Connaitre le danger pour mieux s'en préparer

Théned était en train d'observer une pierre des plus intéressante pour lui. Bien que les pierres étaient sensées être rugueuses et difformes, celle-ci était totalement lisse et aux formes égales, formant une sorte de balle ovale. Ce genre de pierre, il en avait bien sur déjà vue, mais c'était généralement au abord de rivière ou au niveau de la mer. Là, il était au abord de montagnes, sans la moindre trace d'un cours d'eau aux alentours. Il pensa un instant à chercher comment cette pierre avait t'elle pu finir ici quand il se rappela pourquoi il était ici. Il se trouvait en ce moment aux abords des montagnes ouest de My'trä à la recherche de la ville de Forëal. Les Anciens de son clan l'y avaient envoyé pour deux raisons :
De 1, des chasseurs ayant trouvé une caverne possédant des minéraux intéressant et la mine n'étant déclaré à personne, ils avaient décidé de vendre l'information à cette ville, dont ils avaient entendu que les sources de revenu venaient du travail (direct ou non) de mine.
De 2, et c'était le plus important, le clan avait perdu contacte avec certain des voyageurs qu'ils avaient l'habitude de croiser, et même les familiers laissait sentir que quelque chose de mauvais se passait. Les Anciens demandèrent donc à Théned de ce renseigné sur les événements du continent sur ses 5 dernières années.
Cette mission était très importante, car si un danger menaçait My'trä sans que la tribu ne le sache, alors elle serait en immense danger. Sans la moindre préparation, le village était à la merci des menace sortant de l'ordinaire, voilà en quoi la mission de Théned était importante.

Théned passa sa main sur la poche de sa veste afin de vérifier que la gemme qu'il possédait, récupérer de la mine, était toujours là. Il ressentit les bords irrégulier et aigus de la pierre au travers du cuir et fut rassuré. Il observa ensuite les alentours à la recherche du moindre danger et, n'en voyant pas, sorti de son dos son panier et se mit à l’intérieur avant d'envoyer son esprit vers son compagnon de toujours :

Théned : "Alors Fol, tu a trouver des traces de la ville ?"
Fol :
Théned : "T'inquiète pas, je sais que tu vas trouver quelque chose."
Fol :
Théned : "Je te laisse chercher. Rappel toi, si tu trouve quelque chose, tu viens me trouve."
Fol :

Théned revint alors à son corps et quitta son panier. Fol et luis'était séparé pour couvrir une plus grande zone de recherche, car bien que la ville n'était pas caché, cela ne changeais rien au fait que son clan n'y était encore jamais allé et ne connaissait donc pas le chemin pour s'y rendre. La seul information qu'il possédait était que la ville se trouvait au nord de sa position, mais à quel distance ? Il n'est avait aucune idée.
Ceci ajoutait donc à la difficulté et l'importance de sa mission et impliquait qu'il devait garder un concentration maxi...

Théned : Qu'est-ce que cette plante fait ici ?! ce n'est pas du tout son environnent adapté !

... Cela sera plus complexe encore que prévue.

C’est sympa Khurmag, qu’ils disaient, les gens ils sont sympa, qu’ils disaient ! J’aimerai bien vous y voir, moi ! Regardez-moi ce pauvre Oskar ! Transi de froid, paumé dans la cambrouse, avec encore vingt bornes à faire avant d’arriver à Forëal ! C’est pas une vie pour un honnête commerçant ! Bon, d’accord, j’dois bien reconnaître que c’est pas des plus rassurant d’avoir son passager de convoi qui se plaint tout le temps qu’on va pas assez vite, qui se renseigne sur le cours des bonnes grosses magilithes bien chères, ou qui trafique en cachette son matos de « serrurier ». Je l’avoue ! Personne serait rassuré à la place de ces gentils My’träns qui ont accepté de l’emmener à Forëal en échange de quelques piécettes, mais quand même ! Est-ce que c’est une façon de faire honnête que d’attendre que Pattes de Velours parte pisser dans la cambrouse pour se tirer en catimini ? C’est vraiment ça l’hospitalité de Khurmag ? Vous vous foutez de moi !

Bah résultat, voilà que le pauvre Skar est obligé de se farcir la fin de la route à pied, sans connaître le chemin –même s’il est pas bien compliqué à trouver- et dans le froid ! Bah ouais les enfants, on est début décembre quand même. Sinon croyez-moi bien qu’il l’aurait fait à pied depuis le début ce voyage ! Ou même à cheval ! Bah oui, y’avait toujours Souris qui l’attendait à Eoril, avec la caravane ! Et cet idiot de chat de gouttière il s’était dit que vu qu’on lui faisait le taxi, pas besoin de la prendre ! En plus j’suis pas sûr qu’il soit assuré contre la transformation en glaçon, le canasson… Mais bref. Résultat, voilà Oskar qui peste, qui jure contre ces arnaqueurs troglodytes de Khurmis ! Ils étaient tous comme Gouda, ces malfrats ! Tous des vendus ! C’est pas une vie, j’vous jure.

