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 Premier entretien

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptyVen 13 Déc - 0:35
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen regardait les nombreux dossiers qui étaient empilés sur sa table. L’hiver était une période assez chargée en termes de consultations, notamment à cause du nombre de maladies que cette saison de l’année apportait avec elle. La jeune femme avait pu néanmoins pu trouver son rythme de travail désormais et parvenait assez facilement à jongler entre son poste à l’hôpital et le projet sur lequel l’U.N.E l’avait mise. Aujourd’hui était un jour un peu spécial puisque la jeune femme devait quitter son cabinet un peu plus tôt que prévu pour s’occuper un peu d’elle. En effet, Gwendoleen avait besoin de faire réviser ses prothèses comme on lui avait recommandé à la sortie de l’hôpital afin de s’assurer leur bon fonctionnement et prolonger leur longévité. En pratique, la jeune femme n’était pas encore vraiment obligée de prendre rendez-vous mais elle préférait garder une marge de sécurité afin d’éviter un dysfonctionnement de ses bras métalliques lors d’opérations délicates.

C’est donc sur ses belles pensées qu’elle quitta le complexe hospitalier en début d’après-midi, emmitouflée dans un manteau d’excellente qualité offert quelques mois plus tôt par un sympathique capitaine de brick, laissant ainsi le soin à sa secrétaire de finir de trier les dossiers restants. Il était rare que Gwendoleen finisse le travail aussitôt et c’est presque avec une pointe d’étonnement qu’elle remarqua que le Soleil pointait encore bien haut dans le ciel, ce qui témoignait bien du peu de temps de libre que la jeune blonde s’accordait. La jeune gradée se saisit d’un papier sur lequel les coordonnées du mécanicien avec lequel elle avait pris rendez-vous sous les conseils avisés de sa secrétaire qui lui avait assuré « un service de qualité bien que l’endroit ne payait de pas de mine de prime abord ». Gwendoleen esquissa un sourire à cette remarque et s’empressa de se rendre à destination afin de ne pas manquer son rendez-vous.

Les dires de sa secrétaire se confirmèrent plus ou moins lorsqu’elle put constater de ses propres yeux l’endroit en question mais, même étant issue d’une famille aisée, son père lui avait toujours appris à ne jamais juger sur les apparences. La jeune soldate poussa donc la porte du petit atelier tout aussi modeste que son apparence extérieure. Gwendoleen n’avait jamais vraiment côtoyé ce genre d’endroit auparavant car elle n’avait jamais eu l’occasion de s’intéresser à la mécanique. Cela était peut-être donc une opportunité de sortir un peu de sa zone de confort et d’en apprendre un peu plus sur d’autres disciplines que la sienne. La jeune femme scruta l’atelier des yeux avant de les poser sur une femme qui était visiblement affairée.

« Bonjour. Excusez-moi, je cherche Alex Hawkes. Je suis un peu à l’avance mais j’ai rendez-vous avec cette femme dans un peu moins d’un quart d’heure pour faire réviser mes prothèses. »

Gwendoleen attendit ensuite qu’on l’installe. Elle constata d’ailleurs qu’il y avait relativement peu de monde. Peut-être à cause de l’heure creuse à laquelle elle s’était présentée ? La jeune femme pouvait comprendre que beaucoup de personnes ne pouvaient pas se payer le luxe de pouvoir quitter leur boulot quand cela leur chantait, d’autant plus que la jeune femme jouissait des quelques libertés que lui offrait son grade pour pouvoir se soustraire un peu à la routine. En tout cas, la jeune blonde était curieuse de voir comment pouvait se dérouler un examen mécanique des prothèses car, mis à part, quelques réajustements mineurs, elle ne s’était jamais risquée à chipoter dans les circuits internes de peur de tout bousiller. Elle osait espérer que la mécanicienne en qui elle confiait ses bras était suffisamment douée pour mener son travail à bien.

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Premier entretien EmptyVen 13 Déc - 18:09
Un masque de soudure devant le visage, la mécanicienne s’occupait d’une pièce imposante. Il y a peu, un habitué bourgeois du circuit d’aéronef sauvage avait conduit sa voiture jusqu’à leur garage. Un véhicule pour partir en pic nique sur du temps libre, il y avait bien que les gars de la haute pour avoir un tel luxe. Pour une fois, la demoiselle n’allait toutefois pas trop râler contre leur privilège, elle n’avait que trop rarement une voiture dans leur atelier et la réparation de ce beau joujou lui procurait donc une réelle satisfaction. Un sourire ironique apparus sur le visage, la présence du véhicule dans son atelier tendait toutefois à prouver que le fiston, autre que de faire des courses sauvages, avait dû aussi casser la voiture de son papa et ça toujours dans le dos de ce dernier. Il lui avait demandé des réparations express, pas trop cher et surtout invisible. Il aurait pu avoir tout cela, minus le prix dans son garage habituel, mais le fautif préférait sans doute éviter les gens qui fréquentait un peu trop le paternel dont le jeune homme craignait l’ire.

Une voix féminine retentit dans l’atelier. L’estropiée s’était placée sur un poste non loin du comptoir de l’entrée, pour garder un œil sur l’arrivée de client potentiel. L’élégante Dame qui lui adressait la parole n’était pas représentative de la majorité de leur clientèle. C’était aussi visiblement la première fois qu’elle venait ici, puisqu’elle n’identifia pas Alex. La mécanicienne savait que lors des passages à l’atelier, on ne l’oubliait pas facilement, ne serait-ce qu’à cause de son allure. Al ferma son outil et releva son casque et prononça d’une voix assez forte pour être entendu de loin.

« C’est moi. Vous pouvez attendre sur un des tabourets, j’finis rapidement et j’uis à vous. »

La manchote désignait du doigt les 3 tabourets placés prêt du comptoir. Ils n’étaient probablement pas dès plus confortable et avaient un âge certain, ils étaient toutefois propres, ce qui n’était pas toujours facile au vu de certains clients.  
La pilote rebaissa son masque et accéléra le mouvement. Une fois finit, elle hotta ses gants, prit un morceau de papier et griffonna rapidement ces dernières actions sur la voiture. La demoiselle fixa la note sur l’établi à l’aide d’une épingle pour que son père la retrouve facilement, si jamais il devait poursuivre les réparations.
Lorsqu’elle ôta son masque, sa chevelure rose se relâcha car ce sont les sangles du masque qui retenait la partie longue de sa coiffure.  A l’aide d’un chiffon accroché à sa ceinture, Alex s’essuyait les mains en se dirigeant vers le comptoir.

