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 C’est une aventure, pas un voyage

Invité
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C’est une aventure, pas un voyage EmptyDim 14 Jan - 23:27
Le trajet se passa bien. Sakari était ravie de sa jeune apprentie. Ça changeait beaucoup des gens de ville qui prétendent tous avoir inventé l’eau tiède ou des gens de magie qui hurlent au loup dès qu’ils voient le moindre pistolet. On est bien qu’entre les siens, et sans conteste, Eskarina était en quelque sorte de son peuple. Du moins, une voisine proche, avec qui elle partageait le continent de naissance, la connaissance du froid et ce sentiment de respect qu’on éprouve envers ceux qu’on sait être de la même culture.
    Il serait en effet incorrect de dire que Sakari était avant tout Nunaqortoqut. Dans son cœur, c’est évident, mais dans son éducation, elle était presque tout autant une Aildoraine. C’était sa fierté, que de pouvoir se targuer d’avoir connu la ville qui jamais ne dort.

    Le chat faillit poser quelques problèmes, il faut dire. pas que Sakari détestât ces bestioles, elle en avait déjà vue, mais bon, dès qu’elle voyait sa mâchoire toujours avide des restes que lui donnait diligemment sa maîtresse, elle ne pouvait s’empêcher de penser au fait que ce n’était là qu’une bouche inutile. Et les bouches inutiles, à Marnaka, on les mange.
    Faire un ragoût de chat aurait pourtant été un peu inconvenant. Et il n’avait pas beaucoup de viande. Sakari se surprit toutefois à jouer avec cette boule de poil et à la faire ronronner.

    Outre cela, la plupart du temps fut occupé à physiquement préparer Eskarina. Il fallait s’assurer qu’elle pourrait survivre, et entraîner son corps et son esprit aux conditions.
     Durant sa virée à Mÿ’tra, Sakari en avait profité pour acheter une cotte de maille, qu’elle avait ensuite rembourrée à l’intérieur de cuir et à l’extérieur de fourrure. En somme, son manteau habituel, mais avec des kilogrammes en plus. Il n’était pas facile à porter, mais il faisait les muscles, et avait une utilité certaine en combat. Sakari s’y était habituée. Elle le donna à Eskarina et lui somma de le porter autant que possible, et de s’entraîner au maniement des dagues avec. C’était difficile, lourd, crevant, mais nécessaire.
    « Là, tu es en pleine forme et tu as à manger autant que tu veux. Il ne fait pas encore très froid. Si tu n’arrives pas à te battre dans cette tenue, comment le pourras-tu quand tu seras dans le froid, de la neige jusqu’aux genoux, après une longue marche, l’estomac vide et avoir combattu longtemps ? Celui qui est victorieux, chez moi, tu vas vite le comprendre, n’est pas celui aux meilleures armes, le plus rapide, le plus fort. C’est le plus endurant. Ton corps avec un manteau normal te pèsera autant que là avec cette maille quand on sera au nord. »
    Elle répétait souvent cela.

    Autant Sakari était agréable, douce, prévenante, plaisantant beaucoup et étant très bon vivant, autant dès qu’il s’agissait d’enseigner, elle était impitoyable. Les passagers avaient pu voir, plusieurs fois dans cette journée, le maître et l’élève s’exercer sur le pont au maniement de leurs armes.
    Arrivées à Aildor, elles prirent un bon repas chaud, déposèrent le chat et Sakari fit quelques emplettes de provision et matériel nécessaire à une expédition aussi dangereuse. Cette première journée dans la ville fut assez calme.

