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 La musique adoucit les moeurs (TERMINE)

Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyDim 8 Oct - 21:47
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
3 février 933, quartier commerçant de Darga

Quand elle avait quitté son domicile ce matin-là, Meylan n’avait pas prévu de jouer devant des spectateurs durant la journée.  Oh, bien sûr, elle avait emporté sa lyre avec elle, mais c’était plus par habitude qu’en prévoyant de l'utiliser.  Au fil des années, l’instrument était devenu une extension d’elle-même, si bien qu’elle se sentait incomplète sans lui.  Et puis, peut-être qu’il lui viendrait l’envie de jouer un morceau dans le courant de la journée, on ne savait jamais.

Vêtue d’une simple tunique rouge foncé, de chausses ocre et de bottes en cuir brun, elle se fondrait sans mal dans la foule de la capitale.  Elle avait accroché son poignard à sa ceinture: bien qu’elle ne s’attende pas à devoir s’en servir, mieux valait être parée à toute éventualité.  Voyant que des nuages gris commençaient à se rassembler au dessus de la ville, elle avait agrafé une cape en laine bouillie noire sur ses épaules.  Face à la météo aussi, elle préférait prendre des précautions.

Elle se félicita de sa prévoyance en milieu de matinée, quand une fine bruine commença à tomber sur Darga.  Sa capuche relevée, elle se fraya un chemin parmi les passants, certains moins bien équipés qu’elle.  Elle flânait sans but précis, s’octroyant de facto une journée de congé.  Ses recettes récentes lui permettaient ce luxe, et elle redécouvrait une multitude de petits détails dans sa ville.  Le bruit d’un maréchal-ferrant au travail, les couleurs vives des bannières des corporations, l’odeur d’un pain fraichement sorti du four, les conversations variées de ceux qui l’entouraient…  Darga vivait, tout simplement.

En début d’après-midi, le temps subit un brusque changement et des rideaux de pluie s’abattirent sur les pavés, forçant la ménestrelle à s’abriter.  Si elle pouvait résister aux éléments, elle ne voulait pas mettre en danger sa précieuse lyre.  Elle passa rapidement la porte d’une auberge qu’elle connaissait bien, les joues rosies par la fraicheur automnale, quelques mèches rebelles frisant à cause de l'humidité.  

"Mey’, tu tombes à pic!  Tu crois que tu peux dérider un peu cette bande de chiens mouillés?"

Zeren Ostan, colosse d’une quarantaine d’années et tenancier de l’établissement, était un des premiers à avoir ouvert sa salle commune de manière régulière aux représentations de Meylan.  Sa franchise n’avait d’égale que son éternelle bonne humeur, et la ménestrelle ne se fit pas prier pour prendre place près du comptoir et se mettre à jouer.  Elle joua des airs entraînants, des ballades populaires, des chansons connues aux quatre coins de la région.  L’ambiance se réchauffa graduellement, si bien qu’elle fut bientôt accompagnée pour la plupart des refrains et une bonne partie des couplets.  Une fois qu’elle estima que l’ambiance s’était suffisamment réchauffée, elle termina sur un air de plus en plus rapide, perdant ceux qui essayait de la suivre alors qu’elle s’approchait de la fin et déclenchant au passage quelques éclats de rire.  Après la dernière note, elle se leva, salua, et alla s’asseoir à une table près du mur après un clin d’oeil complice à Zeren.  À peine fut-elle assise, qu’un serveur lui apporta une assiette fumante, un bout de pain frais et un cruchon d’eau.

"Cadeau de la maison."

Elle le remercia, notant au passage qu’elle ne le connaissait pas.  Il devait être nouveau.  Cependant, elle n’eut pas le temps de lui demander son nom avant qu’il reparte.  Elle haussa mentalement les épaules et s’attaqua à son repas, ravie de se réchauffer.


Dernière édition par Meylan Lyrétoile le Lun 19 Fév - 17:52, édité 2 fois

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyLun 9 Oct - 0:40
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Coursang... C'était le nom de la personne que je devais chercher et pourtant je n'avais strictement aucune idée de ou j'étais censé le chercher. J'avais quelque peu erré dans les grandes villes me faisant assez discret malgré ma tenue, mais un uniforme pareille passait difficilement inaperçus. C'est pour cela que j'avais pris soin d'acheter une grande cape pour recouvrir l'armure et les armes dissimulées en dessous. Ça attirait toujours l’attention mais au moins les Mytrans ne me repéraient plus tout de suite comme un Daenars, les conseils d'Aurore c'étaient avérés utiles tout compte fait.
Je feuilletais le carnet que je m'étais constitué en soupirant, ou j'étais déjà ? Ah oui Darga...
Du fun en perspective ! J'aurai préféré retourner en Daenastre mais il me fallait patienter encore quelques temps. Ah retrouver mon chez moi, et pouvoir arrêter de craindre pour sa vie sur ces terres, voilà qui me semblait bien illusoire.
J'aurai préféré passez mon temps ailleurs mais le mauvais temps semblait être prêt à se déchaîner, et me retrouver une fois de plus sous la pluie ne m'enchantait guère. Je me pris donc à slalomer dans la foule, cherchant un endroit ou passer la nuit.
C'était encore le début de l'après midi mais je ne savais pas trop ce qu'il pouvait y avoir à faire dans le coin, autant réserver une chambre de suite, ça serait bien plus simple.
Mes pas me conduisirent devant une grande tavernes qui semblait encore peu remplie à cette heure-ci de la journée. Je poussais donc doucement la porte, pénétrant dans l'établissement alors que la pluie s’abattait déjà depuis quelques minutes dehors. Là je pus enfin repousser le capuchon qui me recouvrait la tête, libérant mes cheveux dans un petit geste de la main.
Mes bottes de fer claquèrent lourdement contre une petite marche ce qui fit retourner une partie de l'assemblée vers moi, mais fort heureusement personne ne remarqua ce que cachait ma tenue.

L'air était légèrement parfumé par l'odeur du bois, alors que je m'attendais juste à sentir la transpiration et la bière. Ce fut une agréable surprise, et je me glissais discrètement près de l'aubergiste, me posant sur un tabouret avant de lui offrir un grand sourire.

-Bonjour Monsieur, auriez vous une chambre de disponible pour la nuit ?


L'homme était en train d'écouter une jeune femme jouer, mais il finit par m'accorder un peu d'attention avant de me dire

-Ça se pourrait bien, mais il ne me reste que la plus grande.

Bon la plus grande voulait aussi dire la plus cher mais je n'en étais plus à ça près, je lui déposais donc la somme demandée au creux de la main avant de lui prendre la clé, l'auberge était répartie sur plusieurs étages et ma chambre semblait être au derniers, je ne me fit donc pas prier pour commencer à partir, avant de soudainement revenir vers l'homme le dérangeant encore une petite seconde.

-Au fait... vous ne connaîtriez pas un expert en instrument de musique ? Un genre de barde ou ?... Non oubliez en fait !


Je repartis vers les escaliers, m'arrêtant soudainement pour écouter la jeune femme jouer. Cela pris un certains temps, et alors même qu'elle finissait je découvris que le soleil commençait à décliner lentement. Je la vis s'asseoir à une table puis disparaître de ma vue... Mmmm tant pis...
Je repris mon chemin vers les escaliers ne manquant pas de frapper une des marches en pierre avec ma botte ce qui résonna encore une fois dans tout l'établissement, mais je ne me retournais pas, j'avais hâte d'enlever ce que j'avais sur le dos.
La chambre était plutôt spacieuse, c'était même la seule de l'étage, elle disposait certes d'une pièce pour y dormir confortablement mais aussi très étonnamment d'une sorte de séjour bien aménagé, de grands bancs garnis de coussins avaient été disposés devant une large fenêtre, sans doute pour qu'un groupe de personne y discute.
Je défis enfin ma cape l'accrochant à un porte manteau pour la faire sécher avant de quitter mon armure pour la poser dans la chambre agençant les pièces sur un présentoirs prévu à cet effet.
Je fis quelques pas, optant pour une tenue bien plus légères afin de profiter de ma soirée.

Ainsi vêtus, je m'assis sur un des canapé ouvrant la fenêtre pour profiter de l'air extérieur avant de sortir l'harmonica de ma poche. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas jouer, et il me semblait qu'il n'y avait pas meilleur moment.
Je mis donc l'instrument à mes lèvres, me mettant à jouer les quelques mélodies que je connaissais oubliant momentanément ce qui pouvait m'entourer.

Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyLun 9 Oct - 22:32
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Une chose qu’on pouvait très facilement constater quand on mangeait en compagnie de Meylan, était qu’elle ne mangeait pas vite.  Elle n’avait jamais véritablement connu la faim ou la pénurie, mais elle n’avait pas franchement grandi dans l’opulence non plus.  Elle avait par conséquent appris à faire compter chaque bouchée.  En plus de cette habitude particulière, la ménestrelle devait aussi sa silhouette à ce même état des choses.  Sans être squelettique, elle était néanmoins plus maigre que mince, laissant supposer qu’un quelconque problème avait été dû à son alimentation et non à une quelconque coquetterie.

Cependant, il n’y avait personne pour se faire ces réflexions, étant donné que Meylan s’était assise à une table vide et que personne ne l’y avait rejointe.  Cela lui permettait de parcourir à loisir la salle des yeux et de relever les tics et expressions particulières de chacun de ses occupants.  Pour qui savait observer, c’était un spectacle des plus fascinants.  Tel homme trahissait un bluff en fronçant le nez, telle femme relevait un sourcil juste avant d’éclater de rire…  Des points de détail, certes, mais être capable de les relever pouvait se révéler d’une grande aide en certaines situations.

À peine Meylan eut-elle fini son repas, que Zeren réapparut à côté d’elle.  Clairement, il guettait ce moment depuis un certain temps.  Il affichait son sourire habituel, mais les rides aux coins de ses yeux étaient moins prononcées que d’ordinaire.

"Joli, tout à l’heure.  Je savais que je pouvais compter sur toi."

"Il n’y a pas si longtemps c’est moi qui te demandais la permission de pouvoir jouer quelques morceaux.  Je serais tentée de dire que je te dois bien ça, mais en fait j’aime juste jouer."

D’humeur joyeuse, elle ponctua sa réponse d’un sourire radieux.  Sourire qui se perdit un peu dans le silence qui tomba après ses paroles.  Zeren parut hésiter un moment, puis prit le parti de s’asseoir face à Meylan.  Une excellente idée qui lui évitait de devoir se dévisser le cou pour pouvoir maintenir le contact visuel avec le tenancier.

"J’ai un client qui vient d’arriver et qui m’a dit qu’il cherchait un musicien professionnel ou un barde.  Je me suis dit que ça pourrait t’intéresser.  Je lui ai donné la grande chambre."

