Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
Page 1 sur 2
Aller à la page : 1, 2  Suivant


 [Terminé] Essai en haute altitude

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptySam 11 Nov - 0:25

Le train siffla en contrebas des fenêtres, tirant Dazen de son sommeil. Celui-ci se retourna dans son lit et essaya de se rendormir. C'était un défaut de cet appartement, la ligne de train toute proche se faisait souvent entendre. Surtout que c'était celle qui descendait vers le Tyorum, donc pas la moins fréquentée. Il n'y avait que la ligne nord, vers le reste du continent, pour la surpasser en nombre de trains. Normalement le capitaine s'y était fait et se rendormait dès que le boucan s'estompait. Il arrivait bien à dormir sur un brick avec les souffleries à vapeur poussées au maximum, alors un train c'était à peine un murmure. Mais aujourd'hui quelque chose s'accrochait à son cerveau. Ça avait un rapport avec le train...

« Ah merde l'horlogère ! »

Il se leva d'un bond. Il avait complètement oublié son rendez-vous de la journée. Un coup d’œil à la fenêtre : le soleil n'était pas encore passé derrière la tour du gouvernement, il devait donc être moins de dix heures. Ce qui signifiait que le train qui venait de passer sous sa fenêtre devait être celui qui amenait Sanaë à la gare. Il avait encore moyen de ne pas être trop en retard. Il passa en vitesse se rafraîchir dans la salle de bain, s'aspergeant d'un peu d'eau de la veille. Il attrapa le premier uniforme propre qu'il trouva et se dépêcha de l'enfiler, sautillant à cloche-pied en essayant d'enfiler ses bottes sans perdre l'équilibre. Il sortit de son appartement en catastrophe et dévala quatre à quatre les escaliers, son manteau dans une main et ses gants dans la bouche.
Il bouscula quelques passants dans la rue, grognant des excuses qu'ils ne devaient probablement pas entendre à cause de son bâillon improvisé. Il aperçut le téléphérique à la station, prêt à partir. Une pointe de vitesse et un saut que d'aucun auraient considérés comme suicidaire -la cabine s'était déjà éloigné d'un bon mètre de la passerelle d'embarquement- mais qui n'était guère qu'une formalité pour lui -à ceci près qu'habituellement, sur les aéronefs, il disposait de cordes de sécurité- et il se trouvait compressé au milieu d'une foule de gens assez mécontents de devoir lui faire de la place. Les grognements agacés se turent un peu tandis qu'il enfilait son manteau bleu royal, sur lequel les insignes d'officier de l'armée étaient clairement visible.

La cabine traversa la ville, survolant d'une vingtaine de mètre le sol et la rue de plus en plus noirs de monde à mesure qu'ils s'approchaient du cœur de la ville. Quelques arrêts plus loin, la ligne amorça sa descente tandis que se profilait à la vue des passagers l'imposante gare centrale où se croisaient les principales lignes de chemin de fer d'Alexandria. Les environs étaient composées de grandes halles commerçantes et d'entrepôt où l'on pouvait trouver des marchandises de tout le continent. La foule était dense. Lorsque la cabine se posa au sol Dazen fut le premier à sortir, jouant des coudes parmi les gens pressés d'embarquer tout en enfilant ses gants. Il parvint à se dégager un peu de la masse pour se retrouver devant l'entrée principale de la gare, qu'on aurait pu croire pensée pour des géants. Sous les arches de métal passaient chaque jour des centaines de voyageurs.
Il s'engouffra à l'intérieur d'un bon pas. Il ne connaissait pas si bien que ça les lieux, lui qui voyageait habituellement par la voie des airs, et mit un certain temps à s'orienter sur les quais pour trouver celui qui venait directement du sud. Le train était toujours là, l'imposante locomotive évacuant périodiquement des nuage de fumée épaisse qu'essayaient d'éviter les voyageurs sur les passerelles en hauteur qui permettaient d'aller d'un quai à l'autre. Tandis qu'il descendait l'escalier pour arriver sur le quai, ajustant un peu mieux son manteau, il cherchait du regard la blonde chevelure de Sanaë, qui restait assez reconnaissable. Visiblement le train était arrivé depuis un certain temps puisque la plupart des voyageurs avait déjà déserté le quai et il espérait juste qu'elle n'était pas allé le chercher ailleurs, agacée de son retard.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyDim 12 Nov - 13:02
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Sanaë attendait ce jour depuis des semaines, elle allait enfin quitter son atelier, sa boutique, sa ville pour entreprendre un voyage. Certes, il ne durerait que quelques jours, le temps de préparer la présentation avec July, son associée qui devait déjà être en train de fignoler les ornements des montres.

Bien qu’elle ne se rendait à Alexandria que pour le travail, et pour s’enfermer dans un autre atelier rempli de pierres précieuses et de perles cette fois-ci, elle n’en était pas moins impatiente pour autant. Tout était prêt, elle n'apporterait que deux sacs, puisque son matériel personnel et ses montres étaient déjà sur place. Ceux-ci ne contenaient que quelques vêtements pratiques, un livre pour le long trajet en train et sa robe de soirée aussi jolie qu’inconfortable. Mais ce n’était pas tout ce qui l’amenait à la capitale. Elle devait aussi l’autre livrer personnellement un objet à un jeune capitaine rencontré lors de l’exposition. Il s’agissait d’une montre particulière, plus solide, plus résistante entièrement faite sur-mesure pour s’adapter au froid de l’altitude. Elle la garderait sur elle, afin de ne pas encombrer l’un de ses sacs d’un écrin imposant et franchement inutile. L’horlogère était plutôt fière du résultat, mais encore fallait-il la tester, savoir si, effectivement, elle résisterait au choc du changement de température. Évidemment, avec un délais aussi court, elle n’était pas finie, Sanaë ne s’était occupée que du mécanisme et avait placé le tout dans un boîtier brut au cadran plus que sommaire.

Fin prête, elle constata avec bonheur qu’elle était en avance, elle pourrait donc se permettre d’acheter quelques revues qui lui tiendraient compagnie durant le voyage. Elle attrapa ses sacs et quitta son petit appartement, situé au-dessus de la boutique Eshfeld. L’atelier était doté d’une sortie privée, donnant sur une ruelle étroite. Seulement, elle ne pouvait partir sans saluer son frère... Pourtant, c’est ce qu’elle aurait dû faire…

En entrant dans la boutique, la jeune horlogère fut interceptée par une cliente visiblement très peinée.

-Mademoiselle Eshfeld! Regardez la montre de mon pauvre Edgar, elle est en miette. Je l’ai fait tomber en traversant la rue et un fiacre lui est passé dessus. Je suis désespérée, s’il vous plaît, dites moi que vous pourrez la réparer. C’est que j’y tiens énormément, c’est l’un des rares souvenir qu’il me reste de mon regretté mari.

Sans attendre de réponse de sa part, la bourgeoise plaça l’objet dans la main d’une Sanaë désemparée. Il s’agissait d’une montre à gousset fabriquée par le père de l’horlogère bien des années plus tôt. La voir dans cet état lamentable attrista la jeune femme. Le boîtier avait souffert, le cadran était en miettes, et les rouages étaient soit brisés, soit tordus. En un mot : fichue. Il faudrait, en somme, en fabriquer une nouvelle, à l’identique de l’original.

-Madame Weard, je dois quitter la ville pour quelques jours. Je suis désolée, mais nous ne pourrons pas la réparer vu son état. Le boîtier peut être récupéré, du moins en partie, mais le mécanisme doit être entièrement refait. Cela reviendrait à fabriquer une montre neuve. Je ne pourrais pas m’en occuper dans l’immédiat. Laissez là donc à mon frère, il s’en occupera. Je dois y aller.

Sanaë, fermement décidée à quitter les lieux, reposa la montre éventrée dans les mains de la veuve avant d’attraper ses sacs. Mais c’était sans compter sur l’insistance de la bourgeoise qui se plaça à nouveau devant elle pour lui barrer la route. Bon sang que ces gens pouvaient être agaçant, à croire que l’argent leur donner tous les droits. D’ordinaire très patiente avec ses clients, Sana eut beaucoup de mal à rester calme, l’heure défilait et déjà elle pouvait dire adieu à ses revues.

-Non, non. Je veux que vous vous en occupiez personnellement. Votre père faisait l’éloge de votre talent. Il faut que ce soit vous, vous comprenez ?

Sanaë prit une profonde inspiration, elle n’avait pas plus de “talent” que Jaread, en particulier pour fabriquer un modèle aussi simple. Il s’agissait d’un énième caprice bourgeois avec lesquels l’horlogère avait beaucoup de difficultés.

-Dans ce cas, je m’en occuperais à mon retour. Madame Weard, écoutez, là, je suis pressée, je dois prendre le train et il ne m’attendra pas. Laissez la donc en consigne, et j’en ferai ma priorité à mon retour.

Elle contourna la bourgeoise, embrassa son frère et quitta la boutique. En jetant un œil à sa montre, Sanaë comprit qu’elle devrait presser le pas, elle espérait croiser un fiacre qui pourrait la conduire à la gare tout en marchant, ce ne fut malheureusement pas le cas. Agacée, l’horlogère marcha aussi vite qu’elle le put, les talons de ses bottines neuves claquant bruyamment sur les pavés. Heureusement pour elle, la gare ne se situait qu’à quelques pâtés de maisons de sa boutique, elle arriva donc rapidement sur le quai où attendait son train. Soulagée, Sanaë se rendit jusqu’à son wagon, puis au moment de poser ses affaires, l’horlogère pesta. De ses deux sacs, elle n’en avait attrapé qu’un seul, celui de ses vêtements de travail, sa robe de soirée hors de prix se trouvait dans le second. Lui restait donc deux choix : en acheter une nouvelle à Alexandria et gaspiller de l’argent qu’elle n’avait pas, ou rater son train pour aller récupérer ce maudit sac. Elle soupira en attrapant son bagage avant de ressortir de wagon. Comment avait-elle pu être suffisamment stupide pour oublier ainsi l’un de ses sacs ? Le plus coûteux du reste…

L’horlogère, à présent en colère, longeait le quai tandis qu’elle regardait son train partir. Bon sang, et monsieur Guile qui allait l’attendre… En arrivant en bout du quai, elle eut la surprise de voir arriver son frère, courant vers elle, son bagage à la main. Quelle malchance… Le train venait juste de partir… Sanaë regarda son aîné, les yeux gorgés de larmes de rages, contre elle-même, contre la cliente pleurnicharde et insistante, contre ce train qui était partit trop tôt. N’étaient-ils pas connus pour leur retard ? L’horlogère remercia son frère, attrapa son sac avant de retourner au guichet acheter un autre billet.

-Deux heures ?
s’offusqua-t-elle en entendant le guichetier lui annoncer le temps d’attente avant le départ du prochain train. Il n’y en a vraiment pas un autre plus tôt ?

-Je suis désolé madame.

Résignée, parce qu'elle n’avait dans tous les cas pas le choix, Sanaë acheta un nouveau billet, bien plus cher que le premier, qui ne lui serait évidemment pas remboursé. Finalement, elle eut largement le temps de flâner dans les quelques boutiques de la gare. Elle acheta les fameuses revues dont elle pu lire la moitié avant le départ du prochain train. Elle attendit le reste du temps sur le quai, afin d’être sûre de ne pas le rater celui-là. Enfin, il arriva, elle s’installa comme elle aurait dû le faire deux heures plus tôt. Elle songea à son client qui allait l’attendre, ou peut-être pas. Las de patienter, il pouvait tout aussi bien partir.

Le temps du trajet, qui dura près de vingt-quatre heures, lui parut bien plus long. Une boule d’anxiété prit le temps de se loger dans son estomac. Une horlogère en retard...Il y avait de quoi rire de la situation, du moins, pas dans l'immédiat, mais un jour, probablement. Elle ne se rendit au wagon-restaurant que le lendemain matin, incapable d’avaler quoi que ce soit avant. Finalement, à midi, le train transportant une horlogère plus qu’en retard entra en gare d’Alexandria. Sanaë en était certaine, personne ne l’attendrait sur le quai, il fallait être fou pour patienter aussi longtemps, en particulier pour une inconnue. Elle prit donc le temps de laisser sortir les autres passagers du wagon avant de les imiter.

L’horlogère ne connaissait pas la ville, elle savait que son client était capitaine d'aéronef, mais ne savait pas pour autant où le trouver. Peut-être devrait-elle simplement se rendre à son hôtel et préparer ses affaires pour le lendemain. Elle longea le quai, à la recherche d’une personne capable de l’aiguiller, néanmoins tous semblaient pressé. S’en était désespérant. Finalement, une silhouette se détachait des autres. Un homme grand, vêtu d’un manteau bleu roi affichant ses insignes militaires. Ainsi donc, il l’avait attendu, et Sanaë s’en sentit d’autant plus honteuse. Elle se dirigea vers lui en affichant une mine sincèrement navrée.

