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Chroniques d'Irydaë
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 Epreuve 7 : Le décompte

Bolgokh
Bolgokh
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyJeu 9 Juil - 17:24
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Vous êtes arrivés en d'étranges lieux, aux façades miroitant des couleurs par milliers, à ces mêmes couleurs éclairant le plancher. Au milieu d'un théâtre, vous vous trouvez et ce sans qu'aucune explication ne vous soit livrée ... pourtant, vous êtes persuadée que l'on vous a invité ! La pièce centrale, celle dans laquelle vous vous situez est décorée d'un immense cercle de chaises qui convergent toutes vers une statue. Cette effigie, aussi bien entretenue que sculptée représente une figure aux ailes déployées. Yeux fermés, on pourrait tout à fait croire qu'elle est en train de rêver, cependant, elle se tient sur ses pieds. Vêtue d'une robe, vous pensez qu'il s'agit d'une femme, mais ses traits pourraient tout à fait appartenir à un homme. Les formes qui l'épousent ne sont pas assez accentuées pour vous mettre sur la voix, mais qu'importe, il ne s'agit là que détail de bon aloi.

Autour de vous, vous reconnaissez ou découvrez, des personnalités que vous avez rencontrés, ou au contraire, que jamais vous n'avez croisées. Elles sont éparpillées sur les chaises ... tout comme vous à vrai dire, vous faites partie de cette parenthèse. Oh, vous n'êtes pas enfermé, tout l'inverse, au travers d'une porte au sud, vous voyez un jardin vert, où de nombreux ruisseaux se versent. Arbres en tout genre le décorent ... il ne semble y avoir de limite à cette verdure, que votre imagination et son effort. Les chemins entre les plantes sont déjà creusés et aucun pas n'a l'air de les avoir foulé, sur la terre droite qui là prélasse vous ne voyez qu'une lisse surface.

Et ... ce sont les seules choses auxquelles vous accès, le reste semble verrouillé. Vous distinguez pourtant deux autres sorties aux barreaux baissés violables par, apparemment, rien ici. Vous disposez de tout votre arsenal, vos babioles, vos dons et pouvoirs, mais en plus, l'hôte des lieux semble vous avoir légué un petit avoir.

Un détail, pour peu qu'il s'en faille ou au contraire la promesse d'autres prouesses ? Il s'agit d'un instrument, mais pas n'importe lequel, chacun de ces outils trouve une forme concrète et bien réelle. Il ne pourra pas s'agir d'une arme, ou de quelconque lame qui rend la vie triste, mais bien l'équipement d'un véritable artiste. Marteau, plume, burin, crayon, tout ce qui concerne l'expression. Ces outils, que vous possédez désormais, vous permettront de mettre en toile votre volonté en appliquant dans le monde réel, une entité qui était d'ordinaire, complètement virtuelle.

En somme et sans plus vous faire languir, nous vous souhaitons un immense plaisir !

~~~~~~

L'épreuve 7, qu'est-ce donc ?

"Oh mon dieu, une épreuve 7 ! Sacrilège, blasphème !", oui, nous savons, ce n'est pas dans les règles, mais après tout, pourquoi pas ? Cette dernière épreuve BLANCHE, n'est soumise à aucun vote, aucune concurrence, elle est simplement le fruit d'une folie qui dit que l'on a tous envie de s'amuser par ici.

Concrètement :

L'épreuve 7 est donc une épreuve qui ne vaut rien, n'est pas sujette aux votes et n'a pas de limite de participants, de posts ou quoi que ce soit. Sa seule limite sera en temps, où on la fermera dans le courant de la semaine dépendamment de comment avance l'intrigue. Vous n'avez donc pas besoin de vous inscrire où que ce soit, pour cette épreuve, postez et puis c'est tout.

Pour l'instant, cette intrigue part comme expliqué ci-dessus. Vous êtes convoqué et arrivez d'une manière inconnue sur une chaise au milieu d'une assemblée composée uniquement des personnages de forums participants à l'interforum. Rien n'a été enlevé à votre alter-ego et il a reçu un cadeau qui se présentera sous la forme d'un objet qui est fait pour créer, façonner, écrire, dessiner, sculpter, etc ... tout ce qui a un rapport avec l'art, de toute époque, de tout lieu. Par exemple, un appareil photo est accepté.

EN REVANCHE, son usage "artistique"/"créatif" doit être sa seule et unique fonction. Par conséquent, vous n'aurez pas le droit à un téléphone, un marteau de guerre et tout ce genre d'originales petites découvertes qui perdront un peu de leur prestige lorsque vous ferez apparaître des fleurs avec.

Car oui, ces objets vous servent donc à invoquer dans le monde réel, c'est à dire dans le Théâtre où a lieu cette épreuve, absolument n'importe quoi. Bien sûr, ce "n'importe quoi" doit être connu de votre personnage ... sauf s'il est en mesure de l'imaginer. Toutefois, si un personnage issu d'un monde médiéval réussit à imaginer un avion ... déjà, donnez-lui une récompense, cette personne est née à la mauvaise époque, et ensuite, eh bien ce ne sera pas possible. Il doit en connaître l'objectif, la composition et le fonctionnement basique (pas besoin d'être ingénieur, non plus, les connaissances rudimentaires suffisent).

Ces invocations peuvent être matérielles comme immatérielles et de toute taille ne dépassant pas le Théâtre qui est tout de même extrêmement grand. Le jardin est grand de plusieurs kilomètres au carré, la salle centrale est une immense cercle digne du Colysée, en bref, vous avez largement la place.

On précisera que le premier qui invoque Cthulhu aura une très mauvaise surprise !

Il s'agit là d'un événement plus ou moins improvisé, qui n'a pas été préparé avec toute l'assiduité d'un véritable jeu de rôle. Franchement, on a juste envie que vous fassiez n'importe quoi.

Amusez-vous, donc ! Après tout, c'est le but !

ET CA COMMENCE MAINTENANT !

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyJeu 9 Juil - 19:58
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0
Viholvärakuuna

A lire avant:


Les couleurs chatoyantes de l'Entremondes entrelaçaient leurs lueurs dans l’irisement de ses écailles baignées dans la chaude lave rougeoyante de SA Montagne. Son corps serpentait dans ces nuages de reflets brillants, surélevé par ses poumons gonflés par le souffle de la Liberté, par sa splendeur magnifiée de la Chaleur dans laquelle il se prélassait, par sa Voix rugissant toute sa Puissance entre et à travers les mondes.

Car les voiles de l’Entremondes étaient à nouveau réduits à peau de chagrin. Viholvärakuuna reconnut cette fois-ci le phénomène avant de traverser par mégarde un de ces portails vers d’autres mondes. Le Chante-Mage s’enroula confortablement sur ses propres anneaux pour tendre son esprit vers cet autre univers dont il avait un aperçu ; il n’entendit les rires des Hiisi que bien trop tard, et ne reconnut son imprudence qu’une fois qu’elle fut consommée.

Son corps-image fut brusquement attiré à travers le voile comme si une main invisible s’était saisie de lui tel un dragonneau emporté par un aigle, ou comme si une flamme irrésistible attirait à elle le dragon devenu l’un de ces papillons qu’il aimait tant ; il ne put rien y faire, pas même entamer un Chant de Pouvoir, qu’il fut projeté hors de l’Entremondes… et non pas en Heavensaw.

