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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Le Tyorum
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 Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés

Invité
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyMer 23 Oct - 1:19
Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés 814646

Prorig - 1er octobre 934

Sur le pont avant d'un bateau militaire, Alias regardait pensif les côtes rocheuses du continent daënar qui glaçaient le ciel bleuté de leurs ombres grises. Il leva les yeux lorsqu'il entendit le son caractéristique des moteurs d’aéronef ; un brik à moitié en ruine semblait suspendue dans les airs, luttant contre les vents contraires venus du désert chaud de Zochlom ; les fumées anormalement épaisses de résidus de magilithe qui sortaient des moteurs semblaient annoncer une catastrophe prochaine.

*Si c'est bien ce que je crois, ça s'annonce mal ...*


Georges, le quartier-maître daënar en charge de l'accompagnement d'Alias depuis Yeronkhii jusqu'au port de Prorig, leva un doigt boudiné vers le ballon flottant.
"Ah ! Regardez ! C'est la première frégate qui emmène vos copains jusqu'à Zochlom !"
*D'accord ... ça s'annonce mal. Ils étaient censés attendre mon arrivée.*
Georges fronça les sourcils.
"Ils étaient pas censés attendre votre arrivée ?"

Alias ne répondit pas. Il n'était pas spécialement en colère, il savait que sa position diplomatique était plus que fragile et qu'il allait devoir essuyer sûrement longtemps encore ce genre de provocation diplomatique. Alias s'inquiétait surtout des probabilités de survie des My'träns à bord de ce taudis volant.

Depuis quelques temps maintenant, le monde bouillonnait. Chaque camp se préparait secrètement afin de rallonger au maximum le temps de cette "drôle de guerre". En ce moment, la question des expatriés était l'un des enjeux les plus brûlants. A son retour d'Änkar, Alias s'était violemment emparé du sujet auprès des instances diplomatiques my'träns. Son objectif était clair : rapatrier un maximum de magiciens sur les terres de My'trä. Dans la logique d'Alias, chaque my'trän encore présent à Daënastre le jour de l'ouverture des hostilités serait simplement un prisonnier de plus à libérer. Pour le moment, il disposait d’un certain soutien mais des opinions contraires s'élevaient et demandaient à ce qu'un maximum de My'träns restent sur le continent afin de défendre, plus ou moins directement, les intérêts de My'trä, quitte à en venir à une guerre civile si nécessaire.

Cette vision utilitaire des expatriés my'träns dégoûtait Alias au plus haut point et, à cette pensée, quelques volutes de vapeurs se dégagèrent inconsciemment de ses narines. Le quartier-maître Georges le remarqua, recula d'un pas et posa sa main sur son épée de fonction.
"Pourriez-vous vous arrêter cela, s'il vous plait."
Alias comprit rapidement qu'il s'était encore une fois laissé emporter par ses pensées. Depuis l'incident à Cerka menant à la combustion instantanée d'un homme, les émotions qu'il enfouissait auparavant semblaient maintenant jaillir de manière totalement incontrôlée. Heureusement, après un an à My'trä, il avait eu le temps d'apprendre à les apprivoiser ... à peu près. Voyant que le soldat avait le regard figé sur son nez, il respira un grand coup pour dégager la vapeur restante et pour se détendre totalement.
"Pardon, pardon ! Je me calme."
"Bon ..."
Georges jeta un regard rapide autour de lui pour s'assurer que personne n'avait vu l'incident, puis se détendit, se repositionna à côté d'Alias, posa les coudes sur la barrière, et regarda vers Prorig.
"Vous avez refusé de porter le bracelet anti-conneries, je suis trop lâche pour insister, mais n'abusez pas.
-Oui, je le sais bien, je vous prie de m'excuser."
En théorie, Alias n'était pas encore sur le sol daënar, et l'argument avait suffi pour convaincre Georges, qui était très très loin d'être aussi prudent que le soldat moyen.
"Vous devriez le mettre tout de même ... De toutes façons on vous y obligera une fois à terre.
-Ne vous inquiétez pas pour moi. En tant que diplomate, j'ai certains droits."
Alias dit cela avec un certain naturel qui l'étonna, car intérieurement il n'était pas persuadé du tout qu'il bénéficierait effectivement de cette liberté-là.
"Mmh ... En tous cas, j'espère que vous en avez plus que ceux là-haut ..."
Georges levait la tête vers un nouveau brik au-dessus d'eux qui luttait lui aussi contre le vent.

Les My'träns qui avaient refusés de porter le bracelet anti-magie étaient actuellement tous déplacés hors de la juridiction daënare, à Zochlom principalement. Cependant dans les groupes expulsés on trouvait aussi des criminels my'träns et de plus en plus de gens qui étaient juste tombés au cours d'une affaire sur un juge un peu trop "positionné politiquement". Ils avaient été rassemblés depuis les quatre coins du continent à Prorig, en attendant leur expulsion par aéronef. Alias était donc en charge de veiller à ce que toute cette première opération d'expulsion se passe dans les meilleures conditions.

Le navire transporteur finit sa traversée sans encombre ; Alias avait finalement quitté le pont et s'était isolé dans sa cabine pour réviser ses fiches diplomatiques. En entendant le bruit des mouettes et de l'équipage qui s'activait, il rangea ses affaires dans une petite valise daënare; quelques vêtements simples mais formels, quelques cahiers, une torche emballée dans du tissu de mauvaise qualité et un cadeau soigneusement enveloppé dans un tissu de très bonne qualité. Alias regarda le précieux paquet et un frisson d'appréhension se répandit dans son dos : C'était la première véritable affaire diplomatique qu'il devait gérer seul, il espérait que tout allait bien se passer.

Georges toqua à sa porte lorsque le bateau fut à quai. Alias sortit de sa cabine et le suivi jusqu'à la passerelle. Il n'avait absolument aucune idée de l'accueil qu'il recevrait, si accueil il y avait ...


Dernière édition par Alias Sürel le Ven 25 Oct - 0:16, édité 1 fois

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyMer 23 Oct - 22:57
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
-Aucun autre aéronef ne partira sans que j’en donne expressément l’ordre, cette décision est irrévocable.

Manfred lançait un regard sévère à son interlocuteur dont les yeux fuyant peinaient à fixer le Haut Général. L’homme en question était Heinrich Feige, le second du gouverneur de Prorig qui n’avait pas pu se déplacer par raison de santé.

-Mais Haut-Général il fallait bien que ces aéronefs décollent un jour ou l’autre ! Ces my’träns ne peuvent pas rester là indéfiniment !


-La décision de faire décoller ces briks ne vous appartient pas, pas plus que de faire décoller des aéronefs en manque cruel de rénovation. Avez-vous seulement songé au danger dans lequel vous mettez non seulement les my’träns mais en plus nos forces armées ? Si par malheur j’apprends que ce brik n’est jamais arrivé à destination vous en répondrez, vous pouvez en être certains.

Et il laissa là le plus proche conseillé du gouverneur qui avait pâlit à vue d’oeil. Que le départ soit donné passe encore, mais mettre en danger inutilement les forces armées étaient non seulement stupide mais une preuve d’incompétence crasse. Et rien n’agaçait plus Manfred que l’incompétence,  plus encore lorsqu’elle témoignait d’un manque flagrant de bon sens.

