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 Dévoiler les mystères n'est qu'une profession

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyMar 22 Jan - 19:05
Les rumeurs, ce sont des échos, les voix qui s'émanent d'une seule et même tonalité, qui parfois, n'est qu'un murmure. Mais ce chuchotis, il résonne, il pulse, se fraye un chemin et vit. Et ensuite, il se met à parler de lui-même, au travers de la bouche des passants, au travers des yeux indiscrets, dans les racontars des cours ou dans les bruits de taverne, ils brillent de par l'attrait si têtu de ces petites paroles. Alors, lorsqu'elles tombent dans les bonnes oreilles, ces petits murmures peuvent faire s'écrouler des empires, s'ériger des monuments, prendre une vie, en sauver des milliers, tout ça parce qu'un imbécile quelque part, peut-être loin, n'a pas été capable de se taire.

Quelque part, Elijah remerciait cet imbécile inconnu de ne pas avoir retenu sa langue. Les affaires sur le terrain n'étaient souvent pas les plus prisés des boulots, pas pour son domaine de profession. On lui a imposé deux conditions pour mener l'enquête de par lui-même, d'abord, qu'il la ferme, une consigne pour le moins aisée, et ensuite, qu'il n'en fasse pas trop. Ils connaissaient son professionnalisme, son potentiel et par-dessus tout, son envie de bien faire. Les services secrets avaient connaissance pleine que le jeune homme mettrait tout à risque pour mener à bien la tache qui lui a été gracieusement léguée. Maintenant, il devait simplement ne pas faire de l'égratignure une plaie ouverte. 

Il feuilletait les dossiers qu'on lui avait remis, lisant les faits, adossé à l'une des banquettes rouge pour passagers. Les charges suspectées étaient moins lourdes que ce que l'imagination ne lui avait laissé penser, l'activité de l'Alizé était relativement prospère et la seule chose qui éveillait les sens de ses responsables étaient des échanges parfois troublants avec des personnes que certains témoins qualifiaient de "louches". Le sifflement du train vint rythmer le frottement des pages, alors qu'il les rangeait dans une sacoche qui pendait à son dos. Son pas outrepassa la marche ferroviaire, atterrissant sur le quai sans attendre que l'on ne vienne l'escorter. Cette mission n'était qu'une enquête de routine, au final, et aussi une excuse non-assumée par son père pour qu'il découvre le sud de Daenastre. Lui et ses magouilles inutiles ... 

Au sortir de la gare, le soleil cuivrait le sol de ses rayons et imprégnait le costume noir de tailleur que portait le jeune homme. Difficile de ne pas froncer les sourcils sous l'impulsion de cette lumière. Il fit quelques pas, le cliquetis de son arme tapant contre sa cuisse retentissant jusqu'à ce qu'il s'immobilise une nouvelle fois. Il tira une chaîne de sa poche, à son embout, une simple montre à gousset. Seize heures, bientôt la soirée, mais assez tôt pour ne pas s'embêter avec le dérangement. Le jeune agent sorti un carnet, où on lui avait en hâte dessiné l'itinéraire à joindre pour trouver le pub où la suspecte présumée travaillait. 

Les pas impérieux que l'on accordait à la démarche snob d'Elijah imprimaient des traces de richesse sur le sol poussiéreux. Mêmes ses semelles semblaient refléter un traitement de faveur, et pourtant, il n'était qu'un simple fonctionnaire. Le véritable coupable de cette fortune était monsieur son père, qui aimait insister sur la prestance que devait avoir un représentant de l'ordre. Alors, il obéissait, au doigt, comme à l'oeil, et maniérait son attitude. 

L'enseigne fut bien assez vite en joue, la porte, plus accessible que jamais. Son doigt enroula la poignée, sa paume suivit. Tournant le manche et déverrouillant le loquet, le jeune homme fit son entrée. Le talon léger de ses bottines résonna contre les planches, le comptoir, bien mis en évidence, n'était qu'à quelques pas. La clientèle semblait ordinaire, peu étonnant, pour un jour aussi sobre. Mais il était bien là pour une raison simple et son accoutrement laissait tout de même sous-entendre que, peut-être, ce jeune homme n'était pas à sa place, ici. Et pourtant, c'était bien l'endroit qu'il cherchait. 

Il s'avança au-devant du comptoir, une expression relâchée au visage, sereine. Le genre de façade que l'on envoie pour rassurer l'environnement, pour dire que l'on n'est qu'un gentil flic, un gars sympa qui accepterait deux-trois irys dans la poche en échange d'un silence. Interpellant la barmaid, qu'il reconnaissait de son dossier, il empruntait le ton cordial sans chercher de subterfuges à son identité.

- Madame Dirhaël, je présume ? Enchanté, je suis l'agent Neal, je travaille pour le gouvernement dans le cadre d'une enquête suspecte de vous concerner. J'aurais des questions à vous poser, mais rien d'alarmant, ne vous inquiétez pas.

Le sourire devrait faire l'affaire, c'était une arme magique que cette simple mimique, mais chacun y réagissait d'une manière propre. A voir à qui il avait affaire ...

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyMer 23 Jan - 8:23
Le soleil se couchait sur la grande ville de béton, dessinant des ombres grandissantes et engloutissaient les lieux à chaque minute qui s’écoulait. Le soleil se teintait d’un roux apaisant, signant la fin d’une journée ordinaire pour les nombreux travailleurs qui fourmillaient à Skingrad. Dans l’une des ruelles les plus animés de la large cité, aux abords d’un canal qui semblait laisser ruisseler de l’or, ce moment définissait le début d’une longue soirée pour une jeune My’träne derrière son sombre comptoir ébène. Les imposantes baies vitrées qui donnaient sur la rue, appelait tout passant à venir se détendre derrière quelques boissons alcoolisées, tout en laissant la fraîcheur de l’hiver se glisser à l’intérieur de l’Alizé à chaque fois que la porte grinçante s’ouvrait, léchant le sol rapidement avant de disparaitre.

La sulfureuse noiraude avait passé sa journée derrière son comptoir, un livre en guise de compagnon précieux et quelques clients peu bavards en guise de corvée. Elle s’était perdue dans quelques lignes, parcourant les pages avec passion à travers des vers dédiés à Amisgal. La jolie barmaid en connaissant plus d’un, mais chaque fois qu’elle en découvrait de nouveaux, elle ne pouvait s’empêcher de tenter de l’apprendre mot pour mot, afin de graver un peu plus ses convictions en elle. Assise sur un tabouret, elle tournait dos à la porte, ses longues jambes croisées devant elle, courbé sur sa lecture. Quelques boucles ébènes tombaient de part et d’autre de son visage, couvrant le sourire doux qu’elle affichait, son index suivant avec délicatesse les lettres encrées dans le papier.

La grande pièce boisée était des plus calme et les quelques clients présents n’osaient pas briser cette quiétude apaisante. Au milieu d’une cité aussi allègre, il était si rare de pouvoir se prélasser dans quelques endroits en profitant d’un doux silence et ce pub en pleine journée était bien souvent le lieu idéal. Entouré par l’odeur du vieux bois, du tabac froid et des boissons enivrantes, la belle aux yeux de cristal en avait presque oublié la présence de ces quelques citoyens. Mais une brise glaciale vint la sortir de sa méditation, courant sur sa nuque comme si sa déesse voulait la prévenir d’un danger proche, lui faisant arracher un frisson le long de son échine, ce qui la fit se redresser dans un petit soupire. Elle ferma calmement le livre sur ses genoux, se levant d’un bond félin de son tabouret pour porter son regard aquatique en direction de l’entrée et du nouveau client. Délicatement elle posa le livre sous le comptoir à côté des autres et attrapa en échange son étui à poison, en sortant une sans détacher son regard du jeune homme qui s’approchait d’elle.