Il se retrouvait maintenant assis – ou coincé ou avachi ou écrabouillant, au choix du point du vue – sur plusieurs sièges d’un bâtiment qui ressemblait à un théâtre. Non pas qu’il en ait visité beaucoup, sauf ceux qui daignaient être construits à taille de dragon, mais il en avait une connaissance suffisante pour reconnaître l’édifice. Il était un Chante-Mage expérimenté après tout, sa Voix n’avait rien à rougir des plus grands ménestrels d’Heavensaw et il avait parfois été convié à quelques représentations. Mais le Pouvoir contenu dans ses Mots avait effrayé son auditoire tout autant qu’il l’avait émerveillé et seuls les plus braves osaient encore le solliciter ; les elfes, pour la plupart, car les humains s’étaient égarés bien trop loin de la Nature pour ne pas trembler de peur quand on leur rappelait sa Puissance.

Une assemblée bigarrée de créatures l’encerclait. Peu d’entre elles sentaient la même parcelle d’odeur caractéristique d’un monde commun ; au grand étonnement du dragon, quelqu’un ou quelque chose avait attiré en ces étranges lieux des êtres de plusieurs mondes différents. Les bords de ce mini-monde artificiel lui apparaissaient clairement où qu’il pose son regard, alors même qu’il sentait qu’avec un brin d’imagination, encore plus avec la Puissance de sa Voix, il pourrait faire dévaler ces limites tel le torrent déchaîné d’une rivière au lit gonflée par la fonte des glaces.

C’était là un Pouvoir dangereux, et attirant. Le dragon n’aurait jamais eu la pensée qu’un tel lieu serait possible. Son existence contredisait les lois de l’Entremondes tout en s’y soumettant : il n’était porté que par la conscience collective des créatures qui l’entouraient et, à ne pas en douter, une fois vidé de la substance de leurs imaginaires, il s’effondrerait sur lui-même pour mourir en silence, oublié de tous. Mais il serait au contraire éternel tant qu’il apparaîtrait tangible pour une âme vivante. Quelle beauté dans cette réalisation ! Quel Art époustouflant ! Quelle révélation délicieuse !

Viholvärakuuna en voyait déjà l’intérêt pour ses propres ambitions. S’il ne pouvait pas dérober SON Papillon, Meylan Lyrétoile, de son monde pour l’emmener dans le sien et la garder auprès de lui comme son plus précieux trésor, pas sans déséquilibrer leurs deux mondes au point de mener à leur destruction, il pourrait tout à fait créer par la Puissance de son esprit un îlot de palpable, une terre du tangible, un écrin pour mêler leurs Chants, qu’ils protégeraient par leurs Mots de la folie des sons, du chaos des couleurs et de l’intangible de l’Entremondes.

Le fredonnement satisfait qui lui échappa dévala alors dans l’ensemble de la salle, puissant et sonore, une musique qui charmait les oreilles par l’inconscience de son élégance. Les oreilles du dragon claquèrent contre ses écailles et il entendit le tambour du Destin résonner comme s’il avait rugit de toute la force de résonance de ses immenses poumons ; le théâtre s’emparait de sa Voix pour la sublimer par ses échos aux accords parfaits. Un sourire étira les coins de la gueule du dragon alors qu’il n’en ronronnait que davantage en bondissant sur la scène, flambant de magnificence, un soleil qui illuminait l’hémicycle de ses rayons rougeoyants.

Qu'à cela tienne ! Il n'allait pas cracher sur ce merveilleux cadeau que lui offrait ce lieu impossible. Que tous entendent sa clameur ! Il comptait bien revendiquer SON Papillon, Meylan Lyéroile, comme Sienne ; il avait eu son accord de toute façon.

« Oyez ! Voyez : Soleil paré,
Lave attisée, Chaleur flambante
Grand Viholvärakuuna !
Dressé, au Cœur de Feu, Voix de Flammes.

Oyez ! Un Nom : Lune parée,
Lueur de Nuit, Chanteuse astrale
Belle Meylan, la Lyrétoile !
Chantée : Cœur brillant, Voix lustrée.

Dragon, Lieur et Chante-Mage
Maître du Mont, Jeune et sans-âge
Grand Viholvärakuuna !
Mais seul, désolé, ennuyé.

Noir-jais, teint blanc, belle humainelle
Maîtresse Voix mais jeune et Mortelle
Belle Meylan, la Lyrétoile !
Trésor, Papillon, Liée Mienne.

Clame ! Ta Voix est de Pouvoir
Ô Viholvärakuuna :
Belle Meylan, la Lyrétoile
Unis : Cœurs battants, Voix chantantes.

Dragon au corps ensoleillé
Entrelacé près de l’Etoile
Par les Flammes entremêlée
Astre de la nuit chatoyant.

Destins, vos fils, sont embrassés
Par Viholvärakuuna !
Nouant Meylan, la Lyrétoile
Aux Chants, à l’Ardent Entremondes.

Là-bas, mêlant nos Voix Puissantes
Nous lierons toutes pensées
Et nos esprits, Vie créerons :
Un Mont tangible dans Chaos. »

Kaoren [Esquisse]
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyJeu 9 Juil - 23:43
Kaoren

Explications plus ou moins essentielles mais surtout moins:


Qu’il doive se produire en un nouveau théâtre
Invite Kaoren à se livrer au sort ;
L’herbe verte et l’azur lui sont d’un réconfort
Plus doux que la chaleur d’un conte au coin de l’âtre.
Adieu, voûte de parme ! Adieu, plaine de sang !
Adieu, tous les tourments dont l’Esquisse l’accable !
Aujourd’hui se déclame une nouvelle fable,
Et l’aède réclame y mériter son rang.
Il observe l’endroit sémillant de surprise,
Les chaises, la statue, le poète dragon
Chantant l’hymne à sa voix de son suprême ambon,
L’audience noyée de son ardente emprise.
La scène se déclame autant qu’elle s’écrit,
C’est tout un odéon qui de verve s’embrase
Et, comme désireux d’en retourner l’emphase,
Kaoren se découvre un autre air : il sourit.
Il s’incline devant cet animal mythique
Pour vanter avec lui son poème soudain,
Et le couvrir d’honneurs jusque dans son dédain
Tant légende se doit de valoir son cantique :

« Vous qui veillez au chant des vers,
Verveux serpent, vaillante vouivre,
Soyez l’auspice et le saint livre
De l’achèvement des hivers !

Oyez, Seigneur, Soleil céleste,
Feu du Vésuve et de l’Etna,
Grand Viholvärakuuna !
Oyez l’appel de votre geste !

Valez vos mots et votre voix,
Parèdre, prince des apôtres,
Souffrez ma foi, le fruit des vôtres,
Voyez, nous en faisons le choix !
 »


Soudain galvanisé d’une ode si fervente,
Kaoren n’entend plus quelque rôle jouer
Que de suivre un dragon, et sans fin le louer
Jusque dans les grands torts que son orgueil évente.
Serait-ce de penser qu’il fut le salvateur
L’ayant su dérober aux folies de son monde,
Ou n’est-ce que d’aimer la verve qui l’inonde
Qui le porta chantant, et l’éloge flatteur ?
Le garçon désormais se découvre une plume
Habillant un chapeau qu’il se découvre aussi,
Et, pour considérer l’hommage réussi,
Le couche sur papier, sans encre que la brume.
Trois strophes, mais encore, il sait en devoir plus
Au Seigneur de la Voix et sa muse étoilée ;
Il écrit le récit d’une gloire voilée
Pour le restituer au son de l’angélus :

« Venez, voyez, vainquez l’emprise
Du froid sinistre de l’oubli !
Mal annoncé, mal anobli,
Ambrez le timbre de la brise !

