Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
Page 1 sur 1


 Un contrat pas comme les autres

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyLun 4 Fév - 14:35
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Cerka, la capitale de la région des prothésistes : Rathram. En cette région demeurent les plus grands créateurs, designers, fabriquant et commerçants de prothèses de toutes les tailles, de toutes les formes, de tous les usages et de toutes les fantaisies. Cela faisait des années qu’Eylohr était en quête de ce savoir et de ces bijoux de technologies. Mais lorsqu’il quitta sa terre natale il y a maintenant une année, il ne s’imaginait pas par quelles péripéties il passer. De forgeron et guide d’expédition sur le continent de Marnaka et de Khashin, il devint pirate, puis, second du très célèbre Capitaine De Sousa. Là, il traversa les mers et les océans, sema la mort sur les eaux et sur la terre, et vécu tellement de choses horribles et extraordinaires qu’il en oublia sa quête première : les prothèses magithèques. Et d’ailleurs, son séjour chez les geôliers d’Ünellia, et les traitements expérimentaux infligés par les médecins de l’UNE n’aidèrent pas à retrouver une stabilité psychologique et à retourner aux sources primaires. Au lieu de cela, il se trouva un but et un seul : anéantir l’UNE et le continent qui s’y rattachait.

    Voilà quelques temps qu’il ne s’était plus rendu à Cerka, et son retour en cette ville tant désirée par le passé réveilla quelque peu ses envies premières. Ce pour quoi il avait quitté sa forge et ses employés pour se lancer à la conquête de la technologie des prothèses. Et, si, au début, ces réminiscences n’étaient que très légères et bien volages dans son esprit, elles firent rapidement naître une seconde ambition : maîtriser la technologie des prothèses magithèques, et s’en procurer une afin de satisfaire ses œuvres de destruction.

    Mais cela arrivera au moment propice. Pour l’heure, Eylohr s’attelait à débarquer les marchandises qui se trouvaient dans la cale du navire sur lequel il servait. Après plusieurs jours de rapines, d’abordages et de pillages, les corsaires acquirent une certaine quantité de marchandise qu’il fallait maintenant revendre. Cela allait leur prendre la journée. Et, à vrai dire, Eylohr appréciait ces moments-là. Ils étaient perçus comme des moments de repos, loin des tumultes de la mer et des océans, des tempêtes et des vents violents, des carnages et des combats. Là, il n’avait qu’à décharger des caisses et des caisses de marchandises, et avec le temps hivernal, avoir chaud ne faisait que du bien. Il avait tellement chaud qu’il s’était délaissé de son cotte de cuir, pour se retrouver seulement en chemise, ses muscles congestionnés trônant au milieu de cette scène de travailleurs en sueur. Il enchainait les allers et retour entre les cales et les quais, transportant tout ce qu’il pouvait alors qu’il profitait de ces activités exécutives pour pouvoir réfléchir à ses futurs méfaits. Puisque ces tâches-là ne nécessitaient que des muscles et pas de cerveau, il utilisa sa matière grise pour réfléchir à l’avenir et à sa façon d’atteindre ses buts. Il savait qu’il allait devoir, tôt ou tard, s’investir un peu plus dans la guilde des pirates, la Flamme Noire, pour pouvoir chercher un soutien à sa cause. Mais cela viendra plus tard, encore une fois.

    Pour le moment, Eylohr se plaisait à soulever toujours plus de marchandises et de caisses de bois. Si l’une était trop lourde, il s’en chargeait volontiers. Si l’autre était trop grande, il se faisait une joie de pouvoir la manœuvrer. Bref, tout était bon pour pousser ses limites. Lorsqu’une caisse d’un poids dépassant le sien – donc, dépassant alégrement les 200kg – nécessitait d’être prise en charge, le colosse s’en occupa seul. A l’aide d’une paire de sangle en cuir, il la harnacha, et le système qui reposait sur ses épaules, lui permit de soulever le tout. Ses pas lourds, et lents, un pied devant l’autre en tremblant alors qu’il soulevait un triple quintal, il se dirigea vers les quais afin de poser la caisse là où des acheteurs pourraient faire leurs emplètes, ou là où elle serait chargée pour le marché noir. La journée serait chargée, à n’en pas douter, et le colosse devait aller voir un informateur important qui saurait sans doute faire avancer sa cause, après quoi, lui et les autres iraient dépenser une partie de leurs soldes pour aller boire un canon.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyVen 8 Fév - 17:12
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Daenastre était toujours une mémoire passablement inintéressante à revisiter, d'Alexandria à Cerka, l'ambiance ne change pas, elle ne change jamais. Toujours les mêmes petits vertiges provoquées par l'odeur, et toujours les mêmes petites clameurs du dehors. C'était toujours redondant d'observer des paysages que l'on croit avoir déjà vu un millier de fois. Au début on s'émerveille, ensuite on sourit, et à la fin, on n'hausse même pas les cils pour regarder ce qui, autrefois, nous avait presque martelé le coeur à grand coup d'émotions. Rathram n'échappait pas à la règle ... bien au contraire, en fait. Alors, pour combler cet ennui, on compense comme on peut.  

Dans les bas quartiers, il y avait ce son qui résonnait, comme une mélodie jouée de la plus infâme manière, tordue par la suffocation de son choeur, elle ne ressemblait qu'à un grésillement indistinct. La porte d'une bicoque verrouillée vibrait sous l'impulsion de ce qui résonnait en son sein. Le plancher de l'intérieur craquelait à un rythme régulier, se voûtant sous les pas frustrés d'un jeune homme ... pas non plus trop jeune, qui se redirigeait vers une serrure toute particulière. Elle était ouverte, et de l'intérieur se dégageait le chant grésillant qui baignait l'intégralité du repaire d'un ras-le-bol général. Heureusement que la baraque ne donnait pas sur la rue, mais ça, la coupable du tapage l'avait pris en compte.

Elle accompagnait d'ailleurs la mélodie avec un petit chant de fond de gorge, qui lui, se faisait très peu entendre. Le battant s'ouvrit derrière elle, laissant le brun trentenaire, responsable de la planque, pénétrer à l'intérieur. Il n'avait pas l'air content, ça, c'était un bel euphémisme, il fallait voir le regard qu'il flanquait aux miroirs dans lesquels Morgane se mirait. Elle n'y prêta pas attention, de toute manière les gens colériques se mettent en colère, quoi qu'il advienne, et elle n'avait pas de temps à accorder à un rageux. Par contre, lui, il en voulait.

- Baisse-moi cette saloperie, imbécile ! Tu veux que le quartier nous fasse se débaucher la moitié des miliciens par ici ?!

Pas de réponse. Nan, elle n'avait pas d'envie, pas plus qu'elle n'avait de temps à consacrer à un abruti qui, de toute manière, n'obtiendrait rien d'elle. Le maquillage qu'elle devait faire allait devoir être précis ... rigoureusement précis. Reliefs, ombres, pigmentation albâtre, il fallait que tout soit aussi net qu'un fil dans une aiguille. Avec sa fine brosse, elle appuyait les contours d'une cicatrice sur le côté droit de sa mâchoire. Tout était faux, bien sûr, de l'entaille jusqu'à la blancheur du teint, mais qu'importe le factice lorsqu'il paraît vrai, personne ne remarque jamais la différence de toute manière ...

Enfin, la musique s'affaissa lorsque la patience de ce cher Yaërdan fit de même. Le gramophone se vit privé de son disque, et la jeune femme, de son fond sonore. Alors, elle se leva subitement ... et continua à se regarder dans la glace. Elle hocha la tête en approbation au travail qu'elle avait elle-même accompli. La balafre s'allongeait du rebord de la mâchoire jusqu'au dessous du cornet droit de sa lèvre. L'autre, pendant ce temps, recommença à s'énerver.

- De quel droit est-ce que tu m'ignores, foraine ?! Ton insubordination sera rapportée à tes supérieurs, et tes actes seront corrigés d...

- Je sors, Yad, à plus tard !

Elle savait que son point faible à lui, c'était d'être snobé, il détestait ça au plus haut point et ça le frustrait tant lorsqu'il n'arrivait pas à faire valoir son autorité. Il n'y avait pas de meilleur jeu que de piquer ce petit orgueil si développé ... un vrai régal. Mais elle n'avait vraiment pas le temps, il y avait un méchant pirate qui attendait de recevoir une petite tape sur la tête pour ses crimes, voire un gros carreau entre les os. 

