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 La nostalgie fait faire des bêtises

Invité
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyLun 18 Mar - 0:59
Plusieurs minutes s'étaient écoulées après que le géant leur ait faussé compagnie ... tant mieux, son odeur n'avait d'égal que l'atmosphère embarrassante que sa seule présence instaurait. Nora ne pouvait pas le sentir, boutade mise à part, s'ajoutait à ça le drôle de business que Swenn s'amusait à mettre en place avec lui. De qui il était l'ami celui-là exactement ? En tout cas, il se rattrapait plutôt bien, en lui faisant le fabuleux honneur, doublé d'un exploit d'endurance qu'elle ne lui aurait jamais soupçonné. Tant qu'il marchait, tout irait bien, et s'il tombait, à la rigueur, ça aurait le mérite d'être drôle ...

La fainéante en pleine démonstration de l'art oisif selon sa plus belle incarnation profitait bien de sa position de privilégiée préservée de la marche. Les quais s'éloignaient de plus en plus, et le chemin de terre qui menait à la ville se faisait de moins en moins lumineux. Heureusement pour eux, Nora connaissait ces terres comme sa poche. C'était là où elle était née, là où elle avait grandi, avait joué et bien d'autres choses en somme. Qu'était donc le plus atypique de la situation, ce retour en enfance, ou bien réaliser qu'à deux pas de là où elle berçait ses soeurs se trouvait un repaire entier de marins doués d'intentions douteuses. Enfin, elles n'avaient droit de sortir que durant le jour et leu mère veillait sur elle.

Cette dernière s'appelait Shaïin, drôle de nom pour une negiin ... mais la situation familiale de la rouquine imposait des concepts originaux. Sa mère était my'tranne, fidèle de Delkhii, son père était un technologiste convaincu qui s'amusait de sa vie de paysan. C'était une humble lignée que celle des Adarsa, plus encore lorsque cette dernière se vit enrichie de la lumière des Architectes. Amusant que tous se perpétuent à dire qu'enfants des dieux et scientifiques convaincus ne pouvaient se mélanger. Cette famille qu'était la sienne était le premier engrenage qui avait fait tourner les machinations dans l'esprit de Nora.

Tête avachie sur l'épaule gauche du daënar, la negiin s'était à moitié endormie, gardée éveillée seulement par les remous du jeune homme. Une chance pour lui qu'elle n'ait pas des kilos en trop, il ramerait sinon ! Et vu comment elle était accrochée, le chimiste n'avait également pas à se soucier de la réajuster. Finalement, la fièvre de l'alcool redescendait, mais l'intellect de la rouquine n'était pas bien mieux arrangé. Elle sentait que ses jambes étaient moins engourdies par l'humeur des breuvages, mais sur l'instant, elle en avait jusqu'à oublié sa profession d'ordinaire, celle d'une criminelle. C'était peut-être pour ça qu'elle se sentait si heureuse. Elle étira finalement la tête, relâchant quelque peu son étreinte sur les épaules de Swenn. Quelque chose avait attiré son attention, vers l'océan aux vagues immergées d'ombres.

- Attends.

La rouquine descendit de son hôte bien avenant de sa galanterie, son pas trembla un peu et elle reprit d'ailleurs appui sur le daënar avant qu'elle ne soit complètement stable. Elle fit deux courtes enjambées sur le chemin, sa tête fixée dans la direction du soleil couché. Les deux Lunes éclairaient un fragment d'une expression rêveuse sur son visage, comme celle d'un somnambule éveillé en plein songe, perdu dans un endroit familier mais dont il n'avait aucune idée qu'il y reviendrait. Nora fit un pas de plus en avant, s'agenouillant sous le déséquilibre de son talon harnaché par l'ivresse.

Dans un champ, à quelques centaines de mètres, une lumière se distinguait d'une fenêtre ouverte. Plusieurs bougies brillaient, et de là où elle était, la negiin crut voir quelques silhouettes bouger. La traînée blanchâtre d'un feu de cheminée se dessinait en une éparse constellation informe, attirée vers les étoiles, s'affaissant comme un sillage de lumière ... deux gouttes jumelles sillonnèrent les pommettes de Nora. Doucement, elle se mit à rire, silencieuse, elle enchaînait des expirations qui auraient pu se confondre avec des pleurs. Sa joie se noyait bel et bien dans un émoi qu'elle seule pouvait comprendre. Finalement, elle se releva, retourna un visage enchanté vers Swenn et essuyait ses joues d'un revers de la main, qui n'empêchait aucunement d'autres larmes de tomber.

- Je suis désolée, je ... je dois ...

Elle fit d'abord volte-face, commençant à trottiner vers la maisonnée sans se soucier de si son explication serait suffisante pour que son camarade ne comprenne. Finalement, après quelques enjambées, elle s'arrêta net, soupira, et, se retournant à nouveau, revint attraper la main du jeune homme pour qu'il n'ait d'autre choix que de la suivre. Ce n'était pas de la gambade cette fois-ci, Nora courrait avec une hâte certifiée, battant des jambes comme l'on aurait jamais soupçonné une personne saoule de pouvoir le faire.

Arrivée devant la porte, la negiin s'empressa d'y frapper, sans même se soucier si le chimiste était toujours au bout de ses doigts. Quelques voix fredonnèrent, à l'intérieur, des paroles incompréhensibles, qui sonnaient comme une complainte. La porte s'ouvrit, le coeur de Nora s'arrêta de battre, tandis qu'une femme mâture aux cheveux roux se présentait sur le palier. Le buste de la plus jeune rouquine se cabra, s'abaissant d'abord une fraction de seconde, avant d'immédiatement se relever. Sans avertissement, elle s'engouffra dans les bras de l'étrangère présumée. Ses mains cherchaient l'arrière du crâne, de la nuque de l'habitante, qui arborait un air confus.

En un murmure étouffé par la bouche qu'elle poussait contre l'épaule de la mûre paysanne, Nora expira en un pleur articulé comme si empli de soulagement.

- Bonsoir, maman.

Les yeux verts, emplis d'une jeunesse destituée aux lois du temps, s'arrondirent, s'écarquillèrent, puis se mirent à luire sous l'impulsion d'un large sourire, dévoilant une rangée radieuse de dents dont la blancheur contrastait avec le teint mâte de la dame.

- Nora ?! Oh, que Delkhii m'envoie une pierre si je rêve, c'est vraiment toi ?

Shaïin écartait sa fille d'elle, passant ses paumes sur son visage, reconnaissant l'abysse de ses yeux et la rousseur de ses mèches. Voyant les larmes rouler sur les joues de sa petite, elle passa un index pliée, récoltant les gouttes au bout de sa phalange et la serrant à nouveau contre elle.

- Tu n'as pas idée de partir aussi longtemps ! Et sans donner de courrier, ni de lettre, rien ! elle remua un doigt inquisiteur en sa direction. Ton père disait toujours que tu reviendrais, pour une fois que je suis heureuse de donner raison à cet imbécile de première.
- Maman ... pas déjà.
- Oh oui, pardon, mais je perds mes mots, ma fille ! Huit ans ! Huit ans ! J'ai tellement hâte que tu vois à quel point tes soeurs ont grandi, et ton père ! Il sera si heureux, j'ai bien peur qu'il ne pleure. Et ... par le faiseur de terre, que vois-je ?!

Elle se destitua de sa fille, qui attendit auprès de la porte tandis qu'elle laissa arriver ce dont elle se doutait qui allait arriver. Sa mère s'en vint auprès de Swenn ... évidemment, lui agrippant la main entre ses deux paumes.

- Ma chère et tendre, même après huit ans d'absence tu ne te gênes pas pour ramener ton homme sans consulter ta vieille mère
- C'est un ami, maman ... elle souriait de sa gêne.
- Homme ou ami, qu'importe ! Un minois aussi mignon, ça ne se laisse pas dehors, entrez donc, vous deux !

Shaïin prit l'initiative de revenir dans la cuisine, où une odeur de thé rouge montait entre les planches. Nora, toujours devant la porte, offrit une oeillade au daënar, esquissant d'abord un sourire, avant de finalement baisser les yeux en battant des cils. D'un geste droit, elle lui désigna la porte, armée d'une expression chaleureuse à laquelle il ne devait certainement pas avoir l'habitude. A l'intérieur, la mère n'attendit pas pour sortir deux pots en terre cuite, qu'elle servit devant deux chaises vides.

- Ces enfants, on les éduque, on les libère, et après qu'ils aient grandi et trouvé un gagne-pain, ils reviennent sans prévenir et vous présente leur fiancé sans même vous consulter ! Les manières se perdent, mais quelle fougue !

Refermant la porte derrière elle, la rouquine n'eut d'autre choix que d'accepter la remarque de sa génitrice. Quelque peu gênée, elle commençait à se souvenir que finalement ... c'était peut-être mieux si Swenn n'avait pas été là. C'était chose faite, trop tard pour regretter, au moins, ce serait amusant, lui qui ne gérait pas si bien ce genre de situations chaleureuses et amicales. Enfin, à voir s'il était moins embarrassé qu'elle ne l'était ... chose difficile à faire, d'autant que la mère de famille ne comptait pas s'arrêter là.

- Servez-vous donc en sucre, je vous en prie. elle s'assit. Hé bien, dites-moi tout ! Comment vous êtes vous rencontrés ?
- Maman, nous a...
- Voyons, Nora, ton ami doit se sentir très mal à l'aise ! Laisse-le donc s'exprimer, veux-tu ? J'aimerais au moins entendre distinctement le son de sa voix ! Je ne connais même pas son nom.

Le sourire gêné de Nora s'accentua, tandis que l'intérêt tout entier de Shaïin se centrait vers le daënar ... la rouquin enfonça sa tête entre ses épaules, signe qu'elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Pauvre de lui.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMar 19 Mar - 23:19
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Échec. Malgré toutes les précautions et options qui se sont offertes à lui, Swenn se retrouve quand même avec une Nora bourrée sur le dos. S'il était parfaitement sobre encore, il pourrait faire avec. Mais non, lui aussi a dû respecter les conditions du deal avec Eylohr et n'en ressort pas parfaitement stable (même s'il ne va pas s'en plaindre, c'est toujours cool de se faire payer à boire !). En plus, perchée là-haut, la miss ne peut même pas voir sa superbe gueule de blasé ! Oui, encore plus poussée qu'à son habitude !

Mais bon, il l'aime bien quand même Nora, et puis il ne se voyait pas la trainer non plus (et encore moins l'abandonner il ne sait où pour se perdre en suivant). Donc, il avance pour deux, la laissant les guider. Laissant toute l'agitation derrière eux à mesure qu'ils s'éloignent des quais. Il n'a pas la moindre idée de l'endroit où elle les mène. Mais étrangement, il lui fait confiance. Ou du moins, il sait qu'elle connait bien le coin, et c'est donc de façon très rationnelle qui lui délègue le rôle de guide.

La suite en revanche... Alors tous ses neurones ne sont probablement pas parfaitement alignés entre eux, et il sent bien qu'il n'y a pas que ses jambes qui sont au ralenties. Mais il ne comprend absolument rien de ce que peut bien vouloir dire, ou faire, Nora. Au moins, elle descend de son dos. Avec de se mettre à pleurer... ?! Ou... Rire finalement. Passant subitement à l'étonnement mêlé d'incompréhension (oui, l'alcool le rend plus expressif !), Swenn fait vraiment un effort pour capter ce qui se passe. Mais sans grand succès...

- "Heu.... Ouais, si tu l'dis...."

C'est le vide total dans son esprit. Mais il n'a pas envie de la couper dans son élan d'euphorie. Parce qu'on ne va pas se mentir. Habituellement quand la rouquine vient à sa rencontre, c'est pas franchement de la joie qu'il voit en elle. Alors il attend sagement qu'elle accepte de lui en dire plus. Au lieu de ça, la voilà qui l'attrape par la main, partant à toute allure il ne sait où.

Manquant de trébucher et de s'étaler lamentablement à plusieurs reprises, Swenn réussi miraculeusement à survivre à l'élan de folie de la demoiselle. Et s'il pensait avoir tout vu, force est de constater qu'il n'est pas au bout de ses peines. Non, il n'en est même qu'au tout début s'il en juge par la discussion entre.... Une mère et sa fille ???!!

Ok, alors en soit c'est plutôt beau et touchant d'accord (même si ça ne se lit pas particulièrement sur le visage du daenar, il y a encore des expressions que même l'alcool ne peut lui rendre) mais.... Qu'est-ce qu'il fout au beau milieu d'une telle scène bordel ?! Est-ce qu'il ne devrait pas s'éclipser discrètement ?

... Ah, trop tard. Tant d'enthousiasme. Et en plus.... Bah oui, forcément qu'elle s'imagine des choses ! Même lui est capable de comprendre que revenir accompagnée de la sorte après une si longue absence, le coup de "c'est qu'un ami" c'est carrément nul !!! Un regard dépité qu'il tente quand même de rendre un minimum accusateur (elle ose lui faire ça alors qu'il vient de la porter !!!! C'est un manque de reconnaissance total !) en direction de la fautive, il faut reconnaitre que le chimiste n'a pas la moindre idée de ce qu'il convient de dire. Ou de faire.