Grand Viholvärakuuna,
Portez le poids des peines lourdes
Qui vous invoquent de voix sourdes
Où votre émoi les emmena !

Oyez, rayon d’arroi solaire !
Si Lyrétoile a votre amour,
Oyez le chœur de votre cour
Ne suppliant plus de vous plaire !
 »


Sa plume s’agitant se fait fort de tracer
Un décor onirique où son âme se vautre ;
Ô, porter les couleurs de la muse d’un autre
Est l’unique passion à si bien l’enlacer.
Figurant à la mort, figurant à la vie,
Le voici second rôle à porter le premier ;
Sa plume le dessine à l’ombre d’un pommier,
Elle écrit un amour dont se garde l’envie.
Le théâtre frémit d’un spectacle si pur,
Tant que sa statue même y semblerait sensible
Si ses mains cachaient mieux le chagrin qui la crible
Et ses ailes de pierre avaient le teint moins dur.
Mais Kaoren, épris de sa face voilée
Porta sa plume ainsi qu’il portât une croix ;
Hanté du souvenir de quelque claire voix,
Il irait rendre hommage à la lyre étoilée :

« Louons le nom sélénien
Dont vous tissez la tendre toile !
Louons Meylan, la Lyrétoile
Si votre nom s’avère sien !

La mieux aimée de vos amantes !
Aimée à vie ! Aimée à mort !
Prions ! Soyez au gré du sort
Unis ! Cœurs battants ! Voix chantantes !

C’est votre voix qui résonna
Dans chaque chant de sa voix claire !
Suppliez donc plus de lui plaire,
Grand Viholvärakuuna !
 »

Nil [ES]
avatar
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 12:33
『 』
『 』:

J'ai cessé d'exister.
Je le sais.
Je le sens.

J'ai cessé d'exister.
Pourtant je suis là.
Je respire.
Je vis.

J'existe.
Pour un temps.

Assis.
Sur une chaise.
Je regarde.
Je ne sais pas ce que je regarde.

Une pièce.
Un jardin.
Un théâtre.
Une pièce.
Qui se joue.

Un jeune homme.
Un dragon.
Un chant.
Un poème.
Des vers.

J'écoute.

Une muse.
Des étoiles.
Le jour.
La nuit.

Mes yeux se détournent.
Je la cherche.
Ma muse.
Ma nuit.

C'est elle. Elle seule.
Qui me permet d'exister.
Qui me permet de créer.
L'aube.
Le crépuscule.
Le firmament.
L'infini.

Je le vois se dessiner au fond du théâtre.
Comme un soleil sans danger.
Qui se couche.
Qui se lève.
S'étend.
Se consume.

Lumières mêlées.
Supernova.
Galaxie.
Aube.
Crépuscule.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 14:21
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Ce qu'il faut savoir:

Couteau à la main, parchemin dans la sacoche et sang sur la lame ... peut-être aussi une petite main perdue dans une bourse dont personne n'aura jamais souvenir et tada ! Contrat accompli, en bonne et due forme et avec toute la facilité du monde. En même temps, quelle idée de vouloir me donner à moi l'ingrate tâche que celle d'égorger un proxénète un peu trop concurrentiel. Il s'était fait quelques ennemis, à attirer trop de clients et ces jaloux avaient payé pour mon service sans même daigner passer par l'Ordre. Je ne remercierai jamais assez Circéro de me donner ces contrats indépendants, ils paient bien mieux que ceux donnés par l'organisation. Un véritable régal. Je me retire dans la pénombre des rues en baillant et lorsque je rouvre les yeux ...

...

...

Bien où est-ce qu'il est le fils de chien d'illusionniste qui vient de mettre des hallucinations dans mon café ? Non pas que j'ai bu quelconque café, mais tout de même, je suis sobre de drogues depuis au moins ... six heures, normalement je ne suis pas censée avoir ce genre de visions, si ? Je ne vais pas me casser la tête, il y a une réponse toute semble à cette énigme. La magie. Encore et toujours la magie, évidemment ! Quand on ne sait pas ce qui a causé quelque chose, il faut tout de suite se dire, "c'était magique !". Un phénix fou de rage apparaît dans une salle de spectacle ? La magie ! Un type avec des airs d'indigène vient de finir votre phrase avant vous ? La magie ! Vous avez encore perdu vos chaussettes aujourd'hui ? La mag... ouais, non, là c'est plutôt que vous êtes complètement con, mais tout va bien, ce n'est pas vous qui en souffrez.

En revanche, quelle assemblée ! J'ignorais que l'on célébrait ... la diversité culturelle ? Sinon, où suis-je exactement ? Je regarde à droite et à gauche, je vois des gens avec des habits ridicules, d'autres avec le visage carrément inhumain, quelques uns ont même l'air plutôt charmants, hmm. Mais le plus bizarre de tout ça ... y a un type qui ressemble à une statue qui regarde dans le vide. Ouah. Apportez une civière à cet homme, il n'a pas compris quand on lui a dit "ne prends qu'une gélule". Je n'ai jamais vu quelqu'un planer comme ça, c'est incroyable ... y a aussi un dragon qui chante fort et ça n'a beau ne pas vraiment m'impressionner, je dois bien admettre qu'il me fait doucement rire à beugler comme un interprète d'opéra. Je ne comprends pas la moitié de ce qu'il dit ! Il parle de ... de lyres et de lier son destin à je ne sais qui.

Alors, au début, je pouffe. Puis il continue. Là je commence à me marrer entre mes dents. Et il enchaîne ... j'ai du mal à tenir, j'ai l'impression que je vais exploser. Je deviens toute rouge. ET LA ! Au moment où un type qui, sorti de nul part, commence à continuer les vers avec le gros lézard, je cède, je craque, on entend mon rire dans toute la salle. Le truc, c'est que j'en ai un peu rien à foutre pour être gênée, tant pis s'ils n'aiment pas mon ton, moi je suis en train de vivre l'un des meilleurs instants de ma vie sans avoir pris la moindre pilule.

Ces cons sont plus maniérés que Circéro ! Je pensais que c'était impossible ! Alors, je me rattrape, je veux absolument jouer à leur jeu.

- Oh pardon, maître lézard et jeune interprète, je ne souhaitais interférer !
Il est toutefois un point, que je me dois de vous clarifier,
Si quand bien même, aucun de nous de votre chant n'a pu passer outre,
Sachez clairement, que nous n'en n'avons rien à foutre.


Et je souris, je suis assez fière de mes rimes, je sais que mon tuteur le serait également, c'est lui qui m'a appris le talent de l'improvisation qui est de grande utilité dans notre milieu. Je sens un truc battre à ma cuisse ... oh, mon coffret de maquillage. Hm. Je l'avais laissé aux quartiers, pourtant et j'ai l'impression qu'il a changé, que je peux faire n'importe quoi avec, je me demande d'où vient cette sensation. Oh ça doit encore être une connerie magique, inventée par je ne sais quel abruti barge. En attendant, je n'ai pas forcément envie de me faire bouffer par une grosse larve écailleuse, alors je commence à m'écarter vers le jardin, mains dans les poches et cigarette entre les lèvres. C'est une belle journée dehors, tiens. Je me retourne et fais coucou au reste de l'assemblée, sans arrêter de m'écarter.

- Amusez-vous bien avec les choristes, les ploucs !

J'inspire, j'expire ... c'est une belle journée.

