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Chroniques d'Irydaë
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88 Miles Par Heure EmptyJeu 3 Mai - 18:32
ZUHAUSE

Mars 933




- La tempête s'est calmée, j'annonce à Edd'. On devrait bientôt pouvoir repartir.

Je m'assoit en posant nos choppes sur la table, et nous trinquons avant d'en boire une grande lampée.

- C'est pas trop tôt, bougonne le marin. Il caille dans ce pays bordel ! Et pas un seul n'a pensé à creuser un p'tit tunnel de rien du tout !

Je souris à mon ami, sans répondre. Ça fait plusieurs heures que nous attendons dans cette taverne et... Pardon ? Comment ça, toutes mes histoires commencent au bistrot ? Je vous en pose, des questions moi ? Et puis c'est ma faute à moi, si il n'y a que là qu'il se passe des trucs intéressants ? Alors, vous voulez l'entendre, mon histoire ou non ? Bon !

Donc je disais. Ça fait plusieurs heures qu'on attend. Nous aurions dû quitter la ville depuis des heures, mais une soudaine tempête s'en est mêlé, et nous nous sommes retrouvés pris au piège au... attendez, c'est quoi le nom de ce troquet déjà ? Le My'trän Pendu ? Ou le Mage Vendu peut-être ? Bon, je sais plus, mais un truc raciste, je crois. Et ça fait donc des heures que j'écoute Edd' se plaindre qu'il n'a pas eu de petite bagarre à se mettre sous la dent depuis trop longtemps, et que quand même, ça réchaufferait tout le monde, si on le laissait faire.


-L'important, je lui dis, c'est que ça s'est bien passé. On a maintenant un pied à Zuhause. Et des yeux et des oreilles à foison. C'est le principal, non ?
-Mouais, maugrée le colosse. Le principal, c'est qu'on se casse bientôt.

Je laisse mon ami à sa mauvaise humeur, et jette un regard amusé à ce qui m'entoure. La salle est bondée, la plupart des citoyens surpris par la tempête s'étant réfugiés dans le bâtiment public le plus proche. Nous avons eu la chance d'arriver parmi les premiers, et on s'est donc installés tout près du feu réconfortant de la cheminée. Le reste du monde est tellement entassé, que certains sont restés debout. La salle embaume les effluves de bière renversée et de tabac froid, mélangées à celles de la sueur et des plats chauds. Un brouhaha incessant fait bourdonner l'air ambiant, et une acoustique étrange permet d'entendre une conversation de l'autre bout de la pièce, pour peu que l'on se concentre un tantinet. Pas le meilleur endroit pour être discret.

- Bon, on décolle ? me demande Edd', qui a déjà presque fini sa pinte. Ils vont partir sans nous ! Et j'veux pas rester une s'conde de trop sur c'glacier !
-T'inquiète pas, je réponds. On a payé suffisamment cher pour qu'ils ne nous oublient pas.

Mais j'accélère tout de même mon débit de boisson. Edd' n'est pas ce qu'on pourrait appeler quelqu'un de discret, et je n'ai pas spécialement envie qu'on vienne me demander lesquelles de mes affaires se sont si bien passées. Et c'est juste lorsque je formule cette pensée, qu'un type bizarre se promenant avec des peluches un peu trop réalistes à mon goût se pointe.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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88 Miles Par Heure EmptyVen 4 Mai - 14:19
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Un autre jour, un autre contrôle aléatoire de ses papiers. Il avait beau être vêtu d'un accoutrement Daënar, l'absence de technologie et de compagnons humains à ses côtés le rendait assez facile à repérer dans une foule. Difficile de passer inaperçu avec un imposant chien noir qui tenait en respect les voleurs qui se sentiraient avoir la main chanceuse. Le fait qu'une adorable boule de poils somnolait sur son épaule ne lui accordait pas plus de crédit de sympathie. La stature imposante de Kal-Den effaçait bien vite des mémoires l'adorable félin qui l'accompagnait.

- Vos papiers, s'il vous plait.

Au moins il était tombé sur deux agents de l'ordre qui avaient la politesse à cœur. C'était toujours plus plaisant que de se faire crier dessus sans raison.

- Voici, officiers.

Lorsque les éléments ne se jouaient pas de lui, le tenant prisonnier au sein d'une terre qu'il aspirait plus que tout à quitter, c'était au tour de la population locale de lui mettre des bâtons dans les roues et de le retenir, encore et toujours, dans cette cité de malheur. Flavien commençait sérieusement à en avoir assez de Zuhause. Ses habitations montées sur plusieurs étages le rendait nerveux à l'approche des grands vents, bien qu'il n'ait d'autre choix que de s'abriter à leur ombre des bourrasques violentes qui pleuvaient sur la ville. Il avait tenté une fois de se faire héberger dans une auberge locale contre ses bons services, tirant bien vite un trait sur ce plan lorsque le gérant se mit à crier qu'il avait trouvé le sauvage. C'était ce fameux jour qu'il vit pour la première fois l'avis de recherche qui avait été émis à son nom. Le croquis qui l'accompagnait était plutôt réussi, même si Flavien n'avait de loin pas les dents aussi longues et qu'il était relativement bien coiffé.

- Tout m'a l'air en ordre jeune homme. Assura l'officier chargé de vérifier son visa, Je vais juste devoir vous demander de tenir votre bête en laisse.
- Comprenez, les gens se sentiraient plus en sécurité si elle était muselée. Vous ne voudriez pas vous attirer des ennuis, pas vrai ?

Il n'allait certainement pas museler Kal-Den et encore moins le tenir en laisse. Il ne désirait rien de plus que quitter Zuhause, après tout. Si seulement la tempête voulait bien se calmer assez longtemps pour lui permettre de s'éloigner de la cité et retrouver sa monture. Khi'del allait commencer à s'inquiéter de ne pas le voir revenir. Flavien soupira et hocha tout de même la tête.

- J'y tâcherais. Dit-il, le mensonge fusant avec aise, Merci pour tout, officiers.

Le nomade tendit la main pour récupérer son visa et grimaça intérieurement lorsque les sourcils du premier officier se froncèrent.

- Attendez voir... Cette cicatrice...
- Maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'il a un air de ressemblance avec ce criminel... Comment s'appelle-t-il déjà ?
- Le sauvage ? Je n'ai pas fait attention. Faut dire que le sauvage, ça reste dans les mémoires.
- Bah, peu importe !, Gronda l'officier en jetant un coup d'œil sur les papiers du nomade, C'est sans doute rien, mais on est jamais trop sûrs. Vous voulez bien nous suivre, monsieur Teleri ?

Si ce n'était que l'architecture qui forçait la méfiance chez le soigneur, il aurait pu se faire une raison et aborder Zuhause d'un autre œil. Malheureusement, même la population de ce bien triste endroit s'était donné le mot pour lui rendre la vie dure. Flavien cligna des yeux, la main toujours tendue vers son visa, et prit rapidement sa décision. Récupérant la misérable feuille qui était un précieux sésame sur ces terres, Flavien ne laissa pas le temps aux officiers de réagir, faisant volte-face en direction de la foule. Il ne pouvait pas les laisser l'attraper, pas lorsqu'il n'avait rien fait de mal, et encore moins maintenant que la tempête semblait bel et bien avoir passé.

- Oh bordel, c'est lui !

L'exclamation de l'un des officiers lui parvinrent à peine. Sa fuite n'avait fait que l'incriminer davantage, mais après sa triste rencontre avec la boutiquière qui avait fait de son séjour à Zuhause un cauchemar, il n'espérait plus grand chose du système judiciaire de la cité. Fuir et s'en sortit valait bien mieux que d'être emprisonner à coup sûr pour un crime qu'il n'avait pas commis.

Détalant dans les quartiers qu'il commençait à connaitre à force d'y trainer le soir, le nomade s'engagea dans la partie qu'il savait la plus peuplée de la cité. Il devait perdre les officiers qui l’avaient pris en charge et pour ça, rien de plus efficace que d'utiliser la foule comme moyen de se couvrir. Il ne pourrait pas compter sur ce stratagème trop longtemps non plus, aussi la meilleure chose à faire était-elle de se mettre à l'abri dans l'un des nombreux établissements de cette ruelle commerçante.

Le choix ne fut pas bien compliqué. Flavien jeta son dévolu sur une taverne miteuse qui attirait malgré tout une clientèle fidèle. L'alcool y était aussi mauvais que le service, mais au moins la picole n'était pas aussi chère que chez les concurrents. Il y avait de quoi contenter les ivrognes et les travailleurs frustrés et excédés. Mais ce n'était pas à cause du prix du verre que Flavien choisi cet établissement, mais bien à cause de son nom. Le My'trän Pendu. Flavien grogna mais s'engagea dans la taverne malgré ses réticences. Il fut tenté de faire demi-tour en apercevant la décoration assez crue de l'établissement, mais il n'était malheureusement pas en position de faire la fine bouche. Personne ne le chercherait dans un endroit pareil. Même pas lui.

Kal-Den sur les talons et sa capuche résolument rabattue sur la tête, Flavien s'infiltra dans l'établissement bondé. Certains avaient eu la bonne idée de venir se réfugier ici durant la tempête et, après un ou deux verres, avaient visiblement décidé de s'attarder plutôt que de profiter des premières éclaircies. Le nomade n'aimait pas les endroits trop peuplés, mais pour une fois il ferait avec.

Passant une main sur son visage, il jeta un coup d'œil en direction de la porte, méfiant. Les officiers l'avaient perdu dans les ruelles, mais ils pouvaient toujours tenter leur chance par ici. Peut-être que rester debout au milieu de tout ce monde n'était pas la meilleure idée pour se faire discret.

Observant les différents groupes attablés, Flavien repéra deux hommes lancés dans une discussion forte intéressante. Ils parlaient de quitter la ville et, à en juger par leur façon de parler, ils n'étaient pas d'ici et ne portaient pas particulièrement la capitale dans leur cœur. Flavien tenait peut-être son ticket de sortie. Se frayant un passage dans la marée humaine qui commençait à quitter la taverne maintenant qu'il était clair que le vent s'était levé, Flavien se posta devant la tablée.

- Vous quittez la ville ? Demanda-t-il en s'adressant à l'homme baraqué qui avait annoncé ce fait haut et fort.

Pas de présentation -surtout pas-, pas de belles paroles. Flavien souhaitait savoir s'il avait bien entendu ce qu'il avait entendu dans tout ce brouhaha. Le crissement d'une porte l'alerta sur l'arrivée de deux nouvelles têtes et le soigneur quitta le géant du regard pour observer l'entrée. Deux hommes, clairement de la milice, venaient de s'engager dans la taverne. Il ne s'agissait pas des officiers précédents, mais vu l'endroit où il se trouvait, ce n'était pas franchement une bonne nouvelle.

" Autant c'est une bonne planque, autant t'as oublié que les miliciens sont pas tous des enfants de coeur. " Souffla une voix à son oreille.

Hua s'était postée sur son épaule libre, contrebalançant le poids de Selmac qui somnolait toujours sur son autre épaule. Son Aitah serait capable de dormir paisiblement n'importe où.

