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Chroniques d'Irydaë
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 [Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyLun 26 Mar - 23:22
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
En déambulant dans les rues de Zuhause, Adam ne trouvait pas d’idée de cadeau pour arriver chez son lointain cousin. Il était plus au sud du pays lorsqu’il avait vu dans les correspondances du journal qu’un cousin très apprécié de son grand-père et proche de lui était décédé. Il avait décidé de venir lui rendre un hommage, et passer du temps avec son fils et sa bru. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas passé du temps avec des personnes de son sang.

Ne voulant pas se présenter les mains vides, il cherchait des cadeaux pour les jeunes enfants du couple qui le recevait : deux fillettes de 8 et 4 ans, ainsi qu’un garçon de presque 7 ans. Il se régalait d’avance des sourires qu’il verrait sur leur visage en recevant les présents. Adam n’était pas bien riche, mais les petits boulots qu’il avait trouvé à droite à gauche le long de son voyage lui permettaient de ne pas trop toucher à ses quelques économies. Et donc de se permettre des petits extras comme celui-ci.

Il revint à la réalité en passant devant une boutique de jouets. Ca lui semblait parfait pour les enfants. Quelle jeune demoiselle n’aime pas les poupées ? Quel garçon n’aimait pas les toupies ? Content de cette trouvaille, Adam ne tergiversa pas et se rendit dans le magasin. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est d’être totalement mal à l’aise entouré de TOUTES ces poupées, bien que peu nombreuses d’un point de vue objectif. Légèrement déstabilisé par tous les regards qui se portaient sur lui, il ne fit pas attention au reste. Jusqu’à ce jour, il ne s’était pas rendu compte qu’un être de porcelaine pouvait foutre les jetons, surtout à un grand gaillard comme lui.

J’ai fait tomber des balourds qui étaient plus gros que moi, je vais pas avoir la trouille pour un truc minuscule….

Préférant donc faire son affaire rapidement, il décida de tourner le regard vers le comptoir. Manque de chance, encore une de ces marionnettes le dévisageait. Il détourna le regard sur la caisse et se focalisa dessus, se répétant encore une fois que ce n’était pas la petite bête qui allait manger la grosse. Il décida tout de même de demander un coup de main pour choisir, lui en était visiblement incapable en cet instant.

« Excusez-moi, j’aurais besoin de conseil pour offrir des jouets. Je n’y connais pas grand-chose. »

Il espéra de tout cœur que le gérant n’était pas loin et pourrait l’aider à trouver quelque chose. Rapidement si possible.


Dernière édition par Adam Vaughn le Mer 11 Avr - 18:35, édité 1 fois

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyLun 26 Mar - 23:59
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
La journée avait été longue dans la boutique de jouets Narcisse. Les enfants avaient été aussi nombreux que de coutume, leurs cris aussi forts qu'à l'usage et leurs bêtises aussi nombreuses qu'au quotidien. En somme, si la journée avait en effet était longue, elle n'empêchait cependant en rien Ophélia de profiter de chaque seconde qu'elle passait avec les petites âmes. Eux, au moins, ils ne l'effrayaient pas, ils n'étaient pas dangereux, juste de l'innocence concentrée dans un petit corps chétif. Etrangement ... elle se sentait en sécurité lorsqu'ils se pavanaient dans sa boutique à tripoter les jouets. C'était une sensation agréable, voir cette masse qui bougeait sans cesse et rendait le magasin vivant. Après tout, il n'y a pas de fantaisies, s'il n'y a pas d'enfants pour rêver. 

Seulement ... l'heure avait sonné où aucune des deux allées du magasin n'étaient remplies et où toutes les voix aigues s'étaient effacés. Dehors, le crépuscule effleurait la ville de son doigt doux et obscur, plongeant les rues dans une pénombre éclairée seulement par les quelques lueurs provenant des fenêtres des habitations. Ophélia avait pour coutume d'accorder à sa boutique, une heure supplémentaire après la traditionnelle heure du dîner. Certains adultes entraient parfois pour faire des cadeaux surprises à leur progéniture, bien que ce soit rare. C'était cependant une possibilité que Mademoiselle Narcisse se refusait d'écarter, et dans cette mesure, elle laissait chaque soir sa porte ouverte jusqu'aux coups de huit heures. De toute manière, elle ne mangeait que très peu, et exclusivement des biscuit secs souvent. 

La routine s'était donc étalée jusqu'au soir, où la gérante se retrouvait seule derrière le comptoir, à contempler le silence monacal de ses allées. C'était une vision qui contrastait tant avec les rondes enfantines qu'elle surveillait lorsque le soleil était haut ... c'en était presque déprimant. Mais elle savait qu'ils reviendraient le lendemain, pour jouer, rire et chanter à tout son bon loisir. La dame aux cheveux de jais se retira donc dans l'arrière-salle de sa boutique, pour y récupérer de quoi nettoyer le parquet. La neige était un véritable fardeau à porter ... encore plus lorsqu'elle venait tremper son sol si lustré. Cependant, son bâtiment restait propre uniquement grâce à ses soins, elle seule devait s'incomber cette tâche, car sinon, qui le ferait ? 

Elle retourna bien vite dans l'enceinte de sa boutique, chiffon et sceau à la main, aussi sursauta-elle grandement, étonnée de voir que cette soirée allait accueillir un client dans son enceinte. Un adulte ... il était concevable de considérer que seul un individu d'âge mur oserait vagabonder à une heure si tardive dans Zuhause, c'est qu'il y en avait des ordures dans les parages. Mais bon ! Quoi qu'il en était, Ophélia fut ravie de constater qu'elle n'avait pas tout à fait fini sa journée. 

"Oh, pardonnez-moi ! J'ignorais que j'allais recevoir quelqu'un aussi tard ..." 


Et pourtant, elle le fit, et elle le fit avec le plus radieux des sourires, celui qu'elle avait gagné à coutume du contact avec les mêmes risettes qui lui étaient adressées. A croire que le bonheur était contagieux. Mais ... ce client là avait l'air assez ... perturbé. L'atmosphère ? Les poupées ? Le froid ? De ces trois explications, c'était la dernière qui lui paraissait la plus compréhensible. Ces marchandises-là, elle les avait côtoyé vingt neuf ans durant, amplement le temps de ne plus remarquer à quel point elles pouvaient être dérangeantes. Comme un accent que l'on attrape, Ophélia y était devenue insensible, a vrai dire, elle s'y sentait plutôt bien. Cela aurait été pénible de se sentir observée dans sa propre demeure. L'humble servante qu'elle était s'arrêta d'analyser son client, pour se concentrer sur sa demande. 

Lui ... il était grand ... et massif aussi. Avec sa petite carrure, la gérante  se sentait vraiment rétrécie, surtout qu'elle avait passé sa journée avec des jeunes êtres qui ne dépassaient pas le mètre trente. Fort heureusement, il avait l'air bien aimable, en contraste avec son apparence impressionnante ... pour ne pas dire intimidante. La raison qu'avait regagné la tenancière lui avait aussi redonné un instinct de survie ... et elle ne voulait vraiment pas revivre les événements qui avaient eu lieu le mois dernier. Le problème résidait cependant dans le fait que la dame aux cheveux sombres s'était rapprochée bien trop vite du bonhomme ... elle en avait oublié qu'elle craignait encore ceux qui n'avaient pas moins de dix-huit ans.

"Je ... hum ... j-je ... en ... en quoi puis-je vous ... servir ?"

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 11:32
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Un soupir de soulagement passa entre les lèvres d’Adam lorsqu’il entendit la voix de la gérante. Un léger sourire se forma alors sur ses lèvres, qui se crispa en voyant que la propriétaire était tout aussi étrange que ses créations. Ses yeux vairons étaient une chose qu’il n’avait jamais vue, et comme toute chose nouvelle pour la plupart des gens, cela le déstabilisa. Il resta fixé un instant sur ces deux prunelles dissemblables, troublantes au premier abord. Cet égarement dura un court instant seulement, car lorsqu’il la regarda plus globalement, elle semblait une jeune fille presque fragile.

C’est une chose qui fit écho en lui, il avait toujours eu cet instinct protecteur envers les autres, qui lui fit faire abstraction de l’étrangeté qu’elle représentait à première vue. Rien ne disait que cette demoiselle était en détresse, il se détendit cependant immédiatement. Même le regard des poupées ne le dérangeait plus en cet instant. La manière hésitante qu’elle eut de lui parler finit de le mettre à l’aise dans la boutique. Tout en indiquant à Adam qu’elle n’avait pas l’air tranquille face à lui. Malheureusement pour lui, il faisait souvent cet effet, surtout le soir.

Il parla doucement, comme il l’aurait fait pour un enfant, afin de la mettre en confiance. Il savait qu’il ne pouvait rien faire pour adoucir sa carrure impressionnante, il avait donc toujours fait en sorte de travailler sa voix.