-Monsieur Guile, veuillez pardonner mon retard plus que conséquent. Je suis d’ailleurs surprise que vous m’ayez attendue.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyVen 17 Nov - 23:46
Désormais Dazen en était sûr, il connaissait cette gare par cœur. Et il était aussi à peu près certain que l'horlogère ne s'y trouvait pas. Il avait arpenté tous les quais, empruntés toutes les passerelles, avait même brièvement joué au funambule sur les poutrelles métalliques du toit pour essayer de s'y repérer dans le gigantesque endroit avant qu'un agent de sécurité ne lui intime de descendre. Mais pas à un seul moment il n'avait réussit à entrapercevoir la chevelure blonde de celle qu'il cherchait. Il avait finis par essayer de se renseigner auprès des contrôleurs de la gare, qui avaient évidemment vu beaucoup trop de blondes passé au cours de la journée pour lui être d'une quelconque utilité. Toutefois, il appris qu'un autre train en provenance du Tyorum devait arriver un peu plus d'une heure plus tard. Puisqu'il n'avait pas de meilleur idée, il se résigna à patienter sur le quai après avoir acheté un journal à un gamin qui passait par là. Ce n'est pas qu'il était particulièrement patient, mais il avait fait déplacer le brick à Unëllia et mobilisé une partie de son équipage pour la journée, ils allait lui tirer une sacré gueule s'il venait juste leur dire que s'était annulé.

Finalement on annonça l'arrivée du train en gare. Il se releva de son banc et s'étira le dos, cassé en deux par le dossier inconfortable. Il fourra le journal dans les mains de quelqu'un qui interpellait le vendeur et se rapprocha du train à l'arrêt, se frayant un chemin parmi la masse de gens qui en descendait. Il n'avait habituellement pas trop de problèmes de ce côté là, sa stature plus large que la normale et les insignes d'officier faisant souvent leur petit effet. Mais la masse de voyageur qui venait à sa rencontre n'avait pas de temps à accorder à quelques galons et possédait une force bien plus irrésistible qu'il ne pouvait en espérer.
Il se retrouva ballotté comme un brick entre deux masses d'airs ou une frégate dans des vents descendants de montagnes, ce qui n'était pas très agréable. Surtout qu'il était en train de chercher du regard son rendez-vous, ce qui ne l'aidait pas à rester stable. Il manqua même de trébucher sur une valise et de s'étaler sur le sol, se contentant d'invectiver le propriétaire à la place. Mais la foule commençait petit à petit à se disperser et il pouvait désormais voir autre chose qu'une marée humaine aux composants indiscernables. Il put finalement apercevoir Sanaë, transportant deux sacs et se dirigea vers elle. Elle avait l'air très désolée tandis qu'elle s'approchait de lui. Arrivé à sa hauteur il inclina le buste pour la saluer :

« Ne vous en faites pas, je ne l'avais presque pas remarqué. »

Il ne mentait qu'à peine puisqu'il avait passé une bonne heure à la chercher en tout sens et attendu le reste en lisant son journal. De toutes façons, ce n'était pas comme s'il avait quoi que ce soit à faire, il avait ses journées de libres à Unëllia pour faire tous les tests nécessaires approuvées par sa supérieure qui avait même trouvé l'idée excellente.

« Vous voulez de l'aide pour porter vos affaires ? »

Il lui proposa son bras pour prendre les sacs si elle le désirait, puis la guida vers la sortie de la gare -au moins avait-il largement repéré les lieux- qui donnait sur une grande place où les voyageurs pouvaient trouver nombre de diligences à louer pour se déplacer à travers la ville. Pour conséquence, les pavés étaient recouverts d'une quantité non négligeable de crottin de cheval et l'odeur était désagréable, beaucoup trop naturelle aux narines de Dazen qui leur préférait de loin la graisse pour moteur et l'odeur de la fumée noire des machines à vapeur.

« Je suppose que vous avez déjà réservé un endroit où déposer vos affaires. L'Intrépide doit être prêt à décoller mais il attendra que vous ayez pu vous installer et manger un morceau. Enfin, si vous n'êtes pas trop habituée au bateau et que vous êtes malades en mer, je vous recommanderai plutôt de rester à jeun. A vous de voir, que vous vouliez manger avant ou après je connais quelques brasseries agréables si ça vous tente. »

Il arrêta une diligence avec de grands gestes du bras et laissa Sanaë indiquer au cocher l'adresse de son hôtel tandis qu'il mettait les sacs sur le toit puis aidait la jeune femme à monter à bord du véhicule. Ils s'installèrent sur les banquettes usées jusqu'à la corde par les innombrables voyageurs et furent rapidement rejoints par trois autres personnes qui partageaient une destination commune avant que la calèche ne s'élance dans les rues de la capitale, ses grandes roues métalliques à peine recouverte de cuir cliquetant désagréablement sur les pavés. Se tournant vers Sanaë, Dazen continua la conversation :

« J'espère que votre voyage s'est déroulé sans encombre ? Le Tyorum ce n'est pas la porte à côté. Vous n'êtes pas venus que pour ce test quand même ? »

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyLun 20 Nov - 12:34
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
La gentillesse du militaire était touchante, néanmoins, l’horlogère ne se sentait pas moins honteuse. Qu’avait-il fait en l’attendant, deux heures durant… Ce n’était pas rien. La journée était déjà bien entamée et le temps poursuivait sa course. Lorsqu'il lui tendit son bras pour la débarrasser de ses bagages, elle lui offrit un sourire gêné avant de lui tendre ses sacs.

-Merci, répondit-elle gênée de devoir l'embêter une fois de plus.

La carrure imposante de monsieur Guile l’impressionnait tant qu’elle se sentait minuscule à côté de lui. Elle avait bien grandi au milieu de garçons, mais tous étaient de taille plutôt moyenne. De plus, rencontrer un homme ainsi taillé était relativement rare, en particulier lorsque l’on passe ses journées enfermée dans un atelier à l’écart du monde. Toutefois, Sanaë s’efforça de ne rien laisser paraître en se contentant de sourire tout en observant les lieux inconnus. Décidément, tout lui semblait tellement plus grand que chez elle, en un sens cela devait sûrement être le cas. Seule, elle se serait probablement perdue, une chance donc que monsieur Guile ait eu la gentillesse de l’attendre. Sanaë en éprouva, d’ailleurs, une évidente reconnaissance. Elle se laissa donc guider à travers la gare tout en prenant soin de regarder où elle mettait les pieds et surtout de ne pas perdre des yeux le militaire au milieu de la masse de voyageurs pressés.  

-Oui, une chambre a été réservée à l’hôtel Prescott. Pour l’heure, je me contenterai d’y déposer mes affaires, je vous ai assez fait perdre de temps comme cela. Je me restaurerai plus tard, ne sachant pas à quoi m’attendre, je préférerais donc éviter de tenter le diable.

Sanaë se garda de dire que la contrariété mêlée à l'excitation lui avait totalement coupé l’appétit. Pour le bien et le sérieux de sa maison, l’horlogère s’efforçait tant bien que mal de paraître professionnelle, même si son regard pétillant et son sourire ne laissaient guère place au doute. Elle se sentait vivante, loin de chez elle, dans ce lieu tout à fait nouveau. Néanmoins, c’étaient les raisons qui l’avaient conduite jusqu’ici qui la rendait si joyeuse… Et nerveuse aussi. Monter à bord d’un aéronef était l’un de ses plus grands rêve, mais aussi l’une de ses plus grandes craintes… Sans parler de ce qui l’attendait ensuite...

Sanaë annonça le nom de son hôtel au cocher de la diligence que son compagnon venait d’arrêter. Elle jeta ensuite un regard émerveillé à la ville grouillante de vie qui s’agitait autour d’elle. À trente ans, l’horlogère se sentait comme une enfant qui découvrait le monde pour la première fois. Blumar n’était pas à proprement parlé une petite ville, mais elle n’en restait pas moins incomparable à la grande Alexandria. Ce n’est que la main tendue du militaire qui la tira de ses rêveries. Sanaë se sentit aussitôt honteuse de s’être probablement fait prendre à rêvasser, c’est donc en rougissant qu’elle attrapa sa main avant de se hisser à l'intérieur de l’habitacle. La jeune femme ne prêta guère attention au cuir usé, ni à l’odeur des précédents voyageurs profondément ancrée dans les tissus. Non, au lieu de cela, elle continuait de porter son regard émerveillé vers l'extérieur. Elle ne se rendit même pas compte que d’autres personnes les avaient rejoints, tant elle était absorbée par ses contemplations. Son aîné serait probablement furieux de la voir se comporter ainsi, mais Sanaë n’en avait cure. Elle qui rêvait d’aventure et de voyage vivait enfin quelque chose s’y rapprochant quelque peu. Les rues, les gens défilaient sous ses yeux bleus. C’est la question de son accompagnateur qui la sortit de ses songes et contemplations, et à nouveau elle rougit. Il lui fallut une, ou deux fractions de secondes pour enregistrer ladite question avant d’y répondre.

-Il est vrai que ce fut long, mais le wagon était confortable et j’ai emporté de quoi m’occuper. Je n’ai donc pas eut à m’en plaindre.


Elle pensa alors à l’autre raison qui l’avait conduite jusqu’ici. La principale raison en réalité, bien plus stressante et bien moins amusante...

-Non, je suis aussi venue pour présenter une nouvelle gamme de montres créée en partenariat avec la maison de joaillerie Lahry'Dryka, vous connaissez ? J’avoue toutefois, que même sans cela, je me serais volontiers déplacée, ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de monter à bord de l’un de vos bâtiments. De plus, je me suis énormément amusée à fabriquer cette montre, il me tarde donc de voir si le fruit de mon travail est une réussite… Ou non.

Elle avait beau parler tout en gardant le sourire, Sanaë n’en était pas moins inquiète. L’horlogère avait passé de nombreuses nuits à travailler sur ce mécanisme inédit et sacrément compliqué. Depuis l’exposition universelle, son temps libre avait considérablement diminué. Entre les commandes, son partenariat avec July Lahry'Dryka et cette fameuse montre, Sanaë n’avait presque pas quitter son atelier, et retournerait s’y enfermer sitôt son travail à Alexandria terminé. Par conséquent, elle profitait de prendre enfin l’air et d’admirer le paysage urbain évoluant autour d’elle. Entendre d’autre bruits que des “Tic Tac” incessants avait du bon…

Le trajet jusqu’à l’hôtel fut rapide, ce qui l’arrangeait. Elle ne prit pas le temps d’admirer la bâtisse aux murs éclatants et les moulures représentant quelques formes compliquées. Tout ce qui l’importait était de poser ses sacs trop encombrant et récupérer les quelques affaires dont elle aurait besoin pour travailler.

-Je n’en ai pas pour longtemps, annonça-t-elle avant de descendre de la calèche.

Un groom se chargea de récupérer les bagages qu’elle lui indiquait sur le toit et de les emporter à l’intérieur. Elle se hâta donc de récupérer sa clé et de prendre les affaires nécessaires avant de rejoindre monsieur Guile.

-Nous pouvons y aller à présent, lui lança-t-elle en lui adressant un nouveau sourire. J’espère ne pas avoir été trop longue.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyDim 26 Nov - 14:12
L'émerveillement de la jeune femme était visible et plutôt rafraîchissant. Elle lui rappelait un peu lui-même, bien des années auparavant, lorsqu'il était arrivé à Alexandria pour rejoindre l'école des officiers de l'armée de l'air. Depuis la ville lui était devenu habituelle. Elle s'était chargé en souvenir de toutes sortes, des heureux comme des dramatiques. Il l'évitait presque depuis un certain temps, n'y passant que quand il n'avait rien d'autre à faire. Il était mieux en l'air, loin de tout ça. Mais aujourd'hui la joie évidente de Sanaë était assez contagieuse et il se prit à sourire un peu bêtement. Quelque chose que le duo de passagers face à eux ne manqua pas de remarquer et qui leur firent échanger quelques murmures et quelques gloussements, qu'il choisit d'ignorer complètement. Quand elle lui parla d'une joaillerie, il secoua distraitement la tête, le nom ne lui disait rien, les bijoux n'avaient jamais vraiment été un de ses centres d'intérêt, pas même l'un de ceux de Nerra. Son regard se voilà un instant en y repensant, puis il revint à la réalité.