Les injures fusaient derrière elle, alors que doucement, elle fermait la porte en esquissant un adorable sourire on ne peut plus satisfait. Quelle étrangeté de se contenter de se faire surnommer de "Chienne traînante des rues qui mériterait le gibet", voyons très cher, nous sommes des assassins, nous méritons tous le gibet, quoi qu'on en dise. 

~~~~~


Les quais étaient plein à craquer, mais pas ceux que les gens du commun empruntent, non. Il y avait cette baie, plus loin vers l'Ouest, un genre d'arc de cercle de sable entouré par de nombreux arbres qui cachaient un si grand nombre de forbans. C'en était si terrifiant, si intimidant ... si frissonnant. Morgane comptait au moins une demi-douzaine de navires, alignés sur la baie. Les informateurs avaient été clairs, celui qui avait un voile rouge était celui de sa cible bien-aimée. Un petit repérage ne serait pas de trop. 

Six équipages, donc. Ca fait six fois plus de têtes suspectes d'être inconnues, et six fois plus de chances de ne pas être interpellée. Son accoutrement était approprié, son visage, sale et décoré à souhait, elle sentait même l'alcool. Parfait. Tous les bateaux avaient un nid de pie, mais il n'y avait vraiment qu'un seul d'entre eux qui donnait sur le deuxième bateau en partant de la gauche. Et puis c'était bien trop en évidence, une fois qu'elle serait là-haut, elle serait coincée. 

Ce qu'elle lorgnait, en revanche, c'était le relief rocheux qui surplombait l'océan tout entier. Il n'était pas si différent du nid de pie en matière de position, mais il était bien plus sécurisé, et la pente était plutôt ... lisse. Bon. Beh c'était pas gagné. Et puis il y avait cette histoire de pointe de magilithe, aussi ... mais quelle emmerde, cette règle. Eh bien il allait falloir y aller à la main, et au contact. Un couteau n'était jamais de trop, apparemment. Quoi qu'il en fut, la pirate improvisée se dirigea vers l'intérieur du second bateau où les va et viens fusaient d'ailleurs ! Tant de monde ... ça pourrait être gênant. Enfin, elle aviserait, tout ce qu'il fallait, désormais, c'était qu'elle trouve la cabine de ce bon capitaine.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyVen 8 Fév - 20:09
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Les muscles sont gonflés de sang, congestionnés et doublent de volume à mesure qu’ils soulèvent les centaines de kilos de marchandises qu’il faut décharger depuis les cales du navire. Le va et vient incessant des corsaires chargés de caisses n’en finit plus, et très vite, on se demande quand ce ballet allait prendre fin, s’il y auvait jamais une fin, bien-sûr. La journée se déroula ainsi, les heures s’égrenant alors que la faim commença enfin à tenailler les entrailles des pirates. Ce soir, ils fêteraient leur retour sur la terre ferme et ce travail de forçat de la meilleure manière possible : avec beaucoup d’alcool et de nourriture. Tout ce qu’il fallait pour qu’un corsaire, un loup de mer, rompus aux combats, aux meurtres et au grand banditisme, puisse profiter d’une soirée intéressante.

    Alors, lorsque le travail fut terminé, et qu’ils purent profiter d’un temps de quartier libre, les corsaires se rhabillèrent, tout poisseux et transpirants qu’ils étaient, se parfumèrent – pour ceux qui possédaient de quoi se parfumer et qui voulaient s’attirer les faveurs d’une femme – et prirent leurs affaires. Armes, munitions, bourses d’irys, ils s’équipèrent en prévision de faire la fête, de manger comme des rois, de boire comme des trous, et, éventuellement, de se battre comme des lions. Car oui, se battre est parfois aussi jouissif que de faire crier une femme dans son lit. Façon de parler, évidemment. Mais la soirée s’annonçait bonne.

    Eylohr s’était changé. Il avait pris une nouvelle chemise, et avait revêtu son armure de cuir et d’acier, placé ses armes aux endroits stratégiques, et avait même prit le temps de se débarbouiller un peu. Après tout, il n’était ni en mer, ni au combat. Il pouvait prendre un peu soin de lui. Façon de parler, encore une fois. Mais, après cette journée de labeur, il était maintenant propre, portait des habits propres et pouvait sentir autre chose que la sueur. Il le fallait bien par moments, même lorsque l’on est un colosse de 2m20 de haut et de 200kg. Il y avait des choses auxquelles personne ne pouvait échapper.

    C’est alors qu’ils re rejoignirent tous ensemble sur le pont du navire. Tous ? Non. Quelques-uns faisaient encore la fine bouche, prenant le temps de se peigner, de se parfumer, de se changer afin de paraître comme il fallait devant les filles qu’ils allaient payer. Séduire ? Bien-sûr que non. Pourquoi séduire des femmes qui ne regardent que votre portefeuille ? Il suffit de l’ouvrir et de sortir quelques irys bien dorées, c’est tout. Eh oui, la réalité des bas-quartiers est parfois décevante, mais se voiler la face peut-être bien moins agréable que de regarder la vérité telle qu’elle est. Toujours est-il que le groupe de corsaire n’attendait plus qu’un seul pirate, lequel tardait encore et toujours.

    Et enfin le voici qui était enfin prêt pour sortir. Sortir ? On dirait un groupe d’adolescent se préparant à sortir dans les bars et les bals. Qui aurait cru que de telles phrases pourraient aller avec un groupe de tueur sanguinaire. Marrant, hein ? Mais enfin, tous ensembles, ils quittèrent le navire afin de se rendre dans une taverne fortement appréciée par les brigands. Cette taverne sert de bons petits plats, et des alcools très particuliers que l’on ne trouve que très rarement, tant ils sont difficiles à trouver, et, surtout, à produire.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyDim 10 Fév - 17:05
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Il ne fallait pas être devin pour mettre un point en évidence. Le bateau se vidait, en bien, en mal, aucune idée, mais c'était là le fait et le travail de Morgane était d'en tirer une opportunité. Tout problème a ses états, ses données prédéfinies, la base du calcul. Les opérations en changent les mises et la somme devient ce que l'on veut qu'elle soit, mais jamais elle ne dérive de quelques possibilités. L'infini n'est pas une solution, alors voilà la problématique imposée. Comment faire en sorte qu'un pirate puisse ouvrir ses portes à sa propre tueuse ? La jeune femme avait vu problèmes plus difficiles à cerner.

Elle se dirigeait vers l'intérieur du bateau, la foule s'esquivait au-dehors, et bientôt, les couloirs n'étaient plus arpentés par personne, hormis elle et quelques ombres projetées par des lanternes suspendues. En toute logique, il lui fallait aller vers le fond, les capitaines avaient pour luxe de toujours se prendre la loge avec le plus gros vitrail. C'était toujours celle à la poupe du navire, là où la finition se dessine en un large carré conclu par le gouvernail submergé. Pour résumer, il fallait qu'elle aille au fond, simple.

La porte se présenta à elle, et un garde ... enfin, ce qui y ressemblait au vu du ton mécontent qu'il arborait, se tenait au devant. Glissée contre un angle de mur, l'ancienne foraine ne laissait paraître qu'un mince côté de son visage, le gauche pour être précis, alors qu'elle observait les détails de ce qui pourrait l'attendre. Gilet de cuir, ceinture serrée, pistolet en poche et visage découvert, la gorge aussi, par ailleurs. Apparemment, le plus dur dans ce milieu, ce n'est pas de réussir, c'est d'oser, Morgane avait un salaire à la clé, elle se fichait bien des raisons qui poussaient à l'ouverture d'un contrat. 

Il y avait une vitre devant laquelle le garde était placé, Morgane était une fille joueuse, la prudence n'est pas un prérequis lorsque le pire que l'on risque, c'est la mort. Le ridicule, par contre, plutôt crever. Alors, la jeune femme sortit l'arbalète qu'elle avait soigneusement repliée dans un rouleau en bambous, en chargea en carreau et se glissa derrière un pan de muret qui abritait un groupement de hamac. Elle visait la tempe, suppliant son bras de ne pas faillir ... ha ! Quelle blague ... elle savait qu'elle ne manquerait pas, elle ne manque jamais. Alors, elle poussa la gâchette et la pointe vint piquer le vigile là où elle l'avait souhaité. L'assassine en chargea vite un autre, avant de se diriger vers la porte et de l'ouvrir subitement, arc pointé vers ... un bureau vide. 

"Bon, l'est pas là, on retourne chercher", eh bien non, parce qu'il y avait bien un capitaine dans l'office, juste pas à l'endroit attendu et il avait bien observé son imbécile de gardien se prendre un carreau dans la tête. La faute à Morgane pour ne pas avoir voulu risquer l'imitation d'une vendeuse de charme, maintenant, c'était un gnon qu'elle se prenait dans l'oreille droite. Le sifflement caractéristique de l'inaudible vint percer ses tympans, tandis qu'elle rampait à terre, son arbalète projetée à plusieurs poignées de sa portée. Battant des bras pour la rejoindre, l'assassine fut bien vite ramenée et retournée sous une haleine aussi fétide que le visage en question était laid. 

- Hé beh ma jolie ... tu t'es perdue ? J'connais un bon vieux loup d'mer qui va t'aider ! 

Et s'ensuivit un autre coup, mais il n'y avait pas qu'une donzelle apeurée sous ses bras, à ce capitaine-ci. Il y avait huit années d'entraînement sous ce joli minois, et plus de pains administrés que n'importe quel forban d'Alexandria. Mais il était solide, l'enfoiré, et lourd, surtout, très lourd. Pour ne pas arranger les choses, son genou appuyait contre son ventre et elle en étouffait. Pour conclure, la cible devenue dominante apposa ses mains autour de la gorge de la prédatrice supposée. Les dents serrées et les yeux rivés dans ceux qui prenaient un peu trop de plaisir à ce jeu, la brunette tenait les poignets meurtriers, tentant de s'en échapper. 

Le rouleau de bambou avait glissé de son dos, lui aussi, mais il avait rejoint l'arbalète ... tandis que le carreau qu'elle avait armé, lui, elle put le sentir rouler sous sa cheville. Piétinant la tige guide, elle en transmis le passage à sa main droite qui remuait, cherchant désespérément à en accrocher le pennage. Et lorsque son index l'effleura, en prit la poigne, Morgane l'enfonça d'un coup de sec dans le creux du diaphragme de sa cible, lui lançant un ultimatum du regard. "Qui de toi ou de moi suffoquera en premier" ? Pour aider sa propre cause, l'assassine faisait remuer la pointe d'acier dans le corps du pirate et sa poigne se relâchait. Pas de répit lorsque sa propre vie est en jeu, alors, la jeune femme arracha le métal de la chair, toujours fixant les yeux incrustés de sang, pour finalement la lui planter dans la gorge. 

