Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €




 :: Les terres d'Irydaë :: Als'kholyn :: Marnaka
Page 2 sur 2
Aller à la page : Précédent  1, 2


 La croisière s'amuse

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyDim 22 Oct - 0:01
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Un jeu ? Et bien, et bien. Cette chère Zora pouvait faire preuve d’une étrange innocence, presque enfantine, ce qui n’était pas pour déplaire à l’entrepreneur fortuné. Il était même assez amusé des interprétations parfois comiques de la rouquine quant aux paroles du quarantenaire avisé, ce qui en soit était très bon car elle apaisait, subtilement, les flammes glacées qu’elle avait attisé il y’a quelques minutes. Après tout c’était la meilleure chose à faire, calmer l’irritation du vrai prédateur dans cette cabine.

Là où Zora pensait qu’il s’agissait d’un étrange jeu de société pratiqué dans la société Daënare, Ludwig lui tissait lentement dans sa tête le portrait idéal de la my’tränne, se faisant une idée de cette singulière personne au comportement hors-norme. Tout en elle l’avait intrigué dés sa première apparition. C’était instinctif, il semblait presque flairer les personnes d’intérêt parmi la populace ordinaire et banale. Et Zora répondait parfaitement aux critères d’intérêt qui attiraient l’homme des ombres.

Plusieurs détails furent retenus et marqués au fer rouge dans son palais mental à mesure qu’elle répondait avec plus ou moins d’honnêteté. Des mots restaient gravés dans sa tête avec intensité, des sous-entendus étaient mis au peigne fin et même le changement subtile de ses sourires n’échappait pas au regard critique de celui qui aurait pût faire un admirable détective mais qui c’était forgé un destin beaucoup plus sombre … et fructueux.

Le mot purge. Le fait qu’elle pensait que le libre-arbitre n’était qu’une illusion. Elle se voit comme l’instrument de son créateur. Elle ne se considère pas comme hors-la-loi sans pourtant le nier. Elle parle d’aider des gens d’une manière qui n’échappait pas à sa vigilance. Oh, il avait eu affaire à des personnes de ce genre, par le passé.

Les pièces du puzzle s’assemblent lentement, mais doucement. L’image floue et opaque qu’était la cultiste se dessinait clairement à présent. Des mots flottaient par-dessus le portrait de Zora, prenaient une intensité d’encre enflammée quand ils se révélaient être indissociables de l’identité qu’il bâtissait autour d’elle. Il était si concentré dans sa méditation profonde qu’il ne porta qu’un faible intérêt, en toute politesse, à la question provocatrice de Zora envers Laura. Il n’en voulait pas à cette dernière pour sa franchise, après tout il n’y’ avait aucune honte à avouer partager autant les intérêts que la couche de l’industriel. Y’avait-il un mal à joindre l’utile à agréable ? Non et Zora semblait être, secrètement, de cet avis.

Un jeu , c’était bien ainsi que Zora appelait sa petite déduction ? Et bien, elle allait avoir droit à un aperçu de la finalité de leur jeu. L’homme se releva lentement, presque théâtralement. S’étirant à la manière d’un léopard qui n’a que trop sommeillé sur sa branche, il avança à petit pas vers la demoiselle aux cheveux embrasés. Jetant un regard complice à miss Greyson, il la gratifia d’un de ses sourires au charme si particuliers. C’était le sourire prédateur qu’il affichait quand il allait jouer avec quelqu’un. Souvent contre leur gré, mais ce n’était qu’un futile détail.

« Je vais te dévoiler un petit secret, Laura. Il fut un temps, je pratiquais la déduction aux côtés de grands penseurs du Tyorum. Des maîtres dans l’art de la psychologie, des vieux vautours qui prenaient un plaisir pervers à lire une personne rien qu’en leur parlant. J’ai beaucoup appris à leurs côtés au point de les surpasser. Mais ils se servaient de mon … talent pour des fins qui ne m’honorent guère. Si mes premières expériences furent des plus désagréables, j’ai vite apprit à dompter mon don afin de l’utiliser dans des domaines beaucoup moins sinistres. Nous allons faire une démonstration en compagnie de miss Viz’Herei qui, décidément, est une personne très joueuse. »

Il venait de faire le tour de la chaise de Zora, posant ensuite doucement ses deux mains sur chaque côté de la chaise, au-dessus des épaules de la femme sans pour autant la toucher ni l’importuner par une présence qui empiéterait de trop sur son espace vital. Elle ne ressentirait aucune menace, aucun timbre qui trahirait des intentions malveillantes chez Ludwig. Mais ses mielleuses paroles allaient lui faire l’effet d’une caresser glacée. Comme l’étreinte d’un serpent invisible venant l’encercler.

« Vous êtes une pieuse croyante, maîtrisant la magie des soins et des protections. Donc vous adorez Möchlog, dieu de la vie. Vous parlez d’aider des gens en utilisant le terme « purger »et vous venez vous ressourcer à Aildor. Vous avez le don de soin mais vous affirmez vous en servir rarement. La façon dont vous teniez la dague indiquait que vous êtes assez habile au couteau. Votre comportement belliqueux et toujours offensif trahit en vous une aisance en matière d’homicides. Vous êtes une tueuse-née et vous n’en êtes pas à votre premier méfait. »

Il s’humecta brièvement les lèvres, pianotant contre la chaise en bois avant de reprendre avec le même ton assuré :

« Vous tuez ceux que vous jugez indignes de votre Architecte car telle est votre vision de la vie. Vous voyez la nation technologiste d’un mauvais œil et avez insinué plus d’une fois qu’une guerre sera déclenchée. Vous êtes une fanatique qui préfère fermer les yeux sur la raison pour purifier vos terres de la présence des païens et des infidèles. Peut-être que le fait que vous vous considérez comme porteuse de la vraie volonté de Möchlog facilite vos pulsions meurtrières ? Après tout, il est plus aisé de justifier ses crimes sur quelque chose qui dépasse la conception humaine, même les atrocités les plus épouvantables. »

Il pencha lentement son visage au-dessus de la chevelure du fruit de son analyse, comme le Diable en personne murmurait ses paroles corruptrices à l’oreille des innocents pour les pousser vers la perdition et la damnation. Etait-il un diable, un démon ? Certains diraient que oui, mais Ludwig répondra qu’on pouvait voir le mal n’importe où. La vie est grise, la conception manichéenne était pour lui une douce plaisanterie racontée aux naïfs et prônée par les idéalistes.

« Vous souriez en évoquant vos actes de bonté. Le plaisir se lit sur vos traits au souvenir de toutes les âmes que vous avez sauvé des ombres de l’hérésie. Entendez-vous la voix de votre maître en fixant vos mains rougies par le sang de vos victimes ? Quel degré de plaisir éprouvez-vous quand vous arrachez la vie à vos ennemis ? Je sais déjà que vous n’avez jamais eu de regret, vous êtes bien trop confidente en la justesse de votre sainte quête pour laisser la place au doute. Ou peut-être que je me trompe ? Peut-être que votre cœur n’est pas aussi glacé que le mien, que vous éprouvez des remords quand vous achevez des innocents qui auraient put avoir une longue et joyeuse vie ? L’idée que vous auriez put convertir ces âmes perdues à votre vision ne vous a nullement frôlé l’esprit ? Non … l’hérésie doit être immédiatement traitée, vous n’avez aucune hésitation. Et puis la satisfaction, l’adrénaline que cela vous procure est une sensation bien plus jouissive que toutes les drogues que l’on peut trouver à Als’Kholyn. Le frisson du meurtre et la bénédiction de son Architecte. Qu’elle passionnante personnalité. »

Il souriait, ce requin à la peau humaine. Un sourire carnassier, mais pas cruel. Enfin, pas dans le sens diabolique où il adorait détruire et torturer, non il était point sadique à ce point. Il était plutôt satisfait d’avoir découvert qui était Zora, car à présent il ne la voyait plus comme une furieuse gamine irascible et belliqueuse, mais comme une des merveilles de la psychologie humaine : une sociopathe fanatisée, endoctrinée et possédant une candeur désarmante ainsi qu’une intelligence presque insoupçonnée. Il la voyait à présent comme elle l’était réellement et cela lui donnait une sensation très particulière. Puissance ? Orgueil ? Satisfaction ? Il ne saurait le dire, mais il aimait cette bouffée de frissons qui venait de parcourir son échine.

« Je suis très, très satisfait d’avoir à bord une personnalité aussi particulière que la vôtre, miss Viz’Herei. Vous êtes une rose couverte d’épines plus tranchantes que des lames de rasoir. Si je venais à vous décrire personnellement, je vous qualifierais de dague dont la beauté fascinante de l’acier n’a d’égale que son terrible tranchant. J’espère que vous prenez cela comme un compliment. Si jamais je me suis montré un peu trop cavalier, je vous prie de m’excuser. Il y’a des habitudes qu’on ne peut réfréner et vous étiez si encline au jeu que je n’ai pas put m’empêcher de m’amuser à mon tour. »

Fixant à nouveau l’ingénieure, il hocha lentement la tête avec une certaine grâce.

« Finalement nous allons trouver plus d’intérêts communs que nous l’imaginions, ma chère Laura. Il se peut même que ce soit le début … d’une conversation plus portée vers nos désirs respectifs. »

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyLun 23 Oct - 18:17

La rouquine écoute Laura s'exprimer avec un certain intérêt. Elle est particulièrement ravie d'entendre que la brune a perdu son sang froid, ce qui explique ainsi pourquoi elle s'en est pris à elle. Il est vrai que c'est un art qui se travaille. Et Zora ne lui jettera guère la première pierre. Si c'était elle qui était en position de force, elle se serait sûrement montrée moins patiente. Le fait est qu'elle comprend la réaction de la partenaire de Loud'wig. Et que cette dernière a raison lorsqu'elle argue qu'être qualifiée d'exaspérante sonne comme un compliment à ses oreilles. Irriter du daënar... N'est-ce pas un merveilleux passe temps?
"Je ne suis exaspérante que pour ceux - ou celles - qui se laissent affecter par les mots ou les considérations d'autrui..." nuance-t-elle.
Une manière également de faire comprendre à Laura qu'elle ne la croit pas lorsqu'elle affirme qu'elle ne s'intéresse pas à elle. C'est peut-être sa fierté qui l'empêche de l'avouer. Ou encore la colère qui peut encore l'habiter suite au traitement infligé à ses doigts. Là encore, elle la comprend. Et c'est pourquoi elle se contente d'un vague sourire tandis qu'elle refrène la remarque qui lui brûle les lèvres. Envenimer les choses pour le seul plaisir de piquer l'amour propre de la brune? C'est tentant, oui. Mais pas assez si l'on considère les risques que cela implique pour l'invitée qu'elle est à bord de ce navire...

Zora trempe une énième fois ses lèvres dans le thé et tourne son regard vers Loud'wig lorsque ce dernier s'essaie à nouveau au jeu des devinettes. Ou, plutôt, des affirmations. Elle l'écoute avec attention, soulignant parfois ses propos d'un haussement de sourcil ou d'un air amusé alors qu'il la dépeint avec une exactitude qui l'étonne au plus haut point. Et la rouquine serait sûrement outrée par les propos qui caresse ses oreilles si seulement ils n'étaient pas aussi révélateurs.

Alors elle gratifie l'exercice du moustachu par un applaudissement trop lent pour être réellement honnête. Mais elle est malgré tout impressionnée par les capacités de déduction de son hôte. Ho bien sûr, il se contente d'effleurer la vérité sans jamais réellement l'appréhender pour ce qu'elle est réellement. Mais c'est déjà beaucoup pour une personne qui semble étrangère à la culture my'trän. Le fait est qu'il ne semble pas y être imperméable comme Laura peut l'être.

Elle lâche finalement un rire aussi amusé que moqueur lorsqu'il gratifie la brune d'une remarque qui relève d'une certaine forme d'intimité. Non que cela la dérange. Mais elle ne croit pas une seule seconde à l'intérêt que le moustachu porte à celle qui est sensée être sa partenaire. Et, bien sûr, elle n'allait pas se priver de le leur faire remarquer.
"Allons Loud'wig... Vous et moi savons que vous vous fichez bien des désirs de Laura..." souffle-t-elle. "Ou de qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. Quant à la morale... N'en parlons même pas!"
Son sourire disparaît derrière la tasse de thé pendant quelques instants. Puis elle dépose la porcelaine sur la table avec un semblant de précaution avant de reprendre la parole. Elle suppose que sa remarque appelle quelques explications. Et puisque c'est de nouveau à son tour de jouer aux devinettes, elle ne va pas s'en priver.
"Sinon pourquoi serais-je encore ici, dans cette pièce, au lieu de nourrir les poissons?" demande-t-elle, rhétorique oblige. "Vous avez conscience que je suis une criminelle et que je vous tuerais l'un et l'autre pour peu que ce soit dans mon intérêt. La plupart des choses que vous avez dites sont justes. Et pourtant je suis toujours ici, à écouter vos compliments cavaliers et à manger les biscuits que vous avez si généreusement mis à ma disposition. Et ce, même si je m'en suis prise à votre chère Laura ou à votre homme..."
Biscuits, d'ailleurs, qui commencent à dangereusement manquer sur cette table. Zora s'accorde un bref instant pour en glisser un entre ses lèvres puis le dévorer avec un plaisir qu'elle ne prend guère la peine de cacher. Ce n'est que lorsqu'il a rejoint ses frères au fond de son estomac qu'elle daigne reprendre la parole.
"Je suis pratiquement certaine que vous ne vous entourez pas de gens qui ne peuvent pas vous servir d'une manière ou d'une autre. Vous mesurez la valeur d'une personne en fonction de ce qu'elle peut vous apporter. Et - votre petit discours de tout à l'heure l'a prouvé - vous êtes rationnel. Parfaitement rationnel. À tel point, d'ailleurs, que vous ne laissez vraisemblablement pas les émotions vous dicter vos mots ou vos actions!" précise-t-elle. "Si Laura est dans cette pièce avec nous aujourd'hui ce n'est pas parce que vous l'appréciez. Mais parce qu'elle vous sera utile d'une façon ou d'une autre. Et c'est également vrai en ce qui me concerne..."
Elle a revanche plus de mal à trouver ce qu'il attend réellement d'elle. Il doit bien se douter qu'elle ne l'aidera pas à écouler sa marchandise sur My'trä. Et le seul moyen de pression qu'il possède s'envolera lorsque le navire aura atteint le continent et qu'elle retrouvera sa liberté d'action. Compte-t-il sur sa bonne volonté? Elle en doute...
"Quelqu'un d'aussi aisé que vous pourrait facilement s'entourer de femmes pour agrémenter ses nuits ou ses journées. Vous n'avez pas besoin d'elle en particulier pour animer votre couche. Pas seulement, en tout cas. Alors je m'interroge: en quoi peut-elle bien vous servir?" demande-t-elle, curieuse. "A-t-elle des relations sur My'trä? Est-ce la fille d'un concurrent que vous espérez apprivoiser à travers elle? Qu'est-ce qui justifie une telle hypocrisie à son égard?"
En réalité les possibilités ne manquent pas. Elle se demande simplement ce qu'il en est réellement. Et, surtout, elle ne juge pas le moustachu. Les gens ne sont que des outils. On s'en sert jusqu'à ce qu'ils ne soient plus utiles. Zora ne peut décemment pas lui reprocher d'agir comme elle le fait. Mais si elle est curieuse de savoir quel intérêt précis il trouve à la brune, elle l'est davantage encore en ce qui la concerne.
"Dites-moi Loud'wig, par curiosité... Quelle est la nature exacte de l'utilité que vous m'accordez?" reprend-t-elle, sérieuse. "Vos compliments ont la saveur du venin. Et même s'il est enrobé d'un merveilleux vocabulaire et d'un savoir-vivre qui mérite le respect, il n'en reste pas moins du poison..."
Il est peut-être venu temps de jouer carte sur table. L'exercice de la diplomatie est amusant mais son efficacité reste toute relative. Puisque les trois protagonistes peuvent  à présent parler franchement sans agrémenter leur échange de futilités, pourquoi s'en priver?

