment désolée ! Mais je suis là maintenant, vous voulez encore à boire peut-être ? s’empresse-t-elle de demander. »


La jeune femme parle rapidement, motivée par la fatigue qui suit toujours son service et sa désolation. Machinalement, elle s’essuie le front, plus pour remettre en place sa frange rebelle que pour se défaire d’une quelconque sueur, et dénoue son tablier qu’elle pose sur le banc à ses côtés.

    « Que vouliez-vous savoir au sujet de mon grand-oncle ? Je pense être calée sur à peu près tout, John ne jure que par sa mine et il est très éloquent à ce sujet, avec moi en particulier. »


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Dernière édition par Lloyhr & Kalysta le Jeu 18 Jan - 12:06, édité 2 fois

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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptyDim 14 Jan - 12:16
Arsène afficha un sourire amusé lorsqu’il vit la jeune femme plaquer sa main sur sa bouche. Il était amusant de voir que les règles de bienséance ne semblaient immédiatement freiner les actions de la jeune femme. Il y avait comme un petit délai, qui donnait ce genre de scène amusante. Nenya donnait l’impression d’être le type de personne à vivre au jour le jour, profiter de chaque moment et de ne pas traîner des pieds lorsqu’il y avait du travail à faire. Elle lui rappelait, en quelque sorte, Lïnca, sa petite sœur.

Il acquiesça doucement, affichant un petit air désolé. Il est vrai qu’il ne devait pas être facile de porter ce nom. Bien que la compagnie minière de Zechräm eût permis à cette ville de prospérer et de se développer afin de devenir le pôle minier qu’elle était aujourd’hui, elle était sûrement l’entreprise qui traitait le moins bien ses employés. Il était donc facile d'imaginer quel genre de remarque pouvait essuyer la jeune femme.

Il sourit et inclina doucement la tête, reconnaissant :

« Vous me retirez une sacrée épine du pied. Je vous attends ici, alors. Ce n’est pas comme si j’avais vraiment autre chose à faire, à vrai dire ! Constata-t-il, roulant légèrement des épaules en espérant soulager son dos. »

Une petite dizaine de minutes plus tard, sa commande lui fut servie. L’odeur du plat, une sorte de fondue de fromage, servie avec une petite corbeille de cube de pain, arracha à son ventre un second gargouillis, plus discret cette fois, en plus de lui mettre l’eau à la bouche. Cela faisait plus de douze heures qu’il n’avait pas mangé quelque chose de consistant. Alors qu’il allait se jeter sur son repas, il s’arrêta, souriant doucement.

« Arsène, tes manières, voyons ! Chuchota-t-il bas, pour lui-même. »

Il ne comptait plus le nombre de fois où, petit, sa mère lui avait dit cela. Elle était très portée sur les manières, jugeant cela nécessaire pour bien se faire voir et surtout pour ne pas se faire honte. Et Arsène était plutôt de son avis. Alors, il mit doucement sur sa fourchette un bout de pain, avant de lentement le tremper dans le fromage, le faisant tourner sur lui-même, une fois sortis, afin de plaquer tous les filaments de fromages sur le pain. Après quoi, il le porta à sa bouche. Il poussa un léger soupir de soulagement lorsque le morceau descendit le long de sa gorge. Qui aurait cru que du fromage, des épices et du pain pouvait donner un résultat aussi incroyable ? Après quelques autres morceaux qui lui provoquèrent la même satisfaction, il se souvint qu’il avait aussi commander du vin. Il serait fort dommage de ne pas le goûter, ne pensez-vous pas ? Il se servit donc délicatement un verre, observant la robe, la couleur et l’arôme du vin, comme il avait si souvent vu son père le faire. Une gorgée de ce vin apporta une douche chaleur dans le corps du jeune homme, lui arrachant un second soupir de soulagement. Il se mariait parfaitement avec le plat. De plus, le vin était sûrement resté en pichet pendant plusieurs heures, le faisant décanter, afin qu’il libère tous ses arômes.

