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Chroniques d'Irydaë
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 [Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyVen 30 Mar - 19:16
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Lorsque les battements de leurs cœurs s’accélérèrent à l’unisson, Adam comprit que sa raison lui échappait de plus en plus, ne laissant place qu’à ses désirs. Maintenant que sa protégée lui avait interdit de lâcher ce délectable corps présentement collé au sien, il n’allait pas se faire prier pour leur donner du réconfort mutuel.

Il grimaça uniquement quand le bras d’Ophélia passa sur son épaule blessée. La douleur fut vite oubliée quand il prit conscience que le reste des membres de la jeune fille étaient désormais complètement agrippés autour de sa propre personne. Il avait l’impression que l’air se raréfiait dans ses poumons, lui ordonnant d’augmenter l’allure de ses respirations pour abreuver son corps en oxygène.

Il n’y a pas que l’air qui se raréfiait, son sang quittait le haut de son corps pour se concentrer sur un seul point de son anatomie. Il se serait écouté, ses lèvres auraient déjà sauvagement prit possession de celles de la femme dans ses bras. Cependant, il ordonna à ses pulsions de se taire un moment en se répétant continuellement que c’est de douceur dont elle avait besoin. Il n’était pas sûr d’être le plus doué dans ce domaine, pourtant, le bout de ses doigts attaquèrent de légers aller et venues sur la peau fine du dos de la jeune femme. Ils partirent du centre, pour redescendre le long de sa colonne, tombant rapidement sur sa chute de reins. Ils stationnèrent dans la zone un instant, découvrant l’endroit avec un toucher aussi léger qu’un courant d’air, remontant quelques secondes plus tard pour asséner le même traitement plus haut.

Sa seconde main était descendue de la tête jusqu’à la nuque, cherchant à rapprocher leurs visages. Le souffle erratique d’Adam s’écrasa contre la mâchoire de sa protégée. Il mit son esprit en veille pour se permettre de ne faire que ressentir en cet instant. Ressentir les frissons qu’il provoquait et qui se dupliquaient chez lui, la chaleur augmentant petit à petit autour d’eux, son odorat captant la délicieuse flagrance féminine d’Ophélia. Jamais il n’avait pris le temps de découvrir ainsi un corps, n’ayant pas eu besoin d’agrémenter un corps à corps de douceur. Pourtant, il se surprit à penser que c’était diablement agréable.

Sa bouche se posa enfin sur le coin du visage pâle, avant de s’approcher de sa comparse en de lents et aériens mouvements. Il recula son visage pour fixer sa compagne tant que ses yeux n’étaient pas voilés par son désir. Son élocution était rendue plus difficile, mais il se força à la tranquilliser de nouveau.

« Je ne vous lâche pas Ophélia. C’est chez vous ici, c’est vous qui fixez les règles. »


Il lui laissa assimiler ses paroles, lui indiquant qu’elle pouvait laisser libre court à ses envies.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyVen 30 Mar - 20:47
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Prise dans une douce tourmente de chair et de chaleur, Ophélia avait complètement succombé à la conduite que lui dictaient ses instincts. Guidée seule par son intuition animale, elle comptait sur elle pour ne pas l'abandonner à un moment où sa conscience n'avait aucune idée de ce qu'elle était en train de faire. Perdue par ses propres agissements, elle se laissa finalement aller, errant dans des terrains qu'elle n'avait jamais exploré de son plein gré. 

La main qu'Adam passait dans son dos nu la faisait frémir, toujours collée contre lui, ramenant ses deux paumes contre son poitrail. Sa tête s'inclinait lorsque les frissons rampèrent dans le creux qui séparait ses deux omoplates. Une respiration saccadée vint la saisir, alors que les doigts l'effleuraient avec une tendresse incomparable dans le bas de sa taille, sans pour autant devenir indécente. Quoi qu'il en fut, cette caresse aussi passionnée que douce fit s'incliner le visage d'Ophélia contre l'auteur de ces "méfaits". L'inspiration qui suivit était si bruyante qu'elle aurait pu s'apparenter à une action un peu plus osée, si tant est que la femme concernée avait plus d'expériences. Mais la femme aux cheveux sombres n'avait pas l'habitude de recevoir tant d'égards, encore moins avec une courtoisie aussi admirable.

Son nez rabaissé se leva, rehaussé par une main glissée derrière sa nuque, contre laquelle elle y frotta la joue, le temps que ses doigts y descendent. Ses paupières closes se rouvrirent lorsqu'elle sentit la chaleur de son souffle onduler contre ses lèvres et se glisser dans son cou. Son regard inondé de désirs se fixa dans les yeux noisettes de son compagnon, le dévorant déjà intérieurement. Le murmure qui résonnait sur sa courbe d'oreille fit faire un élan à son coeur, refermant ses cils sur ses iris, à moitié visibles et embrumés par toute l'envie que la jeune femme s'était vue accumulée, sensible à l'amplitude de la tendresse qu'il lui adressait. Adam avait déjà fait ses preuves dans bien des domaines ... il était temps qu'il en reçoive la récompense. Entre deux sursauts guidés par l'émotion, elle lui susurra avec autant d'affection que de désir.

"Ravie que vous l'ayez compris ..."


Donnant suite aux impulsions qu'appliquaient la paume qui la poussait de plus en plus proche de lui, elle vint coller ses lèvres aux siennes, enserrant la nuque de son amant de ses deux-avants bras. Son baiser était guidé par ses envies seules, sa conscience s'était tue, ne laissant qu'une brume rose dans l'esprit d'Ophélia. Sa bouche avait un goût qu'aucun délice n'aurait sut égaler, cette splendeur ne relevait pas même du matériel, c'était quelque chose de bien plus haut. Sans libérer son étreinte fantasque, la noiraude se glissa sur le ventre d'Adam, le chevauchant, serrant ses cuisses sur ses flancs. Son dos courbé ondulait au-dessus du corps de son homologue, alors que sa peau blanche comme neige rougissait par endroits, soumises aux caresses sensuelles que lui offraient son amant. 

Un flot supplémentaire de frissons la fit lâcher son emprise. Expirant avec lourdeur au-dessus de lui, en des mouvement qui faisaient se mouvoir sa poitrine dissimulée par de maigres bandages. Si elle n'en exprimait pas clairement le désir, son regard indiquait au jeune homme qu'elle avait besoin de plus de sensations encore. Elle le fixait, ébranlée par déjà tant de plaisir, un filet de bave fin glissant du coin de sa propres bouches, qu'elle essuya d'un revers de la main. Prenant un ton d'autorité, faussé par la couleur écarlate de ses joues, Ophélia donna un ordre qui cette fois, n'avait rien d'équivoque.

"Enlevez-moi ces vêtements contraignants." 