La requête de Zeren n’avait pas été formulée de manière explicite, mais elle était assez claire pour être comprise sans ambiguïté.  Une requête pour le moins étrange qui fit hausser un sourcil à la ménestrelle.

"Loin de moi l’idée de te blesser, Zeren, mais je n’ai pas trop le profil à être envoyée dans la chambre d’un client fraichement arrivé."

Le ton était celui de l’humour, mais même cela suffit manifestement à piquer au vif l’aubergiste.

"Non, bien sûr, ce n’est le profil de personne sous mon toit.  Je me suis simplement dit que, vu qu’il n’est pas de la région, il pourrait ne pas penser à te demander ou ne pas oser."

À nouveau, la réponse de Meylan était teintée d’ironie:

"C’est vrai qu’avec ma lyre, je dois probablement être cordonnière.  Oh, à moins que ce soit mon apparence intimidante qui joue contre moi."

Malgré ce nouvel effort, elle ne parvint pas à faire renchérir son interlocuteur sur le même ton.  Clairement, quelque chose lui trottait dans la tête.  Il prit une inspiration, se reprit avant de prononcer le moindre mot, regarda rapidement autour de lui, puis se lança à voix plus basse qu’auparavant:

"C’est un Daënastre, j’en mettrais ma main au feu.  Je reconnais l’accent."

Il y avait une claire gravité dans son ton qui interdisait à Meylan de continuer à le taquiner.  Elle se contenta donc d’un regard interrogateur, attendant de Zeren qu’il précise ce qu’il espérait d’elle.

"Je n’ai pas de raison de le soupçonner d’être autre chose qu’un honnête voyageur, et donc je ne peux pas lui refuser une chambre dans mon auberge.  Ca serait mauvais pour le commerce.  Mais tu sais ce qu’on dit des Daënastres, surtout ces derniers temps.  Je ne veux pas de grabuge, et je veux être sûr que ce type n’en causera pas.  Il n’est pas encore redescendu de sa chambre, donc je ne peux pas l’avoir à l’oeil, mais toi, tu as une excuse parfaite pour aller voir en haut s’il y a anguille sous roche."

Clairement, l’aubergiste prenait le sujet très à coeur.  Et Meylan pouvait comprendre qu’il se soucie de la réputation de son établissement: après tout, c’était son unique source de revenus.  Elle leva les mains en signe de reddition.

"C’est bon, c’est bon, je vais aller me renseigner au sujet de ton dangereux étranger.  Mais je suis une ménestrelle, tu sais, pas une politicienne ou une espionne."

Mais une ménestrelle suffisait apparemment, car Zeren la remercia chaleureusement avant de retourner vers le bar où d'autres devoirs l'appelaient.  Mi-amusée, mi-ennuyée, Meylan vida d'un trait son verre puis se mit en route vers la grande chambre,  L'avantage à être une habituée des lieux était qu'elle savait parfaitement où la trouver.

Une fois arrivée devant la porte fatidique, elle s'arrêta un moment pour tendre l'oreille.  Aucun bruit suspect ne filtrait à travers le bois, et seule une mélodie interprétée à l'harmonica atteint son ouïe.  Si ici et là on sentait un léger essoufflement dû à un manque de technique respiratoire, le résultat d'ensemble était somme toute très agréable.  Histoire de se donner le temps de planifier son entrée, Meylan rajusta sa cape, remit en place les mèches qui commençaient à s'échapper de sa coiffure, et tira un coup sur sa tunique pour en enlever les faux plis.  Elle parviendrait à improviser: elle n'était pas une actrice pour rien.  Lorsque la pause suivante tomba, elle frappa à la porte.  Trois coups brefs, francs sans être agressifs.  Il y eut du bruit à l'intérieur, et elle décida que cela devait avoir été une invitation à entrer, ce qu'elle fit donc.

"Bonjour.  Pardonnez ma curiosité, mais ce n'est pas tous les jours qu'on croise un amateur d'harmonica."

Zeren avait dit que l'homme cherchait un musicien, donc lancer immédiatement le sujet des instruments de musique paraissait le meilleur moyen de ne pas être invitée à quitter la chambre immédiatement.  Un sourire amical accompagnait cette brève entrée en matière pour des raisons assez similaire.

"Mais puisque c'est moi qui vous dérange, c'est à moi de me présenter.  Meylan Lyrétoile, ménestrelle de cette cité."

Elle accompagna la phrase du salut typique de l'artiste en fin de représentation, un geste qu'elle effectuait avec le plus grand naturel.  Elle avait fait son entrée, maintenant il fallait que le public réagisse comme elle le souhaitait.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMar 10 Oct - 0:13
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
J'avais joué un certains temps, combien exactement ? Impossible à dire, je m'étais contenté d'essayer de me vider la tête tachant d'oublier qu'une bonne partie de l'assistance en bas risquait fort de me voir mort s'ils apprenaient d'où je venais.
J'avais mon pistolet posé sur la table, et je réussis presque à l'oublier en jouant. Ça faisait quelque temps déjà que je n'avais pas pratiqué et j'avais cette fâcheuse manie de m’essouffler un peu trop vite, enfin je n'étais pas un professionnel, j'aurai eu bien peu d'avenir en Daenastre.
Trois coup à ma porte me firent sursauter, ne manquant pas de provoquer une certaine panique, ma main se glissa à mon pistolet, l'armant en un claquement avant de murmurer un "oui" à peine audible. J'avais l'arme proche de moi, invisible de là ou j'étais installé.
Mes longs cheveux étaient détachés et tombaient en cascade sur mes épaules, donnant bien peu l'apparence d'un soldat que celui d'une jeune femme venant d'être tirée de son récital.
Ainsi elle m'avait écouté mais ça ne me dérangeait pas plus que ça, j'étais par contre curieux d'entendre sa raison pour venir ici.
Je lui fit signe de rentrer, détaillant sa tenue avant de juger qu'elle ne devait pas être là pour me faire la peau, je désarmais donc mon arme avant de la reposer sur la table l'invitant à s'approcher en souriant.

-Entrez donc mademoiselle, il serait inconvenant de vous faire attendre sur le seuil !

Ainsi elle se présenta comme une barde, ce qui tombait plutôt bien ! Peut être l'aubergiste l'avait interpellée quand elle avait finis sa représentation. Reste que cela m'arracha un court moment de joie. Peut être allais-je enfin pouvoir en terminer avec cette affaire d'instrument !
Je détaillais les vêtements de la jeune femme constatant qu'elle semblait vraiment être ce qu'elle prétendait.

-Meylan Lyrétoile vous dites ? Et bien bienvenus dans ma modeste chambre, venez donc vous asseoir ! J'ai beaucoup aimé votre représentation même si mon oreille musicale laisse à désirer.

Je lui rendit sa révérence d'artiste par un petit salut formel qui risquait peut être de trahir mon appartenance à l'armée mais je laissais tout cela de côté, mon voyage touchait à sa fin après tout.
L'invitant à s'asseoir sur l'un des canapé je repris ma place, mettant mes jambes en tailleurs pour l'observer avant de m'enfoncer un peu contre le rembourrage.

-Je suppose que le pauvre son que j'ai produit à du vous faire souffrir, vous m'en voyer désolé, je n'ai pas beaucoup de pratique.


Ce qui était plus que vrai ! Et étrangement le fait de savoir que la jeune femme était barde arrivait presque à me faire oublier que j'avais un Mytran en face de moi, je me mis soudainement à secouer la tête réalisant que j'avais oublié de me présenter.

-Oh je m'appelle Hex, je suis en visite ici quelques temps.

Ma profession ne me semblait pas un élément important à souligner, l'arme sur la table n'était de toute façon que quelque chose de commun en Daenatre. Et mon armure était soigneusement rangée dans la pièce d'à côté. Je refis ma queue de cheval tachant de me redonner quelques contenance devant la jeune femme. Elle m'avait tiré d'une des situations pendant lesquelles j'oubliais quelques temps la rigueur commune à l'armée.

-Comme vous devez vous en douter je ne suis pas d'ici, et pardonner moi par avance pour la question, mais ce type d'instrument vous est familié ?

Je tendis le petit instrument gravé de main de maître devant moi.

-Voyez vous de là ou je viens c'est plutôt quelque chose de rare, les musiciens ayant tendance à jouer avec quelque chose de plus classique.

Je me penchais doucement, la fixant en penchant la tête pour accentuer la question que j'allais poser par la suite.

-Pourriez vous m'en dire plus dessus ? J'ai toujours du apprendre seul, sans compter que j'aurai quelques question sur cet exemplaire particulier. Enfin vous voudriez peut être boire quelque chose ? Je crois que l'aubergiste à eu la prévoyance de déposer quelques chose par ici.

Je me levais, brusquement fouillant, les placard pour en tirer deux verres et me saisir d'une carafe d'eau. Les deux verres furent posés sur la table, au cas ou la jeune femme aurait eu soif. Je repris ensuite ma place, détaillant une fois de plus la jeune femme avant de la gratifier d'un petit sourire qui se voulait amical.
J'en avait assez de voir des gens fermés ici, et le fait qu'une Mytran vienne me voir pour parler de musique me rendait joyeux.
C'était peut être étrange à voir mais à force de côtoyer des gens qui se méfiaient de vous, rencontrer quelqu'un qui semblait venir de bonne fois... cela avait tendance à me faire baisser ma garde.



Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMer 11 Oct - 22:25
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Intérieurement, Meylan s’autorisa un bref instant de triomphe quand elle fut invitée à entrer et à venir s’asseoir.  Parfait.  Elle n’avait aucun remords à s’introduire ainsi chez ce voyageur avec pour but premier de l’observer (de l’espionner, si on voulait vraiment utiliser les mots qui fâchent.)  Après tout, elle ne lui voulait aucun mal et si lui-même ne présentait aucun comportement répréhensible, le seul danger qu’il courait était de voir la discussion s’éterniser alors qu’il voudrait peut-être se reposer.  Il y avait pire comme sort.

Elle répondit par un sourire au compliment que le Daënar lui offrit, sans réagir au commentaire modeste qu’il avait fait à propos de son oreille musicale (vraie ou fausse modestie, il était encore trop tôt pour en juger.)  Le salut d’une économie militaire qu’elle reçut en retour trahit en effet une part de la formation de son interlocuteur, mais cela n’alarma pas excessivement Meylan.  L’arme qui trônait à présent sur la table, en revanche, mit la My’tränne plus mal à l’aise.  Elle parvint à rassembler sa volonté pour aller s’asseoir tout en empêchant ce malaise de colorer son expression, mais ses yeux n’en restèrent pas moins fixés sur l’objet pendant plusieurs secondes (et y retourneraient encore régulièrement pendant tout le temps qu’il serait dans son champ de vision.)

"J’ai entendu de pires airs, même de personnes revendiquant plus de pratique que vous."

