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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Khurmag
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 Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin

Nergüi Alhazred
Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMar 20 Nov - 11:32
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Profession : Archiviste
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Deux mois avaient suivi l'intrépide chasse au trésor ayant eu lieu dans les contrées désertiques méridionales. Deux mois paradoxalement calmes pour l'érudit qui évitait la capitale. Ces événements avaient fortement altéré sa réputation, sa nature discrète le poussait à roder dans les hameaux de pierre isolés de Khurmag. Non pas sans raisons, il devait préparer sa prochaine mission pour le compte de la nécromancienne dans l'ombre. Si Réoni jouissait d'un statut de repaire à marauds, un foyer pour les conjurations de tout genre n'ayant d'égal que les coupes gorges d'Alidor, Nerguï était persuadé que la bas,les murs avaient des yeux. C'est donc de cette petite bourgade que l'érudit faisait jouer son réseau de relations pour obtenir l'entrée aux archives de Darga ainsi qu'une entrevue avec le conseil si possible. Tâche ardue qui avançait à chaque battement d'aile des corbeaux messagers.

Cela fera maintenant 3 semaines qu'il passait ses journées dans une auberge joliement appelée "le sculpteur amoureux", un sculpteur sur bois pour être précis, comme vous pouvez vous en douter, Nerguï avait largement eu le temps d'entendre maintes fois l'origine de ce nom de la bouche de l'aubergiste, fier de la raconter à chaque nouveau venu cherchant à se réfugier du Koral. La monotomie n'était pas un problème pour un archiviste ayant passé plus de 20 ans à répéter la même routine mais ici, l'impatience quant à la mission à venir se faisait de plus en plus ressentir et le cadre de cette auberge lugubre n'était pas non plus idéale car malgré le nom, nous étions au sud de Khurmag et même le sortilège de charme frappant ses terres avait ces limites, surtout pour un individu se tournant de plus en plus vers un autre architecte. En effet, la foi de l'érudit pour Möchlog grandissait chaque jour. A l'image de sa maîtresse, il avait acheté une chouette, plus précisément un Harfang des neiges natif de Khurmag, une espèce majestueuse dont le domptage difficile occupait une grande partie de son temps, à lui qui avait oublié la sensation d'avoir à s'occuper de quelqu'un d'autre que lui même.

C'était une nuit de jeudi, alors qu'il écrivait à ses nouveaux collaborateurs d'Alidor qu'un frisson vint soudainement parcourir sa colonne vertébrale, retiré de sa plénitude, il tourne la tête soudainement, rien ... , pourtant il entendait quelque chose, au milieu du blizzard à l'extérieur, il entendait quelque chose qu'il ne devrait pas entendre, des pas ? des pas dans la neige ? Son esprit lui jouait il des tours à une heure si tardive ? Comment pouvait il bien entendre des pas venant de l'extérieur, au beau milieu de la tempête, il ne put s’empêcher d'ouvrir les épais volets de bouleau cachés derrières les grotesques barreaux de fonte. La manœuvre difficile ne fut récompensé que par un violent souffle glacial retirant sa capuche.

A sa surprise, il voyait la figure associé aux pas, une silhouette translucide au milieu du blizzard, dont on ne voyait que le voile sombre, un spectre balayé par le souffle nocturne. Comme envoûté, il quitta sa chambre sans même refermer les volets, descendit en hâte dans le salon seulement gardé par le lugubre aubergiste à moitié assoupi, sans même lui donner le temps de prononcer le moindre mot, il ouvre la grande porte centrale et se précipite dehors pour se retrouver face à l'apparition, sous le voile, il ne distinguait qu'une chevelure argentée, plus pure encore que la sienne ainsi que les bribes d'un faciès féminin. Était ce seulement un humain à qui il avait à faire. Après de longues secondes, il se décida à l'inviter à rentrer dans l'auberge, avant de mourir de la morsure glaciale du Koral comme de nombreux pèlerins égarés avant elle.

Spoiler:

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyLun 26 Nov - 0:47
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Cela avait fait plusieurs jours depuis qu'Ophélia s'était crue rescapée du Koral, depuis qu'elle avait senti de l'herbe sous son pas. Douce illusion pour un cruel mensonge que cette fine verdure, écrasée par le poids de la neige. La tempête n'était pas terminée, pas encore, mais Nislegiin ne devait pas être loin, désormais. Elle visait le Sud, encore et toujours, car telles étaient les instructions qu'on lui avait données. Là-bas, elle pourrait trouver un peu de repos, de quoi vivre la conscience évadée de la loi et des rayons de soleil. Existait-il seulement encore ? Il aurait pu s'effacer que la vaironne ne l'aurait pas remarqué. Ici, le maître des cieux n'était que la tempête et ses nuages si épais, ils en couvraient le ciel de leur noirceur. Aube, midi, soirée, crépuscule, nuit, il n'y avait aucune différence, les heures n'avaient aucun pouvoir, le temps lui-même se pliait à la volonté du climat. 

Les pas de l'anomalie étaient lourds, son dos rendait la tâche plus ardue encore. Ses cristaux lui pesaient toujours, tant en fardeau de l'âme qu'en fardeau du corps. A force de les endurer, elle s'était convaincue que leur poids ne serait bientôt qu'un mauvais souvenir, mais elle désespérait de les voir la fatiguer plus qu'un être humain pur ne le serait. Elle continuait néanmoins, sauvée de justesse plus tôt par cette étrange apparition aux amis bestiaux. Mais à quoi bon se faire épargner par le destin si c'est pour mourir plusieurs bornes plus loin ? Pour cette simple raison et parce que cela ne faisait aucun sens, Ophélia se refusait de poser les genoux dans la neige. Cerclée par la capuche de son manteau, elle cachait la fatigue qui soulignait ses yeux, tête baissée à mirer le tapis d'albâtre qu'elle arpentait. Les dieux n'auraient pas le plaisir de la voir s'exténuer, traînant son pas dans la neige comme talon accroché à un boulet. 

Sous la fourrure, le visage pâle de la semi-morte déjà trépassée dodelinait, remuant péniblement, handicapée par l'épuisement. Sa bouche restait constamment ouverte, cherchant chaque bouffée d'air qu'elle pouvait happer, si bien que sa gorge se serrait de froid. De tant à autre, elle passait une main devant ses lèvres pour chercher la chaleur de sa peau, mais tout le réconfort que son épiderme aurait pu lui offrir semblait lui aussi s'en aller. Il s'effaçait doucement, tout aussi sûrement, son état était dépérissant et même lorsqu'elle atteint ce qui semblait être un semblant de village, l'anomalie ne semblait pas s'accommoder du réconfort que pourraient lui offrir les alentours. On lui interdisait l'accès aux domiciles, les habitants préféraient la voir morte plutôt que de risquer d'héberger une étrangère chez eux. Elle n'avait aucune rancune à leur vouer, Ophélia elle-même s'était depuis longtemps persuadée qu'elle serait aussi bien morte que vivante, à arpenter sans but le monde qui n'avait pas été créé pour elle. 

C'était si rébarbatif, la faucheuse se présentait à elle, lui montrait son visage si souvent que le risque de mourir n'était devenu qu'une amère habitude. Par la force des choses, la vaironne n'avait même plus peur de souffrir, n'avait plus peur d'anticiper son départ éternel, mais elle continuait à lutter, trop insolente pour vouloir donner satisfaction à ses bourreaux. Les Architectes regardaient, la passaient en tribunal, elle ne plaiderait jamais sa propre culpabilité, elle ne donnerait jamais satisfaction à ces tyrans. Ils n'avaient pas été capables de la maîtriser dans sa vie parmi les étoiles... ils ne l'apprivoiseraient pas dans sa vie parmi les humains. 

Son pas grelottant trouva alors une halte. Son regard penché ne saisit d'abord que la silhouette d'un pied, puis d'un autre. Levant doucement la tête d'une méfiance sèche, l'anomalie détailla la figure qui se présentait à elle. Ses yeux fatigués par le froid ne parvenaient cependant pas à déposer une description nette sur la personne qui semblait ... l'inviter ? Au travers du rideau de flocons, Ophélia ne parvenait qu'à dénicher des pupilles fauves, comme deux feux de torches qui rebondissaient dans un reflet translucide. Evidemment qu'elle haïssait devoir se fier au premier étranger venu, d'autant que son état d'anomalie permettait tant d'emprise sur sa personne. Mais quel choix avait-elle vraiment ? Bouche tremblante, lèvres arrondies et regard incliné, elle suivit silencieusement l'inconnu à l'intérieur. Une auberge ... si elle avait su qu'il y en avait une, elle aurait foncé à l'intérieur, quitte à devoir partir par la fenêtre pour ne pas payer. Finalement, c'était bien son aubaine. 