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyDim 29 Oct - 11:39
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ Interpellée par Ludwig, Laura soupira légèrement pour retrouvée un vritable intérêt à cette conversation. Elle n'était pas d'une patience d'ange, elle ne l'avait jamais été... Mais pour voir cet homme laissait tomber une partie de son masque et lui accordait sa confiance une nouvelle fois, elle était prête à faire un effort. Un effort léger. Le Baron avait intérêt à maintenir ce nouvel élan d'intérêt qu'elle n'hésiterait pas à laisser s'étioler si cela ne lui plaisait plus. D'autant qu'elle était quasiment sûre que Zora n'était pas une personne si secrète qu'il n'y paraissait. Bien sur la situation présente la forçait à faire preuve d'une once de bon sens -et encore cela avait l'air bien difficile pour elle- mais l'ingénieure ne la voyait pas assez retorde pour avoir l’habitude de cacher bien longtemps ses dessins. Aussi être ainsi mise à nue ne semblait pas l'effrayer malgré que les mouvements félins du quarantenaire étaient comme une cage qui se resserrait autour d'elle.

ϑϑϑϑ Enfin le portrait commença. Pratique, imperturbable dans sa démonstration. Ludwig dessinait la psychée de la rouquine comme un peintre. Les petits coups précis de pinceaux s'abattaient sur la toile à un rythme lent mais régulier. Laura ne pouvait pas nier que la déduction méthodique, absolument scientifique et si déterminante de cet homme n'était pas impressionnante.
Si elle avait elle aussi décelait la soif de sang et la sauvagerie débridée de Zora, elle n'avait pas une idée aussi précise de ses motivations. Est-ce que cela l'intéressé vraiment ? Ce qu'elle aimait en cet instant c'était plutôt de voir le ballet des méninges de son employeur. Une mécanique magnifique, élégante et d'une efficacité redoutable. Depuis que la rouquine était entrée dans la pièce, sans qu'aucune des deux ne s'en rende compte, elle avait été analysée et disséquée par la méthode de pensée de cet homme à l'air si calme et glaciale.


ϑϑϑϑ Quand il note toutefois que tout cela pourrait les rapprocher, elle ne peut s'empêcher d'avoir un sourire dubitatif, tout en se demandant s'il sait autant de choses sur elle. Ce côté sombre qu'elle cache soigneusement à la vue de la bonne société Daénastre? La soif de pouvoir ambitieuse ? Le manque de scrupules et le besoin d'adrénaline face aux hasards. Et pardessus tout, est-ce que ses faiblesses, il risque de les exploiter un jour ? Mais ce n'est pas le moment de se laisser aller à la nostalgie ou une angoisse sans intérêt. Elle sait déjà quels sont les projets de Ludwig pour elle au moins pour les prochains mois. Elle pensera au reste par la suite.

ϑϑϑϑ Projets dont Zora n'a pas manqué de deviner l'ombre d'ailleurs. Peut être n'est elle pas si irrécupérable cette enfant. Ou bien si. Laura ferme les yeux en profitant de son thé, tout en écoutant discrètement les remarques de Zora. Tout ce qu'elle dit est exacte. Mais ce qu'elle ne sait pas c'est que Laura s'enorgueillit de cette position d'objet utile. C'est ce qu'elle a donné en échange de sa position. Ce qu'elle a à offrir en plus de son corps -que Zora veut absolument mettre en avant apparemment, elle va finir par être flattée.- et de son intellect scientifique. Oui sa famille est là pour être utilisée par Ludwig, sans aucune retenue, et avec son consentement.

    ϑϑϑϑ En fait ce n'est pas de l'hypocrisie, Zora. C'en serait seulement si je ne savais pas ce que cherchait Ludwig, mais je vous assure qu'il a beau être un manipulateur exceptionnel, je suis tout à fait consciente qu'au moins une partie de son intérêt est... motivé.

ϑϑϑϑ Elle ne cherche pas à s'expliquer plus avant. A quoi bon, le reste des questions de la demoiselle c'est bien à Ludwig d'y répondre.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyDim 5 Nov - 23:22
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Trêves de petits jeux, de belles paroles et d’échanges de bonnes politesses. Il était grand temps de faire tomber les masques et de parler en toute franchise. Maintenant que Ludwig avait établit calmement le portrait de leur jeune invitée, il pouvait s’exprimer sans craindre que ses paroles ne soient utilisées contre lui. Les espions étaient une monnaie plus courante qu’on ne le pensait et il n’avait vu que trop de chefs du crime organisé se faire évincer par des taupes au sein de leurs rangs. Zora était intelligente, mais parlait avec franchise, même quand il s’agissait de ses actes criminels. Elle ne cherchait nullement à camoufler ses activités sanglantes, confiante en la justesse de sa cause. Il ne craindrait donc pas qu’elle se révèle être une sournoise espionne à la solde de quelques secrets ennemis. Quant au fait qu’elle soit une agente secrète de la police Daënare, l’option était ridiculement improbable.

Reprenant sa place sur son siège, il s’empara au passage de la dague de Laura, contemplant d’un air absent la lame légèrement tâchée de rouge. La belle robe écarlate s’était séchée sur la peau argentée, devenant une croûte disgracieuse et repoussante. S’armant d’un mouchoir disposé sur la table, il commença à essuyer avec une grande minutie l’acier de l’arme blanche. Toute malice avait quitté son visage devenu un masque calme de sérieux. Le timbre de sa voix, quant à lui, gardait toujours cette sensation de froide détermination, murmure d’une brise d’hiver.

« Soyez rassurée, ma chère, vous ne craignez rien avec nous pour la simple raison que je suis moi-même un criminel, même si le terme le plus convenable serait baron du crime. Je ne suis donc pas un innocent hypocrite qui va vous faire la morale, bien au contraire. Je suis … admiratif par votre force de volonté, le zèle avec lequel vous défendez votre foi. Je trouve pareil force d’esprit absolument admirable, voilà pourquoi j’ai sentis un vent d’opportunités pour nous deux. »

Rien n’indiquait qu’il se moquait de Zora, dans sa voix comme dans son attitude. Il parlait avec la plus pure des sincérités, ce qui pouvait en faire frissonner plus d’un. Un homme qui voyait en une tueuse au long passif une potentielle alliée. Quel genre d’esprit dérangé pouvait se lier de sympathie avec une fanatique assoiffée de sang ? Ou, pire, quel genre d’esprit odieusement pragmatique pouvait se cacher derrière les traits de ce mystérieux personnage aux manières si élégantes ?

« Puisque Laura semble vous passionner à un point frôlant l’obsession, je vais satisfaire votre curiosité. Elle et moi allons nous approprier une entreprise familiale de mines. Pur business où moi et miss Greyson sommes tous deux gagnants. Voilà donc la source de notre relation. Et je pense que nous deux pouvons aussi bien avoir une relation fructueuse. »

Il leva lentement la dague afin de porter la lame à portée d’un rayon de soleil filtrant à travers la vitre. Satisfait par la nouvelle robe immaculée de l’acier, il tendit l’arme à sa propriétaire, jugeant désormais qu’elle avait retenu la leçon et se montrerait moins encline à sortir griffes et crocs à la moindre provocation de leur fougueuse petite rousse. Il était convaincue de sa compagne se montrerait hermétique à toute pique lancée par l’impétueuse Zora.

« Je vous propose une collaboration amicale entre nous deux, un terrain d’entente qui satisfera à la fois vos désirs de purification et mes petits plans à moi. Permettez que je fasse mon offre. »

Levant l’index comme dans un discours, il poursuivit, son regard de saphir braqué sur la jeune demoiselle :

« Vous voulez déclarer une guerre totale contre l’hérésie, autrement dit lutter contre les technologistes qui bafouent la volonté des créateurs. Que diriez-vous si je vous aidais dans votre croisade ? Pour faire trembler Daënastre, il vous faut d’abord les outils, les plans et surtout un moyen de parvenir au continent et à s’y déplacer. Ne reniez pas le fait que, malgré votre volonté embrasée, vous ne connaissez que trop peu de choses sur nous. Mais je pourrais y remédier facilement, vous porter au cœur même de notre nation pour y déverser toute votre fougue guerrière. »

Il fallait qu’elle se rende réellement compte qu’elle avait réellement besoin d’aide pour mener à bien sa guerre sainte. Elle était comme ces pèlerins marchant vers des terres inconnues avec pour seule arme la volonté d’affronter le mal tout en ignorant tout de la menace qu’elle comptait défier. Et il savait comment lui donner un petit aperçu de l’énormité de la tâche qu’elle s’imposait.

« Vous aurez aussi besoin de savoir où frapper, d’avoir des cibles précises pour faire réellement mal à vos adversaires plutôt que provoquer des dégâts inexistants et sans grands impacts. Laura pourra facilement vous citer les attentats ayant réellement touché notre gouvernement et ceux qui n’ont servit que de simples faits divers parmi les pages de nos journaux. »

Au tour de Zora, à présent, la balle était dans son camp. Allait-elle être intéressée par l’offre du gentleman ?

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMar 7 Nov - 18:59

Elle trempe à nouveau les lèvres dans son thé tandis que Laura lui avoue être consciente de la nature exacte de l'intérêt de Loud'wig. Cette alliance lui semble contre nature. Pourquoi fréquenter une personne qui tôt ou tard vous poignardera dans le dos? Est-ce une tradition daënar? Une façon de faire parfaitement courante au sein de ce continent contaminé par Technologie? La rouquine insisterait sûrement davantage pour peu que l'avenir de la brune lui importe. À défaut elle se contente de hausser les épaules:
"Ho et bien si vous en êtes consciente, hein..."
Elle se contente de ces simples mots pour souligner son indifférence. Il est vrai qu'elle espérait pouvoir planter la petite graine de la dysharmonie au sein de ce couple étrange. Il n'y a rien de plus gratifiant que de voir deux ennemis se battre entre eux. Mais ces deux-là sont trop semblables pour que de pathétiques divergences les poussent à la méfiance. Regrettable. Mais les réjouissances sont à peine entamées et les occasions ne manqueront vraisemblablement pas...

Loud'wig reprend à son tour la parole et elle tourne son regard ambré sur lui et son étrange moustache. Lorsqu'il parle, elle a l'impression qu'elle s'anime. Comme douée d'une volonté propre. Un détail plutôt amusant qui lui arrache un sourire absent. Cependant les propos tenus par le quarantenaire l'arrachent bien vite de ses ridicules pensées. Il use de mots comme collaboration, relation ou encore cibles. Ces derniers trouvent immédiatement un sens dans l'esprit malsain de la rouquine.

Mais elle le laisse poursuivre, l'écoutant avec une attention certaine tandis qu'elle reprend la contemplation de son thé. Il a des arguments. Et des bons, qui plus est. Il est vrai qu'elle ne connait rien des daënars. Mais... pourquoi aurait-elle besoin d'en apprendre plus à leur sujet? Peu importent les présents offerts par Technologie à ce peuple d'hérétiques. Peu importent les subtilités de la culture qu'ils évoquent avec une fierté déplacée. Et peu importent les obstacles qu'ils sont en mesure de mettre sur sa route. Möchlog veillera à ce que tout ceci soit balayé par la fureur qu'elle déversera tôt ou tard sur leur continent.

Mais il est vrai que Loud'wig pourrait lui faciliter les choses. Pourtant s'il est bien prompte à lui démontrer les avantages qu'elle pourrait tirer de cette fameuse collaboration qu'il lui propose, il reste plus discret sur ceux qu'il pourrait obtenir en retour. Mais a-t-il vraiment de les lui exposer?
"Et en échange, bien sûr, je devrais épargner vos propres temples dédiés à l'hérésie..." conclue-t-elle. "J'inflige des dégâts à vos ennemis, je contribue à créer une guerre qui vous enrichira au possible et sans vous impliquer directement. Tout ceci contre de simples informations que je pourrais aisément me procurer ailleurs..."
Elle devrait sûrement se sentir vexée par une offre aussi ridicule. La prend-t-il pour une imbécile? Le manipulateur qu'il est estime-t-il vraiment qu'elle acceptera cette proposition frôlant dangereusement l'insulte. Mais peut-elle en vouloir à cet homme d'agir en adéquation avec la noirceur de son âme? Elle tapote de ses doigts sur la table, les yeux dans le vague. La question, dans le fond, n'est guère compliquée: vaut-il mieux épargner quelques temples adverses et s'assurer un gain de temps précieux pour frapper Technologie dans ses fondements ou au contraire frapper les biens de Loud'wig et Laura mais cracher sur l'opportunité de s'en prendre directement à Daënastre?
"Permettez-moi d'ajuster un peu la balance!" propose-t-elle. "Je veux les informations que vous étiez disposé à me donner ainsi que l'aide appropriée pour rejoindre votre continent et tuer Technologie! Je détruirai également certains de vos temple pour faire bonne mesure. Peu m'importe lesquels, désignez-les moi si ça vous chante!"
Il devra également payer le prix de la purge qu'elle mènera. Si elle est prête à épargner certains de ses biens, il lui semble en revanche convenable qu'il en sacrifie d'autres. Que risque-t-il sinon la perte de quelques irys et la compassion de son gouvernement? De son côté, c'est sa vie qu'elle met en jeu. Et la gêne occasionnée par des mois - peut-être plus? - passée sur le territoire de Technologie. L'un dans l'autre, l'offre est encore en faveur du moustachu et de son acolyte.
"Et ce n'est pas tout!" prévient-elle avant de reprendre une gorgée de thé. "J'exige que vous vous salissiez les mains tout comme je le ferai! Appelez trois membres de votre équipage. Nous en tuerons chacun un et leurs morts scelleront notre accord! Pour peu, bien sûr, qu'il vous convienne toujours!"
Elle pose le regard sur le couteau qui a servi à brûler sa chaire quelques minutes plus tôt. Ce qui lui rappelle qu'elle doit vérifier l'état de sa blessure et poursuivre ses efforts pour la résorber. Ce qu'elle s'emploie à faire, non sans se fendre d'un nouvel air irrité. Ses yeux ambrés se posent ensuite sur la responsable de cet affront. Poussera-t-elle le vice jusqu'à exiger une nouvelle clause à ce contrat qui prend forme?
"J'imagine que demander à Laura de se poignarder en guise de pénitence ne sera pas une idée bien accueillie, je me trompe?" demande-t-elle par pure rhétorique. "À défaut je me contenterai de l'un de ses annulaires. Soyez certains que j'en prendrai le plus grand soin! Après quoi plus rien ne s'opposera à ce que nous fassions affaire. Ou, comme vous dites, du... business? C'est cela, non?"
Son sourire s'accentue. Ho elle ne se fait guère d'illusions. Mais elle s'en serait voulue de passer à côté de cette opportunité. Qui ne risque rien, n'a rien. Du moins si l'on se fie à ce proverbe... Zora fait glisser la lame en direction de la brune comme pour l'encourager à se mutiler toute seule, comme une grande. Et même si ses mains sont repliées autours de sa tasse de thé, la rouquine se tient prête à repousser un éventuel assaut de Laura. Car bien plus qu'une offre, c'est davantage une invitation au suicide qu'elle vient de proposer à la jeune femme...

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMer 8 Nov - 5:30
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ La réponse provocatrice de Zora ne l'étonne pas. Oui, elle est consciente et sait parfaitement où elle va. Mais elle n'a ni les capacités pour le comprendre, ni un intérêt suffisant pour qu'elle lui explique, voilà tout. Laura soupire légèrement, elle sait que parce qu'elle a perdu son calme, maintenant la petite peste va venir la titiller encore et encore, comme une enfant mal élevée. Il n'y a pas d'autre comparaison pour Zora. Mais Laura n'a jamais eu de patience avec les enfants, mêem ceux qui savent se tenir à table ou jouer en silence. Elle va devoir s'assurer de respecter l'ordre de Ludwig pourtant. Elle n'a pas envie de jouer, cette idiote la fatigue simplement et elle voudrait retourner à son livre de cuisines ou à un moteur quelconque sur ce bateau maudit en cet instant.