Si elle aurait pu opter pour un compliment plus marqué et le délivrer avec une apparente sincérité, elle préférait néanmoins une vérité plus modérée (mais toujours flatteuse) qu’elle pouvait offrir avec une franchise non feinte.  Bien qu'elle remarqua l’absence d’un nom de famille ou d’une quelconque addition au prénom de son interlocuteur (du moins, elle supposait qu’il s’agissait de son prénom), elle ne releva pas et se contenta d’un hochement de tête pour accueillir l’information.  Le tour que prit la conversation ensuite l’intéressait bien plus que les échanges dictés par les conventions qui l’avaient précédé.  

"C’est un harmonica.  Je ne m’en sers pas souvent moi-même, mais je suis capable d’en jouer et je connais quelques personnes qui sont devenus de vrais virtuoses avec cet instrument.  Ce n’est pas le choix le plus commun pour un musicien, mais je pense qu’on peut raisonnablement dire qu’à My’trä, un harmonica est un instrument classique."

Pendant que Hex se mettait en devoir d’aller leur chercher de quoi boire (chose qu’elle appréciait, mais qui était un peu superflue étant donné qu’elle venait de dîner), Meylan se pencha sur l’instrument qu’il venait de lui tendre.  Il était clairement de facture My’tränne, et aussi bien ses ornementations que la qualité de sa réalisation dans l’absolu l’identifiaient comme une véritable oeuvre d’art musicale.  Son premier examen ne dura pas plus longtemps que le temps que son hôte mit à leur rapporter à boire, mais cela lui suffisait déjà à pouvoir lui faire part de quelques découvertes.

"C’est un instrument d’artisanat My’trän, aucun doute là-dessus.  Et d’excellente qualité.  Avec un peu d’entraînement vous n’aurez aucun mal à en tirer des notes nettement supérieures à la moyenne des harmonicas.  Ce symbole que vous voyez sur la partie supérieure est très certainement l’emblème d’une tribu.  Le style s’apparente fort aux emblèmes khurmagiens.  Cette combinaison de traits en particulier," elle désigna ladite combinaison du doigt tout en parlant, "me rappelle fortement le style des emblèmes de certaines tribus des alentours de Foreal.  Par contre, cet emblème-ci m’est inconnu, donc soit il s’agit d’une tribu moins connue, soit il s’agit d’une tribu disparue."

Elle s’arrêta de parler pendant un instant, laissant à Hex le temps d’assimiler ces informations.  D’éventuelles questions devraient attendre par contre: elle retourna l’harmonica sans lui laisser le temps de parler.

"Je ne sais pas si vous êtes capables de lire l’inscription sur le capot inférieur, mais il est écrit Lautrec d'Anticohe.  Les sonorités de ce nom me font aussi penser à Foreal, donc je suppose que c’est là que cet harmonica a été fabriqué.  Par contre, le nom m’est inconnu, donc je ne peux pas dire si c’est celui de l’artisan qui a fabriqué l’harmonica ou de son possesseur.  À moins que les deux soient une seule et même personne, dans ce cas la question ne se pose même pas.  Peut-être que ça pourrait m’aider de savoir dans quelles circonstances vous avez acquis cet objet?  Ne fut-ce que pour savoir s’il s’est beaucoup éloigné de sa région de fabrication avant d’entrer en votre possession."

Elle était loin de soupçonner à quelle point cette question était personnelle, sans quoi elle aurait été plus délicate.  Pour le moment, elle ne voyait qu’un Daënastre qui s’était retrouvé d’une manière ou d’une autre en possession d’un instrument typiquement My’trän.  Une certaine dose d'inévitable préjudice trouvait cette idée révoltante, mais une part plus objective de Meylan devait admettre que l’harmonica semblait entre les mains de quelqu’un qui l’estimait à sa juste valeur et qui lui faisait assez bien justice quand il en jouait.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptySam 14 Oct - 17:15
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Je remarquais le malaise de la jeune femme qui regardait l'arme posée sur la table, je lui fis un court sourire avant de la prendre dans la main pour la ranger hors de sa vue. Le malaise des mages pour la technologie était donc vraiment une plaie pour eux. En fin de compte si voir un simple pistolet les mettait dans cet état, je n'imaginais pas leur montrer une de nos grandes villes ou un aéronef de gros tonnage. Ça aurait été risquer un grand malaise. Et je ne voulais pas mettre mon invité dans une situation embarrassante, et en allant chercher l'eau, je remis l'arme dans ma chambre.
Si elle était là c'était aussi signe que nulle milice n'était là pour moi.
Une fois assis, je me mis à l'écouter, rougissant un peu quand elle me complimenta plus ou moins sur ma façon de jouer, recevoir de petites éloges provenant d'un professionnel était très satisfaisant, je songeais même à lui demander de m'apprendre à jouer un peu mieux de cet instrument particulier.
La première chose qui me fit avoir un mauvais pressentiment était que l'harmonica était quelque chose de courant ici.

-Je n'en ai jamais vu en Daenastre...

La jeune femme dut me voir me décomposer au fur et à mesure. Si cet instrument était Mytran, ça voulait dire que... Non, impossible... Pourtant... Ma main se mit à jouer nerveusement avec une mèche de cheveux alors que je tachais de garder mon calme face à la jeune femme. Foreal, Foreal.... J'avais beau chercher dans ma mémoire, rien ne venait, mes souvenirs les plus vieux se situaient vers mes 7 ans où j'avais intégré un régiment de l'armée de façon officielle. Avant cela, je ne savais rien. Était-ce possible ?
Distraitement, je repris l'instrument dans mes mains, le tournant sans cesse mes doigts repassant sans cesse sur les lignes gravées que je connaissais par cœur.
Une tribu inconnue ? Non, elle n'était pas inconnue... Si mon cheminement était exact, elle avait été purement et simplement exterminée...
L'harmonica tournoya entre mes doigts avant que je finisse par relever la tête

-Lautrec vous dites ? Hum...

Le prénom tourna dans ma tête un petit moment, et je finis par sortir de ma concentration en buvant le verre d'eau qui se tenait devant moi.
Je fis un effort pour paraître détendu, ajoutant d'une petite voix

-Cet instrument est... Enfin je ne l'ai pas acquis, ni même acheté. Je l'ai toujours eu sur moi depuis que je m'en souviens, on m'a toujours dit que c'était un souvenir d'une famille que j'aurai eu avant. Vous êtes vraiment sur de ce que vous avancez ? Peut-être que ce genre d'instrument est vendu en Daenastre non ? Au-delà de ça je ne peux être formel que sur sa provenance, il vient de ma famille. Mais cette dernière n'existant plus je ne pourrai pas vous dire grand chose de plus.


C'était une question destinée à me rassurer, car j'avais du mal à croire que quiconque vendrait un instrument aussi raffiné à un obscur marchand provenant d'une nation rivale. La seule solution devait être aussi simple qu'elle était ironique. Cet instrument avait vraiment appartenu à un Mytran, ce mytran l'avait reçu en cadeau de ses parents lors de sa naissance, et ce, mytran... C'était moi.
Les Architectes m'en soient témoin, j'eu un véritable fou rire intérieur, m'imaginant dans une tenue traditionnelle et maîtrisant la magie. C'était étrange...
Mais au lieu de prendre cette information comme une vérité absolue, je me remis d’aplomb, fixant la jeune femme avant de demander.

-Et vous sauriez comment je pourrai me renseigner sur cette tribu disparue ? Une sorte d'archive ? Ou je devrais peut-être me rendre sur place directement ? Je ne connais pas trop la région il faut dire...


Je devrais aller voir... Juste au cas où... Je mis ma main sous mon menton cherchant intensément le moindre souvenir de ma jeunesse sans trouver quoi que ce soit qui confirmerait ma théorie. Mais l'instrument était quelque chose de récurent, je l'avais toujours eu sur moi, comme quelqu'un aurait porté un charme ou un porte-bonheur.
Je l'avais depuis même plus longtemps que ma lame de combat ! Malgré tout mes effort la jeune femme dut s’apercevoir de l'effet de cette révélation sur moi. Il aurait été compliqué à n'importe quel Daenastre d'apprendre ça, mais pour un soldat, ça revenait à lui dire qu'il était l'enfant d'un démon particulièrement vicieux





Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyVen 20 Oct - 19:46
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Le malaise de Hex était, en effet, très clairement visible.  En revanche il fallut un moment à Meylan pour avoir une idée de ce qui pouvait le causer.  Elle avait d’abord soupçonné que c’était la simple idée de posséder un objet aussi clairement my’trän qui le tracassait.  Après tout, il ne viendrait pas non plus à l’esprit de la ménestrelle de se balader avec un objet de technologie daënastre.  Elle avait du mal à imaginer que l’origine my’tränne de l’instrument soit une totale surprise pour le jeune homme, mais c’était peut-être dû à sa propre familiarité avec tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à la musique.  Elle était capable de différencier un luth zagashien de son homologue khurmagien rien qu’à l’ouïe, mais ce n’était pas le cas de tout le monde.

Lorsqu’elle réalisa que la situation était en fait infiniment plus compliquée (et délicate) qu’une simple curiosité au sujet d’un objet acquis récemment, elle prit une profonde inspiration pour calmer son rythme cardiaque qui s’emballait.  À un détail près, la position du Daënastre était une vision familière pour Meylan.  Ayant grandi dans un orphelinat, elle avait souvent vu certains de ses frères et soeurs d’adoption décider de se mettre en quête de leur famille à l’aide d’un objet particulier trouvé avec eux ou d’un nom, d’un souvenir…  De son côté, elle n’avait jamais entrepris une telle quête, faute de point où démarrer et d’incitation.  Le détail qui faisait ressortir la cas de Hex de la moyenne était qu’il était daënastre.  Et possiblement fils de My’träns.  Tout compte fait, ce n’était pas du tout un détail.  Elle n’avait aucune idée de comment ceci pouvait être possible, et peut-être était-ce quelque chose qu’elle ne voulait pas découvrir.  Cette histoire ne pouvait qu’être tragique, et elle n’aimait pas connaître personnellement les protagonistes d’une tragédie.

Oh comme elle comprenait la nouvelle piste explorée si rapidement après la découverte par son interlocuteur!  Oui, tout serait tellement plus simple si on pouvait prétendre qu’un commerce d'instruments florissant existait entre My’Trä et Daënar.  Ce serait tellement plus simple, plus compréhensible.  Il suffirait de remonter la piste du fabricant au commerçant puis de consulter les livres de comptes du commerçant en question pour trouver l’information tant désirée.  Mais ce commerce n’existait pas.

Evanoui son sourire: si elle était assez bonne actrice pour en forcer un, cela lui paraissait franchement inapproprié.  D’ailleurs, toute émotion s’était évanouie de son visage, ne laissant qu’une expression de réflexion, indiquant qu’elle pesait la plausibilité des différents scénarios qu’elle envisageait.

