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Chroniques d'Irydaë
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 Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible

Invité
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyJeu 25 Jan - 0:08
Aildor. Une ville, qui n’inspirait qu’un seul mot à Yssaé : crasse. Tout y puait. Les lieux, les gens, l’alcool et la nourriture, mais aussi l’ambiance. Et ce n’était pas seulement dû au fait que c’était un immonde repaire de criminels, de parias et de pirates, mais aussi une atmosphère, quelque chose d’insaisissable, sans contours ni surface tangible, mais qui serrait le cœur dès qu’on arrivait à quai.
    Mais curieusement, sans daigner se l’expliquer, Yssaé adorait cette crasse. Elle était en effet synonyme de silence, de discrétion, de dissimulation. En un mot : de complot. Tout, dans cette ville, évoquait à Yssaé la malveillance, comme si une chape de plomb s’était abattue sur ces rivages gelés. Il faut dire aussi que sa préférence allait bien plus aux climats tempérés voire franchement tropicaux du sud. Le Soleil donnait un éclat, une brillance, qui projetait une ombre encore plus sombre, encore plus vive. Ici, tout était terne et nuancé. Dans le sud, tout était vif et contrasté.
    Mais au-delà de ces considérations climatiques et héliotropiques, ce qui plaisait réellement au commandant dans cette ville, c’est que tout y était toujours possible. On pouvait y rencontrer qui on voulait ; et tâcher de ne pas être vu par ceux qu’on voulait éviter.

    Comme de bien entendu, ce fut avec ces deux objectifs que son voyage aussi loin de sa Skingrad tant appréciée fut lancé. Depuis quelques jours, déjà, sur place, tout un tas d’informations concernant des individus peu recommandables avaient été recueillis, compilés, commentés. La manie d’Yssaé pour l’écrit. Aucune opération n’était possible sans sa foultitudes de notes, au final toutes inutiles car sa mémoire suffisait pour se souvenir de tout ce qui avait de la valeur.
    Toujours est-il qu’un nom avait ressurgi à plusieurs reprises. Une espèce d’hérétique, associée à Dalai, ayant une forte connaissance de la marine, sans attache, encore plus nomade que des nomades ordinaires. Et surtout, sachant se battre. Et voilà ce qui était le plus intéressant.
    Il n’est jamais bien difficile de collecter des renseignements sur des hérétiques notoires. Il l’est bien plus d’entrer en contact avec eux. Il fallut passer par des types qui connaissaient des gens, qui avaient une sœur qui avait été un jour à Zagash pour le travail, et qui y avait rencontré certaines personnes. Un certain nombre d’interrogatoires musclés, de corruption à l’ancienne et de chantage pur et simple plus tard, Yssaé avait enfin réussi à faire parvenir une missive à Éléonore Steinfort.

    Elle disait, ceci :
Bonjour.
    Vous ne me connaissez pas, mais j’ai entendu de belles histoires sur vous. Elles disent beaucoup de mal de vous, mais pour des personnes telles que moi, on appelle ça du talent.
    Ma force est moins dans les salamalecs, vous avez pu vous en rendre compte, que dans les accords très profitables. En simple, j’ai un contrat pour vous, qui consiste en éparpiller des cadavres un peu partout afin de déclencher une guerre. Je sais que, d’affiliation, vous êtes Mÿ’trane, et j’ai le déplaisir d’être de Daënastre, mais de deux choses l’une.
    Si la contrition de voir votre nation en proie a des guerres intérieures futiles, votre patriotisme que je devine ardent, et votre envie de forger les temps futurs par la guerre et le courage vous animent, alors nous partageons les mêmes objectifs.
    Et autre cela, une énorme récompense et ma protection pour toute attaque de votre part dans mon pays – car qu’est-ce que la mort d’une poignée de civils si ça peut unir l’opinion dans la guerre ? – vous sera naturellement garantie ; au prorata de vos résultats et de votre fidélité.
    Retrouvez-moi à Aildor, à la mi-mars. demandez Ophélia Narcisse, à l’auberge du Troc Faussé.

P:S. : Je subodore que ce n’est qu’une rumeur, mais il paraîtrait que vous ayez, disons, une relation particulière avec les Architectes et que ceci veulent votre mort ; sans doute injustement. Je pense être en mesure de vous aider. Sachez que j’ai pour point d’honneur à honorer la confiance de ceux qui me sont fidèles en les protégeant devant de tous les dangers.

Eléonore Steinfort
Eléonore Steinfort
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyJeu 25 Jan - 17:59
Irys : 465233
Profession : Fugitive - Névrosée
My'trän -2
Eléonore observa l'enseigne qui se balançait nonchalamment sur la devanture de l'auberge en se demandant un peu ce qu'elle foutait là. Le « Troc faussé ». C'était ici. Après un instant d'hésitation, elle poussa la porte grinçante dans un soupir de résignation. C'était grotesque, et pour que même un esprit aussi névrosé que le sien trouve ça grotesque, c'est que c'était grotesque (j'insiste). Ce rendez-vous était au mieux une mauvaise blague -scénario assez peu probable-, au pire un piège grossier -beaucoup plus plausible. Et notre blondinette se jetait dedans à pieds joints comme des adeptes de Delkhii dans un salon pour la paix. Et bien soit, si c'était de cette manière qu'elle devait tomber, au fin fond du pôle Nord d'Irydaë, qu'il en soit ainsi. Mais comment diable s'était-elle retrouvé ici, à Aildor ?

