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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
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 [Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyLun 29 Jan - 3:40
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Après sa précédente mésaventure à Busad, Flavien s'était promis de ne remettre les pieds dans la capitale qu'en cas d'extrême nécessité. La Cité de Pierre avait beau être l'endroit parfait pour faire de bonnes affaires, il était assez débrouillard pour ne plus se risquer à se retrouver lié à une affaire douteuse et à manquer de lâcher sa Nokhoi sur un truand. Il avait vraiment été à deux doigts d'autoriser Aquila à écouter ses pulsions et déchiqueter celui qu'il avait eu tellement de mal à coincer. Ou bien avait-il simplement eu du mal à se raisonner pour ne pas ordonner à sa Nokhoi de faire payer à cet homme le prix de son affront ? Il était parfois difficile de faire la part des choses entre ses propres émotions et celles de ses familiers.

En parlant de ses familiers, ils l'accompagnaient tous aujourd'hui encore, comme à leur habitude. Pourtant, la dernière journée endurée était loin d'avoir été habituelle.

Selmac trottinait à l'avant du groupe sans trop s'éloigner pour une fois. L'Aitah jetait des regards inquiets derrière lui, ralentissant le pas dès qu'il prenait plus de quelques mètres d'avance. Il était nerveux, chose rare pour un être aussi insouciant. Hua avait délaissé l'obscurité de la poche de son manteau pour grimper sur le sommet de son crâne. Vigilante, la Tairakh observait le ciel sans ciller.

Fidèle à elle-même, Aquila marchait à ses côtés. Le pas de la Nokhoi était plus lourd qu'à l'accoutumé, et pour cause. La longue cicatrice qui marquait son dos était fraiche et chacun de ses pas testait la résistance de sa peau fragilisée. Elle avait absolument refusé de rester en retrait lorsque Flavien avait décidé de rejoindre Busad au plus vite et l'homme ne savait pas s'il n'était pas plus inquiet que soulagé de pouvoir la garder sous les yeux.

" Arrête de flipper. Je vais bien. Mes écailles repousseront. "

Flavien tressailli avant de passer une main sur son visage. Aquila n'avait jamais complètement réussi à moduler sa voix, le gratifiant de communications télépathiques qui résonnaient dans sa tête avec la même intensité qu'un gong sonné un peu trop près de son oreille.

" Tu as eu de la chance. Si j'ét... "
" Bah, on s'en fiche ! J'ai la tête dure ! " Grogna la Nokhoi. Elle n'était pas du genre à faire dans la dentelle. " Je sais même pas c'qu'on fait là. On aurait mieux fait de partir chasser. Pourquoi ça t'intéresse autant ? C'est pas la première fois que j'prends un coup. "
" D'un Chuluun ?! " Même en pensée, son incrédulité était flagrante. " Ça n'a rien de naturel Aqui, tu le sais. Ils sont pacifiques, pas avide de sang... et celui-ci... appelait à l'aide. "

Le nomade s'était arrêté, submergé par les souvenirs de la journée écoulée. Il aurait vraiment dû songer à se reposer un peu plus longtemps avant d'y remettre les pieds. Busad bourdonnait de vie, même en matinée. Difficile ainsi de mettre de l'ordre dans ses pensées.

========================

Flavien était de retour sur les terres de Kharaal Gazar depuis une petite semaine. Lui qui s'y était toujours senti comme chez lui n'avait réussi à chasser le malaise étrange qui semblait comprimer sa poitrine à mesure qu'il s'enfonçait dans le désert. Habituellement il pouvait ressentir la faune fourmiller autours de lui, énergique et pleine de vie. Plus les jours passaient et plus cette énergie lui semblait nerveuse, le mettant automatiquement sur ses gardes. Lorsque les créatures d'Irydaë tiraient la sonnette d'alarme, toute personne dotée d'intelligence l'écoutait.

Le soleil commençait sa descente sur l'horizon lorsqu'une ombre passa au-dessus de leur tête. Un oiseau immense, à la cuirasse de pierre, leur fit l'honneur de les gracier de sa présence. Aussi imposant qu'ils étaient, ces oiseaux de pierre avaient très bon caractère. Leur régime strictement minéral en faisait des créatures inoffensives pour l'Homme. Amateurs de boue plus que de toute autre chose au monde, en voir annonçait souvent la pluie. Dans ces contrées désertiques, ils étaient de bons augures. Du moins c'est ce que Flavien avait toujours pensé avant que la créature ne plonge en piqué et aille cueillir un Alkhach plusieurs mètres devant eux.

Le soigneur assista, atterré, à la scène qui sembla se dérouler au ralenti. L'oiseau de pierre entraina le reptile dans les airs avant de le laisser tomber sur plusieurs dizaines de mètres. La créature s'écrasa de tout son poids sur le sable, se rompant le cou. Ce qu'il avait vu comme un bon présage s'annonçait comme tout le contraire. Désormais il n'était plus l'observateur du ballet aérien de ce gracieux volatile, mais une potentielle victime de la folie de cette créature. Le désert environnant n'offrait que peu d'endroits où se mettre à couvert. Ici, il était vulnérable.

Un cri aigu, lancé au-dessus de lui, l'alarma. Le Chuluun l'avait repéré et il ne pouvait pas faire grand-chose à part se mettre à courir aussi rapidement qu'il le pouvait. Tout adepte d'Orshin qu'il était, il n'allait pas essayer de discuter avec une créature dont les talons ruisselaient encore du sang de sa précédente victime, dont le corps n'avait même pas encore fini de refroidir.

" La grotte ! Tout droit ! "

La voix de sa Nokhoi le tira de son effroi et il se mit à courir aussi vite que possible. Dans leur grande clémence, les Architectes avaient érigés un abri dans les rocheuses. C'était plus une partie creuse de la roche qu'une véritable grotte, mais l'essentiel était qu'il pouvait s'y réfugier en compagnie de ses familiers et que le Chuluun était bien trop grand pour espérer les atteindre à un tel endroit.

Même réfugiés contre la roche, ils n'étaient pas tirés d'affaire. L'oiseau de pierre s'acharnait contre la paroi, menaçant de fragiliser l'ensemble de la structure.

N'écoutant que son courage, Aquila avait planté ses crocs dans la patte de la créature. Celle-ci cessa immédiatement de s'attaquer à la structure pour s'intéresser au reptile qui lui avait fait l'affront de l'égratigner. D'un coup de patte habile, il accrocha le dos de la Nokhoi qui poussa un glapissement de douleur, entrainant Flavien à se tirer de sa passivité pour réagir. Il ferma les yeux, chassant du mieux qu'il pouvait l'image des talons de pierre plantés dans le dos de son familier et chercha à établir un lien avec le Chuluun. L'esprit de la créature était chaotique, à tel point que ses pensées ressemblaient plus à une suite d'idées abstraites qu'à un discours cohérent.

" Faim. Nourrir. Nourriturefaitmalnourrituremauvaise. Faim. Affamé. Besoindemangernepeutrienmanger. Mal. Mal. MAL. "

Les pensées de la créature menaçaient de le submerger. Il plaqua ses mains contre ses oreilles dans une vaine tentative de bloquer les pensées torturées de l'animal et projeta de toutes ses forces sa demande.

" Laisse-nous ! VAS-T'EN ! "

Le lien se rompit sous l'effort et un terrible instant se passa sans que Flavien ne sache s'il avait réussi. Aquila gémissait toujours de douleur et les mots du Chuluun tournaient en boucle dans sa tête. Puis la créature pris son envol en poussant un cri terrible qui lui glaça le sang. Il secoua la tête vivement, conscient qu'il avait déjà perdu beaucoup de temps, et se hâta de soigner les blessures de sa Nokhoi.

Que venait-il de se passer ?


========================

Tout en se remémorant son atroce soirée d'hier, il avait repris le chemin. Ses errances l'avaient mené dans un coin populaire de la ville. Pas de gens de la noblesse ou du clergé à l'horizon, simplement des citoyens modestes et des marchands de victuailles. Il supposait que ses recherches pouvaient aussi bien commencer ici qu'ailleurs.

- Oui, excusez-moi, pardon. Il avait coupé court à l'accueil chaleureux d'un maraicher fier de ses produits. J'aimerais savoir... Vous avez eu des problèmes avec les Chuluuns récemment ?