"Je ne pense pas qu’une artisan my’trän vendrait volontairement un tel instrument à un Daënar.  Après, il est vrai que le Khurmag a été une des régions les plus touchées par le tulaan khonzo, ce qui inclut de nombreux pillages par les troupes de Lenora Boëlyn, donc il est possible que cet harmonica soit le butin d’un de ces pillages."

Mais quel étrange butin pour un soldat daënastre ne connaissant certainement rien à la musique my’tränne.  Un tel personnage n’aurait-il pas préféré emporter des métaux précieux ou des bijoux? Ces hommes et femmes n’étaient-ils pas censés haïr profondément tout ce qui était propre à leurs rivaux?  Pourquoi dans ce cas emporter un petit instrument, certes de qualité supérieure, mais fabriqué à l’aide de matériaux assez communs?  Non seulement l’hypothèse de Meylan manquait de conviction, mais elle jetait en plus un voile plus sombre encore sur les circonstances qui auraient pu effacer la tribu inconnue de toute mémoire.

"La bibliothèque de Darga est l’endroit possédant les archives les plus complètes que je connaisse.  Il y a de fortes chances pour que vous trouviez ne fut-ce qu’un registre qui vous permettra d’identifier cet emblème plus précisément, et peut-être des informations plus détaillées au sujet de la tribu à qui elle appartient.  Sinon, Reoni, la capitale du Khurmag, possède peut-être des archives plus complètes en ce qui concerne les tribus propres à cette région."

Elle supposait que l’homme doutait autant qu’elle de la plausibilité d’un Daënastre ayant acquis l’objet par hasard, s’il envisageait de se renseigner au sujet d’une tribu dont il n’avait appris l’existence que récemment.  Plus encore: il envisageait d’éventuellement voyager dans l’une des régions les plus inhospitalières de My’trä pour remplir cet objectif.

"Par contre, j’imagine que je ne dois pas vous prévenir qu’en tant que Daënastre, vous pourriez vous heurter à un accueil un peu…froid.  Darga est une cité assez cosmopolite, donc vous pourriez encore obtenir l’accès aux archives tant que vous ne vous comportez pas de manière trop…offensive?  Par contre, je ne pense pas qu’on vous accueillera à bras ouverts à Reoni, ou n’importe où ailleurs dans le Khurmag.  Les antécédents historiques y sont encore plus lourds qu’ailleurs sur le continent.  Sans compter que le Khurmag est une région assez rude, et l’accès à Reoni est tout sauf aisé."

Elle parlait sans certitudes, mais se basait sur ses connaissances (pour la plupart glanées dans des livres) pour tirer des conclusions qui pourraient aider le Daënastre.  Car oui: elle était bel et bien en train d’aider un Daënastre.  Sa quête n’avait rien à voir avec les relations tendues entre leurs deux nations et ne nuirait à personne, il n’y avait donc aucune raison de ne pas lui offrir l’aide qu’elle pouvait.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyLun 23 Oct - 22:29
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Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Elle avait raison, vendre quelque chose comme ça aurait été un sacrilège, je m'en apercevais alors même que je le regardais avec encore plus d'attention qu'avant

-Oui, ce n'est pas le genre de chose que l'on vend, on m'a un jour dit que la mémoire des ancêtres n'était pas monnayable je suppose que ce petit instrument doit être une sorte de mémoire également. Pas le genre de chose que l'on vendrait à un Daenar, même pour tout l'or du monde.

Un instrument de musique comme butin de guerre ? Non ce n'étais très certainement pas ça, un soldat aurait pris un objet de valeur évident, de l'or de l'argent, pas un instrument de musique, à moins qu'il soit lui même musicien. Mais l'harmonica n'était pas très répandu en Daenastre, ça n'avait donc pas de sens. Pourquoi un soldat aurait-il pris cela ? La réponse était évidente, il ne l'avait pas fait. Un soldat aurait laisser tomber l'instrument, et aurait préféré emporter quelque chose de plus représentatif, un souvenir visible pour certains, un objet à vendre pour d'autre

-Non c'est vrai vous avez raisons... Et ce n'est pas non plus le genre de chose qu'on rapporte comme souvenir des combats...


Je laissais tomber mes bras contre le fauteuil, conscient de ce que cela impliquait, même si je refusais l'évidence qui pourtant était juste devant mes yeux. Je me renfonçais un peu dans le canapé tachant de garder un calme qui disparaissait lentement de mes traits
Un mytran ? Moi ? C'était ridicule, je n'avais jamais fait quoi que ce soit de magique, cette simple idée me rendait nauséeux. J'étais véritablement le cauchemars de n'importe quel mage et j'avais tué plus d'un des leurs, et ceux peu importe leurs croyances, des mages de l'eau, du feu, de la terre...
Et voilà que je devais aussi être comme eux ? Impossible...
Non c'était tout simplement impossible... Je me resservis un grand verre d'eau que j'avalais d'une traite avant de le reposer pour respirer un grand coup.
La jeune femme avait au moins eu la bonté de ne pas sourire, ça m'aurait fortement énervé, et mes nerfs étaient à fleur de peau pour le moment.
Elle eu même la gentillesse de m'indiquer un endroit ou je pourrais obtenir des informations. Je la remerciais d'un petit mouvement de la tête avant de lui dire doucement

-Merci de ces informations, je tacherais de m'y rendre au plus vite pour me renseigner la dessus, je pense que vous vous doutez comme moi de l'importance de tout ça... Enfin peut être pas mais comprenez bien que ce genre d'information pourrais très certainement changer beaucoup de chose... ou peut être pas... C'est assez fou à imaginer...

Fou, délirant... Et bien plus que ça encore ! Je pris mentalement note de noter chaque lieu potentiel, ce n'était pas le genre de chose que je comptais laisser de côté.... En plus de ça Meylan eu la gentillesse de m'avertir sur les difficultés que je risquais de rencontrer si je me lançais dans ce genre d’expédition. J'avais déjà expérimenté le tempérament fermé des Mytrans et il n'était pas franchement à rougir devant celui des Daenastres, ce qui réussit à m'arracher un petit sourire.

-Merci de votre mise en garde, j'ai déjà eu quelques soucis avec vos camarades. Il faudra que je me débrouille quand le moment viendra pour tout ça. J'avoue ne pas avoir trop d'idées pour le moment mais....


J'eus un grand soupire pour moi même. Ayant encore du mal à trouver cela plausible... J'étais Hex... même si mon instrument me disais l'inverse. Et je n'avais pas envie de me lancer dans un débat avec moi même sur l'identité profonde de moi-même.
Une fois de plus je me mis à chercher quelque chose pour tromper mes idées, même pendant un court moment. Le premier objet qui me sembla adéquat fut aussi celui qui me causait tant de soucis: mon harmonica.
Je le levais doucement, regardant la jeune femme.

-Je ne sais pas si c'est le moment de vous le demander, mais.... pourriez vous m'apprendre à en jouer un peu mieux. J'ai toujours appris par moi même... Pourriez-vous me donner quelques conseils ? Je peux bien sur vous payer si vous le voulez ou quoi que ce soit d'autre...

Il n'y avait pas vraiment d'arrière pensées, mon esprit étant bien trop préoccupé pour penser à quoi que ce soit d'autre que de jouer
Ne disait on pas que la musique adoucit les mœurs ? Je l'espérait sincèrement car j'avais terriblement envie de penser à autre chose, et la musique était l'une des rare chose qui arrivait réellement à m'aider

Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyJeu 26 Oct - 21:58
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
La vision d’un instrument de musique comme un petit bout de mémoire n’était pas pour déplaire à Meylan.  Forcément, avec sa profession, elle était bon public pour de telles comparaisons.  Un cynique dirait peut-être que vendre la mémoire des ancêtres était exactement ce qu’elle faisait pour gagner sa vie, mais rien n’était plus éloigné de l’opinion de la ménestrelle en la matière.  Elle aimait son art, et les récits étaient faits pour être transmis.  Mais elle devait aussi manger, se loger et se vêtir, comme tout le monde.

Elle préférait laisser à Hex le temps qu’il lui faudrait pour digérer toutes ces informations, c’est pourquoi elle le laissa tirer ses conclusions et formuler ses hypothèses sans commenter dans un premier temps.  Elle était douée avec les mots, mais cela voulait aussi dire qu’elle savait quand il valait mieux se taire.

Si le Daënar préférait se changer les idées en revenant au sujet plus détendu de la musique, Meylan respecterait ce choix.  Avant d’en venir à là, il y avait néanmoins un point qu’elle souhaitait relever.

"Oui, peut-être que vous découvrirez quelque chose, et peut-être que cela vous fera un choc.  Ou peut-être que vous ne découvrirez rien.  Dans un cas comme dans l’autre, ça ne changera quoi que ce soit que si vous laissez ce changement avoir lieu.  Ce n’est pas votre naissance ou votre ascendance qui a fait de vous qui vous êtes, mais vos expériences et les personnes que vous avez côtoyées.  Et probablement une part non négligeable de vos choix aussi.  Renseignez-vous si vous en ressentez le besoin.  Mais ne vous attendez pas à une illumination subite: c’est un très bel élément narratif dans un récit, mais cela reste du domaine de la fiction."

Bien qu’elle ne le dise pas à voix haute, il y avait quelque chose dans le ton calme mais sérieux de Meylan qui indiquait que ces convictions ne dataient pas d’hier.  En même temps, venant de quelqu’un qui avait créé de toute pièces l’identité sous laquelle elle était désormais connue (ou du moins c’était ainsi qu’elle se voyait), de telles convictions n’étaient pas surprenantes.  Mais Hex ne savait rien du contexte dans lequel ce discours avait pris forme, bien sûr.

Le ton de la ménestrelle se fit à nouveau plus léger quand elle aborda le sujet de l’harmonica.  Elle aurait pu en effet demander un salaire pour cela: si Hex pouvait se permettre la plus grande chambre de l’auberge, il n’était probablement pas sans le sou.  Cependant, étant donné ce qui venait de lui tomber dessus, elle aurait l’impression de prendre avantage de lui si elle lui demandait de l’argent alors qu’il se trouvait dans un tel état.  Sans compter qu’elle se trouvait ici sans invitation, de sa propre initiative (enfin, en mission d’espionnage, mais ce n’était pas le but qu’Hex se rende compte de ce détail.)  Elle balaya donc la proposition d’argent d’un geste de la main sans ambiguïté.

