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Chroniques d'Irydaë
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 Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ]

Zaël
Zaël
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptySam 26 Aoû - 13:09
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Le primo-Gharyn s’était rarement senti aussi bien, mais même la présence d’Adela dans sa vie ne pouvait lui faire oublier les divers ennuis que traversaient sa région et tout My’tra. Rien ne semblait vraiment s’éclaircir malgré les enquêtes et ça n’avait que trop duré. La réunion, ou plutôt le discours que lui et Darim avaient fait, commençait à dater sérieusement. Zaël, en accord avec son Khorog, avait donc annoncé l’ouverture d’une session ouverte à tous les citoyens de la cité et aux gens de passage. À l’ordre du jour de ce rassemblement : prendre la température de la population sur certaines options tout en essayant de la rassurer, la rappeler quelque peu à l’ordre et à la patience. Tout n’était pas annoncé ainsi dans les affiches placardées à travers la ville. Cela aurait été contre-productif. L’invitation était comme suit:

Citation :
Membres de Busad, ou visiteurs de passage, votre primo-Gharyn et votre Khorog vous invite à venir vous exprimer sur les événements récents à la fontaine d’Ethan. Toutes les propositions pour améliorer la situation seront le bienvenue. Nous sommes intéressés par tous les avis, n’hésitez pas à venir le samedi 29 juillet à partir de 14h00 !

Évidemment, Zaël serait présent ainsi qu’un certain nombre de Commandants et de Confirmés sans oublier le Khorog. C’était une occasion plutôt rare pour ce peuple de pouvoir interagir avec les deux ensembles. Tout le monde n’avait pas accès au sommet de la pyramide ou n’avait une raison de les aborder.

Le dit jour, l’Affable, ou la Calamité selon les points de vue, se dirigeait en compagnie de son mentor spirituel et ses subordonnées. Ce faisant, ils discutaient tous les deux. Enfin, si on pouvait appeler ça ainsi.

« Tu crois vraiment qu’il y avait besoin d’amener tant de monde avec nous ? »

Il était clairement dubitatif, certes Darim était nécessaire et les Confimés pouvaient avoir un avis à donner mais ce n’était pas pour ça que l’homme religieux avait demandé, exigé leur présence.

« C’est chose faite. Et rien ne doit être négligé pour la tranquillité d’esprit de nos concitoyens. »

Le silence revint donc au galop après cette réplique. Chacun se plongeant dans ses pensées et ce qu’ils allaient dire à la foule. Darim était inquiet comme à son habitude de ce que Zaël voulait entreprendre, bien qu’il ne laissa rien paraître.


Dernière édition par Zaël le Jeu 26 Oct - 19:24, édité 1 fois

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 27 Aoû - 17:37
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
La curiosité.

Voilà la simple raison de la présence de Ruby parmi la foule. Elle avait comme tout le monde vu les affiches placardées un peu partout à travers la ville. Ruby n'avait pas des idées bien arrêtées sur la situation actuelle et elle avait un certain détachement à propos des événements récents. Après tout, elle avait vécu la quasi entièreté de sa vie soit dans la nature soit dans un couvent stricte où l'on enseignait de rester dans le troupeau. Loin de toute réflexion en somme.

Cependant, Ruby était une rebelle dans l'âme et elle avait eut envie de se mêler aux autres, de voir le monde par delà du voile irréel de la vie des illusionnistes. C'est pourquoi elle avait envie d'écouter ce que les gens avaient à dire. Au vu de la grosseur de la foule, nul doute que cela se révèlerait intéressant.

Se faufilant entre les gens, elle parvint à se glisser dans les premiers rangs. Elle voulait voir qui était ce primo-Gharyn et son Khorog dont elle ignorait tout. Ils étaient là, à quelques mètres, le visage fermé pour l'instant.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 27 Aoû - 18:13
Bientôt un mois qu'Adela rôtissait sous le soleil mordant de Busad -à croire qu'il ne pleuvait jamais dans les Terres de Maladie. Si le soir elle avait passé la plupart de son temps avec Zaël, les longues journées d'été lui avait donné tout le temps de faire ses marques dans la capitale de la région. Naturellement sa proximité avec le primo-Gharyn n'était pas passée inaperçue et les rumeurs étaient allées bon train dans la ville à son sujet. Les différentes altercations qu'elle avait eu dans plusieurs taverne avec des marauds qui avaient eu le malheur de parler de "la Calamité"  n'avaient pas aidé. En parlant de taverne, celle d'Oleg était devenu son quartier général dans la ville, c'était là qu'elle venait se détendre quand elle était désœuvrée.

Il était midi alors qu'Oleg lui servait sa troisième choppe de la journée pendant qu'elle apprenait les règles de la Grelotine, un jeu d'argent Khaaralien atrocement complexe, en compagnie de quelques habitués. La myriade de règles de ce jeu lui donnait presque la migraine. D'ici deux heures, une assemblée qui s'annonçait des plus intéressantes allait être animée par Zaël et le vieux Khorog qu'elle avait quelques fois aperçu dans la Tour du Désert. Si elle partait maintenant elle serait plus qu'en avance et devrait bien attendre sur place une bonne heure, mais elle donnerait tout pour s'échapper de cette infâme session de Grelotine. La jeune femme bu sa bière d'un trait et  abandonna ses partenaires de jeu avec soulagement pour se diriger vers la fontaine d'Ethan.

Comme prévu, la Nalanienne arriva avec un peu plus d'une heure d'avance, mais déjà quelques personnes étaient sur place et attendaient avec curiosité la suite des évènements. Adela pu profiter de son avance pour trouver une place à sa convenance au premier rang, avec une vue dégagée sur l'endroit où devait se tenir les orateurs. Elle avait sa petite idée sur "les évènements récents" évoqués sur les affiches, ayant eu tout le mois pour se mettre au fait de la situation. Zaël ne lui avait pas donné d'informations sur le sujet. Il faut dire qu'ils ne parlaient pratiquement pas de politique, ni des affaires du primo-Gharyn, d'ailleurs elle ne lui avait même pas dit qu'elle serait présente aujourd'hui. Ces sujets étaient épineux, et Adela savait que de telles discussions risquaient d'être pour le moins houleuses, aussi préférait-elle les éviter quand elle était avec lui. Mais aujourd'hui ferait exception.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 27 Aoû - 20:26
Beaucoup de raison peuvent amener un homme à être en pleine capitale d’un pays autre que le sien, mais il n’était là que parce qu’il l’avait promis à ses enfants. Ses deux adorables enfants voulaient absolument voir cette ville dont ils avaient entendu parler par un de ses clients habitués, disciple de Dalaii. Et voila qu’il avait posé le pied hors de son navire bien amarré et qu’il avait fait le voyage à dos de cheval jusqu’à Busad.

Oui, Il l’admettait, la cité l’impressionnait, mais ses illusions le faisaient paraître indifférent. Il avait laissé le cheval qu’il avait loué dans une écurie et il explorait les rues calmement jusqu’à ce qu’il tombe en plein sur une foule en attente. Il n’était pas du tout aux nouvelles des actualités et il se mêlait assez peu à tout ce qui se passait puisque sa plus grande phobie était de sortir de chez lui. D’ailleurs, il en dissimulait ses tremblements pour ne pas alarmer ses deux petits jumeaux. Ses deux tagtas gardaient actuellement son navire, puisque le Vieux Munin était rendu trop malade pour continuer de voyager avec lui.

Tu es déjà venu dans cette ville n’est-ce pas? Ton frère s’y rendais régulièrement puisqu’il disait apprécier l’architecture de celle-ci. Il te disait régulièrement qu’il s’arrêterais dans cette ville une fois qu’il serait devenu riche pour y ouvrir sa propre taverne. Tu l’encourageais, même si au fond tu savais qu’il ne serait jamais capable de s’arrêter de chasser les bêtes. Tu te perds dans ces odeur qui te rappelle cette vie que tu as eu. Non… Tu ne dois plus y repenser il ne reviendra pas.
Cet homme que tu es devenu est un honnête tavernier en vacances avec ses enfants. Il ne peut plus se perdre dans un passé tout aussi strié que son dos. Il baisse les yeux et ne voit plus ses enfants. Il voit le petit tagta en peluche de sa fille entre deux citoyens qui semblent attendre. Il sent la panique monter en lui tandis qu’il fonce dans cette foule qui le terrorise afin de les retrouver. Ce sont ses enfants et il tient à eux plus qu’à tout. Pourvu que leurs illusions tiennent, il ne faudrait pas que les gens les voient comme ils sont réellement. Il pousse des gens, tout en conservant l’illusion d’une impassibilité.

Il les cherche de son œil, puis il les remarque en première rangée, discrets avec leurs habits bleus et leurs cheveux clairs. Il n’a pas le temps de s’excuser aux gens qu’il écarte, il est trop concentré sur ses petits. La grande capuche rabattue sur sa tête dissimule ses cheveux blancs. Il déteste les foules plus que tout. Ils sont en sécurité, tandis qu’il les rejoint avec un soupir de soulagement. Quelques personnes mécontentes qu’ils les ait écarté l’insultent, mais il n’y prête pas attention tandis qu’il ramasse ses enfants. Il les serre contre lui, penché à leur hauteur et ne prête pas attention à ce que les gens rassemblés pourraient lui dire.

Il remonte rapidement la tête, quand même intrigué par ce rassemblement, mais il garde ses petits contre lui, comme pour les protéger. Il ne veut pas que cela se reproduise. Tu ne le veux vraiment pas. Tu n’es plus un aventurier, tu ne peux plus partir en croisade pour venger les morts. Tu es devenu cet homme passif qui subit sans répliquer. Mais l’aventurier que tu as déjà été reprend le dessus lorsque tu panique trop. Quelque chose te dit que tu es au mauvais endroit , ce rassemblement semble d’une importance cruciale. Serais-ce l’une de ces réunions entre les hauts-placés et le peuple pour discuter de grandes situations de crises?