De ? Vous voulez savoir ce qu’il va foutre à s’enterrer dans les montagnes une semaine avant le Khoral ? Mais mon lapin, c’est justement pour ça ! Le maître de Skar, son gentil négociant de bijoux avec qui il a passé des mois à apprendre le métier, l’a invité à venir s’exercer chez lui, à Forëal ! S’exercer à quoi ? Bah à l’achat, vindieu ! Vous pensez bien qu’avant de vendre sa camelote RAYER ICI ses magnifiques produits dans tout le pays il est bien obligé de les acheter quelque part ? Bah c’est ici qu’il le fait. Et puis il est pas tout seul, faut pas croire. Forëal c’est la capitale de la bijouterie à My’trä et en plus là où ils sont perchés vous pensez bien qu’ils s’amusent pas à descendre tous les quatre matins pour faire leur blé ! Du coup ils vendent tout à des négociants de passage qui, eux, gagnent leur vie à cavaler toute la journée pour vendre les bijoux dans toutes les villes de My’trä. C’est comme ça que le monde tourne, l’ami ! Mais Skar pensait vraiment pas que ce serait aussi rude de se ramener là-bas. Il allait l’entendre, le maestro, croyez-moi.

Et l’Oskar pestait, pestait encore, tant et si bien que, jusqu’à l’aurore… ouais c’est un peu chiant le style de fabliau médiéval là. En gros, il beugla tellement fort sur tout le chemin qu’il avait réussi à ne pas remarquer ce gamin, là, penché sur une fleur et en train de discuter avec une autre bestiole bizarre comme y’en a partout dans ce pays. De mémoire, Skar devina que c’était un bunnalix, grâce au masque sur sa trogne. Ils se vendaient cher en général et… Roh ça va c’est pas un braconnier non plus le Pattes de Velours ! Il a une morale, tout de même ! Après, j’avoue qu’à ce niveau de contrariété il l’avait rangé où je pense, sa morale, et il était pas trop disposé à en avoir grand-chose à faire de ce gosse. Sauf que vous savez moi je ne pense pas qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord de raconter qu’Oskar, alors qu’il était totalement prêt à snober Théned et à continuer son chemin, a vu qu’un peu plus loin quelque chose les regardait. Et une chose que c’est pas super bien quand ça te regarde, je sais pas si je me fais bien comprendre…

Un Khyanalt. Vous savez pas ce que c’est ? Un gros lézard blanc avec de la fourrure ! C’est bon, vous saisissez ? Ces gros machins qui peuvent bouffer des bœufs en entier ! Eh bah un de ces trucs était en train de regarder le gosse et son poulet depuis un tas de buissons et s’apprêtait à en faire son quatre heure ! C’est peut-être justement en entendant Oskar beugler qu’il était pas déjà passé à l’attaque, mais l’important c’était que valait mieux prévenir la marmaille et courir !

- Eh, toi ! Mais bougez de làààà !

Le v’la qui se précipite vers Théned encore penché sur sa fleur et qui l’attrape par le col pour le tirer en arrière et essayer de se barrer. Peut-être qu’en voyant qu’il était à trois contre un le machin à grosses dents éviterait d’attaquer, mais c’était pas sûr. Mieux valait déguerpir et vite !

Les gens du village disait souvent à Théned que sa naiveté et son manque d'attention le mènerait devant le Créateur. Malgré cela, il ne pouvait s’empêcher d'admirer les petites merveilles de la vie. Toutes ces choses qui parcours le monde. Ces plantes, ces insectes, ces animaux. Toutes ces choses qu'Orshin et Möchlög avait créer ensemble avait une tel beauté en elle qu'il ne pouvait s’empêcher de les admirer...

Mais il est vrai qu'en certain moment, cela lui était défavorable. Comme à l'instant, alors qu'il ne remarqu'à pas la présence de Khyanalt, ni les signaux de Fol qui le voyais arriver, et encore moins l'appel de cet homme qui essayais de l'aider.
Non, il était complètement plongé à l'étude de sa plante et était sur le point de comprendre comment elle avait pu pousser ici quand il se fit tirer de sa position en un instant, le forçant à lâcher ça plante et le permettant de voir un Khyanalt en train de bondir sur lui, prêt à le gober sans plus de cérémonie (Fol lui avait commencer à reculer quand il vit l'homme attraper le col de Théned).

Théned pensa un instant à comprendre qui le tenait, mais il sentait que la plus grande menace était (pour l'instant) le Khyanalt et décida donc d'observer la créature. Au vu du fait qu'il était seul et de sa taille, c'était surement un mal. Pas de chance, ceux la sont extrêmement territoriaux et attaque tout ceux qui travers leurs territoire. Fuir pourrait être une bonne idée, après tout les Khyanalts ce nourrisse de plus petites proies d'habitude, mais celui ci avait les côtes apparente, il était clairement affamé et désespéré. Il était claire qu'il allait les pourchasser lui, Fol et ce mystérieuses personne. Il fallait ce battre.

Théned : Hey, monsieur ! Désoler de vous dire ça mais fuir ne va servir à rien, ce gars va pas nous lâcher. Je peut le vaincre, mais je vais avoir besoin de votre aide. Protéger mon corps pendant que je suis pas la.

Sur ses mots, Théned entra en transe et rejoignis la conscience de Fol.

Théned : "T'es prêt mon pote ? On va lui monter comment se bat un chasseur d'Orshin !"

Fol :

Fol se plaça alors devant le Khyanalt dans une posture de combat féroce. Le combat allait commencer !