" J'étais pressé ! "
" A qui le dis-tu. " Maugréa sa Tairakh. La minuscule boule de poils bailla, dévoilant une rangée de dents acérées, " Et vu leur lieu de rendez-vous, ces gars-là sont sans doute pas du genre à tailler un bout de gras avant de t'interpeller. Reste pas planté là ! "

Hua n'avait pas tort, se tenir debout, droit comme un i dans un lieu de détente, était de loin la position la plus suspicieuse qu'il pouvait adopter. D'un geste souple, il s'assit à côté du moins costaud des deux hommes pour ressembler davantage à un client de l'échoppe qu'à un voyageur perdu, tout à fait hors de son élément. Il surveilla les miliciens qui s'assirent à quelques mètres d'eux, accoudés au comptoir, avant de reporter son attention sur les deux hommes auprès desquels il venait de s'inviter. Flavien colla son dos à la banquette imprégnée d'alcool, de tabac et d'autres odeurs qu'il n'avait ni le temps ni l'envie de déchiffrer. Il tentait le tout pour le tout en s'invitant à la table de ces étrangers, mais il n'avait pas franchement le choix. Plutôt risquer sa chance avec ces hommes qui n'avaient pas l'air d'être du coin, qu'avec la milice locale.

Kal-Den grogna, de sa position bien caché aux pieds de son invocateur. L'imposant chien ne montra heureusement pas son mécontentement assez fort pour qu'il soit entendu jusqu'à l'autre bout de l'auberge, mais l'homme contre lequel Kal-Den était partiellement appuyé, celui qui s'était hâté de finir sa choppe aux paroles du colosse, devait bien ressentir le tremblement nerveux qui parcourait le corps du chien.

Flavien souffla longuement, reprenant la conversation aussi naturellement que possible.

- …J'aimerais quitter Zuhause, moi aussi.

Invité
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88 Miles Par Heure EmptyDim 6 Mai - 20:28
L'individu qui nous rejoint, fort impoli, s'assoit à notre table sans même nous demander notre avis. Je souris, amusé. Quoi ? Vous pensiez vraiment que j'étais à cheval sur la politesse ? C'est un homme qui doit avoir à peu près mon âge, et vu l'état de ses vêtements, entretenus, mais souvent reprisés, il ne roule pas sur l'or. Des vêtements pratiques, taillés pour le confort et le voyage, et non pas les mondanités des grandes cités Daënares. Deux peluches vivantes ornent ses épaules, l'une roupillant, et l'autre au regard bien trop vif pour un animal. Un Tairakh, si je ne me trompe pas. Aucune idée de ce qu'est la première bestiole. A ses pieds, un énorme toutou velu comme un ours, semble un poil nerveux.

Bon, il ne faut pas être grand détective pour comprendre que ce type n'est pas du coin. Peut-être même pas du continent. A ma connaissance, les seules personnes capables de faire pioncer des animaux sauvages sur leurs genoux si facilement, usent de dons qu'on ne trouve pas de ce coté du disque. Mais je préfère ne pas affirmer quoi que ce soit pour le moment. Même si ses regards obliques et anxieux vers les deux miliciens qui viennent d'entrer semblent appuyer ma supposition.

Alors que je prends mon temps pour détailler mon vis-à-vis, Edd', lui, affiche le sourire du gamin à qui on vient d'offrir un nouveau jouet.


- Ah ! Bah voilà ! Lui j'peux m'le faire, on est d'accord ? me demande-t-il.

Edd' reste Edd'. En même temps, un inconnu s'invite à sa table sans permission et sans même dire bonjour. Il ne lui en faut pas plus pour déclencher une bagarre. Mais moi, je suis intrigué. Alors je l'arrête. Pour le moment...

- Pas tout de suite, je réponds. Je veux d'abord savoir pourquoi monsieur s'est invité à notre table.

Je souris au nouveau venu, me rendant compte que mes paroles pouvaient paraître menaçantes. J'essaie donc de reprendre, sur un ton plus cordial. Et non, ça n'a rien à voir avec un monstre velu, dont la gueule se trouve à quelques centimètres de mes parties, et dont le grondement sourd aurait fait vibrer la table. Je suis simplement quelqu'un de profondément sympathique.

- Moi c'est Liam, je me présente, et lui c'est Edd', j'enchaîne en pointant du pouce le géant.

Ce dernier se rend compte que sa choppe est vide, et que la mienne, pas tout à fait. Sans cérémonie, et considérant sans doute qu'il s'agit d'excuses de ma part pour lui avoir gâché son plaisir, il se saisit de ma boisson et en boit de grandes lampées bruyantes. Je fais mine de n'avoir rien remarqué. De toute façon, je ne tiens jamais à finir saoul. C'est parfaitement maître de moi-même que j'aime traiter mes affaires. Ah, tiens, mon coude a glissé de la table. Etrange.

- C'est vrai que nous quittons Zuhause aujourd'hui, je reprends. Et nous avons de la place.

L'ancien pirate lève les yeux au ciel, comme si proposer mon aide à un inconnu était de la folie douce. Vous savez, ce moment où votre ami fait quelque chose qui vous semble complètement stupide, mais bon, vous laissez passer, parce que c'est votre ami ? Quelque chose comme ça.

- Mais avant d'en dire plus, c'est quoi vos noms à vous ? A toi et tes boules de poils ?

Oui, je le tutoie. Je vous refais un couplet sur la politesse et moi ? Non pas que j'en sois dénué, et je peux être l'homme le plus avenant, et aux manières les plus distinguées qu'il soit. Mais tout ça, ce sont des masques. Lorsque l'on atteint une certaine sagesse - et attention, je ne voudrais pas dire que c'est mon cas, ce serait manquer d'humilité - on comprend qu'être direct n'est pas forcément un signe de mauvaises manières, d'inculture, ou d'idiotie même, selon les points de vue. Au contraire, cela peut être...Vous avez raisoni, je m'égare. Je vous ferai une lecture sur le sujet une prochaine fois. Non, non, inutile de me remercier, ça me fait plaisir.

C'est donc chaleureusement, mais ferme, que j'accueille ce voyageur manifeste, sans le virer à coups de pieds où je pense, comme tout un chacun l'aurait fait. Et non, encore une fois, ça n'a rien à voir avec son énorme chien. Et comme je n'en ai pas fini avec mes questions, j'enchaîne :


- Et surtout, pourquoi est-ce que tu veux quitter la ville si vite ? je demande un ton plus bas.

Je jette un regard appuyé aux deux miliciens, qui viennent de se servir un verre, afin de signifier au dresseur que j'ai bien remarqué qu'il souhaitait les éviter. Et mon sourire amusé lui, indique clairement que malgré ce que j'ai compris, je n'ai pas l'intention de bouger sans une réponse.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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88 Miles Par Heure EmptyMar 8 Mai - 18:21
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Flavien se ratatinait sur la banquette tandis que le visage du géant en face de lui s'éclaira d'un grand sourire ravi. L'homme à la stature plus modeste, pressé dans le coin de sa banquette, plissa les yeux. Difficile de dire s'il était en train de le jauger, ou s'il avait bu beaucoup plus qu'une demie pinte et voyait à présent trouble. L'odeur de l'alcool était telle qu'elle embaumait toutes les personnes rassemblées dans ce cocon chaleureux, qu'il apprécie ou non la picole.

Avec un sourire carnassier, son voisin de banc demanda en quel honneur il se permettait de prendre place sans y être invité. Flavien se garda bien de répondre qu'il aurait cent fois préféré ne pas avoir à s'installer en leur bonne compagnie, mais Kal-Den se chargea de transmettre son sentiment en grognant sourdement. Le sourire de l'homme perdit un peu de sa moquerie et, parfait gentleman, il fit les présentations.

Il s'appelait Liam et son camarade fait de muscles, qui avait grand soif à voir son débit de boisson, répondait au nom d'Edd. Le sourire de Liam s'agrandit et il lui confia qu'ils quittaient bien Zuhause dans la journée, ajoutant qu'ils ne seraient pas contre un passager de plus. Edd leva les yeux au ciel aux dires de son camarade, mais ne dit rien de plus. Une drôle d'équipe, en somme, avec laquelle Flavien n'aurait sans doute pas choisi de s'associer s'il n'avait pas eu le temps qui jouait contre lui.

Comme pour illustrer sa pensée, Liam choisi ce moment pour s'appuyer sur la table et manquer celle-ci d'à peu près cinq centimètres, appuyant son coude sur sa cuisse en désespoir de cause. Flavien leva les yeux au ciel une fraction de seconde avant se rappeler des gardes et de ramener son regard sur la table de bois où un mot cru avait été gravé sous ses yeux par un précédent client. Il fut tenté de relever les yeux au ciel pour la bonne cause.

Liam continua sur sa lancée, imperturbable, lui demandant tour à tour de leur rendre la politesse, ainsi que la raison de son départ en trombes. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de l'homme qui leva le menton vers les miliciens accoudés au bar. Visiblement, Liam était plus observateur qu'il ne le laissait paraitre.

Flavien soupira. C'était bien sa veine. Tomber sur un voyageur assez imbibé pour louper la table juste devant ses yeux, mais suffisamment intelligent pour déduire la raison de son approche aussi osée. Ou alors s'agissait-il simplement d'un hasard, et Flavien associait l'air goguenard de l'homme à sa vérité, tandis que celui-ci lui montrait en réalité la jeune demoiselle accoudée non loin des miliciens ? Honnêtement, Flavien ne savait pas ce qui le rassurerait le plus.

Au moins, Liam avait parlé à voix basse. C'est sur le même ton que Flavien lui répondit, en toute franchise. Les mensonges appelaient toujours plus de mensonges, autant être franc avec cet inconnu. Vu le nombre de personnes présentes ici et l'état d'ébriété de certaines d'entre elles, il pouvait bien plus simplement leur fausser compagnie qu'une fois seul avec eux. Flavien ne rechignait pas à dire la vérité : il espérait juste que l'homme était doté d'un sens critique et n'était pas du genre à se fier entièrement aux dires de la milice.

Ah. Si tel était le cas, ils pourraient ajouter "Bagarre et trouble de l'ordre publique dans une taverne respectable" à la liste de ses crimes. Au moins ce point-là serait vrai.

- On m'accuse d'un crime que je n'ai pas commis. Dit-il platement, Je ne suis pas d'ici, personne n'a envie d'entendre ma version des faits. Chaque jour de plus passé à Zuhause me met en danger. Je dois rejoindre Blumar, c'est tout.

Le soigneur passa une main sur son visage, souriant en coin lorsque Selmac, le félin cornu à la robe clair, pointa le bout de son museau au-dessus de la table. L'Aitah reniflait avec intérêt le bois, sans se soucier plus que ça de la présence d'un géant juste en face de lui.

- Est-ce que vous vous dirigez dans le même sens ?, Questionna Flavien en persistant à vouvoyer les voyageurs avant d'ajouter, Si ce n'est pas le cas, tant pis. Tant que je quitte Zuhause et ses tempêtes de neige.

Finalement, il secoua la tête. Avec ces explications, il en avait presque oublié de se présenter. Devant l'absence de réaction violente de la part de Liam à l'annonce de ses ennuis avec la milice, il enchaina sur les présentations, en commençant par les animaux qui l’accompagnaient pour l'instant. Autant commencer par Selmac, étant donné que ce dernier s'était pris d'intérêt pour Liam, l'observant de ses grands yeux en amande.

- Lui, c'est Selmac, et voici Hua, Dit-il en désignant tour à tour le félin et la petite boule de poils rayés, perchée sur son épaule, Le Do-khyi à vos pieds s'appelle Kal-Den.

La montagne de fourrure coincée entre Flavien et Liam aboya brièvement à la mention de son nom mais ne s'intéressa pas plus que ça aux inconnus, au contraire de Selmac qui détaillait avec attention les gestes du voyageur. Flavien grimaça intérieurement, espérant que l'Aitah ne se mette pas en tête de grimper sur la table. Détachant son regard du petit animal, il termina les présentations.

- Je m'appelle Flavien. Je suis soigneur animalier.

