Une rencontre tombée du ciel (Terminé)

13 juillet 934

Qu'est-ce que je fiche ici ? Je suis enfermé dans une petite boîte métallique filant à plusieurs centaines de kilomètres heures, à la recherche d'un monstre qu'un soldat, sans doute ayant trop bu a vu. Je suis d'autant plus en insécurité que j'ai du quitté mon précieux birk, l'Entreprise, qui est en rénovation complète pendant deux semaines pour monter dans une frégate de guerre, inconfortable au possible avec un pilote qui semble prendre un malin plaisir à vouloir gagner tous les records de vitesse en vol.

Il faut vraiment que j'arrête d'être volontaire pour toutes les missions donné par l'état major, car un jour je ne reviendrais pas, ou alors dans un grand sac. Je souris à cette pensée, car mon but étant de monter en grade le plus rapidement possible je sais que je ne pourrais jamais me tenir à cette décision. Et puis en elle-même la tâche est simple, monter à bord d'une frégate, avec quelques-uns de mes membres d'équipage n'étant pas en permission et découvrir si le soldat qui a signalé lors d'une patrouille de routine la présence d'un grand animal ailé, non identifié a raison ou tort.

J'ai avec moi Perceval Gallick le chef des commandos, c'est une véritable force de la nature haut de deux mètres. Une légende indique qu'il a un jour tué un homme en pressant son crâne comme un citron. Il est entièrement chauve et est clairement mal à l'aise, sa grande carcasse prenant une bonne partie de l'habitacle. La seconde et dernière personne qui m'accompagne, sans que je sache pourquoi elle a décidé de venir, c'est Jasmine Marschall, une jeune mousse plutôt bien faite de sa personne, sa grande fierté ce sont ces magnifiques cheveux longs, et elle s'amuse à changer souvent sa façon de se coiffer pour les mettre en valeur. Grande et mince, elle a en plus tendance à se muscler depuis qu'elle a intégrer l'équipage de l'Entreprise.

J'ai accepté sa présence, uniquement car elle a donc naturel pour le tir à longue distance, ce qui peut s'avérer utile lors de notre mission, ayant découvert, lors d'une précédente mission ,que c'est un véritable tireur d 'élite en plus de son maniement du coutelas, mais sa proximité me rends mal à l'aise, car elle n'arrête de me fixer de ces yeux sombres, sans que je sache pourquoi. Je pense qu'elle me déteste pour avoir fais juger sa sœur, mais je n'en suis pas sûr.

Pour me soustraire à ses investigations, je scrute à l'aide de ma longue-vue l'horizon et c'est ainsi que je remarque un point noir caché en partie par les nuages, en direction du nord. J'indique immédiatement au pilote de prendre en chasse la cible que je viens de découvrir, et au bout de quelques minutes, nous arrivons à peu de distance de notre objectif et je découvre donc un tsookhor de belle taille, qui nous voyant, plonge immédiatement vers le sol.

Prenant tous les risques, le pilote le suit dans sa manœuvre que je pourrais qualifier d'audacieuse si j'étais de bonne humeurs mais qui est à mon avis suicidaire, et qui pourtant fonctionne à mon grand étonnement, car nous voyons le monstre se poser dans le jardin d'une grande maison et il se met devant une dépendance attenant à cette propriété. Tout cela indique que la créature cherche à protégez quelque chose ou quelqu'un et je demande à notre pilote de se poser à proximité. Ce dernier acquiesce d'un signe de tête, mais il est de toute évidence plus doué pour les acrobaties aérienne que pour se poser, car il arrive trop vite, et j'entends un grand craquement, avant qu'enfin l'appareil s'arrête.

Je me suis cogné de partout au cours de son "atterrissage contrôlé"et c'est donc de fort méchante humeur que je descend de l'aéronef, pour constater que le train avant est complètement plié, impossible de repartir, tant que celui-ci n'aura pas été complètement réparé ! J'aimerais dire au pilote ses quatre vérités mais j'ai besoin de lui pour revenir à la base et je me contente juste de sortir mon petit flacon de Litsée citronnée qui est très efficace pour relaxer. Elle a l’avantage de ne pas endormir tout en diminuant le stress et j'en respirer un peu.