Agonisant, le vieux loup de mer roula à terre sous un coup de genou de l'autre qui, titubant, tenta de se lever. Elle recula dans un coin de la pièce, s'adossant à la première poutre venue, alors que l'autre finissait de gargouiller ses tripes hors de ses lèvres. La respiration de l'assassine était saccadée, trouble, elle frottait contre sa gorge, créant des bruits d'expiration rauques à leur sortie. Le regard qu'elle arborait à ce moment n'était qu'un mélange d'angoisse retombée et de mépris justifié. Se tenant la gorge, la disciple de l'Ordre prit la pointe de magilithe qu'elle avait gardé entre les plis de son bas et la planta dans le front de sa cible. Contrat accompli, pas sans mal ... pas sans honte, mais elle garderait ça pour elle.

Et, comme la vie est une sale chienne, elle aboie avant de mordre, et là, les beuglements à l'extérieur font office d'avertissement. Morgane ne compte pas rester là, la fenêtre est la meilleure sortie à prendre et elle ne compte pas laisser aux pirates le plaisir de lui faire cracher ses dents. Alors, fermant les portes à clé, remballant son rouleau et son arbalète, elle se faufile hors de la vitre et saute dans l'eau de la berge. 

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyDim 10 Fév - 20:41
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • La soirée s’annonçait fortement intéressante. Elle allait pouvoir conclure une journée de labeur, de sueur et de travail, dont les plaies et les peaux brulées par les cordages trop serrés étaient les ultimes témoignages. Eylohr s’apprêtait déjà à savourer un repas bien copieux, et à noyer le reste de sa nuit dans l’alcool et en compagnie de femmes de mauvaises vies, qu’une poignée d’irys suffira largement à combler. S’il existe bien un métier qui ne fera jamais faillite, il s’agit bien du plus vieux métier du monde : la prostitution. Cette soirée allait avoir autant de saveurs qu’elle aurait de rebondissements, si vous voyez ce que je veux dire…

    Quand soudain, un cri se mit à retentir. Un cri, puis un ordre. Un ordre puis plusieurs autres. Puis une clameur, qui se transforma rapidement en un brouhaha incompréhensible, duquel on ne pouvait dissocier que quelques mots : capitaine, tueuse, salope et mort. Hum… Vu comme cela, il est difficile de se donner un aperçu de la situation, mais on peut dire qu’elle n’est pas bonne. Alors, ni une ni deux, le groupe de forban rebroussa chemin et prit la direction de l’antre du capitaine. Ils débaroulèrent sur le pont, foncèrent droit en direction des quartiers du capitaine et découvrirent tout d’abord un cadavre au sol, avec une toute petite trace de sang et un carreau d’arbalète dans la tempe. Le plus intelligent du groupe conclut à la présence d’un assassin. Ouais, on n’a jamais dit qu’il était brillant, simplement plus intelligent que les autres. Ils défoncèrent les portes, et découvrirent le corps sanguinolant du capitaine, dont la gorge d’animait encore d’horribles gargouillis. Et là, le brouhaha se transforma encore en un ramassis de paroles indicibles, lesquelles pouvaient être simplement résumées en de grosses insultes et autres menaces pas vraiment sympathiques.

    Mais beaucoup d’entre eux furent d’accord sur la marche à suivre, à savoir, s’amasser devant la vitre entrouverte et tirer à vu sur les remous de la mer, là où ils croyaient discerner la silhouette de l’assassine. Se jeter à l’eau ? Retourner à terre afin de la retrouver ? Cela signifiait réfléchir, et non plus agir sur le coup de l’émotion. Or, agir sur le coup d’une émotion est bien plus satisfaisant. Au moins, là, on évacue. Et lorsqu’un capitaine meurt, les querelles qui naissent afin de savoir qui va reprendre le commandement, qui va prendre la place au sein de la Flamme Noire… Bref, cet assassinat allait être l’amorceur à bien d’autres tumultes. Mais pour le moment, la dizaine de corsaires s’agglutinait devant la sortie de secours empruntée par l’assassin, et déchargeaient leurs armes vers sa silhouette, dans les eaux de la calanque. Sans penser, évidemment, au fait que l’eau était bien plus résistante que l’air, et que, si dans l’air, leurs projectiles pouvaient tuer un homme à plusieurs centaines de mètres de distance, dans l’eau, quelques dizaines de centimètres suffisaient à les arrêter. Mais, encore une fois, réfléchir, c’est difficile.

    Eylohr, lui, était resté sur le pont de bois qui relie le navire à la zone de débarquement. Il avait assisté aux tumultes et aux échauffourées depuis cette position peu avantageuse, et il entendait chacune des détonations qui provenaient de la cabine du capitaine. Dés lors, il comprit que, soit il s’agissait d’une mutinerie, soit il s’agissait d’un problème tout aussi grave, qui nécessitait une toute autre réaction. Il était seul, sur sa planche de bois, au-dessus des eaux. Il n’était plus sur le pont du navire, mais il n’était pas encore sur la terre ferme. Il ne savait pas vraiment quoi faire à cet instant, pour être honnête.

    C’est alors qu’il discerna une forme dans l’eau. La silhouette n’était pas clairement visible, aussi n’était-il pas certain que ce soit une personne plus qu’un gros poisson. Mais lorsqu’il vit très clairement les impacts de balles à la surface de l’eau, lesquels suivaient avec insistance la direction que prenait ce gros poisson, le colosse comprit qu’il ne s’agissait pas d’un rorqual, mais bel et bien d’un être humain, lequel devait certainement être à l’origine de tout ce bordel. Alors, ni une ni deux, le colosse venu du Nord décida de ne pas lâcher l’affaire, et de poursuivre l’assassin. Certes, sa grande taille et son gabarit n’allait pas l’aider à rattraper la meurtrière, laquelle devait certainement bénéficier d’une condition physique plus qu’impressionnante. Mais s’il ne pouvait pas la rattraper sur quelques mètres, il pouvait au moins la suivre et ne pas la lâcher.  Alors, il se mit à courir, aussi vite qu’il le pouvait, et dégaina son arme, laquelle lui permettrait certainement d’empêcher à la donzelle de courir longtemps, pour peu qu’il puisse la toucher rapidement.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptySam 23 Fév - 20:23
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Le feu des armes couvraient un ciel si bleu, les détonations étaient invisibles, la couverture opaque de leur éclat n'était que fumée dans un brouillard. Mais dans l'eau, les impacts étaient limpides, éclairés par les cercles qui se dessinaient autour de la jeune femme. C'était le genre d'orchestre que l'on entendait souvent dans la profession, rarement celui qui accueille, mais toujours celui qui accompagne la sortie. Sous l'eau, seuls se dessinaient les traits écumées suivant les plombs maladroits qui ne touchaient pas leur cible, elle s'amusait à l'invulnérabilité qu'elle se supposait, après tout, n'était-elle pas une assassine de l'Ordre de la Pénitence ?

Sa nage était enviable, enfouie sous la surface bleutée, elle ne se laissait pas entraver par des vêtements suintant de l'eau environnante. Tout irait bien tant qu'elle n'avalait pas l'immonde liquide. Ce n'était jamais rien que de l'aqueux, certes, mais l'océan n'était pas du plus doux arôme, encore moins lorsque le sel se faufilait entre les gencives. Les ondes éparses semblaient s'éloigner de sa silhouette, Morgane devinait que les balles seraient bien plus difficiles à caler une fois une certaine distance couverte, et elle avait bien navigué entre les vagues. Dans les calculs, on ne prend souvent pas en compte les coups du sort, et pourtant ce sont les risques les plus meurtriers.

Alors quand un morceau de plomb vint se ficher dans l'arrière de son épaule gauche, sa chair en souffrit autant que ses certitudes. Expirant un râle tant de surprise que de douleur, la noiraude se laissa noyer un instant, l'eau infiltrant sa bouche sous une levée de bulles. Stoïque une seconde durant, le devoir rappela son mental arrogant à l'ordre, lui obligeant à se remettre en course. Elle devait rejoindre la berge le plus vite possible. Un bras, c'était bien trop lent, les jambes était la seule issue subsistante. Précédée par un trait sanguin presque indécelable, l'assassine s'extirpa péniblement de l'eau.

Elle se leva du sable qu'elle avait accosté sur le flanc, faisant le bref examen de sa blessure, paume apposée sur la plaie. Ramenant sa main à ses yeux, accroupie, elle grogna à la vision du sang qui en émanait, question de fierté blessée. Une chose était certaine, Yad ne la soignerait pas, elle n'avait aucune envie qu'il ne le fasse de toute manière, il prendrait bien trop de plaisir à la rappeler à l'ordre. Mais avec une blessure dorsale, on ne peut jamais compter sur soi-même, que ça lui plaise ou non, elle ne serait pas celle qui extrairait la balle et ce songe seul suffisait à l'irriter.

Son visage se tourna vers les navires, elle était encore trop proche, n'ayant pas dépassé la colline qui servait de frontière naturelle à la berge arrondie. Les rats d'égouts qui servaient d'équipage la pointait du doigt, à quelques centaines de mètres de là où elle était. Lâchant un sourire méprisant accompagné d'une gerce des paupières, l'assassine ne comptait pas se laisser attraper. Les plus proches baraques n'étaient pas loin, le repaire de l'Ordre était inondé dans la marée de cabanes, elle les perdrait définitivement pourvu que ses jambes la portent jusque là-bas.

Alors, se relevant, sans pouvoir s'aider de son bras et tout en maintenant une pression sur la plaie, la fuyarde se mit à faire l'office de la meilleure issue qu'il pouvait y avoir à ce contretemps, la fuite. Elle n'avait pas la prétention de pouvoir faire face à une marée de salauds qui savaient manier le fer, mieux valait compter sur la seule certitude qu'elle avait ; elle courait plus vite qu'une grande majorité de personnes. Se débarrassant de son arbalète et de tous les poids morts qu'elle avait sur son dos, la jeune femme commença à tracer, sa silhouette se perdant derrière le versant de la colline qu'elle dépassa, longeant la plage, le temps de retrouver les bâtisses.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyLun 25 Fév - 14:56
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • S’il n’était pas tout entier dévoué à la course qu’il tentait de réaliser en cet instant, Eylohr se serait volontiers arrêté pour admirer la nage de l’assassine, qui semblait filer dans l’eau comme un dauphin dans les vagues. Cela conforterait une nouvelle fois le premier présentiment de tout à l’heure : la demoiselle avait une condition physique à toute épreuve ! Si, déjà dans l’eau, elle mettait une distance respectable au colosse qui peinait à suivre, une fois sur terre, il la perdrait forcément.