ϑϑϑϑ Malgré tout, c'est un nouveau regard calme et poli qui se pose avec douceur sur l'industriel quand il reprend la parole. Laura retient un quelconque signe de déplaisir quand Ludwig appâte la sauvage en lui dévoilant leur plan. Décidément, elle aurait préféré qu'il garde cette information pour lui, même si sa lui permet de gagné un peu la confiance de cette folle furieuse. L'offre qui suit est généreuse. Pas que livrer Daénastre soit une gène pour l'ingénieure. C'est plutôt d'aider la rouquine qui serait un frein à son avis. Mais elle sait exactement ce qu'elle doit faire si quelque chose devait arriver. Et sa main qui la lance encore ne lui donne ni l'envie, ni le courage de tenter d'interférer avec les idées de son patron. Hors de question de laisser cette satisfaction à leur invitée. Invitée qui ne semble pas bien comprendre l'offre de son hôte. Laura écoute les récrimination capricieuse de l'enfant avec une certaine indifférence avant de voir le couteau arriver jusqu'à elle. Cette fois un léger rire méprisant s'échappe durant une poignet de seconde de ses lèvres, sans qu'elle n'esquisse le moindre geste.

    ϑϑϑϑ Vous avez une parole à la durée de vie un peu courte... vous avez accepté mes excuses un peu plus tôt. Donc je ne vous dois plus rien pour ça.

ϑϑϑϑ Le dernier mot est appuyé avec dédain avec un regard sur l'épaule de la rouquine. L'ingénieure se demande si cette petite garce comprend l'intérêt des mains pour une ingénieure... mais renonce à lui indiquer.
De toute façon, elle ne lui cèdera pas un doigt de sa main, un petit bout de pied si Ludwig l'y forçait mais certainement pas sa main. Cependant, elle doit donner un crédit
à l'industriel, est-ce que Zora a juste du mal quand il y a une femme plus intelligente qu'elle dans la pièce?


    ϑϑϑϑ Pour ce qui est des hommes d'équipage, je crains que nous n'en ayons besoin, mais je n'ai aucune autorité sur eux... Chez nous une poignet de main, suffit pour csceller une entente... j'imagine que chez vous, c'est plus compliqué. Alors peut etre que nous trouverons un endroit pour... confirmer notre entente ?

ϑϑϑϑ Cette fois, la fin de phrase se ponctue d'une gorgée de thé et d'un regard vers Ludwig. Après tout, elle sait que l'industriel use parfois de plus d'une poignet de main, un souvenir enflammée dans les collines d'Unellia en est la preuve, et la question non posée à l'industriel place sur la table. Que va-t-il faire pour s'assurer de la parole de Zora ? Va t il recourir à une autre technique ? Elle sent en elle montait une légère impatience de le savoir mais continue calmement.

    ϑϑϑϑ Il me semble que notre continent est plus vaste que le votre, et que nous sommes également plus nombreux. Vous pourriez passer des années chez nous sans que personne ne vous remarque, sans avoir aucune importance pour notre gouvernement. En résumé, nous vous sommes indispensables en quelque sorte. Mais je vous accorde que détruire quelques... temples de monsieur Strauss permettra effectivement de le mettre au dessus de tout soupçon.

ϑϑϑϑ Que cela plaise ou non à l'un des deux protagonistes présents, c'était la plus stricte vérité. DE simples faits, déballé ici comme dans un débat scientifique qu'elle n'aurait pas eu besoin de gagné s'ils avaient tous les deux une démarche scientifique. Mais par les rouages de ses aéronefs, elle savait que ce n'était pas le cas. Que ce ne serait surement que de l'eau apportait à leur moulin, qui s'écoulerait dans leur esprit et qu'ils ne retiendraient que s'ils le souhaitaient. En cela finalement, ne se ressemblaient ils pas un peu ?

    ϑϑϑϑ Une dernière chose Zora... puisque vous n'avez probablement pas souvent négocier. On n'exige quelque chose que quand on a une contre-partie indispensable à offrir aux autres. Sinon... cela peut se retourner contre vous...

ϑϑϑϑ Le conseil est donné avec un sourire malicieux. Laura laisse sa canine glissée sur sa lèvre inférieure comme moqueuse. Et son regard d'or se pose à nouveau sur sa tasse de thé.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyVen 10 Nov - 17:53
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
« Hm … »

L’homme garda un long moment le silence, ses paupières fermées, la mine pensante. Personne ne pouvait deviner ce qui passait derrière l’écran de sa psyché, quelles idées complexes et quelles décisions s’affrontaient et s’ordonnaient par l’intonation de sa voix mentale. Pesait-il le pour et le contre ? Avait-il déjà prévu la réaction de la disciple de Möchlog ? Ruminait-il quelques une de ses sombres innovations dans le domaine de la torture, au temps où il devait troquer son rôle de médecin de caserne pour celui de tortionnaire d’interrogatoires ?  Ou perdait-il simplement patience avec cette jeune fille qui l’exaspérait par son attitude hautaine, aveugle devant la générosité de celui qui l’avait accepté à bord plutôt que la cribler de balles et la laisser rejoindre les fonds marins ? Tant de questions, tant de questions …

« Hm … hm. »

Demande de sacrifices. Exigences. Menaces. Zora était courageuse, mais un peu trop. Elle ne se rendait guère compte de l’offre en or qu’il lui offrait. Cela pouvait s’expliquer par le fait qu’elle avait une confiance aveugle en ses propres compétences, ses pouvoirs mais surtout la protection de son architecte. Tant de zèle en une personne d’apparence si … angélique. Presque mignon, mais agaçant aussi. Un mafieux ordinaire aurait rapidement perdu patience avant de dégainer son arme à feu et se débarrasser de l’hautaine sauvage qui osait le traiter d’hérétique et d’autres mots peu glorieux. Mais une fois encore l’esprit pratique du fortuné industriel marchait à plein régime et développait la réaction adéquate à cette situation particulière.

Prendre en considération l’avis et la réaction de sa précieuse complice, Laura. Admirer l’espace d’un instant son sens du sacrifice et son esprit aussi pragmatique que le sien. Le fait qu’elle s’accordait aussi sur la destruction de quelques «temples », une éventualité que Ludwig avait prit en compte afin de camoufler ses activités et se créer une innocence particulière, celle d’une victime de la folie my’tränne.

Finalement, il avait trouvé un juste équilibre dans leur petit accord, du moins c’était sa dernière proposition et la plus généreuse. Si jamais Zora exigeait plus, elle risquait finalement de franchir les vastes frontières de sa patience. Mais il était convaincu qu’elle n’allait pas cracher sur sa proposition des plus juteuses. Sans rouvrir les yeux, bras croisés, il laissa un sourire se dessiner sur traits. Un sourire confident.

« Vous ne manquez assurément pas de vaillance. Mais le courage peut parfois être considéré comme de l’inconscience. Vous souhaitez vous jeter dans la gueule d’un ennemi que vous ne connaissez même pas, et croyez-moi vous êtes bien loin de savoir quoi que ce soit sur ce que recèle notre nation comme force. Sachez que si vous avez tué quelques daënars à My’trä, ils ne représentaient pour la plupart que la partie visible du gigantesque iceberg technologiste. Second point, vous n’avez aucun équipement si ce n’est votre foi. Une simple dague et vos pouvoirs vous seront de peu d’utilité. Vous dîtes ensuite pouvoir acquérir des informations sans mon aide. Vous êtes bien sûre de ce que vous avancez ? »

La lueur glacée des prunelles du baron du crime filtra à travers la herse de ses cils. Un regard prédateur et calculateur. Ce n’était plus le brave gentleman qui parlait mais bien le conspirateur et génie du mal.

« Sans vouloir vous manquer de respect, mais la diplomatie ne semble pas être une de vos qualités. Je ne vois que très peu de gens aptes à entretenir une conversation sensée avec vous sans que chaque partie prenante du dialogue ne porte sa main à son arme. De plus recruter des espions et très coûteux et pas toujours efficace, les secrets daënars ne sont pas à la portée de la simple populace mais à l’élite. Je me targue de faire partie de cette dernière, naturellement. Je suis donc votre meilleure source d’information, mais aussi votre potentiel fournisseur le plus généreux pour votre campagne. »

Il se tût un moment, laissant planer ses paroles aussi aiguisées que des lames de rasoir afin qu’elles se plantent bien profondément dans la tête de Zora qui ne serait pas imperméable à cette froide et efficace logique.

« Vous manquez affreusement d’alliés. Votre peuple voit en vous un danger ambulant, un dangereux sociopathe. Vous n’obtiendrez donc aucune aide de la part de vos semblables sauf peut-être quelques âmes damnées aux valeurs morales plus basses que les bouchers d’Aildor. Vous n’êtes pas fortunée non plus et manquez cruellement d’équipements adéquats. Transport, repères, armes, déguisements, outils et j’en passe. Cerise sur le gâteau, vous risquez plus de vous attaquer à plus gros que vous, votre ignorance de l’infrastructure daäenare vous poussera sans doute à votre propre perte ou vous perdrez temps et force sur une cible à la valeur stratégique et symbolique tout à fait nulle. »

Autrement dit, l’aide de Ludwig n’était plus un choix pour elle, mais une nécessité. Grâce à lui, tant de possibilités s’ouvraient à elle et tants de risques seraient écartés. Elle devait être assez maligne pour le comprendre sauf si elle désirait jouer les têtues.

« Voici mon offre finale : Je vous promets asile, financement et informations. De plus, je vous invite à venir un jour vous procurer des armes de mes propres ateliers. Je veillerais à vous garder, à vous et à vos potentiels alliés, le meilleur du meilleur dans le domaine de tuer des ennemis avec efficacité et élégance. Gratuitement. Avec moi comme soutien pour votre croisade, vous aurez tous les atouts en main pour mener une vraie guerre sainte digne de ce nom sans avoir à quémander l’aide de ceux que vous méprisez. Je n’ai aucun intérêt religieux ou politique, je suis un homme d’affaires parfaitement neutre. Vous pouvez donc laisser de côté votre aversion pour les technologistes et voir en moi comme le galant opportuniste que je suis. Chacun de nous tire avantage de cette collaboration et surtout vous affaiblissez vos ennemis sans avoir à piétiner la volonté de ce dernier. Vous ne collaborez pas avec l’ennemi, mais avec un allié neutre. »

Se relevant l’entement, il s’étira. Le gentleman alla ensuite s’emparer de sa fidèle canne et de son manteau, puis porta son haut-de-forme sur sa tête. Se retournant vers le couple de femmes, il finit par déclarer :

« Je pense que l’affaire est conclue. Je n’ai pas besoin de signer avec mon sang sur un papier, ce serait trop barbare. Si vous voulez quelque chose de symbolique, on peut s’inspirer des kashans qui mêlent leurs sangs dans un bol de lait avant de le boire à tour de rôle afin de signer leur allégeance mutuelle. Mais j’ai l’impression que mon sang sur vos lèvres vous dégoûte car, après tout, je suis impure selon vous. Dans tous les cas, vous me direz à l’heure du déjeuner votre décision finale. Je vais me dégourdir un moment les jambes avant de revenir pour nous attabler. »

S’apprêtant à quitter la pièce, il tira sur la poignée sans toutefois ouvrir la porte, ajoutant à travers son épaule d’un air amusé :

« Si vous insistez sur le fait de garder un appendice de ma chère collègue, voici mes directives : Que chacune d’entre vous s’échange un bout d’elle. Ainsi vous enterrerez la hache de guerre finalement et quand l’une aura envie de poignarder l’autre, elle n’aura qu’à se consoler en fixant le doigt de son ennemie dans un pendentif. Je serais surpris, d’ailleurs, que vous en arrivez à cette finalité. »

Et dans un léger rire de noble amusé, il referma la porte derrière lui.

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptySam 18 Nov - 4:46

Qu'ils sont ennuyants... L'un et l'autre se considèrent volontiers comme des être civilisés et ne manquent pas une occasion de lui faire comprendre qu'elle n'est guère plus qu'une sauvage. Un constat qui a la curieuse capacité de l'amuser en retour. D'ordinaire elle se serait fait un devoir de rappeler à ces hérétiques pourquoi la magie est supérieure aux pouvoirs accordés par leur déesse Technologie. La condescendance est un plaisir octroyé à ceux qui sont capables de l'assumer. Pourtant Laura comme Loud'wig semblent avoir oublié un fait essentiel: en sa présence, ils ne sont que des insectes. Des insectes qui pourraient vite céder sous le cuir de ses bottes pour peu qu'elle décide de rompre ce simulacre de négociation.

Mais les temps n'ont rien de normaux. Ce qui ennuie Zora, ce n'est pas la perspective d'étouffer à l'aide de ses boucliers chacune des personnes présentes à bord de ce navire. Mais bien la difficulté qu'elle aurait alors à diriger seule un bâtiment de cette taille. Ses connaissances en navigation se résument d'ailleurs à peau de chagrin. Et la rouquine est forcée de reconnaître que ces daënars lui sont utiles pour l'instant. Mais les minutes s'écoulent. Et avec elles, la distance qui la sépare encore de sa terre natale s'amenuise. Si le temps joue en faveur d'une personne à bord, c'est bien elle. Et elle soupçonne ses hôtes d'être conscients de cette vérité fondamentale.