« Je cherche des cadeaux pour des enfants. 2 Filles et un garçon. Je ne sais pas vraiment ce qui leur ferait plaisir, je n’y connais rien en marmots. »


Il fit une grimace à cet aveu, sachant très bien qu’une poupée ferait certainement plaisir aux fillettes, mais maintenant il se voyait mal en acheter. Cependant, si la demoiselle lui conseillait tout de même d’en prendre il l’écouterait. Après tout elle était mieux placée que lui pour connaitre le goût des tout petits. Il avait tout de même faillit oublier un détail essentiel et se passa la main sur la nuque en avouant sa situation.

« Je n’ai pas énormément de moyens donc si vous aviez des choses pas trop chères. Je voudrais quand même leur faire un cadeau chacun.»

D’un coup, il se rappela de la première phrase qu’avait prononcée la jeune femme.


"Oh, pardonnez-moi ! J'ignorais que j'allais recevoir quelqu'un aussi tard ..."

Il regarda sa montre gousset et vit en effet l’heure. Depuis qu’il voyageait, il semblait déphasé. Il fronça les sourcils en constatant qu’il devrait en fait déjà être chez son cousin à ce moment-là. Et qu’une boutique ne devrait pas être encore ouverte.

« Je suis désolé si je vous ai empêché de fermer, je n’avais pas vu l’heure. Je suis en fait même étonné que vous soyez encore ouverte, je sais que Zuhause n’est pas très sûr le soir. »

Lui pouvait se défendre sans soucis et ne faisait pas souvent attention à ce genre de détail. Par contre la jeune fille devait faire attention. N’importe qui pouvait venir s’en prendre à elle une fois les rues se désertant.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 14:34
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Ophélia fut bien gênée de recevoir des excuses pour un fait qui n'était absolument pas causé par la présence d'un client. C'était une habitude ... rien qu'une habitude. Et puis si la boutique était encore ouverte, c'est qu'elle n'était pas censée être fermée, pour ne citer que l'évidence. Elle saisit donc sa main dans l'autre, les positionnant devant son ventre comme elle en avait tant l'habitude. La position était un genre de protection, un confort qu'elle s'accordait lorsque le contact humain commençait à l'embarrasser. Tout ce qu'elle espérait, c'était que ce geste parasite n'eut pas été remarqué par le colosse comme tel ... un simple tic suffirait. Il releva cependant un point qui la fit douter, mais seulement l'espace d'un court instant. Relevant son index sur sa lèvre inférieure, elle esquissa un rire subtil qui était inaudible, mais visible de par le mouvement de ses épaules.

"Non ... voyons ... si les portes étaient ouvertes c'est que le magasin vous était encore accessible. A vrai dire, je ferme si tard pour des gens comme vous qui veulent faire des cadeaux tardifs. Et puis quel monstre viendrait piller une boutique pour enfants ? Hihi ..."


Son dernier rire n'était pas celui d'une adulte, mais d'une gamine un peu taquine. Elle toussa cependant pour l'étouffer, avec toute la grâce qu'elle souhaitait conserver. Après tout, une marchande se devait tenir sa prestance. Ophélia se remit donc droite, regardant, du mieux qu'elle le pouvait, le grand gaillard dans les yeux avec une expression aimable. 

"Passons ... un garçon et une fille, alors. Eh bien j'ai bien des effigies de prince, bourgeois, soldats ou autres dignitaires qui pourraient plaire à un petit homme, ou sinon j'ai plein de petits jeux casse-tête sur l'étale à droite. Quant aux petites ... je dois bien avoir des poupées de chiffon qui traîne entre les mécaniques. Oh ... et ne vous en faîtes pas pour votre poche, mes prix sont adaptés à ma clientèle."


C'est que la gérante savait pertinemment qu'aucun adulte ne viendrait ici pour supporter les jérémiades de leurs enfants. Non, c'était bel et bien un devoir qu'ils léguaient à la demoiselle qui tenait la boutique. Par conséquent, ils leurs donnaient parfois un peu d'argent pour acheter ce qui leur plaisait, mais souvent, c'était un minimum. Au cours des années, c'était un fait qu'Ophélia entendait tous les jours, lorsque son père était encore en vie. Son rythme de vie personnel lui avait permis de retirer un bénéfice minimal de ses ventes, sans sacrifier quoi que ce soit. A part fabriquer sa marchandise, elle n'avait aucun autre projet, et sa nourriture se limitait aux biscuits secs. La boutique Narcisse était dans cette mesure celle qui avait les prix les plus abordables.

Fouillant ainsi entre ses poupées, elle dégota une marionnette de bois à l'effigie d'un soldat habillé en un uniforme de Hinaus, une épée factice et, très important, arrondie au bout dans sa main. Les articulations étaient travaillées de manière à ce qu'il puisse saluer, ou bien donner des ordres gestuels. Elle la fixa pendant quelques longues secondes, avant d'esquisser un sourire satisfait et de le déposer doucement dans les mains de son client, lui laissant libre jugement sur ce qu'il en pensait. Tandis qu'elle, elle s'en était directement retournée vers ses étales, cherchant du regard parmi ses effigies de chiffon à figures féminines. Elle ne savait que trop bien ce que la jalousie engendrait parmi les petits êtres ... le plus égalitaire elle pouvait être, le mieux ce serait. Se penchant entre les étagères, elle tendit ses bras pour aller chercher deux effigies qui traînaient dans le fond. Elles ressemblaient à ces héroïnes des contes pour enfant, pas le genre de femme à se faire sauver par un prince charmant, mais plutôt à aller le chercher elles-mêmes dans les neiges dévastées de Klumpen. 

Elle s'approcha donc de son client, toute sourire. 

"Cela leur conviendrait-il ?"

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 16:57
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Adam vit que la gérante eu un geste de repli. Visiblement, elle n’était pas à l’aise avec lui. Malheureusement il ne pouvait rien faire de plus, il savait que son physique mettait parfois mal à l’aise. Il est vrai qu’il pouvait facilement faire mal à quelqu’un, surtout d’une carrure aussi frêle. L’ancien mineur avait toujours mis un point d’honneur à se battre pour aider les gens plutôt que pour les blesser, lorsqu’il n’était pas dans un combat plus sportif.

Et puis quel monstre viendrait piller une boutique pour enfants ? Hihi

Les gars qui entraient dans les boutiques ne venaient pas toujours pour la marchandise ou l’argent, ils se permettaient parfois de se payer en nature…Adam ne répondit pas car la jeune fille était visiblement innocente pour son âge, mais un grommèlement sorti de sa bouche lorsque cela lui fit repenser à une jeune fille qu’il connaissait. Elle avait déjà été victime d’une affaire sordide. Le gars qui avait commis le forfait n’avait jamais été retrouvé, il lui aurait bien fait manger ses dents, pour être poli. Ce rappel le fit frissonner et il se promit d’essayer de faire entendre raison à la jeune fille.

Il n’avait pas fait attention que son esprit avait dérivé, jusqu’au moment où il se retrouva avec les jouets dans les bras. Il regarda tout d’abords la figurine de soldat, attendrit. Lui-même aurait rêvé de ce genre de jouets plus jeune. Ses parents ayant à peine de quoi les faire vivre, c’était un luxe qu’ils n’avaient jamais pu se permettre. Bref, ce petit garçon aurait au moins un quelque chose. Si ça se trouve ils avaient le même rêve d’intégrer l’armée, l’objet aurait alors encore plus de valeur aux yeux du garçonnet. Ce bout de bois risquait de faire souvent des saluts !

Quant aux figurines féminines, sur ce coup il se reposait entièrement à la spécialiste.

"Cela leur conviendrait-il ?"


« Pour le soldat c’est sûr, pour les demoiselles miniatures je vous fait confiance. »


Il était rassuré de pouvoir faire plaisir avec son petit pécule, un grand sourire naquit sur ses lèvres

«Mes petits cousins serons forcément ravis.»

Il fit glisser une lanière de son sac à dos pour chercher ses pièces. Ce laps de temps lui permis de faire part à la gérante de ses pensées plus tôt.

« J’espère que vous fermez après moi, il n’y a plus grand monde aux alentour à cette heure-ci pour vous venir en aide.»

Il sorti les mains de son sac et montra que c’est bien son porte-monnaie qu’il avait à la main avant de continuer. Il voulait lui prouver que c’était de l’inconscience de rester seule dans sa boutique à cette heure à Zuhause. Si un homme était également présent le problème ne se poserait pas. De son côté, si il était un proche de la jeune fille, il resterait au comptoir dès la fin de journée pour que les malotrus passent leur chemin.

« Imaginez que ce soit une arme que je sorte à la place. Je pourrais faire ce que je veux de vous. »


Ne voulant pas lui donner de fausses idées sur ses intentions, il ajouta

« Vous devez faire plus attention à vous demoiselle. Je pense que vous ne voudriez pas connaitre de quoi son capable certains. »

Il attendit ensuite patiemment qu’elle lui donne le prix des articles, tout en espérant avoir fait mouche.

Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 18:01
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Le sourire d'Ophélia s'était évanoui face à l'attitude stoïque de son client et son conseil qui vint raidir l'expression de la gérante. Elle connaissait très bien les risques d'ouvrir jusqu'à si tard, mais elle en connaissait tout autant les enjeux. Plus qu'un caprice de commerçante, c'était une tradition de famille. Les Narcisse devaient toujours avoir la main tendue, là où personne d'autre ne le pouvait. Lorsqu'elle était petite, son père lui répétait toujours ces mots et ils s'étaient gravés dans sa tête. 

"Si je n'étais pas ouverte, où auriez vous acheté vos jouets ?"


En se décalant jusqu'au comptoir, d'une démarche presque impériale et d'un calme absolu, elle était redevenue l'adulte, plus la fillette. Ce faisant, elle souleva son manteau, dévoilant le manche d'une lame attachée à sa ceinture. Ses lèvres s'élevèrent à nouveau vers les cieux en une risette plus soutenue, plus effacée aussi, comme si les mots du mineur avaient touché juste, mais qu'ils avaient été adressés à la mauvaise personne. Le ton mielleux de la gérante avait gagné en sérieux alors qu'elle s'adressait à lui à la manière que chaque nordique aurait adopté.

"Je ne serais pas une fille de Vereïst si je ne savais pas l'utiliser ..."


Conviant son client au comptoir avec un mouvement de la tête vers la gauche, comme attendant qu'il ne la rejoigne. Elle déposa son menton sur sa paume, son coude appuyé contre la surface du bois et elle, penchée au-dessus de la table. Et lorsqu'il vint à elle, elle lui annonça le prix escompté chantonnant presque comme la dernière des gamines.

"8 irys, s'il vous plaît."


Elle espérait qu'il l'avait prise au sérieux lorsqu'elle avait dit que ses prix étaient adaptés à sa clientèle. Ce n'était vraiment pas une masse conséquente, même pour quelqu'un de classe moyenne ou malaisée. Ophélia n'en avait que faire de la richesse après tout, tout ce dont elle avait besoin c'était de fabriquer plus de jouets et de grignoter lorsque son ventre n'en pouvait plus. De toute manière son estomac n'était pas bien grand. 

Son client semblait accorder une grande importance à l'argent qu'il devrait verser, aussi, lorsqu'elle lui avait annoncé son prix avec une fierté non dissimulée, elle se retint de tirer la langue de manière taquine, comme elle voyait faire les gamines qui réussissaient à prendre telle ou telle poupée juste devant le nez de leurs amies. 

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 22:55
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La jeune femme avait touché juste, il aurait été bien embêté si la boutique n’avait pas été ouverte. Il aurait eu l’air malpoli d’arriver sans rien chez ses cousins. Au pire il serait revenu le lendemain mais ça n’aurait pas eu le même effet.

La gérante eut l’air plus sérieuse lorsqu’il avait remis en question sa capacité à se défendre. Elle alla même jusqu’à lui montrer son arme bien cachée. Dans un sens, il aurait dû se douter qu’une femme vivant ici seule ne serait pas totalement livrée à elle-même. Il trouvait ça bien maigre comme protection, mais il se rappela avoir vu à Roceas la fille en provenance du fin fond de Vereist se battre comme une lionne avec juste un bâton. Malheureusement pour elle, elle s’en servait à mauvais escient. Adam avait dû intervenir pour la calmer quelque peu.

A l’annonce du prix très bas, il fut agréablement surpris. Ca n’allait pas beaucoup le ponctionner.
Le jeune homme posa donc les 8 Irys sur le comptoir, posa son sac au sol et y rangea délicatement les jouets et son porte-monnaie. Ca rentrait difficilement, mieux valait quand même cacher les cadeaux en arrivant dans sa demeure provisoire, histoire de faire une vraie surprise.

« C’est super d’avoir pu me trouver ça pour ce prix, merci. »

Il remit son sac sur son dos, et se dit qu’à ce prix-là c’était quasiment cadeau. Il n’allait pas s’en plaindre, mais il n’allait pas oublier le geste non plus. Il salua la jeune femme et sortit de la boutique. Il était déjà plus qu’en retard, ce n’était pas la peine d’en rajouter.

A mi-chemin, il sentit qu’il lui manquait quelque chose. Pendant dix bonnes minutes supplémentaires, il cherchait ce que ça pouvait être. D’un coup, il passa la main sur sa ceinture. Son poignard était bien là, par contre sa montre-gousset ainsi que sa chaîne avaient disparus. L’ancien mineur avait certainement mal attaché la chaîne, et le tout devait être tombé dans la boutique de jouets.

Il se tapa le front et repartit en arrière, espérant qu’il n’était pas trop tard. Une fois au bout de la rue de son objectif, il fut soulagé de voir que c’était encore ouvert. Ce qu’il aimait moins, c’était les trois types qui entraient dans la boutique. La nuit, de loin, il n’arrivait pas bien à les voir. L’un d’entre eux semblait être à peine plus petit que lui, dominant les deux autres d’une tête. Dans tous les cas, ça ne sentait pas bon.

Adam se mit à courir en direction du magasin, espérant ne pas arriver trop tard.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMar 27 Mar - 23:53
Irys : 1609400
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Pérégrins -2
Malgré la carrure de mastodonte, il fallait reconnaître que le damoiseau avait de bonne manières, il avait même réussi à faire s'estomper un peu la peur de la gérante, qui lui rendit sa gratitude avec une expression toujours aussi ravie. Elle préférait vraiment le langage du corps à celui de la langue, cela devait se voir avec toutes ses manies. Le problème résidait plus dans la douceur de sa voix que dans sa propension à utiliser des gestes. Ce n'est pas tant qu'elle n'était pas agréable à l'oreille, bien au contraire, mais elle était beaucoup trop faible et son manque d'habitude à communiquer lui avait rendu la tâche difficile pour être audible. 

Quoi qu'il en était, elle le regarda sortir de son magasin, et vint fermer la porte à sa suite. Après avoir constaté qu'il faisait désormais presque nuit noire dehors, elle revérifia l'heure. Il était encore dix neuf heures et demi, il ne lui restait plus que trente minutes avant de tourner la clé dans la serrure et de fermer les volets. La tenancière prit le sceau dans sa main droite et alla chercher le chiffon avec celle qui était libre. Elle se posta devant l'entrée, et trempa le bout dans l'eau qui était encore assez chaude, le seul remède pour la neige, c'était la chaleur. Les flocons disparurent de son sol assez aisément, ne laissant que des tâches humides qui partiraient bien assez tôt. Ophélia répéta le processus pour les allées, en commençant par celles de droite. Les bottes de l'étranger avaient laissé leurs empreintes dans le couloir. Et c'est à ce moment-ci qu'elle remarqua une petite chaîne accrochée à une montre qui pendant sur le coin du meuble. 

Elle la récupéra doucement, se disant que le pauvre étranger devait l'avoir laissé pendre trop bas. Après l'avoir fixé quelques secondes, elle la rangea sur le comptoir, cela faisait dix minutes maintenant, elle n'avait plus que l'espoir qu'il ne revienne de lui-même, réalisant son oubli. Elle revint vers son sceau, le portant à deux mains pour ne pas avoir à supporter la masse d'un membre unique, lorsqu'elle vit un étrangers entrer dans son magasin. Celui-là était moins grand que son dernier visiteur, aussi, elle ne se méfia pas de lui, prise dans la bonne soirée qui s'annonça. Toute sourire, comme à son habitude, elle se contenta de prendre son éternel ton mielleux, alors qu'elle se penchait en arrière pour maintenir le récipient. 

"Bonsoir ... puis-je ... Gyah !"


Et le sceau tomba au sol, renversant son contenu aussi bien sur les chaussures d'Ophélia, que celles du client qui lui maintenait un couteau sous la gorge. Ses poignets qu'elle avait lié se retrouvèrent ensevelis sous une poigne qui lui faisait lever les bras en l'air, appuyés contre le mur dans son dos. La lame se balada d'abord sur le tissu qui lui entourait la gorge, puis remonta lentement, suivant la trajectoire de la trachée pour finalement se déposer là où la peau était la plus fine, sous la mâchoire. Le regard bloqué, élevé par la dague de Damoclès qui menaçait sa vie, elle ne parvenait même pas à voir le visage de la personne qui l'avait mise en soumission. D'ordinaire ... elle était celle qui prenait au dépourvu ... pas l'inverse. 

Hey beauté, t'en as beaucoup des poupées dis-moi ... t'en aurais pas une en chair à me proposer ?


La voix était graveleuse, venant du fond de la gorge. La tête inclinée vers l'arrière, toute la longueur du cou de la demoiselle était exposée ... et une langue vint effleurer celui-ci de bas en haut. Deux autres rythme de pas entrèrent dans le magasin, et leur ombre se reflétait contre le mur en face. Trois visiteurs ... trois de trop. L'un d'eux vint s'amuser avec les engins inventifs de l'allée gauche, tandis que le dernier se redirigea directement vers le comptoir, sans doute pour y trouver la caisse. Et celui qui la maintenait clouée, lui, faisait glisser sa lame à des endroits que jamais elle n'aurait été autorisée à accéder. 