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyLun 28 Aoû - 23:12
Finis la solitude, du moins, pour quelques jours seulement. Le temps des trajets, le temps d’explorer une nouvelle capitale dont elle n’a entendu que les descriptions de la bouche de nomade de passage au sein de son ancien village, Suhury. Aurore avait fait le voyage sur la taverne des mers de l’homme qu’elle surnommait mentalement monsieur X. Cliente, simple passagère, aide ponctuelle, difficile de déterminer exactement son rôle au sein de l’établissement. Quoi qu’il en soit, c’est bien grâce à Eldawen qu’elle s’était retrouvée à Busad. Sa monture ayant servi pour le trajet Etsiin-Busad patientait sagement dans une écurie, attendant patiemment son retour pour effectuer le chemin inverse. Si le duo un peu particulier était arrivé ensemble à la grande ville, il n’avait nullement l’intention de l’explorer de façon similaire. Ainsi, le tenancier de l’établissement était parti de son côté et Aurore, du sien. Évidemment, ils s’étaient fixé un point et une heure de rendez-vous plus tard dans la journée, pour éviter tout incident laborieux.

Si Aure ignorait ce que souhaitait véritablement voir le navigateur, X, elle, savait parfaitement ce qu’elle rêvait d’observer de ses propres yeux et non plus à travers des récits tous plus exagérés les uns que les autres, de passant. La tour du désert. Difficile de la louper d’ailleurs, si la première source d’observation n’était autre que ce qui était plus ou moins à la hauteur de la jeune femme. C’est-à-dire les habitations aux formes géométriques qui donnaient la sensation d’être parfaitement intégré à l’environnement, ce fut ensuite l’absence de mur, du moins de structure encadrant la ville qui avait marqué la jeune femme, dont le regard n’avait de cesse de donner l’impression de s’agrandir, tant, tout ici semblait l’impressionner. Puis vint ensuite le comportement des résidents de la ville, pas d’appréhension vis-à-vis des voyageurs, pas d’once d’agressivité, ils étaient tous plus souriants les uns que les autres. Bon évidemment, il y avait de temps en temps un regard un peu plus inquisiteur un peu plus suspicieux, mais rien de particulièrement désagréable.

Aurore avait donc poursuivi son exploration, sous une chaleur plutôt écrasante, se fiant comme unique sens de l’orientation à la gigantesque et impressionnante tour. Autant dire que son parcours ne ressemblait pas vraiment à une ligne droite, mais plus à quelque chose de plus énigmatique. Un virage à droite, un virage à gauche, un cul-de-sac, un petit moment digne du plus grand demi-tour parfaitement maîtrisé et souhaité. C’est devant un petit regroupement qui avait de nouveau attiré son regard et pour ne pas faire trop tâche dans l’ensemble des habitants –du moins ce qu’elle pensait n’être que des habitants- Aure avait cru bon de jouer un peu de son talent d’illusion pour mieux se fondre dans la masse, tout en conservant sa flamboyante chevelure parfaitement remontée en une queue de cheval haute, puis en chignon plutôt flou. Sa coiffure ne se voulait pas agréable à l’œil, ou même la mettre en valeur, elle était simplement pratique et surtout, moins chaude à porter.

Visiblement plus à l’aise sous sa couverture de faux semblant, Aure se fraya un passage au milieu de la foule, laissant par la même occasion, traîner ses oreilles par-ci, par-là, à la recherche d’information sur cette mystérieuse réunion. La première chose qu’elle comprit, c’est que l’invitation c’était rependue sur les murs de la ville, sous forme d’affichette, de petit mot, de ragot. La jeune femme c’était maudite un instant d’avoir visiblement gardé trop la tête vers la tour, hypnotisée par celle-ci au point de ne pas percevoir les choses les plus évidentes, peut-être même importantes. Par la suite, elle crut reconnaître la silhouette du brave X, qu’elle s’empressa de rejoindre non sans un certain soulagement de ne pas être la seule « perdue » de la réunion. S’installant sur la même rangée, à savoir proche, trop proche du premier rang, Aurore comprit qu’elle n’était ni au bon endroit ni au bon moment. Elle ignorait même à quoi pouvait bien ressemble les dirigeants de cette ville. Un bref soupir s’échappa de ses lèvres, alors que son regard cherchait déjà une sortie de secours, une manière d’échapper sans trop attirer le regard à ce regroupement surprise.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMer 30 Aoû - 21:52

Le regard de la jeune femme vagabonde sur l'impressionnante Tour du Désert tandis qu'elle se rapproche peu à peu de la cité dont elle symbolise le centre. L'édifice majestueux projette une ombre bienvenue - quoique contenue en raison de l'heure proche du zénith - aux alentours. Le climat n'est guère agréable dans cette région de Myt'rä. Du moins selon les critères exigeants de la rousse qui préfère largement les zones boisées ou les vastes plaines qui caractérisent Suhury.

Malheureusement elle n'est plus vraiment la bienvenue dans la contrée qui l'a vue grandir. Une constatation qui la désole mais dont elle se satisfait malgré tout. Pourquoi prêter attention à ce genre de considérations? La seule chose dont elle ait besoin, c'est l'affection de Möchlog. Que peut bien représenter l'opinion des My'träns lorsque elle est opposée, sur la balance, à celle de l'Architecte? Rien. Strictement rien.

Pourtant si la façon dont elle est perçue par ses congénères ne lui importe pas, elle ne peut totalement s'en affranchir. Ainsi donc la rousse ne sait pas quel accueil on lui réservera lorsqu'elle parviendra au seuil de Busad. Sera-t'elle refoulée? Appréhendée? Cela fait maintenant de longs mois qu'elle n'a plus mis les pieds à Kharaal Gazar. Et davantage encore dans une capitale régionale. Et pour cause: la vue de toutes ces personnes souillées insultant Möchlog par leur simple existence la répugne...

Mais si elle est là aujourd'hui ce n'est pas pour faucher tous ces pêcheurs mais bien pour remplacer une partie de son matériel d'herboristerie. L'endroit semble tout indiqué au vue de sa concentration de marchands. Ce détail réglé, elle pourra reprendre sa moisson de corps impures. Une activité dont elle se languit déjà, située quelque part entre le plaisir et le devoir. Mais pour l'heure c'est une nécessité plus basique qui guide ses pas.

Pas qui la mènent donc jusqu'au faubourg de la cité. De mémoire il n'y avait pas autant d'activité la dernière fois qu'elle l'a foulée de ses pieds. Même pour Busad, c'est étonnant. De quoi lui faire hausser un sourcil de scepticisme tandis qu'elle passe entre la rangée de gardes qui assurent la sécurité des lieux. L'un d'eux rabat d'ailleurs la capuche sombre de la demoiselle et l'observe longuement, mitigé, avant de la gratifier d'une remarque oscillant entre méfiance et hésitation:
"Je te connais, toi!?"
Zora écarte en retour une mèche de cheveux de son visage délicat avant de lever son regard ambré vers celui de l'indélicat. Elle ne peut s'empêcher de remarquer au passage la cicatrice qui marque sa joue. Ses poings se serrent mais elle parvient malgré tout à contenir la pulsion qui cherche à s'emparer d'elle. Si son coeur lui ordonne de sauter à la gorge de l'impure son esprit, lui, lui recommande la prudence.
"Si c'est le cas alors je n'ai pas gardé un quelconque souvenir de notre rencontre..." finit-elle par répondre. "Mais peut-être vous êtes-vous déjà rendu à Darga? J'y tiens une boutique consacrée à l'herboristerie."
Un mensonge, évidemment. Mais qui a l'avantage d'être corroboré par le matériel consacré aux plantes qu'elle lui présente. C'est l'instant de vérité et elle le sait. Les secondes s'écoulent lentement puis finalement le garde hoche la tête et s'efface quelque peu pour lui libérer le passage. Non sans la gratifier au passage d'une dernière remarque:
"Aujourd'hui est un jour important! Sache que nous ne tolérerons pas le moindre faux pas!"
"Important?" répète-t'elle en écho. "Mmh... Alors soyez rassuré: je ne suis pas de celles qui causent des troubles!"
La jeune femme ponctue sa phrase d'un léger sourire avant de poursuivre sa route. Le plus dur semble fait. Mais sa curiosité est désormais titillée: que se passe-t'il dans cette ville? Pourquoi Möchlog a-t'il guidé ses pas jusqu'ici en ce jour précis? Ça ne peut être un hasard. Mais comme bien souvent il s'agit de décrypter la volonté de l'Architecte. Chose qu'elle s'emploie à faire en suivant le courant humain qui l'entraîne.

Et en chemin elle peut prendre connaissance des raisons qui motivent une telle agitation. Ainsi donc le Primo-Gharyn et le Khorog ont décidé de s'adresser au peuple. Et les voyageurs sont également conviés à ce qui ressemblera vraisemblablement un débat. Quant aux événements récents dont il est question... S'agit-il d'une référence aux attaques évoquées dans les auberges qu'elle a fréquentées ces derniers temps?

En temps normal Zora ne s'intéresse guère à la politique de sa propre nation. Elle se fiche encore davantage des activités des daënars. Malgré tout l'occasion est rêvée de savoir précisément ce qu'il se passe. Car si un Primo-Gharyn et son acolyte ne sont pas capables d'éclairer sa lanterne, qui le sera?

Elle poursuit donc sa route jusqu'à atteindre la place qui ceinture ladite fontaine d'Ethan et caresse du regard les environs à la recherche d'un endroit où s'installer. Elle délaisse volontairement l'agglutinement de ses congénères au premier rang et se dirige vers un tas de caisses soigneusement empilées contre un mur. Elle les escalades avec une grâce féline puis s’assoit sur la plus haute, s'adossant aussi confortablement que possible contre la paroi derrière elle.

Un coude en appui sur le genou de sa jambe repliée, jouant machinalement avec sa boussole dorée de son autre main, elle se contente alors d'attendre. Le tout en tentant soigneusement d'éviter du regard la foule d'impures qui s'agite à ses pieds. Un exercice qui, malheureusement, est bien difficile à mettre en pratique...

