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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
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 Révision annuelle - [Terminé]

Invité
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyDim 16 Juin - 19:12
Kerrah descendit de l'aéronef militaire. Elle faisait partie de ses rares passager en l'état de marcher par elle-même. La plupart se faisait décharger en brancard par le personnel hospitalier, parfois à grand renfort de râles d'agonie pour les plus mal en point.

Les derniers débarqués étaient les corps de ceux qui n'avaient même pas survécu au transport.

L'humeur de Kerrah en n'était que plus sombre.

Un vétéran aux cheveux grisonnant, s’appuyant sur une béquille pour remplacer sa jambe droite, sectionnée au niveau du genou, observa la réaction de Kerrah alors qu’il fumait doucement, et dit avec un air sombre :

- Le résultat d’une nation en « paix » je présume.

Kerrah soupira, avant de répondre d’un ton égal :

- La paix est une illusion. De l’invention de la première lance jusqu’aux caraques perçant les cieux, l’industrie humaine ne s’est jamais abstenue de créer de nouvelles armes. Et avant la première lance, et bien je suppose qu’une bonne pierre devait tout aussi bien faire l’affaire.

L’homme répondit en lui tendant son briquet, que Kerrah utilisa pour elle aussi allumer un cigare en attendant que les blessés les plus grave soit traités en priorité.

- Une vision bien pessimiste.


Kerrah répondit avec un léger rire, donnant une vision plus avenante de la jeune femme que son apparence extérieure pouvait laisser présumer.

- Quelle optimisme devrais-je avoir ? Nous nous BATTONS pour obtenir la paix. Ce monde n’a aucun sens de toute façon, il n’existe que deux états : Vivant, ou mort. Nous nous battons pour rester en vie un petit peu plus longtemps. J’ai fait ma paix avec ça, et c’est peut-être la seule forme de paix à laquelle nous puissions prétendre de notre vivant : A défaut de faire la paix avec le monde, au moins ne pas être son propre ennemi.


Le vétéran tomba dans le silence alors qu’il pesait les mots de la légionnaire d’une façon songeuse, mettant fin à la discussion. Kerrah termina son cigare d’une traite et s’en alla doucement : Il était temps pour elle aussi de voir un docteur. Plusieurs mois d’abus extrême avaient laissé une marque indélébile sur son corps, en plus de la vilaine balafre le long de son visage qui lui avait couté son œil gauche.

Kerrah se dirigea vers le comptoir principal, où une secrétaire s'occupa de remplir le dossier d'admission de Kerrah à l'hopital.

L'hopital militaire de Cerka était le plus grand de l'UNE. Chirurgiens, infirmier, tous courraient dans les couloir blanc et bien entretenu de l'établissement alors qu'un flot continu de patient passaient les portes de celui-ci.

Tous occupés à ce que ces fameux patients ressortent en « meilleurs » état qu’ils n’y étaient entrés.

D’une certaine façon, un hôpital était une industrie comme une autre.

Kerrah attendit patiemment dans un couloir que son nom soit appelé pour se faire ausculter. L’attente ne la dérangeait pas particulièrement. Comparé aux longues heures de captivités qu’elle avait vécu pendant plusieurs mois, c’était un détail inconséquent, surtout compte-tenu de l’urgence des traitement requis par certaines personnes.

Quand enfin son nom fut appelé par une infirmière, Kerrah pénétra dans la salle d’auscultation et s’assit sur une banquette alors que le médecin attitré à son dossier s’approcha d’elle.

A la surprise, il s’agissait d’une femme extrêmement jeune, surtout dans cette profession. Kerrah aurait pu la confondre avec une interne si ce n’était pour son regard. Les médecins ayant vu une certaines quantité de la merde qu’on appelle « la guerre » partagent tous les même yeux, un regard capable de faire frissonner les patients.


Dernière édition par Kerrah le Sam 22 Juin - 11:31, édité 1 fois

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyDim 16 Juin - 23:35
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen était assise à son bureau, la tête plongée dans des documents dont certains étaient empilés à sa gauche. La jeune femme les faisait défiler au fur et à mesure qu’elle recevait ses patients. Depuis que ses « vacances » accordées par l’état-major étaient finies et que Gwendoleen était de retour à Cerka, elle demanda à être réaffectée à l’hôpital militaire dans lequel elle avait officié pendant plus d’un an avant qu’elle commence à recevoir ses premières missions à l’étranger. La raison de ce retour aux sources était simple car depuis son accident, la jeune femme était restée convalescente pendant plusieurs semaines et devait procéder à plusieurs exercices quotidiens afin de s’habituer à ses parties métalliques. Pour éviter l’ennui qui lui inspirait l’inactivité, la jeune femme avait donc décidé de retourner travailler à l’hôpital jusqu’à ce qu’elle ait recouvré la totalité de ses capacités d’antan.

En tout, la doctoresse avait traité une bonne trentaine de patients aujourd’hui mais elle avait l’impression que le flot de nouveaux arrivants était intarissable. Ses supérieurs ne l’avaient affectée à aucune opération aujourd’hui puisqu’elle en avait déjà dû en faire une hier. Un homme, dont les poumons avaient été perforés par les débris d’une grenade à fragmentation. La jeune femme était arrivée à le sauver mais il garderait des séquelles à vie et ne pourrait probablement plus jamais retourner sur le champ de bataille.

Gwendoleen fut dérangée dans sa lecture par l’infirmière qui venait gonfler la pile de dossiers qu’elle possédait déjà, essayant de la rassurer en l’informant que l’état de sa prochaine patiente n’était pas aussi critique que tous ceux qu’elle avait dû ausculter jusqu’à présent. Elle demanda à l’infirmière de patienter un instant, prenant soin de parcourir son dossier. Finalement, la plupart des champs étaient laissés blancs et la seule information utile qu’elle put tirer était le nom de sa future patiente. En même temps, lorsque l’on est dans un état critique entre la vie et la mort, remplir un papier est bien le dernier de nos soucis.

Cependant, l’infirmière n’avait pas menti puisque la femme qui pénétra dans son cabinet semblait pouvoir marcher, ce qui était déjà un exploit par rapport à ce qu’elle avait vu jusqu’à maintenant. Elle s’installa d’elle-même sur la banquette tandis que la doctoresse se lavait les mains avant de s’approcher de Kerrah.

« Vous savez, je pense que vous êtes bien la première personne que je vois en si bon état depuis plusieurs jours. La plupart me parviennent soit morts, soit en pièces détachées. »

Gwendoleen procéda tout d’abord à un examen sommaire en contrôlant les paramètres vitaux primordiaux. La température et la pression artérielle semblaient parfaitement normaux même si elle eut un peu de mal pour cette dernière puisqu’elle découvrit que les membres de sa patiente étaient en réalité tous remplacés par des prothèses et la doctoresse se demandait bien ce qui avait bien pu arriver à la malheureuse femme pour finir dans une telle situation. Gwendoleen décida de postposer l’examen psychologique à plus tard et elle voulait d’abord s’assurer que sa patiente ne présentait pas de traumatismes physiques nécessitant d’être pris en charge immédiatement.

« Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose à dire sur votre condition physique à première vue, Kerrah. En tout cas, rien qui ne nécessite une hospitalisation. Cependant, il faudrait que vous vous déshabilliez pour que je puisse voir si vous présentez d’autres blessures. Même minimes, celles-ci peuvent s’infecter et sur un champ de bataille où l’hygiène n’est pas toujours de mise, la septicémie peut vite arriver. Cela facilitera également l’examen radiologique et la détection d’une éventuelle hémorragie interne. »

Gwendoleen marqua une pause où elle se frotta les yeux avant de continuer. La jeune femme semblait assez fatiguée.

« Je suis désolée de vous ennuyer avec tout ce jargon mais en général mes patients ne sont pas très bavards. La plupart sont inconscients lorsqu’ils sont ici ou trop faibles pour en tirer quoi que ce soit alors je dois tout faire moi-même. Quand vous aurez fini, vous n’aurez qu’à vous allonger, je vais préparer les appareils. »

Gwendoleen s’éclipsa un instant, longeant les couloirs avant de descendre au sous-sol où se trouvait les congélateurs. Elle y retira une solution colorée qu’elle prit le temps de décongeler et de diluer avant de revenir auprès de sa patiente.