Et, Ophélia, elle, à nouveau captive d'un homme qui comptait se repaître de sa chair innocente, revoyait ces pirates, un mois auparavant. Ce capitaine en particulier ... qui l'avait souillé, après l'avoir mortellement blessée. De sa balle elle portait encore la marque, et de son affront, elle portait encore la honte et la cicatrice. La plaie de son âme vint se rouvrir, saignant à profusion sous la forme de larmes lourdes. Elle ne voulait pas revivre ça, pas encore. Mais son esprit s'était brisé, enfoncé dans les vestiges du passé qui faisaient de sa mémoire une ruine. Sa résistance ne fut pas même ressentie, à peine fut-elle exprimée. La gérante n'avait plus les instincts belliqueux qu'elle avait autrefois, et sans eux, elle se sentait si impuissante. 

Serrant les dents, elle ferma les yeux, s'immobilisant, priant pour que ça s'arrête, alors que le forban lui, venait de commencer. Le couteau dépingla d'abord la boucle qui maintenait sa fourrure sur ses épaules, laissant ses épaules à découvert. Ne demeurait plus que le haut de sa robe, qui fut tout aussi promptement découpé, découvrant la totalité de son buste et de son bas ventre, dont l'impact de balle laissé par le dernier visiteur similaire. Sa poitrine était encore dissimulée par les bandes qu'elle avait l'habitude d'enrouler autour. La raclure s'en léchait déjà les babines, mais il ne comptait pas déjà mordre une bouchée si appétissante. 

Joliiiie ... Hey poupée, crie pour moi, tu veux ?


Elle ne saisit pas le sens malsain qu'avait l'intrus dans sa propre notion de crier, mais elle savait qu'elle ne voulait absolument pas. La lèvre tremblante, elle secoua la tête en guise de réponse. Ce qu'elle ignorait, c'était que l'interrogation était rhétorique. Rangeant la lame dans son fourreau, le sale rat serra le poing et vint l'enfoncer dans le ventre de sa captive, qui finalement, arracha un hurlement déchiré de sa gorge enrouée par la peur. Et pourtant ... tout ne faisait que commencer. 

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 14:25
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En arrivant à la porte de la boutique, Adam comprit que ses peurs étaient réelles. Deux hommes farfouillaient dans le magasin, tandis qu’un troisième faisait face à un mur, les mains levées. L’ancien mineur comprit bien vite qu’il tenait la gérante en voyant les vêtements de celle-ci en train de tomber. Il ne comprendrait jamais comment des types pouvaient vouloir s’en prendre à plus faible, et qu’en plus tout le monde s’en fichait.

Il vit rouge en se rappelant l’innocence visible de la jeune femme et en s’imaginant l’état dans lequel elle devait se trouver. Il tenta de rentrer dans le magasin en secouant vigoureusement la poignée. Bien sûr, les malfrats avaient fermé la porte à clé. L’adrénaline était en train de monter dans ses veines, et sans réfléchir, il mit des coups d’épaule contre la porte pour faire sauter la serrure. Avec la force qu’il y mit, trois coups suffirent.

Joliiiie ... Hey poupée, crie pour moi, tu veux ?

Son entrée ne passa pas inaperçue des complices. Ils se dirigèrent vers Adam, celui-ci eut juste le temps d’attraper le vicelard par le collier pour le tirer en arrière. Il espérait que ça aiderait la jeune fille pour se dégager et éventuellement aller se cacher. A peine le col du manteau de sa proie lui échappait qu’il reçut un coup dans ses côtes droites.

Le souffle coupé quelques instants, il se replia un peu par réflexe, lui évitant un poing venant de sa gauche. Il se recula rapidement de quelques pas pour prendre un peu d’espace avec ses agresseurs. Le chef de bande se tourna vers lui et lui lança un regard mauvais.

T’es qui toi pour me déranger avec mon jouet ?

Les deux sous-fifre se déplaçaient de côté voulant probablement l’encadrer. Un petit gringalet à sa gauche à peine sorti des jupes de sa mère, et un vieux briscard grisonnant à sa droite, celui qui avait déjà caressé ses côtes. Pas né de la dernière pluie et surtout en colère, Adam se jeta sans attendre sur sa gauche, gratifiant le petit d’un crochet violent. Le coup l’avait fait  tomber. Il cogna une étagère. Son corps tomba dans un bruit sourd sur le sol. Il était KO, vu sa carrure maigrichonne ce n’était pas étonnant.

Le vieux briscard avait profité qu’Adam soit désormais dos à lui pour attraper on ne sait quel objet et le frapper à la clavicule gauche. Le coup avait été assez fort pour lui faire ployer les genoux. Sachant que le chef de bande était toujours en course également, il devait essayer d’attirer son attention pour permettre à la victime de partir.

« Faut être un sacré mec pour s’en prendre à trois contre un contre une fille seule. »

Rien que de prononcer cette phrase, le mis encore plus hors de lui, son souffle se saccadant. Les deux agresseurs restant n’apprécièrent pas des masses l’insinuation puisqu’il reçut un autre coup à la clavicule. Dommage pour le vieux briscard, au prochain coup il ne se laisserait pas faire. Il devait juste gagner du temps pour l’instant. Il avait aperçu la gérante en pleurs une fois son agresseur écarté. Non seulement ça ne lui avait pas plu, mais il se doutait également qu’elle ne serait peut-être pas en mesure de réagir.

Et faut être un sacré idiot pour venir dans nos affaires. On va s’occuper de ton cas aussi. On va te retrouver en petites pièces dans le caniveau

Adam ricana, imaginant très mal comment ces deux clowns allaient le tailler lui en pièces.

« J’ai rien à craindre de deux eunuques »

C’était certainement la dernière phrase qu’il pouvait dire sans faire parler ses poings. C’est le laps de temps maximum qu’il pouvait accorder à la belle demoiselle pour se sauver.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 15:58
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Pérégrins -2
Juste après que son ventre ne subit la frappe de son agresseur, Ophélia se sentit défaillir, ses jambes s'étaient déjà effondrées lorsqu'elle s'était faite plaquée au mur, mais c'était bien la main qui liait se deux poings qui la maintenait encore debout. Elle ne vit pas la silhouette de l'étranger qui avait tiré la raclure vers l'arrière, et elle aperçut encore moins le coup qu'il avait du encaisser. Tout ce qu'elle sentait, c'était le sol qui soutenait ses genoux, alors qu'elle était tombée comme un pantin dont on coupe les ficelles. Les deux mains posées devant elle, entre ses jambes délestées qui formaient un W, elle fixait le sol. Ses yeux étaient vides, mais emplis de larmes qui ne s'arrêtaient de couler. 

Elle se revoyait, un mois plus tôt, dans la même position, dans la même tenue, face à autant d'hommes. Les conséquences de cette visite payée par le capitaine avaient entièrement resurgi. Elle le voyait la souiller, l'entendait rire, sentait son souffle, elle confondit même la salive du rat en face avec celle de son ancien  bourreau. Brisée, elle ne bougeait pas, elle ne voulait pas bouger. La gérante ne réalisait même pas que son ancien client était revenu pour chercher ce qui lui appartenait, et se retrouvait désormais seul contre trois fils de chiens. 

A l'intérieur de son buste, le coeur d'Ophélia battait à s'en arracher la peau, à sauter hors de son refuge. Elle était devenue blanche comme neige, mais elle n'en possédait que le teint, la neige elle, était pure. Sa tête tremblait, soutenue par sa position seule, alors qu'elle semblait tomber vers l'avant. Elle voulait crier, elle voulait hurler, elle voulait vomir ... elle voulait mourir. Une fois encore, il n'y avait presque aucune distinction entre elle, et ses pantins de bois. C'était un sentiment atroce, une émotion de honte, mélangée à de la colère, empruntée d'une nuance de haine et relevée par une impuissance irrémédiable. Ses doigts ne voulaient pas même attraper la dague qui lui avait servi de motif de protection. Elle s'était retrouvée un mois en arrière, lorsqu'elle était encore la meurtrière incapable de ressentir de l'empathie, tout cela à cause des déboires des événements de début Janvier. 

Sa main droite vint chercher son ventre engourdi par le coup qui n'aurait du être qu'une formalité pour un homme comme son dernier visiteur, mais Ophélia, elle, était bien plus frêle. Courbée sur l'impact, elle s'efforçait à faire passer la douleur, couvrant de ses doigts la cicatrice que la raclure avait visé intentionnellement. Si ses probabilités de faire des enfants avait été considérablement réduite par la balle, désormais, l'improbabilité était certainement devenue une impossibilité. Suffocant, toussant, elle reprit peu à peu raison, mais bien lentement. Elle ne réalisa qu'à ce moment-là que son client d'avant était revenu, et avait déjà écrasé le visage d'une de ces raclures contre le mur. 