Durant le dernier mois, la vaironne s'était surprise à redoubler de naïveté, de candeur, mais tout était parti aussi vite qu'il était venu, et désormais, elle se retrouvait en possession d'une étrange pierre droitement sortie de sa gorge ... ce n'était pas la plus agréable des sensations, mais dans le doute, elle avait gardé l'artefact qui ressemblait étrangement aux cristaux de son dos. Loin d'être l'innocente, curieuse et, il fallait bien l'admettre, insupportable jeune femme qu'elle s'était sentie devenir, désormais, elle restait constamment sur ses gardes, mise à bas par la volonté du blizzard. Toutefois, éclairée par la lumière de l'intérieur, réchauffée par l'enceinte de bois et le feu qui brûlait à l'intérieur, l'anomalie se permit enfin de retirer sa capuche, sans pour autant oser retirer les deux manteaux qu'elle portait. 

Jetant des regards en biais à son bienfaiteur, elle le suivait de loin dans l'établissement. Elle ne savait pas vraiment que faire, les relations humaines n'étaient pas son fort, encore moins avec une personne qui pourrait la tuer s'il connaissait sa nature véritable. Les my'trans n'étaient généralement que peu ouverts à son genre d'hérésie ... car c'était ce qu'elle était, n'est-ce pas ? Elle glissa néanmoins, et d'une discrétion plus accentuée encore par sa voix taciturne et son accent du nord, un sobre remerciement à l'étranger.

- La plupart des gens m'auraient laissée pourrir dans la neige ... mer ... ci.

Elle hésitait quand bien même sur l'emploi du mot magique. Les doubles intentions étaient si fréquentes qu'elle n'osait pas s'avancer sur la question du bien-fondé des intentions de cet inconnu. Enfin, analyser les gens était autrefois un hobby pour elle, peut-être qu'elle aurait assez de jugeote pour réitérer ses exploits du passé ... pourvu qu'il ne lui veuille pas de mal. 

Spoiler:

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMar 27 Nov - 15:55
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Refermant avec peine l'épaisse porte au traversant de fer forgé, l'érudit invite son étrange conviée à s'asseoir à l'une des tables de l'auberge.

" Serait il possible de préparer un couvert et un candélabre ? j'en prendrais charge à l'aube, je vous l'assure. "

Quémanda t'il avec panique au propriétaire de l'auberge, le regard toujours abasourdi de la scène rocambolesque se déroulant devant ses yeux à une heure si tardive. L'érudit, incertain sur l'état de son invitée, ne put s’empêcher de lui demander à plusieurs reprises si tout allait bien. Sa mine pâle et tremblante étant accompagnée d'une voix douce mais hésitante, l'érudit sentait qu'elle n'avait pas tout à fait confiance en son bientaiteur. Les Khurmagiens se sont toujours vantés de leur talent à lire l'âme des êtres. C'était pour eux une aussi grande fierté que l'hospitalité et la convivialité dont l'archiviste se surprenait à faire preuve. Une vingtaine de minutes plus tard, un ragoût tiède et une tranche de pain installées sur la table, la belle aux cheveux d'argent avait l'air en bien meilleure santé et pourtant elle gardait ce même ton pâle en contraste avec ce charmant visage bien portant en toute circonstance. Voila qui était étonnant, même pour l'hôte à la peau plus immaculée encore avait mis mal à l'aise plus d'un de ces collègues. Il s'était toujours amusé de ce paradoxe, le blanc de la neige était aussi pur et lumineux que sinistre et funèbre, voir macabre.

" Neige, un nom d'une blancheur éclatante ! Ce mot nous éblouit de ses éclats de blancs, de ses scintillements d'étoiles légères et pourtant ... La neige terrible qui tue, qui engourdit les corps et les âmes. La neige lourde, pesante qui s'empare des routes, des paysages, qui envahit tout. La neige, insidieuse, silencieuse, dont on n'entend même pas le bruit des flocons. Beauté et cruauté semblent réunies dans ce mot, cruauté qui se cache sous des apparences pleines d'élégance et de douceur... "

Une fois encore, il ne pût s’empêcher de se livrer ouvertement à de quelconques fantaisies, fixant le plancher comme un tapis de mille astres pour éviter le regard méfiant de son silencieux interlocuteur. Après un long soupir, il se décide enfin à la poser, la première question qui viendrait à aux lèvres de n'importe qui.

" Inutile de dire qu'il est peu courant de voir quelqu'un battre les routes à une heure si tardive et au beau milieu de la gueule du Koral qui plus est. Je vous avoue être curieux quant à votre identité et aux circonstances aventureuses qui vont ont mené dans ce trou ... sans la moindre godille. "

Conclua-il surpris, il venait de se rendre compte que la femme lui faisant face ne possédait aucune botte ni chaussure, ces pieds n'étaient couverts que de rudimentaires haillons. L'érudit n'osait même pas s'imaginer l'état de ces pieds après une telle marche, hors de question de la laisser repartir dans un tel état.

" Je ne vous demanderais comme seule récompense de rassasier ma soif de curiosité mais ceci peut attendre. Vu ce que vous venez de vivre, je me doute que vous ne devez pas être d'humeur à la conversation, peut être pourrons nous en discuter lendemain ? pour l'heure, je vous offre mon lit pour la nuit ou du moins ce qu'il reste de cette nuit... "

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 28 Nov - 23:50
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
L'hospitalité, l'abusive manière qu'avait cet homme à prendre soin d'une manière aussi méticuleuse d'une parfaite étrangère, dont le physique évoquait plus le spectre que l'humaine, renvoyait à la concernée des relances de méfiance. Ce n'était rien de moins qu'un mécanisme, automatisme dont l'absence s'était parfois avérée fatale par le passé. Mais autant aurait-elle voulu garder l'oeil ouvert pour toute dague tenue en biais derrière un dos traître, autant sa fatigue lui rappelait de la plus fade manière qu'elle n'avait aucun droit d'être vigilante à ses heures les plus fébriles. Elle arrivait à peine à suivre le mouvement des flammes qui dansaient sur les branches prolongées en pointes de cire, comment aurait-elle pu seulement suivre le fil de ses pensées ? Ophélia était la première à s'être désirée aux aguets, et pourtant, sous l'impulsion de l'exhaustion, elle abandonnait toute marque de prudence. Qu'y avait-il donc à risquer à part la mort ? 

Bien des choses en vérité, mais les paupières de la jeune femme au voile albâtre tiraient doucement leur rideau de chair et cils sur les pupilles vaironnes. Son regard trouble analysait à peine les aliments qu'elle ingurgitait plus par instinct que par conscience. Lui aurait-on immiscé un oeil humain qu'elle l'aurait gobé comme une olive quelconque, peut-être alors le goût l'aurait rappelée à l'ordre ... quoique autrefois, dans une autre vie, ce genre d'atrocité n'était parfois qu'un prérequis pour lutter contre la famine. Mécanisme de l'esprit ou impact de la fatigue, quoi qu'en fut la raison, le goût de la chair humaine revint hanter la gorge de l'anomalie. Ses mains couvrirent ses lèvres avec une maladroite élégance qui cachait le plus horrible des crimes. Finalement, elle rendit une assiette qu'à moitié vide. 

Quant à son hôte, si l'état végétatif dans lequel elle était plongée ne lui accordait que peu de jugement vis-à-vis de sa folie des grands discours présumée, c'était bel et bien par lésion de l'âme qu'elle se fichait éperdument d'à quel point il pouvait être étrange. Sa position et son point de vue étaient bien trop biaisés par sa propre singularité pour se choquer de celle d'autrui, cette phrase adressée aux allures de poème n'était que l'une des innombrables folies humaines auxquelles elle avait pu assister. Elle se contenta d'y sourire, aussi sobrement que faiblement, mais ne daigna pencher la tête que lorsqu'on lui demanda son nom. L'inconnu avait toutefois marqué juste, c'était à peine si Ophélia savait si c'était ses yeux qu'elle regardait ou bien ses orteils, lentement, presque endormie, elle se contenta de déléguer une réponse pas moins banale que directe.


- Tenez vous en à Ophélia, pour le moment. Vous aurez toutes les explications lorsque je serai en mesure de vous les fournir, pour l'instant elles sont ... brouillées. 

Etait-ce seulement le mot juste ? Peut-être. La vaironne ne s'était jamais sentie aussi misérable et elle gardait tant bien que mal les paupières ouvertes. Chancelante, elle parvint néanmoins à se lever, passant deux doigts sidérés de fatigue sur son front bientôt fiévreux. Après quelques secondes de battement consacrées à la reprise de ses points de repaire, elle lâcha finalement avec un accent plus sec que jamais il ne l'a été.