Le temps venait de s’arrêter dans la tête de la séductrice, qui comprit bien rapidement qu’il n’était pas un simple soiffard bien vêtu. Ses lèvres pincèrent la cigarette, tandis qu’elle l’allumait lentement se demandant déjà quelle merde allait lui tomber dessus. Elle baissa un instant les yeux et quand son poison se consuma, son visage disparut derrière un nuage voluptueux l’espace d’un instant. Elle espérait alors lui vendre quelques informations, avec un peu de chance elle toucherait le pactole en cette belle journée. Quand elle releva son regard sur lui, elle inspira une bouffée et attrapa un verre propre de son autre main dans une agilité certaine. Son regard le détailla et ses lèvres violines dessinèrent un sourire léger et charmeur. Mais quand les mots parvinrent à ses oreilles, elle ne pût s’empêcher, derrière son impassibilité habituelle, afficher une légère surprise en haussant ses sourcils.


- Madame Dirhaël, je présume ? Enchanté, je suis l'agent Neal, je travaille pour le gouvernement dans le cadre d'une enquête suspecte de vous concerner. J'aurais des questions à vous poser, mais rien d'alarmant, ne vous inquiétez pas.

Et il souriait le con ! Son sang ne fît qu’un tour et rapidement elle partit dans de profondes réflexions tout en gardant son rictus aux lèvres. Il ne ressemblait pas aux barbares chasseurs de sorcières et voyait mal un inspecteur être envoyé simplement pour cela, bien que le doute vînt tout de même la chatouiller. Venait il poser des questions au sujet d’une anomalie ? Encore… Si c’était cela, elle ne s’en inquiétait que très peu, ayant depuis le temps déjà eu affaire à ce genre de curieux. Finalement il ne restait que le pire, ses activités nocturnes au sein d’un Ordre peu apprécié et surtout ses mains souillées par quelques meurtres… Quelle merde. La furie ne comptait pas se laisser faire pour autant et tout en gardant son regard aux reflets de verre sur lui, elle répondit d’une voix douce.

-Moi-même. Charmée et bienvenu à l’Alizé. Qu’est ce que je vous sers agent Neal et en quoi puis-je vous être utile ?

Elle se retint bien de placer une blague de mauvais goût puis écrasa sa cigarette dans le cendrier posé non loin d’elle, chacun de ses gestes étant des plus graciles. Elle verrait bien ce que lui réservait cet inspecteur, après tout elle n’était pas dans pire situation, au moins il était à son goût.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyMer 23 Jan - 13:11
Une réception courtoise, pas d'animosité, ni de rejet violent, mais bon sang, n'était-ce pas un soupçon d'inquiétude hypocrite qu'Elijah décelait au travers de cette spontanée réaction ? Peut-être pas ... n'importe qui pouvait se surprendre de se voir interrogé par un envoyé du gouvernement qui ne portait ni emblème et ne déclarait aucunement à quelle office il était affilié. Ce genre de détail était toujours mieux lorsque passé sous silence, et bien plus libre d'interprétation. Le bon côté était que ça faisait travailler l'imagination, et les pensées volatiles sont souvent celles qui embrasent le plus de feu d'alarmes ... l'angoisse a de nombreux vecteurs, et l'inconnu y est si familier. C'était le genre de pinaillage que l'on attribuait à la tête de premier élève du jeune garçon. 

Ajustant sa ceinture, le manche de son épée mécanique, technologiquement façonnée et améliorée à la mode daënare se vit s'orner de sa paume droite, elle-même surmontée de la gauche. Le regard fin du jeune homme se leva légèrement avant de s'apposer sur une surface invisible, dessinée sous les iris de la tenancière. L'interrogatoire avait commencé dès ses courtoisies premières, la langue s'agite, certes, mais la parole ment, les yeux, eux, s'excitent avant que la conscience ne les bride. La vérité ne surgit pas, elle s'observe, s'apprend, s'analyse et s'interprète ... alors quel couplet pourraient bien lui chanter ces azurs flottants ? 

- Un martini, s'il vous plaît. Au shaker, pas à la cuillère. 

Le ton était toujours plus solennel, aimable. Elijah n'était pas particulièrement penché sur l'alcool, mais il fallait bien faire "plaisir" à la dame, et surtout, paraître corruptible. Il était jeune, poli et n'avait pas le plus repoussant des visages, il fallait profiter de ces atouts pour s'attirer la sympathie d'un suspect qui, si elle était bien coupable, se doutait hors et déjà qui était le véritable objet de cette enquête. Seule suffirait la petite nuance de vérité qu'il décèlerait dans son regard au moment où il aura touché les faits de l'index. Il faisait confiance à sa capacité de lecture gestuelle et à son instinct pour capturer cet instant, le moment où elle aura cédé. 

Mais pour le moment ... amical il devait être, amical il était. Se penchant en avant, accoudant les bras sur le comptoir et adoptant un visage niais de sympathie, le jeune agent jouait du bout de ses doigts, un tic qu'il avait attrapé à force de leçons et apprentissages redondants. Ses iris se baissèrent un instant sur le comptoir, sa lèvre inférieure se retroussa alors qu'il réfléchissait à comment il pourrait présenter les choses, un temps d'hésitation bien court par rapport à la quantité d'informations assimilée. Ce gamin là était une tête, pour compenser son absence de sympathie réelle, car seule l'UNE importe. 

- Si je viens à vous, c'est parce qu'il a été fait signalement de plusieurs passages ... "troublants", au sein de votre établissement, notamment au cours de la période estivale où vous aviez une employée non-déclarée, selon quelques clients. D'autres disent également avoir aperçu une irrégularité d'horaires ainsi que quelques dérangements occasionnés par des individus ... particulièrement sibyllins. 

Oh il ne faisait que la liste de ce que lui avait renseigné le rapport dans sa sacoche, mais il devait avoir l'air infaillible, il devait être absolument certain de ce qu'il avançait, même si ce n'étaient que des rumeurs ou bien des abrutis saouls qui s'éternisaient en logorrhées. Quoi qu'il en était, le seul rempart à la certitude est la vérité et la vérité seule, le mensonge se retrouve bien vite au bout de l'impasse, au bord de céder et la pression n'est que plus concentrée, appuyée. Et il comptait bien pousser le bouchon jusqu'au bout.

- Vous n'êtes pas sans savoir que recevoir de la clientèle encapuchonnée est souvent vu d'un mauvais oeil par les autorités, aussi, peut-être faudrait-il peut-être imposer une réglementation de se découvrir le visage en entrant, vous ne pensez pas ? Alors, ce que j'aimerais savoir, c'est si vous avez remarqué quelques échanges inquiétants au sein de votre établissement.

Et il arqua le sourcil avec son éternel sourire serein. Oh, bien sûr que c'était une question piège, le jeune homme n'avait que de ça en stock et pouvoir enfin s'en servir dans le cadre d'une enquête véritable c'était ... à en frissonner. 

