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Chroniques d'Irydaë
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 D'la bière et des mousses!

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D'la bière et des mousses! EmptyMar 23 Oct - 16:52

“La liberté ne peut pas être une institution. La liberté n'existe que
dans le mouvement de conquête de la liberté.”

- Alain Robbe-Grillet

Elle a envie de sautiller. De sourire aux inconnus. Depuis combien de temps ne s'est-elle pas sentie aussi bien? C'est peut-être la première fois qu'elle visite Kholbos mais elle y retrouve certaine similitude avec Dyen. La culture, déjà. L'odeur de certains mets. Et un ciel qui ne lui a semblé jamais aussi beau que celui qui la surplombe à nouveau. Oui, sa patrie lui avait manqué. Elle ne saurait exactement dire pourquoi. Mais le sentiment d'appartenance qui renaît en elle lui donne des ailes. Et lui permet d'oublier un peu la créature dont la présence s'est quelque peu estompée mais qui, elle le sait, n'aura de cesse de la traquer.

Un choc l'arrache de l'euphorie qui l'habite. Ses fesses percutent le sol sans grande délicatesse et il lui faut un bref instant pour comprendre qu'elle a percuté un ventre bien dodu. Son propriétaire lui sourit et lui tend la main. Elle la saisit avec la sienne, celle qui n'a pas été maudite par les dieux et un objet aussi dérisoire qu'une simple bague. Elle accepte de bonne grâce la remarque que l'inconnu lui décoche. Oui, elle fera plus attention. Elle s'excuse en retour et poursuit sa route. Ou, plutôt, sa fuite.

Elle se retrouve à nouveau sur les quais et laisse son regard grisâtre vagabonder sur les navires présents. Celui qui l'a menée jusqu'ici est toujours là. Il le sera probablement encore pendant les prochains jours. L'équipage s'est montré accueillant. Curieux, même. Et sacrément chaleureux! Les marins sont des gens formidables bien que leur humour soit quelque peu étrange. Mais elle a rigolé de bon coeur avec eux. Tout simplement parce qu'en étant isolée en mer en leur compagnie elle se sentait intouchable. Hors de portée du Régisseur et peut-être même des dieux. Elle a apprécié l'expérience. Et elle l'a réellement vécue. Car pour une fois il n'était pas uniquement question de survie...

Une profonde inspiration gorge ses poumons d'air marin. Elle ferme un instant les yeux tandis que les cris des mouettes assaillent ses oreilles. Et maintenant? Elle ne sait pas vraiment ce qu'il convient de faire. Retourner à Dyen? La boucle est-elle bouclée? La capitale lui manque mais elle doute de pouvoir y entrer à nouveau. Si on remarque la magilithe, elle ne donne pas cher de sa survie. Et puis si elle y a des bon souvenirs, Dyen incarne également la mort de son frère. Comment pourrait-elle arpenter les mêmes rues et ruelles sans sa présence? Elle aurait presque l'impression de le trahir!

Comme pour mieux s'aider à prendre une décision, elle retire la petite bourse qu'elle a profondément enfouie dans ses poches. Ce n'est pas une fortune. Tout au plus l'héritage du maigre pécule acquis sur le navire. Mais elle devrait pouvoir s'acheter un bon repas et peut-être louer une chambre pour la nuit. Et, si le tenancier n'est pas trop regardant, probablement une bière fraîche. C'est qu'elle y a pris goût!

Elle n'a pas à chercher longtemps avant de trouver un endroit susceptible d'exaucer ces souhaits-là. Le port regorge d'établissements destinés à distraire marins et locaux. Elle s'approche simplement dans celui qui se trouve le plus près et s'arrête un instant sur son seuil avant de se hisser sur la pointe des pieds pour percevoir ce que les doubles-battants lui cachent encore. L'ambiance a l'air sereine. Personne ne joue des poings. Et les rires qui lui parviennent traduisent une bonne humeur général. Parfait!
"Combien pour une chambre et le r'pas l'moins cher?"
Le tenancier lui donne un chiffre qu'elle accepte sans grande hésitation. Il lui semble que ce n'est pas bien onéreux. Mais il faut dire qu'elle a l'impression d'être riche, aujourd'hui. Et peut-être plus encline à dépenser ce qu'elle considère comme un véritable trésor. Depuis quand n'a-t-elle pas tenu autant de pièces dans sa main? L'a-t-elle seulement fait un jour?
"Ah et j'prends aussi une bière!"
"T'as quel âge, gamine?"
"L'âge d'pouvoir payer!"
L'argument fait mouche et l'homme lui répond par un rire désabusé. Il obtempère. Caprica n'a guère à attendre avant de pouvoir tremper ses lèvres dans la mousse fraîche. Et on se demande pourquoi elle apprécie cette ambiance portuaire! Le fait est qu'elle ne cherche pas à attirer l'attention. Elle se contente donc de savourer par petite lampées le breuvage qu'on lui a servi tout en détaillant du regard la clientèle présente.
"Y font quoi c'gens assis là-bas?"
"Ils recrutent pour leur équipage! Pourquoi? T'es intéressée?"
"Ouais!"
D'autres rires lui répondent lorsque le tenancier et le client assis à côté d'elle échangent un regard. Ils pensent sûrement à une plaisanterie. L'anomalie elle-même n'est pas certaine que ce soit une bonne idée. Et pourtant elle n'a véritablement qu'une seule hâte à présent: remettre l'expérience! Pas en tant que passagère négociant une traversée contre quelques services mais comme membre à temps plein d'un équipage. Une perspective qui a également l'avantage de lui ôter l'une de ses principales craintes: que le Régisseur puisse faire du mal aux gens auxquels elle s'attache. Comment pourrait-il l'attraper si elle passe son temps à arpenter la mer? Ils ne va quand même pas la traquer à la nage, si?
"Crosi-moi: c'est pas une vie pour une gamine, ça!"
"C'fait longtemps qu'chui plus une gamine!"
La phrase, prononcée d'un air absent tandis qu'elle s'emploie à s'éloigner du bar, ne trahit rien d'autre qu'une certaine forme de vérité. Et puis elle omet également de préciser qu'elle plus véritablement de vie depuis le jour ou cette bague maudite l'a érigée en cible des dieux. Il est grand temps que cela change, oui! Elle se rend compte qu'elle n'a que trop attendu. Elle ne laissera plus la peur dicter sa conduite. Et même si elle sait que c'est faux, elle a malgré tout besoin d'y croire!
"J'm'appelle Caprica!" qu'elle se présente à l'homme qui semble diriger le petit groupe. "J'connais bien la mer et j'sais faire plein d'trucs! J'm'engage!"
Une question simple concluant une présentation tout aussi rudimentaire. Bon, il est vrai qu'elle n'a voyagé que trois fois sur le désert bleu. Mais elle sait qu'il faut obéir au capitaine et se montrer prudente. Elle a les bases et estime qu'elles sont suffisantes. Elle apprendra sur le tas, tout simplement. La volonté n'est-elle pas le moteur de toutes les réussites? Et, motivée, elle l'est!
"Mais j'deux trois-p'tites questions avant d'signer! Genre vous m'filerez à manger et des v'tement? Pis j'gagnerai combien à peu près?" s'enquit-elle avant de marquer une pause et froncer les sourcils. "Z'êtes pas des pirates, hein?"
Plus que les dangers ou les exigences, ce sont bien les simples besoins vitaux qui sont au centre de ces momentanées appréhensions...