A en juger par l'air troublé de l'homme, il ne voyait pas de quoi il voulait parler. Peu importe, la prochaine personne qu'il interrogerait sera certainement en mesure de lui répondre. Ou la suite. Ou la troisième. Flavien n'était pas pressé, il fallait qu'il comprenne comment une telle chose avait pu arriver.


Dernière édition par Flavien Teleri le Mer 7 Mar - 21:40, édité 2 fois

Invité
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyLun 29 Jan - 16:18
Léonie n’était en ce jour pas d’une humeur aussi joyeuse qu’habituellement. La fatigue était parfaitement visible sur les traits de son visage, tant elle accumulait les nuits sans sommeil. Inquiète, elle ne savait pas réellement comment réagir vis-à-vis des informations et des découvertes qu’elle faisait petit à petit sur les anomalies. Depuis sa prise de conscience vis-à-vis des animaux et leurs capacités à être affecté par la magilithe. La my’tränne avait débuté des recherches diverses et variées sur la provenance, la raison de la perturbation de l’environnement et les manières de prévoir, de résoudre les situations complexes. Son objectif était simple, parvenir à protéger son peuple autant que possible des dangers. Si pour cela, elle devait passer des nuits entières à lire ou à écrire à des personnes réputées dans le domaine, elle le ferait sans aucune hésitation. Malheureusement pour elle, Léonie n’était pas une femme surhumaine et les limites de son propre corps ne tarderaient plus à s’imposer à elle.

Passant le seuil de la porte de sa demeure, la my’tränne avait quitté la maison familiale avec un sentiment de culpabilité, comme souvent dernièrement. Sa mère commençait à prendre de l’âge, le reste de la famille ayant quitté la demeure, il en relevait donc à la cadette de s’occuper de sa génitrice. Cependant avec ses obsessions importantes, Léonie délaissait régulièrement cette obligation, prétextant que sa mère était tout à fait en mesure de s’occuper seule de ses besoins. Était-ce  réellement le cas ? Spook était de la partie, comme toujours en ce moment, l’Aitah courrait droit devant lui, sautillant de droite à gauche, sans se soucier de sa propriétaire qui avait en ce jour, quelques difficultés à le suivre.


- «  Attends-moi Spook » hurla-t-elle du bout de la rue

Le petit être avait immédiatement fait demi-tour, rejoignant les pieds de sa maîtresse, escaladant délicatement ses jambes, puis son dos, jusqu’à s’enrouler autour de son cou, provoquant une légère quinte de toux chez la protectrice, qui avait sans aucun doute dû avaler quelques touffes de poils au passage de l’animal. Passant une main rassurante dans la fourrure de son compagnon, Léonie secoua doucement la tête, un sourire sur les lèvres. S’il y avait bien une chose auquel elle tenait autant que son travail, c’était bien Spook. Difficile de savoir son âge exact, il n’avait pas encore sa taille définitive, il était jeune, plutôt habile et surtout, s’était le roi de la bêtise. Rassurée par la présence de son compagnon proche d’elle, Léonie avait poursuivi sa ronde. Toujours la même lorsqu’elle surveillait la ville, d’abord les habitations, la salutation des habitants, une vérification que tout va bien, puis elle passait dans la zone des commerces.

Ici, c’était toujours un peu plus long, parce que les commerçants appréciaient toujours échanger quelques paroles, s’assurer que tout allait bien dans la ville et la région. Au fur à mesure des jours, des mois, puis des années, une véritable relation de confiance s’était installée entre elle et les habitants de Busad. Ainsi, ne fut-elle aucunement surprise de se faire interpeller par un des maraîchers.


- «  Léonie ! Tu d’vineras jamais. »

La jeune femme avait stoppé ses pas, haussant un sourcil perplexe en la direction de l’homme qui s’avançait jusqu’à elle.

- «  Y a un type, pas très gros, la chevelure longue, une cicatrice, j’me demande si ce n’est pas ton frère, d’ailleurs. Enfin, il n’a même pas pris le temps de discuter avec moi, il me parlait des oiseaux, tu sais bien, ceux de pierre là ! »
- «  Hérald ? »
- « Bah oui ton frère, tu en as qu’un j’crois bien, non ? »

La my’tränne resta un long moment sans réaction et l’absence de mouvement de sa part, fit sortir de son semi-endormissement Spook. L’animal redresse les oreilles avant de descendre doucement de son perchoir. Secouant doucement sa chevelure, Léonie se contenta de faire un geste de la main avant de s’engouffrer d’un pas rapide dans la ruelle.

- « Eeeh il est parti là, ouaip, il avait l’air de vouloir interroger du monde. »

Hérald. Son frère présent dans la ville sans même avoir pris la peine de saluer sa mère ou même de venir voir sa sœur, tout ça pour enquêter sur une affaire ? Léonie fronça les sourcils, visiblement contrariés, comme-ci il était possible que son frère soit là pour autre chose qu’une enquête. L’idée qu’il puisse s’inquiéter pour elle ne lui effleura même pas l’esprit, seul un vent de colère et d’incompréhension l’anima. Spook quant à lui, courrait entre les passants, manquait même d’en faire chuter certains, obligeant la protectrice à presser le pas pour le rattraper, jusqu’à se figer entièrement. C’était vrai, il était là devant elle à moins de quatre mètres. Échangeant visiblement avec un autre commerçant sur le même sujet. Cette fois, c’était trop, même pour celle qui avait toujours eu un calme à toute épreuve. Reprenant sa marche, elle anéantit rapidement le peu de distance qui la séparait encore de son interlocuteur. Spook quant à lui, avisait la scène perplexe, ne reconnaissant visiblement aucune odeur familière. L’aitah s’était précipité jusqu’aux jambes de l’inconnu, s’installant à ses pieds relevant légèrement la tête. La main de Léonie quant à elle s’était posée presque au même moment sur l’épaule de l’individu, afin de l’inciter à se retourner. La jeune femme n’avait pas attendu que l’action soit entièrement réalisée pour s’exprimer, visiblement trop contrariée pour ça :

- «  Herald, tu n’as pas honte de toi ?! Tu viens ici, chez nous et tu ne passes pas voir maman ?! Simplement sur une stupide enquête sur les Chuluuns ! Alors tu appris quoi, vas-y dis-moi que…. »

L’homme se retournant entièrement, la voix de Léonie s’étouffa dans un silence, de surprise d’abord, puis de gêne, bien que la ressemblance entre celui qui lui faisait face et son frère, ce n’était pas lui. Définitivement pas. La protectrice sentit ses mains trembler quelque peu, elle n’était pas habituée à être aussi familière avec les inconnus, d’autant plus vis-à-vis des visiteurs de Busad. Comment allait-elle pouvoir se rattraper, comment allait-elle parvenir à avoir une image sérieuse de protectrice confirmée quand elle venait de se comporter de la pire des manières. Retirant sa main, elle se racla quelque peu la gorge, confuse.

- « Je… Je suis désolée… Je…  crois que j’ai dû faire erreur… C’est que… vous lui ressemblez beaucoup alors… » elle prit une grande inspiration, cherchant à retrouver en prestance «  Je suis Léonie, protectrice confirmée de la ville… J’ai cru comprendre que vous cherchiez des renseignements ? Je peux peut-être vous aider ? Une affaire de Chuluuns si j’ai bien compris ?»

La my’tränne tenta d’afficher un sourire, rassurant, compréhensif, tout en ayant conscience qu’elle n’avait pas dû faire une très bonne impression. Réfléchissant à la problématique, elle finit par trouver une alternative à la discussion qui serait aussi avantageuse pour l’un et pour l’autre, d’autant plus si l’affaire des oiseaux de Pierre n’était, semble-t-il définitivement pas terminé.

- « Suivez-moi » souffla-t-elle en faisant un geste de la main «  Je connais quelqu’un qui acceptera volontiers de répondre à vos questions et surtout d’entendre votre témoignage vis-à-vis de votre problématique. Vous n’avez cas m’expliquer ce qui s’est passé ou bien poser vos questions en chemin. »

La jeune femme l’entraîna rapidement jusqu’au pied de la tour, suivi de près par le petit Aitah qui ne semblait pas avoir dans l’idée de laisser sa maîtresse avec un parfait inconnu.