« Je vous demanderais de boire ceci également. C’est un agent de contraste iodé qui augmente la résolution de l’image perçue des organes. Normalement, on l’injecte par voie intraveineuse mais au vu de votre « condition », je recommande la voie orale. »


Elle régla ensuite l’appareil pour une nouvelle échographie en le réglant à la bonne fréquence d’émission.

« Au fait, je suis le docteur Langeley. Mais vous pouvez m’appeler Gwendoleen. »

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyLun 17 Juin - 18:17
Kerrah laissa la doc' s’affairer. A vrai dire, elle était aussi assez curieuse de savoir comment se portrait son corps. Elle sortait de plusieurs mois de désaccoutumance violente suivie d’un retour sec à la consommation des stimulant de la légion. Couplé au fait qu’elle avait été blessée continuellement un nombre incalculable de fois et soignée à l’aide de magique et de différent cataplasme. C’était un miracle si son corps tenait encore en un seul morceau, et à priori avec des paramètres vitaux encore dans le vert.

La légionnaire avait une vision favorable de ce petit bout de jeune femme qui s'occupait d'elle. C'était visiblement une professionnelle expérimentée, qui avait dû voir son honnête quantité d'affrontement. Cependant, elle conservait une certaine élégance et une certaine douceur dans son attitude qui laissait entendre qu'elle venait probablement d’une famille aristocratique ou associée, mais sans l'arrogance qui allait avec. On trouvait rarement de jeunes scions d'une famille aristocratique souhaitant s'occuper des entrailles de leurs congénères, c'était un travail ingrat, et souvent tout aussi dangereux que de combattre au front

Kerrah sourit doucement, dissipant son aura de meurtrière avertie.

- Pas de soucis doc’ vous pouvez m’appeler Kerrah. Je me demandais moi-même comment quelqu’un d’aussi jeune était déjà une professionnelle de santé avertie à ce point. Je suppose que notre personnel médical voit encore plus de merde que nos soldats au front. Après tout, notre boulot c’est de trouver les gens entiers et de faire en sorte qu’ils le ne soient plus, et le vôtre c’est de voir le résultat et de faire en sorte de les renvoyer se faire découper. Allez savoir quel côté l’a plus mauvaise dans le lot, au moins découper les gens est une science exacte qui fonctionne à tous les coups.

Kerrah attrapa la coupe qu’elle lui tendait, et l’avala d’une traite sans hésiter, et commença tranquillement à défaire les différents boutons de son uniforme militaire pendant que le médecin s’affairait.

- A vrai dire, je ne suis pas ici suite à une blessure en particulière, mais plutôt à une somme de maltraitance de mon corps dernièrement. La hiérarchie souhaitait que je sois évaluée physiquement et psychologiquement avant de reprendre du service, dire d’éviter une bavure sur le terrain.

Kerrah termina de retirer sa tenue, dévoilant son torse nu.

Il n’y avait, à vrai dire, plus un centimètre carré du corps de Kerrah qui n’était pas marqué par une cicatrice, une brûlure, ou toute autre trace d’une blessure passée. A certains endroit, l’empilement des cicatrices donnait l’impression qu’elle possédait une surépaisseur de peau.

Néanmoins, malgré ces blessures, la silhouette de Kerrah conservait un aspect, fascinant. Sa musculature élancée donnait un aspect vaillant à la légionnaire sans lui donner un aspect masculin. C’était une épée acérée sans fourreau.

- Vous n’auriez pas un œil de rechange des fois ? Je ne ferais pas chier pour la couleur …

PS : Attention, l'intérieur du corps de Kerrah est probablement effrayant à voir aussi, avec un mélange d'empoisonnement permanent comblé par les capacités de régénération du stimulant donné aux légionnaires. De plus son sang est en conséquence de couleur rouge/noir

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyLun 17 Juin - 22:36
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Une fois que Kerrah eut fini d’ôter ses vêtements, la jeune femme à l’allongea sur la banquette, relevant délicatement sa tête pour dévoiler son cou et pour procéder à l’examen biologique. Elle fut vraiment surprise de voir le nombre étonnant de cicatrices qui couvraient le corps de la vétérane et qui devait témoigner d’un certain nombre d’années de service. Gwendoleen en possédait également mais leur nombre était ridicule comparé à celui de Kerrah.

La jeune doctoresse était d’ailleurs contente de voir que sa patiente s’était détendue et puisque l’examen radiologique nécessitait du temps, la jeune femme était plutôt ravie de pouvoir parler avec quelqu’un de conscient pour une fois. Il fallait dire que ses patients jusque-là avaient été plutôt muets pour la plupart.

« Il est vrai que je suis assez jeune pour être médecin mais même si je n’en ai pas l’air, j’ai déjà quelques années de service. J’ai été baigné dans la médecine assez tôt à vrai dire puisque mon père travaillait dans cet hôpital avant moi. Du coup, disons que j’ai pris un coup d’avance par rapport à mes autres camarades. Pour être honnête, j’ai rejoint l’armée pendant mon adolescence et j’ai suivi mes études de médecine en parallèle. C’était un souhait de mon père qui ne voulait pas vraiment que je finisse en mère de foyer ou que je prenne le nom de famille de quelqu’un d’autre. Disons simplement que mon père est assez fier de sa renommée et pour m’éviter le mariage, il m’a envoyée à l’armée. »

Gwendoleen se saisit d’un tube et en mit un peu sur ses mains avant de l’étaler délicatement sur la poitrine de Kerrah. Le but était de réduire le contact avec l’air qui pourrait perturber la sonde à ultrasons. Ensuite, la doctoresse s’affaira à déplacer la sonde en commençant par les ganglions lymphatiques situés dans le cou puis en descendant de plus en plus bas jusqu’à avoir une analyse complète du tronc de sa patiente.

« En vérité, je me soucis vraiment peu de qui l’on me ramène ici. Ce pourrait être n’importe qui venant de n’importe où que je le soignerai sans jugement. Une vie reste une vie peu importe l’origine et notre rôle est de tout faire pour la préserver. Mais honnêtement, la plupart de ceux qui rentrent ici ne retournent jamais au front ou du moins, s’ils y retournent, je n’en ai jamais vu qui soient revenus une nouvelle fois. Cependant, je vois bien que ça n’a pas l’air d’être votre cas et les nombreuses cicatrices sur votre corps en témoigne. Vous êtes une femme remarquable, Kerrah. »

La doctoresse demanda de temps en temps à Kerrah de retenir sa respiration brièvement puis de la relâcher afin de contrôler la systole et diastole de son cœur. En effet, le volume sanguin qui restait dans l’un des ventricules était légèrement inférieur à la normale. Rien d’alarmant pour l’instant mais c’était un détail qui méritait d’être suivi. Un rapide passage sur ses autres organes ne lui révélèrent pas de gros problèmes si ce n’est que l’épithélium qui tapissait ses organes présentaient des irritations comme si on avait forcé la multiplication cellulaire permettant la réparation des tissus.

Gwendoleen coupa ensuite l’appareil avant de relever sa patiente et de lui demander de se tenir face à elle. La jeune femme saisit ses membres les uns à la suite des autres et procéda à des exercices où elle les repliait et dépliait pour vérifier les jonctions entre la partie biologique et mécanique de ceux-ci mais aussi pour savoir si ceux-ci avaient besoin d’entretien. Il ne fallait pas être spécialiste pour remarquer que les prothèses de Kerrah étaient de meilleure qualité que les siennes et certainement plus adaptés au combat.

« Je n’ai pas détecté de problèmes majeurs en ce qui concerne vos viscères mais je détecte une légère arythmie cardiaque. Aussi, la plupart de vos organes présentent de légères inflammations en surface. Cela n’altère pas leur fonction en soi mais je pense que ça mérite une surveillance en cas d’évolution. Vous suivez un traitement particulier ? »

Elle lui laissa répondre avant de continuer.

« En ce qui concerne votre œil, je ne pense pas qu'on puisse y faire grand chose, désolée. J'ai bien peur que ce genre d'interventions soit au-dessus de nos compétences malheureusement. »

Gwendoleen compléta le dossier médical à lumière des nouveaux résultats qu’elle venait d’obtenir. Kerrah était une patiente assez atypique et à vrai dire, la première que la jeune doctoresse rencontrait et qui possédait autant de chair que de métal. Aussi, décida-t-elle de lui faire une proposition.

