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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Zochlom
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Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMar 10 Sep - 15:29
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Quartiers Généraux des Cercles.
Salle de conférence, quelques jours après la conférence de Laura Godolphin.
Juillet 934.

L’effervescence était totale. Il y a seulement quelques jours, Norwin avait participé à la conférence menée par Laura Godolphin, membre du gouvernement de l’UNE et représentante de la région d’Hinaus auprès de l’instance suprême du continent. Il avait assisté aux propos haineux, aux relents de colère, d’incompréhension, de bêtise et de violence facile. Il avait fait face à l’attaque providentiel de « terroristes Myträns ». Qu’elle était belle, qu’elle était bien venue, cette attaque. Qu’elle fut utile aux propos de la démagogue et dangereuse Laura Godolphin. Et malgré la réticence de Norwin, et malgré celle des Hauts-Généraux présents, toutes les argumentations furent vaines lorsqu’un dissident, se positionnant en faveur de Laura Godolphin, prit part aux débats, provoquant de véritables mouvements aux parfums de rébellion et de sédition. Un climat dangereux, gagné à la cause de la représentante de l’UNE, et qui nécessita de partir, très vite.

Il était rentré immédiatement aux Quartiers Généraux. Là, il prit un temps pour lui, pour réfléchir, face aux propos, à la violence et au futur qui se dessinait devant ses yeux. Une nouvelle guerre se préparait, et celle-ci serait plus terrible encore que la première. Bâtie sur les querelles, les haines passées et les évènements tragiques de ces dernières années, cette nouvelle guerre serait l’occasion d’effacer les ardoises, de remettre les compteurs à zéro… D’assouvir les plus bas instincts, les plus cruelles envies, ces facettes que les Hommes peinent à assumer, qui font honte à ceux qui se disent « intelligents ». Norwin avait beau détester cette situation, haïr la guerre, éprouver de l’aversion pour celles et ceux qui l’arborent comme un art ou comme une passion, le sort en était jeté, et il devait faire face, avec sa Guilde. Les Cercles allaient devoir traverser cet orage, et répondre au crédo qui est le leur. Le monde allait avoir besoin de médecins.

Aussi avait-il convoqué l’entièreté des professionnels des Cercles. Aides-Soignants, Infirmiers, psychologues, médecins, tous furent convoqués à une conférence exceptionnelle, dans le lieu dédié à cet exercice, sous l’égide et la tutelle de Norwin Mererson en personne. Les Hauts-Généraux De Richtofen, Kingston et Lokamine furent également convoqués, dans le cadre de la chartre et de la convention établie plus tôt dans l’année, sur la prise en charge médicale d’un tel cataclysme.

Alors que la salle se remplissait à chaque instant, les chaises se remplissant de professionnels tous plus curieux les uns que les autres, Norwin attendait, seul, en bas de la salle, assis derrière une très grande et très large table, des tonnes de papiers autour de lui, et, au-devant, une petite tablette avec son nom et ses responsabilités. Il était le premier des « personnalités » à s’être installé. A ses côtés, sa secrétaire personnelle. Il profitait de l’attente pour pouvoir terminer quelques paperasses administratives. Quitte à perdre du temps à attendre, autant le mettre à profit ! Sa secrétaire lui présentait des papiers plus ou moins fournis en caractères imprimés, plus ou moins épais, plus ou moins urgents, et Norwin, à l’envie, signait d’une encre noire, écrivait et signait d’une encre rouge, ou, parfois, scellait à la cire et au tampon des Cercles. Et le balet des feuilles et des dossiers continuait ainsi, Norwin ne relevant le visage à aucun instant. Il entendait la salle se remplir, les chaises grincer, mais tant que les Hauts-Généraux, et autres médecins émérites n’étaient pas arrivés à ses côtés, la conférence ne démarrerait pas. Et son travail continuait, parfois interrompu par une parole murmurée à ses oreilles, par une recharge dans l’encrier, ou par une gorgée de café préparé exprès pour lui.

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMar 17 Sep - 22:48
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Un fiasco doublé d’une tentative politique aussi grotesque que consternante, voilà ce qu’avait été la réception de Laura Godolphin pour Manfred. Les intrigues politique l’ennuyaient et l’agaçaient profondément, l’idée même d’être un vulgaire pion sur l’échiquier politique de Daënastre le révulsait. Il n’était pas parvenu à sa place à la sueur de son front pour remplir les poches des politiciens et de leurs amis fabriquant d’armes, mais pour protéger Daënastre des menaces extérieures. Même si pour certains cette menace extérieure s’était dévoilée pendant la tentative d’assassinat dont Elenor et lui avaient faillis être victimes, et il ne pouvait pas vraiment leur donner tort. Même si cette tentative avait été plus que bienvenue pour appuyer les arguments de Laura, son timing avait été pour le moins fortuit.

Il s’était fait remarquer pour sa désapprobation à rentrer en guerre, une position dont certaines personnes de son entourage s’étonnaient. Il n’était pas contre la guerre parce que le conflit le dégoûtait foncièrement, si c’était le cas il n’aurait pas fait carrière dans l’armée. C’était plutôt par dégoût de la politique et des intrigues, pour lui Laura ne servait que ses propres ambitions et se posait volontairement en sauveuse pour gagner l’opinion publique. Mais cela n’indiquait pas forcément qu’il était contre la guerre et le conflit, la guerre permettait de s’illustrer et de prouver sa valeur, de gagner des distinctions et le respect de ses pairs, cette guerre ne ferait pas exception, mais Manfred n’aimait pas l’idée d’être manipulé.

En réponse à ses troubles Norwin Mererson les avait convoqué Anastasia, Elenor et lui, ils devaient se rendre au quartier général des Cercles de l’Aube pour une conférence, après tout les Cercles de l’Aube auraient un rôle à jouer pendant la guerre qui se profilait. Il fût décidé de ne pas réquisitionner inutilement deux briks de l’armée pour le déplacement des Hauts Généraux, la caraque de Manfred était amplement suffisante pour remplir cette tâche, autant pour le transport que pour la sécurité des hauts dignitaires de l’armée.

Une fois ses collègues à bord du bâtiment et leurs quartiers attribué, le vaisseau de Manfred fît voile vers Zochlom pour se présenter à cette conférence. Par soucis d’éviter de cantonner ses collègues à leurs quartiers, Manfred leur laissa une certaines liberté de déplacement à bord de son vaisseau, elle étaient libres de se déplacer tant que cela ne comprenait pas la machinerie ou les zones les plus sensibles de la caraque. Le Haut Général des forces célestes quant à lui passait le plus clair de son temps à travailler et donner des ordres, passant parfois sur le pont principal du vaisseau pour s’oxygéner avant de replonger son nez dans divers dossiers plus ou moins importants.

Lorsque l’aéronef s’approcha enfin de l’île des Cercles de l’Aube, Manfred fît prévenir ses collègues de terminer leurs préparations tandis que lui enfilait son armure d’apparat habituelle. Certains médecins s’offusqueraient peut-être de ce choix vestimentaire, mais de l’uniforme protocolaire ou l’armure, il trouverait toujours l’armure plus confortable, aussi étrange que ça puisse paraître. La suite des évènements fût simple et rapide, lorsqu’ils débarquèrent un émissaire les conduisit vers la salle de conférence maintenant bondé. Avant de s’asseoir à sa place, le Haut-Général adressa un hochement de tête respectueux à Norwin Mererson ainsi qu’aux médecins les plus prestigieux, avant de s’asseoir silencieusement, attendant la suite des évènements.

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyJeu 19 Sep - 23:15
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
Les Cercles de l’Aube constituaient sans aucun doute le plus grand mystère politique aux yeux d’Elenor. Que le gouvernement de l’U.N.E. gaspille ainsi des centaines de milliers d’irys dans une organisation qui soignait aussi bien leurs ennemis que leurs troupes lui échappait complètement. Il n’y avait rien chez eux qu’il n’était pas possible de reproduire à Daënastre, les spécialistes de Rathram étaient aussi méritants que les plus fameux médecins de cette guilde qui se réclamait neutre.
Elle comprenait leur pacifisme, elle le trouvait même assez logique : lorsque l’on décidait de dédier sa vie à soigner les autres, peu de raisons d’encourager la guerre. Mais la neutralité ? Elle pouvait voir de nombreux intérêts à maintenir une telle posture mais aucun ne l’incitait à accorder la moindre once de confiance aux Cercles de l’Aube. Et bien sûr cela s’accompagnait d’une volonté d’indépendance qui l’exaspérait au plus haut point, elle détestait devoir gérer des civils dans ses pattes lors d’opérations militaires. Au moins les compagnies marchandes daënastres avaient l’avantage d’être clairement de leur côté et, si la guerre éclataient, de tomber sous le coup de la loi martiale en cas de besoin pour s’assurer qu’elles ne gêneraient pas les manœuvres.

Ses problèmes avec les Cercles étaient bien connus au sein de la marine puisqu’elle avait déjà fait circuler plusieurs ordres explicitant clairement que les membres des Cercles n’étaient pas autorisés à mettre le pied sur les navires militaires et que leurs expéditions ne devaient pas être traitées différemment de celles de toute autre nation neutre -ce qui voulait dire être ignorées, dans le meilleur des cas-. Mais elle devait le reconnaître, cela n’avait pas eu beaucoup d’effets : les marins ne comprenaient pas pourquoi on ne devait plus accueillir des médecins compétents à bord et elle ne leur en voulait pas de raisonner aussi simplement. En revanche que des officiers, parfois très élevés dans la hiérarchie, se permettent d’ignorer ces ordres était un tout autre problème. L’amirauté de Rathram avait même eu l’audace de faire circuler dans ses rangs un contrordre ! La tradition mais surtout la peur des élites de ne plus pouvoir bénéficier de leurs soins avaient efficacement enrayé ses tentatives de réforme. Faire des exemples ne lui aurait valu qu’une opposition encore plus franche et brutale.
Reconnaissant sa défaite, elle n’avait pas insisté outre mesure bien qu’elle maintenait ses ordres, ce qui avait au moins le mérite de les faire appliquer dans son entourage immédiat et, plus important, avait une certaine influence sur les nouveaux officiers qui sortaient des écoles. Elle se consolait en se disant qu’au moins les innovations technologiques de la marine ne craignaient pas de fuites de ce côté-là. C’était maigre mais c’était déjà ça.

Elle en était donc venue à la conclusion que si elle voulait se débarrasser des Cercles, cela ne pourrait venir que d’une volonté plus globale : il fallait que le Conseil de l’U.N.E. cesse de faire appel à eux. Plus simple à dire qu’à faire, surtout qu’elle était loin d’être établie en politique.

Tout cela en tête on pouvait s’étonner de la présence d’Elenor à une réunion organisé par les Cercles. Mais cela n’avait en réalité rien de si surprenant : elle allait être exactement au bon endroit pour en savoir le plus possible sur les rapports entre les Cercles et l’U.N.E. et toute information pourrait plus tard s’avérer intéressante. Sans compter qu’elle ne voulait pas rater une occasion de faire valoir sa vision de comment l’on menait une guerre, une vision dans laquelle les Cercles n’avaient qu’une place de spectateurs. Même si cela l’exposait à côtoyer une personne pour qui elle avait particulièrement peu de respect, la Haute Générale Lokamine.
Elenor n’avait donc pas beaucoup bougé de sa cabine lors du trajet à bord du vaisseau de Manfred. Déjà parce que sortir sur le pont signifiait s’exposer au froid, ce qu’elle n’appréciait que modérément, mais surtout car elle ne goûtait pas vraiment à la compagnie de sa collègue et ne désirait pas se l’infliger plus que nécessaire pour ne pas être impolie. Qui plus est être encore tenu éloignée de son bureau commençait à l’énerver, elle n’arrêtait pas de devoir se déplacer sans cesse depuis qu’elle avait présenté le verster à Alexandria. Puisqu’elle ne s’autorisait pas à boire autant qu’elle l’aurait voulu pour réussir à se calmer la nuit, elle compensait en fumant davantage si bien que sa cabine allait avoir besoin de beaucoup d’aération une fois qu’elle ne serait plus dedans.

Aussi, tandis qu’ils étaient encore en train de s’approcher de l’île volante, elle décida de prendre une dose double de stimulants, elle voulait assurer. Certes elle avait quelques réticences à côtoyer dans cet état des médecins, qui risquaient de deviner quelque chose, mais elle ne venait pas passer une auscultation et elle n’avait aucune envie de tailler le bout de gras en privé avec qui que ce soit. Elle se prépara longuement, comme pour chaque apparition publique, enfilant son uniforme le plus resplendissant surmonté d’un long manteau bleu azur aux épaulettes argentées démesurées qui lui permettaient de dissimuler un peu sa carrure d’allumette. Dans la même optique, elle gagnait bien dix centimètres grâce à ses bottes. Ses longs cheveux blancs retombaient en boucle épaisses entre ses épaules et elle avait tout particulièrement soigné son maquillage pour dissimuler toute trace de fatigue ou d’inconfort.
Lorsqu’elle rejoignit ses deux collègues sur le pont, elle y trouva également Butler, Nathaniel et Viktor qui l’avaient accompagné dans ce voyage. Son majordome n’était pas enthousiaste à l’idée de devoir la laisser seule, si l’on exceptait Manfred et Anastasia, tandis que les deux membres des forces expérimentales affichaient leur air neutre de soldats au repos, malgré qu’ils fussent en équipement complet à l’exception de leur armure. Elle leur faisait toutefois pleinement confiance pour appliquer les ordres qu’elle leur avait donnés avant même d’embarquer, en prévision de cette rencontre : s’il devait se produire quelque chose qui menaçait la sécurité des Hauts Généraux, ils avaient carte blanche pour les sortir de là.

Une fois descendus de la caraque, on les escorta jusqu’à la salle de conférence où attendait déjà un certain nombre de personnel des Cercles. Elenor gagna sa place sans prêter attention aux personnalités présentes. Ou plutôt elle prêtait attention à tout, ne pouvant empêcher ses yeux de scruter chaque rang d’un air inquisiteur et son cerveau de se concentrer sur le moindre bruit qui émergeait du brouhaha feutré de la foule en attente.
Lorsqu’ils furent tous les trois installés, et avant que la conférence n’ait pu commencer, Elenor se pencha en avant, les moins jointes posées sur la table et planta ses yeux dans ceux de Norwin avant de s’adresser directement à lui, sans préambule d’aucune sorte.

« Monsieur Mererson, auriez-vous l’amabilité de demander à toutes les personnes possédant des capacités magiques de quitter la pièce ? » Elle n’accorda aucune attention aux nombreuses protestations qui naquirent presque instantanément, continuant de sa voix froide et précise comme un scalpel : « J’ai accepté pour la bonne tenue de cette conférence de déroger aux plus élémentaires lois de la prudence, alors qu’une guerre menace d’éclater à tout instant, et les capacités magiques sont une arme au même titre que les revolvers et les épées. Il me semble donc normal que les personnes en possédant ne puisse pas se trouver dans cette pièce. » Elle attendit une réponse, son regard fixé sur celui du chef de la guilde.

Isha Varlega
Isha Varlega
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyVen 20 Sep - 9:32
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
L'air. Il était morne. Même secoué par la proue du bâtiment volant, il n'avait aucune saveur. C'était le même vent qu'Isha avait entendu souffler pendant presque une quinzaine d'années et pourtant il n'avait jamais été plus étranger. Parce qu'il était vicié. La doctoresse se tenait droite entre les chemins dallés, pieds chaussés dans l'herbe. Les nuages de fumées de moteur sur les quais donnaient à cette "conférence" de véritables airs d'invasion. Naturellement, elle y avait été conviée, comme n'importe quel autre membre des Cercles.