    Alors que le jour déclinait, Eskarina suivit Sakari dans un comptoir commercial. Il n’avait pas l’air très différent de tous ceux qui affichaient leur devanture sur le port, mais il était en vérité spécialisé dans le commerce de peaux. Et pour cause ; il appartenait intégralement à des Nunaqortoqut.
    Sakari poussa la porte. Une femme derrière un bureau ou les clients venaient s’asseoir pour parler affaire lâcha un : « On ferme, tas d’emplâtre ! »
    Et ce fut la dernière phrase en irydien commun que Eskarina allait entendre. Sakari libéra son accent nordique autant que possible, ce qui suscita des jubilations chez la tenancière, qui lui répondit dans la même langue à peine compréhensible. Pour l’auditoire, des mots, des expressions étaient reconnaissables, et elle comprit vaguement qu’on parlait de la joie de se revoir, du fait que ça faisait longtemps, de la famille, des amis, des affaires, des nouvelles depuis le temps, et de choses et d’autres.
    Sakari pointa du doigt Eskarina à sa compatriote, qui s’avança vers elle. Elle faisait une tête de plus, et était bien plus épaisse que Sakari.
    « Hé bien bonjour ma petite madame. Nous sommes honorés qui vous veniez nous rendre visite dans notre pays. »
    Elle avait ce sourire à la fois de contentement narcissique et de gloussement goguenard. Elle savait qu’Eskarina allait en baver.
    « Comme vous êtes là toutes les deux, on va fêter ça. Venez à l’arrière, allez, venez. La naine est là pour t’apprendre tout un tas de trucs, mais je vais aussi t’apprendre la gastronomie de chez-nous. Il faut entraîner ton corps…
    – … et ton estomac. »
    Rires partagés.

    À l’arrière du comptoir se dressait une maison à plusieurs étages ou vivaient les Nunaqortoqut d’Aildor, entre eux. Ils étaient une dizaine, et avaient pour habitude le soir de faire un bon feu de cheminée et de manger assis en arc de cercle devant la cheminée, sur des tapis. On ne s’embarrassait pas de tables : chacun avait son plateau en bois, rond, et on faisait passer les plats. Chacun piquait un peu de ce qu’il voulait. Et devant le feu, un des membres devait inventer une histoire, ou en raconter une qu’il avait vu dans la journée, en la romançant. Ils se conformaient tous en somme exactement aux manières de leurs clans.
    Eskarina, en tant qu’hôte, avait naturellement été invitée. On lui avait donné un plateau, et Sakari lui avait brièvement expliqué comment ça ce passait.
    Naturellement, ce fut à celle-ci de passer au milieu. Elle allait devoir prendre l’habitude, quand elle serait rentrée au pays. Elle se leva, se plaça devant le feu, se racla la gorge.

    Raconter des histoires est un moment à ne pas louper. C’est là qu’on parle de ses exploits et découvertes. Faisant travailler sa voix pour lui donner un timbre encore totalement inconnu d’Eskarina, Sakari commença. Son timbre était grave, profond, elle faisait des gestes, mimait des situations, jouait avec les ombres du feu. Comme la pièce n’était éclairée que par les flammes qui crépitaient dans le dos de la conteuse, l’effet était spectaculaire. De sa main, Sakari pouvait mimer un navire daënar, et de l’autre main un monstre marin, et les Nunaqortoqut se trémoussaient pour ne pas être pris dans l’ombre produite. Quand des doigts se fermaient sur quelqu’un, il n’en menait pas large et les autres poussaient des hurlements. Quand au contraire elle parlait de beaux moments faisant tirer des larmes, le public poussait des gémissements tristes. Quand elle évoquait des batailles, des combats, ils criaient, soutenaient un camp ou l’autre, s’envoyaient parfois des couverts à la figure.
    Ce n’était pas tellement que Sakari était bonne. Elle était, correcte. C’est surtout que de telles histoires n’avaient jamais été entendues. Les batailles à l’autre bout du monde, les guerres des deux frères ennemis copieusement allégorisés, les sortilèges surpuissants et les armes incroyables, même le serpent d’acier sur les ponts de pierre au travers des forêts infinies – le train – suscitait un immense intérêt. Les ports où des bateaux recouverts d’acier passaient, les engins volants qui vomissaient la fumée et éclipsaient le soleil, les guerriers de feu et de fer, et l’immense océan rempli de créatures infernales, puis de l’autre côté les humains surpuissants qui modifiaient la réalité d’une pensée et parlaient aux dieux. Les éléments qui sortaient de la paume de la main, les déserts de sable, les montagnes où des dragons nichaient.
    Tout était en patois, aussi Eskarina ne comprit pas tout, mais l’ambiance et les gestes étaient suffisants pour saisir.