Néanmoins Zora est bien forcée de participer à ce jeu imposé par le hasard puis les circonstances. Et donc d'écouter les propos tenus à son égard. Le fait est qu'elle n'est en revanche pas obligée d'y accorder plus d'intérêt que nécessaire. Au respect, elle préfère la désinvolture. Et si les négociations ne sont évidemment pas son fort, la rouquine est particulièrement douée lorsqu'il s'agit d'éprouver les faiblesses de la patience d'autrui. Mais là encore, ils ne seront pas passés à côté de cette évidence. Zora attrape une pomme en lâchant un soupire tandis que Laura partage un peu de culture daënar avec elle.
"Vous vous contentez d'une poignée de main pour sceller vos accords?" s'étonne-t-elle. "Pardonnez-moi Laura mais... qu'y a-t-il d'amusant dans ce procédé? Les sacrifices humains sont nettement plus conviviaux!
Elle hausse les épaules comme pour souligner l'évidence sous-entendue dans l'ironie qu'elle emploie. Mais l'idée de créer un éventuel doute chez ce duo d'hérétiques n'est pas pour lui déplaire. Zora gratifie ainsi la brune d'un sourire teinté d'une folie doucereuse. Et juge utile de préciser certaines choses qui, semble-t-il, ont échappé à sa perception fort limitée. Ce qui n'est guère étonnant, dans le fond...
"Personne ne m'est indispensable Laura. Personne!" appuie-t-elle à nouveau. "Je peux comprendre votre désir de vous accorder une importance que vous n'avez pas. Mais si je décide de répandre la mort et, ce faisant, la purification sur votre continent et bien... je le ferai! Votre aide, bien qu'utile, reste parfaitement accessoire. Peu importent la taille de votre terre natale, le nombre d'hérétiques qui s'y cachent ou le temps que cela me prendra..."
Car le temps, finalement, s'il reste encore une contrainte dont elle ne saurait affranchir, est une barrière qu'elle parviendra tôt ou tard à briser. Les créatures à la fois mortes et vivantes qui peupleront le monde - son monde! - qu'elle bâtit à la gloire de Möchlog auront besoin d'une impératrice immortelle pour les diriger. Ce que certains considèrent comme une utopie, elle le perçoit comme un but à atteindre. Et qu'elle atteindra.
"Et puis... nous ne négocions pas! Je vous indique simplement le prix qu'il vous faudra payer pour rester en vie quelques semaines, voir années, de plus!" s'amuse-t-elle. "Car après tout vous restez des hérétiques. Et si je suis prête à vous épargner quelques temps par égard pour ce que vous qualifiez d'aide, je serai tôt ou tard forcée de vous purifier! Un sursis... Voilà ce que vous, vous négociez!"
Loud'wig, quant à lui, n'a pas vraiment l'occasion d'entendre ce semblant de débat qu'il a décidé de quitter. Il s'est contenté de lui imposer des conditions tout en lui octroyant du temps pour y réfléchir. Mais Zora est obstinée. Beaucoup trop, diront certains. Et elle n'a de toute façon pas l'intention de céder du terrain à ce noble du crime. Baron? Elle n'est plus certaine du titre exact qu'il s'est accordé. Pourquoi y prêterait-elle de l'importance alors qu'elle n'a pas hésité à se dresser à la vue de tous contre l'un des rois de My'trä?
"Le fait est que cette discussion n'a pas grand intérêt sans la présence de Loud'wig! C'est lui qui commande après tout, non? Alors en attendant son retour, que diriez-vous de passer le temps en jouant à un jeu que je viens d'inventer?" propose-t-elle sur le ton de la malice. "Je l'ai sobrement baptisé "venez me sauver"! Vous verrez, c'est tout à fait approprié..."
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Elle tapote des doigts sur la table. La patience est un concept que ne lui a jamais vraiment parlé. Ce qui est particulièrement irritant, c'est qu'elle n'a aucune idée de l'heure de ce fameux déjeuner qu'évoquait Loud'wig. Il pourrait revenir dans une minute comme dans une heure. Ho bien sûr elle aurait pu demander de plus amples informations à Laura. Mais cette simple idée la révulse. Elle préfère encore largement laisser au doute l'occasion de s'installer. Disons que c'est une façon de ne pas gâcher l'effet de surprise...
"J'espère que la ponctualité fait parti des qualités de Loud'wig..." s'impatiente-t-elle. "Lorsque je m'ennuie, j'ai tendance à faire des bêtises!"
Et ce n'est pas peu dire... Le fait est que Zora donne l'impression d'être une enfant attendant un événement qui semble destiné à ne jamais se produire. Et si le couteau qu'elle tient en main a épargné la chaire de Laura, elle ne garanti pas qu'il en sera de même lors des prochaines minutes. Mais le suspens s'envole lorsque la moustache de Loud'wig repasse le cadre de la porte de la cabine. Ce qui arrache un splendide sourire à la rouquine.
"J'ai cru que vous ne reviendrez jamais!" souffle-t-elle. "Et Laura, comme vous pouvez le remarquer, n'a pas été très divertissante!"
Le bâillon qui ceinture la bouche de l'intéressée n'est d'ailleurs pas étranger à cet état de fait. Il en va de même pour les boucliers qui retiennent ses poignets et chevilles contre le bois de sa chaise. Mais Zora a été raisonnable. Pour l'instant la rouquine s'est contentée de maintenir la jeune femme captive et silencieuse. Mais les réjouissances vont enfin pouvoir commencer. Et ce n'est pas trop tôt!
"Vous serez heureux d'apprendre que j'accepte vos propositions! Ho bien sûr cet accord vous favorise bien plus qu'il ne m'avantage moi-même. Mais la perspective de vous voir agir contre votre propre peuple est malgré tout plaisante. Assez, du moins, pour vous accorder la faveur que vous demandez!" nuance-t-elle. "Mais il y a toujours un mais, n'est-ce pas?"
Et particulièrement avec Zora! Toujours est-il qu'elle ne peut décemment pas accepter de laisser croire à cet hérétique moustachu qu'il a remporté la mise. Il faut bien une contrepartie. Quelque chose qui soit en mesure de lui rappeler que le pacte qu'ils vont conclure a été acquis de haute lutte. Quelque chose qui lui rappelle qu'il n'a pas remporté une victoire aujourd'hui. Quelque chose, finalement, susceptible de lui faire comprendre qu'il n'aura jamais l'ascendant sur elle ou les siens.
"Vous avez émis l'idée de boire un mélange de nos sangs respectifs tout à l'heure. Vous avez également compris que je ne me plierai jamais à une exigence aussi insalubre! Mais puisque vous, vous sembliez disposé à le faire..." glisse-t-elle en haussant les épaules. "Nous allons donc sceller cet accord avec le fluide vitale de Laura. Et quand je dis nous, je veux bien évidemment parler de vous!"
Elle fait donc glisser dans sa direction le couteau à beurre avec lequel elle s'amusait. Ce n'est sûrement pas le meilleur instrument pour trancher la chair de quelqu'un. Mais n'est-ce pas tout l'intérêt de la chose? Zora est d'ailleurs particulièrement curieuse de voir comment il s'y prendra. Mais il convient avant tout de le rassurer:
"Ho vous n'avez pas besoin de l'égorger ou toute autre chose qui la tuerait, rassurez-vous! Je ne suis pas une barbare après tout!" s'amuse-t-elle. "Contentez-vous de faire couler son sang et d'en boire... disons... trois gorgées?"
Cette preuve de clémence ne souligne-t-elle pas une forme de bonne volonté? La rouquine est convaincue d'imposer une condition des plus acceptable. Mais Loud'wig semble se soucier de la vie des membres de son équipage. Alors que dire de celle de Laura? Toute personne sensée n'exigerait pas plus d'une personne que ce que sa morale lui autorise. Même Zora en est consciente. Ce qui ne l'empêche pas d'évoquer la seconde alternative en désignant d'un signe de tête le bouclier qu'elle a dressé contre la porte que vient de passer Loud'wig.
"Sinon, bien sûr, je peux aussi lui broyer les poignets et les chevilles! Ou encore éprouver la solidité de votre navire avec mes boucliers. Je reconnais que je suis un brin curieuse de savoir combien de temps il me faudrait pour faire un trou sous la ligne de flottaison..." avoue-t-elle. "Voudriez-vous qu'on le découvre ensemble?"
Elle ne se découvre pas un instinct suicidaire. Möchlog volera à son aide comme il l'a toujours fait jusqu'à présent si jamais la situation devait prendre une tournure dramatique. La foi que Zora porte à son Architecte n'a pas la moindre faille. Et si sa logique ou ses actes n'ont rien de bien sensés pour le commun des mortels, il n'en reste pas moins qu'elle reste convaincue de leurs bien-fondé. Et c'est tout ce qui compte, non?
"Soyez raisonnable, Loud'wig! Faites-moi ce plaisir! Ne me suis-je pas pliée à certaines de vos exigences? Faites-en de même, voulez-vous?" soupire-t-elle. "N'est-ce pas là le secret pour la réussite de négociations?"
Ou peu importe le nom qu'il souhaite donner à cet amusant échange culturel...

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptySam 18 Nov - 15:43
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
La petite promenade le long du pont du navire revigora le gentilhomme qui en profita pour s’assurer de l’état de ce brave Laurence à l’infirmerie du bateau, faisant en sorte que son matelot avait droit aux soins nécessaires. L’équipage en fut enchanté, voyant que leur patron se souciait bien de ses employés et qu’il n’était pas un de ces bourgeois assoiffés de bénéfices qui se fichaient pas mal de l’état de sa main d’œuvre. Ce qui n’était pas vraiment loin de la vérité, mais la différence était subtile. Dans tous les cas, Ludwig ne venait pas se soucier de la santé de son marin mais plutôt gardait une image de bon patron au cœur d’or. Les ouvriers avaient toujours plus tendance à se motiver à travailler quand ils se savaient chouchoutés par les douces mains d’un esprit paternel. Le courant de management « paternaliste » a toujours amusé Ludwig qui y voyait néanmoins un excellent moyen de manipuler ses pions en cachant les cornes diaboliques sur son crâne par une auréole dorée.

Se faisant, il alla ensuite jeter un petit coup d’œil aux cuisines où un délicieux fumet l’accueillit, chassant aussitôt sa petite frustration suite au caractère de cochonnet gâté qu’avait son « invitée ». Le chef lui offrit une petite lampée d’une soupe exquise qui ravit ses papilles. Il s’imagina avec un sourire le visage de ces deux jeunes femmes devant les délices du chef. De quoi enterrer la hache de guerre, non ? D’ailleurs, il devait voir où en était le processus de paix entre elles. Il quitta donc la cuisine et rejoignit sa cabine … pour avoir droit à une surprise des plus inattendues.

Devant ses yeux de givre se tenait une scène digne d’un de ses fantasmes profonds et insoupçonnés. Miss Greyson se retrouvait bâillonnée et attachée à sa chaise par la sorcellerie d’une Zora au sourire aussi moqueur que perfide. Ludwig eut une pensée aux contes de sa mère sur certaines sorcières my’trännes à la laideur légendaire. Il avait rapidement comprit que le mal n’était pas hideux car pour mieux se morfondre et se mêler au sein des hommes il devait s’épanouir sous les formes les plus ravissantes. Tout comme la rousse. Était-ce malsain de savoir qu’à son entrée Ludwig n’afficha aucune expression de surprise, d’horreur ou d’indignation ? Ce navire portait décidément un trio qui contrastait énormément avec le commun des mortels.


« Ma chère Laura, je suis particulièrement navré de vous voir dans cet état, je m’en veux. Non pas que votre position actuelle n’ait pas un certain charme, mais il est vrai qu’être retenue de la sorte n’est pas digne d’une demoiselle comme toi. »

Portant son regard vers la my’tränne, il se contenta de hausser un sourcil unique tout en écoutant les paroles de cette folle furieuse. Et rapidement il pesa le pour et le contre, soutenant son menton barbu sur sa main d’un air pensif. D’un côté, l’offre pouvait être réglée rapidement et ils en sortiraient tous gagnants si on met de côté le fait que Laura n’apprécie guère de se faire pomper le fluide vital par son patron. D’un autre il pouvait se dire que c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et il ne serait une joie de l’abattre d’un geste fluide et rapide, une simple pression sur la gâchette de son revolver, une simple balle à bout portant bien placée. Mais avec les mages, les risques que ça dérive en catastrophe n’étaient pas exclus et s’il ne doutait pas de sa capacité à neutraliser l’orgueilleux disciple de Möchlog avant qu’elle ne transperce leur bateau, rien ne garantissait qu’il puisse agir avant que Laura ne soit brutalement réduite à l’état de tronc humain.

Soyons réalistes, dans pareil état ses parents ne voudraient jamais les accepter chez eux pour une quelconque négociation !


« Gardez donc vos menaces pour la racaille que vous avez pour habitude de purger. Je vais le faire, puisque cela vous tient tant à cœur. Je ne pense pas que ce sera la pire chose que j’aurais fait en compagnie de ma douce amie. »

S’emparant du poignard sans aucune hésitation, il s’accroupit devant la scientifique emprisonnée, passant une main rassurante le long de ses jambes pour la réconforter. Un doux sourire s’afficha sur ses lèvres à mesure que son regard se faisait doux et compatissant, l’invitant à supporter ce petit moment de douleur. Son sacrifice ne serra pas oublié et son abnégation et sa patience seront récompensées, voila ce que reflétait le regard du gentleman. Et qi sait, peut-être que chacun y éprouvera un plaisir inédit ?

Néanmoins Ludwig fit en sorte que le processus soit aussi rapide qu’efficace, sans afficher le moindre dégoût ou remord. La lame effilée tailla une petite incision sur le dos de l’avant-bras gauche de l’ingénieur de talent, portant aussitôt ses lèvres sur la blessure fraîche avant que le sang ne commence à en filtrer. Le goût métallique des plus forts ne parvint pas à lui donner la nausée ou à retourner ses tripes, l’homme d’affaires semblant avoir un contrôle parfait sur les aléas de son organisme. Le brun se mit alors à aspirer le liquide chaud et épais qui émanait de la blessure, les mouvements de sa pomme d’Adam indiquant clairement qu’il ne mimait pas son geste mais buvait bel et bien le liquide de vie qui palpitait le long des veines de la demoiselle en détresse.

Il compta trois gorgées peu ragoutantes avant de reculer. L’incision n’était pas profonde, plutôt superficielle ce qui signifiait qu’elle ne serait pas problématique pour la scientifique à la chevelure de miel. Néanmoins il n’hésita pas à bander la petite blessure avec un pansement qu’il récupéra dans l’un des tiroirs disposés dans la cabine. Appliquant énergiquement le pansement sur le bras de Laura, il tapota ensuite l’épaule de cette dernière avant de reporter son regard vers l’organisatrice de ce petit théâtre digne des rêves lubriques d’une adolescente. Passant lentement sa langue le long de ses lèvres tâchées de carmin, il murmura poliment et calmement :


« Nous avons un deal. À présent libérez miss Greyson et prenez place autour de la table, le repas arrive dans quelques instants. »

Essuyant doucement un filet écarlate qui filtrait au coin de ses lèvres d’un passage de son pouce, il ajouta :

« Je tiens à vous prévenir, miss Viz’Herei. Si j’ai eu l’amabilité de m’incliner sous votre offre, j’en attends tout autant de votre part. Dans le cas contraire, je pourrais peut-être prendre goût à une autre source de fluide vital, qui sait ? »

Souriant d’un air mystérieux, il attendit patiemment qu’elle lève son sort, prêt à user de violence si jamais la femme à la chevelure de sang s’obstinait à refuser. Il fallait dire que le goût du sang, quoique désagréable, avait de quoi animer certains instincts … sauvages.

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMar 21 Nov - 7:53
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ Laura avait accueillit les ordres de Ludwig avec un soupir lasse. Vraiment était-il obligé de la laisser avec la sauvageonne sur une note qu'elle ne pouvait que considérée comme hautement amère ? Mais non, apparemment le gentleman avait encore l'espoir qu'elle se montre raisonnée. Une perte de temps... les dernières paroles insidieuses de la rouquine qu'elle avait prononcée en sachant très bien que Ludwig ne les entendrait pas en était une preuve concrète. Elle avait voulu se lever, la planter là pour signifier qu'elle n'avait plus rien à faire de ses caprices, mais malheureusement quelques entraves s'étaient matérialisées bien trop vite pour qu'elle ne puisse se lever avec la grâce dont elle avait l'habitude.

ϑϑϑϑ Privée de parole comme de mouvements, leurs attentes à toutes les deux avaient alors commencé. Ponctuée par les petites piques satisfaites de la rouquine, Laura avaient d'abord eut l'estomac noué. Puis... à force de réflexion ou de calcule plus ou moins en rapport avec la situation -elle n'avait pas grand chose d'autre à faire vous le noterez- elle avait simplement, perdu le fil du temps. Même les menaces de mort d'une tortionnaire en position de pouvoir pouvaient apparemment devenir ennuyeuses. Une chose qu'elle n'aurait pas cru possible. Elle se félicita intérieurement d'ailleurs de ne jamais avoir cédé à cette ennuie pour ceux qu'elle avait malmenés, bien qu'elle n'ait que très rarement recourt à la torture physique. Mais finalement les minutes s'égrainent et l'ingénieure ressent une fois de plus sa fierté piquée d'être à la merci d'une jeune femme qui n'a sur développer sa maturité sur le même rythme que son corps, plutôt qu'une quelconque peur de ce qui va lu arriver. Pour le moment, elle était assez indispensable à Ludwig pour ne pas risquer de blessures graves, si un jour elle se savait moins en position d’avantages... peut être que la peur reviendrait.