- «  Notre Primo-Gharyn va vous recevoir » affirma-t-elle en saluant les deux protecteurs qui gardaient la tour «  J’espère que vous êtes sportif et que vous avez de bonnes cuisses »

À peine avait-elle terminé sa phrase qu’elle entrait suivie par Spook et son invité, afin de gravir les très très très très nombreuses marches de la tour pour arriver après plusieurs minutes et pauses si besoin, jusqu’à l’appartement de Zaël. Comme souvent, et par habitude, la protectrice frappa tout en délicatesse avant de rentrer :

- «  Primo-Gharyn, nous avons un visiteur, celui-ci est, semble-t-il, préoccupé par le comportement des Chuluuns, j’ai pensé que vous souhaiteriez en discuter de vive voix… »

Léonie s’écarta légèrement pour laisser suffisamment de place à Flavien de s’imposer, mais aussi de s’exprimer. La suite lui dirait si elle avait bien fait ou non.

Informations : :

Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyMar 30 Jan - 19:28
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Il en était à son huitième coup d'essai et n'avait rien appris qu'il ne savait déjà. Que les Chuluuns étaient d'imposants mais paisibles oiseaux, qu'ils détestaient les effusions de violence et qu'on pouvait s'estimer heureux de pouvoir en observer un de près. Une petite septuagénaire qui s'était empressée de glisser quelques baies de son panier à Selmac qui n'avait pu s'empêcher de mendier, lui indiqua même le meilleur point d'observation de la ville avec un petit sourire bienheureux.

Visiblement, le seul à tirer quelque-chose d'intéressant de cette demi-heure passée à engager les locaux sur le sujet, c'était bien Selmac. L'Aitah s'était pratiquement rempli l’estomac en amadouant habilement qui voulait bien lui accorder un peu d'attention.

Flavien venait de reposer la même question à un jeune vendeur qui n'avait pas perdu son sourire commercial lorsqu'il l'avait interrompu en pleine annonce de l'offre du jour, lorsqu'une main s'abattit sur son épaule. Il sursauta et sentit les petites pattes d'Hua se crisper sur sa chevelure. La Tairakh, complètement sur la défensive, était prête à passer à l'action au moindre signe de danger. Pour l'instant elle se contentait d'observer, sévère, le petit bout de femme qui avait forcé son maître à couper court à sa conversation pour lui accorder toute son attention.

Le nomade nota plusieurs choses en croisant le regard de la jeune femme. Premièrement, elle s'était clairement trompée de personne. Deuxièmement, elle était aussi en colère qu'elle était fatiguée, et pour finir, elle avait une poigne beaucoup plus solide que ce à quoi il aurait pu s'attendre en la voyant réaliser son erreur dans l'instant qui suivit. Flavien profita de l'occasion pour glisser son épaule hors de sa prise. Il fronça les sourcils.

- Stupide...?

Son questionnement n'avait rien de stupide. Des siècles durant, les Chuluuns s'étaient comportés tels que les Architectes les avaient façonnés. Quoi qui puisse pousser l'une de ses créatures à s'en prendre à une autre, cela n'avait rien d'anodin. Flavien s'interdit tout commentaire lorsque la femme s'excusa, croisant les bras devant lui lorsqu'elle lui proposa son aide. Elle disait s'appeler Léonie et être l'une des protectrice de Busad. Il était prêt à la croire : le vendeur qu'il avait délaissé s'était empressé de la saluer chaleureusement.

Fidèle à la réputation des siens, elle se proposa d'entendre sa requête afin de lui proposer son aide.

- Les Chuluuns vont mal. Offrit-il en guise de préambule. Vous avez eu des soucis avec eux dernièrement ? J'ai besoin de savoir ce qui se passe.

La Protectrice l'écouta, souriante. Ses mains tremblaient légèrement à ses côtés mais elle s'efforçait de donner d'elle une image la plus professionnelle qui soi, l'invitant à quitter le quartier commercial pour la suivre à travers les rues de la Cité de Pierre. Serviable et très polie (un peu trop, peut-être), Léonie disait être en mesure de lui présenter quelqu'un qui pourrait lui donner tous les détails qu'il souhaitait concernant la triste affaire qui l'amenait à fouler le sol de Busad une nouvelle fois. En tant que Protectrice de la ville, elle entretenait certainement des relations avec la Garde. Peut-être que l'un des Confirmés avait eu vent de quelque-chose.

Enfin, il avançait. Au sens propre comme au figuré. Léonie l'avait invité à le suivre, lui proposant de lui en dire plus en chemin.

Flavien, fidèle à lui-même, se contenta du strict minimum : il avait assisté à une scène contre-nature et s'inquiétait du devenir de la faune locale. Ce n'était pas la peine d'entrer dans les détails maintenant. Après tout, ils auraient tout le temps d'en parler une fois arrivés. Pour le moment présent, Flavien se contenta de suivre sa guide, gardant un œil vigilant sur Selmac qui avait repris du poil de la bête lorsqu'un camarade Aitah l'avait rejoint.

Il aurait peut-être aussi bien dû jeter un coup d'œil à la route qu'ils empruntaient. Il aurait peut-être eu l'air un peu moins surpris lorsque la Protectrice lui annonça tout naturellement que le Primo-Gharyn allait l'accueillir. Il aurait peut-être faussé compagnie à la femme avant d'arriver au pied de l'imposante Tour des Sables qui surplombait tout Busad, cela dit. Il s’agissait d'u sujet sensible pour lui. Malheureusement Flavien n'était déjà pas du genre très loquace lorsqu'il était au meilleur de sa forme, alors face à un homme de pouvoir... Autant dire qu'il préférait largement tenter sa chance avec une bande d'Aracnobions.

Maintenant qu'il était plus ou moins sur le pallier, il ne pouvait pas vraiment décliner l'offre de Léonie et lui emboita le pas. Les Protecteurs qui gardaient l'entrée n'émirent aucune objection à ce que sa Nokhoi les rejoigne. On disait (à juste titre) que l'espèce était dangereuse, mais il était hors de question qu'il laisse pour compte la principale lésée dans toute cette histoire.

L'ascension de la Tour fut plus lente que nécessaire. Ils s'arrêtèrent à deux reprises. Une première fois pour permettre à Aquila de reprendre son souffle et une seconde fois parce que Selmac, complètement aveugle à ce qui se passait hors de sa petite bulle, avait eu dans l'idée de rejoindre son camarade de jeu sur l'épaule de sa maîtresse. Flavien s'était empressé de récupérer l'animal en s'excusant auprès de Léonie, réalisant au passage qu'il ne lui avait même pas donné son nom avant qu'elle lui propose de lui venir en aide. Ha, la serviabilité des habitants de Busad.

Au bout de longues minutes d'un silence relatif, entrecoupé seulement par le bruit de leur pas (ainsi que plusieurs impacts de la tête de Selmac contre mur mal négocié dans un tournant), ils arrivèrent à destination. Léonie frappa tranquillement, invitant Flavien à rentrer. Elle l'introduisit avec une exacte politesse, posant son regard sur lui pour l'inviter à prendre la parole.

Flavien hocha la tête pour remercier Léonie, puis s'adressa directement au Primo-Gharyn.

- Oui... Bonjour.

Son ton était sec, plus bourru qu'austère. Selmac, perché sur sa tête, cassait ce tableau un peu trop sérieux. En comptant, Hua roulée en boule dans le creux de son cou et, à ses pieds, Aquila bavant légèrement sur le sol... Côté prestance aussi, on repassera.

Zaël
Zaël
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyVen 2 Fév - 11:07
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Ses cheveux légèrement en bataille attestaient que Zaël avait été assoupi, assis sur son canapé, lorsque les nouveaux venus étaient entrés dans ses appartements. Ses nuits étaient courtes et guère reposantes. Surpris dans un moment de relâche coupable, il se releva trop vite et dut rester immobile un instant avant de pouvoir bouger et retrouver la vue en son entier.  Mais ça ne l’empêcha pas de s’exprimer, le regard dans le vague.

« Oui, vous avez bien fait Léonie. »

Les idées avaient du mal à retrouver leurs ordres. Son regard papillonna un instant allant de l’inconnu à la protectrice. Il fit un pas en avant, puis se ravisa. Autant rester ici. L’entrevue n’avait clairement rien d’officiel, il n’y avait qu’à regarder l’homme entouré de ses bestiaux. Un adepte d’Orshin peut-être ? La cordialité inhérente à leur région prit le dessus.