- "Merssi pour lé répas"

L'accentuation de ses "e" était faible, mais bien présente, inclinant en biais leur prononciation comme suivi par deux consonnes. Son "c" avait duré plus longtemps que le sifflement réglementaire, avec une intensité plus marquée encore. Quant à son dernier mot, elle avait laissé traîner la lettre qu'elle n'était pas censée prononcer, faisant trébucher un "s" presque invisible mais bien discernable à sa suite. Tant que son interlocuteur ne reconnaissait pas son jacté, ce qu'elle ne soupçonnait d'ailleurs absolument pas, il n'y avait aucune chance qu'il ne reconnaissance le parlé des bas quartiers de Zuhause. Pourvu qu'elle n'ait pas affaire à un linguiste ... 

Croulante sous la fatigue, elle se contenta de demander quelle chambre était destinée à héberger son couchage avant de s'y engouffrer aussi prestement que son état ne le lui permettait. Cela impliquait de tituber et de s'appuyer sur les murs, mais elle parvint néanmoins à passer le pas de son logis temporaire. S'asseyant sur le lit, elle fut bien-heureuse de trouver la chaleur d'un feu, bien que peu fier de sa taille. Retirant d'abord les manteaux, Ophélia entreprit de retirer les moufles désordonnés qui couvraient ses pieds, fronçant les sourcils sous une morsure de givre inflammatoire. Ses orteils étaient proches du bleu, sous son pas, des couches de peau presque morte ne laissait à la texture qu'une flasque mollesse. Touchant de son index la surface de cette blessure, la vaironne se braqua, rétractant la tête entre ses épaules en une muette complainte. Secouant la tête, l'anomalie laissa couler une main dépitée sur le côté droit de son visage. 

Elle présumait que le feu leur ferait du bien, mais elle ignorait si elle serait capable de marcher le lendemain. Heureusement, son buste et ses jambes s'étaient préservées du gel, et bien que son bas se soit déformé sous l'humidité ambiante et la neige soulevée, son haut demeurait presque intact. Les deux lanières qui maintenaient le tissu s'arquaient sur ses épaules frêles, laissant paraître tant l'intégralité de son col que le haut de son dos. Se pensant enfin seule, la jeune femme aux fils d'argent esquissait de fortes respirations plus proches du soupir que de l'expiration. La lueur de ses cristaux brillait sous l'éclat de la lanterne pendue au plafond, et la porte qu'elle avait oublié de fermer laissait à la disposition d'éventuels clients une vue imprenable sur l'objet de son hérésie.

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyVen 30 Nov - 10:48
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Tel le maître sur sa chaire, les bras croisés, préservés du froid par les manches épaisse de sa robe, l'érudit demeura la nuit durant, assoupi sur une chaise de l'auberge, la paix pouvait se lire sur son visage lors des rares repos qu'il prenait. Repos de courte durée, dés que les premiers rayons du soleil transperçant les fentes des volets de bois massif vinrent frapper son visage. Il fût retiré de son accalmie. A sa levée, Le bruit des os craquelant vint rompre le silence de l'aube.

Comme par réflexe, il se dirige vers sa chambre, à moitié endormi, il n'avait même pas en tête, les éventements de la veille. Autant dire que la vision l’accueillant au seuil de sa porte le rappela à l'ordre. Lui qui avait pour idée de nourrir sa chouette et de s’effondrer sur sa couche. Il demeura quelques secondes immobile, la main sur la poignée de la porte, fixant e la forme grotesque affalée sur le lit, un amas de pointes irrégulier enfoncés dans la chair tel une multitude de dagues planté dans le dos. Le matériau composant ces pointes était tout aussi curieux. Il l'avait déjà vu quelque part mais où ? Il lui fallut quelques secondes pour répondre à sa question, de la magilithe ou quelque chose de très similaire, après des années de recherche, il en avait enfin devant les yeux. Quelques pas vers la droite décelèrent l'identité de la créature. détournant pudiquement son regard de l'intimité de la jeune femme. C'était bien le visage de la femme qu'il avait accueilli quelques heures seulement qui trônait sur ce corps difforme.

N'importe quel My'tran aurait bondi en arrière ou crié le fameux mot en A, ce mot qui semait terreur et dégoût dans le cœur de ces peuples aux croyances profondes. Mais une fois encore, une curiosité dangereuse vint se substituer à la peur, cette curiosité vue comme malsaine par ses proches. Il ne s'approche pas, sur les bases de ses recherches, il arrivait pour l'instant à la simple conclusion que le contact fréquent avec de la magilithe l'avait "contaminé". Etait elle encore en possession de cette magilithe ? A quelle fin s'en elle servie ? Il gardait ses questions pour lui. Il se contente de silencieusement sortir la chouette de sa cage et referme la porte derrière lui pour retourner au rez de chaussée. Il attendrait impatiemment qu'elle se réveille pour calmement discuter de tout ceci, un rictus vint se dresser sur son visage, cette journée s'annonçait intéressante et riche en réflexions.


Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyLun 3 Déc - 9:19
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Une longue traînée de doigts vint couler sur sa joue, penchant sa paupière inférieure d'un même geste et pliant sa pommette. Il ne suffit pas d'un quelconque autre geste, coutume ou simple respiration pour que la vaironne ne s'affale contre le lit ne souhaitant que s'endormir. Mais le peu de bruits en bas résonnait pourtant dans sa chambre comme si sa porte était encore ouverte. Alors, elle leva la tête et réalisa ... effectivement, elle était certainement très fatiguée. Se levant sur la pointe du pas, de sa démarche toujours aussi maladroite, Ophélia vint simplement verrouiller la serrure, ne s'attardant pas sur l'éventualité que quelqu'un ait pu passer dans le couloir. Si elle n'avait rien remarqué, c'était que personne n'avait dû passer. 
 
Enfin, elle s'autorisa à s'évanouir entre les draps propres ... étrange sensation que de ne pas sentir de la neige sur une peau nue, rien que la douceur d'un textile. Si elle pouvait mourir sous cette couverture, l'anomalie aurait elle-même offerte son coeur à la faucheuse. Comme pour périr, quelques secondes suffirent à la jeune femme aux cheveux opalins pour rejoindre le royaume de la brume et des miroirs. Ses rêves n'étaient jamais plus doux que lorsque bercés par une couche altière, les flocons amoncelés faisaient une tête de lit bien médiocre, et sa nuque en gardait la remembrance. Pourquoi le décor le plus pur de blancheur était celui qui amenait le plus de tourmentes à un esprit se voulant tranquille ? Il n'y avait de sens à ce paradoxe que tout celui que la vaironne pouvait y apposer, qu'importait l'endroit ou la couche, elle demeurait une meurtrière recherchée et une abomination en sursis : son esprit n'avait pas de place pour de douces rêveries. Des songes vides était la meilleure chose qu’elle pouvait négocier.
 
Et le néant vint, s’invitant aussi vite qu’il ne s’éclipsa, ne laissant derrière lui qu’un sillage inconsistant. L’éther est une sangsue, il s’accroche à la peau et se refuse de lâcher jusqu’à ce qu’il subtilise assez de sang de son réceptacle. Dans cette conception, Ophélia était depuis longtemps devenue anémique. Alors, si elle se réveillait reposée, elle n’en émergeait pas plus soulagée, il y avait quelqu’un qui la suivait après tout, et le Khoral n’était pas le plus efficace des obstacles contre un être, qui, vraisemblablement, doit bien se moquer des éléments. Il en est l’enfant après tout, un envoyé des dieux ne saurait se voir entraver par les créations de ces derniers, une tempête pour lui, était comme un océan pour un requin et elle, elle jouait le rôle d’une friture dont la destinée se résumait à sa place, au pied de la chaîne alimentaire.
 
Le feu s’était doucement éclipsé, la bûche qui brûlait depuis de longues heures, depuis qu’elle s’était endormie, avait depuis longtemps fini de s’affaisser. Seules demeuraient quelques rares braises chaudes, à peine rougeoyantes et dont la lumière ne ricochait plus. Ses pupilles affinées se faisaient donc cueillir par une obscurité ambiante, tranchée par le fin filon de lumière que dessinait le bas de la porte. Comme une gamine qui se refusait d’aller étudier, la vaironne rechignait à sortir des draps, tout était tellement plus beau depuis cette niche de velours. Elle mit au moins une demi-heure supplémentaire avant d’oser poser le bout des orteils, non sans froncer les sourcils et serrer les paupières, sur le plancher. Le dessous de ses pieds lui faisait encore mal, moins que la veille, mais elle sentait toujours les marques de son périple sous-monter ses talons. Il n’était pas question qu’elle remette ses moufles pour le moment, rien qu’à les voir et ce, même dans une pénombre, les bottes improvisées n’avaient pas l’air proche d’être sèches.
 
