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 La Cité des Cieux [PV Fabius]

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyLun 2 Déc - 0:56
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Je déposais mes bagages à mes pieds, suivi de près par une vingtaine de domestiques débordés qui essayaient tant bien que mal de se débrouiller pour ne perdre aucune des innombrables babioles multicolores que leur maître avait fait porter jusqu’ici. Le village était ridiculement petit, un piètre endroit pour se donner rendez-vous. Mais il s’agissait du point de Daënastre le plus proche de la position actuelle de la cité des cieux et c’était donc d’ici que le capitaine Solar m’avait proposé de partir. Nous avions longuement échangé par lettres pour préparer l’expédition, j’avais voulu être sûr de l’homme à qui on confiait mon escorte. Vite rassuré, j’avais compris qu’il était celui qu’il me fallait.

Il ne me fallut que quelques minutes pour traverser le hameau jusqu’à L’entreprise. C’était un brick de taille respectable, bien entretenu. Il semblait être un navire fiable, et l’activité qui y régnait me mit tout de suite à l’aise : cela me rappelait mes années à l’armée, qui avait été comme une seconde famille pour moi l’espace de quelques années. Je montais sur le navire en souriant aux simples soldats qui montaient et débarquaient les stocks nécessaires à notre expédition. Devant leur air surpris, je compris qu’ils avaient rarement l’habitude d’être gratifiés d’un sourire par un homme d’une noblesse si évidente. Mon aura de richesse était encore renforcée par la vingtaine de domestiques qui déposèrent mes affaires au bas du navire, chacun d’entre eux habillés plus finement que le capitaine lui-même. Je soupirais, c’était très loin de l’image que je souhaitais donner. Ce genre de comportement me plaçait immédiatement comme un étranger aux yeux de l’équipage alors que j’étais bien plus proche d’eux qu’ils ne l’imaginaient. Je me promis d’enfiler une tenue de voyage approprié dès que l’occasion se présenterait.

Ce fut le capitaine Solar lui-même qui m’accueillit sur le navire. Son uniforme impeccable en disait long sur lui-même. Cela me plaisait. Je lui souris chaleureusement et échangeait avec lui une franche poignée de main.

-Bonjour capitaine. Comment allez-vous ? Prêt à faire voile vers la Cité des Cieux ? J’ai hâte de voir ce magnifique vaisseau s’élever dans les airs et de sentir le vent sur mon visage.


Sur le navire régnait un remue-ménage caractéristique aux décollages de ce genre d’engins. Dans la précipitation, un jeune mousse me bouscula avant de se répandre en excuses. Il ne devait même pas avoir plus de 16 ans. Je le rassurais immédiatement et il afficha un air surpris avant de filer sans demander son reste. La quantité impressionnante de présents destinés aux Urans fut embarquée à bord du navire en quelques instants sous les ordres de ce qui semblait être le second. Je m’excusais avec un haussement d’épaule en réponse au regard interrogateur du capitaine devant un tel nombre de cadeaux.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyLun 2 Déc - 21:57
Tout a commencé par une convocation chez le Haut Général Alexandre Flemming, personnage que je n’avais jamais rencontré auparavant, mais qui manifestement a dût entendre parler de moi car il a demandé expressément à me voir. Je rencontre donc cet important officier qui m’informe avoir une mission pour moi, avec l’approbation de mon supérieur hiérarchique, Manfred de Richtofen, le commandant des forces célestes de notre pays.

Je l’écoute donc attentivement assis dans son imposant bureau m’expliquer la raison de ma venue :

La guerre contre les My’trans approche et nous voulons nous assurer le soutient ou si cela n’est pas possible, la neutralité des Urans.

Je mets quelques secondes à comprendre de quoi il retourne, car ce terme est vraiment peu usité, je croyais même que c’était une légende, ces fameuses araignées intelligentes. Je n’en ai d’ailleurs jamais vu et je ne connais personne qui puisse prétendre avoir réalisé cet exploit. J’essaye de me souvenir ce que je sais sur elles, mais ce n’est pas grand-chose, elles disent être plus veilles que nous, vivent sur une immense île flottante dans les cieux et tissent un fil très fin qui a des capacités extraordinaires mais je sais plus pourquoi.

Maintenant je comprends mieux pourquoi il est si important de les rencontrer, s’ils prennent partit pour nos futurs ennemis, ils pourront leur fournir des soldats ou du matériel. Alors que si nous en faisons nos alliés, ou du moins réussissons à acheter leur bienveillance, nous disposerons de ce fameux matériaux miracle. J’écoute donc avec attention, le reste de mon briefing :

Nous avons missionné Raziel Harmony, qui sera notre ambassadeur dans cette mission à titre également scientifique et culturel. J’ai ici une lettre de sa part, il souhaite vérifier avec vous les détails de l’expédition.

Je prends la lettre que l’on me tend et je la parcours brièvement des yeux, elle parle essentiellement de logistique avec le nombre de tonne de provisions à emporter, la place dont il aura besoin à bord de mon aéronef, l’Entreprise et d’autres détails techniques. J’ai de toute évidence affaire à une personne qui connait la chose militaire et ne souhaite rien laisser au hasard. Comprenant que l’entretien est terminé, je salut et quitte la pièce.

Après beaucoup d'échange, nous avons fixé la date de cette opération le 3 décembre 934, et un lieu de rencontre, un petit village pour ne pas attirer l’attention d’espion qui voudrais connaître le but de notre expédition. C’est pourquoi à l’heure dite, je suis sur place et je vois, à l’aide ma longue vue, alors venir vers le vaisseau une petite troupe d’une vingtaine de personnes comme prévu, bien chargé.

Je fais donc signe à mes hommes d’abaisser la rampe de débarquement et je vois alors monter un groupe d’homme et de femme très bien habillé dont le mieux habillé me serre la main, c’est sans aucun doute le fameux ambassadeur. Je lui souris donc pour lui dire :

Bienvenu à bord de l’Entreprise, comme prévu, je vous ai aménagé la pièce près de la mienne, j’espère que vous y serez à l’aise. Vos serviteurs, eux seront consignés dans l’entrepôt, car ils n’ont pas les accréditations nécessaires.

Je dis tout cela pour simple mémoire, car tous ces détails ont été mis par écrit. Mon sourire se fige quand un de mes matelots, parce qu’il ne faisait pas attention, bouscule mon invité, heureusement il ne semble pas en prendre ombrage et je peux à nouveau me concentrer sur le nombre de bagage impressionnant que Raziel a emmené. Après m’être assuré que tout est place, j’indique à mon second :

Monsieur Lars, décollage immédiat, direction la Cité des Cieux.


L’officier siffle deux fois dans son sifflet et aussitôt j’entends le grondement des moteurs s’amplifier jusqu’à devenir assourdissant, pendant que mon bric quitte le sol, plus léger que l’air. Je me tourne alors vers l’homme responsable de cette expédition pour lui dire :

Lorsque nous seront chez les Urans, je compte sur vous pour qu’ils ne nous mangent pas.


Je souris en prononçant cette phrase, plaisantant à moitié.

Raziel Harmony
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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyLun 2 Déc - 23:29
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Je rendis son sourire au capitaine :

-J’aimerais pouvoir compter là-dessus également, mais je ne peux rien vous promettre. S’il existe des hommes qui ont survécu à un voyage dans la cité des cieux, ils n’ont en tout cas pas pris la peine de relater leur exploit pour les générations futures. Tout ce que je sais des Urans ne sont que des suppositions. Mais nous aurons le temps de reparler de tout ça d’ici la fin du trajet. Il y a de nombreuses choses que nous devons mettre au point ensemble, à commencer par le comportement que l’équipage tout entier doit adopter le temps de notre visite diplomatique.

Tout en parlant, mes yeux glissèrent sur une jeune femme sublime qui arpentait le pont. Je posais ma main sur l’avant-bras du capitaine :

-Mais rien ne presse et je vois bien que votre devoir de capitaine vous appelle. Je vais faire un tour pour profiter de la vue. Retrouvons-nous ce soir pour dîner par exemple.