En temps normal, elle serait restée chez Tuli, aurait sorti ses vieux livres et les aurait lu tout entiers pour la millième fois. C'était une habitude que de rester isolée, essayer de faire profil bas, la jeune femme n'avait jamais supporté de mal se faire remarquer. Mais que le peuple qui était responsable de la mort d'un membre des Cercles, des troubles liés aux émois d'une psychopathe et d'une blessure qui avait failli lui coûter la vie soit accueilli sur un tapis rouge ... hors de question qu'ils se croient pardonnés. Isha ne pensait pas violer le principe de neutralité en considérant que les daënars avaient des comptes à rendre.

Réajustant la sangle de son arme, la doctoresse détestait l'idée de devoir la laisser de côté. Comment vouloir rester sans défense autour d'idiots qui vous considèrent comme des ennemis ? Après tout, de par son teint et ses traits, le raccourci jusqu'à ses origines kharaaliennes étaient très vite faites pour qui savait tendre l'oeil. Après l'histoire avec la légionnaire, il était désormais commode pour Isha que de répondre à cette simplicité de pensée avec un poing dans les gencives, tout aussi prompt à aller "droit au but".

Désarmée mais équipée de son habituel plastron et bandages avec cette éternelle teinte marron qui parodiait la couleur de ses cheveux. Sa place à la conférence lui paraissait claire et pourtant, aurait semblé bien hautaine si tout autre membre des Cercles les avait entendues. Pour ce qu'elle avait vu, elle voulait participer au débat, suivre le dialogue et surtout, dénicher des explications sur pourquoi une machine de guerre s'est retrouvée sur un bâtiment d'escorte.

Dès que ses pas l'approchèrent de Monsieur Mererson, Isha eut la ravissante surprise d'entendre ce qui était certainement la demande la plus risible, hautaine et ... "osée" qu'elle aurait pu imaginer. Elle imaginait la tête blasée de Norwin de là où elle était. Bien. Quitte à être active autant ne pas tarder. Joignant le bureau de son supérieur, elle répondit à la place de ce dernier.

- J'imagine alors que vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que ceux qui sont munis de prothèses quittent la salle ... madame ? Objectivement, je n'y vois aucune différence avec la magie dans le cadre de cette assemblée.

Sérieuse, elle tourna les yeux vers son propre chef, espérant qu'il ne prenne pas mal son écart momentané.

- Bonjour, monsieur Mererson.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMer 25 Sep - 5:24
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
Althéa se tenait patiemment assise au second rang, une jambe joliment bottée croisée par-dessus les habits les plus neutres de sa garde-robe. Une cape raffinée à la mode locale recouvrait de surcroît ses vêtements d’un voile de mystère supplémentaire. Mixité entre My’träns et Daënars oblige, la fille de Möchlog s’était efforcée de dissimuler ses origines khurmis, et ce depuis son arrivée à Zochlom. Les attentats publics avaient certes une singulière tendance à être perpétrés par des fanatiques my’träns, elle n’en doutait pas moins de la capacité daënar à réciproquer. Le cas échéant, elle comptait sur son absence d’affiliation apparente pour dévier l’attention de sa personne.

Au-delà sa propre sécurité, elle espérait également sauvegarder sa crédibilité auprès de tout interlocuteur potentiel. Contre toute attente, une année passée aux côtés de Zora n’avait pas eu raison de son sens de la diplomatie ! Aussi, une plume unique et quelques perles azures accrochées au commencement d’une mèche brune trahissait son appartenance aux My’träns, encore qu’elles pussent être le simple résultat d’une coquetterie qu’elle-même ne se connaissait pas. Par ailleurs, sa chevelure sombre s’entrecroisait en deux tresses simples à l’arrière de son crâne avant de retomber en mèches libres parmi sa cascade de cheveux noirs. Comme une finition parfaite pour son rôle de pacifiste idéale, qu’elle s’appropriait le temps des négociations seulement, elle avait placé son brassard des Cercles de l’Aube bien en évidence sur son avant-bras. Soudain, un coup de coude la fit sortir de sa torpeur.

    « Regarde, les généraux sont là ! s’exclama sa voisine de chaise. »


Helyah du Troisième Cercle pouvait se targuer d’être la seule guérisseuse de la guilde à avoir conquis le cœur d’Althéa lors de ses voyages en Zochlom, quand bien même son admiration pour le continent technologue avait de quoi l’irriter. Peut-être le traumatisme les unissait de façon irréversible depuis qu’elle avait fait partie de la réponse médicale déployée par les Cercles de l’Aube lors de l’exposition de Gustave Wilson ? Ou bien Althéa avait-elle le cœur plus grand qu’elle ne le devrait ? Elle lui concéda bon gré mal gré un sourire convenant, avant d’observer les hauts placés faire leur entrée. Leur apparition avait fait taire le plus gros des bavardages, comme si les invités, le souffle coupé par tant d’éminence, n’avait pas conservé assez d’air pour parler. La My’trän elle-même sentit une pointe de jalousie percer son air affable en constatant l’aura de puissance qui émanait des ces personnages-là. Son transport fugace eut tôt fait d’éclater aux dires sans ambages d’Elenor, faits qui plus est à la vue et au su de tous. Se redressant sur sa chaise, Helyah grinça ostensiblement des dents.

    « Les propos discriminatoires sont interdits par la charte des Cercles, se plaignit-elle auprès d’Althéa. Elle aurait pu se renseigner sur nos normes. »


Helyah se renfrogna sur sa chaise, l’air mitigée entre son cœur scandalisé et son admiration enfantine pour les généraux. Elle avait stratégiquement choisi la seconde rangée avec le désir secret de se trouver tout juste derrière la poignée de généraux à qui on avait réservé le premier rang. Il lui semblait à présent que cet emplacement ne serait pas des plus reposants, une fois considérée l’animosité avec laquelle débutait la conférence. Althéa, pour sa part, se contenta d’écouter la réponse faite par Isha, à laquelle elle ne put qu’acquiescer, tout en lui envoyant une onde magique d’énergie en signe de remerciement anonyme. Alors seulement, elle se leva du haut de sa petitesse pour laisser porter sa voix vers la haute placée, indiquant d’une main ferme l’insigne placé sur son bras.

    « Ne vous inquiétez guère, mon général. Si quelqu’un est assez imbécile pour attenter à votre vie au sein d’une guilde qui ne jure que par la neutralité, il y a tant de médecins dans cette pièce que vous seriez assurée de ne pas y succomber. »


Il y avait peu de chances qu’elle-même lui vienne en aide sans espérer quelque faveur en retour, il n’en demeurait pas moins que ses paroles vibraient de réalisme. Un attentat au sein des quartiers des Cercles serait le plus idiot jamais attenté. Elle connaissait au moins une dizaine de personnes dans la pièce capables de dresser un bouclier en un clignement d’œil, elle-même incluse. Les bannir de la salle ne représenterait en rien un gain de sécurité. Avec une révérence brève pour Elenor ainsi que son chef de guilde, elle se rassit sans bruit sous l’expression approbatrice d’Helyah. En son for intérieur, la jeune femme était plus curieuse de négocier le statut des Cercles de l’Aube en temps de conflit qu’elle ne désirait à titre personnel le mal des généraux. S’il fallait passer pour inoffensif auprès de quelqu’un, c’étaient bien les chefs de l’armée adverse.

Anastasia Lokamine
Anastasia Lokamine
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMer 25 Sep - 21:42
Irys : 143383
Profession : Haute-générale
Daënar +3 ~ Hinaus (femme)
Si une chose décevait Anastasia de part sa condition de haute-générale, c'était bien le nombre de réunions obligatoires à laquelle elle était censée assister. Réunion des gestions des lignes d'approvisionnement, réformes de l'armée, réunion de projet des armures assistés, rencontre avec des hauts-dignitaires Hinaris. Que de rassemblement bien éloignés de son idéal de servir dans une armée, sur le front, à mener des hommes au combat. Bien sûr, son général de division Celestov Stentor lui répétait souvent que ces opérations désagréables mais nécessaires étaient l'huile qui faisait fonctionner les énormes rouages de l'armée boréale et qu'un jour, ces réunions porteraient leurs fruits en faisant débarquer une armée moderne, bien entraînée et équipée sur les plages de My'trä.

Si la guerre arrivait évidemment, pour certains c'était encore une idée hypothétique, pour d'autres une question de temps. Et apparemment, les cercles de l'aube semblaient accorder du crédit à cette dernière idée, juste assez pour décider d'organiser une réunion avec une bonne partie de l'état-major Daënar. Encore une réunion à ajouter à sa liste, avait ironisé Sonnie, comme d'habitude le trait d'humour n'avait pas vraiment atteint Anastasia, même si elle était plutôt d'accord avec sa mécanicienne. Cependant l'idée d'aller sur l'île volante des cercles ne l'enchantait guère, elle se trouverait en terrain inconnu et elle ne l'espérait pas, mais sans doute ennemi. L'idée même d'une faction venant se greffer à chacun des camps pour la guerre était une énorme épine dans le pied pour elle et elle comptait bien le faire savoir à cette réunion.

Le voyage fut suffisamment long pour qu'elle apprenne le nécessaire avec Celestov et Sonnie sur les usages des cercles. Pour cette entrevue, elle était venue accompagner de ses deux amis et conseillés à leurs heures perdues, et d'une équipe de FE dont l'ordre était de rester sur la caraque du général De Richtofen et de n'intervenir que si une attaque terroriste était perpétrée envers l'état-major daënar. Celestov et Sonnie étaient là pour assurer les derrières d'Anastasia et accessoirement visiter l'île flottante. Sonnie donnait l'impression d'être une gamine prête à visiter un château fort inexploré, elle prenait cette visite bien à la légère, comparé à la haute-générale qui elle, n'aurait guère le loisir ou l'envie de rester plus que nécessaire sur cette île.

Avant de débarquer, elle et Sonnie avait préparé son armure magitèque de circonstance, pour un observateur extérieur. Le choix de l'armure n'était peux être qu'un détail, mais pour les membres de l'armée boréale ou pour des militaires daënars en sachant suffisamment sur Anastasia, ce choix n'était clairement pas anodin. C'est pourquoi elle avait choisi de revêtir son armure de combat, Montanea, pour afficher son manque de confiance envers les cercles, au point de vouloir se sentir protégée et prête au combat d'une part et pour signifier très clairement son positionnement en faveur de la guerre à ses collègues. Elle ne porterait aucune arme comme convenu, pas d'arme à feu à blanche du moins. Mais la masse de l'armure ainsi que l'utilisation qu'elle pouvait en faire restait une arme mortelle en soit, c'est pourquoi lors du débarquement, quelques membres des cercles avaient voulu retenir la haute-générale au sujet de ce monstre technologique dans lequel elle était enveloppée.

-Haute-générale je suis désolé, mais selon nos règles, vous n'allez pas pouvoir continuer en portant une telle armure.

Elle était accompagnée de Celestov et Sonnie pour le débarquement, pour l'aider à régler les problèmes d'accueil, ou peux être pour la tempérer qui sait ? Quoi qu'il en soit, elle leur laissait peu le choix d'agir.

-Savez-vous qui je suis ? Sinon vous ne me demanderiez pas d'enlever Montanea, je continue avec, c'est non négociable.

Le membre des cercles, un peu jeune, mais le regard brave et qui ne fuyait pas, resta sur ses ordres et ne flancha pas.

-Vous devez comprendre que votre armure peut être considérée comme une arme, de plus la présence d'autant de technologie pour les my'träns est...

-Est-ce qu'on vous a déjà arraché la peau ? C'est exactement ce que vous me demandez de faire cercle. Cette armure fait partie de moi, mais peux être devrait-je vous arracher une partie de votre peau pour que vous compreniez ?

Instinctivement elle s'était penchée et avait avancée d'un pas. Celestov et Sonnie se rapprochait déjà d'elle pour enclencher le plan « refroidissement de l'ours » comme l'avait si bien qualifié Sonnie par le passé. Et les cercles armés resserraient déjà leurs mains sur leurs armes, une ambiance bien tendue qui fut débloqué avant le point de rupture par l'arrivé d'un homme.

-Sigur. Va faire un tour de côté des quartiers, je m'occupe de la haute-générale.

Un homme bien plus vieux, les mains plongés dans un lourd manteau s'approcha de la petite délégation, d'emblée Anastasia et Celestov le reconnurent. Dimitri, un ancien lieutenant qui avaient participé aux combats contre le culte de Landearion bien des années auparavant. Son service s'était terminé quelques années avant la fin des combats et il avait fichu le camp de Daënastre pour rejoindre les cercles. Apparemment il était parti, dégoûté de la violence des combats et n'ayant pas trouvé sa voie dans l'armée, il avait toujours été un idéaliste visiblement et faire carrière dans l'armée boréale n'avait clairement pas été pour lui. Et il se retrouvait là, face à ses anciens collègues qui n'étaient pas forcément heureux de le voir non plus, comme quoi le monde était petit.

-Dimitri Lorev. Les rumeurs étaient donc vrais à votre sujet. Fit Celestov non sans une pointe d'hostilité dans la voix.

-Elles le sont en effet. Quand on m'a dit que l'ours viendrait ici, j'ai compris qu'on aurait peux être un risque de morsure, alors je suis venu. Après tout, personne ne vous connaît vraiment ici, vous devez comprendre qu'ils sont un peu à cran.

-S'ils sont à cran, c'est qu'ils ne se sentent pas capables de défendre leur île. Grogna Anastasia en croisant les bras.

Dimitri fit quelques pas vers la silhouette imposante de la générale. Son regard était fatigué, bien plus que dans les souvenirs d'Anastasia. Cependant il ne la lâchait pas du regard, il enchaîna avec une voix roque et fatigué par ce qui semblait une vie remplie de travail éreintant.

-Armes ? La haute-générale dévoila les mains, rien à dévoiler évidemment, ses griffes au poignet gauche avait même étés enlevés. Celestov lui, présenta la crosse de son revolver à Dimitri qui le récupéra dans une poignée de main qui dura le temps que le regard des deux hommes se confrontent. Puis il demanda à Anastasia : le lance-flammes ?

-Déchargé. fit la haute-générale sans détour.

Bien sûr, il était au courant de l'existence de ce dispositif dans le bras droit de l'armure. Il porta son regard sur ce dernier et hocha la tête avant de  décider d'enfin agréer leur passage dans l'île.

-Bien je compte sur vous pour ne pas créer plus de troubles. Celestov et Sonnie, si vous voulez rester le temps de la séance, je vous accompagnerais avec une escorte sur l'île, à aucun moment vous ne pourrez participer à l'entrevue.

Ils se séparèrent ainsi, Anastasia dit à Sonnie de faire attention à elle et la jeune mécanicienne lui répondit de faire attention à ses paroles avec un sourire. Dimitri avait eu foi dans les mots d'Anastasia concernant le lance flammes, mais elle savait que ce n'était pas ça qui l’empêcherait d'informer Norwin Mereson, après tout l'homme avait toujours été du genre prévenant et il était vrai que la perte d'élément tel que lui était toujours un coup dur pour l'armée boréale. Et il était d'autant plus dur de le retrouver dans une telle faction. Surtout que l'homme le cachait bien,  mais il était ravi de ne plus s'adresser aux militaires comme à des supérieurs.