-----

Il y avait quelques semaines de cela, la fugitive avait reçu la visite d'un messager qui portait selon ses propres dires une missive à son nom, chose pour le moins surprenante s'il en est. D'une part car l'un des aspects caractéristiques d'un vagabond était de ne pas avoir d'adresse fixe, ce qui a la fâcheuse -ou heureuse- tendance de le rendre difficile à trouver. Et d'autre part car il n'y avait à sa connaissance aucune personne sur cette planète qui pourrait chercher à la contacter, à l'exception bien sûr du fou furieux à ses trousses mais celui-ci ne s'embarrasserait pas de lui envoyer une invitation à boire le thé. Alors, intriguée, la jeune femme avait pris la lettre et avait commencé à la lire. Elle avait bien failli la faire immédiatement bouffer à son pauvre porteur lorsqu'elle avait découvert au milieu de moult éloges au sujet de son infréquentabilité l'origine de son expéditeur, mais s'était ravisée.

La lettre était prometteuse, bien qu'à prendre avec des pincettes. En échange d'une forme de mercenariat, on lui proposait tout ce dont elle pouvait rêver : de l'argent pour combler les dépenses engendrées par son périple à Daënastre qui en l'absence de revenu régulier avait creusé un sacré trou dans ses économies ainsi qu'une protection, toujours appréciable lorsqu'on est poursuivie comme c'était son cas par une entité semi-divine et son one-man army de garde du corps. Mais surtout, surtout, on lui promettait ce dont elle rêvait le plus au monde : une guerre. Persuadée que Daënastre devait être ré-annexé à My'trä pour se servir de leurs inventions, Eléonore avait un temps envisagé de devenir Gharyn pour forcer les dirigeants de sa nation à agir, avant que sa situation de « en danger de mort permanent » ne la rattrape et ne mette fin à ses ambitions. Ce qu'elle n'avait pu accomplir par la voie diplomatique, peut-être que l'anomalie pourrait y parvenir par le sang.

Restait une question de taille à régler : était-ce un piège ? Si ce mystérieux commanditaire était de mèche avec le Régisseur à ses trousses, elle allait droit à l'abattoir. Cette éventualité trotta dans son esprit pendant quelques jours, avant qu'elle ne fasse le constat suivant : primo, elle était fauchée. Deuzio, sa situation était déjà assez précaire pour que le risque vaille le coup d'être pris, surtout vu les potentielles conséquences de cette rencontre. Et tertio, ce type avait mentionné qu'il avait eu vent de rumeurs concernant son statut d'anomalie. Ce qui signifiait -à part que les Zagashiens avaient de trop grandes gueules- qu'il avait un réseau d'informations solide et par conséquent des moyens en adéquation. Ces arguments finirent de la convaincre, et c'est ainsi qu'Eléonore décida de se rendre à cette entrevue quand bien même elle allait y risquer sa vie.

-----

La blondinette se dirigea d'un pas assuré vers le barman accoudé au comptoir sans trop faire attention aux autres clients attablés.

-Salut. Sers moi une pinte de ta meilleure bière. Fit-elle sans sourciller avant de se retourner vers l'assemblée de soûlards qui campaient ici et de reprendre d'une voix forte. Je cherche une certaine Ophélia Narcisse, ça parle à quelqu'un ?

Invité
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyVen 26 Jan - 16:28
    On venait de mentionner quelqu’un. Par un hasard assez amusant, Yssaé était juste à la droite de celle qui avait prononcé ce nom, en train de siroter une bière. Naturellement, rien dans ses vêtements ne trahissait son appartenance à l’armée du Tyorum, l’inverse aurait été suicidaire. Sur ses épaules reposait simplement un manteau noir, accompagné d’un chapeau de la même couleur, et d’une teinture pour masquer sa très reconnaissable couleur de cheveux, le tout ne lui donnant pas un air des plus amical.
    Yssaé interrompit le tavernier qui allait répondre.
    « C’est moi. Éléonore Steinfort ? J’apprécie de vous voir si tôt. Venez, allons discuter dans ma chambre, on y sera plus tranquille. »
    Au premier abord, l’air déterminé et sûr de celle qui serait sa future employée jouait tout à fait en sa faveur. Voilà qui était bon.

