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Chroniques d'Irydaë
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Bolgokh
Bolgokh
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMer 6 Mar - 8:30
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Le Fort des Trois-sommets, bien qu'abandonné depuis plus d'une décennie déjà, bourdonnait d'activité depuis près de deux semaines. Les routes avaient été déneigées, les portes réparées, les fenêtres isolées, et la nouvelle propriétaire s'était même offert le luxe de faire installer l'électricité, une ressource précieuse dans les environs. Mais rénover le bâtiment avait sans aucun doute été la partie la plus facile de son projet, puisqu'il ne demandait que de l'argent. Convaincre ses invités, des inconnus des quatre coins du continent, à venir participer à son "coup de gueule" sans attirer l'attention du Conseil et de l'O'Meara, voilà qui avait été difficile et à cet instant, elle n'était même pas sûre d'avoir réussi son coup. Car une femme comme elle attirait forcément les regards et les convoitises, mais qu'importait les risques : il était temps d'agir.

Les personnes affluaient par dizaines, se rassemblaient dans le hall avant d'être convié à gravir une série de marches pour rejoindre la salle de réception, où un apéritif dinatoire avait été préparé pour l'occasion. Les serveurs et serveuses ravitaillaient avec une rigueur absolue les plateaux de petits fours qui disparaissaient à une vitesse hallucinante dans le gosier des invités. L'hôte de cette soirée déambulait dans la foule, remerciant chaleureusement celles et ceux qui avaient accepté de faire le déplacement. Beaucoup furent surpris de découvrir que la dame n'était personne d'autre que Laura Godolphin, actuelle représentante de Hinaus au Conseil de l'U.N.E.. Nombreuses furent les personnes à essayer de lui tirer les vers du nez, mais sa légendaire maîtrise des mots lui permit d'esquiver habilement les questions indiscrètes.

Puis sonna 19h, et elle rejoignit, escortée par ses gardes du corps, le pupitre qui avait été installé pour l'occasion. Bien qu'une fouille minutieuse ait été effectuée à l'entrée et que toute les armes eut été confisquée, Laura mesurait le danger quelle prenait en s'exposant ainsi, alors une garde rapprochée n'étaient pas de trop.

Le silence fit dans l'assemblée.


Dernière édition par Bolgokh le Ven 26 Juil - 4:04, édité 1 fois

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMer 6 Mar - 23:09
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Le crépuscule avait toujours cette manie de montrer de sombres atours, comme si son visage se peignait de formes trop laides pour en apprécier les contours. Se cacher de l'ombre en incarnant l'ombre, dissimuler le faux-semblant par l'excentrique, tout cela ne relevait-il donc pas d'une familière ironie ? A l'évidence, bien sûr que si. Et, bien sûr, il y avait toujours cette tendance à exagérer le fait. Il n'était que 19h, après tout, ce n'était pas une nuit noire qu'annonçait ce soleil qui baillait à peine. Alors, pourquoi le ciel était-il si sombre ? Les montagnes ? Les nuages ? Quelque chose dans cette région était pourri, sentait le souffre, pourtant, Ophélia s'y était sentie attirée, comme intuitivement appelée. N'était-ce après tout pas là que l'Unique lui avait restitué sa vie volée ?

Elle avait tant de souvenirs des neiges qu'elle ne pouvait toucher qu'au travers de ses barreaux, ses mains accrochées trop proches des lits pour qu'elle puisse les atteindre. Elle se souvenait avoir tiré sur ses liens, avoir serré les dents, avoir grogné, hurlé en happant du regard la plus légère once de lumière qui venait taquiner ses pupilles dépareillées. La mémoire de la caresse du soleil était d'une douce cruauté, un symbole de liberté, ou bien la moqueuse remembrance d'une ineffable captivité ? Ses paupières fermées revêtaient les traits du cobaye, et, aveugle, elle n'avait pas à les rouvrir.

Ses cils battants se rouvrirent un an après, apposant les yeux sur un paysage qu'elle s'appropriait. Les iris rouges qui pulsaient dans leurs bain liliaux arboraient un tout autre éclat, celui d'un égarement. L'évagation de sa folie lui avait autrefois arraché la vue, le bon sens, son esprit divaguait entre amusement et délectation. La Ophélia qui foulait cette route déblayée était bien moins stupide. Les jeux de cour, les parloirs urbains, les dialogues sociaux, elle commençait à s'y accoutumer. Le schéma de ses pensées était construit sur la base d'une survie, instigatrice d'une colère consolée par une foi que personne ne partage. Bien sûr qu'elle allait jouer la faussaire, le sourire était le seul absent.

Première preuve de cette progression nouvelle, elle suivait la troupe de gens qui s'ameutaient dans les couloirs d'un castel qui ressortait du paysage. Peut-être était-il trop propre. De quelques tournées dans des bars, l'anomalie s'était gagné un peu d'argent glissé sous la table. Ses doigts s'accoutumaient peu à peu à la largeur et au poids des touches d'un piano, le clavecin avait cet avantage d'être léger comme l'air. Sacrifier le distingué au profit du moindre effort, ce n'était pas l'intention de la vaironne sous apparat. Elle voulait faire vibrer les coeurs, elle voulait émouvoir les âmes, les faire se bouger sous le chant de ses ballades. Leur faire ressentir la peur, le désespoir caractéristique des anomalies. C'était une bien maigre redevance par rapport à ce que le destin lui avait fait subir.

Elle n'était pas ignorante de sa destination, ou du moins, dans sa généralité. Du monde à influencer, il y en avait, un public à s'accaparer, plus que de raison. Pourvu toutefois qu'il y ait un piano. Mais même s'il y en avait un, elle se doutait que pour en effleurer les touches, il faudrait attendre que les musiciens engagés pour s'y affairer ne s'en écartent. Son idée relevait effectivement de l'hypothèse brute, mais rien n'est jamais certain lorsque l'on vit à sa manière. Peut-être ferait-elle au moins de "belles rencontres", là-bas, le mot se passait comme quoi la foule était au rendez-vous.

Y avait-il vraiment besoin de deux coups d'oeil pour le remarquer ? Sur la route même, le pas se serrait. Ophélia mit d'ailleurs le sien en halte, levant un large regard sur les pavés, constatant l'intérêt que portaient certaines personnes à cette "réunion". Ses mèches châtaines dépassant de sa capuche, elle épiait le paysage qu'offrait le panorama. Combien aurait-elle offert pour pouvoir vivre ici ? Combien d'excuses cela prendrait ? Les rêves ne sont jamais que monnaie d'échange pour de l'espoir, de toute manière. Il n'était jamais mauvais d'espérer. Se retournant vers l'entrée du fort, laissant son large manteau brun articuler un cercle derrière ses talons, l'anomalie reprit sa marche.

A l'entrée, on la délesta de son manteau, ne laissant qu'une mince cape en peau raffinée sur ses épaules, surmontant une robe bordeaux qui lui arrivait au haut des chevilles. Appuyant sur son épaule gauche avec sa main opposée, elle allongea son cou, provoquant un faible craquement au niveau de la clavicule. Elle fit un pas en avant, baissant le visage alors qu'elle se soumettait à la fouille imposée. Ophélia ne portait plus d'arme depuis bien longtemps désormais, sa seule défense, c'était dans son essence qu'elle courait. Le garde en charge de sa fouille releva une chaîne enroulée autour du cou de l'anomalie, révélant un immense diamant, coupable de la mal-aisance de cette dernière.

C'était bien là la pierre de magilithe qui couvrait ses yeux, ses cristaux et son propre aspect, on ne voulait pas risquer qu'un connaisseur ne pinaille sur la couleur de la gemme. L'illusion était définitivement un art puissant, pour qui s'en sert judicieusement. Demeurant stoïque, la noiraude aux finitions rousses et châtaines se laissa simplement palper, bras levés et allongés. Ce n'était qu'une étape moindre avant d'aller rejoindre le cortège de citoyens qu'elle entendait déjà bavasser à l'intérieur. Les murmures se levaient, les rumeurs jactaient ... et soudain le silence. L'anomalie sentit que le bruit de ses pas était de trop dans l'impérial mutisme qui planait. Alors, doucement, elle gravit l'escalier et se contenta de se taire, et d'écouter.

Invité
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 13:34

Quel gâchis... Un tel endroit aurait peut-être mérité de reposer dans la dignité et de s'ancrer dans un passé récent, certes, mais dont il reste le témoin. Il est à présent dénaturé par l'empreinte du présent et incarne une fusion malhabile entre hier et aujourd'hui. La jonction entre le témoignage du passé et le délire d'une richissime femme souhaitant s'approprier un morceau de l'histoire appartenant à tous les daënars. Les lieux auraient pu devenir un musée. Un hommage à une époque que le temps a déjà emporté ou encore une preuve de la bravoure et de la vigilance de l'armée technologiste. Il ne sera désormais rien de plus qu'une stèle commémorant le pouvoir des irys...

Charline dépose l'extrémité de sa coupe de champagne entre ses lèvres avant d'en prélever une rasade qui n'a rien de distinguée. Une moue contrariée se dessine sur son visage tandis qu'elle dépose machinalement sa main droite sur... le vide. Elle regrette immédiatement la présence de son revolver tout en maudissant les habitudes qui s'acharnent à vous enchaîner. Et peut-être regrette-t-elle également d'avoir fait le trajet jusque ici? Car plus qu'un discours, c'est le chant du passé qu'elle est venue entendre. Mais la foule est trop compacte et la sécurité bien trop présente pour lui permettre de crapahuter à sa guise.
"Un instant s'il-vous-plaît!"
Le serveur obtempère docilement à l'injonction et la laisse prélever l'un de ces délicieux petit fours de son plateau. La pâtisserie rejoint bien vite ses camarades déjà tombées au nom de la lutte contre l'appétit de l'archéologue. Et quelques instants plus tard Charline fait une excellente affaire en troquant son verre vide contre un verre plein. Oui, il y a tout de même des avantages à être conviée à l'une de ces soirées étranges.

D'ordinaire elle fuit ces attroupements remplis de gens rivalisant d'idées lorsqu'il s'agit de vous prouver qu'ils valent mieux que vous. Mais la foule, cette fois-ci, est plus hétéroclite qu'elle se l'était imaginée. Et puis sa curiosité ne lui a guère laissé le choix lorsqu'il fut question de décider de sa venue en ces lieux. Curiosité qui, d'ailleurs, va en s'accentuant depuis que leur hôte s'est arrêtée à sa hauteur pour la remercier d'être là. Qui est cette femme, déjà? Et pourquoi s'est-elle sentie obligée de lui infliger les tourments de l'hypocrisie? Ça lui fait plaisir que l'archéologue soit là? Allons bon! L'intéressée est prête à parier qu'elle ne sait même pas qui elle est...

Mais l'absence de réel autre intérêt la poussée à en apprendre plus. Et au-delà de son habituelle observation sociologique de la foule et des différentes personnes se dévoilant à la grisaille bleutée de son regard, l'universitaire a réussi à obtenir les informations qu'elle convoitait: cette femme n'est autre que la représentante d'Hinaus au Conseil de l'UNE. Quelqu'un d'important dont la présence seule permet de mesurer l'importance de cette soirée. Et, probablement, ses visées... Qu'est-ce que cette Laura espère obtenir? Les votes des gens? Leur soutien pour une quelconque ambition? De l'argent, peut-être?

Godolphin n'obtiendra rien d'elle. Ce n'est qu'une politicienne parmi tant d'autres. Ce sont des gens de son espèce qui ont envoyé son père à la guerre. Et ce sont les mêmes qui lui ont offert une simple médaille et une pension dérisoire en échange des sacrifices consentis. Des sacrifices qui l'ont poursuivi aussi bien dans son âme que dans sa chair. Les politiciens ne valent rien. Ce sont tous des menteurs doublés de lâches qui envoient les gens à la mort sans sourciller, évoquant de grands principes, tandis qu'ils restent confortablement installés dans leur sphère de confort. Ils regardent constamment vers le haut sans se soucier de ceux qui fourmillent à leurs pieds...

Son nez se plisse de mépris tandis qu'elle suit du regard l'hôte de ses lieux. Pense-t-elle que des petits fours et du champagne suffisent à adoucir la réalité? Charline détourne les yeux comme pour mieux canaliser ce maelstrom de dégoût qui menace de l'engloutir. Elle entendra ce que cette femme a à dire. Afin de donner un sens aux longues heures qu'elle a sacrifiées sur la route séparant Alexandria du Fort des Trois-Sommets.

Puis elle ira œuvrer dans l'intérêt du savoir de son peuple tandis que Laura Godolphin s'encrassera davantage dans la poursuite de ses intérêts personnels. Ainsi va le monde. Ou, du moins, ainsi va Daënastre. Des fois elle en viendrait presque à se demander de quel côté de l'océan se trouvent les véritables sauvages...