ϑϑϑϑ Finalement, la porte de bois se rouvre sur l'excitation exécrable de Zora et cette non moins risible soif d'un sang qui semble être une véritable obsession. Est-ce que ce sont ses cheveux qui font ça ? Ludwig entre dans la pièce et ne manque pas de glisser un compliment que Laura accepterait bien plus volontiers si le présomptueux industriel n'était pas à l'origine de cette situation. Enfin du moins... s'il en était totalement à l'origine peut être plutôt qu'un acteur écervelé ayant quitter la scène parce que le prochain acte n'était pas assez intéressant à son goût. Viennent ensuite les desiderata de la barbare... qui s'ignore encore apparemment. Ces paroles feraient presque lever les yeux de l'ingénieure en guise de mépris mais cela pourrait retarder la décision de l'un ou de l'autre et ces stupides liens magiques se sont déjà suffisamment éternisés dans sa chaire. Ce qui semble également être l'avis de l'industriel qui se rapproche sans hésitation. Si elle peut lire la douceur dans le regard de son amant et patron, elle est aussi calme que lui, peut être résignée, ou simplement ennuyée de tout ce cérémonial pour quelques gorgées de son sang. Laura n'a jamais pensé son corps comme un temple inviolable, si vraiment il l'avait fallu, elle aurait versé le liquide pourpre elle même entre les lèvres du Baron, tant que cela ne touchait pas à sa capacité à travailler quelle importance ?

ϑϑϑϑ Son bras tressaille simplement, comme un signe que ses muscles ne sont pas encore suffisamment ankylosé pour supprimer toute sensation de douleur, comme elle a senti la caresse de Ludwig sur ses jambes. Elle détourne les yeux pour éviter de voir le plaisir que prendrait Zora à la vue de son petit manège réussis. Elle entend les gorgées délicates de Ludwig sur sa peau, sent ses lèvres... oui, ce moment aurait presque pu être agréable, mais pas aujourd'hui. Elle sait qu'il pose un pansements sur son avant-bras manquant de la douceur qu'il a utilisé auparavant, mais maintenant, elle aussi n'a qu'une exigence. Et il lui est déjà suffisamment difficile qu'elle ne soit pas de planter sa dague dans la gorge de la croyante.

ϑϑϑϑ Quand les boucliers disparaissent enfin,  elle retire le bâillon presque en le crachant tant elle ne veux plus sentir cette chose sur sa peau. L'ingénieure s'étire sur sa chaise, puis se redresse pour faire quelque pas et retirer les barrettes qui retenait son chignon. Sa chevelure descend dans son dos comme elle le fait si rarement, mais pour une fois, elle a besoin de laisser ses cheveux s’emmêler à leur guise.

    ϑϑϑϑ Je ne peux m'empêcher d'espérer que tes pouvoirs de déduction seront tout de même plus affutés une fois descendu du bateau. dit-elle en regardant l'industriel avant de fixer correctement le pansement à son bras.

ϑϑϑϑ Après tout, elle ne lui a rien caché et ses parents seront surement un peu moins tordus, mais eux savent comment mener une négociation. Oui, elle le tient pour responsable, ce qui ne lui surement ni chaud ni froid. Mais ce n'est pas pour lui faire quelque chose qu'elle le fait ce n'est qu'un constat. Elle se rassoit ensuite à sa place comme si rien de notable ne s'était passé. Après tout, on ne fait pas tout un plat d'un accord une fois passé.

    ϑϑϑϑ Peut être avait vous besoin qu'on vous explique le menu Zora ? Déjà les bases, ne mettait pas tout le sucrier dans votre soupe. lâche-t-elle avec un sourire froid, alors que de garçons de l'équipage amène les premiers plats.

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyJeu 23 Nov - 10:30

C'un véritable sourire de délectation qui s'installe sur les lèvres de la rouquine tandis qu'elle observe l'étrange spectacle qui s'offre à elle. Le léger tressaillement de Laura lorsque la lame transperce l'écrin de sa chair, le sang qui s'étale furtivement sur les lèvres de Loud'wig avant d'être épongé pas sa langue ou encore le simple fait qu'ils aient l'un et l'autre accepté de participer à un jeu qui a pour seule vocation de la distraire... Tous ces éléments provoquent un frisson de plaisir malsain à la disciple de Möchlog. Elle observe et savoure. Car plus que le geste, c'est avant tout la portée de ce dernier qui importe.

Ainsi elle comprend que ce Monsieur Strauss est prêt à faire beaucoup pour que cet accord voit le jour. La jeune femme ne connaît pas toutes les subtilités des pensées qui habitent le moustachu mais elle n'en a pas vraiment besoin. Ce qui importe c'est qu'il ait été capable de faire des concessions pour obtenir ce qu'il semble désirer au-delà du raisonnable. Et ce, même s'il est sensé être le seul maître à bord. Elle ne croit pas qu'il répugne à faire usage de violence. Et s'il s'est abstenu avec elle, c'est qu'il a conscience que les avantages de leur accord surpassera aisément les désagréments encourus.

Zora est plus mitigée à ce niveau-là. Elle a bien donné sa parole à Loud'wig. Et elle s'y tiendra. Beaucoup de gens lui reprochent beaucoup de choses. Mais elle tient les promesses qu'elle fait. Ainsi donc, elle respectera sa part du marché: elle épargnera dans la mesure du possible les possessions de Strauss. Une idée qui l'ennuie pourtant au plus haut point dans la mesure où faire des concessions à un daënar n'est pas dans ses habitudes. Même si, dans le fond, elle gagne plus qu'elle ne perd. L'expertise et le soutien de cette paire d'hérétiques lui sera en effet d'une grande aide.

Il y a cependant une éventualité qu'elle ne peut ignorer: celle d'être trahie. Elle doute que cet homme et cette femme rechigneraient à lui planter un couteau dans le dos à la première occasion. Pour l'heure, elle leur est utile. Combien de temps cela durera-t-il? Toute collaboration est destinée à s'achever un jour ou l'autre. Lorsque le temps viendra, il faudra qu'elle soit la plus prompte. C'est une question de survie. Aussi solide que soit désormais leur accord, la rouquine sait qu'il repose sur une terre argileuse qui l'avalera tôt ou tard. Mais le futur est une musique d'avenir. Et il s'agit avant tout de se concentre sur l'étrange mélodie qui rythme le présent...
"Monsieur Strauss, voyons!" souffle-t-elle en usant d'un ton évoquant la réprimande. "Ne vous sentez pas obligé d'être grossier à mon égard! Vous avez su honorer ma condition et en retour, je céderai aux vôtres. L'heure est aux réjouissances, non à l'étalage de votre virilité!"
Elle le gratifie d'un sourire doucereux. Elle conçoit qu'il puisse vouloir voir son sang inonder le tapis qui recouvre le sol boisé. Ou encore que ses instincts masculins lui commandent de réagir avec fermeté après avoir été obligé de se plier à ses exigences. Mais tout ceci semble désormais dérisoire aux yeux de la rouquine. Les mots sont importants, certes. Mais seuls les actes comptent réellement. Et si elle est pratiquement certaine que les menaces qu'il lui adresse sont fondées, elles ne restent que de simples avertissements. À peine dignes d'intérêt, donc. Et fort peu pertinents au vue des circonstances...

Le fait est que Zora ressent à certain plaisir à se poser ainsi en chantre de la modération. S'il y a bien un élément perturbateur à bord, c'est elle. Et cette évidence lui arrache un autre sourire énigmatique. Et dire que ce duo aurait pu profiter des joies de cette traversée en profitant de la complicité qui semble les unir. Mais d'une certaine façon ils devraient être reconnaissants: elle vient ajouter un peu de piment à leur quotidien. À défaut d'honorer les Architectes, ils peuvent au moins compter sur l'une de leurs plus ferventes disciples pour égayer leur journée. N'est-ce pas formidable?

Quoi qu'il en soit elle n'a plus aucune raison de retenir la brune captive. Un simple mouvement de la main lui suffit à dissiper les boucliers dorés qui ceinturaient ses poignets et ses chevilles, lui rendant ainsi une liberté qu'elle ne mérite pas. Et sitôt le serpent relâché, ce dernier ne manque pas de cracher son venin. Peut-on en vouloir à un animal d'agir en adéquation avec les règles édictées par son instinct? Elle ne s'est jamais réellement posé la question...
"Quant à vous, Laura: ne soyez pas trop dure avec Loud'wig voulez-vous?" s'amuse-t-elle. "Félicitez-vous plutôt du fait que ses... pouvoirs de déductions l'aient conduit à satisfaire ma requête. Vous n'auriez pas apprécié l'autre alternative, croyez-moi..."
Elle émet un vague hoquet de surprise lorsqu'un jeune homme vient leur apporter une soupe. La rouquine observe le met avec un mélange d'appréhension et de déception. Avec quoi a-t-il été préparé? En quoi est-il suffisamment consistant pour satisfaire un estomac qui n'a plus mangé à sa faim depuis de longues semaines? Où est la viande? Elle s'attendait à un festin et se retrouve avec le repas d'une prisonnière...

Laura, quant à elle, y va de son petit commentaire. Zora relève les yeux et l'observe un bref instant, partagée entre l'envie de lui envoyer la soupe en pleine figure et celle d'ignorer une remarque née d'un ego qu'elle imagine froissé. Elle opte finalement pour un léger sourire qui exprime à merveille le peu de considération qu'elle porte à l'esclave consentante de Loud'wig.
"Du sucre dans une soupe?" s'étonne-t-elle avec plaisir. "Mais où avez-vous été éduquée, par Möchlog? D'où je viens, nous respectons la nourriture..."
Notamment car elle est bénie par les Architectes! Elle doute que ce soit le cas des denrées daënars utilisées pour la confection du met qu'elle a devant les yeux... La faim surpasse néanmoins le dégoût et la pousse à tremper sa cuillère dans le breuvage puis à la glisser prudemment entre ses lèvres. Les saveurs caressent sa bouche. Ce qui l'étonne au plus haut point mais ne l'empêche pas de sonder son corps à la recherche d'un éventuel poison. Ne constatant rien d'anormal dans son organisme, elle reprend une cuillerée. C'est tout simplement... délicieux!
"Mouais, ce n'est pas trop mauvais..." ment-elle avec désinvolture. "Cela ne vaut pas la nourriture que l'on trouve sur My'trä mais je reconnais que votre cuisinier à un certain talent! Même si - j'en ai bien peur! - mon sens critique est sûrement empreint de tolérance suite aux privations qui ont rythmé ma vie ces derniers temps..."
C'est plus fort qu'elle: elle n'arrive pas à accorder un mérite pourtant justifié à une chose née entre les mains d'un hérétique. Ou, tout du moins, à exprimer un compliment qui lui rendrait hommage. Il s'agit avant tout d'éviter de donner du crédit à l'hérésie. Peu importe la forme qu'elle ou la façon dont elle s'exprime. Tout en tentant de modérer l'envie qui lui commande de boire la soupe à même l'assiette tant elle est succulente, Zora décide de reprendre la parole.
"Autant joindre l'utile au nécessaire!" explique-t-elle. "Loud'wig? Pourriez-vous me donner de plus amples informations sur votre continent? Est-ce que vos soldats utilisent tous ces étranges bâtons à projectiles ou ont-ils recours à d'autres hérésies que je devrais connaître? Combien y-a-t'il de gardes dans vos temples à magilithe sur nos côtes, environ? Et surtout, quel est le meilleur moyen de les détruire? Je suppose qu'ils ont un point faible?"
Tout le monde à un point faible. Il en va de même pour les objets. Une fois qu'on les connaît, les détruire devient un jeu d'enfant. Et si Zora n'a rien contre l'idée de détruire aux hasard, elle préfère toutefois économiser ses forces pour le véritable combat: celui qui précédera la purification de Daënastre. Quant à Laura... Et bien puisqu'elle semble avoir une certaine importance dans ce duo avec qui la rouquine s'est alliée, autant la mettre également à contribution.
"Laura? Pourriez-vous me parler des moeurs des femmes hérétiques? Si je souhaite me fondre dans la masse, il faudra que j'adopte certaines de vos étranges coutumes..." regrette-t-elle. "Portent-elles toutes des... accoutrements comme le vôtre, par exemple?"
L'idée qu'elle se fait de la mode n'est pas réellement compatible avec les vêtements dont la brune s'est affublée. Déambuler parmi les hérétiques sera déjà une épreuve particulièrement difficile. Alors s'il elle pouvait éviter de se déguiser en épouvantail, ça l'arrangerait...

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptySam 25 Nov - 16:26
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Installé convenablement, l’homme d’affaires saisit un verre d’eau délicatement entre les doigts de sa main et porta le liquide claire à sa bouche, se débarrassant ainsi du sang qui jaunissait sa dentition tout en laissant un fort goût qui ne l’aurait guère aidé à savourer pleinement leur déjeuner qui venait d’être servit. Un fin fumet s’échappait de son bol, caressant doucement les narines du gentleman qui n’oublia cependant pas à quel point il s’était armé de patience et de tact pour ne pas, simplement, cribler de balles de plomb cette passagère clandestine qu’il avait généreusement accueillis à bord en tant qu’invitée privilégiée. Elle avait poussé sa générosité jusqu’à ses extrêmes et l’avait même obligé de pencher pour une de ses sordides traditions afin de conclure un pacte qui lui semblait prometteur.

Mais tandis qu’il portait lentement une cuillère pleine jusqu’à ses lèvres, il se demandait si cette furie aux cheveux sanglants allait être à la hauteur de ses attentes. Et si, malgré son tempérament, ses pouvoirs et sa volonté, elle ne parvenait pas à allumer la poudre à canon de la guerre entre les deux grandes nations adverses ? Dans ce cas précis, elle ne serait plus un atout, mais un témoin dérangeant de ses propres plans. À tout moment elle pourrait crier dans tous les toits qu’elle est la dague entre les mains du fortuné industriel et si la majorité feront la sourde-oreille devant cette sauvage my’tränne, Ludwig savait bien qu’il existait en ce monde des personnes aptes à décerner une certaine nuance de vérité dans les paroles de la fourbe mage.

Savourant sa soupe calmement, le regard vide, il était plongé dans ses pensées prémonitoires, anticipant d’avance les chemins que le destin pouvait créer suite à cette coopération inédite. De plus, en ce moment précis, il s’ingéniait à trouver les moyens les plus originaux pour calmer la fougue de sa nouvelle partenaire si elle venait à tourner du mauvais côté de sa vision des affaires. Avec une personne au comportement si antisocial et dangereux, rares seraient les personnes à la pleurer. Sa disparition se fera … paisible et sans rétributions. Comme tous les noms qu’il a rayés sur son carnet.

« Je suis sûr que vous apprécierez la cuisine daënare lors de votre croisade, miss Viz’Herei. Mais si jamais vous vous faîtes fureur pour ne pas paraître grossière en buvant cette soupe contre volonté, sachez que je peux demander à mes hommes de partager biscuits. Ils sont durs et brûlent un peu à la gorge mais j’imagine que vous vous y habituerez après quelques jours. »

Zora, en bonne impatiente comme il l’avait deviné, ne tarda pas à entrer dans le vif du sujet et poser des questions. Elle eut droit, au début, au silence de pierre de l’industriel qui attendit que sa cuillère se refroidisse lentement plutôt que de souffler dessus, chose qu’il répugnait, puis but la petite gorgée avec cette prestance naturelle que la nature ou les architectes lui avaient accordé à lui, grand homme du monde. Se faisant, il reposa son ustensile dans la chaude nourriture liquide, tapota délicatement ses lèvres avec un mouchoir à portée puis laissa ses prunelles de glace se plonger dans le regard doré de l’adoratrice de Möchlog.

« Il va falloir vous armer de patience, jeune fille. Votre fougue est admirable, mais si je venais à vous dévoiler trop d’informations d’un coup vous risquerez d’avoir une sévère migraine, surtout que vous insistiez sur les privations de votre séjour à Aildor. »

S’humectant les lèvres, il s’arma d’un petit sourire espiègle.