"Considérez que je rends un service à celui qui a créé cet harmonica en m’assurant que vous lui rendez justice.  D’après ce que j’ai entendu, vous avez une bonne oreille et votre technique de base est très correcte.  Ce qui vous handicape le plus est que vous ne réglez pas votre souffle en accord avec la musique, et du coup vous vous essoufflez.  Vous devez profiter des pauses dans un morceau pour inspirer, et respirer avec le ventre plutôt qu’avec le haut de votre cage thoracique.  Ca vous permettra de prendre de plus grandes bouffées d’air."

Facile à dire, moins facile à faire, et ça, Meylan en était bien consciente.  Cela demandait de la pratique et une certaine dose d’instinct.  Elle soupçonnait que Hex possédait cet instinct s’il avait jusqu’ici progressé en autodidacte, ce qui voulait dire qu’il ne lui manquait qu’une base théorique un un bon nombre d’heures de pratique.

Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyJeu 9 Nov - 11:10
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
C'était un discours plein de bon sens , mais le bon sens n'était pas forcément le qualificatif le plus juste me concernant. J'hochais la tête tachant de trouver quelque chose à quoi me raccrocher. mais malheureusement il y a bien peu de chose à faire dans ces cas là sinon attendre que cela passe.

Effectivement si l'on prenait cela comme une simple information, ça ne changerais pas grand chose. J'étais un soldat depuis longtemps et savoir d'où je venais n'allais pas changer cela.
De plus si l'on suivait cette logique, les supérieurs devaient aussi être au courant.
Mytran... Daenastre ? avait-il si peu de différence entre nous pour que nous soyons interchangeable ?

-Vous avez raison, rien ne changera, je suis et je resterai ce que je suis. Mais savoir d'où l'on viens peu parfois servir à savoir ou l'on va. Ça ajoutera peut être un petit côté dramatique à une vie bien vide de tout rebondissement.


Je lâchais cette dernière phrase avec un petit rire nerveux, bien peu convaincu par ce que je disais moi même. Mais qu'importe, parfois il suffisait de se forcer pour finir par y croire, c'était une règle assez vieille qu'on apprenait à toute personne en age de réfléchir.
Se forcer à y croire pour y croire... Une technique que j'utilisais couramment ces derniers temps.
Mais fort heureusement la jeune femme acceptais ma demande, ce qui mine de rien me fit du bien.
Se vider la tête, penser à autre chose voilà qui aiderait probablement.
Mais je fus surpris par le refus de salaire qu'elle m'indiqua d'un petit geste de la main. Et je ne pus m'empêcher de regarder ailleurs alors qu'elle complimentait ma technique.
Je pris ensuite un moment pur écouter ses conseils, tachant de les visualiser avant de de les mettre en application

Alors que je portais mon instrument à ma bouche, je me rendis compte que j'avais pris de mauvaise habitude, justement celle de faire tout l'inverse et il me fallut plusieurs heures pour réussir à appliquer ses conseils.
A chaque fausse note je cherchais la jeune femme du regard, cherchant ses conseils avant de reprendre.

Et alors que la nuit commençais à tomber, je finis par faire une pause, le vide crée par la musique se comblant rapidement par d'autres questions, mais cette fois pas envers moi mais plutôt à l'égard de la jeune femme qui en y réfléchissant mieux semblait avoir des idées bien arrêtées sur qui nous étions.


-J'ai remarqué que vous aviez des idées assez précises sur qui nous pouvions être malgré notre passé, vous avez une expérience similaire ?



C'était plus par curiosité qu'autre chose, et les heures passées à pratiquer avaient créer un certains lien, du moins dans mon cas, et je trouvais curieux qu'un barde pourtant réputé pour leurs légèretés ait des idées aussi arrêtées sur un sujet.

Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyDim 3 Déc - 22:48
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Si le malaise encore quelque peu visible de Hex ainsi que son rire nerveux n’avaient pas démenti la légèreté de son commentaire au sujet d’une vie vide, Meylan aurait probablement relevé ledit commentaire.  Mais dans les circonstances actuelles, elle le laissa filer et se concentra à la place sur son rôle de professeur d’harmonica improvisé.

Se soupçons au sujet des talents d’harmonica du Daënar se virent confirmés par la suite des événements.  Il avait une bonne oreille, ce qui évitait la plupart du temps à Meylan de devoir lui signaler les fausses notes.  Il était également appliqué, et son souhait de progresser était on ne peut clair.  Son handicap majeur résidait dans les mauvaises habitudes qu’il avait prises, et dont il avait un mal prévisible à se débarrasser.  La ménestrelle eut néanmoins la satisfaction d’observer une progression au fil des heures qui s’écoulèrent.  Certes, cette progression était subtile, mais elle était néanmoins perceptible pour son oreille entrainée.  Bien sûr, Meylan elle-même n’était pas une experte en matière d’harmonica.  Ses compétences principales se situaient au niveau du chant et des instruments à cordes.  Cependant, cela suffisait pour le moment: Hex ne se trouvait pas encore au niveau où seul un virtuose pourrait lui apporter un enseignement utile.

Une fois le silence retombé, Meylan fit rapidement le point sur ce qu’elle savait maintenant du Daënar et sur la première impression qu’il avait faite.  Elle conclut que Zeren se faisait un peu trop de soucis et que ce client ne lui causerait a priori pas d’ennuis.  Après tout, elle venait de passer l’après-midi dans la même pièce que lui et elle était toujours en un seul morceau.  Son goût pour la musique était un argument supplémentaire en sa faveur, bien que Zeren considérerait probablement cet argument peu convaincant.

La question de Hex tira la ménestrelle de ses pensées.  Etant donné qu’elle avait considéré le sujet clos quand le Daënar avait préféré se concentrer sur la leçon de musique, il la prenait un peu au dépourvu.  Qu’importe: l’improvisation aussi, ça la connaissait.  Elle se reprit donc très rapidement, masquant toute trace de trouble sous un sourire assuré.

"Erreur, je n’ai pas dit que notre passé était sans importance.  Les expériences que nous vivons contribuent à nous former et à nous faire évoluer, je ne nie pas ce fait.  Mais à moi de vous poser une question: qu’est-ce qui, d’après vous, a le plus d’influence entre notre propre passé, concret, dont nous pouvons nous souvenir et une ascendance avec laquelle nos véritables liens, qu’ils soient matériels ou affectifs, sont assez maigres?"

Son ton aussi indiquait l’assurance de cette conviction.  Elle avait décidé il y a des années que, puisqu’il lui était impossible d’un jour remonter la piste de ses origines, elle ne laisserait pas cet inconvénient se mettre en travers de sa vie.  Elle n’avait pas besoin qu’on lui dise qui elle était: elle avait décidé elle-même qui elle serait.  Oui, se forcer à y croire pour y croire avait fonctionné à merveille avec cette My’tränne.  

Certes, elle avait malgré tout éludé en grande partie la question qui lui avait été posée.  Bien que son passé ne soit pas une source de douleur pour Meylan, elle n’appréciait néanmoins pas trop d’associer Diniel, l’orpheline un peu repliée sur elle-même, à Meylan Lyrétoile, la ménestrelle qui commençait à avoir son petit succès dans cette ville.  Elle avait soigneusement séparé ces deux épisodes de sa vie, rompant avec presque tout ce qui la liait à son passé.  Les raisons pour cela étaient multiples.  Tout d’abord, elle voulait prendre sa vie en main.  Contrairement à ce que son métier pouvait laisser penser, la ménestrelle avait les deux pieds plantés bien fermement sur terre.  Une autre de ces raisons était son image, élément si important dans sa profession.  Un voile de mystère au sujet de ses origines stimulait bien plus l’imagination de ses spectateurs qu’une enfance banale parmi une vingtaine d’autres orphelins d’un quartier extérieur de Darga.  Et puis, seize années avaient amplement suffit à lui donner une sainte horreur de la pitié que son statut d’orpheline éveillait chez de trop nombreuses personnes.

Elle portait sa confiance en elle comme une armure, et elle le faisait depuis si longtemps qu’il était dur de déterminer la frontière entre celle qu’elle feignait et celle qui était bien réelle.  Au fil du temps, les deux semblaient s’être mélangées à tel point qu’elles étaient impossibles à distinguer l’une de l'autre.  Et il en faudrait plus, bien plus pour que ce masque se brise.

Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyLun 18 Déc - 23:29
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Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
La jeune femme ne semblait pas vraiment prête à répondre à la question que je lui posais éludant élégamment la question avec une réponse qui détourna le sujet suffisamment subtilement pour que je ne m'en rende pas compte au premier abord.
Au tout début, ce qu'elle dit suffit à me faire réfléchir à tout ça. Qu'est-ce qui nous influait le plus entre ce que nous avions fait et une obscure lignée dont nous provenions. La réponse sautait aux yeux bien sûr ! Qu'importe qu'un ancêtre est pratiqué la magie ou utilisé des armes à feu, nous n'étions que la somme de nos expériences pas celle des autres !
Ce qui me fit répondre avec assurance :


-Notre ascendance n'a d'influence que si elle a un impact sur notre vie, en conséquence... Une ascendance inconnue n'a que peu d'intérêt.


Simple.... Basique.... Mais il y avait peut-être autre chose qu'une simple réponse faite de noir ou de blanc. Nous étions peut-être la somme de nos expériences, mais pour savoir ou l'on allait il était tout de même important de savoir d'où l'on venait.
Ce qui me fit réviser le jugement hâtif que j'avais eu plus tôt, posant mon instrument de musique pour inspirer un peu d'air.


-Quoique... quand vous chercher votre chemin, vous commencer par regarder d'ou vous venez non ? Ne pas savoir d'où l'on viens à l'origine risque tout simplement de nous conduire n'importe où. Ça me semble compliqué de commencer un voyage sans même savoir d'où l'on part.
Peut-être que parfois, il est important de chercher notre point de départ.


Je dis tout cela avec le plus grand sérieux avant de m'arrêter un moment... Tout cela avait-il le moindre sens ? Je ne venais de connaître mon point de départ depuis peu, et pourtant je ne me sentais pas changé. En fait, non, je n'étais pas changé, mais plutôt soulagé, soulagé d'avoir enfin pu résoudre une partie du mystère.
C'était comme elle l'avait dit quelque chose qui ne changerait peut-être pas ma vie, mais je me trouvais étrangement soulagé d'enfin savoir. Elle ne ressentait peut-être pas la même chose mais c'était une question que je me devais de poser malgré tout

-Vous ne vous sentiriez pas curieuse ? Un orphelin cherchera toujours ses parents d'une façon ou d'une autre.

Enfin c'était mon cas et je supposais que cela devait être plus ou moins identique pour tout le monde, les orphelins n'avaient pas tous en commun le fait de ne pas avoir de famille et dans bien des cas d'avoir dû se reconstruire une personnalité à partir de ce qu'ils avaient sous la main ? Certes cette dernière changeait mais les fragilités devaient bien être les mêmes non ?
J'étais tant perdu dans mes pensées que j'avais momentanément décrochées du présent revenant brutalement à la réalité dans un sursaut.
J'avais lancé ces paroles sans même trop y réfléchir, ne sachant trop le passé de la personne qui était à côté de moi.