Alors il laisse la mère de famille dicter la marche à suivre sans émettre la moindre opposition. Ni face à ce contact physique, ni face à cette invitation à entrer, ni même à venir s'installer autour de la table. Entre cette course et cette surprise (dont il se serait bien passé...), il faut admettre qu'il a au moins partiellement dégrisé. Mais ça ne l'aide toujours pas à savoir comment gérer une telle situation. Et en plus, il va falloir qu'il parle... Génial.

- "Merci. Pour le thé, et pour l’accueil."

Une bonne dose de sucre ajoutée au passage dans cette tasse, Swenn tente de récupérer un minimum ses moyens et amorçant de façon à peu près convenable la discussion qui s'annonce. Par chance, il a tendance à rester stoïque en toute circonstance. Bon, au moins ne perd-il pas immédiatement toute crédibilité.

- "Je m'appelle Swenn. Et j'ai rencontré votre fille à Rathram, en Daenastre, il y a de ça plusieurs mois. A Cerka pour être précis. A ce moment là, elle n'était pas en forme et avait quelques soucis. Je ne pouvais pas la laisser comme ça, alors je l'ai aidée."

Oui bien sûr qu'il se rend compte qu'en matière d'histoire à l'eau de rose on est pas mal là. Mais il préfère encore laisser l'option "prince servant" planer. Parce que ce garçon n'est clairement pas doué lorsqu'il s'agit de mentir. Au moins, il n'a pas à s'embêter à inventer une nouvelle version. Avec laquelle son esprit embrumé risque de se perdre. Simple vérité dont il omet certains détails.

Et puis on ne va pas se mentir. Là tout de suite, le rôle de fiancé et beaucoup plus honorable que celui de dealer ! S'il y a bien une situation précise dans laquelle il n'assume absolument pas, c'est bien celle-ci. Se retrouver devant la mère qui a l'air d'une femme aussi serviable qu'adorable. Évidemment qu'il ne peut lui dire dans quelles conditions exactes ils en viennent à se côtoyer, lui et sa fille.

- "Mais je dois vous avouer être tout aussi étonné que vous. Nora ne m'avait pas dit que ses parents habitaient ici. Et encore moins que je devais me préparer à vous rencontrer."

Et hop, même un regard appuyé en direction de la demoiselle. Non mais il n'a pas l'intention de ne pas se défendre hein ! Qu'elle n'espère pas s'en sortir aussi facilement ! Cela dit, le chimiste est réellement gêné et aurait préféré avoir été tenu au courant. Parce que là, il a l'impression d'empester l'alcool à des kilomètres ! Heureusement, le dernier joint consommé remonte à suffisamment longtemps pour que les odeurs du bar qui a suivi aient pris le relai. Bah il faudra s'en satisfaire.

- "Cela n'empêche pas que je suis heureux de faire votre connaissance. Peut-être que je vais enfin en savoir un peu plus sur le genre d'enfant qu'elle était ! Elle n'est pas très bavarde sur son passé."

Qui a dit qu'il ne connait pas les bonnes manières ? Bien sûr qu'il a reçu une certaine éducation. Seulement, la plupart du temps il ne juge pas ses semblables dignes du moindre effort. Bon, pour le sourire franc en revanche, il ne va pas falloir être trop exigeant. Et puis ce n'est même pas faux ! Savoir dans quel environnement à grandit Nora l'intéresse suffisamment pour qu'il n'ait pas l'impression de se forcer à sortir ce genre de phrase. Sans oublier qu'il préfèrerait largement que le sujet revienne dans le camp de l'enfant prodigue ! Toutes les mamans adorent parler de leurs enfants non ?

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMar 2 Avr - 14:14
Les yeux de Nora oscillaient entre le regard pétillant de sa mère et l'assurance étrangement renouvelée de Swenn. Merde, mais il n'était pas aussi embarrassé que ça, cet idiot ! Pour faire la gueule, y a des gens, mais elle n'avait aucune idée qu'il y avait autant d'éloquence dans la langue de ce cher dealer. A croire qu'il était bon commerçant après tout ... quoi qu'il en fut, la rouquine commençait déjà à se retenir de rire. C'était tellement insolite de le voir poli, pour une fois, surtout pour se présenter de la sorte. La negiin remuait une cuillère dans sa propre tasse, tendant une oreille pour écouter le discours de son compagnon avec un sourire rétracté.

Elle pencha la tête sous son épaule, enfonçant son nez sous son bras avec un gloussement silencieux à la déclamation du daënar. Il embellissait bien les choses, surtout en repensant qu'elle était venue le voir pour prendre deux-trois médocs contre le mal de l'âme. Le genre de pilules qui amollissent autant l'humeur que le corps, pas celles qui ne font qu'apaiser une migraine. Nora s'en souvenait d'ailleurs comme sa plus violente montée aux cieux, on ne l'avait pas habituée à des produits comme Swenn les faisait ... au final, elle ne regrettait rien.

La paume de sa main droite, dépliée vers l'avant, désignant sa mère en face d'elle. Admirative, elle regardait son compère d'infortune et d'alcool, se disant qu'il s'en tirait plutôt bien, même s'il était évident que désormais, il n'y aurait pas de retour en arrière pour la maîtresse de foyer. C'était presque comme si son prénom n'avait pas d'importance, il était désormais devenu "petit copain" aux yeux de Shaïin. Nora en entendrait certainement parler longtemps ... mais elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire, surtout en pensant à ses deux soeurs qui devaient dormir à pas moins de quatre mètres d'elle.

Ses lèvres se retroussèrent d'ailleurs une fois de plus, à l'entente du reproche implicitement formulé de Swenn ... oui, d'accord, elle n'avait pas assuré pour le coup, mais elle n'avait pas pu y résister ! Sur le moment elle n'avait pas plus envie d'abandonner le daënar, mais sa famille était si proche, la maison était juste là ! La rouquine avait craqué, huit ans, c'est beaucoup sur le coeur, à l'époque, Fray n'avait même pas sa propre chambre et la porte du fond n'existait pas. Leur petite cabine s'était bien agrandie, sa mère s'était surpassée. La contemplation de Nora prit fin au moment où l'autre malin eut la bonne idée de demander des anecdotes sur son enfance ... l'image fine de terroriste sévère et froide allait très vite s'effondrer, apparemment. Bien sûr, la maîtresse de maison s'en fit grande joie ...

- Oh si vous saviez ! Je pourrais y passer toute la nuit tant j'ai de souvenirs !
- Maman, non ...
- Je me souviens qu'une fois, tu m'avais demandé de te rattraper pendant que tu sautais de monticule de terre en monticule de terre, et moi, pauvre femme que j'étais, je suivais comme je le pouvais, et tu as manqué de t'écorcher le genou en allant trop vite ! Ou bien, quand tu as as abîmé Titou, ton lapin en toile !
- S'il te plaît, maman, arrête.
- Tu avais tellement pleuré ce jour-là que j'ai cru que tu allais noyer les fleurs !

La mention de la rougeur des joues de Nora n'était que commodité, son ton rosâtre montait en profondeur à chaque parole insistante de sa mère. Elle finit par cacher son visage dans sa paume, imaginant à quel point Swenn devait bien rire à l'intérieur. Derrière sa paume, on devinait la trace tomate d'une gêne avec laquelle chacun est familier. Il n'y a rien de pire qu'une mère trop bavarde pour s'infliger la meilleure honte d'un siècle.

- Tu as aménagé une nouvelle chambre pour Fray ?
- Dès qu'elle n'a plus eu peur du noir, elle a demandé à avoir sa propre pièce ! Je crois bien qu'elle en avait marre des ronflements de sa soeur, mais maintenant, c'est cette dernière qui demande à dormir avec elle.
- Lyn n'a jamais réussi à dormir seule ...
- Quand tu es partie, elle a pleuré pendant presque un mois.

Nora baissa la tête avec une moue coupable. Elle se blâmait entièrement pour son rêve égoïste de vivre dans la grande Alexandria, dans la haute bourgeoisie en tant qu'ingénieure de renommée. Ses ambitions étaient parties depuis longtemps, désormais, seules demeuraient ses utopies. Shaïin la regarda longuement avant de reprendre en posant sa main sur le poignet de Swenn.

- Vous êtes certainement très fatigués, vue l'heure. Ta chambre est toujours au même endroit, ma chérie, guide donc ton invité et prenez un peu de repos. Ton père aura sûrement du travail pour toi.

Nora se leva la première et sourit simplement. Non sans gêne, elle adressa un bisou forcé sur la joue de sa mère, après que celle-ci eut fortement insisté pour en recevoir un. Finalement, elle transforma l'embrassade en véritable étreinte dans laquelle elle manqua de l'étouffer. A Swenn, elle se contenta néanmoins de lui délivrer un chaleureux serrage de mains. La rouquine attendait sur le pas d'une porte menant à une chambre remplie de bibelots familiaux, comme des urnes, des dessins, des peintures ... bon, par contre, elle n'avait qu'un seul lit. Evidemment que sa mère ne se souciait pas de savoir si le daënar préférait dormir sur le sol.

La negiin se contenta simplement de fermer la porte après un dernier au revoir de la main à sa mère. Elle commença ensuite à empiler des coussins sur le sol, les sortant d'une armoire, avant de s'y allonger elle-même. Ca faisait pas mal de temps qu'elle commençait à réaliser qu'elle venait de dévoiler à quelqu'un l'intégralité de tout ce qu'elle voulait cacher. Clairement, ça aurait pu être pire, mais bon ...

- ... tu garderas tout ça pour toi, hein ?

Hors de question qu'il n'en parle à qui que ce soit et Nora ne voulait vraiment pas devoir le forcer au silence. Elle préférait risquer la confiance que s'assurer au travers du meurtre ...

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyLun 8 Avr - 19:56
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Daënar +1
Comme il s'y attendait, la mère de Nora accepte bien vite de lui livrer certains de ses souvenirs liés à sa fille aînée. Apparemment au grand damne de la principale intéressée. Non, la mettre mal à l'aise n'était pas l'objectif principal du jeune homme. Même s'il se doutait bien que c'est ce qui allait probablement se passer. Il est seulement satisfait de ne pas avoir à trop en dire de son côté, tout en pouvant en découvrir davantage sur la demoiselle au passage. Et autant dire que ces quelques informations sont pour le moins étonnantes. Qui aurait pu imaginer que quelqu'un de la trempe de Nora viendrait d'une famille a priori aussi... Banale ? Aimante et accueillante. Avec une enfance insouciante. Chose vraiment étrange pour Swenn qui est sorti de ce milieu depuis bien longtemps, mais pas désagréable pour autant.

Descendant ce thé à mesure que les deux femmes présentent dans la pièce discutent (négocient ?) le dealer écoute attentivement, sans pour autant en dire beaucoup. Comme à son habitude. Et en apprend ainsi un peu plus sur la jeune rebelle qu'il est finalement bien loin de connaître. Ou plutôt, découvre une autre facette bien plus resplendissante. Quoi qu'elle puisse paraitre en penser s'il se fie à cette couleur que prennent ses joues.

- "Merci."

Un simple mot, mais qui se justifie amplement par cet accueil loin de ce à quoi est habitué le chimiste. Bon, peut-être que la façon erronée dont cette femme le considère n'y est pas totalement étrangère. Mais il ne risque pas d'avoir mauvaise conscience pour si peu. Alors il lui rend simplement cette poignée de main, une légère inclinaison de la tête en guise de respect, il se lève finalement pour prendre la suite de Nora. Jusque dans cette pièce, qui a du voir grandir l'aînée Adarsa.

- "J'ai pas grand monde à qui raconter ces histoires. Et, c'est pas vraiment le genre de sujet dont je parle habituellement."

Si Swenn est incontestablement beaucoup trop curieux, comme il le prouve de nouveau en laissant ses yeux parcourir tous ces bibelots exposés, allant parfois jusqu'à en saisir un pour l'admirer sous tous ses angles, les secrets ne risquent en revanche pas de s'ébruiter par son biais. Pas très bavard de base, il se sentirait juste ridicule à évoquer ces détails personnels avec qui que ce soit d'étranger. Mais comme toujours, il a une façon bien à lui de rassurer la jeune femme sur ce point.

- "T'as quand même pas dans l'idée de dormir par terre pendant que j'aurais droit au lit ?"

Un regard sceptique en direction de Nora qui est déjà installée à même le sol, quelques coussins comme seul confort. Évidemment qu'il n'est pas question qu'il accepte une telle répartition. Même si ce n'est pas toujours évident à deviner, Swenn possède certains principes. Et voir quelqu'un dormir par terre fait clairement partie des choses refusées d'office. D'autant plus lorsque la personne en question est chez elle.

- "Je sais m'tenir... Si jamais c'était une façon de me faire comprendre qu'il ne se passera rien entre nous. Et, si vraiment tu as besoin d'une certaine distance, alors je préfère encore qu'on échange de places."

Une pokerface parfaitement vide de toute émotion affichée, le Daenar n'est peut-être pas aussi à l'aise que ce que son ton détaché veut laisser penser. Pour autant, il ne peut pas laisser Nora poursuivre dans ce plan initial qu'elle semble avoir en tête. Et vu comme elle a l'air gênée vis à vis de lui depuis qu'ils sont arrivés en ce lieu, il est bien obligé de faire l'effort d'amorcer la discussion. Pas franchement dans ses compétences de base, alors il ne faut pas être trop exigent. Reposant un vieux bouquin là où il l'avait pris, Swenn vient finalement s'assoir en bout de lit.

