Epreuve 2 : SNK Rebirth - Master Poké

Pouet:

Il fallait cuisiner de la ratatouille pour les titans.

Erika ne savait pas pourquoi, c’était à la fois absurde et tout à fait logique. Et quelque part elle s’en foutait un peu. La jeune femme sortit de son bureau. Dans le hall, elle croisa son camarade Soé, qui la prévint qu’il pleuvait. La soldate ouvrit la porte. Il y avait un grand soleil.
La quête aux légumes pouvait commencer. Aubergines, courgettes, oignons, tomates… Et des poivrons. Ernest adorait les poivrons. Elle ne savait même pas qui était Ernest.
Sans savoir comment, Erika arriva au Centre Titans. Quelques créatures humanoïdes profitaient du soleil dans un enclot. Ils auraient très bien pu passer par-dessus la barrière et s’enfuir, mais après tout, il s’agissait-là de fidèles compagnons. La cheffe d’escouade salua de la main l’un des titans – Ernest ? Plutôt petit pour son espèce, avec son ventre bedonnant et sa démarche étrange, il avait du charme. Non, il était très moche, en fait.

Eri tourna la tête. Le Centre avait disparu. Elle se trouvait désormais dans un champ. Ça tombait bien, elle avait besoin de légumes. La jeune femme déterra les carottes qui se trouvaient à ses pieds. Leur couleur verte indiquait leur parfaite maturité. Soudain, elle se redressa en se rappelant qu’elle n’aimait pas cuisiner. Il allait falloir trouver quelqu’un pour le faire à sa place.
Tandis que la soldate réfléchissait, une ombre gigantesque vint la priver des rayons du soleil. Elle se retourna et observa quelques instants la… chose qui la surplombait. De grands yeux, de grandes oreilles à l’aspect duveteux, une queue touffue, des poils fins couleur chocolat, un collier de fourrure crème… Et une bonne dizaine de mètres de haut.

- Oh ! Que tu es mignon, toi ! S’écria-t-elle. Ou pas. Non, ce n’était pas son genre de dire ça. Et puis les grandes dents pointues qui se rapprochaient à toutes vitesses n’étaient pas mignonnes, elles. Erika se barra en courant.
Elle courut une minute ou une heure et, trop occupée à regarder derrière elle si le monstre la suivait, elle percuta un obstacle non-identifié de plein fouet.

Le forum et le personnage:

Je suis parti en balade avec Clifford, et nous nous sommes endormis comme des masses au pied d’un arbre. « Outch ! » Quelque chose vient de me tomber sur la tête, ce qui me tire de mon sommeil. Je frotte mon front, légèrement endolori, et ouvre les yeux à la recherche de ce qui m’est tombé dessus. Un caillou. Bizarre. Je lève la tête et vois l’arbre sur lequel je m’appuie. Plus de feuilles. Elles ont disparu, pouf, comme ça, le temps de ma sieste. Sauf qu’on est en plein été.

Je ramasse le caillou et me lève. Je constate alors que ces cailloux poussent sur l’arbre. C’est quoi ce délire ? Promis j’ai rien fumé. Je reste quelques secondes à phaser. Si ces pierres poussent sur les arbres, elles se mangent ? Je vais avoir l’air débile, alors je m’assure d’être bien seul. Je croque. Et… Pourquoi ça a un goût de fraise tagada ? C’est peut-être un pokémon qui altère mes sens, parce que ma présence sur son territoire lui plaît moyen. Je réveille Clifford, pour partir.

Et là, boum. Je mange le sol, mou, comme un matelas à mémoire de forme. Chelou. Encore. Mais pour le reste… « Ça va ? » Une jeune femme, brune. J’espère qu’elle ne s’est pas fait mal, en tout cas, moi non. Alors je me relève et vois au loin un Evoli. « Oh, regarde Clifford ! Il est trop poupou ! » Sauf que plus il approche, plus je vois qu’il est géant. On dirait ces histoires de gigamax à Galar. En version démoniaque. Pas poupou du tout. L’Evoli des enfers avec ses dents pointues. « Ok, on se barre ! » Je ne cherche même pas à discuter plus, j’attrape la demoiselle – avec une force qui sort de nulle part – et pouf, sur le dos de l’Arcanin. On s’arrache. Clifford est très rapide, et ça nous aide à garder la distance du pokémon du démon à nos trousses. Il se met alors à neiger, sans nuage à l’horizon. « Mais… » Et le pire, c’est que ça brûle !