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 14:30
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Être ici n’était pas un plaisir pour Norwin, qui avait encore été obligé de quitter la quiétude de sa bibliothèque et le doux bruits de pages tournées des livres dévorés avec passion, pour se rendre jusque dans cet endroit singulier, vestige d’un passé depuis longtemps oublier et offert aux affres d’un futur qui se faisait bien trop pressant. Du moins, c’est comme cela qu’il le vit lorsqu’il fut obligé de se séparer de son revolver sur ordre d’une troupe de gardes visiblement sur les dents. Il faut dire que les derniers rassemblements de ce genre avaient presque tous connus une fin dramatique. Aussi cette débauche de sécurité et de moyen était compréhensible, surtout au vu de la maîtresse des lieux.

Norwin était venu seul. Pour assister à des discours et à les-dieux-savent-quoi, nul besoin d’assistant, d’adjoints ou de greffiers. Il lui suffirait de bouloter les petits fours et de goûter le champagne et les vins servis, jusqu’à-ce que le temps soit venu de retourner dans son aéronef pour retourner, ensuite, à ses livres.

Il déambula alors quelques minutes, les mains dans les poches, son grand imper de cuir encore sur les épaules qui cachait un costume de soie finement ciselé mais déjà bien usé, une chemise blanche mais pas de cravate. Il n’aimait pas avoir quoi que ce soit autour du cou. Cela lui rappelait son père, bien trop sévère, qui avait plus d’une fois serré le cou de Norwin lorsqu’il ne pouvait pas se défendre. Pour lui faire du mal voyez-vous, mais pour le remettre sur le chemin de l’homme, le vrai. L’homme virile, guerrier, bien loin des bouquins et des tables d’opérations.

Il était tout à sa visite lorsqu’il entra dans une grande salle bondée d’individus tous bien habillés ou presque, qui semblaient chercher des yeux je-ne-sais-qui ou je-ne-sais-quoi, tandis que lui s’attardait sur les ornements et les détails tant architecturaux qu’artistique de la voute du plafond. La tête en l’air, la gorge déployée et bien offerte à quiconque aurait une lame aventureuse, il ne se souciait de rien d’autre que de discerner les traits, les détails, les inscriptions et les fioritures de ce plafond immense aux ornements grandioses. Les mains dans les poches toujours, il semblait plus être quelqu’un de perdu ou un rêveur qu’un dignitaire ou une personnalité importante. Et pourtant. Il était le chef des Cercles de l’Aube, une des guildes les plus puissantes de ce monde et sans doute la plus connue et sollicitée avec celle des Vigilants d’Ekhlen. Il faut dire que les médecins, les chirurgiens, les infirmiers et les autres professionnels de santé qui se formaient chez les Cercles et qui œuvraient en leur nom étaient souvent connus et reconnus, prisés de tous, qu’importe le continent. La neutralité de la guilde permettait aux patients, qu’importe la nation d’origine, de bénéficier de soins de qualité, moyennant finance, bien évidemment.

Et Norwin, qui brillait déjà dans son rôle de praticien d’exception, et dans son statut de chef de guilde, se fit connaître par ses prises de position sèches, honnêtes et fermes face à l’UNE et à sa politique belliqueuse. Il était une des figures de l’opposition à la guerre, de la promotion de la paix, et il ne ménageait ni ses opposants, ni ses adeptes, ni ses efforts, pour contrecarrer la guerre sans en oublier l’aspect humain et sanitaire. Il luttait âprement pour pouvoir assurer une prise en charge maximale des victimes potentielles d’une guerre qui, bien qu’il le redoutât, ne tarderait plus à arriver. Côté Daënar comme côté Myträn, Norwin s’efforça de préparer le terrain médical de cette guerre apparemment inévitable. Sa langue, qui n’était pas du tout de bois, avait beau cracher les mots véridiques des ambitions cachées des riches et des puissants derrière cette guerre, il semblait que le bellicisme et l’opiniâtreté des riches et des dirigeant soit plus forte encore que la réalité d’une guerre qui rendrait les riches plus riches et les pauvres plus malheureux.

Il reporta son regard sur l’assemblée qui se mouvait de façon anarchique, sa nuque commençant à lui rappeler sa condition. Il fit un mouvement de nuque à droite, puis à gauche, histoire de détendre ses muscles, puis il mit sa main dans une poche intérieur, retira sa pipe, bourra l’herbe qui se trouvait dans sa blague à tabac, et alluma le tout dans un craquement d’allumette. La douce odeur de cette herbe qui poussait sur l’île des Cercle titillait les narines du médecin en quête de douceur au sein de cet édifice secoué par le brouhaha ambiant. L’herbe, à laquelle était mêlée quelques épices, sentait bon le chocolat, le caramel et le tabac, et l’odeur autant que le goût était ô combien agréable. Ajoutez à cela la nicotine qui faisait effet dans le cerveau du médecin, et vous obtenez un moment de pure détente, bien loin du tumulte de ces lieux.

Toujours sa main gauche dans sa poche et sa pipe au bec, il vit un serveur richement vêtu se mouvoir prêt de lui. D’un geste précis et fluide, il prit possession d’une flûte de champagne sans perturber le serveur qui n’y vit rien du tout. Sa main gauche vint sortir de sa grotte, prendre la pipe entre ses doigts, tandis que la main droite apporta la flute de champagne aux lèvres du médecin. Le breuvage était agréable. Ce n’était pas le champagne le plus fin du continent, mais il était de notoriété publique que le summum des liqueurs et des champagnes était réservé pour les gens de la haute. Aussi devait-il se satisfaire de ce champagne-ci, certainement primé, mais pas d’une médaille d’or.

Les fines bulles passèrent, et alors qu’il replaça sa pipe à sa bouche, un raclement de gorge typique d’un grand fumeur vint surprendre celles et ceux qui passèrent à ses côtés. La fumée revint dans sa trachée et ses poumons, et ainsi de suite. Visiblement, fumer était la seule activité à faire ici. Ça, et manger et boire. Oui. Il ne fallait pas l’oublier.

Il se demandait bien ce qui allait se passer là. Il ne connaissait pas personnellement l’hôtesse de maison, mais Laura Godolphin n’était pas inconnue à la mémoire de Norwin. Il l’avait certainement déjà vu lors de réunions à Alexandria, ou même ici, à Hinaus.

Ses yeux se fixèrent sur le pupitre entouré de gorilles et derrière lequel la demoiselle fit son apparition. Tous ne la virent pas tout de suite vraisemblablement, car le brouhaha était tel que très peu de visage se tournèrent vers le pupitre et l’hôtesse des lieux. S’installant contre un poteau, plaçant le bout de son pied droit au sol pour ne plus tenir en équilibre que sur son appui gauche et sur ledit poteau, il tira une bouffée sur sa pipe, un air soucieux assombrissant soudainement son visage, alors qu’il était prêt à recevoir chaque mot, chaque parole de Laura et à s’approprier chacun de ses rictus et chacune de ses mimiques.

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 15:58
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
C’était un bien curieux endroit, Manfred devait l’avouer. C’était une relique du passé qui avait été sorti de l’oubli et remit au goût du jour, façonné et amélioré grâce à la technologie. Absolument rien n’entravait la marche de l’innovation, tout s’y adaptait, c’en était presque effrayant. Mais le Haut Général n’était pas venu ici pour s’émerveiller devant ce fort qui bien qu’impressionnant n’était pas sa priorité actuelle. Il avait été surpris lorsqu’il avait retrouvé sur le bord de son bureau une invitation anonyme pour se rendre ici, surpris mais aussi intrigué. Aussi n’avait-il pas plus attendu pour faire les préparations nécessaire et se rendre au lieu de l’invitation, la curiosité l’emportant sur la prudence. Après tout, n’importe qui aurait pu lui envoyer cette invitation, mais il faisait le pari que ce devait être important. Il l’espérait en tout cas.

Il ne portait pas son armure d’apparat pour une fois, il avait fait le choix de porter des vêtements beaucoup moins clinquants, à savoir son uniforme réglementaire qu’il ne délaissait que trop en de telles circonstances, mais il avait fait le choix du confort, mais aussi d’attirer légèrement moins l’attention. On avait l’habitude de le voir en armure, pas en uniforme après tout. Le Haut Général était comme à son habitude accompagné de Franz, et de cinq autres soldats qui servaient sur sa caraque. Ce n’était pas une escorte excessive, mais il préférait rester prudent, une prudence qui était prise également par la personne qui l’avait invité, le système de sécurité était énorme, mais justifié. Bien des événements avaient connus des fins tragiques ces derniers temps, et plus que jamais renforcer la sécurité était devenu primordial sous peine de connaître d’innombrables pertes.

C’est aussi tout naturellement que Manfred et ses hommes confièrent leurs armes au système de sécurité. Il fallait réduire les risques au maximum, c’était logique. Personne ne voulait renouveler le désastre de l’exposition universelle de feu Gustave Wilson, aussi toutes les précautions se justifiaient instantanément, de la sécurité la plus musclée à la surveillance accrue.

Portant à ses lèvres une coupe de champagne, Manfred se déplaçait rapidement parmi les convives, ses hommes jamais très loin de lui. Et il eût enfin la réponse à la grande question qu’il se posait depuis qu’il avait reçu cette invitation. Une réponse qui amenait beaucoup d’autres questions qui étaient éludées lorsqu’il tentait d’obtenir une réponse. Laura Godolphin, rien de moins que la représentante d’Hinaus au conseil de l’UNE. A quoi pouvait-elle bien jouer ? A quoi rimait toute cette organisation dont le but demeurait sibyllin ?  Tout ce qu’il avait gagné était encore plus de questions que de réponses, et une certaine irritation commençait à s’emparer de lui, et pourtant il était loin d’être irascible. N’était-ce qu’une vaste campagne politique vouée à en mettre plein les yeux des invités ? Que visait-elle ? Une réélection ? Si c’était le cas c’était décevant, très décevant.

Mais après tout il devait attendre, la représentante ferai un discours et il tenait à l’écouter, il pouvait encore être surpris après tout, peut-être se faisait-il de fausses idées et que cette réception servait un autre but. Il verrait bien. Mais si c’était un simple discours politique sans autre intérêt que le profit de la représentante, il n’hésiterait pas à partir aussi rapidement qu’il était venu ici. Aussi devait-il attendre, et lorsque Laura Godolphin s’apprêta à prendre la parole, il l’observa consciencieusement, prêt à écouter minutieusement chaque mot qu’elle prononcerait.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 17:09
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
Un morceau de papier glissé dans la main, une date et une adresse bien mystérieuse. Il n’en faut pas plus pour éveiller ma curiosité. La quête de l’Atronos étant pour l’instant à un point mort, je pouvais me permettre de me rendre à cette rencontre. Comme à mon habitude je m’y suis rendu en Griffon. Le Fort des Trois-sommets ne comprenait pas d’écurie adaptée à un tel animal et je dus me résoudre à le laisser dehors en toute liberté. Il y avait de toute façon peu de chances qu’il s’éloigne beaucoup et au moindre sifflement, il reviendrait à moi. Je retirais donc sa selle pour lui laisser sa pleine liberté de mouvement et le regardait s’envoler gracieusement. Cette scène attira le regard des invités qui se pressaient vers le château. Je jurais tout bas : moi qui avait voulu me faire discret, c’était raté.

Après avoir laissé la selle à un garçon d’écurie consciencieux, je pris le chemin de la forteresse. Le soleil se couchait déjà, éclairant les imposants murs de pierre d’une lueur glacée. Je pénétrais dans le bâtiment avec soulagement : il y régnait une douce chaleur. Je secouais mon manteau pour en faire tomber les flocons accumulés sur mes épaules puis le tendis à un domestique qui s’empressa de m’en délester. On vint me fouiller et je dus me séparer de deux revolvers et de mon poignard. Le regard désapprobateur des gardes me laissa de marbre. Il fallait bien survivre, et ces derniers mois n’avaient pas été faciles pour moi. Je leur adressai un sourire provocateur et rejoignis le reste des invités dans le grand Hall qui acceuillait cette réception. Le château en lui-même était des plus banals, de son architecture à sa décoration.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’aperçus Laura Godolphin dans la foule des invités. Je compris vite, à en juger par le nombre de personnes qui la pressaient de questions, que c’était elle qui avait organisé l’évènement. Patient, j’attendis une opportunité de l’accoster. Le champagne était bon, l’attente ne serait pas trop désagréable. Cette réception avait enflammé ma curiosité. Que pouvait bien vouloir Laura Godolphin à tous ces invités ? J’entrepris de mener ma petite enquête et rapidement je compris qu’aucun de ceux qui se trouvaient là ne connaissait la raison de cet évènement. Alors quoi ? Tout le monde était venu par curiosité ? ça faisait beaucoup de curieux… Surtout qu’Hinaus n’est pas forcément la porte à côté. Pour ma part, j’étais venu en Griffon. C’était plus le froid que la durée du trajet qui m’avait posé problème. Lorsque je vis la maîtresse des lieux quitter son groupe d’invités, je l’interceptais aussitôt avec un sourire enjôleur :

-Comment allez-vous Laura ?

L’effet de surprise fut légèrement gâché par le fait qu’elle ne me reconnaisse pas mais j’eus tôt fait de lui rafraîchir la mémoire :

-Raziel Harmony. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois à Änkar ainsi qu’à Alexandria.