    La chambre d’Yssaé était très modeste ; il ne fallait pas en attendre moins d’un militaire. Il y avait cependant deux chaises et une table, soit tout ce dont on avait besoin pour négocier. En outre, aucune arme n’était visible, pas plus sur l’hôte, qui ne dissimulait qu’un couteau et un pistolet sous son manteau, que dans la pièce, à l’exception notable d’un sabre typiquement daënar, dans son fourreau. En entrant, d’ailleurs, Yssaé lança son pistolet sur le lit et accrocha son manteau. Clairement, il ne percevait pas du tout Éléonore comme une menace. Pas qu’elle fusse une alliée ou quelqu’un de confiance ; il était trop tôt pour le dire. C’était simplement que cette jeune personne était ici sur son ordre, et non l’inverse, aussi c’était à elle de se méfier. Le rapport de force était évident : une personne désarmée mais commandant tout ce qui ce passait comme un marionnettiste, et une mouche prise dans une toile.
    Ce genre d’analogie faisait se délecter profondément Yssaé.
    « Prenez une chaise, je vous en prie. Vous allez bien ? »

Eléonore Steinfort
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptySam 27 Jan - 11:40
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Profession : Fugitive - Névrosée
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Eléonore n'eut pas le temps de profiter de la réaction interloquée de son public face à son intervention bruyante, ni de commencer à s'embrouiller avec le tavernier derrière elle qu'une voix lui faisait déjà écho juste à sa droite. L'anomalie fit volte-face pour se trouver nez-à-nez avec un drôle de type accoutré comme un détective de film de série B. Celui-ci clama être la personne qu'elle recherchait et l'invita à venir discuter dans sa chambre, dont l'isolement en faisait une option tout à fait légitime lorsque l'on chercher à parler conspiration et attentat. Ou à piéger quelqu'un. Un petit sourire mi-intrigué, mi-narquois fit son apparition sur le minois de la blondinette en même temps que son sourcil droit s'arquait ostensiblement. Si cette rencontre était déjà excessivement douteuse de par son improbabilité, elle venait de gagner encore un degré d’ambiguïté. Ce type aux allures de profiteur d'enfants n'avait certainement pas une tête à s'appeler Ophélia. Qu'à cela ne tienne, Eléonore n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Après avoir bu une gorgée appréciable de sa bière, elle lui emboîta le pas en emportant sa choppe.

Les deux compères de fortune arrivèrent rapidement dans une modique chambre, éveillant instantanément le spider sense de l'ancienne militaire. Son mystérieux commanditaire semblait presque ignorer sa présence, jetant un pistolet -qui ne manqua pas d'attirer son œil avide, technologie oblige- sur un lit fait au carré, lui tournant le dos sans sembler s'inquiéter le moins du monde de se prendre une lame entre les deux omoplates, ce dont Eléonore ressentit l'irrépressible envie l'espace d'un instant, avant que la réalité ne la frappe. Ses instincts de militaire la firent instantanément réaliser dans quelle position elle se trouvait. Ce type n'avait pas besoin d'arme. Il était en terrain conquis, à domicile -littéralement. Pour ce qu'elle savait, il y avait cinq gros bras dissimulés dans un coin sombre, prêts à lui sauter dessus au moindre pet de travers. A cette pensée, la main droite de la Zagashienne serra le pommeau de l'épée à sa ceinture, juste en dessous de la garde.

Les yeux sautant en alternance dans chacun des recoins de la pièce, Eléonore mit un moment à réagir à l'invitation d'Yssaé, occupée à analyse la situation. Ce dernier avait l'avantage du terrain. Et du savoir. Elle était là à sa demande. Lui seul savait ce qui se tramait et et si sa proposition était fondée ou un simple ramassis de conneries. Le regard olive de la blonde se plongea dans celui de son interlocuteur, comme si elle essayait d'y déchiffrer une quelconque information. Dans le même temps, les arêtes son nez tressaillaient par intermittence, seule manifestation physique de son malaise que l'adepte de Dalai dissimulait plutôt bien pour le reste, habituée aux situations de stress. Après un instant de silence, elle lâcha un sourire féroce avant de répondre, cherchant à conserver son attitude confiante.

-Je préfère rester debout, si ça te dérange pas. J'ai connu mieux, ça caille dans ce coin paumé. Et j'ai pas l'habitude de me faire aborder par des types louches comme toi. Enfin... si, mais pas comme ça. Bref. J'ai pas mal de questions pour toi. Mais d'abord, il paraît que tu as une proposition à me faire ?

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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyDim 28 Jan - 18:12
Le tutoiement, oui, pourquoi pas. Après tout, on n’était pas à l’armée. mais un peu de la proverbiale discipline militaire devrait infuser dans cette jeune personne. Quoique, elle ne devait pas avoir plus de quatre ans de différence avec Yssaé. Cela ce voyait à son attitude, moins qu’à ses traits.
    Yssaé s’assit. Il était de coutume, et il l’est encore de nos jours, que les maîtres seuls s’asseyent, car du fait de leur position, ils n’ont rien à craindre et peuvent se le permettre. Ils n’ont pas à bouger non plus : les serviteurs qui restent debout, et alertes à leurs demandes, sont là pour ça. Et le ravissement d’Yssaé était certain en voyant qu’implicitement la méfiance d’Éléonore l’avait poussée à se conformer à ces codes.