« Non, je n'en ai jamais entendu parler, mais je ne me suis jamais vraiment intéressé aux bijoux il faut dire. En tout cas je suis ravi que l'idée de ce test vous plaise, j'aurais eu mauvaise conscience de vous faire déplacer à contrecœur. Le vol ne sera pas très long, mais vous aurez l'occasion de voir le plateau et la baie depuis le ciel, c'est impressionnant. Par contre je dois quand même vous prévenir que mon équipage est composé de militaires qui peuvent parfois être un peu familiers. Je leur ai dis de bien se tenir donc il ne devrait pas y avoir de problèmes mais si jamais, n'hésitez pas à m'en parler. »

Il n'était pas particulièrement inquiet, ses marins n'étaient pas non plus des rustres incapables de bonne conduite. Mais il y avait une certaine promiscuité qui se développait sur les vaisseaux de ce genre, surtout lors des longs voyages, et cela mettait parfois mal à l'aise les visiteurs temporaires. Mais Sanaë n'allait même pas effectuer un véritable voyage avec eux, il n'y avait donc pas de raisons de redouter quoi que ce soit.
Quand ils arrivèrent à l'hôtel, c'est tout juste si le militaire eut le temps de s'étirer un peu que l'horlogère revint vers lui, débarrassée de ses affaires, sa clé à peine en poche et s'excusant d'un potentiel retard qui n'avait pas lieu d'être.

« Vous auriez difficilement pu être plus rapide. Suivez-moi, il y a une station de téléphérique pas loin qui pourra nous mener rapidement à l'aérogare. »

Ils marchèrent quelques dizaines de minutes dans les rues, montant des escaliers pour accéder aux nombreuses passerelles de la ville, qui était bâtie tout en hauteur et pouvait sembler comme une véritable fourmilière. Il y avait beaucoup de monde, surtout dans ce quartier abritant de nombreux hôtels et autre lieux d'intérêts pour les voyageurs de toutes sortes, Dazen veillait donc à ne pas perdre sa compagne. Finalement ils arrivèrent à la station, quelques mètres au-dessus d'une place où attendaient des diligences et un omnibus tiré par des chevaux.

« Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter les villes du sud, je ne sais donc pas si vous avez déjà pu emprunter un téléphérique. Si ce n'est pas le cas, vous allez avoir un avant-goût du vol. »

Après une assez longue attente où Dazen bavarda avec l'horlogère, échangeant notamment des souvenirs de l'exposition universelle où ils étaient tout deux allé, la cabine de téléphérique s'approcha du quai. Les portes s'ouvrirent pour laisser descendre les passagers et en faire monter de nouveaux et une vraie cohue se forma en peu de temps. Dazen se permit d'attraper la main de Sanaë pour être sûr qu'ils ne soient pas séparés et leur fraya un chemin dans la nacelle. Finalement ils parvinrent à se loger, près d'une balustrade à l'arrière tandis que les portes se refermaient. La machine s'ébranla lentement et commença à se mouvoir au-dessus de la rue et des passerelles les plus basses. Pour l'instant, ils restaient proches du sol mais ils ne tarderaient pas à monter bien plus haut puisque l'aérogare étaient accrochée au sommet des remparts nord de la ville. Dazen s'accouda sur la balustrade et échangea quelques autres banalités mais se tût essentiellement, laissant Sanaë profiter du spectacle de la ville en dessous d'eux.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyLun 27 Nov - 11:25
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
L’horlogère adressa un nouveau sourire au capitaine en entendant le mot “téléphérique”, encore une nouveauté pour elle. Décidément, cette ville lui plaisait de plus en plus. C’est donc avec empressement qu’elle le suivit, à travers les rues de la capitale. Elle du même se retenir de sautiller tant elle était en joie. Toutefois, même si Sanaë aurait tout donné pour l’explorer, voir se perdre dans ses rues afin d’en découvrir toujours plus, pour l’heure, elle se contenta de veiller à ne pas perdre son guide. Elle culpabilisait toujours d’avoir raté son train, ce qui, de ce fait, avait fait perdre deux heures de sa journée à monsieur Guile pour l’attendre.

- Cette ville est impressionnante, lança-t-elle en souriant. C’est tellement différent de chez moi. Vous vivez là depuis longtemps ?

Les yeux de la jeune femme ne savaient plus où se poser, tant les lieux lui plaisait. Une sorte de coup de foudre l’avait frappé à l’instant même où ils avaient quitté la gare. Elle n’eut donc aucun mal à s’imaginer y vivre, prendre un appartement, ouvrir une nouvelle boutique. Ce serait une idée intéressante pour la maison Eshfeld, même si elle savait pertinemment que son frère ne l’accepterait jamais. Il avait déjà du mal à digérer la collaboration avec la joaillière… Alors là… Cette pensée-ci la fit soupirer de regrets. Elle ne reviendrait probablement pas dans cette ville avant longtemps et allait passer la plupart du temps que durerait son séjour à travailler. Quel dommage.

- Je ne sais pas pour Skingrad n’y étant jamais allée, mais il n’existe rien de tel à Blumar. La technologie en générale n’y est guère présente d’ailleurs.

L’idée que cela puisse lui donner un avant-goût du vol enchanta l’horlogère, il lui tardait même d’expérimenter la chose. L’attente aurait pu paraître longue, fort heureusement la conversation avec le capitaine fut autant intéressante que divertissante. L’exposition universelle avait été un événement enrichissant tant au niveau culturel que personnel. Elle y avait beaucoup appris, mais aussi fait quelques rencontres intéressante, voir même amusante. Sanaë rit en évoquant l’ingénieure malchanceuse, qui lui avait commandé une montre originale, vêtue d’une tenue de lapin.

Lorsque la cabine arriva, Sanaë observa les gens en descendre, y monter avec précipitation. Elle se fit bousculer à de nombreuses reprises, sa petite taille n’aidant pas, tant et si bien qu’elle crut perdre son guide. Heureusement, le capitaine lui prit la main, un geste certes surprenant, mais qui la rassura instantanément. Non, il n’existait pas de telles choses chez elle, l’empressement des passagers la surprit quelque peu, l’effrayant presque à dire vrai. À nouveau, elle se laissa guider encore légèrement sonnée de s’être autant fait ballottée.

Sanaë se cala contre la vitre, observant le paysage urbain. L’ébranlement de la cabine, annonçant le départ, surprit tant l’horlogère qu’il manqua de la faire chuter, ce qui la força à se rattraper de justesse à la rambarde.

Son amour pour la cité et tout ce qu’elle avait pu en voir jusque-là, ne cessa de croître à mesure où la cabine prenait de la hauteur. Sanaë observait cette vue, tellement merveilleuse à ses yeux, avec une joie nullement dissimulée. Si ce n’était qu’un avant-goût, qu’en serait-il du vol ? Évidemment, il ne s’agissait nullement d’un véritable vol à proprement parlé, elle devait simplement tester son travail en haute altitude rien de plus, puis redescendre. Ce serait court, et ils n’iraient nulle part, mais c’était déjà beaucoup pour l’horlogère habituée à son atelier. Elle n'était là que pour travailler. Finalement, il lui semblait que sa vie ne se résumait qu'à son travail... Non, c'était bel et bien le cas. Elle chassa ses pensées brumeuses pour se retourner vers monsieur Guile, silencieux depuis un moment.

- Je comprends votre choix de carrière, même si je doute que l’altitude soit la seule raison. Il me tarde de découvrir à quoi elle ressemble de là-haut.


Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyLun 11 Déc - 0:27
« Cela fait un peu plus de dix ans que je suis arrivé. Quand j'ai été accepté à l'école d'officiers de l'armée de l'air en fait. Et quand j'en suis sorti, comme je n'avais aucune envie de retourner à Lonfaure, j'ai naturellement rejoint les rangs des équipages d'Alexandria.
Je me demande parfois si je ne devrais pas changer mais je me vois mal quitter l'armée ou faire une demande de mutation. Peut-être que l'on me proposera un jour de monter en grade dans les forces d'une autre ville. »


La cabine grimpait au milieu des immeubles, en direction des remparts. Elle s'arrêtait régulièrement à un quai en hauteur, élancé au-dessus du vide de l'avenue principale. Au fur et à mesure de leur montée à travers la ville la cabine se vidait, si bien qu'il pouvait respirer un peu plus aisément tandis qu'ils entamaient la dernière ascension et que se profilait déjà les formes métalliques de l'aérogare sise au-dessus d'eux. Le chemin du téléphérique faisait un lent virage pour venir poursuivre son ascension le long du rempart et aborder l'aérogare par le dessous de la structure.

« L'altitude ne m'attirait pas tant que ça à l'origine en fait, mais je dois bien reconnaître que j'y ai pris goût. Je ne m'imagine plus arrêter de voler en fait. Quant à découvrir ce à quoi ça ressemble, ça ne saurait tarder. »

La cabine ralentit en progressant au milieu des poutrelles d'acier qui supportait les pistes d'atterrissage une dizaine de mètres au-dessus d'eux. Finalement elle se stoppa au niveau d'une passerelle pourvue de hautes barrières dont on comprenait rapidement l'utilité en jetant un regard dans le vide au-delà, qui ne s'arrêtait qu'au pied des remparts. Les passagers, moins nombreux, descendirent plus calmement que jusqu'à présent. Même si les transports aériens se démocratisaient, pour l'instant seules les personnes avec une très bonne raison venaient se déplacer directement à l'aérogare. Ils furent guidé jusqu'au bâtiment administratif par le personnel, qui affichait tout des militaires en garnison, tandis que d'autres passagers embarquaient derrière eux.
Les halls étaient nettement moins grand que ceux de la gare et beaucoup moins agités. Où que se pose le regard l'on pouvait facilement repérer des signes de maintien de l'ordre : après tout, l'armée représentait encore une part très importante des transports aériens. Dazen connaissait parfaitement les lieux et guida Sanaë à travers quelques couloirs et une paire d'escaliers. Il salua plusieurs personnes qu'ils croisèrent, échangea quelques mots sur le vol à venir avec un homme vieillissant au manteau bleu chargé de médailles puis ils arrivèrent sur les pistes.
Le vent soufflait fortement et Dazen releva un peu le col de son manteau avant de parcourir du regard le tarmac sur lequel était amarré une demi-douzaine d'aéronefs puis de désigner l'un de ceux-ci à Sanaë :

« Je vous présente l'Intrépide. Peut-être ma plus grande fierté. »

L'aéronef n'était pas le plus grand et certainement pas le plus rutilant de ceux qui étaient amarrés. Le bois sombre de sa coque était marqué par des traces de réparations et des plaques de blindage rajouté après construction. L'enveloppe du ballon était d'un bleu ciel sur lequel les emblèmes de Daënar, d'Ünellia et d'Alexandria ressortaient en jaune vif. Ils s'approchèrent jusqu'au pied du bâtiment, qui flottait à une petite demi-douzaine de mètres au-dessus du sol. Dazen mit ses mains en porte-voix :

« Descendez la passerelle ! »

Un peu d'agitation perceptible depuis le sol et une passerelle de bois suspendue à des cordages commença à descendre jusqu'à se poser au sol. Dazen monta dessus et invita Sanaë à le suivre. En fait de passerelle il s'agissait plutôt d'un monte-charge et il ne disposait d'aucune rambarde. Dazen agrippa d'une main l'une des cordes et cala bien ses appuis. Il tira un peu sur la corde pour donner le signal et bientôt le monte-charge s'ébroua pour commencer à monter, doucement. Dazen restait attentif à Sanaë, prêt à l'aider à se rattraper au moindre problème.
Finalement ils arrivèrent au niveau du pont et deux matelots agrippèrent des cordes pour ramener le monte-charge au-dessus du plancher où ils se posèrent ensuite. Tandis qu'ils descendaient de l'engin, Dazen parcourut d'un mouvement du bras l'étendue du pont, largement occupée par une baliste, divers matériels militaire et les postes de tir de la proue et de la poupe. Quelques hommes et femmes, en tenue militaire plus ou moins rigoureuse, les attendaient :

« Voici l'Intrépide et son équipage. Enfin une partie, je n'ai pas mobilisé tous les hommes pour un simple test.
-Vous êtes en retard capitaine. » Celle qui venait de parler était une femme à la chevelure brune et courte qui portait un uniforme qui permettait de l'identifier comme une officier :
« Voici Nimbilay, mon second. C'est ma faute Nim', je ne me suis pas réveillé à temps. Je payerai une tournée à tout le monde pour me faire pardonner, ça vous va ? »

Une approbation générale et tonitruante s'ensuivit avant que Dazen ne donne quelques ordres sur un ton précis et sec en vue du décollage et que tous ne commencent à s'activer.