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptySam 31 Mar - 11:43
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
La suite par ici dans le forum +18

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMar 3 Avr - 21:14
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Ophélia bailla d'une majesté douteuse alors que la pénombre de l'arrière-salle avait finalement fini par la lasser. Se réveillant d'un sommeil qui avait peut-être duré bien trop longtemps, elle fixa les murs autour d'elle, Adam n'était nul part. La vaironne se mit à douter, espérant qu'il se trouve de l'autre côté du mur sur lequel se reposait l'appui-tête de son lit. Poussant un grommellement en plein éveil, la jeune femme leva les bras pour dérouiller ses articulations, passant l'agitation de la soirée de la veille. Laissant s'échapper un soupir nasale, elle posa son pied sur le sol et s'enfuit vers sa salle d'eau. Se présenter cheveux éméchés auprès d'enfants n'était pas la meilleure image qu'une tenancière de poupées pouvait donner.

Elle se rinça donc en vitesse, avant de reprendre de nouveaux bandages et de les enrouler autour de son buste. Se dirigeant vers son armoire, elle enfila une robe bleutée qui lui arrivait jusqu'aux aisselles avant de passer un coup de brosse entre ses longues mèches brunes. Elle ne sortit que lorsqu'elle se sentit complètement rafraîchie de la veille et aussi présentable qu'elle se devait d'être. Poussant la porte de son coude, alors qu'elle nouait son bandeau en un noeud pour former une queue de cheval derrière son crâne, elle vit que son compagnon avait eu la bienséance de ne pas s'esquiver. C'était plaisant de savoir qu'il n'avait pas simplement tiré avantage de sa condition ... et il fallait bien admettre qu'elle était à blâmer en grande partie. Ce sont des choses qui arrivent quand l'instinct outrepasse la raison, et Ophélia avait bien plus de ce premier que du second.

Là où elle fut bien gênée fut la manière dont elle devait le saluer ... était-il de coutume qu'elle ne lui dépose un baiser sur les lèvres ? Ou peut-être sur la joue ? Simplement une embrassade, ou peut-être une bise courtoise ? Elle se contenta cependant de lui adresser un sourire radieux avec un ton rougeâtre aux joues. 

"Rebonjour."


Ses paupières à moitié closes se rouvrirent lentement, dérivant sur le sol lorsqu'elle vit tout le dérangement qui avait été causé. Elle avait presque oublié ce qu'il était arrivé hier soir ... Adam avait fait un bon travail à lui faire passer sa peine. Secouant la tête, elle passa sa déception du matin et se mit à ramasser ses jouets cassés, remettant sur leurs étales ceux qui étaient encore intacts. Sa colère était muette, mais bien existante. Le regret de ne pas avoir planté sa dague dans la gorge d'au moins un des trois salopards la prenait désormais, et, maudissant sa faiblesse de caractère, elle se contenta de serrer les gencives.

Utilisant une fois encore son bel invité pour s'écarter de ses ennuis, elle retourna son regard vers lui. Toujours souriante, à son habitude plutôt récente, elle s'adressa à lui en un ton toujours mielleux et discret, sa voix collant à sa gorge, résultant en une manifestation vocale bien maigre.

"Comment allez-vous ?"

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMer 4 Avr - 11:58
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Concentré sur sa tâche, le jeune homme n’avait pas entendu la gérante avant qu’elle ne le salut. Son attitude, ni trop proche, ni trop froide lui convint à merveille. Il n’aurait su comment réagir si des embrassades et autres câlins lui auraient été imposés. Il avait certes passé un très bon moment, il ne pouvait le nier, mais ne se sentais pas prêt à toutes les papouilles et autres mièvreries qui allaient généralement autour. De toute façon, étant donné son choix de carrière, il ne voulait imposer à personne de l’attendre.

C’est donc avec un sourire tendre, tout de même, et un hochement de tête qu’il lui répondit. Il ne put s’empêcher d’apercevoir un brin de tristesse à la vue des dégâts causés par la veille, et un autre sentiment bref, qu’il ne sut déterminer. Il la vit se mettre au travail et la laissa faire. Pendant ce temps, il retourna rapidement dans ce qui leur avait servi de chambre. Il vérifia tout d’abords l’état de ses achats de la veille. Rien n’avait bougé, il en fut heureux. Il attrapa ensuite son porte-monnaie et le rangea dans une des poches intérieures de son manteau, enfilant se dernier.

Il revint dans la boutique peu de temps avant qu’elle eût finit de ranger. Elle s’était tournée vers lui, et Adam la trouva étonnamment de bonne humeur malgré les évènements de ces dernière douze heures. Surtout que la jeune femme s’inquiéta de son état à lui.

« Tout va bien je vous assure. C’est plutôt à vous qu’il faut poser la question. Vous vous remettrez de tout ça ? »

Bien entendu, il sentait pulser les deux endroits où il avait été touché hier. Mais le mal était moindre, de plus, il n’avait jamais eu pour habitude de se plaindre même lorsqu’il avait récolté la grosse cicatrice dans son dos. Actuellement, il se faisait plus de soucis pour la jeune femme. Ce qu’il s’était passé la n’était pas anodin. Adam n’était même pas sûr que ça suffise à lui faire changer ses habitudes. Les gens de la région étaient connus pour être assez têtus, tout comme de là où il venait. Les climats rudes forgent le caractère.

« Vous ne pouvez pas continuer comme vous faisiez avant, vous devez être plus prudente. Vous… »

Son ventre grogna de mécontentement, privé de nourriture depuis trop longtemps à son goût surtout avec les quelques efforts qu’il avait fournis la veille. L’ancien mineur ferma un instant les yeux, trahi par son propre corps. La discussion pouvait attendre, il devait reprendre un peu d’énergie avant tout.

« Allez mettre votre manteau, on va chercher un serrurier et je vous invite à manger un bout. La boutique peut bien rester fermée un petit peu plus aujourd’hui. »

Un nouveau sourire fleurit sur son visage, espérant amadouer la gérante. Le serrurier n’était pas une option puisque sans ce qu’il avait mis à la porte, n’importe qui pouvait entrer sans problème. De plus l’artisan devait être disponible le jour-même, Adam ne pouvait se permettre de rester une nuit de plus sans que sa famille se fasse du souci. L’ancien mineur enleva le bazar qu’il avait installé, et avait trouvé une parade pour que la demoiselle n’ait d’autre choix que l’accompagner. Il ouvrit la porte et l'exprima à haute voix

« Je vous laisserai nous guider, je ne connais pas du tout la ville. Je vous laisse imaginer jusqu’à quel mauvais quartier je peux marcher sans savoir. »

Bien entendu, il connaissait un petit peu la ville, juste assez pour aller jusqu’à chez ses cousins. Or ça, Ophélia ne le savait pas vraiment.

Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMer 4 Avr - 12:40
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
La question d'Adam était pertinente et vint frapper Ophélia comme un électrochoc. Pourquoi est-ce qu'elle s'était si vite rétablie d'un incident qui aurait pu mettre une semaine, voir bien plus à se recouvrer ? Son regard vint chercher le coin inférieur gauche de son oeil, elle ne savait pas vraiment, sa supposition était que la présence assistante qu'avait incarné son amant lui avait empêché de sombrer dans une dépression profonde, ou bien une folie sanguinaire, une fois encore. La vérité était bien évidemment ailleurs. Au cours de ses longues dix-sept années de vie solitaire, la vaironne avait vu son lot d'atrocités et en était la plupart du temps l'instigatrice. 