Et, avant qu’il ait pu acquiescer, je le quittais avec un sourire, avant de suivre discrètement cette inconnue aux cheveux blonds. Nul doute qu’un tel comportement serait dégradant aux yeux du capitaine, surtout au vu de ma récente arrivée. Mais quand j’avais une idée en tête, il était difficile de m’en défaire. Après un voyage désagréable et long dans une région glacée, un peu de chaleur était tout ce dont j’avais besoin. Et puis, je n’avais pas menti : je comptais bien apprécier la vue.

Alors que je la retrouvais enfin, elle était penchée au-dessus du bastingage, occupée à retravailler un nœud complexe du bout des doigts. Elle se hissait sur la pointe des pieds pour l’atteindre difficilement. Sans prévenir, je tendis le bras et décrocha son nœud avant d’en relacer un plus stable :

-Si vous ne savez pas quels sont les meilleurs nœuds, vous ne ferez jamais un bon marin.

Surprise par mon intervention, elle se recoiffa vivement en voyant à qui elle avait affaire. Puis elle hocha la tête lentement. Je dénouais le nœud avant de lui tendre la corde :

-A vous de jouer… Non, là vos doigts vont gêner la prise. Là, comme ceci. A présent maintenez le nœud ouvert tout en resserrant. Et voilà, enlevez vos mains pour que je voie comment vous vous en êtes tirée. Parfait, on dirait bien que vous êtes douée pour ça.

Elle pouffa de rire avant de m’adresser un sourire radieux. Satisfait de la tournure que prenait les évènements, je lui proposais de me rejoindre dans ma cabine pour que je lui apprenne d’autres nœuds plus complexes. Elle reprit soudain son air sérieux :

-Je ne peux pas, mon absence sera remarquée et Lars ne rigole pas avec ce genre de choses.


-Au diable Lars. Vous apprendre de telles choses rendra service à tout le monde et ça lui en bouchera un coin quand vous lui montrerez des nœuds que lui-même ne connaît pas. Et puis, j’ai besoin de quelqu’un pour me guider jusqu’à ma cabine.

Elle sembla hésiter quelques instants, jeta un regard à droite et à gauche puis acquiesça d’un signe de la tête. Je savais que notre entrevue n’était pas passée inaperçue : difficile de louper un civil sur un navire de guerre. Mais personne ne nous avait interrompu pour remettre la jeune femme au travail, sûrement parce que personne ne savait vraiment comment se comporter par rapport à moi.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMar 3 Déc - 10:25
Raziel a beau me rendre mon sourire, ses paroles ne me rassure que partiellement, car d’après ses paroles je comprends que personne n’est jamais revenu d’un tel voyage pour s’en vanter. Même le diplomate qui est censé être un expert sur ce sujet, indique qu’il n’a jamais contemplé de ses yeux un représentant de la race des Urans ! Bref, je reste sceptique sur nos chances de survie là-bas, et je ne peux qu’acquiescer sur la justesse de sa remarque concernant les nombreuses discussions que nous allons avoir pendant le trajet.

Je vois que l’intérêt du scientifique envers mon navire est énorme, ce qui est bien normal, et puisqu’il a reçu l’accréditation des autorités militaire, je peux le laisser aller sur le pont principal, toutefois, je désigne le chef des commandos, Perceval Gallick comme chaperon. C'est une véritable force de la nature haut de deux mètres. Une légende indique qu'il a un jour tué un homme en pressant son crâne comme un citron. Il est entièrement chauve et porte en permanence son fusil Mark Vulcain dans le dos. Une balafre causée par un Shimegh lors d'une opération de sauvetage est visible sur son torse lorsqu'il ne porte pas son uniforme réglementaire.

Avec lui, je suis sûr que notre invité restera en sécurité et n’ira pas fouiller dans la salle des cartes, ou pire, la soute à munition. Rassuré par cette présence, je pars en direction de la salle des moteurs, afin de m’assurer avec Hans Jung, le chef ingénieur, chargé de la bonne marche des machines si tout va bien. Toujours très professionnel, ce dernier me fait un rapport complet, et je suis une nouvelle fois impressionné que malgré son âge, l’Entreprise fonctionne toujours aussi parfaitement, l’armée fais vraiment de l’excellent équipement, fais pour durer dans le temps.

C’est donc d’excellente humeur que je ressors, pour voir Florence, une très jolie mousse, qui sait l'effet qu'elle produit chez le sexe opposé. Blonde, disposant d'une poitrine généreuse, son uniforme a constamment le bouton du haut qui saute et elle n'arrête pas de le recoudre. Cette dernière semble avoir quitté son poste et discute tranquillement avec Raziel devant la porte de sa cabine.

Je sens la colère me monter au nez et je me dirige vers le duo, fermement décidé à y mettre un terme, j’arrive ainsi devant eux et d’un ton qui ne souffre aucune discussion, je lui indique :

Mademoiselle Hans, vous n’êtes pas à votre poste, une retenu sera réalisé immédiatement sur votre salaire. Vous allez immédiatement rejoindre vos camarades et si je vous revois encore une fois à embêter notre invité, vous finirez le reste du voyage à fond de cale, vous avez bien compris ?

Je jette ensuite à coup d’œil à son chemisier, et je vois qu’il manque encore un bouton, laissant apparaitre un décolleté, je continu donc d’une voix glaciale :

Et faites-en sorte que cette fichue couture tienne !

Je me tourne ensuite vers l’homme et je m’incline légèrement :

Je suis désolé pour ces désagréments, monsieur Harmony, mademoiselle Hans n’est que depuis quelques mois parmi nous et ignore encore certains aspects de la bienséance.

Je suis en effet persuadé que la jeune femme est retournée dans ses anciens travers et a essayé de jouer de son physique pour se soustraire à certaines tâches, mais je ne peux pas laisser passer un tel manquement à la discipline, de plus que va penser l’ambassadeur si les membres d’équipages de l’Entreprise, abandonne leurs postes de travail pour le draguer ? C’est donc hors de question que je tolère un comportement aussi inadapté, surtout sur un navire de guerre, nous ne sommes pas dans un club de vacance !

Raziel Harmony
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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMar 3 Déc - 17:37
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-Vous n’avez pas à vous excuser capitaine, en tout cas pas à moi : cette jeune femme est ici selon ma volonté. Permettez-moi de la soustraire à votre commandement quelques instants, il se trouve qu’elle et moi avons beaucoup à nous dire. C’est une connaissance de longue date que j’ai plaisir à retrouver. Si son service est irremplaçable, sentez-vous libre de réquisitionner certains de mes domestiques. Ils se feront un plaisir de vous être utiles.

Je ne mentionnais pas leur incompétence dans tous les domaines excepté l’exécution simple et stupide d’ordres primaires. Je n’étais pas gâté à ce niveau-là. Puis j’inclinais gracieusement la tête comme pour remercier le capitaine de son hospitalité. Je constatais avec plaisir que Florence avait eut l’intelligence de se taire pour ne pas trahir mon mensonge mais j’ignorais alors que celui-ci venait de me mettre dans une situation inconfortable : si je connaissais Florence depuis longtemps, le capitaine en déduirait rapidement que j’étais l’un de ses anciens clients. Et de cela, je ne voulais absolument pas. Je refermais donc la porte de ma cabine sur un homme étonné d’une telle révélation, sans que je comprenne ce que mon mensonge avait entraîné comme déductions de sa part. Au moins la responsabilité de l’absence de Florence reposait désormais entièrement sur moi, elle ne serait pas châtiée pour un tel comportement.

Je me glissais à la suite de la jeune femme dans ma cabine. Elle semblait préoccupée par un tel acte. Même si j’avais pris les rênes, elle venait de se soustraire implicitement à l’autorité de son capitaine. Je pris un moment pour m’installer au fond d’un fauteuil en face d’elle puis je m’emparais d’une bouteille de vin et nous versais deux généreuses rasades. Je soupirais avant de reprendre :

-Ne vous inquiétez pas pour votre supérieur, j’en fais mon affaire.