La suite se déroula sans encombre comme souhaité par le vieux membre des cercles de l'aube. Anastasia se rendit dans la salle de conférence, en prenant sur elle pour trouver sa place, heureusement la table avait été pensée avec une perspicace minutie dans le placement des chaises, Manfred se trouvait assis au milieu et de chaque côté se trouverait Elenor et Anastasia. Placement définit à l'avance ou heureux hasard ? C'était en tout cas une bonne chose que les deux femmes ne se trouvent pas côté à côté, depuis cette histoire du fort des 3 sommets, la haute-générale boréale comptait bien régler ses comptes avec son homologue maritime à un moment ou un autre. Après s'être assis sur le siège lourd qui lui était certainement attribué au vu des soutien du siège. La réunion commença par la voix de Kingston qui demandait avec sa voix si irritante aux oreilles d'Anastasia d'évacuer tous les my'träns pouvant se révéler une menace. Elle n'en ratait pas une, évidemment cette remarque souleva des protestations dans les rangs des cercles et l'une d’entre-elle vint se placer près du chef, répondant à sa place avec une comparaison aussi irrespectueuse que stupide entre des prothèses faites pour aider et redonner un peu de dignité à des amputés et des pouvoirs pouvant se révéler atrocement destructeur. Cette gamine à peine adulte ne manquait pas de toupet, mais si cela pouvait faire fermer le claquet de Kingston, c'était toujours ça de prit. Puis, une nouvelle voix s'éleva dans les gradins, décidément, les cercles cherchaient-ils tant à saper l'autorité de Mererson ? Cette fois c'était pour rassurer Kingston, chose qu'aurait largement pu faire le premier cercle, enfin si on le laissait faire évidemment. Lorsque la jeune femme eut cessé de parler, la haute-générale décida qu'il était temps d'apporter sa contribution à cette discussion ô combien productive.

-Vous laissez toujours vos subordonnés répondre à votre place Mererson ? Dit-elle d'une voix cassante. Ou pouvons-nous enfin entamer cette réunion, enfin, si personne n'a d'autres choses à rajouter évidemment ?

De nouvelles voix de protestations se firent entendre, certaines souhaitant l'expulsion des généraux daënars, Anastasia s'en fichait à vrai dire, les cercles contenaient des gens qui avaient forcément une dent contre Daënastre, elle aimerait bien voir jusqu'où irait leur fameuse « neutralité » s'ils devaient se retrouver dans un pays qu'ils n'aimaient pas, l'espace d'un instant, elle aurait presque souhaité que la magilithe alimentant son lance-flamme ai suffisamment d'énergie pour fonctionner. Mais Sonnie avait bien veillé à la décharger suffisamment, comme quoi, ses proches la protégeait, même si cela impliquait de devoir la rendre moins létale que d'habitude.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptySam 28 Sep - 19:20
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Le petit coup d’œil jeté par Norwin sur l’entièreté de l’amphithéâtre lui permit de se rendre compte de la promptitude et du nombre de membres des Cercles qui avait répondu présent à l’invitation du Premier Cercle. En cela, Norwin n’était point surpris, car, depuis le début de son accession au poste de 1er Cercle, il avait toujours pu voir le professionnalisme et la fidélité des Cercles quant au respect des ordres, aux prises d’initiatives, et à l’application sans faille du crédo de la guilde. Les Cercles étaient neutres, totalement neutre, et les professionnels qui s’y impliquent figurent parmi les meilleurs, les mieux formés et les plus compétents de cette planète. Alors, voir ses ouailles ici, s’amasser devant les portes d’entrées de la grande salle de conférence et y entrer calmement, était une véritable fierté pour Norwin.

Cependant cette fierté n’était pas suffisante pour se satisfaire purement et simplement de cette magnifique vision. Voir les professionnels rechercher leurs places et s’y installer dans le calme, c’était satisfaisant, évidemment. Mais l’appel de la paperasse était plus fort encore, en cela qu’il comblait les attentes de Norwin et… De sa personnalité un peu spéciale.

Les professionnels les plus proches de Norwin savaient que le chef des Cercles était extrêmement intelligent, hyper compétent, mais hélas peu sociable et aux traits un peu… Autistiques. Ses habitudes, ses tics, ses expressions, sa façon de se mouvoir reflétaient alors cet « autisme » léger, qui permettait à Norwin d’être aussi intelligent sans en subir les principaux handicaps. Pour les autres, ceux qui connaissaient moins le chef… Il pouvait être le parfait connard.

Aussi se concentra-t-il sur sa paperasse. Le ballet incessant de sa plume sur le papier était satisfaisant pour Norwin qui s’en trouvait d’autant apaisé. Le choix de la couleur, la lecture en elle-même, et les choses à écrire, à modifier, à ordonner, mobilisaient toutes les cellules grises du Chef des Cercles de l’Aube. Ça et le café. N’oubliez jamais le café de Norwin, ainsi que son herbe à pipe. Et parfois, un bon verre de whisky. Mais ce n’était pas réellement le moment, pas tout de suite du moins.

Un mouvement proche détourna son attention. On s’installa prêt de lui, sur une des places réservées. Immédiatement, il arrêta sa plume et posa le stylo bien à plat, au milieu de la partie libre de la feuille, là où il n’y avait rien d’écrit. Veillant à ce que l’outil soit correctement immobilisé, il le replaça à deux reprises afin de s’assurer du bon placement de l’objet sur cette feuille écrite à la machine à écrire. Puis, il reporta ses mains sur le col de son costume et afin de le replacer correctement lui aussi. Dans ces instants-là, quand il doit reporter son attention sur autre chose que la tâche qu’il a délibérément choisie, le moindre faux pli, la moindre aspérité devient insupportable, et il se doit d’y mettre un terme. Et parfois, le replacement de son col, de ses manchettes, de son blouson, peut lui prendre quelques minutes. Mais pour cette fois, quelques secondes suffiront.

Reportant son attention sur le premier Haut-Général qui fit son apparition, Norwin le salua d’un geste du visage, tout en le regardant brièvement dans les yeux. Manfred De Richtofen était le seul Haut-Général que Norwin respectait. Lors de la conférence de Laura Godolphin, il avait su faire preuve d’une courtoisie bien menée ainsi que d’un courage impressionnant, étant donné la situation. De plus, lors de la réunion au sommet avec les membres du conseil de l’union, Manfred avait été le plus avisé et le plus patient, acceptant volontiers certaines concessions pour le bien de ses hommes et des futurs blessés de cette guerre qui semble de plus en plus proche.

Puis, une nouvelle fois, il retourna à ses documents, reprenant son travail alors que sa propre secrétaire, Analya Krowle, semblait quelque peu gênée par les évènements. La femme était petite, mesurant à peine plus d’un mètre soixante. Vêtue d’un tailleur chic et serré, de hauts talons et arborant un chignon haut dans ses cheveux blonds, seuls ses yeux bleu azur trahissaient une douceur cachée derrière des lunettes carrées aussi strictes que le rôle qu’elle tient pour son supérieur. Être la secrétaire personnelle du Premier Cercle n’était pas une mince affaire, et l’organisation de cette secrétaire se devait d’être aussi stricte et maîtrisée que celle de Norwin lui-même. Pourtant, en cet instant, Analya était quelque peu gênée de voir le Haut-Général rester seul tandis que Norwin retournait à ses occupations. Le regard de la secrétaire passa de la gêne à la stupeur lorsqu’entrèrent tour à tour Elenor Kingston puis Anastasia Lokamine.

Elle fit alors ce qu’elle avait apprit à faire depuis qu’elle détenait cette fonction : elle enleva à Norwin les documents qui accaparaient tant son attention. Alors que le dernier document fut signé, elle enleva l’immense pile qui attendait encore devant Norwin, et retira également rapidement les différents encriers, dans des gestes fluides et discrets. Norwin fut forcé de reporter son attention sur autre chose, et ce fut la Haute-Générale Kingston qui lui en donna l’occasion : ses yeux.

Lorsque la Haute-Générale porta son attention sur Norwin en l’invectivant d’une manière tout à fait exécrable sur la présence non souhaitée des ressortissants Myträns appartenant aux Cercles, le médecin ne se focalisa pas sur les dires mais sur ce qui s’offrait à lui. Les yeux de la Haute-Générale. Il y remarqua alors les pupilles dilatées, les capillaires rougis par la fatigue et la présence dans le sang de produits stimulants. Puis, une autre chose força Norwin à porter son attention ailleurs : Isha Varlega. Sa réponse aux propos acerbes de la Haute-Générale trahissait la colère de la doctoresse qui, il y a peu de temps encore, souffrait des affres de ce qui fut une légionnaire hors de contrôle. Il faut dire que ladite légionnaire avait tué un membre des Cercles, provoqué des destructions et des dommages aussi bien physiques que matériels… Et surtout, avait été une menace pour la totalité des Cercles. Et si cette question allait trouver son épilogue lors d’une entrevue bien plus discrète, et bien plus tard, il semblait qu’Isha, elle, ne voulait pas attendre plus que cela. Qui pourrait lui en vouloir ? Pas Norwin, dont la réaction ne fut autre qu’un petit rictus, très léger, si peu perceptible. Puis une nouvelle information força le médecin à relever le visage. Une autre doctoresse, ou plutôt, une guérisseuse, gratifia la Haute-Générale imbue d’elle-même d’une remarque emprunte d’un humour cinglant. Si, cette fois encore, cette remarque pouvait faire rire, cela commençait à énerver quelque peu Norwin qui était quelque peu spolier dans son rôle de chef. Il commença à se renfermer sur lui-même.

Avec toutes les informations, le brouhaha alentour et tout ce qui se passait en général autour de lui, Norwin devait réussir à se contrôler. Il avala d’une traite la tasse de café qui lui avait été servie tout à l’heure, et cela le requinqua. Il replaça une énième fois sa veste et son col, avant de prendre la parole, d’abord en direction de ses ouailles :
- Mesdames et messieurs, mesdames et messieurs ! Il se lève et repasse encore une fois le col de sa veste. Du calme. N’oubliez pas le pourquoi de cette conférence : notre neutralité et la chartre médicale qui fut signée il y a plusieurs mois. Alors bannissez toute velléité inutile, nous ne sommes pas belligérants. Il se rassoie et se tourne en direction des Hauts-Généraux, ciblant tout d’abord Elenor Kingston. Sachez qu’ici, la seule animosité qui demeure est celle que vous avez amenée avec vous. Vous n’avez aucune autorité ici, et vous n’avez aucun poids non plus. La seule chose que l’on attend de vous, c’est de représenter votre Etat-Major et de respecter l’engagement de celui-ci dans la chartre signée il y a quelques mois. Et si vous vouliez quelque chose pour… Vous booster, et vous montrer à la hauteur, sachez qu’aucun maquillage ne peut masquer la dilatation oculaire et capillaire. Les drogues ont cet effet pervers de se voir de loin. Mais n’ayez crainte, vous êtes bien entourée. Puis il se tourne vers Anastasia, l’Ours faite d’acier. Je vois que vous n’avez pas enlevée votre « peau » d’acier. Je peux comprendre que les regards soient difficiles à supporter lorsque l’on demeure aussi vindicative à l’arrivée sur une île neutre et pacifiste. Mais vous êtes toujours bien protégée. Les Myträns, eux, n’ont que leur propre peau sur eux. Oh, une dernière chose Générale : c’est Docteur Mererson. Il se rassois convenablement, droit sur sa chaise, les deux mains jointes sur le bureau. Puisque les sièges sont tous occupés, j’en déduis que tous les professionnels de repos ou ayant réussis à se libérer sont présents. Un compte rendu sera réalisé par la secrétaire du Premier Cercle, Mme Krowle ici présente, et accessible dans le bâtiment administratif des Cercles pour tous les professionnels n’ayant pu assister à cette conférence. Bien. Allons-y. Pour l’occasion, des membres furent engagés pour la logistique, et ceux-ci, correctement vêtus, apportèrent des bouteilles d’eaux, du café, et de petites collations. Les Hauts-Généraux, eux, avaient droit aux mêmes services, cependant, lorsqu’un serviteur était affecté à une rangée de professionnel assistant à la conférence, les généraux, eux, disposaient de serviteurs personnels. Ils pouvaient même bénéficier de verres d’alcool s’il le voulait. Tout d’abord, je tiens à remercier les membres des Cercles qui acceptent de réaliser la logistique de cette conférence. Ce sont eux qui nous permettront d’obtenir de l’eau, du café et ensuite, un apéritif tout à fait fourni. Je tiens également à remercier chacun et chacune d’entre vous, qui avez fait le déplacement jusqu’ici malgré vos emplois du temps et vos familles. Et enfin, je souhaite remercier les Hauts-Généraux De Richtofen, Kingston et Lokamine ici présents. Il les désigne du plat de la main à mesure qu’il cite leurs noms. Merci de leur faire bon accueil. Mesdames et messieurs, le conférence est ouverte. Norwin se replace correctement sur la chaise, confortablement, avant de reprendre la conférence, grâce au micro situé devant lui. Notre guilde se veut neutre, totalement neutre. Et notre crédo veut qu’aucune vie n’est supérieure à une autre, et que nous fassions tout notre possible pour promouvoir la vie. De cela, nous sommes tous convaincu et nous avons tous prêté serment. Le contexte géopolitique actuel ne dépend donc pas de nous, mais, malheureusement, nous devons nous adapter à celui-ci afin de mener nos missions à bien. Je fus invité il y a plusieurs semaines par le conseil de l’union et par le Haut-Général De Richtofen pour mettre en place la logistique médicale et paramédicale d’un potentiel conflit. Ce qui était potentiel jadis est, depuis la conférence de Laura Godolphin, plus qu’une question de temps. Il semble que… Malgré toutes les bonnes volontés, la guerre fait plus d’adepte que la paix. Le monde est ainsi fait. Vous trouverez dans les documents de la conférence tous les articles écrits et votés lors de la réunion avec le conseil de l’Union, ainsi que les différents protocoles dors et déjà réalisés par le 1er et le 2nd cercle. Je vous laisse prendre connaissance de ce document.

Les documents étaient bien fournis. Il y avait des dizaines de pages qu’il fallait lire, et plusieurs schémas permettaient d’illustrer les articles et les protocoles particuliers.
Citation :
Les accord de l’union et des Cercles : la convention médicale.

Article 1 : Neutralité des Cercles.
La guilde des Cercles de l’Aube est, et ce depuis toujours, un acteur performant et indispensable à l’union, permettant aux administrés et concitoyens de bénéficier de structures médicales en nombre suffisant, et dotées de professionnels figurant parmi les meilleurs au monde. Les Cercles sont contractualisés par les structures hospitalières privées, mais également celles de l’union. De plus, l’implantation des Cercles est suffisamment grande et profonde pour justifier la rédaction de cette convention entre la guilde et l’union. De ce fait, et comme depuis lors, la neutralité de la guilde sera respectée par l’union à condition que celle-ci n’entrave aucunement le fonctionnement, la pérennité et la sécurité de l’union.

Article 2 : Séparation des juridictions.
Les professionnels médicaux et paramédicaux des Cercles seront sous la seule autorité des Cercles, dont le dirigeant est le Docteur Norwin Mererson. De la même manière, les professionnels médicaux et paramédicaux de l’armée de l’union ne seront placés que sous l’autorité de la hiérarchie militaire médicale, et donc, de la hiérarchie militaire de l’Union correspondant au corps d’armée dans lequel servira le professionnel médical militaire. Ainsi, un médecin militaire appartenant au Forces Navales ne pourra répondre qu’à son supérieur direct et à la Haute-Générale Kingston.