Ah ça on peut dire que Skar était plutôt paniqué. C'était pas tous les jours qu'il devait aider un petit merdeux qui menaçait de se faire boulotter par une grosse bestiole. Mais si y'avait que ça encore, ça pourrait aller, mais il était même pas coopératif le boutonneux ! Vous vous rendez compte ? Au départ il était encore obnubilé par sa fleur pour en avoir la moindre chose à foutre du khyanalt, mais après il enguirlandait carrément Oskar en lui disant que ça servait à rien de se casser, que fallait se battre ? Mais vous vous fichez de moi ! Il voulait faire quoi là exactement ? Le machin avait les dents d'un foutu tigre à dents de sabre, elles faisaient la taille de son bras ! Pis l'autre piaf il avait pas plus moyen de faire quoique ce soit. Complètement timbrés ceux-là, complètement timbrés. Mais Pattes de Velours allait quand même pas les laisser se transformer en casse-dalle pour reptile !

- Mais elle va se faire bouffer, ta bestiole ! Fais pas le con ! Beugla Skar en continuant d'essayer de tirer Théned en arrière.

Mais qu'est-ce qu'il pouvait faire, bordel, qu'est-ce qu'il pouvait faire... ? Bah oui, il avait des couteaux, mais ça aide pas à buter un tel monstre un foutu couteau ! Déjà, il commença par lâcher le gamin qui, de toute façon, avait aucune envie de le suivre et analysa la situation. Le khyanalt avait vraiment l'air d'avoir la dalle, ouep, et peut-être que ça le rendait moins fort, sûrement. Mais y'a rien à faire hein, ça pue comme situation. Imaginez un long lézard tout blanc qui siffle avec sa foutue langue crochue, qui exhibe ses grosses dents prêtes à te tailler en pièce, et en face on a littéralement un marmot, un poulet et un marchand. Nan, Oskar en avait décidé autrement. Maintenant il n'y aurait pas qu'un marmot, un poulet et un marchand. Il y aurait un marmot, un poulet et un marchand qui se tire dans l'autre sens.

- Désolé petit, si la chance est avec toi on se reverra à Forëal avec graaaaaaand plaisir ! Adieuuuu !

Et voilà notre fier, notre brave, notre hardi Oskar qui fuit glorieusement le champ de bataille et court à toute vitesse sur la route qui bifurque ensuite vers le nord, et donc vers Forëal. Une retraite plutôt logique. Ils avaient aucune chance de pas se faire boulotter par ce beau morceau de muscles, de griffes et de dents. Il était pas là pour crever comme un hérisson écrasé au bord de la route ! Oh croyez-moi que ces salopards qui l'ont largué à la pause pipi ils allaient l'entendre ! Non seulement ils auront la mort de Théned et de son bunnalix sur la conscience, bah ouais Oskar les aurait convaincu de l'emmener à la ville lui aussi, mais ils ont failli avoir la sienne aussi sur la conscience ! Ils payeront pour cet ignoble abandon ! Non assistance à personne en danger, ça va chercher la prison ça, bande de cons !

Nan franchement, il veut bien faire le chevalier blanc tout ça, mais c'est pas la P'tite Fée ce gosse, c'est un pauvre inconscient qui pense pouvoir se faire un satané khyanalt quasi tout seul. Il aurait mal fini de toute façon avec une mentalité pareille et Oskar partageait pas cette mentalité. Oskar, lui, voulait survivre, longtemps. Donc il était obligé de se tirer, oui, il était obligé. C'était ni la première ni la dernière fois qu'il croisait un fou, et ni la première ni la dernière fois qu'il fallait laisser quelqu'un en arrière pour pouvoir vivre un peu plus longtemps. Oh que non. Evidemment, ça reste un homme, il aura des remords pendant un moment, mais faites lui confiance pour se rappeler de temps en temps que c'était un mal nécessaire et que, grâce à son geste, un khyanalt affamé a pu avoir un bon repas et survivre un peu plus longtemps. Mais... même si regarder un gamin se faire mettre en pièces était pas spécialement sa tasse de thé, Oskar s'est soudainement dit que ce serait une bonne idée de se retourner pour voir comment ça se passait en bas. Il préparait ses yeux à, sûrement, voir un bon petit gueuleton de my'trän au poulet, mais allez savoir, il tomberait peut-être sur une surprise...

Avec sa conscience en Fol, Théned n'avait pas conscience qu'Oskar ne l'aidait pas. Il était de toute façon trop occuper à analyser son adversaire.
Malgré ça faim évidente, ce khyanalt restait assez grop en comparaison à Fol. Si Fol était un bunnalix sauvage et seul, il aurait surement fuit, mais il n'était ni sauvage, ni seul et savait que son ami saurait quoi faire :

Théned : "Ok, ce khyanalt est assez gros, donc ses coups seront dangereux. Mais grâce à ça tu aura un avantage sur l'agilité, alors sert-en. Ses point faible sont à la nuque et au ventre et vu la situation, il vaut mieux opter sur le premier choix. T'es prêt ?"

Comme pour répondre à la question, Fol lâcha un puissant rugissement tout en ouvrant grand les ailes, pour intimider son adversaire. Le khynalt fut légèrement surprit mais lança lui aussi un rugissement de combat. trop tard malheureusement car Fol s’élançait déjà sur lui, comme pour s'attaquer à son flan droit. Répondant à l’offensive, le khynalt lança sa patte avant droite pour griffer Fol.

Théned : "Maintenant !"