Peut-être était-elle bien ignorante de ces problématiques, peut être pas, il était toujours compliqué de deviner le passé des gens et les ménestrels se faisaient toujours une joie de ne jamais répondre, je devais donc me contenter de l'observer intensément. Je ne cherchais pas forcément à la piéger, mais plutôt de pousser un peu ce raisonnement qui n'était pas inintéressant même s'il reposait selon moi sur un postulat avec une importante faille en son centre

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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptySam 23 Déc - 14:30
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My'trän +2 ~ Khurmag
Tiens tiens, ce Daënar savait se servir de sa tête.  Si Meylan l’avait convaincu dans un premier temps, il n’avait cependant pas mis longtemps à revenir sur sa première réaction et à pousser la réflection dans une direction probablement plus proche de ses propres opinions.  Voilà qui pourrait rendre la suite de la conversation intéressante tant du point de vue du contenu que du point de vue de la forme.  La métaphore du chemin était une perche bien trop pratique pour que la ménestrelle ne la saisisse pas pour illustrer son propre raisonnement.

"Un chemin mène vers une destination.  Pour m’orienter, je détermine donc en premier lieu où je veux me rendre.  Vous avez raison que déterminer le trajet à emprunter n’est pas possible sans savoir d’où l’on part, mais pour connaître mon point de départ, il me suffit de regarder autour de moi.  Si je commence à revenir en arrière au delà de mes propres points de repère, non seulement je me retrouverai aussi perdue que si je ne m’étais pas orientée, mais en plus, loin de me rapprocher de mon objectif, je m’en serai éloignée."

Elle n’avait aucune intention de donner des informations personnelles de manière explicite: elle avait une réputation à tenir, tout de même.  Mais cela ne l’empêchait pas de distiller des bribes d’informations et des indices dans son propre discours.  Elle était curieuse de voir comment son interlocuteur réagirait et quelles déductions il ferait sur base de ces indices.  En fin de compte, malgré le sujet sérieux, les interventions de Meylan ressemblaient fort à un jeu de devinettes.  À cela près qu’elle ne confirmerait probablement même pas les solutions correctes que l’autre trouverait.

"Bien sûr, la curiosité dont vous parlez peut être déterminante dans le choix de sa destination, et dans ce cas revenir en arrière coïncide avec le but final du trajet.  Mais c’est là une situation différente de celle que vous avez présentée en premier lieu."

Et, chose importante, pour entreprendre un tel trajet, il fallait des pistes.  Là où Hex avait en sa possession un objet très distinctif et facilement identifiable par quelqu’un s’y connaissant un tant soit peu, Meylan n’avait rien.  L’unique objet en sa possession lorsqu’on la trouva était une couverture en laine grise douce mais très commune.  Elle avait d’ailleurs laissé cette couverture entre les mains de ses anciennes tutrices quand elle avait quitté l’orphelinat, estimant qu’une couverture de bébé était un objet qui leur serait plus utile qu’à elle.  Le peu de valeur sentimentale que la jeune fille accordait à un tel objet avait d’ailleurs surpris les deux femmes, mais il n’avait pas fallu longtemps pour les convaincre de garder la couverture.  Etant donné la situation financière de l’institution, tous les dons étaient les bienvenus.

Peut-être qu’en fin de compte même le refus de Meylan de partir à la recherche de ses origines supportait la thèse que même des origines inconnues pouvaient former un individu.  Que son refus de voir son identité définie en fonction de ce manque, paradoxalement, définissait son identité.  C’était sans doute une piste intéressante à explorer, mais certainement pas une sur laquelle Meylan elle-même s’engagerait.  Cela sentait trop la prédestination pour plaire à la forte tête qu’elle était.

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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMar 26 Déc - 18:14
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Elle parlait beaucoup et j'avais du mal à la suivre sur toute sa démarche mais une part de moi même reconnaissait une certaine logique à ce qu'elle disait. Il me fallut un certain temps pour assimiler tout ce qu'elle disait, répétant la phrase dans ma tête pour éviter de mal comprendre quelque chose. J'étudiais machinalement la jeune femme trouvant qu'elle avait visiblement un avis bien tranché sur les origines et le passé. Ce qui me rappelait ma situation. A vrai dire je n'étais pas venu en Mytra pour ça mais les aléas des rencontres avaient fait que...
Je saisis l'instrument de musique, le tournant dans mes mains d'un air pensif, peut être qu'au final c'est ça qui manquait à beaucoup de gens... Une piste de départ...

-Mouais... ça à du sens mais malgré ces belles paroles je reste convaincu que l'on finis toujours par chercher qui on est d'une manière ou d'une autre. Vous avez l'air d'avoir une identité bien définie, un peu comme moi... mais dans mon cas je ne me sentais pas vraiment complet tant que je n'avais pas éclairci ce point noir.


J'avais un passé, et une enfance. Tout cela avait été vécu et définis, il ne manquait au personnage que j'étais qu'un point de départ, aussi banale ou dramatique soit-il. Qui n'aurait pas voulu connaitre le début d'une histoire ? Les origines ?
Peut être que certaines personnes refusaient tout simplement de renouer avec leurs origines, considérant ce refus comme étant un bon point de départ, mais je ne connaissais pas beaucoup de réussite partant d'un déni de soit-même.


-Ça va vous paraître étrange mais je vous sent évasive sur le sujet... Peut être voudriez vous que l'on oublie tout ça ?


Je ne comptais pas vraiment me faire des ennemis aujourd'hui et cette jeune femme dénotait par rapport aux autres sauvages que j'avais pu rencontrer plus tôt, en fait il était même plutôt agréable de parler avec elle, même si je peinais à la suivre entièrement, d'autant plus que la fatigue n'aidait pas.
Savoir que j'étais d'une origine aussi étrange avait de quoi me secouer quelques jours.
Ça ne remettait pas en cause mon allégeance à l'armée loin de là, et j'avais la chance d'avoir une autre famille qui m'attendait la bas, même si elle ne correspondait pas vraiment à l'idée que l'on se faisait d'une famille conventionnelle.
Le soleil commençait lentement à décliner et je n'avais pas vraiment vu le temps passer.

-Le patron de l'auberge doit s’inquiéter de ne pas vous voir revenir j'espère qu'il n'a pas appelé la garde...

Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMer 27 Déc - 11:11
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Ô combien de fois Meylan avait-elle déjà entendu des discours similaires à ceux que son interlocuteur lui tenait en ce moment?  "L’envie de savoir est toujours la plus forte en fin de compte", "Je ne me sens pas complet", "Peu importe ce que je trouve, ça ne peut pas être pire que ce que j’ai déjà imaginé"…  Elle avait entendu des milliers de variations sur ce thème.  En fonction de la personne face à qui elle se trouvait et de son humeur du moment, ce genre des réflexions l’exaspérait, l’apitoyait ou la laissait indifférente.  En ce moment, tout ce qu’elle ressentait était un certain amusement de constater que les Daënars étaient identiques aux My’träns à ce niveau.  Parce que oui: Hex était un Daënar pour elle, peu importe ses origines.

Si elle fut un peu surprise que sa stratégie d’évitement soit aussi vite percée à jour, Meylan ne put néanmoins qu’accepter que la délicatesse de son interlocuteur plaidait en sa faveur.  Elle répondit à sa question d’un sourire qui se voulait rassurant et balaya une fois de plus ce qu’elle considérait comme une offre peu nécessaire d’un geste de la main.

"Déformation professionnelle: quand je n’ai aucun apport concret à ajouter à un sujet, je brode.  Ne vous en faites pas, si j’avais voulu changer de sujet, je l’aurais fait."

Elle se rendait bien compte que son comportement devait sembler étrange à son interlocuteur.  Après tout, susciter des interrogations était un de ses buts et un mode de fonctionnement qui était devenu une seconde nature pour elle.  Pendant un moment, peut-être à cause de l’ambiance de la discussion ou des découvertes récentes et de leur impact sur son interlocuteur, elle envisagea de lever un coin du voile, chose qu’elle ne faisait pour ainsi dire jamais.  Mais avant qu’elle ne se décide, Hex avait déjà lancé la discussion dans une autre direction, et elle y réagit avec un rire amusé.

"Oh, ne vous inquiétez pas. C’est plutôt la garde qui appelle Zeren quand ils sont dépassés.  S’il avait des doutes par rapport à ma sécurité, vous vous en seriez déjà rendu compte."

Bien que le tenancier n’ait rien d’un mage, il compensait largement par sa carrure, sa force et un gourdin aux effets ravageurs pour ceux avec qui il entrait en collision.  Il avait assez d’expérience dans son métier pour savoir comment se défaire des gêneurs ou mettre un terme aux échauffourées que l’abus d’alcool causait parfois.  Pas étonnant que son établissement ait la réputation d’être l’un des plus sûrs de la ville.

"D’ailleurs, si j’avais des ennuis, il le saurait.  Il y a toujours du passage au 1er étage à cette heure de la journée et ma voix porte assez pour que je puisse sans difficulté alerter des renforts si nécessaire.  De plus, je crois me souvenir que les armes daënares sont assez bruyantes, donc il serait très vite au courant s’il y avait des problèmes de cette sorte-là."

Et, mais ça elle ne le précisa pas, le prudent tenancier avait probablement fait passer la consigne parmi son personnel d’être attentif au moindre bruit suspect venant du second étage et de s’assurer qu’il y avait toujours quelqu’un assez proche de l’escalier pour intervenir si nécessaire.  Précaution justifiée à ses yeux, réaction un poil paranoïaque et exagérée à ceux de Meylan.  Enfin, ça rassurait Zeren et ne faisait de tort à personne.  

Le ton de la ménestrelle pouvait sembler en étrange contradiction avec le contenu de ce qu’elle disait.  Elle venait quand même d’annoncer à l’autre qu'à la moindre tentative d'agression, il était fait comme un rat, ce qui pouvait très bien être interprété comme une menace.  Et pourtant, son ton était léger et tranquille, comme si elle racontait une simple anecdote.  Après tout, puisque l’autre ne paraissait avoir aucune intention hostile, il n’avait pas de raison de s’inquiéter, pas vrai?

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMer 27 Déc - 15:16
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
C'était donc bien une barde, toujours à broder même quand il ne savait pas dire. En fait les bardes étaient bien proche des politiciens au détail près qu'un barde était infiniment plus utile que le parasite qu'était un politicien. Et si son passé m'intriguait vraiment j'avais un peu peur de paraître inconvenant après tout qu'un parfait étranger pose trop de question pouvait être assez mal perçu. Si la jeune femme voulait parler un peu plus d'elle ce serait avec plaisir mais je ne pouvais pas lui en imposer plus.