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyMer 23 Jan - 21:12
À la suite de la réponse, que la barmaid jugeait peu originale de la part de l’inspecteur, son regard le délaissa pour lui tourner le dos afin préparer la boisson, attrapant une bouteille qui sautait d’une main à l’autre avant de verser le liquide translucide dans une virtuosité presque poétique. Elle écoutait chacun de ses mots avec une attention toute particulière, mais surtout sa caboche cogitait intensément à l’abri de tout regard trop inquisiteur. C’est en posant le verre soigneusement prépare devant le nez du jeune homme, qu’elle afficha à nouveau son sourire mystérieux, se tournant avec finesse, ses boucles corbeaux l’accompagnant dans ce qui ressemblait à la fin d’une danse minutieusement étudiée. La belle brune s’accouda face à l’homme pour planter son regard dans le sien traduisant d’une part de son assurance mais surtout de son inconscience. Son plus grand défaut était très certainement de toujours se sentir tel le vent, fugace et intouchable.

Une boucle noire vint glisser entre ses yeux et elle pencha légèrement la tête de côté tout en se demandant l’espace d’une seconde ce que ce mal de crâne naissant voulait dire, avant de remarquer sa kryptonite accrochée à la ceinture du superman face à elle. Ni une ni deux, elle se redressa prétextant se servir un verre pour l’accompagner, mais surtout attrapant son remède plutôt relatif : une bonne bouteille de scotch qu’elle vidait à chaque tourment un peu plus. Elle en avait pris un sacré coup le temps que la blessure à son bras ne cicatrise d’ailleurs… Le verre remplit de son ambre, la noiraude attrapa une nouvelle sèche qu’elle embrasa avec finesse, enfin armée de ses protections superfétatoires elle était prête à mettre pied dans le ring.

Les individus louches étaient monnaie courante au sein de ce paradis du vice et puis la nuit, tous les chats sont gris. Dans l’Alizé, c’était même tous les hommes sont troublants. Sa belle et précieuse fée, Aemy, sa fille de cœur revenait sur le plateau et servit par un homme aussi peu informé s’en était que plus dérisoire. Son regard étrange fixant le visage enfantin du blondinet, elle n’en sourcilla même pas, se contentant d’hocher la tête comme tout bon auditeur. Quant à sa vie privée qu’elle soit régulière ou non ne concernait nullement des inconnus d’après elle. Elle pouvait bien faire le trottoir à chaque lune tombée, que les mystérieuses langues trop bavardes n’auraient rien de bien accablant à dire. Mais le fait qu’autour d’elle des langues se délient pour échanger gazouillement et médisance, ne l’affectait pas plus que cela et n’était pas novateur. Ses perles d’eau continuaient de fixer notre curieux, tandis qu’elle reprenait une longue bouffée de cigarette, la soufflant par-dessus son épaule.

Toutefois il fini par exprimer quelques mots moins plaisants mais surtout elle avait l’impression qu’il se foutait ouvertement d’elle. Elle en vint alors à se demander ce qu’il savait véritablement ou s’il se contentait de gratter tel un parasite le ferait après avoir sentit quelques odeurs de cadavres. Une gorgée revigorante plus tard elle reprit, un sourire toujours aussi charmeur au visage qui laissa même échapper un petit rictus malgré elle et ses perles limpides ne laissant passer aucune émotion si ce n’était une légère mesquinerie ou moquerie…


-Sachez mon cher que les individus louches peuplent ce merveilleux endroit à la nuit tombée… faites attention à vous d’ailleurs, dans moins d’une heure vous ne serez plus en sûreté.

Lui rétorqua t elle taquine et d’un ton léger. Rien n’en servait à trop se justifier, il n’en serait que plus étrange et puis… avait il réellement posé une question ? Elle s’enfuma quelques instant et sa voix reprit du même ton pour répondre tout de même à l’interrogation qu’elle ne comprenait pas exactement.

-J’y penserai, merci pour le conseille. Et puis des échanges suspects, je ne saurais dire, les paris se font certainement nombreux en soirée. Pour ma part je me contente de servir mes clients et de bavarder. Vous venez souvent dans le coin ?

A la suite de sa phrase, sortie pour badiner, son sourire se dessina malicieux. Son assurance était traduite par le simple fait qu’elle ne se sentait pas en danger, encore une fois, peut-être à tort. Elle vint éteindre la braise rouge, bu une gorgée du liquide doré et passa sa langue sur ses lèvres charnues, son attention entièrement porté envers le gamin, attendant simplement la suite de l’interrogatoire, sagement, comme un défi auquel elle s’adonnait en ce début de soirée qu’elle considérait de plus en plus divertissant.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyJeu 24 Jan - 10:29
Belle esquive de la question que voilà ... quel mensonge y a-t-il à discerner lorsque les mots-mêmes se délestent de leur sens ? Observer les yeux ne changerait rien s'il ne la choquait pas un peu, fort heureusement, il y avait tant d'informations qu'il n'avait pas encore utilisés. Il en gardait d'ailleurs une dans sa manche, tant elle était compromettante et il n'attendrait que le dernier moment pour sortir cet atout. Chaque partie d'échec se voit calée par un "et mat", on ne menace pas le roi tant que des pions l'entourent. C'était la même affaire pour une psyché, on abat les défense et on frappe là où le coeur cède, un simple concept de brèche dans le mur. Car c'était bien un siège qu'Elijah tenait, et il ne comptait pas repartir avant d'obtenir complète satisfaction, fort heureusement, entre la sacoche et les dossiers, il avait eu la place d'engouffrer une paire de menottes. 

La courtoisie du jeune homme le força à sourire, au vu de la seule boisson alcoolisée qu'il savait tolérer, les autres n'étaient que piquette ou des coups à briser sa dignité. Tournant le doigt autour du verre, il écoutait d'une expression ouverte tout ce que la tavernière avait à lui dire, sans oser seulement y mettre une halte. En enquête comme en commerce, c'est l'écoute qui prévaut, l'argumentaire est toujours la force majeure quand la parole déclame et, tout agent qu'il était, il s'adonnait au jeu, mais, à la différence de son interlocutrice, sûrement, il n'y prenait aucun plaisir, pas plus qu'il ne souhaitait éterniser tout ça plus longtemps que nécessaire. Car lorsque tout se terminerait, seuls importeraient les résultats. 

Pourtant il porta le verre à sa bouche, se délectant de ce cocktail qu'il prisait outre-mesure. Il fallait bien de petits vices pour faire des hommes d'honneur, la perfection n'est qu'une utopie, pourquoi s'en cacher ? Déposant son verre, le jeune agent ne se démunissait toujours pas de son sourire, il était impératif, celui-là. Réajustant sa veste, il esquissa même un fin rire aux dires de la tenancière, yeux fermés et tête penchée, alors qu'il travaillait le pli de son col pour le rendre parfait. Lorsque ce fut chose faite, il s'accouda à nouveau sur le comptoir en rouvrant les paupières, mais c'est bien le comptoir qu'il fixait.

- Huhum ... je ne crois pas avoir déjà vu tenancière plus prompte à me dire qu'elle tolérait les activités illicites dans son établissement que vous. J'espère que c'était du second degré, car je n'aurais certainement pas besoin de plus de raisons pour faire se continuer cette conversation au quartier de la milice. 