Accompagné d’une escouade des forces expérimentales, le Haut-Général lança un long regard vers les my’trans qui attendaient leur transport vers Zochlom, le tout surveillé par des forces armées. Avec tant de my’trans réunit au même endroit il préférait rester prudent, surtout au vu du contexte politique actuel. Le nombre de my’tran le laissait circonspect, il doutait que tous méritaient d’être là, et quand bien même l’auraient-ils mérité leur nombre augmentait au rythme incessant des condamnations des juges trop zélés. Manfred poussa un long soupir avant de reprendre sa marche, surveillant avec attention les prochains aéronefs à partir.

S’il attendait pour donner l’ordre de départ ce n’était pas que pour montrer à Heinrich qu’il était le seul à décider, mais c’était aussi pour une tout autre raison. Il était censé attendre l’arrivée prochaine d’un diplomate my’tran afin de s’assurer du bon déroulement des opérations. Une tâche qu’il aurait très bien pu achever seul, mais si les my’träns souhaitaient en être sûr il ne pouvait pas les en blâmer, c’est ce qu’il aurait fait si les rôles avaient été inversés. La confiance n’était pas à l’ordre du jour.

Alors que Heinrich était revenu auprès du groupe qui accompagnait Manfred, un soldat se pressa pour avertir le Haut-Général de l’arrivé du diplomate. Sans perdre inutilement une seule seconde, le Grand Griffon se dirigea vers l’embarcation qui avait amené le my’tran jusqu’ici. Il attendit que celui-ci descende à terre pour lui serrer la main.

-Monsieur Sürel je présume ? C’est un plaisir de vous rencontrer, je suis Manfred de Richtofen, et voici Heinrich Feige qui représente le gouverneur de Prorig. Dit-il en désignant Heinrich qui avait adopté une posture digne. Je vais devoir abréger les civilités et vous m’en voyez désolé, mais l’heure tourne et nous avons beaucoup à faire. Si vous voulez bien me suivre. Termina t-il en désignant vaguement les aéronef.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyJeu 24 Oct - 17:56
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
A l’instant où le diplomate my’trän serrait la main du haut général, Althéa ravalait de justesse un haut-le-cœur d’effroi. Elle dévala sans plus attendre les escaliers étroits qui menaient vers l’étage inférieur. Sur la plateforme surélevée de cet entrepôt supposément abandonné, laquelle elle venait de quitter en catastrophe, patientait une partie du groupuscule insurgent, les yeux rivés vers les deux aéronefs qui s’envolaient sans mal apparent vers les cieux. Un véritable désastre pour leurs pupilles bienaimées !

L’un d’entre eux l’avait d’ailleurs embrigadée dans cette mission sabotage lors de leur tentative de destruction d’une mine en Khurmag, et elle avait refusé son invitation des semaines durant sans faillir. Pourtant, contre toute attente, elle avait fini par céder devant son insistance, embarquant malgré elle vers le continent qu’elle haïssait tant. De toute évidence, la guérisseuse choisissait de plus en plus la voie de l’action plutôt que la facilité de la diplomatie, et sa présence à Prorig faisait hommage à cette nouvelle tendance. Il allait sans dire qu’elle risquait beaucoup à être présente, mais la situation le requérait. Trop longtemps elle avait tenté de persuader les grands de prendre les mesures politiques nécessaires. Trop longtemps ses prédications alarmées s’étaient réduites en poussière fine dans les oreilles sourdes des dirigeants.

Dorénavant Daënastre renvoyait les expatriés my’träns, et son peuple croyait encore en la stabilité de la paix ! Lorsque toutes les "gênes" auraient été renvoyées dans leur pays, alors la nation technologiste pourrait envahir de nouveau My’trä, sans risquer une guerre civile sur leur propre territoire. La situation idéale pour l’UNE ! Les fidèles des Architectes ne pourraient compter sur aucun informateur sur place.

En parallèle de ce remue-ménage, les exploitations magithèques allaient bon train en Khurmag, pour le compte de ces mêmes personnes qui ne voulaient plus des magiciens chez eux. Pour ajouter au déséquilibre actuel, l’on n’avait toujours pas trouvé de remède à la perte de magie. Si la guerre était lancée dans ces conditions, My’trä serait battue à plate couture. Il fallait retarder à tout prix cette déclaration de guerre implicite tant que Vidkaarl n’avait pas été trouvé et les mines rasées. En retardant l’expatriation des My’träns. Pour dire vrai, c’était surtout l’opposition de la contrée de Zagash qui avait achevé de la convaincre du bien-fondé de ces missions sabotage. A coup sûr, Katakan voulait gagner du temps. Aussi, infiltrée en tant que Cercle de l’Aube, elle leur avait faussé compagnie la nuit-même pour venir en soutien au groupe de dissidents.    

    « Alveric ?
    - Non, non, pas maintenant, il faut que je coordonne la prochaine équipe à partir.
    - Les frégates se sont envolées !
    - Comment ? Elles ne devaient pas partir avant une bonne demi-heure ! »


Leur meneur monta les marches quatre par quatre dans son affolement pour vérifier de ses propres yeux ce que la mine obséquieuse des autres rebelles lui confirmait déjà ; le sabotage avait foiré avant l’heure. Un My’trän déguisé en technicien de maintenance s’inséra alors dans l’entrepôt, le plus discrètement possible mais à une allure pressée. Alveric se trouvait à nouveau près de la cage d’escaliers, descendant à sa rencontre.

    «  Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
    - On n’a pas eu le temps de complètement décharger les aéro-magilithes, un con de politicien s’est ramené et a annoncé le départ imminent !
    - C’est pour ça qu’ils ont pu décoller ? Hm, en attendant ils ne risquent pas de finir leur voyage.
    - Vous plaisantez ? Vous voulez dire que les aéronefs vont s’écraser en plein vol ?
    - Ça encore, c’est pas bien grave, les aéronefs ont un système complémentaire de magilithes pour atterrir d’urgence et en douceur. Le problème c’est s’il reste assez d’énergie pour partir au large, ils auront pas d’autre choix que de s’écraser en pleine mer.
    - Pourquoi on s’y est pris aussi tard pour les décharger ?! déplora-t-elle.
    - Althéa, arrête… ! la réprimanda son compagnon khurmi depuis la plateforme.
    - Pour qu’ils ne s’en rendent compte qu’au moment du décollage, évidemment ! Ça ajoute au coup de théâtre. Maintenant, si tu veux bien t’occuper de ce qui relève de tes compétences, la Suhur, ça m’arrangerait. »


La jeune femme inspira sa fureur, et laissa sa magie donner du répit à ses nerfs tendus, faisant quelques pas pour s’écarter des deux hommes qui discutaient de la situation. Il ne lui ressemblait pas de s’emporter. Habituellement, elle avait le contrôle, elle se sentait dans son élément, elle savait composer ses phrases avec un ton calme et un air compréhensif. Mais un plan tel que celui qu’ils avaient concocté comportait une kyielle d’imprévus potentiels, et dépendait d’une multitude d’acteurs et de facteurs qu’elle ne pouvait manier avec autant d’aisance que le langage. Peut-être calquait-elle trop ses espérances d’un plan d’action à la diplomatie qu’elle connaissait mieux. Ou peut-être pas assez. Peut-être qu’une fois les rennes en main elle pourrait retrouver ce contrôle perdu et employer le savoir qu’elle avait emmagasiné.