Si Liam savait toujours associer deux idées proches, et s'il avait eu les yeux qui trainent du côté des avis de recherches, il ne tarderait certainement pas à faire le lien entre l'homme assis à ses côtés et le sauvage My'trän qui avait quitté ses terres pour terroriser de pauvres boutiquières sans défenses.

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88 Miles Par Heure EmptyVen 11 Mai - 20:47
Alors que Flavien me raconte ses déboires, je ne me départis pas de mon sourire. Loin d'être de la moquerie, c'est un intérêt tout à fait innocent qui m'anime. Nous aurions pu tomber sur le premier poivrot venu, tenant absolument à nous expliquer pourquoi il est absolument vital que nous comprenions que sa rombière est une mégère. Nous aurions pu rencontrer un idiot au sang chaud, dans le genre d'Edd' en fait, venu nous chercher querelle pour des broutilles. Ou nous aurions pu nous voir proposer un abonnement au journal du coin pour une somme tout à fait modique, une offre limitée à ne pas rater. Mais non. Le type qui est venu s'asseoir à notre table nous demander un coup de main n'est rien de moins que l'homme le plus recherché de Zuhause. Du moins, il l'est aujourd'hui, et le sera sans doute encore quelques jours.

Nous avons bien croisé des affiches, placardées en ville, et mentionnant la plainte d'une innocente tenancière d'un magasin de jouet agressée par un sauvage. Ayant le sauvage en question face à moi, je ne suis pas surpris de constater que la propagande Daënare n'a rien perdu de son mordant. En face de nous, Edd' a fait le lien également. Ce n'est certes pas celui qui perd le plus de temps à réfléchir, mais toute une vie criminelle lui a apprit quand baisser d'un ton. C'est toujours un spectacle intéressant, de voir ce colosse essayer de se faire petit.


- Hey, Liam, m'interpelle-t-il. Ça te rappelle rien à toi, c't'histoire ?

Sa voix de baryton, quand elle est murmurée, roule comme du gravier des engrenages.

- Rien qui ne nous regarde, je lui réponds.

Mon sourire induit clairement que j'ai compris. Flavien sait que je sais. Et je sais qu'il... Non, ne tombons pas dans un tel cliché, vous avez raison.

- C'est ce qu'il me semblait, dit Edd' en reprenant un ton normal.

Il lève sa... Enfin, ma choppe, et constate qu'elle est à nouveau vide. Derrière lui, deux types se disputent afin de savoir lequel d'entre eux a le plus de chances de finir avec la serveuse ce soir.  Ils viennent juste de se faire servir. Edd' attrape leurs godets et leur fait un grand sourire.

- Merci les gars, c'est sympa !

Les deux se lèvent d'un même mouvement, pas heureux de se faire voler si facilement. Edd' et la discrétion... Rapidement, je tourne la tête dans l'autre direction, et pointe un objet imaginaire du doigt.

-Regarde ça ! je lance à Flavien, afin qu'il se tourne lui aussi.

Heureusement, le dresseur joue le jeu, et les deux hommes n'ont pas le temps de voir son visage. En revanche, ils ont une vue panoramique sur le large torse du géant, qui s'est levé à son tour.

- Il y a un problème ? demande-t-il, très poliment.

On sous-estime trop souvent l'effet d'intimidation que peut avoir un homme de cette taille et de ce gabarit vous demandant avec un grand sourire carnassier si vous avez un problème. Surtout lorsque l'évident espoir que vous lui répondiez par l'affirmative se lit sur son visage comme dans un livre ouvert, écrit en gros et en couleur. Les deux clients nous souhaitent une bonne soirée, et décident d'aller finir la leur ailleurs. Lorsqu'ils sont assez loin, Flavien et moi-même nous retournons vers l'ex pirate, et je lui jette un sourire réprobateur.

- Quoi ? s'étonne-t-il en poussant une choppe vers nous.

Manifestement, peu lui importe qui la boira. Je ne fais aucun geste en direction du verre, le dresseur peut bien se servir.

- Tu sais qu'on a pas exactement besoin d'attirer l'attention ? je lui demande, comme à un enfant pris en faute.
- Oh, ça va ! souffle-t-il. De toute façon, on s'casse bientôt, non ?

Je secoue la tête. Comme quand votre ami fait quelque chose que vous trouvez profondément stupide, mais quand même très drôle, vous voyez ?  Je me tourne à nouveau vers Flavien.

- Bon ! Reprenons ! je commence.  Enchanté, Flavien. Je pense qu'on a à peu près compris ta situation.

J'englobe du regard les bestioles qui l'entourent.

- Votre situation, je rectifie.  Je pense comprendre pourquoi les gens du coin n'ont pas l'intention de faire trainer cette histoire avec un procès.

Je lui jette un regard entendu.

- Edd' et moi, on quitte la ville dans pas longtemps, effectivement, je reprends.  Et on pourrait t'en faire profiter.

Je laisse traîner un œil vers le géant, qui nous écoute. Mais pas de mouvement d'humeur cette fois. Il est en revanche particulièrement attentif à tout ce qui nous entoure, et en particulier aux deux miliciens, et à l'entrée de la taverne. Comme toujours lorsque le travail remplace le plaisir, le voilà en alerte, et le soigneur et moi serons au courant dès qu'une anguille pointera le nez de sous sa roche.

- Cependant, j'annonce en reportant mon attention à mon vis-à-vis, nous ne sommes pas des personnes particulièrement portées sur la charité. Et tu n'as pas l'air de rouler sur l'or, mon ami.

Mon regard est attiré par celui de l'espèce de félin cornu, qui ne me lâche plus du regard. Je penche légèrement la tête de coté, un sourire intrigué aux lèvres. Est-ce qu'il m'aime bien ? Ou est-ce qu'il me considère comme un petit déjeuner probable ? Sans le lâcher des yeux, je continue de m'adresser à Flavien.

- Qu'est-ce qui pourrait nous convaincre de prendre de si gros risques en t'emmenant avec nous ?

Flavien Teleri
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88 Miles Par Heure EmptySam 19 Mai - 16:37
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My'trän +2 ~ Chimères
Jouer franc jeu devait être la chose à faire, car le sourire de son camarade de banquette ne s'amoindrit pas à la mention de son statut d'homme recherché. Plutôt que de se lever d'un bond pour alerter les miliciens de sa présence, Liam sourit derechef, une étincelle de malice brillant dans ses yeux. Flavien ignorait s'il était honnêtement intéressé par son histoire et juste fasciné par l'idée de prêter main forte à un fugitif, ou s'il mijotait quelque-chose de plus sinistre. Quoi qu'il en soit, il se penchait définitivement trop près pour échanger sur le ton de la confidence. Flavien s'enfonça davantage dans le dossier de la banquette.

Pour le moment, Liam n'avait pas l'air de vouloir en savoir plus, ce qui arrangeait grandement Flavien. En plus de ne pas avoir envie de s'étendre sur le sujet, il avait beau avoir retourné cette triste histoire dans son esprit durant des jours, il ne s'était pas franchement approché d'une la vérité. Il doutait être en mesure d'expliquer à Liam ce qu'il s'était passé, et était d'autant plus satisfait de ne pas être pressé sur le sujet.

Comme pour célébrer cette entente naissante, Edd leva son verre pour porter un toast, laissant les deux autres hommes dépourvus de boisson le regarder en silence. La main du gros-bras se leva d'un coup, le mouvement brusque et incontrôlé. Il s'était attendu à ce que la chope soit vide. Grognant son mécontentement Edd se leva et fit le tour de la banquette pour aller se servir en boissons non pas au comptoir, mais à la table placée juste derrière lui. Sans hésitation, il attrapa les choppes des deux hommes qui se raillaient, souriant de toutes ses dents dès leurs premières exclamations énervées.

Flavien cligna des yeux lentement, n'ayant pas le temps de comprendre la scène devant lui que Liam lui donna un coup de coude en lui sommant de porter son attention sur... une tradescantia zebrina. La plante violacée qui décoraient maladroitement l'intérieur était couverte d'une fine couche de cendre, ne rendant que plus approprié son nom commun. Une misère. A moins qu'il ne montre la toile d'araignée délaissée qui accumulait de la poussière dans un coin de la fenêtre ? Il arqua un sourcil en direction de Liam, l'altercation devant lui oubliée. Question diversions discrètes, le mercenaire avait l'air aussi réactif que manquant d'imagination. Cela promettait d'être une association assez intéressante.

Edd retourna s'asseoir quelques minutes plus tard, les bras chargés de deux choppes bien remplies, reprenant son toast là où il l'avait laissé comme s'il ne venait pas tout juste de mettre à la porte deux clients qui préféraient le froid des ruelles de Zuhause plutôt que la chaleur d'un uppercut bien réceptionné. Liam réprimanda sans grande conviction son camarade et Flavien laissa les deux hommes à leur chamaillerie, posant son regard sur la chope délaissée.

Une fois leurs affaires réglées, il fut l'heure de revenir sur des faits qui intéressaient plus le soigneur que la bagarre qu'avait manqué de déclencher Edd. Même si, à bien à réfléchir, quelque-chose lui disait que si son casier judiciaire était faussement chargé, sa petite association avec ces individus allait certainement lui valoir une autre charge d'inscrite sur son dossier. Véritable, cette fois.

Liam expliqua qu'il était prêt à lui offrir une porte de sortie de Zuhause, mais qu'il n'était pas question de l'aider par bonté de cœur. Flavien oubliait parfois que pour beaucoup, les services rendus méritaient paiement et que peu de monde se contentait d'un simple remerciement en guise de cadeau d'adieu. Il ne connaissait pas Liam après tout, rien ne lui disait qu'il ne risquait pas beaucoup plus en se joignant à lui qu'en tentant seul sa chance jusqu'aux portes de la ville... Des portes qui étaient certainement bien gardées. Flavien soupira de plus belle.

L'envie de passer une main dans ses cheveux le démangeait. Une sorte de tic nerveux chez lui, qui ressortait lorsqu'il se trouvait dans une situation délicate.

Liam s'intéressa ensuite à Selmac qui avait bien évidemment profité de son inattention pour grimper sur la table. L'Aitah miaula brièvement, s'asseyant pour faire face au mercenaire et l'observer longuement sans ciller. Etrangement, Liam ne détourna pas le regard, un sourire bienheureux peint sur ses lèvres alors même qu'il exposait ses conditions à Flavien. Si le nomade souhaitait se joindre à eux, ils devaient obtenir quelque-chose en retour.

Le soigneur prit le temps de réfléchir à la question. Liam avait vu juste, il ne roulait clairement pas sur l'or, l'une des rares possessions de valeur dans cette malheureuse cité. Si le mercenaire courrait après l'or, il ne pourrait rien lui offrir en retour. Par contre, s'il avait l'habitude de voyager et pratiquait la méthode traditionnelle My'tränne, ils devraient pouvoir se retrouver au milieu. Un service contre un service. Encore restait-il à savoir ce dont le mercenaire pouvait bien avoir besoin.

Le regard de Flavien passa de Liam toujours souriant à Selmac, et il grimaça en réalisant que l'Aitah était penché au-dessus de la chope délaissée et goûtait la boisson à petites lampées. Attrapant l'Aitah à deux mains, Flavien le redéposa sur ses genoux et secoua la tête.

- Quels problèmes tu pourrais bien avoir pour noyer ton chagrin dans l'alcool, hein ? Dis-moi. Marmonna le soigneur à l'intention du félin cornu.

Selmac, fidèle à lui-même, se contenta de ronronner chaleureusement. L'Aitah avait clairement comprit comment le prendre par les sentiments. Flavien secoua la tête.