« Etant donné que je compte rester à Cerka pendant encore un moment et que je suis en possession de votre dossier médical, je me demande si vous accepteriez que je sois votre médecin attitré ? Si vous le souhaitez, je pourrais suivre l’évolution de votre état santé et vous pourriez revenir ici de temps à autre si vous voulez procéder à d’autres examens médicaux. Je pense qu’il est plus facile de se faire prendre en charge par le même médecin plutôt que de devoir en changer régulièrement. Je m’engage à faire de mon mieux pour vous remettre sur pied à chaque fois que vous vous présenterez ici. Qu’en dites-vous ? »

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyMar 18 Juin - 0:13
Kerrah sauta du lit en remettant sa tunique tranquillement, et dit avec un tout joueur :

- Vous voulez dire que je n’ai QU’une inflammation généralisée couplée à des insuffisances cardiaques ? Doc’, soit vous êtes trop jeune pour connaître les tenants et les aboutissants du projet légionnaire, soit vous êtes beaucoup trop optimiste par rapport à notre espérance de vie.

Kerrah s’étira doucement. Son état de santé était une bonne surprise même pour elle. Pas qu’elle ait attaqué la phase déclin de son organisme, cependant, ces derniers examens n’étaient pas du tout aussi positifs que celui-ci. Maintenant qu’elle y pensait, c’est vrai que sa condition s’était vraiment améliorée dernièrement.

Était-ce due à la magie My’Trane, ou la période de sevrage qu’elle avait vécu, tenue en vie par leurs herbes bizarre, néanmoins son organisme avait vraiment pris un tour pour le meilleur, ce qui était bon signe pour son espérance de vie restante. Enfin, ces considérations restaient un « si » elle ne finissait pas décapitée ou incinérée au combat.

- Je n’ai jamais vraiment eu de « médecin » attitré, a vrai dire, dans mon boulot il n’est pas forcément commun de survivre jusqu’au check-up de l’année suivante, cependant si mes vieux os t’intéressent, je n’ai pas de soucis avec ça.


Kerrah termina de se rhabiller.

- Pour l’éval psychologique, si on pouvait directement couper les questions, de façon évidente je ne …

Kerrah fut coupée dans sa tirade par un bruit de verre brisé, suivi du tintement de l’acier sur le carrelage de l’hôpital.

La fenêtre de la porte donnant sur le couloir avait été brisée, et une grenade à fragmentation roulait au sol.

Après une fraction de seconde de surprise, Kerrah et Gwen plongèrent de concert derrière le lit d’examen pendant que Kerrah le renversait sur le côté comme une barricade improvisée.

La déflagration qui suivit fut brève, suivi du déchirement des éclats s’enfonçant de partout dans la pièce. Heureusement pour les deux femmes, il s’agissait d’un modèle de grenade des plus simple et antique. Si ces modèles étaient encore en circulation, notamment dans les réseaux clandestins, ils avaient pour la plupart été remplacé par les grenades magilithe dans les applications militaires.

Si une grenade magilithe avait explosée ici, les jeunes femmes auraient peut-être survécus, mais aurait été au mieux incapacité, au pire démembrées.

Kerrah se leva en jurant :

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel !

Un homme passa la tête par la porte, visiblement pour confirmer l’absence de survivant. Il était armé d’un fusil, un modèle classique comme la grenade, mais bien entretenu. Son armure ne laissait aucun doute quant au fait qu’il s’agissait d’un mercenaire Rocklom.

Avant qu’il puisse réagir, Kerrah poussa le reste fumant du lit d’un coup de pied puissant, projetant la carcasse métallique de celui-ci droit dans le torse du mercenaire qui fini sa course avec un bruit sourd dans le couloir.

Kerrah se tourna pour jeter un coup d’œil à Gwen, avec un air visiblement inquiet :

- Combien de personnes dans l’hôpital et combien qui savent et sont en état de se battre ?


Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyMar 18 Juin - 14:41
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Profession : Médecin lieutenant-colonel
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Gwendoleen fut un peu surprise par la réaction de Kerrah. La doctoresse ne semblait pas avoir fait d’erreur de diagnostic et elle avait été parfaitement franche avec sa patiente. D’habitude, les gens étaient satisfaits par un résultat positif mais Kerrah semblait elle-même surprise de ces résultats et Gwendoleen se demanda simplement si la vétérane n’avait pas eu des antécédents médicaux plus graves auparavant. Un élément de réponse lui fut apporta lorsqu’elle parla du projet légionnaire mais à vrai dire, la jeune femme ne le connaissait que de nom et n’avait jamais daigné creuser le sujet plus que ça.

Cependant, maintenant que le sujet était mis sur le tapis, Gwendoleen était curieuse d’en savoir plus mais elle n’eut pas le loisir de continuer son examen puisqu’un bruit de vitre cassée, provoquée par un objet métallique, vint perturber le calme ambiant. Il ne fallut que quelques secondes aux deux femmes pour comprendre ce qui arrivait et elles se jetèrent de concert derrière la banquette pour éviter d’être soufflées par l’explosion. Un homme armé fit ensuite éruption dans la pièce mais Kerrah sans chargea avec une rapidité étonnante et il finit sa course dans le couloir et la jeune femme fut témoin de la remarquable force dont faisait preuve la légionnaire. Cependant, il fallait agir vite et déjà, d’autres coups de feu se faisaient entendre dans l’hôpital et l’on pouvait même entendre des cris de détresse dans cette cacophonie générale.

« Il y a environ un millier de lits dans cet hôpital dont au moins les trois-quarts sont occupés. Ce qui fait environ 750 personnes alitées. Pour ce qui est du personnel médical, il y a actuellement 80 médecins en service mais peu d’entre eux peuvent vraiment se battre. Cerka est plus réputée pour son ingéniosité que par sa force militaire alors je dirais qu’au mieux, on pourrait réunir une dizaine de personnes. Il doit bien avoir une caserne à proximité de l’hôpital mais honnêtement, je doute qu’ils aient prévu un attentat aujourd’hui alors le temps qu’ils se mobilisent, le mal sera déjà fait. Au sein du complexe hospitalier, je pense qu’il ne doit guère y avoir plus dix personnes qui sauraient se battre convenablement. »


Gwendoleen avança prudemment vers ce qui restait de son bureau et brisa un tiroir qui s’était encastré dans celui-ci pour en retirer un plan de l’hôpital :

Spoiler:
« J’ignore les intentions de l’ennemi mais il semblerait qu’ils se dirigent vers l’aile B. C’est là où se trouve le laboratoire d’analyse médicales mais aussi la salle 109 où sont entreposés tous les produits et matériels nécessaires aux différentes interventions. L’accès à celle-ci est restreinte à certains membres du personnel uniquement et il faut un niveau 2 d’identification pour pouvoir y accéder. C’est un vrai dédale pour s’y aventurer alors je pense qu’ils chercheront d’abord à capturer quelqu’un qui possède le niveau d’acquisition adéquat avant d’y pénétrer. »

Gwendoleen attendit ensuite quelques instants pour s’assurer qu’il n’y a pas d’autres mercenaires à l’horizon. Le courant avait été coupé et les deux femmes étaient plongées dans la pénombre, ce qui leur conférait l’avantage de progresser sans trop se faire remarquer. Elle se dirigea vers le soldat que Kerrah avait neutralisé plutôt et le dépouilla de son arme. Il n’était clairement plus en état de se défendre et Gwendoleen s’assura qu’il retourna dans l’inconscience en lui assénant un bon coup de crosse dans la tempe avant de lancer l’arme à la légionnaire.

« Tiens, tu sauras certainement mieux t’en servir que moi. Je m’occupe de te guider à travers l’hôpital. Nous ignorons combien ils sont mais nous devons en neutraliser un maximum avant l’arrivée des renforts. »

La doctoresse s’arma de son couteau de combat avant de s’aventurer dans le couloir principal.

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyMar 18 Juin - 22:46
Le cerveau de Kerrah carburait à toute allure. Malgré les informations extrêmement éparses dont elle disposait, agir sans une idée précise de ce dans quoi elle mettait les pieds n’était jamais une bonne idée.

Les informations dont disposait Gwen quant au fonctionnement de l’hôpital, ainsi que la carte de celui-ci était un premier élément structurel important, cependant, Kerrah nota nettement plus la présence d’une caserne militaire à proximité, indiquant qu’une force armée était destinée à arriver tôt ou tard sur les lieux.