« Miss Gwendoleen Langeley, pour une première révision de deux prothèses d’avant-bras, si j’me souviens bien ? »

Dit-elle à l’adresse de sa cliente avec un sourire. Peu de gens prenait la peine d’appeler pour prendre un appointement, aussi cela avait marqué la mécanicienne. La plupart de leurs clients étaient trop pauvres pour avoir un téléphone et ils n’avaient pas beaucoup de temps libre. Ils venaient donc simplement à l’atelier et le père ou la fille leur donnait la priorité sur les autres réparations, comprenant bien les impératifs de leurs congénères. Quant aux rares clients de la catégorie plus riche, ceux qui pourraient appeler, ils ne le faisaient que trop rarement. Ils partaient du principe que tout leur était dû, tout de suite et que tous les autres avaient un emploi du temps qui gravitait autour de leurs besoins, surtout parmi les gens du peuple comme elle. Alex avait donc apprécié la délicatesse de son interlocutrice, ce qui amenait son sourire à être plus chaleureux que commerciale.

« Pour les prothèses, nous avons deux postes pour les tests et les réparations. »

L’atelier ouvert sur l’extérieur était clairement partitionné en plusieurs quartiers, qui avaient été définis en fonction des objets à réparer, car tous n’avaient pas besoin des mêmes outils et espace. Il était aussi visible qu’il y avait plus d’ateliers que de mécaniciens. Entre les grands-parents et ses parents, ils avaient pu compter jusqu’à quatre paires de bras, là où ils n’étaient plus que deux à présents. Cette division par deux des effectifs était visible dans cet espace bien vide de présence humaine, malgré les différents objets métalliques qui encombraient la vue ici et là.

« Le premier, vous pouvez le voir d’ici. Le s’cond est derrière les rideaux que vous pouvez apercevoir là-bas, si vous préférez plus d’intimité. »

Les gestes de la demoiselle suivaient ses paroles, puisqu’elle pointait les différents secteurs. Elle pointa d’abord l’établi le plus proche du comptoir. Certains ne venaient pas seule et cette position leur permettait de parler avec les amis ou leurs familles pendant les réparations, sans que le côté atelier ne soit envahi, puisque les invités restaient ainsi derrière le comptoir. Le second était plus difficilement visible, puisqu’il était au fond et surtout caché. Les toiles et la tringle pouvaient faire penser à ceux employés par les médecins pour improviser un espace privé, ce qui étaient exacts. Ils avaient été faits pour cela à l’origine et les Hawkes les avaient récupérés pour les utiliser de la même manière.

« Y’a personne d’autres pour des prothèses, donc on fait comme vous préférez. »

Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptyVen 13 Déc - 20:16
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
« Tu n’as pas besoin d’être aussi formelle en réalité. Vu le temps que cela va prendre, autant se mettre à l’aise toute de suite. » Annonça-t-elle en souriant.

Gwendoleen se laissa ensuite guidée à travers l’atelier et ses premières appréhensions furent rapidement confirmées en voyant à quel point cet établissement était vide de personnel. Si Alex s’occupait vraiment toute seule de cet atelier, alors la jeune doctoresse lui vouait une profonde admiration. Leur premier contact fut chaleureux et Gwendoleen se sentait un peu plus détendue désormais, persuadée que sa secrétaire ne l’aurait pas confiée entre de mauvaises mains. Un rapide tour du propriétaire lui fit prendre connaissance des différents établis dont chacun d’entre eux était visiblement dédié à une tâche bien précise. Alex lui laissa le choix entre deux d’entre eux dont l’un permettait sûrement à ceux qui le désiraient de se faire accompagner pendant qu’ils étaient pris en charge. Malheureusement, Gwendoleen n’avait pas vraiment ce luxe et vivait toute seule depuis bien des années. Non pas qu’elle entretenait de mauvaises relations avec sa famille, mais entre ses obligations vis-à-vis de l’armée et son travail au sein du complexe hospitalier de Cerka, elle avait décidé de se prendre un appartement isolé qui lui permettait de se rapprocher de son lieu de travail.
Après quelques secondes de réflexion, Gwendoleen se dirigea vers le poste recouvert de toile. Ce n’était pas vraiment l’intimité d’un espace clos qu’elle désirait mais ce petit espace aménagé lui rappelait son temps passé en mission, où c’était elle-même qui montait des tentes improvisées afin de soigner ses camarades touchés au combat. Certains s’en étaient sortis et lui en étaient d’ailleurs toujours reconnaissants tandis que d’autres lui étaient morts dans les bras. Ce souvenir en demi-teinte la fit sourire et la jeune blonde ôta son manteau de fourrure avant de s’installer à l’établi.

« C’est la première fois que je viens dans ce genre d’endroit alors je n’y connais pas trop en mécanique pour être honnête. Je suis venue sur les conseils d’une amie qui m’a dit que j’y trouverais mon compte en m’assurant un service de qualité pour un prix raisonnable. »

Pour ce dernier point, Gwendoleen n’avait pas à s’en faire puisque l’argent était certainement le dernier de ses soucis et peu importe combien coûtait ce service, la jeune femme n’aurait aucun mal à délivrer la somme demandée sur le champ. Néanmoins, la jeune doctoresse était plutôt curieuse de voir comment Alex procéderait et voulait surtout soumettre son travail à son propre jugement. Vu l’état des lieux, Gwendoleen pouvait supposer que le gros de la clientèle de la jeune femme aux cheveux pourpres était peut-être bien composé majoritairement de gens à la vie relativement modeste. Son regard se posa un instant sur la prothèse de la mécanicienne qui, à priori était de moins bonne facture que les siennes vu le système de jauges de température et de pressions apparents sur la face externe de ces dernières. Il allait sans dire que sans l’aide de son paternel ou sa position dans l’armée, Gwendoleen aurait sans doute dû se faire également poser des prothèses mécatroniques, ce qui aurait certainement mis fin à sa carrière militaire de manière brutale en raison de leur autonomie limitée.

« Pour être honnête, reprit-elle, je suis en avance sur ma révision biannuelle mais mon travail me demande de la rigueur et de la précision dans mes gestes donc un simple dysfonctionnement pourrait avoir des conséquences assez fâcheuses alors je préfère prendre mes précautions et voir si tout fonctionne bien. »

La jeune doctoresse déboutonna les manches de sa chemise et et les retroussa jusqu’à mi-chemin entre son épaule et son coude, ce qui marquait à peu près la délimitation entre la chair et le métal. Gwendoleen posa ensuite ses bras sur l’établi en attendant patiemment les instructions d’Alex.

