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 :: Les terres d'Irydaë :: Als'kholyn :: Khashin
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 [Khashin et caverne d'Eylohr] Oublier le monde, que le monde oublie.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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[Khashin et caverne d'Eylohr] Oublier le monde, que le monde oublie. EmptySam 25 Juil - 17:19
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
Juin, aux abords de la mer de Thösol.
938ème année.


L’été, dans la région de Khashin, n’a rien d’une partie de plaisir. L’on pourrait penser que les rayons du soleil, même si celui-ci est si éloigné, sauraient réchauffer l’air de ces terres éloignées, les plus au Nord du monde d’Irydaë. Mais il n’en était rien, ou presque.

L’été dans le lointain Nord n’apporte presque aucun changement, sinon la diminution des fréquences des tempêtes, de la neige, ainsi que l’éclaircissement du ciel, propice à un temps plus agréable. Et qui dit ciel éclairé, dit, effectivement, quelques degrés de plus, mais pas suffisamment pour appeler réellement ça un « été ».

Sur la côte du bras de mer le plus au Sud-Est de la mer de Thösol, se trouve une forme voutée, assise sur ce qui semble être une banquise épaisse. De cette forme blanchâtre, épaisse, touffue, sort un bâton de bois souple, façonné de sorte à servir de canne à pêche. Pas un seul mouvement ne trahis la présence d’une quelconque vie, sinon le mince mouvement d’eau à la surface de ce trou fait dans la banquise, à quelques centimètres de cette forme blanchâtre. La ligne se tend alors violemment. S’en suit alors une lutte à mort entre ce qui se trouve accroché cet hameçon, sous l’eau, et cette forme blanchâtre. La ligne se tend, et le bâton tremble sous les assauts de l’un et de l’autre camp, luttant pour la vie, luttant contre la mort. Un bruit de cliquetis métallique, et voilà que la lutte cesse. Le poisson, plutôt épais et grand, sort du trou fait dans la glace, et frétille au bout de la ligne, avant d’être placé doucement, dans un sceau en fer glacé, avec deux autres congénères ayant déjà rendus l’âme.

Un soupir, produisant un épais nuage de buée, sort enfin de la petite ouverture sombre de ce qui apparaît comme une couverture faite d’une fourrure blanchâtre. De cette ouverture, apparaît enfin un visage. Le visage d’un homme, aux traits tirés par la fatigue et la dureté d’une telle vie en ermite si loin au Sud, et pourtant, au regard si clair. Les yeux, d’un bleu azur, scrutent le lointain horizon de cette terre plate, alors que tout autour de lui se trouvent des montagnes aux hauts sommets, et face à lui, une étendue de mer glacée, gelée. Le regard se reporte sur le sceau de fer glacé, il contemple les résultats de cette journée de pêche, qui fut fructueuse. Se replaçant, l’homme s’emmitoufla à nouveau, et reprit sa pêche.

C’est alors qu’un bruit inquiétant vint troubler l’air calme de ces lieux. Un son strident, accompagné d’un battement sourd, puis le son typique d’une masse qui se déplace avec l’aisance d’un oiseau de proie malgré un poids conséquent. L’homme, sous sa couverture de fourrure blanchâtre, ne bougea pas d’un cil. Concentré, sachant plus que parfaitement ce qui se passait au-dessus de lui, il resta de marbre, attendant, patientant. C’est alors qu’au-dessus de lui passa la raison de ce raffut d’un silence assourdissant. C’était un Möst Möch.

Ces créatures étaient une source de fascination pour l’homme camouflé. Mesurant moins d’un mètre au garrot, la plupart des spécimens atteignent une longueur de huit mètres. Certaines légendes des Khashins, ces nomades locaux, parlent d’une créature bien plus grande que les autres, vivant dans les monts glacés au-delà de la mer de Thösol. Un monstre légendaire.