Dans un mouvement rapide, Fol utilisa ses ailes pour sauter au-dessus du khynalt et éviter l'attaque. Dans le même temps, il généra une boule de lumière à chaleur maximal sur la trajectoire du coup. Ne pouvant ni arrêter son attaque, ni changer sa trajectoire, le khynalt toucha la sphère et se brûla fortement, lâchant un sifflement de douleur.
Fol atterri derrière le lézard et, ne lui laissant pas le temps de respirer, sauta sur son dos et s'y accrocha avec ses griffes.
Le khynalt s’agita pour faire sortir Fol, mais il manqua de force et Fol était bien accrocher. Fol donna alors un puissant coup de bec dans la nuque de la créature et y reste bien fermement accroché. Le khynalt cria de plus bel et tenta de donner un coup de queue à Fol, mais ce dernier s'était préparer à ce cas et avait préparer une autre sphère de lumière qui plaça sur la trajectoire, brûlant de nouveau le lézard. Les deux continuèrent encore quelque seconde de s'acharner ainsi, jusqu'à ce que le khyanalt finisse par tomber au sol, vaincu. Fol garda sa morsure à son coup le temps des dernier spasme puis, quand il fut bien sur qu'il était mort, le lâcha, fier de sa victoire.

Théned :"Bien jouer mon pote !"
Fol : . ?
Théned : "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Fol : ?
Théned : "Le monsieur ? Il est... Il est parti ?"

Théned quitta alors la conscience de Fol pour rejoindre son corps. Il se releva de la neige et commença à observer les alentours, ce demandant où était passer cette personne. Après quelque seconde, il le vit finalement un peu plus loin, observant la scène, et se rapprocha de lui, un peu énervé mais surtout déçu.

Théned : Ben, pourquoi vous êtes parti ? Je vous avait dit de surveiller mon corps pendant le combat. Il se serait passer quoi si une autre bestiole arrivait pendant que moi et Fol on se battait, hein ?

Bon, si je vous dis qu’un gosse et son animal de compagnie sont prêts à castagner avec un lézard de 60 kilos, affamé et carrément prêt à les mettre en pièce, à votre avis c’est quoi la suite des évènements ?

Réponse A : Les deux finissent en casse-croûte pour reptile à fourrure.
Réponse B : Ils finissent par se carapater en voyant qu’Oskar a eu l’immense sagesse de le faire, lui.
Réponse C : Le lézard leur fout finalement la paix parce qu’il pense avoir bien protégé son territoire.
Réponse D : LE POULET LANCE DES BOULES DE FEU ET DEFONCE LE KHYANALT, ET LES DEUX POTES VIENNENT ENSUITE ENGUIRLANDER OSKAR PARCE QUE LUI S’EST BARRÉ.

Je vous laisse quelques secondes de réflexions pour deviner la réponse. PERDU. C’était la D ! Et oui, je sais y’avait un petit piège, mais ça me paraissait évident pourtant, non ? Bah non ! C’est sûr que quand tu vois un gosse tout confiant face à ce genre de bestiole, ton premier réflexe c’est de le suivre ! N’importe qui aurait fait comme Pattes de Velours, faites pas genre ! Bref, je peux vous dire que Skar, là, il était un peu sur le cul en voyant la carcasse cramée du monstre étalée par terre. Et en plus, v’la t’y pas que le gosse se dirigeait à grands pas vers le voleur qui avait pas vraiment la foi de bouger son derrière. Y’avait même pas vraiment de pensées qui lui traversaient l’esprit à ce moment-là ! Enfin, pas plus que d’habitude ! Il était juste en train de cligner de l’œil là, se demandant encore ce qu’il avait vu, et c’est quand Théned commença à l’engueuler qu’il se réveilla.

- Que… que… Quoi ? Ouais il a mis un peu de temps à piger ce qu’on lui racontait. Mais il se serait passé… ce qui aurait dû se passer là ! T’es mignon, p’tit merdeux ! Comment j’suis censé deviner que t’allais… utiliser ton piaf pour cracher des boules de feu et te faire un lézard qui mange des morceaux comme toi au petit-déjeuner ?! Est-ce que je suis censé le deviner ça, peut-être, quand je suis sur le point de me faire bouffer tout cru ?! Non ! Donc engueule-moi si ça te chante ! Traite-moi de lâche ! Moi je suis vivant, c’est tout ce qui m’importe !

C’était quand même pas mal ça, voilà qu’Oskar passait un savon à celui qui lui avait probablement sauvé les miches, mais on peut pas dire qu’il avait tort pour une fois. C’était pas un gars qui se mettait souvent en colère, l’Oskar, mais quand ça arrivait valait mieux écouter ce qu’il disait, c’était souvent un peu mieux que de la merde. Mais allez savoir si ça allait régler la situation ça, parce qu’on avait affaire à deux fortes têtes, ma foi. Mais y’en a une qui pouvait tirer des boules de feu quand même. Il en revenait toujours pas de ça, qu’est-ce que c’était que cette bestiole ? Il la connaissait de nom, il en avait déjà vu, mais on lui avait jamais raconté ça ! Par contre Skar était au courant que le petit était de… d’Orshin, voilà ! C’est les d’Orshin qui contrôlent les animaux !

Mais ça changeait rien au fait qu’il était un poil remonté, Pattes de Velours ! Mais ça retomba rapidement quand même, même s’il était un poil curieux de comment le gosse allait répondre.