    « Il paraît bien. Elle est exactement la même que ce que je vous ai déjà dit dans ma lettre. Je compte, indépendamment des positions de mon gouvernement et de ma hiérarchie, déclencher une attaque en Mÿ’tra, avec vous, moi et de nombreux autres mercenaires, afin de causer le plus possible de victimes, et ainsi choquer l’opinion des vôtres, et à terme les pousser à la guerre. Le secret est le principal outil de cette opération. 
    Je vous ai recruté parce que j’ai eu vent de vos talents en combat. Par ailleurs, maintenant que je vous vois… »

    Yssaé se leva, enleva son manteau, qui contenait son ultime arme, révélant une simple chemise, et s’approcha d’Éléonore, qui était restée debout contre un mur. Les deux individus étaient très proches, à moins d’une dizaine de centimètres. Yssaé avait agi avec une promptitude surprenante. Ses yeux plongeaient dans ceux de sa future employée. D’un geste délicat, sa main frôla les cheveux blonds de la fugitive.
    « Ils sont… Très bien. Je vous explique le plan en bref. Pour ne pas être au cœur de suspicions concernant mon absence, et pour que les témoins ne fassent pas le rapprochement entre la personne à la tête de cette bande de tueurs et le commandant Yssaé, il me faudrait un déguisement. Idéalement ; un déguisement en vous. En clair, je vous propose que nous échangions nos vêtements durant la mission, nos postures, enfin bref. Vous serez le militaire inconnu qui tue des Mÿ’trans sur son temps de congé, et je serai un des mercenaires qui vous accompagne. »
    Étant d’une taille relativement semblable et de formes assez proches, et leurs cheveux étant du même type, une teinture pour Yssaé et quelques cours de maintien pour Éléonore, et on y verrait que du feu.

Eléonore Steinfort
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyLun 29 Jan - 0:29
Irys : 465233
Profession : Fugitive - Névrosée
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La question d'Eléonore resta en suspens un instant, le temps que son mystérieux correspondant s’assoit lui sur une des deux chaises qui encadraient la table, seul mobilier de la pièce ou peu s'en fallait. Son attitude nonchalante et m'en foutiste commençait à taper sur le système de la blondinette qui était relativement persuadée que c'était volontaire. En même temps que son fessier, il cherchait à asseoir sa position de supériorité vis-à-vis d'elle. Ce petit jeu typique d'une séance d'interrogatoire, ajouté au ton extrêmement protocolaire avec lequel il lui répondit un instant après, réussit à la convaincre qu'elle avait un gradé en face d'elle. Sauf que si sa lettre disait vrai, il venait de Daënare. La jeune femme aurait été le cas échéant en train de négocier avec l'état-major de son ennemi juré. Gardant cet alarmant soupçon pour elle, Eléonore conserva -au moins de façade- son attitude défiante à la limite de l'effronterie.

-Tu m'en diras tant... Et qu'est-ce que vous avez à y...

La phrase mourut dans sa gorge alors que le Daënar se levait de son siège pour retirer son manteau et s'avancer vers la demoiselle aux yeux de jade, qui était restée debout adossée au mur à côté de la porte d'entrée, assurant ainsi ses arrières en même temps qu'elle s'offrait une sortie si la rencontre s'avérait être un guet-apens. Les yeux de celle-ci s'écarquillèrent de surprise à mesure que l'homme s'approchait d'elle. Homme qui était en fait... une femme, comme le lui indiquaient les formes révélées par la chemise qu'elle portait en dessous de son large manteau. Voulant dire quelque chose, Eléonore ne parvint qu'à bredouiller un ramassis de syllabes incompréhensibles alors que, désormais à quelques centimètres à peine de son visage, Yssaé passait calmement la main dans ses cheveux.

-Vous... vous êtes...

Une fois encore, la Zagashienne ne termina pas sa phrase. Elle ne savait trop si c'était dû à la surprise de sa découverte ou bien la proximité physique de l'autre femme, mais son cerveau semblait avoir cessé de fonctionner. Son cœur battait la chamade à en faire exploser sa cage thoracique et ses joues avaient fugacement pris une teinte rosée. Envolée, l'assurance désinvolte de la jeune anomalie rebelle. Eléonore était tellement décontenancée qu'elle en avait même oublié son tutoiement irrévérencieux l'espace d'un moment. Son regard olive captivé par celui de son interlocutrice, il lui fallut plusieurs secondes avant de se reprendre et d'assimiler le plan que celle-ci venait de lui soumettre. Plusieurs secondes durant lesquelles seule sa respiration rauque venait briser le silence. Juste avant qu'un rire presque hystérique fasse voler en éclats l'ambiance pesante qui venait de s'installer.

-Tu me plais. Un plan aussi tordu, tu dois avoir un sacré grain.