« Cependant je peux satisfaire votre curiosité en vous disant que ce que vous appelez bâtons à projectiles sont déclinés sous de multiples formes et variétés, souvent différentes et aux capacités relativement centrées autour d’une chose unique : tuer. Le port d’armes blanches n’est pas rare donc vous aurez potentiellement à croiser le fer avec quelques duellistes passionnés ou brutes de l’armée, mais ce sera le cadet de vos soucis. »

Dégustant à nouveau un peu de sa succulente soupe tout en jetant un regard à Laura pour s’assurer qu’elle ne préparait pas une nouvelle attaque surprise contre Zora, il ajouta :

« La technologie est infatigable et évolue constamment, cela en va de même pour les armes qui ne cessent de devenir chaque jour plus impressionnantes et redoutables. Certains bijoux peuvent même rivaliser avec vos mages les plus talentueux. Mais de toute façon, le plus primitif des mousquets est à même d’abattre un maître de la magie pour peu que le projectile atteigne sa cible. »

Caressant doucement sa barbe, il souffla d’un ton qui se voulait rêveur et énigmatique :

« N’est-ce pas ironique, cette fatalité ? Aussi puissant que peut l’être l’humain, il suffit d’un rien pour éteindre la flamme qui l’anime. Le plus brave des héros, le plus glorieux des guerriers, le plus terrible des tyrans et le plus sanglant des bandits. Il suffit d’un rien, un malheureux accident, un coup de poignard dans le dos, une balle perdue … et plus rien. L’homme retourne à la poussière d’où il est né. »

Plissant légèrement des paupières, il demanda à la rouquine avec un ton glacial :

« Avez-vous envisagé de perdre la vie à Daënastre ? De mourir loin de vos terres, de succomber en martyr pour la cause de votre architecte, au milieu des hérétiques et de leurs inventions ? »

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMer 29 Nov - 5:29
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ L'avis de Zora sur ce qu'elle vient de dire à Ludwig lui passe au dessus de la tête dans un brouillard auquel elle n'accorde même pas d'attention. Ses yeux sont rivées sur l'industriel, promesse d'orages ou de remerciements? De défi ou de regret ? Il est impossible de le dire devant le visage de porcelaine neutre qu'elle affiche. Elle se retire mentalement dans ce palais de rouages et de précision qu'elle affectionne comme dans un cocon qui lui fera enfin oublier cette exécrable journée. Elle soupira et pour la première fois qu'ils étaient partit, elle repensa à la soirée qu'elle avait passé dans le port de Laurgal tout en les laissant discuter.

ϑϑϑϑ Soirée agréable, bien qu'un peu sanguine sur la fin. Le capitaine de Sousa avait tout de même gagner un engin de propulsion sur lequel elle devrait mettre la main. Pas de très difficile si son embarcation était une frégate, ou un brick plus problématique si elle devait passer aux modèles du dessus. Peu importe, elle était sûre de pouvoir demander l'aide de Ludwig pour falsifier ses registres pour l'une de ses embarcations si le besoin ds'en faisait sentir. Enfin lui demander... le faire tout simplement. En échange, il suffisait que ce cher capitaine se décharge d'une faveur en tuant un concurrent ou en coupant l’approvisionnement d'un concurrent. Elle eut même un léger sourire tout en pensant à la liste de cibles potentielles. En réalité, elle devrait prendre le temps de mettre cette liste à jour en revenant à Daénastre. Savoir lesquelles avaient été sage ou non durant son absence. Peut être donné un coup de pouce à la police aussi, au vue des événements récents dont elle avait été presque victime. En repensant à la nuit de son presque meurtre, elle reposa les yeux sur Zora. Aurait elle été plus à même de se battre contre tas-de-muscle ? Laura ne voyait plus aucune raison de craindre la magie, si elle pouvait se sortir de pire situation...

ϑϑϑϑ Soudainement, la sauvage qui cache très mal son envie de boire toute la soupe et qui a déjà dû jeté une pique hypocrite et inutile que Laura n'a pas entendu se tourne vers elle. L'ingénieure produit par habitude l'effort de se tirer de sa complète rêverie. Elle n'a aucun mal a reprendre la conversation au vol. Trop habituée aux réunions ennuyeuses des politiciens ou aux soirées non plus réussis du gratin d'Alexandria. La question se fait toujours aussi volontairement insultante mais Laura toise la my'tranne avec calme. Même pas la peine de rêver pour elle d'infiltrer la bonne société, c'est hors de question. Et puis avec son tact et sa tenue elle prendrait une balle en moins de deux heures en offensant la mauvais personne. Ses cheveux aussi flamboyants ne sont pas vraiment un bon camouflages non plus. Quand à sa tenue de dominatrice couverte de boue...

    ϑϑϑϑ Cela ne vous servirai à rien de mettre ce genre de toilette. Vous n'évoluerez certainement pas dans le même... monde que Ludwig ou moi, la technologie vous rendrait malade et nos activités quotidienne ne sont pas un bon support pour votre entreprise.

ϑϑϑϑ Elle hausse légèrement les épaules tout en prenant quelques cuillères de soupes. Le liquide lui réchauffe le corps et détend ses muscles ankylosés par la position qu'elle a dû garder durant une heures. A quelle classe pourrait appartenir cette idiote à daénastre ? Il ne faut pas qu'elle attire l'attention ou qu'elle soit trop en contact avec la population, elle serait repérer beaucoup trop rapidement. Bien que l'image de Zora criblait de balles par la milice serait pour le moment réjouissante, elle comporte beaucoup trop de risque pour elle et Ludwig. Elle ne doute pas une seule seconde que si la rouquine est capable un jour de réaliser qu'elle a à faire avec des gens importants, elle échangera leur nom pour sauver sa peau. Certes, cela présuppose qu'elle devra ouvrir son cerveau plus d'une demi seconde pour comprendre le monde qui l'entoure dans son fanatisme, mais le risque reste malgré tout. 

    ϑϑϑϑ Si vous voulez avec une chance de pouvoir faire plus de quelques kilomètres à Daénastre, je vous conseille plutôt d'acheter une tenue de travailleuse mécanique au premier port où vous arriverez. Elle sera composée d'une chemise, d'un gilet, un pantalon en toile renforcé et de bonne chaussure. Un chapeau ou un bonnet vous permettra également de vous cacher. Ces vêtements vous permettrons de vous fondre dans la masse sans être gênée dans vos mouvements. Par contre, il ne faudra jamais essayer de parler de votre métier. Ce serait... suicidaire dans votre cas. reprit-elle d'un ton mesuré.

ϑϑϑϑ Les travailleurs de ce type étaient monnaie courante. Leurs emploi changeait souvent, on n'avait l'habitude d'en voir certain dans de piteux états où qui changeait de région pour trouver un nouveau travail. C'était surement la meilleure manière pour elle de se cacher en plein jour. Et la nuit ? C'était exactement pareil en fait. Elle se tourna alors vers Ludwig comme si une idée venait de lui arriver sans qu'elle s'y attende.

    ϑϑϑϑ Ce n'est pas le plus rapide mais... peut être faudra-t-il lui montrer comment marche le train et lui donnait un pass ? Elle serait capable de tout faire à pied. demanda-t-elle comme si elle avait parlé de l'idée capricieuse d'une enfant qui n'était même pas dans la pièce.

ϑϑϑϑ Mais après tout, il ne fallait pas que Zora en prenne ombrage. C'était juste que ... les grandes personnes discutaient. Celles qui voyait le monde tel qu'il était, et non à travers le filtre d'une hérésie incapable d'évoluer après des millénaires...

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyLun 4 Déc - 13:00

Elle marque une pause dans la dégustation de cette soupe succulente et s'éponge les lèvres de sa serviette tout en écoutant Loud'wig lui parler des hérésies. Elle ne peut toutefois s'empêcher de lâcher un léger ricanement lorsqu'elle perçoit une forme d'admiration pour ces armes bruyantes et inélégantes. Comment peut-il avoir une telle confiance en elles? De ce qu'elle en sait, elles ne sont pas infaillibles. Et si elle se fie aux discussions auxquelles elle a prêté une relative attention dans telle ou telle auberge, ces choses supportent plutôt mal l'humidité. Au contraire d'une bonne lame forgée dans les flammes de Süns. La foi que les daënars placent dans leurs armes est vraisemblablement l'une de leurs plus grandes erreurs. Et peut-être même celle qui signifiera leur perte un jour ou l'autre. Technologie ne semble pas infaillible, contrairement à la magie octroyée par les Architectes à ceux qui ont eu l'intelligence de ne pas les trahir.

Elle fronce toutefois les sourcils lorsque le moustachu argue que certaines de ces étranges inventions peuvent rivaliser avec les mages les plus puissants de My'trä. Si sa connaissance du continent des hérétiques est loin d'être parfaite, il semblerait que ce constat s'applique aussi à ces derniers lorsqu'il s'agit de My'trä. Zora ne peut qu'imaginer les armes auxquelles son hôte fait référence mais elle doute fortement qu'un Maître soit mis en difficulté par un assemblage de métal et ces petites billes qu'ils utilisent comme projectiles. Ceux qui maîtrisent pleinement les arcanes de leurs Architectes respectifs ne sauraient être égalés par une quelconque invention saugrenue.
"Permettez-moi d'en douter..." s'amuse-t-elle. "Mais j'imagine que nous aurons tout le loisir de vérifier votre postulat lorsque la guerre éclatera! J'espère que j'aurai ainsi l'occasion de voir la déconvenue sur votre visage quand vous prendrez conscience que la magie est très loin d'être égalée par les dons offerts par votre fausse déesse..."
Quant à ce qu'il qualifie de fatalité... La mort n'est qu'une étape de plus dans l'existence d'une âme vouée à occuper nombres de corps et vivre nombres de vies. Elle conçoit que les daënars puisse la craindre. Mais pour les myt'räns, elle n'est rien de plus qu'une porte à franchir. L'ironie qui semble tant amuser Loud'wig est peut-être justifiée lorsqu'elle s'adresse à un membre de son peuple honnis. Mais elle ne saurait s'appliquer aux enfants des Architectes.
"Nous ne mourrons pas, nous autres my'träns!" explique-t-elle avec une certaine fierté. "Lorsque une existence s'achève, c'est pour permettre à une autre de voir le jour. La mort telle que vous la décrivez n'est rien de plus qu'un léger... contretemps pour nous. Il est vrai que nous ne nous rappelons pas de notre existence précédente mais notre essence, elle, est préservée."
Elle glisse une nouvelle cuillère de soupe entre ses lèvres et ferme un bref instant les yeux pour savourer le liquide chaud qui coule dans sa gorge et réchauffe son corps. Puis elle manque de tout recracher lorsque Loud'wig lui demande si elle a envisagé la possibilité de mourir sur Daënastre. La question est sûrement pertinente aux yeux de Strauss. Zora, toutefois, refuse de considérer une option qui relève de l'impossible.
"Perdre la vie sur Daënastre? Quelle drôle d'idée!" s'étonne-t-elle. "Ça n'arrivera pas! Möchlog ne permettra pas qu'une telle chose se produise. Je suis l'instrument de sa vengeance envers les vôtres et leurs croyances impies. Tant que votre continent ne sera pas purifié, il s'assurera que je continue de vivre pour le servir."
La foi ne laisse pas la moindre place au doute. Elle règne sans partage sur les esprits qui décident de se vouer à l'adoration des Architectes. Pourquoi la rouquine s'inquiéterait-elle d'une destinée déjà toute tracée? Elle trouvera le moyen de purifier le continent adverse. Après quoi elle deviendra immortelle lorsque ses pouvoirs seront suffisants pour percer les mystères de la vie et de la mort. Et pour finir, elle régnera au nom de son Maître sur les créatures qu'elle substituera aux humains. Il s'agit d'une évidence absolue à ses yeux. Et elle n'a aucune raison d'en douter...

Zora lève ensuite son regard vers Laura lorsque cette dernière lui affirme qu'elle n'aura pas à se déguiser comme elle. Tant mieux! Purger l'hérésie sera déjà une entreprise éprouvante, elle le pressent. Mais si elle avait dû le faire dans de tels atours, la chose aurait pu vite devenir insupportable... Elle n'a toutefois pas la moindre idée de la façon dont se vêtit une travailleuse mécanique. Si elle doute que cela lui plaise, elle est malgré tout consciente qu'elle ne pourra pas se balader parmi ses ennemis avec une tenue telle que celle qu'elle porte aujourd'hui.
"Rassurez-vous Laura! Je ne viens pas à Daënastre pour... parler avec vos semblables!" ricane-t-elle. "Je saurai donner le change aux petits curieux, croyez-moi! Et je le ferai sans l'élégance qui me caractérise depuis que cette charmante traversée a commencé!"
La brune évoque ensuite un train et le fait de se déplacer à pied à Daënastre. La rouquine hausse un sourcil sincèrement étonné, se demandant quel mal il peut y avoir à profiter de ses jambes pour se déplacer. D'autant plus qu'elle compte prendre son temps pour arpenter le continent. Il faudra faire preuve de patience pour purifier les affres de Technologie. Elle ne compte pas bâcler ce qui est à la fois une mission sacrée et un plaisir personnel...
"Sur My'trä nous ne rechignons pas à nous déplacer à pied, vous savez?" lui fait-elle remarquer. "C'est excellent pour garder la forme, d'ailleurs. Et lorsque nous sommes pressés, nous avons recours aux créatures d'Orshin pour voyager rapidement. Je ne sais pas ce qu'est un train mais je doute que son utilisation soit nécessaire. Mais si Loud'wig souhaite m'en parler, pourquoi pas... Par exemple, quel est le meilleur moyen de détruire l'une de ces choses?"
La destruction... Le seul sujet qui soit un tant soit peu digne d'intérêt lorsqu'il s'agit des inventions des hérétiques. Zora achève de savourer la soupe qu'on lui a servie puis décide de s'amuser un peu. Ses hôtes ne connaissant vraisemblablement pas grand chose de la culture dominante à My'trä, pourquoi ne pas en profiter un peu? Elle saisit donc le contenant désormais vide, tant la main sur le côté et le laisse simplement tomber au sol. Un bruit caractéristique lui indique presque aussitôt que l'objet s'est brisé.
"Chez nous, à My'trä, lorsqu'un plat est apprécié - ou, dans ce cas, acceptable! - nous avons pour coutume de briser notre assiette pour marquer notre contentement! C'est une forme de... respect?" ment-elle avec un sourire espiègle. "Bien! La suite, je vous prie!"
Et elle attend dans une posture altière qu'on veuille bien lui faire le plaisir de sustenter véritablement son estomac. Les biscuits proposés un peu plus tôt par Loud'wig sont peut-être dignes d'intérêt mais rien n'égalera jamais la nourriture chaude. Et pour l'instant, Zora est loin d'être rassasiée...

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMer 13 Déc - 21:32
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
La cuillère resta trempée dans le liquide chaud et nourrissant qui n’attendait qu’à être consommé par les estomacs affamés. Cependant le regard de Ludwig s’était fait vague, pensif. Les paroles de la mage n’avaient pas atteint une oreille sourde, bien au contraire il avait soigneusement écouté chaque mot qui sortait des lèvres de la jeune femme à la chevelure sanglante sans que son visage n’exprime aucune émotion ou pensée. Les réponses de Zora étaient sujettes aux élans philosophiques peu ordinaires du daënar à la moustache bouclée.

My’träns contre Daënars. Mages contre technologistes. Magie contre technologie. Les uns défendant leur foi inébranlable envers leurs créateurs, les autres s’affranchissant de leurs chaînes pour défendre le progrès. Une animosité qui datait de plusieurs centaines d’années mais dont le paroxysme violent ne se reflétait que très récemment dans l’histoire d’Irydaë. La première guerre … Ludwig se souvenait de cette période historique. Il se souvenait d’un jeune garçon pétillant d’intelligence mais encore insouciant grimper sur les jambes de son père qui, la mine sévère, était plongé dans la lecture d’un journal avec à la une les récents événements du premier conflit né de la haine ancestrale entre les deux nations.