- "Allez, viens ici. Puis, il va quand même falloir que tu m'expliques. Ce que j'fais là."

Certes, tout ce qu'ils ont consommé au cours de la soirée qui a précédé peut facilement expliquer une absence totale de conscience dans les choix effectués pas la miss. Pour autant, il doit bien lui poser la question. Parce que... Ça reste déstabilisant.

Invité
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyLun 29 Avr - 11:29
Il était chiant … pourquoi ne pouvait-il pas se contenter d’un lit en jouant l’ingratitude comme il le faisait d’ordinaire ? Pourquoi est-ce qu’il était devenu poli aujourd’hui ? Pourquoi est-ce qu’il insistait ainsi et surtout pourquoi est-ce qu’il agissait comme si elle avait une confidence à faire ? Nora n’avait jamais autant été chez elle et pourtant elle se sentait si illégitime, si gênée, aussi. Et qu’est-ce qu’il entendait par « se passer quelque chose » ?! La rouquine savait bien ce que ça signifiait, elle n’avait juste pas pensé qu’il arriverait à cette conclusion-ci. De n’importe quel abruti de taverne, de souterrain, d’auberge, de bar, d’égouts, de n’importe quoi, elle n’aurait même pas bronché devant cette phrase. Mais elle n’était pas dans son rôle de terroriste, elle n’avait aucun moyen de l’être, pas ici. Alors, lorsqu’il lui fit la remarque, les joues de la jeune femme se nacrèrent d’une légère teinte écarlate.

Le regard qu’elle lui lança alors, elle ne pensait jamais l’avoir adressé aussi expressément. Un mélange d’étonnement, de choc et d’inquiétude s’ombraient entre ses cils alors qu’elle considérait Swenn. L’alcool ne l’aidait pas à cacher ses émotions, alors il était manifeste que cette œillade signifiait certainement « garde-toi tes remarques, abruti ». Ce n’était pas forcément méchant, non, mais Nora avait développé un instinct de protection surdéveloppé lorsqu’on en venait à la sphère du privé et elle n’avait jamais appris à se détendre par rapport à ça. Passer huit ans dans un rôle, c’est souvent compliqué pour l’équilibre mental, heureusement pour elle-même, la jeune femme en était consciente. Il fallait vraiment qu’elle respire …

Le dealer rattrapa néanmoins le saut d’humeur de la rouquine en l’invitant à reconsidérer sa décision. Se mordant la lèvre inférieure, sur ses coussins, elle se retourna finalement et se glissa sur ce qui était autrefois son lit. Nora était certainement à l’instant la fille la moins à l’aise qui soit sur Irydaë, au revoir le visage de fer qui faisait sa fierté, cette jeune femme-ci perdait toute crédibilité lorsqu’elle devait se comporter comme une personne absolument ordinaire. Assise toute droite, rigide au possible, elle ne savait plus où regarder, alors elle laissait ses yeux voler tout autour, partout, sauf sur Swenn. Elle jouait avec ses propres doigts aussi, frottant ses ongles du bout de ses pouces, mains jointes.

Son expression était contrite, évasive. Elle cherchait une réponse à la question du daënar, mais elle-même n’avait aucune solution à cette interrogation. La negiin inspira une première fois, ouvrant la bouche comme pour parler, mais ne trouvant rien à dire, se contenta de relâcher l’air avec un silence lourd de sens. Gardant ses lèvres entrouvertes, elle se détourna finalement de ses appuis visuels pour balancer des pupilles luisantes à Swenn qui luisaient d’imploration pour qu’il comprenne.

- Je n’ai pas réfléchi, c’est tout ! Si j’avais pas autant bu, je ne t’aurais jamais emmené ici.


Est-ce que c’était trop sec ? C’était sans doute trop sec, merde, Nora ne savait même plus ce qu’elle disait ! Elle était complètement perdue dans ses propres, entre l’alcool, le choc de l’émotion, la nostalgie permanente qui ressurgissait tout autour. Il fallait vraiment qu’elle se lève, elle n’était pas du tout à l’aise, assise comme si elle était en plein interrogatoire. Pour une terroriste aussi illustre, elle était bien pathétiquement minable dans cette situation. Une fois encore, elle s’esquiva.

- Il faut que je me change.

Elle se leva précipitamment, ouvrant son armoire et redécouvrant les fringues qu’elle portait quand elle avait dix-sept ans … quelle honte ce serait si ça lui allait encore. Elle attrapa une chemise au hasard, dont elle devinait l’usage nocturne, ouvrit grand la porte du cabinet et se posta derrière, non sans laisser glisser un regard vers Swenn. Ce n’était pas abuser de prudence, c’était simplement … de l’assurance, envers quoi ? La question serait étudiée plus tard, parce que pour l’instant, Nora se méfiait, sans même se demander de quoi se méfier, ou s’il y avait seulement quelque chose à craindre.

Couverte par l’armoire, elle se déshabilla et renfila son autre vêtement qui, lui, avait le bénéfice de ne pas puer l’alcool. La rouquine se couvrit les yeux un instant, restant stoïque de longues secondes durant. Il y avait toujours ce malaise qu’elle n’arrivait pas à outrepasser, peut-être était-ce les résurgences de l’alcool … ou le fait que c’était la première fois qu’elle devrait partager son lit avec un homme. Mais, c’était Swenn, tout devrait bien se passer. Il avait beau être un ronchon de première et un irrécupérable proxénète qui détruisait des vies par la drogue, c’était un bon gars. Elle survivrait sans doute à cette nuit, pourvu que son cœur arrête de battre aussi vite. Elle inspira, expira … et sortit les mollets et les bras à l’air, seulement les mollets et les bras. Calmée, elle marcha jusque devant le rebord du lit, improvisant des excuses bien à elle.

- Je sais que je suis chiante, mais avant que tu ne viennes je n’avais aucune faiblesse. Maintenant, j’en ai une et ça, c’est terrifiant, alors fais pas l’idiot, je t’en supplie.

Et elle soupira, baissant un regard de regrets au sol avant de le raviser derrière des paupières fermées. Nora se pencha alors en avant, posant ses bras sur Swenn et le repoussant vers le fond du lit avec une intonation bien moins tragique que la précédente.

- Et fais-moi de la place, sinon je retourne sur les coussins !

Puis, elle se glissa sous sa couverture en s’assurant de bien tourner le dos au daënar … c’était pas si mal en fait, d’avoir un homme sous sa couette, ça réchauffait les draps. En plus le lit n’était pas spécialement grand, avantage, inconvénient ? Trop tôt pour le dire, mais pour l’instant elle survivait, l’instant d’après, en revanche … beh elle dormait déjà. Et comme toute femme qui se respecte, elle ne se gêna pas pour s’étendre sur le lit, n’en déplaise au dealer, c’était chez elle après tout ! Puis c’était confortable un édredon humain, si confortable qu’il était presque certain qu’elle se réveillerait sûrement en dernière, sur les deux. Et puis comme elle était celle qui avait le plus abusé d’alcool … pas de chance.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMer 1 Mai - 17:37
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Au moins, elle accepte de quitter le sol. Mais Nora parait toujours aussi étrangement distante. Gênée. Loin de manquer de patience, Swenn se contente d'attendre en silence, encaissant ce regard auquel elle ne l'a pas habitué. L'ambiance entre eux est particulièrement étrange, pourtant le jeune homme fait très attention à ne rien perdre de son attitude impassible qu'il renvoie au quotidien. Heureusement qu'il est le seul à sentir sa cage thoracique se serrer. Oui, bah il y a bien assez d'une sur deux qui soit mal à l'aise !

- "Ok, ça m'va. J'voulais juste être sûr."

Cette façon qu'elle a de lui répondre réussi même à le faire se justifier... Mais elle l'abandonne bien vite pour aller se cacher un peu plus loin. Pour se changer. Ses yeux suivant assez naturellement la trajectoire prise par la jeune femme et s'arrêtent sur cet obstacle qu'elle érige pour protéger sa pudeur. Alors quand elle ressort la tête et que leurs regards se croisent inévitablement, Swenn esquisse un sourire (oui oui vous avez bien lu) avant de tourner la tête. Nan mais c'est normal de regarder là où il y a du mouvement c'est bon !

Et finalement, Nora revient dans une toute autre tenue (à laquelle il n'est pas habitué non plus !), et lui balance ce genre de phrase qu'il est incapable de comprendre. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de faiblesses ? Mais il a à peine le temps froncer les sourcils, retournant tous les mots dans son esprit pour essayer de leur trouver une signification logique, que la miss le repousse pour prendre sa place. Étalé dans un coin du lit, il n'a pas envie de prendre le risque de la vexer et de la voir retourner pour de bon sur ses coussins de fortune.

- "Ouais ouais, ça va, t'en as de la place là."

Bah, il peut bien râler pour la forme quand même... C'est qu'il a largement explosé son quota d'amabilités pour la soirée ! Puis c'est plus facile ainsi de ne pas prêter trop attention à Nora qui lui tourne désormais le dos. Oui oui, il se souvient très bien de ce qu'il a dit. Mais il faut reconnaitre qu'il n'est pas vraiment habitué à ces façons de faire. C'est qu'en général, lorsqu'il partage le même lit qu'une femme eh bien... Je ne vous fait pas de dessin mais les choses sont très claires dès le départ. Alors que là, il se retrouve emmerdé avec une multitude de questions qui ne veulent pas lui foutre la paix, à tourner inlassablement dans son esprit.

Ce garçon n'a jamais eu un sommeil particulièrement serein. Encore moins ces dernières années. Et être emmerdé par son cerveau qui refuse de le laisser dormir, c'est classique. Sauf que dans ces cas là, il peut habituellement avoir recours à l'une des seringues qui ne manquent pas chez lui. Ou éventuellement à quelques cachets. Chose qu'il ne peut évidemment se permettre actuellement. Il ne peut pas non plus se lever pour bosser sur quoi que ce soit. Alors il reste seulement là, allongé sur le dos, les yeux rivés au plafond, à attendre que les minutes défilent.

Et il faut dire qu'avoir la miss qui gigote juste à côté ne l'aide pas particulièrement. Quoi que. En fait, ce n'est pas si mal une fois qu'elle finit par se caler contre lui. Plus ou moins ok. Il lui faut tout de même rabattre ce bras étranger qui est venu s’aplatir sur son torse, n'ayant évité la baffe perdue que de quelques centimètres. Finalement, sa respiration s'apaise. Il finit même par passer l'un de ses bras autour de Nora de sorte à pouvoir la garder contre lui. Jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir à son tour. Ouais ouais, bah, c'est la fatigue hein. Puis il pourra toujours se persuader que ça ne s'est pas passé comme ça. Personne ne sait.

Pas pour très longtemps probablement. Il n'a aucun moyen de vérifier, mais ce qui est sûr, c'est que le soleil est déjà bien en place lorsque Swenn ouvre de nouveau les yeux. Tout comme Nora qui a réussi par il ne sait quel miracle à s'étaler encore un peu plus. Un bras qui tombe dans le vide, l'autre engourdit, et un mal de crane un peu trop présent, le chimiste entame donc cette journée en grognant. Se tournant légèrement pour repousser la miss de son côté, puis referme les yeux. Soleil et tempes qui tambourinent ne font pas bon ménage.

- "En fait t'en prend de la place pour si p'tit gabarit..."

La figure contre le matelas, ces paroles n'en sont pas particulièrement audibles. Mais maintenant qu'il ne risque plus de la voir passer la nuit par terre, plus besoin de se retenir hein.... Puis Swenn n'a jamais été particulièrement du matin. Comme il le prouve en restant encore quelques instants à grommeler dans sa barbe (et dans le matelas) pestant autant contre ce mal de crane que contre le soleil qui a décidé d'arriver trop tôt.

- "Comment tu t'sens... ?"

Effectuant finalement un quart de tour après avoir réussi à se motiver pour affronter la luminosité, il entrouvre un oeil pour avoir la miss en visuel, et la secoue légèrement de sa main non engourdie pour s'assurer qu'elle se réveille. Oui bah... Tant pis, il n'a pas envie d'être seul à être réveillé, avec son mal de tronche difficilement supportable, dans un endroit qu'il ne connait pas...

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyJeu 2 Mai - 11:15
Tout le monde sait ce que ça fait de se réveiller d'une soirée avec la gueule en écorce, c'est vraiment horrible. En plus des marques sur le visage, il y a cette sensation d'avoir la gorge remplie de gravas et surtout, l'impression d'exagérer toutes les conneries faites la veille. A chaque fois que ce genre de truc arrivait, il fallait surtout réussir à l'assumer au réveil, et ça, c'était vraiment ce qui retenait au lit. Nora avait l'habitude de se saouler, souvent, elle le faisait seule d'ailleurs, c'était moins compliqué de se plaindre à soi-même qu'à quelqu'un d'autre. Elle n'imaginait pas ce qui pouvait arriver si quelqu'un la voyait dans ce genre de situations ... c'était vraiment pas joyeux, en général.