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptySam 2 Sep - 11:15
C'est qu'il espérait passer une bonne journée. Et une bonne journée, pour Dorian, c'est un bon bain, vérifier que ces cultures poussent bien - oh, rien d'exceptionnel, trois salades, quelques tomates, radis, persil, fenouil - prendre son bain, se raser, aller courir pour entretenir sa forme, se rafraîchir et monter vers les quartiers chics pour rejoindre l'auberge où il travaille, rejoindre les cuisines et préparer les repas, les goûter aussi avant qu'ils ne soient servis, coller des taquets à ceux qui bossent mal et si le patron est de bonne humeur, l'écouter lui apprendre patiemment le nom des épices, les noms des découpes, la composition d'un bouquet garni et toutes ces choses magiques dans son esprit. Alors il peut rentrer chez lui, fatigué, dormir du sommeil du juste après avoir fait une prière pour remercier Delkhii de ses bienfaits et se surprendre à dormir d'une traite, sans cauchemar, et démarrer sa nouvelle journée avec un bon bain, s'occuper du jardin, un autre bain, rasage, aller courir puis... Vous avez compris le principe. Mais aujourd'hui ne serait pas un jour ordinaire.

Rasé de frais, propre sur lui, il est monté vers le haut de la capitale, en regardant ce sol dont il connaît par cœur les moindres pavés. Seules les pierrailles bougent au gré des pas des passants ou des chevaux, et il se surprend parfois à remarquer qu'une de ses petites pierres, à force d'avoir été bousculée dans un sens puis dans l'autre, a fini par reprendre sa place initiale et cela a un côté rassurant. Certaines choses sont immuables et il aime bien quand tout est carré. C'est pour cela qu'il est apprécié au boulot, il n'improvise pas. Quand il nettoie, c'est propre. Quand il coupe, c'est à la bonne taille et à la bonne longueur. Quand il rectifie les plats, c'est pour qu'ils atteignent la perfection des précédents. Et il n'y a pas une journée où il n'a pas cette volonté de bien faire. Et si son patron le félicite, alors il rentre chez lui, heureux et fier.

Mais voilà, son patron en le voyant aujourd'hui le regarde surpris et le gronde en lui disant qu'il ne l'écoutait décidément pas. Devant le regard plein d'incompréhension de son commis, le patron lui réexplique patiemment que la réputation est quelque chose d'important, qu'être un bon travailleur ne suffit pas, que les gens goûteront plus facilement ses plats s'ils savent que celui qui les a conçus a été bon pour la capitale. Cela, Dorian le comprend, mais tant qu'il ne sait pas cuisiner, avoir bonne réputation ne lui sera pas utile. Mais le patron poursuit : Il y a une réunion près de fontaine d'Ethan et Dorian doit en être pour commencer à se faire connaître.

Chose rare, Dorian lève un regard clair pour prendre la parole et il inspire profondément, pour se calmer et ne pas dire des choses qui seraient pas gentilles. Il formule la phrase dans sa tête. Dorian pas besoin réput si pas savoir cuisiner. C'est long, il le dira lentement.

- Do...

Moment que choisissent la jeune épouse de l'aubergiste et la plus jolie serveuse au décolleté avantageux pour rejoindre la cuisine, son patron et le commis. Immédiatement, Dorian se tait, baisse les yeux, fixe le sol et interrompt sa tentative de communication, mâchoire crispée. Il n'y arrivera pas et fait demi-tour pour quitter la cuisine puis l'auberge. Mais il prend quand même le temps de répondre oui de la tête quand son patron lui demande s'il va à la fontaine et non quand le patron lui demande s'il lui racontera la réunion. Raconter, c'est pas le truc de Dorian, son patron l'avait oublié. Il entend encore ce dernier soupirer quand sa femme lui dit que son petit protégé était définitivement bizarre, ce qui déclenche le rire cristallin de la serveuse.

Dorian traversera la ville d'un pas lent, regard orienté vers le bas, tête orientée sur la droite, recroquevillé sur lui-même, mains sur ses épaules, comme si cette posture pouvait le rendre invisible. A hauteur de la fontaine, il dégage ses mains et regarde la foule en biais, prêt à fuir. Tous ces gens, plein de femmes en plus. Ca lui rappelle quand les gens venaient devant chez lui pour hurler des horreurs. Et sa mère lui a bien expliqué que c'était parce que ces gens savaient qu'il était né mauvais. Il a un peu grandi depuis, et on ne le hue plus depuis que sa mère ne vit plus ici, mais quand même. Si seulement il savait les fautes qu'il a commises, il pourrait s'excuser, mais on lui a jamais dit. Ni sa mère, ni les gens. On le bouscule à gauche, on le bouscule à droite, il se replie vers les caisses en fixant le sol, ne remarquant pas qu'une femme est montée en haut de la pile, sans quoi il serait allé voir ailleurs. Sauf si la dame ressemblait à sa grand-mère, ce sont les jeunes qui lui font peur. Mais trop de monde, trop de bruit...

Un tagta qui survolait la fontaine a loupé un battement d'aile, événement dont tout le monde se fout éperdument. Mais Dorian voit la foule d'en haut, loin du danger et de la folie des hommes. Il est bien, là, en liberté, loin du sol, de la foule et de son propre corps. Là-haut, il n'a plus peur, il n'a plus faim. Là-haut, il est à sa place...

Retour dans son corps, il ignore comment il en est parti et comment il en est revenu. Ses yeux se rouvrent et retrouvent vite le sol. Il est cerné, des gens se sont agglutinés où il restait de la place. Bon, autour de lui, des hommes, ils font barrage entre lui et la première robe qu'il remarque un peu plus loin devant. Il se détend un peu et s'adosse contre le mur. Il partirait bien, malgré que ça décevra son patron. Mais pour sortir, maintenant, il devra pousser des gens, faire le coup de poing, donc se faire remarquer. Et les gens vont crier à nouveau, le montrer du doigt, et maintenant qu'il n'est plus un enfant le battre. Les coups, il les craint pas, mais la colère des femmes... Ce sont elles qui criaient le plus fort. Il est pris au piège, mais la foule regardera vers là, vers l'estrade. Ils vont parler. Alors autant écouter. Ca évitera de penser. Ca évitera de se rappeler. Ca évitera d'avoir peur. Oui, écouter. Et entendre. Et réfléchir. Dire oui s'il faut dire oui. Dire non s'il faut dire non. Il redresse le regard vers l'estrade. Un regard très clair. Il le baisse, par habitude, puis le relève.

- Delkhii, faites que tout ceci finisse vite !

Il l'a murmuré, mais peut-être jamais dans sa vie n'a-t-il prié avec cette ferveur.


Rae Nelissen
Rae Nelissen
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 3 Sep - 9:35
Irys : 120132
Profession : Forgeron
My'trän +2 ~ Zolios
Nous venons d’arriver et j’ai déjà trouvé le moyen de perdre Adal’ et ses tagtas de vue. Je me balade dans la ville accompagnée de Saranai et Satouros et Saranai. C’est deux la ne me quitte jamais. Je suis à la recherche de mon compagnon de voyage qui était accompagné de ses deux enfants ainsi que de ses tagtas. Pendant que je ère dans les rues de la ville, j’aperçois une foule qui semble plutôt agitée. Je me demande bien qu’est ce qu’il se passe aujourd’hui pour qu’il y ait autant d’agitation dans cette magnifique ville.je suis bien heureux que Adal ait accepté que je voyage avec lui. Ça faisait longtemps que je n’étais pas allé à Kharaal Gazar et encore moins à la capitale, Busad. J’étais venu avant d’avoir ma forge, mais je ne sais plus dans quel contexte je suis venu ici. Surement pour découvrir un peu le pays? J’en sais trop rien.

J’ère en ville avec mes familiers jusqu’a temps qu’on tombe sur un rassemblement qui grossissait a vue d’oeil. Je mis faufile pour essayer de voir ce qu’il se passe et je me retrouve a quelques mètres de Adal’. Je décide de le rejoindre. La foule était très dense et il était difficile de s’y faufiler sans bousculer des gens. Plusieurs personnes ne semblaient pas trop contentes que je les bouscule un peu, mais bon... je dois absolument le rejoindre! Une fois arriver je lui dis:

-Je t’ai enfin retrouvé! Tu sais il se passe quoi en ce moment?  

Zaël
Zaël
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyLun 4 Sep - 15:18
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Alors que la majorité des protecteurs se plaçaient de part en part de la place, le Gharyn, son Khorog et trois de ses commandants se plaçaient sur l’estrade de pierre érigée pour l’occasion. Elle disparaîtrait dans le sol une fois le rassemblement fini. Des jeunes comme des plus vieux ou encore des animaux, du Tagta courant en ville au Bunnalix beaucoup plus rare dans ces contrées, étaient présents sur la place. Ainsi qu’à la grande surprise de l’un des organisateurs, Adela Nyström. Il ne l’avait pas vue immédiatement, son regard balayant d’abord le fond de l’assemblée là où des jeunes se tenaient sur des empilements de caisses avant de revenir vers les premiers rangs. S’il n’avait été immobile, prêt à entamer son discours, nul doute qu’il aurait trébuché. Bien sûr Zaël était content de la voir mais cela rendait l’événement beaucoup plus stressant, angoissant : que penserait-elle de sa politique et que se passerait-il si elle n’aimait pas ?

Il n’avait pas vraiment le temps d’approfondir son questionnement, heureusement peut-être. Ses yeux se détournèrent de sa bien-aimée pour retourner se poser sur la foule. Le calme s’était plus ou moins fait à leur arrivée, aussi bien qu’il est possible avec une petite foule. Les habitants n’eurent pas de mal à identifier leur primo-Gharyn, avec sa djellaba et surtout ses tatouages bien visible sur le visage et les bras découverts, ou le Khorog avec sa présence imposante malgré sa petit taille. Le silence tout relatif était certainement plus dû au chef religieux qu’à Zaël. Mais qu’importait, ce fut bien lui qui commença à discourir !