Cependant, si une entorse est faite au respect du secret médical, du secret professionnel, ou du secret militaire, la composition du conseil de guerre ou de la cour martiale pourra compter la présence du Docteur Norwin Mererson, si un membre des Cercles est accusé, ou si un membre des Forces Armées de l’Union ou des unités médicales de l’union est accusé d’avoir agit à l’encontre de cette convention ou contre les Cercles eux-mêmes.

Si un médecin des Cercles est reconnu coupable d’un acte nécessitant l’établissement d’une commission d’enquête, d’une commission disciplinaire ou encore d’une cour pénale ou d’une cour martiale, la durée maximale d’emprisonnement sera équivalente à toute la durée du conflit. Une fois le conflit terminé, le ou la prévenu(e) ne sera alors plus sous la juridiction des Cercles, et seule l’union pourra décider de son sort.


Article 3 : Implication bilatérale des Cercles.
Les Cercles de l’Aube ne s’impliquent aucunement dans les prises de positions géopolitiques. De ce fait, une implication médicale sera également présente auprès des ressortissants Myträns. En aucun cas, une quelconque action ne devra être portée contre les Cercles de l’Aube qui agiront du côté de la nation Myträne. De la même manière, aucune action ne devra être intentée contre les Cercles opérant sur le théâtre des opérations de l’union, étant donné que leur stricte neutralité permettra une prise en charge médicale optimale sans risque pour nos concitoyens et nos forces armées.

Article 4 :Contractualisation des Cercles.
Les Cercles ne sont pas une association caritative, ou à but non lucratif. Pour mener à bien leurs actions, et donc, promouvoir la sauvegarde de la santé de nos concitoyens et de nos forces armées, une tarification des actes sera réalisée, permettant un financement contractuel des Cercles. Cependant, afin de satisfaire le crédo de la guilde, et également, de garantir une prise en charge optimale permettant de sauvegarder la santé et l’intégrité des futures victimes de la guerre, les Cercles ont consenti à une contractualisation globale indexée sur plusieurs catégories d’actions médicales et de prises en charge, des plus simples aux plus complexes, afin de diviser les coûts futurs. Ainsi, certaines taxes habituellement imposées par les Cercles seront suspendues, allégeant la facture globale que l’union contracte avec les Cercles.

De plus, les Cercles, disposant d’une île neutre au Nord du continent de Zochlom, acceptent de concéder au rapatriement des blessés les plus atteints physiquement et psychologiquement, afin de leur offrir une convalescence discrète et optimale, loin du théâtre des opérations. Pour la bonne réalisation des soins, les blessés des deux camps seront séparés géographiquement, afin d’éviter tout malentendu.

Enfin, les questions financières, économiques et de trésoreries seront uniquement gérées par le conseil de l’union et par le Docteur Mererson, médecin du Premier Cercle. L’union, tout comme de Docteur Mererson, pourront s’adjoindre l’aide, les conseils ou la présence d’autres personnalités, à condition que l’union et les Cercles soient prévenus au moins quinze jours à l’avance.


Article 5 : Dispensation des soins.
Les soins seront prioritairement dispensés par des médecins Pérégrins et Daënars, tant que les pathologies répondront aux compétences des médecins de ces nations. En revanche, si les blessures et pathologie d’un membre des Forces Armées de l’union, quel que soit son grade, ne peuvent être prises en charge par les médecins des Cercles, ceux-ci ont l’autorisation de faire intervenir des membres dotés de pouvoirs magiques, et ce, uniquement dans le but de sauver des vies.

Article 6 : Protection des installations médicales.
Les installations médicales militaires seront placées sous la protection des Forces Armées de l’union. Cette protection sera également étendue aux installations des Cercles. Cette protection sera destinée à garantir la sécurité des victimes de la guerre ainsi que celle des médecins officiant au sein de ces structures.

De même, aucun médecin des Cercles ne pourra être déployé sur les champs de batailles pour prodiguer des soins d’urgence, ni se trouver dans des périmètres où se déroulent des actions militaires. De plus, les soldats des forces de l’union qui auront besoin de soins devront être déséquipés et désarmés avant d’être confiés aux bons soins des Cercles.


Article 7 : Organisation de la collaboration.
La collaboration entre l’union et les Cercles sera confiée aux soins du Haut-Général De Richtofen, interlocuteur privilégié auprès du Docteur Norwin Mererson, comme établi lors de la réunion du conseil de l’union. De fait, ils seront les deux entités qui représenteront les deux parties de la collaboration.

Ainsi, le Haut-Général De Richtofen aura accès aux installations des Cercles dés qu’il en fera la demande auprès du Docteur Mererson. Il pourra également gérer toutes les problématiques qui nécessiteront d’être résolues avec le Docteur Mererson, que celles-ci soient d’ordre logistique, financière ou juridique. Ces prérogatives sont également octroyées à Norwin Mererson, seul habilité à se rendre en dés que voulu au conseil de l’union, ou à gérer les problématiques susnommées.


Article 8 : tenue d’un registre des actes réalisés.
Il a été demandé aux Cercles, et ceux-ci ont accepté, de tenir un registre classé « ultra secret » dans lequel seront répertoriés l’intégralité des actes de soins réalisés par les Cercles sur les membres des forces armées ayant été blessés au combat. A ce registre seront adjoint les différents certificats médicaux, les prescriptions et les observations médicales, afin de garantir ensuite un suivi avec le corps médical des Forces Armées de l’union.

Ce registre sera consultable par le Haut-Général De Richtofen, le Docteur Mererson et les membres du conseil de l’union. Les documents annexes, eux, seront ouverts aux personnels médicaux des armées de l’union.


D’autres articles suivaient les principaux énoncés ici. En tout, il devait en avoir un peu moins d’une trentaine. Il fallut plusieurs minutes pour que tout le monde puisse avoir le temps de lire cette convention. Puis, à mesure que les visages se relevaient et que les dossiers étaient refermés, signe que ceux-ci avaient été lus, Norwin prit de nouveau la parole.
- Des questions ?

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyDim 29 Sep - 16:17
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)

Elenor ne releva pas les interventions des médecins moins gradés. Elle s’était adressée à Norwin et c’est de lui qu’elle entendait obtenir une réponse. Tout au plus, le coin de ses lèvres se souleva légèrement en un rictus moqueur à peine perceptible face à l’intervention de celle qui comparait la magie aux prothèses. Non, décidément elle ne comprenait pas ce qu’avaient de si extraordinaire les Cercles pour mériter leur réputation.
Le rictus disparut soudainement quand Norwin lui répondit et fit remarquer ses pupilles dilatées. Que les simples médecins se permettent des attaques personnelles comme celle qui visait son amputation, cela ne l’étonnait guère mais que le chef de cette guilde s’adonne à pareilles mesquineries en public elle en était surprise. Bientôt on viendrait lui faire remarquer qu’elle était trop jeune pour être là peut-être ? Ou qu’il y avait une taille minimale pour assister à la réunion ? C’était aberrant de voir le protocole traîné au sol ainsi. Elle commençait à se dire que, finalement, l’attitude d’Anastasia était appropriée.
Mais puisqu’elle, au moins, savait encore comment l’on se comportait en public, elle attendit que Norwin finisse son discours. S’il espérait par là qu’elle allait juste se taire, c’était bien mal la connaître. Et puisqu’il l’avait vu répondre à Laura Godolphin devant tous les invités du Fort des Trois Sommets -même si ce n’était pas le moment dont elle était le plus fière-, s’aurait même été une preuve d’idiotie. Elle se contenta donc de le fixer dans les yeux, patiente, et l’interpella de nouveau dès qu’il eut finit, sans prendre le temps de regarder les documents qu’on lui avait fourni dont le contenu, pour l’instant, ne l’intéressait pas le moins du monde.

« Docteur Mererson, avant de discuter du sujet principal de cette assemblée, il me semble que ma requête a été laissée en suspens. Car voyez-vous, malgré vos dires, vous ne pouvez pas vous contenter de balayer celle-ci d’un revers de la main puisqu’il se trouve que je suis l’une des représentantes de l’Union des Nations Évoluées et que nous sommes ici pour discuter de la charte qui unit notre gouvernement à votre organisation.
Une discussion dont vous avez, en tant qu’hôte, la responsabilité de l’organisation. Vous avez choisi d’imposer l’absence de gardes du corps et d’armes : nous nous y sommes pliés. Toutefois, il semblerait que nous n’ayons pas la même définition du terme « armes » et de mon point de vue les capacités magiques suffisamment développées en sont tout autant et il n’est que logique qu’elles soient par conséquent interdites dans cette salle également. Et si vous voulez remettre ce fait en doute, répondez à cette question : aurais-je été autorisée à entrer dans cette salle en possédant une magilithe capable d’un quelconque effet offensif ? Je pense que la réponse est évidente et que le lien l’est tout autant.

Je vous demanderai également de ne pas perdre plus de temps à me reprocher une quelconque animosité, ça n’a rien à voir même si je doute que vous y croyez. La requête que je vous soumets n’est dictée que par la prudence la plus élémentaire dans le contexte géopolitique que vous avez brièvement évoqué.
Pour conclure, je ne considérerais pas que cette réunion peut se dérouler dans de bonnes conditions tant que vous n’aurez pas décidé d’appliquer jusqu’au bout votre logique de désarmer la salle ou que vous n’aurez pas consenti à une exception à la hauteur de l’événement en autorisant dans cette salle un garde du corps armé par Haut Général qui en fera la demande. »

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMar 1 Oct - 15:52
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Quiconque s’attardait sur le visage de Manfred depuis le début de la réunion avait pu observer son regard s’assombrir au fur et à mesure des différentes interventions. Tapotant la table du bout de ses doigts pour marquer son irritation, il restait pour le moment silencieux, écoutant avec attention chaque parole prononcée, qu’elle fût pertinente ou non. Il ne pouvait que déplorer l’animosité ambiante, cette conférence commençait déjà à couteaux tirés. S’il ne pouvait pas reprocher à Elenor sa prudence, il devait cependant avouer que son cruel manque de tact ne faisait qu’envenimer la situation. Et la levée de bouclier chez les Cercles ne reflétait que trop bien cette réalité.

Mais si les remarques acerbes de sa collègue étaient déplorables, rien ne pouvait égaler la mesquinerie des attaques personnelles. Manfred arqua un sourcil surpris, lança un regard de coin à sa collègue avant de se concentrer de nouveau vers le docteur Mererson. Soutenir sa guilde était une chose, mais il y avait cependant des limites à ne pas franchir, même lorsqu’on répondait à une demande jugée comme déraisonnable. Pour le moment il allait rester silencieux, et attendre la suite, mais on pouvait s’apercevoir que sa patience s’érodait au rythme de ses doigts qui frappaient la table.

Évidemment, Elenor n’allait pas en démordre aussi facilement, surtout après une attaque aussi gratuite. Il attendit la fin de la demande de sa collègue, lui laissant allégrement le temps de formuler sa requête une seconde fois. Pendant ce temps il balayait du regard les différents article des documents donnés par les Cercles, il
connaissait la plupart d'entre eux puisqu'il était présent lorsqu'ils avaient été rédigés.

Lorsque Elenor eût finit sa tirade, Manfred attendit quelques secondes avant se lever de sa chaise, faisant cliqueter son armure et provoquant quelques regards surpris.

-Docteur Mererson, pour le bon fonctionnement de cette conférence je vous demande d’accéder à la demande de ma collègue. Sa prudence, que vous la considériez légitime ou non, est naturelle, d’autant que je vous rappelle que nous avons été la cible d’une attaque de my’träns il n’y pas moins que quelques semaines. Je doute que qui que ce soit ici ne se risque à un tel acte, mais je demande tout de même de répondre favorablement à la requête de la Générale Kingston pour un garde du corps. Il balaya la salle de conférence de son regard et un léger sourire aux lèvres. Même si comme l’a dit assez justement quelqu’un ici, nous sommes en présence d’assez de médecins pour ne pas être très inquiétés. Son visage reprit des traits plus sérieux. Membres des Cercles de l’Aube, nous ne sommes pas ici pour nous battre contre vous. Nous sommes ici parce que nous connaissons votre dévouement pour la vie et pour la préserver, et parce que nous savons que vous ne resterez pas les bras ballant pendant la guerre qui s’annonce. Et nous savons que quoi qu’il arrive vous répondrez présent afin de sauver le plus de vies possible, et je me suis déjà engagé à contribuer à la logistique d’un telle entreprise afin que vous puissiez accomplir votre devoir. Je demande à tout ceux ici présent de la patience afin que nous puissions aborder cette conférence de la façon la plus productive que possible, et je le demande pour tout ceux qui pourraient bénéficier de votre expertise dans le futur.

Manfred s’assit de nouveau sur sa chaise, une expression sérieuse toujours gravée sur son visage. Il fallait espérer que certains présent retrouvent la raison et retournent au sujet qui les avait menés ici, à savoir la contribution des Cercles de l’Aube lors de la guerre à venir.

Le Haut Général se retourna vers la personne qui avait été désigné comme serveur particulier pour lui et lui demanda un café, il allait en avoir bien besoin si les discussions s’envenimaient encore.

Isha Varlega
Isha Varlega
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMer 2 Oct - 10:58
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
Un étrange réconfort suivit sa courte réplique à la ponte daënare, sans qu'elle ne puisse expliquer sa provenance, ni même ce qu'elle avait à faire là. En tout cas, elle sentait qu'elle avait dit la bonne chose, que ce soit vrai ou non. Une femme dans l'assistance reprit sur un ton plus raisonné que le sien, ce qui était étonnant ... d'ordinaire, elle était celle avec la tête froide. Elle alla se rasseoir à côté de celle qui s'était exprimée à l'instant, n'observant qu'après le manque de réaction de la gradée.

Aucune réponse, bien évidemment, la haute-générale, sur ses talons devait avoir du mal à porter des chevilles aussi lourdes. Là où les pieds sont gâtés, la tête ne peut qu'en être délaissée. Les émotions sont le reflet de l'âme et cette hautaine impassibilité qu'exprime Kingston ne fait que confirmer ce qu'Isha commençait à penser des daënars. Ils sont imbus d'eux-mêmes, inconscient et un danger bien plus grand que ce que toute magie pourrait engendrer. L'art des my'trans, au moins, requiert une maîtrise nette et complète, la technologie orientale, elle, n'est rien d'autre qu'une bête sans laisse et dont les maîtres n'ont aucun contrôle. Bientôt, très bientôt, ils en tomberont victime. S'il y avait un côté où la médecin se positionnerait dans la guerre à venir, ce serait définitivement là où sa famille a vécu.

L'arrivée d'une quasi-machine de guerre humanoïde dans la salle renforce plus encore l'idée qu'il n'y a aucun espoir à donner aux daënars. Ils n'en mériteraient pas une parcelle. Arriver, comme parés à la guerre sur une île où la seule menace qui règne est celle qui existe en dehors ... autant directement déclarer qu'ils soigneront leurs blessés eux-mêmes. Un bon tiers des Cercles, au moins, devait se déclarer de confession my'tranne, un autre tiers, plus neutre, aurait été bien dégoûté de ce comportement et le tiers daënar restant devait certainement avoir honte de la patrie dans laquelle ils exerçaient leur profession. Quelle honte pour l'humanité que ces représentants. Non, Anastasia et Elenor ne méritaient pas le moindre bandage que l'on gaspillerait à leur avantage, Isha, en tout cas, ne s'y fatiguerait pas.