Alors, d'ordinaire, quand elle se réveillait de ses longues nuits d'ivresse solitaires, elle le faisait à son rythme, sans se presser. A chaque fois, elle n'arrivait pas à savoir ce qui était le plus déprimant, entre le pendant et le après, car à ce dernier moment-ci, elle assumait encore moins ses vices. Donc, quand elle commença à émerger, elle se revoyait déjà dans son vieil appartement à Daenastre, à ne rien faire. Donc, comme d'ordinaire, elle se recala contre son oreiller, collant sa joue sur ce qu'elle croyait être un bout de plumard et y enfonçant presque les yeux pour faire sortir toute cette lumière. Elle avait encore oublié de baisser les volets, ou quoi ?

Et les rails étaient encore hyper actives, putain ... pourquoi est-ce que ça secouait autant aujourd'hui, y avait un défaut de structure ? Faudrait en parler aux ouvriers, faudrait pas que ça s'effondre sur l'appart ... mais quoi ?! Qui c'est qui parlait à la fenêtre ?! C'était chiant, tout ce qu'elle voulait c'était purger sa gueule de bois en dormant plus, on peut pas laisser une femme se remettre de ses lamentations alcoolisées ?! Et ... c'était quoi, ça ? L'espace d'un instant, Nora eut l'impression d'avoir été touchée par quelqu'un, voir repoussée. Où est-ce qu'elle avait foutu son flingue, déjà ? Puis, cette lumière ... normalement il y avait beaucoup trop d'ombre à Alexandria !

... à Alexandria, oui.

La rouquine ouvrit un oeil. D'abord, tout ce qu'elle vit, c'était un bout de tissu sous un drap .. son drap ! Toutes ses paupières s'ouvrirent grandes, offrant une vision plus éclaircie de ce qu'était le textile. Avalant sa propre salive, la jeune femme, toujours à moitié endormie releva la tête avec des yeux ronds comme des perles. Sa peau commença à blanchir, en apercevant le visage de Swenn. Puis elle regarda autour, reconnut son ancienne chambre et perdit toutes ses couleurs. Là, elle avait vraiment merdé et le pire, c'est qu'elle devait certainement être la seule à s'en rendre compte. Se redressant, elle commençait à se tenir la tête, laissant couler une main coupable le long du côté droit de son visage.

- Noraaaa ! on tapa à la porte
- Oui, maman, on arrive !

Enfin, une fois qu'elle aurait trouvé comment expliquer tout ça ...

- Dépêchez-vous donc ! J'ai déjà du mal à retenir ta petite soeur ...

Oh merde ... ça, Nora savait très bien ce que ça impliquait, et instantanément, son visage se releva avec une bouche arrondie et des yeux toujours plus écarquillés. Comme pour appuyer son expression, la porte s'ouvrit soudainement, et une petite silhouette immergea dans la chambre. Un regard frénétique balaya la pièce en une fraction de seconde, et comme le viseur d'un fusil, vint se verrouiller sur l'aînée Adarsa.

- NORA !!!

La gâchette fut pressée et la petite soeur tant annoncée ne se gêna pas pour sauter sur la rouquine, la renvoyant au fond du lit. Face à cette agression à laquelle la plus grande des deux n'était pas habituée, cette dernière changea radicalement de ton. De mine déconfite, elle passa au sourire calme, le genre d'attendrissement que l'on adresse aux plus jeunes de nos comparses.

- Bonjour, toi. La minuscule rouquine passa ses bras autour de la nuque de son aînée, l'étranglant presque. Ah, ne me secoue pas trop, Fray ! Tu as trop grandi ...

La nostalgie fait faire des bêtises 5nae

- Mais pas toi.

... c'était gratuit, ça. Oui, bon, Nora n'était pas bien grande mais pas minuscule non plus, c'était pas la peine d'insister là-dessus, à chaque fois. Mais comme c'était sa petite soeur, ça passait, même si en plus de son impitoyable strangulation, cette dernière frottait sa joue contre celle de l'aînée.

- Tu m'as manquée ...
- Parce que tu te souvenais de moi ? rit-elle.
- Non, mais tu m'as quand même manquée.

Fray reposa sa tête sur l'épaule de sa grande soeur, du côté où Swenn était. Les grands yeux bleuets, le fixaient, curieux.

- C'est qui, Nora ?
- Un ami. elle repoussa la petite jusqu'à ses genoux.
- Il doit être très amical, s'il peut dormir avec toi.

Bon, c'était fichu pour maintenir un peu de dignité, parce que, là, les joues de la terrible terroriste responsable de dizaines d'attentats s'ornaient de ce fameux rouge coupable. A ce moment-là, la grande rouquine commença à balbutier.

- O-oui ... on est assez proches.
- Vous avez couché ensemble ?

... tomate. C'était désormais le teint presque uniforme de Nora.

- D... d'où est-ce que tu connais ces choses-là, toi ?!
- J'ai presque onze ans !

Et à onze ans on est au fait de ce qu... enfin de ... des ... les couples, quoi ! Enfin, pas les couples, mais ce qu'il se passait entre eux ! L'aînée n'avait pas su au moins avant ses quinze ans ! Son visage dériva lentement vers Swenn, avec une expression fondue par la gêne tandis que la gamine, elle, était toute sourire. Son regard enfantin analysait d'ailleurs de haut en bas l'habit du daënar.

- Ils sont bizarres tes vêtements, et ils puent, aussi.
- Fray !
- Beh quoi ? C'est vrai ! On dirait papa.
- Parce que papa pue ?
- Non, mais il lui ressemble !

Nora ne s'en sortait clairement pas, sa petite soeur avait une répartie bien plus évoluée que la sienne.

- Arrête donc de les embêter, Fray.Miracle ! Maman Adarsa, toujours au point niveau timing. Swenn, si vous voulez me donner vos vêtements, je crois que mon mari est en train de bricoler dans son vieil atelier. Vous qui êtes daënar, peut-être que ça pourrait vous amuser ? Je suis certaine qu'il aurait bien besoin d'un peu d'aide. Moi, je n'y comprends rien, et ça me fiche de ces migraines ! Il travaille sur un projet de moulin ou je ne sais quoi.

Nora, à côté, se remettait encore de sa gêne. D'ordinaire, c'était elle qui aidait son père avec ses plans mais elle serait bien restée au lit, là.

- Shuna n'est pas là ?
- Oh si ! Tu n'entends pas les échos dehors ? Elle s'entraîne toujours à briser ses propres pierres.

... c'était donc ce bruit qui lui tapait les tempes. Un moment d'inattention suffit à Fray pour qu'elle transite des genoux de sa grande soeur à ceux de Swenn.

- Tu t'appelles comment ?? Tu peux me porter ?? T'as déjà vu des bateaux qui volent ?? Tu la trouves comment ma soeur ??

Et rouge devint la Nora ... encore.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyDim 5 Mai - 0:18
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Daënar +1
S'il faut de longues minutes à Nora pour émerger, ce n'est sûrement pas Swenn qui risque de s'en rendre compte. Se contentant de la remuer avec le peu d'énergie qui veut bien circuler jusqu'à son bras, cette courte nuit n'a clairement pas été suffisante. Mais malgré son mal de crane (habituel), il a au moins l'avantage d'avoir tous les souvenirs de la veille bien en mémoire. Ce qui ne semble pas être le cas de la negiin qui vire au blanc en émergent pour de bon. Hum, est-ce qu'elle n'a vraiment aucun souvenir et arrive à la conclusion logique en voyant un homme à ses côtés à ce moment là ? Le dealer n'a pas le temps de demander quoi que ce soit que l'assaut commence.

Se redressant de sorte à pouvoir s'assoir, le dos appuyé contre le mur pour un maintien optimal tout de même, Swenn ne peut qu'observer la mini Nora débouler à fond dans la pièce. Avec beaucoup trop d'énergie. Vraiment, beaucoup, trop. Et une voix trop aiguë. Non, ses tympans ne sont pas en état de recevoir ce genre de décibels là. Pourquoi est-ce qu'il ne peut pas disparaitre là ? Il le voit bien le sourire de la plus âgée, alors que le corps enfantin de sa sœur lui saute dessus. Malaise. Ouais, ce mot décrit à la perfection ce que peut ressentir le chimiste actuellement. Et on ne peut pas dire que la tornade rousse arrange les choses. Alors dans ces cas là, la seule chose que le Daenar soit capable de faire c'est... Tirer la gueule.

Si ce n'est clairement pas la réaction la plus mature qui soit, ça lui évite au moins de suivre les mêmes teintes que Nora lorsque la petite curieuse enchaine les questions. Et remarques. Oui, bah il pue, il s'en rend bien compte. Son crane qui tambourine n'est pas le seul souvenir qu'il garde des lieux visités la veille... Au moins peut-il laisser les filles gérer leurs retrouvailles sans avoir à intervenir. Jusqu'à ce que la mère décide de leur offrir une échappatoire.

- "Ah, oui bien sûr, je vais aller voir ce que je peux faire."

De là à savoir si ça va être amusant en revanche... Oui bah tout le monde sait très bien quel genre d'ambiance s'installe quand un père rencontre le mec de sa fille hein... Alors non, ce n'est pas vraiment le cas, mais... Jusqu'à maintenant c'est tout comme ! Oh, il a bien l'intention de rétablir la vérité hein. La mère, la sœur, il peut s'en accommoder. Le père, c'est tout de suite beaucoup plus sensible ! Se redressant légèrement, abandonnant la position avachie avec la volonté de se lever pour de bon, il est coupé dans son élan par mini pousse. Qui n'en a pas finit avec ses questions ! Ne s'attendant pas à cet envahissement, le jeune homme prend quelques secondes avant de lui répondre de manière aussi rigoureuse que chiante.

- "Swenn. Non, parce qu'après tu vas aussi puer mais t'as pas l'âge pour ces odeurs." Puis c'est quoi cette manie de vouloir se faire porter chez les Adarsa ?! "Oui, de là où je viens il y en a beaucoup. Et... Je la trouve super."

Un léger sourire (vraiment très léger, on parle de Swenn tout de même), le jeune homme en profite pour se pencher, et venir déposer un bisou tout ce qu'il y a de plus simple sur l'une des joues encore écarlate de Nora. Ne cherchez pas d'explication rationnelle dans ce geste. Il n'y en a aucune. C'est comme ça, c'est tout.

- "Et toi alors, Fray c'est ça ? Qu'est-ce que t'en penses de ta sœur ?"

Eh, il n'y a pas de raisons qu'elle soit la seule à poser des questions hein ! Surtout que d'habitude, c'est lui qui a ce rôle ! Non mais ! Alors après quelques instants supplémentaires pour s'assurer d'être bien stable, il finit par attraper la gamine par la taille, et la déplace de quelques centimètres. La renvoyant à la plus âgée, de sorte à pouvoir se sortir du lit.

- "D'ailleurs, on ne couche pas ensemble. C'est pas le genre de chose qui se fait avec n'importe qui hein. Même quelqu'un d'amical."

Est-ce qu'il se sent mal de dire une telle chose ? Absolument pas. Déjà parce que Swenn n'est pas du genre à faire très attention à l'âge de ses interlocuteurs (du moins, ce n'est pas ce qui va influencer ses paroles). Ensuite, ça lui permet de s'assurer que Nora soit bien assurée qu'il ne se soit rien passé de tel au cours des heures précédentes. Parce qu'il n'est toujours pas sûr de l'état des souvenirs de la miss concernant la soirée de la veille. C'est d'ailleurs à elle qu'il fini par s'adresser.

- "Hum, il y a un endroit où je pourrais me passer un peu d'eau sur le visage ? Ça m'embêterait d'aller voir ton père comme ça..."

Ouais, ils ont vraiment abusé hier, et là, il assume quand même moyen son état. Tellement qu'il en vient même à faire ce genre de demande. Nan mais d'habitude il n'a pas à gérer des relations sociales le lendemain !!

Hrp:

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMar 7 Mai - 15:45
C'était amusant de voir Swenn se dépatouiller entre toutes les questions propositions de sa famille ... après avoir grandi huit années loin d'eux, Nora se demandait d'ailleurs s'ils n'en faisaient pas un peu trop. Le daënar avait l'air de gérer comme il pouvait, mais il faisait presque de la peine à la rouquine à être ainsi agressé dès le matin, surtout qu'ils avaient la gueule de bois, alors comment lui demander de rester calme ? ... mais il restait calme cet idiot ! Et surtout ... surtout ... il ... venait de lui faire ... un bisou. Il avait définitivement pété les plombs, pas d'autre explication possible, il était devenu fou.

Le pire, c'est que la rouquine en sursauta à moitié lorsqu'il le fit, et ça n'arrangea en rien son teint qui était à peine qualifiable. Tentant de regagner un peu de dignité, la jeune femme passa une main dans ses cheveux emmêlés, sans pouvoir ignorer qu'elle tremblait énormément. Merde, c'était qu'un bisou ... reprends-toi, idiote, t'as jamais eu de mec, ou quoi ? Justement, c'était sans doute ça le problème, tous les hommes qu'elle avait connu, c'était après ses dix-sept ans, quand elle s'est exilée de sa famille pour aller en Daenastre. C'étaient tous des criminels, même Swenn était à la limite du légal, mais il était moins ... repoussant ? Sauf si on parle de caractère, là, c'était quand même vraiment un type détestable.