Dernière édition par Caprica le Ven 26 Oct - 4:42, édité 2 fois

Joël Neara
Joël Neara
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D'la bière et des mousses! EmptyMer 24 Oct - 16:41
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Le processus était particulièrement long et pour cause, Joël ne recherchait pas simplement des gars motivés à embarquer sur un aéronef de légende, mais aussi et surtout des gens prêts à s'abimer la santé, le dos et les mains, pour remettre en état ce vieux rafiot tombé dans l'oubli. Il avait de grands projets, des ambitions qui allaient bien au-delà de la simple envie de reprendre le ciel. Le "Prodige" représentait son salut, son seul échappatoire pour se soustraire aux griffes de son Régisseur. Son pseudo pèlerinage sur les terres ancestrales de My'trä l'avait changé, ses rencontres aussi. Zygan, Althéa ... Zora. A défaut d'être guéri, chacune de ses personnes lui avaient permis d'appréhender différemment sa propre personne, et de se prouver à lui-même qu'il n'était pas qu'un boulet. Après tout, il venait de traverser l'intégralité de My'trä à pied, sans argent, et avec pour seule ressource que son intelligence et sa volonté. Retourner voir son père la tête haute, lui apprendre après toute ses années qu'il avait en réalité survécu au crash du Myssidia, cela ne l'effrayait plus, comme cela ne l'effrayait plus d'assumer son statut d'Anomalie.

« Suivant ! »

Le daënar jeta un coup d’œil à Tom, qui l'épaulait dans cette longue et fastidieuse tâche qu'était le recrutement d'un équipage. Pour sur, ils n'auraient pas les meilleurs matelots d'Irydaë, mais ils n'en avaient de toute manière pas besoin. Moyennant paiement, l'héritier avait eut l'accord du tavernier pour organiser ses entretiens dans un recoin de son établissement, situé au carrefour des deux allées les plus fréquentées de Kholbos. Il ne pouvait espérer mieux comme emplacement, la ville étant un passage obligatoire pour tout les marins qui faisaient la traversée entre My'trä et Zochlom, pour les aéronefs daënar qui venaient approvisionner les mines et raffineries plus loin en Nislegiin, et enfin, pour tout les péquenauds comme lui qui s'étaient retrouvés là par hasard. La main d’œuvre ne manquait pas, ce qui fut une raison supplémentaire pour lui de se montrer relativement exigeant.

« Bon, c'est quoi ton prénom ? Et pourquoi on devrait te prendre. »

L'homme, vraisemblablement mué, sorti une ardoise et une craie de sa besace et commença à y inscrire quelque chose, avant de la présenter à Joël.

« J'aime les nuages et je suis bon pour motiver les gens ... Alors comment te dire que si tu dois encourager une cinquantaine de flemmards, il te faudra une ardoise beaucoup plus grosse que celle-là ? Il jeta son regard sous la table et retira sa botte pour y enlever un caillou qui l'agaçait depuis plusieurs minutes maintenant. Laisse tomber mon gars, ça va pas être possible. Suivant ! »

« J'm'appelle Caprica ! J'connais bien la mer et j'sais faire plein d'trucs ! J'm'engage ! »

Il releva les yeux et en s'apercevant du jeune âge de la gamine qui se tenait face à eux, la congédia d'un irrespectueux revers de la main, répétant son "Suivant !" d'une façon encore plus lasse qu'à l'accoutumée.

« Mais j'deux trois-p'tites questions avant d'signer ! Genre vous m'filerez à manger et des v'tement ? Pis j'gagnerai combien à peu près ? Z'êtes pas des pirates, hein ? »

Il finit de réajuster sa botte et se pencha en avant, espérant ainsi obtenir toute l'attention qu'il méritait.

« Écoute Catrina, primo, t'as pas l'âge, deuxio, t'as pas l'âge et tercio ... »

Il se tourna vers son partenaire, qui lâcha de manière "hasardeuse" :

« Elle n'a pas l'âge ? »

« Non, tercio, tu t'adresses à la mauvaise personne si c'est la flotte qui t'intéresse. Maintenant, laisse les adultes bosser et retourne chez tes vieux. »

Une femme beaucoup plus mature, au visage marqué par le temps et l'expérience, bouscula sans violence l'adolescente pour prendre sa place et se présenter.

« Je sais qui vous êtes Monsieur Neara. Ce serait un véritable honneur pour moi de travailler au nom d'une famille aussi respectable que la votre. Quant au "Prodige", j'étais là pour assister à son vol d'inauguration, et je ne peux que vous appuyer dans le fait qu'il s'agit-là de l'un des plus beaux aéronefs qu'Ünellia n'ait jamais construit. J'ai été charpentière pendant quinze ans, avant de me faire évincer à cause d'un ... malencontreux accident. » Elle présenta son bras gauche pour lui laisser apercevoir le moignon qui lui faisait office d'avant-bras.

