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 La bouffe ou la vie [Terminé]

Leynar Gale
Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyJeu 19 Avr - 22:22
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My'trän +2 ~ Khurmag
Je faisais route vers Losos, j'avais quitté Darga il y a quelques jours et j'avais bon espoir d'atteindre ma destination dans moins de deux jours. J'étais assez satisfait de moi-même en quittant Darga, j'avais fait d'assez bon profit et rempli mon coffre d'une somme considérable d'irys, et avec une partie de mes profits je me suis décidé d'acheter une quantité non négligeable de provisions. Oui il faut bien que je mange moi aussi, je ne vends pas des faux que pour de l'argent, j'en vends aussi pour manger, et puis techniquement je fais de mal à personne. Ce n'est pas ma faute si les gens ne savent pas ce qu'ils achètent, et de toutes façons celui qui dit que je vends de la camelote c'est un menteur, c'est tout.

Bref, revenons en à la situation actuelle, je traverse une plaine et en plus je suis seul avec des pierres précieuses dans mes coffres. Normalement j'aurais payé des mercenaires mais le trajet n'était pas très long et j'étais quelqu'un d'assez chanceux parfois, alors peut-être que des bandits ne me tomberaient pas dessus. J'aurais l'air bête si je me faisais attaquer tiens, mais on va dire que ce sont les risques du métier, des fois on gagne, des fois on perd. Même si personne n'a vraiment envie de perdre. Il n'y a qu'à voir ma tête je m'en serais bien passé d'avoir perdu le jour ou je me suis fait griller le portrait, maintenant je fais avec mais vous imaginez comment on me regarderait si je ne cachais pas cette horreur ? Ce serait encore plus pesant à vivre au quotidien, ce n'est déjà pas agréable de se regarder dans un miroir, alors imaginez si les gens vous le faisaient remarquer tout le temps. Bon oui forcément je pouvais utiliser le don de Khugatsaa pour arranger ça, et heureusement d'ailleurs, sinon ma vie serait vraiment un enfer.

Pour repartir sur une note plus joyeuse il fallait que je repense à Zolios, et j'allais pouvoir me réapprovisionner en contrefaçons. Comment ça ce n'est pas une bonne nouvelle ? Ça dépend pour qui, de mon point de vue c'était une excellente nouvelle même, les zoliens font de superbes verreries qui plus est ! Et ce n'est pas moi qui allait m'en plaindre, même si pour moi l'éclat de ces contrefaçons est bien terne comparé aux véritables pierres précieuses. Mais je m'en contenterai, et mes clients aussi. Je préfèrerai encore vendre des pierres précieuses à des gens qui s'y connaissent, mais on choisi pas sa clientèle.

Bref, ma caravane avançait à une allure assez soutenue, je voulais arriver à Losos avant que n'importe quel bandit ne se décide à m'attaquer. Seul contre deux, encore je pourrais bien m'en sortir, mais contre un groupe ma survie serait plus précaire. Et a force de penser à ça si ça se trouve j'allais attirer n'importe quel tocard capable de tenir une arme entre ses mains.


Dernière édition par Leynar Gale le Mer 16 Mai - 20:22, édité 1 fois

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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyJeu 19 Avr - 23:02
Huit heures. Cela faisait huit heures, et une poignée de minutes que j'attendais vainement que quelqu'un ne passe sur cette route. Ce n'était pas le plus majestueux des chemins, mais il était souvent fréquenté. Alors pourquoi est-ce qu'une journée entière est le prix à payer pour que je puisse simplement me trouver à bouffer ? Je pourrais chasser oui, mais est-ce que je saurais supporter la culpabilité de tuer des êtres avec qui j'ai conversé pendant ces longues heures d'ennui ? Et puis, sérieusement, j'ai tout sauf envie de bouger. Mon feu tient depuis pas mal de temps maintenant, je l'ai installé quand j'ai pu attester d'à quel point ce sillage là était si peu populaire aujourd'hui. En plus, l'endroit était parfait, deux forêts de part et d'autre de la terre creusée pour les caravanes, aucun moyen d'échappatoire et de la place pour mes flammes. Mais il n'y a pas de vol sans sujet à dérober de ses biens. C'est déprimant, mais si je pouvais me prendre des vivres à moi-même, cela fait longtemps que je n'aurais plus besoin de crever de faim durant huit heures, assise sur le même bout de terre herbeuse.

Je me tenais sur le côté du sentier, coude enfoncé dans le sol et flanc soutenant mon poids. J'avais un point de vue imprenable sur le coucher de soleil, qui semblait s'enfoncer dans le seul espace vide d'arbres disponible à ma vision. Mon feu brûlait tout aussi ardemment, ma déesse en soit remerciée, et m'apportait le réconfort d'une chaleur bien empreinte. Je faisais jouer quelques braises entre mes doigts, à mon habitude. C'était toujours une vision sublime que ces rubans spectraux orangés, comme si, au travers de son don, Süns elle-même me soumettait un spectacle aussi sublime que divertissant. Il ne fallait pas s'étonner de mon manque de volonté, à côté de telles merveilles, le commun des mortels paraissait bien vide. Et puis l'herbe était bien confortable, même si le froid empruntait encore leur squelette fibreux. La grâce de ma protectrice m'en immunisait de toute manière, c'est ça, le privilège d'être une fille des flammes. 