Eh bien, ne fallait-il pas, disait-on, parfois appuyer sur la plaie pour la faire se révéler ? Mettre le feu aux poudres pour dégager la voie ? La pression est toujours un facteur de raison lorsque l'esprit réalise enfin dans quelle merde il se trouve. Le processus viendrait bien assez tôt, mais il fallait se montrer patient, ce petit jeu ne se jouait pas au chronomètre, il se mesurait au tour par tour, chacun adaptait sa défense aux assauts de l'autre, et dans ce cadre précis, Elijah n'avait pour rôle défini que celui d'attaquant. 

Mais il n'en avait pas les airs, oh que non, bien au contraire, même. Cette accusation n'avait enclenché ni rictus malin, ni regard de travers, toujours cette expression si sereine, comme si tout allait bien se passer, "pour qui" demeurant le grand inconnu de cette problématique. Il reprit même une gorgée dans son verre avant de continuer à se faire honneur.

- Mais il y a une ambiance ... sereine, par ici. C'est bien mieux pour parler que le bordel que font les gars au poste. Par ailleurs, vous serez heureuse d'apprendre que la raison de ma présence ici n'est que de votre fait. Alors, non, je ne viens pas souvent par ici, mais j'y songerai à l'avenir ... enfin, si vous êtes encore là pour me servir, bien sûr.

Le jeune homme se remit à taquiner le bout de son verre du doigt, encore un tic qui lui prenait, mais les manies ont leur raison que la raison ignore ... ou est-ce l'amour ? Qu'importe, le deuxième était exclusif aux faibles d'esprit, alors à quoi bon s'en soucier. L'air jouasse qu'il se donnait s'affaissa d'ailleurs au profit d'une moue douteuse, alors que, penchant la tête, il serrait les paupières de son oeil droit. 

- Si j'étais vous, je n'en ferai d'ailleurs pas une certitude.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyJeu 24 Jan - 13:48
Rien n’était plus délectable qu’une joute verbale et la furie excellait à ce jeu. Des années d’entraînement à côtoyer tout type de bruyant lui avaient bien rendu service. Sa tête bascula de côté sous un rire à la fois doux et mesquin, de petites ridules se dessinant aux coins de ses yeux légèrement clos tant il était libérateur. En effet, ses mots l’avaient fait percutées, d’une part elle n’appréciait guère que l’on mette le nez dans ses affaires, mais soit, à tout activité son parasite, mais d’autre part elle répugnait toute personne qui osait porter ne serait-ce qu’une once de menace à son égard. Cela s'appelait la fierté certainement… mais ce que cela provoquait en elle n’avait rien de quiète. En son ventre brûlait une certaine rage qui vint se bloquer dans sa gorge, resserrant quelques peu sa mâchoire aux joues creusées. Le rire avait simplement masqué cette réaction intérieur volcanique et le feu qui avait pris place en elle ne devait être craché sans réflexion… elle le savait. La moindre erreur lui ferait perdre ce pourquoi elle était là et tous ce qu’elle avait bâti autour de ces mensonges volatiles et pourtant si atteignables.

Toutefois elle s’étonna à ne pas pouvoir tout de suite répondre, laissant son sourire masquer sa rage le temps que ses idées se tassent. La tenancière venait certainement de recevoir une des nombreuses balles que lui avait préparées le blondinet et elle comprit rapidement qu’il comptait bien la plomber autant que possible. Posant alors ses lèvres sur son verre qu’elle vida dans une grande gorgée des plus désaltérantes, elle s’accouda devant lui, le fixant avec intensité quelques instants. Sa voix reprit d’un calme toujours aussi impassible bien que sa mâchoire marquait quelques traits de tentions, non pas qu’elle se sentait en danger, mais l’agacement la gagnait sous le comportement prétentieux de l’enquêteur.


-Heureusement que vous n’êtes pas le premier à tenter de trouver quoi que ce soit de louche dans un pub, j’en aurais été presque contrariée. Si les autorités n’ont jamais pu intervenir à mon égard c’est que les quelques paris qui règnent ici la nuit ne sont pas de mon ressort et quand bien même ils ont embarqué quelques personnes, elle n’ont fait que le confirmer. Mais tous cela vous le savez certainement déjà. Je ne compte pas finir au cachot de suite, sauf si l’alcool devient interdit. Reprit elle sur un ton taquin. J’aurai plaisir à vous accueillir à nouveau alors.

Penser que son enquête tournait autour de ces paris était stupide, mais elle s’appliquait à le lui faire croire car la belle songeait sérieusement à ce qu’il ait autre chose sous la main de plus accablant. Alors peut-être qu’en semblant aussi offusquée à ce sujet, il se détournerait de sa cible. Du moins elle comptait bien jouer avec ces faibles cartes pour le moment. Son rôle de petite citoyenne modèle en avait conquis plus d’un, la reine parviendra-t-elle à conquérir le fou ?

Le Pub semblait se vider au rythme des mots échangés, comme si le sujet concernait certains marauds présents. Et puis, elle n’avait jamais reçu de soutient de la part de sa clientèle lorsque les autorités venaient l’importuner. La belle se resservit une rasade et tira son tabouret jusqu’au comptoir, y posant une fesse pour reposer son dos, faisant danser le liquide dans le verre. Son regard fixait quelques instant un point invisible proche du verre de l’inconnu puis elle lui adressa un nouveau sourire, ses mirettes mystérieuses à nouveau entièrement à son attention, toujours aussi dévastateurs.


-Vous ne m’avez pas dit à quel office vous êtes affilié ? Ou j’ai peut-être une mauvaise mémoire…

Ses mots sortirent naturellement, posant une réelle question à laquelle elle souhaitait réponse pour tenter de se dépatouiller quelques peu. Ses doigts fins dessinèrent le bord de sa verrerie, attendant la suite des événements dans une appréhension pas tout à fait perceptible.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyJeu 24 Jan - 22:51
Il touchait son objectif du doigt, il le sentait, quand bien même Madame Dirhaël défendait farouchement sa façade impassible, amusant concept que de feindre avec férocité la sérénité, n'est-ce pas ? Les petites piques que balançaient la tenancière n'étaient que des évasions, les questions qu'Elijah lui envoyaient lui faisaient peur, sans doute, peur au point de ne pas y donner suite. Alors, cela signifiait-il que la voie qu'il suivait était le chemin de la vérité ? Certainement, autant s'engouffrer dans la plaie ouverte, désormais, la bête remuait encore et la seule manière de récolter sa viande était d'abord de l'achever. Le jeune homme espérait bien appuyer sur le plus sensible des points. 

Elle lui posa une question, le genre d'interrogation que chaque curieux lui pose. On lui a assez répété quel genre de réaction il devait adopter en cas d'intrusion dans la vie d'un agent, tant privée que professionnelle, ce n'était qu'un jeu d'enfant au final, il fallait simplement ne pas avoir peur d'avoir l'air d'un, il fallait l'admettre, connard pur et dur. Fort heureusement, la mission ne précisait pas que les suspects devaient le porter dans son coeur, à son grand avantage. L'hypocrisie est une arme si belle, si capricieuse aussi, tantôt elle ment, tantôt elle hurle de vérité, et parfois, elle cache les meilleures intentions qui soient ... mais pour qui demeurait encore et toujours l'inconnue de ces interactions. Elijah savait qui servir, il savait envers qui son allégeance demeurait, alors il allait faire au mieux.