C’est donc pieds nus, mais bien avec le plus sec de ses manteaux que l’anomalie daigna enfin rejoindre le rez-de-chaussée. L’idée de fuir lui était venue au moment où elle avait ouvert les yeux, s’assurant ainsi de ne rien devoir à l’étranger de la veille … mais Ophélia s’imaginer bien fuir, orteils déjà trempés et dehors, entourés par la neige. Les journées précédentes avaient été un enfer, y replonger était la chose qu’elle désirait le moins et lorsqu’elle y sera déterminée, ce sera lorsque les circonstances le lui imposeront. Pour l’instant, elle préférait se risquer à se plier aux attentes d’un éventuel créancier que braver le Khoral, même avec un rayon de soleil. Alors elle se présentait au premier sol, cherchant de son regard méfiant le visage dont elle avait du mal à se souvenir, l’avait-elle seulement vu ?

Au détour des quelques visages présents dans l’enceinte, la vaironne choisit, à risque, celui qui lui parlait le plus. Dans ces cas-là, elle se fiait toujours à l’instinct, mieux valait écouter ses boyaux lorsque la conscience faisait défaut. Se présentant devant la table, se tenant droite un court instant, oscillant son regard de gauche à droite, elle tira finalement la chaise avant de s’y installer avec une certaine gêne. Mains serrées dans l’espace creusé entre ses deux genoux, l’anomalie faisait balader son regard autour des quatre coins de la table, osant parfois les lever dans les yeux de son interlocuteur qu’elle présumait effectivement être la bonne personne. Et finalement, après une inspiration, elle brisa son petit manège de silence et d’embarras.
 
-      Merci pour hier. C’était … apprécié.
 
Elle ne voulait pas trop lui donner d’honneurs, il saurait en profiter plus que de mesure, comme toute personne qu’elle a rencontré jusqu’à présent. D’autant qu’il s’agissait là d’un my’tran, un enfant des Architectes, enfin … elle présumait. Bien qu’elle détestait plus les marionnettistes que l’engeance, elle n’avait pas moins un avis peu réservé vis-à-vis des croyants. Quoi qu’il soit, il y avait quand même des efforts à fournir lorsque la survie était dépendante de son attitude et de ses décisions. Elle n’exprimerait pas haut et fort à quel point elle haïssait son peuple et les instigateurs de sa croyance, Ophélia préférait se contenter d’assurer qu’elle vive.
 
-      Est-ce qu’il y aurait un moyen de trouver des bottes quelque part ? Je préfèrerais ne pas retourner dehors avec des pantoufles …

Nergüi Alhazred
Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMar 4 Déc - 12:36
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Toujours plongé dans son encre et ses parchemins de peau de chèvre salis par la crasse de cette table d'auberge, il lève simplement un regard désintéressé pour seule réponse aux remerciement retenus de l'anomalie, pouvait on seulement appeler ça des remerciements ? Quant à sa demande, il n'en faisait pas une priorité, l'invitant une fois de plus à s'asseoir. Il voulait aller droit au but, le curieux avait du temps à perdre mais estimait avoir suffisamment attendu les réponses à ses questions.

Il ne perdrait pas de temps à trouver un endroit ou en parler seul à seul, l'unique personne que cette discussion pouvait mettre à mal était elle. De toute manière, sa table se situait dans un coin isolé de l'auberge, si ils parlaient assez silencieusement, personne ne devrait saisir les aboutissants de la conversation. De plus la présence de témoins dissuaderait certainement son interlocuteur de toute violence, après tout ce sujet sensible pourrait pousser l'anomalie à sortir les griffes, il ne savait pas quel comportement attendre de cet individu. Des anomalies, il n'avait que les stéréotypes de bêtes malines et astucieuses à forme plus ou moins humaines. Sa curiosité ne pouvait éclipser complètement ces A priori, surtout devant un interlocuteur si méfiant et avare en mots. Tant pis, il la pousserait directement dans ses derniers retranchements. Sur un ton froid, l'exact opposé de la veille, la fixant d'un regard doré et sévère, arborant un rictus malsain, il adopta la stratégie de l'objet de sa curiosité et ne prononça silencieusement qu'une phrase.

" Je n'avais jamais vu un dos d'une telle beauté, des courbures brillant de mille feux et une échine de mille aiguillons "

Cette phrase sadique et lourde de sens poserait bien les bases de cette longue conversation à sens unique. Ils avaient tout leur temps après tout et quel meilleur moyen pour obtenir une grande quantité d'informations que de commencer avec les questions les plus générales. Il poursuivit donc de la manière plus simple qu'il soit.

" Parlez moi de vous "

Si l'intonation tenait de interrogation, ce chuchotement relevait plus de l'ordre. Il ne laisserait pas s'échapper aussi facilement un tel spécimen. Il se saisit de la plume tachée de l'encre noire, prêt à prendre note, la fixant d'un regard inquisiteur rejoint par celui de la chouette perchée sur son épaule.

Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMar 4 Déc - 16:12
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Il y avait de meilleures choses à entendre au réveil que ce que ses oreilles venaient de percuter. Qu'elle ait bien entendu ou non, la seule chose qu'espérait la vaironne, c'était que son interlocuteur, devenu menace, ne parle que du haut de son dos, ou au contraire, le bas. Et même avec cela, Ophélia n'était pas certaine d'être flattée, se faire observer à son insu était toujours une cause de montée d'adrénaline. Tant de secrets sur elle ne devait pas être révélés, aucun témoin ne devait subsister de ce qu'elle était véritablement, aucune personne mal-attentionnée du moins. Alors, qu'un étranger connaisse la faille principale de sa nature même, il n'y avait pas pire situation pour l'anomalie. La mort ne l'effrayait pas, la souffrance était ... supportable, mais elle doutait que la créature que les dieux ont envoyé à ses trousses ne fasse que la renvoyer de là où elle venait. C'était un aller sans retour, le voyage que lui réserverait cette ordure ne pouvait pas bien se terminer. 

Mais, qu'importe à quel point son "bienfaiteur" était informé à son sujet, ce n'était pas la première fois qu'on lui imposait ce genre de dilemme. Faire se préserver le secret de sa nature ? Le garder propre ... intact. Pour ce faire, il n'y avait d'autre manière que de se tâcher les mains. Bien de temps s'était écoulé depuis que la jeune femme aux cheveux laiteux n'avait délibérément fait couler du sang ... en vain, plus encore. Quoiqu'elle voyait toujours l'oeil percé de ce mercenaire qui l'avait attaquée durant son séjour avec l'autre cinglée dans le Khoral. Enfin, comment devait-on appeler une personne qui appréciait la compagnie d'une dérangée ? A force d'y réfléchir, Ophélia se persuadait d'elle-même que sa santé mentale n'avait aucunement guéri depuis ses innombrables vagabondages. 

Elle jeta ainsi, sur son angle droit inférieur, un regard partagé entre la déception, la honte et la lassitude. La première de voir que rien ne semblait vouloir se dérouler comme elle l'attendait, la deuxième, de par son imprudence de la veille et la troisième de la redondance de cette situation. Ce noblion de Skingrad lui avait fait le même coup, par le passé. Finalement, elle s'en était tirée avec une bourse bien garnie, une affaire qui en valait la peine, en somme, tant que l'imbécile ait pu tenir sa langue rigide. La tête légèrement inclinée vers l'avant, la vaironne laissa finalement son regard se relever dans celui que lui adressait l'étranger, découvrant sans surprise la risette que l'on dévoile au poisson pêché. Frustrée, elle se mordit la lèvre inférieure, gardant ses dents à l'abri du monde extérieur. Ses paupières se fermèrent le temps d'un soupir, et finalement, elle se contenta de lâcher d'une calme expression dissimulant sa colère, quoique bien maigre. 

- Bien ... bien. La première chose que vous devez savoir est que vous conversez avec un cadavre. J'ai déjà vu le visage de la mort et l'éventualité de recevoir une nouvelle visite de courtoisie de sa part ne m'évoque que de l'indifférence. Seule la souffrance qui viendra avec m'incombe ... et encore. 

Sous la largeur de son manteau et les douces tonalités qu'elle employait, la jeune femme vint simplement saisir le couteau qu'elle avait logé dans l'intérieur de la fourrure en perçant le cuir. Elle gardait toutefois ses mains serrées contre le bas de son abdomen, la lame droite devant elle, dissimulée sous la bordure de la table. Elle était lente dans sa démarché, semblant tout aussi appliquée que prudente. Son visage ne bougeait pas de la droiture fixe qu'il s'était imposé, seuls ses yeux fades vagabondaient entre le manche et le fil d'acier. 

Finalement, sa nuque se redressa, faisant se relever son expression en un sourire désabusé qu'elle adressait à l'étranger bien exigeant. Elle paraissait osciller, hésitante quant à l'usage de l'arme tendue, en balancier entre la table et sa propre chair. Comme faisant tourner sept fois sa langue dans sa bouche, sa mâchoire remuait, le tout témoignant d'une profonde réflexion ... ou peut-être n'était-ce qu'une préparation psychologique ? Finalement, l'angle de ses lèvres s'accentua vers le haut, délivrant un sourire dérisoire et plein de désillusions alors que la pointe du couteau venait s'appuyer en-dessous de son propre diaphragme. 