Je recommençais à compter les minutes, ne sachant si l'endroit était simplement mal placé, ou si les gens avaient décidé d'être de parfaits connards, aujourd'hui. Jugement étrange venant de la brigande ? Eh, rien à carrer de leurs soucis ou bien des excuses qui les poussent à faire preuve de laxisme pour voyager. Le prochain qui passerait en aurait définitivement pour ses vivres, et s'il n'a pas de vivres, eh bien je n'aurai qu'à gentiment lui demander son argent. Et s'il n'a pas d'argent, alors bon sang que fiche-t-il sur cette route ? Prise d'une seconde crise de lassitude, je m'amusais à faire remuer le feu, faisant voyager son éclat de ma paume jusqu'au centre du cercle de pierres que j'ai formé. Comme un feu-follet, il allait et venait entre mes doigts et le sol, comme des arcs majestueux dessinés dans l'air. J'avais à peine entendu la caravane qui approchait derrière moi. Heureusement qu'elles font beaucoup de bruits ces choses, je serais capable de ne pas les remarquer, si je laissais l'instinct me guider. Mais comme il est l'heure de manger ...

Je me lève donc, arrachant ma lance du sol et me redirigeant vers la route, faisant bien attention à ne pas éteindre mon feu. J'avais encore besoin de l'aide de ma déesse après tout, et je n'oubliais tout de même pas mon dieu. Mes jambes se campèrent au milieu de la route, alors que je me tenais sur mon arme, de la main droite. A ce malheureux qui s'approchait, je décochais cet éternel sourire empli d'arrogance dont je ne me lasserai jamais. Il est très évocateur, et surtout, dévoile pleinement mes intentions, je m'en voudrais de prendre un pauvre itinérant au dépourvu avec une demande à laquelle il ne s'attendait pas. On me dira sadique, mais j'aime montrer le couteau au mouton avant de l'égorger. Je vois ça comme une forme de dissuasion préventive, de manière à m'épargner bien des soucis ou autres formalités qui pourraient ne m'apporter que des entraves, ou bien du travail supplémentaire. Quoi qu'il en fut, j'annonçai la couleur à ce nouveau venu. 

Ravie de vous rencontrer, bien que ce ne sera sans doute pas réciproque. Si vous avez à manger, vous pourrez passer après réquisition. Si vos vivres sont aussi vides que la cervelle d'un Zagashien, alors votre argent me suffira. Et si au final cette caravane n'est que pure supercherie ou je ne sais quelle connerie du genre, eh bien c'est vous que je vide. 


Cette dernière option est vraiment celle que je souhaiterais le moins voir arriver, surtout quand il s'agit de tuer quelque chose que j'aurais bien du mal à manger. Qui sait, peut-être qu'il était appétissant le gaillard, sous son capuchon, mais ce n'est pas pour autant que je m'amuserais à m'essayer au cannibalisme. Quoi qu'il en fut, mes intentions étaient désormais assez claires, et j'attendais de ce pauvre vagabond la compensation que j'avais réclamée ... et s'il pouvait se dépêcher, ce serait tout aussi agréable. 

Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyVen 20 Avr - 19:16
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Une belle journée pas vrai ? Le soleil brille, les oiseaux chantent, je me fais braquer... Non vraiment une belle journée. Il faut dire que j'avais été étonné de voir arriver sur la route celle qui me menaçait désormais. Récapitulons, elle a l'air d'être seule -a l'air seulement peut-être qu'il y en a d'autres qu'elle on sait jamais- elle a une lance, et elle me sourit d'un air de dire que je suis un imbécile qui va se faire dépouiller. Qu'est-ce qu'elle veut ? De la nourriture. J'avoue qu'on m'avait encore jamais menacé pour de la nourriture, il y a une première fois à tout j'imagine. Mais j'avais quand même payé ma pitance moi, même si je n'avais pas forcément obtenu mon argent de manière très honnête, autant dire que je n'étais pas très chaud pour refiler gratuitement ce que j'avais acheté. J'ai l'esprit commerçant quand même. Voilà ce que j'allais faire, elle veut de la nourriture ? J'allais lui donner de la nourriture, ça valait toujours mieux que de lui filer mon or, même si très honnêtement ça m'agaçait déjà. D'abord il fallait que j'évite la confrontation, je ne savais pas à quelle point la bandit en face de moi était forte, et je n'avais pas vraiment envie de le savoir. Des fois il vaut mieux s'éviter certaines surprises qui mènent à des blessures grave ou à la mort. Je m'adressais alors à mon interlocutrice d'une voix neutre, pas besoin de me la mettre à dos, je réussirais bien à m'en débarrasser d'une manière ou d'une autre.

-Une réquisition ? Pas besoin d'aller si loin, si vous en avez besoin je vous donne volontiers de la nourriture. Vous avez l'air affamée, depuis combien de temps vous n'avez pas mangée ?

Quoi qu'on puisse y penser la dernière question que je posais était sincère. Je savais quand même ce que c'était que d'avoir faim, Je n'ai pas toujours eu mes coffres bien remplis d'or. C'était presque un subtil sentiment de pitié que je ressentais, j'étais un arnaqueur après tout, pas un monstre. Mais la pitié était parfois à double tranchant, alors je devais tout de même rester sur mes gardes, elle pourrait profiter de ce moment de faiblesse pour réduire à l'état de carcasse baignant dans une flaque de sang. Autant éviter pareil malheur. Alors je fis signe à la femme d'approcher, et lui tendit quelques provisions en me demandant toujours si ce que je faisais était vraiment une bonne idée. Bon de toutes façons ça se saurait si j'avais toujours des idées brillantes, il n'y a qu'à voir ma tête pour s'en rendre compte. La chance sourit aux audacieux qu'on disait. Des conneries oui.

-Bon je vous ai donné ce que vous vouliez, j'espère que vous en aurez assez.

Je ne fis pas assez attention, et je ne me rendis pas compte qu'en posant la question j'avais sans le faire exprès laissé une partie de mon front brûlé à la lumière du jour, et mon interlocutrice pouvez admirer une partie de l'horrible visage que je faisais de mon mieux pour garder caché.