Effectivement cela paraissait logique, a vrai dire je ne m'étais même pas demandé pourquoi elle était monté en premier lieu, c'était sans doute pour vérifier que je fasse... Et bien je ne pouvais pas faire grand chose. Mais sans doute les sauvages locaux avaient dans l'idée qu'un daenar avait des pouvoirs technologiques spéciaux.
Le grand dieu de la vapeur ou quelque chose comme ça. J'étais d’ailleurs désolé de les décevoir, mais je ne risquais pas de faire quoi que ce soit de dangereux pour eux, même si j'avais eu des explosifs, je les auraient poser au rez de chaussé et non au deuxième étage.
Après tout quand on faisait exploser un bâtiment mieux valait s'attaquer aux fondations. C'est donc avec un haussement d'épaule que je pris les informations et avec un petit éclat de rire.


-Vous savez mademoiselle nos armes sont bruyantes certes mais je n'ai pas besoin d'elle pour tuer quelqu'un, bien au contraire, il suffit de très peu de temps pour tuer quelqu'un sans armes, nos armes à feu sont juste plus pratiques contre des cibles qui se défendent.

Comme elle je ne disais pas cela pour l’impressionner ou avec un ton menaçant. Non j’énonçais simplement un fait, comme si l'on parlait de la pluie et du beau temps. Si j'avais voulu faire du mal à quelqu'un ici je n'aurai pas pris une chambre non j'aurai fait sauter le bâtiment et je serais partis très loin.

Toute cette méfiance était justifiée pour un sauvage possédant la magie, pour un Daenastre c'était inutile car s'il venait dans une auberge c'était seulement par besoin.
Autant de méfiance était donc parfaitement injustifiée, surtout qu'un Daenar seul avait bien peu de chance de faire du tort, ni n'en avait grand intérêt.
Mais tout cela ne devait pas vraiment affecter la barde qui à mon avis était venu ici par demande et était restée par curiosité.



-Vous avez tous une méfiance maladive envers nous ou bien est-e juste le patron de l'auberge qui à peur de nous ? Vous savez nous ne sommes pas très dangereux seuls et encore moins quand nous prenons une chambre. Je ne vois pas trop ce qui pourrait arriver à une auberge.

C'était faux en partie car certains soldats améliorés auraient pu raser le batiment, voir même plus, mais ils étaient encore peu nombreux et n'avaient aucun intérêt ni le droit de venir dans une ville comme celle-ci. Pour une fois, je venais sans aucunes mauvaise intention, ce qui était tout de même quelque chose à noter.



-Et vous alors ? Comment ce fait-il que vous ne trembliez pas comme vos confrère de tout ce qu'un Daenar puisse faire ? C'est une surprise agréable vous savez, de voir que tout les mages ici ne nous crachent pas dessus, et je ne crois pas avoir déjà pu avoir une conversation avec l'un d'entre vous.

Car oui parfois j'aimais discuter sans forcément tirer les armes ou finir par s'insulter, c'était une opportunité rare et cela me permettait de voir qu'il n'y avait pas que des sauvages bouffi d'arrogance ou de confiance sur ce continent. Je ne comptais pas y rester pour autant. Mais peut être que cette jeune femme pourrait me montrer autre chose que tout ce que je déteste du continent

Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyVen 5 Jan - 14:58
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Que le ton de leur conversation jurait avec son contenu!  Hex lui annonçait qu’il pouvait sans difficulté la tuer à mains nues, et sa seule réaction était un petit rire amusé mais en rien moqueur.  C’était comme s’ils parlaient d’étrangers, faisaient des suppositions au sujet du comportement de personnes qu’ils ne connaissaient pas.

"Et qu’est-ce qui vous dit que je ne me défendrai pas?  Vous vous imaginez que je n’ai jamais dû défendre ma bourse, mes instruments ou ma personne?"

Elle était pour ainsi dire seule et, surtout au début de sa carrière, il lui était arrivé de se produire dans des endroits autrement moins sûrs que l’auberge de Zeren.  Bon, d’accord, elle n’avait pas franchement une carrure permettant de prendre ses revendications en matière de self-défense très au sérieux.  Plus maigre que mince et de petite taille, elle donnait sans doute une bien frêle impression à qui regardait au-delà de sa confiance en elle et de son énergie.  Mais elle avait jusqu’ici toujours réussi à se défendre contre d’éventuels agresseurs, soit en les prenant par surprise (un ivrogne, en particulier, avait un équilibre très précaire), soit en prenant la poudre d’escampette.

La discussion prit ensuite un tour plus sérieux, et le sourire de Meylan diminua à nouveau, bien que son ombre reste accrochée à ses lèvres et aux coins de ses yeux.  Il était clair dans ce que le Daënar disait qu’il s’était heurté à une importante dose de préjudice et de méfiance depuis qu’il avait mis pied sur le continent my’trän.  Pas étonnant, même si elle pouvait comprendre que ce soit une expérience désagréable.  Elle resta songeuse pendant un moment après qu’il ait fini de parler, tentant de déterminer ce qu’elle pouvait dire et ce qu’on pourrait qualifier de fraternisation avec l’ennemi.  Sans être paranoïaque, Meylan n’en restait pas moins consciente qu’elle se trouvait face à un soldat d’une nation qui à tout moment pouvait prendre les armes contre la sienne.  Si cela se produisait, tous deux deviendrait de facto des ennemis sans qu’il y ait la moindre cause personnelle d’inimité entre eux (plutôt l’inverse, en ce moment).

"La réponse à vos questions est complexe et je me dois de commencer par rectifier certaines de vos impressions.  Vous assignez l’inimité que vous rencontrez à une peur des capacités que la technologie vous confère.  Il y a probablement une part de vérité dans cela, mais d’autres causes sont au moins aussi importantes.  Certains basent leur méfiance, voire leur haine, sur des causes idéologiques.  Ceux-là voient le reniement des Architectes comme une hérésie, une faute que rien ni personne ne pourra effacer.  Pour d’autres, en particulier les My’träns plus âgés, le ressentiment est bien plus personnel.  Il n’y a pas si longtemps, nos deux nations étaient en guerre.  Cette guerre a causé de nombreux dégâts et plongé le continent entier dans le deuil.  Il y en a qui ont la mémoire longue et la rancune tenace.  D’autant plus que, dans l’état actuel des choses, il n’est pas complètement improbable que les hostilités reprennent, malheureusement.  Dans ces circonstances, c’est plutôt une mesure de précaution que de garder une certaine distance par rapport à quelqu’un qui du jour au lendemain pourrait devenir un ennemi.  Quelle que soit la raison de la méfiance que vous rencontrez, ne le prenez pas personnellement.  Ce n’est rien de plus qu’un mécanisme de défense, une précaution."

Il y avait une part de lassitude, voire de tristesse dans la voix de Meylan.  Depuis sa visite à l’Exposition Universelle quelques mois plus tôt, elle avait commencé à se demander à quoi toute cette hostilité rimait.  Elle avait rencontré là-bas des Daënars sympathiques et antipathiques en même proportion que les My’träns qu’elle connaissait. Bien sûr, leurs modes de vie et leurs coutumes étaient immensément différents, mais qui avait déterminé que seul l’un des deux avait le droit d’exister?  Meylan elle-même avait du mal à s’imaginer vivre en opposition avec les Architectes, mais les Daënars semblaient s’en sortir assez bien.  Si leur faute était aussi grave que les extrémistes le prétendaient, pourquoi les entités créatrices d’Irydaë n’avaient-elles pas encore rayé Daënastre de la carte?  Il y avait de quoi entamer un véritable débat philosophique, mais Meylan avait encore d’autres choses à dire avant de laisser à Hex le temps de relever ce qu’il voudrait relever.

"J’ai également l’impression que vous êtes aveuglé par l’inimité que vous rencontrez et ne voyez pas les discriminations que d’autres subissent.  Dans le Kharaal Gazar, un Zagashien ou un autre fidèle de Dalai sera en général vu comme dangereux et impulsif, alors que les Zagashiens voient les fidèles de Dehklii comme des individus passifs et manquant d’assertivité.  Les Khurmi ont encore moins de chance, car il n’est pas rare qu’encore aujourd’hui ils soient vus comme des traitres pour avoir jadis été une terre d’asile pour ceux qui avaient renié les Architectes.  Comme vous les voyez, la situation est bien plus complexe qu’un pur et simple rejet de l’inconnu."

Avait-elle eu raison d’informer ce Daënar que My’trä n’était pas aussi unie qu’il semblait le croire?  Peut-être que oui, peut-être que non.  Elle ne le saurait sans doute jamais, mais elle voulait briser l’impression qu’une réponse en noir et blanc existait.  Les relations entre êtres humains étaient infiniment plus compliquées que cela.

"Quant à mes raisons de ne pas avoir peur, elles sont très simples: vous n’avez pas un comportement hostile, ce qui veut dire que ma sécurité n’est pas compromise.  Oui, votre arme pourrait me tuer en un instant et, étant donné que je suppose que vous avez eu une certaine formation militaire, vous pourriez sans aucun doute ne même pas avoir besoin de votre arme pour obtenir ce résultat.  Pouvoir est une chose, le faire en est une autre.  Zeren, avec sa force, ferait un combatant redoutable, mais à la place il ne manie la hache que pour mettre un fut en perce.  Une autre aubergiste de ma connaissance est une virtuose dans l’art de Khugatsaa et pourrait sans effort faire sombrer n’importe qui dans la folie, mais à la place elle utilise ses compétences pour rendre son établissement un endroit unique et merveilleux.  Les deux soeurs qui m’ont élevée, avec leur connaissance des herbes médicinales, auraient fait des empoisonneuses redoutables, mais à la place elles s’en servent pour remettre sur pied ceux qui tombent malades.  Ce qui rend un individu vraiment dangereux n’est pas la capacité de causer du tort, mais la volonté de le faire.  C’est pourquoi je ne considère pas être en danger, puisque non seulement vous n’avez rien à gagner d’un comportement hostile, mais en plus vous ne m’avez donné aucune raison de suspecter que c’était dans vos intentions."

Ce ne sont pas nos capacités qui déterminent qui nous sommes, mais ce que nous en faisons.  Voilà qui aurait bien résumé le long monologue de Meylan et reflété à merveille sa philosophie de vie.  Elle n’irait pas jusqu’à se prétendre entièrement libre de préjudices.  Elle n’était qu’humaine, après tout.  Mais elle essayait de voir au-delà du préjudice, de percer le voile qu’il jetait sur ses yeux et de voir l’individu derrière le stéréotype.  C’était ce qu’elle avait fait quand elle avait commencé à discuter avec Hex, et elle s’en réjouissait maintenant.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyJeu 11 Jan - 20:38
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
-Oh vous avez surement du vous défendre, mais pas forcément contre un soldat de Daenastre en pleine possession de ses moyens et de ses armes, tout est une question d'échelle defendre sa vie contre des bandits est un chose, contre des protecteurs de Busad en est une autre, et ici c'est un peu le même problème.