« Bonjour chers habitants et voyageurs de passage et merci de votre présence ! Si nous vous avons réuni aujourd’hui c’est pour discuter des mesures à prendre face aux troubles que nous affrontons. Soyez assuré que de notre part les enquêtes se poursuivent bien qu’elle ne pointe pour l’instant pas dans une direction commune. Face à cet ennemi invisible qui risque de nous retourner les uns contre les autres, il serait intéressant, une fois n’est pas coutume, de se rapprocher de nos confrères My’trans. En commençant par nos frères et sœurs de Khurmag déconsidérés comme tout le monde le sait pour des raisons similaires aux préjugés qui pèsent sur notre belle ville ! Montrer l'exemple pour que d'autres régions nous suivent. Ce ne serait évidemment qu’un début pour freiner cette montée de tension et préserver la tranquillité en nos terres. Un pas en avant sur la voie de la paix. Je ne peux évidemment pas faire cela seul, j’ai besoin de vous et de vos avis. »

Tout le long il avait parlé posément, projetant au mieux sa voix douce, et avec conviction. Embrassant la foule du regard tout en évitant soigneusement le coin où se trouvait son amante. Ses mains étaient venus soutenir ses propos, ne retrouvant leur place le long du corps qu’à la fin alors qu’il contemplait tous ces gens en quête d’appui. Le visage ouvert mais sérieux. Il espérait que cette place, cette fontaine, symbole des liens improbables qui pouvaient se créer entre peuple en conflit - un peu à l’instar de sa liaison avec l’adepte de Dalai -  aurait un effet positif sur les pensées des participants.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 5 Sep - 11:27
Bon, c'est un monsieur qui parle, ça, c'est un bon point. Ca le surprend, d'ailleurs, parce que pour lui, ce sont les madames qui ont le pouvoir. Des murmures dans la foule, il comprend que c'est leur primo gharyn qui prend la parole et derrière lui le Khorog. Ainsi donc, un Primo Gharyn ressemble à ça ? Dans son esprit, un chef doit être vieux, car les vieux ont la sagesse. Un jeune peut pas être sage. Mais s'il est primo, c'est qu'il a fait ses preuves, qu'il a acquis de la réputation. Et la réputation, c'est ça que son chef veut que Dorian il ait. Alors il va écouter Zael. Attentivement. Pour gagner de la sagesse. C'est certain que ça sera intéressant. Et bon point, en se concentrant sur l'homme qui prend la parole, il oublie qu'il y a des dames dans la foule. Il voit des taches, des "choses non identifiées" et le primo gharyn avec ses peintures sur la tronche. Ouais, même s'il doit gagner de la réputation, il se peindra pas la figure, c'est pas propre. Et l'hygiène, pour cuisiner, c'est important.

Il sourit quand le discours commence. Le monsieur est poli, il dit bonjour. Cela lui laisse de l'espoir pour la suite. Sourire qui s'efface vite. Discuter des mesures ? Un chef décide, les autres appliquent. Ainsi va le monde. Il y a qui qui sait et qui qui sait pas. T'es chef, tu sais, t'es pas chef, tu sais pas. On d'mande pas à qui qui sait pas ce qu'il pense d'une décision de qui qui sait. Sauf pour faire croire à qui qui sait pas qu'il a choisi la méthode de qui qui sait pour qu'il travaille mieux et dans la bonne direction ? Ah, ça, ça serait intelligent. Oui, il prend une leçon, là, son sourire renaît. Il attend la suite.

Bon, y'a des troubles, Dorian le savait pas. C'est pas bien, les troubles. Le chef et ses équipes ils enquêtent, c'est bien. Il fait oui de la tête. Un chef qui bosse est un bon chef, Dorian est content. Un peu moins quand le chef il dit que les enquêtes ne mènent à rien. Bon, il l'a pas dit comme ça, mais c'est ce que Dorian il a compris. Donc le chef, il bosse, mais mal. Au moins il le reconnait. C'est comme quand tu veux créer un nouveau plat. Parfois ça rate, puis tu corriges. Alors il espère que le gharyn, il sait corriger. S'il dit qu'il sait corriger quoi qui va pas, Dorian sera content. Le chef, il le dit pas. Dorian ne sourit plus.

L'ennemi invisible, ça, il comprend pas. Invisible, c'est qu'on le voit pas. Si on le voit pas, c'est qu'il se cache. S'il se cache, c'est pour pas qu'on puisse le reconnaître. Si on peut pas le reconnaître, c'est qu'il est pas d'ici, forcément. Donc, l'ennemi est un étranger qui se cache. C'est comme des rats dans une auberge. Pour les débusquer, on procède par méthode. On bouge toutes les cachettes, zone par zone, on vérifie qu'il est pas là, puis on avance vers les autres cachettes, sans le laisser passer. A la fin, il reste qu'une cachette et le rat sera là. C'est facile, pas besoin d'être soldat pour le comprendre. Mais le chef, là, c'est pas ça qu'il propose. Non, lui, il dit, on a un problème avec des rats, alors pour résoudre le problème, on amène plein des rats. Comme ça, on en attrapera. Forcément, plus il y en a, plus t'en attrapes. Mais plus t'en as qui échappent à la traque. Alors tu peux dire : on en a eu dix. S'il y en a cent, c'est idiot. Il en reste, euh, beaucoup. Et même plus que quand le problème il s'est posé. C'est pas résolu du tout le problème. Sauf qu'il s'agit pas de rats, mais d'étrangers, des my'trans d'autres régions. Des gens avec qui qu'on peut communiquer.

La solution lui semble évidente. Si tu peux pas les reconnaître parce que qu'il se cache parce que tu peux pas les reconnaître, faut faire venir des gens que eux ils peuvent reconnaître ceux qui se cachent et dire "hey, celui-là, c'est un comme nous, mais un pas gentil, un qui fait du trouble". Et hop, on le punit. Alors, ce qu'il faut faire, c'est inviter le chef de khurmag, ou son primo gharyn et en faire un bon pote. Et pour devenir pote, rien de mieux qu'un bon repas où que tu discutes en ayant bon au ventre. Une bonne table, un bon repas et dire que le primo gharyn d'ici il dise au primo gharyn de là-bas, "mec, on a des fouteurs de trouble de chez toi ici, t'as des fauteurs de trouble de chez moi chez toi, j'te donne des soldats pour qu'ils les reconnaissent chez toi et tu me donnes des soldats pour qu'ils les reconnaissent chez moi et on sera des bons chefs. Puis on se revoit pour fêter ça en mangeant des bons plats. On a un super cuistot ici, si t'as un super cuistot chez toi, j'ira manger chez toi". Et ils sont super potes, parce qu'un bon repas, ça fait des super relations amicales. Mais non, c'est pas ça qu'il veut faire, le chef, mais dire aux gens d'ici de bien accueillir les rats. Puis quoi encore, les nourrir ? Y'aura plus que des troubles s'ils sont bien ici. Et la vérité lui saute à la figure comme la misère sur le monde !

- Nos chefs, ils ont pas d'bon sens !

Merde, il l'a dit à voix haute. Et comble de malheur, il l'a dit alors que les autres étaient silencieux à réfléchir sur ce que Zael venait de dire. La foule se tourne vers lui, les hommes comme les femmes. Le regard n'est pas encore haineux, ils ont l'air surpris. Mais Dorian connaît ça. Ils vont le reconnaître, lui crier dessus, puis le battre, sans doute à mort. Oh, il songe bien à regarder derrière lui pour faire croire que c'est quelqu'un d'autre qui l'a dit. C'est pas courageux, mais à choisir. Sauf qu'il est contre le mur et que c'est bien lui qu'on regarde. S'il n'avait pas pissé avant de venir, il se serait fait dessus. Il est tellement paniqué qu'il n'a même pas la force de se protéger avec ses bras pour éviter le premier coup ou fuir du regard. Son regard est éteint, résigné. Il va mourir, il espère juste que ça ira vite. Voix presqu'éteinte, il ne cherche même pas à se défendre.

- Ben quoi ? C'est vrai !

Il assume son propos. Il l'aurait pas dit à voix haute, il est pas fou. Mais il va pas dire le contraire de ce qu'il pense parce que celui qui a parlé est un chef et lui un commis. C'est peut-être ça, le courage, finalement ? Mais bon, il est prêt. Dommage, il sera pas cuisinier...

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 5 Sep - 14:01
Adela se tourna dans la direction de la voix de celui qui était intervenu. Ce n'était qu'un garçon qui avait l'air de ne même pas savoir pourquoi il avait dit ça. Il semblait vouloir s'enterrer aussi profondément que Delkhii le lui permettrait pour échapper à la foule, pauvre créature. Néanmoins, même si sa remarque était sortie de nulle part et sans le moindre argument, elle n'était peut-être pas fausse. Globalement, ce qu'avait déclaré son amant lui plaisait, à un détail près qui changeait beaucoup de choses. Elle décida d'épargner au garçon le regard de la foule en prenant la parole à son tour.

« La moindre des choses quand on se plaint, c'est d'exprimer son point de vue. Pour ma part, je suis d'accord sur une chose, My'trä a besoin de s'unir, c'est indéniable. Néanmoins, il se peut que nos chefs manquent effectivement de bon sens. L'ennemi est-il vraiment si invisible que ça ? Il suffit de réfléchir un minimum au problème pour voir que l'identité de l'ennemi est une évidence . Des gens disparaissent, d'autres se retrouvent privés des dons que leur ont offert les Architectes, et ce à grande échelle, à plusieurs endroits du continent. Cette situation commence vraiment à durer, et faire semblant de ne pas connaître le coupable ne mènera à rien. Je viens de Zagash, et pour être honnête, les adeptes de Delkhii ont tendance à m'exaspérer,  et je n'ai pas grande confiance en les fils de Khugatsaa de manière générale. Pourtant, ils restent mes frères et mes sœurs, et je ne crois pas qu'un seul My'trän soit capable de telles exactions. »

Je marquais une brève pause pour reprendre mon souffle, tournant mon regard de la foule à Zaël et son Khorog.