Le monstre, lui n'a pas bougé, et se contente de nous fixer., j'ai même l'impression qu'il se moque de nous ! Je donne ainsi mes ordres aux membres de mon équipage :

Jasmine, vous nous couvrez avec la mitrailleuse de toit, mais vous ne tirez pas sans mon autorisation expresse. Perceval, vous me suivez avec votre fusil, mais je ne veux aucun geste brusque.

Je me souviens en effet du fameux "Massacre de Fiourah", il y a plusieurs centaines d'années, évoquant la rencontre entre l'un de ces animaux, son maître et un groupe de curieux, et le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne c’était pas bien passé pour les curieux.

J'essaye donc de prendre le maximum précautions, et c'est donc les mains vides, que je prends la direction de l'annexe, qui ressemble fortement à un atelier, espérant que le propriétaire va se manifester, je n'ai aucune envie de tuer cette magnifique créature, ni bien évidemment de devenir son goûter.

Pour une fois, ce n’est pas dans l’atelier que se trouve l’héritière, ce qui est assez peu fréquent pour être relevé. Il est rare qu’elle s’éloigne de la maison, plus encore quand c’est pour se mêler à ses semblables. Pourtant, quand son père lui a demandé d’aller faire une course pour lui, elle a accepté. Isara était à peine sortie de chez elle qu’elle regrettait déjà. Pas qu’elle n’aime pas rendre service à celui qui l’a élevé comme sa fille mais elle n’est pas à l’aise avec les gens, encore moins depuis qu’elle connait son histoire et qu’elle n’a qu’une crainte, être découverte. Certes, elle est enregistrée comme citoyenne de la nation Daënastre mais il suffit de rencontre le Tsookhor pour comprendre qu’il reste en elle une part My’trän. Une part à laquelle, elle n’est pas prête à renoncer, pas pour l’instant en tout cas. Même si la jeune femme est bien incapable de savoir de quoi son futur sera fait…

Ses pas la mènent d’abord dans une boutique d’engrenages. Elle tend la liste des pièces dont la famille a besoin au vendeur derrière son comptoir. Celui-ci a un visage avenant et engage rapidement la conversation pendant qu’il prépare la commande. Isara réponds par des phrases courtes, mal à l’aise. Décidément, elle n’est pas douée pour les relations humaines. Impossible de savoir si le commerçant s’en rend compte, en tout cas, son comportement reste égal jusqu’à ce que l’Hinarie sorte avec son paquet sous le bras.

L’étape suivante est un magasin de jouets pour enfants. Même si Askhat rêve de créer des automates utiles, leur principal revenu vient pour l’instant des petites créations destinées à un jeune public. Cette fois, c’est une dame un peu ronde mais tout aussi aimable qui lui confie la liste des créations dont elle a besoin pour renouveler son stock. C’est une boutique avec laquelle les Dunkïl ont l’habitude de travailler, Isara ressort dont rapidement du commerce.

Maintenant que l’héritière a accompli son devoir, elle n’a plus qu’une hâte, retrouvée l’abri de sa demeure. Une sorte d’instinct la presse de rentrer sans trop qu’elle comprenne pourquoi. Une angoisse l’habite et elle n’est pas tranquille comme si quelque chose de grave se passait au manoir. D’ailleurs ses craintes sont rapidement confirmées quand elle observe l’atterrissage mouvementé d’une frégate de guerre juste à côté de son domicile. Est-ce elle qu’on vient chercher ? Son premier réflexe est de vouloir se cacher et de laisser son père régler le problème, surtout si elle est la cible des militaires. Seulement rester en arrière alors qu’il peut arriver quelque chose à l’homme qui est tout pour elle n’est pas aisé. D’autant plus, qu’elle remarque que les deux silhouettes descendues du navire se dirige vers le coin aménagé pour le Tsookhor. Isara n’est plus certaine d’être la mission et la peur que son « ami » soit blessé la pousse en avant. Ce n’est pas la première fois que la bête effraie ses concitoyens et que ceux-ci la menacent. Il suffit de se rappeler la visite en mars de ce nobliau arrogant. Si Isara a bien du mal à affronter ses congénères, pour la sécurité du Tsookhor, elle est prête à tout. L’Hinarie avance donc rapidement à la rencontre des deux hommes et sert les dents en remarquant les armes.