Théned recula un peu face à la réaction d'Oskar. Il voulait simplement lui indiquer que ce qu'il avait fait était dangereux, comme son maître le faisait quand lui-même faisait une erreur durant leurs entrainement de chasse. Toutefois, il ne c'était pas rendu compte que son ton était si dur, lui qui ne cherchait pas à réprimander. Il reprit donc la conversation sur un ton bien plus doux :

Théned : Je suis désolé, je n'aurait pas du m'énervé sur vous. Moi je suis habituer à chasser des créatures comme ça tandis que vous ne l'êtes clairement pas. Vu que je sait de quoi ce genre de bestiole est et n'est pas capable, je considèrent comme normal certaines choses que vous prendriez pour folles, et vice-versa. En soit, avec les informations que vous aviez, je peut comprendre que la fuite semblait être la meilleur solution, du coup encore désolé de l'être emporté.

En disant les derniers mots, Théned inclina la tête en signe d'excuse. Il releva ensuite le tête, se rappelant qu'il ne s'était toujours pas présenté.

Théned : Au fait, je m’appelle Théned. Théned TRANSHI. Et ce Bunnalix que vous voyer la est mon familier, ainsi que mon meilleur ami : Fol.

Fol battit légèrement des ailes, comme pour dire "oui, c'est moi" mais gardait sur Oskar un regard pas hostiles, mais méfiant. Il n'allait pas attaquer un inconnue, mais n'allais clairement pas faire confiance à la personne qui avait abandonner son meilleur ami. il restait donc la, juste à coté de Théned, à observer Oskar d'un regard insistant.

C'était clair qu'Oskar était un peu plus apaisé que tout à l'heure, en parti parce que la menace fumante derrière Théned avait cessé de vouloir lui croquer la cuisse. Mais même, le garçon avait l'air de comprendre que c'était pas super sympa d'enguirlander Pattes de Velours pour ce qu'il avait fait ! Quand même ! Bon, y'avait toujours dans ce qu'il racontait une espèce de con.. de con... oh j'sais plus là. De condescendance, voilà. L'était condescendant le petit ! Eh vas-y que moi je fais des trucs fous et que c'est normal, et vas-y que moi j'suis habitué à affronter ça et pas toi, c'est pas qu'Oskar aimait pas spécialement se voir dire qu'il servait à rien, mais quand même ! Ouais, je sais, le gosse disait pas vraiment ça, mais que voulez-vous. Le pauvre Skar était déjà suffisamment occupé à ce que son p'tit cœur se calme, alors écouter correctement ce qu'on lui racontait c'était pas vraiment dans ses projets. Dans tous les cas, il releva le sourcil quand il se rendit compte que le piaf de Théned le regardait plus ou moins méchamment. Il pensait qu'Oskar ferait quoi, exactement ? Ces deux-là peuvent se faire un méchoui de khyanalt en quelques secondes et c'est un humble et honnête voleur, pardon, vendeur de bijoux qui leur ferait du mal ? Décidément, ces deux-là avaient pas inventé le fil à couper le beurre. Bref, fallait peut-être répondre à ce p'tit gars qui avait quand même la gentillesse de s'excuser et de se présenter.

- Moi c'est Oskar. Lança-t-il, toujours avec son air dubitatif. Salut à vous deux.

Il fit une petite pause, se demandant si c'était vraiment utile de répondre à sa longue explication. Je sais pas pour lui, mais moi ça me permet de gratter du temps dans mon histoire, donc il va gentiment se bouger ! Muhahaha !

- T'en fais pas va. J'suis qu'un honnête marchand, je sais pas tuer ce genre de bestioles.

Bon c'est faux, mais on fera comme si pour qu'il passe pas juste pour un gros lâche dans toutes les auberges de Forëal. En parlant de ça, faudrait peut-être reprendre la route ! C'est qu'il avait des traîtres de caravaniers à retrouver et à engueuler ! On jette pas Pattes de Velours par dessus bord comme ça, non mais oh. Mais y'avait quand même un petit détail à régler. Ses petits yeux de chat de gouttière glissèrent vers la carcasse du lézard qui attendait toujours qu'on fasse quelque chose avec. Oskar claqua sa langue comme s'il réfléchissait alors qu'on fait il avait déjà plus ou moins une idée d'où elle allait finir.

- Bon, je pense pas qu'à Forëal quelqu'un le récupérera pour cher. Sa fourrure est cramée, la viande est loin d'être fameuse dans mon souvenir, pis j'ai pas envie de me bousiller le dos à le porter jusque là-bas. Je sais pas ce que vous comptez faire, mais moi je vais tracer ma route jusqu'à la ville !

Ah là je peux vous dire qu'il espérait entendre Théned faire demi-tour et aller faire je ne sais quoi avec la carcasse de la bestiole pour qu'il puisse continuer en paix. C'est pas qu'il voulait pas de sa compagnie hein, mais socialiser par -3°C, à seulement vingt toutes petites bornes de Forëal et alors qu'il avait qu'une envie c'était de se poser, de se réchauffer, de grailler et de casser la figure de ses caravaniers, c'était pas vraiment la priorité. Mais, eh, vous savez que l'histoire serait bien moins marrante si Oskar en bavait pas un petit peu ! Muhahahaha !

En entendant la réponse d'Oskar, Théned sursauta. Le combat lui avait déjà fait oublier qu'il devait ce rendre à Forëal lui aussi. Il avait du mal à trouver la route avec toutes cette neige, mais il semblerait bien qu'Oskar lui connaissait la route. De ce fait, il pourrait surement l'accompagner jusque là !

Théned : Attendez M. Oskar, laissez moi juste une seconde pour récupérer deux-trois truc et je vous accompagne ! Moi aussi je doit aller à Forëal.