« Je pense que le mieux serait de vous installer sur le château arrière pour vos mesures, ça vous va ? » demanda-t-il en se retournant vers Sanaë. « Enfin, je ne sais pas trop comment vous voulez procéder au test au juste ? Vous avez besoin de dispositions particulières ? »

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyMer 13 Déc - 13:16
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Prendre de l’altitude, à bord de la nacelle, éveillait deux sentiments diamétralement opposés chez l’horlogère : l’euphorie d’abord. Celle de découvrir la ville sous un autre angle, de voir les gens en bas rétrécir au fur et à mesure de la montée ; puis vint l’angoisse de voir les câbles lâcher et la nacelle s’écraser lamentablement sur les bâtiments et les passants situés juste en dessous. À dire vrai, sans la présence de son guide, et le réconfort involontaire qu’il lui offrait, Sanaë aurait probablement paniqué. Elle fut donc soulagée de voir la boîte métallique arriver enfin à destination. En apercevant la passerelle, l’horlogère eut un mouvement de recul. Elle laissa les gens passer devant elle, s’écartant pour leur offrir l’espace nécessaire tout en observant leurs mouvements. Consciente de sa maladresse hors norme, Sanaë préférait éviter tout risque de chute mortelle. Aussi, lorsque ce fut son tour, elle avança lentement, se tenant fermement à la rambarde tout en évitant de regarder dans le vide. Elle se sentait parfaitement ridicule… À son âge… Mais la peur ne se commande évidemment pas, en particulier pour quelqu’un qui avait passé trente ans fermement ancré sur le plancher des vaches.

À nouveau, elle suivit le capitaine, les couloirs se succédaient comme les militaires, tant et si bien qu’elle fut certaine de se perdre en s’y promenant seule. Lui connaissait parfaitement les lieux, et y semblait à l’aise même s’il marchait d’un pas vif qu’elle peinait à le suivre avec ses petites jambes encore engourdies par la frayeur qu'elle venait de vivre. Elle l’observait saluer ses semblables, l’imitant parfois maladroitement. Mal à l’aise, l’horlogère suivit distraitement une conversation avec un militaire âgé et outrageusement décoré avant d’arriver enfin sur les pistes.

Le vent et la température bien plus froide qu’au niveau du sol la surprirent. Ses cheveux lui fouettaient le visage tandis qu’elle grelottait dans son manteau bien trop fin et mal adapté à ce type d’environnement. Toutefois, ces sensations désagréables s’évanouirent aussitôt lorsque ses yeux se posèrent sur les aéronefs stationnés sur le tarmac. Combien en avait-elle observé passer dans le ciel, juste au-dessus de sa maison ? Combien de fois s’était-elle imaginée passagère, s’envolant pour diverses destinations inconnues ? En voir d’aussi prêt la mettait en joie. Son rêve ne se réaliserait pas ce jour-là, néanmoins, jamais elle ne s’était trouvé assez près pour l’effleurer. Le capitaine lui présenta ensuite le sien, celui dont il avait la charge. L’intrépide un nom qui sonnait bien et qui semblait coller à merveille à son capitaine, bien qu’elle se garda bien de le dire à voix haute.

En apercevant la “passerelle”, la pauvre Sanaë crut défaillir. Il ne s’agissait que d’une simple planche tenue par des cordes, sans rambarde ni aucune protection. Bon sang… Il fallait réellement grimper là-dessus pour monter à bord ? L’horlogère déglutie péniblement, veillant à ne surtout pas montrer ses craintes à son guide qui la traînait déjà comme un boulet à la patte depuis son arrivée. Prenant une profonde inspiration, elle s’exécuta, posant un pied incertain sur ladite passerelle. Lorsqu’elle débuta son ascension, le cœur de l’horlogère manqua un battement, elle ferma les yeux, s’imaginant ailleurs… Sur un sol stable…

Ce n’est qu’une fois l’appareil immobilisé qu’elle se permit d’ouvrir les yeux, grimpant sur le pont qui représentait alors le seul endroit stable et sécurisant du monde. Enfin, elle respirait, laissant son palpitant reprendre un rythme un tant soit peu normal, elle observa les lieux ainsi que les personnes présentes. L’équipage… Même s’il affirmait ne pas l’avoir mobilisé en son intégralité, ils étaient assez nombreux pour déstabiliser la jeune femme qui se sentait bien plus que gênée à l’idée d’avoir fait attendre autant de monde. Même s’il affirmait ne pas l’avoir mobilisé en son intégralité, ils étaient assez nombreux pour déstabiliser la jeune femme qui se sentait bien plus que gênée à l’idée d’avoir fait attendre autant de monde. Sanaë ne pouvait pas le laisser faire, après tout, tout cela était entièrement sa faute, et elle se devait de l’assumer.

-Pardonnez-moi, ce retard tient de ma responsabilité. À vrai dire, j’ai eut un fâcheux contre temps avant de partir ce qui m’a fait rater mon train. Par conséquent, je paierais moi-même cette tournée, voir même deux. Une pour chaque heure de retard. Je suis sincèrement désolée pour cette attente, je sais que vous devez tous avoir bien mieux à faire. Ne perdons pas plus de temps.

Elle se tourna alors vers le capitaine lui offrant un regard perplexe. Les termes techniques et spécifiques tenant de l'aéronautique lui étaient totalement inconnu, de ce fait, elle ne comprenait pas vraiment de quoi il voulait parler.

-Je ne saurais dire quel endroit et le mieux, c’est vous le spécialiste en la matière,
déclara-t-elle en souriant. L’idéal serait de réunir toutes les conditions qui seraient capables de faire disfonctionner le mécanisme de la montre. Vous m’aviez parlé de froid lié à l’altitude par exemple. J’aurai probablement besoin d’une paire d’heures pour être sûre.

Le mécanisme ayant été entièrement réinventé pour cette montre particulière, elle n’avait aucune base de repère à laquelle se fier. Il lui faudrait observer, écouter elle-même l’ensemble particulièrement complexe de rouage pour en dénicher les failles.

-C’est bon pour vous ? demanda-t-elle l'air gêné en observant les membres de l'équipage qui ne semblaient pas plus ravis que cela. N’hésitez pas à me le dire si j’en demande trop, je ne voudrais pas non plus vous causer du tort.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyJeu 28 Déc - 19:05
« Ne vous excusez pas trop quand même, ce sont des militaires, qu'on les paie à attendre est probablement l'une des choses qu'ils aiment le plus. On s'y prend moins de balles. »

Tandis qu'autour d'eux on détachait les amarres et commençait à activer les machines, Dazen écouta ce dont Sanaë avait besoin avant de hocher la tête.

« Le château arrière sera le mieux. C'est là-dessus » il pointa du doigt l'arrière du bâtiment qui se dressait quelques mètres au-dessus du reste du pont et sur lequel se trouvait la barre ainsi qu'un poste de tir. « C'est l'endroit le plus exposé et celui où l'on se place le plus souvent pour faire les mesures pour nos calculs de trajectoires. Nim' va vous aider à vous installer pendant que je vais voir si je peux vous trouver quelque chose d'un peu plus chaud pour quand on sera en altitude. Je vous rejoins tout de suite. »

Et après avoir dis ça il s'éclipsa à l'intérieur de l'aéronef. Nimbilay fit signe à Sanaë de la suivre et grimpa sur le château arrière à l'aide d'un escalier dont la raideur le faisait plus ressembler à une échelle. Elle aida l'horlogère à se hisser sur la plate-forme de bois. Pendant ce temps les dernières accroches avaient été défaites et l'aéronef commença doucement à s'élever au-dessus de l'aérogare, Nimbilay se tenait à la barre, l'ajustant légèrement pour compenser la dérive du ballon et le garder dans une montée verticale autant que possible. Se trouvaient légèrement derrière la second une table usée sur laquelle celle-ci lui dit de s'installer, lui indiquant des lanières de cuir et des clous pour maintenir les objets en place si elle le souhaitait.
A un moment, un bruit de chute suivi d'une bordée d'injures se fit entendre juste sous les pieds des deux femmes, à travers le plancher. On reconnaissait sans peine le timbre de Dazen. Puis bientôt il apparut sur le pont et les rejoignit sur le château, tenant entre ses mains un manteau particulièrement épais, qu'il tendit à Sanaë en arrivant à sa hauteur.

« De quoi vous protéger du vent et du froid lorsqu'on sera en hauteur. J'ai voulu trouver des gants mais je n'ai rien qui pourrait vous aller je crains. On va commencer par une ascension lente jusqu'à l'altitude de croisière où l'on effectuera un contour de la baie qui devrait durer entre 1h30 et 2h. Si vous avez besoin d'un peu plus de temps, on remontera légèrement la ligne de train vers le nord. Ça permettra de coupler le test avec une rapide surveillance. Et une très jolie vue de surcroît. D'ailleurs, Nim', ascension en spirale !
-Vous allez encore vous faire tirer les oreilles.
-Mais non, je les ai prévenus.
-Du genre « Je me sens d'humeur à foutre le bordel dans votre plan de vol. » ?
-A peu de choses près, oui. » Il se pencha vers un genre d'entonnoir métallique au bout d'un tuyau qui remontait jusque dans l'enveloppe du ballon et hurla dedans : « Hey aux machines, allez-y doucement sur la vitesse de montée, on reste en-dessous des limites recommandées et vous me maintenez une régularité impeccable ! »

Quelques instants de silence avant qu'une voix rauque, encrassée par les fumées et habituée à devoir plus crier que parler mais où l'on percevait quand même un franc étonnement, ne réponde :

« Euh, vous allez bien capitaine ?
-Parfaitement. Faites ce que je dis.
-D'accord. »

Le bruit des souffleries et des chaudières commença petit à petit à se faire plus réguliers dans l'enveloppe au-dessus d'eux, tandis que Nimbilay amorçait un long virage pour venir faire le tour du mur d'enceinte de l'Ünellia tandis que l'aéronef suivait une pente ascendante légère. Au-delà du mur s'étendaient les prairies du plateau, d'un vert très pâle en cette journée d'hiver, traversées par la forme de l'aqueduc qui supportait la principale voie ferrée. Et dans un semi-brouillard, l'on pouvait être tenté d'apercevoir la forme de l'un des mastodontes de Daënastre, qui avait obligé les habitants à construire ces murs gigantesques autour de leur ville. Malgré la distance, le colosse était impressionnant.

« S'il est toujours là à notre retour, on ira faire un détour près de lui, si cela vous tente. » dis Dazen avec un sourire à Sanaë.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptySam 30 Déc - 14:04
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Si la remarque du capitaine la fit sourire, Sanaë n’en était pas moins gênée, le rictus n’étant là qu’en guise de façade servant à dissimuler la honte ressentie. Aussi, sentant le rouge lui monter aux joues, la jeune femme baissa la tête pour ne rien n’en laisser paraître. Peut-être avait-elle dit une bêtise en voulant prendre sur elle la responsabilité de ce retard plus que conséquent, ce qui était d’ailleurs le cas,... De plus, l’horlogère venait de contredire un capitaine devant son équipage, ce qui n'était certainement pas une grande idée. Honteuse, elle garda donc la tête baissée, attendant que monsieur Guile lui dise où s’installer.

Malgré sa remarque, Sanaë s’en voulait toujours. Et même si être payé à attendre semblait certes plus plaisant que de se retrouver en combat avec l’incertitude d’en réchapper vivant, attendre à ne rien faire n’était que perte de temps. D’autant qu’ils se trouvaient tous là simplement pour qu’elle puisse tester son mécanisme… Pour l’horlogère, nul doute sur le fait qu’ils auraient, sans aucune difficulté, trouvé le moyen de mettre ce temps à profit différemment et sûrement de façon plus plaisante.

-Très bien, répondit-elle simplement tandis que le capitaine lui indiquait le fameux château arrière.

Après lui avoir adressé un signe de tête, l’horlogère suivit le second. Elle garda le silence, veillant à ne surtout pas tomber ne voulant pas rajouter quelques tracas supplémentaire à l'équipage. Fort heureusement, la jeune femme l’aida, l’accompagnant jusqu’au moment où ses jambes purent enfin retrouver une certaine stabilité… et sécurité. Elle observa les lieux un instant, curieuse de connaître l’utilité des appareils présents, car mis à part l’évidence de la barre, tout le reste lui était inconnu. Finalement, la jeune femme lui indiqua une table où elle pourrait s’installer, sans un mot, Sanaë obéit simplement, peu désireuse de traîner dans ses pattes et de la gêner d’avantage. Elle prit donc place, attendant sagement le retour du capitaine. Sanaë sursauta en entendant un certain fracas, ressemblant à un bruit de chute sitôt suivi par les grondements du capitaine. Était-il tombé ?

En le voyant réapparaître sur le pont, quelques secondes plus tard, Sanaë lui lança un regard inquiet. Il ne lui laissa toutefois guère le temps de s’enquérir au sujet d’une éventuelle blessure que déjà, il lui plaçait un manteau aussi épais que lourd dans les bras tout en formulant une série d’explication mêlée d’ordres à l’attention de son équipage. Bien que ne comprenant pas la grande majorité des termes employés, cela ne l’empêcha de suivre avec un intérêt certain. Visiblement, ses décisions surprenaient ses hommes, qui ne se gênaient d’ailleurs pas de lui faire remarquer. Mais pourquoi donc vouloir freiner la montée si cela était inhabituel ? Pour elle ? Par crainte de la voir mourir de peur ou rendre le repas qu’elle n’avait pas encore prit ? Non, ces suppositions semblaient grotesques aux yeux de l’horlogère, il n’avait aucune raison de s’inquiéter pour elle. Sanaë les balaya aussitôt pour se concentrer sur la suite.