Mais elle n’y pensait visiblement déjà plus, le regard plongé dans le verre que je lui tendais. Les marins avaient peu l’occasion de boire, puisque ce genre de choses étaient prohibées sur un navire de guerre, et encore moins un nectar de cette qualité. Florence n’était pas stupide, elle connaissait les hommes et savait parfaitement que nous n’étions pas ici pour discuter nœuds. Elle descendit son verre d’une traite puis elle s’approcha de moi, plaça ses bras autour de mon cou et tourna ses lèvres vers les miennes. Et tout commença. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas laissé aller à des plaisirs simples. Florence fit preuve d’une réelle tendresse. Même quand elle planta ses dents dans mon épaule pour étouffer ses cris inarticulés, la douleur fut exquise.

Durant ce court instant de répit que m’offrais un instant près d’elle, tout devenait soudain limpide, quelques minutes seulement, avant de replonger dans le brouillard et les eaux glacées. La tendresse que je pouvais ressentir, c’était un sentiment parfait, pur, naturel, dans son état le plus primaire. Alors, l’espace d’un battement de cœur, il n’existait plus rien d’autre que nous deux. Le Monde pouvait être au bord de la guerre, l’humanité au bord de l’extinction, jamais je ne pourrais ignorer cette sensation. Les mots ne peuvent décrire ce que l’esprit comprend à peine. Avec la même sérénité que celle que nous apporte la mort, je contemplais ce sentiment, tout en sachant pertinemment qu’il ne durerait pas.

Les gens sont étranges, ils répondent à l’appel de la vie comme s’ils ressentaient le besoin de réintégrer leur cellule glaciale. Je savais ce que j’avais à faire. Je le fis : délicatement, je rompis l’étreinte. Puis, je m’assis sur le bord du lit et soupirais. Notre échange avait duré quelques heures déjà, et la jeune femme s’était endormie. Mais il fallait que je me prépare, j’avais proposé au capitaine de se retrouver pour le dîner.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMar 3 Déc - 20:54
Je reste sans voix quand Raziel m’indique qu’il connait déjà Florence, et d’un coup tout s’éclaire dans mon esprit, la jeune femme étant un ancien prostitué, il a sans doute connu dans son ancienne maison de passe et il pense à nouveau prendre du bon temps avec elle. Cette dernière a dû accepter, pour gagner ses faveurs et voilà comment on est arrivé à cette absurde situation !

Alors que j’allais mettre un terme définitif à notre échange et lui indiquer que mon navire n’est pas un lupanar, l’ambassadeur emmène la matelot à l’intérieur et me ferme la porte au nez ! Pendant quelques secondes je reste comme figé, me faire çà sur mon propre bâtiment ! J’envisage même de faire défoncer la porte, mais je sens que de nombreux membres d’équipages me regardent, semblant manifestement trouver la situation très drôle.

Je mets les mains dans les poches de mon manteau pour que personne ne voit que je sers les poings et j’indique à la cantonade, en utilisant ma voix de commandement :

Retournez immédiatement à vos postes !


Aussitôt je les vois partir travailler comme une voilée de moineau. Pour ma part, je fais le tour du navire, inspectant chaque recoin, et demandant que l’on nettoie en cas de saleté, ne supportant aucun laisser aller. A tous, je leur répète encore et encore :

Nous sommes maintenant un vaisseau diplomatique qui représente notre nation devant une espèce non-humaine, je veux que tout soit parfais, l’avenir de Daenastre en dépend.

Les hommes et femmes qui sont sur cet aéronef, à part le responsable de cette expédition et ses serviteurs, sont tous de véritables professionnels et font de leur mieux. Pourtant aujourd’hui, je les pousse au maximum de leur capacité et tout le monde est très fatigué. Je laisse donc mes hommes se reposés et pendant le diner, je monte deux plateaux repas, généreusement fournis jusqu’à ma cabine. Sur le chemin, je vois mon invité qui sort justement de la sienne, profitant de l'occasion, je lui demande d’une voix assez sèche :

J’ai récupéré notre pitance, suivez-moi dans ma cabine.

Je le fais donc entrer dans le saint des saints, mais je dois dire que pour ceux qui l’ont imaginé comme exceptionnel, c’est décevant, la pièce est froide et impersonnel, la seule chose qui détonne est la couverture bleu lavande posé sur le lit et sous le bureau, une silhouette ressemblant à une baignoire cachée sous un drap.

Je pose les deux plateaux sur ma table de travail, mais je l’avais débarrassé avant, je ne fais donc rien tombé et tirant une chaise, je l’invite à s’assoir, pendant que je fais de même. Une fois attablé, je commence par une phrase que j’ai longuement préparée :

Avant que nous commencions à parler de notre méthode d’approche de la Cité des Cieux, il y a deux points qui ne sont pas négociables.

Je lève un doigt, pour bien me faire comprendre :

Le premier est que vous ne devez en aucun cas remettre en cause les ordres que je donne à l’équipage, vous n’avez aucun grade dans l’armée qui vous permet de le faire, et je dois maintenir la discipline à bord.

Je lève ensuite un second doigt :

Le second est que le passé de Florence ne doit jamais être divulgué, elle a le droit à l’oubli et j’ai tout fais pour cela. Je vous demande donc de cesser immédiatement toute relation avec elle avant que l’équipage ne se pose des questions.

Je baisse ma main, et je regarde Raziel droit dans les yeux avant de lui demander :

Est-ce que j’ai bien été clair ?

Raziel Harmony
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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMar 3 Déc - 22:11
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Ce ne fut qu’en entendant le ton sec du capitaine que je compris que quelque chose clochait. M’étais-je interposé dans une histoire entre lui et sa jeune subordonnée ? J’espérais qu’il ne s’agisse pas de cela mais je n’imaginais pas d’autre raison valable. Je pensais avoir été courtois, peut-être tout juste un peu gênant et ce n’est qu’avec le recul que je comprends maintenant que la façon dont j’avais agi, sans être réellement sanctionnable, était problématique pour un capitaine qui cherche à se faire respecter sur son navire.

Je pénétrais donc à sa suite dans ce qui semblait être sa propre cabine et pris place à sa table alors qu’il m’y invitait. Il se mit à énumérer des conditions sur un ton qui n’admettait aucune discussion. J’appréciais peu ce genre d’attitude mais je me retins de laisser mon orgueil de noblesse prendre le dessus : après tout, j’étais sur son navire et je devais y mettre un peu du mien si je voulais que tout se passe bien.

-Oui, bien sûr, je ne permettrais jamais de contester vos ordres. Vous êtes le seul maître à bord, répondis-je d’abord en souriant d’un air confiant. La discipline est une notion qui m’est plus que familière. J’ai également été dans l’armée durant trois ans. Quant à Florence, elle a droit à l’oubli… Je vois…

Une escalade de mensonges risquait de me mener à des situations inconfortables. Aussi, je repris immédiatement :

-Non, en fait je ne vois pas vraiment de quoi vous parlez. Je connais peu la vie de Florence, nous nous sommes simplement rencontrés dans un bar un soir. Qu’est-ce que ce passé a à voir avec notre « relation » ?

J’étais curieux de savoir en quoi notre relation pouvait poser un problème en rapport avec son passé. De plus nous avions au moins encore deux jours de voyage à bord de L’Entreprise, il s’agissait d’une bonne façon de passer ses soirées. Si le capitaine refusait que je touche à l’un de ses membres d’équipage, j’allais profondément m’ennuyer. Et lui-même n’était pas vraiment mon genre d’homme.