    Il avait au moins la donzelle en vue lorsqu’elle daigna sortir de l’eau, rampant sur le sable chaud alors qu’elle semblait en difficulté. Si son physique ne lui permettait pas de suivre cette donzelle dans sa course effrénée, ses yeux, habitués depuis toujours à mirer loin devant des objectifs petits et précis, ramenèrent à son cerveau l’image de la donzelle ensanglantée. Ensanglantée ? Oui. Visiblement, les tirs nourris des corsaires avaient réussi à toucher la donzelle handicapée. Cette fois-ci, Eylohr avait un avantage. Encore fallait-il capitaliser sur cet avantage.

    Mais la demoiselle est agile en plus d’être furtive. Elle se relève, voyant certainement que la distance entre les corsaires et elle n’était pas assez grande à son goût, et reprit sa route. Et pour courir, on n’a pas besoin de ses bras. Enfin, tant que ceux-ci peuvent encore se balancer, la course, elle, est également possible. Alors elle reprend sa course, disparaissant aux yeux des corsaires qui ne savaient pas quoi faire entre pester et courir. Visiblement, ils préféraient pester puisque personne n’était descendu du navire pour se joindre à la traque du colosse. Quelle bande de rats, pas un pour relever l’autre. Le colosse s’occuperait d’eux en temps et en heure. S’ils étaient encore là. Les corsaires ne sont pas connus pour leur fidélité… Si le navire n’avait pas disparu à son retour, il pourrait s’estimer chanceux.

    Mais pas le temps de penser à ce futur génocide sur mer. Car déjà la demoiselle s’en allait entre les reliefs de la crique abrupte, les demeures et les obstacles. Eylohr peinait à la suivre, mais il n’abandonnerait pas. Toujours son calibre en main, prêt à faire feu dés qu’il en aura l’occasion, il tente de ne pas la perdre de vue, à défaut de pouvoir la rattraper. Lorsqu’enfin il fut derrière elle, à quelques mètres certes, mais derrière elle tout de même, dans une ruelle en ligne droite, il tenta d’avisa la donzelle de son calibre et tira à deux reprises seulement. Mieux valait ne pas tout utiliser maintenant, recharger ce mastodonte demandait du temps et il n’en avait pas. L’avait-il touché ? Rien n’est moins sûr, aussi, valait-il mieux continuer de courir. Advienne que pourra.


Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyLun 11 Mar - 12:04
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
La ville portuaire était un véritable nid de huttes surmontées, aux poteaux piquées dans la marée en dessous d'elles. C'était néanmoins le cas pour la partie littorale des habitations, le centre était, bien évidemment, complètement édifié sur base solide. L'océan ne s'en allait pas aussi loin sur les terres, la berge s'arrêtait à la périphérie du centre ville. Les quais étaient bien fragiles, surtout dans une banlieue débauchée comme celle qui servait de labyrinthe à Morgane lorsqu'elle espérait échapper aux éventuels poursuivants qui pourraient se mettre après elle. Elle s'était retournée une première fois, sans voir qui que ce soit, au tournant du relief.

La situation avait bien changé au milieu des rues. S'arrêtant quelques instants pour vérifier sa blessure, l'assassine fut soulagée de voir que la balle avait été amortie par l'eau, et qu'elle n'avait percée que l'avant de sa peau. Elle n'aurait pas osé imaginé les dégâts si son épaule avait encaissé l'arme de plein fouet. Pour avoir vu des blessures par balle de son oeil éveillé, Morgane souhaitait ne jamais en être la cible directe. Le plomb entrant par un trou minuscule et déchirant la chair à l'arrière. La jeune femme préférait mille fois que le métal reste coincé dans sa chair.

Son répit trouva une halte, lorsque du coin de l'oeil, elle perçut une silhouette en course qui, manifestement, se dirigeait vers elle. Pas de temps pour le souffle ou pour le sang, seules importaient les jambes. Elle avait des cuisses solides, ça, rien n'était moins sûr ! Une fille de forain, c'est habitué à courir, et ça n'est pas un préjugé ! Toute enfant du cirque qu'elle était, Morgane reprit sa course aussi prestement qu'elle l'avait commencée.

Bousculant les passants, la disciple de l'Ordre se faufilait entre les caisses laissées en préambule par des marins qui chargeaient les soutes des navires amarrés. Une étale de pommes fut également envoyée à terre, afin de préserver la tradition du vandalisme fuyard qui cible toujours les fruits en priorité. L'assassine savait où elle allait, avec un seul bras ce serait plus dur, mais pas infaisable, ce n'était qu'un pan de mur après tout.

S'engouffrant dans l'allée tant attendue, Morgane dévala en un sprint jusqu'à la façade qui ornait le bout de l'impasse. Jetant un regard sur les côtés, elle fut satisfaite de remarquer qu'aucun des barils n'avait été déplacé. Ils étaient toujours disposés en escalier, avec une pile de caisse en bout de chaîne. Elle le savait, elle s'amusait toujours à prendre des chemins peu conventionnels lorsqu'elle se baladait. D'un pas elle sauta sur le premier couvercle d'un tonneau, pour enchaîner sur un autre, puis sur les caisses et enfin sur le mur. Son bras gauche la retint un instant de passer par-dessus.

Retentirent alors deux détonations.

La première souleva un fragment de pierre du mur, l'autre fit s'immobiliser Morgane. Postée sur le mur, elle eut un temps de contemplation lorsqu'elle sentit de la poussière se soulever jusqu'à son nez. Chose singulière, la poussière provenait d'une partie du mur postée devant elle. Conciliée au choc qui avait remué son corps tout entier, l'assassine devina bien vite qu'elle avait pris la balle de trop. Son bras droit défaillit et elle tomba à terre, sur le dos. Appuyant sur l'avant de son épaule avec sa main, elle grognait de douleur et fulminait de rage. Elle fuyait toujours, d'ordinaire, maintenant, le protocole voudrait qu'elle s'enfonce sa propre dague dans la gorge, mais elle n'aimait pas assez ses supérieurs pour respecter leurs consignes. Ce n'était pas comme si elle pouvait utiliser ses bras, de toute manière ...

Dans un geste de survie, elle rampa contre le mur duquel elle était tombée, espérant appuyer sur les plaies pour les empêcher de trop saigner. Les briques étaient planes, c'était ce genre de nouveau mur en briques polies, assez plates pour bien soutenir une portion de peau. Gardant la tête droite, sans même daigner regarder l'enfoiré qui s'approchait, elle attendait simplement que vienne sa mort, sa captivité, ou autre. Peu importe l'épreuve, elle saurait l'endurer, elle avait été formée pour ça, on l'avait forgé ainsi. Elle ne pleurerait pas, ne crierait pas, ne ferait rien qui entraverait sa dignité de fer.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyLun 11 Mar - 14:21
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Quelle course mes aïeux, quelle course ! Il faut dire que tout cela est très contraire au physique du colosse. Soulever de lourdes charges, bien sûr ! Encaisser les douleurs, autant que vous voulez ! Se battre, blesser, tuer et recommencer, bien évidemment ! Mais courir aussi longuement, aussi vite et dans des dédales de rues et ruelles… Ah là, non ! Les deux balles qu’il tira sans prendre réellement de temps de viser, tout au plus en se disant : Elle est d’vant, j’dégaine d’vant, j’tire d’vant, ça passe !, étaient sa dernière tentative pour tenter de rattraper ou de garder la donzelle en vue. Et heureusement – dommage qu’il ne soit pas croyant aussi remettait-il ce succès sur ses épaules à lui – il fut suffisamment précis pour qu’une balle vienne amocher le bras droit de la donzelle. Un bras en moins, bien. Oh, et quelle surprise ! L’autre bas, moins touché, est également hors d’usage. Décidemment ! Au moins les corsaires sur le navire furent d’une quelconque utilité, à défaut d’avoir d’un réel intérêt.

    S’approchant doucement, il put dévisager un peu plus celle qui allait être sa future victime. Sa course avait altérée certains de ses sens : il respirait vite, trop peut-être. Son cœur battait la chamade, et sa vision était quelque peu troublée, ce qui l’irritait davantage. Toujours le revolver braqué sur la donzelle, le colosse se demandait s’il valait mieux ne pas achever sa misérable existence tout de suite. Une dernière détonation, et tout serait terminé. Le coin était suffisamment reculé pour que la prochaine patrouille de milicien soit à quelques heures d’arriver, aussi avait-il tout son temps… Tout son temps.

    Bien qu’elle soit visiblement handicapée, le colosse n’en faisait rien. Assassiner un capitaine pirate était déjà suicidaire, mais le faire au nez et à la barbe de tout l’équipage, s’enfuir ensuite et faire preuve d’une souplesse et de capacités physiques aussi diverses que variées, ce petit bout de femme devait être mandatée par plus gros que le colosse, et ce n’est pas peu dire. Pourtant, à l’heure actuelle, il voulait juste assouvir sa colère et faire souffrir. Alors, pour être discret, il agrippa la donzelle, la colla à lui, dos à son torse et flingue sur la tempe, avant de la balancer par-dessus le mur. Nul doute que la chute serait difficile pour elle, d’ailleurs, le bruit d’un corps chutant lourdement au sol trahissait ce moment ô combien désagréable. Pauvre petite femme.

    Maintenant, il fallait qu’il passe à son tour. Voyant les barils et les caisses, Eylohr en trouva rapidement l’utilité : un pied après l’autre, il s’avança et escalada l’escalier de fortune, avant d’enjamber le mur et de se retrouver de l’autre côté, toujours le revolver braqué sur l’assassine.

    Mais voilà, il était peut-être tranquille – plus ou moins, puisque si l’endroit ne donnait pas sur une rue bondée, il était tout de même en plein air. Et en plus, il ne savait pas à quelle sauce il allait la manger. Si vous me permettez l’expression. Alors, il décida de faire simple : il posa son imposant pied sur la cage thoracique de la demoiselle, pointa le revolver en direction de son visage et lui intima cette phrase on-ne-peut-plus logique :

    - Qui t’es et d’où t’viens greluche ?

    Il surveillait les traits de la donzelle qui étaient tout aussi originaux qu’elle. Pourquoi s’être peinturlurée le visage de cette façon ? Il lui poserait sans doute la question en temps et en temps. Pour le moment, il surveillait la demoiselle, prêt à tirer une autre ogive là où elle ferait suffisamment de dégât pour l’envoyer rejoindre ses aïeux, pour peu qu’elle en ait jamais eu.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyMer 13 Mar - 22:58
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Déjà atterrit sur un sol en pavés après un lancé de près de trois mètres de haut avec deux trous dans les bras ? Non, ce n'était pas agréable, surtout lorsque la réception se fit sur l'épaule où était coincée la ferraille. Un cri de douleur rétracté par la croulante dignité de Morgane se vit étouffé par une morsure sur la lèvre inférieure. La grimée aux pupilles abyssales appuyait ses paupières, au bord des larmes, couinant presque du fond de sa gorge à se forcer à ne pas hurler. Oui, ça pourrait attirer des gens, oui, ça pourrait l'aider, mais non, elle ne le ferait jamais. Quelle ... honte ce serait, elle préférerait se trancher elle-même la gorge.