Elle se tut néanmoins, qu'importe l'aigreur qu'elle vouait à ces invités, elle restait une membre des Cercles et ça impliquait de rester professionnelle et droite. Lorsque vint le temps de la déclaration de Norwin, elle n'eut rien à rajouter si ce n'est un abaissement de sourcils à la mention de l'article 3. Ils trouveraient quelqu'un d'autre, elle, elle aurait bien mieux à faire auprès des enfants des Architectes.

Et voilà que l'autre gar... représentante reprit à nouveau la parole. Mais quelle genre de fierté est-ce là que celle de ne pas vouloir lâcher prise ? Les my'trans des Cercles n'avaient aucune envie de les attaquer, les my'trans qui y sont étrangers ne pourraient pas lutter contre la magie des premiers, le danger dans cette salle était bien moindre ... jusqu'à ce que les hauts-généraux eux-mêmes n'arrivent. Isha soupira lourdement. Un bruit d'armure tout à fait ordinaire résonna brièvement, au levé d'un homme dont la médecin n'avait pas vu le visage jusqu'à maintenant. Peu importe qui il fut, lui, au moins, avait la langue diplomate, ça suffit pour calmer la kharaalienne.

En revanche ... un garde du corps, un seul. C'était trop hypocrite pour que la médecin y croit. S'il y avait des gens capables de passer au travers des défenses des Cercles, ils n'auraient aucun mal à passer au travers d'un seul individu. Et si ce n'était qu'une question de vigilance, que l'on y croit ou non, tout le monde ici était sur le qui-vive, Isha en particulier. Hors de question d'à nouveau laisser une ordure mécanique troubler l'ordre de l'île et le moindre membre de métal faisait regretter à la troisième cercle d'avoir laissé son fusil au domicile.

Coinçant un pouce entre ses dents, elle se murmura à elle-même, mais juste assez fort pour que sa voisine l'entende sans doute.

- Ces daënars me font remettre en doute la légitimité d'une "implication bilatérale" ...

Il fallait dire qu'ils ne faisaient aucun effort.

Anastasia Lokamine
Anastasia Lokamine
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyDim 6 Oct - 22:04
Irys : 143383
Profession : Haute-générale
Daënar +3 ~ Hinaus (femme)
Bien que les propos de Norwin sur sa « peau de métal » l'irritèrent un peu, elle nota avec grand intérêt ses remarques sur l'état des yeux de la générale Kingston et eut du mal à se retenir de tourner la tête vers elle pour la dévisager à sa façon. Ainsi, la haute-générale maritime était adepte des petites « sucreries » voilà qui en disait long sur sa volonté et sa condition physique en général. Anastasia n'aurait pas été étonné si on avait attrapé un officier subalterne ou un militaire de rang, mais qu'Elenor se présente ainsi à une réunion chez une faction extérieure... Bien qu'Anastasia aurait souhaité lui envoyer une remarque cinglante sur son état qu'elle aurait sans doute bien mérité, elle se retint de le faire, pour des raisons évidentes. Il ne fallait en aucun cas que les cercles assistent à un discorde entre l'état-major de Daënastre, hors de question de leur donner l'opportunité de se satisfaire d'une dispute entre généraux. Stentor lui avait souvent dit que c'était l'esprit de corps, bien qu'Anastasia ne puisse supporter Elenor, elle la respectait un minimum pour la place qu'elle occupait, elle ne se serait pas hissée au rang de haute-générale si elle ne l'avait pas mérité un minimum. Et puis les cercles ici présent devait garder cette image d'un état-major uni un minimum. Bien qu'Anastasia gardait bien en mémoire ce qu'avait remarqué Norwin pour l'utiliser plus tard.

Après l'explication du docteur comme il avait voulu bien lui rappeler, la haute-générale se mit à lire en silence le long texte rédigé pour sceller le contrat entre les cercles et l'UNE. Du moins c'est ce qu'elle essaya de faire avant que la voix d'Elenor ne résonne de nouveau pour venir demander un nouveau caprice. Cette fois elle désirait un garde du corps, quelle sottise, si elle se sentait menacé et qu'elle n'avait aucune confiance en les cercles de Norwin, pourquoi était elle venue en premier lieu ? Anastasia n'imaginait pas les cercles assez stupides ou incompétents pour se relâcher au niveau de la sécurité, après tout des médecins avec des armes, c'était assez ironique comme ça, mais assez utile pour assurer l'ordre. De plus les cercles n'avaient aucun intérêt à attaquer un général sur leur île, ça rendrait caduc tout traité entre eux et l'UNE. Cependant, c'est exactement ce que pourrait penser quelqu'un souhaitant faire du tort à Daënastre ou aux cercles, faire infiltrer quelqu'un chez les cercles, que cette personne devienne assez important et digne de confiance pour participer à cette réunion. C'est ce qu'elle ferait si elle voulait déstabiliser son pays, ou plutôt c'était ce que lui avait appris Stentor, voilà qu'elle se mettait à penser comme lui maintenant. Elle jeta tout de même un regard vers les spectateurs en essayant de déterminer de tête combien de My'träns étaient présents.

-Bien, rien ne nous empêche de nous pencher sur cette charte le temps que ce garde du corps arrive, nous perdons déjà assez de temps comme ça. Répondit simplement Anastasia en se concentrant de nouveau sur le document susnommé.

Elle passa rapidement sur les nombreuses petites règles élémentaires qui semblaient bien ordonnés en théorie et qui seraient rarement mis en application sans que ça finisse par créer de grands problèmes administratifs une fois la guerre lancée. Depuis qu'elle était à son poste de générale, elle se rendait bien compte qu'on ne pouvait faire sans ce genre de désagréments, mais ça ne l'inquiétait ni ne la dérangeait plus que ça. Ce genre de problème serait réglé au jour le jour, ce qui la dérangeait par contre était un détail assez inquiétant. Dès qu'elle eue terminé en première elle déposa son dossier sur la table et interpella Norwin.

-Docteur Mererson, je souhaite attirer votre attention sur les articles 7 et 8. Il apparaît très clairement que le haut-général De Richtofen et vous avez  une relation privilégié, loin de moi l'idée de remettre en question les compétences de mon collègue ou de remettre en question votre amitié. Mais il me semble que cette affaire de collaboration nous regarde tout autant que le général des forces célestes. Pourquoi n'aurions nous pas droit au même traitement ? Hors de question que je laisse entrer des cercles dans mes unités si je ne peux pas communiquer en toute transparence avec leurs supérieurs. Je pense parler au nom de mes collègues en vous demandant de  faire votre possible pour modifier ce passage pour nous accorder les mêmes droits que Manfred. Sans quoi, je serais bien moins disposée à accueillir des membres des cercles au sein de mes forces armée. Par ailleurs, vous parlez d'un registre « ultra secret » dans l'article 8 consultable uniquement par vous et le général De Richtofen. Pourquoi un tel besoin ? Vous souhaitez visiblement bien participer à la guerre à votre manière, mais vous semblez bien moins motivé à afficher vos motivations avec transparence, j'aimerais que vous éclaircissiez l’intérêt de tenir un tel registre. Ce sont mes seules demandes pour le moment, merci.

Elle avait fait preuve d'un sang froid qu'elle avait mis du temps à maîtriser, grâce à Sonnie et à Celestov en grande partie. Elle se demandait d'ailleurs où était rendu son général de division en ce moment. Il avait bien plus d'aisance qu'elle pour détecter ce qui n'allait pas dans les documents, son aide aurait été bien précieuse en ce moment. Mais ce dont avait peur Anastasia dans cette charte, ce n'était pas tant le côté privilégié dont bénéficiait Manfred, mais bien le « ultra secret ». Elle n'aimait définitivement pas ces mots, il faut dire qu'elle avait une très mauvaise expérience des dossiers tenus secret défense. Elle tourna la tête vers ses deux collèges, elle se demandait ce qu'ils avaient pensé de sa demande et surtout s'ils avaient des revendications particulières.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyVen 11 Oct - 17:45
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Bien que connaissant très bien le contenu de la chartre, pour l’avoir rédigé et lu une bonne quinzaine de fois, Norwin s’y plongea corps et âme. Relisant chaque mot, s’imprégnant de chaque signification, il fut brutalement interrompu par la vindicte de la Haute-Générale Kingston. En bon chirurgien, Norwin est habitué aux changements de situations, aux urgences imprévues, aux réajustements de derniers instants. Mais dans le concept de social et de relation aux autres, il lui reste beaucoup de choses à maîtriser.

Son esprit perfectionniste, son manque de souplesse cognitive, font de Norwin un excellent technicien, une énorme encyclopédie, un dirigeant et un exécutant hors pair, mais un mauvais interlocuteur, un individu peu sociable et un adversaire difficile à combattre à coup d’arguments. Ajoutez à cela ses nombreux tics et toc, et ses troubles autistiques, et vous obtenez un individu aussi charismatique qu’étrange.

Durant la tirade de la Haute-Générale, Norwin n’en finissait plus de repasser ses mains sur son col chemise, de céder à des rictus nerveux visibles sur son visage et dans sa posture, mouvant sans rien contrôler à la fois ses épaules et ses doigts, et en remaniant maintes fois les documents sur sa table, s’assurant qu’ils soient tous correctement ajustés, à leurs justes places. Mine de rien, il écoutait avec une attention toute particulière, les propos et arguments qui s’échappaient de la bouche d’Elenor. Bien qu’il ne décrochât pas un seul regard, tout troublé qu’il était d’avoir été si brutalement sorti de sa lecture, il écoutait et ne perdait aucune miette de l’argumentation en cours. Lorsque la haute fonctionnaire eut enfin terminé sa tirade, il s’apprêta à répondre, mais prit plusieurs secondes afin de céder à ses pulsions nerveuses. Et lorsqu’enfin il fut prêt à répondre, prenant une inspiration pour débiter les mots qui composeront sa tirade, ce fut maintenant le Haut-Général De Richtofen qui prit la parole à son tour.

Comme Norwin s’y attendait, l’homme fut le médiateur et le modérateur de la situation, faisant tampon entre les doléances de la Haute-Générale Kingston et les règles instaurées par les Cercles. En cela, Manfred était très fort et doté d’une psyché endurcie, et d’un calme olympien. Au moins y avait-il un Haut-Général capable de faire des compromis et de réfléchir au-delà d’un simple bas instinct, d’une fierté orgueilleuse. Cette intervention calma ses nerfs et ses tocs, et il fut presque immobile, si l’on oublie les mouvements nerveux de ses doigts sur le bureau dressé pour l’occasion. La Haute-Générale Lokamine, elle, fut également pragmatique et invita à l’analyse des documents en attendant le dénouement de la problématique évoquée.

Norwin prit plusieurs secondes pour préparer sa réponse. Nerveusement, il prit sa tasse de café, laquelle se trouvait vide. Il la reposa, doucement, avant de repasser encore une fois ses mains sur son col de veste, et de recentrer ses documents pour la énième fois, devant lui, au centre du bureau. Et enfin, il prit la parole, levant ses yeux vers ses interlocuteurs pour enfin leur répondre :
- Bien. Sa tête décrit un mouvement incontrôlé, dû à l’immense paquet de nerfs qu’était Norwin. Haute-Générale Kingston, sachez que la grande différence entre magilithe et un pouvoir, c’est que cette première peut-être déchargée et neutralisée, tandis que la seconde, elle, est innée et maîtrisée. C’est pour cela que la Haute-Générale Lokamine ici présente eut la gentillesse de faire vider ses magilithes, le temps de cette conférence. Il venait de faire valoir un argument à la fois réfléchit mais aussi orgueilleux, puisqu’il voulait avoir le dernier avant de passer au reste de sa réponse. Hum… Humpf… Il gigote de nervosité et de tocs. Ainsi… Ainsi soit-il. Puisque qu’il faut une garantie, chaque Haut-Général aura droit à un garde du corps. Cependant, les armes de vos gardes devront être rangées aux fourreaux et dans leurs étuis. Les explosifs ne sont pas autorisés. Les armes pourront être chargées mais aucune cartouche ne pourra être engagée et prête à être tirée. Harold ? invectiva Norwin en direction d’un troisième Cercle qui s’occupait spécialement du service d’aujourd’hui. Allez mander les responsables de la sécurité des Hauts-Généraux ici présents, et faite venir un garde par Haut-Général qui en fera la demande maintenant. Maintenant, mesdames et messieurs, veuillez lire les documents et exprimer vos avis.

Enfin un retour à la normale pour Norwin. Il avait fait part de ses arguments, il avait fléchi sur un point crucial, et il n’avait – en son esprit – pas perdu la face. Les Hauts-Généraux prirent le temps de lire tandis que les gardes du corps arrivaient au compte-goutte. Et alors que Norwin s’attendait à une énième réflexion de la part d’Elenor, ce fut Anastasia qui prit la parole. Et son intervention fut plus qu’intéressante. Un mot cependant fit réagir Norwin, et il prit la parole une fois que l’intéressée eut finie de parler :
- Nous ne sommes pas amis. Répondit Norwin sur un ton sec, tout en gesticulant nerveusement alors que cette notion de convenances sociales l’irritait au plus haut point. Le Haut-Général De Richtofen fut nommé interlocuteur privilégié, car il était le seul d’entre vous à être présent lors de l’assemblée à Unellia. Il fut donc le seul haut gradé à travailler sur cette charte, et donc, le seul à y être nommé. Maintenant que vous êtes toutes et tous ici, à l’exception de deux de vos confrères, je n’ai aucun problème avec le fait que vous soyez vous aussi des interlocuteurs privilégiés et bénéficiez des mêmes responsabilités. Si vous le voulez. Concernant l’article numéro 8, ce registre « ultra-secret » fut demandé par le conseil de l’union afin que soient tracés les gestes réalisés, les actions entreprises et les initiatives prises par les Cercles, et assurer ainsi une traçabilité complète et sans faille de nos implications. Ainsi, les coûts seront maîtrisés et vérifiés par l’Union n’importe quand, et la confiance sera de mise. Ainsi, aucune fraude d’aucune sorte ne pourra être réalisée. Cette guerre est une abomination en devenir, notre seule motivation est de sauver un maximum de vies et de promouvoir la santé de celles et ceux qui seront malheureusement en danger. Ai-je répondu à votre question ? Est-ce que les modifications sont à vos goûts ? Avez-vous d’autres questions ? Demanda Norwin en faisant le tour de la table des Hauts-Généraux, d’un regard vif et ô combien sérieux.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyVen 18 Oct - 12:06
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
La jeune disciple de Möchlog eut un sourire moitié amusé moitié vexé face aux railleries de la générale Lokamine, sourire qui s’agrandit encore davantage lorsque le chef de guilde mentionna les yeux rougis par la drogue de la générale Kingston. La réunion n’avait pas encore été initiée qu’elle annonçait d’ores et déjà une débâcle de sarcasme et d’attaques personnelles. La plupart des Cercles s’installaient toujours, discutant silencieusement avec leurs voisins, mais il allait sans dire que ceux à portée d’oreille assistaient à un spectacle diplomatique désolant. Et pas moins nécessaire. Si les hauts généraux acceptaient d’y participer désarmés, les enjeux se devaient d’être à la hauteur de leurs concessions.

