Le roi du ciel [Equipement Solo] [Juin 932] [Terminé]

-Départ pour Mytra !

C’était ce que le colonel avait annoncé avant de me donner mon ordre de mission, me gratifiant d’un sourire et d’une jolie somme en guise de cadeau de mission.
J’ouvris l’ordre de mission, perplexe devant les quelques lignes qu’il y avait marqué dessus. Aider des Mytrans ? Cela paraissait surréaliste… Surréaliste mais plutôt lointains dans le temps.
Et pourtant tout était signé de la main du colonel.
J’avais cependant une petite question qui me trotait dans la tête depuis que j’avais vu le papier.

-Comment suis-je censé m’y rendre au juste ? Je ne vois rien de marqué à ce sujet.

L’homme me gratifia d’un nouveau sourire avant de poser sa pipe contre son bureau.

-Nous nous en chargeons en ce moment même, reviens dans une semaine, tout sera arrangé.
…
Une semaine plus tard,je fus conduis dans un hangar de stockage qui n’était visiblement pas très récent, les murs étaient défraichis, et je crus même percevoir des points de rouilles sur certaines armatures.
Le soldat qui me conduisait tenta d’ouvrir la porte, la poussant difficilement sans grand succès, ses semelles glissaient sur le sol gelé de l’aérodrome, et je dus l’aider à pousser pour pouvoir voir l’appareil.
A deux nous réussîmes à caser la pellicule de glace qui s’était logée sur les rails ouvrant un hangar qui était resté oublié depuis quelques années.  Un mince rayon de lumière se mit à éclairer l’aéronef abrité dans ce dernier, révélant une frégate d’un modèle d’une génération précédente, lorsque les calculs aérodynamiques étaient mal maitrisés.
C’était un modèle a la coque intégralement en métal, optimisé pour les longs vols plutôt que pour les raids, ce qui expliquait la présence de cette carcasse renforcée.

-Et voilà votre engin lieutenant, une frégate lourde de type glaive. Ce n’est pas vraiment la dernière génération et les performances sont loin d’égaler celles des modèles plus récents mais elle vole, et même un tir de canon risque d’avoir du mal à la déséquilibrer.

C’était peu dire, la structure était peinte d’un vert olive qui peinait à cacher la silhouette trapue de l’engin. Deux ailes métalliques s’étendaient de chaque côté de l’engin supportant chacune un lourd moteurs à maghilite. Deux immenses hélices étaient fixées à ces derniers, et on distinguait sur les ailes des traces rotations.

-Son dernier vol remonte à quelques années, mais l’équipe chargée de l’entretiens n’en dit que du bien, tenez j’ai les clés !

Le soldat me lança une petite clé qui ne payait pas de mine et je me dirigeais sans attendre vers la gauche de l’engin, parcourant la coque du regard avant de trouver une manette dans un renfoncement près du cockpit. Une simple traction, et une partie de la carlingue se désolidarisa, créant une porte ainsi qu’un petit escalier qui m’invitait déjà à monter.
L’intérieur était spartiate, à gauche le poste de pilotage optimisé pour deux personnes ainsi qu’une petite trappe d’accès pour aller voir le nez de l’appareil ou devait se trouver un poste d’observation et une couchette.
Dans le milieu se trouvait deux couchettes ainsi qu’une petite table pliante, surement pour permettre à l’équipage de manger. Et vers le fond se trouvait le groupe moteur, isolé du reste par une épaisse cloison pour éviter le bruit.
Il y avait bien sur quelques moyen de vision, une coupole sur le dessus, un poste d’observation arrière et deux petites fenêtres sur les côtés, on m’avait dit qu’avant ces postes étaient tous équipés d’armes mais elles avaient été retiré pour être affectées ailleurs.

Je gagnais donc le poste de pilotage découvrant deux fauteuils rembourrés ainsi qu’une petite verrière. Tout le tableau de commande était garnis d’appareil de navigation et je les effleurais un par un. J’avais heureusement eu des cours de pilotages de tels engins, et un tel mastodonte avait l’avantage d’être relativement facile à manier une fois sa taille prise en compte.
J’insérais la clé dans une fente située près du manche avant de la tourner.
Rien ne se passa, et pour cause ce système venait juste de débloquer mécaniquement les actionneurs.

-Les maghilites ont été changées il y a peu, vous devriez pouvoir décoller quand vous le voudrez !

Hurla le soldat dehors avant de s’éloigner.
Je haussais les épaules, en entendant la moitié de ce qu’il disait. Les parois épaisses atténuant le son.
Un gros levier avait été placé à côté du pilote, ce dernier devant rétablir le circuit entre les moteurs chargés et les propulseurs.  Sans grand espoir je l’abaissais et ce fut sans grande surprise que rien ne se passa.

Je n’étais pas plus surpris que ça, cet engin devait bien avoir trois ans… Avant de pouvoir quitter mon siège, l’engin fut secoué par une vibration provenant de l’arrière, et un grand bruit de turbine se fit entendre.
Je tournais la tête, découvrant que les deux hélices commençaient lentement à tourner, prenant doucement de la vitesse. La vibration se transforma bien vite en ronronnement, et les cadrans se mirent à s’allumer devant moi pour ma plus grande joie.
J’enlevais les freins du train d’atterrissage et sentis bien vite l’appareil lentement se mettre à rouler hors du hangar.
Mais quelque chose frappa à la porte que l’avion roulait encore lentement.
Je mis les freins avant de sortir de l’engin pour voir le même soldat avec une caisse dans les mains

-Au fait lieutenant, j’ai oublié de vous donner ça : Ce sont les équipements contre le froid que vous avez demandez plus tôt. Enfin les adjonctions au votre.

Il me tendit la caisse que j’ouvris rapidement, dénichant des renforts d’armures contre le froid, ce qui incluait une lourde cape pliable, ainsi qu’une sous combinaisons en matériaux isotherme.
Il y avait également une sous cuirasse destinée à garder la chaleur.
J’en sortis une partie avec un air satisfait avant de finalement ranger la caisse dans l’appareil, remarquant au dernier moment la paire de botte qu'il me tendait. Surement les fameuses bottes polymorphiques que j'avais demandé.

-Autre chose ?

-Non Lieutenant ! Tout le reste est déjà chargé dans votre appareil. Ah et avant que j’oublie, le manuel se trouve dans la soute, tachez de le lire de temps en temps.

Je haussais les épaules avant de retourner dans l’appareil, retirant à nouveau les freins et pousser les moteurs.
Il n’était plus vraiment temps d’attendre, et mieux valait s’assurer de maitriser cet engins avant l’expédition en Mytra
Je fis donc passer l’avion sur la piste avant de mettre les manettes des gaz à fond, l’avion prit lentement de la vitesse, et les ailes profilées se mirent enfin à faire leurs travails soulevant lentement l’appareil dans les airs.
Les vibrations finirent par s’estomper alors que la frégate prenait enfin son envol.