Enfin, c'est ce qu'il montre, du moins et Nora en sait des choses sur l'écart entre l'aspect et la personnalité. Plus elle traînait avec le dealer, plus elle avait l'impression de le rendre meilleur ... sauf que voilà, elle ne pensait pas qu'il ait seulement été moins bon, juste qu'il n'a jamais trouvé les bonnes personnes avec qui l'être. Fray marmonna sa réponse, pendant que sa grande soeur pensait.

- J'sais pas, j'la connais presque pas !

Et est-ce que vous connaissez le moment gênant où on se surprend à fixer quelqu'un dans les yeux sans même le savoir ? Parce que Nora était en train de les vivre ces quelques secondes de gêne et avec Swenn en guise de cible, pour ne rien arranger. Lorsqu'elle se surprit à perdre son regard sur le daënar, elle le remballa presque immédiatement.

Sauf qu'elle ne s'en était rendue compte que quand il avait commencé à lui parler.

Et que là, c'était vachement bizarre de détourner le regard, pour le re-regarder, puis d'encore le détourner, pour le re-re-regarder ... mal joué, Nour, mal joué. Secouant brièvement la tête et battant des cils, elle improvisa une rapide réponse sans vraiment réguler son débit de parole.

- Non, enfin, oui ! Il y a une source d'eau, pas loin, enfin, il faut y aller à pieds, mais comme ici, on n'a pas de robinets ... et elle se gratta la nuque, comme si ça allait effacer son ridicule. Je vais y aller de toute façon, aussi, je crois que je ne sens pas non plus la rose.

Fray se pinça le nez pour confirmer et dû encaisser le regard noir, faussement vexé de son aînée. Elle commença donc à chatouiller la petite qui, en réponse, se mit à rire bêtement avant de fuir dans la cuisine, dans les jupons de sa mère. Nora en profita pour se lever, les jambes encore engourdies de la veille. Ouvrant le placard, elle prit deux serviettes en coton qu'elle balança sur son épaule et ... une tenue plus adaptée pour elle, aussi. Elle était encore habillée léger, mais comme le point d'eau était leur propriété, il n'y avait aucune raison pour eux de croiser qui que ce soit.

C'était vraiment une question de minutes pour y arriver, et la rouquine s'arrangea d'ailleurs pour ne tomber ni sur son père, ni sur sa cadette. Ca n'en finirait pas s'ils devaient faire le tour du lotissement maintenant et à force, ils commenceraient à sentir le moisi. Il faisait chaud dehors, le soleil n'était pas aussi loin qu'à Vereist, ça, c'était sûr. Guidant le daënar, tout en faisant en sorte de se maintenir bien à côté ... elle était bien consciente qu'elle était habillée trop léger au niveau des cuisses pour marcher devant en étant à l'aise. Elle en profita d'ailleurs pour glisser un mot qu'elle voulait rassurant, comme une promesse.

- Tu verras, tu n'auras jamais une baignoire aussi belle que là où on va.

Il y avait une raison pour laquelle la rouquine adorait l'endroit et elle était simple. C'était magnifique, absolument radieux. La végétation y était verte, les buissons offraient une intimité comparable à ceux de hauts murs et l'eau était si claire qu'on avait renommé le point "l'Oeil Bleu". Lorsqu'il y arrivèrent, Nora se satisfit intérieurement de voir qu'en huit ans, rien n'avait changé.

Spoiler:

Se posant dans l'herbe au bord, s'adossant sur un arbre à l'écorce lisse, Nora déposa les serviettes à côté d'elle et en mit une de l'autre côté du tronc, là où elle ne pouvait pas voir à l'intention du daënar. Elle glissa d'ailleurs à ce dernier, avec un sourire nostalgique.

- Vas-y en premier, j'irai quand tu auras fini.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyDim 19 Mai - 23:12
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Décidément, ce réveil est des plus étranges. Pas très étonnant étant donné leur situation initiale, mais Swenn n'est pas contre cette échappatoire, au moins le temps de se remettre les idées au clair. Entre l'alcool que son organisme n'a pas encore complètement éliminé, cette étrange rencontre avec une partie de la famille de Nora et la nuit passée aux côtés de cette dernière, toutes ses connexions cognitives ne sont pas encore revenues en ordre. Comme le prouve ce bisou qui normalement n'aurait jamais eu lieu. Et qui étonne au moins autant la destinataire que l'émetteur. La seule différence étant que Swenn réussi à le cacher un peu mieux que la jeune femme.

- "Ok, j'te suis."

Ah oui, il n'est pas encore habitué aux façons de faire qui règnent sur ce continent. Il sait évidemment qu'il ne faut pas s'attendre à retrouver les mêmes systèmes d'eau courante (entre autres) que ceux qui sont communs à Daenastre, mais il n'est pas encore en état de s'en rappeler naturellement. Alors il laisse Nora les guider jusqu'à l'extérieur. L'air frais est vraiment agréable. Ce n'est pas suffisant pour que les tambourinements incessants dans son crane se stoppent, mais son estomac parait se stabiliser davantage.

C'est étrange de parler de baignoire dans un tel environnement non ? Mais oui, bien sûr qu'il se doute qu'il ne s'agit pas réellement d'un bac contenant de l'eau chauffée dont parle la demoiselle. S'il ne peut pas encore juger de la véracité de ces paroles, il faut en revanche reconnaitre qu'il a rarement été si bien accompagné pour aller chasser les vestiges d'une soirée trop arrosée... Est-ce que ce genre de pensée lui a vraiment traversé l'esprit ? Ouais ok, mais il les chasse bien vite pour reporter son attention sur son environnement. C'est vrai que la végétation qui les entoure rend cet endroit magnifique. Pourtant, le dealer est clairement de ces gens faits pour la ville, mais toutes ces couleurs, ces arbres, jusqu'au chemin de terre sous leurs pieds rend cet endroit apaisant. Ce qui ne fait pas de mal après la soirée qu'ils ont vécu.

- "C'est vrai que je n'ai jamais vu une eau de cette couleur là. Ni même autant dans une salle de bain. Je ne savais pas que tu avais grandi dans un tel endroit."

Tout en parlant, Swenn passe du côté bain, et commence à se déshabiller. Il n'est pas encore hyper à l'aise avec cette façon de faire, mais compte tenu de son état, ce n'est sûrement pas le moment de faire le difficile. Alors, après avoir déposé ses affaires sur le rivage, il teste cette baignoire géante. Il n'y a pas à dire, ça fait du bien ! L'eau est un peu fraiche, il lui faut quelques secondes d'adaptation avant de réussir à passer le cap crucial, mais finalement, son corps se fait très bien à cette nouvelle sensation. S'asperger le visage réussi même à calmer partiellement ce mal de crane habituel, tout en lui donnant la sensation de dégriser un peu plus.

- "J'avoue que je ne comprend pas bien ce qui t'as poussé à partir. Tu as une famille ici. Et tout ce qu'il faut pour une vie tranquille. Le changement avec Daenastre n'a pas dû être évident. Pourquoi t'as décidé de rester là bas tout ce temps alors que tu avais cette solution de disponible ?"

Des questions toujours aussi sensibles, on ne peut pas dire que le chimiste fasse particulièrement attention à la façon dont sa curiosité peut-être perçue. Ni des conditions dans lesquelles il les adresse. Non, après tout ce qu'il vient de voir, il n'y a pour lui rien de logique dans les choix faits par la rouquine. Tout aurait sans doute été plus simple pour elle si elle n'était jamais partie d'ici. Jamais elle n'aurait eu tous ces soucis qui lui valent de consommer ces produits peu recommandables. Alors pourquoi avoir fait le choix le plus difficile ?

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMar 21 Mai - 23:00
Chose promise ... chose due, vraiment ? Ce n'était pas du lac que Nora parlait, mais bien de rester derrière le tronc sans regarder par-dessus son épaule. Il fallait y résister, ce n'était pas comme si ... elle n'avait jamais vu plus bas chez un homme que le haut du buste, et encore c'était à Skingrad. Bon, si, parfois elle avait aperçu des gars assez graveleux pour être torse nu, mais elle ne s'y était jamais vraiment intéressée ... d'autant plus que d'ordinaire, ce n'étaient pas des gens spécialement attirants. En fait, personne n'était attirant pour Nora, fait qu'une exception récente a démonté, avec pour seul appui juste un peu de rapprochement. La première et seule personne à savoir ce qu'elle était vraiment et comment elle passait ses soirées.

... elle y pensait trop. Peut-être qu'il était là par intérêt, ou peut-être qu'il l'avait manipulée ou ... n'importe quoi. Sa main s'écrasa vite sur la moitié droite de son visage, juste pour avoir eu l'idiotie de seulement envisager cette possibilité. Il n'avait rien fait pour le moment qui justifiait cette méfiance mais il était si ... derrière ses airs de "dealer bon à rien qui se fout royalement de tes misères". Enfin, Nora se comprenait, c'était juste étrange de bien s'entendre avec quelqu'un qui n'appartenait pas à la famille.

Swenn illustra le fond de la pensée de la rouquine avec l'exemple parfait de ce qu'elle voulait dire. Cet air de s'en faire sans trop en faire, c'était compliqué à expliquer. Enfin, il avait encore du progrès à faire dans la forme, mais parler avec lui était bien plus agréable que ce que la jeune femme saurait admettre. Baissant ses pupilles azurs sur le sol, elle réfléchit à la question ... sans vraiment le faire. Elle savait parfaitement pourquoi elle avait abandonné cette vie de paix. Forçant un léger sourire, sans se tourner, elle résuma calmement.

- Tu sais, c'est quand on vit en paix que l'on voit vraiment les atrocités de la guerre. Ce n'est qu'une trêve qui oppose les deux nations et je veux qu'elle dure. Je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi je le veux.

Elle n'avait rien à voir avec les deux grands continents après tout, en fait, elle était la dernière personne à être concernée par ce conflit. En fait, cette rouquine-là n'admettait aucunement que c'était par pure bénévolence qu'elle agissait ainsi, tout simplement parce qu'elle ne croyait pas à la bonté sans fondement. Nora considérait qu'elle faisait ça parce que c'était son devoir en tant que personne qui en était capable.

- Enfin, je me demande si je ne resterais pas, cette fois ...

Par réflexe, elle avait tourné la tête vers le bassin pour mieux s'adresser à Swenn ... c'était un accident, vraiment ! La preuve, elle avait déjà redressé son visage là où il devait rester ! De toute manière elle n'avait rien vu ! Juste un peu de noir sur la peau et une silhouette un peu floue ... tiens, mais ça ne s'en allait pas ? Elle frotta le côté de sa main droite sur son oeil, apparemment, sa vision s'était largement détériorée depuis la dernière fois. Pourquoi ne s'en rendait-elle compte que maintenant ? A force de ne pas mettre ces saletés de lunettes, aussi ... maintenant elle ne pouvait même pas mâter sans elles. Non pas que c'était ce qu'elle avait essayé de faire, ce n'était rien d'autre que ... de la curiosité ?

Bon, ça c'était la mauvaise nouvelle du jour, maintenant, Nora avait bien une bonne nouvelle, bien qu'elle ne lui était pas adressée. Elle attendit cependant que Swenn sorte de la baignoire qu'elle comptait bien exploiter toute la matinée durant. Et comme, elle n'avait pas vraiment envie de le laisser attendre toute une journée ou bien de le forcer à endurer autant d'heures avec sa famille, elle lui proposa une alternative. S'avançant jusqu'au bain, elle se délesta de ses vêtements et y entra aussi rapidement que possible, laissant son conseil par-dessus son épaule.

- Si tu veux sortir un peu, il y a une exposition daënare dans le théâtre de la ville avoisinante. Tu en as pour une petite heure de marche, d'ici et tout ce que tu as à faire c'est te diriger vers le soleil. Simple, non ?

Et elle sourit, plongeant la tête sous l'eau avant de la remonter. Ses cheveux aussi étaient beaucoup trop longs, les mèches humectées collaient à sa peau comme des toiles d'araignée. Pas la comparaison la plus charmante, mais on est rarement belle comme une déesse lorsque l'on se remet d'une gueule de bois.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyJeu 6 Juin - 23:18
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Daënar +1
Ce nettoyage n'a rien à voir avec ce à quoi il est habitué, mais il faut reconnaitre que c'est hyper efficace pour laisser toutes les traces désagréables des abus de la veille loin derrière. Finalement, même pour ce qui est de tenir une discussion, ça se fait bien aussi. Peut-être parce que Swenn n'est pas du genre pudique. Il faut dire qu'à force de rafistoler tous ces gens qui n'ont pas les moyens (ou la possibilité) d'aller à l’hôpital, la nudité en parait presque banale. Il n'éprouve donc pas la moindre gêne à croiser le regard de Nora alors qu'elle répond à sa question. D'autant plus que c'est pour lui expliquer que ses choix sont dictés par son désir de voir la paix exister réellement. Il connaissait évidemment ce désir de la jeune femme, mais d'avoir sous les yeux tout ce qu'elle a dû quitter pour cet idéal change légèrement les choses. C'est toujours plus facile de s'engager pour une telle cause lorsqu'il n'y a aucun sacrifice à faire.