    « Laissez-moi prendre les choses en main, suggéra-t-elle en passant de nouveau près du meneur.
    - On peut pas te reprocher de manquer de tempérament ! Mais non, c’est hors de question, ce sont mes hommes… Dis-moi juste ce que tu suggères.
    - Qu’on aille tous sur place, et qu’on improvise. Les autres équipes n’auront pas non plus le temps de décharger les aéro-magilithes restantes, mais on peut faire diversion le temps de percer les ballons ou je ne sais quoi. Ou même le temps qu’ils finissent leur travail.
    - Hmph. »


Alveric grogna dans sa barbe, puis opina du chef. Mis au pied du mur, les renforts arrivaient. Fini la subtilité, où les techniciens sabotant les aéronefs changeraient de visage pour chaque frégate. Le groupe agirait de concert. Mais ce qu’ils perdaient en ambivalence, il le gagnait en force brute.

Invité
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyJeu 24 Oct - 20:30
C’est vraiment un beau spectacle que je peux voir, tous ces aéronefs qui s’apprêtent à s’envoler majestueusement dans les airs ! De là où je suis, sur le pont de mon bric de guerre, l’Entreprise, encore au sol lui aussi, j’ai une vision sans égale de l’endroit dans Prorig ou été rassemblés, les candidats au départ. Bon je doute que ces personnes-là ai été volontaire, mais je pense, à titre personnel, avis que je ne partagerai avec personne, qu’ils seront bien plus en sécurité sur l’autre continent qu’ici.

Il ne faut pas oublier que si les choses se calment, ils pourront toujours revenir ici, alors que s’ils sont victime de pogrom, tout sera fini pour eux, ne restant plus qu'une simple marque sur le cahier des victimes civiles, témoins muets de la haine entre les deux nations. Je suis tiré de mes pensées en voyant deux transports s’envolés avant l’heure prévu, ce qui est étrange. De plus ils semblent en mauvais état et vu la fumée qui s’échappe de leurs tuyères, cela m’étonnera beaucoup qu’ils puissent réaliser un voyage de plusieurs jours.

C’est sans doute pour ce genre de situation que le Haut Commandement à faire appel à moi. J’ai enfin reçu mes ordres il y a plusieurs jours et je suis arrivé cette nuit, ils sont assez clair, assurer la protection contre les monstres volants et autres pirates de l’air, des différents convois qui vont faire les navettes entre les deux continents. Le problème c’est que si les capitaines civils de ces frégates ne savent pas lire l’heure, je m’attends à de réelles difficultés. Toutefois, je ferai comme d’habitude et j’accomplirai mes ordres, même si je dois les contraindre à coup de canon à m’écouter !

Grâce à ma longue vue, je vois apparaitre d’un navire militaire un homme habillé comme un bourgeois et qui détonne dans cet endroit dominé par les uniformes militaires et les vêtements simples et utilitaire des réfugiés. Je suis trop loin pour saisir les détails de son visage, mais il ne semble pas très vieux. Le haut général Manfred de Richtofen, dit « Le Griffon », facilement reconnaissable à son armure, semble l’attendre accompagné d’un homme que je reconnais immédiatement car j’ai vu sa photo dans les journaux de très nombreuses fois, il s’agit de Heinrich Feige, qui est le bras droit du gouverneur de la ville où je me trouve actuellement. Cet homme est ce que l’on appel une huile et l’homme qui leur fais face doit être quelqu’un d’important pour que mon supérieur hiérarchique et un homme aussi influent l’attendent.

Toutefois, le départ des deux aéronefs avant l’heure dite m’inquiète, et je décide de rejoindre le groupe afin de prendre mes ordres, dois-je les rattraper et leurs offrir ma protection, les ramener ou les laisser filer, prenant le risque qu’ils soient attaqués et n’arrivent pas à leur destination ? Je descends donc du bric, demandant à mes hommes de faire chauffer la chaudière comme pour un départ imminent, afin de ne pas perdre de temps si je dois partir précipitamment.

J’hésite un moment à prendre mes propres troupes pour m'accompagner, mais de nombreux soldats sont déjà présent sur le site, et des hommes supplémentaires risquent de rendre les My’trans nerveux. Mais prudence est mère de sureté comme aurais dit mon père, et je vérifie que mon épée coulisse facilement dans son fourreau et que mon revolver modèle crotale, modifié par mes soins, est bien chargé, avant de descendre la rampe de débarquement.

Les soldats du commando d’abordage et leur chef Perceval Gallick, une véritable force de la nature haut de deux mètres, une légende indique d’ailleurs qu'il a un jour tué un homme en pressant son crâne comme un citron me saluent de manière réglementaire quand je quitte le navire. Me voilà ainsi à terre, avec tout autour de moi, cet immense camp de fortune et des rangés d’hommes, de femmes et d’enfants qui attendent tous de rejoindre leurs vaisseaux volants vers un pays que certains n’ont encore jamais vu et dont ils ignorent tout.

J’avoue que leur détresse me fait mal au cœur, mais c’est nécessaire pour leur propre sécurité et après tout ils avaient fait leur choix en refusant de porter le bracelet anti-magie. Tout en réfléchissant, j’arrive à proximité du groupe et j’attends patiemment que le haut général se dirige vers les aéronefs, prêt à saluer tout ce beau monde et attendre les ordres de celui qui dirige les forces célestes de notre nation.

Invité
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptySam 26 Oct - 16:54
Alias ne savait vraiment pas à quoi s’attendre en descendant du navire. Il fut donc particulièrement surpris de rencontrer Manfred De Richtofen, le Grand Griffon, accompagné d’Heinrich Feige. Il y a des moments dans la carrière de chaque homme où l’on se tue à la tâche pour gagner un petit peu d’estime, et d’autres moments où c’est la carrière qui, comme un mur avançant silencieusement, semble pousser l’homme dans des situations qu’il n’avait pas imaginées. Il y a quelques temps, il aurait été inconcevable de traiter directement avec le Grand Griffon, encore moins de le faire accueillir Alias sur le quai. Alias eut besoin de la longueur entière de la passerelle qui le séparait des deux hommes pour prendre conscience de ce changement radical de situation pour lui. Cependant, toutes ces pensées futiles se dissipèrent au contact de leurs mains et Alias se concentra sur l’unique mission qui l’incombait.

-Monsieur Sürel je présume ? C’est un plaisir de vous rencontrer, je suis Manfred de Richtofen, et voici Heinrich Feige qui représente le gouverneur de Prorig. Je vais devoir abréger les civilités et vous m’en voyez désolé, mais l’heure tourne et nous avons beaucoup à faire. Si vous voulez bien me suivre.
-Bonjour Monsieur De Richtofen, je vous remercie de m’accueillir en personne. Votre présence réconforte My’trä sur le sérieux avec lequel votre gouvernement traite nos différends. Je pourrais presque partir immédiatement l’esprit rassuré. J’espère pouvoir rapidement m’assurer du bien-être de nos ressortissants afin de vous libérer au plus vite.