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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyVen 20 Avr - 19:48
Aye, aye. Un bon gars obéissant qui ne posait pas ... "trop" de questions. Parce qu'il en avait quand même posé et elles m'énervaient déjà. Mais ma dame embrasée m'incombe de ne pas tomber dans l'irréfléchi. Sérieusement, Süns, de toutes tes enfants, je dois être de loin celle qui respecte le moins ton précepte de tempérance. Ce n'est pas tant que je suis une adorable panthère qui bondit ci et là, mais question communication, il y a des loutres plus aimables que moi. Enfin, ce n'est pas vraiment dur, et après tout, ces animaux là sont vraiment courtois, en plus d'avoir des visages d'anges. Je devrais me rediriger un peu vers l'Est, juste pour en voir un peu tiens. J'y réfléchirai quand l'autre encapuchonné se sera décidé à me refiler mon dû. Quoi, c'est moi qui devait approcher ? Franchement ... j'avais vraiment pas envie de me décaler trop loin de mon feu, il était chaud, lui, le vent là-bas ne l'était pas. Au moins, pas autant.

Sifflant entre mes dents, crachant un morceau d'air en une évasive fuite d'air, je levais mon premier pas. La lance que je baladais alors dans mon dos vint à mon flanc droit, je m'amusais à la faire tourner autour de mon poignet, histoire de rendre la marche plus amusante. Et alors si ce n'étaient que quatre mètres ? J'avais déjà la bonté de m'approcher de ce gros badaud. C'était lui qui était sous attaque ! Pas moi ! Sérieusement, quelle emmerde. Et en plus il se permettait de se mêler de ma vie personnelle, me demandant depuis combien de temps je jeûne. Eh ! Faire la conversation à son pilleur, c'était pas quelque chose de bien commun, celui-là, il ne tremblait pas. Les autres avaient pour habitude de pleurer, ou je ne sais quel autre comportement pathétique. Au moins, lui gardait sa dignité. Ce n'était pas pour autant que j'allais jouer la gentille voleuse !

Je te demande depuis combien de temps t'es à bord de cette chariote ? Mêle-toi de ce qui te regarde, bien-né. 


Il puait la richesse jusque mes narines même, y avait qu'à voir la gueule de sa caravane pour le comprendre. Celui-là, il aimait son argent. Quelle pitié que de voir une telle soumission à ses biens matériels, si seulement quelqu'un pouvait le sauver ... lui montrer un peu ce que vaut vraiment la vie sans attache corporelle. Je lorgnais son wagon, alors qu'il me tendait la nourriture réclamée. Mon visage devait avoir l'air un peu perdu, ça m'arrivait bien trop souvent de me perdre à l'intérieur de ma tête. La faute était à remettre sur ma nature rêveuse et le trop pleins d'années qui m'ont formaté à l'onirisme. J'attrapais les vivres qu'il me tendait, jusqu'à ce que je perçoive ce qu'il dissimulait sous sa capuche de par un temps si clément. Il suait là-dedans, c'était certain. Ce expliquerait l'odeur aussi, mais surtout, pourquoi sa peau ressemblait à de la marmelade pas fraîche ? Je n'avais jamais goûté à de la marmelade, mais maintenant, j'en avais plus envie. 

Drôle de peau, ça. J'ai bien l'impression que t'es mieux cuit que n'importe quel met que tu viens de me donner. Tu m'excuseras de pas t'ajouter au menu, t'as vraiment une vilaine trogne.


Je pris deux pas en arrière, pas décidée à vomir le peu que mon estomac contenait. Est-ce que ça se voyait sur mon regard que ça me dégoûtait ? J'avais rencontré des ours plus propres, et parfois même des paresseux plus dignes d'être admirés. Nan, même avec le sourire ahuri, ils ne sont pas pire que cette fournée du chef qui hante le visage du pauvre marchand. Est-ce que j'ai des remords pour autant ? Héhé, nan ! Mon feu brûlait encore et il était temps que je laisse Marmelade tranquille. L'avait été gentil, fallait bien qu'il compense son vilain visage, le hideux. C'était toujours pareil ... les gens les plus laids ont souvent l'intérieur le plus beau. Enfin, j'oubliais quand même pas que c'était un salopard de bien-né, mais un bien-né courtois au moins. 

Merci de ta donation. 


Lui dis-je, me retournant brièvement sur le chemin de retour vers mon feu de camp où je m'assis avant d'ouvrir le contenu du sac. Je cherchais le premier bout de viande à faire cuire, à l'image de son propriétaire, en espérant qu'Orshin m'accorde de sa splendeur pour cet hommage rendu au véritable possesseur de cette provision. J'y enfonçais donc mes dents, non sans oublier de transformer mes douces flammes en une charmante colonne ardente. Bon, j'exagère les termes, la vérité était qu'elle dépassait la hauteur de mon crâne alors que j'étais encore assise ... Qu'est-ce qu'il faisait l'autre ?! Il pouvait pas me laisser manger en paix et décamper ouais ?!

Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyLun 23 Avr - 22:23
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Regardez où mènent la générosité et la sincérité pour une personne qui ne les mérite pas, tout ce qu'on gagne à se montrer bon avec eux c'était le mépris. Je ne devais pourtant pas m'étonner, l'arrogance suintait de son visage, le dégoût aussi. J'aurais peut-être mieux fait de lui filer une bonne migraine grâce à la télépathie, ça m'aurait fait gagner un temps précieux. Au lieu de ça je me retrouvais comme un imbécile à côté de ma caravane à fulminer contre moi-même. J'avais rarement été aussi stupide, et je m'en mordais les doigts. Une leçon que je n'oublierai certainement pas, d'autant plus que l'éventualité de donner une bonne leçon à cette femme me paraissait de plus en plus intéressante. Réfléchissons, que pourrais-je bien lui faire ? Surtout qu'il fallait que je m'attende à une réaction certainement explosive, alors autant bien y réfléchir. Je pouvais toujours utiliser la télépathie, on se remet difficilement d'un cri poussé directement dans son esprit. C'est sûr qu'après je serais tout de même épuisé, Et si elle venait chercher réparation avec sa lance je serais mal. Si je devais combattre autant conserver mes forces.