- Rien de ce que je possède n'a de valeur marchande, Hormis ses familiers, mais il préférerait affronter tous les miliciens de Zuhause avant d'échanger la vie d'un de ses compagnons, Je n'ai que ma parole à vous donner. Si vous me rendez ce service aujourd'hui, je vous retournerai la faveur dans le futur.

Évidemment, Liam n'avait aucune assurance que le soigneur tienne sa promesse. Seul Flavien savait qu'il n'avait qu'une parole... et pas vraiment le temps de réfléchir à un autre plan d'action, coincé dans cette taverne.

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88 Miles Par Heure EmptyDim 27 Mai - 0:58
Il a l'air très attaché à ses bestioles, Flavien. Il n'y a qu'à voir les échanges de regards entre l'homme et ses animaux pour comprendre qu'une complicité toute particulière les unis. Je n'ai jamais très bien compris pourquoi s'encombrer d'un truc qui réclame autant de temps et d'attention. Mais vu son mouvement de recul lorsque je me suis approché, le jeune homme semble bien plus à l'aise avec la faune qu'avec ses semblables. Je m'éloigne un peu, respectant l'espace qu'il réclame. C'est tout de même beaucoup moins évident pour faire des messes basses, vous avouerez...

Comme je m'en doutais, l'ennemi public numéro un n'a pas grand chose à offrir pour payer son passage. Je suis un peu déçu, je ne le cache pas. J'espérais que sous ses airs de vagabond sans le sou, Flavien aurait au moins un ami influent. Une information de importante. Pourquoi pas un animal de valeur à donner ? Ou même un remède miracle contre la gueule de bois. Mais rien de tout ça. En lieu et place, il me propose son aide. Plus tard. Mon sourire s'éteint alors que je prends un moment le temps de la réflexion. A coté de moi, Edd', me jette un regard à la signification évidente. "Tu vas quand même pas accepter ça ?" Je l'ignore.

Qu'est-ce qu'un véto itinérant fauché pourrait bien avoir à m'apporter ? Je passe plusieurs secondes à me gratter la barbe, le regard dans le vide, me posant cette question. Je suis presque sur le point d'abandonner, et de laisser Flav' à son triste sort, lorsqu'une idée me vient. Mon visage s'éclaire de nouveau.


- C'est d'accord ! je m'exclame.

En face de moi, Edd' avale de travers.

- De quoi ?
- On t'aide aujourd'hui, tu nous aides plus tard,  je répète en tendant une main à mon voisin de banquette.
- Pourtant t'as pas abusé sur la boisson,   s'étonne Edd', les sourcils froncés.

Je me tourne vers lui. Maintenant que la chose est décidée, autant ne pas perdre de temps.

- Tu vas partir le premier. Il faut quelqu'un pour négocier le passage de notre invité,  je précise rapidement, coupant les protestations du géant.

Je lui donne une bourse d'argent bien remplie.

- Ça devrait suffire à convaincre qui il faut de ne pas poser de questions.
- Je suis mieux indiqué pour servir de garde du corps à l'amoureux des bêtes, souligne l'ex pirate en se saisissant de la bourse.

Je ris devant sa mauvaise foi. Lui-même passe la moitié de son temps à câliner tous les chats du quartier.

- C'est eux qui me câlinent !  corrige-t-il.
- Dans tous les cas,  je reprends, le but est de passer inaperçu. Pas de tabasser tous ceux qui s'approchent. Tu pars devant, tu nous attends là bas. On fait un détour, on évite les grands axes, et on se retrouve sur le quai.  
- Ça marche,  acquiesce le géant en maugréant.

Je sais qu'il aurait préféré faire partie de l'action, mais ai-je besoin de rappeler que la discrétion n'est pas le fort de mon ami ? Je me contente d'un signe de tête pour le remercier, avant de me tourner à nouveau vers Flavien. Cette fois, je suis sérieux, et la plaisanterie a complètement disparu du ton que j'emploie.

- Si on veut que ça fonctionne,   je le préviens, il va falloir écouter, et faire ce que je te dis. Même si ça ne te plaît pas. On est d'accords?

J'écoute sa réponse avant de demander, en jetant un œil aux bestioles qui nous entourent :

- Et tes amis ? Ils peuvent suivre ? Est-ce qu'il ne vaut pas mieux les laisser avec Edd', afin qu'ils ne nous ralentissent pas ?

Je me rends compte en le disant que c'est une bêtise. La relation entre Flavien est ses animaux semble particulièrement forte, et la probabilité qu'il accepte de se séparer d'eux, même momentanément, me paraît ridicule. J'essaie de préciser ma pensée, sur un ton peut-être un peu moins dur.

- Le but est surtout qu'ils ne courent pas le risque de se faire attraper. Ou pire...

Je fixe les yeux du dresseur. Je sais bien qu'il est futile de penser qu'il me fera confiance. Mais j'essaie de faire passer par le regard ce que des mots ne parviendront jamais à faire. Convaincre quelqu'un qu'on connaît depuis quelques minutes d'accorder un peu de sa confiance.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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88 Miles Par Heure EmptyMer 20 Juin - 21:14
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
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Comme il s'y était attendu, Liam n'avait pas l'air convaincu par sa proposition. A croire qu'une parole n'avait de valeur que pour un My'tran. Liam semblait de cet avis en tout cas, fronçant légèrement le nez dans une moue contemplative qui se voulait discrète. A vrai dire, le soigneur était prêt à prendre ses clics et ses clacs et tenter sa chance dans la petite foule qui commençait à quitter la taverne maintenant que le temps s'éclairait.

En concordance avec le climat extérieur, le visage du maraudeur s'éclaira brusquement alors qu'il s'exclamait être d'accord pour lui prêter main forte. Edd n'avait pas l'air ravi du marché, à l'inverse de son compagnon de route qui avait l'air d'être en train de faire des plans sur la comète. Il n'allait pourtant pas refuser une main tendue, même si elle scellait un marché dont il ignorait tout, pas dans sa situation.

Le soigneur serra maladroitement la main de son acolyte de fortune. La poignée fut brève et maladroite, les deux hommes se faisant grossièrement face sur la même banquette.

Leur accord passé, Liam tira une bourse d'Irys d'un pli de ses vêtements, chargeant Edd de partir avant eux pour négocier une place pour un voyageur supplémentaire. Flavien grimaça intérieurement en imaginant la valeur qu'elle pouvait bien contenir. Avec un peu de chance, elle ne contenait que de la petite monnaie. Mais même sans connaitre plus en détail que ça le coût des transports en Daënastre, le My'tran s'imaginait bien qu'une négociation supposait de gonfler les prix.

Le plan rapidement concocté par Liam ne semblait pas être au goût d'Edd qui se contenta pourtant de maugréer dans sa barbe sans commenter davantage. Peut-être respectait-il son ami à ce point. Ou peut-être était-il habitué à le voir agir ainsi, à en juger par le regard en coin qu'il lui lança en quittant la table d'un air nonchalant. Aussi nonchalant qu'un homme de sa stature pouvait avoir.

Après un grand signe de la main à son ami et un grincement presque audible des dents de Flavien, Liam se tourna vers son protégé du jour et sa ménagerie. L'air sérieux ne lui allait pas vraiment, sa sévérité ressemblant plus à une forme de contrariété qu'à autre chose. Pourtant, Liam avait vraiment l'air d'être un homme changé durant un bref instant. Avant d'ouvrir la bouche pour exiger son entière servitude le temps de leur opération d'évasion. Clairement, il ne pouvait pas sérieusement lui demander cela. Cela impliquait une confiance en son nouvel allié que Flavien n'était juste pas sûr d'avoir.

"En même temps c'est pas comme si on avait le choix. Croise les doigts dans ton dos, il parait que ça n'engage à rien."

Toujours prête à donner son avis, Hua y alla de son petit commentaire. Il pouvait sentir la Tairakh s'étirer, bien à l’abri des regards indiscrets.

- C'est d'accord. Promit-il sans trop rentrer dans les détails.

Tant que Liam ne lui demandait pas d'aller contre ses principes, il était prêt à faire toutes les concessions pour quitter cette ville sordide. Cela commençait déjà mal, malheureusement. Liam parlait déjà se le séparer de ses familiers.

- Ils restent avec moi. Trancha le soigneur, catégorique.

Hors de question qu'il confie ses compagnons à un inconnu bagarreur. Selmac et Hua resteraient avec lui, comme toujours. Ils étaient plus en sécurité avec lui, au même titre qu'il était lui-même plus sécure en présence de ses deux amis. Quant à Kal-Den, l'invocation qui l'accompagnait actuellement, il s'assurerait qu'il retourne chez lui dès que possible.

Liam s'adoucit face à sa réponse, essayant de reformuler sa phrase. Il s'inquiétait de la santé et de la survie de ses compagnons. Il n'y avait pas de quoi, mais cela le mercenaire ne pouvait pas le savoir. Flavien secoua la tête malgré la tentative de Liam de lui faire changer d'avis. Dans une telle situation, Hua refuserait de toute façon de le quitter. Quant à Selmac, il faisait partie de ses bestioles qui représentaient un danger pour elles-mêmes, ce où qu'elles soient.

- Nous avons affrontés bien pire que la milice ensemble. Dit-il platement, Ils ne gêneront pas notre progression.

Ils pourraient même bien leur être d'une très grande utilité dans cette situation périlleuse, vu le lien qu'ils entretenaient. Mais ça, bien évidemment, Liam ne le savait pas. Et ils n'allaient pas se perdre en commérage maintenant que la machine était en route.

- Je vous écoute. Comment on sort d'ici ?

Si une petite partie de la clientèle était heureuse de quitter les lieux pour profiter du ciel clair, les miliciens entrés plus tôt n'avaient pas l'air pressés de partir.

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88 Miles Par Heure EmptyLun 9 Juil - 22:42
Comme je m’y attendais, la réaction de mon camarade est viscérale. Un mouvement d’étonnement et de recul, une méfiance immédiate dans le regard. Il semble un peu rassuré lorsqu’il comprend mes intentions, mais je me demande s’il y croit réellement. C’est toujours légèrement distant que Flavien m’affirme que ses amis ne nous gêneront pas. Qu’ils ont vécu pire. Bon. Après tout, pourquoi pas. La cavale accompagné d’animaux de compagnie, je n’avais encore jamais fait. Et puis il semble sûr de lui. Je ne contiens que difficilement un soupir de résignation, affichant un sourire attendri, je l’avoue. Il m’est sympathique, cet éleveur, avec son chat et son lapin aux dents longues.

- Très bien, je concède. Allons-y avec toute la bande alors.

Et c’est là qu’il pose LA question. Comment sortir d’ici ? Il est vrai que les miliciens entrés dans la taverne n’ont pas l’air de vouloir bouger de si tôt. Passer l’entrée principale sans les alerter est hors de question. Néanmoins, mon visage s’éclaire de malice.

- C'est là que mon génie entre en jeu, Flavien, je lui réponds. Mais rappelle-toi. C’est moi qui mène cette danse. Maintenant, baisse la tête, comme si tu cherchais à éviter le regard de quelqu’un. Et planque les bestioles.

Rien de plus facile vous me direz, c’était effectivement le cas. Et sans plus de cérémonie, j’interpelle le serveur le plus proche au moment même où je passe le bras par-dessus l’épaule de l’ami des bêtes. Je perçois immédiatement le malaise de celui-ci. Il n'apprécie vraiment pas la proximité de ses semblables. Mais c'est pour la bonne cause ! Lorsque le jeune homme qui se retourne nous voit, il se fait immédiatement une idée de notre complicité bien plus… profonde, qu’elle ne l’est réellement. On a le droit à un sourire. Ah tiens ? Il en est ? J’aurai pas parié dessus.