Les hommes étaient des Zoch, des mercenaires, et pas forcément l’élite de ceux-ci compte-tenu de leur équipement. Cela voulait dire qu’ils n’avaient accès à aucun équipement sophistiqué pour préparer leur sortie. Kerrah eut une soudaine réalisation : Les aéronefs de transport des blessés. Ils comptent sûrement se servir de celles-ci pour prendre la poudre d’escampette. Pour un groupe de guerriers de seconde zone c’était probablement la meilleure solution.

Sur cette note Kerrah ne pu s’empêcher de se dire que les hôpitaux Daënastre faisaient des cibles beaucoup trop faciles en période de conflit de ce type si même une troupe de mercenaire lambda était capable de causer de tels dégâts.

S’ils comptaient s’échapper par la voie des airs, étant donné qu’il était peu probable qu’ils disposent des compétences pour piloter un aéronef par leurs propres moyens, il était probable qu’ils comptaient sur l’équipage existant de l’aéronefs, et donc sur un certain nombre d’otage pour forcer la main de ceux-ci.

Les blessés n’étant pas déplaçable, Kerrah du supposer que le personnel médical ferait un groupe d’otage bien plus pratique, en plus d’avoir une valeur supérieure aux yeux de l’armée que des estropiés et des mourants.

Restait la raison de leur venue. Kerrah ne doutait pas de l’extrême valeur des réactifs médicaux stockés dans l’hôpital, cependant ces réactifs médicaux n’avaient de valeur qu’entre les mains des bonnes personnes, ici des médecins tel que Gwendoleen. De plus, s’ils devaient encore prendre le contrôle d’un aéronef, il était peu probable qu’ils comptaient transporter les tonnes de produits médicaux stockés dans l’hôpital.

Le dernier point qui marqua l’esprit de Kerrah fut la tentative d’assassinat à l’aveugle d’une grenade jetée dans la salle où elle était. Les Daënastres dans ces locaux ne présentaient en temps normal pas une menace pour un groupe de mercenaire, au contraire, tuer des blessés ne servait qu’à provoquer l’ire du conseil. L’UNE pouvait tolérer une bande de voleur, cependant, une attaque sur leur sol, surtout sur une cible symbolique comme un hôpital, déclencherait une réponse largement surdimensionnée à l’insulte : Les assaillants seraient traqués comme des chiens sur l’ensemble des continents, et leurs familles ne seraient probablement pas épargnées pour « avertir les suivants ». Un groupe de mercenaire tel que celui-ci profitait aussi bien des largesses du monde criminel et des My’tran que de celles de l’UNE.

Ce qui veut dire qu’ils étaient prêts à brûler tous les ponts dans cette tentative, le seul objectif était de faire mal, très mal, et de s’échapper, probablement pour le continent My’tran, le seul où l’UNE aurait du mal à les poursuivre si leur commanditaire était un local.

Ils n’étaient pas là pour voler, mais pour rapidement détruire et s’enfuir. Il était probable qu’ils n’aient même pas besoin d’accès à zone contrôlée, et ai juste prévu de la réduire en cendre avec le reste de l’hôpital.

L’ensemble de ces éléments ne pris que quelques secondes dans la réflexion de Kerrah, et elle fut sortie de sa rêverie par l’envoie d’un fusil par Gwen. Elle attrapa l’arme, inspectant brièvement l’arme assez primitive. Si ce n’était pour les signes évident d’une utilisation récurrente, l’arme aurait pu intéresser un collectionneur. Néanmoins elle n’était pas loin léthale, précise, et extrêmes fiable avec son mécanisme à verrou léger.

Kerrah attrapa Gwen l’empêchant de partir devant avant de répondre avec un ton hésitant :

- Entre les patients et la réserve de réactif … lequel a le plus de valeur ?


C’était une question cynique, cependant la vétérane était forcée de la poser.

- Nous n’avons pas les ressources d’essayer de sauver les deux, et si nous choisissons les patients, nous n’en sauveront probablement qu’une fraction, entre ceux qui sont déjà mort, et ceux qui ne survivront pas sans soin. Si nous sauvons la réserve, combien de vie exactement penses-tu que ces ressources pourraient sauver ?


C’était une bête équation : Quelle décision sauverait le plus de vie.

Kerrah partagea brièvement les tenants et les aboutissants de sa précédente réflexion avec Gwen pour lui laisser comprendre le raisonnement de la légionnaire. La décision reposait sur les épaules du médecin. C’était la seule des deux capables d’évaluer la situation.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyMer 19 Juin - 3:01
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Au moment d’emprunter le couloir principal, Gwendoleen se fit stopper dans son élan par Kerrah qui l’exposa un dilemme particulièrement difficile. La jeune doctoresse était parfaitement consciente du choix cornélien qui s’offrait à elle et il était évident que des gens devraient être sacrifiés dans cet assaut. Kerrah avait raison : il y avait une bonne partie des patients qui étaient déjà aux portes de la mort même sans l’attaque des mercenaires.

« Si je devais me fier à mon instinct personnel, je dirais que rien ne vaut plus qu’une vie humaine mais la réalité des choses m’oblige à mettre de côté mes sentiments et d’agir pour le bien de tous. Si on devait sacrifier 999 personnes pour en sauver 1000, cela resterait tout de même la bonne chose à faire ou du moins, c’est ce que je pense. »

En effet, si les mercenaires décidaient de faire sauter l’aile B, ce n’est pas les quelques centaines de personnes ici qui seraient condamnés mais cela reviendrait à priver de soins tous les potentiels patients sur plusieurs semaines. La perte humaine serait alors considérable, sans compter le temps qu’il faudrait pour la reconstruction ainsi que le ravitaillement. Le chaos provoqué par les mercenaires suivait un schéma typique de terroristes souhaitant la destruction rapide d’une cité en s’attaquant à l’un de ses deux points névralgiques, à savoir les hôpitaux, l’autre étant les installations militaires.

Cette fois-ci, Gwendoleen s’aventura dans le couloir en invitant la légionnaire à faire de même. Les couloirs de l’air principale étaient vastes et il était facile de s’y repérer et sans doute que les mercenaires étaient déjà passés à l’étage pour continuer le carnage. Après tout, il est plus facile de détruire ce qui est facile d’accès et de tirer sur tout ce qui bouge plutôt que de s’ennuyer à réaliser des tâches plus complexes. Finalement, le rez-de-chaussée ne dénombrait guère plus que quelques soldats, pensant que la zone avait certainement été sécurisée. Les captifs furent donc réunis dans le hall, un endroit où l’on pouvait avoir une vue dégagée sur quiconque essayait de fuir. Quelques soldats s’affairaient d’ailleurs à les ligoter.

« Il vaut mieux que tu n’utilises ton arme qu’en dernier recours. Des échanges de coups de feu pourraient ameuter tous ceux qui sont dans le hall. »

Au bout du couloir, se situait donc le sas qui menait vers l’aile B. Les portes de celui-ci étaient relativement solides et avaient été conçues spécialement pour arrêter les projectiles ou éviter la propagation des incendies. Il fallait bien plus qu’une simple grenade pour en venir à bout. Un panneau de commandes permettait d’y entrer les codes d’accès mais quelqu’un les y avait déjà précédé puisque quelqu’un avait déjà bidouiller les câbles électriques à l’intérieur du panneau afin de forcer l’accès. La jeune femme parcourut les quelques mètres qui la séparait du sas en faisant signe à Kerrah de la suivre.

Une fois la jonction franchie, l’aile B était un véritable dédale et on avait omis volontairement les signalétiques pour éviter qu’un tiers puisse facilement se repérer dans cette partie du bâtiment. A partir d’ici, ils risquèrent de rencontrer des mercenaires dans les différents embranchements du complexe et sans personne pour les orienter, ils pourraient passer plusieurs heures avant de placer des charges explosives aux différents endroits stratégiques. Gwendoleen savait exactement où se trouvait la salle 109 mais avec des soldats éparpillés aléatoirement dans l’aile, il était difficile de se presser. Gwendoleen avançait donc prudemment, d’embranchement en embranchement avant de s’immobiliser à l’un d’entre eux. Un soldat approchait de leur position et elle pouvait l’entendre pestiférer sur le fait qu’il tournait en rond depuis un petit moment.

La doctoresse se plaça donc dans l’angle du mur, attendant que le soldat arrive à sa hauteur avant de lui enfoncer le manche de son couteau dans la gorge, coupant toute tentative de râle ou de cri. Elle acheva le travail en lui donnant un coup à la nuque, le plongeant ainsi dans l’inconscience avant de le trainer et de l’enfermer dans l’une des salles du complexe. Elle s’approcha ensuite le plus possible de Kerrah en chuchotant. L’absence d’aménagement dans cette partie du bâtiment avait tendance à faire raisonner les voix assez facilement et cela pouvait être un bon avantage pour localiser leurs ennemis.