Alias finit sa phrase d’un sourire sincère. Il y a six ans, il était arrivé à Daënastre deux ans après la nomination de Manfred De Richtofen au poste de Haut Général, il avait eu le temps d’entendre toutes sortes d’histoires à son sujet. La plupart était très élogieuses, certaines l’étaient moins ; dans l’ensemble, on lui accordait un tempérament mesuré et un caractère raisonnable.
Le petit groupe prenait la direction des aéronefs. En longeant les quais, ils dépassèrent deux emplacements vides à leur gauche.

-Pourriez-vous me donner les différentes étapes de cette opération ?

Même si Alias avait peu de doute concernant les deux briks qu’il avait vu flotter tout à l’heure, il ne se risquait pas à accuser de but en blanc l’organisation daënare.
Le long des aeronefs, des centaines de My’träns attendaient les uns derrière les autres de pouvoir embarquer. Tout autour d’eux, des militaires daënars plus ou moins équipés organisaient les mouvements. Juste avant chaque passerelle, deux militaires assis à une table posaient des questions aux My’träns et tenaient un registre.  

De l’autre côté des quais, à leur droite, des tentes immenses étaient installées sur la surface plane qui devait servir en temps normal de zone d’entreposage à ciel ouvert. Tout autour de ses tentes circulaient un monde fou, principalement des My’träns bien entendu, mais aussi beaucoup de soldats qui patrouillaient. Alias ne pouvait s’empêcher de ressentir une forme de précipitation dans toute cette organisation, comme si les militaires eux-mêmes avaient été surpris par les décisions politiques du gouvernement. Si un incident advenait, Alias n’était absolument pas persuadé que l’armée saurait y répondre avec tact et mesure …

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptySam 2 Nov - 23:56
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Manfred accueillit les paroles d’Alias avec un air affable, surveillant discrètement Heinrich du coin de l’œil. L’homme politique n’appréciait pas qu’on l’ignore, il tentait d’être digne d’attention, paradant comme s’il était un novice, et pourtant il était éclipsé. Un léger retroussement au niveau de son nez indiquait qu’il était vexé et contrarié, mais cela restait néanmoins très discret, il avait depuis  longtemps appris à contrôler les muscles de son visage. Il conservait un air digne et dur, opposé au Haut Général dont le visage exprimait un air calme et tranquille. Bien entendu une certaine inquiétude ponctuait et venait déranger cette quiétude, tant de my’trans rassemblés au même endroit ne pouvaient que le préoccuper. Ce serait assurément un miracle si l’opération en cours se déroulait sans accroc ni problème particulier, un véritable miracle.

Menant la marche et suivit de ses soldats et d’Alias, Manfred se dirigeait d’un pas rapide et assuré vers le centre des opérations, rejoignant bientôt la longue rangée d’aéronefs parés à décoller à tout instant. Bien sûr cette marche ne l’empêchait nullement de parler, et il ne s’en priva pas pour répondre au diplomate my’tran.

-Cette opération se déroule dans cet ordre précis, les my’trans qui ont fait l’objet d’un avis d’expulsion font la queue dans l’attente d’embarquer sur un aéronef. Avant d’embarquer ils doivent donner leur identité et la raison qui a mené à leur expulsion, ces données seront notés sur un registre qui fera office de liste des passagers, cette liste sera consultable si vous en faites la demande. Les my’trans embarquent ensuite dans l’aéronef qui correspond à leur file d’attente, et attende jusqu’au décollage. Le voyage se fera jusqu’à Zochlom, et la ligne aérienne sera surveillé avec une attention toute particulière pour éviter pirates de l’air et prédateurs ambitieux.

-Le bien-être et l’intégrité des citoyens my’trans et l’une des plus grande préoccupation du gouvernement à tout les échelons, nous souhaitons éviter une mauvaise surprise et une tragédie potentielle. La sécurité des my’trans pendant le voyage est primordiale pour Daënastre.

Heinrich parlait curieusement vrai, en ces temps troublé des velléités et incidents diplomatique étaient à éviter chaudement et toute mesure prise dans ce sens étaient les bienvenue. Néanmoins certains pourraient se réjouir de savoir que les tensions et les rancœurs s’exacerbent et s’ancrent dans les coeurs des daënars et des my’trans. Et que certains travaillent à frapper les vulnérabilité des deux nations était une certitude.

-Monsieur Feige dit vrai, qu’un aéronef soit attaqué en plein vol pendant cette opération n’est ni souhaitable, ni une option. Des dispositifs exceptionnels ont été mis en place pour assurer que la ligne vers Yeronkhii ne connaisse aucune perturbation pendant toute la durée de ce voyage.

En s’approchant des aéronefs, Manfred ne put s’empêcher de remarquer du coin de l’oeil la présence de Fabius Solar, le capitaine de l’Entreprise. Si sa présence sur le site même de l’opération n’était pas surprenante, qu’il soit à cet endroit précis sur le site ne manquait pas de surprendre le Haut Général. Il ne chercha pas à cacher cette surprise, ni devant le diplomate my’tran ni devant Heinrich. Manfred s’approcha alors du capitaine d’un pas lent ponctué d’un regard inquisiteur.

-Capitaine Solar si je ne m’abuse vous deviez attendre des ordres sur votre aéronef jusqu’à nouvel ordre. A moins que cet ordre n'ait pas été correctement transmit ou ait été retardé ? Cette question marqua un temps d’arrêt durant lequel Manfred tourne son regard vers Heinrich avant de regarder de nouveau le capitaine. Quoiqu’il en soit votre navire ne décollera pas encore pour le moment, des directives ont déjà été donné pour escorter les aéronefs qui ont décollé. Lieutenant Eihre, continua t-il en se tournant vers son second, veillez à ce que les directives que j’ai donné précédemment soient transmise à tout les capitaine d’aéronef présent sur ce site.

Alors que le second de Manfred s’exécutait et quittait le groupe, le Haut Général fit signe à Alias et à Fabius de le suivre pour continuer cette vérification du processus de l’opération. Bien sûr puisque le capitaine était là, autant qu’il se rende utile, et c’était toujours une paire de bras supplémentaire en cas de troubles.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyVen 8 Nov - 23:16
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Les insurgés s’étaient mis en route sans plus tarder, et ils avalaient les quelques dizaines de mètres les séparant de leurs cibles, gravissant le dénivelé qui donnait à la gare aérienne une position surélevée. De cette façon, surplombant la ville, les aéronefs pouvaient s’envoler sans risquer de percuter l’une des rares bâtisses en hauteur de Prorig. Malgré leurs efforts et leurs respirations pantelantes, ils progressaient trop vite au goût d’Althéa ; ils n’avaient pas tout à fait formulé de plan, si ce n’est provoquer la zizanie. Lorsqu’ils parvinrent en périphérie des lieux, tapis à l’abri d’une cabane de pêcheurs insalubre, ils purent constater de leurs propres yeux que les militaires pullulaient autour de la zone. Nombre de leurs confrères attendaient leur rapatriement, et la nation des technologues comptait bien qu’il se déroule sans encombre. Möchlog soit loué, ils ne seraient pas déçus.