-Bien sûr ! Je me rappelle très bien de vous. Vous êtes le fils du gouverneur. Le fameux passionné de sciences qui a capturé un matar ! Excusez-moi, peut-on se voir plus tard dans la soirée ? Je suis un peu prise actuellement.


Et sans que j’ai pu placer un mot de plus, elle s’éclipsa. Ma curiosité allait devoir attendre. Je me promenais donc dans cette immense salle, une coupe de champagne à la main, en attendant que quelqu’un éclaircisse la situation. Je m’arrêtais net en passant devant un large miroir qui ornait l’un des murs. Deux mois d’errance avait portés un coup à ma tenue. Fini les belles vestes chatoyantes de tissu fin et les vêtements de luxe. Je portais des vêtements solides et rustiques. Mes bottes de cuir ne portaient aucun ornement. J’étais vêtu à la manière d’un guerrier. J’étais mal rasé, mes cheveux étaient noués en une natte. Une large balafre remontait sur le haut de mon torse. Je rabattais mon col pour la dissimuler. Tu m’étonnes qu’elle ne m’ait pas reconnu ! Je ressemblais à un soldat en permission pas au fils d’un gouverneur de sang pur. Des cernes venaient parfaire le tableau, résultat de mes longues nuits de recherche. Je soupirais.

L’attente se faisait de plus en plus longue. Je décidais de quitter la salle principale pour me promener un peu, tout en me promettant de revenir vite sous peine de rater le début des explications. Je découvris rapidement de quoi retenir mon attention : un mur couvert de fresques. Elles semblaient très anciennes et dataient certainement de la construction du fort. Certaines avaient été effacées par les âges et on ne pouvait plus y distinguer qu’un vague relief. Rapidement, j’entrepris de les étudier.

Invité
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 22:14
Je n'aime pas ça... Les choses changent et j'ai l'impression de perdre le contrôle. Me faire aborder à la fin d'un de mes spectacles par un inconnu qui me susurre une invitation suspecte à l'oreille, cela m'enerve mais je peux comprendre. Devoir prendre le train sur de longues distances, similairement embétant mais somme toute assez minime. Que la destination soit Hinaus... C'est déjà plus dur à avaler. Mais qu'en plus je doive me séparer de mes armes a l'entré ?

Ce sont tous mes instincts de survie qui commencent à me hurler dessus et je n'aime pas ça ! Ces lames me sont très précieuses et je connais le dédain malicieux des forces de l'ordres envers les gens du spectacle. Je ne serais pas étonné s'il me fallait remuer terre et ciel pour les retrouver après ce maudit rendez-vous.

Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas vraiment le choix. Les nouvelles réformes marquent une ségrégation dans notre monde et cela fini presque toujours mal. Surtout pour ceux qui on le cœur trop grand et la langue trop pendu. Je sais que je suis un peux naïve, mais je ne suis pas encore idiote.

Alors c'est avec précaution et réticence que je remets mes biens les plus précieux entre les mains de parfait inconnus dans l'espoir d'en apprendre plus sur mon futur. Au moins ils furent proffesionel pendant la fouille et me laissèrent rentrer sans simagrès. Le hall n'avait rien qui ne me saute aux yeux, avec et sans mauvais jeux de mots, et on m'encouragea vite à gravir un escalier qui me mènerait à une "salle de réception".

Dés que je passe les porte, je suis frappé par un mur de son et d'odeur. Bon sang ! Combien de temps vais-je pouvoir subir cet incessant martelage de mes instincts ? Et en plus l'acoustique de la salle à été faite bizarrement, tout les bruit qui viennent du bas s'emmêlent et se torde si bien qu'on en comprend plus qu'un brouhaha infernal mais quelques bruits et paroles arrivent d'une zone en hauteur avec clarté et précision. Cela semble prévu pour que des officiers puissent donner des ordres bien caché derrière leurs soldats, et cela servira probablement tout aussi bien à notre hôte à tous quand il daignera nous adresser la parole.

Et quant aux odeurs. Eug... Odeur de personne plus ou moins bien lavé, et plus ou moins ensevelie sous les parfums. Connaissant les beaux parleurs, je ne sortirais peut-être pas d'ici plus informer, mais une chose est sûre j'aurais soit une migraine soit une prime sur la tête.

Tiens là-bas... Je sens une odeur on ne peut plus agréable. Nouvelle aussi... Sucre et brûlé... Fèves ? Hum... Intéressant en tout cas et au combien moins pénible que la masse humaine.

Je vais devoir me pousser de l'entrée les gens vont s'interroger de me voir immobile si longtemps si non. On ne peut admirer une pièce qu'un temps limité avant d'être suspicieux. Faisons le chien de chasse et traquons ce fumeur particulier. C'est une manière comme une autre de passer le temps et je pourrais grappiller une info ou deux que des indiscrets aurais laissé trainer.

Quelqu'un serait venu avec une escorte, pas très surprenant. Quelqu'un serait venu à dos de bête volante ? Plus intriguant déjà... Prendre la poudre d'escampette et allez rencontrer l'animal ou être sage et rester ici ? Je doute que le propriétaire ne voie l'innocence de mes actions, alors je vais m'éviter un passage en prison pour tentative de vol de monture. Apparemment il y a des hors d'œuvre disponible aussi, ce palais me remplie décidément d'indécision... Pas d'alcool. Je dois être à mon meilleur pour le discours, mais un petit four ou deux en passant... qui pourrait m'en vouloir ? Je suis une invitée ici après tout.

Oh ! Et notre hôte est une hôtesse ! Et une bien placé avec ça. Une membre du conseil... La sécurité est plus acceptable je suppose même si elle n'en est pas moins pesante. Je me demande comment tout cela va finir maintenant. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée de venir au final.

Et voilà le fumeur ! Permettez-moi d'emprunter votre fumée comme bouclier contre la foule et ses odeurs, aimable inconnu ! Attendons ensemble, sans que vous ne le sachiez, le discours de la grande dame local.

Joachim
Joachim
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyJeu 7 Mar - 22:33
Irys : 94982
Daënar +2 ~ Änkar (homme)
Ce n'était pas vraiment par plaisir que Jochen était revenu à Rocéas. au vu des relations qu'il entretenait avec sa famille, la lettre qu'il avait reçu, l'invitant à ce rendre non loin de là ville où habitaient ses parents et son jeune frère ne l'avait guère réjouis... puis une seconde lecture avait attisé sa curiosité : le fort des Trois sommets. La bâtisse que ses amis et lui avaient longtemps admiré pendant leur jeunesse et dont ils avaient bien souvent fantasmé l'intérieur allait lui ouvrir ses portes !! Une vague de nostalgie l'avait envahit alors qu'il s'était remémoré leurs équipées passées. Le temps de demander, et obtenir rapidement-à sa grande surprise- un congé, de faire une valise et de confier son chat à ses subordonnés et il avait sauté dans le premier train pour Rocéas.

Maintenant il était là, humble capitaine des troupes de montagne, dans son uniforme de service courant au milieu de tout ces gens, certains connus, d'autres non, à ce demander ce qu'il pouvait bien foutre ici. A vrai dire, il était tellement gêné par la marée de têtes qui s'étalait sous se yeux qu'il n'avait même pas pensé à regarder la configuration des lieux. Se faire délester de ses armes avait été un traumatisme supplémentaire et le soldat qu'il était se sentait presque nu à présent. En plus il devait subir les nombreux regards posés sur lui : de par sa taille imposante et sa carrure qui ne l'était pas moins, il ressemblait un peu à un ours se frayant un chemin dans une futaie basse alors qu'il évoluait parmi tout ces gens, à la recherche d'un rafraichissement. Il repéra un serveur portant des verres, qui lui n'avait aucune difficulté à évoluer dans une telle marée. Pestant et se demandant derechef pourquoi il n'était pas resté à la montagne, Joachim se dirigea vers ce qui suscitait son intérêt en cet instant : un verre de rafraichissement.

Quelques instants plus tard, muni d'un verre contenant du champagne, il se frayait un chemin vers un endroit un peu moins fréquenté : un balcon surplombant la foule et faisant le tour de la salle qu'occupaient quelques rares personnes. Une fois arrivé il souffla de soulagement. Il n'aimait décidément pas la foule. Se dirigeant vers la balustrade, il contempla ce qui s'offrait à ses yeux en cet instant. Bien que la salle soit bondée, on devinait aisément quelques points d'accroche autour desquels orbitaient les convives, sans doutes des puissants et leurs "poissons pilote", comme les surnommait Jochen, des personnes tentant vainement de se faire bien voir de ces gens pour pouvoir profiter de leurs largesses. Il n'aimait pas ce genre de personnes, aucun amour propre, prêtes à tout pour obtenir les faveurs des personnes auxquelles elles s'attachaient, de vraies sangsues qui se prenaient pour ce qu'elles n'étaient pas, à savoir des gens intéressants.

Tout en buvant une gorgée du breuvage pétillant contenu dans son verre, le jeune capitaine continua de détailler les convives, repérant une jeune femme dont la couleur de cheveux détonnait quelque peu en ces lieux, le Haut Général de Richtofen -qu'il avait failli ne pas reconnaître sans son armure- et celle qui semblait être leur hôte, au vu de l’attroupement qui se formait autour d'elle et de l'empressement des gens à lui serrer la main, mettant à mal l'efficacité de son détachement de sécurité... Il repéra aussi son père et sa mère dans la foule, orbitant autour des actuels gérants de la compagnie minière de Zechräm, comme à leur habitude, ce qui ne lui tira qu'un sourire de mépris.

Un mouvement sur la droite, en direction de l'estrade qui trônait au fond de la salle, attira son attention. Leur hôte y prenait place, sans doute en vue d'un discours. Joachim ne faisait pas de politique, il s'en désintéressait complètement en fait. A vrai dire ce n'était pas la première fois qu'il allait à une soirée de la sorte, organisée par une personnalité politique, mais c'était la première fois qu'il y allait de lui même. Peut être écouterait-il un peu le discours que leur donnerai leur hôte, sans doute s'en moquerait-il totalement pour reporter son attention sur autre chose... peut être même partirait-il de la pièce en plein milieu de l'allocution comme à d'autres occasions... peut être...

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyVen 8 Mar - 11:19
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Un, deux, trois, et on va arrêter de compter ce serait mal vu. D'ailleurs, même sans ça, le serveur que Swenn alpague une nouvelle fois pour récupérer un énième verre lui lance un regard presque étonné. Avant de bien vite poursuivre son service. Bah oui mais il faut dire que du champagne.... Franchement, c'est pas le genre d'alcool qui se boit particulièrement lentement. Et puis... Le chimiste a un peu de mal avec toute cette foule. Alors il va lui falloir plusieurs verres avant de réussir à perdre cette attitude glaciale qu'il renvoie à quiconque daigne poser le regard sur lui.

Il n'est sûrement pas venu pour se faire des "amis". Observant de loin toute l'agitation qui règne actuellement comme à son habitude, ce n'est pas parce qu'il repère certains visages connus qu'il va pour autant faire un effort de socialisation. Il est encore beaucoup trop tôt pour un tel exercice. Et il est surtout encore beaucoup trop sobre. Cette invitation a réussi à l'intriguer juste assez pour qu'il fasse le déplacement. Et pourtant, depuis son retour de My'Trä, il a tendance à éviter tous ces grands rassemblements mondains qui lui filent mal au crane. Et envie de vomir aussi, mais ça, c'est généralement après avoir un peu trop abusé de tous ces verres si généreusement offerts...

Bref, pour l'occasion il a même fait gaffe à la tenue ! Oh, il n'a pas pour autant l'intention de se fondre parmi ces petits bourgeois grouillants à tout va, cherchant à se faire bien voir de leurs plus riches concitoyens, mais disons que le thème tenue correcte exigé est respecté.

Alors comme à son habitude, Swenn évite bien sagement tout contact humain, préférant largement repérer de loin les visages connus, en attendant que leur hôte daigne se montrer. Ou plutôt, qu'elle finisse enfin par leur expliquer la raison de cette invitation intrigante. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours autant patienter avant de pouvoir obtenir des réponses ?! Heureusement qu'il a pris soin de ne pas arriver en avance !

Parce qu'on ne va pas se mentir. Ce nouveau décret que tous ces bien pensants de politiques leur ont encore pondu a vite fait grincer des dents le dealer. Faire porter des bracelets aux My'trans qui restent sur le territoire... Encore une absurdité qui ne va pas faire avancer les choses ! N'imaginez pas pour autant que le jeune homme apprécie particulièrement ces gens, mais les reléguer au statut de prisonniers - parce que c'est bien de cette façon qu'il interprète cette privation de leurs pouvoirs - montre encore une fois la volonté de leurs dirigeants de ne rien faire pour permettre à la paix entre leurs nations de réellement exister.