Son esprit était déjà malsain à l'origine, tiraillé par l'appel de la rancune. Des meurtres, elle en avait déjà vu, et cette agression-ci était bien moindre par rapport à celle qu'elle avait vécu un mois plus tôt. Au moins, elle était encore vivante et la soirée s'était bien terminée. Elle n'avait pas été laissée pour morte avec un impact de balle dans le bas-ventre. Si elle n'était pas traumatisée, c'est simplement parce qu'elle avait connu bien pire. Dès leur entrée dans le magasin, les trois raclures s'étaient vu fichés "moucherons", et ce n'était pas des insectes qui allaient la briser pour toujours. La seule réponse qu'elle trouva pour son invité, et la plus plausiblement censée à dévoiler, fut celle qu'elle lui déclara en un doux mensonge recouvert de miel.

"Oui, bien sûr. Et c'est sûrement grâce à vous que je peux encore sourire aujourd'hui."


Mais le colosse reprit son discours comme quoi elle se devait d'être prudente. Il ne comprenait pas que c'était un choix qu'elle avait, prendre les risques pour perpétuer la mémoire de son père. Aussi, elle n'avait aucune intention de changer ses habitudes, ne serait-ce que pour les gens comme lui, qui, en désespoir de cause s'étaient égarés dans les chemins marchands pour y trouver la seule lumière allumée, la sienne. Ophélia serait prête à endurer un millier de salopards si ça signifiait tracer des sourires sur des visages. 

"Vous êtes gentil ... mais vous connaissez mon point de vue sur la question."


L'expression désolée de son visage atténuait quelque peu la sécheresse des mots qu'elle avait employé. Ce n'était pas contre lui, elle espérait qu'il s'en rendrait compte. En revanche, la vaironne avait bien réalisé que la faim se creusait dans le ventre de son invité. Et avant qu'elle ne le réalise, elle se voyait invitée à sortir de chez elle ... et ... ce n'était clairement pas une chose à laquelle elle s'attendait. L'anthropophobie de la jeune femme s'était couverte d'un effort surhumain qu'elle avait fait au contact de ses petits clients, mais elle était toujours présente. Sortir dehors, c'était s'exposer aux autres. C'était cette même raison qui lui avait fait lâcher son couteau lorsqu'elle aurait pu percer la gorge d'un des intrus tandis qu'Adam les occupait. En plus de cela elle devait servir de guide ? Mais elle ne connaissait en rien Zuhause, son quartier était déjà trop grand pour elle. 

"Ecoutez ... je ... ne sais rien de ma ville. Vraiment rien ... si vous pensez trébucher dans un mauvais quartier, en ma présence, vous finiriez dans les égouts."


La simple idée de sortir de son refuge la terrorisait, mais elle essayait de le cacher du mieux qu'elle pouvait. C'était la porte ouverte à questions en tout genre si elle devait dire que dix-sept ans durant elle n'avait posé que quelques pas sur les rues du commun. Et éventuellement, elle devrait expliquer les véritables raisons de son incapacité à sortir, les mêmes qui expliquaient son teint pâle et son attitude étrangement calme face à un traumatisme qui aurait du la garder couchée sept jours durant.

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMer 4 Avr - 19:36
Irys : 848357
Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
C’était visiblement peine perdu, pour plusieurs sujets. Que ce soit la sécurité, ou bien une sortie, la jeune femme ne semblait vouloir en faire qu’à sa tête. Adam s’étonna qu’une personne ayant l’air aussi frêle puisse avoir des opinions aussi catégoriques. Cela avait certainement dû lui attirer des ennuis. Visiblement pour la sûreté du magasin, c’était comme si il parlait à un sourd. Les deux tentatives qu’il avait fait et surtout l’incident d’hier auraient dû l’inciter à plus de prudence.

Autant pisser dans un violon

Pour le deuxième problème, il tenait à ce que la gérante le suive à l’extérieur, histoire de se changer les idées. Il doutait cependant qu’elle lui obéisse comme un toutou. Lorsqu’il avait émis sa proposition, il avait vu les membres d’Ophélia se tendre. De plus, son refus direct ne laissait place à aucun doute sur sa motivation.

L’ancien mineur hésitait franchement sur la marche à suivre. Devait-il insister ? Ou serait-ce du temps perdu ? Il pouvait toujours tenter une nouvelle fois. Ouvrant la porte, il la bloqua avec son pied et lui tendit la main.

« Ca me ferait vraiment plaisir que vous veniez avec moi. »

La veille, la belle demoiselle avait été sensible à la douceur et aux sentiments. Peut-être qu’en jouant sur la même corde, il pouvait obtenir gain de cause ? Voulant augmenter ses chances, il préféra lui faire une nouvelle proposition.

« Et qui nous dit qu’on soit obligé de parcourir la ville pour trouver ce qu’il nous faut ? On n’a qu’à faire un tour dans la rue, et si on ne trouve pas, je vous ramène ici. J’irais fouiller plus loin tout seul si il le faut. »

Voyant qu’il faisait rentrer le froid dans la boutique, il baissa la main, abatant sa dernière carte secrète, la déception feinte (ou pas)

« Je vous attends dehors. Si dans cinq minutes vous n’êtes pas sortie, j’en conclurais que vous n’avez donc aucune envie de me côtoyer plus que nécessaire. »

Le froid lui remit toutes ses idées en places rapidement. Ayant toujours vécu dans ce climat, il y était à l’aise. La nostalgie le prit en voyant deux enfants plus loin se jetant des boules de neige. Il se demanda ce que devenaient ses amis, si les conditions dans les mines étaient meilleures ou pires, si l’on jouait toujours les mêmes musiques dans son café préféré. Un chant lui vint en tête quelques secondes, jusqu’à ce qu’il secoue la tête. C’était un autre temps. Une époque où il espérait encore pouvoir obtenir réparation pour la mort de ses parents, et où son grand-père était encore là pour le soutenir.

Ces dernières pensées étaient un violent rappel à ses objectifs. Il était bon de s’accorder un peu de bon temps et de douceur, mais il ne devait pas s’éterniser non plus dans la capitale de Vereist

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMer 4 Avr - 21:41
Irys : 1609400
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Pérégrins -2
Voyant la main qui se tendait vers elle, Ophélia eut bien du mal à conserver son refus. Mais une corde accrochée à son foyer la retenait d'aller plus loin. C'était simplement invraisemblable pour la vaironne de devoir ne serait-ce que poser le pas dehors. Pas même si sa vie était en danger ne l'aurait-elle envisagé. Elle préférerait mourir dans sa boutique que vivre à l'extérieur, même si ce n'était que pour un temps.  