« Mes prothèses ne contiennent aucun module complémentaire pour l’instant. J’ai du faire beaucoup d’efforts pour regagner la dextérité que j’avais avant mon accident et les premières semaines ont été un enfer pour moi et je pensais bien me retrouver handicapée à vie en devenant complètement dépendante d’aides-soignants qui viendront me nourrir à la cuillère. Je pense que cette idée à elle seule avait suffi pour que je m'accroche. » S’exclama-t-elle avec une pointe de jovialité.

Plutôt qu’un souvenir traumatisant qui la suivrait toute sa vie, Gwendoleen avait décidé de faire de son accident un évènement qui lui avait permis de se rendre compte de l’importance de la vie. Si la jeune blonde n’avait pas perdu la vie ce jour-là, c’était certainement parce qu’il lui restait encore des choses à accomplir dans sa vie. Les nombreux suivis psychologiques qu’elle avait dû subir pour juger ou non de sa réhabilitation à l’armée étaient tous arrivés à la conclusion que cet évènement n’avait laissé aucune séquelle psychologique chez la jeune femme. Au contraire, celle-ci respirait la joie de vivre et était désireuse d’aller toujours plus de l’avant et elle considérait que se trouver ici aujourd’hui était une chance que ses frères d’armes n’avaient pas eue. Sur ces bonnes pensées, Gwendoleen reporta son attention vers la mécanicienne, attendant sagement qu’elle procède à l’entretien.

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Premier entretien EmptyLun 16 Déc - 23:47
Alex hocha la tête avec un sourire lorsque son interlocutrice lui proposa de passer au tutoiement, elle préférait également ce dernier au vouvoiement. Gwendoleen opta pour l’atelier du fond, la mécanicienne mit donc un panneau sur le comptoir avec inscrit, ‘si besoin d’un mécano, frappez’, avec une flèche qui pointait en direction d’un marteau rattaché à une corde, sur laquelle était également fixée une plaque métallique. Ils avaient improvisé cette sorte de sonnette, bien plus bruyante que celle visible dans d’autres commerces, pour être certain de l’entendre. Avec tous les sons dans l’atelier, c’était nécessaire.

L’estropiée rentra dans l’espace aménagé derrière la toile. Autour d’un établi un peu particulier, puisqu’une personne pouvait s’allonger au besoin et que la hauteur était modulable, il y avait de multiples étagères. Sur ces dernières, de nombreux appareils de test mécaniques étaient visibles, en plus d’outils plutôt fins. Il y avait également un porte manteau pour les affaires et un tiroir métallique, duquel elle sortit une fiche vierge. La manchote prit de quoi écrire sur une étagère et commença à la compléter. Tous les clients en avaient une pour que les deux mécaniciens puissent s’occuper de n’importe lequel, à tout moment.  La demoiselle hocha la tête alors que la doctoresse précisait ses besoins et nota ceux pertinents.

La mécanicienne retint un sifflement alors qu’elle apercevait les deux prothèses. Du dernier cri, elle n’en voyait pas tous les jours à son atelier. Ceux qui venaient dans son garage pour ce genre de modèle étaient en générale soient des mafieux, soient d’anciens fortunés, qui n’avaient plus les moyens de se payer un garage plus cher ou des aventuriers préférant économiser sur ce point pour investir ailleurs. Il y avait aussi quelques bourgeois moins orgueilleux, comme semblait l’être son interlocutrice, ou un peu radin, pour chercher le meilleur rapport qualité/prix. La taxe, non-mélange avec le quidam lambda était bien élevée, pour une ridicule histoire d’égo. La bourgeoisie semblait toutefois mettre un point d’honneur, pour une partie d’entre eux, à la payer régulièrement et à en ressentir une grande fierté.

La jeune femme amena un tabouret pour sa cliente alors que cette dernière en racontait plus sur son épreuve. Un sourire de connivence s’afficha sur le visage de la pilote.

« Et la nourriture, c’est pas l’pire encore. »

Il y avait encore plus humiliant que la nourriture, mais cela ne se racontait pas. Alex comprenait parfaitement la doctoresse, ayant vécu une situation similaire. La manchote n’avait pas perdu les deux mains, mais elle avait aussi connu cette dépendance totale à autrui à la suite de sa mésaventure lors de son voyage. Les cicatrices encore visibles à de multiple endroit en étaient les dernières marques, autre que son bras. La mécanicienne s’installa en face sur un autre tabouret et bien sous la lumière.

« J’vais commencer par regarder l’extérieur. Tu permets. »

Sa main métallique demanda également l’autorisation, puis se saisit de celle de sa cliente. La main de chair parcourait le métal délicatement. Elle cherchait s’il n’y avait pas des faiblesses sur les structures. Il était évident que la femme qui lui faisait face en prenait grand soin.

« C’est bien qu’t’es accepté ses prothèses comme tes mains, surtout que ce sont de véritables petits bijoux. T’as eu les prothèses à quelle date exactement ?»

Certains patients n’arrivaient pas à accepter de perdre le touché et que le métal remplace un organe. Ces pensées entraînaient bien des complications face à laquelle la mécanicienne n’était pas compétente, puisque ce n’était pas un problème d’ordre mécanique.

« Comme c’est ta première visite, j’vais t’racontez comment ça se passe et les options. »

La mécanicienne examinait scrupuleusement la prothèse et ne regardait donc pas la doctoresse, elle continua cependant de lui parler en travaillant.
Les doigts de la mécanicienne avançaient lentement sur la prothèse de son interlocutrice, le regard braqué sur les interstices, vérifiant que les premières rayures n’étaient bien que superficielles et dues à la simple usure d’une vie en ville. Elle taquinait les boulons et les jointures pour tester autant leurs robustesses que leurs souplesses. Gwendoleen ne devait normalement rien ressentir de toutes ses manœuvres.

« Comme c’est des dynamiques, j’vais m’occuper ensuite des modules de sécurités, pour pas risquer de surchauffe ou un souci de pression lors de la suite. Ensuite, il y aura un certain nombre de vérifications standards, précision, vitesse, réactivité, réflexe. Vu que t’as l’air de vouloir être précise, en plus du standard, on peut faire un examen un plus poussé sur ce point, si tu l’souhaites. J’ai la machine. »  

La mécanicienne venait de finir la première main et nota sur la fiche le modèle et le numéro de la prothèse.

« Et c’est quoi ton taf qu’j’le note.»

Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptyMar 17 Déc - 1:20
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
Gwendoleen se laissa manipuler par la mécanicienne qui se lança dans sa tâche sans perdre de temps et de manière très méthodique. A vrai dire, c’était l’une des rares fois où la jeune femme se sentait aussi vulnérable et cela provoqua un sentiment d’insécurité dont elle s’efforça de cacher. Heureusement, Alex savait ce qu’elle faisait et lui proposa même d’expliquer la procédure et ce qu’impliquait la révision des prothèses. Elle veillait, par ailleurs, à toujours lui demander la permission avant chaque nouvelle manipulation.

« Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas totalement accepté mes prothèses, on me les a plutôt imposées. A mon réveil, elle était déjà alors je ne saurais pas vraiment te dire quand on me les a posées précisément mais ça doit remonter au début de l’été dernier. Mais tu as sans doute raison, elles doivent être hors prix et si il y a bien une chose dont je suis redevable envers mon vieux père c’est bien ce merveilleux cadeau. »

Après son accident, Gwendoleen s’était souvent demandée ce qui ce serait passé si son père n’avait pas payé ses prothèses ? Elle aurait sans doute pu se les offrir elle-même mais vu l’état dans lequel on l’avait rapatriée, la jeune femme n’était sans doute pas dans une position où elle pouvait décider de quoi que ce soit. Est-ce que l’U.N.E. aurait eu suffisamment de reconnaissance envers elle pour ses loyaux services au point de couvrir les frais de sa chirurgie ou l’aurait-elle remplacée par un autre soldat désireux de prendre sa place ? La lettre qu’on lui avait envoyée après son réveil dénotait bien que l’organisation avait encore un certain intérêt pour elle et que la carrière de Gwendoleen se prolongerait encore pendant de longues années.

« Enfin bref, j’ai fini par m’y habituer et je pense que j’ai accepté le fait qu’elles fassent parti intégrante de mon corps. » Reprit-elle en souriant.

Alex lui proposa ensuite tout un tas de tests afin de tester l’efficacité de ses prothèses. La jeune blonde constata avec un certain étonnement que cela ressemblait assez fort aux exercices de réhabilitation qu’on lui avait imposés à sa sortie d’hôpital et dont certains qu’elle pratiquait toujours. Cela permettait notamment au corps de la jeune femme à porter une charge sensiblement plus élevée que ses anciens bras de chairs et surtout à faire disparaître cette sensation du syndrome du bras fantôme, qui, heureusement, s’était dissipée au fur et à mesure que Gwendoleen s’accommodait de ses nouveaux membres. Depuis ce jour, la jeune gradée s’était empressée de les mettre aux services de ses patients, reprenant ainsi son métier avec une joie non-dissimulée. Même si les missions de terrain lui manquait un peu, la jeune femme devait reconnaître que la vie paisible qu’elle avait menée ces six derniers mois lui avait permis de prendre un peu plus de temps pour se recentrer sur elle-même.

« Mon métier tu dis ? Et bien, disons que j’officie en tant que lieutenant-colonel mais je suis surtout médecin de formation et spécialisée dans la chirurgie de terrain et la traumatologie. Pour faire simple, mon rôle a souvent été de recoller les morceaux de mes anciens camarades ou de les maintenir en vie jusqu’à ce qu’ils soient rapatriés. Mais en ce moment, je travaille surtout dans le complexe hospitalier de Cerka. Sans doute que mes supérieurs attendent d’être sûrs que j’ai recouvert l’entièreté de mes capacités pour me donner de nouvelles directives. D’ailleurs, la batterie de tests que tu me proposes ressemble assez fortement à la rééducation que j’ai du subir. Je n’en retiens pas que des bons souvenirs mais avec le recul, je comprends que cela est nécessaire. »

Gwendoleen continua d’observer les gestes précis d’Alex. Elle ignorait combien cela allait lui coûter mais la jeune blonde s’imaginait bien que si la mécanicienne mettait toujours autant d’entrain dans son travail, alors la doctoresse était bien décidée à faire un petit geste consistant à ajouter de quelques irys à l’addition. Elle redoutait sans doute la réaction de Alex qui pourrait interpréter cela comme un geste de pitié mais c’était sans jugement aucun que la jeune blonde était prête à faire ce geste. La jeune femme devant elle semblait effectuer un travail honnête et son établissement méritait d’être un peu plus connu, surtout si elle assumait tout ce travail à elle seule.

« Dis-moi, ça fait longtemps que tu travailles toute seule ici ? Il y a de nombreux établis et je trouve que ça doit être sacrément grand pour devoir s’en occuper toute seule, je me trompe ? »

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Premier entretien EmptyJeu 26 Déc - 22:16
Alex hocha légèrement la tête lorsque son interlocutrice lui raconta son histoire et lui rendit son sourire. Lorsque la famille avait les moyens pour payer des prothèses tout de suite, ils n’attendaient souvent pas que le patient soit en état de parler pour les lui faire. Pour avoir passé quelques temps avec un bras manquant, elle comprenait parfaitement le choix de proches qui souhaitaient protéger les leurs d’une épreuve supplémentaire. Se réveiller avec des prothèses devait être un choc, la demoiselle ne le niait pas, mais elle se demandait s’il était plus rude que celui de se réveiller sans membre du tout.

La plume de la demoiselle s’arrêta quelques secondes au-dessus du papier devant la réponse alambiquée de Gwendoleen. La pilote eut un sourire et se retint d’écrire boucher sur la fiche, pour mettre sobrement médecin militaire, spé recoller les morceaux. Elle rajouta la période pour les prothèses, la mécanicienne aurait préféré une date un peu plus précise, mais ils se débrouilleraient avec cette indication. L’estropiée ajouta également une indication pour la précision, vu le métier, le test un peu plus précis n’était pas un luxe.

La manchote demanda la permission pour vérifier l’extérieure de la seconde main avant de répondre à la jeune femme au physique de poupée. Al répondait intentionnellement aux questions pendant qu’elle analysait la prothèse de la doctoresse. Elle savait que cette étape pouvait être malaisante, surtout pour une première révision. La conversation était un bon moyen de détourner l’attention.

« Nous sommes deux, P’pa et moi. Il a dû partir en urgence pour débloquer un aut’e client. L’gars est bloqué avec un exosquelette de hanche pour l’aider à marcher qui fonctionne p’us. Son minot est v’nu ici pour qu’on parte l’décoincer. »

Un sourire amusé se traça sur le visage de la demoiselle, bien qu’elle fût concentrée sur la deuxième main, à la recherche des failles.

« Et vu qu’c’est pas la première, j’uis quasi sûre qu’le mioche en question y est pas pour rien. »

Il était visible qu’elle parlait d’habitués de son garage et qu’elle était amusée par la situation. Pour s’être déjà rendu chez ce client en des circonstances comparables, Alex voyait parfaitement la scène, avec le grand-père jurant à l’encontre de son petit-fils coincé dans une position improbable. Une position sans doute souhaitée par l’espiègle gamin, qui s’amusait régulièrement au détriment de son ancêtre malgré les remontrances régulières de ses parents.