Eléonore semblait avoir repris ses esprits, et par la même son attitude taquine et sans-gêne. Ce plan, s'il avait le mérite d'être audacieux et suffisamment saugrenu pour faire naître en elle un fort sentiment d'exaltation, était aussi tout sauf à son avantage. Prendre la place de leader de ce commando, c'était se retrouver en première ligne. Donner les ordres, cela voulait dire être la personne à abattre, et ce pendant que madame protégeait sa réputation à l'arrière des lignes. L'anomalie n'avait pas peur de l'affrontement, au contraire. En bonne Zagashienne, elle adorait se battre. Ce qu'elle n'aimait pas en revanche, c'était qu'on la prenne pour un pantin et qu'on la manipule comme bon nous semble. Si Yssaé s'attendait à pouvoir faire la marionnettiste avec une blonde écervelée, c'était raté. Ceci dit, la blond cervelée en question était bien trop excitée à l'idée de mettre en application ce stratagème qu'elle allait lui laisser une chance.

-Sur le principe, je suis pas contre. J'ai jamais vraiment eu l'occasion de jouer les cheftaines en plus. Mais... Si je dois aligner mes fesses à ta place en première ligne, il vaut mieux pour toi que ça en vaille la peine. Parlons des choses sérieuses. Si je me souviens bien, ta lettre parlait d'une « énorme récompense », c'est bien ça ? Dis moi en plus...

Pour illustrer son propos, l'adepte de Dalai tira de la poche de sa chemise une feuille pliée en quatre. Sa feinte de réflexion pour retrouver l'exacte citation ne duperait probablement personne ; elle la connaissait par cœur. Eléonore semblait avoir retrouvé un semblant de contenance, comprenant qu'elle avait ici une occasion de tirer son épingle du jeu : Yssaé allait devoir trouver quelqu'un d'assez frâlé pour accepter de prendre les risques à sa place, tout en étant suffisamment versé dans les arts de la guerre pour ne pas tout faire capoter. Ses choix étaient réduits et elle comptait bien en profiter pour négocier aussi sec. Eléonore connaissait la lettre par cœur. Pourtant elle ne prononça pas un mot au sujet de sa nature d'Anomalie. Le sujet était trop tabou et délicat pour qu'elle l'aborde aussi rapidement. Il faudrait déjà voir ce que « le commandant Yssaé » avait à lui répondre...

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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyLun 29 Jan - 16:02
    C’était assez divertissant de voir ce qu’elle s’était imaginé. Quoique, ça pourrait ne pas être si faux que cela. Yssaé se rapprocha encore, faisant se frôler leurs peaux, pour lire la lettre.
    « Ah, oui. La partie la plus important est naturellement la dernière. « Au prorata de vos résultats et de votre fidélité. » Mais je ne doute ni de l’un ni de l’autre. Je ne serai pas à l’arrière, oh ça non. Je serai en permanence en armes, à vos côtés. Vous savez… »
    Comme Éléonore était aussi proche, Yssaé saisit l’occasion pour plonger son regard dans celui de son employée, comme pour l’hypnotiser. Il fallut refréner le réflexe de dévoiler un immense sourire un peu terrifiant, pour le modérer et en donner une version bien plus avenante. Sa voix devenait aussi plus mielleuse.
    « … Rien ne m’importe plus que le souci des miens… C’est votre rôle de m’être fidèle, c’est le mien de vous protéger envers et contre tout. Ne voyez pas dans la mission particulière que je vous offre un moyen pour moi de protéger plus que mon identité. »

    En y songeant, cette charmante personne serait utile à bien des aspects. Avec elle, qui connaissait les arts magiques, les My’träns ne pourraient pas utiliser de sorts qui seraient inconnus à Yssaé. La connaissance est toujours la meilleure des armes. Ça, et l’ambition des autres.
    « Concernant votre récompense, elle sera perçue comme vous le préférez. En irys, je n’ose vous proposer en technologies, mais avant tout en protection et en faveurs. C’est là une monnaie de bien plus de valeur, qui permet d’acheter ce que l’argent ne peut offrir. Au fait, par… pardonne ma rudesse, mais, les rumeurs étaient-elles fondées, concernant ta… particularité physique ? »
    Le ton avait été innocent et curieux – il n’était donc en réalité pas une seconde conforme au premier adjectif – et teinté d’une certaine sympathie.

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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyLun 29 Jan - 19:50
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Sortir cette lettre avait peut-être été une erreur. Yssaé se jeta sur l'occasion pour approcher encore un peu son visage du sien, faisant mine de relire la missive comme si ça avait une quelconque espèce d'importance. C'était à croire qu'elle le faisait exprès. L'infime caresse qui se produisit alors provoqua un frisson chez Eléonore, et une chair de poule envahit momentanément toute son anatomie. Elle fit tout son possible pour ne pas se laisser prendre par cette sensation tiraillante. Mais les battements de son cœur résonnant dans sa boîte crânienne rendaient la tâche encore plus ardue qu'il n'y paraissait. Ce n'était qu'un artifice, une ruse pour faire tomber ses défenses mentales -rare reliquat de sa vie d'antan ayant survécu à sa transformation. Si elles s'effondraient maintenant, les négociations étaient perdues d'avance. Or l'anomalie avait trop à perdre dans cette histoire pour pouvoir se le permettre.