La jeune Troisième Cercle dont les paroles avaient fait écho à ses convictions se dirigea spontanément dans sa direction, et elle ôta la cape qu’elle avait laissé traîner sur la chaise à côté d’elle pour lui laisser la place libre. Avait-elle reconnu sa magie de renforcement ? Ou son intervention, laquelle soutenait ses propos, l’avait-elle convaincue de venir faire sa connaissance ? Dans les deux cas, sa présence était bienvenue ; avec un peu de chance, elle permettrait de tempérer un tant soit peu l’admiration qu’Helyah portait aux Daënars. La phrase murmurée alla au-delà de ses espérances.

    « Ces daënars me font remettre en doute la légitimité d'une "implication bilatérale" ...
    - Certains d’entre eux manquent de tact, acquiesça-t-elle sans hésiter. Dommage que nous ayons besoin d’eux autant qu’ils ont besoin des Cercles. »


Althéa prenait toujours ses distances avec les technologues, mais elle reconnaissait sans mal que le bon déroulement de conférences de ce genre était dans l’intérêt de toutes les nations. Que la guerre éclate ou non, les Cercles, et tout autre guilde neutre, formaient le seul lien entre deux continents ouvertement hostiles. Ils seraient nécessaires au bien-être de chacun, sans quoi qui sait si les violences n’iraient pas jusqu’à la destruction d’un peuple entier ! Les Architectes n’avaient pas pris la peine d’éradiquer le peuple Daënar, de quel droit les My’träns s’y attèleraient ? De même, les Daënars espéraient-ils que les Dieux demeurent indifférents au génocide de leurs fidèles ? Althéa jugeait les hommes assez bornés pour croire en de telles chimères.

Heureusement, les conflits n’iraient pas dans ces extrêmes, précisément parce qu’il y aurait des médiateurs comme les Cercles pour servir de tampon aux dégâts, apaiser les tensions, et limiter les pertes. Ils apporteraient un peu de raison dans une situation aveuglante de violence et d’obstination. Souvent un homme enragé ne requiert que la présence apaisante d’un allié pour réaliser combien sa haine le détruit intérieurement. Les nations ne fonctionnaient pas différemment. Les temps de guerre ne servaient qu’à défendre les intérêts de chacun, la fin des attentats d’un côté, la fin de l’exploitation minière de l’autre. « Avec un peu de chance, nous pourrions atteindre ce statut quo avant même d’initier les batailles, n’est-ce pas ? » Certes. Une jolie fable à raconter aux candides.

Pendant ce temps, la persévérance des généraux avait eu raison de la patience du chef de guilde, puisqu’un garde du corps par général fit son entrée. La guérisseuse eut un soupir résigné. Cette requête ressemblait plus à une insulte aux Cercles qu’un gain réel de sécurité.

    « Les voilà bien protégés, ironisa-t-elle à voix basse.
    - Les généraux m’intimident plus que leurs gardes du corps, confirma Helyah dans un chuchotement. »


Par la suite, Althéa relut distraitement les clauses de la nouvelle qu’elle connaissait sur le bout des doigts, l’œil focalisé et l’oreille dirigée vers la table à quelques pas de là. Le registre ultra-secret avait de quoi titiller sa curiosité, mais elle se retint d’intervenir. Elle était trop intéressée pour ne pas paraître malhonnête si elle faisait une requête à ce sujet. De plus, les personnages éminents discutaient, et avaient fait savoir auparavant qu’ils ne voulaient pas être interrompus. Elle patienta donc jusqu’au prochain silence, laissa couler quelques secondes, avant de s’éclaircir la gorge. La voix qu’elle adopta alors se dotait d’une mélodie conciliante et douce, celle qu’elle avait façonnée au cours des âges sans jamais perdre son expression indéchiffrable.

    « J’aurais une question, messieurs dames, si vous me le permettez. Je note que dans l’Article 6, il est mention de la protection des installations médicales, et je pense que les Cercles s’en réjouissent avec moi. Néanmoins je crains que la charte reste un peu vague sur la question. Quelles seront les mesures prises par les généraux pour protéger les Cercles ? Je pense notamment aux Cercles employant la magie, qu’ils soient d’origine my’trän ou non par d’ailleurs. Nous nous accordons sur le fait que certaines vies en danger nécessitent absolument leurs pouvoirs magiques pour être prolongées, mais leur propre sécurité est peut-être davantage en péril en ces terres. Dans la même lignée, quelles sentences sont prévues pour ceux qui s’en prendront aux Cercles directement ? Et avec tout le respect que je vous dois, je m’adresse à vous, docteur Mererson, quelles seront les mesures prises par la guilde si Daënastre ne garantit pas la sécurité des Cercles ni la punition de ceux qui attentent à leurs vies ? N’y a-t-il pas certaines conditions sous lesquelles les Cercles se retireraient du territoire ? »


La guérisseuse remerciait Möchlog de ne pas s’être affiliée à My’trä de façon trop ostentatoire. Elle espérait que ceux des généraux qui l’associeraient au continent de l’Ouest aurait au moins la décence de trouver de l’objectivité dans ses paroles, et que les autres considèrent son apparence neutre comme un gage de son impartialité. Connaissant Althéa, il était évident qu’elle dissimulait des intérêts insidieux sous façade d’arguments rationnels. D’une voix plus hésitante, comme si elle cherchait des mots qu’elle avait pourtant sélectionné au préalable, elle reprit :

    « Il est question également d’interdire le déploiement des Cercles près des zones de combat, qu’en est-il des Cercles qui pourraient être déployés ailleurs, pour venir en aide à un blessé qui ne peut être déplacé sans risque ? Seraient-ils protégés personnellement ou seraient-ils interdits de s’aventurer hors des installations médicales, laissant potentiellement périr un patient ? »

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptySam 19 Oct - 21:58
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
Elenor empêcha un sourire de se glisser sur son visage. Ce ne fut pas très dur d’ailleurs, puisque les explications de Norwin, qui était soit idiot soit la prenait pour une idiote, lui donnait envie de vertement lui faire remarquer le total hors-sujet de son explication et à quel point cela ne remettait absolument pas en cause ce dont elle parlait. Elle se retint de le faire, toutefois, sans quoi la réunion ne pourrait probablement jamais avancer et même si exposer sa supériorité logique et analytique était sans conteste son activité favorite, elle préférait en finir avec tout ça.
Elle écouta donc la conférence débuter enfin tandis que, après avoir été prévenu par un membre des Cercles, Butler faisait son entrée dans la salle et venait installer sa carrure de géant non loin derrière elle. Si quelqu’un pouvait s’étonner qu’elle ne choisisse pas l’un de ses deux commandos pour assurer sa sécurité, elle avait deux principalement deux raisons à cela. Premièrement, Butler possédait une expérience plus diversifié que les deux militaires et elle l’estimait beaucoup plus capable qu’eux de repérer un potentiel terroriste au milieu d’une foule. De plus même s’il commençait à ne plus être tout jeune, ses réflexes n’étaient pas entamés et il réagirait aussi vite que n’importe quel commando. Deuxièmement, il était bien moins impressionnant que les membres des Forces Expérimentales et si elle n’avait que peu d’estime pour les Cercles, ça n’était pas une raison pour ne faire aucun effort. Si l’on ajoutait à cela que la principale mission d’un garde du corps seul était d’être capable de prendre les balles à la place de son employeur et qu’elle devrait de toute façon compter sur les renforts pour réellement neutraliser la menace, le choix de Butler devenait évident.
Désormais pleinement à l’aise, satisfaite d’elle-même et ayant presque oublié ce que c’était permis Norwin, qui était visiblement aussi subtil que sa collègue d’Hinaus, elle se plongea dans l’étude du document, ses yeux bondissant d’un chapitre à l’autre pour prestement relire et bien assimiler les informations tandis qu’elles étaient débattues autour d’elle. Elle se permit donc d’intervenir sur la question de l’interlocuteur privilégié.

« Je ne pense pas qu’il y ai de problèmes à nommer un interlocuteur de premier ordre entre l’Etat-Major et les Cercles pour simplifier les discussions au cours de la guerre, tant que cela n’empêche pas bien sûr les officiers en poste sur le terrain d’interagir avec les médecins déployés dans leur zone d’action.
Toutefois si vous souhaitez qu’une telle charge d’agent de liaison existe, et sans remettre en cause les compétences du Haut-Général de Richtofen, je ne comprends pas bien ce qui le qualifie à ce poste. Qu’il ait été le seul présent lors de la rédaction de cette première version de la Charte n’est pas un facteur déterminant. L’attribution de ce rôle devrait être débattue au sein de l’Etat-Major mais, pour simplifier les choses, je propose de le confier au Haut-Général Cluster puisqu’en cas de guerre c’est lui qui assumera le commandement des forces déployées et aura donc autorité sur toutes les questions de logistique militaire quel que soit le corps d’armée considéré.
Libre à lui, par la suite, de déléguer cette responsabilité puisqu’il aura probablement d’autres priorités, comme chacun de nous du reste. Toutefois je suis certaine que le Haut-Général Cluster saura tenir compte des souhaits exprimés dans les premières versions de la charte et veillera à ce que le choix de cet agent de liaison puisse obtenir l’approbation des Cercles. »


Une approbation qui ne serait vraisemblablement pas demandée -encore qu’avec Georges, ça ne l’étonnerait pas- mais cela devrait rassurer le chef de la guilde qui semblait bien nerveux sur le sujet. Une question émana de l’assistance et elle se tourna vers celle qui l’avait posé. Une jeune médecin, qui lui avait opposé l’argument de la confiance lorsqu’elle avait émis ses craintes quant à la magie. Au vu des questions, il semblait toutefois que la confiance ne soit plus à l’ordre du jour et cela amusa intérieurement la Haute-Générale.

« Si vous voulez mon avis, la meilleure protection que nous pouvons vous offrir est de ne pas assigner aux installations des Cercles de soldats en poste. En effet, en cas de guerre ils ne feraient qu’attirer l’attention des troupes ennemies et cela pourrait mener à un massacre suite à un malentendu tandis qu’un camp des Cercles ‘désarmé’ ne devrait rien avoir à craindre des troupes my’tränes, de par sa neutralité. Ne resterait que les éventuelles bandes de pillard mais en coordonnant l’installation des camps avec les itinéraires de patrouille indissociables de chaque armée en déplacement, le risque devrait être minime. Et puis il me semble que vos médecins sont réputés pour savoir se défendre contre des créatures autrement plus dangereuses que de simples bandits.
Le raisonnement que je vous ai exposé s’applique d’ailleurs dans l’autre sens et je vous déconseille de demander aux soldats my’träns de placer des gardes à vos camps. La guerre sur le terrain n’est pas une partie de plaisir et un soldat n’a pas vraiment le luxe de se demander si l’ennemi face à lui garde une installation militaire ou civile.

Si ces précautions n’empêchent pas les accidents, il faudra alors revoir votre organisation mais à mon avis, c’est la meilleure approche que vous pouvez envisager en premier lieu. »


Elle décida de laisser ses collègues ajouter leur propre suggestion ou avis, et répondre en ce qui concernait les punitions infligés à ceux qui ne respecteraient pas la charte.

Isha Varlega
Isha Varlega
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyDim 20 Oct - 15:13
Irys : 94961
Profession : Médecin du troisième cercle
Guilde +1 (femme)
Ils parlaient beaucoup trop, tous, et de choses dont Isha ne comprenait que la moitié des mots. Elle n'avait pas été baignée dans le jargon administratif dès son enfance, elle n'avait connaissance des rudiments daënars que de par l'intermédiaire de son père adoptif. Tout le monde ici semblait concentré, attentif, mais elle, elle s'en foutait bien de savoir quelles conditions seraient imposées aux cercles comme à l'UNE. De toute manière, elle n'irait pas sauver les orientaux, pas après avoir vu les abominations qu'ils sont capables de façonner. La doctoresse avait failli mourir aux mains d'une atrocité technologique, elle ne gâcherait pas sa sueur et son expertise pour le peuple qui en est responsable. Et ce quand bien même cela allait à l'encontre du principe élémentaire d'un médecin de l'Aube.

"Besoin d'eux" ... pft. Les Cercles n'avaient aucune vie à protéger de la guerre si ce n'est que celles qu'ils enverraient aux soins des bellicistes. Toute cette charade n'était qu'à l'avantage de la nation technologiste, et pourtant, ils trouvaient encore le moyen de s'en plaindre. Au moins, si la générale Kingston était une véritable peste qui aurait mérité bien plus de réprimandes étant gamine, elle trouvait au moins une rédemption à proposer qu'on ne confonde pas les tentes de soin avec les tentes de ravitaillement. Ou bien ce n'était qu'une excuse pour ne pas devoir gaspiller des soldats à des ressources qui ne leur appartenaient pas. Au choix, Isha se permettait d'envisager la seconde hypothèse, au vu de la mentalité de certaines personnes ici présentes ... égoïstes.

Ces explications ne donnaient cependant aucune réponse à la problématique des blessés qui agoniseraient sur le champ de bataille. Ne pas faire garder les médecins, c'était laisser tout soldat touché sur le terrain périr. Leurs troupes, leurs pertes. La doctoresse avait toujours eu toutes les raisons du monde d'être bienveillante, mais elle ne pensait pas être maléfique en exposant tous les risques pour les médecins qu'engendreraient ces interventions sur le terrain. Mais évidemment, ce n'était pas un sujet que quiconque voudrait aborder. Dommage que la colère soit le meilleur combustible qui soit pour l'insouciance.

Alors, Isha se leva.

- Vous n'abordez pas le problème des membres des Cercles qui devront être envoyés sur le champ de bataille, puisque je n'imagine pas qu'une grande nation comme la vôtre abandonnerait ses soldats à leur sort. Par conséquent, ces médecins-ci seront-ils contraints de se glisser entre toutes vos machines et armes de guerre ?

Sans doute que son sous-entendu n'était pas clair, alors elle se permit de préciser.

- L'incident du mois dernier suggère assez clairement que vous êtes incapables de contrôler vos propres créations et quelle assurance pouvez-vous donner aux gens ici présents, soit vos soigneurs de demain, qu'ils ne se feront pas égorger par ... hm, un légionnaire en cavale, par exemple ?

Voilà qui était plus limpide.