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L’obstacle se révéla être un être humain. Tant mieux. Erika se releva péniblement. Elle épousseta ses vêtements, oubliant quelques instants la raison de sa fuite. S’excuser ne lui vint même pas à l’esprit. Elle ne revint à sa réalité que lorsqu’on la souleva de terre pour la poser sur le dos d’un trop grand chien. Bleu. Et pour rendre la situation encore plus fun, de la neige brûlante se mit à tomber. *C’est normal, c’est la fin de la semaine.* Pensa-t-elle. Pourquoi pas.

La soldate retira sa veste et la posa sur sa tête pour se protéger. Elle jeta un coup d’œil derrière elle. La bête les coursait toujours.

- Peut-être que le machin bleu est son pote et qu’il veut juste lui faire un câlin ? Non ?

Pourquoi accepterait-il si facilement de s’enfuir alors ? La jeune femme recentra son attention sur là où les menait leur course. C’est-à-dire dans une bulle. Une bulle carrée, plus précisément. Pile assez grande pour que les deux individus et leur mouture y soient contenus. La « neige » percutait l’enveloppe transparente sans la pénétrer. Ouf.

Ou peut-être pas si ouf que ça. La bulle, ainsi que ces consœurs qui flottaient çà et là, provenait d’un canard. Rien de plus normal. Lui aussi était bleu et mesurait plusieurs mètres. Décidément.

- On devrait aller au Centre Titans. Ils font du bon jus de raisin là-bas. On devrait y être en sécurité.

A peine la jeune femme eût-elle prononcé le mot « titan » que le petit bedonnant apparût dans son champ de vision. Il courrait vers eux de manière ridicule – comme tous les titans, en fait – les dépassa et se dirigea droit vers la peluche qui voulait leur peau, tel un héros. Puis se fit négligemment faucher par la bête gigantesque. Merde alors, il était moche et con.

Erika se retourna vers son camarade d’infortune. C’était lui qui dirigeait le chien-monture, après tout. Pas un instant elle ne songea à la possible difficulté que causait la bulle à leurs déplacements.

Glossaire des pokémons:

Comprendre ce qu’il se passe : pas le temps. On se fait courser par un Evoli géant du démon. C’est suffisant pour fuir sans réfléchir ! « Ah non, pas notre pote ! » Je ne sais même pas qui est cette fille, ni pourquoi elle est chassée par ce truc. Et pourtant, nous en sommes là, avec ces flocons qui chauffent quand ils atterrissent sur la peau. Puis blop ! Dans une bulle cubique. Elle aurait pourtant dû éclater, non ? Au moins, nous sommes protégés de la neige, c’est déjà ça.

Sauf qu’il n’y a pas qu’une seule bulle, et il y a surtout un colossal Couaneton au moins aussi possédé que l’Evoli. La jeune femme exprima alors un possible plan. « Le Centre quoi ? Ils ont du jus de caillou ? » Ça doit être drôlement bon. Mais la vision qui m’apparait me fait oublier les pierres tagada. Un humain, ou presque. Grand presque comme ces pokémons, il est surtout digne d’un film d’horreur, moche et gros comme ça. « C’est quoi ça ? » En voulant charger l’Evoli des enfers, il se fait dégager par ce dernier. Le faux espoir… Surtout que la bulle, elle se dirigeait droit vers le bec du Couaneton. Bordel, il faut sortir de là.

Je descends du dos de Clifford pour tenter de faire éclater la bulle, mais sa paroi se tend lorsque je tente de la percer. Super, une bulle élastique. Un château gonflable tant qu’on y est. « Cliff, utilise Lance-Flammes. » L’Arcanin crache un cône de flammes sur la bulle, qui gèle, au lieu de s’évaporer. Rien ne va… Je nous ai piégé dans un glaçon, prêts à se faire gober en sorbet. Plus qu’une solution, totalement hasardeuse. J’attrape la demoiselle par le bras et me rapproche du canidé. « Attention, ça va faire bizarre. Téléport. » Pas d’autre choix. Et pouf, nous voilà ailleurs. Où ? Aucune idée. Dans une salle. Un homme passe, il nous salue du pied. « Au revoir. » Il disparaît aussitôt. Chelou. « Tu sais où on est ? »

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La bulle était élastique, le canard semblait avoir lui aussi l’envie de les manger. Et le chien bleu crachait des flammes qui glacèrent leur enveloppe protectrice. Classique. Erika haussa les épaules. Son compagnon l’attrapa par le bras et le décor changea brusquement.