Chaque clin d'oeil paraissait asperger l'intégralité de la vision de l'assassine d'une encre noire, obstruant le peu de panorama qu'elle avait sur l'étroite ruelle de l'autre côté du muret. Ses oreilles perçurent un gros bruit sourd, ses joues reçurent les éclaboussements des restes des averses récentes. Entre deux paupières serrées, elle crut percevoir les bottes du géant revenir au sol. Alors que son diaphragme se fit écraser, Morgane laissa s'échapper un sifflement profond, suffocant, tandis que ses yeux s'écartaient. Ah oui, ça, c'était définitivement sa botte.

Une question. La question attendue. L'assassine mirait le canon du revolver avec ses yeux écarquillés, injectés de sang. Fierté obligeait, elle ne répondrait pas ... oui, bon, elle avait déjà trahi sa dignité, mais elle ne comptait pas le répéter. La faussaire avait beau haïr ses supérieurs, elle demeurait une fidèle de l'Ordre, elle ne serait pas dans ses rangs si elle ne savait pas tenir sa bouche ... quand c'était nécessaire, du moins. Pour le reste, elle se permettait des écarts, surtout en insultes, en offense, en tout genre de choses qui la rendait insupportable, vraiment. Pourquoi ? Parce que c'était jouissif tout simplement ! Quitte à se raccrocher à un idéal, autant se raccrocher à ce qu'elle faisait de mieux, dénigrer la dignité des autres.

Respirant lourdement, elle encerclait vainement la cheville du bout de ses doigts, parcourant son regard égaré sur les jambes du colosse ... jusqu'à son visage. Cette couleur d'yeux était familière, en fait, c'était la même que la sienne, amusant. Mais plutôt que de penser à ce genre détails, que pouvait donc détester un géant qui s'accapare l'attention de tous et l'approbation de chacun de par une stature aussi imposante ... le cas classique peut-être. Il n'aurait pas ce qu'il voulait, ni dans son attitude, ni dans sa réponse.

Alors, quelques respirations nasales s'écoulèrent, le regard de Morgane plongée dans celui de son assaillant. Hoquetant à plusieurs reprises, elle parvint finalement à orner ses yeux d'une once d'amusement entravé par la douleur. Et enfin, après plusieurs secousses de son buste, elle s'arrangea pour tirer un sourire hautain, indifférent. Le message était clair, elle ne dirait pas un mot. La faussaire le garda armé jusqu'à ce que son cou ne commence à se contracter du manque d'oxygène. Il appuyait trop fort ce rat de rivière ! De fines fuites d'air mimaient le semblant du peu de respiration que l'assassine était capable de filtrer. S'il voulait la tuer avant qu'elle ne parle, continuer à la piétiner était la meilleure manière de procéder.

Seul regret, la suffocation n'est vraiment pas une manière drôle de partir.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyJeu 14 Mar - 18:19
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Eylohr recherchait le moindre signe de peur, de terreur, de défaite, de supplication, de demande de pitié. Il voulait aussi des réponses. Non pas parce qu’il portait le défunt capitaine en son cœur, mais simplement parce que la garce s’était introduite sur le navire aux yeux et à la barbe de tout le monde, et parce que c’était son rôle de venger le capitaine. Et aussi parce que ça lui plaisait. Faire souffrir lui plaisait, mais voir tout un équipage être doublé par une frêle demoiselle, cela l’énervait au plus haut point.

    La donzelle était mal en point. Des trous dans les épaules, un choc sur un sol bien trop cruel et des blessures sanguinolentes. Elle souffrait et cela était plaisant. En revanche, son air goguenarde, son sourire narquois et son appétence à vouloir rire de cette situation et du colosse plus particulièrement, irritent profondément l’orgueil démesuré et la patience infiniment faible du géant venu du Nord. Bien qu’il ait son pied lourdement posé sur son torse, remontant insidieusement sur la gorge de la tueuse, cela n’était pas assez à son goût. Et bien que son sourire hautain eût disparu en même temps que l’air dans ses poumons, cela n’était concrètement pas assez pour le colosse qui bouillonnait de colère.

    Il rengaina son armure, car il allait avoir besoin de ses deux mains. Il plaça sa main gauche à l’épaule droite de la donzelle, et sa main droite à l’épaule gauche, et la souleva sans le moindre ménagement pour la coller contre le muret qu’elle sauta sans le vouloir tout à l’heure. Il la plaqua violement, mais la laissa se remettre sur ses jambes, après quoi, il reporta ses deux mains sur la gorge de la tueuse avant de la soulever par ce biais. Encore un moyen de l’étrangler. Il serrait fort, puis desserrait la prise avant de recommencer. Chaque élan de colère se traduisait par un renforcement de sa prise sur la frêle nuque de la pâle colombe. L’attaque dura quelques secondes, une vingtaine peut-être bien. Alors qu’il sentit l’esprit de la demoiselle osciller doucement vers le monde du néant, il la remit sur ses pieds et entama un jeu macabre. Sans poser de question – il semblait conscient qu’il n’aurait pas de réponses maintenant – il frappa la femme à au moins quatre reprises. Dans l’abdomen, encore et encore jusqu’à finir par un coup de genoux dans le bas ventre, pliant la donzelle en deux tandis qu’il la forçait à rester le dos droit contre le mur. De la torture violente, sans but, datant d’âges barbares et supposément révolus.

    Reprenant sa respiration après tous ses efforts alimentés de haine et de colère, il fut obligé de réfléchir à ce qui allait se passer ensuite. Il voulait des réponses, sinon pour lui, au moins pour la Flamme Noire. Et si le mur permettait une sorte de… Cachette, il était trop proche des rues et ruelles, et les miliciens seraient fatalement amenés jusqu’ici par les témoins trop lâches pour seulement rester chez eux, ou trop fidèles à l’UNE. Rester ici, c’était risquer d’être emprisonnés par l’UNE, et Eylohr n’y survivrait pas.

    Alors, il fallait emmener la demoiselle dans une zone où Eylohr serait en sécurité, et contre la milice, et contre les potentiels copains que l’assassine tentait d’aller rejoindre avant qu’elle ne soit arrêtée par Eylohr. Mais il valait mieux éviter qu’elle se débatte sur le chemin. Alors, il reporta à nouveau sa prise autour de la gorge de la donzelle. Il sera fortement, très fortement. Si fort que son visage passe du pâle au rouge, puis du rouge au violacé. Il la sentait tanguer au creux de ses bras, toute proche qu’elle était de l’évanouissement provoqué. Et juste à ce moment-là, le colosse libéra sa prise, pour éviter les affres d’un étouffement, et asséna un formidable coup de poing sur le côté de la mâchoire de Morgane. Le choc fut violent, très violent. Peut-être qu’elle n’aurait pas la mâchoire cassée, mais la vibration fut telle qu’elle fut chao sur le champ. Telle une poupée désarticulée, Eylohr la jeta de l’autre côté du mur pour la seconde fois, dépassa la structure, porta la demoiselle inconsciente sur son dos, et la ramena jusqu’au navire qui était toujours en ébullition.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Les cales du navire étaient sombres, humides et rances. Par endroits, des gouttelettes d’eau tombaient à rythmes réguliers, animant l’endroit de bruits sinistres et lugubres. Morgan, la tueuse rattrapée et déjà blessée, avait les bras en l’air attachés à des chaines, des entraves de poignets, le tout relié au plafond de sa cellule. Elle touchait le sol du bout des pieds, ce qui limitait les tractions sur les épaules, les empêchant de se disloquer. Les balles nichées dedans causaient déjà suffisamment de dégâts. Elle était restée là quelques heures, alors que le navire n’avait pas encore repris la mer. Il était lui aussi resté immobile, à l’endroit même où elle exécuta son crime un peu plus tôt dans la journée. Les cales étaient vides, seul le colosse demeurait dans un coin sombre, immobile et couvert par la noirceur des ténèbres de la pièce. Il attendait, les mains toujours ensanglantées d’un sang séché provenant des plaies de la demoiselle. Il tenait une cigarette qu’il fumait à l’envie, illuminant son visage d’une lumière rougeoyante, ses pupilles reluisant de la flamme réverbérée dans ses yeux. A intervalle régulier, des gouttes d’eau tombaient sur le crâne de l’assassine, inconsciente, visage tourné vers le sol, yeux clos et bouche entrouverte. Le colosse attendait qu’elle se réveille, afin de voir si elle voulait toujours rester muette. Ici, il avait tout ce qu’il lui fallait pour… Faire ce qu’il avait à faire.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyVen 15 Mar - 17:14
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Quelle juste finesse dans le geste ... non pas que Morgane n'ait eu le temps de le remarquer, tout ce qu'elle put ressentir furent quatre reprises de pressions ajustés à son abdomen. Le dernier du quatuor eut le vice de venir frapper plus bas que ses prédécesseurs, s'attitrant ainsi du mérite d'avoir arraché un filet de salive à la bouche de l'assassine. La noiraude était déjà partie, sa fausse cicatrice s'étant presque estompée par l'humidité des quais, elle révélait visage découvert. Ce n'était jamais bon signe, une Forsythia qui n'était pas maquillée, c'était une Forsythia contrainte à demeurer ainsi. Et, bon sang, le monde savait à quel point il était impossible de lui faire détourner les yeux de sa passion.

Tandis qu'elle perdait de sa respiration, l'assassine tentait d'écarter les mains qui lui tenaient la gorge, griffant de ses ongles glissants les larges phalanges enroulées sous son menton. Ses pieds battaient l'air, touchant occasionnellement le géant, tandis que ses yeux exorbités percevaient le monde comme de plus en plus éthéré. L'air de la ville s'échappait de son nez, la sensation du bout de ses doigts s'estompait comme flaque en été. Le peu de bruit aux alentours s'étouffait en choeur avec son souffle, qui devenait de plus en plus maigre. La résistance que Morgane opposait s'affaissait, ses mains ne parvenant alors même plus à attraper celles qui menaçaient sa vie. A la fin, ses bras même revinrent aux côtés de ses hanches, au moment où le géant avait libéré son emprise.

Prenant une grande inspiration, la faussaire vint saisir sa gorge, se sentant revivre, toussant deux trois fois, avant d'être vite ramenée au monde éthérée. Elle avait cru percevoir, du coin de l'oeil, un mouvement circulaire qui devait certainement se rapporter à une beigne du géant. Tombant raide, Morgane arborait un visage plus paisible que ce que les dernières minutes n'ont pu offrir comme vision de sa personne. De toute manière, elle préférerait oublier à son réveil. Elle ne sentit pas sa chute de l'autre côté du mur, pas plus qu'elle ne se sentit se faire transporter.