- Vous êtes les Hauts-Généraux, vous êtes les patrons de l'armement daënar, est-ce que vous pouvez expliquer à tout le monde ici comment une légionnaire, véritable machine à tuer, a pu s'infiltrer sur l'île et commettre deux meurtres dont un concernant un docteur de notre ordre ? Quelle assurance avons-nous que ça ne se reproduira pas sur le s champs de bataille ? C'est bien arrivé sur notre territoire, après tout.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyDim 20 Oct - 23:20
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
La conférence se déroulait comme elle était sensée le faire. Tout le monde lisait, tournant les pages de cette chartre dans un son ô combien agréable pour Norwin le grand lecteur. Les Hauts-Généraux, Elenor en particulier, semblaient bien plus à l’aise dorénavant et s’adonnaient à cette lecture avec toute la rigueur et la droiture d’un haut fonctionnaire. Sur ce point, Norwin était satisfait. Et les premières questions arrivant des Cercles étaient tout à fait intéressante. La réponse de la Haute-Générale Kingston venait à point nommé, et bien que la forme soit quelque peu acerbe, le fond n’en était pas moins plein de sens. Cette réponse convenait entièrement à Norwin. Changer d’interlocuteur privilégié pour celui qui, en temps de guerre, devra diriger toutes les forces déployées. Cela semblait logique. Cependant, Norwin allait devoir trouver ce Haut-Général qui, disait-on, n’a plus mit un seul pied sur le continent depuis des années et des années.
- Je suis d’accord avec les propos tenus par la Haute-Générale Kingston. La protection des installations des Cercles relèvera de nos fonctions. Il faut toute une vie pour former un professeur, un chirurgien, un médecin, une infirmière, une aide-soignante, un kinésithérapeute… Les vies de ces professionnels sont bien trop importantes pour être sacrifiées, surtout si se sacrifice est dû à une erreur tactique. Pour être réellement neutre, nous devons être à la fois nos propres protecteurs, nos propres exécutants, nos propres dirigeants. Ainsi la collaboration sera complète. Il laisse volontairement un temps de pause pour que ses propos puissent obtenir toute leur portée. Après tout, il venait d’apporter son soutien à Elenor, ce qui n’était pas rien avouez le. Il prit quelques gorgées d’un café noir sans sucre, et il reprit ensuite. Quant aux sanctions qui pourront être appliquées, elles sont les mêmes que celles encourues par un militaire qui trahirait sa nation ou sa mission. Qu’importe la nationalité d’origine des professionnels qui œuvreront, ce sont des membres des Cercles, ils sont neutres, et ils représentent une institution et une organisation qui fait partie intégrante du système médical de l’union, et dorénavant, du système médical de ses armées dés lors que la guerre commencera. En cette qualité, porter atteinte à un membre des Cercles, c’est être coupable de déshonneur ou de trahison. En ma qualité, je siégerais aux conseils qui pourraient se tenir. Et les juges, les jurés et les membres des cours martiales prendront leurs décisions et rendront un jugement. Et n’oubliez pas la légitime défense. Nous sommes armés et nous maîtrisons ces armes de la même manière que nous maîtrisons les bistouris et les médicaments. Et nous défendrons nos vies. Cependant, nous ne nous retirerons pas du territoire sauf circonstance exceptionnel, mais cela n’est pas de votre responsabilité. De la même manière, quelque soit l’état de santé d’un soldat blessé au combat, son sort dépendra des aptitudes de ses camarades et du personnel médical militaire pour l’extraire et l’amener en lieu sûr pour une prise en charge. En aucun cas, la vie d’un professionnel des Cercles devra être mise en danger. Je serais intraitable à ce sujet.

Norwin était à la fois satisfait et en même temps sur ses gardes. Pour lui, la vie d’un professionnel des Cercles valait plus que celle des autres. Car un médecin cruellement blessé ou malheureusement tué n’est plus d’aucune utilité pour qui que ce soit, et toutes les années d’apprentissage auront été vaines. Un médecin qui survit est un médecin qui pourra sauver beaucoup plus de vies, plus tard. Aussi fallait-il consentir à quelques sacrifices. Cependant la suite des évènements allait être très désagréable, alors qu’Isha prenait à son tour la parole. Elle cracha alors toute sa haine et sa rancœur, causées toutes deux par la présence d’une légionnaire sur l’île volante des Cercles et ayant provoqué deux meurtres dont un médecin, comme elle a très bien su le dire. Cette affaire n’était pas secrète, toute l’île avait été mise en quarantaine. Des médecins du second cercle s’étaient postés de telle sorte qu’ils puissent prendre toutes les issues et les chemins en filature et reconnaître le moindre adversaire. Celles et ceux qui étaient de garde le jour-là, étaient enfermés dans leurs bâtiments jusqu’à nouvel ordre. Evidemment que rien n’était connu, cependant, les conditions claires et précises du pourquoi de cette débauche de sécurité n’étaient pas exposées en pleine lumière. De plus, cet évènement venait entacher la conférence qui se jouait ici, et allait certainement entrainer d’autres cascades d’évènements indésirables, qui impliqueraient le venin d’Elenor, les mots acerbes d’Anastasia et la colère de Norwin. En plus de cela, Isha avait été parfaitement informée de l’importance de la droiture et du respect de la neutralité. Un médecin avait d’énormes responsabilités, et s’il cédait à l’impulsivité et la colère ou à la frustration, alors ce médecin était dangereux pour les autres. Trembler de peur, de colère et de remords lors d’une opération tout en ayant un scalpel dans une main et une artère dans l’autre, n’était pas concevable chez les Cercles. Norwin avait vu de grandes qualités et capacités chez Isha. Mais la confiance de Norwin était une pierre presque impossible à attraper depuis le plus haut sommet de la plus haute montagne du monde. Il fallait démontrer de grandes capacités, d’un grand professionnalisme, d’une passion sans faille et d’une dévotion implacable. En cet instant, Isha balayait les minces espoirs de Norwin qui, pour la première fois, avait un temps sois peu espéré trouver quelqu’un pour le rejoindre dans sa grande aventure qu’est la gestion des Cercles. Isha au premier cercle ? Peut-être, plus tard en tout cas, mais Norwin fondait de grands espoirs en Isha. Autant dire que la déception était très grande. Alors qu’elle venait de terminer sa toute dernière phrase, Norwin se leva en un seul bond, telle une machine sur ressors, et hurla de toutes ses forces :
- Assez ! Assez ! Docteur Varlega, taisez-vous ! Il frappe un énorme coup de poing sur la table, si fort que le bois de chêne trembla jusque dans ses fondations, provoquant une forte douleur dans la main de Norwin, qu’il parvint à cacher. Vous n’avez ni les habilitations, ni le droit et aucune justification plausible pour tenir de tels propos, en cet endroit ! Vous n’êtes clairement pas à votre place en cet instant ! Vous déshonorez les fondations de notre organisation et vous faites honte à votre serment ! Sortez d’ici ! Immédiatement ! Je vous veux dans la salle d’attente de mon bureau, jusqu’à-ce que je vous y rejoigne ! Maintenant ! Il frappe une nouvelle fois du poing sur la table et reste aussi droit qu’un « i », seul au milieu de sa grande tablée, trônant de toute sa hauteur, il adressa un regard aussi sombre que ses yeux ne la lâchant pas du regard jusqu’à-ce qu’elle sorte de la salle. Le silence était extrêmement gênant. Et une fois les lourdes portes refermées dans un bruit sourd se réverbérant dans l’amphithéâtre, il se tourna en direction des Hauts-Généraux.La conférence est terminée. Profitez du buffet apéritif, le champagne est d’une excellente qualité. Je vous retrouverais dans une heure, dans mon bureau comme convenu. Champagne ! Dit-il en direction de tout le monde pour faire comprendre que le temps était maintenant à des instants plus légers.

Il était bien conscient que l’intervention d’Isha était en partie soutenue par le reste des Cercles, et que l’autre partie était à la fois gênée et troublée par cette « révélation » en un endroit peu approprié. Cependant, le ton était donné et Norwin battait la mesure.

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyLun 21 Oct - 0:21
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Manfred était satisfait, la conférence avait reprit un chemin productif qui permettrait aux Cercles d’agir de manière plus efficace pour sauver des vies. Feuilletant les pages sans prendre la peine de commenter les suggestions de ses collègues, Manfred approuvait silencieusement. Cluster était plus doué que lui pour servir d’agent de liaison, même s’il aurait fort à faire pendant la guerre, ce qui serait leur cas à tous. Même si le plus compliqué serait sans doute de réussir à contacter le Haut-Général, il se déplaçait tellement que savoir le lieu précis ou il se trouvait relevait presque du tour de force, tenir en place n’était pas dans sa nature après tout.

Il écouta d’une oreille attentive les propositions d’Elenor et de Norwin pour les installations des Cercles et de leur sécurité. Poster des soldats daënar n’aurait sans doute fait qu’accentuer le risque d’attaque sur un camps des Cercles, et s’il n’y avait rien de courageux ou de glorieux à attaquer des médecins et des des soldats blessés, c’était toujours l’assurance que ceux-ci ne puissent plus jamais mettre un pied sur le champs de bataille. Pour les rares chanceux à s’en être miraculeusement sortis en tout cas. Dans tout les cas les Cercles ne pourraient pas les soigner à même les champs de bataille, cela restait une tâche assignés aux médecins militaires, et si pour l’heure certains membres semblaient désireux de soigner les blessés à même le champs de bataille, Manfred se demandait si ce désir ne s’affaiblirait pas en voyant une véritable bataille.

Curieusement le Grand Griffon était resté bien silencieux depuis le début de cette conférence, n’intervenant que pour régler le différend entre Norwin et Elenor. Pourquoi ce silence ? Tout simplement parce qu’il n’avait rien de spécial à ajouter. La défense des Cercles lui convenait, tout comme les propositions de ses collègues et les punitions qui seraient infligés à celles et ceux qui auraient l’audace de porter atteinte à un membre des Cercles. Ce dernier point était moins par estime envers la guilde de médecins que par une sévérité extrême envers ceux qui contrevenaient à leur devoir et portaient atteinte à la réputation et la crédibilité de l’armée. Qui plus est menacer un homme susceptible de vous sauver la vie était pour le moins stupide.

Portant à ses lèvres une tasse de café encore chaude, Manfred commença à écouter un autre membre des Cercles, une doctoresse. Tout ça pour faillir s’étouffer avec le liquide brûlant. Une quinte de toux étouffée plus tard, et ceux les plus proche de lui pouvaient constater avec aisance qu’il faisait preuve d’un effort surhumain pour garder son calme. La mâchoire contractée, les poings serrés et un regard noir à faire peur au plus courageux des soldats, l’attitude du Haut-Général avait radicalement changé en quelques instants. Prenant une grande inspiration il entreprit de se calmer face aux paroles que la doctoresse continuait de proférer. Cette affaire était censé secrète et voilà qu’elle était exposée devant tout un amphithéâtre, non seulement les médecins mais ses deux collègues étaient au courant du monumental fiasco qui s’était déroulé ici.

Si Manfred fulminait en silence, ce ne fût cependant pas le cas du docteur Mererson. Dans une démonstration de colère qui surpris même Manfred ce dernier convoquait non seulement la doctoresse mais il mettait fin à la conférence. Le prochain rendez-vous se ferait en plus petit comité dans son bureau.

Il tourna ses yeux vers ses collègues avec la même expression glaciale peinte sur son visage. Ils seraient mis au courant en temps et en heure, ce n’était ni le lieu ni le moment pour aborder ce sujet délicat.

-Nous discuterons plus tard de ce qui vient d’être dit. Profitez du champagne en attendant. Finit-il en refusant lui-même une coupe que lui tendait un membre des Cercles visiblement nerveux. Tout ce qu’il attendait maintenant c’est que l’heure tourne vite pour quitter cette île au plus vite.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMer 23 Oct - 15:15
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)
La meilleure protection est l’absence de protection. Cette logique rencontra la résistance de son sens commun et de sa raison combinés ; l’analyse donnée était tout bonnement outrageante ! Il y avait fort à parier que la générale Kingston espérait ainsi conserver l’essentiel de ses troupes là où les batailles feraient rage tout en bénéficiant de l’aide inconditionnelle des Cercles. Peut-être croyait-elle même en la sagesse de ses paroles. Les installations seraient donc sous leur propre protection, soit à la merci des forces my’träns qui avaient tout intérêt à empêcher les Cercles de remettre sur pied l’armée daënar, et à la merci des Daënars qui avaient tout intérêt à assassiner les magiciens présents sur leurs terres. Cette conjoncture paraissait tout sauf sécurisante aux yeux d’Althéa, les Deuxièmes Cercles savaient se défendre, mais ce n’était pas là leur vocation. Sans compter qu’une majeure partie de la guilde stagnait leur vie durant au rang de Troisième Cercle.

Plutôt que de relever les incohérences qu’elle remarquait, elle se contenta d’offrir un sourire faussement affable, qu’elle réitéra à la confirmation de son chef de guilde. Elle inclina alors la tête en signe d’approbation, et se rassit. Intérieurement, elle jubilait. L’absence de protection serait certainement dangereuse. Mais qui disait absence de militaires sur place signifiait également absence de surveillance. La guérisseuse avait à faire en Daënastre, et son brassard des Cercles de l’Aube lui ouvrirait visiblement bien des portes infranchissables. Par ailleurs, elle ferait tout son possible pour que My’trä refuse un tel traitement des Cercles sur leurs terres. Pourquoi pas offrir l’asile aux espions du continent ennemi tant qu’on y était !

La chevêche ignora parfaitement la pique selon laquelle le retrait du territoire daënar ne la concernait pas. A vrai dire, elle ne souhaitait pas ce retrait. Qui plus est, il était naïf de penser que ce retrait n’était pas de la responsabilité des membres de sa guilde. Lorsque les Cercles ne se diraient plus protégés en Daënastre, ils auraient tôt fait de suivre la charte de leur guilde ! Le médecin doit préserver sa vie avant tout. Ils partiraient, retrait annoncé par le chef de guilde ou non. Certains resteraient évidemment, par folie qui sait, mais leur présence serait plus que ténue.

Alors sa voisine prit le relai, plus véhémente qu’elle n’aurait osé l’être même si la guerre avait été déclarée le jour-même. Son ton jura avec l’humilité calme dont elle-même avait fait preuve, et les paroles qu’elle proféra jetèrent un froid sur cette conférence déjà lacunaire en cordialité. Althéa se retint de rire ouvertement, les yeux tournés vers Isha, se faisant violence pour conserver un air sérieux et soucieux. Le docteur Mererson coupa toutefois court au spectacle fervent de sa fureur, à la plus grande déception de la guérisseuse. Quoi, se contenteraient-ils tous d’étouffer l’affaire comme si les mots n’avaient été prononcés ? L’ensemble des Cercles était présent, et la plupart espérait une réponse, si courte soit-elle. A l’inverse, on mit fin à la conférence, et on voulut les divertir avec un buffet et quelques verres de champagne.

    « Tu as entendu parler de cette histoire ? demanda Helyah.
    - Non, mentit-elle. »


Mais dès qu’il s’agissait de politique, Althéa glanait des informations là où elles savaient se dévoiler. Il suffisait pour cela de feindre l’intérêt des doléances de tout un chacun, et la plainte se révélait inévitablement d’elle-même. Le corps requiert un guérisseur pour soigner ses maux, le cœur ne nécessite que l’oreille attentive d’un quidam pour s’épancher. Néanmoins, elle ne connaissait que les faits disparates et les explications fumeuses de ses collègues aveuglés par l’émotion, elle ignorait tout de ce qu’il se tramait réellement entre les généraux et le chef de guilde. Leur présence sur l’île était-elle dû à la conférence ou à cette affaire de légionnaire ? La charte était-elle un prétexte pour une entrevue plus privée ? Elle regrettait que Norwin ait coupé sa nouvelle connaissance dans sa lancée, il aurait été agréable d’entendre une justification de la part de l’état-major. Quoiqu’une excuse mal formulée sur le moment eût été plus délicieuse encore.

La jeune Suhur haussa des épaules, en apparence désintéressée, et entraîna sa consœur vers les mets que l’on apportait dans la salle. Helyah lui planta un verre de champagne dans la main avant qu’elle n’ait pu le refuser, et elle trinqua avec le sien sans boire une goutte. Son sourire sincère cachait une ribambelle de pensées qui lui traversaient l’esprit. Il y avait de l’injustice à ce que les invités daënars s’en sortent sans répondre un mot aux accusations faites.