    On finit par s’endormir, sur des matelas de sol emmitouflé dans d’épaisses couvertures. Bien qu’Eskarina ne pouvait pas tout comprendre à ce qu’ils disaient, tous furent très gentils avec elle, lui passant les plats en priorité, lui parlant en limitant l’accent autant que faire se pouvait, lui trouvant un coin tranquille ou dormir et poser ses affaires, la bordant.
    Sakari, elle, se coucha plus tard. Elles allaient devoir partir tôt, et il fallait s’enquérir auprès des siens des conditions de voyage.

Eskarina Hellaraxë
Eskarina Hellaraxë
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C’est une aventure, pas un voyage EmptyMar 23 Jan - 21:44
Irys : 322600
Profession : Assassin
Guilde +1 (femme)
Ce début d’entraînement plaisait beaucoup à Esk : ça lui avait manqué de se donner à fond dans une entreprise, et, même si elle ne voulait pas se l’avouer, d’avoir quelqu’un qui guettait ses progrès et pour faire attention à elle. C’est vrai que ce n’était pas facile, et Eskarina savait que le pire était à venir, mais elle se levait le matin avec toujours le même fourmillement d’excitation dans l’estomac, et ce n’était pas uniquement dû au fait qu’elle reverrait bientôt sa terre natale. Elle aimait s’entraîner. Elle se sentait vivante, même accablée et courbatue sous le poids du lourd manteau que lui imposait Sakari.

Remettre les pieds à Aildor procura un sentiment nouveau et étrange à Esk. De la nostalgie probablement. Elles se promenaient dans les souterrains de la ville et le petit creux à l’estomac ainsi qu’un petit sourire ne semblaient pas vouloir lâcher le jeune assassin. Elle qui ne semblait plus pouvoir supporter la foule depuis son départ se sentait parfaitement à l’aise à se faufiler dans la cohue, collée, parfois même écrasée contre les autres passants. Cette proximité ne la dérangeait bizarrement pas ici; elle se sentait en sécurité.

Une autre nouveauté accueillit également Esk dans la capitale : elle passa la soirée chez des Nunaqortoqut d’Aildor, peuple qu’elle n’avait jamais que peu fréquenté, pour des courses qu’elle devait faire pour sa bande, principalement. Des vendeurs de peau, comme elle put le constater en rentrant dans la boutique dont la forte odeur de cuir lui fit froncer le nez. Les retrouvailles entre sa formatrice et les Nunaqortoqut furent chaleureuses et fort peu compréhensibles pour Eskarina. Elle comprenait certes, comme tout Aildorain qui se respecte, vaguement la langue des Nunaqortoqut mais ne la maîtrisait clairement pas, comme elle put le constater au cours de la soirée. Cela ne l’empêcha pas de se sentir très bien accueillie, mais tout de même pas tout à fait à sa place. Elle chassa aussitôt qu’elle en prit conscience le petit pincement au coeur qui la tiraillait depuis les exubérantes embrassades auxquelles elle avait assisté un peu plus tôt. De la jalousie ? Plutôt de la tristesse, si elle avait pris le temps d’y réfléchir un peu, mais l’émotion qu’elle ressentait n’était surtout qu’une faiblesse, un sentiment de manque, auquel elle ne devait surtout pas céder.