Elle se souvint alors ... elle avait de quoi l'aider ... elle pouvait le faire ... elle avait déjà tué, après tout, pourquoi ne pas redevenir comme avant ? Même l'espace d'un instant, juste un instant. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était prendre doucement le manche de son long couteau, et de le planter tout aussi doucement dans la gorge du rat qui l'avait malmenée. C'était tout ce qu'il y avait à faire, et l'autre ... l'autre serait aussi facile à éliminer.

Alors, sa main vint saisir son arme, tremblant alors qu'elle avait encore la tête redirigée vers le parquet et le buste presque mis à nu. Elle vint tenir sa dague devant ses yeux, soulevant ses mèches raides qui lui coulaient sur les côtés du visage. Son regard était trouble, et elle le releva pour regarder brièvement la scène. Ses jambes forcèrent sur le sol, essayant de se ressaisir des infâmes souvenirs qui lui avaient retourné l'esprit, et elle parvint à se relever ... pendant quelques secondes seulement. Elle refusait de redevenir comme avant, pas pour un affront commis envers elle, pas au nom de sa fierté, elle avait déjà trop tué ... trop ... alors, elle lâcha la dague et enfouit sa tête entre ses genoux, priant son père pour que l'étranger ait la force de se débarrasser des deux raclures seul. 

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 17:18
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Les trois hommes se tournèrent vers la demoiselle au bruit de la lame qui tombait. Le cœur d’Adam se serra de la voir dans cet état. En cet instant, il semblait qu’un simple courant d’air pourrait finir de la briser. Elle ne pouvait pas se battre, elle ne pouvait pas fuir, elle ne pouvait qu’attendre que quelqu’un la sorte de cet enfer.

L’instigateur de tout ça émit un rire sonore, un de ceux qui vous file des frissons dans le dos. Ce qu’entendit l’ancien mineur aurait eu de quoi lui donner la nausée si d’autres sentiments n’étaient pas actuellement prédominants.

Tu as compris qui était ton maître poupée ! Occupes-toi de lui Karl, je manger mon dessert

Karl devait être le vieux car un autre coup atterri sur sa clavicule, et il entendit que son sac avait aussi été touché. Pour l’instant il ne sentait pas pleinement la douleur, ce qui lui permit de prendre le coup suivant sur le bras.

« Tu te débarrassera pas de moi aussi facilement »

Il prit le manche du balai qu’utilisait Karl pour le frapper, tira fort dessus pour l’avoir en sa possession. A peine fait il se releva avec une agilité qui paraissait étonnante pour quelqu’un de sa masse, sauf quand on connaissait le travail qu’il avait abattu à la mine. Il utilisa le balai pour frapper son tortionnaire. Celui-ci essaya bien de le bloquer, laissant une ouverture parfaite pour recevoir un uppercut. Il tomba sur ses genoux, les bras crispés sur son ventre. Une certaine satisfaction malsaine monta en Adam.

Deux à terre, ça ne semblait pas enchanter des masses le chef de la bande. Celui-ci eu même un mouvement de recul en voyant l’air furieux du jeune homme. Il leva son couteau et s’approcha de son adversaire. D’un coup, il ouvrit les yeux en grand et contourna Adam, se dirigeant vers la sortie.

On a pas finit tous les deux gamin

L’homme sorti de la boutique sans demander son reste, et le jeune homme vit que plusieurs lumières s’étaient allumées dans les alentours. Ca expliquait mieux le changement d’attitude soudain du voyou. C’est sûr qu’il n’avait pas été discret en rentrant.

Frustré de ne pas avoir pu réduire en miette le chef de bande, il ne restait plus que Karl pour servir de catalyseur pour son trop-plein d’émotions. Un crochet du droit mit l’homme affaiblit complètement à terre. Dans un geignement, Karl le supplia

Stop….pitié…

L’ancien mineur le prit par le col et le tira vers la gérante.

« Vous en avez eu de la pitié vous pour elle ?! »

Adam secoua l’homme avant de le lâcher assez violemment. Le «pauvre » Karl mangea le sol. Il devait avoir très mal au nez, peut-être même était-il cassé. Le jeune homme n’en prit aucunement pitié. Il mit même sa chaussure sur la tête de l’homme à terre pour appuyer dessus. Jouissif. Il avait quelques coups en réserves pour ces raclures. Ses instincts devaient cependant se calmer, être si près de la jeune fille lui fit prendre conscience qu’elle avait plus besoin de soins que lui avait besoin de passer ses nerfs.

« T’as trente secondes pour prendre ton camarade avec toi et déguerpir d’ici à jamais. »

Retenant son envie d’aller s’agenouiller près de la gérante pour la rassurer, il surveilla le départ des truands. La démarche claudicante de son souffre-douleur passager lui donna de nouveau une grande satisfaction.

Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 18:56
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Affalée sur le sol, écrasée sur ses jambes comme alourdie par le poids d'une ignoble humiliation, Ophélia s'était complètement abandonnée, elle avait laissé sa volonté, elle avait laissa sa combativité, seule restait la faiblesse. Mais pouvait-elle y faire quoi que ce soit ? Elle n'était plus une meurtrière, et elle ne voulait pas le redevenir, alors, elle s'y était abandonnée. Ca ... ou bien elle était trop faible pour supporter le choc de sa mémoire qui revenait lui entailler l'âme, la lacérer de par cette expérience qui lui avait presque coûté la vie. Ce qui avait vraiment fait lâché sa main, c'était la peur de mourir. 

Tu as compris qui était ton maître poupée ! Occupes-toi de lui Karl, je vais manger mon dessert


Relevant les yeux, sentant la voix toute proche et voyant des pieds se retourner vers elle, la gérante ne réagit pas autrement qu'en levant le visage. Son regard s'était bloqué en commotion, fixé dans celui du salopard qui se léchait déjà les babines à l'idée de retrouver son ... "festin" qu'il avait trop tôt abandonné. Passant une main sur la joue de la brisée, il s'apprêtait sans aucun doute à prendre le prochain pas dans l'étape de son plan. Même malgré la menace du solide gaillard derrière, il comptait bien prendre son dû. Et Ophélia, elle, restait paralysée, terrifiée et horrifiée, comme si son âme avait déserté son corps. 

Jusqu'à ce qu'il se retourne à nouveau, faisant face au mastodonte, couteau en main. Et, sans explication que la fille aux cheveux obscurs pouvait comprendre, il sortit immédiatement de la boutique, sans même réclamer plus de la chair de la jeune femme. Et celle-ci ne bougeait toujours pas. Elle restait effondrée, jambes en ciseaux et la tête levée, comme fixant une apparition invisible aux yeux des autres, et que seule elle pouvait percevoir. Le flot incessant de ses larmes glissait sur ses joues, tombant sur ses épaules et finissant leur chute entre les bandes qui enserraient sa poitrine. Pantin de chair qu'elle était devenue, elle ne fit qu'entendre d'une oreille sourde les mandales qu'envoyait son sauveur dans les gencives d'un des sous-fifres. Les bruits sourds de ses poings venaient à elle, mais elle ne tourna pas la tête pour autant. 

Elle vit le salopard emporter son camarade avec lui, avec son gardien qui le regardait passait et prendre le pas. Et Ophélia ne rêvait que d'avoir pu les tuer. Quelle connerie elle avait de lâcher cette dague ... quelle disgrâce d'être redevenue le pantin docile une fois de trop. Tout ce qu'elle voulait, c'était se relever, emprunter l'allée pour retourner dans l'arrière-salle et s'endormir, juste pour confondre ces événements avec ceux tirés d'un mauvais cauchemar, juste pour faire comme si rien ne s'était passé. Il valait mieux souffrir de l'ignorance que suer de la honte. 

Son regard dériva sur l'étranger qui était resté, celui qui lui avait acheté ces trois poupées pour ses petits cousins ... était-ce seulement ça ? Elle avait de la peine à s'en souvenir. Sentant le poids qui courait dans ses veines s'estomper un peu, la gérante s'appuya doucement sur le sol, autant avec ses mains qu'avec le bout de ses genoux, pour se remettre sur les chevilles. Titubant, alignant les pas avec lourdeur et lenteur, elle se dirigeait vers son ancien client, s'arrêtant juste devant lui avec des yeux vides et grands ouverts, avec autant de larmes que ce que l'espace libre pouvait offrir. Et sans mot aucun, elle lui fondit dans les bras, lui, seule source de réconfort à laquelle s'accrocher pour ne pas perdre la raison une nouvelle fois. Son front collé contre son buste, elle sanglotait silencieusement, sans pouvoir articuler la moindre gratitude, ses épaules secouées par le mouvements de ses pleurs. 

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 22:11
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Le jeune homme n’avait pas entendu la gérante s’approcher de lui, focalisé sur le départ des importuns. Ce n’est que lorsqu’elle fut face à lui et lui offrit son regard humide qu’il fit attention à elle. Son regard ne laissait passer aucune émotion malgré les épreuves qu’elle venait de vivre. Ce n’est que lorsqu’elle se laissa aller contre lui qu’il laissa légèrement sa vigilance baisser.