« Avant, il y avait les viocs d'mon pater, mon père, ma mère en trois-quarts temps et moi en quart temps et taille. »

Rajouta l’estropiée avec un soupçon d’humour et de tendresse pour ces souvenirs de son enfance. Il y avait une douce mélancolie qui se dégageait de ses traits alors que la manchote évoquait cette époque. Ce n’était toutefois pas le moment pour ces rêveries et elle ne devait pas se déconcentrer. La mécanicienne se reprit donc et rajouta pour s’éloigner de cette emprise du temps.

« Forcement, vu qu’on est plus qu’deux, ça fait tout vide et on a du travail par d’ssus la tête. Mais bon. »


La jeune femme hocha légèrement les épaules, tout en continuant de vérifier les joints, écrous et boulons.

« C’est la vie. P’is on va pas s’plaindre d’avoir plein de taf. Ce s’rait ingrat.»

Ils avaient la chance de pouvoir vivre de leurs passions, d’avoir un atelier et de ne pas dépendre d’un patron. Sans la dette à la mafia, ils auraient peut-être les moyens de payer un employé en plus, ce qui n’aurait pas été un luxe. Ils ne pouvaient toutefois pas se le permettre et devaient se débrouiller à deux et reconnaitre qu’ils avaient déjà beaucoup de chance d’être dans une telle situation. Avec moins de client, rembourser la dette serait autrement plus compliquée.
La mécanicienne lâcha la seconde prothèse et fit avec un sourire.

« Sur l’extérieur pour les deux, c’est impec. T’en prends soin, ça s’voit. »

La demoiselle se leva et se dirigea vers les étagères sur lesquels étaient rangé plusieurs appareils.

« On utilise les exo de rééduc car ils sont bien pour mettre les composants sous stress et ça permet de tester les prothèses en condition d’utilisation. On peut aussi être plus fins dans les réglages et mieux personnaliser certains paramètres avec des mouvements qu’t’es habituée à faire.»

La manchote sortie deux premiers appareils un peu plus imposants et lourds sur lequel était posé un troisième bien plus compact.

« On va faire tes mains une à une, puisque j’vais devoir retirer c’qui cache le mécanisme. Une fois à nu, j’pourrais fixer ces éléments, sur la prothèse et sur toi. »

L’estropiée lui tendit des petites pinces, prévues pour se fixer aux câbles, il y avait également des sortes de minuscules sondes ainsi que des électrodes qu’elle devrait poser sur les muscles en amont de la prothèse. La mécanicienne laissa la militaire les manipuler si elle ressentait le besoin.

« Ça va m’permettre de vérifier des choses comme la tension mécanique, l’courant, la pression des différents flux, la température ou encore les mouvements des différentes pièces, que tout s’emboîte encore bien et tourne correctement. Si problème, j’te demand’rais d’arrêter l’exo, pour faire la p’tit modife qui va bien, puis j’te demanderais de repartir sur le même, jusqu’à ce tout soit bon. »

L’explication était peut-être un peu abstraite ou effrayante pour une première fois, aussi Alex s’assit en face de Gwendoleen.

«T’as des questions sur la suite des opérations ? Tu veux que j’te montre à quoi ça ressemble sur la mienne ?»

La jeune femme avait déjà son propre bras en place sur l’atelier, prête à une démonstration si son interlocutrice en ressentait le besoin.

Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptyJeu 26 Déc - 23:18
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
Daënar +2 ~ Cerka (femme)
« Et bien, je trouve ça très courageux de votre part pour tenir cet établissement ton père et toi. Honnêtement, je ne me rend pas bien compte de ce que ça représente et sans doute que si je n’étais pas passée par l’armée, je serais comme mes pairs aux poches bien remplies, à juger les gens qui se retrouvent en bas de la société. Personnellement, je pense que votre contribution est tout aussi importante voire même plus que la nôtre et je méprise moi-même les gens qui sont trop hautains. J’admire les gens qui savent se contenter de ce qu’on leur a donné. »

Après les vérifications superficielles, la mécanicienne se décida enfin de passer aux choses sérieuses. Alex s’efforça d’expliquer méthodiquement la suite des opérations, laissant même le loisir à la soldate de manipuler le matériel dès lors qu’elle se sentirait angoissée à l’idée que l’on la branche à des instruments en tout genre. Gwendoleen ne manqua pas de sourire en voyant à quel point Alex essayait de la rassurer et elle trouva cette explication abstraite assez amusante et fit une analogie avec certains de ses patients enfants à qui elle délivrait le même genre d’argumentaire avant de leur administrer un vaccin par exemple.  La doctoresse tendit le bras droit en premier de manière tout à fait arbitraire et laissa le loisir à la mécanicienne de connecter les pinces aux différents câblages que recelaient sa prothèse à nu. Toute cette mécanique ne manqua pas de rappeler à la doctoresse ses cours de physique à l’académie militaire et à quel point ceux-ci étaient loin dans sa mémoire.
« Non, ne t’en fais pas, inutile de t’embêter à me faire une démonstration. Quand j’étais à l’hôpital, on m’a fait tout un tas de tests avec des machines semblables mais j’étais tellement shootée aux médicaments que je ne savais absolument pas ce qu’ils me faisaient alors maintenant que j’ai toute ma tête, je suis plutôt curieuse de voir comment cela fonctionne. »

Pour ce qui était des détails techniques, les prothèses de Gwendoleen s’arrêtaient juste au-dessus du coude, là où ses muscles étaient directement interconnectés à la prothèse, à la manière d’une soudure entre la partie de chair et la partie métallique. L’avantage de ces prothèses étaient qu’elles n’avaient pas besoin de vérifier les niveaux puisque celles-ci possédaient un module qui permettait l’autocorrection des jauges sans que la doctoresse n’ait besoin d’y toucher. Cependant, si ceux-ci présentaient une anomalie, alors Gwendoleen ne saurait absolument pas comment régler le problème, d’où la nécessité de les présenter à une spécialiste. En attendant, la doctoresse continuait de parler avec la mécanicienne pour palier à l’inconfort provoqué par les différents tests, ressentant tantôt des mouvements non contrôlés ou encore de légères décharges qui parcourait la prothèse en certains endroits.