- C'est l'ennui lorsqu'une créature des Architectes nous pourchasse, on ne sait pas où elle nous enverra. Les royaumes d'au-delà me manquent, et bien que je préférerais ne pas les revoir aujourd'hui, je m'assurerai toujours de pouvoir retourner admirer leurs paysages. Alors, contentez-vous de vos questions, j'ai des gens que je veux revoir ici-bas. 

La dernière fois qu'on lui avait imposé ce genre d'interrogatoire, c'était un daënar qui en était auteur. Il désirait des explications, des données scientifiques, de maigres résultats qui ne l'avaient finalement avancé à rien. Qu'est-ce qu'un my'tran pourrait bien vouloir d'une hérésie comme elle ? Une raison à son existence ? Le sentiment qu'inspire la damnation éternelle ? Franchement, qu'est-ce qu'elle en savait ? Pour elle, la foi était l'incarnation de la servitude aveugle, irréfléchie, comment pouvait-on désirer s'enchaîner de son plein gré à une entité qui se fiche éperdument de toute création qui n'est pas de sa fratrie ? Elle haïssait les Architectes, autant que leur peuple la haïssait. 

- Vous seriez plus avancé à me dire ce que vous pensez que je suis, de cette manière, je pourrais vous montrer à quel point vous êtes dans le faux avant de vous apprendre que je n'ai de différent de vous que les cristaux que vous aimez tant. Alors ? Que suis-je donc ? 

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 20 Fév - 1:14
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"Ce que vous êtes ? Vous êtes une anomalie, une personne exposée trop longuement aux pouvoirs incontrôlables de la magilithe brute. Vous êtes poursuivis par tous, les infatigables régisseurs et leur implacables gardiens suivis par les cohortes de modestes mortels tels que moi. Leur quête pour leur tête n'est pas ce qui vous nuit le plus. Ce qui vous tue un peu chaque jour, c'est la solitude et la folie dont on vous accable. Chaque jour, vous vous persuadez que vous êtes sain d'esprit, que ce sont eux, les sauvages assoiffés de votre sang."

Il continue, fonçant dans l'inconnu à tête baissée dans cette description, à ce stade, il ne s'attend pas à une issue particulière, son interlocuteur pourrait autant essayer de lui enfoncer un couteau dans le crâne que continuer paisiblement la conversation. Cette précaution ne venait pas de son statut d'anomalie, l'ouverture d'esprit de Nerguï l'avait amené à côtoyer plus dangereux encore, sa maîtresse en était l'exemple évident. Il était simplement un érudit hors de sa tour d'ivoire, un poisson hors de l'eau, qui pouvait s'attendre à tout de ce monde qui lui était ironiquement assez inconnu en pratique.

"J'ai longuement réfléchi au sujet mais il est vrai que pour ne l'avoir vécu moi même, je n'ai aucune légitimité à parler en votre nom. Voila tout de même ce que je pense. Je pense que vous vous croyez incomprise et vous avez raison, ces choses sur votre dos doivent être loin de vous déranger autant que ce doute constant sur votre propre état mental. Personne n'admet qu'il est fou, c'est un fait mais je me suis beaucoup interrogé sur ce qu'était la folie. Est elle mauvaise par nature ? Dur à dire, la folie est un de ces mots dont l'origine et la signification même sont difficile à définir. Qu'est ce qu'un fou ? On le dit atteint de troubles, de désordres, on l'exclue en le sortant de la norme mais cela fait il de lui quelqu'un de mauvais. L'enfant, agissant de manière extravagante et déraisonée, est considéré comme symbole d'innocence tandis que le fou est vu comme un marginal, ils partagent pourtant tant en commun. Que dire aussi du vieux sénile qui perd sa tête ? Le fou peut être considéré comme l'humain pur, heureux car libre de la pensée. "

Abaissant son regard fixé vers le ciel, il se rend enfin compte qu'une fois de plus, il s'est égaré dans sa pensée, il se recentre sur son interlocuteur.

"Mais ce n'est pas votre cas, vous n'êtes pas heureuse. Puis je dire que vous êtes pure ? Vous qui êtes jugés comme une abomination par les architectes et leur serviteurs ? Le penser ferait de moi un fou car cette pensée irait à l'encontre de nos créateurs et pourtant, elle est passée par mon esprit, sommes nous donc tous fous ? La folie existe elle seulement ? Devant un concept aussi vague, il m'est impossible d'affirmer que vous êtes folle, tout ce que je peux dire, c'est que vous êtes une personne atteinte de mutations physiques prenant la forme de magilithe dans le dos, poursuivie par des êtres "supérieurs" pour des raisons qui sont peu être incompréhensibles pour nos pauvres esprits mortels. Voila ce que vous êtes ou du moins ce que je crois que vous êtes, alors suis je dans le faux ? "

Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMar 26 Fév - 22:09
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La vaironne restait impassible durant tout le long discours de son bienfaiteur, bien que cela paraissait témoignage d'un manque d'intérêt, c'était la seule manière salvatrice qu'avait Ophélia de témoigner d'une stupeur qu'elle ne souhaitait pas avouer. Elle écoutait attentivement, ne donnant suite à aucun des propos de l'étranger autrement que par la froideur d'un visage inaltéré. De longues secondes après qu'il se soit tu, la singularité conserva ce manque de réaction.

Finalement, elle vint vite rengainer le couteau de Zora là où était sa place légitime, dans l'intérieur des plis de ses manteaux. L'anomalie se doutait qu'elle avait affaire à ce genre de curieux, ceux qui veulent apprendre en dépit des conséquences, qui n'ont cure du prix du savoir tant qu'il demeure accessible. Pour chaque scientifique, chaque avide de jardins inconnus, elle incarnait une perle d'études, le genre de cas analytiques que l'on présente en attendant des exclamations tant choquées qu'admiratives. Elle n'y voyait curieusement pas autant de mal que lorsqu'on la traite comme un simple cobaye à des traitements peu conventionnels, ou encore lorsque l'on souhaite sa disparition, tout simplement.

Alors, elle serait cordiale, elle l'était déjà d'ailleurs, en ayant enlevé l'une des entités aiguisées de la tablée, seule demeurait la langue coupante de son interlocuteur. La cristallisée se doutait qu'il souhaitait conserver un avantage sur la situation et elle le lui concédait avec une volonté réprimée. Toujours avoir du recul, toujours. Sinon, on ne voit jamais le précipice qui menace nos pas. Calmement, elle répondit donc.

- Vous avez raison. Sur toute la ligne. A une exception près. Je ne suis pas libre de pensée, croyez-le ou non, les circonstances font que je suis croyante, moi aussi, mais d'une manière qu'un my'tran peut difficilement concevoir.

Elle inclina le visage, lançant un regard entendu à celui qui avait démontré faire preuve d'un comportement très peu conforme à celui que l'on attendrait d'un servant des Architectes.

- Mais vous ne m'avez pas l'air d'un my'tran ordinaire.

Au final, elle faisait des scènes pour pas grand-chose, le tout aurait pu se résumer bien vite en une seule phrase. Car, finalement, si elle était encore en vie, libre ou pas encore exploitée, cela signifiait qu'elle le serait bientôt. On ne pointe pas l'état d'une anomalie sans que l'on essaie d'en tirer profit. C'est ce que l'on fait avec le bétail, et elle, sa vie avait une valeur plus moindre encore. Elle se contenterait simplement d'une question aussi bête que simpliste.

- Qu'est-ce que vous voulez de moi ?

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyDim 3 Mar - 15:01
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- Moi ? Je souhaite uniquement que vous me racontiez votre histoire. Je suis curieux de savoir comment vous en êtes arrivés à marcher pied nu une nuit de Khoral.

L'érudit n'allait pas prendre de risque, il était conscient de ne surement pas être le premier à l'avoir abordé en quête de connaissance sur les anomalies. Nerguï se différenciait de ceux la sur sa vision de l'interlocuteur. La ou certains verraient un rat de laboratoire, il voyait un être humain dont la dignité devait être respecté. La seule chose qu'il disséquerait serait sa mémoire en quelque sorte. Après tout, si elle est encore la, ces curieux ne le sont peut être plus. La philosophie de Khugatsa lui avait enseigné quelque chose. Pour avancer, il faut en premier lieu écouter.

Vous disiez ne pas être libre de pensée, dites m'en plus, Y a t'il d'autres de vos particularités qui me sont inconnues ? Si vous me dites tout ce que vous savez sur ce qu'ils appellent "anomalie", peut être pourrais je un jour vous aider

Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 6 Mar - 23:46
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C'était troublant. Il n'y avait pas d'autre mot pour définir l'attitude relâchée de l'étranger auquel elle faisait face. Il était my'tran, à n'en pas douter, et pourtant, il n'avait pas crié à l'hérésie et n'avait pas montré le moindre scintillement de lame à la vision de ses cristaux. Tous, sans aucune exception ... ou plutôt, à une exception près, étaient renversés par le dégoût, le rejet à la simple mention d'anomalie. Alors, quelle perversion animait celui-ci ?