« Et même en mettant de côté l'aspect sentimental qui me pousse à dire ça, si c'était bel et bien des My'träns qui étaient les responsables, pour avoir pu échapper aux enquêtes du primo-Gharyn jusqu'à présent, il faudrait qu'ils disposent de moyens suffisant  pour cacher de tels crimes aux yeux de tous pendant autant de temps. A ma connaissance, seul le gouvernement de l'une de nos régions a un tel pouvoir. Pensez-vous sincèrement que l'un de nos primo-Gharyn serait capable d'organiser cela ? Personnellement j'en doute. Je ne vois alors plus qu'un coupable, celui qui nous a déjà frappé en plein coeur il y a des années de cela, et qui n'attend qu'une occasion de le faire à nouveau. Celui qui dévore les entrailles de notre monde pour alimenter ses machines infernales, Daënastre. Je suis sûre que même l'esprit de notre bon primo-Gharyn a été effleuré par cette idée. »

Elle repris son souffle, elle avait parlé longtemps, plus qu'elle ne l'avait envisagé à la base. Des grondements d'accord et de désaccord parcoururent la foule, elle entendit une ou deux insultes sur Zagash fuser quelque part dans la foule. Peu importait, elle avait dit ce qu'elle devait dire, qu'ils se débrouillent avec ça.

Désolée Zaël, mais il fallait le dire. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

Adela avait cependant menti sur un point, l'une des régions de My'trä était capable de tels méfaits, Zagash. Elle comprenait la logique derrière les actes, sa région n'était pas soumise à ces problèmes, et cette situation affaiblissait Khurmag et Khaaral Gazar, ce qui lui profitait pleinement. Mais surtout, comme Adela, beaucoup de gens s'empresseraient d'accuser les daënars, donnant le prétexte idéal à la guerre, or il était fort probable que chaque habitant de Zagash désire bouter les daënars hors du continent. Mais elle préférait ne pas songer à cette possibilité.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 5 Sep - 15:50

L'attente n'est heureusement pas aussi longue qu'elle l'avait redouté. Le duo le plus puissant de cette contrée fait ainsi son apparition sous les acclamations ou les regards inquisiteurs de la foule. Il est vrai que ce genre d'événement est plutôt rare. Du moins est-ce la première fois que Zora assiste à la rencontre d'un peuple et de ses dirigeants. Un spectacle intéressant, c'est vrai. Mais pour l'heure elle ne voit pas vraiment le réel intérêt de tout ceci. Demander à la foule son avis? C'est encore le meilleur moyen de lui faire croire qu'il a une quelconque importance. La bonne blague...

Pourtant la rouquine est hésitante si les raisons qui poussent le primo-gharyn à agir de cette manière: souhaite-t-il simplement faire croire aux siens qu'il considère leurs opinions? Une pure mascarade destinée à apaiser d'éventuels détracteurs? Ou est-il réellement en train de proposer à son peuple de débattre sur un sujet aussi important que celui qu'il vient d'évoquer? Il serait pourtant tellement plus simple de leur imposer sa propre décision. Décidément la culture de cette région est fort particulière. Et peut-être même trop étrange pour que la jeune femme puisse un jour espérer la comprendre. Si tant est qu'elle le souhaite, bien sûr.

L'adepte de Möchlog garde toutefois le silence tandis qu'elle continue de jouer machinalement avec la petite boîte dorée entre ses doigts. Avant d'entrer dans cette bataille verbale - à supposer, encore, qu'elle s'y résigne - il convient avant tout d'écouter. D'économiser sa salive sous une chaleur écrasante comme celle qui règne en ces lieux. D'autant plus que d'autres sont visiblement décidés à exprimer leurs propres avis. Parfois maladroitement, comme ce jeune homme à ses côtés. Et d'autres fois avec un tempérament qui arrache un sourire à la rouquine, comme c'est le cas lorsqu'une noiraude en armure prend la parole pour exprimer son point de vue.

Mais à défaut de participer, elle compte bien rappeler le premier des deux à l'ordre. Son intervention a attiré l'attention de la foule sur lui. Et donc sur la position où ils se situent tout deux. Une chose qu'elle aurait préféré éviter. Si elle s'est installée en retrait, ce n'est pas par hasard. Profitant de l'intervention d'une tierce personne, elle claque donc subtilement des doigts pour obtenir l'intérêt de son dérangeant voisin.
"Hey, l'idiot du village!" l'interpelle-t-elle calmement. "Rends-toi service et boucle-la! Les grandes personnes s'essaient à la démocratie..."
Cette dernière phrase lui arrache un nouveau sourire amusé, tant elle lui semble incongrue. Elle garde son regard ambré encore quelques instants sur l'éphèbe aux poils naissants avant de reporter son attention sur la poignée de personnes présentes sur l'estrade de pierre. Cette réunion promettait d'être intéressante. Maintenant il lui semble qu'elle sera davantage distrayante qu'autre chose. Non, décidément, elle ne comprendra probablement jamais la culture locale...

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 5 Sep - 20:53
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Ruby retroussa son petit nez fin, fronçant les sourcils. Les habitants des contrées de Kharaal Gazar avaient des manières bien étranges. Demander l'avis du peuple pour résoudre les problèmes ? N'était-ce pas justement aux chefs de régler ces questions là et d'en informer la population ensuite. Bon, il fallait avouer que sa région natale n'était pas la mieux placée non plus question politique... Se cacher, se masquer, se fait invisible. Cela n'aide jamais qui que ce soit. La jeune femme secoua la tête, dépitée, mais tâcha malgré tout de suivre le flot de paroles.

Il y avait quelques éléments étranges dans son discours. Un ennemi « invisible » ? Trouver des solutions face à des problèmes épineux, Ruby n'y voyait pas d’inconvénient. Mais il fallait faire preuve de bon sens : Laisser une foule décider de quoi faire alors que personne n'a de preuve sur les responsables est impensable. On ne peut décemment pas prendre une décision logique et juste si on ne fait que spéculer sur les possibles coupables. Cela dit, le Gharyn avait visiblement une idée derrière ce si grand ennemi inconnu puisqu'il souligna le fait de ne pas se retourner les uns contre les autres. En savait-il plus ou bien désignait-il un coupable à tord et à travers ? Le seul tout désigné était manifestement Daënaste. La cible facile en gros. C'était peut être vrai, oui, mais peut être pas non plus totalement, ou totalement faux. Les plus gros préjugés leurs étaient tout spécialement réservés. Mais quel était son but au final ? Qu'espérait-il en faite ? Que tout My'tra se ligue contre les sans magie pour les chasser et que tout se passe « pour le mieux » ? Ou avait-il d'autres idées en tête ? Il parlait de paix mais après tous les événement récents, Ruby se demandait si les choses n'étaient pas plus profondes que cela. Plus complexes aussi. Il ne suffisait pas de désigner un coupable, s'en débarrasser puis avoir la conscience tranquille.

Soudain, un jeune homme intervint, portant une critique maladroite mais malgré tout sensée. Il est vrai que pour un chef, il valait mieux prendre les choses en mains et pas déléguer le chemin à suivre à une foule. A cet instant, une femme en profita puis s'exprimer à son tour. Elle avait une certaine prestance et un aplomb dans ses paroles. Ruby était en accord avec certaines choses. Mais pas totalement... Cette dernière était fondamentalement persuadée que le coupable était tout désigné. Elle appuyait d'ailleurs ses mots par de belles paroles aux arguments subjectifs. Elle avait un point de vu tranché sur les sans magie. Ce n'était pas le cas de Ruby.


« Tout n'est pas noir ou blanc. D'un côté certains parlent d'ennemi invisible dont on ignore tout et de l'autre les daënars seraient la cible toute désignée. Je trouve cela trop facile. Qui d'autre pourrait-on haïr sans se sentir coupable dites-moi ? Et si les choses étaient plus complexes que cela ? Et si certains d'entre nous voulaient nous pousser à la peur et la rage pour nous jeter dans une nouvelle guerre contre eux ? Je ne dis pas qu'ils sont blanc comme neige, sans doute eux aussi de leur côté ont les mêmes sentiments à notre égard et oui, il est possible que certains soient coupables de ce qu'il se passe. Mais je pense qu'il faut voir plus loin. »

Elle se tourna vers le Gharyn et son Khorog avant de désigner la foule agitée autour d'elle.

« Vous nous avez invitez à nous exprimer et vous désirez que l'on trouve une solution pacifiste mais je ne pense pas que ce sera le résultat parmi nous. Parce que nous sommes humains, nous avons soif de justice mais surtout de vengeance et l'appel à la haine surpasse la réelle réflexion. Ça ou la peur, le manque d'information, et ce besoin que nous avons tous d'être guidés lorsqu'une situation nous dépasse. N'aurait-ce pas été plus judicieux d'ouvrir un tel débats entre chefs de nations ? Vous êtes nos sages, nous vous respectons et avons foi en vos décisions... Mais ce n'est pas à nous de choisir quelle solution est la bonne. Tout simplement car il nous est impossible d'être impatials. Certains d'entre nous sont remplis de préjugés les uns envers les autres, d'autres ont en eux une haine si profonde pour les Daënatres, qu'elle voile leur esprit. Certains sont endeuillés, d'autres se cherchent des excuses pour créer une guerre. Certains n'ont eux, pas le moindre avis. Personnellement, je n'ai pas la prétention de savoir qui blâmer ni comment résoudre nos problèmes.