Il reprit une gorgée supplémentaire, sans finir son verre, forçant son sourire à aller vers le bas en esquissant une moue empreinte d'une satisfaction palpable. Les yeux noisettes qui se perdaient dans l'acajou du comptoir remontèrent dans les azurs si féroces d'aspect et pourtant si évasifs de parole. Aussi sèchement que son ton était agréable, il répondit simplement en se penchant en avant.

- Ce n'est ni vos affaires, ni ce qui devrait vous inquiéter le plus en ce moment-ci.

De sa sacoche, il tira le dossier tant étudié d'un geste souple du poignet, le posant au devant du comptoir et ne tirant qu'une unique page des feuilles amoncelées. Le jeune homme en garda la vision exclusive pour lui un moment, comme analysant de manière comparative le document qu'entretenait sa paume et le visage de la tenancière. Après plusieurs secondes d'étude, il apposa la feuille devant lui, avant de la retourner, exposant un visage bien connu à la tavernière, un visage, et surtout des yeux vairons. A partir de cet instant, le sourire d'Elijah s'était évanoui, seule une expression froide demeurait.

- Cette photo a été prise dans un asile à Hinaus, une jeune femme aux cheveux blancs et aux yeux vairons qui ... eh bien, est parvenue à s'enfuir de là où elle n'aurait jamais dû s'échapper. Apparemment, ce serait une meurtrière dangereuse qui rôderait, là, au-dehors, mais honnêtement, je n'arrive pas y voir autre chose qu'un chaton terrifié. 

Son verre n'était plus qu'à un quart rempli, presque un fond seul alors que l'établissement était devenu presque désert. Une preuve de plus que cet endroit mériterait une bonne inspection et quelques arrestations supplémentaires que l'hypothétique qu'il se ferait accomplir, ce soir. Cette personne, celle sur la photo, n'était toutefois pas le centre de son attention, pas plus qu'elle ne relevait de son affaire. Non, elle n'était qu'un argument de plus parmi l'amoncellement de preuves qui indiquaient que la personne devant elle n'était pas que douée pour les cocktails. 

Il faisait dans sa tête la liste de tous les crimes dont on pourrait l'accuser si jamais chaque théorie qu'il avait se voyait avérée. Meurtre, aide à personne recherchée, complicité d'assassinat et ... éventuelle implication dans des interactions avec des organisations étrangères. Ces imbéciles là devraient d'ailleurs apprendre à ne pas porter de capuches, à vouloir se faire trop discret, on ne fait qu'attirer l'attention. Autant assumer les masques que l'on porte, c'est bien plus facile pour se fondre dans la masse et au moins, si l'on se confronte à de la suspicion, on n'a pas peur d'envoyer chier ce genre de personnes perspicaces. 

- Pauvre chose ... je suis certain qu'elle a dû en baver, entre ses quatre murs de cellule. Je serais favorable à la renvoyer dans une hospice plus professionnelle, mais certains de mes collaborateurs ne voient pas ça du même oeil. Vous voyez, cette photo a été retrouvée sur la table d'un milicien qui a rencontré une bien triste mésaventure, et quelques uns de ses amis au poste ont renseigné qu'il cherchait frénétiquement quelque chose en sortant de ... eh bien d'ici. Un avis à émettre sur la question ? 

Les yeux du jeune agent s'étaient refermés, serrés en un air bien moins cordial que ce qu'il n'avait laissé voir jusque là. Il fixait la noiraude avec une oeillade désabusée, le genre de pupille que l'on ne change pas avec un sourire, ni avec un compliment ou quelconque escapade. Le genre d'iris qui hurle "je connais vos secrets", tout n'était-il vraiment que bluff ? Peut-être, mais aussi mensongers que soient ces arguments, la vérité occupait une importante part de ses paroles, la majeure même. Mais encore une fois, il n'avait que faire de cet échantillon de folie qu'était la vaironne, ce qui l'intriguait dans cette affaire, c'était bel et bien la personne qu'il avait devant lui.

L'objectif même de cette enquête la dépassait en tant qu'individu simple, car les rumeurs lèvent les suspicions, et de soupçons, Elijah n'en avait que trop. Tout ce dont il avait besoin était d'une confirmation, peut-être la trouverait-elle dans ce regard maintenu si tranquille tout ce temps durant. Oui, il avait besoin de la vérité, quitte à s'en blesser, les autres savaient où il était parti, alors s'il devait mourir, ce ne serait qu'une preuve de la culpabilité de la tenancière. De manière ironique, et sans qu'elle n'en ait la moindre idée, le jeune homme qu'elle avait devant elle était sa meilleure sortie de secours.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyVen 25 Jan - 12:44
L’animosité avait décidé de naître visiblement au sein de cet échange jusqu’à présent plein de retenu ou du moins, le minimum légal. Devant elle se tenait un véritable lion, caché derrière une crinière blonde aux airs angéliques. Mais derrière chaque enquête se cache un prédateur et cette fois-ci, elle avait affaire à plus coriace qu’anticipé. Chaque locution supplémentaire, ne faisait qu’agrémenter une haine naissante dans le cœur glacé de la belle, dont le regard semblait même se faire de plus en plus froid jusqu’à en perdre la fine parcelle de bleu qui y brillait. Ce sourire, lui n’avait pas cillé, un masque qu’elle portait depuis bien trop longtemps pour qu’il n’en soit déstabilisé. L’animal pourrait bien bondir toute griffe dehors, qu’elle afficherait encore ce rictus obsédant et captivant qui ne saurait cacher que trop bien ses crocs à elle.

L’origine du bellâtre lui était une information non vital, mais plus que nécessaire surtout en vue de la tournure de cet imprévu. Si elle pouvait alors répondre à cette question, elle pourrait non seulement se départir plus facilement mais aussi riposter, dans la mesure du possible. Ses pensées pleines de curiosité se firent alors entièrement vindicatives au simple regard posé sur la photo qu’il avait sortie de son dossier académique. Il en était des plus exacerbant, ses mimiques de petits premier de classe, ses sourires forcés et ses regards qui tentaient de pénétrer les plus sombres pensées enfouies derrière un regard de givre.

Pensait-il réellement mettre le point sur quelques certitudes ou n’était-ce qu’allégation présomptueuses et fantasmes effrontés d’un gamin qui tentait de déceler ce que d’autres n’avaient jamais pu faire. La barmaid en laissa échapper un nouveau rictus à cette idée, combien les jeunes étaient têtus et obstinés. Traduisant alors ses pensées, la tête aux boucles d’ébène reprit, son ton n’ayant pas changé.


-Vous êtes enquêteur depuis combien de mois exactement ?

A ces mots elle repoussa la photo du bout de l’index en direction de son envoyeur, son regard ne s’y étant attardé qu’un minime instant. Elle fixait les traits du jeune homme avec attention, son regard courant également sur sa tenue avec indécence avant de remonter vers ses pupilles. Venait-il seulement de la soupçonner pour cette affaire dont personne n’avait véritablement osé aborder le sujet, certainement car le poltron abattu n’avait jamais rien fait dans les règles de l’art. Dans tous les cas, elle se contenta de répondre par une nouvelle question, attrapant d’une main son étui à cigarette et en sortant une pour l’allumer dans un geste élégant. L’invitant à en prendre une par la suite, sa voix se fit légèrement plus grave après avoir inspiré son poison.

-Pauvre homme… qu’était-il venu faire ici exactement ? Vos explications sont un peu… floues.