Un petit retour au calme n’était pas de refus. La soldate répondit au signe de pied de l’homme qui se trouvait là par un joli doigt tendu, ce qui ne sembla nullement offenser son destinataire ; celui-ci s’éclipsa. Son camarade lui demanda si elle savait où ils se trouvaient.

- Je ne connais pas du tout cet endroit. C’est la maison de mes beaux-parents. Ils ont un élevage de titans. Je peux te faire visiter si tu veux.

Elle l’entraîna dehors. Il pleuvait à verse environ un mètre carré sur deux. Sur les autres parcelles, il y avait un peu de vent, mais il faisait bon. La jeune femme regretta de ne pas avoir mis de chaussettes. Mais peu importe. Elle désigna la prairie face à eux, où des titans de tailles variées gambadaient joyeusement.

- Le dressage de titans est très enrichissant. On voyage beaucoup pour découvrir de nouvelles espèces. Moi par exemple, une fois, je suis descendue dans la rue en bas de chez moi. Mais on m’a toujours dit « Erika, pour débuter il faut choisir un titan de quatre mètres zéro-trois maximum. » Elle marqua une courte pause. On peut leur donner des navets à grignoter. Ils sont végétariens. Par contre, on n’a pas de jus de caillou, désolée. Sa commercialisation est très réglementée depuis de nombreux cas d’overdose. Un sacré scandale qui se déroulera le mois prochain. Ton chien s’appelle comment ?

Et comment lui, il s’appelait ? Ils ne s’étaient même pas présenter l’un à l’autre. Mais après tout, pourquoi se préoccuper de choses aussi futiles que l’identité d’un être humain ? Eri s’accroupit pour papouiller le toutou coloré. Elle n’avait jamais particulièrement aimé les animaux. Cela lui rappelait trop les bons souvenirs d'une partie de son enfance passée à la ferme.

Je suis soulagé de me sentir hors de danger. Être dévoré par un pokémon géant démoniaque, je passe mon tour. On est à l’abri, oui, mais à l’abri où ? La demoiselle a la réponse, chez ses beaux-parents. Je suppose que le gars est quelqu’un de sa famille. De toute façon, il part. Et puis, le bug dans mon cerveau vient plus de l’histoire d’élevage de titans. What ? L’énorme truc tout laid presque humain, c’était un titan ? Il y aurait des humains titans et des pokémons titans ? L’angoisse. « Je veux bien voir, oui ! » Pourquoi je suis aussi curieux d’immondices géants ?

Je suis traîné dehors, et il pleut des cordes. Littéralement. Des fils d’eau remontent du sol jusqu’au ciel. Une vraie galère d’avancer entre. Et j’ai oublié ma crème hydratante ! Avec la pluie, c’est indispensable pourtant. Tant pis. J’écoute les explications de la brune. En fait, leurs titans sont nos pokémons. Waw. Révélation.

Pas de jus de caillou, trop nul. Pour des raisons d’overdose ? AH ! Peut-être que je suis défoncé depuis que j’en ai mangé un et je plane. M’en fous. Je veux dresser un titan. Genre en chevaucher un et explorer le monde. Si la demoiselle reste à chouchouter l’Arcanin, je vais aller gratouiller le ventre d’un de ces titans. Je suis sûr qu’ils kiffent ça. « Il s’appelle Clifford. » Et voilà qu’il lui débarbouille la tronche, de sa grosse langue baveuse. J’aurais dû la prévenir…

De mon côté, je vois une grosse caisse avec écrit « STEVAN ». Dedans, des ballons de basket. J’en prends un et m’approche d’un pâturage. Je lève le navet de basket au-dessus. Apocalypse. Je vois un titan arriver, immense, joufflu, la langue qui pendouille. Il se couche juste devant moi, remuant l’arrière-train. Je lui jette alors le navet et il le gobe. Il se met alors à pleurer et à frapper le sol, tout énervé de joie. Je crie en direction de la brune. « On peut monter sur leurs épaules ? » Juste pour faire un petit tour.