Tandis qu’il mangeait, Arsène se demandait ce qu’il allait faire pour ce contrat. Allait-il vraiment aider les mineurs ? Ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mais le contrat demandait surtout d’aider John Ritt. Et accomplir le contrat était, pour le jeune homme, presque une question d’honneur. Il ne pouvait pas prendre le contrat et faire ce que bon lui semble ensuite. Et puis, si la compagnie minière de Zechräm se retrouvait en difficulté, toute la ville en pâtirait. Cela valait-il vraiment le coup ? Cela aiderait les My’träns, mais c’était les aider dans une guerre qui ne concernait pas le Dragonnier. Il jeta un coup d’œil à Nenya, la voyant s’activer et faire le travail de trois serveuses. Il but une nouvelle gorgée de vin, appuyant son dos contre le dossier de la chaise. Il prendrait sa décision après avoir parlé avec John Ritt et les mineurs. Il trouverait un compromis avantageux pour les deux. C’était cela la négociation, non ?

Une heure s’était écoulée depuis que le jeune homme avait été servis. Ayant fini de manger il y a bien une trentaine de minutes, il attendait la fin du service de Nenya. Les minutes passaient et la jeune femme ne semblait pas se libérer. Peut-être que sa remplaçante avait du retard. Mais cela ne le dérangeait pas d’attendre. Les belles femmes se faisaient toujours attendre, n’est-ce pas ?

Après une trentaine de minutes supplémentaires, elle vint enfin s’asseoir devant le Dragonnier. Il sourit doucement devant ses excuses et secoua doucement la main, comme pour la rassurer :

« Oh mais ne vous inquiétez pas ! Cela arrive. Je ne suis pas pressé, alors quelques dizaines de minutes de plus ne me tueront pas. »

Il jeta un coup d’œil à son pichet de vin, presque vide. Il était vrai qu'il était délicieux, mais il serait mal venu d’en boire plus :

« Ce superbe vin m’a largement suffi, je vous en remercie. Déclina-t-il doucement avec un sourire avant d'ajouter. Mais peut-être que vous voulez quelque chose à boire ? Vous accomplissez le travail de trois personnes, alors cela doit bien vous donner soif ! »

Il appellerait la nouvelle serveuse si Nenya répondait positivement. Evidemment, en gentilhomme galant et courtois, il paierait la consommation de la dame.

Lorsque la jeune femme lui demanda ce qu’il voulait savoir sur son grand-oncle, il devint légèrement plus sérieux, bien qu’il gardât toujours un petit sourire. L’heure n’était plus aux flatteries et à la courtoisie. Il allait devoir établir son « plan de bataille » avec les informations qu’il obtiendrait ici.

« Tout d’abord, j’aimerai savoir à quel genre d’homme je vais avoir à faire. Le cerner un petit peu me permettra de mieux répondre à ses attentes. Aussi, j’aimerai savoir s’il a déjà une idée de l’identité des voleurs, et si oui, si vous pouvez me renseigner sur eux. J’ai besoin de connaître le comportement et les idées des deux parties afin de régler cette histoire. »

Cela lui semblait être une bonne question pour débuter. Il poserait les suivantes en fonction de la réponse qu’il obtiendrait ici.

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Je cherche des minerais. Beaucoup de minerais. En auriez-vous vu par ici ? EmptyJeu 18 Jan - 12:29
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Lorsque le jeune homme complimenta son travail, Nenya inclina la tête, qui se trouvait comme alourdie par une gratitude non feinte. Avec une impression considérable de sincère reconnaissance dans la voix, elle répondit des plus simplement :

    « Merci pour votre gentillesse ! C’est ma plus grande fierté que de me rendre indispensable dans cet établissement par mon implication ! »


De façon implicite pour le lecteur informé, parce qu’au sein de sa famille elle était remplaçable, dans la mesure où elle ne s’intéressait pas à l’entreprise familiale ! La jeune serveuse refusa par ailleurs sa proposition de rafraîchissements. Elle n’avait pas deviné qu’il les lui offrirait, mais le cas échéant, elle aurait ostensiblement rougi, et aurait refusé de plus belle sa générosité. Elle se voulait forte et indépendante, cela impliquait foncièrement une certaine autonomie financière. Nenya, c’était le genre de filles qui payent l’intégralité de la note lorsqu’elles se font courtiser juste pour prouver son indépendance ! Mais l’heure n’était pas aux minauderies et autres affaires de cœur, le ton devenait sérieux ! Toutefois, le second empêchait-il réellement le premier ? Elle espérait que ce ne fût pas le cas. Advienne que pourra, songea-t-elle pour elle-même.