Il était extrêmement difficile de comprendre ce que cherchait la militaire daënare. Vu comment se déroulait l'entrevue, Eléonore commençait à croire à son histoire. Mais son attitude cachait quelque chose. Experte en la matière, la jeune femme à la chevelure d'or connaissait un bon paquet de techniques visant à déstabiliser son interlocuteur. Et elle était en train d'assister à une démonstration criante de l'une d'entre elles. Si elle comprenait si bien ce qu'il se passait, pourquoi alors était-ce si dur de ne pas tomber dans le panneau ? Ses iris semblaient ne plus pouvoir se détacher de ceux de son homologue Daënare, comme happés par ce regard cajoleur cherchant à l'endormir. La Zagashienne buvait ses paroles sans vraiment faire attention à leur sens. Enfin, jusqu'à ce qu'Yssaé commette une erreur. Ou plutôt deux.

Comme si elle s'éveillait d'un profond sommeil, Eléonore secoua la tête pour reprendre ses esprits. Cette alternance entre quasi-hypnose et vigilance constante était épuisante et elle commençait sérieusement à se demander si l'officier n'était pas en train de prendre un ascendant psychologique irréversible sur l'échange. Toujours était-il qu'elle n'avait pas encore baissé les bras et son regard s'illumina à nouveau tandis qu'elle semblait revenir dans la partie. Déjà, Yssaé l'avait tutoyée pour la première fois. Ce n'était pas grand chose mais cela pouvait être un indicateur qu'elle baissait également sa garde. Et elle avait mentionné sa particularité d'anomalie. Mais en se trompant. Son statut n'était pas physique, mais mental. Deuxième erreur. Ainsi, ses informations à son sujet n'étaient pas tout à fait exactes. Un sourire malicieux se glissa sur son joli minois alors qu'elle regardait avec encore plus d'insistance dans les yeux de sa nouvelle supérieure.

-Si tu parles de mon corps de rêve, elles sont bien fondées, comme tu peux t'en rendre compte par toi-même.

Cette non-réponse la fit beaucoup rire intérieurement. C'était un bon moyen d'essayer de briser l'envoûtement dont elle était victime depuis quelques minutes maintenant, tout en niant le fait d'avoir été altérée physiquement par la Magilithe. La question était donc de savoir si elle devait la corriger et lui indiquer que son statut était psychologique ? Après une seconde de réflexion, Eléonore conclut que oui. Elle n'avait rien à perdre. De toute façon cette femme la savait déjà anomalie avant même le début de cette entretien, cela ne changerait rien. Et si, comme le stipulait sa lettre, elle était vraiment capable de la protéger d'un Régisseur -ce dont elle doutait fortement- alors c'était tout bénef. De toute façon, si elle n'était pas trop stupide, Yssaé devrait s'en rendre compte par elle-même étant donné ce que la blondinette s'apprêtait à lui dire.

-Je prends tout. Les Irys, la protection, les... faveurs. Et si elle vaut le coup, je prends la technologie aussi. Surtout.

Eléonore insista lourdement sur ce dernier mot, mais ne s'attarda pas plus que cela sur la question. Elle inclina légèrement la tête avec un air faussement vulnérable.

-Tu n'as pas à t'en faire pour ce qui est de la fidélité. Ni des performances. Tant que tu respectes ta part du marché, tu peux compter sur moi. Maintenant, dis moi. Comment m'as-tu trouvée ? Pourquoi moi en particulier ? Quelle est notre cible ? Quand est-ce que ça va se passer, cette petite fête ?

Tant de questions pour essayer de calmer l'ambiance électrique qui régnait. Tandis qu'elle parlait, les arêtes du nez d'Eléonore tressautaient de temps à autre. Lorsqu'elle eut fini, la jeune femme se mordilla machinalement la lèvre inférieure, attendant de savoir si elle obtiendrait des réponses...

Invité
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyMar 30 Jan - 17:29
Voilà qui était charmant. Il y avait quelque chose, dans le ton d’Éléonore, qui ravissait profondément Yssaé. Ses expressions, ses tics de langage. Pour commencer, sa réponse, qui en était bien plus une qu’elle ne le pensait. Elle avait mis un certain temps pour répondre cela. Assez pour formuler un trait d’esprit. Si ce n’était pas son corps qui était en jeu, ce devait donc être une anomalie psychologique. Ou bien, les échos de rumeurs qu’Yssaé avait capté ne faisaient référence qu’à sa déclaration suivante.
    Elle appréciait la technologie. Voilà qui était intéressant. Cela, Yssaé ne pouvait que le comprendre. Son respect allait pour la puissance, indifféremment de la religion ou de l’athéisme. Elle ferait un allié de choix. Peut-être même pourrait-elle lui apprendre ses arts ? Quand on écoute des récits sur les illusionnistes de Khurmag, le potentiel derrière ne peut que donner envie.