« Il faut encore traverser quatre couloirs comme celui-ci avant d’arriver à la réserve mais il faut faire vite car avec leur nombre, même si c’est un véritable labyrinthe, ils finiront tôt ou tard par la trouver. D’ailleurs, si on essaie de forcer l’accès à celle-ci, l’on dispose de dix minutes pour vider l’aile B sans quoi le sas qui la relie au bâtiment principal se ferme automatiquement et il n’est plus possible de ressortir à moins que quelqu’un déverrouille l’accès depuis l’extérieur. »

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyMer 19 Juin - 22:29
Kerrah ruminait. En temps normal, sa meilleure chance pour éliminer un grand nombre d’ennemis aurait été d’utiliser ses propres explosifs et de transformer ce dédale de couloir en piège mortel, cependant, même si elle pouvait contrôler la quantité qu’elle utilisait, elle n’avait aucun contrôle sur le volume de dynamite que les Zoch avaient sur eux, en cas de réaction en chaîne, ce n’est pas uniquement la réserve qui allait sauter, mais le complexe hospitalier militaire complet.

Une mèche de cheveux passa devant le front de Kerrah, qu’elle repoussa d’un air inattentif avant de soudainement avoir une réalisation.

Elle leva les yeux vers les conduits de ventilation qui parcouraient toute la réserve.

Kerrah claqua des doigts de réalisation, ce qui dans son cas prit la forme d’un claquement métallique.

- Doc’. Si la réserve est équipée, pour son seul accès, d’une porte écluse anti-déflagration, je suppose que l’architecte est aller au bout de la réflexion pour sécuriser celui-ci, ce qui veut dire aucune communication d’aucune sorte entre les deux parties du complexe hospitalier.

Gwen ne voyant visiblement pas où Kerrah voulait en venir, la légionnaire poursuivit :

- J’ai passé suffisamment de temps à ramper dans des conduits d’aération pour savoir qu’il s’agit d’une des failles de sécurité les plus classique et les plus évidente, et tout bon complexe militaire qui se respecte ne commettra pas l’erreur de créer une backdoor dans la sécurité d’un tel complexe, ce qui veut dire que la réserve dispose de son propre réseau de circulation d’air, en circuit fermé.


Kerrah laissa le temps à sa compatriote de saisir où elle voulait en venir.

- Si nous utilisons ta connaissance de du complexe pour arriver parmi les premiers à la salle de stockage, nous aurons accès à tout ce dont nous pouvons rêver pour reprendre l’initiative. La moitié de ce que contiens cette salle est tout autant un remède qu’un poison selon le dosage, il n’y aura plus qu’à utiliser le système de circulation d’air pour diffuser notre arme chimique après avoir déclenché l’alarme pour que les portes se ferment. Les Zoch seront piégés à l’intérieur avec le gaz.

Le plan ne présentait qu’un problème évident : Une fois arrivée à la salle de stockage, les deux jeunes femmes devraient probablement éliminer quelques ennemis qui avaient eux aussi trouvé leur chemin, et le temps que l’une d’elle se rende à la salle des machines pour relâcher leur gaz, l’autre devrait tenir le fort.

- Ne te merde pas sur le dosage et fait vite une fois que tu auras les produits qu’il te faut, car je ne tiendrais pas une éternité.


Kerrah frissonna à l’idée d’elle-même mettre le pied dans le piège qu’elles tiraient. Si Gwen se merdait sur le dosage, et que le gaz était mortel, elle ferait parti du décompte des victimes.

- Il faudra tenir compte de la dilution dans l’air du complexe entier pour gérer la dosage, je sais que ce n’est pas facile à estimer, mais il va falloir te surpasser doc’


Les deux jeunes femme parcoururent les quatre derniers couloir au pas de course, le couteau de Gwen et les lames de Kerrah éliminant silencieusement les quelques mercenaires perdus dans le dédale de couloir. C'est finalement arrivé devant la salle finale que les deux jeune femmes durent s'arrêter à l'angle d'un couloir et observer le groupe de Zoch, une dizaine, qui attendaient devant la porte que le reste de leurs camarades trouvent leurs chemin et amène les explosifs.

Kerrah décocha le fusil, qu'elle vérifia, avant de tendre une charge explosive amoindrit de son sac et de la tendre à Gwen :

- Jet à 45° de notre position pour que l'explosif culmine pile poil au-dessus du groupe, environs 2m au-dessus d'eux.


Kerrah épaula le fusil : La charge d'explosif allégée qu'elle avait tendu à Gwen devrait exploser précisément à cette distance pour être sur d'incapaciter l'intégralité des mercenaires avec le souffle de celle-ci sans risquer de causer une réaction en chaîne s'ils étaient encore équipé de grenade.

Après ça, les deux jeunes femmes auraient quelques secondes de répit pour éliminer l'intégralité des ennemis étourdis, et quelques minutes à peine avant que les premier renfort commencent à arriver

Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyJeu 20 Juin - 3:27
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Le plan de Kerrah semblait ingénieux bien que particulièrement risqué. Cependant, la légionnaire avait vu juste. Une fois la jonction franchie, l’aile B était complètement coupée du bâtiment principal en ayant accès à sa propre autonomie d’air. Cela évitait notamment les risques de propagation en cas d’épidémie et facilitait le confinement de sujets à risques. La jeune femme appréhendait un peu quant à la faisabilité de l’approche de Kerrah et elle ne savait pas vraiment si elle en était vraiment capable. Mais l’heure n’était pas à l’hésitation car si les mercenaires comptaient vraiment tout faire sauter, c’est tout l’hôpital qui risquerait de s’effondrait et des quantités énormes de substances toxiques seraient libérées dans l’air et sans doute que celui-ci serait pollué pour plusieurs années.

Les deux femmes avançaient donc jusqu’à leur objectif, éliminant quiconque se trouvait sur leur passage. Gwendoleen essayait tant bien que mal de ne pas les tuer car, de toute manière, si elle échouait, ils périraient de toute manière. La salle 109 était droit devant elles et Gwendoleen jeta un coup d’œil discret avant de remarquer qu’il y avait bien plus de soldats que ce qu’elle attendait. La solution lui fut encore une fois apportée par sa compagnonne de fortune qui lui fournit toutes les instructions nécessaires pour se débarrasser du problème. La doctoresse dégoupilla la grenade et attendit quelques secondes avant de la lancer comme le lui avait indiqué Kerrah de manière à ne laisser aucun répit à leurs ennemis qui eurent à peine le temps de comprendre ce qui leur arrivait.

Gwendoleen utilisa ces précieuses secondes pour neutraliser ses assaillants, aidée par la légionnaire. A partir de maintenant, le temps était compté et la jeune femme se rua sur le panneau de contrôle pour y entrer les codes puis rentra dans la pièce. Son cerveau était en feu et elle ouvrit frénétiquement les tiroirs, sortant différents produits qu’elle déposa sur la table de préparation.

Gwendoleen n’avait pas eu le temps de réfléchir suffisamment et elle n’avait pas le temps de se lancer dans une recette complexe alors elle décida de fabriquer une variante de l’anesthésiant qui était utilisé lors des interventions chirurgicales. Un simple anesthésiant délivré à l’échelle de l’aile B demanderait des quantités démentielles pour que tous les soldats qui les entourent en ressentent les effets et même si elle ne doutait pas des compétences de Kerrah, elle restait en grande partie humaine et possédait donc ses propres limites.

En plus des deux composants principaux des anesthésiants qui étaient les hypnotiques et les analgésiques, Gwendoleen rajouta une troisième composante qui était le curare. A petite dose, ce poison provoquait une paralysie des muscles striés et immobilisait donc rapidement la personne mais à forte dose, le curare agissait sur les jonctions neuromusculaires et provoquait une paralysie des muscles du diaphragme et conduisait inévitablement à la mort. Cela suffirait à incapaciter n’importe qui en quelques secondes, pourvu que la jeune femme fasse les bonnes décisions. Gwendoleen était plongée dans ses réflexions tandis que ses mains s’affairaient presque machinalement à la concoction du produit.