Un rictus sardonique se forma sur mon visage alors qu'une idée jaillit de mon esprit. Pas vraiment une brillante idée mais bon, c'était mieux que rien. Je me concentrais et j'essayais de faire le vide dans mon esprit, plus j'étais concentré mieux ce serait. La femme entendit alors une légère mélodie, rien de bien complexe je ne devais pas m'épuiser inutilement. La mélodie était entraînante, même si je doutais qu'une telle personne puisse apprécier de genre de chose. J'essayais de paraître le plus normal possible pendant que j'exécutait l'illusion, je faisais semblant de mettre de l'ordre dans mes affaires avec une certaine difficulté, surtout que j'étais quelqu'un qui pouvait être distrait assez facilement. Je ne devais pas relâcher ma concentration, et je fis en sorte que la mélodie qui était auparavant harmonieuse devienne de plus en plus discordante, le genre de musique qu'on supportait difficilement et qu'on faisait arrêter si on le pouvait. Mais dans ce cas là difficile de faire s'arrêter ce qu'on entend directement dans son esprit, et à mesure que la discordance s'accentuait j'avais de plus en plus de mal à conserver ma concentration. Je rompis alors l'illusion, m'épuiser pour rien aurait été contre productif d'autant plus que j'étais certain que la femme viendrait me demander des explications et probablement avec sa lance, alors autant m'y préparer.

Je vérifiais que mon épée était bien accrochée à ma ceinture. J'en aurais peut-être pas besoin je n'étais pas naïf. Enfin je l'étais moins que quelques minutes plus tôt. Je fis tout de même comme si je n'avais absolument rien fait pendant tout ce temps et que je faisais une dernière vérification avant de reprendre ma route.

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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyLun 23 Avr - 23:05
Le feu était parfait, la nourriture ne semblait avoir rien à lui envier, le cadre idéal alors que le marchand itinérant lui, semblait ranger ses affaires. Une curieuse mélodie vint alors aux oreilles de Jaheera. La nomade tourna la tête, cherchant un orchestre qui aurait pu en être la cause sans jamais trouver qui que ce soit. C'était dérangeant, elle n'aimait pas spécialement cette musique en plus. Elle se boucha une oreille avec sa paume, mais, jamais le son ne se réduit, comme si c'était son esprit même qui y était réceptif. Et, pire encore, le bruit devenait de plus en plus intense, de plus en plus fort. Au bout d'un moment, il eut semblé lui déchirer les tympans. Tremblante, elle s'accroupit sur le sol, les mains surmontant ses deux oreilles, alors qu'elle hurlait de la stridence sonore qui vrombissait dans le creux de son ouïe. Jusqu'à ce que le silence complet ne vienne. 

Les yeux ronds, presque bordées d'un lit opaque de larmes discrètes. Elle eut un instant pour récupérer de cette agression qui lui semblait relever de l'écoute. Mais rien autour n'aurait pu causer un tel vacarme. Son esprit vint sonder les pensées de la faune autour, et après avoir relevé leurs observations, il n'y avait qu'elle par ici ... elle, et l'autre rat. C'était lui, n'est-ce pas ? Il devait avoir causé ça, les rumeurs Jaheera les connaissait, et elle évitait la région de l'extrême occident pour ne pas devoir supporter les caprices de l'art de Khugatsaa. Le destin était bien capricieux et parfois trop cruel pour ne pas lui en vouloir. Mais la rancune n'allait pas se déverser sur une idée informe, mais bien sur une laideur corporelle qui allait désormais devoir endurer le courroux d'une fille de la flamme. 

Le feu de camp lui grimpa entre les doigts, remontant le long de ses bras, frôlant sa peau en des gerbes d'abord fines, qui devinrent des vagues ardentes. Sa chair brûlait elle-même de cette étreinte si proche, mais la colère lui avait fait perdre le contrôle tant prêché par Süns. Elle grognait du fond de sa gorge, ses yeux grands ouverts, alors que son esprit se focalisait sur l'art de son autre protecteur. La forme de ses pupilles s'affina, formant une lentille férale. Les chevaux qui portaient la caravane commençaient doucement à s'en aller, prenant le chemin  qu'ils étaient censés empruntait, alors que Jaheera leur faisait encore dos. 

Le feu se déposa sur le bout de sa main gauche, alors qu'enfin elle tourna les talons et passa ses doigts sur les draperies qui ornaient le socle de la caravane. Prise dans sa fureur, elle ne réalisait pas que cela n'affecterait en rien les marchandises qu'elle contenait, ni même la base de la charrue, seulement la protection supérieure. Lorsque cette vengeance-ci fut accomplie, elle libéra sa chair de la morsure des flammes en un grognement, alors que son regard médisant et menaçant se déposait sur l'enflure qui avait failli lui faire perdre la raison pendant un instant. L'énergie ardente vint l'encercler en un cercle qui tournait autour de son corps. 