« Bienvenue à Busad, monsieur ? Vous pouvez vous installer tout les deux en face de moi. »

Il fit un signe pour les inviter à s’asseoir et repris place là où il était quelques instants auparavant. Les mots de la protectrice commençaient sérieusement à l’inquiéter maintenant qu’il était assez réveillé pour intégrer ses paroles. Il croyait cette affaire finie depuis septembre. Elle avait déjà coûté bien des vies, animales et humaines. Il supposait que si elle avait amené cet adepte jusque ici, c’est qu’il y avait des craintes sérieuses. Comment pouvaient-ils s’en sortir lorsqu’un problème ne restait jamais vraiment résolu ? Mais il n’avait pas le droit d’être aussi pessimiste ! Tout n’était pas noir, bientôt se tiendrait l’exposition universelle pour la paix. Y-avait-il plus beau espoir pour leur avenir à tous ?

« Vous avez rencontré un souci avec un ou des chuluun ? Pouvez-vous me raconter en détail ce qui vous préoccupe à leur sujet ? »

Il se tenait penché en avant, les avants bras en appuis sur ses jambes. Clairement attentif à tout ce que pourrait raconter son hôte. Peut-être que cela n’aurait rien à voir avec la mission à laquelle Léonie avait participé activement. Il ne pouvait que l’espérer sans vraiment y croire. La seule autre raison pour qu’un chuluun agisse différemment, c’est qu’il soit attaqué. Et l’individu en face de lui avait l’allure de tout sauf d’un chasseur.

«Léonie pourra ensuite vous parlez de sa mission en concernant deux d'entre eux, si ce n'est pas déjà fait.»

Il avait lancé un léger regard interrogateur à la concernée. Il n'était pas improbable, qu'elle eut déjà mentionné sa rencontre avec ces anomalies et que cela eut entraîné cette rencontre. Après tout rien n'interdisait de parler de ses missions si ce n'était le bon sens.

Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyVen 2 Fév - 14:04
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Le soigneur emboita le pas de la protectrice et s'engouffra dans les quartiers du Primo-Gharyn dès que l'homme les invita à entrer. Il nota la simplicité des quartiers du Primo-Gharyn -fonctionnels et terriblement spartiates- mais ne le releva pas, se focalisant sur son hôte à la seconde où celui-ci lui souhaita la bienvenue.

Il avait les cheveux en bataille, l'air de ne pas avoir profité d'une bonne nuit de sommeil depuis quelques temps et était beaucoup plus jeune que ce à quoi Flavien s'attendait en imaginant le souverain de la capitale du Kharaal Gazar. Tous ces détails n'avaient que peu d'importance sur les informations qu'il cherchait à récolter, aussi ne s'en préoccupa-t-il pas davantage.

Le Primo-Gharyn l'invita subtilement à décliner son identité, ce que le soigneur fit en prenant place sur un canapé en face de l'homme.

- Flavien. Se présenta-t-il simplement.

Il n'y avait guère que les correspondances qu'il signait de son nom. N'y voyez pas une forme de sympathie innée, une protestation contre le pouvoir imbécile que certains accordaient à la lignée, ni même une attestation de sa volonté à briser toute barrière entre un citoyen lambda et un quelconque Monsieur Quelque-chose. Flavien avait simplement pris l'habitude de se présenter de cette façon depuis qu'il avait coupé les ponts avec sa famille. Il ne voyait pas l'intérêt de se présenter à des inconnus en mettant en avant son patronyme, alors qu'il avait tout simplement quitté les siens avec la ferme résolution de ne plus jamais remettre les pieds dans son hameau.

Aquila s'installa à ses pieds, posant sa tête sur le sol frais en soupirant de contentement. Elle aurait apprécié une température plus élevée mais saurait s'en contenter pour le temps présent. Ses oreilles remuaient doucement tandis qu'elle écoutait, elle aussi, le Primo-Gharyn qui questionnait la raison de leur venue dans ses appartements. Après les efforts qu'elle avait dû fournir pour gravir la tour sans trop ralentir son groupe, la Nokhoi appréciait le ton calme et posé de l'homme. Elle aurait presque pu s'assoupir, si seulement son maître n'avait pas été aussi fébrile.

Flavien hocha la tête à plusieurs reprises durant le petit discours de son hôte, signifiait qu'il allait faire son possible pour être le plus succinct qui soit. Il commença par expliquer qu'il cheminait en direction d'un oasis à quelques lieux de Busad. Un lieu à des kilomètres de la capitale mais qui accueillait régulièrement des voyageurs terminant leur long périple à travers le désert, accusant une ultime halte avant la capitale.

- J'ai souvent emprunté cette route. Elle est assez éloignée des hauts plateaux, du coup j'ai été surpris de voir la silhouette d'un Chuluun la survoler. Expliqua Flavien avant de froncer les sourcils, Je n'ai pas fait qu'en voir la silhouette, étant donné qu'après quelques rondes dans le ciel; l'oiseau a piqué vers le sol pour y cueillir un Alkhach. Un Alkhach !

Le soigneur répéta ses mots comme pour mieux s'en convaincre. Il avait beau y avoir été, il ne comprenait toujours pas ce qu'il avait vu. Un peu perdu, il secoua la tête. Sa main tomba de ses genoux pour flatter la nuque de sa Nokhoi, ne descendant jamais assez bas pour risquer de chatouiller la peau fraichement cicatrisée de son dos et l'inciter à se gratter. Il fronça encore plus les sourcils.

- Puis... Il nous a attaqués.

Sans laisser le temps à ses hôtes de commenter l'absurdité de ses dires, il s'en chargea pour eux.

- Je sais. Je sais que ça parait complètement irréaliste, mais c'est pourtant vrai ! J'ai réussi à convaincre le Chuluun de nous laisser tranquilles, mais pas avant qu'il ne s'en prenne à Aki.

Un rapide coup d'oeil aux zébrures sur la peau de la Nokhoi ne laissait aucun doute ou presque sur le fait qu'il parlait d'elle.

- Il était... Il était comme. Comme fou. Comme s'il souhaitait goûter à la mort mais n'avait trouvé pour seul moyen de l'approcher que celui de l'infliger à d'autres. Marmonna le soigneur, oubliant un instant qu'il avait une audience et ne revivait pas cette histoire traumatisante tout seul. Si vous aviez pu sonder son esprit. Cette pauvre créature... semblait appeler à l'aide. Et moi...

Flavien serra les dents. Pour sauver sa peau et celle de ses familiers, il avait forcé l'oiseau de pierre à se soumettre et à disparaitre. Il aurait tellement voulu mettre fin à la souffrance de cette majestueuse créature, malheureusement il n'y avait rien qu'il puisse faire pour le moment. A part peut-être essayer de comprendre ce qui se tramait. De quelle folie ce Chuluun était-il victime ? Etait-il le seul à souffrir, où la fébrilité qu'il avait ressenti dans la faune de ces terres méritait qu'il y accorde bien plus qu'un simple intérêt passager ?

Il reporta finalement son attention sur les deux occupants humains de la pièce, comme s'il ne venait pas de faire une pause d'une bonne dizaine de seconde dans son dialogue sans leur adresser le moindre regard. Ses yeux passèrent du Primo-Gharyn à Léonie et il croisa les bras devant lui, raidissant sa posture.

- Vous avez parlé d'une mission ?

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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptySam 3 Fév - 10:20
- «  Des soucis ? » elle haussa les épaules «  Ça dépend ce que vous nommez ‘soucis’, rien qui ne puisse être réglé en tout cas, notre Primo-Gharyn s’applique à préserver la sécurité de la ville et dans environs. » Souffla-t-elle d’une voix douce et rassurante.

La jeune femme l’avait ensuite accompagné jusqu’au bas de la tour, le voyage s’était dans fait dans un silence plus ou moins agréable, ponctué par quelques explications du jeune homme dont elle évitait de croiser le regard. Même si Léonie tachait de faire bonne figure, de se concentrer sur autre chose, même si elle s’appliquait à paraître professionnelle et avenante, la ressemblance de son interlocuteur avec son frère aîné était particulièrement perturbant. La my’tränne ne parvenait pas à défaire des souvenirs de sa pensée et dus plusieurs fois se mordre l’intérieur de la joue avec force pour revenir dans la réalité. Ce n’était pas lui. Préoccupée, Léonie eut un léger sursaut quand il avait brisé le silence, expliquant ce dont elle se doutait déjà, un problème avec la faune locale.