Étrangement, et bien que loin de ressembler à son environnement habituel, Sanaë trouvait l’ambiance à bord plaisante. Le bruit des machines mêlés aux timbres de voix poussés pour se faire entendre par dessus le tintamarre mécanique lui faisait ressentir une certaine euphorie qui devait ouvertement se lire sur son visage. Elle ne prit même pas la peine de la dissimuler, se contentant de savourer l’instant et la magie du décollage dont elle ne perdit pas une miette. Oh, Sana se doutait bien que son air d’enfant émerveillé dût la rendre ridicule aux yeux de ces gens, habitués depuis longtemps à tout cela, néanmoins, elle n’en avait cure. L’horlogère se sentait heureuse, ou du moins un sentiment presque semblable, elle n’aurait su le dire. Elle se contentait d’admirer le paysage, sublime, rétrecissant à mesure où l’engin s’élevait, rendant les formes indistinctes et mystérieuse.

Ses yeux d’azur se posèrent ensuite sur une masse sombre et imposante émergeant de la brume. Son cœur manqua un battement lorsqu’elle réalisa qu’il ne pouvait s’agir que de l’une de ces fameuses créatures immense, sauvage et majestueuses foulant le sol daënar, contraignant les humains à vivre reclus derrière d’épaisses murailles. À cette distance, il n’avait rien d’effrayant, offrant juste une vue magnifique à l’horlogère qui ne connaissait leur existence qu’à travers quelques illustrations.

L’horlogère se tourna alors vers le capitaine lui énonçant une proposition qui lui arracha un nouveau sourire empli de joie. C’est en serrant le manteau contre elle que Sanaë s’aperçut de son honteux oubli. Tout s’était si vite enchaîné, qu’elle n’avait pas eut le temps de le remercier. Rougissante, elle souleva le vêtement comme pour illustrer ses propos :

-Pour ceci comme pour tout le reste, merci capitaine, lança-t-elle tandis qu’un sourire gêné se dessinait sur son visage rougissant.

Sanaë enfila ensuite le fameux manteau, bien trop grand pour sa petite stature, mais qui promettait de la tenir bien au chaud le moment venu. Elle sortit ensuite deux montres, la sienne d’abord, car curieuse de savoir ce que le froid pouvait faire subir à un mécanisme classique, puis celle du capitaine. En apparence, elle n’avait rien de bien particulier, un peu plus grande que les standards de l’horlogerie, mais abritant des pièces plus épaisses, cela n’avait rien d’étonnant. Elle la tandis au capitaine afin de lui montrer l’évolution de son travail.

- Ne vous fiez pas au boîtier, je ne m’en suis absolument pas occupé pour l’instant. Faute de temps. Elle est aussi un peu plus lourde, et je pense qu’elle le sera d’avantage, j’espère que cela ne sera pas un problème pour vous.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyVen 5 Jan - 1:06
« Je vous en prie. »

Il lui rendit un sourire chaleureux et franc. Il trouvait toujours des occasions de se faire plaisir et de faire plaisir aux autres en faisant son boulot. C'était l'une des innombrables raisons pour lesquelles il était bien content d'avoir choisis l'armée de l'air au final : il voyait mal comment il aurait pu s'amuser autant avec des patrouilles le long des remparts. Oh il y avait bien quelques trucs marrants à faire : une officier de sécurité des remparts d'Ünellia avec qui il avait eu une brève relation lui avait montré deux ou trois endroits sur les remparts où la vue était superbe, dans les poutrelles, suspendues au-dessus du vide. Mais comparer à l'excitation d'un vol, c'était peu de choses. D'ailleurs l'enthousiasme qu'elle avait montré lorsqu'il lui avait rendu la pareille -sur une frégate, à l'époque- était similaire à celui que montrait Sanaë à ce moment là. Il arrêta là sa dérive nostalgique puisque les souvenirs suivants risquaient de ne pas coller, l'horlogère était là pour effectuer un travail après tout et il l'accueillait en tant qu'hôte aussi exemplaire que possible.
Il examina la montre qu'elle lui tendit, en veillant à ne pas l'échapper. Ce n'était pas comme s'il allait réellement pouvoir dire quelque chose : il n'y connaissait rien à la mécanique. Ses matelots s'en amusaient régulièrement d'ailleurs puisqu'il était parfaitement incapable de comprendre les subtilités des moteurs qui permettaient à l'Intrépide de se mouvoir dans les airs. Le mieux qu'il avait réussit à comprendre étaient quelques mesures d'entretien basique, héritées surtout de l'époque où il pilotait une frégate.

« Ne vous inquiétez pas pour le boîtier, je ne suis pas spécialement porté sur l'esthétique. A vrai dire, plus il est épais mieux ça sera, le poids ne me gêne pas du tout et je ne voudrais pas l’abîmer. Or les aéronefs sont parfois agités, pour le moins.
-Surtout quand on refuse de se poser au sol par une nuit de tempête faut dire. » c'était Nimbilay qui venait d'intervenir.
« On a réussit à la traverser ou pas au final ? »

Pour toute réponse la second grogna quelque chose qui semblait tout autant un acquiescement qu'un reproche, puis lui signala qu'ils venaient de passer la barre de la haute altitude. En effet, l'aéronef continuait de s'élever et avait déjà dépassé les plus hauts bâtiments de Ünellia de plusieurs dizaines de mètres. Ils commençaient à arrêter leur spirale pour se diriger plus vers la mer intérieure et commencer à en faire le tour. D'aussi haut, elle paraissait encore plus impressionnante, calme étendue bleu-vert, aussi lisse qu'un miroir par cette journée sans vent.
Dazen se surprit à avoir un léger frisson et referma son manteau, jusque là largement ouvert sur sa chemise. Ils commençaient à atteindre les hauteurs pour lesquelles il avait besoin de faire ajuster son matériel. Il se pencha au tuyau pour communiquer avec les machines :

« Premier palier de mesures les gars, maintenez-nous à une hauteur aussi stable que possible. » Il se releva et s'approcha de la barre : « Nim', je prends la barre, va t'assurer que les marins soient attentifs aux manœuvres. »

La second eut un hochement de tête et quitta le château arrière en se laissant glisser sur le bord de l'escalier. Dazen prit un peu de temps pour reprendre ses marques, ajusta un peu la barre en regardant régulièrement la girouette sur l'une des perches du vaisseau et distribua quelques consignes aux matelots pour positionner les gouvernails. Puis il se retourna vers Sanaë :

« On stabilise le vaisseau pour que vous puissiez travailler tranquillement sur vos montres. Dites nous quand vous voudrez qu'on recommence à monter, on peut faire encore deux ou trois paliers comme ça avant d'atteindre la hauteur de croisière. »

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptySam 6 Jan - 23:20
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Tout en écoutant les commentaires du capitaine concernant l’apparence et le poids de la montre dans sa forme finale, Sanaë prit soin de noter dans sa mémoire chaque information. Elle devrait donc la rendre aussi résistante que possible, ce qui semblait logique et cela ne devrait pas réellement poser de problème, du moins dans l’ensemble. Si le boîtier pouvait être renforcé, ce n’était pas le cas de la lunette… Une chute importante la briserait sans difficulté, rendant le cadran et les aiguilles vulnérable. Elle allait donc devoir réfléchir à cela, mais plus tard, pour l’heure, seul le mécanisme comptait.

Sanaë suivit l’échange entre le capitaine et son second avec un sourire aux lèvres. Ce n'était pas la première réflexion que la jeune femme faisait à son supérieur. Il n’y avait là aucune animosité, ce n’était que taquinerie bonne enfant à laquelle le capitaine répondait volontiers sur le même ton. L’horlogère trouvait d’ailleurs celle-ci plutôt drôle et cachait un petit rire derrière sa main, soucieuse de vexer les deux militaires avant de se retourner pour admirer la vue. Cette ambiance lui plaisait décidément beaucoup, cela lui rappelait son enfance avec ses frères. Leurs chamailleries n’étaient jamais bien méchantes, ils se taquinaient régulièrement les uns les autres, de la même façon. C’était il y a longtemps, les choses avaient bien changé depuis leurs départs de la maison familiale, puis s’étaient encore détériorées avec le décès de leurs parents. Sanaë songea alors que cela devait être dû à la promiscuité, vivre ainsi, presque en permanence avec d’autres personnes pouvait les mener à se considérer comme en famille. L’idée lui plaisait, l’horlogère trouva cela touchant aussi.

- Vous semblez bien vous entendre,dit-elle en souriant. Je sais que nous ne sommes pas en temps de guerre, et que doit être différent alors, mais je dois dire que votre atmosphère de travail est agréable. Et cette vue, est-ce simplement possible de s’en lasser ?

Enfin, lorsqu’il lui annonça que l’Intrépide serait stabilisé un moment le temps qu’elle puisse travailler, Sanaë s’empressa de retourner au niveau de la table. Elle y déposa les deux montre, sa trousse d’outils ainsi que son nécessaire pour écrire ses relevés. L’horlogère commença par ouvrir les deux boîtiers, porta l’un après l’autre les appareils à ses oreilles afin d’en écouter les mouvements. Pour Sanaë, il n’existait rien de plus doux et apaisant, elle ferma donc les yeux pour mieux repérer tout dysfonctionnement, même minime. Rien de particulier à noter pour cette fois, les deux montres fonctionnaient normalement jouant de concert leur douce mélodie mécanique. Elle rapporta le tout sur son carnet puis se dirigea vers le capitaine.

- Je ne constate rien de particulier à cette altitude, déclara l’horlogère en refermant les pans de son manteau d’emprunt tandis d’un rictus se dessina sur son visage. Il fait pourtant frisquet, mais elles semblent mieux le supporter que moi.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptySam 20 Jan - 14:42
« Il faut que l'on s'entende bien, on passe des jours, parfois plusieurs semaines enfermés tous ensemble sur ce brick. Et là, il n'y a que la moitié de l'équipage encore. Ceux qui ne peuvent pas se supporter ne restent pas longtemps dans ces conditions, et on ne manque jamais de postes de gardiens de placard pour les turbulents. Évidemment c'est encore plus détendu quand on est sur une simple promenade comme celle-là.
Et non, on ne se lasse jamais de la vue. Pas moi en tout cas. »


Il attendit silencieusement que Sanaë ait fini ses mesures, le regard perdu sur l'horizon au-delà des rambardes de l'aéronef, puis il répondit quand elle fit une remarque sur la température.

« On ne devrait pas en avoir pour trop longtemps à atteindre la bonne altitude, mais si vous avez trop froid on peut vous trouver une couverture en plus. »

Tout en s'adressant à l'horlogère Dazen recommençait les manœuvres, indiquant aux machinistes de reprendre la montée et distribuant des ordres aux matelots pour faire déplacer les gouvernails et les hélices. L'Intrépide continuait de dessiner le contour de la baie d'Ünellia à une hauteur qui permettait à peine de distinguer les bateaux qui entraient et sortaient de son port. Ils passèrent un autre palier de mesure où la température avait à peine diminuée, puis l'ascension reprit. Cette fois elle dégringola rapidement, si bien que même les matelots commençaient à sortir des fourrures. Des nuages de buée se formaient dès que quelqu'un soufflait et Dazen profita du palier de mesure suivant pour aller chercher à Sanaë de quoi se couvrir un peu plus si elle le désirait. Il déposa une couverture sur une chaise à côté d'elle et lui proposa un verre d'alcool pour se réchauffer la gorge en sortant une petite flasque d'une poche de son manteau. Lui-même but une gorgée avant de se remettre à son poste et que la dernière ascension ne débute. La température fut plus stable cette fois mais l'air s'humidifia et de la glace commençait parfois à se déposer à certains endroits, en particulier sur les parties métalliques du vaisseau.
Finalement l'ascension s'arrêta, Dazen procéda aux mesures et distribution de consignes pour stabiliser le vaisseau. Cela prit plus de temps qu'auparavant car le vent avait un peu forcit et demandait de s'y adapter en conséquences. Quand il fut satisfait il quitta la barre après l'avoir bloquée pour venir s'installer à la table de mesures avec l'horlogère. Il ne savait pas si c'était le froid, comme cela arrivait parfois, un bête faux mouvement pour corriger le léger roulis du brick sous le vent ou tout simplement la malchance, mais la douleur explosa dans son genou sans qu'il ne s'y attende. Il trébucha en grognant et se rattrapa au dossier d'une chaise juste à côté sur laquelle il se laissa glisser et étendit sa jambe droite en serrant les dents et en se massant l'articulation d'une main.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyDim 21 Jan - 14:37
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Sanaë reprit sa place à sa table, se concentrant sur ses mécanismes comme si plus rien n’existait autour. Dès le second palier, sa propre montre commença manifester quelques dysfonctionnements qu’elle mit sur le compte de l’épaississement de l’huile entre les rouages dû à la chute de température. Les mouvements ralentissaient, mais pas ceux de la montre du capitaine. Un bon point pour sa création. L’état de l’huile devait être la même, néanmoins les roues plus larges devaient assurer la continuité de mouvement. Sanaë nota tout cela dans son carnet, calculant le retard de son propre appareil. L’expérience était intéressante, l’horlogère n’avait fait qu’entendre parler de l’effet du froid sur ce genre d’appareil et n’avais guère l’occasion de le voir de ses yeux. Cela ne pouvait que lui permettre de s’améliorer et de trouver quelques solutions quant au problème de l’huile. Pour l’heure, aucune ne lui vint à l’esprit, mais elle trouverait bien.