Ses bras se serrèrent automatiquement autour du frêle corps contre le sien, lui apportant appui et réconfort, tout du moins il l’espérait. En sentant l’humidité sur son haut, il comprit que la jeune femme n’était pas prête de se calmer. Ne pouvant pas rester au milieu de la boutique, il chercha où aller. Il aperçut un rideau derrière le comptoir, et espérait qu’il trouverait au moins un lit. Il décida de l’y amener, lui expliquant d’abords ses intentions.

« Je vais vous porter et vous amener derrière le rideau. »

Il n’attendit pas de réponse, pas sûr qu’elle puisse lui en fournir dans son état. Etant donné qu’il n’avait pas retrouvé entièrement son calme, ce n’était pas plus mal qu’elle ne puisse réagir au ton de sa voix qui trahissait encore son énervement.

Mettant une main sous ses fesses, il la souleva dans ses bras. Elle n’avait ainsi pas besoin de bouger le haut de son corps. Adam fit rapidement les quelques pas jusqu’à son objectif. N’ayant réellement besoin que d’une main pour porter son fardeau, il put utiliser la deuxième pour soulever le rideau et arriver dans l’arrière salle. Il fut heureux d’y trouver un lit. Le jeune homme tira les draps, s’assit sur le bord et se pencha pour que la jeune femme s’allonge. Il la borda aussi délicatement que possible, ne voulant pas exposer plus sa nudité.

« Je vais fermer la porte pour éviter que quiconque vienne encore vous embêter ce soir. Soyez tranquille, je veille sur votre sommeil, dormez sur vos deux oreilles. »

Il se releva, cherchant une solution pour bloquer la porte. Il vit quelques caisses et les soupesa. Lorsqu’il en trouva une avec un poids qui lui convint, il l’amena devant la porte d’entrée. Il farfouilla dans la boutique pour trouver de la corde qu’il enroula à la poignée et attacha au meuble le plus proche. Ça devrait faire l’affaire jusqu’au lendemain.

Il revint dans l’arrière-salle, posa finalement ses affaires dont son manteau et s’assit lourdement sur une chaise. Maintenant que le calme revenait, son épaule lui envoyait des signaux de douleur. Adam grimaça en tâtant ses os. Rien de cassé à première vue mais un bel hématome devait être en train de colorer sa peau. Il préféra écarter toute pensée parasite pour l’instant, comme l’inquiétude probable de ses cousins, l’éventuelle vandetta des malfrats, ou bien son ventre vide qui lui rappelait qu’il avait sauté son dîner. Tout ça attendrait que la demoiselle se sente un peu mieux.

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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyMer 28 Mar - 23:00
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La gérante s'était laissée étreindre, serrant plus encore les dents encore fraîches de la pression qu'elles avaient supporté. Fermant ses paupières avec plus d'insistance encore, elle dégagea quelques larges gouttes qui rampèrent sur ses joues pour s'écouler généreusement sur le sol, déjà humide. Ophélia entendit son sauver lui parler, sans comprendre les mots qu'il lui adressait. Tout ce qu'elle ressentit c'était les mains puissantes qui vinrent la soulever. Mais elle refusait de faire quitter son visage du torse dans lequel il s'était enfoui, par honte et par peur. Elle aurait souhaité resté comme ça, elle avait besoin de quelqu'un sur qui pleurer, quelqu'un pour essuyer ses larmes, même si ce n'est pas du bout du doigt. Tout ce dont elle avait besoin, c'était de ne pas être seule. 

Cependant, même lorsqu'elle fut séparée de son refuge de chair, elle n'eut pas de réaction. Son esprit engourdissait ses membres et elle ne put s'accrocher à lui. Alors, elle fut simplement alitée et sentit une couverture recouvrir son corps presque dévoilé. Son visage fixait les cieux, mais lorsque l'étranger prononça quelques mots à côté d'elle qu'elle ne pouvait pas distinguer, elle tourna légèrement le visage vers lui. Et lorsqu'elle le vit partir, elle voulut tendre la main pour lui dire de rester, croyant qu'il allait la laisser seule ainsi. Alors elle désespéra d'essayer de le retenir, mais tout ce qui sortit était un gémissement à peine audible du fond de la gorge, ainsi qu'une seconde versée de larmes qui vint achever son éveil, la tirant dans le royaume d'Hypnos. 

Elle se revoyait donc, dans sa boutique à monter des rouages, comme à son habitude, à créer des poupées, comme à son habitude. La dame aux cheveux de jais infiltrait son tournevis dans les encolures pour y enfoncer les jointures, à son habitude. Elle infiltra ensuite dans une partie vide une boîte à musique, à son habitude et son ouvrage étant achevé, elle alla le déposer dans l'allée de gauche, à son habitude. Mais lorsqu'elle se retourna, elle ne vit qu'un visage carnassier, armé d'un sourire malsain qui la plaqua au sol. La pièce entière tourna au noir, ne laissant que les ténèbres et l'étranger qui riait à pleines dents. Sa main vint chercher le manche d'un couteau derrière sa taille, et, comme l'avait précédemment fait la raclure qui avait manqué de la souiller, découpa son habit.

Dans son lit, la tenancière tremblait de son cauchemar, elle en frémissait, se secouer sous sa couette, gémissant de peur et parfois presque de douleur. Son visage se remuait dans tous les sens comme pour dégager un intrus qui se tenait au-dessus d'elle. Même endormie, elle continuait à concéder des larmes. Elle n'était revenue dans le royaume des fantaisies, juste pour se voir à nouveau humiliée, encore, et même si c'était pour de faux, son coeur n'en tenait pas la pression. Il battait au travers de sa poitrine exactement comme il l'avait fait, quelques minutes auparavant. Pourtant, elle venait à peine de fermer les yeux, et déjà, elle tombait en crise de panique. 

Finalement, elle se réveilla en un cri, et des pleurs supplémentaire qui devenaient redondants. Plongeant sa main dans ses paumes, faute d'épaule à emprunter, elle séchait ses larmes à mesure qu'elles venaient, seule. Elle n'avait pas eu le temps de voir son sauveur, désormais veilleur, qui était resté à son côté, ne réalisant sa présence que quelques secondes après. Plus éveillée, mais pas mieux lotie, la brisée plongeait son regard trouble dans le sien, avec un air suppliant. Du fond de sa gorge, elle parvint à tirer de maigres mots, noyés dans sa peine et enfouis sous son choc.

S ... il vous ... plait- ... v ... ve ... nez ...


Ne pouvant tenir elle-même son traumatisme, elle l'implorait de se rapprocher, d'encore servir d'image rassurante pour ne pas qu'elle s'enfonce dans son malheur. Aussi ... elle était si soulagée qu'il ne l'ait pas quitté, ses mots étaient presque sortis d'instincts. Elle avait juste besoin de lui emprunter son épaule, juste pour une soirée.  

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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 12:05
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La douleur de la jeune femme était plus que visible pendant son sommeil. Ses lèvres ne laissaient pas échapper son mal être, le reste de son corps parlait pour elle. Adam ne pouvait s’imaginer ce que ça représentait pour une femme de se retrouver dans ce genre de situation. Il ne pouvait que toucher du bout du doigt l’horreur que ça devait représenter.

Il pensait que le sommeil la reposerait. Erreur de sa part, ce fut pire. Il était démuni face à la situation, encore plus lorsqu’elle se réveilla avec un grand cri. Encore une fois, il maudit le lâche qui s’était attaqué à elle. Adam avait bien remarqué que c’était déjà une personne timide lors de leur première entrevue. Ca ne devait que renforcer sa méfiance vis-à-vis d’autrui.

Lorsque leurs prunelles se rencontrèrent, la détresse de la gérante le frappa de plein fouet. Malgré tout, il ne sut quoi faire que lorsqu’elle l’invita à s’approcher. Il comprit alors qu’elle avait confiance en lui pour la soutenir dans cette épreuve. En se rappelant la manière dont elle s’était abandonnée dans ses bras, l’ancien mineur défit ses chaussures et la rejoins sur le lit. Il ne pouvait décemment pas aller sous les draps avec une fille si peu habillée. Il se mit sur son flanc et lui ouvrit les bras.

« Venez. »

Il ne savait quoi lui dire d’autre, les grands discours n’étaient pas le fort du jeune homme. Il pouvait par contre la garder contre lui, passer une mains dans les longs cheveux jais pour lui caresser la tête et poser son autre main dans son dos pour la verrouiller contre son corps, éloignant au maximum ses démons.

Il eut un souvenir de sa petite enfance, où sa mère l’avait pris contre elle lors d’un cauchemar. Elle l’avait bercé ainsi et lui avait raconté une histoire. Il se souvint que le récit avait focalisé ses pensées sur autre chose que sa peur et qu’il s’était endormit sans s’en rendre compte. Peut-être cela fonctionnerait-il également avec sa protégée ?

Fouillant sa mémoire, une histoire d’Hinaus lui revint.

