Pendant que Gwendoleen finissait son gâteau, Amélia avait évoqué le fait qu’elle voulait que son hôte lui choisisse une tenue appropriée, visiblement peu désireuse de fouiller dans les affaires de la doctoresse. La jeune blonde lui laissa donc le loisir d’aller se baigner pendant qu’elle cherchait dans sa garde-robe une tenue appropriée. Gwendoleen choisit quelque chose d’assez similaire à ce qu’elle portait actuellement, désireuse d’initier son invitée à des expériences nouvelles. La jeune femme lui déposa le tout dans le petit vestibule se situant juste avant la douche et dans lequel un panier était prévu pour accueillir leurs vêtements.
Retournant dans le salon, Gwendoleen s’occupa d’entretenir le feu et ouvrit une armoire de laquelle elle sortit une couverture double. Le but était de créer une sorte d’ambiance chaleureuse dans laquelle les deux femmes pourraient passer le reste de la soirée à se blottir contre les draps pendant qu’elles dégustaient leur dessert. La jeune blonde n’attendit pas longtemps avant de revoir sa camarade sortir de la douche. Visiblement peu habituée à porter ce genre de tenue, Amélia se demandait si ces vêtements convenaient à sa personne, un point sur lequel Gwendoleen s’empressa de la rassurer.
« Tu es adorable, ne t’inquiète pas. Cela te va à ravir. »
Une pointe d’ironie ponctuait sa phrase mais Gwendoleen était honnête. Amélia était vraiment jolie dans cette tenue qui mettait bien en valeur ses attraits féminins. Sans doute que l’alexandare n’était pas très friande de ce genre de vêtements mais si elle pouvait juste en porter ici alors la doctoresse en serait déjà bien assez heureuse. Contemplant ses cheveux, la jeune blonde se demandait si elle ne devait pas s’en occuper pour elle. Peut-être que ce chouchoutage intensif gênerait encore davantage son invitée mais Amélia semblait ne pas refuser les requêtes de la jeune doctoresse alors cette dernière n’hésitait pas à lui offrir davantage de confort.
C’est tout naturellement donc que Gwendoleen l’invita à s’installer sur un tabouret qu’elle avait disposé juste devant le canapé afin de s’occuper de ses cheveux. Un soin capillaire qui ne demandait pas tant de travail, la doctoresse estimant qu’Amélia s’en occupait probablement déjà bien elle-même. La jeune blonde s’occupa d’abord de les peigner afin de s’assurer que tous les nœuds étaient démêlés puis, elle y appliqua une huile dont le but était de renforcer le cuir chevelu. Ce procédé délicat nécessitait que Gwendoleen utilise ses doigts afin de s’assurer que l’huile puisse pénétrer efficacement. Cependant, avec ses prothèses métalliques, il était bien difficile de faire preuve de délicatesse, c’est pourquoi la doctoresse agissait avec la plus grande précaution afin de ne pas brusquer sa compagne.
« Je suis désolée si ce n’est pas aussi agréable que ça ne devrait l’être. Ce genre d’exercice est assez compliqué lorsqu’on ne possède pas des bras faits de chair. »
Le soin terminé, Gwendoleen s’occupa de peigner à nouveau les cheveux de sa compagne et rassembla le bas de ces derniers pour les fixer à l’aide d’une pince beige joliment assortit avec le reste de sa tenue. Par la suite, la jeune femme laissa tout le loisir à sa compagne de faire de même avec ses cheveux, comprenant qu’Amélia aimait se sentir redevable bien qu’elle remarqua assez facilement la gêne sur son visage. Cela pouvait se comprendre étant donné toutes les nouvelles expériences auxquelles s’était livré Amélia. Lorsqu’elles eurent terminé de s’occuper de leur coiffure, Gwendoleen proposa à son interlocutrice de déguster le fruit de leur dur labeur.