Lance dans la main droite, elle commençait à la tourner entre ses doigts. Les gerbes orangées qui manégeaient en son tour se concentrèrent à suivre la trajectoire en carrousel. La rotation de l'arme semblait accélérée par le contour rougeoyant qu'elle lui offrait, tout autant qu'elle adressait un regard embrasé à Marmelade qui allait finir plus cuit encore que ce qu'il n'était déjà. Trois minuscules flammèches vinrent pousser légèrement le marchand qu'elle venait de voler, sans qu'elle ne puisse viser un endroit précis faute de son manque de maîtrise. C'était un avertissement, un genre de coup de foudre avant le véritable ouragan. Car désormais, si le manège de flammes était jaunâtre orangé tout au plus, désormais, il était rouge vif, teintée d'une lueur de braise. Grognant entre ses dents, Jaheera ne s'éternisa pas en discours.

Tu aurais dû me le dire en face que tu voulais jouer, Marmelade. Les choses se seraient vite réglées. 

Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyMar 1 Mai - 23:56
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Trop heureux rien qu'à penser aux effets de sa mesquinerie, Leynar ne fit pas plus attention que ça à Jaheera, pourtant il aurait eût tout intérêt à rester alerte, car la fille de Süns se relevait déjà des effets de la petite mélodie jouée par le marchand, et on pouvait dire qu'elle ne l'avait pas appréciée. Sa réaction fût immédiate et sans équivoque, les chevaux continuèrent leur route seuls tandis que le feu caressait de son étreinte les draperies de la caravane et qu'il devenait plus intense en dévorant le tissu. La proximité du feu fit instinctivement reculer le marchand dans un élan de panique, mû par le souvenir gravé dans sa chair, le témoignage vivant de ce que les flammes peuvent faire à un homme lorsque celui-ci est imprudent face à cet élément, ou à l'un des enfants de Süns. C'était la deuxième fois que Leynar se montrait imprudent en face d'un adepte de Süns. Une fois de trop. Pourtant le résultat de la première fois resterait imprimé sur son visage à jamais, et ce n'était pas quelque chose de particulièrement facile à oublier. Oui il avait bien fait une erreur tactique, mais si le feu déchaîné par Jaheera faisait renaître au goût du jour sa pire peur, il se devait de rester de marbre, ou de paraître de marbre en l'occurrence. Il savait bien que se battre serait mauvais pour lui, qu'il n'avais probablement aucune chance de s'en sortir. Mais il y a toujours un moyen de se sortir du fond du trou, surtout qu'il s'y était enfoncé lui-même. Mais dans n'importe quelle circonstance, il y a toujours une opportunité à saisir, d'abord il devait calmer le jeu et si celle qui le menaçait avec sa lance se calmait, il serait en bonne voie pour se tirer de ce mauvais pas. Leynar fit alors tout pour paraître le plus calme possible, malgré des signes de nervosité apparents qui l'obligèrent à retirer la capuche et le bout de tissu qui masquaient à la fois son crâne et son visage, malgré les airs qu'il se donnait il étouffait avec. Le marchand reprit sa respiration avec un soupir de soulagement tandis que le vent caressait son visage meurtri, puis regarda Jaheera, pas l'air effrayé du tout, alors qu'intérieurement l'angoisse provoquée par les flammes était terrible pour lui.

-Oh, je ne joue que pour gagner, mais je sais reconnaître quand je suis face à une personne beaucoup trop forte pour moi. Alors j'imagine que je dois m'excuser de mon comportement, et je suis prêt à réparer cette erreur en donnant de la nourriture. Ou, je peux également vous vendre des informations, à condition que vous rangiez cette lance et ces flammes.

Il lança un regard discret vers sa caravane qui avait l'air de s'être arrêté, les flammes ayant finis leur œuvre destructrice et une épaisse fumée montant du bois de la protection supérieure, qui avait des allures de charbon. C'était en vérité, un curieux tableau que ce qui se passait dans cette forêt, il en était réduit à ramper pour ne pas sentir encore une fois la morsure du feu, alors qu'il l'aurait probablement mérité. Mais il était prêt à tout pour éviter de souffrir autant une fois de plus, alors il devait bien mettre sa fierté de côté afin de se préserver d'un feu qui l'aurait probablement défiguré encore plus. Après une rapide vérification de la présence de son moyen de transport et un coup d'œil sur les flammes avec lesquelles jouait Jaheera, le marchand reprit cette discussion à sens unique, tentant d'amadouer celle qu'il avait fait souffrir auparavant.

-Je voyage beaucoup, à travers tout My'trä précisément, j'ai entendu beaucoup de choses pendant mes voyages, il y a bien un endroit qui doit vous intéresser, ou vous pourriez être intéressée par les prochains marchands qui passeront par ici. Je sais beaucoup de choses, je suis sûr que vous voulez savoir quelque chose.

Un furtif sourire se dessina sur les lèvres émaciées du marchand, il avait abattu ses cartes, il ne restait plus qu'à voir si Jaheera serait intéressée par ce qu'il proposait, même si dans l'immédiat, le marchand voulait surtout qu'elle cesse de pointer sa lance et ses flammes dans sa direction. C'était en vérité, un curieux tableau que ce qui se passait dans cette forêt, il en était réduit à ramper pour ne pas sentir encore une fois la morsure du feu, alors qu'il l'aurait probablement mérité. Mais il était prêt à tout pour éviter de souffrir autant une fois de plus, alors il devait bien mettre sa fierté de côté afin de se préserver d'un feu qui l'aurait probablement défiguré encore plus.

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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyLun 7 Mai - 13:52
Joli retournement de veste de la part du rat des grands chemins. Jaheera n'aimait vraiment pas cette attitude hypocrite de "Je te frappe, mais ne me fais rien", oh il n'allait certainement pas s'en tirer comme ça le luron, mais s'il était disposé à payer pour sa vie, la femme aux cheveux blancs ne s'en priverait certainement pas. Un supplément allait s'imposer au niveau de la nourriture, et puis ... les informations, elle avait quelques détails à savoir, effectivement. Mais pas sur My'tra. C'était ... fâcheux, la sauvage sentait qu'elle allait devoir forcer un peu pour obtenir ce dont elle souhaitait vraiment, des connaissances sur Als'kholyn, des informations sur ceux qui étaient responsables de cela. Par conséquent, la charmante férale se décida de jouer de sa position de force, basée sur le principe enchanteur de l'intimidation.