- Je peux vous resservir ? propose-t-il.
- Ça ira, je rétorque. Nous avons eu notre compte. En revanche, vous pouvez tout de même faire quelque chose pour nous.
- Je vous écoute.
- Vous voyez la jolie brune, là bas ?

Je pointe du menton une jeune femme qui a l’air un peu perdue, et cherche manifestement quelqu’un dans la foule. Je l'ai repérée depuis quelques minutes déjà. En réalité, elle cherche son compagnon parti uriner sans la prévenir. Mais elle sert parfaitement mes intérêts.

- Il s’agit de la femme de mon ami, j’explique au garçon. Et il serait très malvenu qu’elle nous croise ensemble, si vous voyez ce que je veux dire.

Le jeune homme hoche la tête, signifiant qu’il comprend tout à fait où je veux en venir. Je pose quelques pièces, gardées en réserve pour cette occasion, sur notre table.

- Je suppose que votre superbe établissement dispose d’une sortie de service ?

Le jeune homme hésite un instant, puis se saisit de la monnaie rondelette qu’on lui offre.

- Suivez moi.

Une minute plus tard à nous faufiler dans la foule aussi discrètement que possible, nous voilà dans une ruelle dont le glauque est grandement atténué par la neige fraiche qui la recouvre. Je laisse à Flavien le temps de me congratuler pour mon astuce devenue légendaire, mais j’avoue que je ne l’écoute pas vraiment. J’observe cette impasse sentant l’urine comme un maître peintre une toile blanche.

- Ha ha ! je m’exclame, les dents exposées au coucher de soleil commençant timidement à poindre entre les nuages.

Un large conténaire servant sans doute de poubelle est adossé au mur, près de la porte menant à l’arrière salle du Myträn Pendu. Il suffit simplement d’ajuster un peu son positionnement… J’appuie l’épaule contre l’objet, afin de le faire coulisser de quelques dizaines de centimètres vers l’établissement. Flavien se demandant très justement ce que nous faisons encore là, je lui réponds tout à mon effort :

- On ne part… Nnngh ! … pas tout de suite. Nnngh ! Malgré notre petite comédie, il est impossible que personne ne nous ai remarqué, dans cette foule. Nngh ! Parfait ! je m’exclame, enfin satisfait de l’emplacement du vide ordure. Et notamment nos amis les gardes.

Je me retourne vers la porte d’où nous venons, et dans un réflexe, je sors mes dagues.

- Et notamment nos amis les gardes, je reprends comme si je ne m'étais jamais interrompu. Ils avaient beau avoir l’air très occupés, ce sont tout de même des hommes entraînés, et qui sont à ta recherche. S’ils ne nous ont pas repéré eux-mêmes, ils feront le lien avec la description qu’on leur fera de nous.

Je baisse les yeux sur mes armes de poing. Mmh… Non. Pas besoin d’ajouter « meurtre » à la liste des méfaits d’un Myträn en pays hostile. Je les range, et recommence à observer le décor. Mon visage s’éclaire à nouveau lorsque j’aperçoit une palette à moitié défoncée.
- Exactement ce qu’il me fallait !

Je m’approche, en saisit une latte, et entreprend de la briser.

- Le problème, c’est que commencer notre cavale avec la maréchaussée collée aux basques est loin d’être le meilleur des plans, je continue d’exposer.

Je finis par arracher l’une des planches, que je confie à l’éleveur.

- Tiens moi ça.

Je m’attaque à celle qui était sa voisine.

- Du coup, on va les arrêter tout de suite.

Je finis par obtenir l’objet de mon désir dans un craquement satisfaisant, que je plante dans une congère. Puis je me tourne à nouveau vers Flavien, que je saisis aux épaules.

- Et c’est toi qui a le premier rôle dans cette scène, mon ami !

Je lui fais un grand sourire, alors que je l’emmène s’accroupir derrière la poubelle stratégiquement placée près de la porte de service du bistrot.

- Si tu restes là, j’explique, tu seras dissimulé entre la poubelle et la porte lorsqu’elle s’ouvrira. Les deux traqueurs passeront, sans même s’apercevoir qu’ils ont manqué leur proie. Je les recevrai, distrayant leur attention, et ils t’offriront l’arrière de leur crâne sur un plateau.

Tout en expliquant le plan, je raffermis moi-même sa prise sur le bout de palette entre ses mains. Je crois que tout est clair, non ? L’éleveur semble vouloir émettre une opinion sur la marche à suivre. Sans doute une éloge à mon ingéniosité, et ma capacité à travailler avec mon environnement. Mais j’entends des voix derrière la porte.

- Shh ! Ils arrivent !

Je m’écarte précipitamment, donnant des coups de pied dans la neige sur mon chemin pour effacer toute trace évidente de passage dans cette direction. Je comptais rejoindre ma propre planche, mais la porte s’ouvre trop vite, et je n'ai que le temps de pivoter sur place et de prendre une contenance. A un mètre de l’objectif… Ça suffira. Comme je l’avais prévu, les deux gardes de la cité repérés précédemment dans le pub sortent, apparemment étonnés de me tomber dessus aussi vite. Je les accueille avec un grand sourire, les bras écartés en signe de bienvenue, les incitant à s’approcher.

- Bonsoir, messieurs ! je m’exclame, jovial. Je vous attendais !

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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88 Miles Par Heure EmptyVen 10 Aoû - 22:42
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Liam se para d'un sourire des plus inquiétants. Ses dents parfaitement alignées illuminaient son visage et accentuaient l'air malicieux qu'il affichait à présent, rendant Flavien assez nerveux. Surtout quand il lui rappela non sans fierté qu'il était aux commandes de cette opération aussi délicate qu'hasardeuse. Néanmoins, le soigneur n'avait pour le moment d'autre choix que celui de suivre les instructions de son camarade d'embrouilles.

Flavien baissa donc les yeux, anxieux de connaitre le plan du génie autoproclamé assis à ses côtés. Sans grand intérêt, il observa le verre encore plein que le colosse avait délaissé en s'éclipsant. Dans le même mouvement, il invita Selmac et Hua à se dissimuler respectivement dans son capuchon et l'une des poches de son manteau. Quant au gros chien noir et fauve qui l'accompagnait, il aurait bien pu le faire disparaitre dans une gerbe d'éclats de Magilith, mais il doutait que l'action soit la bienvenue devant tant de témoins.

Le soigneur n'observa pas longtemps la triste boisson délaissée, ramenant rapidement son regard sur Liam qui, non content de sourire à pleines dents, l'entourait à présent de son bras dans une sorte d'étreinte que Flavien aurait volontiers fuit si Liam n'avait pas eu la présence d'esprit de serrer sa main sur son épaule pour l'inciter à rester en place. Les contacts physiques n'étaient pas franchement quelque-chose que le My'trän appréciait, encore moins lorsque l'initiative ne venait pas de lui. La distance affective que les enfants de Möchlog apprenaient très tôt à ériger entre eux et les autres s'exprimait par une retenue propre à leur peuple. Autant dire que le soigneur n'avait pas pour habitude de se promener bras-dessus bras-dessous en compagnie de qui que ce soit.

Flavien baissa à nouveau les yeux à l'arrivée d'un jeune serveur. Son questionnement silencieux avait été royalement ignoré par Liam. Ce dernier n'avait d'yeux que pour le serveur, occultant parfaitement le soigneur qui regardait à présent la table comme si elle contrariait grandement. Sans faire de manières, Liam se pencha en avant pour discuter plus convenablement avec le serveur, s'appuyant contre le My'trän le plus naturellement du monde pour souffler au jeune homme qu'ils avaient besoin de son aide.

A mesure que Liam dressait le portrait du marié désenchanté à ses côtés, les yeux du serveur s'illuminèrent d'une flamme de compréhension qui ne tarda pas à traverser l'esprit du prétendu marié. Si le premier auditeur de cette tragique épopée semblait touché par l'histoire de deux amants contrariés, le second se demandait comment il en était arrivé là. Si leur association débutait de cette façon, Flavien n'était pas au bout de ses surprises. Le nomade espérait juste que le jeune homme en face d'eux interprétait sa posture rigide comme celle d'un homme pris sur le fait et non pas comme l'aversion au contact qu'elle était en réalité.

Il fallait l'avouer, la ruse de Liam était aussi culotée que maligne, son mensonge ayant l'avantage d'être tellement énorme qu'il ne viendrait à l'esprit de personne de le mettre en question. Un véritable tour de passe-passe forçant l'admiration... et qui aurait pu très mal tourner si leur complice du jour avait pris en grippe cet homme trompant impunément sa femme. Le mariage était une institution que Flavien prenait très au sérieux : difficile pour lui de s'imaginer couvrir les mensonges d'un infidèle.

Emboitant le pas à l'employé, ils se frayèrent difficilement un passage dans la foule. Si les clients s'écartaient volontiers du chemin du serveur, les deux hommes et le grand chien qui le suivaient n'avaient pas droit au même traitement. Pour la sortie discrète, ils repasseraient.

Liam se glissa le premier par la porte de service que leur indiquait le jeune homme, laissant Flavien se dépatouiller avec les remerciements. Le jeune homme se contenta de secouer la tête et de souhaiter une bonne soirée au soigneur qui jurerait avoir eu droit à un clin d'œil avant qu'il ne ferme la porte derrière lui. Décidément, le personnel de cette taverne était bien sympathique. Enfin, autant que pouvaient l'être des personnes travaillant dans un établissement répondant au doux nom de My'trän Pendu.

- Vous êtes certain de savoir ce que vous faites ?, Demanda lentement Flavien en se retournant, Vous vous rendez compte que ça aurait pu très mal...

Le soigneur qui faisait volte-face fut accueilli par la vision de l'aventurier aux prises avec un bac à ordures. Le bac à ordures était en train de gagner la manche, d'ailleurs, mais là n'était pas le plus important.

- Mais qu'est-ce que vous fabriquez ?

Plutôt que de lui répondre, Liam lui expliqua que leur affaire n'était pas terminée. En effet, leur manège avait dû attirer pas mal de regards sur eux. Flavien fut tenté de se pincer l'arête du nez en soupirant, mais se contenta d'un simple "Non, vous pensez ?" parfaitement sarcastique. Liam ne l'écoutait pas de toute façon : maintenant qu'il avait décalé le conteneur sans aucune raison valable, le voilà qui dégainait deux dagues affutées et observait la porte de sortie sans plus un mot.

Flavien le regarda un instant sans ciller. S'il s’y prenait maintenant qu'il était distrait, il avait une chance de perdre ce curieux personnage dans la foule des passants avant qu'il ne commette un crime. Mais déjà, Liam se retournait. Le nomade aurait dû réagir plus vite. Leurs regards se croisèrent et l'aventurier expliqua qu'ils devaient prendre en compte les gardes avant de songer à rejoindre Edd. Il dû lire l'inquiétude de Flavien dans son expression insistante tournée vers ses dagues et les rangea distraitement, jetant son dévolu sur la latte d'une palette qu'il peina à arracher.

- Alors ne devrait-on pas gagner de la distance tant qu'ils sont occupés à l'intérieur ? Questionna le mage qui ne demandait qu'à quitter cette allée oppressante.