Le vol du Möst Möch était gracieux, cette façon bien particulière qu’ils ont de battre des ailes, en ondulant du corps, avait quelque chose d’hypnotisant. Mais l’homme emmitouflé savait que, dorénavant, l’endroit était devenu incroyablement dangereux. Ces créatures sont de farouches agresseurs, attaquant sans raisons ni sommations toute forme de vie, de la plus petite et inoffensive à la plus grande et dangereuse. D’ordinaire, ils attendent patiemment qu’une proie se présente, accrochés de leurs griffes aux pentes d’un glacier ou d’une montagne, avant de fondre sur la pauvre créature malchanceuse. En voir un se mouvoir, probablement à la recherche d’eau, ou de nourriture, était assez rare, quand bien même bien plus fréquent dans cette région.

Alors, il reprit doucement son bâton, et se retira, son sceau dans une main, un épais sac de cuir sur le dos, le tout, couvert par une épaisse fourrure.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Quelques heures plus tard.


Il aura fallu plusieurs heures de marche à l’homme pour se rendre dans un endroit sécurisé, et bien plus familier. Une caverne, correctement aménagée à la sueur de son front. Les poissons, pêchés il y a peu, sont vidés dans un sceau, dans ce qui semble être une cuisine, ou une pièce apparentée. Il y fait suffisamment chaud pour que l’eau y reste liquide, ce qui assure à l’individu, une source d’eau douce. Un saloir se trouve non loin de là, ainsi que du stockage de denrées périssables, et non périssables. Il est vrai qu’ici, les repas sont peu variés : du poisson, frais parfois, salé le plus souvent, du bœuf séché, de la viande rouge, séchée elle aussi, et quelques légumes. Obtenir de la nourriture ici est extrêmement difficile, et pourtant, l’homme survie.

Son regard se pose sur ses mains, caleuses et cornées, rougies par le sang des poissons. Ce liquide précieux, vital, visqueux, à l’odeur ferreuse, qui avait maintes fois entaché ses mains auparavant. C’est alors que ses oreilles se mirent à bourdonner, d’un son de plus en plus sourd. Ses mains ensanglantées s’illuminèrent alors d’une lueur flamboyante, comme si des flammes dansaient à côté de lui, éclairant ses mains dans un jeu d’ombre et de lumière. Puis viennent les images, celles de cette terrible bataille voilà une année maintenant, sur le continent de Vereist. Les bombes provoquent un bruit assourdissant, manquant presque de détruire les tympans de l’homme dont le visage rougi au fur et à mesure. Il y a des flammes partout. Tout brûle autour d’eux : l’herbe, les végétaux, les demeures, les hommes, les femmes… L’armée de l’UNE et celle d’Eylohr le Géant du Nord, font s’abattre sur cette petite parcelle, une pluie digne des enfers. On meurt par dizaine, dans d’effroyables effusions de sang.

Un hoquet de stupeur, et le revoici sur terre, en cet instant. Ce genre de vision apparaît de temps à autre, sans crier gare ! Car c’est bien d’Eylohr qu’ils s’agit ici, le colosse, le géant venu du Nord, le terroriste et meurtrier le plus recherché des terres d’Irydaë.

Mais il a perdu de sa superbe, à bien des égards. Oh, il mesure toujours une taille impressionnante de presque deux mètres vingt. Il pèse toujours le poids d’une montagne humaine. Mais ses cheveux sont longs, bien plus longs que par le passé. Ils tombent sur ses épaules et son buste, tels des herbes folles, sans aucune discipline. Sa barbe, hirsute, touffue, épaisse, change son visage sans commune mesure, le rendant méconnaissable. Son teint halé, obtenu par des années en mer, a disparu, et sa peau est aussi pâle que les neiges de ces contrées. Le froid lui impose d’être toujours chaudement vêtu, bien que sa caverne lui apporte un peu de chaleur. Et dans cet enfer blanc, glacial, il demeure seul. Une solitude choisie, désirée.