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Le chien bleu sembla trop apprécier les caresses de la jeune femme ; il la remercia à coups de langues baveuses. Pour le coup, personne ne pourrait le contester : c’était dégueulasse. Erika s’essuya le visage dans sa veste, puis laissa tomber négligemment la pièce d’uniforme par terre. Au même moment, on lui demanda s’il était possible de monter sur les épaules.

- Je sais pas. Demande-leur. S’ils acceptent, on pourra faire la course.

La soldate s’était rapprochée de son camarade. Elle jeta un coup d’œil au titan qui se roulait par terre de joie et de tristesse, puis s’apprêta à appeler le reste du groupe. Un bruit de casse la retint cependant. Eri sursauta presque et fit volte-face. Il ne vit rien. Elle sentit juste que le monde était en train de basculer. Elle ferma les yeux et prit sa tête entre les deux mains, tentant de garder l’équilibre. Après plusieurs minutes, l’espace autour d’elle se stabilisa et elle rouvrit les yeux.

Rien n’avait changé. Le jeune homme, le chien, les navets, les titans. Ces derniers s’étaient rapprochés en voyant la petite comédie de leur camarade. Eux aussi voulaient sans doute manger. La cheffe d’escouade prit un poireau dans la caisse et le tendit à l’un des êtres humanoïdes – un grand, assez fin, avec un joli nez. Le titan attrapa le légume entre deux doigts, signe qu’il acceptait qu’on lui grimpe sur les épaules. D’un signe de tête, Erika incita son compagnon à choisir lui aussi un titan.

- Fais gaffe quand même, lui glissa-t-elle, certains demandes à être payés. C’est franchement malhonnête !

Sur ce, en quelques bonds qui ne lui demandèrent aucun effort, la jeune femme se retrouva sur l’épaule du titan. Elle prit un temps pour admirer la vue. Le paysage était beau, mais pas trop non plus, fallait pas exagérer. En plissant les yeux, Eri crut distinguer, au loin, la peluche marron et le canard bleu jouer aux cartes. Elle secoua la tête : elle avait dû rêver, personne ne faisait ça un dimanche. Surtout pas des monstres géants mangeurs d’hommes.

Glossaire des pokémons:

Je dois demander à un titan de me prendre sur ses épaules. Oh, en plus on peut faire une course ! Cool ! Enfin, ne pas vendre la peau de l’Ursaring avant de l’avoir tué. Je me tourne vers la brune et constate ne peut pas répondre à mes questions. « Est-ce que tu m’entends, hey oh ? » Clairement, non. Puis avec les yeux fermés, elle ne me voit pas. « S’te plaît réponds-moi, hey oh ! » Rien. Elle a la tête entre les mains, j’attends. Je fais signe à mon Arcanin de venir. Les autres titans s’approchent et ils sont adorables. Rien à voir avec l’Evoli et le Couaneton des enfers. En même temps, ces pokémons ne seront jamais aussi mignons qu’un Golgopathe.

La jeune femme revient à elle, je suppose qu’elle faisait du sport. Elle prend un poireau pour en faire offrande à un titan qui accepte. Je vais faire pareil et choisis un poireau bien rose et bien carré. Je le donne à un des géants, le plus petit, le tout gros, tout gras. Il sera confortable. « De l’argent ? Je suis riche, impossible... » En espérant que mon titan soit honnête. Il saisit le poireau que je lui tends puis me place sur ses épaules. Il a un peu de mal à me porter, parce que j’ai maigri. Qu’importe, c’est parti pour la course ! « Partez, prêts, à vos marques ! »

Une course folle dans les champs. Mince, je vais gagner, mon titan est trop rapide à cause de son embonpoint. Je l’ai mal choisi. Clifford nous suit, courant derrière. Autour de nous, la nature, mais c’est fade, ça manque de déchets et de pollution pour être joli. Au loin, les pokémons gigamaxés qui nous pourchassaient, le Couaneton et l’Evoli. Il y a aussi un Capidextre qui leur distribue des cartes. J’arrive en premier, sur une ligne de départ imaginaire. « Bon, bah j’ai gagné. Bravo, t’as super bien perdu ! » Je chuchote super fort, et l’écho attire l’attention des pokémons géants. Oh non, c’est reparti pour un tour…

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Le jeune homme avait du goût. Il ferait un bon dresseur de titans de course. La petite compétition débuta : les deux concurrents coururent longtemps, à peine quelques secondes. Erika arriva en seconde position et grimaça quand on la complimenta.