Une pointe de lance s'envola dans l'écart entre le cou et la mâchoire de Marmelade. Des gerbes ardents s'en échappèrent avec un sifflement bref, mais perçant au moment où la lame était venue se déposer sur le gorge de l'enfant du griffon. Elle avait un profond respect pour le frère jumeau de sa dame gardienne, mais le statut n'est jamais une armure qui peut arrêter le fer d'une arme. Pour cette même raison, elle ne se gênerait pas à abréger la vie du brûlé s'il devait réitérer ses actes de parjure. Il avait l'air raisonnable pourtant, ce luron, dommage qu'il ait une mentalité aussi belle que le physique qui la dissimulait. Le regard de braise de la nomade était mauvais, extrêmement sévère. Si le fil de l'acier qui lui caressait le menton n'était pas assez forte pour lui faire comprendre sa situation, sans doute que les iris meurtrières aideraient à comprendre ce fait. 

- Toi ? Tu sais des choses ? Alors parle moi donc de Marnaka ! Dis-moi qui sont les salauds qui organisent les jeux des fosses.

Son ton était sévère, et son corps était tout aussi rigide, tendu. Les flammes l'avaient épuisée, l'expression n'était pas son fort d'ordinaire et elle ne s'y entraînait que peu. Sans doute qu'elle en avait trop fait à s'énerver ainsi, aussi respirait-elle avec une ardeur véhémente qui faisait se bouger sa poitrine en des mouvements exagérément larges. Sa lance lui semblait plus lourde à cause des brûlures qui lui avaient dévorées les mains, et ses doigts y avaient été bien trop exposés. Sa maîtrise de la flamme ne lui permettait pas encore d'endurer leurs morsures, et ces dernières avaient été extrêmement cruelles. Mais elle conservait sa stature menaçante, gardant le regard enfoncé dans les yeux de la bouillie humaine avec qui elle interagissait.

En revanche, dans son numéro de colérique, elle remarquait que les flammes qui tournaient autour de sa lance étaient bien plus stables que d'habitude, ou du moins elles tenaient mieux. Jahee se congratula un court instant avant de relever la lame une nouvelle fois, forçant le fondu à pencher la nuque s'il ne voulait pas finir avec une entaille sous la mâchoire. Clairement, il avait énoncé My'tra, elle se doutait qu'il ne saurait pas lui répondre, à tel point qu'elle réalisa que sa question n'était qu'une excuse pour l'abattre. Mais s'il avait vraiment un usage utile ... il serait préférable d'en prendre avantage plutôt que de laisser cette option sur le bas-côté, comme l'on jette un os d'une viande vidée de sa chair.

- Sinon ... tu peux juste m'indiquer la route la plus fréquentée la plus proche ... et un supplément en nourriture serait pas mal, aussi.


Sa fatigue commençait à transparaître, ses paupières semblaient lourdes alors qu'elle faisait se taire ses yeux progressivement. Le moindre surplus causeraient aisément l'inconscience tant elle avait utilisé de sa magie en un laps de temps bien trop courts. Deux chevaux à posséder, des flammes à exprimer. C'était bien trop pour la femme aux cheveux blancs, dont la magie n'était pas aussi excellente que la plupart des autres. Son affiliation à Orshin n'était clairement pas médiocre, mais ses excès émotifs avaient tendances à lui attirer son propre courroux sur elle. 

Leynar Gale
Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyJeu 10 Mai - 23:21
Irys : 763678
Profession : Voyageur sympathique
My'trän +2 ~ Khurmag
Leynar était en mauvaise posture, il le savait, et c'était d'autant plus évident lorsque Jaheera déposa la lame de sa lance sur la gorge de l'arnaqueur. Une situation très inconfortable, il fallait en convenir, d'autant plus qu'elle évoquait Marnaka. Mais qu'est-ce que Leynar pouvait bien avoir à faire de Marnaka ? Tout ce qu'il savait à son sujet n'était que des bribes d'informations, d'autant plus qu'il fallait être honnête, ce n'était pas sa priorité de savoir quoi que ce soit à propos d'un endroit qu'il ne connaissait pas, et qu'il ne voulait pas vraiment connaître non plus, c'était bien plus intéressant de connaître par exemple quel trouble secoue quelle région, quel convoi de caravane va traverser quelle route. C'était un savoir qui pourrait être assez précieux pour Jaheera, qui néanmoins n'avait pas l'air d'avoir envie de retirer sa lance de la gorge de l'adepte de Khugatsaa. Oh il était prêt à parier qu'elle n'hésiterait pas une seule seconde à l'égorger, il était même sûr qu'elle en mourrait d'envie. Elle avait ce regard, celui d'une personne prête à tuer sauvagement celui qui lui faisait face. Il poussa alors un profond soupir et lança un regard indifférent à celle qui pouvait le tuer à tout moment, quitte à mourir autant avoir l'air digne, il ne voulait pas paraître faible et apeuré alors que sa vie était très manifestement en danger.

-Je ne sais rien de Marnaka, si vous voulez me tuer faites le et ne prenez pas de prétexte, sinon écoutez mieux quand on vous parle. J'ai dit que je savais des chose sur My'trä. Marnaka n'entre pas en ligne de compte.