Au palier suivant la température chuta brutalement. Sanaë était si frigorifiée que tenir la montre à son oreille, ou simplement son crayon devint presque impossible. Bien qu’elle ne toucha pas au verre qu’il lui servit, l’horlogère accueillit les couvertures salvatrice avec un immense sourire tremblant. Une fois emmitouflée, elle reprit ses tests, s’efforçant à garder une écriture stable… Ce qui était loin d’être le cas, il ne lui restait qu’à espérer pouvoir se relire plus tard. Cette fois-ci, sa montre s’arrêta tout simplement, Sanaë attrapa sa lame pour ouvrir le capot de l’appareil, mais la manœuvre s’avéra bien plus compliquée qu’à l’accoutumée. La lame ripa sur le côté manquant d’entailler la paume de l’horlogère, si bien qu’elle décida de laisser tomber. Après tout, Sana se doutait bien de ce qu’elle trouverait à l’intérieur, une huile si épaisse qu’elle prendrait des allures de saindoux. Toutefois, elle fut rassurée de voir que la montre du capitaine n’avait qu’à peine ralentis. Évidemment, il était encore bien trop tôt pour être sûre que le froid et la glace chargée d’humidité qui commençait à se former çà et là n’aient raison du reste. Aussi, elle resta concentrée sur ses appareils, oubliant la vue, le bruits environnant ou tout autre mouvement. Ce ne fut pas aisé, mais elle réussit, du moins jusqu’à ce que quelque chose vienne heurter la table.

Sanaë leva donc un regard surprit vers la source la source du choc avant que celui-ci ne se teinte d’inquiétude en voyant le visage du capitaine tordu sous l’effet de la douleur. L’horlogère reposa brutalement la montre qu’elle tenait en main, peut-être un peu trop puisque le verre se brisa dans sa paume. Sans s’en préoccuper, la main bien trop engourdie pour ressentir la moindre douleur ou même s’en rendre simplement compte, elle se précipita vers son client.

- Que vous arrive-t-il? lança-t-elle lorsqu’elle arriva à sa hauteur.

Le voyant masser son genou, elle réalisa qu’il en était la cause. S’était-il cogné ? Observant l’espace entre la barre et sa table vide de tout obstacle et avisant la hauteur du plateau, Sanaë comprit que ce ne pouvait être le cas.

- Si vous souffrez, mieux vaut redescendre immédiatement, j’ai ce qu’il me faut pour pouvoir améliorer le dispositif, lui assura-t-elle.

Ce n’était pas tout à fait vrai, mais ignorant la cause de la douleur du capitaine, il était préférable de rejoindre la terre ferme. Ce dernier pouvait avoir besoin d’une assistance médicale après tout. Elle avisa le pont, cherchant des yeux la jeune femme brune qui se trouvait pourtant là quelques minutes auparavant.

- Je vais prévenir votre second, dit-elle en posa délicatement sa couverture sur le genou de monsieur Guile afin de garder l’articulation au chaud.

Elle aperçu alors une tâche écarlate sur celle-ci, avisant sa paume elle réalisa alors s’être entaillée avec le verre de la lunette. Jugeant la blessure sans gravité, et y étant habituée, Sanaë se contenta d’entourer sa main de son mouchoir avant de partir à la recherche de la jeune femme. L’horlogère la trouva un peu plus bas, discutant avec deux hommes qu’elle avait aperçu plus tôt. Elle lui expliqua brièvement la situation ce qui suffit à faire détaler la militaire visiblement inquiète en direction de son capitaine.

Sanaë resta en retrait tandis que les deux discutaient, elle se sentait responsable de la situation et était réellement inquiète pour le capitaine. Lorsque Nimbilay prit place à la barre, c’est une horlogère penaude qui rejoignit le capitaine. Elle s’installa sur la chaise à côté, le visage affligé et les yeux baissés.

- Je suis désolée, décidément me rencontrer ne vous aura pas porté chance. Souffrez-vous beaucoup?

Elle sentit l’aéronef se mouvoir sous ses pieds, signe que la descente était amorcée.

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyDim 28 Jan - 0:07
« Ce n'est vraiment pas la peine de vous inquiéter... »

Sanaë ne l'écoutait pas vraiment. Et puis il n'était pas des plus crédible à serrer les dents. Cette crise était plus intense que d'habitude. Quand elle descendit chercher Nimbilay, il sortit la flasque d'alcool, tremblant légèrement, et la porta à ses lèvres. Il eut un peu de mal à avaler mais c'était le meilleur remède qu'il avait sous la main.
Il rangeait la flasque au moment où Nimbilay arrivait vers lui, à pas pressé. Il commença à se relever de sa chaise en essayait d'afficher un sourire bienveillant même s'il était un peu tordu :

« Rien de grave Nim', je n'ai juste pas eu le temps de retenir notre invitée... »

Il ne finit pas sa phrase puisque sa jambe se déroba sous lui et il trébucha en avant. Il se serait probablement écrouler sur le pont si son second ne l'avait pas rattrapé, non sans difficulté vu sa carrure. Il reprit pied et tituba un peu en arrière avant que Nimbilay ne le rassoit sur la chaise.

« Je prends la barre.
-D'accord. Mais c'est juste parce que tu insistes.
-Exactement. J'insiste. »

Le ton ne laissait aucune place à la discussion. Dazen hocha un peu la tête et la laissa reprendre la barre et distribuer quelques ordres aux matelots. Puis il reporta son regard vers Sanaë tandis que celle-ci s'excusait de responsabilités fictives :

« Ça n'a rien à voir avec vous. C'est juste une vieille blessure qui se réveille de temps en temps. Et aujourd'hui, elle est de fort méchante humeur. Votre coupure n'est pas trop profonde au moins ? » Il désigna la main sommairement bandée : « Si besoin, on a de quoi panser des petites blessures sur le bateau. Vaut mieux avec autant de trucs coupants qui traînent. »

il remarqua seulement à ce moment qu'elle semblait frigorifiée. Ils étaient haut, c'était l'hiver et elle venait des endroits au climat les plus doux de Daënastre, ça n'avait donc rien d'étonnant. Il lui rendit la couverture qu'elle avait posé sur son genou :

« Merci de vouloir m'aider, mais vous en avez plus besoin que moi. Nim', on redescends. Ramène-nous côté plaine, en direction de là où on avait aperçu le mastodonte. Et dis aux gars de charger un canon. »

Il surprit un regard d'étonnement chez sa passagère et s'expliqua rapidement :

« On ne va pas lui tirer dessus, vous en faites pas, à moins qu'on y soit vraiment obligé. Mais on utilise les canons pour les effrayer s'ils s'approchent trop des constructions. Suffit de tirer vers un endroit où ça ne risque rien et le bruit les fait partir dans l'autre sens. Enfin, ça les fait partir à leur rythme bien sûr. Ils ne sont pas trop pressés, mais les voir faire demi-tour vaut le coup d’œil. »

L'aéronef descendait doucement, à un rythme inférieur à celui de la montée, il s'agissait de ne jamais perdre le contrôle de l'altitude pour éviter tout accident : une descente trop rapide pouvait faire perdre de sa portance au brick et être très difficile à freiner. Des bâtiments avaient été perdus comme ça. En revanche, hormis la gestion de la pression dans les machines, il n'y avait pas grand chose à faire : pas besoin de gérer une trajectoire, l'on pouvait se contenter de descendre à la verticale puisqu'il suffisait d'un coup d’œil par une écoutille inférieure pour s'assurer qu'on ne risquait pas de percuter quoi que ce soit. Du coup les matelots étaient globalement inoccupés à part deux ou trois qui vérifiaient que les ailerons étaient bien orientés et, surtout, mobiles. Ce n'était pas quand la tempête démarre que vous avez envie de vous rendre compte que vos gouvernails sont bloqués par la glace. Et puis il fallait toujours tenir compte des vents, évidemment.

Ils arrivèrent au bout d'une grosse demi-heure de descente à la hauteur des plus hauts bâtiments d'Ünellia. C'est à ce moment là que Nimbilay fit pivoter le brick en direction des terres, pour survoler la ville et suivre la ligne de chemin de fer à travers le plateau, maintenant une bonne altitude pour repérer de très loin le mastodonte aperçut au début du voyage. La brume ne s'était pas dégagée et ne rendait pas la tâche plus aisée.
Dazen se releva, avec un peu de difficulté et fit quelques pas. La douleur avait majoritairement reflué, bien que les roulis un peu trop prononcés lui arrachait une grimace sous la surprise. Il invita Sanaë à le suivre et descendit du château arrière avant de se diriger vers la proue du brick, une lunette d'observation à la main. Arrivé au niveau de la rambarde, il la déplia et commença à scruter le brouillard au loin. A un moment il s'arrêta et décollant son œil de l'instrument il se tourna vers Sanaë en lui tendant :

« Si vous voulez regarder, il est là-bas, un peu à gauche de la tâche sombre qui doit être une forêt. On devine sa silhouette qui bouge. »

Une fois qu’elle eu la lunette en main et orienté dans une direction qui lui semblait correct, il revint un peu vers le centre du bâtiment et donna quelques consignes à Nimbilay pour orienter la direction, ce qu'elle mit en application aussitôt. Puis Dazen revint s'appuyer sur la barrière au côté de Sanaë, en attendant qu'ils soient plus proches du mastodonte qui ne tarderait pas à être visible malgré le brouillard.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyMar 30 Jan - 17:04
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Une vieille blessure ? Cela semblait effectivement logique. En tant que militaire, le capitaine avait dû en écoper de plusieurs, peut-être même plus que l’horlogère dans son quotidien tranquille, voir monotone, ne puisse seulement l’imaginer. Elle savait que certaines de ces “vieilles blessures” pouvaient ensuite engendrer quelques rhumatismes plus ou moins douloureux, selon leur gravité, ou la façon dont elles furent soignées. Et ces douleurs se réveillent parfois en suivant les aléas de la météo… ce qui était donc lié à la pression atmosphérique, comme ce fut le cas à ce moment-là.

C’est donc une Sanaë rougissante et honteuse de s’être autant inquiétée, qui se trouvait devant lui...même si cela la rassurait aussi, finalement. La chose n’étant en soi, pas bien grave, il n’y avait aucun danger immédiat pour cet homme. Aussi, regagner la terre ferme ne lui ferait que du bien. A sa remarque, l’horlogère baissa alors les yeux vers sa main blessée… Elle l’avait complètement oublié… Elle l’observa un instant, voyant que les plaies n’étaient ni profondes, ni grave et qu’il n’y restait aucun morceau de verre, la jeune femme jugea l’affaire sans réelle importance.

- Oh, ce n’est rien, ne vous en faite pas. Je m’en occuperai en rentrant à l’hôtel.

Elle attrapa son mouchoir dans son sac et l'enroula autour de sa paume. Il ne s’agissait finalement qu’une preuve de plus de sa maladresse, pas de quoi fouetter un chat. Cela n’avait rien d’inhabituel. Sanaë attrapa la couverture qu’il lui tendit et la remit silencieusement sur ses épaules tout en lui lançant un regard outré à l’évocation des canons… Il ne comptait tout de même pas abattre cette créature ?

Ses explications la rassurèrent aussitôt, un léger sourire timide se dessina sur son visage avant qu’elle ne se retourne afin de ranger son matériel dans son sac. Puis, une fois cela fait, il ne lui restait plus rien à faire, si ce n’est attendre et ne voulant pas imposer son ennuyeuse présence à son guide, l’horlogère alla s’appuyer contre la rambarde pour admirer à nouveau cette vue qu’elle ne reverrait certainement jamais. Elle veilla donc à graver chaque relief, chaque détail dans un recoin de sa mémoire regrettant presque de ne pas avoir d’appareil photographique, ou simplement de quoi dessiner et ainsi graver cet instant sur papier. La voix de Dazen la tira de ses rêveries, ce dernier l’invita à le suivre, ce qu’elle fit sans rechigner.

Arrivés à l’avant du bâtiment, Sanaë l’observa un instant avant de chercher des yeux ce qu’il regardait à travers la lunette. A l’œil nu, elle ne vit pas grand chose… Rien du tout en réalité, si ce n’est une masse épaisse et brumeuse. Finalement, il lui tendit la lunette lui expliquant où regarder. L’horlogère s'exécuta en lui adressant un hochement de tête doublé d’un sourire de gratitude et suivi méticuleusement ses directives.