Je me demandais soudain d’où me venait cette brusque faim de plaisirs charnels et pestait intérieurement quand j’en découvris la source. J’avais peur de ne jamais revenir. Je ne le mentionnais pas, j’évitais de ressasser de telles idées mais les faits étaient là : bien peu revenaient de la cité des cieux vivants. Inconsciemment, cette pensée m’avait gagné. C’était stupide, j’avais déjà survécu à des dizaines d’autres situations plus dangereuses. Bon, peut-être pas plus dangereuses… disons aussi dangereuses. Affronter un matar dans son élément naturel sur un lac de glace ne m’avait pas tué, je voyais mal comment il pouvait m’arriver pire. Quoi que… en y réfléchissant bien… Être perdu à des milliers de kilomètres de la terre ferme dans une cité abritant des centaines de prédateurs aux comportements imprévisibles n’était pas mal non plus.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMer 4 Déc - 13:09
J’ai rarement reçu des civils sur mon navire de guerre, mais à chaque fois çà c’est bien passé, ils savaient où étaient leurs places et ne m’ont dérangé en rien, mais depuis que Raziel est monté, je n’ai que cela. D’après ses dires, il respecte mon autorité, mais je ne sais pas dans quel corps d’armée il a servi pendant trois ans, car sa notion de la discipline est toute « relative ».

Pour Florence, il indique l’avoir rencontré dans un bar, un soir, cette dernière n’a pas dû lui demander d'argent à l’époque, elle était peut-être un cadeau de la part d’une tierce personne ? Ces nobles pensent tous être de véritables charmeurs, capables de subjuguer n'importe quelle femme en un seul regard, mais la plupart du temps, ces dernières voient en eux un moyen d’améliorer leurs conditions de vie. C’est la dure réalité de notre monde et certain, comme l’homme que j’ai en face de moi, ne peux l’ignorer, à moins que son égo soit aussi grand que l’île volante où nous allons, ce qui ne m’étonnerais pas. Toutefois, il a fait preuve de sincérité, et je lui réponds en souriant :

Je vous remercie pour votre franchise, et j’espère que vous n’interviendrez plus lorsque je donne des ordres à mes subalternes, quel qu’il soit. Pour le passé de Mademoiselle Hans, c’est à elle de vous en parler et non à moi, si elle veut évoquer avec vous cette partie de sa vie, bien sûr.

Je ne suis pas sûr que la jeune femme lui en parle, car elle doit avoir des plans à long terme concernant sa relation avec le diplomate. Mais je dois être ferme sur un autre point :

Tant que vous serez sur le navire, vous ne pouvez pas garder de telles relations. Dès demain, cette matelot regagnera son poste et n’en bougera plus. Les vents nous sont favorable et j’estime notre arrivé dans une quarantaine d’heure ce qui fais deux nuits en comptant celle-là, je pense que c’est faisable, pour vous, de garder la tête froide. Si vous le désirez, alors que le reste de l’équipage sera consigné à bord dès notre arrivé, Mademoiselle Hans pourra nous accompagner et me servira d’aide de camp.

Voilà, j’ai fait un compromis et je ne doute pas que ce dernier soit accepté. C’est bizarre pour moi de faire ce genre de marché sur mon propre aéronef, mais je dois me montrer souple si je veux que notre mission se passe bien. Je continu ensuite sur des questions plus opérationnelles :

Lorsque nous allons arriver à proximité de la cité volante, à quelle distance dois-je maintenir l’Entreprise ? Je dispose de tout un tas de drapeau avec des couleurs différentes pour communiquer, mais je ne connais pas le code employer. Enfin, lorsque nous aurons reçu une réponse positive, où devons-nous apponter ?

Voilà j’ai posé mes interrogations sur la table, et en même temps que je mange de manière la plus civilisé qu’il soit, mon plat, réservant le dessert pour plus tard. J’attends les réponses qui permettront au scientifique biclassé ambassadeur qui est en face de moi, de justifier la raison de sa présence ici.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMer 4 Déc - 14:36
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Je haussais un sourcil interrogateur en écoutant les propos du capitaine. « n’interviendrez plus » ? Je n’avais pas souvenir d’avoir contesté ses ordres.  Je compris rapidement qu’il avait pris ma façon d’agir avec Florence comme un affront personnel. Le capitaine était un homme qui ne mâchait visiblement pas ses mots, le tact et la subtilité n’étaient pas son fort. Soit, après tout c’était un militaire, je ne pouvais pas attendre de lui qu’il agisse comme un membre de la haute. Lorsqu’il eut terminé, je déplaçais ma jambe avec un grognement. Après un effort physique, ma blessure m’élançait toujours. L’aimshgiin ne m’avait pas loupé lors de mon dernier voyage en Hinaus. Puis, je songeais quelques instants avant de répondre, tout sourire effacé.

-Je ne pense pas que cela soit une bonne idée que Florence nous accompagne. Croyez-moi, fleurter sera la dernière chose dont j’aurais envie une fois dans la cité des cieux. Il nous faut un homme stoïque, silencieux et efficace, à l’image de votre second par exemple. J’imagine qu’il n’est pas possible de l’emmener avec nous : il faut que quelqu’un fasse régner l’ordre sur le brick le temps de notre excursion.

J’avais la désagréable impression qu’il essayait de conclure un marché avec moi, comme si je ne pouvais pas simplement me maitriser. Je continuais à apprécier le repas tout en discutant :

-Et pour ce qui est des drapeaux, on se contentera d’un drapeau blanc. Cela m’étonnerait beaucoup que les Urans aient appris à maîtriser les codes d’une espèce comme la nôtre. N’oubliez jamais : nous sommes insignifiants à leurs yeux. Nous entrerons par une des nombreuses plateformes d’atterrissage qui jouxtent la cité. Mais attention ! Pas par la plus grande : il s’agit d’une plateforme réservée à Amisgal, et nous l’approprier nous enverrais directement à l’abattoir. Pour ce qui est de la distance à laquelle nous devons nous tenir, je laisse ça à votre jugement.

Je me penchais sur la table pour captiver son attention.

-Il est impératif que vous et votre aide de camp restiez discrets. Ne prenez la parole que si un Uran vous invite à le faire. Et si cela arrive, contentez-vous d’être le plus respectueux possible et ne créez aucun conflit. Vous n’avez qu’à imaginer que vous vous adressez à l’un de vos chers haut-généraux. Les Urans sont imprévisibles, même avec la tonne de cadeau aux couleurs et textures extravagantes que j’apporte avec moi, ils pourraient rapidement envisager de nous dévorer. Une fois à l’intérieur de la cité, ce qui m’inquiète le plus c’est le comportement de votre équipage : ils seront livrés à eux-même sur la plateforme d’atterrissage. S’ils s’attirent la disgrâce ne serait-ce que d’un seul d’entre eux, nous sommes morts aussi. Plus longtemps nous resterons dans la cité, plus le danger qu’un idiot décide de risquer quelque chose sera grand. Vous connaissez les militaires : un pari raté, l’ennui et quelques bières sont suffisants pour leur faire faire quelque chose de stupide.

C’était pour cette raison qu’il fallait que le second reste à bord. Il serait chargé de faire régner l’ordre. Ce fameux Lars m’avait tout l’air d’un homme fiable, même si je ne l’avais pas côtoyé longtemps.


Dernière édition par Raziel Harmony le Mer 4 Déc - 20:58, édité 1 fois

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMer 4 Déc - 19:05
Mon interlocuteur ne souris plus, alors que j’ai fait preuve de beaucoup de délicatesse, mais c’est pour dire une chose sensée, comme quoi la matelot devait rester à bord, donc je ne peux qu’acquiescer. Ensuite il me parle de mon second, mais j’ai un bien meilleur candidat en tête. Je lui en parlerais après car est abordé dans la foulée le sujet de notre approche, ce sera donc un drapeau blanc, avec une arrivé dans une annexe de leur cité.