- "Tu devrais profiter encore un peu de ta famille. Ça leur fait plaisir de te retrouver et... T'as l'air beaucoup mieux ici aussi. Aucune des deux nations n'a de toute façon l'intention de s'orienter vers une paix durable. Les choses n'auront probablement que peu changé quand tu décideras de reprendre du service."

Swenn et l'optimisme... Il faut cependant reconnaitre que les dirigeants Daenars ne montrent pas vouloir s'orienter vers un monde sans affrontement, avec une militarisation toujours plus importante. En tant que rathra il a toujours pensé qu'un monde de paix est possible si chacun est prêt à faire quelques concessions. Il sait bien que les combats et les morts ne pourront jamais totalement disparaitre, mais en maintenant des relations pacifiques avec les my'trans, ce nombre peut rester au stade anecdotique. C'est aussi l'une des raisons qui le poussent à vouloir poursuivre son voyage sur le territoire des mages par la suite. Constater de lui-même comment vit ce peuple et comment il se positionne vis à vis des technologistes. Pouvoir se forger un avis plus objectif sans avoir à se contenter de ce que veulent bien leur raconter leurs dirigeants.

Mais ce n'est pas le programme actuel. Aussi agréable soit l'eau, il n'a pas l'intention d'y rester éternellement pour autant. Une fois débarrassé de toute la crasse inhérente aux milieux dans lesquels il a trainé la veille, le chimiste s'empare d'une serviette amenée par Nora pour se sécher sommairement puis laisse la place à la rouquine. Attrapant ses fringues au passage, Swenn dégage le coin bain pour se rhabiller, tout en écoutant la proposition de la demoiselle qui n'a pas attendu plus longtemps pour prendre son tour.

Proposition qui est intéressante effectivement. D'une part parce que sa curiosité habituelle le pousse à s'intéresser à toutes ces expositions. Et d'autre part, parce que la situation devient de plus en plus étrange. Enfin, non, elle l'est depuis qu'ils sont arrivés dans la famille Adarsa. Prendre de la distance est actuellement la meilleure idée qui soit ! Il le sent bien ce rapprochement avec Nora. D'abord à avoir partagé son lit et maintenant... Ouais, s'occuper l'esprit autrement parait être ce qu'il y a de mieux à faire ! En revanche pour ce qui est de l'heure de marche... Il lui en faudra probablement un peu plus compte tenu de sa faculté à toujours se perdre dans les lieux qu'il ne connait pas...

- "Je vais faire ça oui, je crois que c'est mieux."

Et surtout, ça lui permettra de retourner chercher de quoi se changer pour de bon. Le bain taille xxl c'est cool, mais des vêtements propres, ce ne serait pas du luxe !

- "Je repasserai après, j'aimerais trouver de quoi remercier ta mère. Et, éventuellement donner un coup de main à ton père s'il y en a besoin."

C'est le genre de chose qui se fait. Normalement. Dans un monde différent de celui qu'il a certainement beaucoup trop côtoyé ces dernières années. Mais un monde qu'il a tout de même connu. Oui, du coup il est également capable de se rendre compte que c'est aussi le genre de geste qui peut s'interpréter de la mauvaise façon. De celle qui risque de les conforter dans cette fausse compréhension de la relation qu'il entretient avec Nora.

- "D'ici là, j'te laisse leur expliquer qu'entre nous... Enfin, ce qu'il est vraiment !"

Parce que c'est gênant. Oui, mais ça il ne le dira pas. Déjà que son assurance habituelle a été quelque peu ébranlée, que sa voix n'a pas exactement la même intonation dénuée de toute émotion qu'il sait si bien employer, il ne va pas en plus se risquer à trop en dire.

- "Bonne journée."

Pas d'entrain exceptionnel comme il convient classiquement d'utiliser pour une telle salutation, mais c'est suffisamment rare qu'il l'utilise pour dire que c'est déjà pas mal. En revanche, il aurait peut-être pu se retenir de se retourner vers Nora à ce moment-là. Pas longtemps. Juste, eh bien, le temps de dire au revoir... Ça va, il n'a rien vu d'inconvenant !

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMar 11 Juin - 15:31
Profiter, c'était la meilleure chose à faire, pour le moment. Swenn avait raison et c'était dire quelque chose, ce genre de circonstance étant plus ou moins rare ... enfin, c'est ce qui arrive quand on vend de la drogue subsidiairement à une activité thérapeutique. Un docteur qui fournit de la drogue, c'était un peu comme un pacifiste qui adore les armes à feu, pas incompatible, mais bien surprenant. Il marquait un second point ; le monde ne changerait pas en une journée, l'espace de quelques heures, Nora se convainquit qu'elle avait le temps de respirer. Vacances, un mot à la signification ... plus limpide qu'il ne l'a été auparavant. C'était agréable.

Elle se retourna, avec sa tignasse rousse foncée par les allures aqueuses qui coulaient de ses mèches. Subtilement, elle déclama un fin sourire lorsqu'il fut attiré par sa proposition, et tout aussi discrètement, elle fit dériver ses yeux au ras de sa basse paupière lorsqu'il lui demanda d'éclaircir la situation auprès de ses parents. Ah oui ... là, Swenn était brodé au fil rouge dans une gravure dorée aux yeux de Shaïin, Nora détestait décevoir, mais sa mère se faisait un peu trop d'illusions. C'était bien normal, en fait, avec la jeunesse délestée de passion qu'avait vécue la rouquine, sa génitrice se faisait un peu de soucis pour son bien-être. Enfin, les hommes, en général, n'ont pas souvent été son truc ... les femmes non plus, d'ailleurs.

Regardant la silhouette trouble du daënar s'écarter, elle l'entendit lui adresser une politesse qui lui était rare. C'était amusant, il avait l'air de bonne humeur, malgré les troubles occasionnés par sa vieille famille de paysans facilement impressionnables. Ce qui était plus remarquable encore, c'est à quel point les sourires les plus rares sont ceux qui signifient le plus. Question de contraste, sans doute, on trouve de la beauté dans la rareté et ce genre de comportement chez Swenn se trouvait généralement en maigre quantité.

En revanche, Nora avait beau avoir une mauvaises vision, elle ne l'était pas assez pour ne pas croire distinguer un petit écart comportemental, de la part du dealer. Elle ne réagit pas vraiment, l'eau était transparente, mais ça l'aurait étonné qu'il puisse clairement voir quoi que ce soit de là où il était. Elle avait déjà du mal à le détailler, alors qu'elle était celle qui était dans l'eau ! Mais, après, le brun n'avait certainement pas ses problèmes de vision à elle. Alors, au lieu de rougir, elle se contenta d'un simple.

- Amuse-toi bien.