Une vie d’ermite, pour se faire oublier. Pour oublier lui aussi, toutes les choses qu’il a pu faire, sous l’impulsion d’une folie sans nom, sans justification, sans humanité. Pour qui ? Pour quoi ? Eylohr, ou plutôt, « Rollo », n’en sait absolument rien. C’est comme si toutes ses années avaient été vécue comme s’il avait été spectateur, confortablement assis derrière ses propres épaules. Comme si ses actes, ses paroles, ses actions, n’avaient été voulues et fomentées que par une parcelle de sa personnalité, la plus bestiale, la plus égocentrique, la plus violente, jusqu’à ce jour où, face aux armées commandées par la Haute-Générale Lokamine, cette personnalité aura été effacée par les bombes et le feu, et la proximité si étroite avec sa propre mort. Eylohr a survécu, contrairement à l’ensemble de ses mercenaires, de ses recrues, de ceux à qui il aura menti en promettant monts et merveilles, vengeance et richesse. Ses propres employés, ceux avec qui il avait travaillé dans sa propre forge d’Aildor, ceux qui se rapprochaient le plus de la notion « d’amis » dans ce monde, avaient été tués, démembrés, déchiquetés sous ses yeux par les bombes, les obus, et les chapes de plombs des fusils adverses. De cette ancienne vie, il ne reste que le mobilier de cette caverne, et ses outils de forge.

Car c’est grâce à cela qu’il survit : sa forge. La pêche, la chasse, sont ses activités principales afin qu’il se nourrisse, lui qui a besoin d’une certaine quantité de nourriture chaque jour. Lorsqu’il n’y est pas attelé, il travail à sa forge. Il construit ses propres outils, afin d’améliorer son quotidien, son propre mobilier, ainsi que des armes, des armures, des produits de cuir et de forge divers et variés, qu’il revend aux caravanes Khashin qui passent sur une voie praticable plus au Sud, à une vingtaine de kilomètres, et une autre plus à l’Ouest, à une quarantaine de kilomètres. Pour ce que les caravanes ne peuvent fournir, ou ne peuvent acheter, ou les deux, il doit se rendre à Aildor, la cité même où il aura grandi avant de s’en saisir par la violence, et d’y fomenter sa grande attaque contre l’UNE, avortée dans le sang. Sur les marchés – noirs – d’Aildor, l’on trouve absolument tout : nourriture, denrées, matières premières… Tout comme des assassins, des kidnappeurs, des terroristes… Et, depuis plus récemment maintenant que la guerre est terminée, d’anciens officiers de l’UNE préférant fuir les révoltes et tensions internes, d’anciens soldats, d’anciens agents, et des nouveaux, à la recherche des anciens et traquant ceux qui pourraient rejoindre la révolte de Joe Ramons, et des Mathiliens. Dans ce méli-mélo, Eylohr – ou plutôt Rollo – apparaît comme un géant inconnu et inoffensif, se tenant à l’écart des lieux de débauches et de violences. Bien-sûr, la cité aura beaucoup changé, les destructions occasionnées par sa prise de pouvoir étant encore bien visibles, tout comme l’enseigne de son ancienne forge. Mais il n’y reste pas plus longtemps que nécessaire, retournant dans sa caverne une fois ses achats réalisés.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Quelques heures plus tard, une fois la nuit tombée.


Les étoiles scintillent bien plus dans ces contrées, au Nord. Sans doute parce qu’il n’y a rien pour les empêcher de briller, ni pour les masquer d’aucune façon. Sans doute aussi qu’une telle vie d’incertitude, et de survie, permet de se recentrer et de profiter des petites choses de la vie, que l’on oublie vite lorsque tout n’est que confort.

Assis sur une pierre, le fessier dans la neige, Eylohr regarde se spectacle, après une dure journée de pêche et de forgeage. Une autre journée passée sur cette terre désolée et gelée. Dans son esprit, Eylohr se doute que malgré toutes ses tentatives pour camoufler sa fuite, faire croire à sa mort, que malgré son éloignement de toute forme de civilisation, dans ces montagnes isolées, glaciales et ô combien dangereuses, quelqu’un viendra jusqu’à lui afin que justice soit rendue. Les contrats sur sa tête sont toujours valables, et ils sont suffisamment nombreux pour que les primes puissent motiver suffisamment de monde à tenter l’impossible, et à se rendre jusqu’ici.