Dans sa surexcitation habituelle, Théned s'en alla avant même d'avoir une réponse. Il se dirigea d'abord vers l'endroit où le khynalt avait attaqué en premier pour récupérer son panier ainsi que son masque (les deux étant tombé quand Oskar l'avait attrapé). Après avoir vérifié que les deux été en bon état, il mit le masque sur le coté de son visage (comme sur la photo de profil) et garda son panier dans ses mains tandis qu'il se dirigeait vers la carcasse du lézard. Une fois à coté d'elle, il sortie son couteau et commença à analysé la bestiole.
Les sphères de lumière de Fol avait brûlée une grande partie de la queue ainsi que des morceaux du corps, rendant la fourrure inutile. L'animal n'ayant pas beaucoup mangé, elle n'avait aucune graisse à donner et sa chaire était non seulement maigre, mais ne serait pas rassasiante. Même ses os était inutiles, car trop petit pour servir à quoi que ce soit. La seul partie vraiment intéressante était la tête. En effet, les dents du khynalt sont, certes, petites mais surtout solide, en faisant un élément de choix pour des colliers. De plus, Théned avait entendu dire qu'il était possible de se servir de la langue, des yeux ou même des dents (si l'on a de quoi les concasser) pour faire des onguents et autres éléments médicaux. Il découpa donc le reste de chaires que Fol n'avait pas déjà percé puis ce servit de son pied pour faire levier et disloquer la colonne vertébrale, manquant de peu de perdre l'équilibre. Il découpa ensuite ses pattes, ce dernières pouvant aussi servir de décoration. Bien que celle étant brûlé intéresserait moins, elle pourrait toujours être distribué à un tanneur pour couper du cuire.

Une fois qu'il eu récupéré tout ce qui aurait de la valeur et l'eu mit dans son panier, il appela Fol pour qu'il mange un peu et alla préparer un trou pour enterrer les restes. Fol était rester devant Oskar et le surveillait comme pour dire "Cette fois tu attends. Toutefois, quand Théned lui parla de manger, il se retourna plus vite que s'il venait de croiser un dragon. Sans attendre, il se dirigea vers la carcasse et commença à déchiqueter les morceaux de chaires qui l'intéressait.

Pendant qu'il creusait et que Fol mangeait, il se rappela qu'Oskar avait dit être marchant et ce se qu'il pourrait lui donner ce qu'il avait ramasser comme payement. Il décida donc de proposer cela et parla tout en ayant le dos tourné, ne voulant pas arrêter de creuser le trou :

Théned : Au fait, M. Oskar, les trucs que j'ai récupéré peuvent ce vendre ou au moins s'échanger. Je sait que c'est pas grand chose, mais je peut vous le donner et en échange vous me laisser vous accompagner à Forëal. Vous voulez bien ?

La situation s'était bien calmée entre les deux, c'était bien là le principal. Sûrement que ce soir, Oskar raconterait l'histoire au tenancier d'une taverne pour passer le temps et négocier un verre gratos. Mais d'ici là, il avait de la route à faire et il la ferait seu-

- Attendez M. Oskar !

Et merde. En vrai il s'était préparé à ce que ça arrive déjà. Cet endroit était tellement dangereux et pas amical que fallait pas avoir plus de deux neurones pour comprendre que Théned cracherait pas sur de la compagnie jusqu'à Forëal. Et, à la vérité, Oskar non plus cracherait pas sur l'aide du gosse pour se sortir d'ici vivant. M'enfin faudrait supporter ses petites remarques sur la lâché d'un « pauvre marchand désarmé » quoi. Ce serait pas une partie de plaisir, pour sûr, mais y'avait pire. Genre se faire boulotter par une autre saloperie avec des dents comme des bras de bébé là. Du coup, Pattes de Velours s'efforça de pas soupirer et se retourna avec la même expression de... bah de voyageur transi de froid qui aimerait bien se téléporter jusqu'à la chaumière la plus proche quoi.

- Je t'attends là, essaye de te dépêcher ou on va finir en glaçons !

Et le gosse descendit la bute pour retourner vers le khyanalt et commencer à le découper. C'était assez flippant comme vision vu qu'il avait un visage tout angélique et innocent, et le voilà maintenant avec son gros couteau en train de décapiter cette bestiole. Quand il disloqua le crâne de la colonne vertébrale, le craquement fit un peu grimacer l'Oskar alors qu'il continuait d'être surveillé par le gros piaf cracheur de boules de feu. Il commença à le dévisager d'ailleurs, plissant des yeux l'air de dire « Tu me veux quoi toi ? » parce qu'il comprenait toujours pas comment il pouvait être considéré comme un danger, tout chat de gouttière qu'il était. Ses yeux alternaient donc entre regarder le spectacle assez dégueulasse du dépeceur de 19 piges et le bunnalix qui tiraient des éclairs par les yeux.

- Mais arrête de me regarder comme ça ! C'est toi qui était à moitié entrain de boulotter ce monstre, là ! Pas moi ! Finit-il par lancer, s'imaginant peut-être qu'on allait lui répondre.