Basil Hirsch
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 18:08
Basil Hirsch

Ce qu'il y a à savoir (ou pas) sur Basil :


Bordel. Quitte à être complètement perché, t'aurais préféré émergé de ton état végétatif avec de la meilleure musique qu'un a capella au dynamisme digne d'un putain de chant de messe. Ou alors, tu es déjà au Paradis ? Non, plutôt en Enfer, clairement, de un parce que les envolées lyriques à en faire trembler les murs sont déjà une torture en soi, et de deux, parce que de toute façon, ce ne sont pas les pédés qui réussiront à pénétrer les voies du Seigneur, c'est papa qui l'a dit.

Mais attends un peu d'avoir ouvert les yeux, ce que tu fais après un dodelinement de tête pour atténuer la raideur dans ta nuque.

Tu cilles, une fois, deux fois. Mmh. Il n'est écrit nulle part sur la notice des Codoliprane que cela peut provoquer de telles hallucinations. Et il n'y a aucun moyen que tu aies confondu les cachets pour tes douleurs avec la came que tu planques dans une de tes tringles à rideau. Quand bien même tu ne prends pas ton traitement de manière conventionnelle ni dans la limite des doses recommandées et recommandables, un trip pareil, tu n'en as plus fait depuis tes vingt piges.

Ou est-ce que ton cerveau va chercher tout ça, franchement. C'est certainement à cause de ta session d'entraînement avec Nikolai, hier. Il t'avait prévenu, pourtant, qu'il y a une différence entre tester les limites de ton pouvoir et cramer tes neurones. Que tu n'as finalement aucune idée de ce dont ton narrateur est capable outre te taper sur le système. Un petit joint et une lean, c'était censé agir sur les migraines, pas te catapulter dans le monde des Pokémon.

Parce que ça peut être quoi à part un Dracaufeu dynamaxé, le gros tas qui se prend pour Pavarotti ? T'as qu'à essayer de lui lancer une Master Ball, pour voir. Après tout, visiblement, quand on se confronte au réveil à un gros lézard qui prêche Dieu sait quoi, à côté d'un freluquet qui s'égosille d'un verbe aussi inspiré et élogieux que la conjugaison de "sucer" au présent de l'indicatif – c'est un Dracaufeu mâle ou femelle cela dit ? Est-ce qu'il ouvre la bouche assez grand ? Est-ce zoophile ? –, on peut partir du principe que tout est possible.

— Oh là, temps mort avec tes conneries, j'ai besoin d'un café, grommelles-tu en te levant.

Ou d'une cigarette. Sauf que ce que tu trouves dans ta poche, ce n'est pas ton paquet de tabac, mais un stylo, et ce n'est pas ton glorieux compagnon habituel dont l'encre rose pailletée rajoute de la plus-value aux F que tu distribues pendant les examens. Celui-là, il est encore plus fabuleux. Même s'il n'est pas décoré d'un sticker licorne. T'as qu'à en faire apparaître un si ça te chante, mais ça serait gâcher son potentiel.

— Je comprends rien à ce que tu braies, marmonnes-tu tout seul en zieutant la peuplade alentour d'un air dissolu.

Tant que rien n'explose ou ne claque, tant que l'on ne t'enferme pas dans un ascenseur, il n'y a jamais vraiment beaucoup de place pour la panique dans ton attitude. Quand bien même ce qui t'entoure n'a aucun foutu sens. Tu ne sais pas où tu te trouves, comment tu as atterri ici, ce qui est le fruit de ton imagination ou ce qui est encore une fois provoqué par les étranges évènements qui surviennent de temps à autre à Tapë Roa. Cette immense pièce n'a de respect pour les lois physiques que ce qui concernent le haut, et le bas. Quoique tu ne peux pas en être certain, elle pourrait être montée à l'envers dans son propre espace.

Toujours est-il qu'une fois n'est pas coutume, tu n'as pas l'air d'être le plus dingue ici, t'en as assez vu pour le moment entre Shenron et Krilin – Viholvärakuuna et Kaoren, Vitriol-vérabracadabra et Corine, bref, des noms à coucher dehors –, le jumeau de la statue au milieu de la salle qui contemple les tréfonds de la source de son existence non-existante à travers la salle, et... cette femme, là, qui si l'on omet son fou rire précédent, paraît en vérité plutôt normale, selon tes standards aussi exigeants que les critères d'obtention d'une arme à feu au Canada – qui reposent sur la bonne foi des détenteurs, rappelons cette bonne blague.

Tu la suis tandis qu'elle s'éloigne vers ce qui semble être davantage une forêt qu'un simple jardin ; ça tombe bien, elle va y fumer. Est-ce que tu rentres dans le grand jeu local et tu t'exprimes en rime ? Me donnerais-tu une cigarette, minette ? Dépanne-moi d'une clope, salope ? Pour ta propre survie, restes-en à la prose tant que tu n'auras pas invoqué une zone de résurrection.

— T'en aurais une pour moi ? l'interpelles-tu sans gêne. Et du feu ? Je me vois pas en demander à Virol-hakuna-matata là, ou peu importe comment c'est censé s'appeler.

Ton pouce pointe derrière toi vers le dragon, au cas où ça n'était pas assez clair – ça ne l'était pas du tout. Mais est-ce qu'au moins c'est le genre à cracher du feu ou n'a-t-il que des mots à la gueule ? Ce serait décevant, ça, même un humain peut le faire.

— Sinon, tu sais ce qu'on fout ici ? demandes-tu – parce qu'il faudrait peut-être que tu t'en préoccupes ? J'ai pas payé mon entrée pour l'opérette, moi.


Stilgar [Es]
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 21:31
HRP :


Rosalina Ngwenya
     Un nouveau réveil dans un nouveau lieu étrange. Rosalina ne dirait pas qu’elle commençait à avoir l’habitude, mais on n’en était pas loin. À partir de combien d’occurrences une habitude peut-elle se former ? Pas au sens d’un rite, mais du fait qu’on ne puisse plus être étonné par l’apparition de cette chose.
     Quoi qu’il en était, la seule occasion précédente où l’on avait propulsé Rosalina dans quelque dimension parallèle et rempli d’autant de choses étranges et inexplicables qu’elle l’était elle-même ; à savoir l’Esquisse, avait laissé d’assez fortes impression pour qu’elle en développât certains réflexes.
     Le premier, salutaire pour la santé mentale, ne pas se poser trop de questions.
     Le second, s’inquiéter de ce poids sur ses genoux.
     Poids d’autant plus important qu’il s’agissait de non moins que d’un large clavier, à touches blanches et noires, et quantités de molettes et autres boutons.
     D’ailleurs, après constatation de ce qui se passait dans ses environs, Rosalina saisit que nombreux semblaient avoir été ceux à être arrivés ici dotés d’objets divers. Qui un pinceau, qui un crayon, qui une tablette graphique. Certains s’en passaient même, déclamant à qui voulaient les entendre. Ah, et il y avait un dragon. Rosalina inspecta le reste de ses équipements : sa précieuse mallette était toujours là, ainsi que son marteau. La foule présente était on ne pouvait plus bigarrée, tant dans les tenues que les époques. Il y avait même un dragon. Il allait falloir un certain temps pour intégrer cette information.