Alors moi je vous demande, Gharyn, quel est votre avis exactement ? Que savez-vous de tout cela ?
 »

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 5 Sep - 21:38
Aurore était restée silencieuse, écoutant attentivement les paroles prononcées par le dirigeant sans laisser transparaître les pensées qui pouvaient bien l’animer sur le moment. Elle n’était pas d’accord, c’était un fait, une évidence à ses yeux. Jamais la paix ne pourrait être la solution, elle aurait pu il y a quelques années en arrière, mais plus maintenant du moins pas avec tous –par tous elle entendait bien évidemment « Daënastre »-. Cependant, la jeune femme ne se sent pas pousser des ailes, ne s’imagine pas prendre la parole en public pour hurler sa pensée, pour démontrer à quel point il fallait être aveugle pour ne pas voir les événements qui pointaient lentement mais sûrement le bout de leur nez. Un soupir s’était échappé de ses lèvres, alors que son regard devait donner l’impression de vouloir disparaître dans le sol sous ses pieds. La rouquine avait la bougeotte, essayé autant que possible de conserver le silence, de ne rien dire et cette fermeture du dialogue qu’elle s’imposait se matérialisait par un petit mouvement de jambe régulier, signe de son stress naissant. Un regard vers ses voisins lui avait permis de comprendre que cela pouvait être agaçant, alors la rousse avait tenté de se calmer, obligeant son inquiétude à faire silence. Aure avait pris le temps de bien observer les personnes l’entourant afin d’anticiper un peu les réactions. Si certains semblaient en accord avec le primo-Gharyn, d’autres semblaient eux complètement en désaccord ce qui soulagea profondément la voyageuse. N’était-elle enfin pas la seule à se poser les bonnes questions.

Une voix masculine était venue briser le silence de la réflexion, furtivement, provoquant quelques rires un peu moqueurs, parfois étouffés, parfois non. Aurore n’avait pas trouvé ça franchement amusant, n’avait d’ailleurs qu’à peine tourné la tête vers l’individu avant d’être attirée par celle qui venait de faire entendre sa voix. Cette fois-ci, c’était bien un sourire discret qui avait pris naissance sur ses lèvres, satisfaites qu’une personne se rapproche de son point de vue. Rapproche seulement, parce que derrière des paroles bourrées de bons sens se cachaient sans aucun doute une agressivité à peine dissimulée. Alors quoi ? C’était ça qu’avait eu envie de répondre au tac au tac Aurore. Alors qu’est-ce qu’on fait, on se lance à la poursuite des machines, on se rassemble tous pour ensuite déclarer une guerre ? Et puis tant qu’à faire on mettait tout le monde dans le même sac ? Au fond, est-ce qu’on n’était pas déjà dans une forme de guerre silencieuse, celui exploitant ou tapant le plus fort gagnait le point. Au sens d’Aurore il n’y avait pas de méchant tout trouvé, ni de gentil tout trouvé non plus… Ainsi son sourire ne put que s’agrandir quand une nouvelle jeune femme avait pris la parole, touchant pile-poil ou l’esprit plein de réflexion de la rouquine allait.

Les mains de la jeune femme s’étaient resserrées lentement sur ses cuisses, hésitant encore à prendre la parole. Qui était-elle pour donner son avis, qui était-elle pour se positionner dans une région qui ne fait pas parti de ses croyances… L’évidence avait finalement fini par vibrer dans son esprit, tous les architectes étaient égaux à ses yeux, alors pourquoi devrait-il y avoir des différences entre des personnes d’un même peuple ? Un nouveau soupir avait franchi ses lèvres, plus perplexes, moins bruyant. Elle s’était de nouveau répété mentalement qu’il n’y avait de bon ni de gentil, un simple mélange de tempérament, que ce soit chez les My’träns ou chez les Daënars, accuser sans réel preuve n’était pas une bonne chose. La guerre ferait bien trop de dégât, pourtant la paix n’était pas non plus la solution parfaite.


- « On ne peut pas choisir à votre place » c’était bien sa voix, à sa plus grande surprise qui c’était fait entendre « Nous sommes tous égaux, qu’on aime ou pas le même architecte. La guerre à de trop nombreuses fois fait des ravages parmi nous, notre environnement à du connaître beaucoup trop d’agression d’un peuple que nous ne connaissons finalement pas… Est-ce qu’ils sont pour autant responsables d’être différents ? Je n’ai pas la prétention de le croire. Comme je n’ai pas la prétention de montrer du doigt un coupable. Je crois qu’il y a du bon et du mauvais côté, peu importe où se porte notre regard. » Elle prend une légère inspiration « En revanche, je suis certaine que notre plus grave erreur c’est de ne pas nous rapprocher suffisamment des uns et des autres, de ne pas comprendre, ne pas accepter nos propres différences de cultures… La dame à raison, que cherchez-vous en venant ici recueillir notre avis, quel est le but, l’objectif de ce rassemblement ? »

Parce qu’Aurore n’était pas certaine de le comprendre, il était le primo et eux ? Eux ils n’étaient certainement pas grand-chose, n’avaient ni la sagesse, ni même le pouvoir de déplacer des montagnes. Alors, pourquoi venir à la rencontre du peuple, des voyageurs ? Pourquoi venir se confronter à la réalité et sortir de cette idée un peu illusoire de voir tout le monde s’aimer en parfaite harmonie. Aure n’était même pas certaine que sa phrase avait un sens, que son discours avait vraiment sa place ici… Alors elle s’était raclée la gorge pour faire silence, pour oublier qu’il serait bien de ne pas rattraper toutes ses années de non-expression d’un coup d’un seul.

Zaël
Zaël
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 10 Sep - 10:29
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Le silence fut vite brisé. Et c’est l’opposition qui ouvrait la danse. Dommage que ce garçon n’ait pas élaboré sa pensée. Mais Zaël n’eut pas le temps de s’appesantir sur cette intervention, celle d’Adela éclipsa tout. Elle était structurée et argumentée, ce qui le peinait c’était la direction pris par son discours  : la haine de l’étranger, autant que le fait que se soit nulle autre que son amante l’émettrice de tels propos. Triste mais non découragé, il savait pouvoir réfuter en partie ses mots, quand ce serait le moment. Pour l’instant il laissait le peuple s’exprimer. Après tout, c’était bien l’un des buts de ce rassemblement. Son regard peiné se reporta bien vite sur les autres personnes présentes.

Les propos de l’oratrice suivante furent beaucoup plus nuancés. Soulevant de nombreux points qui intéressaient le primo-Gharyn. Lui donnant même une ouverture pour venir là où il souhaitait. Avant qu’il n’eut entamer une réponse une autre dame, une rousse des premiers rangs, vint supporter les propos de la brune et posa une nouvelle fois la question que nombreux participants se posaient comme les signes d’approbations de part en part le faisaient comprendre.

« Je ne cherche pas à vous faire prendre une décision à ma place. J’assume cette responsabilité et ne vous demanderez pas de le faire. Laissez moi reprendre les différents poins que vous avez soulevez et je reviendrais à l’objectif de ce rassemblement. »

Son regard engloba la foule mouvante à ses pieds, les enfants jeunes ayant du mal à tenir en place. C’était pour eux aussi qu’il ne fallait pas prendre de décision hâtive, pour préserver leur futur.

« Si je parle d’ennemi invisible, c’est tout simplement que nous ne savons pas qui se cache derrière tout ça. Les enquêtes ne nous ont pour l’instant pas permis de mettre la main derrière un coupable commun aux différents événements. »

La découverte faite suite à l’enquête avec Belenor de l’implication de Daënar alliés avec des My’trans n’éclaircissait en rien les événements. Ni les précédentes ou les suivantes. En parler maintenant ne ferait qu’attiser la peur et la méfiance. Outre que leurs ennemis, déjà bien assez avantagés, pourraient apprendre le peu qu’eux savaient.

« Et si les Daënars semblent avoir des intérêts dans cette histoire, n’oubliez pas, ou sachez, qu’eux aussi ont été victimes d’événements tragiques de leur côté. Leurs villes ont aussi été attaquées de façon brutale et d’apparence gratuite : qui irait prendre pour cible un hôpital ? Effectivement, ça demande de lourds moyens et il serait trop facile de penser qu’un gouvernement ou l’autre en est responsable. Mais condamner une population pour les actions d’une minorité c’est trop grave, les conséquences trop lourdes. »

La guerre passée n’était pas si lointaine et si les morts avaient été oubliés, les nombreux orphelins étaient toujours vivants même si pas tout jeune. Une trace indéniable de son passage outre les ravages sur les territoires.

« Ce que je vous demande c’est votre soutien dans l’effort d’unir notre peuple face à cette décision difficile. D’arriver à rester le peuple ouvert et accueillant que nous avons toujours été. Mais aussi de  faire voyager cette idée d’une alliance commune pour qu’elle parvienne aux oreilles de tous, que l’idée se propage afin de faciliter son accomplissement. »

Il souriait plein d’espoir face à la myriade d’yeux qui le regardaient. Il espérait un résultat positif sans oser croire à une unanimité chimérique.

« Bien sûr, nous ferons de même de notre côté. Des émissaires officielles seront dépêchés. »

Attendre les réactions, leurs avis, était difficile. Encore plus avec la présence d’Adela. Un tumulte intérieur invisible à l'extérieur.

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyDim 10 Sep - 21:22
Dans la foule, Aurore avait été la dernière à prendre la parole, le regrettait-elle déjà. Après tout, la jeune femme n’était personne ici, ni même ailleurs d’ailleurs, elle ne faisait partie d’aucun titre particulier, une nomade parmi tant d’autres, simplement. Prendre ainsi position ne la mettrait certainement pas à son avantage, surtout pour souligner le fait qu’elle n’était pas en accord avec le représentant de Busad à qui elle devait sans aucun doute, un certain respect. La rouquine c’était de nouveau assise, les joues légèrement rosies par la gêne qu’une telle prise de parole impliquait, pourquoi fallait-il toujours qu’elle se mette dans une position délicate. Cependant et contre toute attente, elle ne parvenait pas à culpabiliser, elle avait été plutôt non agressive, prenant même plus ou moins indirectement la défense d’un peuple qu’elle ne portait pour pas dans son cœur. Était-ce la rencontre de Wendy qui l’avait ainsi adouci vis-à-vis de ses préjugés sur les Daënars ou était-ce l’ambiance pacifique de la ville et ses habitants qui commençaient à déteindre lentement sur elle. L’un comme l’autre ne serait guère surprenant, ainsi était-il plus que raisonnable de penser que les deux n’étaient pas très éloignés de ce changement d’opinion. De nouveau assise le regard un peu perdu derrière les interlocuteurs principaux, Aurore tachait de sortir de ses pensées, négatives, comme positives. Elle n’était pas certaine d’être un jour en adéquation avec le représentant qui venait de reprendre la parole, essayant de répondre point par point aux différentes inquiétudes mises en avant. Si le début de l’explication était plutôt bien parti, la suite n’avait pas tardé à faire entrouvrir les lèvres de la rouquine, qui malgré toute sa bonne volonté eu grand mal à dissimuler sa surprise.