Décidément, y'avait vraiment des étincelles entre ces deux-là ! Et l'animal refusa de le quitter des yeux jusqu'à ce que son maître lui donne le signal pour aller manger un peu de la carcasse avant de l'abandonner là. Elle avait plus de tête, plus de pattes, et Oskar avait l'impression qu'il allait gerber. Mais il se retenait, pour pas encore plus perdre la face. Au bout de très longues minutes, voilà le marmot de retour avec son panier. Et pas le panier de la bergère gavé de belles pommes ou de miches de pain. Nan là c'était un beau panier de chasseur avec sa tête de khyanalt aux yeux vides, dégoulinant de sang, et les pattes en prime. Entendons-nous bien Skar était pas un enfant de cœur, il avait grandi dans un bled où tu vois ce genre de scène à cinq piges à même la rue, mais t'as jamais vraiment l'habitude d'entendre deux vertèbres qui craquent avant de se séparer, pis de se voir offrir un panier rempli de membres qui puent le sang à en brûler la gorge. Du coup, en espérant que le petit se vexe pas, mais Oskar fit un peu la grimace en voyant ce cadeau.

- Merci l'ami, mais je suis pas à plaindre t'en fais pas. Tu peux m'accompagner et vendre toi-même ce que t'as récupéré, j'aurai du mal à trouver à qui le refiler t'façon.

L'Oskar vérifia bien que le gosse avait tout son barda, il ramassa son propre sac et le jeta sur ses épaules, pis lâcha un brave « en route ! » avant que toute la petite compagnie commence enfin à aller dans la bonne direction. Au moins la grimpette ça réchauffait, on pouvait le dire ! M'enfin, c'était marrant cinq minutes de voir son souffle se barrer comme si on crachait de la fumée, mais peut-être que taper causette serait une bonne idée pour passer le temps.

- Tu connais Forëal toi ? Ou t'y débarques pour la première fois ?

Ouais on peut dire que c'était le jour et la nuit entre l'Oskar énervé de tout à l'heure et celui de maintenant qui poussait à papoter. Bah ouais mais en même temps quand le poulet est plus en train de te dévisager comme si t'avais lâché une caisse au milieu de la pièce, t'es de suite moins stressé ! En attendant, la route s'annonçait longue devant. Fallait monter jusqu'à un petit col, ensuite descendre dans une parodie de vallée puis remonter encore les trois quarts de la route qui reste jusqu'à l'endroit où se nichait cette satanée ville. Ah ça, fallait le mériter son ragoût de cerf à Forëal, j'vous le dis !

Théned fut un peu surprit qu'Oskar ne fut ps intéressé par son offre, mais il suivit son conseil en le gardant pour les vendre plus tard. Il mit alors son panier dans son dos comme un sac, vérifia qu'il avait bien enterrer les restes du khynalt et, lorsque Oskar donna le signal, commença la monté en demandant à Fol de mener la route. Ce n'est pas qu'il pensait que d'autres surprise arriverait sur la route, mais il valait mieux avoir quelqu'un pour surveiller les choses devant nous.

Quand la monté commençais à se renforcer et que l'air que Théned soufflait commençais à être visible, Oskar commença la conversation et Théned, contant de pouvoir discuter avec son compagnon de route, répondit avec enthousiasme.

Théned : C'est la première fois que j'y vais. Pour être franc, ça fais des années qu'aucun membre de mon village n'était allé là-bas, du coup personne ne savait clairement comment si rendre. C'est pour ça que j'était en train de airer un peu à la recherche d'une piste que la neige n'aidait pas à trouver.

Tandis qu'il disait cela, Théned se rappela finalement que l'in des Anciens ce rappelait effectivement comment atteindre la ville facilement, mais Théned avait complètement oublier ce fameux "comment". Il décida de garder cette information pour lui afin de ne pas paraître trop ridicules. En y repensant d'ailleurs, il n'avait pas fait une très bonne première impression. Ce faire attaquer par un khynalt alors qu'on est trop occuper à regarder une plante, c'est moyen. Il décida donc qu'il profiterait de ce chemin pour être sous son meilleur jour. Pas de réaction infantile ou bizarre, cette fois-ci il serait adulte !

Je sais pas si vous savez, mais Khurmag c'est plutôt froid comme bled. Déjà, ça c'est dit. Ensuite, je sais pas si vous savez, mais décembre c'est plutôt froid comme mois. Vous le saviez déjà ? Parfait. Et je sais pas si vous savez, mais la combinaison des deux ça tue des tas de gens tous les ans, surtout ceux qui traînent dehors comme des débiles parce qu'ils sont pas foutus de venir à Forëal en été ou de garder leur place en charrette ! Du coup, ça vous étonnera pas si je vous annonce que les vingt bornes qui restaient aux deux oiseaux elles sont pas passées toutes seules toutes seules. D'une part notre Oskar, qui est pourtant pas mal bavard, a eu du mal à en placer une pendant le trajet. C'est que ça pompe de l'énergie de causer, surtout quand z'avez déjà du mal à respirer correctement. Pis ça l'amusait bien plus de souffler des gouttes d'eau que d'apprendre à connaître l'autre chasseur. T'façon le but là c'était pas de sympathiser, c'était de rester en vie ! Y'avait deux bornes de grimpettes à se taper pour monter sur un petit col, ensuite fallait descendre dans la vallée de Forëal et ensuite tout remonter pour atteindre cette fichue ville ! Le tout à pattes, avec les degrés en dessous de 0, et le corps qui gueule sa torture dans tous les sens.