Le daënar écouta sa présentation avec attention et prit la décision de lui donner sa chance, et ainsi s'enchaînèrent les candidatures jusqu'à ce que le soleil commence petit à petit à disparaître à l'horizon, après quoi il congédia son associé pour boire en solitaire la bouteille de whisky que le propriétaire venait de lui servir.

« Les affaires tournent comme vous l'espériez mon bon m'sieur ? »

« J'imagine que oui si l'on considère la médiocrité comme une qualité. Mais bon vous savez c'que c'est : on fait avec c'qu'on a. »

« J'devrais peut-être pas me mêler de ça, mais la gamine de tout à l'heure n'a pas cessé de tourner, m'est avis qu'elle n'en démordra pas. »

« Elle peut bien espérer ce qu'elle veut, j'ai suffisamment de boulets sous mes ordres pour m'encombrer en plus d'une enfant. »

« Vous me voyez heureux de vous l'entendre dire. »

L'homme retourna derrière son comptoir, laissant le commandant s'affaler sur son siège en lâchant un profond soupir.

Luciole Aldebarra
Luciole Aldebarra
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D'la bière et des mousses! EmptyMer 24 Oct - 18:47
Irys : 132957
Profession : Flibustier - Croc-Mort - Aventurier
Pérégrins -2
Ça faisait deux bonnes heures que je stagnai sur la terrasse semi-couverte de cet établissement, tel un déchet abandonné par l'espoir et l'avenir, sans grand but apparent, si ce n'est me cacher, pour changer ! Il faut dire que j'avais parcouru de très nombreux kilomètres avant d'arriver ici, et mon corps en tenait encore les quelques séquelles, comme des ampoules de pieds, des ongles noirs écornés, des irritations cutanées, et autres joyeusetés. La propreté de la prison qui m'avait accueilli y était pour beaucoup... Entre rats morts, et maladies en tous genres, il n'était pas rare de chopper une saloperie ! Le seul point positif en cette expérience était la réelle prise de conscience que mon esprit avait assimilé, enregistré, et gravé pour l'éternité : "Si tu continus ainsi, tu meurs !", tels étaient les mots gravés en ma mémoire, et je me devais de les éviter.

Pour en revenir au lieu où j'étais, il m'était plutôt agréable ! Certainement car c'était mon tout premier voyage en cette terre, et qu'il ne m'était rien arrivé de grave, du moins pour l'instant... Un environnement à chemin entre My'Tra et les montagnes de mon lointain foyer, Blumar... Mais en beaucoup plus imposant tout de même ! Cette terre qui, sûr de ne croiser ni miliciens du Tyorum, ni régisseur -du moins pour le moment-, m'offrait un nouveau regard sur les plaisirs de la vie... J'avais enfin du temps pour moi ! Ma mésaventure à Berg en début d'année m'avait servi de leçon, et je commençai à comprendre que ma vie était en grand danger en continuant dans cette voie. Il faut que je me canalise ! Pensais-je sur le moment.

"Eh, toi ! Arrêtes de rêvasser et payes-moi !", commença à rétorquer le gérant, visiblement peu rassurer par le fait d'avoir un déchet comme moi sur sa terrasse, les fesses ancrées sur un tronc mal coupé et rempli d'échardes, et ceci, depuis maintenant plusieurs heures.

En temps normal, ce genre de réaction aurait été rédhibitoire pour ma personne, mon pistolet à magilithe aurait été sorti brusquement de la poche intérieur de mon manteau noir, et je lui aurai ouvert le crane en deux, quatre secondes auraient été suffisantes, et le vieux plancher vermoulu de l'entrée de l'établissement aurait eu un apport nutritif non négligeable une semaine durant, mais j'ai changé ! La prison m'a appris la patience, et je devais en appliquer les traits ici même, afin de ne pas affoler tout le quartier, et me préserver de l'arrivée d'une éventuelle milice de quartier, si toutefois ils en avaient une, dans ce drôle de pays...

"Oh ! Veuillez m'excuser, j'étais d'humeur rêveuse... Il faut dire que votre pays tend à nous faire voyager du fait de ses magnifiques paysages ! Ah, ah, ah !", disais-je tout un adoptant un air amical enjoué, et exhibant de mon excellent sourire toutes mes dents alignées, signe d'un pacifisme irrévocable, bien que je n'en pensais pas moins.

Une fois l'histoire réglée, je pris soin de déposer l'argent sur le semblant de table d'un main indifférente, puis, me dirigea vers l'enseigne d'à côté, là où s'agglutinait depuis tout aussi longtemps, une foule de gens près à s'engager dans une histoire peu ragoutante ! Il était question d'un Brick, un équipage en constitution, mais quel en était le but premier ? Tel était le mystère... Curieux d'en connaître plus sur l'avenir de ces malheureux crasseux jusqu'à la moelle, je décidai de fondre la foule tel un pic, n'hésitant pas à bousculer qui viendrait à me résister, et me plaça dans le peloton de tête, derrière cette dame aux allures de femme parfaite, et dont le langage me rappelait mes cours de bonnes manières et de politesse, aux abords de mes six ans. Savait-elle aussi bien manipuler la charpente que ce qu'elle avançait ? Encore un mystère de plus ajouté à ma liste, mais celui-ci restera je pense, pour l'éternité.

Attendant patiemment mon tour pour de simples questions indiscrètes, et sans être bien renseigné sur la chose, un éclair de génie traversa mon esprit... Si je venais à être employé sur ce bateau volant, aurais-je enfin l'esprit tranquille avec mon régisseur ? Pensais-je sur le moment. Ces offres d'emplois ne seraient-elle pas en réalité la délivrance d'un fardeau constant ? Avec ça, nul besoin de parcourir des kilomètres à pieds à travers le désert, les plaines, les montagnes ou que sais-je encore... Tout cela dans l'optique de distancer la vermine et son sac à puce. Un emploi qui me nourrit, me blanchit, et me balade à travers le monde tout en évitant ce fardeau... En voilà une belle occasion ! Mais l'attente, même courte, me paraissait insurmontable. C'est alors qu'un demi-tour tout aussi radical que mon arrivée fût exécuté du bout de mes pieds aux sabots cirés, en direction de l'entrée de l'enseigne.