     Un synthétiseur. La coïncidence était troublante : c’était le seul instrument qu’elle savait utiliser. Durant ses années à Oxford, elle avait fait partie d’un groupe de sovietwave, formé par des étudiants. Il était tout naturel qu’elle eût tissé des liens avec les jeunes Russes sur place, partageât leur nostalgie et l’exprimât par la musique. Évidemment, quelqu’un ayant gambadé dans les plaines de la république socialiste fédérative soviétique de Russie étant enfant, alors qu’elle accompagnait son père lors de juteuses transactions avec divers membres du Pacte de Varsovie, ne pouvait que ressentir ce sentiment pour cette douce époque. Les couchants sur la Mer Noire, les étés dans la datcha du Caucase, les ballades en hélicoptère, et sa « tata » Erika Bohm, agente de la Stasi domiciliée sur place, et amie de la famille, qui la faisait sauter sur ses genoux et lui racontait des histoires mythologiques avant de s’endormir. Ah, les années 2000, l’époque de ses vingt ans. Quand elle se teignait les cheveux, portait des jeans troués, fumait des joints, et pour asticoter ses professeurs, les étudiants n’étant pas membres de son groupe d’amis très select – ses drougies, disons plutôt – et suite à de très – trop ? – nombreuses lectures d’A Clockwork Orange, parlait en nadsat. Oh, que ces années étaient loin derrière elle. La musique n’occupait plus tout à fait la même place dans sa vie. Elle était devenue un habillage mondain, sous la forme de concerts privés pour soirées huppées et d’opéras, servant d’aimants à clients, où on négociait à voix basse sur les bancs moelleux des loges l’achat d’hélicoptères de combat.
     Mm.
     Voilà qu’elle se mettait à divaguer, du côté des sèches vannes, que sont les souvenirs. Faisant fi de ces safaris mémoriels, de ces mémoires volées à d’autres temps et d’autres lieux, Rosalina se concentra un peu plus sur l’instant présent. Observa les alentours, et dit :
     « Hé bien, il semblerait que nous ayons atteint l’ère post-économique. »
     En effet, diverses personnes s’étaient munis de leurs outils d’art et s’affairaient à les faire travailler. Et déjà, les premières invocations surgissaient : objets, personnes. Rosalina s’étonnait que personne n’ait pensé à une île d’or et un bateau… Mais elle se rappela que cela n’aurait de toutes façons aucun sens. À quoi bon le métal jaune, quand tout ce qu’il permettait d’acquérir était à un trait de plume, à un vers de distance ? Y compris dans ses applications industrielles, pour peu que quelqu’un ici sût dessiner un circuit imprimé.
     Et donc, elle aussi pouvait le faire ? Elle pressa une touche.
     Ré.
     Oui, il fallait s’y attendre, c’était un synthétiseur, par un distributeur automatique. Mais… Après quelques réglages qu’elle avait en mémoire, Rosalina réussit à reproduire un convainquant son de piano. Elle aurait bien fait une reprise d’Udary Sintyezatorov (ou Удары синтезаторов, si vous préférez), mais c’était bien trop loin dans sa mémoire. La dernière chose qu’elle ait joué sur un piano était dans un tout autre registre. C’était à l’occasion d’une soirée à Palerme, lors du mariage de la fille d’un important monsieur local – et client qui l’était tout autant, il y a quelques mois de cela. Pour faire danser les mariés, elle s’était proposée de jouer un air.
     Il serait parfait pour un test.
     Un vent froid souffla dans la pièce, depuis la porte laissée ouverte, et dont déjà le paysage à l’extérieur se recouvrait d’un manteau blanc.

『 』[ES]
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 21:32
『 』Une simple chemise.
Je la resserre autour de moi.

Le froid s'immisce.
Le froid est mordant.
Mes plumes tremblent.
Je n'ai rien...

Je n'ai rien.
Sinon une mèche de cheveux colorée.
Je la devine noire étoilée.
A mon contact aube enchantée.

Je la regarde.
Quand m'a-t-elle marqué ?
Je m'en saisis.
Boucle perdue au milieu de ces longs filaments blancs.

Blanc.
Rien.
Je n'ai rien.
Je ne suis rien.
J'ai froid.

Je me lève.
Je m'approche.
Du firmament.
De la nébuleuse.
De la galaxie.
De l'univers.
Que j'ai créé.
Aube et crépuscule.
Obscur et lumineux.
Au fond de la scène.
Au fond de la pièce.

Nova.
Elle lui ressemble.
Chaleur diffuse.

Je me perds.
Je pourrais disparaître.
Dans les profondeurs de la nuit.

Cyr Cavaleri
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 22:22
Cyr Cavaleri

Cyr Cavaleri:



DECOMPTE

Il devrait se demander comment l’invitation a tourné ainsi.
Il devrait se demander comment il a atterri ici.
Il devrait… mais Cyr n’a jamais été doué avec les devoirs.

Autour de lui, le théâtre ressemble à une audition pour son prochain délire, à son prochain trip – au rêve rebelle de toute une vie. Des mondes entiers se pressent sur les chaises et chantent en accents variés. La mosaïque d’odeurs, de formes, de personnes n’a aucune cohérence si ce n’est l’overdose sensorielle et émotionnelle.

Le contraste avec son monde d’origine – son obscurité sous cloche – est d’une beauté qui flirte avec le danger.

Un instant, l’artiste reste pétrifié – immobile comme la statue centrale, pâle d’un espoir sauvage. Ça ne peut pas être vrai. La réalité n’est jamais si superbe et la liberté si absolue.

L’univers est, a toujours été et sera à jamais du papier de verre sur ses nerfs.

Mais les croûtes de peinture sur ses bras semblent vraies et la façon dont son cœur tape de toutes ses forces à droite de ses côtes aussi. Au creux de son dos, la sacoche qu’il traine sur les toits de la seule ville qui survive dans son univers tinte au rythme de ses pas et des peintures qui y dorment. Ses cheveux bleus sentent toujours la fumée et la furie tuée trop tôt alors qu’il traverse la foule comme un fantôme – ou peut-être comme un vivant dans le fantôme d’un monde qui aurait pu être le sien, avant que le soleil ne meure.

Devant lui, la porte sur la verdure est un chant de sirène irrésistible. Il n’a de toute façon pas prévu de résister.
Il s’arrête net sur le seuil.
À perte de vue, des prairie et des ruisseaux et des arbres sans aucune serre pour les encager, sans besoin de lampe UV, des nuances de mousse et de fleurs que les mortels chez lui ont perdu dans leur nuit éternelle. Un monde entier se déroule sous ses pieds – vert et vif et bruissant et vivant et infini comme ne le sont que les miracles.

"Oh mon dieu. Ohmondieu. Ohmondieuohmondieu…"

Les mots se mêlent et sa gorge est un nœud. Les pieds dans l’herbe que son monde ne connait plus, il pourrait retrouver la foi qu’il pensait perdue.
Rien qu’un instant, la voix qui lui jure que tout ceci est trop beau pour exister, enfin, se tait et tombe avec la neige.

Alors il fait ce qu’il ne pourra pas faire, chez lui, dans un monde que l’humanité a atomisé et irradié : il se laisse tomber dans l’herbe, tout son être au contact d’une terre verdoyante qu’il n’a pas connue, et s’enivre de la sensation.
De la foi.
De l’espoir.

Bouger ?
Jamais.


Codage par Libella sur Graphiorum

Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyVen 10 Juil - 22:56
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0
Viholvärakuuna

A lire avant:

Le corps embrasé par son Chant vénérant l’embrasse dans laquelle il voulait enserrer SON Papillon, Viholvärakuuna laissa ses Mots virevolter dans le silence chargé de Pouvoir qui avait fait suite à sa Voix. Invisibles aux yeux profanes, des volutes aussi chatoyantes que des ailes de papillons irisées par le soleil voletaient ici et là dans l’enceinte du théâtre, entre chaque âme de la foule bigarrée, à la recherche de celle dont il avait chanté le Nom mêlé au sien. Le dragon baissa sa tête pour expulser de ses larges poumons un long souffle délicat, une brise parfumée de braise, un vent d’Ääni pour porter son message jusqu’aux oreilles de celle qu’il avait chantelié à son Nom, où qu’elle se trouve dans son monde, en ce lieu éphémère, ou à travers chaque monde de l’Entremondes.