Un rapide calcul lui permet d’évaluer la quantité d’air circulant dans l’aile B et de fixer la quantité de curare à diluer dans sa solution à un dixième de milligramme par kilogramme d’air. Elle diminua cette quantité d’un quart pour se garder une marge d’erreur et se retrouver en deçà de la dose léthale mais suffisamment au-dessus de son pouvoir paralysant. Elle transporta la solution dans un doseur de grande taille qu’elle referma d’un couvercle afin de ne pas en respirer les émanations et à ne pas en respirer elle-même.

« Je pense que c’est bon. Je me dirige vers l’arrivée d’air pour y raccorder mon mélange. Si tout va bien, d’ici une quinzaine de minutes, j’enverrai tout le monde au pays des rêves. Je viendrais te rechercher quand tout sera fini. »

Elle s’élança dans le couloir avant de s’arrêta un instant, se retournant une dernière fois vers Kerrah, le sourire aux lèvres.

« En attendant, interdiction de mourir. »

Gwendoleen continua son chemin à travers le dédale mais au moment d’arriver à la salle des machines, une balle perça l’air et vint se loger dans son épaule droite et la jeune femme manqua de peu de renverser le contenu du doseur. Sans réfléchir, Gwendoleen se retourna vers son assaillant et improvisa son couteau en arme de jet qui vint se loger en pleine poitrine. Tant pis, elle le récupérerait plus tard. Fort heureusement pour elle, la balle ne toucha pas l’os mais elle resta logée dans ses muscles, ce qui la faisait souffrir à chaque fois qu’elle bougeait. La doctoresse n’avait pas le temps de traiter sa blessure et entra dans la salle qui lui permettrait de disséminer l’anesthésiant dans l’air.

Elle diminua tout d’abord, l’apport d’air nouveau de manière à conditionner le complexe à la réception de sa concoction. Il ne fallait pas risquer de trop le diluer sous peine de perdre en efficacité mais une concentration trop élevée, reviendrait simplement à tous les tuer. Gwendoleen attendit quelques minutes avant de connecter son doseur aux différents flux qui permettaient d’acheminer l’air à travers toute l’aile B en prenant bien soin d’isoler la pièce dans laquelle elle se trouvait. Gwendoleen devait absolument être la dernière personne à être consciente.

La doctoresse s’affala ensuite contre le mur et déchira une partie de sa blouse pour improviser un bandage et stopper l’hémorragie de sa blessure. Perdre connaissance à ce moment là était sans doute l’une des pires choses qui pourraient lui arriver. Elle observa sa montre et enclencha une sorte de chronomètre.

« J’ai fait ma part du boulot, à toi de jouer Kerrah »

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyJeu 20 Juin - 21:38
Quand Gwen sortie de son champ de vision, Kerrah tomba finalement le sourire, perdant la moindre once de douceur dans ses gestes.

La légionnaire était contente que la jeune femme soit partie de son côté, elle appréciait bien la Doc’, mais un champ de bataille n’est pas un lieu pour ceux qui ont la moindre réticence à tuer. Et ce champ de bataille particulier avait vocation à être le pire d’entre tous : Un charnier.

Kerrah ignorait combien de mercenaire Zoch était parvenu à pénétrer dans l’enceinte militaire, cependant ceux qu’elles avaient déjà tués devaient compter comme une goutte d’eau s’ils avaient l’audace de s’attaquer à un hôpital militaire. Il était probable à ce stade que la plupart des patients actuellement en traitement aient été massacrés. Même si une large partie d’entre eux n’auraient pas survécu quoi qu’il arrive, et que l’autre partie aurait probablement fini handicapés à vie, c’était plusieurs centaines de vie humaines massacrées avec méthode et cruauté.

Kerrah décocha un coup de point dans le panneau d’ouverture de la réserve, déclencha l’alarme silencieuse qui mènerait à la fermeture des portes antidéflagrantes.

La légionnaire se saisie d’une de ses doses de stimulant, avant de s’injecter celui-ci, stabilisant le niveau de sang du démon dans ses veines à un niveau optimal.

Elle arma proprement son fusil, et attrapa une chaise qu’elle retourna pour s’asseoir en s’accoudant sur le dossier.

Le craquement du briquet de la légionnaire illumina brièvement son visage alors qu’elle allumait un cigare, profitant des quelques secondes de stupeur chimique produite par l’injection avait que son esprit devienne au contraire étrangement clair.

La fumée entourait doucement Kerrah, alors qu’elle sourit avec un air de dépréciation : Depuis quand avait-elle commencée à se détester au point de ne pas vouloir les gens qu’elle respectait voir sa nature profonde ?

La main de Kerrah bondit, épaulant le fusil rudimentaire, mais néanmoins non moins mortel, et le chien du fusil s’abattit.

Le Zoch passant l’angle du mur à ce moment là n’eut que le temps de voir l’éclat d’une balle avant que sa mâchoire explose en une pluie de copeau sanguinolente.

- Eh … Un poil plus grand que ce que j’avais parié.


Sans même s’assurer que le mercenaire soit mort, Kerrah se leva et fit claquer le verrou de son arme, projetant une douille par-dessus son épaule. La douille virevolta doucement, encore rougeoyante suite au tir. A la seconde où elle toucha finalement le sol, un second coup de feu retentit.

Le mercenaire a qui était destiné cette balle eut le temps d’observer son tueur avant que la balle traverse son crâne, et ne put s’empêcher de frissonner dans sa dernière seconde quand le regard de la légionnaire passa sur lui telle une machine ne contemplant même pas sa valeur en tant qu’être vivant.

Kerrah avança tout en tirant en rapide succession, tous ses tirs faisant mouche dans le couloir trop étroit pour esquiver correctement.

Quand finalement le « Clic » indiquant qu’elle était à cour de munition retentit, Kerrah se débarrassa juste de son arme alors que les mercenaires, n’attendant que ce signal pour contre attaquer, rugirent de venger leurs camarades.

Kerrah le coup de hache du premier adversaire visiblement sans effort, se saisissant de son cigare et l’enfonçant, encre rougeoyante, dans l’orbite de son assaillant qui hurla avant de perdre connaissance.

Deux lames émergèrent des bras de Kerrah alors qu’elle engagea l’ennemi suivant, visiblement déconcentré par le cri de douleur de son compagnon, lui sectionnant le torse au niveau de la taille d’un coup puissant d’épée, et projetant celui-ci d’un revers de la main sur le mercenaire suivant qui s’écroula sous le poids de son compagnon encore vivant et gesticulant avec panique et horreur à la vue de ses jambes encore debout devant lui.

Les adversaires restants s’organisèrent rapidement, se mettant en position, cependant la légionnaire avait encore un coup d’avance alors qu’elle arracha d’un geste de la main les goupilles des grenades à la ceinture d’un mercenaire. L’homme baissa les yeux avec horreur vers sa ceinture, offrant l’ouverture à Kerrah pour le faire tourner sur lui-même d’une clé de bras face à ses propres collègues qui n’avaient pas encore analysé la situation.

Les grenades explosèrent, projetant des éclats dans tout le couloir tandis que Kerrah se servirait de l’homme lui-même comme bouclier humain.

A la suite de l’explosion, il ne restait plus aucun adversaire en vie de cette première équipe. Kerrah relâcha le bras de l’homme, seule partie encore vaguement intacte de celui-ci, et écrasa d’un coup de pied puissant la tête d’un ennemi encore gémissant.

Elle se pencha et ramassa son cigare dépassant toujours de l’orbite de l’homme qui avait servit de cendrier plus tôt, le rallumant.

La légionnaire était couverte de sang, une large partie appartenant à ses adversaires, mais aussi une quantité non négligeable provenant des innombrables coupures causées par les éclats de grenades ayant parvenu à traverse son bouclier humain plus tôt.

Kerrah exhala un nuage de fumé, et se pencha pour ramasse un fusil qu’elle arma avec un claquement métallique.

Des bruits de pas provenaient de tous les couloirs, ne laissant aucun doute qu’elle allait très bientôt être encerclée. Eliminer un groupe de mercenaires lambda dans un couloir exigu était affronter le triple en nombre en position d’encerclement n’avait rien à voir, et la légionnaire ne doutait pas une seconde du fait qu’elle allait mourir si jamais Gwen n’était pas parvenue, ou en tout cas pas à temps, à la salle des machines.

Kerrah retourna face à l’entrée de la salle, et renversa une table pour se créer une barricade de fortune. Elle s’assit derrière en comptant les bruits de pas : Beaucoup trop.