Il était une fois, un jeune marchand provenant du Tyorum cherchant à découvrir les merveilles de son pays. Il vendait des étoffes arrivées au port de Skingrad, et faisait du troc en chemin. Son habileté à la négoce était égale à sa naïveté dans les autres domaines. Ayant grandi dans une famille aimante et aisée, il fut désabusé de voir la nature humaine en dehors des beaux quartiers de sa cité. Plusieurs fois en chemin, sa confiance avait été abusée, il avait reçu plus de coups et de cicatrices en quelques mois que depuis le début de sa vie.

Sa motivation baissait à chaque fois, mais il était dans une telle situation qu’il ne pouvait ni vraiment avancer ni reculer. Sans le sou, sans plus aucune possession, il était perdu entre Ankar et Roceas. Seul dans cette forêt, il pensait qu’il ne lui restait qu’à se laisser mourir de faim. Citadin, il n’avait aucune idée de comment survivre en pleine nature.

Dans son malheur, il eut la chance de tomber sur un combat de cervidés, laissant l’un d’entre eux à terre. Il attendit que le vainqueur s’en aille pour s’avancer. La faim le tenaillait tellement, qu’il mangea la viande de la bête crue. Il ne s’aperçu qu’une fois rassasié que deux grands yeux noirs le fixaient. La bête ne semblait pas lui vouloir du mal, elle patientait juste, avant de s’en aller. Le spectacle se répéta pendant deux jours, avant que la bête ne vienne finalement se régaler de la carcasse de l’animal mort.

Le marchand regarda le spectacle, fasciné par l’ovchin devant ses yeux. Il ne connaissait ses bêtes que de ses manuels scolaires et aurait dû s’en méfier. Cependant il était émerveillé par la créature malgré son manque de beauté. Il la suivit dans sa tanière. L’ovchin n’en était pas heureux mais ne sentant pas de danger il le laissa faire.

Les jours et semaines passants, le marchand apprit de lui-même à se nourrir et se défendre. L’ovchin l’accompagnait parfois, attendant que l’homme mange un animal pour se délecter du cadavre. Un certain lien se fit entre les deux compagnons. Si bien que lorsque l’homme se fit un jour attaquer par un animal beaucoup trop puissant pour lui, l’ovchin le défendit.

Au bout de quelques temps, la civilisation manquait au marchand. Il décida de vendre les fourrures des animaux qu’il tuait en ville. Pendant plusieurs semaines, il s’attela à la tâche, pour le plus grand bonheur de son compagnon qui put manger comme un roi. Cela lui fit accepter que son ami humain monte sur son dos pour se rendre à la ville la plus proche.

Les citadins prirent peur de voir un ovchin en ville et s’écartaient du chemin. Personne n’osait non plus s’approcher de l’étal de fortune du marchand. Comprenant le dilemme des citadins, l’homme s’installa à la sortie de la ville, et l’animal l’attendait couché un peu plus loin. La qualité de ses fourrures, et l’étrangeté de son amitié avec la créature attiraient de plus en plus de monde. Jusque-là, personne n’avait osé s’approcher autant de ces bêtes apportant le malheur.

Il était le premier à avoir tissé un lien assez profond avec un Ovchin pour monter sur son dos. Personne ne sut ce qu’il advint de lui. Certains disent qu’il finit sa vie dans les bois, auprès de son majestueux ami, préférant son honnêteté animale au vice de sa propre espèce


Son histoire était en train de l’endormir lui-même, il espéra que la gérante avait enfin pu trouver un peu de repos au fil de son histoire. Ne se rendant pas que celle-ci n’était pas forcément la meilleure dans ce contexte, il n’en retirait pour sa part que la magnifique histoire d’amitié.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 14:08
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
L'étranger s'immisça sur sa couche, lui laissant les draps pour son usage unique à elle. Enfouissant son visage contre son torse, elle glissa ses mains dans son dos et se serrait contre lui aussi fort que ses bras lui permettait. L'étranger devait à peine en ressentir la constriction, mais pour Ophélia, c'était déjà beaucoup, bien assez pour soulager la solitude qui était venu la frapper dans son sommeil. La tête appuyée contre lui, elle frottait ses joues sur son support pour essuyer ses larmes qui venaient en continu, mais dont le flot commençait enfin à s'estomper. Un soupir silencieux s'esquiva hors de ses lèvres, effleurant de sa faible douceur la peau de son gardien. 

La main qu'il passait dans ses cheveux lui apaisait ses pensées, celle dans son dos la rassurait et le souffle qu'elle sentait passer au dessus de sa tête lui rappelait que ce n'était pas un mannequin qu'elle étreignait, mais un être de chair. C'était agréable, plus agréable que le bois et la cire. Plus agréable que n'importe quel oreiller ou matelas. Elle ne voulait pas bouger, c'était parfait comme cela, c'était même plus que parfait. Si la fille aux cheveux sombres avait oublié tout le réconfort dont pouvait faire preuve un homme, le rappel qu'elle se voyait donné lui avait desserré les entrailles. Les doigts qui glissaient sur le sommet de son crâne faisant parfois ramper quelques frissons le long de l'échine, provoquant les ultimes tremblements qu'elle esquissait, ne naissant ni de la peur, ni du froid. C'est qu'elle n'avait plus l'habitude des étreintes ... Reprenant un peu de son sang-froid, elle parvint à articuler un mot sans souffrir de l'enrouement de sa gorge.

"Merci."


L'histoire qu'il racontait ... elle la connaissait déjà. Elle se souvenait que son père lui avait lu, une fois, lorsqu'elle était enfant et qu'elle lui disait qu'elle ne pourrait jamais s'entendre avec les autres. Chaque soir, petite qu'elle était, elle lui répétait à quel point elle était différente des gamins qui entraient, filet de bave sur les lèvres et yeux nigauds. A ses huit ans, Ophélia les trouvait pathétiques, à s'agglutiner comme des macaques devant des choses si ... superficielles, si vides de sens. Le simple divertissement. Elle, même aussi jeune, elle ne connaissait que l'ennui, la surveillance du magasin et la tenue de la caisse. Assise sur le comptoir, elle observait chacun de ses égaux, les jugeant avec mépris et son éternel regard froid et mauvais. Et à chaque fois, son père lui répétait la même chose, "Les Narcisse ne naissent pas pour sourire, mais pour faire sourire". Au moins, elle avait bien respecté le premier principe. 

Et en y repensant, c'était si étrange pour elle d'être bercée par un individu qu'elle connaissait à peine, mais qui pourtant avait déjà tant fait. Il lui avait bien dit qu'une femme seule s'attirerait des ennuis, mais son passé avait fait qu'elle ne connaissait pas l'ampleur des risques auxquels elle s'était exposée. Cela faisait deux semaines à peine qu'elle avait finalement décidé de reprendre le comptoir qui n'aurait jamais du être vidé. Une Narcisse ne sourit pas ... elle fait sourire. Mais alors, comment s'appelait la personne qui réconfortait une Narcisse. Elle leva un oeil furtif vers le visage de son protecteur, armée d'une expression calme, mais encore secouée.

"Comment vous appelez-vous ?"

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 15:32
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
La voix de sa protégée le retint d’entrer dans un doux sommeil. C’est vrai qu’avec de la chaleur humaine en guise de bouillotte, il lui était difficile de ne pas céder à un repos bien mérité.

"Comment vous appelez-vous ?"

Adam baissa les yeux vers elle et s’aperçut qu’il était observé. Les larmes ne coulaient plus sur les joues de la demoiselle, il avait donc eu la bonne attitude envers elle. Elle n’était plus aussi fragile que plus tôt et son statut de victime s’estompait au profil de celui de femme.

Le jeune homme se rendit alors compte de leur position et rougit immédiatement. Il n’était pas des plus doué dans les relations avec le genre opposé, et être aussi proche d’une de ses représentantes le gênait. Il devait tout de même une réponse, qu’il donna de manière timide

« Je m’appelle Adam Vaughn, je viens de Roceas. Et vous ?»

Tellement mal à l’aise d’un coup, il pensa que sa question ressemblait à de la drague alors que ça n’en était pas. Il avait déjà vu ses amis commencer une aventure de cette manière plusieurs fois, il s’en mordit les lèvres. Il tenait à rassurer la demoiselle sur ses intentions, ne voulant pas être associé aux crapules qui l’avaient attaquée, ni à un homme qui profite de la faiblesse des autres. Il semblait avoir oublié que c’était elle qui était venue dans ses bras.

« Je…Je ne suis pas comme ces types. Je ne suis pas venu dans votre lit avec une idée derrière la tête, je vous le jure. »

Il avait stoppé ses gestes, ne voulant pas s’enfoncer encore plus, mais ne voulant pas enlever sa source de réconfort à la gérante. Ses yeux s’étaient depuis un moment relevés vers le mur en face, ne pouvant pas regarder les iris vairons sans que ses joues cuisent un peu plus. Il n’avait qu’à prier pour que son corps ne le trahisse pas plus. Ses amis se moquaient souvent de la timidité d’Adam avec les femmes, qui pourrait croire qu’un gaillard comme lui se trouvait démuni d’une façon aussi absurde ?