Cela ne l’empêcha pas de profiter de la soirée. Elle goûta de la nourriture inconnue pour elle, de la viande et du poisson séchés, dont elle trouva le goût trop fort; mais elle ne laissa rien paraître, d’abord pour ne pas blesser ses hôtes, mais aussi parce qu’elle savait que ce serait sa nourriture quotidienne à partir de ce jour. Elle engloutit une quantité assez considérable d’eau, le sel avait asséché sa bouche. Elle se débarrassa ensuite de son plateau pour s’asseoir confortablement et profiter - du moins partiellement vu sa maîtrise de la langue - de la veillée contée de la petite assemblée. Elle fut reconnaissante des efforts que les Nunaqortoqut firent pour qu’elle comprenne au mieux les histoires, mais elle ne saisissait pas tout, et ne rentrait malheureusement pas assez dans les légendes pour partager les réactions enthousiastes des autres, qui la firent tout de même sourire. Elle se promit de demander à Sakari de lui enseigner sa langue pendant leur voyage, pour profiter au mieux des veillées futures et comprendre le plus possible son peuple, dont l’accueil lui avait donné envie de connaître.

Eskarina se coucha épuisée des émotions fortes de la journée, et la perspective du lendemain, et des dures semaines qui l’attendaient rajouta à sa fatigue. Elle sombra comme une masse, bien emmitouflée dans sa couverture, la douce chaleur du feu la réchauffant.

Le lendemain matin, elle se réveilla avant le lever du jour, vers cinq heures. La tenancière de la boutique, déjà affairée, l’accueillit avec un large sourire, lui donna à manger et, une fois qu’elle eut fini, lui apporta un épais manteau de fourrure :

« Tiens, tu en auras grandement besoin. Tu n’auras qu’à me le rapporter quand tu rentreras. »

Eskarina sourit, reconnaissante. La phrase de la femme signifiait qu’elle l’estimait apte à survivre à l’hiver du nord, et ce n’était pas une petite marque d’estime pour une Nunaqortoqut. Elle encourageait Esk, et cela réchauffa le coeur de la jeune fille. Elle soupesa le manteau, le compara à celui qu’elle avait toujours avec elle. Le sien était certes chaud, pour survivre à la surface de la capitale de Marnaka, mais celui que lui avait tendu la femme était clairement d’un autre calibre. Il pesait presque trois fois le poids du sien, presque autant que celui que lui avait prêté Sakari pour s’entraîner. Il était fait pour permettre à celui qui le portait de survivre aux tempêtes de neige et au froid mordant qu’elle rencontrerait là-haut. Eskarina le rangea pour l’instant dans son sac à dos, il était en effet inutile de l’enfiler dès à présent.

Elle attendit ensuite patiemment que Sakari donne le signal du départ : elle était prête, impatiente.

Invité
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C’est une aventure, pas un voyage EmptyJeu 25 Jan - 17:43
On était en plein hiver, aussi les conditions seraient plus que difficiles. Un groupe de cinq Nunaqortoqut ne s’y serait pas risqué, mais ces cinq n’auraient ni briquet, ni couvertures de laine tissées dans le sud, ni fusil, et portaient des marchandises. Deux voyageurs légers et bien équipés pouvaient passer, en empruntant certains cols.
    Ce ne serait absolument pas une partie de plaisir. Mais alors, pas du tout. Là dessus, les compatriotes de Sakari avait été clairs : elles allaient en baver. Le plus sûr serait de prendre les tunnels souterrains. De nombreux Möst Möch avaient été aperçus dans les sommets, aussi prendre la voie de l’escalade revenait à de la folie pure. Il y en avait plus cette année que d’accoutumée, et ce n’était absolument pas pour plaire aux Nunaqortoqut. À choisir, ils auraient même préférés prendre le bateau que les tunnels de sous le Dédale. Mais les eaux, gelées en permanence, même s’ils avaient vaincu leur terreur de l’eau, auraient interdites un tel voyage.