La était la chose je n'étais pas n'importe qui et je n'en étais pas à mon premier tué.


Meylan parlait beaucoup et je devais avouer une chose très nette... Je n'arrivais pas à tout comprendre. Ce n'était pas tant le contenu qui posait problème mais j'étais encore sous le choc de ma découverte même si je réussissais à ne pas le montrer entièrement.
Je hochais donc la tête en l'entendant parler de son premier point, ou elle me décrivait les origines de cette haine ancestrale, qui était comme elle le disait bien plus vieille que nous.
C'était du moins ce que j'arrivais à comprendre quand à considérer la rancoeur comme une mesure de précaution... J'étais perplexe, a vrai dire mon avis n'était pas encore tranché sur le sujet et mon cerveau commençait à peiner à produire le moindre raisonnement logique surtout à cette heure et après autant de travail. Je me contentais donc de dire de façon plutôt indécise.

-Si vous le dite, je n'ai tout simplement pas d'argument ou de contre argument à apporter. Peut être que vous avez raison, peut être pas, c'est difficile à dire pour le moment. Je suis tout simplement content que vous ne soyez pas comme les autres.

C'était un fait et on pouvait sentir dans la voix de la jeune femme que cet état de fait ne lui convenait pas forcément, peut être n'étais-je pas le premier Daenar qu'elle rencontrait... Son métier devait de toute façon lui permettre de rencontrer bien d'autres personnes et sans doute avait-elle une vision bien plus globale que la mienne.
Ou peut être était-elle allée à l'exposition universelle ? Cet événement avait attiré le monde entier et les cultures c'étaient mêlées pour un bref instant, et ce presque sans heurts.
Mais je ne tenais pas à aborder le sujet maintenant, c'était encore bien trop récent pour l'aborder aussi légèrement.
Je me contentait donc de l'écouter prenant note des points qu'elle me décrivait. Ainsi les Mytrans n'étaient pas aussi uni que ça ? C'était une information qui aurait pu intéresser le commandement, savoir qu'un ennemi était divisé était toujours une bonne chose en cas de guerre.
Mais très franchement ce n'était pas vraiment ce qui m'intéressait aujourd'hui peut être que cela apparaîtrait sur un rapport, peut être pas je n'étais pas en état d'analyser cela maintenant.


-Je vous crois sans peine, en fouillant un peu plus loin je suis sur que nous pourrions trouver des ségrégations à l’intérieur même des régions a se demander si l'homme arrivera à considérer tout le monde comme des égaux. Enfin mieux vaut ne pas trop espérer, l'utopie n'est pas bonne en ce moment.



Loin de là, l'époque n'était pas à la guerre ouverte mais les tensions montaient et il faudrait surement un miracle pour que cette dernière n'éclate pas.
Mais en tout cas savoir qu'elle ne me considérait pas comme dangereux était tout de même rassurant car c'était exactement l'impression que je voulais donner. J'étais là en touriste cette fois et je tachais d'en apprendre un peu plus sur la terre natale qui était la mienne.
Se montrer souriant était bien plus difficile que prévu surtout quand tout le monde vous claquait la porte au nez, au moins Meylan avait la décence d'être gentille avec moi.
Je repris la parole ajoutant sur un ton apaisant.

-Dites moi ? Pourriez vous oublier le vouvoiement ? Je ne suis pas très vieux et j'ai plus de facilité ainsi, je préfère largement Hex à Monsieur enfin peut être ne voudriez vous pas faire ainsi.

Je continuais sur ma lancée m’intéressant de plus près aux architectes que les gens vénéraient finissant par me penche vers elle avec un regard plein de curiosité.

-Dites moi... Vous priez vos architectes ? Si oui comment au juste

Car voilà bien un aspect que j'ignorais vraiment chez les mages...

Meylan Lyrétoile
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptyMer 31 Jan - 18:54
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Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Oui, Meylan avait l’une ou l’autre chose à dire au sujet des relations entre les peuples, même si ses observations reposaient en fait sur des bases moins vastes que Hex ne le supposait.  Pour une My’tränne, elle avait été remarquablement casanière jusque quelques mois auparavant.  Mais l’exposition universelle, bien que courte, avait en effet bouleversé un bon nombre de choses dans sa vie, l’un de ces bouleversements étant qu’elle avait ouvert les yeux sur ce qu’était vraiment la technologie.  Et elle avait aussi vu la puissance dévastatrice de cette même technologie, d’où son attitude un poil ambivalente et très certainement prudente.

Enfin, seul le temps dirait comment les relations entre leurs deux nations évolueraient.  Meylan, de son côté, espérait de tout coeur qu’une guerre serait évitée.  Les conséquences d’un tel conflit seraient tout simplement trop dramatiques, aussi bien de son côté que sur le continent opposé.  La ménestrelle n’était pas franchement une idéaliste, mais elle ne réalisait que trop bien à quoi ressemblait un champ de bataille, après le carnage auquel elle avait assisté lors de l’exposition universelle.  Donc non, pas d’idées d’utopie pour elle non plus.  Elle avait les pieds trop fermement plantés sur terre pour cela.  Quand Hex réorienta la conversation vers des domaines moins pesants, Meylan sourit presque malgré elle.  En effet, son interlocuteur ne semblait pas plus âgé qu’elle, et elle avait uniquement utilisé le vouvoiement pour éviter de le brusquer alors qu’elle s’était déjà imposée dans sa suite.

"Si le tutoiement est plus comfortable pour toi, ça me va aussi."

Et toujours elle gardait son sourire, léger mais chaleureux.  Bon, après un après-midi à vouvoyer le Daënar ce brusque changement de ton sonnait un peu étrange, mais elle s’y ferait vite.  Et quoi de mieux pour distraire son attention d’un tel détail qu’une question qui demandait un peu de réflexion?  Car, pour être honnête, Hex était probablement loin de se douter de la diversité des réponses potentielles.

"Il n’y a pas vraiment de réponse prédéfinie à cette question.  La manière de vénérer le ou les Architectes à qui quelqu’un est attaché est en général assez personnelle.  Ceux dont la foi a été transmise par leur clan ont en général des rituels, paroles ou autres prédéfinis par la tradition de leur clan.  D’autres ont développé une affinité dans d’autres circonstances et se créent leurs propres rituels ou manière de vénérer un certain Architecte.  De mon côté j’ai toujours trouvé les rites et prières prédéfinis assez…peu parlants.  Ils ne traduisent pas correctement mes propres sentiments. C’est dans les légendes que j’ai découvert la puissance de Khugatsaa et les dons qu’il offre à ses enfants, et c’est donc mes propres récits que je lui offre en retour.  Chacun de mes chants, de mes contes, est ma manière de l’honorer et de le remercier pour ce qu’il a fait pour Irydaë, pour ses habitants, et pour moi."

Et, depuis quelques mois, un remerciement bien particulier s’était ajouté à ceux-là: celui de lui avoir sauvé la vie.  Car c’était bien l’Immaculé lui-même qui, lors de cette soirée fatidique du bal, avait protégé Meylan du gros des débris projetés par l’explosion.  Mais pouvait-elle révéler cela à un Daënar, probablement sceptique au sujet des Architectes? Pouvait-elle révéler les détails de cette soirée à quiconque?  Parfois, Meylan elle-même doutait de ce que sa mémoire, un des dons offerts par sa divinité tutélaire à l’humanité, avait gravé on ne peut plus nettement.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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La musique adoucit les moeurs (TERMINE) EmptySam 3 Fév - 16:52
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Oui c'était bien mieux, le vouvoiement mettait une certaine distance, et imposait un formalisme qui très franchement n'étaient pas de rigueur au moment présent, j'avais d'avantage l'impression de parler à une amie qu'à un barde qui était venu s'assurer que je ne fasse pas de dégât dans l'auberge.
Je préférait donc oublier le vouvoiement, me contenant de répondre par un petit hochement de tête pour marquer mon contentement.

Quand à ce qu'elle me révélait sur la façon de vénérer les architectes, cela me laissait quelques peu perplexe... Je voyais vraiment leurs religions comme un rite fixe et codifié pas comme une vue personnelle, mais là encore c'était surement mon formalisme de l'armée qui parlait, me forçant tout simplement à voir les choses ainsi.

A vrai dire je n'avais aucune réelle idée de ce que pouvait être un architectes. Était-ce quelque chose de physique ? Un concept ? Une force créatrice ?
Était-ce simplement quelqu'un ?
Toute ses questions demeuraient sans réponses et pourtant je ne me voyais pas lui poser tant de question que je considérait comme plutôt intime, la magie si elle était de l'ordre du privé était peut être aussi taboue que la sexualité. Peut être que je me trompais fortement sur ce point, mais je ne me voyais pas vraiment lui poser la question pour l'instant, il y avait trop paramètres inconnues.
j'en profitais pour me lever, ouvrant la fenêtre pour laisser entrer l'air du soir, observant un instant le soleil se coucher pour faire place aux astres lunaires.

Le spectacle ici avait de quoi retenir l'attention, car les villes de Daenars, la forteresse en moins ne laissaient que peu de place à ce genre de paysages. Néanmoins je n'étais pas là pour profiter du spectacle. Je fis tourner l'instrument de musique dans mes mains, observant les gravures qui avaient été faites dessus.
Allais-je pousser plus loin les recherches ? Non, car comme elle m'avait dit parfois mieux valait ne pas trop en découvrir, certaines choses méritaient surement de rester un moment dans l'ombre et attendraient un moment plus propices.
Les derniers événements avaient prouvés que la vie d'une personne était bien peu de chose en comparaison à ce qu'il se tramait et je préférait donc laisser ce détail de mon histoire là ou il était.

Alors pour la première fois, je fis quelque chose que je n'avais encore jamais fait avec un mage, baissant l'instrument de musique pour la fixer dans les yeux j'inclinais doucement la tête

-Merci Meylan, tes informations m'ont données à réfléchir, j'essaierai d'en faire bon usage par la suite.

La nuit tombait et je pensais avoir vraiment marqué un tournant, peut être pas le plus important de mon histoire, mais suffisamment important pour me changer d'une manière ou d'une autre .
Je finis donc par enchainer


-Pourrions nous rester un ami d'une manière ou d'une autre ? Je ne tiens pas à oublier les gens qui m'ont aidés. Et tu es la première personne avec qui j'ai pu discuter aussi ouvertement.

Reconnaître un mage en terre Mytrane comme un ami était quelque chose de compliqué à faire pour quelqu'un comme moi, mais grâce à elle au moins était-je prêt à franchir cette étape

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