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 17:23
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Elle l'observait depuis sa poitrine, les deux yeux levés, mais le bleu ne vint que lorsque ses mèches tombèrent derrière son oreille droite. Ophélia n'était pas du genre consciencieuse, l'instinct influait bien plus sur ses actions que la raison. Son âme était simple, après tout, elle n'avait vécu qu'au contact  d'elle-même et de ses poupées. Sa conception de la vie se faisait par association d'idées, et Adam avait pris l'image d'une représentation bienveillante et protectrice. Il était probable que la noiraude ne le craigne plus lui, pas après ce qu'il avait fait pour elle. Renfonçant son nez dans le thorax de son nouvel oreiller, elle murmura doucement avec son timbre mielleux et profond.

"Adam ... je m'appelle Ophélia"


La tenancière n'avait aucune conception en matière de "drague" ou bien de simples "jeux de courtoisies". Il n'y avait jamais eu personne pour lui faire comprendre seulement ce qu'étaient vraiment les relations entre hommes et femmes. Ou du moins jusqu'à récemment, où l'aspect charnel de la chose lui était apparu de la manière la plus déplaisante possible. Aussi, elle le fixa à nouveau lorsqu'il se mit à balbutier des paroles qu'elle ne comprenait à moitié. Mais son ton neutre restait impassible, et son teint pâle ne rougissait en rien. Elle n'avait pas l'âme bucolique ce soir-ci, pas après de tels événements et aucune de ses paroles n'étaient filtrées par de la politesse à outrance. Se renfonçant une nouvelle fois dans ses habits, elle n'articula qu'à moitié des mots qui venait du fond du coeur.

"Je me fiche pas mal de quel genre de type vous êtes ... pour moi, vous n'avez plus rien à prouver. Sinon, je ne vous aurais pas invité là où vous vous tenez."


Et elle resserrait ses bras, renouvelant la prise qu'elle avait ancré et qu'elle sentait se relâchait. Lui aurait peut-être souhaité pouvoir respirer, mais Ophélia se sentait d'humeur égoïste ce soir. Le pauvre Adam n'aurait sans aucun doute pas son mot à dire sur les décisions de la gérante. Mais comme si ses actions n'étaient pas assez équivoques, elle rajouta, la joue appuyée contre son poitrail.

"... et ne vous avisez pas d'enfreindre les règles de ma demeure."


Ces derniers mots pouvaient paraître assez flous, voir assez équivoques, mais la femme avait parlé et elle entendait un sens bien précis à ses mots, qu'elle accompagna d'un mouvement de la tête. Celui-ci résultat en un frottement qui pliait bien maladroitement le vêtement supérieur de son oreiller improvisé. Avec un grognement sourd, dérangée par les ondulations du tissu, l'alitée vint tirer le tailleur vers le bas pour le rendre à nouveau lisse, avant de recaler le haut de son crâne dessus. 

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 20:44
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Ophélia, un nom qui tintait doucement dans ses oreilles. Les mouvements de la tête de la jeune fille sur sa poitrine, bien que non violents, eurent de plus en plus d’impact sur lui. Tout autant que les bras qui se resserraient, rapprochant encore plus si possible cette agréable et déstabilisante source de chaleur.

Il ne savait quoi penser de ses mots, attendait-elle ce qu’une femme attendait en général dans cette situation ? Ou bien le contraire étant donné ce qu’elle avait subi ? Lui-même ne savait ce qu’il voulait. Sa conscience lui indiquait d’être un gentleman comme son grand-père lui avait inculqué à l’être, devenant simplement un objet de réconfort dans le sens où il l’entendait depuis le début. D’un autre côté, hormones lui criaient que le chaud corps moelleux sous lui pouvait puiser de l’énergie dans quelques caresses plus poussées. Enfin, sa raison lui rappelait qu’il n’avait que peu d’expérience s’agissant des femmes, qu’elles avaient des réactions souvent illogiques et qu’il valait mieux ne pas être l’objet de leur courroux.

"... et ne vous avisez pas d'enfreindre les règles de ma demeure."

Comme il l’avait pensé plus tôt, l’autre sexe avait des réactions illogiques, qui ne donnaient absolument aucun indice pour trouver la bonne réponse. A croire que quoi qu’il se passe, ces dames n’étaient jamais satisfaites du résultat. Adam avait souvent pensé que les rouages de leurs cerveaux étaient faits sur un schéma que seul des siècles de recherche pouvaient amener à comprendre.

Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, son cerveaux lui indiquait de s’éloigner. Lorsque la gérante s’occupa de mettre en place les vêtements à son aise, et grogna, le deuxième cerveau du jeune homme commençait à se réveiller malgré lui.

Ca faisait bien longtemps qu’il n’avait eu d’instant de douceur se permit de lui rappeler une petite voix, qu’il tentait de faire taire.

« Je vous en prie Ophélia, cessez de gigoter contre moi. »

La solution à son dilemme semblait être qu’il obtienne les réponses clairement. Il se devait d’être franc comme à son habitude avant d’espérer la même chose de son interlocutrice. A l’entente de sa propre voix, une octave plus basse qu’à son habitude, il devait régler le problème au plus vite.
La gêne ne s’était toujours pas estompée, seulement son esprit embrouillé tentait de rester à flots à cet instant.

« Je n’ai peut-être plus rien à prouver mais je reste un homme. Si vous continuez comme ça je ne pourrais pas rester de marbre. »

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse EmptyJeu 29 Mar - 23:05
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Blottie contre lui, Ophélia ne se rendait pas compte du malaise dans lequel elle le mettait. Hommes et femmes ne ressentaient pas les choses de la même façon, et si elle, parvenait à sans gêne se frotter contre le torse du jeune galant, l'inverse était bien faux. Mais, l'instinct prévalait, la conscience était inexistante et il fallait reconnaître ... son oreiller n'était pas le plus repoussant. Par association, elle avait mise sa sécurité entre les bras d'un étranger et aussi fou que cela aurait put paraître, elle était prête à entièrement lui laisser en disposer. Ce ne fut que lorsqu'Adam fit preuve d'une sincérité inattendue que la jeune femme comprit dans quelle situation tous les deux étaient.

Elle le fixa un court instant, relevant entièrement son visage avec une stupeur naissante lorsqu'elle vit le ton écarlate de son appui de chair. Et cet éclat vint se transposer de ses joues, jusqu'aux siennes. La pâleur de habituelle de son visage s'empruntait d'un rouge presque vif, un rose ardent qui lui brûlait la peau d'un sentiment que jamais elle n'avait connu. Cela n'avait rien à voir avec tout ce qu'elle avait vécu auparavant, peu importait la personne. Jamais elle n'avait été si proche de quelqu'un avec des intentions si nuancées. Elle ne s'y retrouvait pas, perdue dans des émotions qu'elle ne comprenait pas. Mais la sûreté jamais ne s'était effacée, même avec cette gêne qu'elle commençait aussi à ressentir. Son corps entre ses bras, ce n'était pas quelque chose qu'elle voulait voir s'arrêter, pas encore. 

... après tout ... était-ce si mal ? 

"... les règles ... vous interdisent de me lâcher."


Et elle se replaça comme si de rien était contre son torse, comme si elle n'avait rien dit. Pourtant, l'oreille qu'elle avait collé contre sa peau sentait un battement qui à mesure qu'elle s'approchait de sa chair accélérait. A travers sa propre poitrine, le même phénomène s'exprimait. C'était pire qu'une crise de panique, pire qu'une versée de larmes, pire que le sentiment de solitude incurable mais en bien plus agréable. La chaleur qui rebondissait contre sa peau, la faisait respirer lourdement, soutenant la cadence rapide qu'avaient pris les roulements qui frappaient sa peau avec une violence bienvenue. Ses expirations étaient irrégulières, elle tentait bien maladroitement de les masquer, mais elle échouait avec tout autant de médiocrité. Sa lèvre inférieure vint se réfugier entre ses dents alors que la rythmique de ses inhalations guidaient les mouvements de son visage contre le poitrail qu'elle n'avait toujours pas quitté. 

Prenant une lourde inspiration, elle laissa complètement l'instinct prendre le contrôle. L'intégralité de son corps se fixa contre celui d'Adam, même ses jambes dissimulées par les draps vinrent s'enrouler autour de leurs homologues masculines. Le bras droit de la femme aux cheveux de jais glissa hors du dos qu'elle enserrait pour passer par-dessus l'épaule de son nouvel ami. Se faisant, elle rendit l'espace qui les séparait déjà si infime, presque inexistant, son ventre et sa poitrine entièrement appuyés contre celle qui ne l'avait encore accueillie que trop peu. Peu lui importait que cet homme était presque un étranger, peu importait qu'elle ne connaissait de lui que son nom, au diable les formalités. Cette douceur qu'il lui fournissait était la seule chose dont Ophélia avait besoin, et elle n'avait aucune intention de le laisser partir ... quitte à ce que le marbre de l'âme de son invité ne se brise, quitte à ce que lui aussi ne se fasse s'exprimer son instinct. Seule comptait sa tendresse ... 

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