A nouveau emplie de bonne volonté, je décidai à quelques heures de mon départ d'obtenir ce job tant convoité, et ceci, au prix de la vie de n'importe qui ! Sauf cette gamine boudeuse qui traînait sur le côté, visiblement recalée d'office, qui me faisait beaucoup penser à cette cousine que j'ai perdu de vu, jadis. En attendant, je posai mes fesses dehors, devant l'enseigne, tout en regardant le ciel se couvrir.

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D'la bière et des mousses! EmptyVen 26 Oct - 4:38

“L'obstination est le chemin de la réussite.”

- Charlie Chaplin

Bon, elle s'attendait à devoir se montrer convaincante. Elle avait déjà quelques mensonges en tête pour encourager le capitaine et son copain à la prendre dans l'équipage. Mais ce qu'elle n'avait pas anticipé, en revanche, c'est qu'elle puisse être recalée aussi vite et aussi... brusquement! Le mouvement irrespectueux de la main qui l'enjoint à dégager ne l'a pas retenue. Mais le ton catégorique qui suit et les remarques répétées sur son âge lui ôtent presque immédiatement les quelques espoirs qu'elle nourrissait encore. Et puis... Catrina? Vraiment?

Alors elle réagit de la seule manière qui lui semble adaptée: elle croise les bras d'un air décidé comme pour souligner sa détermination. Un plan qui n'a guère le temps de porter ses maigres fruits la mesure où elle se fait presque immédiatement dégager par une femme d'âge mûre. Éclipsée, à la fois vexée et déçue, elle ne peut faire autrement qu'accepter la situation. La violence n'a jamais été inscrite dans ses gênes, de toute façon. Elle préfère largement le dialogue. Mais comment faire pour échanger avec une personne qui refuse la discussion? Et puis là, ils sont deux...
"J'avais pas terminé!" ronchonne-t-elle. "C'pas très très poli!"
Elle ne sait pas vraiment à qui s'adressent ces mots qu'elle a pourtant elle-même prononcés. Aux deux recruteurs? À la vieille qui l'a bousculée? Peut-être à elle-même? Il est vrai qu'insister n'est pas un exercice dont elle est coutumière. Cela ne fait que peu de temps qu'elle apprend à s'imposer, à apprendre à exister. Mais elle est une personne. Et même si elle est maudite par un panthéon à la vision bien étrange, il n'en reste pas moins qu'elle possède des droits!

Elle hésite donc un bref instant à les faire valoir de sa voix juvénile avant d'abandonner l'idée lorsqu'elle remarque qu'on ne fait déjà plus attention à elle. Caprica oscille de la tête puis lèves les yeux au ciel, découvrant au passage les subtilités de la charpente qui la surplombe. Elle s'y attarde alors un instant avant de tourner les talons d'un air décidé. Bon, d'accord, elle s'est montrée idiote sur ce coup. Après tout comment auraient-ils pu la prendre au sérieux alors qu'elle ne savait même pas sur quel type de navire elle souhaitait promettre son futur?

Le bateau de ce capitaine vole, donc! Ses pensées vagabondent un instant dans son imaginaire. Qu'est-ce que l'on ressent dans les airs? Petite, déjà, elle espérait un jour devenir dragonnière. Le destin lui a refusé cette voix. Mais ne lui offre-t-il par une merveilleuse alternative? Que ce soit sur le dos d'une créature sacrée ou sur le pont d'un navire volant, le vent n'a-t-il pas la même saveur? La vue n'est-elle pas la même? Qu'en est-il des sensations? Oui, c'est sûrement mieux que l'eau! Et puis son Régisseur aura encore plus de peine à la retrouver si elle n'est même pas sur le sol ferme, non?

Elle observe alors les environs comme si une solution miracle pouvait s'y trouver! Elle doit compenser l'âge qu'elle renvoie avec des arguments qui la rendront précieuse à défaut d'être indispensable. Elle tripote nerveusement ses doigts à la recherche d'une idée susceptible de lui permettre d'obtenir ce qu'elle désire. Elle n'a pas dit son dernier mot! Ho ça non!

D'la bière et des mousses! Separa10

Elle a passé l'après-midi à demander aux personnes présentes des informations sur les fameux navires volants! Comment ils fonctionnent, ce dont ils sont capables et même ce qu'on y mange! Elle a obtenu des réponses tantôt sommaires, tantôt blasées. Elle soupçonne même ce duo d'ivrognes de lui avoir raconté n'importe quoi! Des dragons qui tirent un vaisseau? C'est quand même super bizarre! Et quand ils dorment, le navire s'écrase c'est ça? Non, vraiment! Ils se sont fichus d'elle! C'est aussi évident que leurs gros nez au milieu de leurs visages, là!

Mais elle pense avoir une vision déjà plus précises de ce qui l'attend. Des dangers, aussi! Mais aurait-elle seulement abandonné son idée si on lui avait dit que l'on frôle la mort à chaque instant? N'est-ce pas son lot quotidien, de toute façon? Même les fameux ouragans dont on lui a parlé ne l'effraient pas! Ils ne peuvent être pire que la créature qui arpente le monde à sa recherche avec une seule idée en tête: la tuer!

L'adolescente sonde son corps comme pour y rechercher la preuve que le danger se rapproche. C'est le cas. La changement est infime mais il existe tout de même. Combien de lieues a-t-il avalé depuis le début de l'après-midi? Sait-il où elle se trouve ou se fie-t-il juste au hasard? Elle ne sait même pas s'il ressent la même chose qu'elle. Ce qui lui fait davantage peur que la promesse de leurs retrouvailles? Le fait qu'ils soient, elle et lui, liés par un lien qui semble indestructible...