- «  En avez-vous discuté avec d’autres personnes ? » questionna-t-elle soucieuse des rumeurs qui pouvaient se déployer trop vite « Il ne faudrait pas inquiéter la population inutilement. »

En réalité, Léonie était surtout inquiète de la réputation de Zaël, qui n’irait pas en s’améliorant si on l’accusait de ne pas être capable d’assurer pleinement la sécurité de son peuple. Pestant intérieur, elle ne pouvait tolérer de voir son Gharyn dénigrer encore alors que l’homme faisait tout en son pouvoir pour rendre le monde plus agréable, plus paisible, plus tolérant aussi. Passant une main derrière sa nuque, la massant légèrement, la protectrice s’inquiéta par la suite de la présence d’autant de bestioles autour du voyageur. Notamment de la Nokhoï, il était hors de question qu’une bête puisse mettre en danger son roi, après plusieurs minutes d’observation silencieuse, elle délaissa son inquiétude.

- «  Vous avez vos compagnons de route depuis longtemps ? Les plus fidèles amis, n’est-ce pas ? Les animaux… »

Elle offrit un sourire, sincère, avant de prendre une légère inspiration en arrivant au pied de la tour, grandiose tour. Devant le visage connu de Léonie, les protecteurs ne cherchèrent nullement à négocier ou à la questionner, laissant passer la troupe quelque peu surprenante. Animaux compris. La jeune femme n’allait pas dans les lieux officiels pour un entretien, mais bien dans les appartements privés du Gharyn. Montant les marchants rapidement, sans que le moindre effort ne s’affiche sur son visage. Tout était une question d’habitude. Évidemment, la jeune femme avait respecté le rythme de son invité, n’allant pas l’épuiser inutilement, elle était suffisamment respectueuse et intelligente pour ça. Une fois devant les appartements, Léonie n’eut aucun moment d’hésitation, passant le seuil de la porte avec un large sourire sur les lèvres. La jeune femme fut néanmoins gênée de constater que son Gharyn était en train de se reposer. C’était donc avec un petit arrière-goût de culpabilité qu’elle avait expliqué sa présence ici et celle de son invité du jour et sa multitude de compagnons sur pattes. Spook, lui, ne semblait guère ressentir la moindre gêne vis-à-vis de cette situation, se faufilant doucement jusqu’à s’installer sur les jambes de Zaël en toute simplicité. La façon respectueuse de se comporter face à un Gharyn ne semblait pas du tout l’impacter, pour le plus grand dam de Léonie qui avait légèrement écarquillé les yeux.

Les appartements de l’homme étaient plutôt simples, des canapés et fauteuils en cercle au centre de la pièce, des multitudes de représentations de Delkhii, des petits meubles simples. Tout était épuré, agréable et signe de l’amour que pouvait porter Zaël à son architecte. Détail qui faisait sourire la jeune femme et lui donnait une impression d’être parfaitement à sa place, ici. Invitant, Flavien à s’installer sur un des fauteuils en face de son Primo-Gharyn, Léonie en fit ensuite de même, tout en respectant une distance convenable en chacune des personnes présentes. Spook lui, ronflait déjà, dans un bruit parfaitement perceptible, signe que rien de tout ça ne semblait l’inquiéter outre mesure. Aaaaah les bestioles.

La protectrice écoutait attentivement les paroles de l’étranger, écarquillant régulièrement les yeux vis-à-vis des propos qu’il tenait. Ce n’était pas le fait que son animal de compagnie avait été blessé qui la frustra, ni même qu’il puisse avoir réussi à faire fuir l’oiseau. C’était le fait que visiblement et malgré l’expédition et la résolution des problèmes, ceux-ci n’étaient visiblement pas réglés. C’était donc un échec. Douloureux. Atroce à accuser, à accepter, le groupe n’avait visiblement pas réussi à satisfaire les ordres de leur Roi. Pour Léonie, ce fut un véritablement drame psychologique. L’échec n’était pas acceptable. Elle était donc involontairement responsable de la situation de Flavien et de sa rancœur, ou même de l’image qu’il pouvait avoir de la ville. Coupable.


- « Je suis désolée souffla-t-elle pleine de sincérité   je pensais que le problème était réglé… Nous n’avons visiblement pas réussi notre tâche comme vous nous l’aviez demandé Gharyn. puis se tournant, légèrement plus vers l’invitée   je suis sincèrement navrée pour vos créatures et votre mésaventure, notre groupe est pleinement responsable de tout ça, nous n’avons visiblement pas éliminé la totalité de ce qui gêne le bien-être des grands oiseaux. Elle prit une légère inspiration, furtive, et attendit l’autorisation du Gharyn pour exprimer les faits .   Pour débuter, il faut savoir qu’il y a plusieurs mois en arrière, un souci similaire avait émergé, la résolution s’était faite par l’élimination d’une bête qui était contaminée par la magilithe. Une anomalie. Il y a un mois, les attaques ont repris, nous avons donc fait le choix d’éliminer plusieurs oiseaux et de trouver la source du dérangement de la tranquillité de l’espèce. Hormis l’augmentation du nombre d’anomalies dans ce type de volatile, il n’y a pas grand-chose à dire, pour être honnête. La mission a cependant était complexe et nous avons eu énormément de blessés, graves. précisa-t-elle cependant, nous pensions que tout allait rentrer dans l’ordre, nous avons donc manqué d’un jugement crucial et manqué à notre devoir. C’est pourquoi je tiens encore à vous présenter mes excuses. »

Zaël
Zaël
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyMar 6 Fév - 0:15
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Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Le comportement du familier de Léonie le surprit mais il ne fit rien pour le chasser de ses genoux. Il n’était pas déplaisant d’avoir ce petit être vivant blotti là. Ça ne l’empêchait nullement de s’adresser à Flavien ni d’écouter attentivement sa réponse, qui malheureusement, confirmait ses craintes quand aux raisons de sa présence. D’autres chuluuns ce seraient transformés en anomalies ? Le problème pouvait être autre bien sûr, mais les sensations que cet adepte d’Orshin avait ressenti chez l’animal agressif semblaient pointer dans cette direction. Visiblement il n’était pas le seul à arriver à cette conclusion, ou à en être atterré. Contrairement à la protectrice, il ne la blâmait pas pour ce semi-échec. C’était lui le responsable in fine, il aurait été lâche de rejeter la faute sur un de ses protecteurs. Et s’il ne l’avait pas interrompue plus tôt, l’encourageant même à faire le récit des événements passés, il ne comptait pas nier ses responsabilités pour autant.

« Je vous présente également les miennes, j’ai failli à rendre la région sûre pour les citoyens comme pour les voyageurs. Je suis content que vous ayez pu en sortir vivant vous ainsi que vos compagnons. »

Ce n’était pas que des mots en l’air pour le primo-Gharyn, il pensait ce qu’il disait. Une chance que cet homme soit sorti indemne de cette rencontre et soit là pour les prévenir du danger qui rode. Un beau geste à n’en pas douter.

« Nous vous sommes infiniment redevables pour votre avertissement. Celui-là sauvera certainement des vies. »

On pouvait dire qu’il était doublement redevable à cette personne, et il en avait conscience. Pourtant, il n’hésita pas à lui demander une faveur. Si ça permettait de mettre une bonne fois pour toute terme à la souffrance des oiseaux de pierres et autres bêtes touchées par ce phénomène, ça valait largement le coup. Sans parler des vies humaines perdues à travers les dommages collatéraux.

« Vous êtes libre de refuser, mais accepteriez-vous de nous aider pour mettre un terme à cette situation ? Votre don nous serez infiniment précieux. Bien sûr, je ne vous demande pas de le faire seul, Léonie, comme d’autres protecteurs vous accompagnerons. »

Après tout, elle avait été là lors de la dernière mission et c’était elle qui avait amené ce témoin inestimable, il était on ne peut plus logique qu’elle resta impliquée. À moins que d’autres obligations la retiennent ailleurs, il n’était pas responsable de la distribution des tâches au sein des apprentis ou même des confirmés. Pas directement ou personnellement, même si rien ne l'empêchait d'y mettre son nez s'il le souhaitait.