    « Nous prévoyons quel genre de diversion ? s’enquit-elle auprès d’Alveric, hors d’haleine malgré ses pouvoirs de renforcement.
    - Mettre le feu, ça fonctionne toujours ! fit le faux mécanicien un peu simplet. Les tentes prendraient feu rapidement, par exemple. »


La guérisseuse se mordit les lèvres pour se retenir de l’insulter.

    « Tu parles des tentes où sont rassemblés tous les My’träns ? reprit Alveric.
    - Ils pourront sans doute s’échapper dans l’agitation que ça créerait.
    - Ou bien mourir brûlés par les flammes de leurs soi-disant sauveurs.
    - Hey, les gars ! fit une voix depuis l’entrée de la maisonnée. On a intercepté Marwenne sur son retour, apparemment ils ont eu le temps de vider les magilithes de deux aéronefs. Aucune chance qu’ils décollent. »


Enfin une bonne nouvelle parvenait à leurs oreilles de désappointés. Il s’avérait que l’un des aéronefs en question n’était autre que celui du capitaine Solar. Une grâce des dieux que le haut général ait intimé à ses troupes de s’en tenir aux horaires convenus, autrement il aurait eu une mauvaise surprise au cours de son voyage ! A l’image des deux vaisseaux ayant rejoint les cieux prématurément, d’ailleurs. Et maintenant qu’on les mentionnait, un examen attentif révélait que l’un d’entre eux semblait mal en point. Le brik avait perdu une altitude considérable, et sa courbe singulière dans le ciel indiquait qu’il entamait un demi-tour.

    « Là, on a notre diversion. Ils vont vouloir comprendre pourquoi cet aéronef rebrousse chemin, profitons-en pour nous infiltrer dans leurs rangs. »


Le groupe, formé d’une vingtaine de My’träns tout au plus, concocta un plan quelque peu bancal avant de se disperser. L’aéronef s’approchait de plus en plus, et Althéa espérait secrètement qu’elle atterrirait bien loin de son emplacement initial. Le plus de distance existait entre l’aéronef saboté et le groupe d’insurgés, le mieux se portait leur mission dans l’immédiat ! Néanmoins, il semblait bien parti pour faire le trajet inverse exactement, et pas un mille de moins. D’ici une dizaine de minutes, il serait là, comme s’il n’avait jamais décollé, et leur sabotage serait révélé au grand jour. Elle se réjouissait d’avance de voir leurs mines dépitées, mais à vrai dire, cela résulterait surtout en la perte de leur avantage d’initiative.

Pour l’heure, la plupart des regards étaient rivés vers le navire volant, et les My’träns profitèrent de l’aubaine. Le mécanicien encore en uniforme se réintégra dans la masse. Alveric lui avait donné l’ordre express d’aller à la rencontre des personnes éminentes présentes, et d’isoler le politicien. L’idée étant bien entendu d’obtenir un otage de valeur qui ne serait vraisemblablement pas capable de se défendre. Il arriva sans trop de peine vers les quatre hommes dont le lieutenant Eihre venait de fausser la compagnie. Il fit un salut gauche, légèrement indisposé par la présence d’un de ses pairs en la personne d’Alias. Il priait tous les Architectes que celui-ci ne trahirait pas son appartenance au peuple occidental. Alors il prit la parole, et informa le politicien daënar d’un ton plus respectueux que d’usuel :

    « Sieur Feige, un télégramme vient de nous parvenir, et il est à votre nom. Il semblerait qu’il s’agisse d’une urgence politique. »


A plusieurs pas de là, Althéa s’était dévouée à saboter en personne un brik de la flotte. Ses compétences de guérison et de renforcement ne seraient pas de trop, mais en cet instant elle aurait préféré que n’importe quelle autre magie ne coule dans son sang ! Elle aurait donné tout son or pour faire trembler la terre sous les pieds des Daënars, rugir le vent dans leurs oreilles et s’embraser les flammes sur leurs navires.

A ses côtés, un mage maniant les illusions avait créé le mirage de leurs faux uniformes daënars. Elle devait compter sur lui pour donner l’illusion de leur innocence, et lors du moment fatidique, il était chargé d’effacer son lancer de feu grégeois. Les deux militaires qu’ils passèrent sur leur chemin semblaient tant affairés par leur mission en cours qu’ils ne leur offrirent pas même un salut. Ils eurent moins de chance avec le troisième soldat qu’ils croisèrent. Tout se déroula comme escompté jusqu’à ce qu’il lorgne sur l’épée atypique de son camarade, et sorte son fusil pour le braquer sur eux.

    « Z’êtes pas de chez nous, vous, lâchez vos armes ! »


L’adepte de Khugatsaa dégaina son épée, et le Daënar tira sans plus tarder. Althéa dévia la balle de justesse en matérialisant un bouclier vermeil sur sa trajectoire, et le Khurmi profita du répit pour enfoncer sa lame dans le ventre de son adversaire et la retirer d’un bloc. Le coup de feu avait retenti comme le tonnerre, et la guérisseuse fut autant épouvantée par la vue de sa chair à vif que par le grondement terrible du tir. Elle retint de justesse son envie machinale de soigner la blessure sur l’abdomen du Daënar, pour se concentrer sur l’urgence de leur situation. Une sueur froide coulait le long de son échine, et son cœur battait la chamade. Elle n'avait pas imaginé que cette mission se terminerait sans dépouilles inanimées pour joncher le sol, mais elle avait espéré être à des lieues de l'endroit où elles perdraient la vie qu'elle chérissait tant.

Elle inhala un esprit plus calme par les narines ; l’heure était aux changements de plan. Ils tirèrent le corps du défunt et le planquèrent sous la toile protectrice d’une cargaison, aux abords d’une bâtisse voisine, et puisqu’ils ne pouvaient pas surgir de l’endroit où le coup de feu provenait, ils dévièrent leur route et rejoignirent une tour de garde. Ils se frayèrent un chemin jusqu’au sommet bon gré mal gré. Le mage de Khugatsaa avait remplacé leurs armes par des fusils identiques à celui du soldat, ce qui ajoutait à leur crédibilité. Arrivés sur le toit désert, le Khurmi se posta devant les escaliers pour faire le guet, et Althéa s’agenouilla près du muret extérieur. La distance que devrait franchir sa fiole explosive lui semblait infranchissable, mais elle espérait que la surélévation ajoutée à sa magie de renforcement joueraient en sa faveur.

En contrebas, l’aéronef était en passe d’atterrir. Concentrant son énergie sur les muscles de son bras, de l’épaule jusqu’au bout des doigts, elle prit une inspiration pour aiguiser sa précision et jeta de toutes ses forces la fiole de feu grégeois. La bombe artisanale explosa sur le pont, et les flammes s’embrasèrent sans plus attendre. En tant que My’träns peu informés, ils l’ignoraient alors, mais la poudre à bord allait exploser d’une minute à l’autre dorénavant. Il était temps de partir, mais quelque chose la retint quelques secondes supplémentaires, une intuition déplaisante, un doute subit. La toile du brik avait pris feu sans demander son rester, se consumant à une allure folle, mais un courant d’air qui devait venir de l’Inconnu en personne déchira un de ses pans et le fit virevolter jusqu’à l’aéronef saboté, encore rempli des My’träns. Les yeux ambrés de la guérisseuse s’écarquillèrent et elle serait restée figée sur place si l’autre insurgé ne l’avait pas tirée en arrière. Une catastrophe. Elle avait déclenché un véritable cataclysme. Pire, elle avait commis l’erreur qui l’avait poussée à vouloir insulter le faux mécanicien du groupe : enflammer son propre camp.