Détournant donc le regard des doigts qui venaient se rediriger vers elle, sa première réponse fut un refus, guidé par la peur de la lumière qui brillait hors de ses murs. Pas un mot ne sortir de ses lèvres, elle n'avait rien à expliquer, après tout, c'était juste sa manière d'être et rien ne pouvait être fait pour y remédier. Peu importaient les arguments qu'il utiliserait, les murs invisibles qu'elle dressait autour d'elle étaient incassables. Ou du moins, le pensait-elle. 

Sa dernière réplique acheva la jeune femme qui était déjà rongée par la culpabilité de ne pas avoir saisie la paume tendue. Etait-il vraiment prêt à l'abandonner ainsi ? Juste comme ça ? Il n'avait pas l'air de plaisanter, mais pour ce qu'en savait Ophélia, tout cela pouvait très bien n'être que la vérité. Rester dans son magasin, c'était perdre une connaissance devenue très précieuse. Elle s'était attachée bien trop vite à Adam, et elle en payait désormais les frais, esclave de sa subtile manipulation dont il ne vit rien. Son regard se releva donc doucement vers la porte où le jeune homme ne se tenait plus. Serrant ses paupières et sifflant entre ses dents frontales, elle secoua la tête, comme pour maudire sa faiblesse, avant de courir dehors.

"Attendez !"


Et avant qu'elle ne s'en rende compte, elle avait posé le pas sur le sol froid de Zuhause. La boutiquière avait cependant pris ses précautions, saisissant entre ses propres mains celle que son comparse lui avait tendu plus tôt. A moitié cachée derrière lui, elle observait pour la première fois depuis longtemps l'extérieur de sa ruelle, sentant la brise fraîche qui se faufila sur sa nuque.

Collée à lui, et bien serrée aussi, elle se refusait de se soustraire à la sécurité certaine qu'il incarnait. Ramenant la paume qu'elle tenait contre son corps à elle, elle réduisait l'écart entre eux, se servant de lui comme d'une égide contre tout ce qui aurait pu être éventuellement une menace, pour ce qu'elle en savait, cela concernait tout ce qui bougeait et respirait. Levant son regard, aussi intimidée qu'effrayée, vers celui de son compagnon, elle réitéra un ordre qu'elle lui avait déjà donnée. 

"... surtout, ne me lâchez pas."

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyJeu 5 Avr - 15:01
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"Attendez !"

Le jeune homme revint pour de bon dans la réalité. Il reconnaissait désormais sans mal la petite voix d’Ophélia. Ses sentiments négatifs s’étaient évaporés au moment où il sentit les petites mains serrer les siennes. Il se rendait compte maintenant de la différence de leurs tailles, les évènements de la veille n’avaient pas laissé place à l’observation visuelle.

Il eut un petit rire lorsqu’elle lui intima de ne pas la lâcher. Il n’osa pas le dire, mais maintenant qu’elle était sortie avec lui, il ne comptait pas se séparer d’elle le temps de faire leur petit tour. Il n’osa même pas lui dire de rentrer pour mettre un manteau, elle aurait aussi bien pu ne pas ressortir. A la place, il la fit glisser dans son manteau, son bras l’entourant avant de se poser sur le bras de sa protégée. Ils étaient dans une position complètement inconfortable, le principal étant que la demoiselle ne tombe pas malade. De plus, elle qui s’était serrée à lui, était désormais complètement collée aux côtés de son sauveur.

Il se força à adopter un pas moins long qu’à son habitude lorsqu’il s’élança dans le haut de la rue. A peine quelques mètres plus loin, se trouvait une boulangerie dont l’odeur faisait saliver le grand gaillard. L’échoppe avait un comptoir où l’on pouvait commander depuis la rue. Il n’aurait ainsi pas à amener sa compagne à l’intérieur d’une boutique. Depuis la veille, il avait bien remarqué à quel point elle pouvait être timide. Resserrant sa poigne sur la jeune femme pour l’encourager, il toqua à la vitre encore fermée. La boulangère vint ouvrir sans problèmes. Par contre pour l’amabilité, y’avait encore du travail. La voix stridente et peu engageante de la propriétaire des lieux l’horripila aux premières paroles prononcées.

« C’est pour quoi ? »

Adam murmura entre ses dents

« Pas pour toi c’est sûr…»

« J’ai pas entendu le jeune. C’est pour quoi ? »

« Deux beaux morceaux de tourte…s’il vous plait.»


L’air renfrogné de la vieille femme ne lui donna pas envie de faire plus longtemps dans l’humour, et lui fit ajouter la formule de politesse qu’elle ne méritait pas. De plus, il ne voulait pas attirer l’attention sur sa compagne. La vendeuse lui indiqua le prix avant d’aller chercher leur repas. Les piécettes déposées, et leur achat récupéré, il ne s’attarda pas plus longtemps. De plus, il attendit d’entendre la vitre se refermer pour lâcher un soupir.

« Je crois que vous pouvez barrer cette boulangerie de votre carnet de contact Ophélia. Cette bonne femme ferait fuir n’importe qui. »

Il ne lui fallut qu’un regard pour trouver leur deuxième arrêt, le serrurier. Il avança sans autre forme de procès, laissant peu de temps à Ophélia pour se remettre de l’étonnante rencontre. Heureusement pour eux, le serrurier était aussi matinal que la gérante de la boutique de jouets. L’homme, d’une petite cinquantaine d’années ne laissa paraître aucune surprise au premier abords même si l’attitude étrange de ces deux nouveaux clients lui en aurait donné le droit.

« Mon amie tiens la boutique de jouets un peu plus bas. Suite à un incident hier soir, il faudrait aller réparer sa serrure. Pouvez-vous vous y rendre aujourd’hui ? »

Le marchand leva un sourcil, le rabaissa, puis le releva et ainsi de suite. Il semblait les étudier, se poser des questions, sans en trouver les réponses. Adam le laissa faire son manège pendant quelques instants, puis toussa pour que l’homme se rappelle qu’ils étaient des clients en attente.

« Désolé désolé. Je peux passer en milieu d’après-midi. Ca vous va ? »


Le jeune homme ne répondit pas, puisque cette fois c’était Ophélia seulement qui était concernée. Pendant ce temps l’artisan reprit son étrange façon de les regarder et finit par demander

« C’est bien la boutique Narcisse ? »

Visiblement, si la jeune femme à ses côtés ne connaissait pas la ville, le contraire n’était pas valable.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyJeu 5 Avr - 16:49
Irys : 1609400
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Pérégrins -2
A se précipiter inutilement, la tenancière en avait oublié jusqu'au manteau qui était censé lui couvrir les épaules. Adam avait beau avoir fait ses preuves en tant que source certaine de chaleur et de réconfort, ce n'était pas sa température corporelle qui allait la protéger du vent froid du dehors. La vaironne s'apprêtait à lâcher la main, pour revenir dans son foyer, simplement pour se revêtir et couvrir le peu de chair en trop qu'elle dévoilait à la brise glacée. Un battement dans l'air, ainsi qu'un mouvement de bras vinrent la stopper dans son élan alors que ses hanches se recourbaient déjà pour faire volte-face. Le large manteau de son amant l'entourait, et ce dernier, pour préserver de l'espace l'avait plus encore rapprochée de lui. 