~~~~~~~~~~~~~~~

Toc ... toc ... toc. Des battements qui tapaient une mesure régulière, calme ... en rêverie, ces légères percussions évoquaient à Morgane, l'atypique d'un concerto alexandar. Entre deux songes, elle crut se revoir perchée à une régi d'opéra après un meurtre finement accomplie, coudes sur les genoux et menton sur les paumes. Elle avait oublié le spectacle qu'avaient offerts les artistes, tout ce dont elle se souvenait, c'était le dossier de la chaise qui dépassait sa tête tant il était grand. Elle se rappelait s'être étirée, levant des mains jointes vers le ciel, et, en un mirage, elle réalisa que ses poignets ne voulaient plus se baisser.

Le paysage changea autour d'elle. De la chic salle d'opéra à Alexandria, un verre de champagne posé à côté d'elle sur une table ajustée à la taille de ses genoux ... elle s'égara dans une cale miteuse qui sentait l'écume et le crustacé. Blafarde, comme émergeant d'une cuite, son premier geste fut d'arquer un sourcil, analysant brièvement l'endroit avec suffisance. Ses orteils seuls pouvaient toucher le sol, ce qui, pour une personne aussi leste et souple, n'était que question d'habitude. Pour faciliter la chose, Morgane enroula néanmoins ses doigts autour des chaînes qui la retenaient accrochée au plafond.

Grognant, elle sentit que sa mâchoire était mal placée, une gêne dans la structure de son os lui fit comprendre qu'elle avait bien fait de s'évanouir sur ce coup-ci. Inclinant le visage, ouvrant la bouche, l'assassine fit pression sur ses gencives pour faire retentir un craquement ruisselant. Puis vint le tour du cou, et ... voilà ! Elle n'était pas si mal installée pour un interrogatoire. En plus on ne lui avait pas encore pris ses vêtements ! Que demander de plus ? Marrant, d'ailleurs, depuis quand les pirates avaient-ils un respect ? Seraient-ils donc des êtres civilisés ? Fascinantes bestioles.

Le tempo régulier prit également tout son sens sous les fines gouttes qui écrasaient ses mèches du dessus. Elle y posa d'ailleurs un oeil indifférent, levé sous sa paupière supérieure tandis qu'elle continuait à réciter une mélodie dans sa tête. Oh, Morgane se doutait qu'il y avait certainement quelqu'un dans les environs qui devait la surveiller, ce n'est pas ça qui l'empêcha quand même de la fredonner, cette musique. Même lorsqu'elle remarqua la présence du géant, elle ne fit qu'ajouter des paroles à sa mélodie, sans jamais s'arrêter de chanter.

- T'es vraiment dans la merde ♫ ... dans une profonde meeerde ♫

Moqueuse, elle continuait à chanter, sans sourire. Elle paraissait très sérieuse, dans son ton et dans son air, lui donnant cet air horripilant d'immunité. Oh, elle adorait le pouvoir que pouvaient donner les avantages d'être intégrée à l'Ordre. Il savait où elle avait fait son contrat, il savait qui était concerné. Elle oscilla un temps d'arrêt à sa mélodie, avant d'ajouter, sourire en coin de lèvre.

- Eylohr Lothar ... ♫

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyLun 18 Mar - 17:16
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Cette situation était… Délicieuse. Eylohr regardait l’assassine déjà mutilée pendouiller grossièrement, ressemblant plus à un morceau de viande attendant la découpe qu’à un être humain. Le sang sur ses vêtements, sur sa peau, témoignait des premiers instants de violence qu’elle eut à subir un peu plus tôt dans la journée. Mais rien ne pourrait la préparer à ce qui allait pouvoir suivre. Enfin, rien qu’Eylohr pourrait imaginer, bien qu’il se doute que la donzelle devait avoir une vie mouvementée. La façon dont elle avait réagi plus tôt en était la preuve : la douleur ne l’inquiétait en aucun cas. C’était frustrant, mais à cet instant, le colosse se doutait qu’il allait pouvoir assouvir sa frustration.

    Et son intuition était la bonne. La douleur n’effrayait aucunement la demoiselle emprisonnée. Sa mâchoire dans un angle fort peu confortable, les bras tirés vers le haut avec une balle dans chaque épaule, aucune grimace ne déformait le visage de la tueuse. Et la morsure des fers à ses poignets et à ses chevilles devait être bien douce en comparaison avec ce qu’elle encaissa plus tôt. D’un geste sec, elle remit sa mâchoire en place dans un craquement sourd. Une extension de la nuque, et ce sont les cervicales qui craquent à leur tour. Et toujours pas un trait de douleur. C’est décevant… Et l’entendre chantonner l’est encore plus, jusqu’à-ce qu’elle prononce… Son nom. Son nom ? Son nom !

    Bordel mais comment elle pouvait connaître son nom ? L’hypothèse de tout à l’heure semblait se confirmer : le commanditaire de l’assassinat du capitaine était bien informé, pour ne pas dire excellemment informé, et elle semblait posséder toutes les informations à son tour, la garce. Elle connaissait son nom, son véritable nom, et pas le surnom qu’il avait délibérément choisi de faire connaître. Cette révélation, le colosse la vit comme un coup de marteau à l’arrière du crâne. D’abord calme, assis sur sa chaise, il resta ensuite complétement stoïque, arrêtant même de fumer sa cigarette. Sa main posée sur sa hanche se mit à se contracter et à craquer sous le poids des doigts forçant sur la paume, dans un mouvement qui, de toute façon, ne pouvait pas aller bien loin. Puis vient la rage.

    D’un bond, il se lève. D’une grande enjambée, il rejoint la demoiselle pendue comme un cochon. Tout en plantant son regard acéré dans celui de la prisonnière, il écrase le mégot incandescent dans la plaie de la balle à son épaule gauche et y loge ensuite le mégot écrasé. Si la douleur d’une brulure sur une plaie n’était pas suffisante, peut-être que ladite plaie pourrait s’infecter et… Qui sait ? Mais ce n’était pas suffisant.

    - Ouais, c’moi ouais.

    Une réponse simple, une tentative plus ou moins maladroite de reprendre le dessus tout en voulant limiter au maximum de paraître plus déstabilisé qu’il n’est. Mais le regard aussi froid que les neiges du Nord, et la grimace de colère déformant son visage, soulevant ses babines comme un fauve sur le point d’attaque après des années d’enfermement, trahissent la fureur sous-jacente, la frustration et surtout… L’ignominie qui sommeil en son for intérieur. Et quelle ignominie… Les victimes de ses massacres pourraient en hurler de peur.




Aha:

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyJeu 28 Mar - 15:21
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Son manque de réaction complet trahissait son appréhension, n'était-ce pas là une adorable faille à exploiter ? Morgane se savait dans la merde, c'était presque indéniable, dans une situation pareille. Elle comptait bien s'amuser un peu avant de mourir. Bien sûr qu'elle ne parlerait pas, ce n'était qu'une question d'accepter la mort, la douleur et ... la honte. Cette dernière cicatrice resterait ancrée bien plus profondément que n'importe quelle entaille de ce couteau. Une brûlure sous la chair, par contre, pas sûr. L'assassine riait doucement, continuellement, comme une mélodie horripilante qui s'immisce dans l'esprit. Le bruit de chair sifflante vint mettre un terme à sa moquerie, lui arrachant un hurlement qui montait au-delà de ses capacités vocales habituelles.

Les battants de la cale, solidement renforcés, renvoyaient l'écho vers les propres oreilles de la khamgaa. Ses dents serrées vinrent mettre un terme à sa complainte, réalisant l'entaille qu'elle infligeait de son propre fait à sa dignité. Se concentrer, ne pas céder, se reprendre, l'énerver pour qu'il la tue par mégarde, c'était le plan, c'était ainsi que les choses devaient aller. Elle connaissait son devoir vis-à-vis de l'Ordre et elle comptait bien s'y attacher. Personne ne viendrait la sauver de toute manière, elle n'était pas assez considérée pour ça. Alors, pour le moment, elle ne put qu'à peine esquisser un sourire.

Alors, lorsque le couteau vint dessiner des arcs sur sa chair, d'abord en surface puis en profondeur, elle gardait son visage relevé vers les cieux pour cacher la douleur. Les entailles s'enchaînèrent, d'abord sur son ventre, puis sur son bras, ajouter une pointe de coup de boule pour assaisonner .. il voulait la faire perdre connaissance avant même de pouvoir dire un mot, cet imbécile. Morgane espérait pour lui qu'il savait qu'un mort ne saurait répondre aux questions. Pour elle-même, elle espérait qu'il n'en avait aucune idée et qu'il en finirait vite. Pas de chance, il était joueur en plus d'être un salopard de sadique. C'était bien parti pour faire une visite de courtoisie à la faucheuse, en tout cas. Il avait coupé une artère. Ce serait une question d'heures, tout au plus, tout ce qu'elle avait à faire c'était ... de se laisser partir.

Ah beh tiens, si c'était aussi facile, elle s'étoufferait avec sa langue, mais même en s'entraînant contre la douleur, on n'est jamais prêt pour ce qui vient en situation réelle. En plus de la souffrance, il voulait rajouter de l'humiliation. Non, elle ne souffrirait pas cette offense-ci, elle ne s'abaisserait pas non plus à supplier. Elle se tairait, elle se fichait pas mal de ce genre de traitement, elle n'était pas une fille de fermier que l'on traîne dans une grange pour s'amuser avec elle. Maintenant, elle devrait vivre, maintenant, elle devrait revenir pour égorger ce pourceau, hors de question qu'elle meurt s'il devait la souiller. Pour l'instant, elle devrait endurer ...