Tout ça pour dire qu'on espère que Théned en voudra pas à Skar de pas piper mot du trajet, n'ouvrant sa bouche que pour râler et hurler au monde à quel point il en avait plein les bottes. On va donc pas s'amuser à détailler le reste de la route jusqu'à Forëal, parce que, bon, à part de la neige, des sapins, des écureuils et beaucoup beaucoup beaucoup de vent, bah il s'est pas passé grand chose. Enfin si, après une ou deux heures à marcher au fond de la vallée, là où il faisait bien meilleur et que Pattes de Velours pouvait respirer normalement, bah l'idée lui vint de taper causette à nouveau. Déjà ça les réchaufferait, pis ça leur ferait passer le temps jusqu'à l'arrivée. Skar profita d'apercevoir enfin Forëal, perchée sur sa colline, pour reprendre la conversation d'il y a quelques heures. Mieux vaut tard que jamais va.

- Pour ma part, c'est la... une, deux... troisième fois que j'y vais. Mais bon, c'est la première fois que j'y débarque en hiver ! C'est particulier, ma foi. Particulier voulant dire absolument gerbeux ! Quel temps de merde !

Il éclata de rire. Oh que ça faisait du bien de pouvoir rire sans avoir l'impression de vomir sa trachée à force de tousser. Au final, il aimait même plutôt bien c'te fraîcheur, parce que c'était plus ce froid dégueulasse qui vous fout des coups de couteau de partout dès que vous bouger, comme y'en avait plus haut. Nan là c'était juste un air tout sec, tout frais, mais qui leur foutait un peu la paix. L'Oskar prit un petit moment pour admirer la ville aux grandes tours, creusée dans la montagne. Elle était vraiment super belle, vous bavez quand vous vous y baladez, mais faut la mériter la belle et ça m'étonnerait pas que des gens soient morts en voulant aller là-bas ! Heureusement, c'était pas le cas de nos trois gars. M'enfin, ils étaient pas encore arrivés hein, tout était possible.

- Alors p'tit gars, t'en pense quoi de Forëal ? Lança Oskar en pointant les tours du doigt. C'est pas mal hein !

Ah ça, pour sûr, il avait retrouvé un peu de sa joie. Sûrement que de savoir que dans deux ou trois heures il aurait dans les mains une grosse écuelle de ragoût de bulkhi, les pieds sous la table et de la bière dans le gosier ça le motivait à pas traîner des pattes sur le chemin qui reste. Mais bon, à un moment fallait aussi écouter son dos qui hurle « J'ai mal !! », comme ses pieds d'ailleurs, et ses bras, et ses jambes, et partout en fait. Du coup, pardon d'avance à notre cher pote chasseur et son bunnalix, mais c'est pas maintenant qu'Oskar arrêtera de se plaindre.

Durant sa vie avec sa tribu, Théned considérait avoir vue beaucoup de belles chose. Il avait vu le soleil se lever au-dessus des montagnes de Kharaal Gazar. Il avait senti l'océan lécher ces orteils sur le littoral, à la frontière de Zolios. Il eut même la chance d'entendre les pleures d'un nouveau-né, ce qui restait pour lui le plus beau des spectacles.
Toutefois, à la vue Forëal, Théned resta sans voix. Le premier détail qu'il le frappa était la solidité de la ville. Habitué aux tentes et autres battisse de ce genre, fragile, mais faite pour le voyage, c'était bien étrange pour lui de voir, même de loin, des murs en pierre lourde, mais solide. Ce qui le frappa ensuite, c'est la taille. La ville était grande, très grande. La tribu de Théned avait une trentaine de membres et il considérait déjà qu'il était nombreux. Il se souvenait aussi avoir vu un petit village durant son enfance qui abritait quelque chose comme cent personnes. Toutefois, il était clair que la ville abritait beaucoup plus de gens que cela. En dernier, mais pas des moindre, ce qui le frappa était la beauté de la ville. Ce n'était pas une beauté du moment, comme une naissance ou un levé de soleil. Ce n'était pas non plus une beauté d'origine, comme une grande forêt ou l'océan infini. C'était une toute nouvelle beauté pour Théned, une beauté architecturale (ou comme il l'appellera au début, une beauté de construction) et elle était grande. Les tours construites s'élevait comme pour toucher le ciel, et le toit des maisons, recouvert d'une fine couche de neige, reflétait doucement la lumière du soleil, faisant briller la ville comme une éternelle rosée matinale.

La ville était encore à quelques kilomètres, et pourtant Théned n'en pouvait plus d'attendre. Oskar n'aurait pas été là, il aurait déjà commencé à courir pour arriver plus vite. À la place, il resta exciter durant tout le chemin restant, répondant aux plaintes d'Oskar par des remarques excité, naïve ou les deux.

Après quelques heures de marche, ils arrivèrent finalement devant les gardes de la ville. Ces derniers vérifièrent rapidement leurs identités ainsi que le panier de Théned (ils se bouchèrent le nez en le faisant.) et, en voyant Fol, ils leur demandèrent de le surveiller pour qu'il ne cause pas de problème. Théned demanda donc à Fol de rester au prêt de lui, ce qu'il accepta. Une fois clairement dans la ville, l'émerveillement continua. Les maisons étaient faites de pierre taillée et lissé afin qu'elle puisse bloquer le froid environnant et la route, quoi que recouverte de neige, était clairement plus lisse que celui d'un village.

Théned était sur le point de foncer dans la ville quand il se rappela qu'il n'était pas venu seul. Il se tourna alors vers Oskar :

Théned : Bon, M.Oskar, je pense que l'on va se séparer ici. Merci beaucoup de m'avoir laissé vous accompagner jusqu'ici. Si vous avez besoin d'aide pour quelque chose, dite le moi et je verrais ce que je peux faire.