Il était amusant de savoir que lui, simple mortel sans pouvoirs ni force mystique ou naturelle, semait petit à petit les graines de la discorde pour réitérer ce même événement qui avait bouleversé le monde et peut-être lui donner une nouvelle intensité inégalée, comme un incendie qui embraserait le monde. Et lui, Ludwig, serait aux premières loges pour assister au spectacle tout en profitant de la colossale fortune qu’il cumulera des cendres qu’il avait créé. Mais si son plan était magnifiquement bien orchestré, il se demandait toujours si tout ceci était dans les plans des architectes. D’un côté, il croyait secrètement en l’existence de ces êtres supérieurs de part la magie qui habitait encore l’âme des fidèles et qui avait abandonné les daënars. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser à une question qui le hantait presque : si réellement ils existaient, ces êtres tout-puissants et bienveillants, alors pourquoi laissaient-ils leurs enfants chéris s’entredéchirer dans des querelles anciennes et violentes plutôt qu’imposer la paix ? Pourquoi laissaient-ils Ludwig Strauss tailler petit à petit le tableau qui témoignera de la peinture rustre et chaotique de la guerre promise ?

Levant son regard bleuté vers la guerrière de Möchlog, il contempla ses prunelles avec une forte intensité. Non, il n’essayait pas de la lire pour découvrir ses secrets. Il n’en avait cure, désormais. Ce qui animait désormais son esprit, c’était une pensée. La pensée que Zora était une incarnation de la naïveté. Sa confiance aveugle envers un architecte qui n’avait pas protégé ses enfants chéris durant la guerre infernale suite à l’assaut des technologistes était une preuve que, aussi puissante soit la foi et la piété du prêtre guerrier, la mort était une fatalité à laquelle il ne pouvait échapper et ce même en s’ingéniant d’artifices et de procédés surnaturelles. Le fait que la my’tränne ici présente n’envisage aucunement la possibilité tout à fait probable que sa sainte mission prenne une tournure fatale lui donnait une idée toujours plus précise sur cette fanatique passionnée. Folie. Courageuse, il est vrai, mais folle ou plutôt inconsciente. Mais qu’importe. Tant qu’elle servait ses intérêts, aussi temporairement soit son service, il serait satisfait. Qu’elle se fasse criblée de balles de plomb lors d’un attentat ne le dérangerait nullement, l’objectif principal de son accord avec la démone étant d’atteindre la finalité précise qu’était la création de la responsabilité criminelle des my’träns à Daënastre et non d’affaiblir sa nation, et ce quand-bien même importait-il une importance quasi-inexistante envers son patriotisme factice.

Sirotant doucement le contenu de sa cuillère portée à ses lèvres avec la plus agréable des délicatesses, il ne porta qu’une vague attention à la suite de la conversation, préférant laisser à Laura le déplaisir de calmer les ardeurs destructrices de cette gamine dans un corps de femme mûre. Si la patience de l’entrepreneur du Tyorum était presque légendaire, elle avait ses limites et Zora a su avec brio caresser ces frontières rouges avec insistance. Heureusement que l’ingénieure à la chevelure de miel l’accompagnait pour le soutenir dans cette épreuve du destin, maudit rival de toujours. Une fois de plus la présence de miss Greyson se montrait à la hauteur de ses espérances. Il ne regrettait nullement d’avoir une personne aussi ambitieuse se dévouer avec motivation pour atteindre ses objectifs.

Mais à mesure qu’il dérivait lentement sur des sujets plus profonds, notamment sur le futur de ses plans et la possibilité d’avoir des imprévus notoires à My ‘trä, un craquement sonore lui fit relever les yeux vers la source du bruit. Fixant d’abord la paume vide de Zora, il constata ensuite que le bol de soupe s’était brisé en une kyrielle de morceaux de porcelaine sur le plancher déjà bien malmené de la cabine. Puis ses prunelles couleur saphir s’arrêtèrent vers le seul et unique détail qui l’énerva secrètement : le sourire moqueur de Zora.

Provocation. Elle adorait cela, n’hésitant pas à irriter le propriétaire du navire comme une bête qu’on piquerait du bout d’une branche pour éprouver sa patience ou l’obliger à réagir. Hors s’il y’avait bien une chose à laquelle ils ne s’attendaient pas quand ils dérangeaient le repos d’un lion en sommeil, c’était la morsure.

« Dans la coutume des marins de toutes nations, quand une invitée particulièrement mignonne se révèle particulièrement exécrable à table, le capitaine à tendance à l’envoyer dîner avec le reste de l’équipage … nue. »

Reposant son ustensile, il croisa les doigts, fixant à nouveau le bol brisé avant de lentement secouer la tête à la manière d’un père lassé par les bêtises de sa fille insupportable.

« Vous feriez des heureux, dans ce cas. Sauf s’ils portent une trop grande haine envers vous. Vous savez, avec votre art de piétiner l’hospitalité de vos hôtes, je ne me tiendrais pas pour responsable si jamais on vous trouvait mystérieusement absente à bord, à vous amuser avec les requins et autres monstruosités marines. »

Se tournant lentement vers Laura, il posa doucement son menton contre son poing, accoudé sur la table ronde. Souriant légèrement avec un air plus détendu, il ajouta :

« J’allais presque oublier. J’ai apporté avec moi une excellente liqueur de Rathram dont on m’a vanté la saveur exquise. Bien que je ne sois nullement un ami de l’alcool, j’ai pensé que la bouteille vous fera apprécier un peu plus le long trajet jusqu’à My’trä. De plus votre patience vous honore, je me vois donc dans l’obligation de la récompenser. Souhaites-tu que je la laisse dans ta cabine ce soir ou bien souhaites-tu la consommer immédiatement ? »

Remarquant ensuite que Zora semblait attendre qu’on la serve, il lui fit savoir d’un ton qui, s’il était parfaitement neutre, démontrait bien une certaine malice des plus cruelles. Après tout, il allait se servir des dires de la my’trännes contre elle. Jouissif.

« Et bien servez-vous donc, la soupe est à portée. Vous ne voulez pas vous relever ? Pourtant vous déclariez avec fierté que vous ne rechignez pas à vous déplacer à pied. Vous devriez essayer, c’est … excellent pour garder la forme. »

Un sourire triomphant s’afficha sur son masque impassible. Après avoir supporté toutes les piques, il était bon de retourner les flèches de l’ennemi contre lui.

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyVen 22 Déc - 5:34
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ La fierté avec laquelle la my'tranne parle de sa patrie de manière si aveugle semble pathétique aux yeux de Laura. Si elle est profondément ancrés dans la culture de son propre foyer, elle n'hésite pourtant pas a en reconnaître et en exploiter les failles pour son propre avantage. Sa présence à bord en est la preuve la plus concrète d'ailleurs. Une grande nation qui a su tirer le meilleur parti de la plus précieuse ressource humaine, l'intelligence. Cette grande nation unie devant l'adversité, avec ses manipulations et ses luttes de pouvoir internes, ses défauts comme les villes abandonnées, ses réussites comme en témoignait les victoire de la première guerre avec ce continent si barbare. Laura tenta de se rappelait que même Zora était une sauvage parmi les sauvages. Si Ludwig l'avait facilement deviné plus tôt, elle avait eut au moins l'honnêteté de ne pas le nier. Mais c'était difficile d'être indulgente avec une culture quand le premier contact ce résumait à se faire insulter, tordre la main et attacher sur une chaise.

ϑϑϑϑ Elle écouta les déclarations de Zora avec un intérêt détaché jusqu'à voir l'assiette de porcelaine s'écraser au sol. Elle était au delà de l'énervement. C'était une totale exaspération que les gestes, les manières et ce petit sourire de fouine provoquait chez elle. A n'en pas douter, si c'était sur un sol Greyson et non Strauss que cette enfant apparemment trop gâtée par son architecte -ou plutôt par son propre délire- s'était trouvé, elle aurait fini le dîner en mangeant du plomb. Pourtant Ludwig se contenta d'un menace, aussi élégante que rédhibitoire pour tenter une nouvelle fois de calmer les ardeurs de la rouquine. Difficile de ne pas admirer la patience de cet homme, surtout quand on savait de quoi il était réellement capable. Peut-être qu'il faisait trop gentilhomme pour inquiéter sa passagère surprise, et que Laura était la seule à prendre ses menaces au sérieux en fin de compte. Mais après une journée pareille, la jolie scientifique ne put que se fendre d'un sourire quand il revint à elle pour lui promettre une récompense, ma foi, trop belle pour être gâchée par quelque présence inopportune que ce soit.

    ϑϑϑϑ Si vous aviez la possibilité et la patience de la portée jusqu'à ma chambre, j'apprécierai autant cette liqueur qu'une bonne compagnie. Ici, elle risquerait d'être gâchée...

ϑϑϑϑ Laura savait très bien que son patron ne buvait pas une goutte d'alcool, mais il n'avait pas besoin de boire pour qu'elle en profite. Et ceux dans tous les sens du terme évidemment. Ils leur faudraient au moins cela pour se détendre, et supporter la my'tranne une journée de plus à son avis. Et oui, elle avait bien pensée à une journée. Il ne fallait jamais mettre devant un homme ou une femme plus qu'il ne pouvait supporter n'est ce pas ? Elle allait donc procéder pas à pas, plutôt que de craindre tout le reste de la traversée. C'était bien mieux pour tout le monde...

ϑϑϑϑ Elle releva les yeux pour observer la réponse de Zora à l'invitation traître du capitaine de bord. Allait-elle comprendre qu'il était temps de céder au rapport de force et de se servir elle même correctement ? Elle était surement capable de continuer à casser la vaisselle, jusqu'à en manger dans une écuelle pour animaux si elle avait eu l'assurance de ne rien risque, mais cela devenait futile, même pour une garce de la pire espèce. C'était presque donc ironiquement amusé que Laura observa le manège de la rouquine. Que faire de plus ? La "suite" comme l'avait demander Zora ne serait pas servi sur ses ordres mais sur ce de Ludwig uniquement et s'il le désirait. Après tout, les diners daénars n'étaient pas sans cesse les repas les plus copieux, sauf si on voulait faire honneur à ses invités. Ludwig et son cuisinier n'avait plus rien à prouver à Laura et elle doutait qu'il veuille faire quoique ce soit pour impressionner l'hypocrite qui ne reconnaissait même pas sa propre faim.

    ϑϑϑϑ Pas de train donc ? Je crois qu'il va falloir envisager que c'est un investissement sur le très long terme avant d'obtenir un résultat quelconque, à moins d'arriver à introduire votre amie dans un port d'importance. J'ai peut être une idée si nous avons besoin d'une diversion.

ϑϑϑϑ La voix de Laura avait reprit la conversation exactement comme si elle venait de s'arrêter sans éclat de vaisselle ou menace, sans défi et vengeance. Elle ne voulait plus rentrer dans ce jeu et préférait ourdir plutôt que de détester. Quitte à perdre son énergie, autant le faire pour une chose utile. En tout cas, elle savait ce qu'elle pourrait faire des services qu'elle avait gagné auprès d'un certains capitaine pirate avant leurs départ maintenant.

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyDim 7 Jan - 13:28

L'envoyer dîner avec le reste de l'équipage? Quelle drôle d'idée! Elle imagine un instant la scène et cherche l'intérêt d'une telle punition. La menace n'est guère voilée. Mais Zora n'en voit pas la pertinence. Ho bien sûr elle témoigne que la patience de Loud'wig est arrivée à bout, que persister sur le chemin de l'insolence et de la défiance ne pourrait mener qu'à un affrontement. Cette constatation arrache un sourire amusé à la rouquine qui finit par hausser les épaules, soulignant à la fois son indifférence et le peu de prise que de tels propos ont sur elle.
"Et bien je ne connais pas vraiment les coutumes des marins, pour être honnête!" avoue-t-elle. "Mais je suppose qu'un capitaine fatigué de la vie et ne prêtant pas une grande attention au bien-être de ses hommes pourrait agir de cette façon, oui. Quant à dîner avec les requins... N'est-ce pas ce que je suis précisément en train de faire en cet instant?"
La comparaison lui semble adaptée. Pourquoi faire preuve de respect envers des gens qui sont prêts à voir Irydaë brûler dans le seul but de s'enrichir? Elle n'est peut-être pas fréquentable. Mais elle, au moins, ne se drape pas dans la civilité et la politesse pour masquer ce qu'elle est vraiment. Elle se contente d'être qui elle est. D'agir en adéquation avec sa personnalité. Le jour où elle fera des efforts pour renier ce qu'elle est ou cacher sa véritable nature n'est pas prêt d'arriver. Pourquoi se trahirait-elle? Et, surtout, pourquoi tenterait-elle de se montrer agréable aux yeux des hérétiques, tout utiles qu'ils puissent être?

Laura est ensuite gratifiée d'un présent sous forme d'alcool. Rathram? Elle ne connaît pas ce fruit... S'agit-il d'un présent de Technologie à ses ouailles? Est-il destiné à combler le vide que les Architectes auront immanquablement laissés dans leurs vies? La disciple de Möchlog observe le cadeau d'un air dubitatif, se demandant au passage pourquoi Loud'wig ne semble pas ressentir le besoin de se saouler. L'hérésie a-t-elle tellement d'emprise sur lui qu'il n'a plus besoin de tromper son manque divin? Cet homme est décidément bien étrange. Un peu trop peu, peut-être...

L'intéressé l'invite ensuite à se servir elle-même de soupe. Zora arque un sourcil, hésitant à lui rappeler qu'un hôte digne de ce nom prend soin de ses invités et qu'il est de son devoir de rendre son séjour aussi agréable qu'il peut l'être. Elle lâche alors un soupire là avec de faire un signe de la main. Un bouclier englobe la soupière qui glisse alors lentement vers elle. Faire des efforts? Cela ne l'ennuie pas. Mais seulement lorsque c'est nécessaire!
"J'ai déjà été mieux reçue... Profiter d'une jeune femme comme vous le faites, Loud'wig, ce n'est pas bien! Ce n'est pas bien du tout, même!" râle-t-elle par principe. "Et ne vous en faites pas pour ma santé! Je l'entretiens en massacrant des hérétiques et en offrant la rédemption aux impures! Il n'y a rien de mieux pour garder la forme, croyez-moi! C'est que ça ne se laisse pas docilement tuer, ces gens-là..."
Toujours est-il qu'elle n'a plus besoin de son assiette, désormais. Elle la pousse donc et soulève la soupière jusqu'à ses lèvres avant d'en prélever quelques gorgées. Autant se servir directement à la source. L'étiquette et les bonnes manières semblent régner en maîtresses absolues, ici. Mais il y a une My'tränne, dans cette pièce! Et affamée, qui plus est!

Laura, de son côté, semble avoir abandonné l'idée de la confrontation. C'est une chose bien pire qui remplace désormais l'agressivité dont elle a su faire preuve jusqu'à maintenant: l'indifférence. Elle se contente ainsi de s'adresser à Loud'wig sans lui prêter le moindre regard ou la plus infime des attentions. Décevant. Ou, plutôt, irritant! Mais Zora prend son mal en patience et assiste tout d'abord en silence à cet échange dont elle semble exclue.