Alors puisque le meilleur moyen de se tenir informé de l'évolution de ce nouveau conflit en perspective - qu'on n'essaie pas de lui faire croire que les mytrans ne vont pas réagir à cette décision, réaction probablement voulue par les politiques daenars - est de se trouver sur place, Swenn met ses réticences de côté. Et pour agrémenter un peu cette soirée affreusement chiante à venir, il n'est évidemment pas venu les poches vides. Des fois qu'il n'y ai rien d'intéressant à espérer de ce rendez-vous - le champagne annonce déjà la couleur.... - peut-être pourrait-il au moins en tirer un quelconque autre profit !

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMer 27 Mar - 17:53
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
La diligence s’arrêta devant le Fort des Trois-sommets et la porte s’ouvrit pour en laisser descendre quatre soldats en arme qui se déployèrent autour suivis d’un homme imposant au crâne rasé et vêtu d’un costume impeccable. Tout ceci attira évidemment l’attention des autres personnes autour jusqu’à ce qu’Elenor ne descende à son tour du véhicule, emmitouflée dans son manteau, ne laissant voir d’elle guère plus que sa chevelure blanche et une partie de son visage. Elle balaya du regard les alentours, les convives qui se dirigeaient vers l’entrée du fort sans faire attention à elle et ceux qui lui jetaient de discrets coup d’œil curieux, les chaînes de montagnes qui se découpaient dans la lumière du soleil qui commençait à décliner à cette distance et malgré la saison estivale. Elle s’étira longuement le dos, meurtri par le trajet en diligence depuis Roceas :

« Je déteste les montagnes. » articula-t-elle à mi-voix avant de se diriger vers l’entrée du fort.

Il avait vraiment fallu que cette mystérieuse invitation pique sa curiosité pour qu’elle se convainque de se lancer dans un périple de plusieurs jours en train depuis Alexandria jusqu’à Roceas pour assister à une réunion dont elle ne savait rien des motifs ou des organisateurs et, surtout, pour qu’elle accepte de prendre plusieurs semaines de retard sur ses différents projets.
Traverser la moitié d’Hinaus n’avait pas été une partie de plaisir, le confort dans un train était tout relatif et bien loin de ses habitudes à bord du Gladio Alchemist mais surtout c’était la promiscuité avec son escorte et le reste des passagers et du personnel qui l’avait dérangée le plus : elle avait décidé de ne prendre aucun stimulant pour être sûre de ne pas propager de rumeurs et elle se sentait faible, l’esprit brouillé, en-dessous de ses capacités. Elle avait du mal à se concentrer sur ce qu’elle faisait et s’était surprise à devoir relire plusieurs fois des passages entiers des traités d’ingénierie ferroviaire qu’elle avait récupéré à Alexandria avant son départ afin d’occuper ce long voyage. Si encore elle avait pu mieux dormir, mais chaque sursaut du train, chaque changement de tempo dans la mélodie des mécaniques en-dessous d’elle la faisait se retourner dans sa couchette en essayant d’imaginer toutes les raisons possibles et de trouver la plus probable. Et toujours à cause de cette foutu promiscuité, pas moyen de boire : elle imaginait bien des journalistes qui feraient leurs choux gras de savoir que la Haute Générale Kingston commandait une bouteille entière de cognac en plein milieu de la nuit.
A cause de tout cela, elle se présentait de fort méchante humeur à l’entrée du Fort des Trois-sommets et devant le cordon de sécurité qui se chargeait de fouiller les invités. Un domestique la débarrassa de son manteau. Elle s’approcha, suivie de Butler et des quatre soldats qui constituaient son escorte, des agents de sécurité qui les arrêtèrent. Ayant probablement repéré sa veste d’uniforme chargée en décorations militaires, un des responsable s’approcha d’elle et effectua un salut rigide avant de s’adresser à Elenor :

« Bonsoir Madame, afin d’assister à la soirée je me dois de vous demander ainsi qu’à votre escorte de nous confier toutes vos armes. Elles vous seront bien entendu restituées dès que vous désirerez quitter le bâtiment.
-Si mon escorte attend à l’extérieur du cordon de sécurité, est-elle autorisée à garder son équipement ?
-Tant qu’ils restent sous la surveillance de nos équipes de sécurité, je n’y vois pas d’objection.
-Parfait. Solla, André et Viktor vous restez avec ces messieurs. Vous pouvez vous considérer en repos mais restez attentifs. » Elle s’était retourné vers son escorte pour donner ces instructions et les trois concernés hochèrent la tête avant de suivre les instructions d’un des gardes de la soirée et de se diriger vers une pièce secondaire. « Nathaniel, tu restes avec moi. Donne leur ta carabine et ton sabre. Butler, donne leur également tes armes.
-Excusez-moi madame » intervint le responsable de la sécurité : « mais les consignes sont clairs. Vous devez tous les deux également me remettre votre revolver. »

Le regard d’Elenor se posa directement sur celui de son interlocuteur et elle resta silencieuse quelques secondes qui parurent une petite éternité au pauvre homme qui n’avait rien demandé. Il rajusta nerveusement le col de sa veste et ses yeux cherchèrent du soutien chez ses subordonnés mais ceux-ci évitaient soigneusement de se retrouver mêler à une situation que chacun reconnaissait comme complexe et risqué pour de futures promotions. Finalement il essaya d’insister :

« Les consignes de sécurité sont très claires… » Commença-t-il avant d’être sèchement coupé par Elenor, d’un ton froid et cassant qui ne souffrait pas d’être contredit :
« Au cas où vous n’auriez pas reconnu les écussons sur ma veste, je suis Haute Générale de l’U.N.E. et, au vu des récents événements, il est hors de question que mon escorte ne soit pas suffisamment armée pour assurer ma sécurité. Quant à moi-même, mon rôle m’autorise à porter une arme d’auto-défense quelle que soit les circonstances.
Donc à moins que vous ne vouliez expliquer à votre employeur que vous avez refoulé une Haute Générale à l’entrée, nous allons passer avec ces armes.

-C’est que madame Godolphin a bien insisté que les armes n’étaient pas autorisées... »

Tout à son propre trouble, le responsable ne remarqua pas le léger recul dans l’expression courroucée d’Elenor : Godolphin comme Laura Godolphin ? Voilà qui était des plus intriguant et intéressant. Bien sûr se pouvait être de la famille mais elle ne pouvait pas passer à côté d’une telle soirée désormais, elle voulait absolument savoir ce qu’il allait se passer. Si le responsable trouvait le courage de camper sur ses positions, elle allait devoir lui céder et elle n’en avait aucune envie aussi lui demanda-t-elle :

« Vous pouvez trouver des rubans et de la cire ?
-Des rubans et de la cire… oui… Oui, sans doute. » Son expression témoignait de son incompréhension, de même que celle de ses hommes et même Nathaniel lança un drôle de regard à sa supérieure. Seul Butler ne semblait pas le moins du monde étonné.
« Bien alors allez en chercher, nous nous en servirons pour ‘cacheter’ nos holsters : ainsi nous ne pourrons pas dégainer assez vite pour représenter une menace et vos hommes pourront voir d’un coup d’œil si nous avons dû sortir nos armes si la cire est brisée. Vos normes de sécurité sont remplies et je conserve une escorte en mesure de me défendre.
-Excellente idée. Allez me chercher ça sur le champ vous. »

Il s’empressa de s’engouffrer dans la solution proposée par Elenor, sans doute trop heureux d’entrevoir une possibilité qui ne lui attirerait normalement pas trop d’ennuis. Elle était surtout satisfaite de n’avoir pas eu à céder. Bon elle avait attiré énormément d’attentions aussi mais ça n’était pas trop un problème. Elle passa enfin le poste de garde, un ruban vert décorant le holster de son revolver, pour rejoindre la foule du hall de réception principale.
Elle n’aimait pas la foule. La raison était simple : elle était plus petite que tout le monde. En plus elle n’avait pas pu mettre de talons trop hauts, elle était déjà bien trop cassée par son voyage pour s’imposer cette contrainte supplémentaire. Elle se retrouvait donc presque à sa taille normale au milieu de tout ce monde. Heureusement, elle pouvait au moins compter sur Butler pour lui faire la navigation tandis que Nathaniel écartait doucement mais fermement ceux qui se seraient trop approché sans autorisation.
La foule était des plus hétéroclites : Elenor s’était attendu à une réunion pseudo-secrète politique mais il y avait bien trop de militaires, visiblement de terrain en plus, et divers aventuriers et autres vauriens pour ça. Quoique leur hôtesse veuille leur dire, cela concernait visiblement beaucoup de monde. Leur hôtesse, justement, passa à quelques mètres d’Elenor. Il s’agissait bien de Laura Godolphin, la représentante d’Hinaus. Elle décida de s’approcher pour l’interpeller.

« Bonsoir, Madame Godolphin. J’espère que vous vous portez bien ?
-Ah, Kingston ! Bienvenue. Je vais bien, je vous remercie et vous-même ? Je n’étais pas certaine que vous ayez le temps de vous déplacer autant, le voyage n’a pas été trop dur ?
-Le voyage a effectivement été assez éprouvant, mais votre invitation m’a beaucoup intriguée. J’espère que vous avez quelque chose de vraiment intéressant à nous dire et qu’il ne s’agit pas d’une façon pour vos amis de Zechräm de venir encore m’ennuyer avec leurs demandes pour une foreuse géante.
-Ne vous en faites pas, je suis sûre que vous ne regretterez pas le déplacement. » Lui répondit-elle avec un sourire énigmatique avant d’enchaîner : « Vous devriez allez voir par là-bas, je crois qu’un autre invité pourrait vous intriguer. »

Et elle la laissa là, avec un sourcil haussé en signe de son incompréhension. Néanmoins elle décida de suivre le conseil offert et traversa la foule dans la direction indiqué, récupérant au passage un verre de champagne qu’elle vida quasiment d’une traite avant de l’échanger contre un plein. Son impression d’être incapable de se concentrer ne s’arrangeait pas au milieu des gens qui discutaient et elle saisissait à la volée des mots qui n’avaient aucun sens mais auquel elle s’efforçait d’en donner. Parfois elle s’arrêtait soudainement pour essayer de suivre une conversation précise au-delà d’une phrase qui avait attiré son attention comme un hameçon bien garni attirait le poisson. C’était alors généralement Butler qui la faisait revenir au présent en posant doucement sa grosse main sur son épaule.
Finalement elle comprit ce qu’avait voulu dire Laura en apercevant, un peu détaché de la foule par le cordon de soldats qui l’entouraient, Manfred de Richtofen. Ainsi donc elle n’était pas la seule du haut commandement. D’un côté cela renforçait l’idée que ce qui allait se dire ce soir était intéressant, mais de l’autre elle ne pouvait s’empêcher d’être un peu déçue de ne pas avoir droit à un traitement de faveur.
Elle s’approcha néanmoins avec un grand sourire et l’interpella suffisamment fort pour se faire entendre au milieu du brouhaha :

« Manfred, si je m’étais attendu à vous retrouver ici ! Comment allez-vous ? »

L’escorte la laissa s’approcher en la reconnaissant, tandis qu’ils jaugeaient celle qui l’accompagnait et que les salutations d’Elenor avaient attiré l’attention de quelques badauds autour.

« Vous savez si certains de nos estimés collègues sont également présent ce soir ? Remarquez, je doute que George puisse même être au courant, à moins que notre hôtesse n’ai envoyé ses messagers jusqu’au bout du monde.
Comme je n’ai pas entendu de bruit de ferraille depuis mon arrivée ni n’ai vu de gens avec les pieds écrasés, je pense pourvoir affirmer que Lomakine n’est pas parmi nous.
Quant à Flemming… je suis certaine qu’il se serait arrangé pour que tout le monde sache qu’il est là. Probablement avec des trompettes ou quelque chose dans ce style. »
Elle agita une main distraite.
« Non, il semblerait bien que nous soyons les deux seules à avoir répondu à l’invitation de Laura. »

Enfin, eux deux et bien sûr toute la foule autour à laquelle, visiblement, elle n’accordait pas une grande importance.

Bolgokh
Bolgokh
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyLun 29 Avr - 22:05
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Le brouhaha des discussions inintéressantes mit de longues secondes avant de se laisser totalement emporter par le froid d'Hinaus, mais malgré l'arrivée du silence dans l'assemblée, Laura prit tout de même le temps de continuer son travail d'observation. Depuis le début de la soirée, la politicienne s'était attelée à "prendre la température", à identifier l'état émotionnel dans lequel ses invités -inconnus pour la grande majorité- étaient venus. Beaucoup se montraient indifférents, ne s'attendaient qu'à un énième discours de politiciens véreux. Toutefois, la façon dont s'était organisé l'événement avait fait naître derrière leur indifférence une inquiétude palpable. Mais ce n'était pas tout. Elle avait également décelé des individus aux mauvaises intentions, probablement des My'träns prêt à tout pour affaiblir le Conseil de l'U.N.E. L'occasion était trop belle pour qu'ils n'en profitent pas, mais elle avait pris ses "dispositions".