C'était de la provocation pure et simple, de plus déclarée avec un ton froid. Autant être honnête, il n'avait pas la moindre envie d'être agréable, il voulait sauver sa vie, mais Jaheera n'avait pas l'air d'être une personne raisonnable et lui posait manifestement des questions auxquelles il ne pouvait pas avoir de réponse pour mieux le tuer. Mais il dû réviser son opinion faite à la va-vite lorsqu'elle lui demanda la route fréquentée la plus proche et plus de nourriture. C'était là peut-être une opportunité, un moyen pour rendre la monnaie de leur pièce à quelques collègues marchands qui avait fait du tort à Leynar par le passé, et l'idée qu'ils se fassent dévaliser à leur tour était assez séduisante, il devait l'avouer, en plus cela réduirait quelque peu la concurrence. Il devait réfléchir, la dernière fois qu'il les avait vu c'était quelques jours plus tôt à Darga. Où allaient-ils déjà...? Ah oui, Esarim. De plus ils n'avaient pas pris la même route que Leynar, ce qui l'avait bien arrangé soit dit en passant. Pour aller plus vite ils avaient sûrement pris une route plus au nord. L'idée que Jaheera leur tombait dessus l'aurait presque réjouit s'il avait oublié le morceau de métal sous sa gorge, alors il partagea ses informations sur le même ton froid qu'auparavant.

-Je connais personnellement plusieurs marchands plus riches que moi et particulièrement malhonnêtes et mesquins. Ils font route vers Esarim, de ce que j'en sais leur route ne doit pas être particulièrement fréquentée, mais leur butin vous épargnera sûrement de dépouiller plusieurs autres marchands moins aisés. Ils doivent voyager à trois ou quatre, et lorsqu'ils ont pris la route ils ont été aussi imprudents que moi et n'ont pas payés de mercenaires pour les protéger, ils pensent qu'ils ne risquent rien.


Oh ça oui ils étaient stupides, des individus sans finesses et sans sens du marchandage et qui de surcroit avaient une très haute opinion d'eux-même, inutile de dire que Leynar les méprisait cordialement et qu'il espérait qu'ils se fassent dépouiller jusqu'au dernier irys. C'est autant leur attitude que le fait qu'il s'agisse d'incapables qui leur valait le mépris de l'arnaqueur, c'était à se demander comment ils faisaient pour rester aussi riches. Mais avec un peu de chance, ils ne le seraient plus très longtemps. Et l'objet qui menaçait la gorge de Leynar ne l'égorgerait pas avec beaucoup plus de chance.

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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyVen 11 Mai - 13:47
La déception de Jaheera ne fut que courte lorsqu'elle constata, sans vraiment s'être trop élevée dans ses espoirs, que Marmelade ne connaissait effectivement rien de Marnaka. Il ne mentait certainement pas, il n'en aurait aucune raison. Ce qu'elle voulait, elle, c'était simplement un moyen facile d'identifier qui avait autorisé ce système esclavagiste à se mettre en place, et qui le faisait tourner. Elle voulait des noms, des ethnies, des clans, n'importe quoi, n'importe qui, tant qu'elle pouvait accomplir le serment qu'elle avait fait à une soeur qu'elle avait elle-même embrochée. C'était la même lance qui avait servie que celle qui chatouillait la gorge de son charmant ami marchand. Celui-ci n'était pas vraiment ... "méchant" ? Non, il était plus un salopard égoïste qui n'avait certainement aucune envie de se voir se faire dérober ou détruire tout ses biens par une jeune femme aux yeux noisettes. Pourtant, il n'en méritait pas moins.

Mais il avait trouvé une bonne information, une excellente compensation pour s'excuser, si bonne que même en repensant à son supplice auditif, Jaheera parvint à se convaincre que ça en valait la peine. Riches, malhonnêtes, mesquins. Parfait. S'il y avait bien un genre de personnes que l'immaculée s'amuserait beaucoup à détrousser, c'était certainement ceux qui tenaient le plus à leurs biens. La valeur d'un bien s'accorde à la peine de sa perte, plus la personne souffre de cette absence, meilleure est la destruction de l'objet concerné. Ce n'était que de l'esclavage, une dépendance au matériel qui, vraiment, n'avait pour seul intérêt que de détourner des choses véritablement importantes. Si ces marchands étaient croyants, ils étaient bien stupides. Raison de plus d'aller leur rendre une petite visite courtoise.

La jeune femme aux cheveux blancs ricana d'abord, accentuant de plus en plus son rire qui devenait de plus en plus bruyant. C'était vraiment sublime ce qu'il lui demandait là, à tel point que c'en était presque comme s'il l'implorait d'aller les piller, eux. Il mentait certainement, mais le geste était simplement admirable. La fille d'Orshin concéda à dégager sa lance et ses flammes, avant de reprendre une posture détachée et apaisée, appuyée sur le bout contondant de son arme. Déposant sa joue sur son avant-bras, pied droit plié sur sa cheville gauche, elle esquissait une petite expression emplie de malice.

- Eh bien, Marmelade ! Je n'aurais jamais cru que tu sois aussi bavard quant il en vient aux collègues ! A croire que tous les bien-nés ne s'aiment pas. 


Son pied vint taper le bout de la lame, faisant se retourner sa lance qu'elle reprit dans sa main dominante. Elle en en déposa l'embout sur son épaule, tournant la tête dans les environs. Si sa mémoire était bonne, autant que son orientation, elle était en Suhury. Ou alors, si ce n'était pas le cas, sans doute que ces arbres qui les entouraient étaient ceux du nord de Zolios ? Ha, peu importait, elle avait un doute sur la position d'Esarim, mais au final, elle s'était toujours débrouillée seule. Ca ne l'empêcha pas de démontrer une nouvelle fois de l'infectiosité insupportable de sa langue fourchue.