« En y réfléchissant bien, je pense avoir une question. Pour l’instant, je ne fais que des interventions médicales donc à part des mouvements précis comme la manipulation d’un scalpel ou autre instrument médical, je ménage relativement mes prothèses. Mais je n’en reste pas moins un soldat alors il se peut que je sois amenée à retourner sur les champs de bataille un jour, sans compter que je me suis exposée à quelques risques précédemment où j’ai dû me battre contre des mercenaires et autres crapules du genre. Ma question est donc de savoir si je ne risque pas d’user encore plus mes prothèses si je les soumets à leur rôle premier, c’est-à-dire à un usage militaire ? Qu’en penses-tu ? »

Gwendoleen connaissait plus ou moins déjà la réponse à sa question mais elle préférait tout de même avoir l’avis d’une spécialiste et au-delà de cela, elle voulait savoir ce qu’en pensait Alex. On avait pas vraiment laissé le choix à la doctoresse après son accident et si ça ne tenait qu’à elle, Gwendoleen aurait bien voulu mettre sa carrière de côté pour vivre une vie paisible mais au fond d’elle, la soldate savait que la monotonie l’ennuierait dès l’instant où la routine commencerait à s’installer.


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Premier entretien EmptyJeu 2 Jan - 0:25
Il était rare de voir une personne appartenant à la bourgeoisie faire la critique de ses paires et plus largement d’un défaut de classe. Alex hocha la tête et murmura un simple.

« Merci. »

C’était toujours plaisant de recevoir un compliment et la mécanicienne n’en recevait pas souvent sur son courage. Une qualité qu’elle ne se reconnaissait pas vraiment, mais elle n’allait pas chipoter devant l’éloge de la militaire. Son interlocutrice était sincère et exprimait son point de vu à elle, pas le sien.
Elle n’était d’ailleurs pas d’accord avec la dernière remarque. Elle n’avait pas l’impression de se contenter d’un héritage, son aéronef était une certaine preuve de son avidité. L’estropiée n’apporta toutefois pas de démenti à sa cliente. Ce genre de discussion pouvait vite finir par la déconcentrer et elle voulait rester focaliser sur les prothèses devant ses yeux.

La manchote ôta son bras de l’établi alors que la doctoresse lui signifia qu’une démonstration n’était pas nécessaire et lui signala sa curiosité.

« Le spectacle vaut le détour, croyez-moi. »


Lui répondit la mécanicienne avec une lueur de passions dans les yeux. Elle saisit les outils nécessaires pour mettre à nu le mécanisme des mains robotiques de la femme aux traits de poupée. Gwendoleen opta pour la main droite et Al se mit directement au travail. Avec des gestes rapides et assurés elle retira l’enveloppe de métal rapidement. Les rouages se révélèrent dans toutes leurs complexités et leurs mouvements. Même au repos sur une table, il y avait toujours des éléments pour tourner, des fluides qui circulaient et les jauges qui vérifiaient la stabilité de l’ensemble. Comme elle l’avait annoncé plus tôt, la jeune femme s’attaque donc à vérifier les jauges. C’était un des étapes la moins douce de la révision, aussi elle prévint sa cliente.

« Pour le test des jauges, comme je vais les stimuler artificiellement, t’auras des ressentis désagréables et des mouvements involontaires. C’est normal, t’inquiètes pas. »

La mécanicienne fixa les différents éléments sur des éléments clefs de circulation et de régulation des jauges de sécurités. A l’aide des appareils, la jeune femme soumit le mécanisme à différents stimulus, pour vérifier les réponses des jauges du bras.

« Concernant l’usure, tout dépend de ton utilisation, aussi bien sur un champ de bataille qu’à la vie civile. C’qui abîme, c’est une utilisation longue aux limites des capacités des prothèses ou d’les employer hors de leur fonctionnalité première, c’qui mènent souvent à la casse. Normalement, les tiennes sont faites pour les aventuriers et les militaires. Grâce à ça, elles ont des limites assez élevées pour qu’tu sois tranquille dans des situations extrêmes. »

Les valeurs étaient correctes, les alarmes dans les bonnes bornes et les jauges réagissaient correctement lorsqu’elle pouvait rétablir des rééquilibrages. Ils allaient donc pouvoir passer à la suite et la mécanicienne nota ses observations. L’estropiée retira quelques éléments pour prendre un des deux appareils et le ranger.

« En l’état, elle devrait suffire. Maintenant si t’as des idées plus précises de danger, faut réfléchir un peu en avance pour trouver la meilleure solution. Par exemple, tu voudrais, j’sais pas moi… »

La mécanicienne interrompit son mouvement pour prendre un autre appareil de mesure, un étage en dessous de celui qu’elle venait de ranger. Elle semblait chercher une idée et se retourna vers son interlocutrice lorsqu’elle en trouva une.

« Les rendre plus résistantes aux balles parce que tu veux pouvoir un peu t’protéger derrière.  En l’état c’est sûr, c’est mort. Tu les détruirais rapidement car elles sont pas faites pour ça. »

Compléta la demoiselle en haussant les épaules, avant de se retourner pour saisir le nécessaire et poser le tout sur l’établi.

« Mais si tu sais qu’tu veux faire ça, tu peux ajouter du blindage pour mieux protéger. Par contre, ça va faire des prothèses plus lourdes donc un peu moins rapides et y aura légère perte de maniabilité. Ce genre de choses, ça se réfléchit, des choix peuvent être fait et des modifications effectuées au besoin. C’est ça aussi qui t’permets de mieux connaitre les limites de tes prothèses et savoir c’qui va les user plus vite ou pas. »

La manchote reprit sa place et brancha l’appareil à des emplacements différent du premier et modifia même certain éléments déjà fixés pour les places ailleurs, puisque ce n’étaient plus les jauges qu’elle voulait analyser.

« Après, faut aussi relativiser un peu, c’est du matos, ça s’usera forcement. »

La jeune femme comprenait l’affection qu’une personne pouvait développer à l’égard d’objet. Elle-même avait une relation toute particulière avec Phoenix. Les prothèses étaient toutefois, comme son aéronef, des machines. Ils étaient destinés à se casser, à être réparer, remplacer ou complètement transformer. Phoenix n’était plus l’aéronef de sa mère depuis qu’elle en avait changé quasiment toutes les pièces. Il y avait un héritage, une filiation de cœur, mais quasiment plus rien de l’appareil d’origine. Un sourire naquit sur le visage l’estropiée alors qu’elle compléta sa pensée.

« L’avantage de la prothèse à l’organe, c’est qu’on peut tout réparer, tout remplacer et même en avoir une neuve pour ceux qui ont les moyens. Autant en profiter ! »

Il y avait aussi toujours des événements qui pouvait conduire à une mauvaise utilisation d’une prothèse. Il fallait donc savoir trouver un bon équilibre entre prendre soin de sa prothèse et savoir laissait couler de temps à autre, pour vivre et respirer un peu.Elle rajouta même avec un peu d’humour.