Laura Godolphin, derrière son statut de Conseillère au siège de l'U.N.E., était avant tout une experte de la Programmation Neuro-Linguistique. Cette passion pour l'étude de la psychologie humaine était née d'une profonde conviction inculquée par ses parents : les Daënars sont l'évolution naturelle de l'espèce humaine. N'y voyez là aucune forme de mépris pour le peuple magicien, au contraire. Les My'träns ont toujours été pour elle une source de savoir inestimable, une véritable bibliothèque antique qu’elle s'est acharnée à utiliser comme support pour servir le progrès. Les technologistes étaient parvenus à maîtriser dans une certaine mesure l'eau, le feu, la terre et l'air. Les plus doués étaient parvenus à nouer un lien si fort avec certaine créature qu'ils n'avaient que peu de choses à envier aux fils d'Orshin. Mais les facultés de Khugatsaa avaient pendant longtemps dépassé les limites de la compréhension daënar. Laura avait alors entreprit de s'intéresser au comportement humain. Pour elle le cerveau, l'esprit, n'était qu'une machine, certes complexe, mais une machine tout de même, qui contrôle une enveloppe : le corps. Et si infiltrer l'esprit d'un individu par la magie lui était impossible, comprendre l'ingénierie du cerveau humain et parvenir à identifier les réactions du corps en fonction de l'état émotionnel dans lequel l'individu se trouvait était devenu pour elle un réflexe instinctif.

C'est pourquoi son discours n'avait fait l'objet d'aucune préparation. Elle en connaissait les grandes lignes, mais l'observation minutieuse qu'elle avait fait au cours de la soirée lui avait permis de construire son allocution de sorte à l'adapter à la majorité. Tous ne seraient pas convaincus, mais ce n'était pas important.

« Mon fils m'a dit un jour : « Maman, quand je serai grand je veux être un héros ». Ce doux souvenir lui arracha un sourire. Je lui ai bien sûr demandé ce que c'était pour lui, être "un héros". Il m'a alors répondu : « C'est aider les autres, les enfants, les mamies et les papis, les malades et les gens en bonne santé, les daënars et même les magiciens ! ». Ce jour-là, j'ai pris la décision de l'emmener à Yeronkhii, de lui faire découvrir l'exposition de ce cher Gustave, afin que mon fils voit en cet homme un modèle, un héros dont il pourrait suivre la trace. Son sourire se mua en une expression grave, un regard empli d'une tristesse immense, témoin d'une blessure qui n'avait pas encore totalement cicatrisé. Cette nuit-là, l'héroïsme a tué mon enfant. »

Elle marqua une pause, autant pour laisser l’assistance partager un tant soit peu son émotion que pour se préparer à la suite.

« L'Histoire nous a mis en garde, nous a montré à plusieurs reprises qu'une entente durable entre my'träns et daënars est impossible. Pourquoi ? Pourquoi nous qui voulons atteindre le même objectif, ne parvenons-nous pas à s'unir pour y parvenir ? Parce que nous sommes fondamentalement différents. Je ne parle pas ici de culture ou de traditions, mais d'évolution. Et lorsqu'une espèce évolue, son ancêtre est voué soit à s'adapter, soit à disparaître. Notre espèce n'échappe pas à cette règle. L'évolution des Daënars au fil des âges a été la plus rapide qu'Irydaë ait connu. Et je reste convaincu qu'une espèce n'évolue jamais pour de mauvaises raisons. Beaucoup de My'träns ont réussi à s'adapter, petit à petit, sans pour autant renier leur histoire du jour au lendemain. Mon fils, et toute celles et ceux qui ont perdu la vie à cause des atrocités commises par My'trä comme par Daënastre, ont été des ambassadeurs de cette marche vers le progrès. Mais combien de héros devrons-nous encore perdre avant de se rendre à l'évidence ? Combien de fois devrons-nous subir la perte d'un être cher pour le compte de ceux qui refusent de s'adapter ? Il y a bientôt un demi-siècle, la guerre nous a tout pris. Aujourd'hui, nous sommes sur le point de perdre ce qu'il nous reste. »

Les voix s'élevèrent. Le ton n'était pas encore à l'acceptation, mais la triste réalité qu'elle venait de leur exposer ne pouvait qu'éveiller pléthores de souvenirs que la plupart avaient sans doute essayé d'oublier. Mais l'oubli était un concept fondamentalement my'trän. Daënastre n'oublie pas, et Laura avait jugé bon de le leur rappeler. Elle leur laissa le temps de digérer chacun de ses mots afin que tous en mesure le sens.

« C'est guidé par mon égoïsme que je vous rassemblé ici aujourd'hui. J'ai perdu mon père lors du Tulaan Khonzo, mon seul fils lors de l'exposition universelle. Je pensais n'avoir plus rien, mais je me trompais. Il me reste Daënastre, et le rêve de mon fils. Me tenir ici devant vous, et tenir ce genre de propos me coûtera ma place au Conseil. Je le sais, notre République ne peut tolérer ce genre de prises de positions en dehors des hautes-instances. Mais ma carrière de politicienne est un bien maigre prix à payer s'il peut nous aider à avancer. Toutefois, je ne suis pas ici pour remettre en cause la décision de l'O'Meara. Nous essayons tous de nous entraider à notre manière. L'U.N.E. a choisi de donner une ultime chance aux magiciens, l'opportunité de choisir l'évolution. Mais croyez-vous sincèrement que ceux qui choisiront de rester accepteront la décision de leurs compatriotes ? Quand bien même c'est un choix, nous ne faisons que menotter celles et ceux qui ont misé sur notre nation. Et les My'träns, quant à eux, prônent leur vision de la liberté, et voudront l'imposer aux expatriés, à nos enfants qui sont chez eux.

Cette guerre est inévitable, et il faut être fou pour croire que l'on sera en mesure d'y échapper. Aujourd'hui, j'ai fait appel à vous, inconnus venus de partout dans le monde, pour aider Daënastre à se préparer à la catastrophe en devenir. Car contrairement au désastre qui a ravagé le monde il y a 45 ans, cette fois-ci, la guerre ne s'achèvera pas sans un vainqueur, et je veux que ce soit l'évolution qui l'emporte. Que vous soyez chef d'entreprise, mercenaire, petit commerçant, soldat, médecin, sans-abris ou hors-la-loi, que vous soyez professeur, historien, ingénieur, pêcheur ou retraité, nous avons tous un rôle à jouer. Vous m'entendez ? Nous avons tous un rôle à jouer ! Ce rôle ? Celui de préparer "l'après". »

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMar 30 Avr - 10:49
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Tant de gens importants ... ou pas ? Ophélia n'en savait rien, elle s'en foutait pas mal, en fait, elle était surtout venue parce qu'elle espérait une réception avec un piano pour distraire son vieux voyage de nostalgie. Elle repasserait par l'asile lorsque cette petite réunion se sera terminée, c'était amusant, toutefois, de constater l'existence d'un contraste certain entre les visages présentes. Quelques uns souriaient, insouciants, ils riaient, heureux d'être réunis en si nombreux comité. Les autres, eux ... oh ils avaient le visage du deuil, celui qui sent la fin approcher. Dites-voir, étrangers, quel est donc ce songe qui vous tourmente au point de vous en faire pâlir ? Ne serait-ce pas le souffle de la faucheuse sur votre nuque ? Laissons l'hôtesse confirmer.

Car enfin, elle se présentait, enfin, la responsable de cet attroupement daignait lever la voix, daigner parler au nom d'un idéal que tous craignaient autant qu'ils le souhaitaient. Tout fut amorcé par une histoire, une bête, négligeable et si tragique histoire, celle d'une mère qui perd une partie de sa chair ... pauvre créature. Ophélia le voyait encore et encore, les purs étaient tous des ingrats, la mort n'était pas une calamité, encore moins une fatalité, elle n'était qu'un réconfort, une douce étreinte qui empoigne ceux qui s'en éprennent. Tout le monde s'en éprend, éventuellement, à quoi bon la dramatiser ? Cette Laura était comme toutes les purs, elle ne savait rien.

Les souvenirs du bal arrachèrent un sourire à la vaironne, c'était un événement qui remontait tant, qu'elle en avait eu le temps de mourir et revenir. On apprend de ses déboires et c'est avec un sourire que la rouquine constata que les daënars s'éduquèrent de la meilleure manière qui soit : au travers de la haine et de la rancune. "L'évolution" ? Voilà un beau prétexte pour une extermination, voilà le ticket d'excuse vers la rédemption. Chers mécènes technologistes, vous n'êtes pas la finition de l'évolution, vous n'êtes pas l'incarnation achevée du soulèvement contre les dieux. Non, ce véritable symbole-ci est enfermé au nord, loin de toute oreille qui pourrait entendre la vérité. Quelle belle démonstration de manipulation et de réduction au silence.

L'exposé semblait ne jamais se terminer, jusqu'à l'approche de ce qui semblait être une conclusion. Ophélia avait entendu beaucoup de parlers méprisables envers la nation dévote ... elle n'en avait jamais entendu avec une finition aussi plaisante. Etait-ce vrai, alors ? La guerre ? Elle allait arriver ? ENFIN ! Enfin, les purs allaient se trancher leurs propres gorges ! Enfin, ils abreuveraient les pavés du sang de leurs semblables ! Enfin, ils se détourneraient du sort de ceux qu'ils martyrisent ! Il n'y avait pas de meilleur moment pour être ramenée, ça non, aucune époque n'aurait jamais su remplacer la satisfaction de voir un carnage se déclencher.

La cristallisée y jetterait un oeil témoin, attentif, elle ne louperait aucun détail de chaque corps tombant devant elle au nom de "l'évolution". Technologie, Architectes, tous méritaient de souiller le sol, rampant au pied de leur adversaire en priant pour de la pitié. Ce n'était plus un rêve, désormais, ce n'était plus une lumière fantôme. C'était inévitable, c'était certain, la guerre venait et avec, la rétribution de leurs actes aux purs.

Jamais Ophélia n'avait passé une meilleure journée, jamais elle ne s'était sentie aussi extasiée, pas depuis qu'elle s'était évadée de cet asile. Elle comptait d'ailleurs y retourner très prochainement, ce soir-même, peut-être. Quelques jours de voyage, ce n'était pas cher à payer pour la satisfaction de retourner au foyer. Il y avait un soldat avec lequel elle aurait aimé s'entretenir, vis-à-vis d'une cicatrice à l'épaule laissée par une balle joliment tirée.

La vaironne quitta cet essaim humain, décidée à retourner dehors. Le paysage des montagnes était si beau à admirer ... quoi que celui d'une foule en pleine crise était tout aussi beau. Souriante au possible, elle s'éclipsa au-dehors et se maintint assise sur un perchoir en bordure de la route, rêveuse. Elle voyait quelques bâtisses du haut de ce chemin. Pensive, elle imaginait ces cheminées brûler d'autre chose que de l'intérieur d'une cheminée, elle les voyait s'élever en des colonnes de flammes, retournées vers les cieux. Doucement, silencieusement, l'anomalie se mit à glousser.

Préparez donc l'après, si ça vous amuse, vous ne survivrez pas au déroulement.

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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMer 1 Mai - 22:46
Je suis en retard, je me demande d'ailleurs comment j'ai pu en arriver là, alors que je suis partis en avance sur le dos de mon griffon Fab. Sur la carte, le fort où se déroule l’événement n'est qu'à une demi-douzaine de kilomètres au sud de Roceas, soit maximum une heure pour les ailes puissantes de mon compagnon, mais je n'avais pas prévu que quelqu'un avait laisser un congénaire de la même race que Fab et ce dernier n'avait rien trouver d'autre à faire que de le poursuivre pendant un moment qui m'a semblé interminable.

Ce n'est qu'après avoir fais connaissance avec lui, que ma monture a bien voulu m'obéir et que j'ai enfin pu me poser, sur une petite terrasse non loin de l'entrée. J'enlève la selle et un garçon d'écurie viens la prendre sans même que j'en fasse la demande, comme quoi un service trois étoiles est toujours au petit soin pour les invités.

Mais ca ne m'empêche d'être complètement frigorifié et quand les gardes à l'extérieur me demande mon arme, j'ai le plus grand mal à ouvrir la boucle de mon ceinturon. J'y arrive finalement, et je tend mon épée dans son fourreau à un des nombreux gardes. Ceux-ci semblent professionnels et me fouillent ensuite pour s'assurer que je n'ai aucune autre arme dissimulé. Ce n'est pas le cas bien entendu et je me retrouve ainsi dans la hall d’accueil, bien chauffée où je peux enfin enlever mon manteau, mettant à jour mon uniforme réglementaire noir, pour le donner à un domestique, et en échange, je prends un des nombreux petits fours présents sur les plateaux.

Mais je n'ai pas le temps de prendre une coupe de champagne situé à proximité car une femme distingué, que je pense être notre hôte a pris la parole et commence un discours sur son fils décédé, les My'träns et Daënastre. Bon j'ai un peu de mal avec la logique de déclarer une guerre à cause d'acte terroriste isolé, c'est un peu prendre la solution de facilité, mais comme je n'ai jamais eu d'enfant, je suppose que je ne peux pas comprendre.