Sans un mot, il attrapa la planche tendue par Liam qui lui révélait son plan de génie, se laissant guider derrière le bac à ordure, lieu insolite de leur débriefing de choc. Mais quelle brillante stratégie l'astucieux aventurier pouvait-il bien avoir concocté en l'espace de quelques minutes ? Eh bien, certainement la pire que Flavien eut la mésaventure d'entendre. Il prévoyait simplement d'attendre d'être découverts par la milice et de mettre au tapis deux gardes armés, à l'aide d'une simple planche de bois à moitié pourrie. Tout ce qu'il y avait de plus simple.

Flavien observa, consterné, la planche qu'on lui avait confiée. Assis près de lui et le surplombant de sa tête velue, Kal-Den renifla la latte avec intérêt. Comment expliquer à l'autre homme qu'il ne serait jamais capable de mettre à terre un agent armé ? Il n'avait de loin pas la même constitution que son ami le colosse.

" Whouuuah. " Souffla Hua dans un recoin de son esprit " Tu sais quoi ? Assomme-le et sauve-toi avant de t'attirer encore plus d'ennuis ! "
" Je ne vais pas l'assommer ! " S'indigna le soigneur.

Il s'apprêtait à protester ce plan on ne peut plus douteux, quand Liam lui somma de garder le silence et de se tenir prêt à passer à l'action. La milice avait remonté la piste jusqu'à eux en un temps record et il n'était plus qu'une question de secondes avant qu'elle leur mette le grappin dessus. Flavien serra instinctivement sa prise sur l'arme de fortune dont il était équipé, hésitant à reposer son front contre cette dernière lorsque Liam accueilli les deux hommes avec un immense sourire pour leur offrir le discours typique d'un homme qui avait tout à cacher aux forces de l'ordre.

Liam faisait son possible pour retenir toute l'attention des deux hommes, mais son subterfuge n'allait pas durer longtemps. Flavien n'était pas dupe, il ne ferait pas un mètre dans la neige avant que le crissement de ses pas n'alerte les deux gardes de sa présence. Et vu sa réputation, il était quasiment certain qu'ils ne lui posent pas trente-six questions avant de le mettre en joue. Pour se tirer de cette mauvaise passe, il n'y avait qu'une solution.

Serrant la latte dans sa main, il compta jusqu'à trois et la frappa avec force contre le conteneur qui l'abritait. Le bruit fit écho dans la petite ruelle et attira aussitôt l'intérêt des deux agents, décuplé par le désir apparent de Liam de les garder à distance du lieu. L'un d'eux resta près de Liam, tandis que l'autre s'approcha du bac à ordures avec méfiance.

- Montrez-vous !
" Kal-Den ! "

Ni une, ni deux, le do-khyi bondit sur sa proie dès que l'homme se pencha pour inspecter l'arrière du conteneur. Le chien attrapa le bras armé du milicien pour le faire basculer en avant à l’abri des regards et Flavien profita de la panique de l'autre homme pour abattre la planche contre son crâne avant qu'il ne touche le sol. Le coup n'avait pas été porté dans l'intention de blesser mais simplement de sonner l'autre homme. Il fallait croire que le milicien avait la tête dure, car Flavien dû s'y prendre à deux fois avant que l'homme s'affale sur le sol, inconscient.

Kal-Den lâcha prise et se tassa contre le mur à côté de lui. Les oreilles rabattues en arrière, le gros chien montrait les dents. Ils s'étaient débarrassés d'un garde, mais son collègue était toujours de la partie. Il n'allait pas tarder à rappliquer de leur côté pour s'occuper de la bête sauvage qui venait d'agresser son camarade. S'il venait à leur faire face, ni Flavien ni Kal-Den n'aurait l'élément de surprise.

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88 Miles Par Heure EmptyMar 21 Aoû - 23:47
Les deux miliciens s’approchent, leurs pas crissant dans la neige fraiche. Ils me jettent un regard méfiant, les mains sur les pommeaux de leurs armes respectives. Ils ont l’air mauvais que seuls deux types interrompus en plein apéro pour retourner bosser peuvent avoir. Je compatis à leur malheur. Ils avaient sans doute réussi à se soustraire à leur devoir en toute discrétion, jusqu’au moment où des badauds inquiets étaient venus leur signaler la sortie d’un individu louche sortant du la taverne. Un type bizarre, accompagné d’animaux effrayants, beaucoup trop proche de la description du fou recherché pour être ignoré par ces deux fervents défenseurs de la loi. Moi aussi, je serai grognon… Ils s’arrêtent à quelques pas de moi, les sourcils froncés, et l’un d’eux demande :

- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites là ?

Je ne me départis pas de mon sourire, et leur lance un regard complice.

- Mes amis, j’annonce, je suis celui qui va vous sortir de vos grolles de piétaille pour vous élever plus vite que vous ne l’aviez rêvé vers les sommets du commandement.
- Pardon ? Qu’est-ce qu’il raconte, çui-là ? marmonne l’un d’eux.

Pas des lumières, hein ? Pas important. S’ils ne comprennent rien, tant mieux. Le but est simplement de les focaliser sur le charme de votre serviteur. Je continue mon blabla rapidement et à voix bien haute.

- Vous cherchez bien individu du type dangereux, non ?   je demande. Parce qu’il se trouve que je sais exactement où le trouver. Je l’ai vu sortir, et l’ai suivi afin d‘aider mes chers concitoyens à…

Un grand bruit métallique. Je ne sais pas ce qu’il vient de faire, mais le soigneur vient de m’arracher l’attention des deux proies que je lui servais sur un plateau pour se l’attirer toute entière. Mais qu’est-ce qu’il fabri… Ah ! Je viens de comprendre. Le bruit de ses pas dans la neige. Bruits que je comptais étouffer en noyant les miliciens sous ma volubile verve. S’il s’était montré juste un poil prudent, ça aurait fonctionné. Mais j’aurais peut-être dû lui expliquer, c’est vrai… Tout de même, j’aime son inventivité. ça va peut-être nous faire tuer, mais il y a de l’idée !

- C’est quoi encore ce bordel ? s’exclame le second garde.

Il vient de faire un sacré bond en l’air ; j’émets de sérieux doutes sur la solidité de ses nerfs. Le premier, qui semblait blasé par mes explications au premier mot de plus de deux syllabes, prend les choses en main.

- J’vais voir. T’t’occupes d’çui-là, ordonne-t-il en me montrant du pouce. Toi, t’restes là, il me lance.

Je reste silencieux, et lève les mains, signifiant que je n’ai pas la moindre intention de désobéir à un membre des forces de l’ordre. Alors qu’il s’approche de la poubelle, son ami observe nerveusement sa progression. J’en profite pour reculer légèrement. Tout doucement, réduisant au minimum le bruit de la neige sous mes pieds. Celui-ci est ainsi couvert par le son produit par le garde en déplacement ainsi que son beuglement. Lorsque l’énorme toutou de Flavien surgit pour mettre le milicien au sol, ma victime désignée laisse surgir un hoquet de surprise. Avant qu’il n’ait le temps de se ressaisir, je m’empare de ma latte brisée, fait deux pas en avant, et d’un jeté de batte à faire pâlir les meilleurs sportifs de la discipline, je l’envoie dormir sur un confortable matelas de neige. Je m’agenouille près de lui, vérifie son pouls près de sa trachée, et une fois certain qu’il est hors de danger, me retourne vers la poubelle. L’éleveur sort de sa cachette, les mains toujours crispées sur son bout de bois. Je lui souris.

- Bien joué,  je lance joyeusement. J’apprécie l’initiative. Par contre, on va continuer de travailler sur la confiance.

Je lui fais un clin d’œil taquin, puis me penche sur ma victime, entreprenant de retirer ses lacets de ses chaussures.

- Fais la même chose avec le tiens,  j’enjoins Flavien.

Quelques secondes plus tard, voici la belle au bois dormant pieds et poings liés. Je lui retire ses chaussettes malodorantes, en fais une boule informe, que je lui fourre dans la bouche en guise de bâillon. Une fois nos deux gars proprement saucissonnés, nous les soulevons et les fourrons dans la poubelle, que nous refermons . J’entreprends de rapidement effacer toute trace évidente de leur cachette, avant d’enfin faire signe à Flavien que nous pouvons y aller.

- Ils ne se seraient certainement pas réveillés de si tôt, j’explique, mais s’ils ont fait appeler des amis à eux, j’aime autant qu’ils ne soient pas trouvés trop rapidement. Je m’en voudrais qu’on vienne gâcher leur sieste.

Je regarde mon compagnon, qui n’a pas l’air d’avoir goûté autant que moi notre petite aventure. Je note. A l’avenir, nous éviterons les confrontations directes. Tout en l’écoutant, je le dirige vers le point de rendez-vous, les yeux tournés vers les hauteurs des bâtiments. Lorsqu’enfin je trouve mon bonheur, je le mène à l’entrée d’un étroit immeuble de quatre étages.

- Par ici !

Nous entrons dans un corridor menant à plusieurs appartements étriqués, dont l’architecture est destinée à conserver et partager la chaleur. Un escalier grimpe en zig-zag entre les étages et, après nous être débarrassés de la neige nous encombrant au rez-de-chaussée, je mène toute ma petite clique au troisième. Ici, une petite fenêtre donne sur la rue où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt. Et elle est ouverte. De l’autre coté de la venelle, un bâtiment jumeau au nôtre fait face. La fenêtre du troisième étage est également ouverte. Je m’approche du rebord, et me tourne, tout souriant vers le My’trän qui est en train de comprendre. Cette fois, j’essaie d’être un peu plus clair.

- Ils verront nos empruntes mener à cet immeuble, mais pas en sortir. Ca va leur prendre un temps fou de fouiller partout, pensant qu’on s’est cachés dans l’un de ces appartements,   je m’amuse. Pendant ce temps-là, on sera ressortis de l’autre coté, et on aura presque atteint notre destination.

Je jette un œil derrière moi. En soi, c’est loin d’être un saut infaisable. Les fenêtres ne sont pas larges, mais pas trop étroites non plus. La ruelle l’est, en revanche, et atteindre l’autre coté sera un jeu d’enfant. Ne reste que deux inconnues.

- Ca nous ferait gagner un temps fou sur nos poursuivants,  je reprends. Mais ce n’est pas obligatoire. J’avoue compter peut-être un peu trop sur la qualité du dressage de ton ami,  je dis en lançant un regard vers l’énorme boule de poils qui nous suit depuis la taverne. Je ne me fais pas trop de soucis pour les petits, on devrait pouvoir les transporter. Mais Kal-Den, c’est une autre histoire.

Sans parler du fait que je ne suis pas du tout certain que Flavien est capable d’un tel saut. Il a peut-être le vertige, ou deux pieds gauches. Ou peut-être ne me fait-il tout simplement pas suffisamment confiance pour tenter quelque chose d’aussi périlleux. J’essaie d’être rassurant.

- C’est à toi de voir. Si tu penses que c’est impossible, on redescends, on sort par derrière, et on trouve autre chose.

Je m’assoie négligemment sur le rebord de la fenêtre, et observe la réaction de Flavien. J’en attends peut-être un peu trop de l’éleveur. Tout le monde n’apprécie pas forcément de se retrouver dans une situation aussi stressante que peut l’être la nôtre.

Flavien Teleri
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Leur rencontre avec les miliciens laissa à Flavien un sentiment amère qui ne fut en rien apaisé par le sourire victorieux que lui offrit Liam une fois les gardes solidement ficelés et déposés avec le plus grand soin dans la benne qui lui avait servi de cachette quelques minutes plus tôt. Le soigneur n'était pas particulièrement ravi d'avoir à ajouter "violence sur agent" à la longue liste de crimes, fictifs ou non, qui lui collaient déjà à la peau.