Mais elle a encore du temps! Et de l'obstination à revendre! Elle traîne donc une chaise à sa suite jusqu'à l'endroit ou le capitaine consomme sa bouteille. L'autre est parti! Cela fait une personne de moins à convaincre. Et, avec un peu de chance, une personne qui sera plus prompte à exprimer de meilleurs sentiments grâce au sacro-saint pouvoir de l'alcool. A-t-il assez bu? La première chose qu'elle regarde, c'est le niveau du breuvage à l'intérieur de la bouteille de celui qu'elle entend bien ramener à de meilleurs sentiments!
"J'peux?"
Elle pose la question par principe puisqu'elle s'est déjà assise sur sa chaise, en face de lui. Elle a quelques idées en tête mais maintenant qu'elle croise son regard elle se dit qu'elles ne sont peut-être pas aussi bonnes qu'elle le pensait! Tant pis! Elle ne va tout de même pas rester là et le regarder boire, non? Et puis il convient de parler avant qu'il ait le temps de lui rappeler que c'est une gamine!
"Faut m'engager, hein! Déjà, j'prends pas de place! Et si j'bien compris c'pratique, ça, dans un vaisseau rempli d'trucs à trimbaler partout! Plus d'place donc plus d'irys! Y'a pas b'soin d'être M'sieur Wilson pour l'comprendrel" glisse-t-elle sur le ton de l'argumentation, évoquant l'homme qui a organisé une exposition il n'y a pas si longtemps. "Alors primo, donc, j'suis p'tite! Segondo, j'travaille comme une tarée! J'me f'rai saigner les mains si faut mais vot' machin volant il brillera comme un sou neuf! Promis! Et pis terssio... Ben..."
Elle observe le troisième doigt qu'elle vient de lever et sent une part de stress monter en elle. C'était quoi, déjà, ce qu'elle voulait dire? La bière c'est bon mais ça n'est pas très bon pour la mémoire. C'est un peu triste quand on y pense! Comme si les rares trucs amusants de ce monde s'accompagnaient forcément de désavantage.
"Bah terssio, j'fais d'la magie! Ouais, d'la magie!" répète-t-elle sur un ton presque théâtral. "Et ça, m'voyez, j'doute que que'qu'un y sache en faire dans vot' équipage!"
Aïe, catastrophe en approche! Qu'est-ce qu'il lui a pris de parler de ça? Elle regarde sa troisième chope comme une amie qui vient de la trahir et la pose sur la table avec un certain dégoût! Et s'il veut voir ce qu'elle sait faire? C'est sûr qu'il va lui demander! Faut qu'elle anticipe!
"Mais j'vous mont'rai qu'si vous m'engagez!" explique-t-elle avant de croiser une nouvelle fois les bras. "D'toute façon j'bougerai pas d'ici tant qu'vous m'prenez pas! J'suis patiente, hein! Pis même si vous m'prenez pas, j'mont'rai sur vot' bateau! Comment qui s'appelle d'ailleurs?"
C'est la panique! Elle le sait, pourtant, que menacer des gens c'est pas la meilleur moyen d'obtenir ce qu'on en veut! Elle se risque à lui décocher un vague sourire comme s'il pouvait indiquer la présence d'une plaisanterie. Et pourtant elle est parfaitement sérieuse! Une fois qu'elle sera à bord il n'aura pas d'autre choix que de l'accepter dans l'équipage. Qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre, hein? La balancer par dessus bord? Non, hein?
"Et en fait j'm'appelle Caprica, cap'tain! Pas Catrina! Ca-pri-ca!" répète-t-elle en hachant les syllabes de son prénom. "Vous l'appr'nez une fois et c'bon, ça reste toute vot' vie!"
Non mais! Et comme pour ajouter un argument supplémentaire - quoique discutable! - elle se saisit de la bouteille de l'homme avant de la porter à ses lèvres. Une manière de lui prouver qu'elle peut faire la même chose que ses aînés. Le liquide lui brûle immédiatement la gorge. Et si elle tente de retenir une grimace, le rictus qui défigure son visage tend à prouver ce qu'elle sait depuis un infime instant déjà: c'était encore une mauvaise idée!

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D'la bière et des mousses! EmptyMar 30 Oct - 18:54
Tom n’écoutait qu’à moitié les différentes motivations de chaque candidat. La seule chose qu’il entendait était les « au suivant » de son partenaire, assis à sa gauche. La partie de sa table était recouverte de nourriture en tout genre, de la simple salade de tomates au plat le plus sophistiqué de Kholbos. Il avait également apporté son petit réchaud ainsi que sa mallette de couteaux, qu’il ne pouvait décidemment pas laisser quelque part.

« J'm'appelle Caprica ! J'connais bien la mer et j'sais faire plein d'trucs ! J'm'engage ! »

Avachi sur son siège, la tête contre la table et un morceau de kharcha caramélisé dans la bouche, Tom leva difficilement la tête. Ça faisait beaucoup trop de temps qu’il est là et sa cuisine commençait à lui manquer...

« Écoute Catrina, primo, t'as pas l'âge, deuxio, t'as pas l'âge et tercio ... »

Jo regardait Tom avec insistance. Non mais tu veux que je dise quoi ?

« Elle n’a pas l’âge ? »

Ça réponse le fatiguait rien qu’en l’écoutant. Et à peine avait-il essayé de lever la tête pour répondre, qu’il la retapa (presque violemment) contre la table.

Plus les présentations s’enchaînaient, plus Tom penchait sur le côté droit. Au bout de la cinquantième, sa tête reposait sur la table. A la centième, tout son côté droit pendait dangereusement vers le sol. Il finit les candidatures à même le seul, en levant la main s’il était ok pour prendre le gars.

Ma cuisine…ma pauvre cuisine…je t’ai quitté depuis si longtemps.

Il devenait de plus en plus morose, les petites préparations qu’il a pu faire cette journée n’a pas suffi à le faire jouir pour la journée. Ça fait plus de 24 heures qu’il n’a pas fait de marché ! Moi qui pensais que Jo était quelqu’un de bien.....c’est un pur pervers sans aucune compréhension pour ses partenaires.....spèce de tortionnaire va...

Le daënar congédia Tom, qui n’avait pas encore bougé du sol, alors que les candidatures sont terminées pour la journée. En se traînant de tout son long sur le parquet, le cuisinier essayait tant bien que mal de partir de cet endroit, en quête d’un lieu beaucoup plus gastronomique. Alors qu’il s’aidait simplement de ses bras et de ses jambes, il tapa dans quelque chose, avec sa tête. Il suivit la chose, qui ressemblait de plus en plus à une jambe. Quand il atteint enfin la partie qui reliée les deux jambes entre elle (et que, maintenant, il était sûr à 100% qu’il s’agissait d’un homme) il se retourna sur le dos, en étoile de mer trop grosse.
L'homme au-dessus de lui était fin de corps, mais la chose qui le choquait le plus, fut son nez. Mon dieu qu'est-ce qu'il est long ! Qu'est-ce qu'il doit bien sortir les épices dans les plats ! Des bottes noirs, une cape noire. Tom pensait être tombé sur un gangster des vieilles époques.