Les couleurs explosèrent en mille nuances lors de leur envol qui fit claquer ses boucles d’oreilles contre ses écailles tel le tambourin du Destin sonnant le glas de son dénouement. Nul ne pourrait délier ce qu’il venait de chanteparler si ce n’était sa Voix, et il n’envisageait aucunement une telle éventualité.

Ce furent les notes exquises de vers qui lui firent reprendre pattes avec cette réalité ; et il n’y avait que Viholvärakuuna fils de Valkulohikäärme pour se perdre dans un songe d’avenir et de passé entremêlés alors même qu’il se trouvait dans une volvä spatiale. Ses yeux d’onyx se rivèrent sur le poète avec une curiosité qu’il ne prit même pas la peine de cacher, pas plus que son ronronnement de satisfaction. Quand on était doté d’une aussi jolie verve, il n’y avait rien d’étonnant à être ainsi paré de l’éclat du Soleil ! Rien d’aussi glorieux que les écailles d’un dragon mais, au milieu des ternes humains mortels, il n’en ressortait que plus luisant par cette bénédiction solaire.

« Tu parles Vrai, Humain, et les Mots chanteparles-tu presque. Il ne te manque guère que la connaissance de l’Ääni et, malheureusement des années que ton peuple ne possède pas ; quel dommage ! Je dois néanmoins te prévenir que je ne suis ni un Serpent, pas plus qu’une Vouivre, rien d’autre qu’un Dragon aux écailles de Flammes, aux yeux d’Onyx, aux cornes d’Ivoire et au Cœur de Feu. »

A chaque emphase, il s’était redressé jusqu’à dominer l’assemblée, ses cornes susurrant leurs secrets au plafond de l’édifice. Il n’y aurait bientôt plus de théâtre suffisamment grandiose pour accueillir l’ampleur de sa majesté ; il en était presque désolé, tant ce Chant improvisé lui avait rappelé le plaisir de chantelier devant un public, même s’il ne pourrait pas jouer avec les fils du Destin à chaque représentation. Mais vaincre son ennui en chanteliant la floraison des fleurs, la croissance des arbres, le vol des nuages ou les arabesques des papillons ? Il s’en amusait déjà bien sans besoin d’un public.

« Je ne saurai également parler d’amour dans mon Chant car les dragons ne sont pas friands des envolées lyriques qui déchirent les humains. Nous ne nous regroupons que pour assurer notre descendance et je suis encore dans mon jeune âge ; ce n’est donc pas de cela que je parle. Pire encore ! Une dragonne ne ferait qu’attiser ma colère car un rival assiège mon Mont Rouge de ses maléfices englacés. Aussi Vrai qu’est ma Voix, j’aurai bientôt trouvé le Cœur Brûlant du Monde pour contrecarrer ses projets et l’hiver de Vistustaja, soit-il maudit par les mille Hiisi, trouvera enfin son terme. »

Et voilà qu’après l’humain aux chevaux de Feu, un autre avait attiré son œil curieux par le manteau de neige qui recouvrait sa peau, ses cheveux, ses yeux et tout ce qui le constituait, à le comparer à une statue de marbre si ce n’était son odeur bien réelle mais diffuse. Il ne l’entendit pas chanter, ni prononcer un Mot, pas même articuler un quelque son silencieux ; mais il sentit le Pouvoir s’envelopper autour de la Parole de sa conscience pour donner Vie à ce qu’il imaginait. Les yeux du dragon furent happés par les lucioles par milliers qui bruissèrent dans un coin de la salle, lueurs d’étoile dans une splendide vision du ciel nocturne, et de ce qu’il y avait au-delà, bien plus loin que de la portée de son regard, soit-il un chamane.

Mais, soudainement, le mirage se brisa alors que ses oreilles étaient agressées par un rire désobligeant, une parodie de vers parsemée d’un Nom impropre – Maître Lézard, par tous les Hiisi ! – et une vulgarité qui ne seyait guère à un Chant. Durant un instant où il permit le contrôle sur ses instincts les plus primaires, le dragon dévoila ses longs crocs blancs, centaines de poignards dans une gueule qui s’avérait à l’occasion impressionnante, quand elle cessait de chanter. Quel dommage, pourtant, car la foule recelait sans doute bien d’autres papillons ; il ne pouvait cependant étouffer ces Mots qui murmuraient leur complainte infamante à ses oreilles.

Et avant même qu’il ne puisse se reprendre, avant de pouvoir apaiser le brasier de son courroux, avant de réchauffer sa Voix de plus tendres envolées, plus curieuses en tout cas, un autre des mortels avait commis l’infamie suprême : écorcher son Nom. En voilà bien assez ! « Qu’ouïs-je ? » gronda-t-il en perdant le duel avec son instinct. Sa Voix s’éleva dans l’hémicycle, lourde de sa colère, n’ayant plus rien de la légèreté de ses élans pour SON Papillon.

« Quel est cet affront ! J’en ai maté pour moins que ça, Humains insolents. Gravez mes Noms dans vos esprits qui ne connaîtront jamais la réelle vieillesse, et la sagesse qui va avec : Viholvärakuuna fils de Valkulohikäärme ! Dragon de renom, sorcier chamane et Chante-Mage. Je suis Maître en mon Mont Rouge et Maître aussi des Hiisi. Lieur des Mots de Pouvoir, ma Voix est la Parole de la Puissance, nul ne peut s’y soustraire s’il n’est un autre Chante-Mage, et bien peu, seuls mes illustres prédécesseurs, peuvent soutenir le Combat de Chants en ma présence. L’Ääni murmure à mes oreilles, je Lie les fils des Destin, je les Délie à l’envie, et je surveille l’Equilibre. Ma Voix commande aux Puissances de la Nature, je dresse contre mes ennemis l’Eau, la Terre, la Forêt et la Mer, et parmi toutes, le Feu dont je suis paré, moi l’Enfant du Soleil ! Et une multitude d’autres Noms embrassent la Splendeur du Flamboyant, du Flambant, de l’Ecarlate Brasier, Celui au Cœur de Feu, qui, bientôt, ira arracher le Secret de toute Chaleur au Cœur brûlant du Monde. »

Le dragon frappa l’estrade de ses griffes qui résonnèrent avec la force de sa colère flambant ses flammes irisées où les pupilles noires n’étaient plus qu’un fétu de paille disparaissant dans leur fureur. « Et je vais vous montrer céans la Puissance de ma Voix. Nombre de dragons se sont agenouillés devant ma Parole, des orcs et des elfes, des nécromanciens même, et je repousse chaque jour le Déséquilibre. »  Ses naseaux se gonflèrent et une épaisse vapeur tomba soudainement sur l’assemblée et, dans la pénombre qu’il venait de créer, ses écailles rougeoyantes n’en luisaient que plus, son regard enflammé n’en hurlait que davantage son ire, et l’éclat entre ses crocs faisait danser sur leur blancheur des silhouettes de mauvais augures ; dans les ombres, des ricanements malveillants se réveillèrent, attirés par l’odeur alléchante de son émoi ; les Hiisi qui peuplaient les coins entre les mondes.

« Oyez ! Fracas de crocs sifflants
Qui grimacent, qui grondent l’ire
Qui craquellent, qui croquent fort
Fureur du Seigneur des Mots Hauts.