- Au fait, Marmelade, Esarim, c'est le Nord ? Ha ! J'plaisante, pas besoin de toi, et je veux pas de ton aide ! 


Elle s'amusa bien à rire toute seule un court instant, levant sa main droite, celle qui était libre, à son côté. L'intégralité des flammes du camp vinrent encercler son bras en de fines ribambelles chaudes, mais pas assez féroces pour qu'elles ne l'agressent. La fille de Süns avait régulé leur température pour qu'elles n'offrent qu'un chaud brassard embrasé qui tournaient encore et encore autour de sa main, jusqu'à son épaule. Passant à côté de Marmelade, sans s'embêter à porter les pierres qu'elle avait mises en cercle, la jeune femme fit un rapide bilan. Le soleil était dans son dos, donc, elle devait aller un peu plus à droite pour trouver le Nord. Polie comme elle était, elle ne se gêna pas pour lâcher un adieu des moins solennelles à son charmant ami, qu'elle espérait revoir un jour. L'embêter était vraiment marrant, tant il réagissait de manière sublime. 

- Allez ! bonne chance, petit fondu. Ta carriole de misère est à quelques cent pas devant je dirais. J'ai arrêté les chevaux, amuse toi bien avec les flammes.


Et elle s'enfonça dans les broussailles, avec un petit sourire malicieux qui témoignait de tout l'amusement qu'elle avait eu, finalement. L'était vraiment sadique, ce moche. Mais ce n'était pas plus mal, elle allait les trouver ces riches amis, et leur prendre leurs biens. Finalement, deux jours après sa rencontre avec Marmelade, elle avait rattrapée les quatre itinérants, pris leurs vivres et avait pris grand soin à brûler l'intégralité de leurs marchandises. Joyeuse de cette réussite, Jaheera remerciait intérieurement le vilain marchand dont elle ne connaissait même pas le nom. Et deux semaines durant, la férale n'avait eu nul besoin de chasser.

Leynar Gale
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La bouffe ou la vie [Terminé] EmptyMer 16 Mai - 20:13
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Le marchand se sentit soulagé lorsque la lame implacable de Jaheera fût retirée, curieusement Leynar trouvait que plus elle était éloignée de lui mieux il se sentait. Il ne prit même pas la peine de relever les remarques désobligeantes et les moqueries de la fille de Süns, tout ce qui lui importait c'était qu'elle parte. Il épousseta ses vêtements, plus pour camoufler sa nervosité que par réelle nécessité tout en écoutant Jaheera cracher son venin. Elle voulait se moquer de lui ? Prouver qu'elle lui était supérieure ? Cela irritait la fierté de Leynar, mais il pouvait bien souffrir quelques affronts de plus, avec un peu de chance il n'aurait plus à les subir très longtemps. Il observa la femme s'enfoncer dans la forêt et remit les étoffes de tissu qui cachaient son visage d'un air songeur. Il se demandait si elle allait bien réussir à dépouiller les autres marchands. Bah ! L'avenir le lui dirait, il les croiserait sûrement un jour, que ce soit dans quelques jours ou bien quelques semaines ne changerait pas grand chose. Et intérieurement, malgré tout l'inimité qu'il vouait à celle qui l'avait menacé avec sa lame, il espérait bien qu'elle les dépouillerai, mais l'idée que Jaheera se fasse battre lui était tout aussi séduisante même si hautement improbable.

Il retourna auprès de sa caravane, passant sa main ganté sur le tissu et le bois qui avaient été mis à mal par les flammes. A première vue seule la partie supérieure de la caravane avait souffert du feu et la majorité de la structure avait été épargnée, mais il se promit de faire une plus ample vérification lorsqu'il serait à Losos. Malgré toute l'irritation qu'il avait éprouvé en faisant cette rencontre et ce qu'il était advenu de sa caravane, un léger sourire se forma sur le visage de l'arnaqueur lorsqu'une brève pensée traversa son esprit. Il devrait débourser des irys pour réparer sa caravane, mais elle n'aura jamais semblé aussi ressemblante que son propriétaire à cet instant précis. Il aurait très bien pu s'en plaindre, mais cela l'amusait étrangement. C'était peut-être une des seules choses qui allégeaient son esprit en cette journée d'infortune pour lui. Il vérifia que ses chevaux étaient bien en état de repartir, et il reprit sa route vers Losos, se jurant intérieurement de ne jamais reprendre cette route, et de dire du mal de Jaheera dès qu'il arriverait à Losos en tout avertissant les autres marchands du danger qu'elle constituait.

Quelques semaines plus tard, trois tout au plus, il croisa les marchands que Jaheera avait dépouillé. Ils confrontèrent Leynar, l'accusant d'avoir envoyé la fille de Süns sur eux pour les dépouiller, et elle s'était même vanté que c'était l'arnaqueur qui lui avait dévoilé où les trouver. Il fulminait intérieurement autant à cause des accusations que de Jaheera. Il se jura qu'il rendrait la monnaie de sa pièce à celle qui l'avait dépouillé de sa nourriture quelques semaines plus tôt. Bien évidemment il nia toute implication du vol et de la destruction de marchandises de ses collègues, arguant qu'il avait toujours été droit et honnête et qu'il avait été lui même une victime de Jaheera. Un mensonge qui ne persuada pas les marchands, au grand dam de Leynar. Ils avaient peut-être été dépouillés mais ils avaient encore de l'argent et quelques relations, et ils promirent à l'arnaqueur qu'il paierait pour ce qu'il avait fait. Le marchand qui enrageait intérieurement ne pût que regarder ses collègue partir, les maudissant eux et celle qui avait provoqué cette situation, et se maudissant également lui-même, puisqu'il était lui aussi responsable de ce qui lui arrivait.

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