S’éclipsant un instant en cuisine, la jeune blonde sortit deux assiettes dans lesquelles elle déposa une généreuse par du gâteau précédemment préparé. Gwendoleen s’installa sur le canapé et invita sa compagne à faire de même devant le feu qui crépitait dans la cheminée. Lorsqu’Amélia la rejoignit, la doctoresse s’occupa de les couvrir toutes les deux de la couverture avant de tendre sa part à l’alexandare. Confortablement installées, les deux femmes pouvaient apprécier cette fin de soirée dans une ambiance douillette où joie et rire se mêlaient harmonieusement.
« Tu as bien travaillé. Le gâteau est une véritable réussite ! » Dit-elle d’un air enjoué.
Savourant le fondant au chocolat en compagnie d’Amélia, Gwendoleen se demandait à quand remontait la dernière fois qu’elle avait vécu pareille situation. Sans doute depuis sa rencontre avec la petite Ruby dont elle s’était occupée un temps mais qui s’était certainement rendue sur ses terres natales en quête de réponses…Il était vrai que depuis ces moments-là ; les journées de Gwendoleen étaient redevenues assez monotones mais sans vraiment qu’elle n’ait besoin de se plaindre. Cette rencontre aux aspects plus que banals, s’était prolongée vers quelque chose dont la doctoresse n’aurait jamais pu anticiper.
« C’est assez rare que j’utilise cet appartement en réalité. D’habitude, je finis par me coucher sur un lit d’hôpital et je me réveille le lendemain en me rendant compte que je ne suis pas rentrée chez moi. Mais je pense que c’est la première fois que je suis heureuse de pouvoir rester ici. D’habitude, c’est étrangement vide et silencieux. Non pas que je n’aime pas vivre seule mais je trouve qu’avoir un peu d’animation de temps à autre ça fait du bien. J’ai beaucoup rigolé durant cette soirée Amélia et sans doute que je rigolerai encore un peu. Je l’ai peut-être déjà dit mais ça fait bien longtemps que je ne m’étais pas autant relâchée et je dois t’avouer que ça me fait un bien fou de sortir un peu du quotidien. »
Gwendoleen laissa échapper un rire amusé avant de finir d’avaler son dessert. Elle posa ensuite sa tête sur l’épaule d’Amélia, fermant les yeux un instant. La jeune blonde n’était pas spécialement fatiguée mais elle profitait de cette petite soirée chaleureuse pour reposer son esprit soumis au stress que sa fonction lui procurait.
« J’emprunte ton épaule juste un instant…D’ailleurs, si la tenue te plait, je t’emmènerai un jour en acheter quelques-unes dans la boutique que je fréquente habituellement. En réalité, même si j’ai l’air de m’amuser à te faire découvrir toutes ces nouvelles expériences ce soir, sache qu’en aucun cas je n’oserais te les imposer. Du moment que tu restes toi-même et que nous restons en bons termes, je pense que c’est le plus important. Pour le reste, tu pourras décider toi-même de ce qui est bon ou pas. J’ai personnellement mis des années avant d’y retrouver goût alors je trouve qu’il n’y a aucun mal à y aller graduellement. En tout cas, j’apprécie beaucoup ta compagnie Amélia, cela me fait dire que je devrais peut-être essayer de me sociabiliser un peu plus avec les gens…enfin, il ne faudrait peut-être pas non plus que je les invite tous ici ! »
Gwendoleen laissa échapper un nouveau rire tandis qu’elle se blottissait un peu plus dans les couvertures, la tête toujours posée sur l’épaule d’Amélia. La doctoresse lui accordait un certain niveau de confiance qu’elle avait rarement accordé à qui que ce soit et il valait mieux pour l’alexandare d’éviter de la trahir. Cependant, dans l’état actuel des choses, Gwendoleen était trop heureuse pour laisser de telles futilités embuer son esprit. Elle était en train de vivre un moment inoubliable et l’on pouvait lui promettre ce qu’on voulait, elle n’échangerait ce petit moment chaleureux contre rien au monde.
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Jeu 7 Mai - 19:41