Si fermer les yeux sur la potentielle implication de l’autre peuple pouvait encore se comprendre, l’idée même de conserver la bienveillance et le côté pacifique à leur égard un peu moins. Soit le dirigeant avait de la merde dans les yeux, soit il refusait simplement d’envisager ne serait que la réalité. Amener l’argumentation en avançant des faits passés ne résoudrait pas le problème. La souffrance des deux peuples étaient certainement à égalité, faudrait-il se souvenir ce qui avait entraîné l’éviction de certains de My’trä. Nous étions les fils et les filles des architectes, notre devoir serait toujours de protéger ceux qui nous ont permis d’être là, ne fallait-il en aucun perdre cela de vu. Que serait un Maître ou adepte ou encore novice de la terre, de l’illusion, de l’air, du feu, sans son architecte, plus grand-chose. Malheureusement, le risque n’était pas encore entièrement défini et les soi-disant enquêtes pas franchement révélatrices de quoi que ce soit, du moins si on se fiait uniquement aux propos du saint dirigeant. La méfiance était une qualité ou un défaut très prononcé chez la My’tränne. Quelques coups d’œil à droite et à gauche et le silence un peu d’incompréhension qui avait suivi la prise de parole de Gharyn laissait supposer qu’elle n’était pas la seule à être dans le doute. La rouquine jouait nerveusement de ses doigts sur ses cuisses, plus perplexe qu’autre chose. Aurore n’arrivait pas à déterminer si on venait de lui demander d’être ami avec tout le monde y compris les Daënars ou si elle devait se rapprocher de son peuple pour préparer une montée en puissance et surtout une entraide entre les différents membres du peuple de My’trä.

Finalement, la jeune femme le trouvait plutôt contradictoire dans ses propos. Il commençait par dire qu’il fallait être ouvert, accueillant, pacifiste, puis dans la même phrase il soulignait le fait de commencer à se préparer au cas où. Au cas où quoi ? Pourquoi n’allait-il pas jusqu’au bout de son argumentation, de son idée. Si les Daënars n’étaient pas nos ennemis invisibles, alors qui étaient nos ennemis ? Des personnes de notre peuple ? Aure n’était pas encore suffisamment naïve pour le croire. Finalement, c’était bien une question qui s’échappait de ses lèvres, parce qu’elle semblait avoir besoin d’entendre oralement la réponse à la question qui hantait déjà son esprit :


- « Pourquoi rassembler le peuple maintenant ? Pour préparer quelle éventualité ? Quels sont vos inquiétudes ? »

Allait-il dire ce qu’il craignait à la fin, les risques qui le faisaient prendre cette décision et cesser de sublimer le tout par des belles paroles pleines de compassion et d’espoir. Aurore ne s’était pas levée pour s’exprimer, elle avait simplement fait entendre sa question suffisamment fort pour être entendu de tous, elle se demandait bien ce que pouvait penser les autres de tout ça, y compris la première femme qui s’était exprimé sur le sujet et qui proclamait des manières biens moins pacifistes.

Zaël
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyJeu 28 Sep - 9:34
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Le silence d’une telle foule était pesant, angoissant. Mais il se devait d’attendre une réaction ou des réactions et la première fut celle de la dernière intervenante. Toujours des questions, pertinentes et de celles qu’il escomptait, dont il voulait qu’elles sortent. Ses paroles agirent comme un désinhibiteur, les réactions tombèrent en déluge entre protestation et réaction à ses propos, à celle de la rousse jusqu'aux micro-discussions qui naissaient de part en part.

« Tes bêtes ou quoi ? Les inquiétudes de guerre sont assez évidente ! »

« Eh c’est pas à toi qu’on cause Monsieur !»

« C’est vrai ça, vous pensez qu’il risque d’arriver pire ?! »

Et c’était à qui mieux mieux, difficile de dire d’où ça venait pour Zaël si ce n’était du milieu de la foule. Il laissa les choses un peu gonfler, peut-être un peu trop même. Une altercation musclée éclata près des caisses où le premier intervenant s’était fait entendre, deux Protecteurs s’y dirigèrent prestement tandis que le primo-Gharyn levait les bras pour réclamer le calme pour répondre au peuple.

« Pourquoi vous rassembler maintenant ? La question serait plutôt pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Parce que c’est une situation inédite où nous perdrions beaucoup à nous précipiter. Cependant trop tarder pour répondre à la montée de l’intolérance serait également tragique. Mes craintes sont multiples, la Guerre est l’une d’entre elle. Surtout qu’elle ne résoudra rien et ne fera que parsemer notre peuple, nos peuples, et plonger plus tôt que prévu nos proches dans l’oubli. »

Il ne put s’empêcher de regarder Adela. S’il y avait une guerre qui éclatait nul doute qu’elle irait en tant que guerrière mais pour ses idées aussi. Mais ce n’était pas sa seule raison de militer contre. Il avait toujours cru à des résolutions pacifiques des tensions, une façon pour tout le monde de s’en sortir vainqueur et vivant !

« Une de mes autres craintes est que nous nous laissions piéger dans la spirale de la violence. Il est toujours plus dur de ce montrer le plus raisonnable des deux parties mais c’est ce qui paye le mieux et c’est grâce à ça qu’on pourra résoudre ce conflit ! J’ai foi en vous. Que les Architectes guident vos pas vers la sagesse. »

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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyVen 29 Sep - 4:44

La rouquine se fend d'un sourire amusé lorsque le primo-Gharyn évoque les événements tragiques ayant frappé les hérétiques. Qui se soucie de ce qu'ils traversent? N'ont-ils pas mérités la souffrance? Ne l'ont-ils pas souhaitée lorsqu'ils ont décidé de se détourner des Architectes pour vénérer leur fausse déesse Technologie? Si l'on récolte ce que l'on sème alors les daënars sont bien loin d'avoir subi l'ouragan qu'ils méritent...

Deux jeunes femmes avant lui ont partagé leurs avis sur cette affaire traitée aujourd'hui devant ce peuple qui ne devrait d'ailleurs pas avoir le moindre droit d s'exprimer. La première s'est acharnée à relever la complexité du sujet et à le mettre en perspective. Le tout en faisant preuve d'une étonnante clairvoyance sur la nature humaine. La seconde a réussi à arracher un autre sourire à l'adepte de Möchlog en prétendant que tous les serviteurs des dieux sont égaux. C'est à peu près à ce moment-là qu'elle a perdu l'attention relative de Zora...

Sa boussole toujours en main, ses doigts jouant machinalement avec le petit boîtier doré, elle focalise principalement son regard sur le dirigeant tatoué. Elle hésite encore. Il est clair qu'il n'a pas ses faveurs. Le seul fait d'avoir opté pour ce débat public l'a privé du semblant de respect qu'elle aurait difficilement pu lui accorder. Néanmoins elle n'arrive guère à percer les véritables intentions de cet homme. Que cherche-t-il? Que souhaite-t-il réellement?

Mais, plus que tout, elle a l'impression d'être entourée d'enfants qui ne saisissent pas les subtilités d'un monde complexe, certes, mais pourtant bien aisé à comprendre pour peu qu'on mette de côté la morale ou la compassion. Ces gens viennent d'obtenir un droit de parole dont ils ne savent que faire, habitués qu'ils sont à suivre le berger sensé les guider. Et quand le berger en question commence à demander l'avis des brebis, c'est qu'il y a péril en la demeure. N'importe quel imbécile devrait s'en rendre compte. Même cet irritant adolescent qui pollue son espace vital!  

La jeune femme hésite à prendre la parole lorsqu'une accalmie semble se dessiner. Et c'est ce qu'elle décide de faire en découvrant deux Protecteurs s'avancer dans sa direction. Une conséquence de la légère altercation avec son voisin? Toujours est-il qu'elle n'a guère envie de se justifier. Et si un imbécile comme l'adolescent a pu exprimer sa stupidité sans conséquences, pourquoi n'en serait-il pas de même pour elle?
"Vous nous offrez là un bien beau spectacle, primo-Gharyn!" l'interpelle-t-elle en applaudissant lentement l'intéressé en question. "Bien qu'un brin pathétique, si je puis me permettre..."
Et elle se permet, évidemment! Le fait est qu'elle a réussi à obtenir l'attention de la foule. Que ce soit par les chocs répétés entre ses mains, sa manière peu orthodoxe de s'adresser au dirigeant ou encore par sa position dominante sur cette pile de caisses qui surplombe la plèbe. La rouquine balaie un instant la foule du regard avec un léger sourire au coin des lèvres. Haaa, si elle avait été dirigeante de cette région... La guerre ferait déjà des ravages dans les rangs des hérétiques, à n'en point douter!
"Je vous écoute tous évoquer la guerre depuis tout à l'heure comme si elle n'était rien d'autre qu'une possibilité parmi tant d'autres. Certains, comme le primo-Gharyn en personne, avouent même la craindre!" ironise-t-elle brièvement. "Mais mes amis... La guerre est une nécessité! C'est même un devoir qui nous incombe depuis que les hérétiques ont décidé de se détourner des Architectes. Et alors que des clameurs guerrières devraient faire trembler de fierté ce continent, tout ce que j'entends ce sont des excuses. Des tergiversations inutiles. Des peut-être et des si. Des injonctions à la prudence ou encore des appels à la réflexions..."
La rouquine n'estime pas être liée à ce peuple qui lui inspire un désagréable mélange de honte et de colère. Comment le pourrait-elle alors qu'elle est la favorite de Möchlog? Mais elle n'arrive pas à croire que les my'träns soient devenus aussi faibles. Depuis quand rechignent-ils à faire des sacrifices? Sans réellement s'en rendre compte, elle sert les poings. Une façon d'exprimer l'irritation qui la consume.
"Un conflit avec Daënastre est inévitable. Le nier n'est rien d'autre que l'expression d'une dangereuse folie. Et pourtant je vous entends invoquer la raison, primo-Gharyn. N'est-ce pas délicieusement ironique?" le questionne-t-elle, usant de la plus basique des rhétoriques. "La sagesse est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Pas quand il s'agit des daënars. Ce ne sont rien de plus que des bêtes enragées. Et on ne discute pas avec des animaux de ce genre-là: on les extermine avant qu'ils vous mordent!"
N'est-ce pas évident? Zora ne prête aucune attention aux commentaires qui appuient ou dénigrent ses paroles. Contrairement au primo-Gharyn, elle se fiche pas mal de l'opinion des autres. Tout ce qui compte, dans le fond, c'est que l'on considère la sienne.
"Vous vous souciez de l'avis des vôtres? Alors permettez-moi de vous faire part du mien: vous n'êtes qu'un lâche qui se réfugie derrière son peuple!" siffle-t-elle. "Et je vous le demande: qu'attendez-vous pour réunir vos troupes? Qu'attendez-vous pour montrer l'exemple aux autres régions de My'trä? Qu'attendez-vous pour troquer le bouclier contre l'épée? À ce rythme, vous serez toujours plongé dans ce débat stérile lorsque Daënastre sera aux portes de Busad. Et encore... si Zagash ne les précède pas!"
Elle n'a pas besoin du tumulte de protestations pour savoir qu'elle a sûrement dépassé la subtile frontière séparant le droit de parole de l'insulte. La rouquine sait que ses derniers mots n'étaient guère subtiles. Mais elle donnerait cher pour voir ce primo-Gharyn quitter l'apathie dans laquelle il semble se complaire...