« Excuse moi, m’sieur. C’possible de me traîner jusqu’au marché suivant ?»

Joël Neara
Joël Neara
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D'la bière et des mousses! EmptyJeu 15 Nov - 3:43
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
La moitié de la bouteille gisait déjà au fond de son gosier, et bien qu'il ne l'affichait que vaguement, le capitaine du "Prodige" était pourtant parfaitement ivre. Fasciné pas le liquide ambré, Joël s'amusait à le faire tourner inlassablement dans son verre, essayant de lire dans son reflet un éventuel futur à son entreprise. Des délires d'hommes d'affaires alcoolisés en somme.

« J'peux ? »

« Hum ? lâcha-t-il en relevant la tête. Oh, encore toi ? »

« Faut m'engager, hein ! Déjà, j'prends pas de place! Et si [...] »

« Oh bon sang ... » siffle-t-il en attrapant son chapeau et en s'affalant sur son siège de sorte à ne plus voir le visage de la gamine qui se tient face à lui.

« [...] d'place donc plus d'irys ! Y'a pas b'soin d'être M'sieur Wilson pour l'comprendre l Alors primo, donc, j'suis p'tite! Segondo, j'travaille comme une tarée! J'me f'rai saigner les mains si faut mais vot' machin volant il brillera comme un sou neuf! Promis! Et pis terssio... Ben... »

« Tercio ? J'attends ... » insiste-t-il afin de mettre un peu plus de pression sur les épaules de l'adolescente.

« Bah terssio, j'fais d'la magie ! Ouais, d'la magie ! Et ça, m'voyez, j'doute que que'qu'un y sache en faire dans vot' équipage ! »

Un vieux rire rauque s'échappa des tréfonds de sa gorge, considérant avec beaucoup d'ironie les arguments de la gamine. Si les deux premiers étaient intéressant, le dernier creusa sa tombe. N'enseignait-on plus aux my'träns que Technologie et Magie ne faisaient pas bon ménage ? Il releva tout de même son couvre-chef pour observer d'un œil faussement intrigué le regard plein d'espoir de Caprica. Pourquoi se priverait-il d'un bon spectacle ?

« Ouah, de la magie, vraiment ? Mais genre, de la vraie de vraie ? Tu dois être sacrément douée pour faire ça à ton âge, fais-moi [...] »

« Mais j'vous mont'rai qu'si vous m'engagez ! D'toute façon j'bougerai pas d'ici tant qu'vous m'prenez pas ! J'suis patiente, hein ! Pis même si vous m'prenez pas, j'mont'rai sur vot' bateau ! Comment qui s'appelle d'ailleurs ? »

Éreinté par sa dure journée de labeur, Joël se vit contraint de se redresser pour ne pas s'assoupir, l'alcool n'aidant pas. Pourtant il réapprovisionna son verre avant d'en boire une rasade.

« Et en fait j'm'appelle Caprica, cap'tain ! Pas Catrina ! Ca-pri-ca. Vous l'appr'nez une fois et c'bon, ça reste toute vot' vie ! »

« Écoute Caprica, je vois bien que t'es pleine de motivation, mais ça n'suffit pas pour faire partie d'un équipage aussi prestigieux que celui du "Prodige". On parle ici du fleuron de la flotte marchande daënar, pas d'un vulgaire rafiot à la De Sousa. Je me fiche de ta magie, au contraire elle risque de nous apporter plus de problèmes qu'autre chose. Et t'as quel âge d'ailleurs ? Tu penses un peu à tes vieux ? Je vais passer pour quoi moi si j'enrôle une gamine à l'insu de ses parents ? D'ailleurs ça c'est un autre problème chez toi, le respect de l'autorité. Personne n'est censé boire de l'alcool à ton âge, de la même manière que lorsqu'un adulte te dit quelque chose, tu dois l'écouter. Et ton "capitaine" t'as dit cet après-midi que tu ne pouvais pas nous rejoindre, alors obéit et rentre chez toi. »

Il planta son regard dans celui de sa consœur Anomalie et soupira. Il se savait dur avec elle, et autant il n'éprouvait aucune culpabilité à l'idée d'être désagréable avec des adultes, autant avec les enfants il ne pouvait s'empêcher de projeter l'image du petit Joël qu'il avait été.

« Hmpf ... Bon allez ... Je veux bien faire une entorse au règlement, mais pour ça va falloir que t'y mette du tiens. Premièrement, je veux rencontrer ton responsable légal, ou à défaut, une lettre scellée qui atteste de son accord pour te laisser partir ... »

Il se massa nerveusement les tempes, cherchant aussi vite que possible des conditions suffisamment tordues mais réalistes quelle ne serait jamais en mesure d'accomplir. Mais son esprit malin, embrumé par l'éthanol, se contenta d'idées bien médiocres.

« Deuxièmement, je veux que tu m'amène jusqu'au bâtiment le plus haut de la ville et que tu en atteigne le sommet. Le vertige est le pire ennemi des "aéro-mousses", j'ai besoin d'être sur que tu es à l'aise avec ça. Ensuite ... »

Des idées ... des idées ... il lui fallait d'autres idées.

« Ensuite ..., une mousse doit bien comprendre que son rôle, c'est d'assurer le confort total et absolu de son capitaine. Nettoyer sa cabine, lui dresser la table, border son lit, cirer ses chaussures, préparer son bain, etc ... Et il se trouve que ce soir, je suis particulièrement exténué. Il nota l'adresse de l'auberge dans laquelle il créchait sur un vieux morceau de papier et le fit glisser jusqu'à la jeune fille. Et enfin ... »

Son regard vagabonda dans la pièce à la recherche d'éléments susceptible de faire naître en lui une dernière idée de défi. Son regard se posa sur la bouteille de Whisky, et la plus irresponsables des idées lui vint à l'esprit.