    « Ah, quel genre d’homme est John Riit… Un sacré caractère pour commencer ! Les mineurs ont leur avis bien tranché sur la question, il est autoritaire et intransigeant. On pourrait croire que sa raison d’exister, c’est sa mine ; dans les faits, ce n’est pas si simple. Je parle avec le cœur, c’est un membre de ma famille après tout… Mais il a un vécu assez… tourmenté. Cela ne pardonne pas la violence de ses mesures, et je ne doute pas que ses subordonnés ne prennent pas ce fait pour des circonstances atténuantes. Néanmoins, sachez qu’il a perdu sa femme, et deux de ses quatre enfants. Ses mines, c’est un moyen de préserver le reste de sa famille, au sens large du terme, de ce sort tragique.  »


Sa bonne humeur s’amoindrissait à vue d’œil au fur et à mesure que les révélations lui échappaient, et elle parlait à présent à voix si basse qu’il lui fallait s’incliner un peu en avant pour être certain qu’Arsène l’entendait. A la fin de sa phrase, cependant, elle se rendit compte que cette proximité la mettait elle-même mal à l’aise et elle se réadossa derechef sur le dossier de sa chaise, l’air désolé.

    « Mais je suppose que ce qui vous intéresse surtout, ce sont les faits présents, et pas tant les événements passés ! Eh bien, je ne sais pas si vous connaissez les environs, mais l’industrie minière est en quelque sorte le pinacle de l’économie locale. Regardez bien Roceas, et dites-moi ce qu’il y a d’autre à faire par ici ! Notre richesse, c’est les minerais, et rien ne peut rivaliser avec eux ! Mais la vérité c’est que beaucoup choisissent de travailler dans les mines un peu par défaut, et lorsque la nécessité seule nous pousser vers une profession, il est dur de mettre du cœur à l’ouvrage...  »


Et elle parlait en connaissance de cause ! Le travail minier était pour certains ce que les affaires de John représentaient pour elle.

    « Mon grand-oncle affirme que la compagnie minière de Zechräm est la plus prospère de toutes à l’échelle de la région ! J’ai longtemps cru que son orgueil altérait son jugement, mais j’ai pu le vérifier en grandissant. Elle ne jouit certes pas d’une bonne réputation, mais il faut admettre qu’elle pourvoie le plus de fer et de cuivre, et emploie par la même le plus de mineurs à Hinaus. Malgré tout, leurs méthodes sont très contestées par leurs salariés. Je crois que les mineurs seront les plus à même de vous en parler - vous serez sans doute amené à en rencontrer. John a toujours refusé de m’amener sur les lieux !  »


Son innocence perlait dans sa façon d’établir les faits. Il ne fallait pas connaître les préceptes de Khugatsaa pour deviner qu’on l’avait exemptée du pire. C’était pour le meilleur, sans quoi son optimisme inhérent à sa personnalité aurait été aliéné dans le processus.

    « Ce qui me mène à votre question sur de potentiels suspects. Beaucoup forment des unions contre l’autorité en place. John me dit souvent que plus son industrie s’agrandit, plus les contestataires affluent et gagnent en puissance – mais pas forcément en légitimité. C’est le revers des affaires qui vont bon train ! Si vous avez deux employés, ce n’est pas très dur de les commander, quand vous en comptez des centaines… c’est plus problématique, ils sont plus enclins à êtres alliés que rivaux. Alors quand la marchandise disparaît, c’est un peu comme si tout le monde était coupable de ne rien dire. Et fatalement, John veut accuser les leaders des unions contestataires. Vous voyez le schéma, à peu près ?  »


Elle préférait s’en enquérir, car le tout n’était pas clair pour elle-même. C’était des paroles que John lui avait tenues, mais ne comprenant pas toute leur portée, sa compréhension de la chose était plus que lacunaire. Elle démêlait hâtivement les bribes, qu’elle trouvait insipides, des longs discours de son grand-oncle.

    « Parmi eux, il y en a deux qui sont particulièrement véhéments, un couple qui plus est. Je ne les ai jamais rencontrés, mais je connais leurs noms. Ils s’appellent Lucrèzia et Martij Gunn. Il aurait bien aimé les accuser d’entrée de jeu, je pense, car c’est forcément eux qui ont orchestré le coup, mais il préfère primo, régler ça à l’amiable pour ne pas générer des tensions inutiles avec le reste de sa main-d’œuvre et deuxio, remettre la main sur sa marchandise perdue. »



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