... jusqu'à ce que des pas talonnés viennent fouler la cale. Une main s'accrocha à l'une des poutres verticales, laissant le cuir d'un gant noir écraser les minces échardes qui en ornaient la surface. Un masque de corbeau, noir et doré sortit de la pénombre, dévoilant simplement une barbe brune finement taillée et un sourire retroussé à la vision familière d'une certaine khamgaa qui n'apportaient que des troubles. Le long manteau sur ses épaules s'accordait à la lumière crépusculaire au-dehors. Le nouveau venu oscilla, observa la scène ... et hoqueta d'un rire singulier. Il s'approcha, sans aucune réaction hostile apparente, ni même d'arme ... ou du moins, en apparence.

- Désolé pour l'interruption, j'espère que je ne gâche pas la fête.

Son sourire s'accentua, alors qu'il fit glisser son index et son majeur le long de son menton. Dubitatif, il pointa un instant du doigt la scène qui se déroulait devant lui, avant de finalement relever son poignet, annulant sa désignation. La risette qu'il arborait se changea en une simple pliure du coin de la lèvre. S'approchant de Morgane, il porta sa joue à la sienne, lui faisant le semblant d'une bise en glissant, de la plus évasive manière.

- Bonsoir, ma chère.
- ... crève.

Elle avait murmuré ça entre deux balbutiements, avant de complètement s'affaler et fermer ses yeux. Pour une fois, elle était bien heureuse d'avoir eu tort. Evidemment qu'elle avait reconnu cette arrogante démarche, ou plutôt, ce dandinement maniéré qui n'avait aucun soucis du jugement extérieur. C'était ça la diplomatie à la Circéro, la connaissance véritable du risque et l'assurance de s'en tirer vivant de par la prestance qu'il dégageait. Il se campa devant Eylohr.

- Cher monsieur ! Bonsoir. Il sourit. Je ne prétends pas que ma chère amie, ici présente, ne mérite pas ce traitement, croyez-moi, nous sommes beaucoup au sein de l'Ordre à envier le privilège de lui faire payer le prix de sa langue trop bien pendue, mais ...
- Va te faire foutre, Ci..!
- Mais ! il tendit son index vers la captive, avant de se retourner vers le géant. J'ai encore besoin de son insupportable, mais alors, insupportable caractère. C'est pourquoi, je viens reprendre ce qui nous appartient de droit avant que vous n'en fassiez trop bon usage.

Ses gants se croisèrent, alors que ses mains se joignirent, plongeant ses doigts l'un dans l'autre. Il regarda un instant Eylohr. Il était bien plus grand que lui, le pirate, au moins une tête, une tête et demi. Avec sa voix mélodieuse, Circéro reprit néanmoins.

- Croyez-moi, je trouve aussi que l'atmosphère est peu appropriée pour une visite que je veux aussi ... courtoise, mais ...
- Egorge-le et délivre-moi, précieuse de boniche alexandare !

Elle savait qu'il en était capable, Circéro était le genre à cacher son jeu aussi bien que ses armes. Il ne l'entendit pas de cette manière.

- Excusez-moi. Il se retourna vers Morgane. Chérie, je négocie ta libération, pourrais-tu te taire un instant, s'il te plaît ?
- Ha ! Quand je serai morte.
- Quoi qu'il en soit, cher pirate que vous êtes, vous me voyez désolé d'ainsi immerger dans votre altercation à vous deux sans plus de préavis, mais je dois y mettre fin. Voudriez-vous bien la détacher, je vous prie ? Nous n'avons que peu de temps à disposition et je compte bien l'optimiser.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyJeu 28 Mar - 22:14
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2


  • Un bruit singulier, à peine croyable au vu de la situation, vint retentir du côté de la porte. Une main fut visible, puis un bien curieux masque, et enfin, un homme de plein pied. La nonchalance de cet individu était presque insultante. Il entra dans la salle de torture comme s’il ne s’agissait de rien. A croire que voir de telles scènes était monnaie courante chez lui. Le colosse serait-il moins dangereux qu’il n’en a l’air ? Il se pourrait bien que des individus bien pires que lui pourraient se trouver sur la terre d’Irydaë. Et cette idée ne lui plaisait pas trop. Pas du tout même. Il aurait ardemment désiré tirer une balle dans la caboche de ce salopard. Un cadavre de plus, et il pourrait retourner à son plat de résistance. Et pourtant, quelque chose retint la main de l’Ours du Nord. Toute cette nonchalance, cet air hautain et sur de lui en toute circonstance, cette démarche à la fois sinistre et insupportable… Ce type devait avoir forcément quelque chose dans sa manche, quelque chose contre lequel Eylohr aurait du mal de lutter. Une armée ? Une arme surpuissante ? Ou juste un culot incroyable ?

    Le monologue vint confirmer une partie de l’hypothèse dans l’esprit du colosse. La façon que se mouvoir, le fait de garder toujours ses mains près du corps, de maîtriser chaque mouvement et de paraître aussi sournois qu’un renard… Cet homme ne pouvait définitivement pas être seul. Et s’il l’était, il serait suffisamment armé pour pouvoir faire face au colosse et en sortir potentiellement vainqueur. Et puis tout son monologue, ses mots savants… Tout cela puait le complot. Eylohr se savait en fâcheuse position. Et puis tout cela affirma un peu plus une autre hypothèse : la donzelle était mandatée par un gros bonnet, et pourquoi pas une gigantesque organisation ? Le fameux ordre de la pénitence ? Cette organisation mythique et pourtant très réelle ? Merde. Ça, ce n’était pas prévu au programme. Faire face à l’UNE était une chose, mais faire face à une structure de tueurs émérites et de personnes formées et nées pour tuer… ça, c’était un sacré morceau.

    Alors Eylohr retira sa main de la croupe de l’assassine en herbe. Il se décala d’une vingtaine de centimètres, pas assez pour être inoffensif auprès de la donzelle, mais suffisamment pour montrer qu’il comprenait ce qui se trouvait entre les lignes de cet interlocuteur. Il n’était pas le plus intelligent des criminels, il n’était pas le plus éloquent ni le plus charismatique… Mais ce n’était pas le premier des imbéciles non plus. Il devait s’assurer de pas mal de choses avant de rendre cette garce à son… Ami ?

    - Bordel, vous êtes qui vous ?! Qu’est-ce qu’vous faites ici ? Comment qu’vous êtes descendus jusqu’ici ?! Dit-il en haussant quelque peu la voix, tout en s’éloignant de l’individu sinistre. Qu’est-ce qu’me dit qu’vous allez pas la lâcher contre moi plus tard, comme vous l’avez fait avec c’cap’taine tout à l’heure ?

    Le revolver commence sérieusement à le démanger…


balise Hide:

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyJeu 25 Avr - 19:11
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Morgane sentit une crispation se soulager lorsque l'autre géant s'était écarté, même si ce n'était que temporaire, c'était toujours bon à prendre. Ce qui, en revanche, était moins amusant, c'était que ses beuglements avaient coûté un surmenage à l'assassine, et l'absence de sang dans ses veines s'était faite beaucoup plus manifeste. Bien qu'elle aurait voulu qu'il en soit autrement, le vrillement dans son crâne la forçait au silence, la rendant incapable de cracher son venin. Quel gâchis, laisser toute la place de la scène à Circéro, il allait certainement profiter de cette nouvelle dette dans le futur. Bien sûr qu'il ne venait pas au nom du sens patriotique de l'Ordre, c'était purement par intérêt personnel qu'il était là. La jeune femme savait que ce service devrait se repayer, plus tard, mais elle comptait bien négocier.

Toujours est-il que le petit bonhomme s'était apparemment fixé sur le géant. Il n'avait pas peur de lever la tête, même son sourire ne fit que s'affaisser doucement lorsque son interlocuteur commençait à s'énerver. Shudarga qu'il était, cet homme-ci gardait un bon tas de secrets pour lui que même l'assassine pourpre ne pouvait déceler. Il était un recelât à mystères que la jeune femme s'évertuait à dévoiler à chaque dette qu'elle prenait de lui. Ce sauvetage signifiait un secret de moins pour elle, heureusement, elle en avait deux d'avances, ce qui ramènerait à un seul. C'était mieux que de mourir, en tout cas, bien mieux.

- Nous avons tous nos secrets, monsieur, je tiens aux miens. Les vôtres par contre ... eh bien, vous devriez y faire attention. Voyez-vous, je suis ici avec des intentions pacifiques, mais je crois comprendre que vous n'êtes pas la plus vertueuse des âmes.

Circéro se mit à faire le tour de Morgane la regardant de bas en haut, sans même se cacher de son admiration. Il se campa devant elle avec son sourire le plus narquois en insistant bien sur le mouvement vertical de son visage. L'autre serra les dents et ferma les yeux, sachant pertinemment que la seule chose qui l'intéressait dans ce spectacle c'était le sentiment d'humiliation qu'elle pouvait ressentir. Après une lourde, mais brève inspiration, l'homme au masque reprit.

- Je ne la lâcherai pas contre vous, mais sachez-bien une chose. Vous êtes un criminel, monsieur Lothar et pas des moindres. Vous n'aurez jamais l'assurance que nous ne vous courrons pas après, et croyez-moi, ça arrivera un jour ou l'autre. Mais ... vous êtes ici dans une impasse.

Il poussa Morgane d'un revers de la main, arrachant à cette dernière un grognement de douleur tandis qu'il insista sur la plaie ouverte au niveau de sa hanche. Passant les mains dans son dos, il releva le menton vers les yeux du géant, tandis qu'à son inverse, l'assassine baissait la tête, expirant lourdement. L'air ravi de Circéro s'était pourtant complètement effacé, il était d'un sérieux déstabilisant. L'assassine en chaînes connaissait bien le ton fade qu'il employait et il était lourd de sens, car jamais son supérieur ne se déleste de ses airs théâtraux sans bonne raison.

- Soit vous tenez absolument à la garder, auquel cas je devrai vous tuer. Soit vous me la rendez et vous serez tranquille pour un temps. Soit vous me tuez et vous la gardez, auquel cas vous mourrez dans la minute.