Cependant elle n'entend pas laisser le soin à d'autres d'organiser son débarquement à Daënastre. Les circonstances de son arrivée ne dépendent que d'elle. Elle seule. Car si elle a accepté l'aide offerte par ses hôtes, il n'en reste pas moins qu'elle leur accorde une confiance bien plus que relative. Elle ne se confirmera pas à leurs attentes. Et elle leur offrira encore moins la possibilité de lui faire du tort en avertissant la garde de la cité où elle débarquera.
"Inutile d'avoir un plan aussi précis..." glisse-t-elle. "J'arrive, je détruis tout et je repars! Simple comme bonjour! Mais si vous voulez me donner un petit coup de pouce en provoquant une diversion, pourquoi pas après tout! D'ailleurs... Où siège Technologie? J'imagine qu'elle a un palais?"
Est-il facile de la rencontrer? La tuer  ne devrait pas poser un grand problème... Puisque ce n'est pas une vraie déesse, elle est donc mortelle. Et fort heureusement il existe une foule de moyens différents de tuer ce qui n'est pas éternel. Il faudra que cette mécréante prétendant égaler les Architectes paie pour ses crimes. Et par conséquent, il faut que sa mort soit douloureuse. Extrêmement douloureuse! Le feu? Pourquoi pas... Après quoi il faudra encore purger les machines - ses enfants? - de la surface de Daenästre. Le travail ne manquera pas. Mais le procédé est toutefois simple: il suffit de tout faire cramer!
"Laura? Vous savez chanter?" demande-t-elle à sa meilleure ennemie. "Chez nous, il y a des ménestrels pour animer les repas et même les voyages, parfois! Ça met de l'ambiance lorsqu'il n'y en a pas... Ou alors, ça détend l'atmosphère! Et c'est précisément ce dont nous avons besoin, je crois? Vous devez bien avoir des chants qui parlent de votre défaite lors de la dernière guerre, par exemple? J'aimerais beaucoup les entendre!"
Elle réponse alors à cet abruti qu'elle a rencontré à Busad il y a maintenant de longues semaines. Tout compte fait, les ménestrels ne sont pas tous susceptible d'insuffler une bonne ambiance. Mais peut-être que Laura sera plus douée? À moins que ce ne soit Loud'wig qui s'y colle? Zora décoche à l'un et à l'autre un regard curieux avant de reprendre quelques gorgées de soupe.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyMer 10 Jan - 20:23
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Belle comparaison, il est vrai. Zora était une tigresse qui dînait avec des requins. Hors les deux squales étaient dans leur élément. Prudence, jeune mage, prudence. Quand on nage parmi les prédateurs des grands-fonds, il ne faut pas trop chercher à attirer leur attention au risque de se voir déchiqueter comme une poupée de chiffon.

Suivant des yeux la soupière magiquement maîtrisée, il ne put qu’être admiratif devant les talents magiques de Zora, mais aussi l’inventivité de cette dernière. User de boucliers magiques comme une sorte de télékinésie, voilà une preuve que l’impétueuse rousse n’était pas entièrement folle et bénéficiait d’une intelligence plutôt vive. Cela lui prouvait aussi que les fils des Architectes n’étaient pas des gens à sous-estimer malgré leur manque flagrant d’équipement digne de ce nom. Leurs simples dons effleurant la sorcellerie étaient des armes bien plus retorses et puissantes que leurs chers fusils.

Fascinant.

« Allons ma cher amie, nous ne faisons que tester les mœurs et coutumes de l’un et l’autre. Je suis heureux d’apprendre que chez vous aussi, les hôtes servent les invités, même les plus capricieux et imprévus. Je veillerais la prochaine fois à vous honorer convenablement … tout en exigeant en retour la même chose de votre part. Mais je ne doute pas de vos bonnes manières. »

Cette dernière phrase était plus une petite remarque amusée face au comportement de Zora qui se servait avec peu de gêne dans la soupière même. Décidément, soit les my’träns étaient tous des sauvages sans aucune once de manières, soit la rouquine clandestine était la pire représentante de son espèce. Mais Ludwig a toujours apprécié la compagnie des petits flocons de neige spéciaux qui se distinguaient du reste, en bien ou en mal.

« Technologie n’a pas de siège à proprement parlé, fougueuse adepte de Möchlog. Cependant, laissez-moi le soin de vous indiquer les sources de son pouvoir et je vous abandonnerais tout le plaisir de poignarder et brûler les racines qui soutiennent la déité que vous répugnez tant. »

Pour parler avec un fanatique, il fallait user de son vocabulaire et son lexique, et le gentleman était doué en la matière. Peut-être aurait-il fait un brillant orateur et un excellent politicien, qui sait ? Dommage que son appétit s’était tourné vers des ambitions moins honorables.

« En débarquant à Daënastre, vous risquez de vous perdre dans l’aura d’hérésies qui vous inondera. Heureusement pour vous, nous connaissant les secrets de Technologie et ses points vitaux. Je vous préviens, l’affaiblir sera une tâche colossale, mais vous êtes l’élue de Möchlog, non ? Je suis sûr que vous y arriverez et que, pour ma part tout comme Laura, nous ne sommes que les instruments mis dans votre chemin pour soutenir votre divine mission, je peux le sentir à présent au plus profond de mon âme. »

Il posa avec prestance sa main droite sur son torse en fermant les paupières à la manière d’un de ces jeunes disciples égarés dans la voie des ténèbres qui, après rédemption et mille et une action de bonté et de ferveur, parvenaient enfin à être enlacés par la douce étreinte de leurs pères créateurs. Le mafieux inspira profondément, s’enivrant du parfum d’un Eden promis aux repentis qui reprenaient le vrai chemin dicté par les Architectes dans leur immense sagesse.

La porte de la cabine s’ouvrit en grand, laissant passer un des serveurs en tenue immaculée portant un grand plat de fruits de mer accompagnés de quelques légumes frits dont la délicieuse odeur aurait fait monté l’eau à la bouche de n’importe quel mortel.

« Ah, merci mon brave. Vous pouvez aussi servir le vin à ces dames, je vous en serais gré. »

Le serveur s’exécuta, débouchant une bouteille de vin Rathra d’un rouge sucré qu’il versa avec délicatesse dans les verres de glace en forme de calices disposés aux soins des deux femmes qui accompagnaient l’industriel. Pour sa part, il s’empara de sa propre tasse de thé qu’il leva avec un air de noble triomphe, son sourire confiant ne quittant guère son visage mystérieux.

« Je porte un toast à notre future et prometteuse collaboration. Puisse-t-elle durer longtemps et porter ses fruits, pour la fortune et l’honneur de chacun. Santé !»

Et puisse les Irys couler à flot. Qu’ils soient tachés dans le sang des innocents n’est qu’un détail comme un autre, après tout. Si Zora lui assurait la fortune en s’amusant à assouvir ses instincts psychotiques, libre à elle ! Il n’allait tout de même pas restreindre une artiste dans ses œuvres créatives, ce serait une offense à l’art !

Il se demanderait ce qu’on pensait Laura, d’ailleurs. Il allait devoir lui poser de longues questions autour d’une longue conversation qui promettait d’être longue et passionnante. Ah, qui osait dire que le crime ne payait pas ?

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyJeu 11 Jan - 6:37
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ Elle est à nouveau perdue dans son idée. Une diversion dans un port, vue ses derniers déboires avec les sociétés de transport maritimes, ce ne serait qu'une douce vengeance de la même manière. Elle ne doute pas que Ludwig a besoin des armateurs maritimes autant que d'elle. Elle devra peut être même se faire de nouveau contact dans le port de la capitale Daénars, mais honnêtement, mettre les points sur les i sous couverts d'aider la rouquine cinglées à poser le pieds à terre n'est pas une si mauvaise perspectives. Le fait que Zora puisse venir accompagnée à Daénastre ne trouve pas un instant sa place dans les pensées de Laura. Sérieusement, comment quelqu'un pourrait être à la fois assez fou pour partager la vision fanatique de la rouquine et suffisamment tolérant pour ne pas appliquer ces mêmes principes sur la gorge de l'insupportable flamboyante? Laura n'arrive même pas à formuler la question dans sa tête tant elle lui parait surréaliste.

ϑϑϑϑ C'est presque perturbant de la voir faire preuve de discernement et d'habileté -non Laura a depuis longtemps dépassé le stade où elle acceptait de doter la my'tranne d'intelligente. Habileté est un terme bien plus approprié lorsqu'on observe un animal !. Elle attire la soupière à elle, avec ce pouvoir dont elle se vante tant. Laura regarde étonnée en façade, et assez curieuse intérieurement la magie opérée avant d'être vite déçue en voyant Zora retournée à ses manières de sauvageonne. L'intérêt de Laura est sur le point de retombé avant de sentir une pointe de curiosité envers la réponse de Ludwig.

ϑϑϑϑ La façon dont il manie le vocabulaire de la religion est presque intriguant. Elle voudrait rire, sans pouvoir se le permettre. Les mots sont si grandiloquents, si dénués de sens réel quand on les écoute avec une oreille raisonnable. Et tout en écoutant, elle se rend soudain compte à quel point la quête de Zora est vaine. Plus encore que le fait qu'elle soit fanatique, seule, isolée même par les sien. Plus encore que le puissance de feu de l'armée, le nombre, la taille du continent qu'elle souhaite prendre d'assaut. Tout cela était certes misérable, mais le plus absurde, était qu'en réalité, sa rage n'avait aucune cible, aucune prise réelle. Elle pourrait toujours détruire des usines, tué des ingénieurs, bruler les livres, elle ne pourrait en réalité rien détruire de tangible dans le style de vie si bien installé. Une vérité nue, indéniable que Laura se voyait présenter devant les yeux, narguant la my'tranne aveugle en dansant sur la table. Ce qu'elle pense du discours de Ludwig, il jouera avec la rouquine comme avec le fait pour tenter de le lancer dans la direction souhaité, réussite ou échec, il n'y a absolument aucune sorte d'importance à y accorder. C'est risible.

ϑϑϑϑ Pourtant, le feu-follet humain incapable d'entretenir l'intérêt de ses hôtes pendant plus d'une demi-minute, le voilà qui réclame de Laura que ce soit elle qui les divertisse. Ce n'est pas sa réception, my'tranne ignorante, tourne toi sur ta gauche si tu veux quoique ce soit, ce n'est pas sa responsabilité.
ϑϑϑϑ La guerre qui a obligé vos dirigeants à plier et accepter l'installation des mines de magilithe, ce minerai soit disant sacré dont nous nous servons comme bon nous semble ? Non, il ne semble que ce ne soit un traumatisme que pour vous.
ϑϑϑϑ Le ton employé est parfaitement ingénue et innocent, mais Laura si elle connait une chose de la culture de la my'tranne sait à quel point ces mines sont des insultes pour les my'trans. Et très probablement encore plus pour ceux aussi fanatiques que Zora. Alors elle prend cette fine aiguille et la retourne avec délectation dans la chaire de sa foi pour en asticoter les nerfs à vif au maximum. Pourquoi se fatiguer alors que Zora elle même lui temps le fouet pour se faire flageller ?

ϑϑϑϑ C'est à ce moment que la suite du repas arrive, le vin est servi par l'hôte qui malgré les récriminations de l'enfant à table est excellent. Laura porte le verre à ses lèvres tout en se promettant de le savourer. Elle ne peut pas recommencer à déraper. Il ne sert qu'à la détendre et elle compte bien profiter des promesses de Ludwig intellectuelle, alcooliques et charnelles dans sa cabine. Elle lève le verre pour compléter le toast avec un sourire complice qu'elle ne destine pas vraiment aux deux personnes à table, mais de toute façon, l'affamée va surement expédier la politesse et se jeter sur les coquillages pendant que les requins nageront tranquillement en attendant leur heure autour.

Invité
avatar
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 EmptyJeu 11 Jan - 19:31

Loud'wig adopte un vocabulaire qui trouve nettement plus de sens aux oreilles de la rouquine. Elle l'écoute ainsi avec un mélange de satisfaction et de suspicion tandis qu'il lui parle des désagréments qu'elle sera susceptible de rencontrer en Daënastre. Zora, de son côté, reste tout simplement persuadée qu'il en fait peut-être un peu trop en s'obstinant à la considérer comme une simple mortelle. N'est-elle pas l'élue de Möchlog? Ne comprend-t-il donc pas ce que cela implique? Prononce-t-il ces mots comme s'il s'agissait d'un simple titre honorifique?

La disciple de la Chouette juge toutefois inutile de perdre davantage de temps à éclairer sa lanterne. Maintenant que les violons des uns et des autres semblent à peu près convenablement accordés, il serait dommage de semer à nouveau les graines de la dysharmonie. D'autant plus que le repas arrive. Ou plutôt, un amoncellement de fruits de mer que la rouquine observe un dégoût qu'elle ne réprime pas le moins du monde. Tous ces trucs gluants... Quel est l'intérêt de manger de telles choses? Si leur valeur nutritives ne sont pas à discuter, leur intérêt gustatif lui a toujours semblé bien obscur. N'y-a-t'il donc pas la moindre trace de viande à bord de cette coquille de noix hérétique?
"Ne mangez-vous donc jamais de viande...?" regrette-t-elle.
L'insupportable invitée délaisse donc les fruits de mer pour se focaliser sur les terrestres, les subtilisant pratiquement tous de leur écrin argenté. Puis elle lâche les brides de son estomac qui se fait un devoir de les engloutir tout en prenant soin d'éviter de goûter à l'alcool qui lui a servi. Il s'agit de garder l'esprit clair. Et puis elle est déjà suffisamment affairée à vérifier que son organisme ne soit pas la proie d'un empoisonnement sans y ajouter un élément inconnu de plus. Car l'idée qu'on cherche à la saouler reste bien présente. D'autant plus que Loud'wig semble apprécier offrir de l'alcool à la gente féminine. En témoigne la bouteille qu'il a offerte quelques instants plus tôt à Laura...

Le fait est que l'absence ne semble pas seulement être un constat applicable à la viande dans la mesure où aucun chant disgracieux ne vient titiller les oreilles de la rouquine. Car la brune ne semble pas vouloir égayer le repas par un chant de défaite. D'ailleurs, à l'entendre, c'est une victoire que les siens auraient remportée à My'trä. Zora a de la peine à le reconnaître mais elle doit néanmoins reconnaître que c'est partiellement le cas. Comment les aînés ont-ils pu accepter une trêve qui les amputait du contrôle de la magilithe? Aujourd'hui encore cette décision semble dénuée de la moindre raison apparente.

Toutefois la faiblesse dont ont fait preuve les my'träns de cette époque ne saurait s'appliquer à la nouvelle génération. Celle-ci est - la disciple de Möchlog se plaît le croire - nettement plus vindicative. Peut-être parce qu'elle héritera des erreurs de leurs parents? Des erreurs qui seront tôt ou tard corrigées. Avec une violence qui rappellera aux hérétiques que les terres créées par Delkhii appartiennent aux enfants des Architectes. Et peut-être également à certains my'träns qui ont oublié leur fierté quelque part en chemin...
"Ai-je l'air traumatisée selon vous, Laura?" s'enquit-elle avec un léger sourire au coin des lèvres. "Vous avez eu l'indécence de profiter de la pitié de nos aînés, voilà tout. Mais vous savez ce que l'on dit à propos de la chance, je présume?"
Elle est appelée à tourner... Les événements qui se sont déroulés il y a maintenant plusieurs décennies sont une tâche sur l'honneur de My'trä. Mais les daënars n'ont remporté qu'une seule bataille. Et la guerre, tôt ou tard, reprendra. Cette trêve n'est qu'un instant de répit pour les hérétiques. Un bref instant de calme au milieu d'une tempête qui détruira à jamais ce qu'ils osent appeler avec orgueil une civilisation.

Toujours est-il que Loud'wig propose un toast. Un mot qu'elle ne comprend que vaguement mais dont elle saisit le sens lorsque le moustachu lève son verre. Délaissant alors la dégustation de fruits frais, Zora saisit à son tour son verre et imite son hôte pour sceller un accord qu'elle estime plus ou moins prometteur. Que Möchlog lui pardonne cette association éphémère avec des hérétiques. Et puisse la montagne de cadavre qu'il lui permettra de laisser derrière elle l'apaiser...




Contenu sponsorisé
La croisière s'amuse - Page 2 Empty
La croisière s'amuse - Page 2 Empty

Aller à la page : Précédent  1, 2
Page 2 sur 2
Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Als'kholyn :: Marnaka
 Sujets similaires
-
» La croisière de l'empereur
» La croisière s'amuse [Terminé]