Un jour, quelqu’un viendra, quelqu’un retrouvera la trace d’Eylohr. Que fera-t-il ? Se défendra-t-il ? Tuerait-il à nouveau, après tout ce qui s’est passé ? Après tous ces morts, toutes ses vies détruites par la seule volonté, la seule folie furieuse, d’Eylohr le Géant du Nord ? Tuerait-il encore ? Ou rejoindrait-il la terre froide, son corps recouvert par une neige éternelle qui le conserverait à jamais ?

Un jour, la mort viendra.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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[Khashin et caverne d'Eylohr] Oublier le monde, que le monde oublie. EmptyMer 17 Mar - 18:50
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

Fin Novembre 938, dans la cité d’Aildor.
Eylohr, ou plutôt « Rollo », se présente sur les marchés.

Trois semaines étaient passées. Trois semaines durant lesquelles Eylohr, ou plutôt « Rollo » comme il s’était renommé et s’était présenté depuis plusieurs mois, aux marchands des marchés d’Aildor, s’était efforcé à marcher depuis sa caverne en Khashin, jusqu’aux marchés d’Aildor. Trainant un chariot de moyenne envergure, harnaché à ses puissantes épaules, l’ermite, seul survivant d’une guerre grotesque, seul survivant d’une bataille digne des enfers, survivait comme il pouvait dans cet environnement glacial. A moitié Khashain, disposant d’une génétique avantageuse, et d’un passé de guide d’exploration dans le lointain nord glacé, Eylohr avait su s’organiser afin de survivre toujours un peu plus longtemps. Mais ses échanges avec les caravanes de nomades Khashains étaient arrivés à un point où le géant devait se ravitailler à la ville d’Aildor, pour des denrées que les nomades ne pouvaient point lui fournir. Il avait en effet besoin d’outils pour sa forge, que le froid avait fini par fragiliser. Il avait aussi besoin de métaux, pour travailler et pour pouvoir vendre et troquer avec les nomades. Il avait aussi besoin de faire le plein de nourritures salées et déshydratées (viandes et légumes donc), ainsi que de fourrures, pour pouvoir se maintenir au chaud pour l’hiver à venir. Ainsi, comme à son habitude, tous les trois à quatre mois, Eylohr quittait la relative sécurité de sa caverne pour rejoindre la cité d’Aildor, qui se relevait lentement mais sûrement des conséquences des actes d’Eylohr, quand il tenta d’en prendre le contrôle, quelques années auparavant.

Son charriot laissé à un emplacement prévu à cet effet, Eylohr s’acquitta de l’habituelle taxe. De ses solides pognes gantées de fourrures, le géant agrippa deux grands paniers d’acier, dans lesquels se trouvaient des outils, des clous, des lames, et tout un tas d’objets d’acier et de fer, qu’il avait passé les derniers mois à forger par chez lui. Là, il prit la direction des marchés, et son premier arrêt se fit du côté des aventuriers, des forgerons et des commerçants de bric à brac. Eux, ils avaient constamment besoin d’outils et de lames. Il ne fallut qu’un peu moins de trois heures pour qu’Eylohr écoule la totalité de son stock, et en retire quelques bourses pleines de pièces d’or… Pièces qu’il dépensa en partie afin de faire le plein de matériel, et de nourriture.

Car Eylohr – ou plutôt Rollo – devait faire face à l’hiver. Son second hiver sur les terres de Khashin. Et d’après les premiers signes visibles au niveau météorologique, l’hiver 938/939 s’apprêtait à être autrement plus glacial que celui de l’année passée. Car déjà, les animaux de ces contrées étaient entrés dans leurs phases de résistance aux vagues de froids. Eylohr, habitué à voir tous ces signes, s’était donc empressé de faire la route jusqu’à Aildor, avant que les glaces et les neiges ne recouvrent absolument tout, y compris les quelques zones dédiées à la survie des plus téméraires.