Il allait sans dire qu'Ophélia ne dit pas un seul mot, alors que ses joues reprenaient une teneur tiède, en contraste avec la froideur du vent. La main qui vint enserrer son épaule la convint que garder le silence était sans doute la meilleure chose à faire. Si elle venait à protester ses actes, elle risquerait de sortir de son étreinte informelle et elle n'avait aucune intention que cela n'arrive. La protégée voulut déposer la tête sur son épaule, mais elle devait bien accompagner ses pas. Elle fit d'ailleurs attention à suivre la cadence de son gardien, qui lui avait des jambes bien plus grandes que les siennes. Pour l'instant, tout allait bien ...

Mais chaque pas, chaque mètre, chaque souffle qui la séparait de sa boutique exerçait une pression si sévère sur elle, comme si n'importe qui aurait pu la lui arracher. La vaironne commençait à trembler sous le manteau, frémissant d'angoisse et d'anxiété. Les gens autour la regardaient ... elle voyait leurs coups d'oeil qu'ils croyaient discrets, mais elle n'en manquait rien. Son expression pâle se renforçait proportionnellement à sa tendance à resserrer subitement la main d'Adam de la sienne dès qu'un passant s'approchait de trop, soulagée de recevoir à chaque fois une réponse positive de celui-ci. Le monde extérieur est terrifiant, car il est bondé d'inconnus, et tout ce qui est étranger est dangereux. Dans sa propre conception, Ophélia se trouvait en plein territoire ennemi.

Un comptoir se dégageait d'une des bâtisses, avec une odeur de pain qui en dégageait. Cela faisait une éternité que la gérante n'en avait plus senti. Tous deux s'en approchèrent, mais seul Adam esquissa des mots. Elle, elle restait dissimulée autant que possible, à moitié derrière la carrure imposante de son compagnon, et la moitié restante sous le manteau de ce dernier. L'air aigri de la vieille lui faisaient se ramper des frissons dans la nuque, qui lui descendaient jusqu'aux hanches. La ridée était si détestable que la protégée songea, ne serait-ce qu'un court instant, qu'elle serait plus silencieuse si elle était faite de cire. Se disant que ce fait pourrait s'arranger, son demi-regard, coupé par le bras d'Adam raffermit la cruauté de ses songes. Les circonstances à part, elle l'aurait fait avec joie.

Une secousse la prit, relevant la rêveuse de ses pensées malsaines, accompagnée d'une remarque subtile de son protecteur. 

"Je ne l'y aurais jamais mise en premier lieu ..."


Et une fois encore, l'attente fut moindre, car déjà son interlocuteur avait trouvé une boutique qui semblait pouvoir réparer sa porte. Ou s'il ne le faisait pas, pourquoi diable se dirigeraient-ils là-bas ? La confiance lui fit soulever le pas, suivant toujours le rythme dont décidait son compagnon. 

Lorsqu'ils entrèrent dans la bâtisse, la première chose que remarqua la vaironne était le regard qu'apposait le tenancier sur eux. Cette sensation d'être fouillée, observée, fixée, elle détestait ça, elle arborait ça. Sa peur grandissante la forçait à se resserrer plus encore sur son support émotionnel, alors qu'elle tentait au mieux de dégager ces yeux de sa peau. Ce dernier fit d'ailleurs remarquer la déviance de son comportement étrange à l'homme d'âge mûr, juste à temps pour qu'Ophélia ne pète pas les plombs et décide de lui faire s'enlever son regard d'une manière moins ... conventionnelle. 

Son regard, une fois encore devenu sec, s'arrondit lorsqu'elle le vit s'adresser à elle, son air interrogateur au visage arracha une expiration nasale violente de la gérante. Une fois encore, il la fixait et elle, elle le supportait. Déviant son visage sur le bras de son gardien, fermant la paupière, elle répondit du mieux qu'elle le pouvait, avec une voix oscillant entre dégoût, haine et peur.

"C'est bien ça .... o-oui ... cette après-midi ... c'est très bien."


Le fait qu'il prononce son nom avait accentué encore plus la terreur de la tenancière, qui se tenait pourtant bien fermement à Adam. C'était horrible cette sensation d'être connue, ou bien même reconnue, elle aurait préféré que son nom reste étranger aux lèvres étrangères. Tirant sur la manche du colosse, la vaironne ne rouvrit qu'à moitié son regard, dirigeant vers lui une oeillade suppliante.

"Est-ce qu'on peut rentrer, maintenant ...?"

Adam Vaughn
Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyJeu 5 Avr - 19:45
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Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
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Adam sentit bien que sa compagne n’était franchement pas à l’aise. Il ne parvint pas à décrypter les sentiments qui dominaient la jeune femme, si ce n’est l’envie de rentrer au plus tôt chez elle. L’ancien mineur ne comprit pas vraiment ce qui pouvait mettre Ophélia dans un tel état. Certes elle était une personne timide, certes l’homme les avait regardé un peu bizarrement lorsqu’il avait cru reconnaitre la boutique. Mais tout cela n’expliquait pas le comportement de sa protégée.

Il n’allait pas polémiquer en pleine rue, il verrait avec elle lorsqu’elle serait de retour dans son bastion. Remerciant avec politesse l’artisan, il ramena la demoiselle. Enfin c’était son but, jusqu’à ce qu’il voit une silhouette devant la boutique. Elle avait la particularité d’être du même gabarit que le fuyard de la veille. Adam serra les dents et se remit à avancer, ne voyant pas le visage de l’inconnu il n’avait d’autre choix que d’aviser sur le moment.

Les images de la veille lui revinrent en force à l’esprit, que ce soit les deux sbires inutiles, ou bien le chef de gang qui avait lâchement abandonné le navire lorsqu’il avait senti ses chances baisser. Il aurait rêvé de lui faire manger le mur, après avoir supplié pour sa vie auprès de sa victime. D’un côté, il espérait donc que ce soit lui, la revanche n’en serait que plus belle

Ne sachant pas si sa compagne avait vu la même chose, il la prévint

« Restez sur vos gardes. Il y a un homme devant votre boutique. Je ne sais pas si c’est celui qui vous a fait du mal hier. Ne soyez pas surprise si je vous lâche. »

Malheureusement pour lui, il n’avait pas remis son poignard à sa ceinture, en plus une de ses mains était déjà prise par la nourriture qu’ils avaient été cherché plus tôt. Le cas échéant, il devrait se battre à mains nues. Dans la même hypothèse où leur homme serait de retour, il pouvait tout aussi bien avoir fait appel à d’autres sbires pour terminer sa tâche. Le jeune homme vérifia qu’il y avait du monde aux alentours, pour leur venir en aide si il s’agissait d’un traquenard. Le mécréant aurait été d’une stupidité sans nom pour revenir sans renforts de toute façon.