A ce point-là, Ophélia était consternée, tant de stupeur que d'incompréhension. Elle faisait se perdre ses pupilles dans les contours de ses yeux, les fermant occasionnellement pour mieux sonder l'intérieur de son propre crâne. De temps à autre, elle soupirait, ne sachant si se résoudre à amener la vérité à un ennemi présumé était la meilleure chose à faire. Brusquement, elle fit jouer son index entre ses mèches liliales, écrasant finalement son front contre sa paume, avant de relever les pupilles.

- D'accord.

A l'instant même où elle prononça cette syllabe, quelque chose sembla craquer dans son esprit. Elle se fiait désormais à un fidèle d'un de ses bourreaux, quel pire déshonneur pouvait-il y avoir ? Il voulait l'aider, alors, était-ce si mal ? Elle ne savait rien de ses intentions véritables, mais vraiment, elle n'avait rien à perdre.

- Pour les chaussures, dites-vous d'abord qu'on m'y a contrainte. Il n'y a pas que le climat qui est malveillant dans le khoral, mais aussi ceux qui s'y baladent.

L'altercation avec Zora était encore fraîche et, curieusement, elle n'amenait aucune joie dans la mémoire de la vaironne. Les cloques aux pieds, peu importe à quel point leur vision était insupportable, demeuraient un bien maigre compromis par rapport à tout ce qui aurait pu lui arriver. Elle semblait se considérer gagnante, dans cet échange, force était d'admettre qu'elle préférerait ne pas mourir pour le moment.

- Je suis libre de pensée, comme toute personne. J'ai juste une dette envers une déité dont j'ignore jusqu'au nom. Vous vous adressez à une morte, voyez-vous, et quelque chose m'a ramenée en ce monde. elle prit une profonde inspiration. Avant que vous ne demandiez, il ne s'agit pas de Möchlog, j'ai vu comment étaient traités les morts qu'il ramène, je suis heureuse de ne pas en faire partie. Si vous deviez qualifier ma foi, unique serait le bon adj ...

La porte de l'auberge claqua d'un coup sec, probablement sous l'impulsion d'une botte dont l'ardeur se voyait redoublée par le froid à l'extérieur. Se retournant en un sursaut, l'anomalie vit un homme aux joues creuses entrer dans la bâtisse, sacoche à l'épaule. Le regard froid qu'il balançait vivement de gauche à droite supposait une analyse, un dénombrement. Il fit un pas, puis deux, puis s'arrêta net, coupé dans un élan ralenti par la voix du tenancier.

- J'vous sers kekchose, mon gars ?

L'oeillade que lui rendit le nouvel arrivant, elle n'était aucunement étrangère à Ophélia. Elle se souvenait l'avoir croisé plus de fois que nécessaire, chaque fois qu'elle passait devant les vitrines, les glaces, les miroirs. Cet homme-ci cherchait du sang, peut-être pas pour le plaisir, peut-être pas de manière illégitime, mais il ne comptait pas faire part de ses intentions pacifiquement. La prémonition instinctive de la vaironne se confirma lorsque d'un geste brusque, il sortit une arme qui détona, résonant entre les planches et faisant se soulever le bras de l'anomalie par-dessus son visage.

Un daënar ... qu'est-ce qu'il foutait en plein khoral ? Les pupilles dépareillés scrutaient la scène, une érosion sanguine, un hoquet de stupeur étouffé, une déviation rapide du visage. L'homme mirait désormais le fond de l'établissement où étaient rassemblés les clients attablés. Elle et l'étranger étaient juste devant la façade arrière, ils étaient les moins vulnérables. Mais tout alla si vite. Une balle, deux, trois, quatre, plus aucun autre client ne restait debout. Dossier devant sa silhouette, la vaironne aperçu le rouleau de l'arme, il était à six coups. Une dernière munition et il devrait remplir ses barillets.

Et ... cinq. Ophélia se reconnut comme étant la dernière cible du revolver. En un réflexe, elle tenta de se réfugier derrière l'ameublement qui lui servait d'adossoir. Mais elle n'avait aucune idée d'où l'étranger avait tiré la balle ... quoi qu'il en soit, il avait désormais besoin de recharger.

Jet de dé 6:

Bolgokh
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 6 Mar - 23:46
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'Dé 6' : 5

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyJeu 7 Mar - 12:52
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Tout se passa si vite, quand il tourna le regard, ils étaient déja tous en terre, massacrés en un vacarme de quelques secondes. Il ne vit pas l'assaillant, son premier réflexe fût de se jeter à terre. Renversant la chaise sur laquelle il trônait. Son interlocuteur, par des réflexes hors du commun, eu le temps de trouver refuge derrière un meuble, malheureusement, il fallait plus que du bois pour arrêter un projectile daënar, l'érudit ne le savait que trop bien. C'est vers elle que se dirigea le dernier projectile. Il ne pût voir ou la balle s'était logée, il n'entendit que le cri de douleur de l'anomalie. le calme après la tempête, il devait prendre une décision rapidement. L'assaillant n'avait pas manqué une cible et avait agit avec une rapidité extraordinaire, il ne s'agissait pas d'un amateur. Feindre la mort avec sa magie ne ferait pas l'affaire. Il saurait qu'il n'avait pas été touché par quoi que ce soit. Il ne sût combien de balles il avait tiré, ce qu'il savait c'est qu'il devait être en train de recharger, sinon il serait déja mort. Si il ne faisait pas quoi que ce soit, la prochaine salve signerait sa mort pour sure. Pas le temps pour un brillant stratagème, la panique l'emporta. D'un bond, il fonce tel un dératé sur sa cible, son coup de coude approximatif avait au moins interrompu le rechargement, faisant tomber les balles de cuivre au sol. La riposte fût aussi rapide que brutale, d'un coup de crosse, l'érudit finit au sol, le front en sang. Il serait sonné pendant une dizaine de secondes avec un coup pareil.

Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 13 Mar - 14:27
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Le craquèlement du bois avait précédé le bruit de verre qu'avaient produits les cristaux, la balle avait touché son dos, et à premier abord, la chair de la vaironne n'en ressentit pas la douleur. Ce n'est que progressivement, grandissant, que cette dernière fit hurler sa présence au travers de la gorge de l'anomalie. Quelque chose glissait sous sa peau, comme apparue de nulle part, incrustée entre ses chairs. Enflammant le dessous de ses tissus, le plomb était resté coincé à l'orée de la sortie, la pointe de métal de qualité pointant presque le bout de son nez à l'air libre.

Glissant sur le dossier de sa chaise, Ophélia laissait des éclats tomber depuis son dos, alors que son interlocuteur s'essayait à neutraliser l'assaillant. Les my'trans ... n'avaient-ils pas une meilleure magie qu'elle, ces enfoirés ? Pourquoi ne l'utilisait-il pas, il était bien du continent, non ?! Qu'importe la foi, ces imbéciles sont toujours inutiles, aussi bénis qu'ils soient. Un coup de crosse l'envoya à terre, sous le regard latéral de la vaironne qui avait déjà bien assez de mal à retenir son hémorragie. D'aussi bien qu'elle pouvait l'estimer, l'anomalie pouvait certainement le désarmer, mais quel intérêt ? Il n'y avait personne pour l'utiliser à sa place.

Elle aurait pu le faire, mais elle était mauvaise tireuse, les armes à feu, ce n'était pas son truc. Par contre ... elle excellait avec les couteaux. La dague que Zora lui avait laissée vint trouver son poing, et son avant-bras, se délestant de sa rigidité, vint tomber le long de la chaise. Empoignant l'arme comme un poignard, Ophélia tentait d'en diriger la pointe vers le daënar, qui, une par une, renfilait les balles dans les compartiments de son six coups. Le my'tran était le prochain sur la liste ... la vaironne hésitait presque à le laisser l'abattre avant de tenter  ce qu'elle allait essayer. C'était hasardeux, à coup sûr, elle aurait sans doute besoin de quelqu'un pour finir le coup, si ça ne devait pas suffire.

Alors, inspirant profondément, la cristallisée tentait de faire abstraction de la douleur, se focalisant plus sur son poignet que de son bras. Elle n'avait pas besoin de force, bon sang ! Pourquoi son bras se contractait-il ainsi ? Tout ce dont elle avait besoin, c'était d'un peu de précision, alors, arrête de trembler ! Ses yeux prirent la tête de la neige, alors qu'un courant brusque se mit à dévaler le long de son coude, dirigé vers le poignet. Une fois en bas, il circula autour des doigts fins de la vaironne qui, petit à petit, se délestait de son emprise. Il n'était pas loin, il n'était pas mince, il restait immobile, il se concentrait sur le my'tran ... tout ce qu'elle avait à faire, c'était respecter l'orientation et faire filer le vent droit.