« P’is on est là justement pour ça, c’s’rait dommage d'me priver de travail par excès de prudence. »

La mécanicienne replaça un peu les moniteurs en face d’elle, pour continuer à compléter la fiche de la doctoresse. Il était temps de passer aux tests les plus délicats.

« Il est l'heure des exo de réeduc. Tu peux commencer par celui qu’tu préfères ou celui qu’tu détestes le plus. Juste précisez moi lequel. »

Il n’y avait pas vraiment d’ordre dans le contrôle, autant en profiter pour mettre le client le plus à l’aise.

Gwendoleen Langeley
Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptyJeu 2 Jan - 2:45
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Profession : Médecin lieutenant-colonel
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Gwendoleen hocha la tête en signe d’approbation. La mécanicienne confirma ses hypothèses en la rassurant sur la solidité de ses prothèses. Il est vrai que depuis son accident, l’officière ne les sollicitait que très rarement en dehors de sa fonction médicale, ce qui aidait sûrement à assurer leur longévité. Cependant, certains évènements au cours de ce dernier trimestre de l’année auraient bien pu lui coûter la vie si elle n’avait pas usé de son ingéniosité ainsi que de l’aide de ses camarades qui se trouvaient avec elle à ce moment-là. Une légère décharge tira la doctoresse de ses pensées tandis qu’elle fut atteinte de légers spasmes à cause des manipulations que la mécanicienne effectuait sur ses prothèses. Gwendoleen n’irait pas jusqu’à dire que cela faisait mal mais elle ne supportait pas le fait de ne pas avoir le contrôle de ses bras et cette expérience lui rappelait les premières semaines passées à l’hôpital où la jeune blonde se trainait deux poids morts de chaque côté de son tronc.

« Je te remercie de ton expertise et je reconnais que mon métier comporte bien quelques risques. Il y a quelques mois, j’ai participé à un voyage à bord d’un aéronef militaire mais nous avons aperçu des pirates de l’air peu après avoir atteint notre vitesse de croisière et nous fumes forcés de les suivre jusqu’à leur repère. Bref, l’opération de l’assaut de leur base a été commandité avec brio et au moment de capturer leur capitaine, celui-ci, dans un mouvement désespéré, a essayé de me tirer dessus. Naturellement, j’ai levé mes bras devant moi pour me protéger, pensant que j’aurai pu éviter que la balle me traverse le torse. Je me rends compte maintenant que si j’avais reçu le projectile, mes prothèses auraient été foutues. »

Elle marqua une pause où Gwendoleen suivait attentivement ce que faisait Alex. La doctoresse essaya de se remémorer les branchages ainsi que la façon dont elle vérifiait les jauges. Sait-on jamais, sur le terrain, toutes les connaissances peuvent être sollicités et si la jeune blonde pouvait au moins apprendre comment entretenir ses prothèses en situation d’urgence si jamais celles-ci venaient à présenter des signes de disfonctionnement.

« Néanmoins, même si l’idée d’y rajouter du blindage est séduisant, ma fonction première est de soigner les gens et je dois essayer de garder un maximum de dextérité et de fluidité. Je ne souhaite donc pas ajouter de modules supplémentaires sur mes prothèses actuellement car cela ne me ferait que m’encombrer lors des interventions chirurgicales. »

Gwendoleen attendit ensuite que la mécanicienne finisse de vérifier les jauges et de retirer les branchements avant de passer à la suite de la batterie de test. La jeune doctoresse resta quelques minutes, les bras sur l’établi, à attendre que les sensations désagréables ne cessent puis elle se leva de sa chaise pour chasser l’engourdissement qui commençait à gagner ses membres.

« Je n’ai pas de préférence à vrai dire. De toute façon, il faudra tous les faire mais j’aimerais bien commencer par un test de force. Je me débrouillais pas mal en combat rapproché avant mon accident mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de tester mes prouesses après mon opération. J’aimerais voir comment mon tonus musculaire a évolué maintenant que je porte des prothèses et je suis curieuse de voir jusqu’où je peux pousser mes limites. »

Gwendoleen ne savait pas trop si il était possible de réaliser ce genre de choses ici ni si il était réellement possible de « mesurer » ce qu’elle demandait. En tout cas, ce dont elle était sûre, c’est que la douleur avait disparu depuis bien longtemps maintenant et la jeune femme était désireuse de retrouver ses capacités d’antan. Elle se tourna ensuite vers son interlocutrice en esquissant un sourire.

« Enfin, ça reste un caprice de ma part. Je pense que le plus important dans l’immédiat c’est de tester leur dextérité. En fait, j’ai surtout besoin de bien les contrôler pour qu’elles ne bougent pas d’un pouce. J’ai parfois besoin d’extraire une balle ou de rentrer profondément dans les tissus alors j’ai besoin de savoir combien de temps je peux supporter leur tension mécanique avant d’avoir à nouveau besoin de les bouger, d’où ma proposition. Cela dit, c’est toi la professionnelle ici alors si tu me suggère que tu as une meilleure idée, je suis prête à te faire confiance. »

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Premier entretien EmptyJeu 2 Jan - 23:41
La doctoresse lui raconta une de ses dernières mésaventures. Un vaisseau pirate, en dehors des journaux, la dernière fois qu’une personne avait évoquer une embarcation de ce genre, c’était sa mère lors de ses intrépides pérégrinations.  Les militaires étaient en première ligne de danger qu’en tant que civil, elle percevait à peine. La mécanicienne tiqua légèrement alors que son interlocutrice semblait regretter son réflexe salvateur. L’estropiée prit quelques secondes pour regarder la demoiselle au visage de poupée et dire d’un ton des plus sérieux.

« Entre ta vie et tes prothèses, choisis toujours la première. Et vu que tu tiens autant à ces dernières, j’trouverais le moyen d’les réparer que’que soit leur état. »

Alex était sûr d’elle alors que la promesse pourrait être délicate dans le futur. La mécanicienne avait toutefois confiance en ses aptitudes et il serait triste que Gwendoleen prenne des risques supplémentaires pour protéger ses bras de métal. Ils avaient visiblement beaucoup d’importance à ses yeux et la manchote respectait ce sentiment. En bon professionnel, elle lui apportait donc son soutien logistique, pour que la militaire puisse retourner travailler avec l’esprit le plus léger possible concernant ces prothèses si précieuses. Al allait veiller à sa manière sur sa cliente, qui ne manquerait pas de faire partie de la famille des habituées.

Un sourire amusé s’afficha sur le visage de l’estropiée alors que la chirurgienne refusait le blindage. Elle ne lui avait pas réellement proposé, c’était un exemple et son interlocutrice l’avait pris aux premiers degrés.