Le reste des insurgés attendait le moment propice pour tenter de libérer les My'träns rapatriés, et les flammes marquèrent le commencement de l’assaut. Leur seul espoir était bien entendu que les prisonniers se mettent de leur côté, histoire que la foule submerge un tant soit peu la masse de soldats présente, ce qui était loin d'être couru d'avance.

Alveric, pour sa part, attendait toujours dans la cabane de pêcheur, flanqué par deux coéquipiers my'träns. Il attendait l’arrivée du politicien daënar, dont la présence devrait donner du poids aux négociations à venir - s'ils en arrivaient là du moins. Il fallait noter que cette partie du plan portait le sceau d'Althéa. En dépit de son implication dans l'assaut, elle demeurait une enfant de la diplomatie en premier lieu.

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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptySam 9 Nov - 1:28
Manfred s’approche de moi avec le reste des diplomates et il semble me demander ce que je fais là, mais il n’attend pas de réponse de ma part car il m’indique que mon aéronef ne fais pas partie des vaisseaux qui vont escorter les deux transports qui sont partis, ce qui me soulage quelque peu, faire des décollages en catastrophe est toujours risqués. Alors que je m’apprêtais à saluer pour rejoindre mon navire de combat, le Haut Général me fais signe de le suivre dans son inspection.

Bien que je n’en comprenne pas la raison, je ne dis rien comme un bon soldat et me met à marcher derrière des personnages si importants. Mon attention est bientôt attirée par un des deux bâtiments qui avaient décollés sans autorisation et qui revient après avoir fais demi-tour, alors que l’aéronef chargé de les rattraper, n’a pas encore pris son envol. Non seulement il fait reviens vite, mais d’après son inclinaison, il va se poser à son emplacement initial.

J’ai un peu de mal à comprendre le pourquoi de toute cette agitation, pourtant je ne peux pas rester les bras croisés, je demande donc à un des soldats qui patrouillais à mes côtés :

Lieutenant, prenez une dizaine d’homme de mon équipage, y compris des mécaniciens et des soldats et aller attendre que le transport se pose, le Haut Général voudra sans nul doute avoir un rapport complet sur le pourquoi de son retour.

Le militaire me salut et marche d’un pas rapide vers mon aéronef afin d’exécuter mon ordre. J’aurais pu laisser celui que l’on nomme le Grand Griffon donner les directives, mais je dois faire preuve d’initiative si je veux lui montrer que je suis capable d’accéder au grade supérieur, car j’ai là une chance unique de faire mes preuves. D’ailleurs ce n’est pas fini, car un soldat que je ne connais pas et dont je ne reconnais pas l'uniforme arrive à notre niveau et j’ouvre légèrement mon manteau, prêt à dégainer s’il le faut, mais c’est juste un porteur de message qui semble très intimidé par toutes les personnes présentes, d’après son salut un peu gauche, et qui informe le diplomate qu’un télégramme important vient d’arriver.

C’est assez bizarre qu’un simple soldat vienne dire ce genre de chose et surtout n’amène pas le message, je regarde donc le Haut Général, prêt à escorter le My’tran si besoin. Mais je n’ai pas le temps d’entendre sa réponse, qu’un coup de feu retentit non loin de nous ! Machinalement je me mets devant le second du gouverneur de Prorig, prêt à le défendre en cas d’attaque, laissant donc de côté la sécurité du Haut Général, car il porte une armure et sait se défendre, quand au diplomate, c’est un My’tran, il a donc des pouvoirs magiques.

Mais je n’entends rien d’autre, et alors que je serais volontiers partit enquêter, mon rôle est de rester près des huiles et de continuer à les protéger. Je n’ai même pas le temps de donner de nouvelles directives, qu’une dizaine de soldat se précipite en avant pour découvrir ce qu’il s’est passé, c’est donc avec un ton impérieux que je hèle un officier qui s’élance également en direction du bruit et que j’use de toute mon autorité pour lui dire :

Capitaine, rappeler vos hommes, que seulement cinq soldats aillent voir ce qu’il en est, et que le reste forment un anneau défensif autour de nous, la priorité est la protection des personnes ici présentes.

Je ne sais pas si le Haut Général invalidera mon ordre mais pour moi il est inutile, à cause d’un seul et unique coup de feu de rameuter tout le monde, nous sommes entourés de potentiels ennemis et même s'ils ne peuvent plus utiliser de la magie, les My’trans sont bien plus nombreux que nous, s’ils nous voient paniquer, ils peuvent prendre cela pour une preuve de faiblesse et vouloir tenter leur chance en essayant de nous attaquer.

Pendant quelques minutes, je n’entends plus de coup de feu ni d’autres cris, mais j’ai comme un mauvais pressentiment et je comprends que j’avais raison de me méfier quand le feu se déclenche soudain à bord d’un aéronef de guerre puis il se propage très vite vers l’aéronef qui devait atterrir. Si ce dernier arrive finalement à atterrir, tant bien que mal, je vois tout ses passagers essayer d’en sortir le plus rapidement possible. Les membres d’équipage arrivent facilement à sauter à terre, mais les prisonniers qui devaient retrouver leurs libertés gênée par les fers qui leurs maintiennent les mains liés ont beaucoup plus de mal.

Certains sautent tout de même et se retrouve au sol indemne, mais très vite, ce sont de véritables torches humaines qui suivent le même chemin et je peux même entendre des cris venant des personnes encore coincés à l’intérieur et qui risquent une mort atroce. Mais ce n’est pas le pire, car le feu peut se propager aux autres navires et il faut prendre des mesures rapides, c’est pourquoi je me tourne vers mon supérieur hiérarchique pour lui demander :

Haut Général, je sollicite votre accord pour faire décoller tous les aéronefs encore au sol.

De plus, je crains de nouvelles attaques, de toute évidence, nous sommes victimes de personnes qui veulent retarder le départ des My’trans et tant que les bâtiments seront à terre, ils seront une cible. J’attends donc l’accord afin de donner les ordres correspondants, permettant ainsi de sauver ce qui peut encore l’être.

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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyVen 15 Nov - 13:49
* Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? *

Alias restait perplexe face à l’organisation de l’opération. Les explications données par Manfred De Richtofen n’arrangèrent rien, l’arrivée d’un capitaine vadrouillant non plus. Le sentiment d’Alias que tout était précipité devînt une certitude.
Alors que Manfred De Richtofen donnait de nouveaux ordres à ses soldats, Alias continuait d’observer l’agitation autour de lui. Alors que les mouvements des gardes semblaient chaotiques, il suffit de quelques secondes pour que tous se mettent à regarder vers l’Ouest. Alias fit de même et observa l’un des deux briks empanner à 180°. Il avait perdu beaucoup d’altitude mais, porté à présent par les vents en sa faveur, il revenait à l’aéroport à grande vitesse.