Des Maux cruels par Hiisi
Par les Milles habitant l’Ombre
Par les rires des recoins sombres
Des Mots de fureur attisés.

Voici le Mal qui va Hanter
Tous ceux maudits de ma Parole
Par Voix-Pouvoir, tous ceux déchus ;
Le Sort du Destin sera fait. »

Viholvärakuuna avait disparu derrière une masse ombreuse et secouée de ricanements, légions des Hiisi invoqués par sa langue furibonde et qui n’attendaient que son ordre pour plonger sur leurs victimes désignées ; le dragon s’était fait prendre dans les rets de son propre Pouvoir, et fonçait tête baissée dans sa colère ardente. Dans son arrogance, ou son inconscience enfantine, lui qui n’avait eu de yeux que pour les nouveaux papillons qui voletaient devant ses yeux égayés et qui s’extasiaient de la splendeur des lieux, à sa commune mesure, il avait occulté une simple vérité : il ne se trouvait pas en Heavensaw, pas même dans un monde du constant, mais dans un lieu fait d’Entremondes dont la tangibilité était sous caution.

Heureusement pour les nombreuses créatures disparates qui peuplaient présentement cet îlot, Viholvärakuuna n’était pas un chamane chante-mage né de la dernière pluie ; suffisamment jeune pour faire une telle erreur, assez sage pour s’en apercevoir et porteur de la Puissance de défaire le chantesort qu’il venait de Lier. Les ombres se délièrent quand la menace se tourna vers elles, quand les crocs immaculés se dressèrent devant leur noirceur, quand les cornes ivoirines percèrent leurs ténèbres. Alors le dragon se laissa-t-il s’affaisser sur le sol tandis que sa colère s’écoulait de lui tel une rivière apaisée après la crue de tempête, et se jetait dans le Néant ; il quitta la scène dignement, ses écailles hérissées encore témoins de la menace qu’il avait retenue. Il y avait bien d’autres papillons à découvrir en ces lieux avant de quitter sa volvä, notamment cet homme plus blanc que ses cornes, mais qui avait fait apparaître tant de couleurs.

Sona Buvelle
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptySam 11 Juil - 1:43
Sona Buvelle

Informations:



J’ai toujours aimé la scène. Je m’y sens chez moi. Se tenir droite face au public, se sentir écoutée et entendue le temps d’une représentation. C’est un sentiment indescriptible, une sensation grisante. J’ai toujours eu le trac et je l’aurais probablement à chaque fois que je monterais sur ces planches pour performer l’une de mes composition. Je ferme les yeux. J’inspire, je me concentre sur l’air frais qui entre par mon nez, qui descend jusque dans ma poitrine et qui ressort, réchauffé par ce passage dans mon corps, en un fin filet entre mes lèvres. Je ressens la chaleur de la salle, la lumière qui inonde mon visage et j’entends les battements de mon coeur jusque dans mes tempes. Mes mains tremblent légèrement, un bref instant avant de se poser sur l’acier froid d’Etwahl, l’instrument qui m’a toujours accompagné. Je suis en terrain connu. Le public sera conquis. Etwahl sera avec moi, Lestara sera fière et moi, je serais heureuse.

Alors j’ouvre les yeux. Aujourd’hui, je ne suis pas seule sur scène. Je reste muette, j’écoute le prélude du dragon puis les mesures lyriques du comédien. Je prête attention au silence, bien trop souvent ignoré et pourtant si délicat. Un brin de tension suivie d’une dissonance, l’œuvre n’est pas qu’harmonique mais elle change, chacun s’exprime et cela me touche. Ils sont inspirants et je sens Etwahl vibrer sous mes doigts, nous nous nourrissons des émotions qui émanent de leur art. Les premières notes tombent avec les premiers flocons. Je découvre un nouveau son ainsi qu’une nouvelle image et cela me séduit davantage et, alors que le silence revient, plus doux, presque irréel il s’apprête à s’éteindre aussi vite que le crépuscule qui l’accompagne toujours. Le monde se transforme encore lorsque la sensibilité d’un nouvel artiste colore la scène, y ajoutant des nuances profondément mélancoliques.

Ce moment d’universalité me transcende : sans le chercher, nous formons une œuvre d’un nouveau  genre. Je suis heureuse de ne pas pouvoir parler car je ne saurais qualifier l’harmonie que nous construisions. J’accompagne sans me faire remarquer leur symphonie jusqu’à ce que ce soit le bon moment, la mesure idéale pour poursuivre avec ma mélodie. Mais alors que je m’apprête à faire ma première note, un vacarme retentit. La ligne de basse n’est plus du tout en rythme ; l’architecture complexe qu’avait bâti l’orchestre menaçait de s’écrouler sans ses fondations. La légère dissonance et les variations sur le thème qu’avait proposé par le dragon lui ont déplu et désormais, il joue tout seul, pour se faire entendre uniquement. Malgré son caractère éternel, l’art est pourtant bien éphémère...

Il finit par constater qu’il s’époumone seul, que son propre vacarme le dérange et met alors fin à la cacophonie. Deux barres de mesures ; fin du premier mouvement...

Second mouvement

Cette partition, je ne l’ai jamais apprise, je la connais depuis longtemps. D’Etwahl sortent les notes les plus légères qui s’envolent pour emplir la pièce de leur douceur. D’Etwahl planent aussi mes plus beaux silences car je refuse de laisser disparaître celui qui était intervenu. D’Etwahl s’enfuit une douce mélopée. Sa portée traverse le théâtre de nos créations et transporte avec elles mes souvenirs les plus chaleureux. La partition est dorée, chaleureuse. Elle berce chacun des artistes présents d’une sensation enveloppante ; un sourire sincère sur mon visage qui se transmet à travers les cordes de mon instrument, ponctué d’un Accord qui portait bien son nom. Un accord en accord avec les leurs… La musique avait toujours été imaginée de la sorte : tension puis résolution.

Luna NRP
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptySam 11 Juil - 22:07
Aaron di Pietri
Au théâtre, Aaron reçoit un objet particulier : un beau style-plume qui brille et tout. Le journaliste est invité à s’asseoir parmi des individus encore plus originaux que lui (il y a même un dragon très réaliste). L’homme prend donc son stylo et grave sur sa chaise « Aaron est passé par là » avant de prendre la direction du jardin à la recherche d’une chocolatine. Même s'il avait su que son stylo lui permettait d'avoir cette sucrerie tout de suite, il aurait agi comme il a fait. Rien ne vaut une marche pour ouvrir l’appétit.

『 』[ES]
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyDim 12 Juil - 18:21
『 』Portée.
Porté.

Emporté par la musique.
Bercé par elle.

Elle m'appelle.
Me rassure.
Me conforte.

Elle m'a vu.
A vu mon aube.
Mon crépuscule.
Mon étoile.
Mon univers.

Elle me retient.
Elle me soutient.
Je la regarde.
J'existe.
Je ne disparaîtrai pas.

Elle est d'azur et de soleil.
Silencieuse et sensorielle.
Chaleureuse.
Enchanteresse.

Je ferme les yeux.
Assis sur l'estrade.
Devant une toile infinie.

La musique m'imprègne.
Comme m'imprègne la nuit.

Un océan de calme après la tempête.

Et je rêve de neige.
Je n'ai plus froid.