Une nouvelle dague lancée en sa direction, qu’allait-il en faire ? Sortir une énième accusation sans fondement ou peut être allait-il nous faire une crise ? La fumée s’échappa lentement de ses lèvres en accord avec la tension qui commençait à l’habiter. Ce n’était malgré tout pas de la crainte, mais plutôt une irrémédiable envie d’écraser le visage de ce petit avorton contre son bar. Son regard scruta la pièce quelques instants, ce qui aurait pu passer pour un désintérêt total de la discussion, mais elle se contenta de constater que les lieux étaient désormais vide. Ce qui n’arrangeait d’ailleurs pas ses pulsions sanguines qui commençait à fourmiller jusqu’au bout de ses doigts délicats. Mais lorsque la pensée dépassait toute raison, n’était-ce pas de cela que naissait les esprits tourmentés ?

-Moi qui espérais pouvoir faire bonne fortune en cette agréable soirée. Mais soit, plus de clients, plus de langue. N’est-ce pas ?

Ces mots n’avaient rien d’agressif, du moins dans le ton employé, mais le clin d’œil qui les accompagnait était la signature d’une provocation certaine. N’avait-elle pas déjà dépassé cette limite une fois ? L’accusation qu’elle portait actuellement en était la preuve et elle croisa ses bras sur sa poitrine une main proche de ses lèvres accompagnée de son compagnon éternel et destructeur.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyVen 25 Jan - 22:15
Elijah leva un regard circonspect sur la tenancière, ne sachant obtenir la satisfaction qu'il souhaitait tant dévoiler. Retroussant une lèvre, levant une moue résolue, le jeune homme porta une main à sa poche en guise de réaction aux propres réponses que délivraient son interlocutrice. Passant une douce alliance formée par ses doigts autour du pied du verre, il en porta la finition jusqu'à ses lèvres, avant de ne laisser planer qu'un silence calme sur l'assemblé composée ...  de eux deux, et eux deux seuls. Il comprenait vite, le garçon, il avait la tête vive et se doutait qu'il n'obtiendrait rien de plus de sa part, sauf d'autres soupçons. 

Sa mine sérieuse se pencha sur le sol, avant de revenir lever le même sourire qu'il avait désarmé quelques secondes auparavant. Il adressa à la jeune femme une révérence gracieuse, avant de lui délivrer un pourboire de quelques irys. Sans plus de salutation, mais sans moins de politesse, il se redirigea vers la sortie, muni d'une expression passive. Son pas était d'ailleurs bien leste, presque gambadant, marchant au rythme d'une mélodie que seul lui connaissait. En fait, c'était très atypique comme musique, il pensait à un de ces orchestres qu'il voyait lorsqu'il allait à l'opéra avec son tuteur. Doux souvenirs. 
- Bonne soirée, madame. 

Il rangea le dossier dans sa sacoche, s'arrêtant net devant la sortie comme si quelque chose le retenait encore à l'intérieur. Mais qu'était-ce donc ...? Eh bien, l'instinct de la vérité qui hurlait sa présence, à l'évidence. D'abord, il avait une raison minime de faire arrêter cette personne, rien que pour ne pas avoir fait état de ces échanges illicites au sein de son établissement en pleine connaissance de cause. Ensuite, et deuxième état ... oh, et puis pourquoi pas lui en faire profiter ? 

- Critère d'arrestation premier, crime de non-rapport aux autorités. 

Elijah fit doucement volte-face, le sarcasme d'un sourire collé à ses lèvres, avançant de nouveau vers le comptoir, il balança une mine faussement étonnée à la noiraude, arrondissant ses lèvres comme sous l'impulsion d'une douleur fictive ... comme s'il la plaignait déjà.

- Deuxième critère d'arrestation, suspicion d'implication dans le crime organisé.

Car tout meurtre propre implique une certaine professionnalisation, aucune trace, aucune piste, mais tant de génie dans la manière. Quelle signature cela pouvait-elle d'autre que celle de l'Ordre ? Ces imbéciles de voleurs ne pouvaient pas supporter de devoir laver des mains sales, alors seule la piste du sang était à explorer. Et  franchement ... des clowns encapuchonnés, vraiment ? Le jeune agent fit un pas de plus, main sur le pommeau de son épée. 

- Et enfin, dernier critère. Asile d'une criminelle recherchée pour double meurtre et suspectée d'en avoir engendrée bien plus à la suite de son évasion. Alors je ne le répéterai pas. Cheveux blancs, yeux vairons vert-bleu, et plus important encore, de la magilithe dans le dos. 

Il marqua un temps de pause, tenant une posture droite, un dos à peine courbé qui manifestait d'une stature altière et un regard toujours aussi enjoué, le sourire, éternellement arrogant.

- Ne prenez pas le temps de faire vos valises, vous partez d'ici dès demain matin, accompagnée et ... bracelets d'aciers aux poignets. Vous allez à Klumpen, un endroit fait pour vous ... plein d'anomalies attendent qu'on leur tende une main charitable, là-bas. 

Et il adressa un dernier clin d'oeil enjoliveur, avant de se retourner vers la porte d'entrée. Oh, les promesses d'Elijah n'étaient jamais mises en l'air, un pub de plus pour le patrimoine de Skingrad était toujours un investissement utile. Il reviendrait le lendemain, et si son ton ne l'indiquait pas assez, chaque mot qu'il prononçait était un serment. Tout ce qu'il pouvait espérer c'était que la noiraude n'aille d'elle-même confesser ses péchés.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptySam 26 Jan - 16:49
Tandis que le lionceau abandonnait le combat à pas feutré, la satisfaction de la furie était des plus discret et c’est derrière une mine faussement confondue qu’elle la cachait. Les quelques irys vinrent glisser entre ses doigts, les rangeant dans la caisse derrière son comptoir de bois sombre et d’une voix calme, lui souhaita en retour la bonne soirée. Cela avait été plus aisé que pensé et une légère moue vint se dessiner au bord de ses lèvres. Quelque chose n’avait pas abouti, le prédateur n’avait pas achevé sa proie et cette dernière n’avait rien eu besoin d’esquiver de plus. Il était étonnant de voir partir, après première vue, un jeune homme aussi téméraire, sans rien à se mettre sous le croc. Mais alors qu’elle se servait un verre victorieux un peu anticipé, elle redressa son regard en direction de la porte, le liquide ayant rempli le verre avec opulence et le pub n’étant pas entièrement débarrassé du contre-temps.

Alors que la bouteille se posa dans un bruit sourd, le félin fit demi-tour. Les yeux de la belle devinrent plus pâle encore et sa mâchoire se resserra dans quelques tics nerveux aux mots qui s’échappait de son museau. Apostrophant la tenancière, tout en s’avançant vers elle à chaque phrase qui sonnait visiblement pour lui comme une victoire, elle resserrait ses poings posés sur le comptoir où elle était appuyée. Il avait finalement mordu et la plaie qu’il venait de provoquer était bien plus infectieuse qu’il ne pourrait seulement se l’imaginer. Une menace de trop venait alors d’être articulée et la porte de sortie de l’agent Neal se claqua dès lors qu’il voulu mettre le nez dehors, un courant en d’air rondement orchestré, qui signa avec fracas la fin de sa phrase.