L’arrivée du groupe suivant procéda comme le premier, et fut accueilli par une série de tir rapide de l’arme dérobée par Kerrah, jusqu’au bruit caractéristique indiquant qu’elle était à court de balle, sauf que cette fois-ci le corps à corps serait fatal.

Kerrah commença à s’avancer vers le groupe quand soudainement, sa vision se troubla. Son premier réflex fut de s’inquiéter, avant de sourire :

- Bien jouer gamine !


Furent les dernier mot de Kerrah avant de s’effondrer, se tenant à peine au mur pour finalement tomber dans l’étreinte d’un Zoch qui venait lui aussi de perdre connaissance.



Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptyVen 21 Juin - 0:44
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Gwendoleen transpirait à grosses gouttes. Les secondes s’égrenaient tandis qu’elle jetait de temps à autre un coup d’œil à sa montre. Sa blouse commençait doucement à se tâcher de rouge au niveau de son épaule mais c’était un problème moindre comparé à ce qu’elle venait de faire et elle ne pouvait s’empêcher de se faire du souci pour Kerrah. Elle regardait sa substance lentement se consumer et se répartir à travers toutes les salles de l’aile B. L’avantage avec ce genre de produit était que, au moment où l’on en ressent les effets, il est déjà trop tard, ce qui empêchait toute tentative de retraite.

Elle passa les minutes suivantes à bander sa plaie du mieux qu’elle le pouvait. Sans le matériel adéquat, il était impossible d’extraire la balle sans risquer de l’enfoncer encore plus dans ses chairs ou de perdre encore plus de sang. La doctoresse serra son bandage improvisé le plus fort qu’elle le pouvait, attendant les quinze minutes qu’elle s’était accordée avant de sortir de la salle des machines. Gwendoleen sursauta au moment où elle entendit que l’on tambourinait sur la porte et les assauts, portés par à-coups, lui firent comprendre qu’on essayait de rentrer par la force. Avaient-ils flairé sa ruse et tentaient-ils de la contrer ? Un coup d’œil rassurant vers son doseur déjà vide depuis quelques minutes lui assura que ce n’était pas le cas. Gwendoleen n’eut pas à bouger de sa place car les coups sur la porte perdirent de leur vigueur et bientôt, elle entendit le bruit sourd d’un corps qui s’effondrait sur le plancher.

Les soldats étaient maintenant probablement tous neutralisés et ils dormiraient bien pour quelques heures à partir de maintenant. Gwendoleen attendit encore quelques minutes supplémentaires avant de relancer la ventilation de manière à chasser l’anesthésiant de l’air avant de sortir dans le couloir. Elle se couvrit le nez et la bouche du manche de sa blouse par précaution avant de se rendre compte que cela n’était pas nécessaire : la jeune femme venait d’accomplir un travail remarquable et avait encore du mal à la réaliser.

Gwendoleen s’occupa tout d’abord de récupérer son couteau sur le seul soldat qu’elle avait été contrainte d’abattre dans cette attaque. Une perforation du poumon droit qui lui valut une mort lente et douloureuse. La doctoresse parcourut ensuite les couloirs avec une certaine prudence avant de réaliser que cela n’était pas nécessaire. A chaque détour, on pouvait trouver des soldats Zoch qui étaient soit endormis soit morts. Il s’agissait maintenant de trouver Kerrah au milieu de tous ces corps et Gwendoleen n’eut qu’à suivre le carnage qu’avait causé la légionnaire à travers le complexe. Une véritable boucherie qui ferait perdre connaissance aux estomacs les plus fragiles. Le rouge était devenu la couleur prédominante du complexe. La jeune femme ne put s’empêcher d’avoir un frisson en constatant les pulsions meurtrières qui animaient la vétérane.

Elle la trouva finalement dans les bras d’un mercenaire sur lequel elle s’était sûrement écroulée au moment de perdre connaissance. Elle était couverte de sang et visiblement, pas que de celui de ses ennemis. Gwendoleen colla son oreille au niveau de sa poitrine et constata un pouls lent mais régulier : Kerrah dormait juste à cause des anesthésiants mais nécessitait tout de même d’être prise en charge.

« Allez ma grande, tu as bien travaillé, ce n’est pas le moment de flancher. »

C’est en essayant de la soulever que Gwendoleen se demanda comment Kerrah faisait pour supporter le poids de ses prothèses. Le fardeau qui devait peser constamment sur sa colonne vertébrale aurait dû réduire celle-ci en poussière depuis bien longtemps. Elle adossa la jeune femme à un mur, essuyant grossièrement le sang qu’elle avait sur le visage avant de chercher un brancard dans l’une de salles qui permettrait de la transporter plus facilement. De là, la doctoresse rejoignit rapidement l’aile principale avant de tomber nez à nez avec un médecin qu’elle ne connaissait que trop bien. C’était le docteur Booth qui s’était occupé de la pose de ses prothèses après son accident à My’trä.

« Gwendoleen ! Quel soulagement, tu es toujours vivante. Les secours sont arrivés et l’armée s’est occupée de neutraliser les soldats qui nous ont avaient pris en otage. C’est terrible…les patients…les mercenaires, ils ont tué tout le monde ! Le personnel a eu un peu plus de chance mais la plupart sont en état de choc. »

Il semblait lui-même bien désemparé mais encore assez lucide pour agir normalement. Il reporta son regard vers la légionnaire d’un œil interrogateur.

« C’est ma patiente. Je suis en charge de son dossier et elle s’est battue vaillamment dans l’aile B en repoussant les vagues de Zoch. Sans elle, je serais probablement morte à l’heure qu’il est. Aidez-moi à la transporter au sous-sol, elle n’est pas encore tout à fait tirée d’affaire. »

Gwendoleen parcourait rapidement le hall central avant de constater que les rôles s’étaient maintenant inversés : c’étaient les mercenaires qui étaient à genoux maintenant et l’hôpital grouillait de gens en treillis militaires et armés jusqu’aux dents. Cela rassura la doctoresse d’une certaine manière mais elle avait quelque chose de plus urgent à régler.

Les deux médecins empruntèrent ensuite les escaliers de secours, n’ayant pas d’autre choix étant donné que les ascenseurs étaient hors service. Gwendoleen était bien éprouvée mais l’heure n’était pas encore au repos. Le docteur Booth s’occupa de trouver un bloc opératoire qui n’avait pas été trop démoli par l’attaque et s’occupa d’installer la légionnaire sur le billard.

« Gwen…tu ne vas pas le faire dans cet état, laisse-moi… »

« Pas question ! Vous tremblez de la tête aux pieds docteur et vous n’êtes absolument pas dans l’état de mener une intervention. Allez plutôt aider les militaires à cueillir les soldats qui restent dans l’aile B. N’ayez crainte, ils sont partis pour plusieurs heures de sommeil profond. »

Le docteur Booth hésita un instant avant de tourner les talons et de remonter vers l’aile principale. Lorsqu’elle fut enfin seule, la doctoresse s’affaira à préparer sa patiente. Fort heureusement, l’intervention était moins complexe que celle qu’elle avait dû réaliser la veille puisque Kerrah avait pris le soin de se protéger du mieux qu’elle le pouvait. Gwendoleen lui ôta tout d’abord son uniforme de manière à exposer ses blessures. Quelques éclats étaient parvenus à pénétrer sa chair et la doctoresse s’occupa de les retirer les uns après les autres à l’aide d’une pince et appliqua de l’alcool sur chacune de ses blessures. Ensuite, elle recousit toutes celles qui le nécessitaient puis procéda à une toilette afin d’éliminer tout le sang qui couvrait le corps de la légionnaire. Gwendoleen termina en y apposant des bandages propres et ceux-ci couvraient presque tout le tronc de la légionnaire.

« Voilà une chose de faite maintenant, à mon tour… »

Gwendoleen défit le bandage de son bras avant de pratiquer une légère incision qui lui arracha un petit cri de douleur. Elle délogea la balle à l’aide d’une pince, traita la blessure avant d’y apposer trois points de suture afin d’être sûre de stopper l’hémorragie. Elle retourna près de sa patiente, contrôlant une dernière fois ses paramètres vitaux avant de s’installer à chevet. A vrai dire, Gwendoleen n’était pas du tout d’humeur à répondre aux interrogatoires des officiers.

« Je vais juste fermer les yeux cinq minutes et… »

Gwendoleen sombra dans un sommeil profond bien mérité et même sans anesthésiants, celui-ci durerait sans doute tout de même plusieurs heures.