Il me donne ensuite quelques conseils que je vais tâcher de suive à la lettre, car je n’ai aucune envie de finir dans l’estomac d’un de ses monstres. Puis c’est l’apothéose, de toute évidence, il considère que mon équipage est incapable de tenir correctement sur une longue période, le top du top c’est quand il considère qu’ils peuvent faire n’importe quoi sur un coup de tête, rien qu'en buvant de la bière, que nous n'avons pas à bord d'ailleurs ! C’en est trop pour moi, et j’éclate de rire devant les idées préconçues de l’ambassadeur, même si je sais que ce n’est pas très respectueux, mais je ne peux pas m’en empêcher et une fois terminé mon écart, je lui dis avec un énorme sourire :

Excusez-moi, mais il faut vraiment que vous m’indiquiez où vous avez passé vos trois ans dans l’armée, les choses ont vraiment dut être très différentes de ce qui se fait ici. Ne vous inquiétez pas pour le comportement de l’équipage, aucun ne mettra pieds à terre à moins que j’en donne l’ordre. Pour l’aide de camp qui va nous accompagner, ce sera le chef des commandos d’abordage, je doute que vous l’ayez déjà croisé lors de votre expédition éclair sur le pont. Il s’agit d’une véritable force de la nature haut de deux mètres et entièrement chauve. Une légende indique qu'il a un jour tué un homme en pressant son crâne comme un citron.

Je donne l’anecdote, car j’espère que cela incitera le jeune noble à ne pas trop l’embêter pendant notre séjour. Je remplis alors nos verres de vins et je lui indique :

Je porte un toast à notre expédition !

Puis ayant savouré le vin, qui sans être un grand cru, possède une solide charpente et accompagne parfaitement le repas, je pose mon verre sur la table et reprends notre discussion :

J’ai ouïe dire que les Urans tisse un fil, qui permet de réaliser des vêtements qui résistent aux balles, est-ce que c’est vrai ? Et si oui, en échange d’un de vos cadeaux, pensez-vous pouvoir m’en obtenir un ?

C’est en effet mon rêve, disposé d’un gilet pare-balle, aussi léger qu’un vêtement et aussi résistant qu’une cuirasse. J’ai déjà les yeux qui brillent et j’attends avec impatience la réponse du scientifique qui me fais face.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyMer 4 Déc - 21:54
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Lorsque le capitaine partit dans de grands éclats de rire, je souris, heureux de voir qu’il paraissait de bonne humeur après tout, même si je ne savais pas encore ce qui avait provoqué son hilarité.  Puis il m’expliqua et je m’excusais, un peu gêné :

-Ah, Excusez-moi, j’ai été dans l’infanterie et l’ambiance y était bien différente. Je me rappelle encore cette fois où après un pari perdu mes camarades m’avaient abandonné nu en pleine forêt et…

Je me ravisais en me remémorant la suite de l’anecdote que je m’apprêtais à raconter :

-Enfin bref, j’étais très jeune à l’époque. De quoi est-ce que nous étions en train de discuter ? Ah oui, l’aide de camp. Ma foi, un tel homme me paraît un choix judicieux si vous pensez qu’il sait se tenir. Mais ne croyez pas une seule seconde que sa force sera un atout. Une fois dans la cité, nous serons à la merci des Urans, quoi qu’il arrive et quelle que soit notre armement ou notre force.

Je trinquais avec lui à la santé de notre réussite et réussis à ne pas m’étouffer avec le vin. Il n’était pas si mauvais, disons seulement que j’avais bien fait d’apporter mes propres bouteilles avec moi. En réponse à son souhait de bonne fortune, je lui adressais un regard de défi :

-Puissions nous ne pas finir dans l’estomac de ces merveilleuses créatures !

C’était, tout compte fait, une fin honorable. Quel lieu plus extraordinaire pour mourir que la cité volante des Urans ? Mais j’avais encore beaucoup de choses à faire en ce bas-monde.

Lorsque le capitaine me demanda ce qui semblait être une faveur, je pris un air pensif. J’avais besoin de m’assurer de son silence concernant l’Atronos, je le savais. Un présent aussi somptueux serait un bon moyen pour cela. Mais le capitaine cèderait-il réellement devant une telle proposition ? Plus j’apprenais à le connaître moins il me paraissait susceptible d’être acheté d’une quelconque façon que ce soit. Et puis, en imaginant qu’il accepte, je ne pouvais pas être sûr que ce que j’avais emmené avec moi suffirait à échanger un tel tissu. Les Urans accepteraient-elles au moins d’échanger alors que nous venions à leur encontre ? Et si nous nous présentions pour échanger, c’était une tout autre chose que se présenter avec des offrandes. Puis en apercevant l’éclat qui brillait au fond de ses yeux, je ne pu qu’accepter. Je répondis donc d’un ton hésitant :

-Ma foi… Rien ne m’empêche d’essayer, mais je ne peux rien vous promettre.  Une telle chose est très difficile à obtenir, et je ne voudrais pas gâcher nos chances en demandant trop. Je ferais mon possible, en espérant que cela soit suffisant.

Puis je nous resservis à tous deux une large rasade de vin. L’heure était aux réjouissances, il fallait profiter de ce qui était peut-être l’une de nos dernières soirées sur cette Terre. J’avais déjà bu plus que de raison, je le savais, mais pour l’instant les effets ne se faisaient pas ressentir. Et puis, au diable la bienséance, j’avais déjà été assez sage pour toute une vie.

-Dites-moi capitaine, qu’est-ce qui vous anime ? Qu’est-ce qui vous permet de vous lever chaque matin et de continuer à vivre cette vie que vous menez-là ? Je suis curieux.

Je croisais mes jambes et tirai une cigarette de ma poche avant de lui en proposer une.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyJeu 5 Déc - 15:48
L’infanterie ! Cela explique beaucoup de chose sur le comportement de mon hôte vis-à-vis des militaires. Ceux que nous appelons les rampants n’ont jamais été très discipliné et je peux comprendre qu’il n’a pas une très bonne opinion de mes hommes. Il commence même à me raconter une anecdote, mais il s’arrête avant de la terminer, comprenant sans doute, qu’elle ne sera pas en sa faveur.

Notre discussion reprend sur notre rencontre avec les monstrueuses araignées et je comprends que la situation sera très dangereuse tout le long de notre séjour chez eux, nous serons sans arrêt sur le fil du rasoir. La suite est plus plaisante car le diplomate accepte de demander à ces étranges créatures, le vêtement de mes rêves. Notre discussion dévie sur des sujets plus personnels, mais je n’ai rien contre une discussion à cœur ouvert, surtout que nous serons complètement isolés là-bas alors autant bien nous connaître. Mais avant çà, il me propose une cigarette et je lui dis en souriant :

Je suis désolé, mais fumer est interdit ici, nous sommes juste au-dessus de la soute à munition. Vous pouvez fumer dehors sur le gaillard arrière mais seulement si le vent est favorable. De manière générale, il est déconseillé d’allumer une flamme à proximité d’un ballon remplie de gaz inflammable et de caisse de munition, c’est sans doute pour cela qu’aucun membre d’équipage ne fume à bord.

Voilà, j’ai encore fait preuve d’une diplomatie exemplaire, je n’ai pas interdit mais mis des restrictions, ma mère serait fière de moi. Je peux maintenant répondre à ces questions :

Ce qui m’anime ? Voilà une curieuse question, je suis un militaire et je l’ai toujours été, je suppose que la réponse est l’envie d’aider les autres. Pour ce qui me permet de me lever le matin, vous le verrez vous-même, lorsque le soleil se lèvera du milieu du monde, le spectacle en altitude est époustouflant. De plus ici, j’ai la liberté dans les cieux, bien sûr, une fois à terre, je devrais justifier de chacune de mes décisions devant mes supérieurs, mais en attendant, je n’ai personne pour me dire comment faire les choses.


Je réfléchis quelques secondes, mais je n’ai rien de plus à ajouter, tout sera dit quand l’astre solaire se lèvera en illuminant le monde entier, comme si une immense carte se révélai sous nos pieds. Je demande alors à mon compagnon de beuverie :

A mon tour maintenant, comment avez-vous fais pour convaincre nos dirigeants de monter maintenant une opération diplomatique chez les Urans ?

Je suis en effet curieux, la guerre approchant, j’aurai pensé que les Hauts Généraux auraient bien autre chose en tête, car il n’y avait pas d’urgence. Pourtant la personne devant moi à réussis à les intéresser à ce projet et j’aimerais bien savoir quels sont les arguments qui fonctionnent sur les gradés. Cela me servira forcément un jour ou l'autre.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyJeu 5 Déc - 16:55
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Je rangeais mon paquet de cigarettes à contrecœur tout en me promettant d’aller visiter le gaillard arrière dès que l’occasion m’en serait donnée. En écoutant les motivations du capitaine, mes craintes se confirmèrent : il n’était pas un homme auquel on peut graisser la patte, quel que soit le présent concerné.