« À moins que vous n’ayez d’autres priorités Léonie ? »

Son regard s’était posé sur celui de la protectrice assise à bonne distance de lui. Sa phrase pouvait ressembler à du sarcasme mais n’en était pas, c’était une vraie question.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyMar 6 Fév - 21:15
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Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Flavien arqua un sourcil en assistant au petit échange entre la Protectrice et le Gharyn mais se garda de rebondir sur le fait que si le problème était apparemment assez important dans la région pour nécessité l'intervention des forces du souverain, il était peut-être temps d'alerter la population. Est-ce que risquer d'entacher la réputation de ville tranquille où il fait bon faire une halte était à ce point inacceptable qu'il était préférable d'organiser des missions en comité restreint pour éviter l'inquiétude générale ? Le bon sens lui soufflait que c'était une évidence, qu'un Gharyn ne pouvait décemment pas instaurer la peur dans le cœur de son peuple et qu'il avait répondu de la manière la plus logique qui soit. Sa rancœur envers la gouvernance de cette cité, toujours fraiche depuis son dernier passage à Busad, l'empêchait d'y voir autre chose que les desseins d'un homme familier du mensonge.

Léonie l'empêcha de toiser le Gharyn trop longtemps, interrompant ses pensées sombres pour lui présenter ses excuses. La jeune femme avait l'air sincère, ce qui aurait pu être une raison suffisante d'arrêter de creuser sa ride du lion avant l'âge, mais Flavien était apparemment bien parti pour conserver une mine dubitative tout au long de cet échange. A mi-chemin entre l'agacement et l'acceptation, il secoua la tête lorsque la Protectrice lui présenta ses excuses, assumant l'entière responsabilité de sa mésaventure. Elle n'était pas responsable de la blessure d'Aquila, pas plus que l'était le Chuluun qui l'avait pourtant causée.

Quelque-chose d'autre était à l'œuvre ici et c'est la seule chose qui lui importait.

Justement, Léonie disait avoir entrepris d'éliminer la gêne à l'origine du mal-être des Chuluuns. Tout avait commencé il y a quelques mois de cela, par une créature rendue folle par la magilithe, qui avait été neutralisée. Unique en son genre mais trop dangereuse peut-être.

Il n'eut pas le temps de chercher à en apprendre plus sur ce premier incident, que la Protectrice poursuivi son récit, expliquant que depuis ce jour, ils n'avaient pas eu un moment de répit. Plusieurs Chuluuns avaient trouvés la mort et d'autres continueront de le faire tant que la source du problème ne sera pas clairement identifiée et neutralisée. La jeune femme conclut son récit en lui présentant une nouvelle fois ses excuses.

Avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit, le Gharyn suivi le mouvement pour lui présenter, lui aussi, ses plus plates excuses. Le ton de l'homme n'avait rien de condescendant, mais il semblait penser que la sûreté de tout le Kharaal Gazar dépendait des actions qu'il entreprenait en tant que souverain, ce qui acheva de brosser Flavien dans le mauvais sens du poil. Certes, Busad était la capitale de cette région, mais il n'était qu'un homme parmi tant d'autres. La sûreté d'une région toute entière dépendait de bien des facteurs. Qu'il s'assure déjà que sa propre cité soit un modèle de sécurité, et Flavien reconsidérerait peut-être son avis sur la question. En attendant, être pris en grippe par une bande de contrebandiers n'avait pas franchement été le point d'orgue de son court séjour à Busad, il y a un mois de ça.

Continuant sur sa lancée, il lui disait être redevable. Cette déclaration manqua de faire rire le nomade. Il espérait que le Gharyn n'ait pas dans l'idée d'en faire une habitude. A ce rythme, il allait finir par se faire enrôler dans la Garde sans s'en rendre compte. Soufflant lentement et se frottant le front pour masquer son exaspération, Flavien releva brusquement la tête en entendant la proposition du Gharyn. Il plaisantait lorsqu'il disait qu'il allait bientôt finir par intégrer les rangs du souverain.

C'était pourtant avec un grand sérieux que l'homme en question lui offrait la possibilité de travailler à l'élucidation de ce problème, bien évidemment chapeauté par une équipe de Protecteurs. D'ailleurs il lui avait déjà dégoté l'un des membres de son équipe en la personne de la My'tränne sérieuse assise à l'autre bout du canapé. Libre à la jeune femme d'accepter ou de décliner la proposition. Elle avait apparemment davantage le choix que lui dans toute cette affaire, le Gahryn traçant déjà des plans sur la comète en réfléchissant à la façon dont un nomade d'Orshin pourrait faire pencher la balance en faveur de leur cause.

Une fois que Léonie se fut exprimée sur la question, la parole était à l'invité du jour. Le soigneur ne savait même pas par où commencer, son cerveau peinant à traiter un trop-plein d'informations conflictuelles. Il croisa les bras sur son torse pour se donner un peu de consistance. Au moins de cette manière il évitera de ponctuer ses paroles de gestes amples et pressés, comme il avait l'habitude de le faire lorsqu'il était particulièrement impliqué dans une conversation. Il ne manquerait plus qu'il rende Aquila nerveuse et il aurait vraiment tout gagné aujourd'hui.

- Avant toute chose, si je suis revenu à Busad, c'est pour me renseigner. Pas pour monter une expédition avec des locaux.

Il n'avait pas dans l'intention d'être blessant, ça n'était que la simple vérité. Flavien secoua la tête, réfléchissant un instant à ce qu'il allait dire ensuite. Il avait beau ne pas avoir initialement prévu de prolonger son séjour à Busad, la nature des explications qu'il venait de recevoir le forçait à reconsidérer son idée première. Si des zones à risque existaient près de Busad et qu'il ne s'agissait pas que d'une seule source de malformations comme l'avait pensé les hommes et les femmes en charge de l'enquête, rien ne lui disait qu'elles n'allaient pas bientôt se propager au reste du continent, ni que d'autres espèces n'allaient pas en souffrir tout autant.

- Si je comprends bien, vous me dites que le nombre de créatures présentant un comportement erratique n'a de cesse d'augmenter graduellement ces derniers mois... Et... quoi ? Vous pensiez que tout allait rentrer dans l'ordre après avoir identifié une source potentielle menant à la naissance de ces anomalies ?

Ce n'était pas un reproche, même si la formulation était hasardeuse. Le mot-clé ici étant "potentielle".

- Vous avez neutralisé les Chuluuns sans réussir à voir à travers leurs yeux. Vous les avez attirés à vous plutôt que de les chercher sur leurs terres. Flavien se gratta l'arrière de la nuque, songeur. Si la situation n'a fait que s'aggraver au fil des mois, ça ne présageait rien de bon, il le savait aussi bien qu'eux. Vous avez peut-être conscience du danger que représentent les Chuluuns, mais ça va bien au-delà. Les plaines des Kharaal Gazar sont vivantes. Toutes les localités le sont. Elles parlent à qui veut bien les écouter, faisant du plus petit insecte leur messager. J'ai l'habitude de voyager. Ce n'est pas la première fois que je sens une telle agitation dans l'air, mais c'est une première pour cette région.

La prise ferme qu'il avait sur ses bras s'était allégée à mesure qu'il parlait, tant et si bien qu'il avait fini son monologue en ponctuant sa phrase d'un geste englobant toute la pièce et censé représenter "cette région". Il déposa ses mains sur ses jambes, tapotant nerveusement un index contre son genou.

- Vu ce que vous venez de m'expliquer, ce que j'ai vu de mes propres yeux... Je ne peux pas rester les bras croisés. Ce Chuluun souffre toujours à l'heure qu'il est; si je peux apaiser ses tourments et éviter qu'une telle chose ne se reproduise, je me dois d'agir. Seulement... Ne le prenez pas mal, mais je ne suis pas sûr de vouloir de votre aide. Comment le Gharyn aurait-il pu ne pas mal prendre cette petite remarque, Flavien n'en avait pas la moindre idée. Déjà lancé, il s'en moquait pas mal. Je travaille mieux seul...

Il secoua la tête, marmonnant la fin de son explication, destinée à ses seules oreilles.

- Et vu le maigre respect avec lequel sont traités les Dragons ici, j'ai bien peur que la sauvegarde des Chuluuns soit le cadet de vos soucis.

Il avait certes parlé tout bas, mais Léonie était assez proche pour le comprendre en tendant un peu l'oreille. Il ne venait pas simplement de maugréer quelques paroles en l'air, juste pour la forme.