Comment réagir lorsqu’au fond de soi on se rend compte que peut importe la tournure des évènements, notre raison n’y a plus sa place. Sa cuissarde vint même accueillir une main sûre d’elle pour y attraper la dague d’argent au métal froid mais alors que ses doigts s’y nouèrent autour, ses pensées devinrent moins claires encore. En finir en plein début de soirée ? Vraiment ? Pas une idée n’avait été aussi dangereuse et tout bonnement stupide. La belle aux yeux d’eau n’était pas à l’abri d’un client qui entrerait au même moment, d’un regard qui passerait devant la boutique et quand bien même ! Les clients, aussi alcoolisé qu’ils auraient pu l’être, l’avait vu mettre pied ici, ne pas le laisser en ressortir aurait été une grossière erreur. Il fallait être plus fin… et patient. Ne disait-on pas que la vengeance était excellente même froide ?

Ses doigts lâchèrent le métal lentement, et après un soupire et une once d’hésitation elle l’interpella avant qu’il ne quitte les lieux, espérant ne pas l’avoir trop froissé pour tenter encore d’en tirer quelque chose. Sinon il ne lui laisserait pas le choix. Sa tête bascula en arrière dans un craquement tandis qu’elle la faisait rouler, laissant ses longues boucles se balancer derrière elle. Quand son regard se posa sur le blondinet sa voix brisa un silence lourd.


-Dites-moi ce que vous êtes venu chercher. Cela n’en sera que plus simple pour tous le monde… Je suis certaine que nous pouvons trouver une bonne entente sans que cette conversation ne finisse en queue de poisson.

Elle grognait intérieurement, se pliant avec peine à cette révérence qu’elle tirait à contre-cœur, chacun de ses mots sortant même un peu rapidement. Mais à cette heure il était plus que nécessaire de cacher sa rancœur, le jeu était terminé. Prenant une longue gorgée de son verre qui avait perdu toute saveur, ses méninges surchauffait au même rythme que sa volonté de le voir d’avantage six pieds sous terre. Cependant, elle pourrait régler ce détail plus tard, la précipitation n’avait jamais rien de bon et s’il était une promesse qu’elle tenait par-dessus tout, c’était que tout se paie. Elle passa de l’autre côté du comptoir dans un pas léger, sa démarche grâcieuse et silencieuse portée avec légèreté par son corps voluptueux.

-Vous pourriez emmener bien mieux que simple tenancière aux clients douteux demain matin si vous prenez le temps d’y réfléchir.

Sa tête se pencha sur le côté, jaugeant sa réaction avec une pointe d’appréhension qui pouvait se lire pour la première fois à travers le cliquetis de ses ongles sur son collier de verre enfermant une plume sombre. La belle aurait-elle fini par se brûler les ailes ?

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptySam 26 Jan - 19:05
Enfin ! Un peu de raison de la part de la tenancière, Elijah commençait à croire que cette soirée allait mal se terminer pour l'une ou l'autre personne. L'ambiance s'était apaisée, tout comme le ton sarcastique du jeune homme qui repassa à un professionnalisme souriant d'une exacte satisfaction. Il laissa quelques secondes de battement en blanc à considérer la jeune femme, méditant sur les mots qu'elle venait de prononcer. Et cette dernière remarque ... ah, il y avait donc effectivement plus qu'une simple tavernière dans cette auberge. Bon à savoir.

Après un temps de silence, l'agent reprit un siège et s'assit de la plus droite des manières, mais pourtant, il n'était pas tendu, simplement ... maniéré. Ses mains se joignirent, paumes tendues vers le ciel et doigts s'entourant les uns les autres en de gracieuses valses miniatures. Penchant la tête, haussant un sourcil, l'impudent aux yeux noisettes revint donc à la charge après cette première section d'interrogatoire. Mais son ton était bien plus posé, sa voix, émanant du fond de sa gorge.

- Bien. Comme je l'ai dit plus tôt, nous avons des raisons de vous soupçonner de vous ... hum, "accoquiner" avec des malfrats dont le métier est de trancher des gorges. 

L'explication était pour l'instant assez simple, visites importunes, capuches à l'abus, scintillements autour des ceintures et expertise manifeste à l'assassinat. En résumé, ce n'est pas le genre d'activité que l'on pratique lorsque l'on est obligé de rester sur place, pas lorsqu'une couverture par des assureurs est garantie. Et ici, cette assurance, Elijah en soupçonnait une source bien particulière, ennemie de l'UNE, et s'il n'avait pas pour devoir de prouver la culpabilité avant d'agir, il aurait certainement livré la personne qu'il avait devant lui au pilori. Heureusement pour elle, ces pratiques sont réservés à ces barbares de l'Ouest. 

- Pour vous simplifier la tache, il s'agit de l'Ordre. Enfin, vous devez le savoir mieux que moi.

Maintenant, il se demandait d'à quel point il pouvait s'agir d'un piège, d'un bluff, d'un quelconque stratagème pour gagner du temps et le faire disparaître. Mais vraiment, le jeune homme se fichait pas mal de mourir, pourvu que ça bénéficie à la cause. Si elle était parfaitement honnête, cela signifiait-il qu'elle cherchait une sortie à cette organisation ? Ou alors était-ce la fibre commerciale qui la tirait vers l'appât du profit. Tant de mystères à dévoiler, et Elijah ne s'accordait que si peu de temps ...

Il pencha la tête en avant, engouffrant ses iris sous ses paupières supérieures alors que ses mèches dressées sur les flancs de sa tête venaient taquiner le bord inférieur de ses pommettes. Sa voix se fit plus discrète, plus basse, alléguant la puissance de sa tonalité au regard qu'il voulait persuasif, convainquant, presque confident.

- Je veux des noms. Les acheter par l'or ne m'est tabou, il vaut mieux ça que les extraire suite à un interrogatoire, mais je peux toujours vous laissez la liberté du choix.

Et il haussa des épaules, soulignant à quel point il était indifférent à la méthode employée, de toute manière, il aurait ces informations, que ce soit dans un murmure de véracité ou entre deux cris de douleur, il les lui arracherait. 

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyDim 27 Jan - 12:09
Tandis que la sphère de verre vint retrouver sa place dans le décolleté de la demoiselle, cette dernière laissa échapper un fin soupire entre ses lèvres en voyant le lionceau faire demi-tour dans sa cage. Faisant alors demi-tour pour reprendre place derrière sa muraille d’ébène, qui lui permettait de garder une certaine distance avec les intrusions trop promptes, la tête bouclée se resservit un cocktail d’amertume aux goût âpre. La tenancière reprit place sur son tabouret, jaugeant du regard la satisfaction du jeune homme et finissant par lever les yeux au ciel par simple désappointement. Il en était un qui reprit sans plus tarder et elle se contenta d’écouter en premier temps, ses iris si vives s’étant faites plus livides et ternes, sa voix moins joueuse et ses aires relativement nerveux. C’était le simple résultat d’un échec et cette sensation était des plus insoutenable pour la noiraude à la modestie relative.

Comprenant un peu mieux où il voulait en venir, la furie ne pu s’empêcher d’afficher un sourire au coin des lèvres, tandis qu’elle se noyait une nouvelle fois dans sa boisson. Elle posa son verre devant elle, détaillant le blondinet une nouvelle fois et surtout attendant une proposition de sa part avant de se retrouver face à ce qu’elle connaissait le mieux : une simple demande d’information. Sa rage n’en fût que plus ardente, tous ce remue-méninge pour cela ? Il n’en était pas pire révérence. Alors qu’il aurait simplement pu venir poser ses questions, il prit un malin plaisir à la plomber sans relâche jusqu’à ce qu’elle ne s’avoue vaincue. Elle était tombée face à plus fourbe qu’elle c’était certain. Mais maintenant que les balles étaient dans son camps, elle les rangea précieusement pour les utiliser en temps voulu et de manière plus… catégorique.