-J’ai hâte de voir le soleil se lever sur Irydaë. J’ai expérimenté énormément de choses dans ce Monde, mais j’avoue n’avoir jamais assisté à un tel spectacle. A vous entendre le décrire ainsi, cela doit valoir le coup d’œil.

Le capitaine me demanda ensuite comment j’avais réussi à obtenir une telle expédition. Je lui adressais un regard confiant :

-Disons que j’ai des contacts qui savent reconnaître les bonnes idées lorsqu’ils m’écoutent. Visiter les Urans en fait partie. Je ne sais pas quelle est votre position par rapport au conflit entre les deux continents. Pour ma part, je suis profondément pacifiste, je ne connais déjà que trop bien les atrocités que la violence peut engendrer. Mais il faut parer à toute éventualité. Les Urans sont des alliés de poids pour ceux qui parviennent à les avoir dans leur camp. Ce sont des guerrières redoutables, mais surtout : la toile qu’elles produisent est une ressource stratégique majeure. Elles adorent les Architectes, il y a donc peu de chances qu’elles acceptent de s’allier avec des hérétiques comme nous le sommes à leurs yeux. Mais à défaut de leur faire intégrer notre parti, je dois m’assurer de leur neutralité dans le conflit à venir. C'est Alexandre qui a permis une telle expédition

Je pensais chacun des mots que je venais de prononcer. En revanche, eux seuls n’auraient jamais suffi à me faire venir à Aalz si je n’avais pas eu à résoudre l’énigme de l’Atronos. Je passais sous silence l’existence de l’ouvrage pour le moment, il fallait que je réfléchisse à la meilleure façon d’agir. Devais-je prendre le capitaine de court et ne dévoiler mes véritables intentions qu’une fois dans la forteresse ? Ou au contraire le manipuler avant afin de lui faire croire que tout ceci faisait également partie de la mission ? Quoi qu’il arrive, le capitaine délivrerait son rapport et le gouvernement comprendrait enfin que j’étais le responsable du vol. Être accusé ne m’inquiétait guère : je n’avais qu’à prétendre que j’avais acheté cet ouvrage à un inconnu en ignorant qu’il s’agissait de l’Atronos. C’était une version bien plus plausible que celle d’un noble, fils de gouverneur, ami du général Flemming, qui vole lui-même un livre d’une telle importance en se jouant de la milice. Mais ce qui m’inquiétait réellement dans cette histoire, ce serait que l’Atronos récupérerait sa place. Et cette fois, impossible de le voler à nouveau. Non, il fallait définitivement que je trouve un autre moyen.

Je songeais soudain à un moyen de sécuriser notre petite aventure dans la Cité des Cieux. D’un air innocent, je demandais au capitaine, tout en nous resservant un verre chacun :

-Dites-moi capitaine, est-ce qu’il y a sur ce vaisseau des grenades que nous pourrions emporter avec nous ? Ou de quoi en fabriquer peut-être ? Enfin n’importe quels explosifs feront l’affaire.

J’ignorais si mon idée s’avérait être bonne ou mauvaise mais une chose était sûre : les Urans font passer la sécurité d’un des leurs avant tout autre chose.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyJeu 5 Déc - 21:16
La discussion glisse, je ne sais comment sur le conflit entre Daënastre et My’trä, même si celui n’a pas encore officiellement commencé. J’ai donc devant moi un pacifiste, espèce que je pensais disparu, mais je suis rassuré quand il m’indique vouloir participer activement à la guerre en poussant les Urans à la neutralité, les empêchant ainsi d’aider les My’trans, ce qui est une bonne idée. Pourtant à la fin de son récit, je ne peux m’empêcher de poser une question :

Qui est cet Alexandre dont vous parlez ?


A ma connaissance, je ne connais Haut Général dont le nom de famille est Alexandre, mais je peux me tromper. Je réponds ensuite à sa question indirecte sur mon positionnement sur ce conflit, qui est assez particulièr :

Je ne suis pas un va-t-en guerre, comme beaucoup de mes compatriotes, car je connais la puissance magique des My’trans et je sais que si nous tentons une invasion de leurs pays, les pertes seront lourdes, très lourdes. Je pense qu’à la fin nous vaincrons par le poids du nombre, mais ce sera au prix de millions de soldats, pour un gain très faible. D’un autre côté, les My’trans ont un système très décentralisé qui permet à certains éléments d’échapper complètement à l’autorité centrale et ainsi de frapper nos villes avec des attaques terroristes.

J’ai bien étudié tout cela, et malheureusement, ils ne voudront jamais changer de système, car c’est celui mis en place par leurs chers Architectes, je continu donc :

Les My’trans sont incapable de changer et vivent de la même manière que lorsque nos ancêtres se sont exilés après les persécutions dont ils ont été victimes. Mais je parle beaucoup à titre personnel, mais lorsqu’on me donnera l’ordre d’attaquer, je le ferai au mieux de mes capacités, essayant de réaliser les missions qui me seront assignées, tout en protégeant au maximum la vie de mes hommes.

C’est exactement ce que je pense, et je suis un peu triste de savoir que bientôt, certains de mes camarades mourront inévitablement dans les affrontements à laquelle l'Entreprise prendra part, mais Raziel me sort de ma morosité en me posant une question qui me parait tellement saugrenu que je ne peux m’empêcher de sourire en répondant à ses paroles :

C’est un vaisseau de guerre, nous avons des grenades et suffisamment de poudre pour en fabriquer des centaines d’autres, pourquoi cette question ? Vous envisagez de vous transformez en kamikaze ?

De la part d’un diplomate, je trouve cette proposition un peu osée, c’est comme si un végétarien, me demande discrètement comment on fais du pâté de tête.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyJeu 5 Déc - 22:34
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-Alexandre ? Et bien Alexandre Flemming voyons, de qui d’autre pourrait-il s’agir ?

J’écoutais sa vision des choses avant de répondre tristement :

-A vous entendre parler, on croirait que la Guerre a déjà commencé et qu’elle est inévitable. Un peu d’espoir que diable ! C’est à nous tous de changer les choses en osant affirmer que la paix est préférable.

C’était ce genre de comportement défaitiste qui allait nous mener tout droit vers le conflit. Celui-ci pouvait être évité ! Pourquoi tout le monde s’accordait à penser que c’était une fatalité à laquelle on ne pouvait se soustraire et qu’il fallait simplement s’y préparer du mieux possible ?

Ma question concernant les grenades fit naître un doute dans son esprit. Doute que je me fis un plaisir de confirmer aussitôt :

-Exactement. Dans l’éventualité où les Urans décident de nous faire la peau pour une raison ou pour une autre, je pourrais menacer de me faire sauter, et d’emporter dans l’explosion les Urans proches de moi. Je sais de source sûre qu’ils considèrent que la vie d’un seul individu de leur espèce a une valeur inestimable, bien plus qu’un quelconque accord passé avec de misérables êtres humains. C’est une façon comme une autre de nous permettre de quitter paisiblement la cité sans craindre de représailles.

J’affichais un air innocent, le sourire aux lèvres, comme s’il agissait d’une réponse tout à fait banale de la part d’un ambassadeur et diplomate, chose que je n’étais pas vraiment même si Flemming avait fait en sorte de me permettre une telle expédition par ce biais. Je rajoutais, avec un sourire en coin :

-D’ailleurs si l’un de vos hommes pouvait concocter quelque chose d’encore plus puissant, cela pourrait s’avérer utile.

Soudain, en observant le visage surpris du capitaine, un souvenir me revint et je lui fis remarquer aussitôt :

-Nous nous sommes déjà vus n’est-ce pas ? Vous participiez à un évènement à Alexandria… Non, je sais ! Vous étiez chez Laura quand elle a prononcé son affreux discours. Je me rappelle vous avoir vu depuis mon balcon. Ah, sacrée soirée.