Approchant petit à petit de leur objectif, il s’aperçu qu’il s’était monté la tête pour rien. Un simple curieux. Quelque part, il en fut donc déçu, la revanche devrait attendre, ou ne serait peut-être même pas. Adam rentra donc dans la boutique et libéra Ophélia de son étreinte. Allant poser ses parts de tourte, dont le délicieux fumet lui chatouilla les narines, il envoya une pique à sa compagne.

« Vous voyez, on a pu tout faire. Et vous n’en êtes pas morte. »

Il enleva son manteau, le posant sur le comptoir également, et se frotta les mains d’anticipation. Enfin l’heure de manger !

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyJeu 5 Avr - 21:44
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Au sortir de la boutique, la jeune femme se traînait encore dans les tissus de son compagnon, enjambant du mieux qu'elle pouvait la distance que la portée du colosse pouvait parcourir. C'était une chose d'être petite, avoir un amant immensément grand relevait d'un tout autre problème. Elle battait donc des talons presque deux fois plus vite que lui, et pourtant, leurs pas se synchronisaient ainsi, Ophélia y veillait. Fixant leurs pieds, elle déposait les siens en deux temps, comptant sur son sens de la rythmique pour que le second coïncide avec un pas d'Adam. Ce n'était pas tâche aisée, mais elle avait son lot de connaissances en musiques. Après tout, les mélodies de ses boîtes n'étaient ouvragées par personne d'autre qu'elle même. 

Son regard se leva lorsque d'inquiétantes paroles lui furent retransmises. Mirant la porte d'entrée, elle vit ce dont son compagnon parlait et eut immédiatement un pas de recul. S'extirpant du manteau, quitte à s'en geler les bras, elle porta la main d'instinct au-dessus de son bassin, cherchant la dague qu'elle y dissimulait d'usure. Ses doigts battirent l'air, ce matin, la vaironne avait été bien négligente d'accepter de sortir sans défense aucune. C'était donc pour ça qu'elle avait tant peur, aucun moyen de se sentir en sécurité si elle était incapable de riposter en conséquences à ceux qui attenteraient à sa vie. L'instinct avait ressenti cette absence et s'était mugi en une crainte inconsciente, furtive. Laissant son gardien s'avançait, elle resta de recul pendant qu'il s'assurerait que tout allait bien. Ophélia, elle, avait le souffle coupé court.

Mais ce n'était pas lui, ou du moins, le jeune homme ne traduisait aucune animosité envers la figure qui semblait familière. Elle revint donc vite se resserrer contre lui avant de congeler au gré de la brise froide qui lui léchait la joue. L'étreinte nouvelle fut cependant de bien courte durée, car dès entrés dans la boutique, ils s'écartèrent l'un de l'autre. La boutiquière se redirigea vers son comptoir, pâle comme jamais elle ne l'avait été.

Elle respirait lourdement, ses mains appuyées contre le meuble, comme si elle ne pouvait plus se soutenir d'elle-même. Cette sortie était de trop, elle se souvenait de chaque visage qui avait croisé son regard, de chaque démarche qui avait dévié trop près d'eux, de chaque manteau qui pouvait dissimuler une lame cachée. Le coeur de la vaironne battait à la mesure d'une marche militaire, avec violence et un entrain particulièrement véhément. Son corps tenait bien mal la pression sanguine qui s'était affaissée dans ses veines. Se sentant paniquer, elle serrait les dents pour ignorer ce périple qu'elle ne comptait pas refaire de si tôt. "Pas morte" ... ça ne saurait tarder si sa pompe sanguine ne s'arrêtait pas aussi vite que possible. Une sueur froide descendit de sa tempe, c'était la première fois que ça lui arrivait, elle ne comprenait même ce qui causait ce malaise. Pourtant, tout était terminé, Adam lui même venait de le dire. 

Tremblant, non de froid, mais d'effroi, elle semblait s'étouffer. Les yeux qu'elle arrondissait à mesure que son rythme cardiaque semblait s'accélérer lui irritait les paupières. Sa main vint se porter à sa bouche, comme si elle allait vomir, mais rien de la sorte ne se produisit. Dans la rue, là-dehors, elle avait manqué de s'évanouir plus de fois que de nécessaire et l'effort qu'elle avait concentré pour s'empêcher de s'effondrer revenait la frapper, une fois le danger passé. Lentement, immobile, elle se concentrait pour retrouver la maîtrise de son corps, soufflant en des expirations tremblantes. Son teint était devenu aussi blanc que celui d'une macchabée, et elle en avait les airs. Elle n'arrivait simplement pas à croire qu'elle venait de poser le pas hors de chez elle et converser avec quelqu'un d'adulte. Fermant les yeux, elle se murmurait à elle-même des paroles qui n'avaient aucun sens premier, sans doute, mais ce qui était certain, c'est qu'elle essayait de se réconforter. 

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyLun 9 Avr - 11:48
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Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
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A peine avait-il posé les yeux sur son futur repas, qu’il s’aperçu de l’état de la jeune femme. Elle semblait prête à s’évanouir, sa respiration trop rapide, et son teint trop pâle. C’était peu dire étant donné le ton déjà clair de sa peau. Lorsqu’elle commença à marmonner, il devint plus inquiet. Même hier, elle n’avait pas réagi ainsi, alors que ça aurait pu être légitime. Qu’est-ce qui pouvait bien provoquer cette panique ? La raison n’était pour l’instant pas plus importante que d’agir.

Comme il l’avait fait la veille, le jeune homme se servit de son corps en guise d’apaisant. Il s’approcha de la gérante, plus fragile que jamais, et passa ses bras autour de sa délicate silhouette.

« Calmez-vous, tout va bien…vous êtes en sécurité »

Adam n’arrivait pas à comprendre comment les rouages dans le cerveau de a compagne fonctionnaient. Cela le conforta dans sa décision ne pas trop s’approcher des femmes pour ne pas attraper de foulure à sa propre matière grise en essayant de découvrir leur mode d’emploi. Il restait tout de même curieux de sa conception de la sécurité et du danger. Jamais il n’avait encore rencontré quelqu’un d’aussi inconscient tout autant qu’elle était chétive.

La seule chose qu’il pouvait accorder à la demoiselle pour l’instant était le battement paisible de son cœur et la douce chaleur que le reste de son organisme dégageait. Comme la veille, sa main se retrouva dans la chevelure sombre de la propriétaire, caressant lentement son crâne. Il espérait qu’elle puisse ainsi retrouver sa plénitude rapidement. Malheureusement, la suite de ce qu’il avait à dire risquait de mettre ses efforts à néant. Leur position était pourtant parfaite pour faire passer la pilule. Prenant une grande inspiration, il se lança.

«Ecoutez Ophélia…je ne vais pas pouvoir rester beaucoup. Après notre petit-déjeuner il va falloir que j’aille voir ma famille, et je reprendrais bientôt la route. »

Il n’était pourtant pas serein. Et si le vicelard de la veille se repointait ? Qui serait là pour défendre la jeune femme ? Peut-être pourrait-il demander à la milice de faire un tour de plus dans la rue durant quelques soirs ? Mais ce n’était pas une solution à long terme. D’autres problèmes pourraient pointer le bout de leur nez et il se doutait qu’Ophélia ne ferait rien de plus pour se protéger. Il ne lui resterait qu’à apaiser sa propre conscience de la laisser seule en s’assurant régulièrement qu’elle aille bien.