Alors, elle le fit, soudainement brusquée par une onde, une force similaire vint appuyer sur le dessous du manche de la dague. La poussée était continue, longue et si puissante qu'elle emporta la lame bien légère du couteau, qui fila, tranchant l'air et trouvant sa cible ... bien qu'Ophélia ne put déceler où. Pourvu que ce soit létal ...

Lancé de dé:

Bolgokh
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 13 Mar - 14:27
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'Dé 10' : 4

Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyJeu 14 Mar - 11:24
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C'est une goutte de sang qui vînt sortir l'érudit de sa torpeur, l'ouverture de ses paupières fît réaliser à ses yeux dorés que ce sang n'émanait pas de son front. C'était celui de son adversaire qui se déversait de son torse au visage de l’assommé tel une indolente cascade écarlate. L'érudit ne devait pas céder à la délicatesse de cette lenteur, les conséquences de cette action précipitée ne lui permettaient pas de mouvement précis. Toujours plongé dans cette frénésie instinctive, il profita de l'opportunité créée par ce qu'il n'avait pas encore identifié comme un improbable lancer de couteau pour se précipiter vers la porte de la taverne.

Il prenait le risque d'être descendu d'une balle dans le dos mais il ne réfléchissait plus à ce genre de détails dans ce type de situation. Il rampe d'abord puis à mi chemin, se dresse à moitié, courant comme un dératé vers la lumière du soleil levant. D'un coup de coude alimenté par la volonté de survivre et d'accomplir sa tâche, il enfonce l'épaisse porte de chêne et atterrit la tête la première dans la neige. Se relevant aussi tôt il fuit au cœur du village. Ce n'est que quelques maisons plus loin, entre deux habitations qu'il s'arrête au coin d'un mur pour reprendre difficilement son souffle. La sueur se mêle au sang. Exhalant et inhalant irrégulièrement, asthmatique manque d'encore s'effondrer, s'appuyant sur le rebord d'une fenêtre. Son cerveau étouffant ne s'offrit pas le luxe de quelques remord concernant son interlocutrice. Il était en sécurité pour l'instant c'est ce qu'il comptait.

Il pensa à hurler à l'aide mais sa nature vint le faire taire. Le seul homme qu'il aurait attiré serait probablement ce fanatique daënar. Qui dans ce patelin aurait de quoi affronter ce genre d'homme ? Il ne se posait pas la question et profita de cette accalmie pour lancer quelques tours et sorcelleries pour se dissimuler dans le décor rural. L'anomalie devrait finir ce combat seule.

Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptySam 16 Mar - 3:22
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Il y avait eu le bruit caractéristique d'une lame qui pointe dans la chair, suivie du bruit caractéristique d'un souffle qui se coupe. Des bruits de pas s'ensuivirent, une poignée se tourna et un battant revint claquer. Le mur en subissait les intonations, et le battement de la porte se mettait à résonner comme un métronome. Le vent, dehors, gémissait de toute sa froideur dans l'auberge, passant une caresse de courtoisie sur la nuque de la vaironne.

Cette dernière ne s'était pas retournée, pas depuis qu'elle avait laissé sa dague se faire emporter par sa venteuse volonté. Elle était en état d'attente, moins immobilisée par le plomb dans son omoplate que par la fatigue que lui avait causé cette simple manifestation magique. Un long filon de vent, assez fort pour porter un couteau ... ça coûtait. Complètement avachie sur le dossier de la chaise, Ophélia attendait de voir s'incruster la silhouette daënare dans le coin de son oeil, avec la ferme intention de faire rejoindre l'une de ses jumelles à la balle dans sa chair.

En attendant, c'était avec la fatigue qu'elle devait se familiariser. Un bruit imperceptible remuait au fond de la salle, de là où était entré l'étranger à la sacoche ... pourquoi ce dernier ne venait-il pas ? Le couteau avait-il effectivement touché juste ? Que l'Unique en fasse la garantie ... la vaironne n'avait pas la motivation de ne bouger ne serait-ce qu'un cil. Ses paupières battantes, tremblantes, ne voulaient pas ôter leur ligne de vision avec le mur opposé à l'entrée, comme si tourner la tête était synonyme de mort. Finalement, elle osa incliner le menton sur son épaule endolorie. De là où elle se situait, tout ce qu'elle pouvait voir n'était qu'une paire de pieds tournés vers le ciel qui remuaient.

Les bottes étaient de cuir poli, le genre de godasse que l'on ne trouve qu'à Daenastre ... ce n'était pas le my'tran, au moins. Se levant doucement, arborant des traits écarquillés d'une curiosité mal placée, Ophélia s'avança vers un point de vue plus dégagé. A la vision du daënar, le premier songe de la vaironne fut "bien visé". La lame avait percé le buste de l'homme juste sous le centre de la cage thoracique, perçant le diaphragme, tandis qu'il s'essayait à retirer la lame devant elle, sans succès. Le pistolet qu'il n'avait pas rechargé se trouvait à terre devant lui, l'anomalie préférait ne pas s'en emparer, cela attirerait trop l'attention.

La sacoche, par ailleurs, avait glissé devant ses talons. Toujours appuyée sur sa chaise, la cristallisée entreprit un premier pas en avant, croisant de son regard, la trajectoire des reflets d'un miroir apposé au mur. Son bec tout entier était imbibé de sang, l'expression manifeste d'un abus de pouvoir. Sa tête en payait aussi le prix, rien qu'à marcher, elle se devait de s'aider du décor. C'était bien inutile, le daënar était mourant, suffoquant dans ses caillots sanguins. Ce n'est que lorsqu'il s'immobilisa complètement qu'Ophélia osa s'approcher plus près.

Elle fit un pas ... deux pas, avant que son genou ne vienne buter sur le sol. Geignant de douleur, elle se tenait l'épaule en plissant des yeux. Dos abattu, elle prit appui en face du défunt, contre le comptoir et sous le bras de l'aubergiste qui pendait au-dessus de sa tête. Pourquoi s'habituait-elle aux cadavres ? Pourquoi devait-elle ne plus rien ressentir en reniflant l'odeur de la mort ? C'était le genre de songe qui la persuadait d'être une infamie. Un soupir endolori la prit, alors qu'elle fit glisser la sacoche jusqu'à elle.

A l'intérieur ... plein de pierres. Plein de pierres de magilithe, comme les siennes, mais infiniment plus belles. A vu d'oeil, elle en comptait six. D'instinct, elle en prit une dans sa main. Son éclat jaunâtre lui fit plisser les yeux, cherchant à en déceler le sens. Jusqu'à ce que, comme un faisceau de lumière, l'or vint luire de mille feux. Elle vit sa plaie se refermer ... sur la balle ! Ophélia se délesta immédiatement du bijou, devinant qu'elle devrait se débrouiller seule. La dernière fois qu'elle avait essayé de se retirer une balle, ça avait pris deux jours et l'aide d'une certaine my'tranne pour enfin la faire sortir. Combien de temps serait-ce, cette fois-ci ? Pas plus de deux minutes, certainement pas ! D'autant qu'elle la sentait proche de la sortie.

Après quelques tentatives faites au couteau qui la firent plus hurler de douleur qu'autre chose, l'anomalie abandonna le projet de se soigner seule. Du coin de l'oeil, elle remarqua que dans le sac reposait une autre pierre, qui elle aussi, luisait d'une humeur singulièrement colorée. Qu'était-ce donc que cette couleur ? Indescriptible, changeant, imprévisible ... unique. La prenant dans sa paume droite, la vaironne s'essaya à son pouvoir.

Une inspiration fut prise, un sifflement vint résonner et le visage du daënar décédé se mit à arborer les traits de son père. Une expression consternée entrava le faciès de la vaironne, qui, quelques secondes durant, n'adopta aucune réaction. Mais, à chaque seconde qui s'écoulait, son air s'effondrait, croyant dur comme fer à la véracité de cette apparition. Sous le choc, elle lâcha la pierre au sol, et sa concentration se dissipa. Le visage décharné qu'elle avait abattu revint.

Séchant des larmes pas encore écoulées, Ophélia fit basculer son regard entre la gemme et le cadavre. Avec attention, elle reprit cette dernière dans sa paume, se concentrant sur quelque chose de différent de son passé. Les mèches qui traînaient sur les côtés de son visage se teignirent en brun ... c'était l'art du Menteur, Khugatsaa. Elle haïssait cet Architecte, ce faussaire aux expressions irréelles, il était aussi responsable de sa mémoire volée. Retourner son don contre lui ... quelle belle idée. L'immaculée s'accrocha à la pierre, l'agrippant de toutes ses forces. Ce serait utile, très utile.

Avant qu'elle n'ait le temps de se poser la moindre question sur la disparition de son interlocuteur, la fatigue revint lui cabosser la tête, forçant un sommeil imposé aux yeux de la vaironne. Son dos glissa du comptoir et son épaule intact vint trouver le sol. Joue contre le bois, elle s'endormit soumise au froid du dehors, jonchée au milieu de cadavres ... quelle belle nostalgie.