Sacrée soirée… effectivement cela l’avait été. J’avais eu la désagréable impression que certains de nos éminents dirigeants étaient des imbéciles. Non que cela soit une chose nouvelle, mais j’en avais eu la preuve. Heureusement pour moi, mon intervention avait été soutenue par les haut-généraux, sans quoi, je le savais, on aurait déjà retrouvé mon cadavre au fond d’un caniveau. Ceux qui osent se dresser contre les puissants ne font jamais long feu, surtout lorsque leurs idées deviennent gênantes.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyVen 6 Déc - 13:04
Bien sûr Alexandre Flemming, Surnommé le Grand Lion, c'est le Haut Général commandant de l’infanterie et de l’artillerie terrestre de Daënastre, enfin il ne serait venu à personne l’idée de l’appeler par son prénom. Je me demande vraiment quels sont les contacts de l’homme qui est assis devant moi pour pouvoir aussi facilement avoir accès aux plus hauts personnages de l’état. Mais je n’ai guère le temps d’y penser car mes pires craintes se trouvent confirmé par Raziel, qui pense que c’est une bonne idée de sa balader avec des kilos d’explosif sur le dos, le tout avec le sourire ! Je me dois de donner mon avis, avant de me transformer en bombe ambulante :

C’est l’idée la plus dingue que j’ai jamais entendu, et pourtant, j’ai fréquenté des types très bizarres lors de mes missions. Pour ma part, je ne compte pas me balader avec un gilet rempli de poudre toute la journée. Je propose une solution plus simple et plus élégante, que mon aide de camps porte sur lui en permanence une bombe artisanale caché dans un sac à dos, que nous pourrons sortir en cas de besoin. Ce sera déjà assez difficile de rester concentré avec cet engin de mort à nos côtés.

Et un compromis de plus ! Je commence à prendre le pli, et je me sens comme un véritable négociateur. La seconde question me surprend, surtout qu’il appel l’ex-gouverneur par son prénom et je lui réponds immédiatement :

En effet, j’étais bien présent lors de cette triste soirée. J’ai protégé mon supérieur hiérarchique, le Haut Général Manfred de Richtofen lorsque ce dernier a été attaqués par des My’trans, mais je n’ai pas pris la parole comme vous.

Je me souviens assez bien de cette soirée, même si j’étais arrivé un peu en retard à la cérémonie du Fort des Trois-sommets, mais ce n’est que maintenant que je fais la corrélation entre l’homme qui étais sur l’espèce de petit balcon et mon interlocuteur. Je fais donc appel à mes souvenirs pour lui dire :

Je me souviens de vous, vous avez qualifié notre hôtesse de folle, ce qui a poussé les autres participants à choisir leur camp. C’était très téméraire de votre part, d’ailleurs j’aimerais bien savoir d’où vous vient cette assurance, êtes-vous membres d’une famille importante ?

Je ne vois que cela comme explication, un simple daënar, n’aurais jamais agis ainsi, et ce n’est pas un militaire, comme il a dit lui-même. Il ne reste plus que les hommes politiques ou les personnes disposant d’une fortune conséquentes qui peuvent avoir cet aplomb, mais comme je ne m’intéresse guère à ce milieu, je n’en connais que très peu. En attendant sa réponse, je lui ressert un verre devin, mais pour moi, ce sera un verre d'eau, je tiens à être frais et dispo demain, même si le voyage devrait être calme, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyVen 6 Déc - 14:14
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Je laissais échapper un grognement lorsque Fabius me traita indirectement de fou. Se balader avec une bombe était-il si étrange que cela pour une mission diplomatique ? Je dois avouer que oui, formulé de cette façon, c’était peut-être légèrement inapproprié. Soit, l’alcool y étais peut-être pour quelque chose dans mon idée de kamikaze. Mais il ne fallait pas traiter cette mission comme une rencontre diplomatique lambda. Déjà parce que je n’étais de tout façon pas venu pour cela, mais aussi parce que les Urans étaient totalement imprévisibles. Je me promis de réévaluer ce projet d’explosifs le lendemain matin, une fois les idées claires. Je jetais un regard accusateur à mon verre de vin, traître, mais ne refusais pas lorsque le capitaine m’en resservit un.  Lui-même ne prenait qu’un verre d’eau.

-Hé bien capitaine, vous cherchez à me faire boire plus que de raison ? Demandais-je avec un air moqueur. Si vous voulez obtenir de moi certains renseignements, pas besoin de passer par ce genre de méthodes. A moins que ce ne soit autre chose… Vous n’êtes pas vraiment mon genre d’homme malheureusement.

Le mettre mal à l’aise m’amusait franchement. Par réflexe, je dégainais mon paquet de cigarettes, avant de soupirer en me rappelant quelles étaient les restrictions sur ce vaisseau. Lorsque le capitaine me demanda si j’étais membre d’une famille importante, je haussais les épaules :

-Il n’y a que les membres d’une famille importante qui peuvent se permettre d’être téméraires ? Et les héros du peuple alors ?

Je le laissais quelques instants méditer ces paroles avant de reprendre :

-Mais vous avez raison, je suis le fils du gouverneur Daisen Harmony. La haute noblesse, même si ce terme ne veut plus dire grand-chose de nos jours. Ah, si vous saviez comme j’ai haï ma propre espèce…

Et comme l’alcool me faisait parler d’un sujet assez personnel que je ne souhaitais pas aborder, je repris aussitôt :

-Enfin, rien de très intéressant. Et vous capitaine ? Laissez-moi deviner, vous avez grimpé les échelons un par un, vous êtes l’exemple parfait du militaire irréprochable, droit dans ses bottes. Un bon soldat qui obéit aux ordres quels qu’ils soient.

Je repris une gorgée de vin et, le regard plongé dans le vide, je marmonnais :

-Je me demande ce que vous ferez dans quelques années, lorsque votre supérieur vous ordonnera de raser un village, de massacrer femmes, enfants et vieillards.


Et, conscient de la noirceur de mes propos, je repris en souriant :

-Enfin, nous avons encore le temps pour y réfléchir, n’est-ce pas ?

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyVen 6 Déc - 17:00
Raziel commence à avoir l’esprit joueur et pense que je suis en train de le souler à des fins peu recommandables, laissant même sous-entendre que je pourrais être homosexuel. Il pense surement me rendre mal à l’aise, mais ce genre de sujet ne me dérange pas du tout et je lui dis :

Je vous rassure, je suis hétéro, j’ai de nombreux hommes qui m’ont proposé, mais cela ne m’a jamais intéressé.

C’est vrai que j’ai des connaissances qui affichent ouvertement leurs préférences sexuelles, sans que cela me dérange. Le diplomate me confie alors qu’il est le bien le fils d’un personnage important, rien de moins qu’un gouverneur. Je comprends mieux d’où vient sa méconnaissance de l’armée, son père a dû lui trouver un petit poste bien sympa, où il a pu picoler et dragué des filles aussi souvent qu’il le désirais.

En parlant de femme, beaucoup doivent lui accorder des faveurs rien qu’en entendant son nom, et je suis un peu jaloux. Après réflexion c’est pour cela que Florence n’a pas hésité, malgré ma désapprobation, a entré dans cette cabine, sachant très bien ce qu’il allait se passer. Même si ces derniers mots indiquent qu’il n’aime pas ce milieu, il en a quand même profité pour monter cette expédition. Toutefois, je ne vais pas le blâmer, car chacun joue sa vie avec les cartes qu’il a en main et si on commence avec une quinte flush royale plutôt qu’une simple paire, il serait idiot de ne pas en profiter.

La discussion tombe à nouveau sur mes motivations, j’ai l’impression qu’il a du mal à me cerner et je lui réponds calmement :

Vu mon jeune âge, je n’ai pas gravi les échelons au mérite, j’ai juste fais le parcours habituel des officiers, en débutant tout jeune comme mousse, puis cadet avant d'intégrer l'école de guerre. Ce vaisseau est ma première affectation.