« J’imagine que tout ceci est normal ? »


Alias ne mit aucun signe de reproche ou d’inquiétude dans sa voix, mais tout le monde savait pertinemment que ceci n’était pas normal. Avant même que quelqu’un puisse lui répondre, un mécanicien s’approcha du groupe et s’adressa à Monsieur Feige pour lui demander de l’accompagner en raison d’une « urgence politique ».

* Ca dérape. *

Le corps d’Alias, qui n’était pas soumis aux effets d’un bracelet inhibiteur, gagna en quelques secondes deux degrés Celsius. Il sortit machinalement un mouchoir et commença à s’éponger le front. Qu’un mécanicien demande ce genre de chose à un homme politique tel que Monsieur Feige ne pouvait se traduire que par deux possibilités. Soit l’organisation daënare avait en quelques sortes dérivé vers une forme de structure horizontale où chacun pouvait s’adresser à son responsable comme à son meilleur ami, soit ce mécanicien n’était pas un daënar. Autant dire que la première possibilité était totalement inenvisageable. En voyant les sourcils se froncer autour de lui, Alias comprit que son sentiment était partagé … Il n’eût même pas le temps de développer sa réflexion pour savoir comment réagir qu’un coup de feu retentit juste en dessous d’eux. Alias sursauta, une goutte de sueur tomba de son front et ses paupières commencèrent à piquer ; son corps avait pris un nouveau degré en température.

« J’imagine que tout ceci est normal ?! »

Alias répéta cette phrase sans même s’en rendre compte. Cette fois-ci, on entendait clairement l’inquiétude dans sa voix. Il n’attendait qu’une chose : les ordres pour se réfugier dans un endroit sécurisé. En tant que diplomate, il savait que dans ce genre de situation sa vie était bien plus importante que ce qu’il aurait pu penser. S’il mourrait, s’il était blessé, c’était possiblement une guerre qui serait enclenchée.
Alors que l’agitation régnait maintenant partout et que le brik endommagé allait atterrir à son quai, Alias sentit son regard se tourner mécaniquement vers le brik voisin au moment même où l’explosion de la fiole de feu grégeois embrasa le pont du vaisseau.
On aurait dit que l’explosion avait eu lieu au même instant dans ses talons, car son corps fut projeté vers le brik, les yeux écarquillés, la bouche haletante et les mains en avant pour tenter de contenir les flammes qui se propageaient. Alors qu’il n’avait pas fait trois enjambées vers le vaisseau, son corps se figea et ses bras se baissèrent rapidement ; un dégouliné glacial parcouru le corps d’Alias. Voici la pensée qui l’avait interrompu dans son élan :

* Si je me jette sur le feu maintenant et que je tends mes bras pour tenter de le maîtriser, on m’accusera automatiquement d’avoir causé l’incendie. Quoi que je dise pour me défendre par la suite. Il est même probable qu’un des gardes me tire dessus pour m’arrêter. *

Alias, à deux mètres à peine du groupe, regardait donc le brik s’enflammer et les flammes se propager sur l’autre brik qui était en train d’atterrir. Il vit les premiers My’träns se jeter par-dessus le navire et s’écraser au sol comme des marionnettes en feu.
Il se tourna vers Manfred De Richtofen, le contour des yeux rouge vif, la fumée sortant par tous les orifices de sa tête, les mains tremblantes fixées le long de son corps. Et d’une voix extrêmement mal contenue, il détacha chacune des syllabes :

« FAITES QUELQUE CHOSE. »

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyDim 1 Déc - 1:50
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
La manœuvre des insurgés avait porté leur fruit, ils avaient réussis à mettre le feu à un aéronef. Mais toute victoire aussi brève soit-elle a un coût, un coût que certains d’entre eux auraient peut-être préférés ne pas payer. Les flammes dansaient sur la coque des deux briks, celui de retour brûlant avec plus d’ardeur que l’autre. Oh Manfred n’était pas resté inactif devant ce spectacle macabre, il avait bien sûr donné des ordres pour qu’on essaye tant bien que mal d’éteindre le feu et de sauver les my’trans, mais le destin était capricieux et cruel.

Une chape de plomb sembla peser sur chacun à la vue de ce qui se déroulait à présent. Les my’trans à bord hurlaient, tout comme ceux qui n’avaient pas encore embarqués, horrifiés de voir leurs êtres cher subir pareil destin, consumés par le même feu que les insurgés avaient libérés. Mais ce ne fût pas ce qui les horrifia le plus. Les entrailles des deux briks se déchirèrent, le bois qui subissait déjà l’assaut des flammes fût expulsé alors que leur support se disloquait dans une explosion rougeoyante. Le feu avait atteint le stock de poudre des deux briks, il n’y avait plus rien à faire pour eux, ni pour les my’trans à l’intérieur.

De nombreux blessés jonchaient le port, malheureuses victimes de la destruction des briks. L’explosion n’avait que faire des origines et des croyances, aussi avait-elle touché my’trans comme daënars. Les plus proches étaient des cas désespérés, criblés de morceaux de bois ou tout autre projectile lancé par la réaction explosive. Les plus éloignés s’en sortaient mieux à part quelques rares malchanceux, seuls quelques morceaux les avaient atteint.

L’odeur de la poudre envahissait déjà les environs, laissant deux briks défigurés, de pâles reflets qui laissait à peine distinguer leur forme d’antan et ceux qu’ils avaient contenus. Les événements s’étaient enchaînés à une vitesse ahurissante, et Manfred craignait que le pire ne soit encore à venir. Le Haut-Général donna ses ordres.

-Capitaine Solar, faites décoller les briks, je ne veux en voir aucun autre à terre ! Capitaine, je veux que vous escortiez avec vos hommes monsieur Sürel et monsieur Feige à l’abri ! Disait-il à un autre avant de se tourner vers un autre gradé.La sécurité des civils est une priorité, protégez les et gardez l’œil ouvert ! Vous, vérifiez qu'aucun autre aéronef ne prenne feu, et éteignez les flammes s'il y en a ! Il y a des ennemis non identifiés dans la zone, soyez prudent et alerte !

Le Grand Griffon aboyait ses ordres, laissant peu de place à la protestation ou a l’oisiveté, l’heure était à l’action, il fallait agir au plus vite. Curieusement ses craintes ne se tournaient pas directement vers les responsables de l’explosion, mais vers leur victimes indirectes. Ce qu’il voulait à tout prix éviter était que la grogne ne prenne une ampleur démesurée chez les my’trans, s’ils tentaient la moindre action hostile contre les forces daënares, les pertes seraient horriblement plus importante que lors de l’explosion du brik. Mais les gens apeurés ou en colère n’étaient pas raisonnable, ils n’avaient aucune raison de l’être.

Les militaires se déployaient, gardant un œil attentif à toute action suspecte, protégeant les my’trans qui devaient être expulsés. Le mécano apportant le message avait malheureusement disparu pendant que l’explosion retenait l’attention de tous. C’était malheureux, Manfred aurait eu bien des questions à lui poser.