De toute façon, je ne suis qu'un simple soldat et je me conformerai aux décisions de mes supérieurs hiérarchiques, que ce soit en faveur de la paix ou de la guerre et mes sentiments personnels n’interviennent jamais dans le suivit des ordres. En parlant de l'armée, je vois le haut général des forces célestes Manfred de Richtofen, en compagnie d'une autre haut gradé que j'identifie immédiatement car étant responsable des forces navales de tout le continent, Dame Elenor Kingston. Ils sont tous les deux environné de nombreux soldats et je m’approche donc d'eux doucement, de manière à ne pas inquiéter leurs gardes du corps respectifs et je salut de manières réglementaires les deux commandants, j'ai quand même en face de moi la moitié des forces armées de Daënar. Je ne dis rien de plus, car si les deux dirigeants veulent me parler, ils m'enverront chercher par un de mes homologues.

Je continu donc ma route et je croise Joachim, un soldat que j'ai rencontré lors d'une opération spéciale. Il n'a d'ailleurs guère changé depuis cette époque, son visage carré, ses cheveux blonds impeccablement coiffée et son allure martial sont toujours digne de figurer sur les affiches de propagande, il me semble même avoir encore pris du muscle. Je lui sers donc la main, et lui demande comment il va, nous échangeons ainsi des amabilités pendant plusieurs minutes avant que je prenne congé.

Je remarque alors une silhouette que je connais bien, toujours aussi nonchalant, et avec un verre à la main. J'ai eu un léger doute sur l'identité de mon compagnon d'infortune rencontré dans la province de Tyorum, plus précisément dans sa capitale Skingrad, à cause de sa tenue, qui est beaucoup plus classe que lors de notre première rencontre. Je l'avais alors sortit d'un mauvais pas et c'est donc avec plaisir que je lui demande comment va son bras, ce dernier ayant été touché par une balle. J'en profite pour lui donner également de mes nouvelles et c'est avec un sourire sur les lèvres que je le quitte car j'ai vu un visage familier plus loin dans la foule.

C'est une personne que j'ai croisé il y a un mois environ, Norwin Mererson, chef de la guilde des Cercles de l’Aube et médecin du premier cercle comme il c'était lui même présenté à l'époque. Je décide d'aller le voir, et je lui serre la main comme lors de notre première rencontre sur l'île volante de son organisation. Je lui demande comment c'est passé son voyage pour venir ici, et je le remercie pour tout ce qu'il a fais en faveur du VIP que je lui avait amené.

Finalement, je suis plutôt content d'être là, je ne me sens pas comme un étranger car cette petite fête m'a permis d'avoir des nouvelles de nombreuses personnes que j'avais un peu perdu de vue, et en plus les petits fours sont fameux, le seul bémol est le champagne, qui, après que j'en ai pris une flute est de qualité médiocre, mais comme disait mon père, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptySam 4 Mai - 21:55
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Que tout cela était insupportable. Des gens, des gens partout. Des gens qui écoutent les conversations alentours avec leurs petits yeux furtifs, d’autres qui regardent le moindre faits et gestes de la populace, prêts à tout tenter pour reconnaitre un ponte, un noble, une princesse quelconque et soutirer informations, or ou… Sentiments ? Quelle chose horrible… Des sentiments… Norwin détestait ce genre d’exercice, mais la curiosité l’avait emporté sur le dégout. Et puis surtout, il avait passé des heures à négocier et à débattre et à se battre pour la paix et sa cause médicale devant l’assemblée de Daënastre à Ünellia. Alors voir qu’une personne de ce gouvernement décidait de rameuter du monde autour d’elle, c’était une chose à avoir.

Entre deux bouffées de sa pipe aux fragrances doucement sucrées, il remarque qu’une femme se trouve prêt de lui. On dirait, l’espace d’un instant, qu’elle apprécie plus cette odeur que celle qui se trouve dans cette salle. Qui pourrait l’en blâmer ? Norwin fume autant pour adoucir son anxiété que pour s’empêcher de vomir là, tout de suite, maintenant. Mais que cette demoiselle ne s’approche pas trop tout de même. Norwin est allergique aux gens lorsque ceux-ci n’évoquent pas un intérêt pour lui, que ce soit un intérêt professionnel ou académique. D’aucun penserait qu’il s’agit d’un comportement légèrement autistique : pas de tact, une agoraphobie, une anxiété presque constante… Bref, un homme bizarre pour le commun des mortels.

Puis vient le discours. Mais alors qu’il commence à se focaliser sur les propos tenus par l’hôte, voilà qu’un homme fait irruption et s’adresse à Norwin. Visiblement, ce militaire est bien meilleur lorsqu’il s’agit de faire voler un appareil que de rester à sa place. Pensa-t-il soudainement, d’une pensée incontrôlable qui manqua de lui arracher un juron spontané. A la place, il serra la main rapidement pour pouvoir la remettre au culot de sa pipe. Mais le voilà qui pose des questions maintenants. Décidément… « Oui », « Merci », « De rien », voilà ses réponses pour Fabius, le capitaine de Brick. Ne croyez pas que ce comportement soit guidé par la méchanceté, pas du tout. Simplement la faible patience du médecin est déjà arrivée à saturation, alors forcément…

Puis viennent enfin les mots de l’hôte aux oreilles de Norwin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est l’opération chirurgicale la plus difficile, la plus inattendue, la plus innovante, serait, en comparaison à ce discours, une très faible dose de peur et d’adrénaline. Les mots de la représentante d’Hinaus évoquèrent dans l’esprit du médecin l’annonce d’un cataclysme à venir, d’une entreprise périlleuse et inhumaine, qui allait trouver sa justification dans… Dans quoi ? De la spéculation ? De la prévention sur fond de racisme ? De xénophobie ? Toute cette puanteur de l’intelligence des mots et de la psychologie mise au service du détournement d’esprit et de l’avilissement d’instincts primaires… Mais qu’est-ce que Laura Godolphin était en train de faire là…

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyDim 5 Mai - 21:57
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Si la foule portait de nombreux visages, il en était un que Manfred n’aurait pas cru voir à cet évènement inattendu. Elenor Kingston, inventrice du Verster et Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre. Un visage familier qui se distinguait de la foule, un visage qu’il n’aurait pas reconnu si sa voix ne l’avait pas tiré de ses pensées. Le militaire leva ses pupilles bleutées toutes occupées à la contemplation de sa coupe de champagne en voyant sa collègue s’approcher. Il semblait donc ne pas être le seul à avoir reçu une invitation, mais celle-ci était-elle officielle ou officieuse pour Elenor ? Elle seule pouvait le savoir, et garderait la réponse à cette question que Manfred ne lui poserait certainement pas. Mais s’il n’était pas le seul ici, cela pouvait-il signifier que d’autres Hauts Généraux que lui et Elenor eût été invités ? Si Lomakine et Custer ne le dérangeaient pas, c’était un tout autre sentiment qui s’emparait de lui à l’idée même que Flemming soit présent lui aussi. Mais le Grand Griffon trouvait du réconfort dans le fait que si son  « estimé » collègue avait été présent, il l’aurait sans doute entendu bien plus tôt.

-Elenor. Se contenta d'abord sobrement Manfred en inclinant sa tête en voyant sa collègue se rapprocher. Je dois avouer que la surprise est partagée, il semblerait que les évènements énigmatiques rassemblent toutes sortes de gens, bien que nos collègues n’aient pas l’air d’être présent.

Il ne se laissait pas aller à la médisance contre les autres Hauts Généraux, Custer et Lomakine ne lui  inspiraient rien d’autre qu’une once de respect, Flemming en revanche était un cas plus complexe. Oh Manfred respectait ses compétences, comme il respectait les compétences de tout ses collègues, après tout aucun d’eux n’occuperaient leur place s’ils n’étaient pas un tant soit peu qualifiés. Mais Flemming lui inspirait plus que ça, un brin de pitié teinté de mépris, son attitude toute entière lui valait la désapprobation de Manfred. Mais sa présence en ce jour était encore inconnue, et ce n’était pas lui qui était face à Manfred, mais Elenor.

-On m’a rapporté que votre intervention à la Haute Université des Sciences et de l’Ingénierie Magithèques c’était merveilleusement bien déroulée. Votre exposé à propos du Verster en a impressionné beaucoup, et je ne doute pas que cela encouragera des ingénieurs particulièrement prometteur à rejoindre leurs collègues dans la recherche militaire. Il s’arrêta un instant alors qu’on lui passait une coupe de champagne pleine. Il faudra que vous me montriez le Verster un jour, je suis curieux de voir ce prototype et toutes ses possibilités.

La domination aérienne de Daënastre était déjà presque totale, en dehors des pirates de l’air et de déserteurs isolés, bien peu se dressaient face à l’armada d’aéronef de l’Union des Nations Évolués, alors si le contrôle qu’ils exerçaient sur les mers se fortifiait, bien peu seraient ceux ayant les possibilités de leur résister.

Mais ce n’était pas le moment de songer au contrôle des mers et des profondeurs, leur hôte prenait la parole, et en prenant la parole Laura Godolphin levait le voile sur ses intentions et sur la raison de ce rassemblement. Si un léger sourire était dessiné sur le visage de Manfred au début de l’intervention de la Conseillère, ce sourire s’estompa bien rapidement au fur et à mesure du flot de paroles qui s’échappait de la bouche de Laura. Si Manfred faisait généralement face à toutes les situations avec calme, ce discours ne faisait naître en lui aucun sentiment autre que la colère et le poussa à masser délicatement les arêtes de son nez. Il savait que la guerre était une possibilité en ces temps troublés, mais en revanche il ne s’était pas attendu à ce que la représentante de Hinaus au Conseil de l’U.N.E exhorte la population à la guerre aussi librement. Et à « préparer l’après ». Car elle pensait que la guerre serait aussi facile ? Que les my’trans n’avaient pas appris de la dernière guerre ? Oui Daënastre avait accompli des prodiges grâce à la magilithe, mais ce n’était pas pour autant que la guerre serait facile.

Il laissa échapper un long soupir alors que quelqu’un essayait d’attirer son attention. Il reconnut le jeune capitaine Fabius Solar, malheureusement pour lui Manfred n’était pas vraiment d’humeur à échanger ou à répondre à des questions, et il se contenta d’un « Pas maintenant » pour seules paroles, trop occupé à réfléchir à ce qui venait de se passer en ce lieu, et aux répercussions que cela aurait dans un futur proche.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyLun 6 Mai - 4:20
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
J’observais son discours depuis les hauteurs, sur une sorte de balcon qui surplombait la grande salle. J’étais tombé dessus en explorant le dédale que formaient les couloirs du fort. C’était la place idéale pour un tireur isolé s’il voulait atteindre Laura et je m’étonnais qu’il n’y ai pas de garde à cet emplacement.

Laura Godolphin. Une femme que j’avais jugée intelligente dès notre première rencontre. Dotée d’un don certain pour la diplomatie, sa maîtrise des mots en faisait un interlocuteur très agréable. Mais son désir de vengeance l’avait aveuglé. Le discours qu’elle prononçait aujourd’hui était l’annonce d’une folie qui ne devait en aucun cas survenir. Alors qu’elle achevait son discours, des murmures s’élevèrent dans toute la salle. Mon sang ne fit qu’un tour. Peut-être mes derniers voyages loin du monde mondain m’avaient-ils rendu moins subtil et diplomate. Toujours est-il que je pris la parole d’un ton rageur depuis mon promontoir, assez fort pour que tous m’entende, même si ce n’était pas ma volonté.

-Vous vous entendez parler Laura ? Vous parlez de préparer la Guerre ! Votre soif de vengeance vous aveugle, un tel conflit serait meurtrier pour tous. Et cela seulement pour venger un acte de terrorisme isolé. Croyez-moi, tous les maux que la guerre prétend régler sont moins épouvantables que la guerre elle-même. Votre folie pourrait nous mener à des massacres dont vous n’imaginez pas l’ampleur !

Cette femme parlait de partir en guerre alors qu’elle ne connaissait rien des combats. Cela me mettait dans une rage noire. Son inconscience pouvait provoquer des horreurs dont elle ignorait tout. J’avais combattu de nombreuses fois, tué de nombreux adversaires : la guerre était le pire de maux que pouvait connaître notre nation. Je n’avais pas voulu capter l’attention de la foule, je n’avais pas même pensé à la conséquence de mes actes. Je venais de me positionner très clairement contre cette guerre et cela n’était pas un choix anodin. Le pays allait se diviser désormais. J’ignorais quel était l’avis de mon père sur la question mais je venais d’annoncer la famille Harmony en faveur de la paix. Un erreur qui pourrait me coûter cher. Tous les regards se portaient sur moi.

J’ignorais quelle position prendraient les Hauts-généraux. C’était les seuls avis qui comptaient réellement dans cette foule d’invités. Je me promis de rendre visite à Flemming sous peu pour être sûr de son avis sur la question. Si les responsables de l’armée se déclaraient en faveur de la guerre, elle pouvait bien survenir plus tôt que prévu. Je compris les conséquences de l’annonce de Laura Godolphin : le pays aller se déchirer et le gouvernement avec.