- Merci ! C’est la première fois que je fais ça, alors tu penses bien que je suis douée !

La jeune femme aurait souhaité l’insulter encore, mais les monstres qu’ils avaient précédemment fuits étaient de retour. Elle n’avait pas rêvé, finalement. Elle poussa un profond soupir.

- Ah oui, mais non, mais là c’est chiant, quoi ! J’me casse.

Elle talonna son titan, qui partit au trot en direction de la peluche, du canard et de leur nouvel ami le singe violet. Eri arqua un sourcil, soudain sceptique. Un peu plus loin sur la droite, il y avait un arbre. Au feuillage vert. Drôle d’idée.

La soldate se retourna et adressa un grand signe de la main à son camarade de fortune. Manque de bol, son titan était con – lui-aussi –  et il voulut à son tour se retourner vers son copain. Il trébucha sur un caillou, s’emmêla les mains et sa cavalière se sentit entrainer vers le sol.



La chute fut douloureuse. Le crâne, l’épaule et la hanche endoloris, Erika mit quelques minutes avant d’ouvrir les yeux et de reprendre ses esprits. Lentement, elle prit appui sur un coude pour redresser le haut de son corps encore un peu engourdi. Elle était tombée de sa chaise après s’est endormie sur son bureau. Visiblement, elle avait eu le sommeil agité : sa tasse de café gisait à bon mètre devant elle, brisée.

La jeune femme s’assit tranquillement et se frotta la tête tandis que des bribes de rêves lui revenaient. De la ratatouille ? Elle en avait mangé à midi, rien de trop préoccupant. Des titans ? Bon, ça, un classique. En élevage ? Le cerveau procédait à des connexions étranges, parfois. Mais des monstres colorés géants ? Un humain dont le compagnon était un chien chelou bleu ? Où était-elle allée chercher tout ça ? Ça n’avait aucun sens.

Spoiler:

Glossaire des pokémons:

Juste avec l’Evoli et le Couaneton, c’était une galère sans nom. Je ne sais toujours pas comment l’appeler, d’ailleurs. Mais avec le Capidextre et ses deux queues-mains, ça prend une dimension toute autre. J’entends le soupir de la brune, il est léger, au point qu’il fasse trembler le sol. Elle dit qu’elle en a marre et elle se barre, comme ça. Je suppose que c’est courant dans le coin, alors je vais faire comme elle. « Pareil. A une prochaine ! Au plaisir ! » Hop hop hop, son grand géant part en trottinant. Je la regarde s’éloigner, elle se retourne pour me faire coucou. Je lui fais coucou aussi, avec mon pied, comme j’ai vu faire plus tôt.

Les trois pokémons gigamaxés se rapprochent et, vu que la demoiselle a décidé d’arrêter d’être une proie, il ne reste plus que moi. Je grattouille le titan derrière l’oreille pour le faire partir au galop. Il attrape mon Arcanin comme si c’était un Voltoutou avant de démarrer. Je passe les vitesses, en tournant l’oreille – toujours la droite, la gauche c’est pour indiquer quand je tourne – du géant. Il doit carburer. Sauf qu’au bout de quelques minutes, il s’arrête, net. J’ai beau tourner l’oreille, rien. Rah. A tous les coups le plein est fait… Tant pis, je vais repartir sur le dos de Clifford.

Sauf que je n’ai pas le temps, le Capidextre m’attrape, avec un de ces appendices caudaux. Il va me dévorer, je vois bien que sa peau est manquante à certains endroits. Miam. Il va me dévorer tout cru, avec ses dents pointues et molles. Quelle fin toute nulle. Tokopisco, si tu m’entends, fais quelque-chose. Où que tu sois, interviens. « Tokopisco ! » Je murmure à plein poumons, invoquant la divinité. Je finis dans la gueule du primate, si lumineuse que j’en suis aveuglé. SLURP. Ew. Contact visqueux sur mon visage. Clifford, sa grosse langue d’Arcanin. J’éloigne la gueule de mon pokémon, mon premier réflexe étant de lever les yeux. Dans l’arbre, je vois des feuilles, mais surtout des cerises. Je respire un bon coup. Je préfère ça !

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