Zaël
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyLun 2 Oct - 22:55
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Encore une fois, les réactions étaient mitigés. Le peuple n’avait pas peur de s’exprimer. Et heureusement ! Le rassemblement aurait perdue de l’intérêt et pas qu’un peu. Toutefois l’attitude visiblement moqueuse et sarcastique de la rousse, encore une, sur son piédestal de fortune ne plaisait guère au primo-Gharyn. Qu’on se moqua de lui, de sa façon de faire, soit, mais qu’on ignora purement et simplement les ravages d’une guerre c’était irresponsable ! Son incitation à la violence tout autant que ses propos envers les Daenars étaient eux inadmissibles. À se demander si elle ne faisait pas partie du groupe d’extrémiste ferré à l’aide de Belenor! Une inquiétude loin d'être anodine...

D’ailleurs, le Khorog derrière Zaël réagit bien avant lui. Discrètement, grâce aux regards fixé sur son partenaire, le premier donna ses ordres à la commandante Ryvia sans consulter ce dernier avant même que le dernier ne s’échappa des lèvres de cette fauteuse de trouble. Hors de question que cette rousse sortit de cette manifestation impunément sans être suivie ! Un interrogatoire serait de rigueur pour vérifier que cette semeuse de trouble ne risquait pas de leur préparer une surprise de mauvais goût. Aucune chance qu’ils la laissèrent s’évaporer dans la nature.

Ainsi les deux Protecteurs qui se trouvaient à proximité des caisses furent rapidement rejoint par des congénères tandis que les protagonistes à l’origine de leur intervention furent poussés dans des directions différentes sans plus de ménagement. Ce n’était que la partie émergée du rocher. Ils ne l’arrêteraient pas publiquement. Bien qu’après de tels propos peu de gens s’y seraient opposés et donc peu de chance que ça vira à la débâcle générale malgré les esprits échauffés.

Enfin pas plus que maintenant, les réactions ne se faisaient pas attendre des « Tu as bien raisons » jusqu’à « C’est peut-être à toi étrangère qu’on devrait appliquer ce traitement » ainsi que « Qui es-tu pour tenir de tels propos à un être si proche de Delkhi ». La voix du primo-Gharyn ne se ferait pas entendre sans effort. Ni celle de tout autre intervenant souhaitant donner une réponse construite et plus longue qu’une simple altercation.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Nos véritables ennemis - prélude [ Terminé ] EmptyMar 3 Oct - 19:31
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Alors qu'un silence interloqué apparaissait à la suite des paroles bien sages de Ruby une jeune femme à la chevelure rousse profita pour oser s'exprimer à son tour. L'inconnue relevait le même genre d'interrogations mais elle appuyait plus en profondeur sur les problèmes inhérents aux nombreux clans en My'tra. Hélas, bien que tous appartenaient à la même nation, les différences avaient très souvent créé des tensions. La fausse brune le savait pertinemment. Elle connaissait l'histoire avec la rigueur d'une élève de premier rang et pour le reste, elle savait où laisser traîner ses oreilles.

Le primo-Gharyn avait à nouveau toute l'attention, la foule avait les yeux rivés sur lui, avides de réponses. Celui-ci gardait son calme, tâchant de répondre au mieux aux interrogations lancées. Cependant, il essayait de « trop » rassurer la population. La situation était véritablement complexe si même les enquêteurs étaient dans l'incapacité de prouver qu'il s'agissait des mêmes coupables. D'autant plus que l'homme mettait également en avant le désarroi des daënars sur leurs propres terres. Alors quoi ? Il s'agissait de terroristes des deux nations réunies ? C'est plausible. Et en cet instant... Il proposait une alliance générale face à un groupuscule ? Était-ce réellement faisable ? Si des individus étaient capables de tout, y compris de s'allier à leurs pires ennemis pour la destruction des deux nations... Ils représentaient bien plus qu'un cancer généralisé. Était-ce un rêve chimérique et rien de plus ?

Alors que le peuple se secouait à présent, comme sortis de force d'un doux rêve, Ruby resta silencieuse et purement spectatrice des échanges qui se déroulaient sous ses yeux. Les esprits s'échauffaient si bien que le primo-Gharyn devait intervenir au plus vite pour apaiser les tensions. Il avait parfaitement raison, la guerre était quasi inévitable au train où les choses allaient, surtout si la population restait dans l'ignorance totale. La peur mène à la violence et la violence à la guerre. C'est un effet boule-de-neige. La disciple de Khugatsaa senti alors l'une de ses voisines frissonner d'effroi à l'évocation de l'oubli des proches. Ruby, elle, haussa les épaules avec platitude. Elle n'avait pas d'attaches. Elle n'était qu'une ombre parmi tant d'autres.

Soudain, une voix sèche se fit entendre, non sans être appuyée par des clap retentissants. Les yeux changèrent alors de cible, comme envoûtés. Avec aplomb, la femme affirmait qu'il était d'une nécessité absolue de faire la guerre. Ruby n'était pas tout à fait de cet avis, mais il était clair qu'elle aurait lieu. Le fossé entre les deux nations était si terrible qu'il était aisé de manipuler les esprits dans cette direction. Malgré tout, la femme avait un peu trop de hargne envers le chef de clan, et les autres aussi d'ailleurs. Ruby vit autour d'elle nombre d'expressions s'assombrir et certains acclamaient le raisonnement de l'inconnue. D'autres, en revanches étaient virulents à l'encontre de la rousse.


« Non mais vous vous entendez !? »

Outrée de voir la situation partir dans tous sens ainsi, Ruby n'avait pas pu se contenir. Profitant de sa position dans les premiers rangs, elle se rua sur la scène. Non pas pour agresser les deux célébrités ici présentes mais pour se faire voir de tous.

« N'avez-vous donc rien dans la tête, tous ? Ah qu'elle est belle notre fière nation ! Vous faites hontes aux architectes à vous injurier ainsi. Étrangère ? C'est ainsi que vous vous voyez, vraiment ? Comment pensez-vous arriver à quelque chose si vous n'êtes même pas capables de vous considérer comme des semblables ? Nous sommes tous les enfants chéris des architectes, et si nous ne sommes l'enfant que de l'un d'entre eux, nous sommes tous égaux. Que vous réclamiez la paix ou la guerre, commencez dont par nettoyer votre bouche avant de faire l'affront à nos créateurs de telles paroles.

Vous vous interrogez tous sur cette possibilité de guerre ? Et bien, là dessus je suis d'accord avec la femme au fond, oui, elle ne peut qu'arriver. C'est un fait. Je ne dis pas que c'est quelque chose de juste dont nous devrions être fiers, mais elle est inéluctable. Regardez-nous. Tous. Les my'trans comme les daënars ont des préjugés si absurdement gros sur l'autre peuple qu'un peu de drame suffit à transformer nos ignorances mutuelles en une rage qui, non, ne pourrait être contrôlé...

Et comment pourrait-on arrête celle-ci ? En démasquant les coupables des massacres et en restant unis ? Non. Comment pourrait-on réagir face à des atrocités commises autant par des daënars que des My'trans, car oui, vous nous le cachez n'est-ce pas  Gharyn ? Mais il ne faut pas être idiot pour comprendre qu si la situation vous échappe à ce point c'est qu'il est impossible de contrecarrer un groupe aussi insaisissable qu'improbable. Ils vous continuer à nous rendre en colère, ici et là-bas, sans aucun doute.

Alors oui, il est vrai que c'est important de nous unir. Parce que nous sommes tous concernés. Mais pour se préparer au pire. La paix est une utopie tant que nous seront incapables de nous voir autrement que comme des animaux, des ennemis, des monstres, des étrangers.
 »

L'esprit de la jeune femme s'était emballé si bien que sa magie s'était déliée. S'insinuant dans l'esprit d'un certain nombre de personnes, des illusion effrayantes apparurent à leurs yeux. Ils eurent le sentiments que leurs propres voisins se transformaient en des créatures inhumaines, des bêtes enragées, avides de mort et de destruction... La leur. Les premiers rangs s'agitèrent tendit que l'effroi s'emparait d'eux.

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