« Puis-je savoir ce que vous faites ? »

Les bras chargés du paquet d’engrenages qu’elle sert nerveusement contre elle, ses cheveux en partie décoiffés par la marche, les yeux grands ouverts, il est difficile de ne pas remarquer la panique ressentie par la jeune femme. En entendant sa voix, le Tsookhor sort sa tête qu’il tend dans sa direction et Isara prie pour que les militaires ne soient pas effrayés et ne tirent pas, par réflexes.

J'avais donc bien raison ! C'est toujours agréable pour mon égo, d'avoir des prédictions justes. Mon père dirais que c'est rare, mais comme il n'ai pas à mes côtés, je peux donc être content de moi. Je présume que c'est la propriétaire de l'animal qui me demande ce que je fais dans son jardin.

La jeune femme, qui doit être encore plus jeune que moi, est grande, bien faite de sa personne, sa peau de porcelaine offre un contraste saisissant avec ces cheveux longs en bataille. Son visage est charmant avec des yeux de couleur du ciel et un air noble. Sa robe rouge est près du corps et j'aurais pu croire être en présence d'une dame de la haute société si elle ne portait pas une ceinture remplis de divers outils. J'imagine donc que la bête est devant son atelier et doit chercher à le protéger.

Afin d'éviter tout accident, je demande à Perceval:

Bien, le mystère semble élucider, monsieur Gallick, pouvez-vous repartir vers l'engin pour aider le pilote à dégager l'appareil ?

Puis, je m'incline en direction de la demoiselle, en faisant bien attention à ne pas tirer sur les fils de suture de ma blessure au ventre, souvenir que j'ai ramené de l'île des Cercles en Yeronkhii. Mais je n'ai manifestement pas faire suffisamment attention, car je ressens quand même de la douleur, la prochaine fois, je devrais éviter de faire la révérence, et me contenter de hocher la tête.

Je chasse cette pensée parasite de mon esprit pour répondre à sa demande:

Je me nomme Fabius Solar, et je suis militaire. Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour les dégâts que nous avons provoquer dans votre jardin, nous paierons bien entendu les réparations. J'ai été envoyé en mission, car une patrouille a remarqué votre animal et nous ne savions pas si l'animal étais sauvage et risquais de provoquer des dégâts matériel, vois d'attaquer des personnes trop curieuses pour leur propre bien. Je suis donc rassuré sur ce point, puisque vous devez être sa propriétaire légitime.

Parler longtemps me fatigue plus que ce j'aurai cru, je dois m'assoir sur un souche, avant de reprendre:

Désolé, j'ai eu un accident il y a quelques semaines de cela, et je ne dois pas être complètement rétablis. Concernant votre Tsookhor, vous devriez le déclarer, cela pourrais éviter les malentendus et surtout qu'il se fasse tirer dessus en plein vol.

En effet, la bête est encore plus impressionnante vu de près et maintenant que son visage est tourné vers, nous, je peux voir une gueule garnis de crocs, tout à fais capable de couper un homme en deux. Je ne vais donc pas trop m'attarder ici mais il me reste encore une dernière chose à demander:

Mademoiselle, je sais que j'abuse un peu de votre bienveillance, et vous avez tout à fais le droit de refuser, mais comme vous devez être ingénieur, comme les engrenages que vous portez l'atteste, pouvez-vous nous aider à réparé notre véhicule ? Et vous n'entendrez plus parler de nous.

Je fini ma phrase par un sourire, me levant péniblement, mais je sens que j’oublie quelque chose, et il me faut quelques instants pour m'en souvenir:

Et vous me ferez parvenir une liste du montant des réparations pour votre jardin.

A ce moment là, j'aurais volontiers fais une nouvelle révérence pour appuyer mes dires, mais je m'arrête à temps, afin de ménager ma cicatrice, me contentant de hocher la tête.