« Est-ce que je peux vous écrire de temps en temps pour prendre de vos nouvelles ? »

Etrange comme il prenait à cœur les intérêts d’une jeune femme qu’il ne connaissait que depuis la veille. Il était bien sûr quelqu’un d’avenant, qui ne laissait pas son prochain dans le pétrin si il pouvait donner un coup de main, sauf qu’en général, il blindait son cœur qui avait déjà perdu beaucoup trop. La façon dont elle s’était abandonnée à lui, lui accordant si rapidement et totalement sa confiance avait peut-être joué en cela. Il ne se sentait pas mieux de sa proposition et sentait que quelque part il trahissait la confiance qui lui avait été accordé, restait à espérer que le temps fasse son office en allégeant sa culpabilité.

Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyLun 9 Avr - 17:18
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Pérégrins -2
Jamais Ophélia n'avait connu meilleur remède à sa peur que les bras de cet homme, dont elle ne savait pourtant pratiquement rien. Mais c'était ainsi, il incarnait une sûreté inégalée pour elle et la lumière qui chasse les ombres de ses craintes. Elle avait posé le pas dehors et elle ne s'en remettait pas. Les regards, les gestes suspicieux, les tons désagréables, tout en la vaironne la faisait les haïr. Mais Adam balayait ces idées noires, il les chassait par une charme dont elle ne connaissait pas la vraie teneur. Quatre mots laissés sur une oreille distraite "Vous êtes en sûreté", quatre mots auxquels enfin la tenancière pouvait croire. Quatre mots qui suintaient d'une vérité qu'en dix-sept ans de solitude, la boutiquière n'avait jamais osé effleurer. Tombait-elle amoureuse ? Dur à dire, l'amour est un concept bien abstrait pour elle. Elle voyait parfois les gamins de sa boutique en parler et s'affligeait d'en connaître moins qu'eux à ce sujet. 

Si l'amour définissait le sentiment d'être complète lorsque la personne désirée se tenait entre ses doigts, alors, elle était bel et bien tombée pour son étranger au visage désormais familier. Sa présence seule lui faisait franchir des obstacles qui l'auraient écrasée si elle avait été seule à devoir les supporter. Alors, encerclée par cette affection à laquelle elle était sujette, elle se laissa bercer, perdant son teint pâle à mesure qu'elle restait entre les bras du colosse. Sa main passait dans ses cheveux, apaisant ses pensées et son coeur battait tranquillement, lui faisant recouvrer le cap de la raison. Mais ce fut bien court.

Il devait partir, elle l'avait oublié. Il n'était qu'un client d'un soir, elle l'avait oublié. Sa place n'était pas auprès d'elle, elle l'avait oublié. Une seconde vérité vint la frapper, tirant une expression muette de son visage, alors qu'elle décollait son oreille du torse de son amant. Son regard le mira, avec des yeux emplis de confusion, comme si sa présence ici était devenue nécessaire. Mais les iris d'Adam ne laissaient pas transparaître quelconque plaisanterie. Il avait bien dit qu'il ne venait que pour acheter des jouets à ses petits cousins, par pour une conquête. Elle avait tout oublié des intentions primaires de son visiteur, en une soirée, elle se l'était appropriée. 

Contredite dans son instinct territorial, elle fut grandement contrariée par cette nouvelle sur laquelle elle n'aurait su donner un avis. Mais elle était peinée, grandement affligée que cela doive se terminer. Explorant les mots qu'elle aurait pu donner, ne sachant si elle devait se froisser, pleurer ou bien sourire, elle gardait un ton neutre, alors qu'elle reposait la tête sur son torse, comme s'il n'avait rien dit. Et lorsque le réconfort des lettres supposées vint, il eut l'effet inverse de l'escompté. Sa lèvre se courbait, tremblait alors qu'elle venait se détacher de sa jumelle supérieure. Ses larmes s'étouffaient sur Adam, refusant de devoir une fois encore lui imposer leur vision. Mais qu'y pouvait-elle, si elle était aussi fragile ? 

Serrant aussi fort qu'elle le pouvait la taille de son gardien, enfonçant son front autant qu'elle le pouvait contre son poitrail, elle soupira lourdement, faisant s'effacer son expression peinée. Du moins, c'était son intention, car ses joues la trahissaient dans cette entreprise de garder un visage neutre. Elle s'écarta de lui, jeta son regard à ses pieds avant de le remonter jusqu'à ses yeux à lui. Et dans un murmure qui étouffait sa déception, elle fit transparaître une parole plus basse encore que ce que son ton normal pouvait offrir.

"... alors ... j'espère recevoir une lettre dès demain."


La vaironne ponctua avec un sourire en coin, qui se voulait rassurant mais qui était bien maladroit. Sachant qu'elle ne pouvait le tenir plus longtemps sans rétracter ses lèvres vers le bas, elle se retourna vers le comptoir, fuyant la vision d'Adam, seulement pour goûter à la tourte qu'il lui avait acheté. Elle était délicieuse, mais un arrière-goût étrange en avait nuancé la flaveur Elle n'était pas à jeter pour autant, Ophélia la mangea d'ailleurs jusqu'au bout et ce simple morceau l'avait remplie jusqu'à ce que sa faim ne s'étanche complètement. Elle avala durement sa dernière bouchée. La vaironne aurait bien aimé que cet étranger là hante sa demeure pendant plus de temps qu'une journée. Moins de vingt quatre heures, c'était bien trop court ... mais elle avait déjà été bien assez égoïste. La moindre redevance qu'elle pourrait lui offrir était de lui dissimuler sa peine, et le seul moyen pour elle de ne pas pleurer était d'ignorer sa présence physique dans son établissement. Mais sur ce dernier fait ... elle se doutait qu'elle n'aurait pas son mot à dire.

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMar 10 Avr - 13:48
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Profession : Ancien mineur / Soldat en armure assistée (Mai 933)
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Le regard confus d’Ophélia n’arrangea en rien son sentiment de culpabilité. Les larmes qu’il sentit sur son torse quelques secondes plus tard enfoncèrent le clou. Il se sentait salaud. Il avait profité d’une jeune fille en état de faiblesse, il avait entaché son honneur, puis il la laissait. Il l’abandonnait à sa honte de s’être donnée à un gars de passage. Il se rendit compte que si son grand-père aurait été au courant de son aventure, il lui aurait probablement dit à quel point il était déçu par son comportement. Son aïeul avait tenté de lui inculqué la galanterie, pour se retrouver avec un vaurien en guise de petit-fils.

Et pourtant, il ne pouvait changer ses plans. L’ancien mineur, et ses amis, avaient beaucoup misé sur son futur dans l’armée.