La rancœur enfouie derrière quelques gorgées elle prit la parole, son ton s’était aussi tamisé, donnant à leur rencontre un tout autre air. Evidemment qu’elle n’allait pas se livrer toute menottes offertes en acquiesçant à ses dires, elle se contenta de les éluder comme à son habitude pour ne reprendre que sur le sujet qui les intéressait véritablement tout deux. L’argent ici n’était pas la première nécessité et une protection contre tous les soupçons à son égard allait être bien plus important, surtout si elle souhaitait par la suite le faire disparaître. Et elle en avait la ferme intention. Cependant elle ne voulu pas paraître aussi précise et sa voix calme refit alors surface, traduisant de la confiance qu’elle avait de jouer avec ce genre d’informations.


-Les noms se vendent si facilement de nos jours. Mais vous comprenez bien que si je le fais, je risque bien plus que la simple visite de l’un de vos compères, aussi fûté qu’il soit. Je pourrais vous en livrer, avec parcimonie cependant. Mais si les irys ne semblent pas vous déranger d’être poser sur la table, combien vous m’en proposez ?


Non seulement elle ne connaissait pas les noms des grosses têtes de l’Ordre mais aussi, fallait-il se préserver de finir six pieds sous terre avant l’heure. Elle reprit ensuite avec assurance, ses perles d’eau toisant le jeune homme.

-Mais avant d’imaginer pareil scénario. J’ai besoin également qu’on me laisse un peu… en paix. Comment je fais pour vous livrer la marchandise si j’ai quelques personnes dans les pattes ?

Maintenant qu’elle avait fait sa réelle demande de contrepartie, elle sentit son cœur se calmer légèrement et l’appréhension s’en était totalement allé. Il lui vint même en tête déjà quelques ébauches incluant le cadavre d’un agent fraîchement rencontré. Rien n’était encore sûr et elle se concentra à nouveau sur la discussion aux allures de confidences. C’est uniquement une fois qu’il aurait quitté les lieux, qu’elle pourrait alors espérer imaginer une suite funeste à ces petites noisettes prétentiardes. La tenancière reprit par la même occasion ses fonctions en préparant un nouveau cocktail impersonnel. Faisant glisser le liquide dans le verre du prédateur, son regard perdu dans ce qu’elle s’appliquait à faire, elle continua d’un ton toujours aussi confiant.

-Rien de sert de vouloir se précipiter. Je pourrais vous être de plus grande aide que vous ne pourriez l’espérer.

Sa vantardise avait un fond de vérité qu’on ne pouvait lui retirer. Après tout, elle s’était appliquée à rassembler ses sources, les choisissant avec diplomatie et les avantages qu’elle pouvait désormais en tirer étaient des plus profitable.

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Dévoiler les mystères n'est qu'une profession EmptyJeu 31 Jan - 15:11
La surprise d'Elijah n'avait aucune idée si elle devait se parer de stupeur, ou bien de vexation lorsque la noiraude commença à imposer des termes. Oh, il n'était pas adepte de la rectification hâtive, ni des leçons de morale trop sèches, alors quant aux réactions du quotidien qu'il adoptait, ce n'était pas une sinécure que de garder un calme impérial. Mais, clairement, la personne qu'il avait devant lui semblait se méprendre sur qui avait l'ascendant sur qui, dans cette pièce. Elle retrouverait certainement bien vite le sens de la raison lorsque les faits seraient exposés, mais, tout de même, quel toupet !

Le jeune homme esquissa des moues qui témoignaient du peu de mots qu'il avait pour elle ... à premier abord en tout cas. Déposant ses coudes sur le comptoir, il joint ses mains, comme une prière, devant ses yeux, ses pouces, surlignant ses lèvres droitement édifiées. Il toussa deux fois, sans jamais s'arrêter de réfléchir. Les cils qu'il faisait battre indiquaient toute la concertation qui le hantait dès à présent, et, sans plus de mot, il refit valser son regard dans celui de Kelmina, avant de finalement le faire se décaler. Hochant de la tête, l'agent semblait vraiment désarmé devant le culot de son interlocutrice. Et, alors qu'il passait la main dans sa sacoche, l'inspiration lui vint. 

Les menottes qu'il avait soigneusement entreposées dans son sac vinrent cliqueter sur le bois du comptoir, créant l'introduction entière d'un très long discours qu'Elijah gardait dans un coin de son esprit. Inspirant profondément, il revint poser ses coudes sur la surface ébène et fixa son regard dans celui de la tenancière avec un air entendu, avant de hausser les épaules. 

- Vous savez, à la base, le plan, c'était de venir vous embarquer, de vous ramener à Alexandria et ensuite de vous interrogez jusqu'à ce que vous crachiez un à un les noms de vos employeurs. Maintenant que je sais que vous êtes effectivement une membre de l'Ordre, je n'aurai aucun remords à faire revenir le plan initial. 

Ce n'était pas pour rien qu'il avait une épée à la ceinture et une tenue professionnelle, enfin, la sienne, malgré tout son sérieux, le jeune agent ne pouvait se délester de son goût modal pour les habits chics. Il se trouvait un air de noblesse à porter lame jointe à veston, et surtout un petit ton supérieur qu'il s'appréciait de sa propre personne. Certains le qualifiaient souvent de "fils de requin hautain", et il trouvait toujours cela imprécis. Enfin, son père n'était pas hautain, juste autoritaire, lui, par contre et en raison de son jeune âge, pouvait paraître insolent. Mais vraiment, il ne se considérait absolument pas comme tel, c'étaient les autres qui n'avaient aucune droiture, qu'y pouvait-il si l'éducation de la pègre est aussi mauvaise qu'un clafoutis aux anchois ? 

Quoi qu'il en fut, le bluff du jeune homme avait marché, en quelque sorte. A vrai dire, c'était bien présomptueux de dire que tout était prévu, car le garçon avait bien quelques irys en poche, d'où serait venu le pourboire, autrement ? Non, ce chantage là, il l'improvisait, et il comptait sur la pression qu'il enfonçait dans la plaie pour qu'elle y tombe. De toute manière, elle était bien dans le trouble, si l'on pouvait lui prêter une expression plus polie. Après tout, il n'avait pas emmené ces menottes pour rien. 

- Je ne vous cacherai pas que vous n'êtes ... plus en position de négocier. Les noms, s'il vous plaît ?

Ou la geôle, c'était à elle de voir. Elijah ne faisait que son boulot, mais il prenait à malin plaisir à y exceller. Ne dit-on pas que parfois, les plus grandes raclures sont celles qui portent un costume ?

Il préférait néanmoins passer sur le détail de la protection dont elle bénéficierait si jamais elle devait coopérer, après tout, c'était un droit citoyen et un devoir de l'état que de protéger ceux qui mettent leur risque à vie pour lutter contre l'extérieur. Même si elle était envoyée de l'Ordre, pour peu qu'elle prouve que son allégeance n'était pas assurée, alors, l'asile et la protection lui seraient garantis. Mais le lui annoncer maintenant ne ferait que briser la peur que le jeune agent s'exténuait à édifier ...

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