    L’impétuosité de son élève donna toutefois du baume au cœur à Sakari, qui après une longue empoignade aux siens, partit vers les portes de la ville avec Eskarina.
    « Bon. On a un peu de marche jusqu’au Dédale, et c’est à partir de là que les choses vraiment amusantes vont commencer. Économise-toi autant que faire ce peut, tu auras besoin de toute ton énergie, quand on y sera. On va devoir passer par les tunnels, les sommets sont trop dangereux en cette période de l’année. »

    En ce début de journée, Sakari se montra assez soucieuse. Elle parla très peu, alors que les deux compagnonnes marchaient dans l’arrière-pays immédiat d’Aildor. À vrai dire, elle mettait ces quelques heures à profit pour réfléchir longuement à comment aborder cette traversée qui promettait d’être incroyablement dangereuse.
    Les tunnels sont en effet réputés pour être, déjà, plus labyrinthiques encore que le proverbial Dédale, aussi une carte et une boussole n’avaient pas été de trop, mais aussi habités de créatures monstrueuses et dangereuses, qui se tapissaient dans l’obscurité. Le moindre faux pas pouvait en outre entraîner un éboulement, il faudrait marcher à flanc de falaises plongeant jusque dans les entrailles de la terre, en bref ; un des derniers endroits au monde ou on voudrait traîner. Sakari avait dû, une fois, emprunter les tunnels. Mais jamais sur une grande distance.

    Toutefois, après la première halte, alors qu’elles étaient toutes deux assises autour d’un feu et d’un peu de viande séchée, Sakari se leva, comme prise d’une énergie nouvelle.
    « Bon ! Il est temps que je t’apprenne quelque chose d’utile ! Prends le Vulcain qui est dans mon sac. »
    Sakari, elle, se munit du Goliath. Ce gros pistolet qu’elle avait récupéré dans un stock de son patron Ludounet. Une sorte d’avantage lié à son emploi principal. Et ça ne lui avait pas coûté si cher que ça, vu le monstre de puissance que c’était.
    Elle emmena Eskarina devant un arbre, et y dessina une croix avec son couteau, au niveau du cœur.
    « Bien. Le Vulcain, c’est un grand garçon pas très farouche, mais vraiment efficace. Mets-toi à 20 mètres, pour commencer. Cale-le bien sur ton épaule. Voilà. Comme ça. Tu vas devoir apprendre à tirer avec des gants, par contre ! Maintenant, vise, en te servant de la mire. Mais surtout… Attention au recul. »
    Enseigner le maniement d’une arme à feu n’est pas du tout comme enseigner celui d’une arme blanche, ou d’un arc. Ce n’est pas la même éthique du combattant. Le tireur estime la distance, vise et appuie sur un bouton. Puis, évidemment, il apprend à entretenir son arme. Mais combattre au couteau implique en permanence de s’adapter à ce que fait l’adversaire, de répliquer au tac au tac à chacun de ses mouvements. C’est une danse ; un ballet mortel où la moindre erreur est fatale et où l’art du combat a des déclinaisons à l’infini. C’est ce pourquoi Sakari enseigne le maniement des lames avec une rigueur et une absence de pitié totale : l’ennemi n’en aura jamais, lui.
    Mais elle enseignait le tir de façon tout à fait différente. Il fallait réussir à se concentrer, à focaliser son attention, mais pas vraiment de danger mortel. Il faut dire aussi que c’était une chasseuse et une guerrière qui avait toujours eu comme éducation le fait que ce que tu rates à l’arc, ou au fusil, tu devras le finir à la lame. Les armes à distance sont contingentes à la victoire ; un supplément qui ne sert qu’à la rendre plus aisée et plus rapide. Alors certes, les armes des gens de ville facilitaient tellement que jamais on ne devait finir ce qu’on avait commencé sabre à la main, ou presque jamais, mais Sakari ne formait pas un soldat. Elle formait un assassin, qui devrait avant tout savoir tuer ; pas faire la guerre, donc livrer des duels.
    Après quelques tirs, Sakari expliqua les choses à corriger dans son geste, puis tira avec son goliath. Le coup partit un poil trop à gauche, mais manqua d’arracher une branche. C’était autre chose, ça. Elle regarda Eskarina avec un air goguenard.
    « Ça te dit d’essayer ? »

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