Du sec… Du stable… L’horlogère n’aspirait plus qu’à cela. Et même si elle avait bien évidemment apprécié l’expérience, savourant quelques événements chanceux qui ne se représenterait plus, il était grand temps que celle-ci s’arrête. Elle sourit au capitaine avant de grimacer légèrement à l’évocation de cet objet instable et dangereux que représentait la passerelle.
-Malheureusement, vous dites? lança-t-elle en riant. Je garderai effectivement de drôle de souvenir de cet engin, en posant la journée à plat, j’avoue que ce serait probablement ce que j’ai le plus détesté.
Elle le suivit donc, remerciant le matelot qui lui apportait une serviette ô combien salvatrice tant elle grelottait sous ses vêtements trempés. Mais bon, au point où elle en était, le malheureux tissu ne lui fut guère de grand secours. Toutefois, l’horlogère écouta malgré tout les conseils du matelot.
A nouveau, Sanaë ferma les yeux. Car si se trouver la-dessus l’avait effrayé plus tôt, ce n’était rien en comparaison de devoir l’emprunter pour descendre sous la plus. Craignant de glisser à tout moment, la jeune femme trembla tout du long, et ce n’est qu’une fois ses pieds posés sur la terre ferme de l’aérogare que la jeune femme pu enfin respirer.
Arrivés dans la grande salle, après une dernière course échevelée sous la pluie battante, Sanaë alla se placer devant l’un des foyers. Elle retira ses manteaux avant de les essorer et de les étaler sur l’un des banc puis se plaça près de l’âtre afin de profiter de la douce chaleur diffuse pour sécher le bras de la jupe. Son apparence ne la préoccupait pas plus que cela, elle ne s’y était jamais intéressée. Tandis qu’ils séchaient, le capitaine et l’horlogère ne discutèrent que très peu.
Lorsqu’il lui proposa de la raccompagner jusqu’à son hôtel, Sanaë refusa poliment, soucieuse de le déranger plus que nécessaire. Elle lui conseilla plutôt de tenir sa parole faite à son équipage et d’aller se détendre autour d’un bon verre, ils l’avaient tous mérité après tout.
- Merci à vous de m’avoir supporté toute cette journée, riche en rebondissements, certes, mais des plus agréables. Je ne risque pas de l’oublier de sitôt. Prenez soin de vous capitaine,le salua-t-elle en grimpant dans le téléphérique.
La semaine suivante, elle la passant dans l’atelier de son associée joiallière à travailler sur cette collection unique qui devait être présentée à la bourgeoisie alexandrienne aux termes de celle-ci. C’est une fois de retour chez-elle que l’horlogère put réellement se pencher sur la montre du capitaine. Elle prit grand soin de l’achever, s’attardant tout de même sur le boîtier, y ajoutant quelques détails discrets, mais surtout s’appliqua à reproduire L’Intrépide sur le cadran.
Ne pouvant se déplacer une nouvelle fois à la capitale, sans être certaine de l’y trouver, le paquet contenant la fameuse montre originale fut envoyé par la poste à peine quelques semaines plus tard à l’adresse même du capitaine.