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Révision annuelle - [Terminé] EmptyVen 21 Juin - 23:25
Quand Kerrah émergea finalement de son sommeil chimique, la première chose qu’elle ressentit fut l’incroyable sensation de repos qui parcourait son corps.

Pour quelqu’un de normal, sortir d’une opération où on lui a retiré un grand nombre de fragments du corps aurait été une source de fatigue, cependant, la légionnaire, à l’aide du nuage somnifère de Gwen, avait dormit pour la première fois depuis plusieurs mois.

Pas qu’elle soit éveillée H24, cependant, depuis son périple en My’tra, et les nombreux mois passés dans une tension constante, elle sombrait dans un sommeil si léger qu’elle conservait conscience de son environnement à tout instant. C’était pratique pour survivre, beaucoup moins pour se réveiller en ayant l’impression d’avoir réellement dormit.

La légionnaire s’étira, et jeta un œil à sa droite. Le doc’ dormait roulée en boule comme un chaton. Kerrah ne pu s’empêcher de sourire à la vue de la scène.

Maintenance qu’elle y pensait, le doc’ avait peut-être enchaîné des opérations et des consultations bien avant que la légionnaire croise sa route. Couplée à ça la violence d’une attaque de ce type, du fait nombre de ses collègues avaient dû mourir, ainsi que ses patients, et tous les combats qui ne devaient pas non plus être sa tasse de thé, elle devait être émotionnellement épuisée aussi.

Kerrah couvrit Gwen de sa couverture, s’attendant presque à la voir ronronner, puis tourna les talons.

Avant de sortir de la pièce, elle s’arrêta, pensive, et fit finalement demi-tour le temps de griffonner sur un bout de papier qu’elle laissa plier sur le lit.

Note:

Kerrah sourit doucement, puis quitta définitivement la pièce, se dirigeant vers le capitaine en charge de la petite troupe militaire chargée de la sécurité de l’hôpital, ceux-ci étaient en train de réaliser le compte des prisonniers enchaîner dans la cour de l’hôpital. Bien qu’elle n’ait pas d’unité directement sous son commandement, sa position d’agent direct du conseil la plaçait loin au-dessus, de la hiérarchie militaire, que l’officier.

- Combien de mercenaire ?

L’officier leva un sourcil, la regardant arriver, et sembla hésiter. Les légionnaires n’avaient pas exactement bonne presse, et les agents spéciaux du conseil non plus. Cependant il sembla se rappeler qui avait tenu le terrain le temps qu’il arrive et se gratta la tête avant de répondre :

- 63 qui seront présenté devant un tribunal exceptionnel, et 32 cadavres, au moins la moitié de votre fait à ce qu’il me semble.

Kerrah se contenta de sourire d’un air entendu, et répondit :

- Je suis presque sur qu’il s’agit de 59 mercenaires et 36 cadavres.

L’un des soldats, visiblement confus, se prépara à répondre quand son officier le fit taire d’un mouvement de la main.

- Maintenant que vous le dites, je suis presque sur qu’une explosion a réduit 4 corps à l’état de cendres, même pas de corps à faire enlever par le service de nettoyage, je vais corriger le rapport de ce pas.

L’officier fit signe à ses troupes d’immédiatement quitter la cour. Juste avant de la quitter lui-même, il se retourna et hésita avant de demander avec une pointe de juste colère qu’il avait du contenir jusqu’alors devant ses subordonnés pour maintenir l’ordre :

- Ils vont souffrir ?


Kerrah sourit doucement avant de répondre :

- Plus que tout ce que vous pouvez imaginer, et le commanditaire de cette atrocité payera lui aussi.

L’officier sembla cogiter une brève seconde, avant d’hocher la tête et de répondre :

- Bien.

Il quitta lui aussi la cour.

Kerrah circula parmi le groupe, isolant rapidement quatre mercenaires qui étaient de façon claire à ses yeux des officiers dans cette compagnie.

Elle les assomma et les chargea tous dans un chariot de linge salle qu’elle recouvrit de linges tâchés de sang, avant de se diriger vers une des aéronefs militaires qui arrivait pour évacuer les blesser et rétablir l’ordre.

Techniquement, ces mercenaires étaient des prisonniers de droit commun, et auraient droit à un procès suivi probablement d’une condamnation à perpétuité à des travaux forcés. L’armée, surtout les agents spéciaux, n’avaient officiellement aucun droit « d’interroger » les captifs.

Cependant une boule de rage brûlait dans les intestins de Kerrah devant l’atrocité sans nom qui venait d’être commise, et elle savait que ses employeurs souhaiteraient probablement avoir un mot en « privé » avec les coupables.

Cette évènement n’était pas fini, ce n’était même que le début, celui d’une traque où le conseil s’assurerait que leurs limiers goutte le sang.



Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Révision annuelle - [Terminé] EmptySam 22 Juin - 1:25
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen se réveilla après plusieurs heures de repos bien mérité. Le cadran de sa montre avait déjà fait plus d’un tour et la jeune femme réalisa qu’elle avait dormi pendant quasiment une journée complète. Le retard de sommeil qu’elle avait accumulé devait être considérable pour qu’elle ait eu besoin d’autant d’heures de repos. Sa blessure à l’épaule la faisait un peu souffrir mais au moins, elle ne saignait plus et semblait être sur la voie de la guérison.

La doctoresse s’étira, ce qui fit tomber la couverture sur ses épaules, constatant par la même occasion que la légionnaire était partie. Gwendoleen se leva doucement en faisant la moue. Elle était un peu déçue que Kerrah soit partie comme cela mais en même temps, la doctoresse avait déjà compris que la femme était de toute façon bien trop libre pour qu’elle puisse la retenir. Elle espérait seulement que ses points de sutures ne sauteraient pas et que la femme se reposerait un peu avant de reprendre du service et qu’elle mangerait bien et que…

« Tu te fais trop de souci, Gwendoleen, pense un peu à toi… »

Le reflet de son propre corps l’effraya un peu. Elle avait bien dormi, certes, mais elle ressemblait à un véritable zombi avec son masque de poussière et de crasse qui s’étaient accumulés sur son visage et dans ses cheveux. On pourrait presque croire que la demoiselle s’était faite une teinture. Son attention fut attirée par un petit papier que Kerrah avait laissée sur place avant de partir. Dedans, elle pouvait y lire toutes les informations qui lui manquait pour compléter les champs vides dans le dossier de Kerrah et elle n’avait même pas eu à demander de le faire. Cela suscita un certain plaisir dans le petit cœur de la jeune femme et elle serra le bout de papier contre elle comme si c’était quelque chose de précieux.

Pour d’autres, ce geste semblerait insignifiant mais pour la jeune femme, ça signifiait que Kerrah lui faisait un peu confiance. Elle remonta dans l’aile principale où elle découvrit que tous les soldats vivants ou morts avaient été transportés et que le nettoyage et la restructuration de l’hôpital avaient déjà commencés. Gwendoleen se dirigea vers son bureau, fouillant les décombres avant de trouver une petite farde dans laquelle, elle avait glissé le dossier de Kerrah pour la durée de sa consultation. Elle souffla la poussière qui s’y était accumulée avant de l’ouvrir et de remplir tous les champs qu’il lui manquait.

Jusqu’à maintenant, ses patients n’avaient été que des numéros quelconques sur ses dossiers et c’est à peine si elle en retenait le nom. Cependant, cette fois-ci, c’était différent et malgré les évènements tragiques de la veille, Gwendoleen gardait le moral en se disant qu’elle avait peut-être gagner une amie dans le lot ou du moins, de son point de vue en tout cas.

« Bon, il est temps que je m’accorde quelques jours de congé. »

La doctoresse avait encore plein de questions concernant la légionnaire mais elle décida que leurs réponses n’étaient pas quelque chose qu’elle souhaitait découvrir en furetant. Ce qu’elle souhaitait, c’est qu’elles viennent naturellement sans que cela soit forcé. La vétérane savait où la trouver de toute manière et la doctoresse ne doutait pas une seule seconde que l’UNE soit au courant du moindre détail de sa vie. Gwendoleen n’avait de toute façon rien à cacher et menait une vie parfaitement banale. Elle se dirigea vers la sortie de l’hôpital, le dossier de Kerrah en main, légèrement éblouie par la lumière du Soleil à cause de son exposition prolongée à l’obscurité.

« J’espère que ceci n’est pas un adieu Kerrah. J’espère te revoir un jour. »


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