Nergüi Alhazred
Nergüi Alhazred
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyLun 18 Mar - 1:03
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My'trän +1
Ce n'est que Trente minutes plus tard que l'érudit sortit de sa cachette pour rejoindre la taverne. Il restait sur ses gardes, avançant lentement vers la taverne dans ce village qui semblait déserté. Ce silence propre aux plaines glacées de Khurmag n'était pas absent des villes. Il pouvait aussi bien apporter un sentiment de sérénité que d'angoisse.

Il hésita quelques instants devant la porte de la taverne. Peut être que derrière l'attendait le Daënar prêt à le cribler de balles. Non c'était peu probable. Il était forcément venu ici pour quelqu'un ou quelque chose, il n'avait aucune raison de s'éterniser. Il ouvrit donc prudemment la porte pour découvrir cette scène macabre, magnifiée par l'illusion constante de Khurmag.

Il se dégageait de cette scène un certain charme artistique. Les corps étaient toujours assis sur leur chaise, leur sang coulant entre les briques de la taverne et convergeant vers les deux seuls corps au sol, celui du Daënar et de l'anomalie. Tous figés dans le temps. L'érudit pénétra la scène, attiré par une lueur émanent des mains de l'anomalie.

Le choc laissa place à un sourire. De la magilithe, d'une pureté rare, en tournant le regard il vit cinq autres de ces pierres dissimulées dans une sacoche à terre. Lui qui avait tant peiné en vain pour obtenir de la magilithe de piètre qualité pour ses recherches. Voila que s'offrait à lui de la magilithe raffinée d'une qualité rarement vue. En essayant d'arracher la pierre à la femme, il entendit son cœur battre, lentement. Sa blessure dorsale n'avait pas encore eu raison d'elle.

Trois choix s'offraient à lui. Essayer de sauver l'anomalie. Laisser derrière lui ce cauchemar et emportant la magilithe et les affaires de l'anomalie ou enfin, achever cette créature condamnée à être pourchassée le restant de ses jours.

Il choisit la deuxième option, il n'était pas ici pour tuer qui que ce soit, de toute manière, il y avait peu de chance qu'elle survive bien longtemps. Il s'empara donc de la magilithe et du couteau qui était logé dans le daënar. Il sentait dans ce couteau une sensation familière, comme si il avait déjà appartenu ou interagit avec quelqu'un qu'il connaissait, il ne savait s'expliquer ce sentiment mystique qui l'envahissait. Il remonta à l'étage et prit ses affaires. En redescendant, il rendit les sacrements de Möchlog aux My'trans innocents morts sans raison grâce aux plumes de sa chouette.

Sur ces entrefaites, le charognard quitta ces lieux pour rejoindre un autre hameau de pierre quelconque de Khurmag, plus au nord. Décidément plus aucun endroit n'était tranquille dans ce monde.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Un voile de chevelure immaculé sur un décor opalin EmptyMer 20 Mar - 13:53
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Pérégrins -2
Il fallu plusieurs heures à la vaironne pour enfin se réveiller à la pénombre du crépuscule. La première vision qui lui vint fut celle d'un visage étranger ... un autre. C'était un homme, un nomade, peut-être, du moins, si l'on laissait les peaux de bête sur son dos parler d'elles-mêmes. La barbe mal arrangée faisait tout autant travailler l'imagination. Un sursaut empreint d'une inspiration attirée par la vie fit secouer l'épaule meurtrie de l'anomalie, qu'elle eut la stupeur de voir couverte d'un bandage bien arrangé. Remuant la tête de gauche à droite, Ophélia semblait tenter de retrouver un semblant de familiarité avec les environs. Elle n'avait pas bougé, ou très peu du moins. En lieu et place d'avoir le dos collé au comptoir, c'était une besace qui soutenait sa nuque sur le sol.

Relevant le buste, l'anomalie se fit vite rallongée avec des paroles contestatrices contre lesquelles elle n'eut ni la force, ni la foi de résister. Son épaule toute entière était empreinte d'une sensation étourdie, qui trompait son esprit, faisant disparaître quelconque concept de présence chez cette dernière. Ses yeux vairons retrouvèrent les planches disposées de part et d'autre du plafond, les poutres qui résistaient au vent qui martelait dehors. La porte qui menait au tapis de neige qu'était le paysage de Khurmag était close, rendant l'aperçu général bien moins fantasque que les aspects qu'arboraient les mille artifices de la région.

- Restez bien calme, respirez doucement ... vous êtes en sécurité, maintenant, d'accord ?

De son point de vue, Ophélia ne voyait plus celui qu'elle présumait être son sauveur du jour. A force de se faire aider, elle pourrait fonder une véritable oeuvre caritative en son nom ... pathétique. Cette routine de se faire sauver par le premier pécore venu, c'était si risible, mais à chaque fois bienvenue, ce qui, ironiquement, rendait la chose plus ridicule encore. Fronçant les sourcils, la vaironne se contenta simplement de se laisser faire, écoutant les pas qui se baladaient tout autour. Ils s'en allaient vers le comptoir, puis revenaient à son côté. L'anomalie sentit une froideur englober sa paume, ainsi que quelques reliures finement taillées qui dessinaient les arrêtes d'une figure informe.

- Vous vous y teniez comme un mogoï tient à sa viande, je ne peux qu'imaginer que c'est à vous.

Levant la main au-dessus de son nez, elle reconnaît la pierre qu'elle avait récupérée de la sacoche ... qu'elle ne voyait plus nulle part. Par ailleurs, elle ne voyait plus même le cadavre de leur ancien propriétaire, ni même celui du my'tran qui l'avait "invitée". Après plusieurs minutes, une main dans le dos, gantée, aucunement choquée par la présence de cristaux, vint lui redresser le dos. Une sensation de tournis plus tard, Ophélia comprit que la disparition des corps n'était que vulgaire déplacement. Ils étaient alignés, rangés sous un drap qui devait autrefois servir de couverture à tel ou tel voyageur. Maintenant, il n'est plus qu'alcôve pour une rangée de morts qu'une d'entre eux eut la fortune de ne pas rejoindre ... pour l'instant.

Un air sinistré au visage, la vaironne comprit l'humiliation que c'était de ne faire partie que des "dommages collatéraux". Ce n'était pas agréable d'être tuée sans même être la cible initiale d'un plan, ça semblait ... injuste. Mais elle, elle avait pu la repayer, cette inégalité, au travers d'une lame enfoncée dans le thorax. Les morts, eux, comment trouveraient-ils rétribution ? Plus particulièrement ... les morts qu'elle-même avait engendrés, que pensaient-ils du plaisir d'un jour la retrouver dans l'au-delà ? Le ton d'Ophélia était froid, calme, mais si distant, elle ne proférait pas une seule parole. Le soigneur se posta devant elle, avec un ton compatissant imprégnant ses lèvres.

- Vous avez été chanceuse. Je suis des Cercles de l'Aube.Le nomade eut un temps d'hésitation devant le sourcil levé de la vaironne... les Cercles de l'Aube ? Une guilde médecine, nous ... aidons les gens dans le besoin indépendamment de leur nature profonde. Cela inclue les anomalies, bien sûr. J'ai été missionné avec mon équipe pour sauver les éventuels pèlerins qui auraient eu la malchance d'affronter le khoral et je passais dans la ville, en quête de boisson, et force eut-je de constater la porte ouverte menant sur un charnier véritable et ...

Par l'Unique ... il était bavard, lui. Non, définitivement, l'écoute n'était bonne chez Ophélia que lorsqu'elle concernait la musique. Pour les voix humaines, il faudrait revenir le jour où elle aura gagné en sympathie, sur le moment, elle manquait de patience pour pouvoir les supporter. Certaines avaient bonne forme, certes, mais le fond était bien souvent ... vide d'intérêt. Et il continuait à radoter cet imbécile ! Est-ce que c'était humain de faire taire un médecin pour peu que ce dernier constitue une menace à sa stabilité psychologique ? Mais sérieusement, qu'il se taise !

Et finalement, il n'était pas si dur à supporter, au bout d'un certain temps, le guérisseur se rendit compte que le flot de paroles de la vaironne était souvent limité par son envie de converser. Bon professionnel qu'il était, il se douterait bien que c'était intimement lié à sa condition d'anomalie. Chaque tentative d'en apprendre plus sur son passé se résolu en un silence complet, muet d'une humeur aussi mauvaise que le climat à l'extérieur. Ophélia n'avait aucune envie de converser, elle voulait juste qu'on la laisse tranquille. Cette taverne demeurerait son refuge jusqu'à ce les neiges ne se calment ... ou jusqu'à ce qu'on la force à sortir. En attendant, elle explorait les possibilités que lui léguaient sa gemme.

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