"... alors ... j'espère recevoir une lettre dès demain."


Au moins, la jeune fille ne semblait pas lui en vouloir autant qu’il se fustigeait lui-même. Elle voulait bien garder contact, ça le rassura et l’allégea quelque peu. Même si le visage qu’arborait la demoiselle n’était pas très convainquant sur son état, Adam décida de ne pas s’y arrêter plus et l’accompagna manger la tourte. Celle-ci était désormais nettement moins appétissante, et se contenante de faire son office, remplir son ventre. La demoiselle s’était concentrée sur le repas et ne l’avait pas gratifié de la moindre œillade pendant ce temps, ni même à la fin. Le jeune homme comprit que leur moment de félicité était bel et bien terminé, elle n’accorderait donc pas plus de son cœur à l’homme qui avait pris sans retour. Il comprenait. Il ne comprenait que trop bien combien il était en faute.

C’est le cœur de nouveau lourd qu’il retourna chercher son sac et enfila de nouveau son manteau. Il ne savait pas comment lui dire au revoir. Devait-il se faire violence à lui laisser un dernier baiser ? Il ne le pensait pas, il ne pouvait lui infliger une autre marque d’intimité alors qu’il ne pouvait rester à ses côtés. Devait-il simplement lui dire « au revoir », comme si il n’était rentré dans la boutique que cinq minutes plus tôt ? Solution rejetée également. Pendant qu’il tergiversait, ses doigts allèrent caresser le bout des cheveux de la jeune femme. Sentant leur douceur, il comprit qu’il devait laisser parler son cœur et non son esprit.

« Je suis heureux d’être entré dans cette boutique hier. Ca fait longtemps que je n’ai pas eu de moment aussi doux. J’aurais aimé qu’on se rencontre dans d’autres circonstances… »


Il s’éloigna d’elle. Il ne pouvait lui laisser d’autre espoir qu’une correspondance par écrit. Se rapprochant de la porte et de son départ, il s’arrêta cependant pour profiter un tout dernier instant. Dos à elle, la demoiselle ne pouvait deviner que ses yeux étaient baissés, même si sa voix était sans doute moins assurée qu’à son habitude

« Faites attention à vous Ophélia, d’autres belles rencontres vous attendent si vous vous en laissez la chance. »

Ophélia Narcisse
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMar 10 Avr - 14:18
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Pérégrins -2
Le silence avait orné ce dernier instant avec Adam, alors qu'il n'eut pour autre réponse qu'un mimétisme muet, mangeant sa tourte à ses côtés sans qu'un seul oeil ne dérive sur lui. Ophélia était triste, mais ce manque d'attention l'affligeait plus encore. Le goût qui lui restait au fond du palais la dégoûtait finalement, mêlée à cette sensation de vide, tout avait perdu de sa saveur. L'atmosphère grise qui régnait dans la boutique lui donnait envie de se jeter au fond d'un puits, comme si les couleurs autour d'elle s'étaient affaissées, comme si la nuance de vie tout autour était devenue fade. Ce n'était pas ainsi qu'elle voyait ce dernier moment, si elle avait pu seulement le prévoir une fois encore. 

La main qui lui caressait les cheveux était désormais un bien maigre réconfort, et une fois encore, elle se contentait de rester immobile sous la douceur de ce baume à l'âme. Pourtant, elle avait été si efficace la veille, cette même main dans ses fibres brunes. Plus qu'un remède, la vaironne en avait fait une drogue. Elle était bien trop possessive pour son propre bien, et voir Adam s'arracher à elle n'était pas dans ses plans. Mais la vie n'offrait pas toujours ce que l'on souhaitait, la joie d'Ophélia était un détail dans une affaire qui dépassait sa conception même des relations humaines. Mais maintenant que seule restait la certitude de son départ, la dame en peine ne souhaitait qu'une seule chose.

Elle sentit sa main se relever de sa tête, lui faisant relever les yeux vers le mur avec un ton qui relevait de la mauvaise surprise. Ses pas sur le plancher se redirigeaient vers la sortie, s'interrompant avec la clochette de l'entrée qui résonna comme un glas. Il murmura quelques mots qui sonnaient comme des adieux. La tenancière se souvint alors qu'une Narcisse ne sourit pas, elle fait sourire. Le timbre de la voix de son amant d'une nuit lui fit réaliser à quel point elle n'était pas la seule a être affectée de son départ. Ce n'était pas de cette manière que cela devait se terminer, pas dans la vision d'Ophélia. Celle-ci pouvait être bien capricieuse, et toute aussi bornée.

Une main retint donc le visiteur de la veille, qui était encore la bienvenue ici et qui le resterait probablement toujours. La jeune femme lui fit retourner son visage qui mirait déjà le froid dehors et lui déposa un furtif baiser sur des lèvres qu'elle avait assez emprunté pour leur donner une maigre rétribution. Marque d'affection, bénédicité, elle avait transformé cet adieu en un "au revoir" désespérément empli d'espoir à travers une embrassade qui ne dura qu'une seconde à peine. Elle se rétracta, reprenant son habituelle posture, mains jointes devant son ventre et esquissant un sourire moins effacé que de coutume. Elle murmura ses adieux de sa voix basse, sans y insuffler quelconque peine.

Au revoir, Adam ... portez-vous bien.


Maintenant, elle était prête à le laisser partir. Maintenant, elle pouvait accepter cet adieu. 

Adam Vaughn
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[Terminé]C'est pas la petite bête qui va manger la grosse - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 18:24
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Une dernière fois, des petites mains étaient venues le chercher, le stoppant un instant dans son élan. Son visage fut quémandé et il ne fit pas obstacle à la demande. Les douces lèvres, qu’il avait appris à connaitre la nuit dernière, vinrent se poser sur les siennes pour un dernier baiser. La demoiselle n’avait pas fait durer l’instant. Ni l’un ni l’autre ne pouvaient s’attarder sur cet au revoir, la réalité devait reprendre son cours. Elle avait cependant accordé à leur rencontre un statut particulier avec ce geste.

Ainsi, il enregistra ces quelques secondes avec attention. Tous les moments passés avec sa compagne étaient empreints de plusieurs sentiments. Joie, tendresse, peur, nostalgie se mêlaient, ne lui laissant qu’une impression de bien-être lorsque le visage de la vaironne apparaissait dans son esprit. La demoiselle ferait certainement partie de ces personnes dont il se souviendrait sur le champ de bataille, une de ces personnes qui lui rappellerait pourquoi il devait se mettre en danger.

« Au revoir Ophélia »

Les mots étaient désormais lancés. Il franchit la porte, laissant le froid s’engouffrer un instant dans le magasin et entama son chemin la tête baissée. Son pas était rapide, comme si il devait s’éloigner au plus vite, évitant ainsi de rebrousser chemin. Ce n’est qu’une fois au bout de la rue, lorsqu’il ne put plus lire l’écriteau, qu’il se permit un regard en arrière. Resserrant son sac contre lui, il continua sa route jusqu’à chez son cousin.

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