« Et enfin, une "aéro-mousse" digne de ce nom se doit de pouvoir accompagner son capitaine dans son terrible devoir de goûteur d'alcool. Imagine si je fais boire sans le savoir de la piquette aux hommes et femmes qui me soutiennent !? C'est bon pour déclencher une mutinerie ça ! Il se leva et fit glisser maladroitement la bouteille vers la fausse adolescente. Aide ton capitaine, et finis-moi cette bouteille. Montre-moi ce dont tu es capable Catrina, et si tu coches toute les cases, alors je te nommerai aéro-mousse du Lo.F.A "Prodige". »

Luciole Aldebarra
Luciole Aldebarra
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D'la bière et des mousses! EmptyJeu 3 Jan - 23:49
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Profession : Flibustier - Croc-Mort - Aventurier
Pérégrins -2
Un homme tapa dans mon pied, ce qui me fît sursauter. Il était grand, épais, barbu, pas très jeune. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne m'inspirait pas confiance, pas le moins du monde. Alors j'ai levé la tête, aimable, comme toujours vous vous en doutez. Le regard assombri par la fatigue et ce mal de ventre qui me tiraillé depuis quelques heures maintenant. Mes cernes ? On les voyait bien, oui ! Violasses, un trait net, digne des plus grands artistes de ce monde. Mais soit, il n'avait certainement pas fait attention, et je n'allais pas lui sauter à la gorge pour une simple bousculade. Bousculade ? Que je deviens sage ! Il y a de cela quelques mois, je lui aurais certainement rentré une balle entre les deux yeux, mais je suis un homme nouveau depuis peu, alors tachons de garder le cap, surtout que la chance de ma vie se trouvait en ces lieux.

"C'est pas grave, papy... En ce qui concerne le marché, je ne suis pas d'ici, donc impossible de répondre à ta demande... Mais il y a une chose que je sais ! C'est que tu trouveras tous les épices du monde au fond de cette taverne là.", disais-je d'une voix malicieuse, tout en affichant un léger sourire.

Sans attendre une minute de plus, je me dirigeai vers l'entrée de là taverne. L'index pointé en sa direction, je chuchotai à voix basse en direction du monsieur. Peut-être allait-il me suivre, ou peut-être pas. Une chose est sûre, si jamais je suis recruté, il est hors de question que je mange du patté, alors... Essayons de l'attirer !

"Là... Psiittt ! Ici, ça va être le pactole ! Tu veux pas te faire de l'argent facile ? Hi, hi, hi..."

D'la bière et des mousses! Separa10

Tous les gens étaient partis, le bar était au bord de la fermeture et la foule avait laissé place à un vaste vide, un silence macabre accompagné de débris de bouteille en tous genres, et quelques évanescences organiques peu odorantes. Malgré cela, mon objectif resta fixe... Les deux recruteurs n'étaient toujours pas sortis, tout comme cette jeune intrépide haute comme trois pommes qui piaillait à qui voulait bien l'entendre qu'elle avait des compétences égales aux autres matelots de trois fois son age. Ainsi, je me levai doucement, mais surement, de cette planche de bois très peu confortable, en me dirigeant vers l'intérieur de la taverne, encore occupée par quelques compteurs nocturnes, complètement bourrés pour la plupart. Parmi eux, le recruteur, et... Cette gamine, têtue comme cochon, continuant de louer ses capacités à cet homme à l'allure très affirmée. Je continuai donc mon avancement vers le fond de la taverne, alignant pas après pas, légèreté et élégance, prêtant une attention particulière à ma démarche que je savais titubante depuis quelques mois, faute à de nombreux accidents, et quelques courses poursuites à travers le désert... Des mois passés à courir dans tous les sens, fuyants toutes personnes me voulant du mal, et dire que ce n'était que le commencement.

D'la bière et des mousses! Separa10

Une fois arrivé à quelques mètres d'eux, toujours tapis dans un jeu d'ombre et lumière me tenant hors de vue de ses dernières, je pris la parole.

"Bien le bonsoir... Je me présente, Luciole Aldebarra ! Je viens pour l'emploi de Mousse. Vous reste-t-il des places à promouvoir ? Tout comme cette jeune femme au tempérament bien trempé, j'ai beaucoup de compétences à faire valoir, et je ne peux que vous conseiller de ne pas vous fier aux apparences ! Hi, hi, hi...", ricanais-je alors tout en sortant de l'ombre, un sourire ancré tout du long.

Attendant avec impatience la réaction de l'instructeur, je ne me faisais pas de faux espoirs me concernant. Une jeune homme maigre au teint pâle, habillé plus que correctement, et un semblant d'armement sur lui, bien que très performant. Je savais que le travail de persuasion n'allait pas être simple, et que si possibilité d'emploi il y avait, j'allais devoir y travailler toute la nuit durant, jusqu'à le convaincre de me prendre dans son équipage ! Confortablement appuyé sur la colonne en bois positionnée au milieu de la pièce, près d'une lanterne, j'attendais, non sans crainte, le jugement de cet homme.


Dernière édition par Luciole Aldebarra le Sam 2 Fév - 10:56, édité 5 fois

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D'la bière et des mousses! EmptyVen 11 Jan - 7:35

“Il faut faire très attention aux femmes. C’est
encore plus traître que l’alcool.”

- Michel Galabru

Bon! Elle l'a prévenu, hein! Elle ne bougera pas d'un iota tant qu'il n'aura pas accédé à sa requête qui, du coup, ressemble davantage à un ordre. C'est du chantage et elle le sait. Mais elle s'en fiche! Elle croise donc les bras et décoche un regard de défi à l'homme! Qu'il refuse si ça lui chante: elle obtiendra tout de même gain de cause! Dès lors les arguments que l'homme lui expose pour justifier un nouveau refus se contentent de glisser sur la carapace dont la dote lentement le temps qui passe. Et au passage elle ne peut s'empêcher de penser que les choses auraient été plus simples si l'homme qui était assis aux côtés de ce Joël était encore présent. Quelque chose lui dit qu'avec lui, il aurait suffit d'un peu d'alcool pour obtenir gain de cause...