J’adressais un regard interrogateur aux deux généraux présents dans la salle. J’avais besoin de soutien : oseraient-ils se déclarer en faveur de la paix ? J’avais déjà rencontré Manfred grâce à ma relation avec Flemming, mais nous n’avions échangé que quelques mots et il ne souvenait sûrement pas de moi. Il m’avait semblé être un homme d’honneur et doué de raison. En revanche j’ignorais tout d’Elenor Kingston. Il fallait agir maintenant pour désamorcer l’idée avant même que certains envisagent d’y adhérer entièrement. Si les hauts généraux se déclaraient pour la paix, nous aurions une chance d’éviter la catastrophe.

Depuis ma hauteur, je croisais quelques regards de haine et je compris vite qu’il ne fallait pas que je m’éternise. Un nobliau isolé qui s’oppose ouvertement au projet pouvait disparaître sans qu’on s’en inquiète trop. Je demandais soudain s’il était vraiment possible que certains aillent jusque là. Laura était prête à déclarer une guerre meurtrière, cela répondait à ma question.

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMar 7 Mai - 20:01
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
« Voir le Verster… Bien sûr, vous n’aurez qu’à m’envoyer un message pour m’annoncer votre visite et à vous amarrer au Gladio Alchemist, vous pourrez assister à la démonstration habituelle. Je doute que vous trouviez ça si impressionnant. Il est très loin d’être achevé. »

La réflexion l’avait surprise, elle n’avait pas l’habitude que le reste du Haut commandement s’intéresse de près à ce qu’elle faisait, de même qu’elle ne s’intéressait que de loin à leurs propres avancées. Il y avait forcément un peu de communication afin que les nouvelles technologies puissent être utilisées au mieux là où elles étaient nécessaires, comme lorsqu’elle avait emprunté certaines techniques des ingénieurs d’Hinaus pour le poste de pilotage du Verster, mais en dehors de ça ils étaient majoritairement indépendants. Ajoutez à cela qu’elle avait longtemps été mésestimée par ses collègues pour sa jeunesse et vous comprendrez que la demande de Manfred était une plaisante surprise pour son ego.
Ça n’empêchait pas sa mauvaise humeur de largement diminuer les exploits déjà accomplis par le Verster pour une fois qu’elle avait l’occasion d’en parler en dehors de tout cadre officiel. Car si le prototype montrait des résultats remarquables, il ne pouvait prétendre arriver ne serait-ce qu’à la cheville des exigences démesurées d’Elenor pour ce qu’elle considérait comme son bijou. Elle fut toutefois détournée de ses récriminations à l’encontre de son propre travail par la prise de parole de Laura.

Elle fut peu touchée par l’histoire de cet enfant mort. Elle se demanda même fugitivement si Laura avait bien eu un enfant ou si elle avait emprunté cette histoire et l’avait rendue personnelle, voir si elle ne l’avait pas inventé de toutes pièces. Elle se fit toutefois la réflexion que ça devait être vrai, c’était par trop risqué de mentir sur ce genre de choses. Elle nota avec un certain amusement qu’elle ne faisait aucune mention de son mari ou, en tout cas, de celui qui était le père de son fils. Sans doute que si monsieur Godolphin était en plein santé et tranquillement en train de siroter un verre de vin dans le salon de leur résidence principale à l’heure actuelle, cela desservirait la charge émotionnelle de son discours. Elle n’essayait même pas de faire croire qu’il était détruit lui aussi, cela cachait-il quelques divergences d’opinions au sein du couple ?
Ah oui, elle revenait sur cette histoire d’évolution. C’était le point qui la touchait le plus : elle voyait le raisonnement, un vrai raisonnement logique, pas une bête histoire de drame familial dont elle n’avait que faire, mais il ne lui convenait pas tout à fait. Principalement, elle ne voyait pas bien en quoi le citoyen moyen de l’U.N.E., parfaitement incapable de comprendre les principes physiques derrière les trois-quarts de la technologie dont il bénéficiait au quotidien avait réellement évolué. L’immense majorité des gens restaient les même hommes et femmes que ceux qui avaient débarqués sur les côtes du Tyorum ou sur les côtes du Lac Sauveur, seuls une minorité d’élus pouvait se targuer de réellement comprendre la technologie et faire évoluer leur société toute entière.

« C’était assurément plus intéressant qu’une foreuse géante. »

Elle avait dit cela à mi-voix sur un ton un peu amusé, mais elle le pensait vraiment. Bien que le petit spectacle de Laura ne la concernait pas -comme si elle n’était pas déjà occuper à préparer ce fameux ‘après’- cela augurait d’un tel futur scandale politique qu’elle était satisfaite d’y avoir assisté en personne. Il y avait même sans doute quelque chose à jouer. Si seulement elle n’avait pas l’esprit si embrouillé, la peste soit des trains !
Tout à ses réflexions internes, ou en tout cas ses tentatives, elle ne vit que distraitement le militaire qui vint les saluer Manfred et elle et à qui elle répondit d’un air absent. Ce qui la tira de sa rêverie, en revanche, fut l’intervention remarquée d’un des invités depuis son balcon pour déclamer son amour de la paix. C’était assez étonnant même au vu de son apparence de baroudeur va-t’en-guerre mais ce qui le fut plus encore était le regard qu’il lança en direction de Manfred et d’elle, espérant un soutien. Il n’aurait pu mieux les interpeller qu’en criant leurs prénoms.
Elle avait d’abord envisagé de ne rester qu’une spectatrice muette, de regarder de loin se dérouler le plan de Laura sans s’en mêler dans un premier temps, analyser ses mouvements et jouer ses propres pions ensuite. Sans doute son mal de crâne latent était-il à l’origine de son changement de plan car elle s’avança légèrement en direction de leur hôtesse avant de s’adresser à elle d’une voix forte, sûre d’elle et particulièrement cassante. Il n’y avait aucune sympathie pour celle qui avait joué la carte de la mère éplorée.

« Quelle est cette absurdité, madame ? Qu’espérez-vous obtenir en poussant ainsi les gens sur le chemin de la guerre ? Vous l’avez dit vous-même, elle est inévitable. En ce cas, pourquoi être si pressée ? »

Elle lui adressa un sourire mauvais, dénué de toute sympathie.

« Vous voulez voir les gens préparer ce fameux après, n’est-ce pas ? Et bien je vais vous dire comment c’est possible : que les médecins soignent, que les professeurs enseignent, que les ingénieurs inventent, que les pêcheurs pêchent, que les sans-abri se rendent utiles à la société et que les hors-la-loi se présentent au poste de police le plus proche. En bref, que chacun reste à sa place et que ceux qui n’en ont pas s’en trouvent une. En ce qui me concerne, nous avons toujours besoin de marins supplémentaires. »

Elle but une gorgée de sa coupe de champagne avant de reprendre, en adressant à Laura un regard froid et méprisant de derrière ses paupières mi-closes tandis qu’un léger sourire remontait le coin de ses lèvres à la couleur lilas :

« La guerre est une chose trop sérieuse pour être laissée à ceux qui n’y connaissent rien. »

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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyLun 13 Mai - 11:03
Prendre un peu de temps de repos en laissant le monde de gens et de politique alentour s'effacer dans l'arrière-plan me fait le plus grand bien. Je m'étais mis sur les nerfs en venant ici, mais je trouve un peu de sérénité et de calme maintenant que j'arrête de ruminer. La fumée de l'aimable inconnu aide peut-être un peu aussi, qui sait ?

Enfin cela fait plaisir de ne pas être entièrement à cran ici. J'arriverais, visons haut, peut-être même, à visiter Sophie et Crone... Je m'en veux un peu de les avoir abandonnés comme ça quand ils ont tant donnés pour moi...

Tiens donc... la salle laisse enfin au silence la place qui lui est due pendant un discours. Notre aimable hôtesse va t'elle enfin en venir au but ? Apparemment pas ? Hum... Je dois faire plus attention avec mes questions rhétoriques. Se faire surprendre par quelque chose d'aussi simple n'est pas une habitude dont j'ai besoin et... Et maintenant elle commence. Parfait ! Vous avez droit à toute mon attention.

...

La communication est un art compliqué, surtout quand on a une vision précise du résultat. C'est un jeu de jonglage ardu où la voix, le visage, le corps, les mots et l'intonation sont autant de mains pouvant à tout moment raté leur coups. La communication est un art compliqué, surtout quand on a une vision précise du résultat.

Certain serait sans doutes surpris d'apprendre qu'une pauvre fille de la caravane qui n'a pas passé une seule heure sur les bancs d'écoles comme moi s'y connais en discours. Mais ce serait omettre que je suis une conteuse. Mon travail est de parler et d'écouter. Je dois voir ce qui se cache derrière une historie afin de ne pas mettre mon nez ou mon pied là où ils ne seraient pas les bienvenues.

Gert m'a appris qu'il y a deux façons de lire au-delà des lignes. Il faut soit regarder chaque engrenage de la machine pour surprendre le hic quand il arrivera ou de ne me concentrer que sur un seul pour ne pas me laisser distraire par le brouhaha. C'est pour cela que je ne regrette pas de ne pas pouvoir utiliser mes yeux ici. J'aurais peut-être été confondu par une mimique ou un mouvement grandiose des bras. Je sais à quel point je suis vulnérable aux grandiloquentes histoires.

Mas ici, je n'ai que les mots... Et mon ventre se tord en les entendants. Que l'enfant et les émotions qui vont de paires soit vrai ou pas, importe peu. S'il n'était pas sien il n'y a aucun doutes que des parents sans enfants et des enfants sans parents arpente maintenant la vie à cause des atrocité qui se sont produite ce jour-là. J'ai la main sur le cœur et je connais la douleur du deuil. Je sais qu'il existe mille et une façon de retrouver une raison de vivre.

Je sais aussi que la merde qui est sortie de sa bouche après n'est pas une méthode que je peux excuser. Je comprends bien que les pauvres ères qui se disent nos dirigeants et représentant perde de vue l'humain. Que pour eux nous sommes des chiffres et des statistiques. Je le sais et le comprends. Mais n'y a-t-il donc personne dans leur entourage pour leur rappeler que les hommes sont unique ? Que chaque personne à sa volonté propre ?

Dois-je maudire toutes les montagnes car c'est sur l'une d'entre elles que mes parents sont morts ? Dois-je cracher à la gueule de tous les policiers parce que l'un d'entre eux m'a mis dehors une nuit de grand froids ? Dois-je déclarer la guerre à une nation entière parce qu'un de ces citoyens était si vide qu'il a partagé son mal ?

Et n'as-tu donc jamais rencontré quiconque pour dire que les Daënar ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres ? Où bien les nobles et les bourgeois de la cour se sont-ils tant pliés en quatre pour tes beaux yeux que tu ne sais plus les différencier sous les couches de dignités piétinées et de riches habits !

D'où te viens donc cette folle idée d'évolution ? Es-tu suffisamment perdu dans ton monde que tu crois qu'un enfant Daënar éduqué à My'tra sera tout de même un adepte de la technologie et qu'un My'tran éduqué à Daënastre sera toujours un magicien ?

Combien de héros devons-nous perdre ?! Maudite truie ! Les vétérans de la dernière guerre te raconteront le nombre de héros et de pauvre gars que la guerre sacrifiera sur l'autel de ta folie ! Tu as toi-même admis que la guerre nous a vidé il à un demi-siècle ! Rien n'est différent aujourd'hui ! Je vis à Rathram, en cherchant mes histoires j'ai entendu mille récits des gueule cassé venu ici chercher des prothèses ! Le prix de la guerre ne change jamais !

Que ce discours public soit damné ! Je t'aurais balancé mes quatre vérités si la foule si présente ne m'étais pas si imprévisible. Qu'importe ! Nous avons tous un rôle à jouer tu dis ? Répète-le donc encore ! Je ne suis pas sûr que les journalistes aient bien compris quel titre il devait mettre à leur article et quelle phrase doit traîner dans la tête de l'audience ! Politicard !

Soit ! Qu'importe ! Dis ce que tu penses. Dis ce que tu veux. Peu m'importe au final. Je ne suis qu'une pauvre aveugle. Un rebut. Un des échecs de l'évolution. Tu ne voudras pas de moi tant que je ne ferais pas de bruit et je sais que ta philosophie brisée t'emportera dans la tombe avant l'heure. Prépare ton après et joue avec tes marionnettes. Cette guerre ne sera pas la mienne. Et je serais libre de toi bien assez tôt.

J'irais au loin par moi-même. Le monde est vaste. Si vaste que personne ne le comprend vraiment, toi encore moins que les autres. Il existe mille et un lieu qui sauront satisfaire ma curiosité et mon appétit sans que j'ai jamais à regretter ma disparition.

Va. Cache toi derrière un mur de corps chauds que tu enverras au front. Et que seuls les idiots te suivent.

J'en ai assez vu. La garde va me rendre mes affaires et moi je reprends le train. Adieu Hinaus je n'aurais jamais dû revenir...