Je n’ai pas le temps de me présenter d’avantage, car mon interlocuteur murmure quelque chose dans sa barbe, mais j’arrive quand même à comprendre, et je ne peux m’empêcher de lui répondre, droit dans les yeux :

Les ordres sont les ordres, ils doivent donc être exécuter à la lettre. Mais tuer des civils n’est pas un ordre c’est une folie, et en tant que militaire, je devrais donc refuser. Les forces armées de notre nation, ne sont pas des mercenaires que l’on paye et qui agissent sans se poser des questions. Nous sommes des soldats, avec une organisation et un code de l’honneur bien précis et nous sommes là pour protéger avant tout nos compatriotes.

Voilà, mes paroles font peut-être un peu trop lyrique, mais c’est ce que je pense, de plus, je ne peux rien ajouter d’autre, car l’on frappe à ma porte. Je vais donc ouvrir, me trouvant ainsi nez à nez avec Florence. La jeune mousse c’est recoiffé et je peux voir que son bouton n’a toujours pas été remis en place, je pense même qu’elle en a enlevé un second car sa poitrine semble plus volumineuse que d'habitude ! Elle rougit en me regardant, puis baisse les yeux en me demandant :

Raziel est ici ?

Un peu énervé par son attitude, je lui réponds d’une voix sèche :

Aller vous coucher mademoiselle Hans, je vous défends d’entrer à nouveau dans la chambre de l’ambassadeur. Vous allez bénéficier d’une autorisation spéciale de congé de sept jours, quand nous reviendrons de cette mission, mais d'ici là, j'attends que l'on suive mes ordres.


Voilà, une fois de plus, je me montre concilient, mais cette-fois je le fais à mon corps défendant, car j’aurai aimé ne jamais me retrouver dans ce genre de situation.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyVen 6 Déc - 19:34
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-Le code de l’honneur ? Cette guerre va être une escalade de violence sans précédent. L’honneur n’y aura pas de rôle à jouer. Soit, ce genre de missions ne sera peut-être pas menée par des troupes régulières telles que la vôtre, mais je suis prêt à mettre ma main à couper que cela adviendra, à un moment ou à un autre.

Soudain, quelqu’un toqua à la porte. Le capitaine se leva pour répondre à cet appel. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’aperçus Florence. Quelle imbécile. Jolie certes, mais stupide. Que pensait-elle faire en venant me chercher ici ? Me draguer devant le capitaine ? Elle allait s’attirer les foudres de ce dernier. Effectivement, sa réponse ne se fit pas attendre.

Consterné, je me retins de penser à mal de la jeune femme. Tout le monde ne pouvait pas être doté de mon intellect. Puis je soupirais et me levais, mon verre de vin à la main. Je posais une main sur l’épaule du capitaine :

-Fabius, mon cher ami, dîner avec vous fut très agréable et je vous remercie d’avoir accepté que je partage votre table. Ne soyez pas trop dur avec Florence, la pauvre n’est pas très réveillée visiblement.

Et je lui adressais un regard noir sur ces mots. Elle baissa les yeux. Satisfait, je repris :

-Vous m’aviez dit plus tôt que Florence devrait regagner son poste dès demain. Ma foi, il nous reste donc encore cette nuit de libre. Vous n’êtes pas homme à revenir sur votre parole, si ?

Et sans lui laisser le temps de répondre, je tapotais son épaule comme s’il m’avait rendu un service. Mon attitude familière et tactile était bien évidemment le résultat des deux bouteilles que j’avais presque terminé seul. Pour qui ne me connaissait bien, mon ivresse pouvait passer pour de la bonhommie. Mon sens de l’équilibre ne me trahissait pas encore.

Je lui donnais donc mon verre de vin, offrait mon bras à cette charmante mousse, et quittait le capitaine avec une révérence exagérée et un sourire confiant. Nous n’allions pas bien loin cependant puisque ma cabine jouxtait la sienne. Aussitôt la porte refermée, j’entrepris de me débarrasser de ma veste, dévoilant mon torse couturé de cicatrices. Florence, impressionnée, me souffla :

-Je me doutais bien que vous étiez plus puissant que le capitaine…

Je levais un sourcil interrogateur :

-Et qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

-Vous venez de lui tenir tête avec une habileté impressionnante.


Je n’avais pas vu les choses de cette façon, peut-être allais-je devoir donner des explications au maître du vaisseau le lendemain. Puis, Florence se débarrassa de sa chemise et je ne pensais plus à lui. La nuit qui suivit fut des plus agréables. Porté par la chaleur de l’alcool, mon ardeur était décuplée. Nul doute que le capitaine me maudissait, moi et les gémissements de mon invitée, mais je n’en avais plus rien à faire, tout ce qui comptait c’était elle.

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La Cité des Cieux [PV Fabius] EmptyVen 6 Déc - 22:00
Quand je sens la main de Raziel sur mon épaule, j’ai un mauvais pressentiment, et quand il m’appelle cher ami, des lampes rouges marqué « DANGER » s’allument un peu partout dans mon cerveau. J’ai pourtant donné un ordre direct à la mousse mais il n’en tient absolument pas compte et préfère l’emmener une nouvelle fois dans sa cabine, sans oublier de me donner son verre de vin à moitié entamé, comme si j’étais un simple domestique.

Je soupire, mais je ne suis pas vraiment surpris par ce personnage à qui je ne peux pas imposer de sanction et qui ne respecte guère sa parole. Je prends donc la direction du pont et reste un moment à observer les étoiles, puis je profite de mon manque de sommeil pour inspecter les différents hommes de garde, que je trouve tous éveillés et à leur poste, ce qui me rassure sur ma capacité à commander qui avait été tellement foulé, de belle façon, aux pieds avec le diplomate.

Je retourne après ce tour d’inspection dans ma cabine, où je dors sans aucun problème. Je me relève comme d’habitude aux aurores pour la relève de quart, j’ai l’habitude en mission de dormir peu et d’accumuler du sommeil une fois à terre. De plus, si je me sens trop fatigué, je peux faire une sieste dans ma cabine, mon second prenant alors le relais. Je me lave avant de m’habiller comme d’habitude avec mon uniforme noir, et de poser sur ma tête ma casquette de la même couleur, même si je l’enlève dès qu’il y a trop de vent, car elle peut s’envoler.

Je sors de ma cabine, et je vois Florence qui sort en même temps de la cabine du fils du gouverneur, mais qui n’a pas remarqué ma présence. Je peux voir à ses cernes qu'elle a peu dormi, de plus son uniforme est tout froissé, quand aux boutons de son chemisier, trois sont désormais manquant. Pourtant je lui dis aimablement :

Bien le bonjour, mademoiselle Hans, puis-je savoir où vous allez ?


Le matelot me regarde terrifié par ma gentillesse, car je n’ai pas du tout l’habitude d’être ainsi quand nous sommes sur l’Entreprise, et le stress l’a fait bégayer :

Je, je, je, j’allais rejoindre mon poste, capitaine.

Je lui souris maintenant, accentuant sa panique et je lui dis d’une voix douce :

Tout est de ma faute, j’ai dû oublier de vous dire hier soir, que je vous ai détachez au service de l’ambassadeur Harmony pendant toute la durée du voyage, aller et retour, vous pouvez donc rentrer dans sa cabine. Je demanderai à une de vos amies de vous apportez le petit déjeuner. Pour le moment, vous ne faites plus partie de cet équipage, nous verrons une fois notre mission terminée, si vous pourrez le réintégrer, après tout monsieur Harmony va peut-être continuer à prendre soin de vous.

Je vois Florence rester bouche bée, les bras ballants, elle devait s’attendre à se faire copieusement réprimander, mais puisque la jeune femme semble tellement tenir à son Raziel, je lui donne tout le temps nécessaire. L’ex-prostitué va devoir faire un choix, soit redevenir ce qu’elle était, puisque je doute que son joli cœur veuille l’épouser après ce voyage, soit rester un membre de l’Entreprise, son destn est entre ses mains.

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