Alix Anastase [ES]
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyDim 12 Juil - 20:19
Alix Anastase

qui est Alix :

   Quand j’ai fermé les yeux hier soir, j’avais la nette impression que demain serait sous de meilleurs auspices qu’aujourd’hui. Quand je les ai rouverts, j’ai été agréablement surpris. Ce n’est pas pour dire, mais que je ne sois plus dans mon lit, je trouve l’ensemble plutôt réaliste au vu de ce que j’ai traversé ces derniers temps : les chaises ne semblent pas vouloir faire un rodéo ou un numéro d’acrobatie sur scène et je serais fort étonné de voir cette statue se réveiller pour nous faire une démonstration de chant. Il me semble que je puis sans trop m’appesantir dessus dire que j’aime ce décor. Pour ce qui est des protagonistes, comment dire… Je pense que j’aurais aimé qu’ils soient à la hauteur de ces lieux. Que voulez-vous que je dise d’autre ? Je viens de voir un dragon chanter, s’énerver, se retenir de tous nous calciner, et cela sous le regard d’une muse aux cheveux bleus, d’un albinos en phase terminale et de deux amateurs de suicides collectifs. Excusez-moi de trop en demander ! Je ne parle que de ces phénomènes, car ce sont eux qui me paraissent les plus étranges ou dérangés. On pourrait me rétorquer que se rouler dans la neige à peine arrivée en ces lieux n’est pas ce que l’on appelle quelque chose de normal, mais j’avoue éprouver une mystérieuse sympathie pour cette personne. Il me semble que je ferais la même chose si j’arrivais à retourner sur terre un jour.

   Ces absurdités et ma peur mise de côté je me dois d’admettre que j’ai de la chance de me trouver ici à écouter de tels talents éprouver les limites de leur art. Que dire de plus ? Je me retrouve à assister à un concours de poésie entre un dragon et un inconnu aux cheveux de feu le tout accompagné par cet étrange instrument qu’utilise cette femme. C’est une mélodie douce et chaleureuse qui semble nous dire « détendez-vous, vous êtes en sécurité ». Pour donner une idée de la sensation que je ressens, c’est un peu comme quand, après une longue journée de travail, j’arrive enfin chez moi, me prépare un thé au miel, m’enveloppe dans une couverture, m’assieds dans un fauteuil et commence à lire un bon livre au coin du feu. Je me serais cru au paradis si je n’avais pas conscience de la dangerosité de ce lézard mythique sur scène.

   Mais, je dois bien avouer que depuis que je suis arrivé ici, une chose me turlupine. Pourquoi y a-t-il devant la chaise à ma gauche un tableau en plexiglas dirigé vers la scène ? Je me dois d’admettre qu’il me sera difficile de le bouger avec ma taille, mais je devrais pouvoir écrire dessus si je monte sur ladite chaise. Si les marqueurs ne sont pas vides bien entendu. De quelles couleurs est-ce que je dispose d’ailleurs ? Du noir, du vert, du bleu, du rouge, du blanc,… Il semblerait qu’ils n’ont pas lésiné niveau budget à ce niveau-là.

   Je sais que prudence est mère de sûreté, mais là je craque. Que pourrait bien faire un tableau de toute façon ? J’attrape le marqueur noir et dessine au dragon une moustache italienne. Ce n’est pas très respectueux, je sais, mais ce n’est qu’un dessin. Je n’aurai qu’à l’effacer.

   Messieurs les suicidaires, je vous prie de m’excuser pour tout ce que j’ai pu dire sur vous, car il semblerait que je ne vaille pas mieux au final. Peste qu’une journée qui a pourtant si bien débuté se finisse d’une manière aussi stupide. Surtout que je n’ai pas regardé à la taille desdites moustaches. Cela passerait-il si je lui dis que ses homologues chinois en ont aussi ? Comme j’aurais aimé que ce marqueur soit vide. Et cette éponge que je viens de faire tomber.

   Je crois que l’Esquisse ne m’aime vraiment pas.

Basil Hirsch
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyLun 13 Juil - 2:22
Basil Hirsch
La miss n'a pas l'air plus renseignée que toi et si elle te file gentiment une cigarette, c'est beaucoup moins poliment qu'elle te rétorque désormais d'aller voir ailleurs si elle y est. T'aurais haussé les épaules avant de t'éloigner sans demander ton reste si elle n'avait pas conclu par un "puceau" qui forcément t'arrache un rictus compte tenu de l'ironie du choix de l'insulte.

— On peut trouver un coin tranquille pour arranger ça, réponds-tu avec un clin d’œil, loin de t'en formaliser.

Ça a au moins le mérite de la faire rire, du moins, jusqu'à ce que ton flirt du dimanche ne soit interrompu par les vociférations du dragon. Tu dois admettre que sa voix te fait maintenant l'effet d'une enclume qui te tombe sur les épaules, mais tu n'es pas de ceux qui courberont l'échine pour autant. D'autant plus que tu ne comprends absolument rien à ce qu'il raconte, et que tu n'as, sans surprise, pas l'intention de faire l'effort d'essayer de décrypter ses élucubrations.

En revanche, visuellement, ses menaces sont beaucoup plus claires. D'accord, là tu l'admets, la réplique insolente qui chatouillait le bout de ta langue vient de se rabattre au fond de ta gorge en faisant remonter ta pomme d'Adam. Quand tu espérais du feu pour allumer ta clope, tu n'en demandais pas tant. Tu ne bouges pas d'un iota et ça ne sera de toute façon pas nécessaire : la tempête connaît une accalmie aussi brutale que la manière dont elle s'est soulevée.

Du coup, c'est quoi le message de Vérole-Hanouna, finalement ? Que sa seule vocation est de toujours en faire une caisse ?

— Quel pétard mouillé, critiques-tu gratuitement en haussant les épaules avant de t'en détourner.

Mais par acquis de conscience, donne-toi plusieurs vies, tu pourrais par exemple dessiner un cœur sur ta main suivi d'un signe multiplié et d'un infini, pour être sûr, avec le stylo étrange qui t'a été donné. Tu fais une moue peu convaincue par l'idée mais tu te dis que ça ne coûte rien d'essayer puisqu'après tout, tu es dans le même plan de réalité qu'un lézard sous stéroïde, un gamin pâle comme la craie qui n'existe pas, un personnage de League of Legend, un chat scientifique ou pire que tout, un journaliste toulousain – du moins quelque chose s'en approchant.

Tu as d'autant plus raison de prendre cette précaution quand soudain, Pavarotti se retrouve grâce à un dessin avec une improbable paire de moustaches à l'italienne qui lui correspond bien. S'il se remet en colère, ça va te faire maintenant penser au Léviator du lac du même nom et cette fois ce n'est même pas sûr qu'un aperçu de l'apocalypse serait capable d'étrangler ton rire. Tu n'auras peut-être même pas besoin d'écrire "briquet" dans un coin pour enfin brûler ton tabac.


Kushi Virevenlte
Kushi Virevenlte
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Epreuve 7 : Le décompte  EmptyDim 19 Juil - 16:03
Irys : 141714
Profession : Eleveur de chevaux, chasseur et marchand nomade
Pérégrin 0
Viholvärakuuna


Spoiler:

C'était lors de ces occasions où il se surprenait à découvrir des papillons inconnus âgé de sept siècles que Viholvärakuuna se rappelait qu'il était jeune pour son espèce. Sa colère balayée par le vent de curiosité qui prit possession de son corps, le dragon se planta devant le chat-humain doué de Parole pour observer la splendeur dont il avait revêtu son museau. "Ce serait encore plus magnifique avec de longues moustaches et une crinière associée. Celles-ci sont tellement petites et..." Mais alors qu'il babillait comme à son habitude, il sentit sa volvä se rompre ; Heavensaw le rappelait. Quel dommage... il quittait de si jolis papillons.

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