A la fin de la journée, Eylohr avait acheté plusieurs kilos de viandes de poissons : saumons, thons, et d’autres créatures péchées parfois dans les profondeurs ; mais aussi de viandes rouges et blanches, issues des quelques élevages de ces contrées glacées, ou importées des plaines de Daënastres, ou de Myträ. Puis vinrent les denrées déshydratées en provenance de Daënastre exclusivement, dans des boites de conserves, faites pour durer dans les années. Le chariot était plein à craqué, et Eylohr, malgré sa force, peinait à pouvoir le tirer de ses épaules. Il lui fallait donc faire un nouvel achat, grâce à ses économies restantes, et une bonne négociation.

Il approcha alors d’un élevage en-dehors de la cité d’Aildor. Là, il trouva un petit homme – bien plus petit que lui, qui semblait tenir l’endroit. Le petit homme était en pleine transaction avec un aventurier désireux de louer un Bukh. Eylohr arriva à la fin de ces échanges, et pu entendre le petit homme forcer la main de l’aventurier, par un acompte plus qu’épais, fait d’une somme très coquette. Trop, sans doute.
- Alors teh, t’veux les services d’un Bukh ? Demanda le petit homme, sans lever la tête.
- Ouai. Répondit Eylohr, sans argumenter.

Le petit homme leva finalement la tête, finissant de compter les pièces qu’il venait de gagner. Sa nuque sembla craquer sous l’effort, alors qu’il dû lever les yeux jusqu’au ciel, afin de pouvoir voir son vis-à-vis. Et ce qu’il vit l’impressionna assurément. L’immense masse d’Eylohr était emmitouflée sous une épaisse couche de fourrures blanches tapissées de neige. De cette masse immense dépassait une capuche très épaisse également, abritant une tête hirsute. Une grande barbe d’un noir de jais dépassait de cette antre fumante, encadrée par des cheveux, hirsutes eux aussi, qui plongeaient à l’intérieur de l’habit, encadrant un visage à la peau rougie par le froid, aux lèvres gercées, et aux yeux… Intimidants. Personne ne reconnaîtrait Eylohr, assurément. L’homme baissa à nouveau la tête, et poursuivit :
- ça fera 25 000. Dit-il, sans ton ni émotion.
- J’veux pas louer, j’veux ach’ter. Ajouta Eylohr, d’un ton grave, d’une voix rocailleuse, les cordes vocales abimées par le froids.
- T’as pas d’quoi ach’ter l’nomade. Alors dégage d’la avant qu’j’te botte le train avec mes fils. Répondit le petite homme, en indiquant d’un signe de tête, deux armoires à glace qui se tenaient là.
- J’veux ach’ter. Rajouta Eylohr, décidé.
- Ok, t’l’auras voulu. Les gars, faites lui la l’çon, mais l’tuez pas. J’ai pas envie d’devoir payer un nettoyeur, leurs tarifs sont effroyables.

Les deux armoires à glace – toujours moins impressionnants qu’Eylohr – se décalèrent de l’enclos, et, sans attendre d’autres indications, se jetèrent sur Eylohr. L’un d’eux assena un coup de poing à l’arrière du crâne de l’ermite qui, grâce à sa solide constitution, et à l’épaisse couche de vêtements, ne senti presque rien. Le second, lui, décida d’user du pommeau de son poignard à cran d’arrêt, afin de frapper le visage d’Eylohr, occupé à se tourner vers le premier assaillant. Le coup fut porté… Et l’entaille saigna à travers la moitié de la joue droite d’Eylohr, qui ne broncha point. C’est alors que les deux décidèrent d’attaquer ensemble, pensant avoir suffisamment affaiblis la montagne de muscle d’origine Khashin.