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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyJeu 8 Fév - 19:15

Léonie écoutait, attentive, sans pour autant formuler oralement les pensées qui commençaient à s’accumuler dans son esprit. La sensation de culpabilité étant bien présente dans sa tête, d’autant plus quand le Gharyn se mettait aussi à s’excuser. N’aurait-il pas pu, juste une fois éviter ce genre de réflexion, ce genre d’idée, ne pouvait-il pas laisser les protecteurs assumer l’entière responsabilité de cet échec, sans pour autant imaginer avoir une quelconque raison d’être lié à tout ça. La jeune femme avait pris une longue inspiration, cherchant à canaliser le plus discrètement possible ce petit pincement, ce petit désaccord léger, mais pourtant bien présent. Jouant des doigts sur ses cuisses, ne supportant que très rarement de rester ainsi immobile, à ne rien faire, Léonie ne comprenait pas complètement la proposition du Gharyn. Emmener un étranger, un visiteur, dans une mission comportement bon nombre de risque n’était nullement quelque chose qu’elle avait envisagé qu’elle avait même juste pensé. C’était fou, dangereux, inutile même ? Les protecteurs étaient tout à fait capables de se charger de cette nouvelle affaire sans avoir un homme refusant de tuer les bestioles dans les pieds. Involontairement, elle avait soupiré un peu plus bruyamment sans réellement s’en rendre compte. Prise dans ses pensées, la my’tränne ne releva la tête qu’à l’évocation de son prénom :

- «  Hein ? » dit-elle spontanément «  Non, je n’ai rien d’autre à faire, je serais même contrariée de ne pas faire partie de cette nouvelle mission » avoua-t-elle plus sérieusement.

Léonie faisait souvent preuve de cette honnêteté à toute épreuve, peut-être parfois de manière un peu trop brute. La jeune femme était tout bonhomme incapable de broder autour d’une idée qu’elle soit négative ou positive et ne voyait pas l’intérêt de tourner autour du pot trop longtemps. Elle aurait été frustrée que le Gharyn ne lui propose pas l’affaire et aurait même certainement vu en cet acte, une absence de confiance ou de déception vis-à-vis de l’échec de la mission précédente. Léonie fut donc rassurée de constater que son représentant ne lui tenait pas rigueur, ni à elle ni aux autres. La suite de la conversation la déstabilisa davantage. L’invité, semi-inconnu avait des paroles qu’elle trouvait bien maladroites pour un individu s’adressant directement à un Primo-Gharyn, fronçant doucement les sourcils, si elle ne releva pas la première phrase, la seconde elle, ne passerait certainement pas aussi facilement.

- «  Vous êtes donc un homme imprudent et suicidaire » dit-elle tout en replaçant une mèche brune rebelle dans sa chevelure  « Savez-vous le nombre de personnes affectées lors de notre mission ? Une dizaine. Savez-vous le nombre de blessés que nous avons eu ? Plus de la moitié de l’effectif et pas pour une simple entorse si vous voyez ce que je veux dire. » Elle croisa ses mains sur ses cuisses visiblement agacées. « Qu’on soit très honnête l’un et l’autre, monsieur, si je vous accepte dans la mission, c’est uniquement sous l’ordre direct de mon primo-Gharyn, car au cas où vous l’auriez oublié, vous vous adressez bien à un homme important » elle grommela la suite dans sa barbe « même si parfois il l’oublie un peu. » Elle reprit « D’une chose, je vais éviter d’avoir votre mort sur la conscience en vous laissant en mon âme et conscience partir chercher une aiguille dans une botte de foin, mais pas seulement. Je suis certaine que l’entraide et le partage de connaissance ne peuvent être que bénéfiques et j’ai confiance en mon représentant qui veut croire que le peuple my’trän peut ne faire qu’un et dévoiler des forces profondes en s’associant. Serait-ce un beau pas, dans cette direction, n’est-ce pas ? »

Elle laissa un léger silence s’installer, croisant le regard de Zaël avec cette pointe de culpabilité l’animant. Léonie n’avait pas pour habitude de remettre ainsi les individus à leurs places, d’autant plus en présence du Gharyn qui restait le maître des lieux et celui ayant le dernier mot. L’adepte de Delkhii admettait aussi un point important dans sa philosophie de vie, elle avait une confiance aveugle en son Gharyn et en ses décisions.

- «  Ensuite, si vous le permettez Gharyn, je tiens à me justifier sur la mission que notre invité ne semble pas prendre dans son entièreté. Non, nous ne pensions aucunement qu’en tuant simplement un ou deux individus atteins serait suffisant, nous pensions en revanche avoir éliminé la source, la contamination, ce qui troublait le repos de l’espèce. Rien ne laissait penser à ce moment qu’une seconde source était existante. Il n’y a en somme pas de réel coupable dans cette affaire, hormis la malchance et la présence trop importante de magilithe ou d’animaux contaminés. »

Encore fallait-il l’entendre, encore fallait-il avoir vu de ses propres yeux à quel point le danger était véritable, à quel point il n’était pas prudent de se lancer seul dans cette épreuve et surtout à quel point il fallait faire preuve d’un discernement et d’un sang-froid hors du commun quand autour de soi, tout le groupe s’écroule. Léonie se remémora sa petite course avec l’énorme oiseau aux fesses et eu un léger sourire. Sourire qui n’était nullement provocateur, simplement moqueur vis-à-vis de son propre comportement parfois un peu inconscient. La jeune femme plissa ensuite les yeux, se répétant la dernière remarque de l’inconnu, dont la silhouette n’avait de cesse de lui rappeler son frère, flirtant avec le même comportement.

- «  Le bien-être de la région est notre priorité, que ce soit via le bien-être des espèces vivantes, via les habitants et les visiteurs et je vous interdis de sous-entendre juste une petite seconde le contraire. Vous demandez le respect d’une espèce, mais ne respectez même pas la vôtre, drôle de façon d’agir. »

Sa voix descendant dans le grave signe de son sérieux le plus complet, le regard appuyé presque jugeant sur la silhouette de cet inconnu. Léonie avait manqué de partir, blessé sincèrement par le fait qu’on puisse penser que les protecteurs ne faisaient pas convenablement le travail, pire, qu’ils dénigraient une espèce vivante peu importe l’espèce ou encore pire de chez pire, que l’autorité ou la bienveillance du Gharyn soit remis en cause. Spook avait légèrement relevé le nez, détaillant celui sur qui il était confortablement installé et à qui il devait tenir chaud. Il connaissait sa maîtresse et la tonalité de sa voix et ne doutait pas, qu’elle allait finir par s’excuser d’être trop spontanée.

Zaël
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptySam 10 Fév - 17:10
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Clairement Zaël ne s’attendait pas à autant de véhémence de la part de Flavien. Au pire, il pensait que ce dernier refuserait de s’aventurer avec eux, mais pas pour travailler seul. Pas en étant aussi dur avec les protecteurs, avec lui. Rien à voir avec la volonté immédiate d’en faire partie de Léonie. Alors qu’il réfléchissait à une façon de convaincre son interlocuteur de reconsidérer sa position, la protectrice reprit la parole. Visiblement, le sujet la touchait de près, et pourquoi en serait-il autrement ? Même si il ne l’aurait pas formulé ainsi, et surtout pas pinaillé sur la façon dont s’exprimait l’adepte d’orshin, il était d’accord avec l’ensemble des propos. Il était primordial de travailler ensemble dans ce type de circonstance. Comme la protectrice n’avait selon toute vraisemblance pas fini de déballer ce qu’elle avait sur le coeur, le primo-Gharyn lui donna son accord pour poursuivre d’un simple hochement de tête. Il n’osait trop faire des mouvements de peur de déranger l’hôte sur ses genoux. Mieux valait que les choses soient dites plutôt qu’une rancune persiste si les deux devaient travailler ensemble.

« Je suis désolé que vous ayez une image aussi négative de la région. Nous faisons notre possible pour assurer la protection des habitants comme des voyageurs tout en respectant notre environnement. Ou de réagir au plus vite face à des événements imprévus comme celui-ci. Car il l’est contrairement à ce que vous pensez, les contrées sont vastes et même si nous prêtons attention aux plaines nous n’avons pas votre don pour sentir la nature aussi subtilement. C’est bien pour ça que je demande votre concours pour résoudre cette affaire pour de bon si c’est possible. Mais je ne peux décemment vous envoyez seul face au danger, vous avez dit vous-même que vous n’avez pu convaincre le chuluun de partir qu’après qu’il s’en soit pris à vous. Que se passera-t-il si vous êtes confronté à plusieurs chuluun ou même d’autres espèces ? Pourriez-vous assurer votre protection tout en enquêtant ? »

Il fit une pause bien qu’il n’eut pas fini de parler. Il avait d’autres choses à ajouter. Si aucun des deux autres ne semblaient prêter attention à la façon dont ils convoyaient leurs idées, ce n’était pas son cas. Enfin, à sa manière il s’en souciait. Surtout pour ne pas blesser les gens plus que pour conserver une belle image de lui. Il n’arrivait pas toujours à son but, certaines subtilités lui échappant. Des mauvaises langues diraient même plus que certaines et que sa gentillesse l’aveuglait.