Elle commença à chercher la fameuse tâche sombre, puis une masse en mouvement… Sanaë faillit exploser de joie en l'apercevant enfin… Évidemment, ainsi dissimulée par la brume, elle ne put guère en distinguer les détails. Pourtant, elle analysa chaque mouvement, visualisant, très clairement un futur animécanique. Comme il lui tardait que voir enfin la créature émerger de ce brouillard…. De pouvoir découvrir chaque subtilité de cette anatomie miraculeuse.

Si Sana n’avait pas vu le capitaine s’éloigner, elle le vit pourtant revenir observant sa démarche avec attention et inquiétude.

- Votre jambe... hésita-t-elle. Souffrez-vous moins à présent ?

Elle se sentait toujours honteuse, mais cette fois-ci pour une raison bien différente. Pourquoi attendre pour redescendre ? Son travail était terminé et la créature, même gigantesque ne semblait pas représenter une menace… Alors pourquoi attendre? Elle se tourna donc vers lui avant de lui rendre la lunette d’observation et se décida à lui poser directement la question :

- Craignez-vous une menace venant d’elle, ou est-ce pour moi que vous attendez ?

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyLun 5 Fév - 18:02

Dazen fit jouer un peu son genou quand Sanaë lui demanda comment il allait. L'articulation était encore raide et douloureuse, même s'il parvenait plus aisément à le cacher.

« Elle ne me lâchera pas avant deux ou trois heures, telle que je la connais. Mais ça ne m'empêche pas de bouger normalement. Juste un peu moins vite et en serrant les dents. »

Il eut un sourire comme pour dire qu'il s'agissait d'une blague que tout ceci, même s'il était évident que la  douleur précédente n'avait jamais été feinte. Il eut un geste de la main comme pour écarter le sujet, puis reposa son attention sur le mastodonte qui se rapprochait petit à petit. Quand Sanaë posa une question, il se tourna vers elle pour lui répondre :

« Nous devons toujours nous assurer qu'un mastodonte ne pose pas de danger. Visiblement il ne se dirige ni vers la cité, ni vers le viaduc ferroviaire donc il ne devrait y avoir aucun problème, mais on doit quand même vérifier qu'il ne menace pas des idiots qui seraient allé se promener à pied ou dans une caravane, comme il y en a parfois. Et puis il y a aussi des braconniers qui essaient parfois de grimper sur le mastodonte pour récupérer des parties intéressantes de l'animal, comme des défenses ou autre. Si jamais ils l'énervent, les conséquences peuvent être désastreuses alors on arrête tous ceux qu'on croise.
C'est peu probable qu'on en voit ceci dit, on est très près de la cité et les braconniers ne sont pas complètement idiots. »


Au fur à mesure qu'ils se rapprochaient, la brume dissimulait de moins en moins la silhouette du mastodonte. Il était perché sur quatre pattes qui semblaient trop fines pour supporter un être de sa taille, un long cou s'élevait de son corps et se terminait par une tête, presque aussi grosse que leur aéronef, dotée d'un étrange bec qui donnait l'impression d'être inversé. Les yeux se situaient curieusement plus bas que sa bouche. Sur le dos de la bête était situé comme un reliquat de carapace à l'apparence nacré, semblable à un coquillage gigantesque. La majorité du corps était couvert d'une fourrure étrange qui ressemblait presque à des plumes. Dazen reprit en main la lunette pour observer le sol aux pieds de l'animal, puis ce qui se trouvait devant elle à la recherche de caravane ou de braconniers. Puis il inspecta la surface du géant, n'y trouvant rien d'inhabituel. Uneidée lui traversa l'esprit tandis qu'il reposait la lunette et la proposait à Sanaë si elle voulait contempler l'immense bête de plus près.

« Est-ce que vous auriez envie que l'on se pose sur son dos ? »

Quelques signes de la main invitèrent Nimbilay à approcher encore un peu l'aéronef. Il vit l'horlogère blêmir à sa proposition, son teint rappelant un peu celui qu'elle avait tandis qu'ils étaient à l'altitude maximum, puis elle reprit contenance et accepta timidement la proposition. Il ajouta, pour la rassurer :

« Ne vous inquiétez pas, nous prendrons toutes les précautions possibles. »

Tandis que le brick s'approchait doucement au-dessus du dos de l'animal, Nimbilay manœuvrant avec adresse pour mettre l'appareil en position sans mouvements brusques qui auraient pu effrayer le mastodonte, on accrochait une longue corde au mât central que Dazen fit passer autour de la taille de Sanaë pour la sécuriser, avant de s'attacher lui-même.

« Accrochée comme ça, vous ne risquez pas de tomber. Je vous conseille de vous débarrasser de tout ce que vous transportez pour ne pas risquer de le perdre. »

Tandis qu'elle s'exécutait, Dazen donnait quelques consignes aux matelots pour déployer les portants de la nacelle et installer celle-ci au-dessus du vide. Quand tout fut près, Dazen fit signe à Sanaë de le rejoindre. La corde avait été passé dans un anneau de la nacelle et vu les conditions il n'était pas possible de simplement se tenir debout sur la nacelle comme à l'allée. Des lanières de cuir avait donc été fixées sur la planche, pour y coincer les pieds comme dans des étriers. Dazen grimpa le premier et bloqua ses pieds, puis tendit la main à Sanaë pour l'aider à monter et à s'installer. Une fois qu'ils furent tous les deux sur la nacelle, un signe de tête aux matelots suffit pour qu'ils commencent à les faire descendre. Dazen était accroché d'une main à la l'une des cordes qui supportaient la nacelle et s'était permis de passer son bras derrière la taille de Sanaë pour l'aider à se stabiliser.
La descente fut nettement plus longue que lorsqu'ils avaient grimpés à bord de l'Intrépide : celui-ci ne pouvait décemment pas se rapprocher autant du dos de l'animal que d'une piste d'atterrissage. Ils étaient suspendus au-dessus de la carapace de l'animal, qui se rapprochait petit à petit. Il s'agissait d'un genre de tortillon de nacre, dont de petites excroissances pointues émergeaient aléatoirement et semblaient décomposer le peu de lumière qui leur arrivait dessus dans un spectacle à couper le souffle. Dazen tira sur la corde pour stopper leur descente alors que la nacelle frôlait la carapace. Les balancements du au vent et au brick les faisaient légèrement osciller au-dessus de la surface blanche et lisse. Les excroissances ne semblaient plus si petites que d'en haut et terriblement plus pointues surtout. Dazen lâcha Sanaë et se pencha vers elle pour être sûr qu'elle l'entende :

« Je saute en premier, ensuite je vous guiderais et vous rattraperais, ne vous inquiétez pas. Tenez bien la corde pour l'instant. »

Il ne prit pas d'élan, qui aurait fait voler la nacelle, et sauta sur la carapace. Il se réceptionna sur sa jambe gauche et fit quelques pas pour se stabiliser. Un pan de son manteau accrocha une pointe et se déchira sur quelques centimètres sans qu'il ne sembla le remarquer. Il se retourna vers Sanaë, se rapprocha au plus près du balancement de la nacelle et se campa sur une une bonne posture.

« A mon signal, vous sautez dans ma direction. Prête ? »

Il surveillait dans le même temps le balancement de la nacelle. Il était régulier, preuve que les choses se passaient bien sur l'Intrépide. Quand la nacelle commença à revenir vers lui, il cria à Sanaë :

« Maintenant ! »

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyMar 6 Fév - 21:20
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
La jeune femme écouta les explications du capitaine avec attention. Jamais elle ne se serait douté que de telles créatures, si gigantesques soient-elles, puissent être la cible de braconniers inconscients. Sanaë se sentait désolée pour ces mastodontes inoffensifs malgré ce gigantisme, presque irréel, les plaçant bien au-dessus des hommes et qui pouvait entraîner, parfois, quelques accidents malheureux. Seule cette taille, dont elles étaient en quelques sortes victimes, leur était finalement reprochée et les voilà cible d’individus avides d’argents.

Peu à peu, la silhouette émergea de la brume et l’horlogère ne pus que s’émerveiller devant l’animal. Si sa taille lui parut déjà improbable, ce n’était rien en comparaison de son apparence des plus étrange. Celle-ci se situait bien au-delà de toute logique. Des pattes bien trop longues et bien trop fines pour soutenir pareille créature, un bec étonnamment inversé la faisant s’interroger sur la manière dont la créature pouvait s’alimenter. Sanaë récupéra la lunette que Dazen lui tendit et pus enfin en admirer tous les détails étranges et bouleversant de l’immense créature. Rien ne semblait y être à sa place, comme si l’animal sortait de l’imagination fertile d’un peintre en pleine période transitoire. Pour la jeune horlogère, ce spectacle était tout bonnement stupéfiante. A nouveau l’euphorie reprit possession d’elle, faisant naître un si grand sourire sur son visage qu’elle doutait de le voir un jour disparaître. Sanaë se sentait heureuse, chanceuse, presque privilégiée de pouvoir assister à cela.

Et le capitaine lui proposa plus… Plus improbable, plus impensable, plus fou et surtout, bien plus dangereux : se poser sur le dos de l’animal. Au début, elle hésita, après tout Dazen boitait encore, et grimaçait au moindre mouvement. S’il pensait que cela passait inaperçu, il se trompait grandement. Puis, finalement, ses paroles la rassurèrent. C’était une chance unique, une opportunité qui ne se présenterait plus jamais. Si elle passait à côté, ce serait fini, perdu et elle le savait, se connaissant, Sanaë le regretterait probablement par la suite. Elle devait oser, pour une fois, seulement celle-ci, et il était là, lui assurant qu’elle était en sécurité. Alors l’horlogère se laissa faire, malgré la crainte qui subsistait encore, l’excitation prenait le pas.

Devoir remonter sur la nacelle ne lui plaisait guère, Sana sentait déjà le sol instable se dérober sous ses pieds alors qu’elle se tenait encore sur le pont. Elle jeta un regard inquiet au capitaine qui l’invitait à le rejoindre, inspira un bon coup, rassemblant tout son maigre courage avant de s’executer. Sitôt celle-ci en mouvement, Sanaë s’accrocha fermement à Dazen sans se préoccuper de savoir s’il s’agissait de son manteau ou de sa chair, le vide l’effrayait bien trop. De ce fait, elle garda les yeux fermés, tout du long, ce qui n’était pas forcément une bonne idée. Le moindre mouvement de la nacelle s’en retrouvait amplifié, si bien que les jambes de l’horlogère flagellaient presque. Pitié, ne me lâchez pas; capitaine implora-t-elle interieurement. Néanmoins, il la lâcha, lui demandant de sauter à sa suite, lorsqu’il lui donnerait le signale. Sanaë cru d’abord paniquer, se maintenant fermement à la corde comme il lui avait conseillé. Sauter… mais…elle ne s’en sentait pas capable, pourtant, elle n’avait guère le choix et Sana préférait de loin se retrouver sur le dos de la créature que de rester sur cette horrible nacelle qui ne faisait que tanguer dans le vide… Le vide… juste sous ses pieds.

« Maintenant ! »

Cette fois-ci, elle ne se posa aucune question, se contenant d’obéir en imitant les mouvements du capitaine et s’élança à son tour. Tremblante et totalement effrayée, Sanaë se cramponna à nouveau à Dazen, essayant de retrouver son souffle probablement perdu quelque part entre la nacelle et le mastodonte… Puis elle réalisa, elle se trouvait sur le dos de la créature. Sanaë ouvrit les yeux, les plongea dans les prunelles sombres du capitaine… De là, de nouveaux détails lui apparurent, quelques cicatrices dont une semblable à une brûlure située juste sous son oeil… Trop près… Prenant conscience de cette proximité des plus déplacée, Sanaë s’écarta brusquement, tourna vivement la tête pour cacher son embarrât.


Mais cela ne dura pas, son trouble disparut presque aussitôt lorsque son regard se posa sur l’aéronef juste au-dessus. Quelle sensation étrange de se retrouver sur cette créature… Jamais Sanaë n’en avait eut de pareille, se sentant si petite, minuscule et ô combien chanceuse de se retrouver là. Elle, la petite horlogère timide de Blumar se trouvait sur ce géant et admirait le paysage Ünil. Elle voulut rire, pleurer de joie sans parvenir à se décider toutefois, alors elle fit les deux tout en se laissant choir sur la carapace. Si le vertige l’avait tant effrayé un peu plus tôt, celui-ci n’était plus qu’un vague souvenir. Plus rien n’avait d’importance, seul ce moment unique comptait, et c’est à lui qu’elle le devait.

Sanaë se tourna vers lui, lui offrant un sourire qui reflétait à merveille toutes les émotions qui se déferlaient en elle. Avisant le genou qui le faisait souffrir un peu plus tôt et qui ne devait guère aller mieux.