Mais elle doit donc composer avec ce capitaine intraitable. Intraitable, vraiment? Les yeux de l'anomalie s'écarquillent lorsque l'intéressé laisse entendre qu'elle pourrait rejoindre son équipage pour peu qu'elle remporte quelques épreuves. Et quelles épreuves... Il se fiche d'elle ou quoi? Elle n'a pas de tuteur, déjà! Alors comment obtenir une lettre de ce qu'il appelle un... représentant légal? De plus, elle sait très bien qu'elle a le vertige. Elle a pu découvrir cette désagréable vérité en compagnie de Swenn, quelques mois plus tôt! Si elle monte sur une tour, elle se tuera. Est-ce ce que cet homme espère? Quant au reste de ces demandes farfelues...

Elle saisit le papier sur laquelle l'adresse de l'auberge où dort le capitaine est écrite et observe les différentes lettres en fronçant les sourcils. Elle ne sait pas lire mais bon, à la limite, elle n'a qu'à traîner son épave de future capitaine dans le premier lit qu'elle trouvera! Pour l'instant il s'agit surtout de donner le change. En réalité, ce qui lui semble le plus compliqué, c'est de descendre toute cette bouteille! Elle va mourir! Ce qui la dérange le plus, en revanche, c'est l'idée d'être prise pour une esclave! Hé ho!
"Hey mais j'suis pas une put'relle, moi, hein!" proteste-t-elle. "J'veux laver l'pont, pas vos fesses! Et pis j'sais pas moi, z'avez qu'à êt' moins bord'lique aussi!"
Le truc le plus ennuyant c'est surtout qu'il se fiche complètement de la magie qu'elle est capable de faire. Comme si ça ne l'impressionnait pas du tout. N'a-t-il donc aucune curiosité à ce sujet? Ou alors se contente-t-il de penser qu'elle ment? Pour un peu, elle serait prête à lui agiter sous le nez sa main maudite. Mais ce serait, au moins, contre-productif. Et elle ne peut d'ailleurs décemment pas se plaindre qu'il n'approfondisse pas un sujet qu'elle n'aurait jamais dû évoquer. Dans le fond, elle a une certaine chance. Pour le reste...
"Et pis c'quoi c'te dimicri... disminicration qu'vous m'faites, là? Les aut' y ont pas eu b'soin d'esc'lader des trucs, eux!" lui fait-elle remarquer, sourcils froncés. "Pis même si j'avais d'la vertiginisation j'vois pas en quoi qu'ça gêne! Y'a qu'à pas r'garder en bas! C'vrai, quoi, c'pas trop trop grave!"
Au pire elle passera son temps à regarder en l'air et voila! Elle ne trouve pas que le vertige soit un argument digne de ce nom. Elle estime donc avoir écarté les principaux problèmes posés par les requêtes farfelues du capitaine. Si on excepte l'alcool, bien sûr. Et au sujet de cette fameuse lettre.
"Y'a personne qu'est responsable d'moi, cap'tain! Alors j'peux pas vous am'ner une lettre, hein! Mais si vous v'lez vous p'vez m'ad'pter et comme ça, hop, vous vous faites une lett' à vous-même!" propose-t-elle. "Mais s'vous m'ad'ptez faudra m'payer plus!"
À peine a-t-elle terminé sa phrase qu'elle sursaute lorsqu'une voix s'élève sur son flanc. Elle se recule instinctivement d'un pas et considère le nouvel arrivant. Il ne lui dit rien! Mais son arrivée est plutôt providentielle puisqu'elle poussera peut-être le capitaine à abandonner et à lui offrir ce poste tant espéré! Caprica décoche donc un vague sourire au nouvel intervenant.
"Luciole?" répète-t-elle pour être certaine d'avoir bien saisi son prénom. "Comme les trucs brillants qui volent?"
Elle aurait bien voulu s'appeler comme ça, en fait! Parce que bon, faut être honnête, Caprica ça veut pas dire grand chose. Et pourtant elle l'aime bien, son prénom. Même si des fois on la confond avec une épice. Ou pire si elle se fie aux improbables prénoms distillés par celui qui entend recruter pour le Prodige mais fait pourtant la fine bouche en refusant les services de l'adolescente!
"Lui aussi y d'vra monter sur un b'timent?"
Ses pensées sont alors transpercées par une froide réalité. Une réalité qu'elle avait presque oublié au cours de son échange avec le capitaine: Il se rapproche à nouveau! Le temps presse! Et à ce titre, il convient d'accélérer un peu le rythme. Aussi, même si elle sait que ce n'est pas une bonne idée, elle se saisit de la bouteille d'alcool et la porte à ses lèvres avant de se pincer le nez. Elle ne sait pas si c'est une technique utile mais elle a déjà vu des dames faire ça en buvant des trucs bizarres sur le continent daënar.

Le fait est qu'elle constate quelques secondes plus tard que c'est vraiment inutile. Son organisme réagit durement à cette dose violente d'alcool qui tente de l'envahir. Elle recrache la dernière gorgée au visage du noiraud toujours assis derrière sa table puis se penche immédiatement sur le côté en un salvateur réflexe avant de dégobiller ses tripes sur le sol. Elle s'appuie contre l'un des piliers soutenant la lourde charpente de l'établissement avant de respirer bruyamment et gratifier le sol boisé d'une seconde couche de vomi.

Elle tente malgré tout de garder sa dignité - ou le peu qu'il en reste - lorsqu'elle se redresse pour considérer à la fois la luciole et le commandant du prodige. Elle nettoie ses lèvres d'un revers de sa main gantée avant de hausser les épaules:
"Bon ben j'vous c'firme qu'c'truc il est pas bon!" glisse-t-elle avec un semblant de décontraction. "Y'a trop d'alcool dedans, d'jà! Et puis il pique la gorge! Et quand ça pique la gorge, c'est qu'c'est pas bon, voilà!"
Osera-t-il remettre en doute la pertinence de cette observation? Ou, du moins, de la remercier? Parce qu'elle aurait tout aussi bien lui vomir dessus, hein! Et plus le temps passe et plus elle se dit que c'est ce que ce capitaine mérite!

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