Il n'y avait aucun doute dans la voix de l'assassin aux manières de comédien, il semblait certain que l'issue se déciderait selon son bon vouloir. Morgane, elle, se doutait bien que ce n'était pas du bluff, mais encore, elle connaissait bien mal Circéro. En revanche, cette petite pique de la part de son supérieur eut le chic de la faire jubiler, et ce, sans discrétion aucune. L'homme au masque mima ainsi un mouvement la du visage, comme s'il levait les yeux au ciel.

- Enfin, si vous avez compris les enjeux, vous pourrez la détacher, puis vous retourner vers la proue ... après l'avoir assommée je vous prie.
- Quoi ?!

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyDim 28 Avr - 18:07
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Intéressant. Très intéressant. Tandis que l’homme faisait les cent pas autour de la donzelle saucissonnée comme un vulgaire bout de viande, Eylohr s’évertuait à rester à bonne distance. L’allonge du bonhomme était plus courte que celle du colosse, mais il semblait si sûr de lui et de son habileté à sortir de cette cale et de se navire que le colosse se demandait s’il ne serait pas plus en sécurité au « corps à corps » plutôt qu’à distance. S’il sort un flingue, le colosse pourrait suffisamment parer le mouvement. S’il est trop loin… Il prendrait une balle. Encore une. Mais il avait la nette impression que celle-ci serait sans doute la dernière de toute sa vie. Mieux valait-il éviter de trop contrarier le bonhomme. D’aussi loin qu’il se souvenait, le colosse se souvint que, bien souvent, les êtres les plus dangereux ne sont pas ceux qui portent la menace sur eux. Il se souvient d’ailleurs de ce trafiquant d’arme à la taille à peine moyenne mais qui était doté d’une véritable armée et d’un sadisme à toute épreuve. Et ce type, deux fois plus petits et trois fois moins lourd que le colosse, avait réussi à en faire sa marionnette sans même qu’il ne s’en rende compte avant la fin de la pièce. Nul doute que ce gugusse là était de la même trempe, les capacités martiales en plus.

    Il écouta attentivement toutes les paroles et chacun des mots qui étaient prononcés. Oui, il n’était pas une âme vertueuse… Et quelque part, il était stupéfait que personne n’ait déjà placé un contrat sur sa tête. Après tout ces morts, ces villages incendiés, ces innocents massacrés, des vies anéanties… Il était toujours en vie. Peut-être plus pour longtemps ? Et ces menaces… S’il tuait le bonhomme, il mourrait dans la minute ? Soit ce type est très doué et très bien entouré, soit il est plus couillu que la plupart des pirates de ce monde. Ou les deux ? Allez savoir…

    Toujours est-il qu’Eylohr avait prit sa décision. Il commençait à en avoir marre de cette situation. L’arrogance du bonhomme, la jeune assassine laissée là en pâture dont le sang continue de couler depuis ses plaies, la cale en apparence « protégée » mais où l’individu était apparemment entré sans le moindre problème… Trop de choses ne tournaient pas rond, trop de choses échappaient au contrôle du colosse… Et s’il s’avait que, par le passé, sa colère, sa puissance et son éternelle violence, avaient aidé à lui sauver la vie, il avait aussi appris de ses erreurs. Et pour chaque « bonne chose », une calamité avait suivi. Capturé, torturé, blessé, anéanti, doublé, trahi… Il devait donc faire taire ses pulsions et user plus de sa matière grise que de ses fibres musculaires.

    C’est alors que vint la solution proposée par le bonhomme. Laisser la donzelle aux soins de son ami insupportable, tout en prenant soin de l’assommer avant. Curieux, mais encore un compromis agréable. Décidemment, ce bonhomme était réellement bizarre. Mais bon, aussi fort qu’il puisse être, le colosse semblait en position bien peu avantageuse. Alors il accepta, d’un léger signe de la tête que les yeux exercés du petit bonhomme devaient vraisemblablement avoir capté. Il reporta son visage et son regard en direction que la donzelle, plaça sa main gauche sous le menton comme pour placer l’ensemble dans une position résolument avantageuse pour ce qu’il s’apprêtait à faire. Il tourna légèrement le visage de l’assassine vers sa droite à elle, arma son poing droit à lui, et avisa la donzelle :

    - C’tait sympa.

    Quelques mots simples, à la fois vides et pourtant plein de sens. Puis il porta loin son poing en arrière, avant d’asséner un coup proportionnel à sa monstruosité. Le poing s’écrasa contre la mâchoire de la demoiselle avec une force non contrôlée. Le craquement typique des doigts contre l’os ne laissait que peu de doute : la demoiselle allait passer les prochaines heures plongée dans les bras de l’inconscience. Il coupa les cordes qui retenaient la donzelle, et déverrouilla les chaines. Elle était libre. Puis il avisa le bonhomme toujours bizarre à ses yeux et lui dit quelques mots de sa voix sourde et grave :

    (color=#ff0000]- Dégagez.[/color]

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres EmptyJeu 2 Mai - 16:05
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Circéro fournit au géant un large sourire à peine hypocrite lorsqu'il accepta son petit échange. Il était rassurant de voir que tout le monde peut parfois écouter la voix de la raison lorsqu'elle était exprimée au travers des plus éloquentes paroles. Au travers du masque de corbeau, les yeux du shudarga saisirent avec aisance le consentement du tortionnaire. Oui, il devait certainement se délecter d'avance du petit cadeau que lui faisait le pénitent, qui ne rêve pas de faire souffrir cette impitoyable garce qu'était Forsythia ? Circéro comprenait, tout le monde comprenait, en fait.

Morgane, elle, n'était pas exactement aussi ravie ... et elle le faisait savoir, visage penché sous son aisselle, fixant son tuteur avec un ton de reproche manifeste.

- Circéro, sale enfoiré ! Fais-toi prendre par un élan ! Détache-moi toi-même au lieu de faire des conneries !

Mais il ne répondit rien, se contentant simplement de son large sourire. La main du colosse força l'assassine à redresser le visage, lui adressant ce qui paraissait être un "adieu", mais elle ne l'entendait pas de cette oreille. Avec son air de limier, elle fixait droit dans les yeux d'Eylohr sans même cacher son air de défi.

- T'as encore rien vu, gros l...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, même si elle aurait beaucoup tenu à terminer ce mot. Même dans son inconscience, ses rêves se fixaient à des scénarios fantasques dans lesquels elle s'imaginait déjà égorger cette montagne. Alors qu'en réalité, son corps tombait comme une marionnette délestée de fils sur le plancher de la cale. Un air tranquille s'était enfin apposé sur son visage d'ordinaire toujours braqué.

L'injonction du géant était assez claire, mais Circéro ne pouvait pas s'empêcher de s'amuser de la situation de Morgane. Dommage qu'elle ne puisse pas l'entendre sur l'instant, elle aurait été tellement vexée ... Le shudarga tourna le visage vers le géant, suivant ses pas avec un air vide, attendant qu'il s'écarte assez de la jeune fille. Les ténèbres du fond de la cale commençaient à devenir de plus en plus denses, avalant d'abord la silhouette de l'homme au masque, puis celle de l'inconsciente, laissant un dernier reflet briller dans ce qui paraissait être une nuance bleutée au travers des trous orbitaux du déguisement.

Après quelques longues secondes, la lumière revint à la normale et seules demeuraient les traces de sang de celle qui avait subi le plus de déboires lors de cette soirée. Elles coulaient jusqu'à la sortie, puis disparaissaient. Pas un seul bruit dehors, pas un seul écho ne donna l'impression que quelconque intrus ne soit passé par là. Certains pénitents étaient effectivement à la hauteur de leur réputation ...

~~~~~~~~~~

Une heure du matin, l'heure parfaite pour les rendez-vous galants, si l'on s'accordait aux dires d'un certain personnage aux discours lumineux. Lorsque Morgane montra le premier signe de vie depuis plusieurs heures, elle se trouvait dans une alcôve ronde, allongé sur une banquette circulaire faite de rembourrage rouge. Péniblement, elle se redressa, tenant son flanc avec une grimace endolorie. Son ventre était bandé, nettoyé et surtout, couvert. Vérifiant sa paume, la faussaire constata qu'aucune goutte n'en ornant l'épiderme. Le tout avait séché, et lorsqu'elle releva les yeux, Circéro était en face d'elle, sans son masque, à se délecter d'une liqueur finement aromatisée.

- Avec toi, le silence est si rare qu'il en deviendrait d'or. Savais-tu que tu étais bien plus charmante quand tu la fermais ?
- Va te faire mettre. elle frotta sa mâchoire
- Ce n'est pas très respectueux de dire ça à son sauveur.
- Et tu t'attends à quoi, un baiser pour avoir sauvé la princesse ? Tu ne m'as aidée que parce que tu sais que tu t'ennuierais à en mourir, sans moi.
- Plutôt, oui. D'autant plus que je crois que l'on est rendus à une dette en ma faveur ?
- Mais dans tes fantasmes, salopard ! J'ai au moins trois dettes d'avance sur toi.
- Enfin, chérie, je t'ai sauvée d'un viol et je t'ai empêchée de te vider de ton sang, ça fait au moins trois !

Morgane souleva les trois doigts centraux de sa main, le dos de cette dernière tournée à Circéro. Elle replia, avec un air arrogant au possible, son index et son annulaire pour adresser un doigt d'honneur majestueux à son interlocuteur.

- Ca en fait deux, connard.
- Que tu es vulgaire ...
- Donc j'en ai une d'avance, alors tu vas me répondre à une question. Comment t'as fait pour pas te faire chopper à l'entrée de la baie, chez ces bâtards de pirates ?

Circéro hocha la tête, déviant son regard sur le rideau rouge qui les séparait du reste de l'établissement de la "Fine Verrerie", un pub haut de gamme dont le gérant était inscrit sur le carnet de relation du shudarga. Il venait souvent ici, pour profiter de la vue que procurait la fenêtre sur la rue, admirant le théâtre du monde, là, en bas. Il retourna un sourire malicieux sur Morgane.

- En faisant très attention, ma chère. En faisant très attention.
- Mais quel enc...



Contenu sponsorisé
Un contrat pas comme les autres Empty
Un contrat pas comme les autres Empty

Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
 Sujets similaires
-
» Hellébore et ses autres drogues... (Terminé)
» Un sauvetage pas comme les autres
» L'Alizé, un Pub pas comme les autres [Fermé]
» Un matin comme les autres (En cours)
» Comme au bon vieux temps