La tentative d'humour de Liam laissait franchement à désirer. Lui qui ne cessait de parler de confiance, il n'avait vraisemblablement aucune idée de la manière dont on pouvait l'instaurer chez quelqu'un. Encore moins chez quelqu'un de la trempe de Flavien. Ravalant ses remarques, le soigneur aida son acolyte à effacer les traces de la brève lutte qui avait eu lieu. S'il fallait ajouter une infraction à son casier, autant qu'elle en vaille la peine. Flavien grimaça lorsque cette pensée lui traversa l'esprit. Il détestait réfléchir de cette manière.

- Que fait-on à présent ? Demanda-t-il une fois que toute trace de leur crime fut effacée.

La réponse de Liam était simple : il fallait profiter de ce moment de répit pour s'enfuir. Maintenant qu'ils avaient essentiellement commis un crime, ils pouvaient donc prendre la poudre d'escampette comme Flavien l'avait souhaité plus tôt, leur épargnant un affrontement qui n'aurait certainement pas eu lieu s'ils s'étaient contentés d'éviter les ennuis. Car si Flavien n'avait jusqu'à présent pas activement la milice aux trousses, cette dernière réagirait plus virulemment à l'annonce de l'agression de gars de leurs rangs. Que les Architectes le garde, il était encore allé mettre son nez dans une affaire qui s'annonçait plus compliquée qu'il ne l'espérait.

Étranger à ses tourments Liam lui adressa un petit signe de la main pour l'inviter à le rejoindre et ainsi passer à la deuxième partie de leur plan hasardeux. Ils allaient entrer dans un immeuble, tout simplement.

Flavien ne se risqua pas à poser de question, suivant Liam sans un mot jusqu'à ce que ce dernier ne s'arrête net au rebord d'une fenêtre ouverte dans le couloir du troisième étage. L'homme se pencha légèrement en avant et Flavien hésita entre froncer les sourcils pour lui signifier son agacement, ou s'approcher de lui pour s'assurer qu'il ne passe pas par-dessus à force de s'étirer pour avoir la meilleure vue possible.

- Qu'est-ce que vous faites ? Marmonna Flavien qui commençait à être fatigué de s'entendre poser encore et toujours les mêmes questions.

C'est avec un grand sourire que Liam lui dévoila son plan infaillible : ils allaient tout simplement sauter vers la fenêtre ouverte qui leur faisait face, brouillant les pistes des miliciens qui auraient réussi à remonter jusqu'à cet immeuble en suivant les traces qu'ils avaient laissés dans la neige. Pour être honnête, l'idée n'était pas mauvaise : si Liam savait ce qu'il faisait, elle était même assez ingénieuse.

L'aventurier poursuivit en ajoutant qu'il craignait que Kal-Den ne réussisse pas à les suivre dans ce périple. L'imposant canidé avait gravi les marches de l'immeuble sans broncher, mais il était clair qu'un tel saut ne pouvait que mal se terminer pour la fidèle invocation qui ne disposerait jamais de l'élan suffisant pour arriver de l'autre côté. Il était temps pour Flavien se présenter ses adieux à son protecteur. Que cela se fasse ici où à la frontière d'Hinaus, il n'y couperait pas. Autant éviter au grand chien de se casser quelque-chose.

- Kal-Den ne sera pas un problème. Affirma le soigneur, Laissez-moi juste un instant.

S'accroupissant au niveau de son compagnon de route, Flavien passa une main derrière l'oreille du molosse pour lui offrir une dernière caresse. Kal-Den n'était pas idiot, il savait ce que le soigneur comptait lui annoncer avant même qu'il ne puisse le formuler.

" Nos chemins se séparent ici. "
" Merci pour tout Kal-Den. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. "
" Tu te débrouilleras, Flavien. Cet homme sera plus en mesure de t'aider que moi. "
" J'en doute. "
" Il semble gentil. "
" C'est justement des plus gentils dont je me méfie. "

Le souvenir d'une lame passée un peu trop près de lui, lui traversa l'esprit et il secoua la tête.

" Tu es gentil, toi aussi. Devrais-je me méfier de toi ? "

La sagesse du vieux chien fit sourire en coin le soigneur. Sur un dernier adieu, il rompit le lien qui l'unissait à l'invocation, retournant le chien errant aux contrées glacées de Vereist et à la meute de corniauds qui attendait son retour. Kal-Den se dissolvait sous les yeux de Flavien qui lui adressa un dernier signe de la tête avant de se redresser pour croiser le regard de Liam.

Ne souhaitant pas franchement engager la conversation sur ce qui venait de se passer, le soigneur profita de la surprise de Liam pour tourner les talons et poser un pied sur le rebord de la fenêtre. Prenant appui sur ce dernier, il s'assura que Selmac et Hua étaient bien accrochés et s'élança vers la fenêtre ouverte juste en face de lui. Un tel saut n'était pas monnaie courante pour le soigneur, mais il était largement capable de le réaliser sans encombre.

Agrippant sans difficulté le rebord d'en face, Flavien se glissa à l'intérieur et s'écarta de la fenêtre pour laisser passer Liam, non sans hausser les sourcils dans sa direction. Il comptait le rejoindre, ou bien hésitait-il soudainement à appliquer son propre plan ?

Se ressaisissant bien vite, l'aventurier s'adonna à son tour à un petit numéro d'équilibriste avant de le rejoindre. Une fois les deux hommes arrivés à bon port, ils jetèrent un coup d'œil autour d'eux pour repérer au plus vite les escaliers menant vers la sortie.

Lancé de dés (parce que rien n'est jamais donné sur Irydaë !):

Bolgokh
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'Dé 20' : 12

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88 Miles Par Heure EmptyVen 12 Oct - 0:55
Je suis du genre difficile à décontenancer. J'ai pas mal bourlingué tout autour du Disque-Monde, et j'ai vu des paysages à couper le souffle, de l'infini de la haute mer en pleine nuit, aux sommets enneigés bordant le vide sidéral. J'ai vu des navires voler, et des monstres capables de geler un homme d'un souffle. Mais il n'y a pas à dire, la Magie Occidentale, c'est toujours impressionnant.  L'énorme cabot disparaît, et j'ai bien l'impression qu'un échange passe entre lui et son maître. Si ce dernier m'a affirmé que ce n'était pas un problème, je sens bien que la séparation avec Kal-den est douloureuse. L'éleveur n'est pas très doué pour masquer ses pensées. Il ferait un voleur déplorable. Sans dire un mot, et sans doute afin d'éviter les questions, le voilà qui prend les devants, et d'un bond plus agile que ce dont je ne l'aurai cru capable, il se retrouve dans le bâtiment voisin.

Je ne me souviens plus de quelle tribu viennent ces mages dresseurs, capables de dompter les bestioles les plus hostiles. Il n'empêche que mes doutes sur mon protégé sont fondés. Cette histoire est de plus en plus intéressante. Je me retourne, prend appui à mon tour sur le rebord, et saute. Je laisse mon pied glisser totalement intentionnellement sur la fine couche de glace accumulée sur le bâtant d'en face, afin d'atterrir sur mon séant, dans une position on ne peut plus seyante. Je descends gracieusement de mon perchoir pour rejoindre Flavien, qui me fait signe de rester silencieux. En effet, nous nous trouvons dans un appartement manifestement habité.

Je hoche la tête pour lui faire signe que j'ai compris, et j'avance à pas de loups vers lui. Nous nous trouvons dans une cuisine. Une table à manger sur laquelle est posée une corbeille de fruit trône au centre de la pièce, et un poêle dont les braises sont encore chaudes crépite près de nous. Le mobilier est rustique et pratique, comme souvent dans la région, la décoration simpliste, et manquant cruellement de goût, si vous voulez mon avis. Une petite tenture, un chandelier ou deux, ce ne serait quand même pas du luxe. Je demande d'un geste au Myt'rän de m'attendre sur place, et je m'aventure furtivement hors de la pièce. Si je dois assommer quelqu'un, je préfère que Flavien ne le voit pas. J'ai comme l'impression qu'il a eu son compte d'émotions pour la journée.

Mais c'est une précaution inutile. Les propriétaires sont manifestement de sortie. Je prends plusieurs minutes pour fouiller un salon, une chambre et une salle d'eau, mais personne. Je retourne l'annoncer à mon compagnon.


- On est seuls, je dis en lui passant devant.

Je ferme la fenêtre par laquelle nous sommes entrés. Je préfère laisser le moins d'indices possible à nos poursuivants. Puis, saisissant négligemment une pomme dans la corbeille, je croque dedans et essaie d'articuler la bouche pleine :


- On y va ?

Nous nous dirigeons vers la porte d'entrée, j'appuie sur la poignée et... rien. C'est fermé à clé. Je croque à nouveau dans ma pomme, et me gratte le menton en examinant la serrure.

- C'est embêtant ça... je commence. Mais pas tant.   j'ajoute avec un sourire.

Je coince la pomme entre mes dents, et sors d'une de mes poches un pic et un crochet. Je m'agenouille devant la serrure. J'insère les deux outils, et commence à inspecter le type d'adversaire qui me fait face. Il s'agit d'un mécanisme assez élaboré pour une habitation aussi simple. Les propriétaires ont peut-être quelques objets de valeurs dissimulés quelque part ici. Mais ce n'est pas l'objet de ma présence... aujourd'hui. Je croque à nouveau dans ma pomme, et lève les yeux vers l'éleveur.


- Ne t'inquiète pas,  j'annonce, ça va être un jeu d'enfant.

Pour quelqu'un avec mes... compétences, et autant d'expérience, il n'y a rien de difficile à se débarrasser de ce genre de verrous. Même si c'est plutôt Will, l'expert dans ce genre de travaux d'habitude, je suis moi-même plutôt doué, en toute modestie. Je pose la pomme près de moi, avant de reprendre pour Flavien :

- Tu vois, il suffit d'attraper ce truc là, de tirer ici, de tourner comme ça et...

*Clic!*

- Hum...

Alors, honnêtement, ce n'est pas ma faute. Mon crochet est usé. Et puis la serrure est toute gelée, avec la tempête qui vient de passer. Mais le moral de mon ami étant déjà loin d'être au bureau fixe, je garde contenance.

- ... et tout est prêt pour un crochetage en bonne et due forme,  je reprends comme si je n'avais jamais terminé ma phrase, mais qui va prendre quelques temps.

Je croque à nouveau dans ma pomme, et entreprend de nous libérer de ce qui s'avère être une cellule, finalement. Certes, bien plus confortable que celle dans laquelle nous allons nous retrouver si nous ne sortons pas d'ici rapidement, mais une cellule tout de même. Tout à mon œuvre, j'essaie de lancer la conversation avec Flavien.

- Alors,   je lance sur le ton de la conversation, est-ce que tu as envie de m'expliquer ce qu'un mage de l'Ouest fait en Daënastre ?

Dans ma branche, on apprend à ne pas poser trop de questions. Mais j'admets que la situation de Flavien m'intrigue. Il est rare de voir ces amoureux des Architectes s'aventurer si près d'autant de cette dégoûtante technologie. Mais étant donné l'image du My'trän qui commence à se former dans l'élégant esprit de votre serviteur, je ne suis pas certain qu'il souhaite aborder le sujet.

- Ou on peut parler de la météo, si tu préfères,   j'ajoute en haussant les épaules. Ce n'est pas comme si nos cinq prochaines minutes allaient être très agitées.

Machinalement, je croque un nouveau bout de ma pomme.