- Votre jambe, venez donc l’étendre un instant.

Sa phrase achevée, elle ramena ses jambes contre elle, les entoura des bras afin de poser son menton sur ses genoux. Sanaë n’oubliait aucune de ses montres, jamais. Chacune de ses créations restait fermement encrée dans sa mémoire, que ce soit par son apparence ou son mécanisme. Néanmoins, nul doute que celle-ci avait gagné une place toute particulière

-Vous vous amusez souvent à sauter sur le dos des mastodontes que vous croisez, capitaine? Ou vous faites seulement cela pour inquiéter mademoiselle Nimbilay? lança-t-elle sur le ton de la taquinerie tout en continuant d’observer la vue dont elle ne se lasserait probablement jamais. A nouveau, merci Dazen.


Dernière édition par Sanaë Eshfeld le Jeu 8 Fév - 23:00, édité 1 fois

Invité
avatar
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptyJeu 8 Fév - 18:49
Dazen rattrapa Sanaë sans problème, même s'il avait serré les dents par réflexes si la douleur de sa jambe se réveillait, mais elle resta tranquille. Est-ce qu'il garda l'horlogère dans ses bras un peu trop longtemps ? Peut-être... Il la laissa lorsqu'il perçut son embarras et s'écarta de deux pas. Il songea vaguement que si Nim' ou un autre avait vu ça il en entendrait parler pendant deux jours. Il leva la tête vers l'aéronef et, dans le doute, leur adressa un geste du majeur accompagné d'un grand sourire qui en disait long sur son état d'esprit. Puis il revint sur leur situation immédiate. Le mastodonte se mouvait tranquillement comme s'il n'avait rien remarqué. Sa taille gigantesque le rendait encore plus stable que le brick, et pour un peu ils auraient presque pu se croire revenu à terre. Presque, si la respiration régulière de l'animal n'avait pas soulevé de temps en temps sa carapace. C'était un peu comme se trouver sur un bateau de chair et de sang.

Il pencha la tête vers Sanaë, qui s'était assise, lorsqu'il entendit comme un léger sanglot et un rire. S'était-elle blessée ? Lorsqu'elle le regarda, il vit un grand sourire bien que de petites larmes venaient humidifier des yeux qui n'avaient rien de triste. Rassuré, il lui rendit un sourire chaleureux et, quand elle le lui suggéra, s'assit à ses côtés en étendant sa jambe, qui se faisait petit à petit oubliée. Pour cela il s'aida de l'un des pics de la carapace, le saisissant prudemment. En retirant sa main, il constata qu'une fine entaille marquait désormais le cuir de son gant et se fit la réflexion de faire attention.

« Nim' est un peu l'incarnation de la voix de la raison que je n'ai plus en tête. Enfin ne la prenez pas trop en pitié, d’habitude dans ce genre de cas c'est elle qui saute sur le dos des bestioles pour vérifier que tout va bien, tandis que que je reste à la barre. Question de principe, le capitaine ne prend pas les risques majeurs normalement. Mais bon, j'avais envie de m'amuser cette fois. »

Il tiqua quand elle l'appela par son prénom, c'était la première fois s'il ne se trompait pas. Il ne répondit qu'après quelques secondes de flottement :

« De rien, c'est un plaisir de vous voir aussi rayonnante. »

Et il se tut. Le paysage qui s'offrait à eux, se révélant dans la brume qui commençait à se lever, se passait de commentaires. Le mastodonte avançait lentement, et ils restèrent près d'un quart d'heure à contempler le paysage, Dazen ne retenant pas parfois un petit commentaire sur un détail du décor : un village niché au pied de l'aqueduc qu'il avait du aider à évacuer un jour, un rocher pointant droit vers les cieux qui leur avait servis d'ancre un jour de tempête...
Finalement, ils furent tiré de leurs rêveries par la clochette accroché à la nacelle qui se mit à sonner sans s'interrompre. Dazen leva aussitôt les yeux vers l'Intrépide pour constater que plusieurs gouvernails avaient changés de place et que des voilures avaient été tendus. Quelque chose avait changé.

« Il vaut mieux remonter maintenant. » dit-il en se relevant et en se rapprochant de l'endroit où était suspendu la nacelle. « Je saute en premier, je vous tendrai la main pour que vous montiez à votre tour. »

Il tira un coup sec sur la corde pour faire balancer la planche de bois. Il attendit un peu, estimant l'ampleur du mouvement, puis au bon moment sauta. Il se réceptionna correctement même si sa jambe affaibli fléchit un peu sous son poids et lui arracha un grognement. Il cala ses pieds dans les lanières de cuir en se tournant vers Sanaë, puis commença à se balancer pour amplifier le mouvement de la nacelle de bois. Au plus loin de son mouvement, elle venait frotter les aiguilles de nacre, à à peine un pas de l'horlogère.

« A mon signal Sanaë. Préparez-vous... Maintenant. »

Il tendit une main pour saisir son bras tandis qu'elle mettait un pied sur la nacelle, son autre main fermement accroché à la corde. Il l'attira à lui au moment où le balancement repartait en arrière et ils se retrouvèrent à nouveau collés l'un à l'autre. Dazen tira sur la corde et quasiment aussitôt il commencèrent à remonter. Et bientôt le brick changea de cap et ils s'éloignèrent de la gigantesque créature, indifférente à leur passage. Ce n'est que quand la nacelle se posa sur le pont que Dazen remarqua, aux quelques coups d’œils amusés que lancèrent les matelots, qu'il tenait toujours Sanaë, même si elle n'en avait pas vraiment besoin. Il laissa son invitée descendre du petit engin et lança une paire de rappels à l'ordre pour que tous s'activent avant de se diriger vers Nimbilay qui semblait absorbée par les instruments de navigation.

« Qu'est ce qui se passe Nim' ?
-Le vent se lève sérieusement, la pression chute, j'ai comme l'impression qu'on va se prendre un grain sur la gueule capitaine.
-Ah merde ! C'était à prévoir à cette saison. » Il se détacha de la corde qui l'assurait et raccourcit largement celle-ci, toujours accrochée à la taille de l'horlogère. Puis il s'approcha d'elle pour lui expliquer : « La météo va sérieusement se gâter, nous allons rentrer directement à Alexandria mais je ne suis pas sûr qu'on se posera avant d'être pris dedans. Gardez votre corde de sécurité, juste au cas où, et restez près du centre du pont. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, nous en avons vu bien d'autres, mais ça va vous secouer bien plus que la croisière tranquille jusque ici. Ah et si vous en avez besoin, n'hésitez pas à vomir, personne ne vous en tiendra rigueur. »

Aussitôt dis, il grimpa sur le château arrière pour prendre la place de Nimbilay à la barre tandis que celle-ci redescendait sur le pont et distribuait des ordres aux matelots pendant que le brick entamait un virage serré qui faisait pencher le pont. Quelques objets mal arrimés dévalèrent celui-ci et les responsables écopèrent d'une bordée de remontrances de la part de Dazen et de Nimbilay. Celle-ci, lorsqu'elle passa près de Sanaë, lui adressa un sourire rassurant, avant de rejoindre les matelots qui ramenaient les voilures trop exposés. Une fois son virage fin, le vaisseau se dirigeait vers la ville, certes, mais également vers une masse nuageuse sombre et menaçante.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude EmptySam 10 Fév - 8:55
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Sanaë savoura chaque minute passées sur le dos de la créature. Instant de calme et de paix sans égal, où elle s’adonnait à la contemplation du paysage Ünil. Le capitaine animait celle-ci, de temps à autre, par quelques commentaires et anecdotes rendant le tout plus agréable encore. Savoir ce que l’on regarde est toujours plus intéressant et l’horlogère buvait littéralement les paroles de son guide. Rayonnante? En un sens elle l’était, son sourire ne la quittait plus. Sanaë se sentait juste bien et en oublia même le temps qui s’écoulait inexorablement, comme à son habitude, poursuivant sans relâche sa course... Selon la jeune fille, peu importe le temps passé sur ce promontoire vivant, ce serait toujours trop court. Ainsi, quand la clochette de l'aéronef retentit, son cœur se serra légèrement. Quelque chose arrivait, elle le savait, ce court moment de paix s'achevait là. Tant pis, elle garderait précieusement toutes ses belles images en mémoire, certaines choses étaient simplement plus importantes.

Voyant l’empressement du capitaine, l’horlogère ne posa aucune question et se contenta de suivre ses explications. Cette fois, elle n’hésita pas lorsque Dazen l’exhorta à le rejoindre sur la passerelle. Elle se maintint fermement à lui, maudissant une nouvelle fois cet engin des plus effrayant. Malgré l’excitation et autres sentiments euphoriques provoqués par l’altitude et la vue magnifique qu’elle offrait, Sanaë n’aspirait qu’à la stabilité, tout du moins, sous ses pieds. Son cœur battait à tout rompre au point de la faire souffrir…

Arrivée sur le pont, la jeune fille ne comprit pas immédiatement pourquoi tant de regards amusés se posaient sur eux. Puis elle réalisa se trouver encore dans les bras du capitaine alors que ce n’était plus nécessaire. Ses joues s’empourprèrent immédiatement et elle relâcha brusquement sa prise de tissus et de chair avant de redescendre de la passerelle. Elle savoura la sensation de plat et de stabilité que le pont lui procurait. Ses jambes flagellaient encore, mais cette sensation désagréable ne tarderait pas à disparaître. Quoique… C’était sans compter sur l’annonce du second, qui sans réellement l’inquiéter, intriguait fortement l’horlogère.

Elle s’empressa de se remémorer les quelques informations recueillis dans ses livres. Un grain, n’était qu’un phénomène météorologique de courte durée, même si sa puissance n’était pas à négliger. Nombre de navires s’étaient laissés surprendre et le résultat fut catastrophique pour ceux-ci et leur équipage. Aussi, elles ne posa aucune question, se contentent de suivre les recommandations de Dazen en tiquant légèrement sur le mot “vomir”... De cela, Sanaë ne s’en inquiétait pas réellement, n’ayant rien pu avaler, il ne restait guère de matière à rendre.

- Très bien, répondit-elle simplement soucieuse de lui faire perdre son temps avec quelques commentaires qui n’avaient pas lieu d’être. Elle avait compris, il le savait, voilà le principal.

L’horlogère alla aussitôt se placer à l’endroit qui lui semblait le plus sûr, selon les recommandations du capitaine. Elle répondit au sourire rassurant du second par un autre quelque peu résigné. Les cris, les ordres fusaient tout autour se mêlant aux bruits aigus apportés par le vent forts soufflant dans les voiles. La stabilité, tant désirait, n’était décidément pas à l’ordre du jour. Sanaë se rassurait en se disant que ce ne serait pas long, rarement plus d’une minute, certes empreint d’intensité relativement inquiétante. Elle tiendrait, s’agrippant fermement à un “objet” dont elle ignorait le nom, mais qui se trouvait accroché au pont.

Sanaë plissait les yeux, le vent soufflant à présent si fort qu’il ramènerait quelques poussières tout en faisant fouetter violemment ses cheveux sur son visage. Le bâtiment tanguait sous ses pieds la faisant chuter définitivement sur les genoux, elle ne lutta pas, cela semblait inutiles, et ainsi positionnée sur le sol, lui assurait moins de prises au vent et donc plus de sécurité. Toutefois, Sanaë ne perdit rien du spectacle. Les matelots travaillant de concert afin de ramener les voiles, les cris pour se faire entendre par-dessus les grondements de la petite tempête. Une minute peut être ressentit de différente manière selon le moment, l’activité ou l’émotion, pour l’horlogère, ce fut très long, en particulier lorsque une pluie vive mêlée à des grêlons se mirent à déferler tout autour, malgré le ballon au-dessus d’eux.

Puis, finalement, après la minute la plus longue et intense de sa vie, le calme revint. Sanaë resta un instant assise sur ses genoux, trempée jusqu’aux os, grelottante tout en s’agrippant à sa prise. Se relever ne fut guère évident, ses jambes tremblantes comme le reste de son corps, ses cheveux mouillés plaqués sur son visage l’empêchait de voir, elle les ramena donc en arrière. Pour l’heure, elle aspirait au sec, au chaud et à la terre ferme. En soupirant, elle rejoignit le capitaine aussi vite que ses pas maladroits lui permirent.

-J’espère que l'Intrépide n’a pas subi de dégât, demanda-t-elle toute tremblante. Vous-allez bien ?

Contenu sponsorisé
[Terminé] Essai en haute altitude Empty
[Terminé] Essai en haute altitude Empty

Aller à la page : 1, 2  Suivant
Page 1 sur 2
Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
 Sujets similaires
-
» [Terminé] Le vol d'une pie
» Haute voltige [Terminé]
» [Terminé] Message de la plus haute importance !
» Coopération forcée en altitude
» [Recherche RP Elenor Kingston] Rencontrer quelqu'un de la haute, ça vous dis ?