Elle, elle allait se laisser couler, l'histoire d'une heure ... ou deux. Peut-être trois ? Le soleil brillait et le miroir bleuté de ce petit bain lui renvoyait le reflet de ses éclats. Nora posa la nuque sur le bord en galets. C'était leur père qui avait aménagé ce petit bout de paradis, après huit ans à suffoquer dans les brouillards daënars, la rouquine n'aurait pu deviner que ces aspects de son vrai quotidien lui avaient tant manqués. Les yeux fermés, elle se mit à sourire comme la personne la plus sotte qui soit ... sotte, mais heureuse et la conscience plus ou moins tranquille.

~~~~~

Les pas légers de Nora, en écho à l'état de ses pensées, caressaient du talon la poussière volage des terrains negiins. Négligemment, ses bottes avaient tapé une pierre jusqu'à l'atelier de son père. Elle n'avait pas eu le privilège de faire ça depuis sa quasi-majorité, qu'est-ce qu'elle se sentait gamine. De toute manière, il n'y avait personne pour l'en empêcher. Elle revenait du domicile, après avoir adressé quelques mots à sa mère, qui, bien évidemment, lui répondit qu'elle savait bien ce qu'il se tramait et qu'elle n'avait pas besoin de lui expliquer. "De toute manière, ce ne sont pas mes affaires", avait-elle ajouté.

Il n'y avait plus de bruits de craquement, plus de détonations rocheuses, il n'y avait même plus personne dans la cour au sol dur. Shuna s'était donc arrêtée ? Enfin, Nora l'avait crue, mais elle ne l'avait pas vue dans la cuisine et elle ne serait certainement pas dans l'atelier de son père, elle ne supportait pas la technologie. L'aînée obtint sa réponse lorsqu'elle prit un angle différent sur les choses, une vision plus large léguée par l'absence de menhirs pour couvrir l'horizon.

La cadette était allongée sur le sol, mains et jambes en étoiles et elle ne bougeait pas. Avec toutes ces roches brisées autour d'elle, ç'aurait été presque comme si elle avait été frappée par un météore. La plus âgée des soeurs fronça les sourcils, s'esquivant du chemin pour s'approcher. D'inspection plus minutieuse, elle put conclure que sa chère petite frangine était endormie, épuisée et bien amochée, au vu du joli bleu qu'elle avait sur la joue. L'âge n'avait rien arrangé, elle était toujours aussi téméraire dans sa recherche de maîtrise.

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Soupirant, Nora la poussa jusqu'à un de ses propres piliers et secoua la tête d'une expression dépitée qu'elle n'avait plus eu l'occasion de faire depuis longtemps. Enfin, elle déposa un baiser sur le front de Shuna avant de s'en aller, ce n'était pas comme si ça faisait huit ans ... et qu'elle avait beaucoup trop grandi. Même quand elle l'avait redressé, ses doigts avaient presque glissés sur ses bras tant elle était devenue sèche. Comment est-ce qu'elle a eu ce corps ? En huit ans, elle avait dépassé sa grande soeur sur la plan physique, de très loin et sur de nombreux aspects. Peut-être que la religion avait ses points positifs, après tout.

Elle reprit son chemin vers l'atelier de son père ... toujours ouvert, évidemment. Dans la pénombre, seulement perturbée par un lignage fin de lumière, Nora distingua le dos de son père. Posant le pas dans la petite cabane, pas si infime que ça, la fille revenue se permit.

- Bonjour, papa.

Ce dernier se retourna à peine, ne laissant vagabonder qu'un côté de visage distrait sur une épaule fixe.

- Est-ce là la voix d'une étrangère ... il lui fit intégralement face. ... ou bien celle d'une petite fille qui a beaucoup trop grandi ?

L'aînée baissa les yeux en souriant, s'approchant pour une étreinte qui lui avait presque manqué ... auquel le père répondit en relevant le menton de cette dernière avec un index bien placé., interrompant l'initiative.

- Et qui a beaucoup trop fumé, aussi.
- Elle est devenue si grave que ça ?
- Hm hm Il hocha la tête.

Nora délivra son deuxième sourire dépité, le genre de risette qui rendait manifeste l'incorrigibilité de ses proches, avant d'adresser à son père l'étreinte qu'elle lui avait voué. Il la lui rendit de bonne grâce, non sans ajouter.

- Comment vont tes yeux ?

L'aînée soupira, avant de rire doucement.

- D'accord, comment tu sais ?
- Tes pupilles se baladent de plus en plus, sans trouver où se poser. Ta mère a ça, aussi, mais elle ne veut pas porter les lunettes que lui ai faites. Il paraissait faussement étonné.
- Et ça t'étonne ?
- Noooon ... mais ça veut dire que tu peux les avoir à sa place.

Nora paraissait blasée, avec un ton souriant de reproche adressé à un paternel qui faisait un peu trop l'innocent.

- Comment tu sais ?

Il fit glisser une enveloppe sur la table, d'origine daënare.

- Ton oncle me tient bien plus informé que toi, et ... il m'a dit que tu avais séjourné un peu à My'tra. Je savais que tu ne résisterais pas à la tentation de revenir nous voir, éventuellement. Mais tu as été beaucoup plus longue que je ne l'aurais imaginé. Tu as été occupée ?
- Oh.que.oui.

Elle soupira.

- Je suis contente d'être ren-
- Oliver !

Un étranger aux yeux de Nora, mais un ami aux yeux de son père, interrompit les retrouvailles que la rouquine aurait espérées ne pas voir compromises. Cet espoir s'envola aussi vite que le sourire de cette dernière qui, fronçant des sourcils, se retourna vers les portes de l'atelier.

- Une attaque a eu lieu au Théâtre des Sept Coeurs !

L'aînée Adarsa arrondit des yeux si grands qu'ils auraient pu avaler l'inconnu. Elle avait envoyé Swenn là-bas. Elle se retourna cependant vers son père, esquissant un semblant de doute.

- Qui ?
[color=#996633]- Des voiles noires ...

Nora haussa le ton.

- En quoi, ça nous concerne ?!

Elle, elle savait, mais c'était bien son père qu'il avait appelé. Il répondit de par lui-même.

- J'ai participé à l'échafaudage des mécanismes du théâtre, en quasi-totalité. Comment c'est, là-bas ?!
- Je ne sais pas ! Le mot se porte partout autour !

Et merde ! Ce séjour était trop paisible pour durer, hein ? Quel destin de merde ! Nora ne prit pas le temps de se plaindre, bousculant presque l'étranger, elle se dirigea vers le soleil, courant à toute allure vers les quais qui soutenaient l'édifice. Une petite heure à marcher, environ vingt minutes pour courir, si elle se dépêchait et là, elle n'avait absolument pas le loisir de s'épuiser. Mais c'était bien plus facile à penser qu'à faire.

Elle n'atteint le théâtre qu'après une demi-heure, essoufflée, presque à genoux d'avoir dû soutenir un rythme aussi rapide pendant aussi longtemps. Les paupières battantes, elle aperçut la façade trouée du bâtiment, sur le palier, tout autant de corps que de pierres brisées ornaient le sol blanc. L'alitement de marbre autrefois inaltéré était devenu aussi souillée que rouille sur métal. A bout de souffle, Nora n'avait plus assez de corps pour pouvoir crier le nom du dealer. Se tenant la poitrine, elle se mit à tituber lentement vers le théâtre.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptySam 22 Juin - 20:55
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Une petite heure de marche... Comme il fallait s'y attendre, Swenn en mis facilement le double bien qu'il ait une allure plus que correcte. Mais, à sa décharge, la flore locale attirait régulièrement son attention. Suffisamment pour le détourner de son chemin, l'amener à faire une courte halte, prélevant parfois quelques spécimens qui lui paraissaient suffisamment intéressants, avant de reprendre sa route... En se demandant parfois d'où il était arrivé. Ah oui, le soleil. Pas évident de s'y retrouver dans un tel environnement pour un parfait citadin !

Quoi qu'il en soit, certains repères visuels lui permettent de se retrouver, de passer se changer (il ne va sûrement pas se pointer à une exposition, quelle qu'en soit le thème, dans des fringues habituellement réservées à ses activités annexes !), pour se pointer au théâtre dans une tenue beaucoup plus appropriée.

La suite est un mélange un peu brouillon entre attente, explosions, pirates et une douleur vive, un peu trop connue du dealer, qui se fait sentir juste sous la clavicule. Les minutes s'écoulent lentement, ses sens sont perturbés. Lorsqu'il se retrouve finalement seul, à l'extérieur, il se demanderait bien comment il a réussi à s'en sortir vivant cette fois s'il n'avait pas la tête qui tournait à ce point. Il a perdu beaucoup de sang et dépensé trop d'énergie pour se sortir de ce merdier.

L'air est encore saturé de ces odeurs de poudre, les quais sont méconnaissables et le théâtre ressemble davantage à un vieux bâtiment en ruines. Pourtant ces détails sont loin de toucher Swenn, davantage occupé à mettre de la distance entre lui et cet endroit. Sa main vient se poser à l'endroit où la balle est passée. La chemise qu'il a noué de sorte à limiter l'écoulement sanguin est déjà poisseuse. Au moins la balle est ressortie, ce qui limite les risques de complications futures, mais dans l'immédiat ça accélère également la perte de sang.

Les jambes cotonneuses et la vue brouillée, il est sur le point de se laisser glisser au sol le temps de faire une pause lorsque son regard distingue une silhouette rousse. Pourtant, il n'y croit pas. Elle n'a rien à faire ici. Elle est chez ses parents. Mais après quelques secondes nécessaires pour faire le point, il n'y a aucun doute possible. C'est bien Nora, au milieu de cette scène de carnage. Oh, il sait bien que face à ce genre de situation, elle est probablement bien plus apte à survivre que lui (même s'il a déjà dépassé l'espérance de vie qu'il se serait attribué) ça n'empêche que ça ne lui plait pas du tout. Une fierté purement masculine, celle qui pousse à ne pas montrer le moindre signe de faiblesse (même en étant couvert d'une mélange de sang et de poussière de la tête au pieds) lui redonne une certaine force et contenance qui lui permet d'avancer d'un pas qu'il jugerait de déterminé (dans les faits il reste chancelant...) vers la jeune femme.

- "C'est pas la bonne direction que tu prends !"

Une voix sèche rendue encore plus rauque qu'à l'habitude par les excès de poussière respirés, il a largement eu le temps de retrouver sa nonchalance classique. Pas le temps de réfléchir à comment et pourquoi elle est ici, le principal pour le moment est de s'éloigner de ce qu'il reste de pirates (et des restes de toute cette magie qui a été utilisée en trop grande quantité pour le chimiste peu expérimenté en la matière).

- "Tu sais où on peut se mettre à l'abri ?"

Aller à l'essentiel. Si cette façon de faire n'est pas étrangère au chimiste, dans une situation d'urgence elle en devient encore plus directe. Un regard en direction de tous ces corps, pour la plupart sans vie, qui restent à l'arrière, il ne peut s'empêcher de sentir son cœur se serrer. Ce qui ravive la douleur provoquée par la plaie, trop proche de cet organe vital. Il a déjà vérifié, rien d'indispensable à la survie ne devrait s'être trouvé sur le chemin du projectile de plomb. Mais dans son état, il ne peut pas aider qui que ce soit. Il doit déjà réussir à contrôler sa propre blessure avant de penser à gérer celles des autres. A sa propre blessure et à Nora, qui a un peu trop tendance à flirter de trop près avec le danger. Pas question qu'il la laisse s'approcher davantage de cet endroit qui empeste la mort.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyLun 24 Juin - 23:44
L'odeur était infecte, le visuel, plus encore. Des pierres tombées, des façades détruites, des fenêtres brisées et des corps à n'en plus distinguer le bois des quais qui ornaient un horizon où la ligne n'était dessinée que par les dos jonchés, tournés vers le ciel en prière aux dieux qu'ils ont rejoint. Epuisée, Nora se relevait des genoux qu'elle avait laissés traîner au sol bien trop longtemps. En fait, elle n'avait même pas eu le temps de soupirer, simplement celui d'écarquiller des yeux horrifiés devant une telle marée de cadavres. La jeune femme était vraiment soulagée que son père n'ait pas eu l'impulsion d'assister à ce spectacle ... c'était ... chanceux. Vraiment chanceux. Pourvu que ce ne soit qu'une coïncidence, tel qu'elle connaissait son père, il n'aurait loupé cet événement pour rien au monde.

Plus tard les suppositions ! L'essentiel c'était qu'elle n'était pas plus dérangée par la vision de ce champ funeste ... évidemment, lorsque l'on est soi-même coupable de ce genre d'horizon d'apocalypse, on n'éprouve plus de grande peur à les arpenter. Si son père n'y avait pas été par miracle, Swenn était bel et bien dans ce désastre ... probablement parmi les corps. Un noeud serra les entrailles de la rouquine à l'évocation de cette hypothèse et sa peau blêmit d'un manteau opaque, tandis qu'elle recommençait à courir vers le parvis du théâtre.

Elle n'eut pas le temps de tituber, une voix bien connu acheva la course de ses pas en choeur avec ses craintes. Comme sous la lumière d'un tonnerre, elle tourna le visage vers la source de cet appel et reconnut le daënar. Son premier réflexe fut un soupir libéré, baissant les épaules en tirant le début d'un sourire. La joie se changea en inquiétude lorsqu'elle discerna la teinte inhabituelle aux environs de son épaule. Le tissu n'arborait de l'écarlate que lors de deux occasions, les galas et les événements importuns. Nora aurait vraiment souhaité qu'il ne s'agisse que d'une tomate lancée à l'un des artistes qui a ricoché ... mais elle n'était pas aussi naïve.

Courant avec ce qu'il lui restait de souffle, la rouquine ne prit pas le temps de s'occuper de son endurance défaillante, ou bien de la griffe qui serrait son coeur épuisé. La negiin, sourcils penchés vers l'extérieur, s'inclina sur le blessé ... c'était ... sale, la chair déchirée avait des aspects de simple pâte lorsqu'elle était percée par un plomb assez vif. Au moins, ce n'était pas le coeur, encore heureux ! La létalité de la plaie inquiétait désormais moins Nora que la douleur infligée par celle-ci ... enfin, elle le pensait. Elle y voyait trouble, sans ses lunettes. Swenn l'interrogea sur la possibilité d'un endroit plus sauf, demande vite ignorée, plus vite dépassée encore par la rouquine.

- Hors de question que tu ne bouges. Personne ne viendra te faire du mal là où tu es, alors tu ne bouges pas.

De son haut, elle sortir deux choses, ses verres, et un pistolet. Elle eut plus de gêne à mettre les premières sur son nez que le second au sol, les arrêtes étaient vraiment trop écartées. Sauf que la situation n'avait pas vraiment de clémence à accorder, notamment au niveau des priorités. S'énerver pour l'aspect de ses lunettes ... enfin, s'en embarrasser n'avait rien de bienvenue. Nora se contenta de serrer les dents et de secouer la tête, se focaliser sur la blessure était essentielle. Comment on soigne ce genre de choses, déjà ? La jeune femme sortit un ... "flacon" d'anti-désinfectant, le genre de liquide qui soigne les blessures à l'intérieur, pour un temps. L'eau-de-vie a ses propriétés que les anti-dépresseurs ignorent. L'expression de la negiin se mua d'un air empli de regrets à venir, mais ne montra en rien le récipient.

A la place, elle joignit ses bras derrière le daënar, approchant sa joue de la sienne, avant de murmurer à la bordure de son oreille.

- Excuse-moi.

Et sèchement, elle versa l'alcool sur la plaie, serrant Swenn en espérant qu'il puisse sublimer la douleur en quelque chose. A défaut d'avoir un bâton à lui mettre entre les dents, elle pouvait bien laisser une ouverture possible à quelconques déclenchements ... elle encaisserait. Nora jeta un regard latéral sur les environs, les corps se faisaient déplacer, et les poussières retombaient. C'était calme, on oublie trop souvent le silence après la tempête, mais il est bien plus oppressant que l'attente même de l'orage. Retournant un air sérieux vers le blessé, elle commença à déboutonner son haut, histoire de faciliter la suite.

- Laisse-moi faire, d'accord ?

Connaissant le jeune homme, il râlerait certainement, c'était le cadet des soucis de la rouquine. Peu étonnant, mais notable, la plaie était pire à regarder sans le couvercle de textile. Les chairs étaient laminées par l'impact, mais aucun éclat ne brillait à l'intérieur, la balle n'avait pas traversé son dos. L'alcool avait été la pire épreuve, maintenant tout allait être salvateur, Swenn n'avait plus aucune raison d'avoir plus mal qu'il ne l'avait avant. La negiin déchira un morceau de son propre vêtement, un bout encore propre à la base de son haut, révélant ainsi sa ceinture et une partie de son nombril. Elle enroula le bandage improvisé autour de la plaie, espérant que cela suffirait à tenir le sang en rang là où il appartenait.