    Mais il y avait quelque chose d’autre que ces considérations pratiques qui lui plaisait. On aurait dit qu’elle se sentait comme prise dans une toile, une toile qu’Yssaé aurait tissé involontairement. Ce fut presque par réflexe que le vouvoiement fut abandonné, pour se rapprocher d’elle.
    En y repensant, ce trouble apparent avait commencé quand son manteau avait été ôté et lancé sur le lit. Où était le lien de cause à effet ? La proximité, le vêtement en moins, la voix mielleuse… Oh. Non. Aurait-elle…? Comme c’était mignon.
    Le contentement d’avoir trouvé une personne aussi charmante et ingénue poussa Yssaé à pousser le bouchon. Ce qui avait été involontaire n’allait plus l’être une seconde. Il ne faudrait tout de même pas y aller comme un boulet de canon, ce serait inconvenant. Et le mordillement de lèvres n’arrangeait rien ; Yssaé le trouvant follement attractif. Il y avait plus que de l’intérêt machiavélique en jeu, ici.
    « Hé bien, ma chère… J’avoue que ce fut assez difficile et long. Mais on laisse tous des traces, et à Aildor… On trouve ce qu’on cherche. Mais, je ne m’attendais pas à être aussi ravi par, ma prise. »
    La métaphore halieutique était un peu risquée, aussi Yssaé forçait sur son expression pour en expurger toutes les traces de malice et les remplacer par de la douceur.
    « Ça aura lieu, selon toute vraisemblance, en juillet de cette année. Naturellement… Entre temps, si tu le veux bien, j’aimerais passer un peu de temps avec toi, pour, t’apprendre le maniement de choses et d’autres qui te seront bien utiles. »
    En plus d’être vague, Yssaé se montrait d’une prévenance excessive, presque. Il fut difficile de résister à frôler sa joue si douce du revers du doigt. Tellement difficile que c’est exactement ce qui arriva. Éléonore était contre un mur, la porte était fermée et s’ouvrait de l’intérieur. Cette caresse infime avait été instinctivement calculée, mais aussi purement irréfléchie, ce qui était étrangement inhabituel.

Eléonore Steinfort
Eléonore Steinfort
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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyMer 31 Jan - 0:12
Irys : 465233
Profession : Fugitive - Névrosée
My'trän -2
Yssaé éludait les questions qu'Eléonore lui posait. Ou en tout cas, elle lui donnait des réponses vagues, concises et sans détails. Ç’aurait été alarmant si la jeune femme aux yeux verts prêtait encore attention à ce genre de choses. On parlait tout de même de renverser l'ordre mondial, et la seule information qu'on lui fournissait c'était « Ça aura lieu, selon toute vraisemblance, en juillet de cette année ». L'image de contrôle et de maîtrise que renvoyait la commandante en prenait un sacré coup. Il n'était pas exclu que par excès de prudence, celle-ci ne lui dévoile que le strict minimum de ce qu'elle avait besoin de savoir. Elle semblait toujours prendre l'anomalie pour un troufion de seconde classe qui se contentait de suivre les ordres sans réfléchir. C'était mal connaître notre blondinette, même si dans l'état actuel des choses, ses capacités cognitives pouvaient paraître proche du néant.

L'index d'Yssaé frôla la joue d'Eléonore, qui fut saisie d'un frisson le long de son échine et se raidit une nouvelle fois. Son corps semblait pris d'une paralysie momentanée, à nouveau incapable de bouger sous l'effet de surprise de ce geste d'une intimité extrême de la part d'une presque inconnue. Un reflet mêlé de stupeur et de désir s'empara de ses iris de jade alors que son cerveau engourdi tentait de remettre la machine en marche pour trouver la conduite à adopter dans une situation telle que celle-ci. Les angles de son museau n'avaient sans doute jamais été aussi agitées.

Dans un effort titanesque, la Zagashienne parvint à récupérer une forme de constitution, comme si ses connexions neuronales ne se faisaient que par intermittence. D'un geste à la fois ferme et d'une douceur pouvant presque passer pour une invitation, elle libéra la main toujours posée sur le fourreau de son arme pour repousser la Daënare à un petit mètre d'elle. De son autre main, Eléonore but une longue gorgée de la choppe qu'elle avait failli oublier avec les enjeux de sa conversation. La demoiselle ne put contenir une grimace alors que le liquide désormais tiède parcourait son œsophage.

-M'apprendre des choses, hein ? Comme par exemple comment se débarrasser d'un Régisseur ? Car après tout, c'est ce que tu disais dans ta lettre, non ? « Les protéger au devant de tous les dangers ».

Sa voix dérailla involontairement. Pour une fois, rien n'était calculé dans ses mots. L'anomalie avait beau être atteinte d'une douce folie et être visiblement attirée physiquement par celle qui était désormais sa supérieure hiérarchique, elle n'en était pas moins lucide quant à la précarité de sa situation. Et puisque Yssaé voulait absolument aborder le sujet, alors autant mettre les deux pieds dans le plat. Cette requête aux allures de supplique ressemblait fort à un aveu de faiblesse. Eléonore avait lâché cette pique sans aucune once d'arrogance ou de son impertinence passée. Ses défenses s'étaient abaissées, c'était le moment de parler franc jeu avec celle qui n'était qu'une inconnue il y a même pas une heure. Toutes les récompenses du monde n'avaient aucune forme d'intérêt si elle se faisait attraper et dépecer par une entité semi-divine dont l'existence était dévouée à l'anéantissement de la sienne. D'une traite, la blonde termina sa boisson avant de plonger à nouveau son regard dans celui d'Yssaé tout en s'essuyant les lèvres d'un revers de langue.