« Vous vous entendez parler Laura ? Vous parlez de préparer la Guerre ! Votre soif de vengeance vous aveugle, un tel conflit serait meurtrier pour tous. Et cela seulement pour venger un acte de terrorisme isolé. Croyez-moi, tous les maux que la guerre prétend régler sont moins épouvantables que la guerre elle-même. Votre folie pourrait nous mener à des massacres dont vous n’imaginez pas l’ampleur ! »

Tu perds ton temps mon gars., n'affronte pas un annimal dans son propre terrier, il aura toujours l'avanta...

« Quelle est cette absurdité, madame ? Qu’espérez-vous obtenir en poussant ainsi les gens sur le chemin de la guerre ? Vous l’avez dit vous-même, elle est inévitable. En ce cas, pourquoi être si pressée ? »

Hum... Il semblerait que la bonne Laura n'ait pas aussi bien placé ses pions qu'elle ne l'aurais voulu... Les commentaires redoublent. Chacun cherche à donner son avis ? Il se pourrait que tout cela ne dégénère bien vite...

Rester pour assister au spectacle ou partir pour éviter les embrouilles...

Qu'es-ce que je raconte ? Comme si je pouvais laisser une histoire en cours de route !

Trouvons-nous un bord de foule ou attendre que le drame ne passe en relative sécurité.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMer 22 Mai - 21:57
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
C'est enfin l'heure du discours ? Eh bah, c'est pas trop tôt ! A ce rythme, les réserves de boisson risquaient de s'épuiser avant que la fameuse Laura ne leur livre la vraie raison de ce rassemblement. Restant légèrement en retrait, se mêler à la foule n'est toujours pas parmi ses activités favorites, Swenn tend l'oreille alors que le brouhaha environnant fini par disparaitre.

On commence donc par cette fameuse exposition à Yeronkhii. S'il n'y était pas ce jour là, le jeune homme a bien assez entendu parler du désastre qui s'y est produit. Sans compter sur les journaux qui s'en sont délectés des jours durant. Une attitude toujours aussi froide et dénuée de toute expression, le chimiste n'est pas pour autant complètement insensible à cette histoire. Est-ce qu'il n'y a pas pire expérience de vie que d'assister à la mort de son enfant ? Voilà bien la raison principale pour laquelle il ne pourra jamais cautionner cette guerre entre leurs peuples. Parce que ce ne sera alors pas juste quelques débordements tragiques qu'il faudra compter, mais des attaques à répétition, qui laisseront bien plus d'enveloppes dénuées de toute forme de vie.

Évidemment, il n'ignore pas la possibilité que cette histoire ne soit là que pour atteindre une majorité de l'assemblée. C'est même ce qu'il y a de plus probable. Mais l'alcool aidant (il faut dire que ses doigts ne sont déjà plus assez nombreux pour compter le nombre de verres qui lui sont passés entre les mains), Swenn est un peu plus prompt à donner du crédit à ces paroles.

Ne croyez pas pour autant qu'il va adhérer à ce qui suit. Le fossé est encore large. Et il n'apprécie pas la tournure que prennent les propos de leur hôte. Ni le ton qui y est associé. Incitant à la révolte. A la combattivité. Ce qui, avec ce garçon là, est perdu d'avance. Quoi qu'on puisse lui reprocher (et oui, ce n'est pas ce qui manque), c'est un pacifiste dans l'âme. Comme beaucoup de rathras, et sur ce point, il n'est pas bien différent de ses compatriotes. Il n'a pas été élevé pour faire la guerre. Il ne sait même pas vraiment se battre, si ce n'est dans une taverne après avoir abusé d'alcool. Non, il ne se voit clairement pas aider à préparer cet "après" que Laura leur expose. Il préfère donc largement finir de vider cet énième verre qui se trouve entre ses mains alors que chaque invité y va maintenant de son commentaire, participant à une explosion du niveau sonore de la pièce. De quoi faire fuir le chimiste bien loin de toute cette agitation qui lui file mal au crane. A moins que ce ne soit le champagne ?

Mais alors qu'il arrive au niveau de la porte donnant accès à l'extérieur, bien décidé à couper avec cet air saturé d'ambitions politiques toutes plus démesurées les unes que les autres, la voix de Raziel s'élève pour s'indigner face aux propos tenus par Laura. Si Swenn n'est pas fondamentalement contre ces paroles, il ne faut sûrement pas attendre un quelconque soutien de sa part. Ces jeux de pouvoirs sont beaucoup trop chiants à son goût pour qu'il se risque à y prendre part. Un regard curieux vers la scène qui se déroule à présent, le chimiste finit par tourner les talons, laissant ces chamailleries à tous les politicards présents dans cette pièce. Tous des abrutis si on lui demandait son avis. Avis facilement compréhensible à travers ce regard plein de dédain qu'il pose sur l'assemblée avant de passer la porte.

S'adossant au mur de la bâtisse, le chimiste allume une clope pour faire passer le goût amer de toutes ces magouilles qui ont pour but d'aboutir à une nouvelle guerre. Ça aussi ça lui donne envie de gerber. Pourtant, comme tout le monde, il a parfaitement conscience que c'est inévitable. Que tôt ou tard, c'est ce qui va arriver. Pourquoi est-ce que personne ne propose une solution pour éviter les conflits ? Au lieu de toujours encourager aux combats ? Putain ça lui fout toujours le moral au sous sol ces histoires !

- "Je ne savais pas que tu t'intéressais aux questions de politique Daenars. Pas très encourageant n'est-ce pas ?"

Ouais, tellement bas qu'il en vient même à tenir ce genre de propos. Pas seul non ! N'exagérez pas quand même ! Il l'a bien aperçue la silhouette de l'anomalie un peu plus loin. Ce qui ne l'empêche pas de rester le dos contre son mur à laisser ce poison parcourir ses poumons. Un poison plus simple à respirer que la puanteur qui règne à l'intérieur quoi qu'il en soit.

Bolgokh
Bolgokh
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[mini-Event] - Préparer « l'après » EmptyMar 18 Juin - 18:04
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Une fois qu’elle eut prononcé ses derniers mots, un silence mortifère s’empara de l’assemblée, suivi de près par quelques chuchotements affolés. On spéculait, on s’inquiétait, on s’énervait, mais parfois aussi on acquiesçait. Mais, très vite, les premiers retours fusèrent dans la salle, comme des coups de feu tirés trop vite. La première critique était clairement prononcée sous le coup de la colère. Une colère légitime, que Laura prévoyait de recevoir sur elle. Car la guerre, à Daënastre, n’était pas populaire. La population ne voulait en aucun cas se battre. Pourtant, ils réclamaient une réponse aux divers attentats perpétrés par My’trä. Ils réclamaient parfois la destruction de ceux qui vivaient sur l’autre continent. Un paradoxe qui faisait s’arracher les cheveux à certains décideurs, mais que la conseillère se savait capable d’utiliser pour montrer, à ceux qui l’écouteraient, que cette situation ne pouvait plus durer. L’un des deux pays devait périr pour que l’autre puisse survivre, ou les deux seraient détruits par le manque d’audace de leurs dirigeants. Laura regarda tour à tour Raziel et le Haut-Général qui venaient de s’exprimer et leur adressa un sourire en acquiesçant.

« Mes amis, je comprends votre inquiétude. Elle est légitime. Surtout pour vous, Haut-Général, car vous connaissez les choses de la guerre sûrement mieux que moi. Mais ne sous-estimez pas mon propre savoir. En tant que conseillère, je peux vous assurer que ce que vous souhaitez tous ne pourra être apporté que par la guerre. Vous souhaitez le moins de victimes possibles ; vous souhaitez que cette escalade de violence entre nos deux nations cesse ; vous souhaitez, Haut-Général, que chacun retrouve sa place, alors il n’y a qu’une solution, et vous le savez. En ce moment-même nos compatriotes, fatigués de notre inaction, se rendent à My’trä pour perpétrer des massacres aussi graves que ceux que nous avons subis. C’est rester à sa place selon vous ? Des patients malades, blessés, attendant d’être soigné à l’hôpital de Cerka ont été brutalement attaqués par des mages auxquels nous n’avions rien fait. C’était là leur place, Haut-Général ? Ils étaient vraiment destinés à périr à cause des tensions souterraines entre My’trä et nous ? Plus personne ne reste à sa place, ce temps est fini et tant que n’agissons pas, ce genre de drames continuera de se produire, encore et encore. Combien d’hôpitaux, d’usines, de centres-villes vous voulez voir ravagés par la magie avant d’admettre que nous devons agir ? »

Son visage exprimait toute la gravité de cette situation et tout le sérieux avec lequel elle prenait soin de convaincre l’assemblée.

« Ma place à moi ce n’est pas ici. Je ne devais pas me trouver devant vous ce soir, et je le paierai peut-être de ma vie de prononcer ces mots, mais cela ne m’effraie pas, parce que ce que je vous dis est bien plus important que ma vie. Hauts-Généraux, c’est surtout à vous que je parle, parce que c’est vous qui avez ce pouvoir. Nous devons réarmer notre nation. Nous devons être prêts. Car, si vous ne voulez pas que les massacres continuent, que la peur paralyse notre peuple au point qu’il ne voudra même plus sortir de chez lui, si vous ne voulez pas que nous finissions par être attaqués sournoisement sans pouvoir rien faire à cause de notre inaction, nous devons agir les premiers. Nous devons agir vite et avec puissance pour que plus jamais aucun peuple n’estime pouvoir nous surpasser. Il en va de notre survie, de celle de nos compatriotes, et si vous voulez la paix c’est le seul et unique moyen de l’obtenir ! Je sais ce que vous allez répondre, qu’est-ce que moi, pauvre conseillère qui n’ai jamais eu à guerroyer de ma vie, je peux faire pour concrétiser mes paroles ?

La conseillère s’apprêtait à compléter son propos, lorsqu’une voix s’éleva de nouveau au milieu de la multitude, mais ce n’était pas celle d’un Haut-Général, pas celle d’un soldat effaré par les propos de Laura, non.

« Vous ne ferez rien, pauvre folle !! »

Une lumière intense, les gens qui s’écartent de sa source. C’était un homme, imperceptible pour la conseillère car son visage se perdait dans la lumière créée par le feu qui se formait entre ses deux mains. Une sphère mortelle, formée avec une rapidité déconcertante et qui fonça immédiatement vers elle. Etait-ce la fin ? Sa vie s’achèverait-elle plus tôt que prévu, alors qu’elle ne se donnait pas plus de quelques jours après ce discours de toute façon ? Aucun de ses gardes ne bougea pour prendre le sort à sa place, sachant très bien qu’elle n’en aurait pas le besoin. Un bracelet à son bras, jusqu’alors masqué par ses vêtements, s’illumina et la boule de feu s’écrasa sur un bouclier bien connu des My’träns, celui de la magie de Möchlog. Laura baissa la main qui lui avait servi à se protéger de cette attaque.

Mais pendant que cet échange avait lieu, d’autres spadassins se dirigeaient avec détermination sur les deux personnes les plus importantes de l’assemblée ici présente. Chaque Haut-Général vit, deux, peut-être trois mages, essayer de les emporter avec un sort bien placé. Mais chacun laissa tout mouvement lorsqu’un effroyable bruit de tonnerre secoua le fort des Trois-Sommets, accompagné par une violente lumière. Un instant de surprise qui permis à la milice chargée de protéger l’évènement d’abattre les autres assaillants à coup de fusil ou de sabre. Les membres de l’assistance, terrifiés, s’étaient massés contre les murs de la salle et certains tentaient même de s’échapper, stoppés par les gardes qui invitaient tout le monde à garder son calme. Au centre de la pièce se trouvait désormais le corps du mage, carbonisé, et il s’échappait de lui une fumée fine et une lourde odeur de viande humaine brûlée. Laura baissa son autre bras, qui comportait un second bracelet serti de magilithe. Elle avait le visage tordu de colère et d’adrénaline. Mais aucune peur, malgré cette effroyable surprise. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus peur. Alors que le calme commençait petit à petit à revenir, que les gardes écartaient les corps pour ne pas les imposer plus longtemps à la vue de tous, la conseillère sauta sur l’occasion pour tenter de convaincre un peu plus l’assistance.

« Vous… vous voyez ? C’est ça que je veux arrêter ! C’est ça que vous voulez tous arrêter ! Vous voulez que ces attentats cessent, vous voulez vous débarrasser de cette peur qui vous tort le ventre en ce moment même ! Et il n’y a qu’une solution ! Nous devons frapper, maintenant ! Cessons d’être aveugles ! Je suis au Conseil, je peux vous assurer qu’ils ne déclencheront jamais la guerre, peu importe que tout le pays brûle sous le feu des My’träns ! C’est à vous, c’est à nous, de prendre les choses en main ! »

L’émotion de ces derniers instants parvenaient presque à faire pleurer Laura, tant son cœur lui secouait la poitrine. Mais il fallait qu’elle se calme, car la dernière partie de ce discours nécessitait du calme et de la précision. Car le message serait fort, rempli de l’espoir sordide de pouvoir vaincre ceux qui voulaient détruire Daënastre.

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