Spoiler:

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88 Miles Par Heure EmptyDim 21 Oct - 22:38
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Flavien se figea net en réalisant qu'il venait de sauter à pieds joints dans un appartement, ses yeux accrochant directement à la table trônant à quelques mètres de lui. Jamais une corbeille de fruits frais n'avait évoqué chez lui un tel malaise. Il aurait pourtant dû s'y attendre : vu ses antécédents, il n'était pas étonnant qu'il se retrouve dans pareille situation. Mentalement, il ajouta "effraction" à la petite liste de méfaits qui lui collait à la peau et qui semblait grossir à vue d'œil depuis qu'il avait eu la brillante idée d'approcher Liam.

En parlant du loup, ce dernier l'avait rejoint et le soigneur se hâta d'intimer le silence à l'autre aventurier. C'est tout à son honneur que Liam s'empressa de faire un tour rapide de l'appartement, heureusement assez petit pour qu'il puisse rapidement évaluer la situation sans réellement s'éloigner du soigneur qui restait plus ou moins accoudé à la fenêtre, prêt à repasser par le cadrant au moindre signe de vie. Tout le monde avait ses limites, et il était hors de question qu'il embarque une pauvre ménagère de plus de cinquante ans dans ses mésaventures.

Le My'trän expira doucement lorsque Liam réapparu avec un sourire confiant, lui assurant qu'ils étaient seuls. L'aventurier avait l'air sûr de lui, mais il avait au moins l'honnêteté de ne pas lui glisser que tous les risques avaient été calculés et qu'il avait su avant même de choisir leur destination que personne ne serait présent pour les accueillir... ou plus les cueillir. Flavien se décala pour laisser Liam fermer la fenêtre derrière eux et souffla sur les paumes de ses mains pour les réchauffer un minimum avant de reprendre sa cavale.

Flavien haussa un sourcil lorsque Liam attrapa une pomme dans la corbeille, croquant à pleine dents dans le fruit et s'attirant par la même occasion le regard plein d'espoir d'un Aitah que son maître avait briffé à la seconde où il avait réalisé qu'ils squattaient à présent chez de parfaits inconnus. Les directives étaient simples : on ne sautait dans les bras de personne et on ne touchait à rien, surtout pas à la nourriture qui traînait encore sur le plan de travail. Et oui, cela comptait aussi pour les pelures qui trainaient encore dans l'évier, merci d'avoir posé la question, Selmac. Non, vraiment, si le nomade avait su, il aurait inclus Liam dans sa mise au point.

" Oh relax Flav ! C'est qu'une pomme. "

Effectivement, c'était juste un fruit. Liam n'était pas en train d'expertiser les rares tableaux qui décoraient la pièce, ni même d'empocher les petites cuillères. En revanche, à parler ainsi la bouche pleine, il allait encore s'étouffer avec un quartier dudit fruit et Flavien n'avait vraiment aucune envie de réaliser une série de compressions abdominales pour éviter à l'autre de s'étouffer bêtement.

Ignorant le monologue mental de son allié du jour, Liam articula difficilement sa question. Flavien était-il prêt à mettre les voiles ?

" Je ne sais pas, vous êtes sûr qu'une pomme sera suffisante au goûter ? Ils doivent bien ranger les gâteaux secs quelque-part. "

Seul le petit rire aigue de sa Tairakh répondit à ses pensées. Flavien hocha la tête à l'affirmative, gardant ses pensées pour lui et emboitant le pas à Liam qui appuya sur la poignée de la porte d'entrée sans résultat. Les résidents étaient assez distraits pour laisser la fenêtre ouverte, mais n'avaient pas omis de fermer la porte à clé, ce qui n'était pas pour arranger les deux hommes qui se trouvaient bloqués.

Malgré ce que Liam lui avait donné à voir jusqu'à présent, Flavien fut quand même étonné de le voir pêcher un kit set du parfait petit cambrioleur au fond de sa poche et de se lancer joyeusement à la tâche, assurant au soigneur qu'il les sortirait de là en deux trois coups de cuillère à pot, profitant de l'opportunité pour partager le secret de son art avec le nomade qui ne comprenait pas grand-chose au charabia de l'autre homme. Aux yeux de Flavien, Liam était simplement en train de farfouiller au fond de la serrure avec un crochet, voilà tout.

Tout ce que le soigneur pouvait faire, c'était de commander à Selmac de ne pas toucher la pomme abandonnée au profit d'une séance de crochetage qui promettait d'être courte. Déjà, un déclic se produisait, laissant penser à Flavien que leur retraite allait être aussi rapide que Liam l'avait annoncé. Il n'eut pas le temps de se réjouir de ce développement favorable que déjà Liam tirait de la serrure un crochet à l'apparence douteuse. Ce n'était pas un déclic de victoire qu'ils venaient d'entendre, juste le clic d'un crochet qui avait trop servi et peinait à opérer sa magie.

Liam ne se laissa pas impressionner par ce contretemps, reprenant sa tâche en lançant un regard de travers à la serrure qui refusait de coopérer. Il n'avait pas l'air de s'inquiéter de la situation, laissant penser -espérer- à Flavien qu'il savait réellement ce qu'il faisait. Le voir croquer nonchalamment dans une pomme ne faisait qu'accentuer cette image sûre de lui que l'aventurier se donnait.

Contraint et forcé de ne rien faire, Flavien croisa les bras et s'appuya contre un meuble pour laisser le champ libre à Liam. Ce dernier, plutôt que de l'ignorer pour se concentrer, choisi ce moment pour entamer la conversation. Il voulait en savoir plus sur la raison de sa présence en Daënastre mais était prêt à discuter de la pluie et du beau temps à la place, si cela arrangeait le soigneur.

Au fond, Flavien ne voyait pas de réel inconvénient à mettre Liam au courant de la raison de son voyage en terre hostile. Il aurait aimé que la discussion ne prenne pas place alors qu'ils étaient tous deux enfermés, mais Liam faisait peut-être parti de ces gens qui fonctionnaient mieux lorsqu'ils trempaient dans un bain de langage, étrangement plus performants avec une conversation pour les accompagner à l'ouvrage.

Tout le contraire du My'trän qui préférait de loin le silence aux banalités. Quoi qu'il en soit, après ce qu'il avait donné à voir à son guide, il ne risquait rien à répondre honnêtement à sa question. Si Liam n'avait pas tiqué en le voyant renvoyer son invocation chez elle, il pouvait au moins lui accorder le bénéfice du doute.

- Je cherche quelqu'un. Répondit-il après un moment de silence, Un membre de la famille Brandtner. On m'a suggéré de me rendre à Blumar pour les retrouver, c'est donc là que je me rends.

La porte n'avait pas l'air prêt à s'ouvrir dans l'instant, incitant Flavien à répondre au regard curieux de Liam par une explication légèrement plus détaillée.

- J'ai quelque-chose à leur donner. Un bien confié par une parente de la famille et qui leur revient de droit. Expliqua-t-il sans se lancer dans les détails et confier à l'aventurier que ledit bien n'était qu'un simple journal de bord à la couverture cornée, J'espère ne pas faire fausse route cette fois.

Son passage désastreux à Zuhause aura au moins servi à quelque-chose, pourvu que cette piste soit solide. Une chose était certaine, il ne souhaitait pas rester une seconde de plus à Zuhause et était plus que soulagé de savoir que Blumar se trouvait à des kilomètres au Sud de cette ville glaciale.

Liam n'étant pas tout à fait venu à bout de la serrure récalcitrante, Flavien posa à son tour une question sommaire.

- Vous n'êtes pas non plus de la région, n'est-ce pas ? Vous connaissez bien Daënastre ?

S'il n'était pas coutumier des échanges de bienséances, il était toujours préférable d'en connaitre un minimum sur un compagnon de voyage, d'autant plus quand ce dernier s'avérait être un aventurier n'hésitant pas à assommer des miliciens et se révélant être un crocheteur de serrures.

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Gertrude von Ziegler

Le temps est assassin, c'est bien connu! Mais entre la théorie et l'expérimentation, il existe tout un monde! Jadis Gertrude menait une vie des plus trépidantes. De nombreux voyages pour le travail, une paie agréable, un style de vie confortable... Sans parler des merveilleux souvenirs qui resurgissent parfois des tréfonds de son âme en lui arrachant des sourires nostalgiques. Pas plus tard que hier elle a encore rêvé de son premier amour. Et dire qu'elle avait presque oublié son visage! L'âge est traître pour le corps mais peut-être davantage encore pour la mémoire. Et que reste-t-il à la vieille femme qu'elle est devenue si ce n'est les souvenirs d'une vie bien remplie?

Oui, elle a peur. Peur de perdre ces fragments de son identité et ressembler à son irritante voisine qui ne se souvient même plus de ses petit-enfants et qui confonds ses deux charmants fils. Par contre pour se rappeler les prénoms de ses multiples chats, là, il n'y aucun soucis! Saloperies de bestioles! Plus jeune, Gertrude considérait la vieillesse comme la plus merveilleuse des occasions de se reposer dans la quiétude. Pff, tu parles! Elle aurait dû se rappeler qu'il existe toujours des voisins prêts à vous pourrir la vie!

L'aînée se fait bousculer par une bande de gamins qui courent en poussant des cris joyeux. La barbe! Elle tente bien de tendre l'une de ses jambes émaciées pour faire trébucher le petit dernier de la bande mais... sans succès! À défaut, elle gratifie les enfants de remarques teintées d'aigreur. Si elle avait vingt ans de moins, elle aurait pu leur flanquer la correction qu'ils méritent! Et ce constat n'arrange guère l'humeur de la vénérable...

Ses derniers jurons se perdent dans le vent frais et elle poursuit finalement son chemin. Elle a hâte de retrouver la chaleur de son appartement. Et craint de rôder comme un vieil animal en cage. Elle n'a guère l'occasion de s'amuser. Ses ingrates de filles sont parties vivre leur amour avec de jeunes éphèbes. Et le pire c'est qu'elle les envie! Si elle devait tout recommencer à zéro, peut-être qu'elle aurait embrassé un autre style de vie. Le sien ne lui a jamais réellement permis de s'épanouir en famille ou de jouir de la présence d'un homme aimant.

Elle repousse les regrets d'un revers mental de la main et finit par arriver devant la porte de son antre. Il lui faut quelques instants pour retrouver sa clef mais avant de la glisser dans la serrure, elle marque un temps d'arrêt. Il y a des bruits étranges! Son ouïe, certes, n'est plus aussi affûtée qu'avant. Malgré tout elle a trouvé une coupable toute désignée à qui imputer ce "crime" envers le silence.
"Si vous êtes en train de crever Madame Cheisse, faites-le en silence!" crie-t-elle. "Respectez un peu la tranquillité de vos voisins, voulez-vous?"
La clef finit par déverrouiller l'accès à son appartement et elle marque un temps d'arrêt avant même d'avoir fait un pas à l'intérieur de son territoire. Maniaque comme Gertrude l'est, elle ne peut que constater la présence de traces de pas humides dans son intérieur. Elle glisse immédiatement une main dans sa manche et en retire un petit revolver, héritage de ses glorieuses années passées dans l'Ordre de la Pénitence. Ha, ce coquin est mal tombé!
"De mon temps on évitait de saloper les lieux de vie des autres! Montre-toi, coquin!" rugit-elle. "Sinon je te jure que tu vas te retrouver avec toute une tripotée de nouveaux nombrils!"
Six, pour être exacte. À savoir le nombre de balles que contient son pistolet. Ho, bien sûr, une femme âgée conventionnelle aurait peut-être opté pour une approche moins radicale du problème. Un cri pour alerter la milice, par exemple! Mais pas une ancienne shudarga! Elle, elle va régler le problème elle-même. Histoire de renouer un bref instant avec un passé qu'elle ne cesse de regretter!

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