La professionnelle écouta attentivement la lieutenant-colonel, pour comprendre aux mieux ses envies et besoins. La blonde semblait se brider d’elle-même, ce qui rendait ses explications assez troubles et un peu difficiles à suivre.

« Tout va y passer d’toute manière, alors on peut commencer par le caprice, c’est pas un souci. On fera la dextérité après. »

Répondit la mécanicienne avec une petite dose de malice dans la voix. Elle avait prévu de passer du temps pour cette première révision et chaque personne avait ses petites demandes spécifiques pour ses nouveaux membres. C’était une manière de se les approprier. La pilote ne pouvait pas prévoir à l’avance ces dernières, aussi le premier entretien était souvent un des plus long. Il durait le temps pour le client et la demoiselle de trouver leur marque ainsi que les bons exercices, pour vérifier tous les mécanismes dans un confort optimal. Cela pouvait d’ailleurs prendre plusieurs rendez-vous et la notion de confort évoluant avec l’âge, le programme n’était que rarement définitivement fixé.

« Alors j’peux pas fournir l’combattant, j’pense que vos collègues de l’armée seront plus efficaces pour l’coup. »

Taquina la propriétaire de l’atelier, car cette idée l’amusait beaucoup.

Elle se leva, pour saisir un nouvel objet et lui lança une boule relativement malléable, qui tenait au creux de la main.

« Pour la force, j’ai ça sous la main, mais ça n’a pas de chiffre. Suffis d’la serrer le plus fort possible, pour pousser la prothèse jusqu’à son maximum dans un premier temps. Ensuite, on bloque la situation jusqu’à ce que les chiffres commencent à paniquer. A ce moment-là, j’dirais stop et tu relâche. Le temps nous permettra de déterminer comment vont les pièces. Cependant, j’te préviens ça peut être long, surtout que même tendu au max, une prothèse ne tremblera jamais, contrairement à nos mains. »

La mécanicienne s’installa de nouveau à sa place et invita sa cliente à reprendre la sienne.

« Si l’exercice te convient, fait moi signe lorsque tu commenceras que je démarre le chronomètre. Si non, j’te propose aut’e chose. »

Gwendoleen Langeley
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Premier entretien EmptySam 4 Jan - 12:36
Irys : 339899
Profession : Médecin lieutenant-colonel
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Les exercices que Alex lui proposaient avaient le mérite d’être simples à comprendre. Gwendoleen n’eut pas totalement ce qu’elle avait demandé mais l’alternative que la mécanicienne lui proposait lui allait tout autant. Ses collègues de l’armée ? La jeune femme n’en avait plus vraiment depuis son accident. Même après sa convalescence, cette dernière s’était contentée de reprendre un train de vie tout à fait autonome sans se soucier de ce qu’étaient réellement devenus ses compatriotes jusqu’à ce que l’U.N.E. lui propose un projet et que la jeune femme fut contrainte de renouer des liens avec d’anciennes connaissances. Se tournant vers la mécanicienne, Gwendoleen se saisit de la balle et la soupesa pour en estimer le poids. Celle-ci n’était pas très lourde et avait été conçue pour tenir plus ou moins bien au creux de la main afin d’être sûr de stimuler les bons circuits.

« Ma foi, ce n’est pas très difficile à saisir. Je ne me souviens pas avoir effectué ce genre d’exercices auparavant mais il me semble que l’on m’avait proposé quelque chose de similaire mais je ne pouvais même pas bouger mes prothèses pendant les premières semaines alors il y a un tas de vérifications qui ont sûrement dû passer à la trappe. »

Lorsqu’elle se sentit prête, Gwendoleen serra la boule de toute ses forces tout en donnant le départ à Alex afin qu’elle puisse enclencher le chronomètre. Une minute passa, puis deux, puis trois jusqu’à ce que la jeune doctoresse en perdît le compte. Alex avait raison, il fallait beaucoup de temps pour que ses prothèses atteignent leur tension maximale, ce qui confirmait bien l’hypothèse selon laquelle ces prothèses étaient réellement faites pour le combat. Après ce qui lui sembla être une éternité, Gwendoleen, sentit sa poigne faiblir légèrement et ses indicateurs monter dans le rouge, ce qui était le signe que sa limite de compression avait été atteinte. La jeune femme fut impressionnée par ses propres prouesses car elle pouvait certifier que cet « exploit » lui aurait été impossible à maintenir aussi longtemps si elle avait encore ses bras de chair. La jeune femme se rendit alors compte encore plus du choix qu’avait fait son père de lui offrir des prothèses de qualité supérieure plutôt que de se contenter de simples prothèses mécatroniques qui, certes, lui aurait permis une certaine autonomie, mais qui aurait définitivement mis un terme à sa carrière.

« Je pense que je ne peux pas aller plus loin en risquant d’abîmer les prothèses, avoua-t-elle. Je ne sais pas combien j’ai tenu mais tu avais raison, il y a vraiment un potentiel inexploité dans ces prothèses et je n’en utilisais qu’une infime partie. »

La doctoresse s’occupa ensuite d’examiner sa prothèse en détail. Elles comportaient de nombreux interstices qui servaient certainement à l’installation de modules supplémentaires. Leur prix, l’alliage utilisé ainsi que leur fonction devaient varier fortement et maintenant qu’elle s’en rendit compte, il fallait être prêt à débourser une sacrée somme d’argent pour pouvoir transformer ses bras en véritable couteau suisse tout en sachant peser le pour et le contre de ce qu’on y perdait en échange.

« Pour le test de dextérité, il me faut quelque chose de précis. Je ne sais pas comment l’expliquer exactement mais je manie des scalpels alors l’important c’est de ne pas viser à côté ou de toucher une artère par exemple. Une sorte de test d’adresse en somme. »

La doctoresse essaya d’expliquer du mieux qu’elle pouvait. Gwendoleen avait plus ou moins saisi l’importance d’établir un programme car, si la jeune femme devait revenir tous les six mois, il fallait bien qu’elle puisse se sentir à l’aise dans des exercices qui convenaient le mieux à sa fonction. Cela dit, il lui restait encore une question à élucider concernant l’alimentation de ses prothèses ainsi que du choix de la magilithe à utiliser.

« J’ai également une autre question à te soumettre concernant l’autonomie de mes prothèses. Visiblement, celles-ci puisent leur énergie dans des pierres de magilithes dont la qualité est supérieure à celles des prothèses de première génération. Du coup, selon toi, quand est-ce que je peux connaitre le moment idéal pour pouvoir les remplacer ? Sachant que le prix n’est pas un problème et que je suis prête à y mettre les sous pour assurer un fonctionnement optimal. »

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