Escorté avec Alias, Heinrich n’avait encore prononcé aucune parole, l’individu digne et hautain s’était affaissé, tremblotant. Il n’en avait jamais vu avant, d’explosion, et il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir des remords, après tout c’était lui qui avait demandé à ce que cet aéronef démarre plus tôt, peut-être n’aurait-il pas subit un tel sort s’il n’avait rien fait. Peut-être que les my’trans seraient encore vivant s’il n’avait pas pressé le départ. Lui qui avait demandé leur expulsion avec tant de joie, il n’avait rien ressenti lorsqu’il les avait vu se faire emporter devant ses propres yeux. C’était un individu tout autre qui se tenait à côté d’Alias, éteint, pâle, différent.

Spoiler:

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés EmptyVen 31 Jan - 12:24
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Dévalant les escaliers à grande vitesse, les deux insurgés se retrouvèrent pantelants devant la tour de garde. Une fine pellicule de sueur recouvrait le front de la Suhur, due à la chaleur des flammes autant qu’à l’effroi. Le sol se déroba alors sous elle, et la guérisseuse se rattrapa de justesse à l’épaule de son compagnon aux appuis plus solides, notamment grâce à son apprentissage guerrier. Le sol avait tremblé comme sous les pas de Delkhii, et le feu vrombit d’une explosion surnaturelle. Les deux briks touchés ne formaient à présent qu’un tas informe de planches roussies, leur forme générale se dessinait difficilement dans le lointain, travestis par des contours irréguliers. Les débris projetés à ses flancs consistaient de matériaux comme de chair humaine.

La déflagration siffla avec retard à ses oreilles comme un vent hurlant provoqué par l’aile du destin de Möchlog, une mélopée meurtrière et glaçante. Elle refoula instinctivement ses émotions, notamment son dégoût profond, et se laissa guider par son instinct de survie. Elle détourna son regard dans lequel les flammes orangées se mêlaient à l’ambre de ses iris, et s’élança à la suite de son compagnon, se forçant à la marche lorsque la tension accélérait son pas de façon suspecte. L’adepte de Khugatsaa communiquait par télépathie avec le mécanicien factice, et ne jugea pas utile de la prévenir qu’il les rejoignait. Lorsqu’il apparut à l’angle d’un entrepôt elle manqua de le frapper au visage.

    « Héé, tout doux, c’est moi !
    - Le politicien ? s’enquit-elle après avoir repris son souffle.
    - Il est en train de se faire escorter, avec un My’trän qui a l’air important. »


L’idiot pouvait s’estimer heureux d’avoir pu filer dans la déroute. Le trio se mit d’accord d’intercepter les personnes éminentes, espérant que le gros des troupes seraient chargés de contenir la menace des insurgés et calmer les expatriés. Ils se mirent en route dans la direction supposée des politiciens Sürel et Feige. Ils mirent plus de temps que prévu à les traquer, et lorsqu’ils arrivèrent sur les lieux, les personnalités s’engouffraient dans un bâtiment tandis que deux gardes se plantaient devant la porte d’entrée. Seule l’adrénaline maintenait Althéa en place, et le mécanicien idiot à ses côtés déglutissait si fort qu’il avait dû avaler sa langue. La peur le plaquait contre le mur, et la Suhur n’eut pas le cœur de lui reprocher sa couardise. Un mauvais pressentiment la tenaillait.

    « On passe à l’attaque. Dégainez vos armes. »


Employant sa propre magie, Althéa envoya une impulsion au reste de son commando pour rafraîchir leur moral et renforcer leurs corps. L’imbécile cessa de trembler comme une feuille. Son compagnon Khurmi employa ses dons pour rappeler à l’un des deux gardes qu’il avait oublié son arme à l’intérieur, bien qu’elle fût dans ses mains, et celui-ci se retourna pour entrer dans l’édifice. La Suhur banda son arc, et au signal du Khurmi, tira sur le garde restant. Malgré sa vue améliorée par la magie, la distance ou la malchance planta sa flèche à quelques millimètres du cœur. L’homme ne mourut pas instantanément, mais s’effondra dans un gargouillis lugubre et un cri étouffé par le sang qui inondait sa cavité buccale.

Alerté, le deuxième garde sortit aussitôt, fusil brandi, et braqua son arme au hasard. Lorsqu’une seconde flèche se planta dans la porte qui le couvrait partiellement, il mit un coup de pied dans le battant pour la fermer. Les trois My’träns s’élancèrent à sa suite, et concentrés qu’ils l’étaient sur l’entrée, n’aperçurent pas le canon qui se faufilait hors d’une fenêtre, à leur droite. Les coups de feu pleurèrent sur eux, et si Althéa sentit la morsure brûlante du plomb chauffé arracher la peau de son de son épaule, son compagnon Khurmi s’écroula tout à fait à terre. La rapidité des coups ne lui avaient pas permis de dresser un bouclier, qu’elle matérialisa à présent, devinant par déduction l’emplacement de leur tireur grâce à son ouïe plutôt qu’à sa vue.

Alors, elle se pencha pour attraper le My’trän à terre sous les aisselles, et elle le traîna jusqu’à l’autre fenêtre du bâtiment, offrant un angle maladroit à qui voudrait leur tirer dessus sans passer la tête dehors. Maintenant son bouclier, elle arracha le fusil du corps inerte du garde, près de la porte, et le balança de toute ses forces contre la vitre. Le Khurmi s’était redressé tant bien que mal, et manqua de chuter pour se protéger des débris de verre. Sans plus attendre, il posa ses mains sur le rebord coupant, y laissant une bonne dose de son sang, et l’idiot se montra enfin utile en le hissant à l’intérieur. Le blessé étouffa un terrible cri de douleur en tombant sur sa jambe touchée.

Fort heureusement, la salle était vide, mais ils savaient de source sûre qu’au moins un garde se trouvait dans le couloir attenant, et un tireur dans la pièce d’en face. Althéa reprit son arc en main et le bandit tandis que le mécanicien se hissait sans grâce à la suite du blessé. Lorsque la porte s’ouvrit, il se laissa tomber, arrachant un nouveau cri au Khurmi à terre qui n’était pas parvenu à se dégager à temps de sous la fenêtre. La flèche cueillit le nouveau venu en pleine gorge. A cette distance, il lui était presque impossible de rater sa cible.

    « Levez-vous, bon sang ! On se retrouve dans le couloir ! »


La Suhur ne pouvait se permettre de les laisser filer par la porte principale pendant qu’ils s’infiltraient par la fenêtre. Longeant le mur, bouclier en place, elle se rendit jusqu’à la porte et l’ouvrit délicatement. Les seuls bruits émanaient du champ de bataille, au loin, et de la pièce où l’on retenait les deux politiciens. Elle poussa la porte, et dut se baisser pour passer en-dessous de la flèche fichée dans le bois. Ce faisant, elle reposa son arc contre son épaule. L’espace exigu empêchait un bon usage de cette arme. Boitant, le visage en sueur, le Khurmi sortit de la porte de gauche, épée en main et visiblement prêt à en découdre malgré la transpiration chaude et le sang poisseux sur son visage. L’autre tenait son épée à deux mains, et semblait se servir du Khurmi comme d’un rempart entre le danger et lui-même. Le premier tenta d’ouvrir la porte, mais elle résista. Ils s’étaient enfermés à double tour.

    « Donnez-nous le politicien et le My’trän ou on fait exploser le bâtiment ! menaça le Khurmi dans un grondement terrifiant, tandis qu’Althéa profitait du court répit pour extirper la balle de sa jambe blessée. »

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