    « Oh, excuse-moi, j’avais oublié que tu ne buvais pas d’alcool ! fit la Cercle, tout sourire. »


Helyah avait délibérément oublié son vœu de sobriété. Secrètement, elle espérait réveiller son goût de l’alcool, comme si insister suffirait à la faire changer d’avis sur les méfaits de la boisson. La guérisseuse joue son jeu. Elle fit une mine contrite, et profita de ce prétexte pour mettre son plan à exécution. Elle prit une gorgée du liquide ambré pour lui faire plaisir, et plissa les yeux de dégoût, du moins en apparence. En réalité, elle fermait les yeux pour dissimuler la lueur ambrée que prenait ses iris à chaque fois qu’elle employait sa magie. Möchlog en soit loué, elle n’avait pas de tatouages sur son corps, sans quoi elle aurait peiné à cacher leur lumière lors de son sort. Lorsqu’elle détendit à nouveau les traits de son visage, déglutissant avec peine, la lumière s’était atténuée dans son regard, et elle tendit le verre à Helyah.

    « C’est trop amer pour moi !
    - Oh non ! murmura son amie pour seule réponse, le regard braqué quelque part au loin, bien au-dessus de l’épaule d’Althéa. »


La mine surprise, la guérisseuse se retourna vers la table où siégeaient les généraux, et autrefois Norwin. Le résultat dépassait ses attentes les plus folles. Trônant fièrement à quelques empans au-dessus de la tête des généraux reposait un bouclier d’or, couleur ambre translucide mais lumineux comme la flamme de plusieurs bougies. Les contours de quelques lettres se dessinaient avec insolence dans ce rempart de magie, laissant un vide transparent sur cette pancarte de magie :

DES EXPLICATIONS ?

Comme Althéa avait cessé son enchantement, les bords du bouclier s’évaporèrent dans une kyrielle de fragments colorés, à la manière des papillons désorientés.

Anastasia Lokamine
Anastasia Lokamine
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyVen 25 Oct - 22:49
Irys : 143383
Profession : Haute-générale
Daënar +3 ~ Hinaus (femme)
Norwin prit le temps de lui répondre avec ses drôles de manies, bien qu'il lui paraissait de plus en plus bizarre à mesure qu'elle le regardait, il restait professionnel et ses réponses ainsi que sa volonté de modifier la charte était satisfaisante pour la haute-générale. Bien que la réponse sur ces dossiers secrets lui laissait un petit arrière-goût dans la bouche, encore quelque chose que le conseil omettait bien de transmettre à son intention, cela commençait à faire beaucoup. Quant à son avis sur le conflit, Anastasia ne put s'empêcher de tiquer, mais elle ne releva pas plus ses remarques, l'homme était médecin, c'était sans doute dans sa nature de considérer tout conflit comme une « abomination. »

-Je n'ai pas plus de questions pour l'instant docteur Mererson. Merci d'avoir satisfait à ma requête.

Son ton était étrangement bien plus doux maintenant qu'elle était satisfaite, elle laissa un peu ses pensées lui faire imaginer à quoi ressemblerait ce conflit avec les cercles dans leurs pattes, cela ne se passerait peux être pas si mal finalement. Une autre voix se fit entendre venant des tribunes, Anastasia s'efforça de faire marcher ses sens sur-développés pour repérer  la nouvelle participante, une my'träne au vu de son accoutrement, assez jeune. Elle prenait une voix conciliante qui jurait fortement avec le ton habituel d'Anastasia, cette jeune femme semblait négocier au son d'une voix apaisante pour obtenir ce qu'elle voulait, la haute-générale aurait plutôt été du genre a exigé. Ses plumes sur ses habits et ses cheveux noirs lui firent penser à un corbeau de mauvaise augure, pourtant elle aborda un point important qui intéressait tout autant Anastasia, la défense des cercles et de leurs installations. Elle-même s'était demandée à quel point l'armée devait garantir une sécurité à des médecins qui s'armaient eux-mêmes sur des zones de conflit. La jeune demandait ce que ferait sa guilde si Daënastre ne garantissait pas leur sécurité, Anastasia soupira, encore des discussions sur des choses théoriques qui auraient toutes les peines du monde à être mise en application efficacement sur le terrain. Pour elle la sécurité était un concept futile sur une zone de guerre, au mieux de la poudre aux yeux pour faire croire à une hypothétique zone de cessez-le-feu chez les cercles. Anastasia en était persuadée, il y aurait forcément un moment ou des cercles seraient impliqués dans des histoires qui ne les regardaient pas, elle se demanderait alors si leur neutralité serait aussi pure que ce que le premier cercle Mererson s'évertuait à leur affirmer.
Elle parla aussi de la possibilité que les cercles soient affectés sur des zones de combat. Cela coûtait à Anastasia de l'admettre, mais dans un monde idéal, elle aurait aimé avoir ces médecins armés en soutien de ses propres unités, elle aurait intégré des cercles au sein de ses propres section pour les surveiller et les défendre en même temps. Mais Ces médecins s'accrochaient à leur foutue neutralité et à leur liberté comme à la déclaration d'indépendance de Daënastre. S'ils tenaient tant que ça à exercer sur des zones de guerre sans en subir les conséquences, elle accéderait à leur requête à sa manière, en les isolant le plus possible des conflits sans possibilité d'être vraiment utile. Tant pis s'ils n'avaient pas l'occasion de soigner les premiers blessés, on leur donnerait les cas les moins graves. Du moins c'est ce qu'elle prévoyait de faire.

Après avoir entendu le discours d'Elenor sur Cluster et si oui ou non ils devaient assigner une protection supplémentaire aux cercles, elle décidait qu'elle était plus ou moins d'accord avec le point de vue d'Elenor, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Elle souhaita appuyer le propos de la haute-générale maritime sur le sujet.

-Nous aurons trop de choses à gérer au cours de la guerre pour nous permettre de gaspiller nos ressources pour votre protection. Vous devrez garantir votre propre sécurité, une zone de guerre n'est pas un endroit où l'on se permet d'exiger une protection. Vous avez des armes, vous êtes formés au combat, je ne doute pas que vous serez capable de garantir votre indépendance à coup de fusil si nécessaire.

Elle avait tout autant balayé la salle que Norwin du regard en disant cela, encore un comportement passif-agressif que lui aurait reproché son ancien ami le docteur Redam, mais ce n'était pas vraiment quelque chose qu'elle contrôlait naturellement. Mais elle sentait qu'elle avait besoin de le dire, de plus le docteur Mererson avait lui aussi un avis assez pragmatique sur la défense des cercles, bien cette conférence avançait plutôt dans le bon sens pour l'instant.

Alors qu'elle pensait que ce serait fini bien plus tôt que ce qu'elle avait cru, une personne se leva, Anastasia reconnu celle qui avait tenu des propos acerbes à Elenor à son plus grand plaisir, mais cette fois, les propos qu'elle commença à tenir la ravirent beaucoup moins. Elle semblait décidée à rivaliser avec Elenor ou elle-même en matière d'agressivité, quand elle parla avec des propos lourds de sous-entendu, elle le prit assez mal.

-Mesurez vos paroles, nous sommes ici pour discuter, mais nous pouvons toujours repartir.

- L'incident du mois dernier suggère assez clairement que vous êtes incapables de contrôler vos propres créations et quelle assurance pouvez-vous donner aux gens ici présents, soit vos soigneurs de demain, qu'ils ne se feront pas égorger par ... hm, un légionnaire en cavale, par exemple ?

-Ça suffit ! Vos accusations dépassent les bornes !

L'explication suivante la laissa sans voix cependant, de quoi parlait-elle au juste ? Mais surtout, à quoi faisait elle allusion avec ce légionnaire ? Si elle avait fait partie de son armée, elle l'aurait faite fusiller pour un tel manquement au devoir. Norwin se comporta alors comme un chef devait se comporter, il expulsa la participante de la conférence. Un silence de mort soutint le départ de la cercle qui devait assurément être très fière d'elle, elle le serait sans doute bien moins quand Norwin s'occuperait de son cas avec la justesse que se devait d'avoir un chef d'une guilde aussi importante, c'est ce qu'elle espérait en tout cas. Alors que la jeune cercle passait les portes, Anastasia déclara d'une voix frustrée mais seulement assez forte pour que seulement ses collègues entendent ses paroles.

-Espèce de sauvage.

Une fois qu'elle fut sortie Norwin déclara la conférence terminée. Elle n'avait d'ailleurs plus lieu d'être, cette cercle venait de lâcher une véritable bombe. Le peu qu'elle avait dit était déjà bien trop, d'ici un jour toute l'île serait au courant. Anastasia s'y connaissait en rumeur, travaillant à l'armée elle voyait souvent comment de simples phrases lâchés au mauvais moment et mal interprétés pouvaient prendre des dimensions catastrophiques. D'ici un mois ou deux, cette rumeur de légionnaire se répandrait à My'trä comme à Daënastre, les gens tenaient les légionnaires en mythe pour la plupart et encore moins avait déjà pu en voir un en vrai. Anastasia avait eu le malheur de devoir faire des opérations contre le culte de Landearion aux côtés de ces tueurs, des années auparavant. Et son avis à leur sujet était plutôt mauvais, la plupart étaient peu fiables, voir incontrôlables, et contrairement à elle, ils étaient faits de manière à être terrifiants plutôt qu'impressionnant. Le docteur Redam avait souvent comparé les ressortissants du projet Légion comme ce qu'aurait put produire le projet lance du déicide s'il avait été un échec total et à bien des égards, Anastasia n'avait pu lui donner tort.
Et apparemment il y en avait un ici sur l'île des cercles ? Elle craignait déjà les réponses qu'elle allait devoir chercher, la présence d'un légionnaire signifiait une grande faille de sécurité de l'armée daënar.

Elle avait besoin de bouger, faire quelque chose, pas profiter de cet immonde alcool que les gens appelaient champagne ! Dans ces cas-là, ses exutoires se résumaient souvent à frapper de toutes ses forces contres des sacs de frappe ou de vider des chargeurs entiers d'armes à feu sur le drill. Mais ici, elle ne pouvait décemment pas partir sur un coup de tête, même si elle était impatiente à l'idée de retrouver Celestov et Sonnie, ou de régler ses comptes avec Elenor, toute autre chose plutôt que de rester les pieds dans ce foutoir.
Les trois hauts-généraux se rassemblèrent, Anastasia croisaient les bras, peu désireuse de profiter du buffet, des choses plus importantes occupaient ses pensées en ce moment.

-Cette conférence est un fiasco si vous voulez mon avis. Dit-elle à l'attention de ses collègues.

-Nous discuterons plus tard de ce qui vient d’être dit. Profitez du champagne en attendant.

-Excusez-moi Manfred, mais il me semble que c'est maintenant que nous devons régler ce problème, nous perdons notre temps ici. Dit-elle en tâchant de maîtriser sa colère naissante.

Quelque chose de scintillant attira son regard, des lettres s'étaient formées au-dessus de leurs têtes. De la magie my'träne était à l’œuvre « des explications ? » Cette fois les cercles dépassaient les bornes.

-Oh, c'est grotesque. Dit-elle à l'attention de ses collègues. Cette mascarade a assez duré, il est temps d'y mettre un terme. Rejoignons le docteur Mererson directement à son bureau.

Elle brisa le cercle et marcha à grands pas vers les portes Sur son chemin, de nombreuses personnes s’écartèrent d'elle et elle espérait que le responsable de cette magie étaient parmi eux et qu'elle aurait l'estomac retourné et irait vomir ses tripes à cause de la proximité avec Montanea, comme elle l'avait déjà pu l'observer chez d'autres my'träns. Elle tint la porte ouverte pour ses deux collègues, jeta un regard aux cercles et les quitta avec plus de questions que de réponses.


Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[suite mini-event] Préparer l'après, après. EmptyMer 30 Oct - 20:27
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
Elenor dut s’empêcher de rire lorsque la jeune médecin acerbe posa ses questions pour le moins dérangeantes. Il était fort probable qu’éclater de rire alors qu’on accusait de façon à peine voilée l’U.N.E. d’être responsable d’un meurtre en ces lieux n’aurait pas été du goût de grand monde mais elle ne pouvait s’empêcher de trouver la situation risible. Premièrement cette petite sotte gaspillait ses cartouches en les rendant publiques, donnant toutes les raisons du monde à l’U.N.E. de désavouer publiquement les agissements de ce légionnaire vagabond -dont elle ne se souvenait pas avoir jamais approuvé la mission donc, d’une façon ou d’une autre, renégat- plutôt que de chercher à étouffer l’affaire en arrosant les victimes.
Deuxièmement c’était la preuve que tout leur beau discours sur la fameuse sécurité de cette conférence ne valait rien puisqu’une personne capable de la tuer elle, Manfred et peut-être même Anastasia -elle avait un doute vu l’armure de cette dernière mais les légionnaires surpassaient même Nathaniel en terme de prouesses meurtrières- avait réussi à s’infiltrer chez eux récemment.
Enfin et surtout, elle n’allait pas se priver de se servir de toute cette comédie scandaleuse pour torpiller les Cercles autant qu’elle le pourrait auprès de tout ce à quoi elle avait accès comme cercles d’influence. Certes cela voudrait dire répandre l’histoire de ce légionnaire incontrôlable mais si, comme c’était normalement le cas, les rapports de réunion de l’Etat-Major prouvaient qu’elle n’avait rien à voir avec cette histoire, elle serait trop heureuse de laisser le Conseil se débrouiller avec cette affaire.
Une petite partie de son esprit notait toutefois de s’assurer en premier lieu qu’elle était parfaitement blanche dans cette affaire dont elle ignorait tout quelques minutes auparavant. Et si ce n’était pas le cas… elle s’assurerait de trouver la personne responsable et de le lui faire regretter. Ainsi que, si possible, de brûler toute trace compromettante au passage.

Elle était d’ailleurs en train de passer mentalement en revue ce qu’elle devrait vérifier une fois revenu dans l’U.N.E. tandis que Norwin mettait fin à la conférence et demandait à les voir en privé dès qu’il se serait occupé de sa subordonnée rebelle. En attendant, ils avaient droit à du champagne, ce dont elle n’allait certainement pas se priver. Elle devait avoir une expression un peu étrange, trop songeuse peut-être, puisque Butler s’approcha d’elle :

« Quelque chose ne va pas Madame ?
-Au contraire Butler, au contraire, tout va très bien. »

Elle ne put réprimer complètement un discret sourire mauvais. Les choses devinrent plus savoureuses encore avec l’apparition de cette illusion au-dessus de leur tête, demandant des explications. Elle aussi du reste aurait bien aimé en avoir, notamment sur les critères de recrutement de cette guilde mais au lieu de l’agacer le geste fit s’élargir un peu plus son sourire, tandis qu’elle parcourait la salle du regard, n’hésitant pas à soutenir le regard de ceux qui se risqueraient à vouloir jouer à ça et perdaient la plupart du temps en quelques secondes : qu’ils entretiennent le scandale, ils ne lui donnaient que plus de facilité à salir leur réputation.
Elle n’avait pas adressé un mot aux médecins, si ce n’était un remerciement à celui qui avait eu assez de goût pour le protocole pour venir leur proposer un verre et qui semblait plus scandalisé qu’amusé par le comportement de certains de ses collègues. Bien qu’elle ne semblait apparemment n’avoir rien à faire et ne s’intéresser aucunement à ses hôtes désormais, elle ne se pressa certainement pas pour suivre Anastasia. Déjà parce que Norwin leur avait donné rendez-vous dans une heure et qu’il ne lui semblait pas du genre à adapter son planning même pour trois Hauts Généraux de l’U.N.E. -à se demander s’il connaissait même la signification de ce grade- mais surtout parce qu’elle n’avait aucune envie de suivre promptement une idée d’Anastasia quand elle pouvait se permettre de ne pas le faire.

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