- Hé, tu mourras pas aujourd'hui ...

Nora avait dit ça sous le ton de la plaisanterie, mais avec le choc de l'urgence retombé, elle recommençait à retrouver un semblant de calme. Les émotions du quotidien revenaient, substituant l'impératif de survie à un simple lit fin de larmes au bord des paupières de la rouquine ... des larmes ? Mais ... quoi ?! Elles furent vite essuyés, mais tout aussi vite remplacées, malgré les poignets qu'elle descendait le long de ses cils. Finalement, ses lèvres éclatèrent en un sourire reforgé hors des flammes d'une inquiétude qui l'avait dévorée de l'intérieur.

- Tu vas bien ? Je ... je vais pas pouvoir te ramener comme ça à la maison, tu peux marcher ? Juste pour rentrer ... après tu passes le reste de la journée entre les draps, hors de question que ... elle soupira. Tiamat est tout près, je peux très bien te prendre une chambre là-bas, aussi.

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Swenn Milazzo
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyLun 1 Juil - 18:59
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
La Nora qu'il a désormais face à lui n'a plus grand chose à voir avec celle qu'il a quitté il y a quelques heures de cela. Il faut avouer que l'environnement n'est pas vraiment le même non plus. Swenn ne saurait dire s'il est heureux ou non de la voir en cet instant. Ce sentiment est étrange. Mais lorsqu'il capte ce regard en direction de sa blessure, il est sûr qu'il aurait préféré éviter qu'elle ne voit ça. Parce qu'il déteste être vu en position de faiblesse. Encore plus maintenant. Pourtant, il ne dit rien face à cette façon qu'a la jeune femme de lui ordonner de ne pas bouger.

Il détourne le regard pour observer l'état actuel du théâtre et des quais. Ses oreilles bourdonnent toujours. Il a encore l'impression d'entendre ces explosions au loin, ces cris, ces détonations. Mais en faisant un effort pour calmer son rythme cardiaque, à essayer de reprendre contact avec la réalité, il parait maintenant évident que les affrontements ont cessé. Oui, ils ne devraient pas risquer de prendre une balle perdue ici.

Tout ce qui vient de se passer s'agite encore un peu trop dans l'esprit du chimiste, qui a du mal à redescendre. Il ne sait pas non plus comment réagir lorsque Nora s'approche encore un peu plus de lui, brisant toute barrière pour ce qui s'apparenterait à un câlin. Ce n'est que lorsque la douleur, piquante, vive, beaucoup trop intense, se fait sentir en niveau de l'ouverture qu'il a dans la peau que son cerveau reprend contact avec la réalité.

Tous les muscles de son corps qui se contractent sous la décharge qui menace de lui faire tourner de l’œil pour de bon, un grognement de douleur qu'il ne peut contenir malgré les efforts déployés pour garder les dents serrées, le dealer ne peut s'empêcher de serrer Nora contre lui de son bras valide, sa main venant se poser sur l'épaule de la rouquine, exerçant une pression sur laquelle il n'a aucun contrôle.

Les yeux fermés, le visage crispé par la douleur, il lui faut quelques secondes qui lui paraissent une éternité pour ouvrir de nouveau les paupières, essayer de gérer sa respiration, relâcher son étreinte tout en remettant de l'espace entre eux. Merde. Qu'est-ce qu'il est censé dire dans ces cas là ? S'excuser ? La remercier ? Râler ? C'est qu'il n'est pas habitué à être dans cette situation. Habituellement, les rôles sont inversés. Mais finalement, Nora semble savoir ce qu'elle fait et gère la situation sans se préoccuper des cas de conscience qui agitent le chimiste.

- "T'es pas obligée. J'peux très bien me débrouiller seul. C'est rien qu'une balle."

Évidemment, l'option retenue est celle où il peut juste protester. Beaucoup plus simple pour Swenn. Mais si son ton n'est pas très engageant, il laisse pourtant la jeune femme continuer dans sa voie. Et s'il trouverait habituellement cette façon qu'elle a de s'occuper de lui humiliante, il en éprouve étrangement presque une certaine satisfaction cette fois-ci. Prenant sur lui pour camoufler au mieux la douleur provoquée par chaque décharge dès que le textile effleure la plaie, il reste immobile le temps nécessaire à Nora pour lui éviter de se vider de son sang. Laisser quelqu'un s'occuper de lui... Ce n'est clairement pas dans ses habitudes, mais il n'a de toute façon pas la force de l'empêcher de faire quoi que ce soit. Et... Peut-être que finalement, il ne trouve pas ça si désagréable.

- "Bien sûr que je n'vais pas mourir, qu'est ce que tu crois ? Alors, ne tire pas cette tête là."

Il a beau prendre un ton parfaitement serein face à ces larmes qu'il a évidemment aperçues, on ne peut pas dire que l'idée de ne jamais quitter ce continent ne lui a pas traversé l'esprit à certains moments.

- "Mais avant de faire autant de plans, laisse moi juste deux minutes, que je récupère un peu. C'était vachement puissant ton truc."

Voilà qu'il recommence à tenter de camoufler son état derrière de fausses excuses. Mais dans l'immédiat, il ne se sent effectivement pas d'enchainer les pas. Ses jambes semblables à du coton sont beaucoup trop incertaines, il n'a pas particulièrement envie de prendre le risque de s'écrouler en cours de route. Une légère pause de récupération avant de quitter pour de bon cet endroit ne sera pas de trop. Le dealer s'adosse donc à l'un des murs des bâtiments à proximité, se laissant plus ou moins glisser pour réussir à s'assoir tant bien que mal.

- "Vient."

Swenn ouvre son bras encore capable de mobilité pour inviter (à sa façon, ok...) Nora à venir s'assoir contre lui. Il a envie, peut-être même besoin, d'un tel contact actuellement. La douleur et l'épuisement faisant aisément voler en éclat toutes ces barrières qu'il maintient fermement érigées au quotidien.

- "Merci. D'être venue. De t'être inquiétée. Mais, tu n'as pas besoin d'en faire autant. Est-ce que... Toi, comment tu te sens ? Je ne t'ai pas fait mal ?"

Un débit de parole lent, autant dû à la fatigue qui s'abat violemment sur lui que par une difficulté à formuler une telle question, il se rend bien compte de tout ce que la miss a dû encaisser dans sa tentative pour lui venir en aide. Et ça, ça ne lui plait pas des masses.

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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyMer 16 Oct - 0:06
Incroyable. Même avec un trou dans l'épaule, il continuait avec sa mauvaise foi, la fameuse petite pique continuelle qu'il mettait en permanence en scène ... Nora s'y était habituée, mais qu'est-ce qu'elle l'inquiétait lorsqu'elle pouvait le mettre lui-même en danger. Une blessure par balle, ce n'est pas rien, elle espérait simplement que la blessure ne soit que superficielle. Au final, même s'il grommelait, il avait raison, ce n'était pas une bonne idée que de le transporter où que ce soit, pour l'instant. Tout paraissait assez paisible aux alentours pour qu'elle se rassure dans l'idée qu'il se pose contre un des murs du bâtiment en quasi-ruine. Elle était arrivée à la fin ... et maintenant, elle s'en voulait de ne pas avoir couru plus vite. L'épaule que Swenn avait serrée ressentait encore l'empreinte de sa saisie, cette douleur aurait pu être évitée si la balle ne l'avait jamais touché. Elle aurait dû pouvoir faire quelque chose contre ça.

Prenant son propre bras entre ses doigts, Nora arborait les traits parfaits de l'idiote qui s'en voulait pour rien. Ce qui l'énervait plus encore, c'était qu'elle avait littéralement fait tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider ... c'était à quel point elle était dérisoire. Plus elle avançait, plus l'idée qu'elle puisse un jour apporter une paix durable à Irydaë s'éloignait. Comment pouvait-elle se faire rétablir tout un monde, si elle n'y arrivait qu'à peine partiellement avec un ami ?

Lorsqu'il ouvrit le bras, la rouquine laissa ses mains couler le long de son bassin. C'était fou, cette incapacité qu'elle avait à simplement répondre à une invitation, c'était juste une étreinte ! Elle avait bien déjà serré des hommes contre elle ! ... voilà un bon mensonge. Lorsqu'elle s'assit à côté de Swenn et qu'elle posa sa joue sur son épaule, elle était teinte toute de rouge. Une fois installée, le stress déguerpit et en une seconde à peine, la negiin se sentit à l'abri, loin de tout et proche du nécessaire.

Et lorsqu'il articula ces paroles que jamais ils n'auraient dites, Nora ne réagit pas immédiatement. Son visage était figé dans l'expression calme qui avait suivi son instant de contemplation, sur l'épaule du daënar. Doucement, elle avait relevé la tête, regardant devant elle comme si elle était attirée par un horizon invisible. Il y avait quelque chose de lourd, dans l'air, quelque chose qui lui pesait dans le buste. Nora avait cru bon de s'écarter un instant de ce sentiment, mais lorsqu'elle réalisa que ce n'était pas l'atmosphère qui était à remettre en cause, elle ne put que constater l'évidence.

"Pas besoin d'en faire autant", qu'il disait ... ce n'était pas elle qui avait choisi, elle avait cru que son coeur allait lâcher, au moment même où l'attaque a été annoncée. Elle ne connaissait plus personne dans ce village depuis plus de huit ans, si elle s'était autant souciée de ce qui était arrivé ici, c'était à cause d'une seule personne. Là, sur le moment, Nora ne trouvait vraiment rien d'intelligent à dire. Elle avait dévié un regard luisant dans les yeux du jeune homme, avant de commencer à doucement remuer la tête. D'une voix coincée entre soulagement et inquiétude, elle murmura simplement.

- Je ne sais pas comment je me sens ...

Ses pupilles la trahirent, débordant l'espace d'une seconde sur le dessus du menton de Swenn. Fermant les yeux en fronçant des sourcils, elle secoua le nez, soupirant de l'inconfort qui la saisit. Approchant son visage, elle déposa un baiser sur les lèvres, aussi doucement qu'elle passa une main sur sa joue. L'impression qui la saisit fut la même que celle que lui procuraient les drogues, tête vide, pensées brouillées, attitude méconnaissable, mais quel bonheur ... elle s'en retira pourtant vite. Son regard se balança tout autour de son panorama, partout sauf sur son objet de coeur.  

- ... mais je crois que j'y vois un peu plus clair.

Dire que c'était elle qui tenait absolument à tout garder à distance. Nora se dit qu'elle venait de commettre la pire erreur de sa vie, comment se faisait-il qu'elle soit pourtant la plus délicieuse de toutes ? Tout redescendit, son angoisse, ses appréhensions, la tension, tout. Ce faisant, une larme coula hors de ces soulagements, la même goutte que celle qui annonce l'averse sur des champs désolés. Sobrement, elle sourit. Pour une fois, il n'était pas forcé, pas même poli. Cette joie affichée était sincère, pure. Simple.

- Je suis juste contente que tu sois en vie ... très contente.

Comme si ça justifiait un baiser ...

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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La nostalgie fait faire des bêtises EmptyJeu 24 Oct - 22:25
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Adossé à ce mur, la respiration toujours difficile et la douleur bien présente, Swenn observe Nora qui parait bien moins sûre d'elle qu'au cours des quelques minutes précédentes. S'il en avait eu la force, probablement aurait-il réussi à franchir les quelques mètres qui les séparent désormais pour la serrer contre lui. Parce qu'il n'aime pas la voir ainsi. Et qu'il n'est décidément pas doué avec les mots. Pas beaucoup plus avec ce genre de geste, certes.

Mais au lieu de ça, il ne peut que se laisser glisser au sol, ses jambes ayant tout juste les réserves nécessaires pour lui assurer un atterrissage contrôlé. Alors voir la demoiselle accepter de le rejoindre, venant se caler contre lui, lui arrache un sourire. Sincère. Qui n'a rien de cynique ou de mauvais. Après toute l'adrénaline précédente, grâce à laquelle il est probablement encore en vie, ce simple moment de répit aux côtés d'une des rares personnes dont il se soucie réellement suffit à vaincre toutes les barrières érigées au quotidien.

Quand il sent la douceur de cette main se poser sur sa joue, Swenn sent sa poitrine se contracter, alors que son cœur semble se figer le temps que dure ce baiser. Dire qu'il n'avait pas envisagé un tel moment depuis cette étrange soirée passée avec Nora serait mentir. Il aurait seulement préféré ne pas être en si piteux état. Un contact si délicieux, capable de lui faire oublier tout l'inconfort de la situation. Alors pourquoi n'est-il pas capable d'y répondre spontanément ? Si on ne peut pas le qualifier de coureur de jupons, il n'est pas pour autant rare que ce garçon s'adonne à une nuit de plaisirs aux côtés d'une inconnue rencontrée au détour de quelques verres. Mais il y a bien longtemps que sentiments et acte charnel ne se mélangent plus.

- "Je ne suis pas certain d'y voir plus clair, mais je suis content que tu sois à mes côtés."

Les quelques secondes nécessaires à envoyer balader toutes ses hésitations passées, Swenn passe un indexe sous le menton de la jeune femme pour avoir de nouveau accès à son regard. Et sans attendre davantage, il se penche légèrement pour revenir chercher le goût de ces lèvres dont il n'a pas suffisamment eu le temps de profiter lors de leur premier passage. Un second passage qu'il fait durer davantage.

C'est bien beau de réussir à passer au-delà d'une multitude de blocages pour seulement faire ce dont il a envie sur le moment. Sans trop réfléchir. Mais c'est qu'à un moment, il serait temps de remettre en action ses neurones. Surtout quand la spontanéité ne fait pas partie de ses points forts. Oui, au moment où ce nouveau baiser se rompt, ça semble le bon moment. Étrangement, le dealer garde un calme parfait. Alors pourquoi est-ce que son cœur s'emballait à chaque fois que cette éventualité lui traversait l'esprit précédemment ?

- "Donc, passer près de la mort a un pouvoir de désinhibition bien supérieur à l'alcool."

En matière de pire réplique suivant un baiser, Swenn se positionne bien pour l'accès à l'Oscar. D'autant plus avec cette intonation proche de la seule déduction scientifique. C'est sûrement très étrange à concevoir, mais une partie de son cerveau est effectivement très occupée à mémoriser parfaitement tout ce qu'il peut ressentir actuellement, annihilation totale de toute retenue, avec pour objectif de mettre un jour au point un produit capable de reproduire ces effets.

Par chance, l'autre partie de son cerveau refuse catégoriquement de s'éloigner de la scène qui se déroule actuellement pour des plans futurs. Cette seconde partie qui ne s'exprime que rarement chez le jeune homme vient bien vite à la rescousse de la première qui manque cruellement de romantisme. Laissant sa main glisser le long de son buste, Swenn prolonge ce mouvement jusqu'à aller chercher celle de la jeune femme qui est contre lui.

- "Tu sais, j'ai pas vraiment l'habitude de demander de l'aide et encore moins d'accepter que qui que ce soit ne s'occupe de moi mais... J'apprécie vraiment. Ce que tu fais pour moi. Et, j'ai très envie d'abuser encore un peu. Tu veux bien rester avec moi quelques instants encore ?"

Son visage qui s'est adoucit à l'aide d'un regard moins perçant accompagné d'un sourire discret, même sa voix, si elle est toujours aussi rauque suite à de trop nombreuses années de tabac, se fait beaucoup moins tranchante. Seuls ses mots restent hésitants. Le manque d'habitude probablement. Une notion de durée restant pourtant très floue, son capital émotionnel a beau dépasser très largement les plus hauts niveaux atteints au cours de ces dernières années, il n'en a pas moins conscience que cette étrange sensation de bonheur n'est que momentanée. Alors, autant décider d'en profiter.

- "Mais, on peut quand même bouger de là. Je crois qu'avec tout ça j'ai retrouvé bien assez de forces pour me déplacer correctement."

Parce que oui, toutes ces émotions qui viennent de parcourir son corps ont également la faculté assez étonnante d'augmenter les capacités de récupération. Dire qu'il a oublié la douleur serait assez éloigné de la réalité, mais une toute autre sensation réussie à lui faire suffisamment concurrence pour que ses récepteurs neuronaux ne soient pas uniquement focalisés sur ces signaux désagréables.

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