Les deux préparèrent d’impressionnants coups de poings… Qu’Eylohr parvint à parer, grâce à un bouclier invisible. Un bouclier permis grâce à l’impressionnante prothèse magithèque de bras gauche. Les poings ainsi lancés, s’arrêtèrent sur un bouclier équivalent à la résistance d’un bunker bétonné. Les phalanges blanchies par la force de l’attaque, craquèrent par la résistance de l’obstacle, créant des cris et des gémissements chez les assaillants… Qui s’interrompirent dès qu’Eylohr frappa à son tour. Deux coups de pognes, placées en pleins visages… Qui envoyèrent les deux armoires au tapis.

Eylohr se retourna alors, la joue ensanglantée. Le petit homme, surpris, et visiblement énervé, dégaina son arme, et le pointa au visage d’Eylohr. Et, alors qu’il hurlait sa peine de voir ainsi ses fils battus, et probablement blessés, il pressa la détente… Pour voir l’ogive de son revolver arrêtée par le même bouclier que tout à l’heure. Et il tira à nouveau, les cinq autres ogives, jusqu’à-ce que seuls les cliquetis d’un barillet vide ne résonnent aux oreilles du géant.
- Un Bukh, à l’achat. Réitéra-t-il, face à l’homme tremblant de colère et de stupeur.
- ‘Spèce de… ‘Spèce de salopard ! Qui qu’t’es toi ?! P’tain, mes gosses ! La peau d’mes rouleaux que j’vais t’filer un Bukh. Hurla-t-il, le canon toujours pointé vers Eylohr.
- Bien.

Devant tant de violences, et de menaces, Eylohr décida… D’agir. Plus il restait à proximité d’Aildor, plus il prenait le risque d’être découvert. En plus, il venait de neutraliser deux individus, et les cris du petit vieux ne tarderaient point à faire venir des molosses au service d’un quelconque mafieux du coin. Alors, il décida d’agir.

De sa main droite, Eylohr agrippa fermement le vieux qui criait toujours d’innombrables insultes. Et de sa main gauche faite d’acier, il dégaina sa lame secrète. Les rouages se déclenchèrent, dans des cliquetis millimétrés aux sons cristallins. Le bruit typique d’une lame tirée d’un fourreau d’acier avec la vitesse du vent, vint trancher avec les cris du vieillard encore en peine et en colère. Le « clac », témoin de l’opération réussite de sortie de la lame, indiqua à Eylohr qu’il était temps de frapper. De sa main droite, il rapprocha le vieillard de lui, et de sa main gauche, assortie de la fameuse lame secrète… Il poignarda le vieux droit au cœur. Le visage de l’homme se secoua de soubresauts nerveux. Ses yeux s’exorbitèrent sous la stupeur et la douleur aigüe. Sa bouche s’entrouvrit, mais aucun son ne pu s’échapper. Un mince filet de sang s’échappa alors de la commissure de ses lèvres, avant qu’un flot de suive, tachant alors le manteau blanc d’Eylohr… Qui laissa choir le vieux.

Et, tandis que l’homme agonisait dans la neige, son sang maculant d’une magnifique couleur carmine, le blanc nacré et scintillant d’une neige qui jamais ne fond, Eylohr passa par-dessus. Il agrippa les bourses pleines de pièces d’or, et en laissa quelques-unes sur le cadavre, signe d’un paiement pour celui qui nettoierait la scène. Il entra dans l’enclos aux dimensions énormes, et choisit le Bukh le plus vigoureux, et qui était déjà scellé, et harnaché. Un porte traineau se trouvait là. Eylohr en fit l’acquisition. Et puis, au bout de quelques minutes, il sortit de l’enclos avec sa nouvelle monture si durement acquise. Il attela le chariot – ou traîneau – qui attendait là, et il reprit ensuite la direction du Nord, pour trois semaines et demi de voyage. Au moins, cette fois, Eylohr était sur le dos d’une créature paisible,

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