-Alors c'est ça le deal ? Je fais tout ce que tu me demandes, et en échange tu m'empêches de clamser et tu me couvres d'Irys ?

Le ton était plus sec qu'elle ne l'avait voulu. Un autre moyen de dissimuler son sentiment de vulnérabilité. C'était sans doute la première fois depuis des mois que la voix d'Eléonore tremblait. Ce petit jeu du chat et de la souris l'avait épuisée mentalement, et pour pouvoir continuer -ou commencer- cette collaboration, elle devait avoir la réponse à cette question.

-Où est-ce qu'on signe ?

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Sans conteste la pire association de malfaiteurs possible EmptyJeu 1 Fév - 0:22
    Voilà qui était fait. Mais cela ne manqua pas d’interloquer Yssaé. La conversation avait été détournée pour l’entraîner sur un terrain bien moins pragmatique que ce qu’il aurait dû être. Et pourtant, cette charmante personne avait foncé tête baissée sans se poser de questions, inhibant ainsi toute la prudence qui avait pour autant été sa principale caractéristique.
    Pourquoi ça ? Cette question avait une réponse évidente, mais elle ne faisait pas sens dans l’esprit d’Yssaé. Tomber sous le charme de quelque personne louche qui était de ses ennemis séculaires et lui avait proposé de mettre sa vie en danger sans aucune garantie autre qu’orale, voilà qui était fortement improbable, de la part d’une fugitive.
    Mais c’était tant mieux. Le visage d’Yssaé se fendit d’un sourire absurdement grand. N’était-ce pas de la folie, d’accepter quelqu’un qui au moindre coup de foudre pouvait vendre son âme au premier venu ? Assurément. De la si douce folie. Si douce qu’on en reprendrait bien une petite lampée.
    « C’est déjà tout signé. Nous ne passons pas un contrat, mais plutôt un serment. J’ai à cœur de prendre soin les miens, et tu en fais désormais partie. Quoi qu’il arrive, je te protègerai. »
    Quelque chose d’étrange se produisait, et qui n’avait pas vocation à arriver souvent. toute malice disparut, s’évanouit, fondit de son visage, pour être remplacé par quelque chose qui allait sans doute au-delà de la simple amitié.
    cette femme lui plaisait, au-delà de ses capacités. C’était ce quelque chose dans ses manières. Un subtil mélange d’insolence et de piquant, avec une saveur plus sucrée qui donnait furieusement envie à Yssaé de la prendre dans ses bras comme d’un petit enfant. Sensation vraiment étrange. Yssaé n’avait absolument rien d’apparenté avec des sentiments de douceur et de désintéressement. Mais qu’importe. Éléonore avait dit oui, le reste n’ayant plus aucune importance, on pouvait passer à des choses plus récréatives.

    Elle s’approcha d’Éléonore avec une grande suavité. Elle tremblait comme une feuille. En fait, les deux tremblaient. Mais elle le masqua mieux, jusqu’à ce qu’elle lui prenne le bras et qu’elle cesse alors toute agitation. Elles étaient toutes deux plus proches encore que lors du dernier contact. Elle ouvrit la bouche, pour tenter de dire quelque chose, mais qui mourut aussitôt au fond de sa gorge, comme si parler n’avait plus vraiment lieu d’être et qu’inconsciemment le verbe s’était rétracté ; vaincu.
    Sa main gauche était donc sur l’avant-bras d’Éléonore, le touchant avec délicatesse, presque plus pour le simple plaisir de faire se rencontrer leurs deux peaux. Et pour se faire, elle monta jusqu’à l’épaule, effleurant le cou. Tout dans son attitude intimaient à Éléonore de se détendre et de se laisser aller. Même si ça faisait moins de dix minutes qu’elles se connaissaient, elles étaient déjà liées par le pacte le plus important qu’elle pouvait lier avec un autre être ; celui de la pure confiance. Elles confiaient leurs vies dans les mains de l’autre, après tout. Elle ne manqua pas de le rappeler, d’ailleurs.
    « Maintenant, nous devons nous protéger l’une-l’autre. »
    Elle hésitait. Poussait-elle un peu plus loin ? Ou bien, elle pouvait ne laisser aucun autre choix à sa partenaire que de faire le premier pas, elle. Son visage s’approcha jusqu’à pouvoir ressentir le souffle d’Éléonore, alors que son bras droit enlaçait le dos de sa gardienne.
    Son cœur battait vite, et ce n’était pas malaisé de s’en rendre compte. Sa main descendit vers le torse d’Éléonore pour sentir les siens. Mais elle avait oublié – volontairement ou non – la particularité anatomique des femmes concernant la poitrine.

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