« Je ne remets nullement en cause vos compétences mais il y a des limites à ce qu’un homme seul peut faire. En tant qu’adepte d’orshin vous savez sans nul doute que chacun à des capacités limitées. Accepter ses limites est aussi une force. Mes protecteurs sont des professionnels qui savent travailler en groupe, vous pouvez leur faire confiance. »

Il avait fait un signe envers la seule représentante présente, son familier étant réveillé. Tout son discours avait été fait d’une voix calme mais convaincue. Il croyait en ses subalternes aussi sûrement qu’en Delkhii. Ils n'étaient pas parfaits mais ils faisaient de leur mieux et avaient le bien des habitants dans leurs priorités.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyDim 11 Fév - 1:13
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Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
"Imprudent et suicidaire, rien que ça ?"

Flavien pris le temps de considérer un moment cette déclaration de la Protectrice assise à côté de lui. La jeune femme avait pris la mouche et ses plates excuses avaient fait place à un remontage de bretelles dans les règles de l'art. Le soigneur aurait presque pu être impressionné par le feu qui brûlait dans les yeux de la Protectrice. Malheureusement il était bien trop occupé à considérer sérieusement son commentaire lancé sous le coup de l'agacement.

Certes, depuis son départ de Suhury il avait fleureté avec le danger plus d'une fois, récoltant une belle collection de cicatrices diverses et variées au passage, mais de là à lui envoyer qu'il devait avoir envie de mourir alors qu'il ne s'était jamais senti aussi vivant que depuis qu'il avait quitté son hameau... La My'tränne le connaissait vraiment très mal. Pour cause, ils venaient tout juste de se rencontrer, même si elle avait eu l'air de le prendre pour un autre.

Flavien croisa les bras devant lui, songeur. Bien sûr, il avait approché des créatures bien trop dangereuses pour s'en tirer totalement indemne, mais ça avait été l'occasion pour lui d'en apprendre plus sur la faune d'Irydaë et de développer ses capacités. Il n'était pas du genre à faire les choses à moitié, et comment s'investir plus auprès d'Orshin qu'en allant à la rencontre de la faune, quitte à en pâtir par manque d'expérience ? Il aurait effectivement pu finir gravement blessé à plusieurs reprises, mais au final il s'en était toujours tiré, riche d'une expérience qu'il n'aurait pas pu rêver d'obtenir de toute autre manière. ça ne faisait pas de lui quelqu'un de suicidaire, si ?

"Suicidaire, je sais pas. Mais c'est vrai que t'es carrément imprudent. Même Selmac a parfois plus de jugeote que toi et vu le nombre de fois qu'il loupe un saut et s'étale par terre, ça me fait peur." Piailla Hua avant de repenser ses mots et de se corriger. "Vous me faites peur."
"C'est vraiment pas le moment."

Effectivement, l'heure était toujours au vitriol. Léonie lui expliquait maintenant que leur dernière mission avait mis en danger des dizaines de personnes et que la moitié de l'effectif avait été blessé, pour certains gravement. Elle ne se priva d'ailleurs pas pour lui dire que son Gharyn n'avait qu'un mot à dire pour qu'elle l'escorte hors de la tour et lui refuse purement et simplement de faire partie de la prochaine mission. Comme si ça pouvait l'empêcher de mener son enquête de son côté. Déjà qu'elle se sentait obligée de lui préciser que l'homme en face de lui était un personnage important, Flavien manqua presque de décrocher de la conversation.

Les paroles qui suivirent captèrent heureusement toute son attention. S'entraider et partager ses connaissances ? Unir les peuples de My'Trä ? Le soigneur avait bien du mal à croire en cette idylle. Si des personnes d'une même famille avaient déjà bien du mal à s'entendre, il se demandait bien comment des peuples si différents pourraient un jour tomber d'accord. C'était à peu près aussi plausible que de voir un Möst Möch et un Bunnalix cohabitent en toute harmonie. Le soleil de Busad avait peut-être un effet négatif sur les capacités de réflexion de ses habitants, alors imaginez ce que ça devait être pour le Gharyn qui résidait au plus haut étage de cette immense tour, au plus près de l'astre de jour.

Flavien se garda heureusement bien de partager cette inquiétude avec la My'tränne qui le jaugeait en plissant les yeux. Il ne put en revanche pas s'empêcher de lever les yeux au ciel. La jeune femme venait de ponctuer sa tirade par une remarque acerbe mais pas infondée. Flavien n'avait effectivement que peu de respect pour le commun de son espèce.

Après avoir assisté à cet échange à sens unique, le Gharyn prit la parole.

La voix de l'homme était calme, posée, ses paroles un véritable testament de sa volonté d'accueillir toute personne avec bienveillance, quelle que soit son origine. Apparemment Léonie ne se berçait pas entièrement d'illusions. Le souverain de Busad était bel et bien le genre d'être qui souhaitait sincèrement que tout le monde apprenne à s'entendre, il n'y avait qu'à l'écouter parler pour s'en convaincre. Son discours ne faisait nullement part d'une quelconque volonté de ne pas salir son image, mais bien d'une inquiétude étrange de le savoir possiblement risquer sa vie. Survivrait-il à une rencontre avec plusieurs Chuluuns rendus fous ? Probablement pas. Mais le Gharyn n'aurait pas à s'en soucier, étant donné qu'il oublierait jusqu'à cette rencontre au moment même où la patte d'un Chuluun lui transpercerait l'abdomen.

Le Gharyn souleva enfin que reconnaitre ces faiblesses était une force, et que Flavien devait bien savoir qu'il n'arriverait à rien tout seul. Pour sa propre sécurité, il le confiait aux Protecteurs de sa cité, dont la jeune femme sérieuse qui le regardait toujours de travers faisait partie. Etrange. Il n'avait pas du tout imaginé que l'homme pourrait agir ainsi. Plutôt que de répondre à sa froideur par un discours moralisateur ou hautain, il remettait simplement les choses en perspective, ayant pour désir d'agir pour le bien commun : celui de ses troupes autant que celui d'un voyageur qui lui était inconnu ou presque.

Flavien soupira. Il contempla un instant le Gharyn qui s'était exprimé avec autant de discernement et passa une main nerveuse dans ses cheveux.

- Vous avez raison, si plusieurs Chuluuns me tombaient dessus, je ne pourrais rien faire. Je le sais. Ça n'a rien à voir avec la force, c'est simplement que...

Le nomade secoua la tête, quittant le souverain des yeux pour s'intéresser à la Protectrice agacée.

- Vous savez ce qu'il y a d'amusant avec le respect ? C'est qu'il n'y a bien qu'aux Hommes qu'il est difficile d'en accorder.

Flavien se leva. Il pensait toujours plus clairement lorsqu'il était en mouvement.

- Les Tairakhs sont souvent accusés de tous les maux. Une vermine tueuse d'enfants à la réputation des plus exécrables. Pourtant, je les respecte bien plus que le commun des Hommes. Ses paroles devaient être hérésie aux oreilles de Léonie. Il suffit de les étudier pour les connaitre et comprendre comme les individus de cette espèce fonctionnent. Si je me laisse surprendre par n'importe quel Tairakh affamé, je le regretterais. Je sais à quoi m'attendre avec eux, au contraire des Hommes qui peuvent sembler aimables un jour et chercher à vous nuire un autre.

A nouveau ses mains s'animaient pour accompagner ses paroles, dansant dans l'air devant lui. Il s'en rendit compte et les laissa tomber à ses côtés.

- Mais je m'égare. Ce que je veux dire par tout ça, c'est que je n'ai pas confiance en grand monde. J'oublie parfois qu'à la différence des créatures qui constituent la faune, je ne peux pas traiter chaque individu de la même manière, peu importe l'expérience que je peux avoir. Je vous présente mes excuses. A tous les deux...

Aquila, réveillée par les déplacements de son maître, avait surveillé la scène. Elle observait Flavien avec attention de ses grands yeux jaunes.

"Ouuuh. Tu veux que j'dépose une pierre blanche à la sortie de la Tour ?"
"...Quoi ?"
Pensa le soigneur interloqué qui se retourna vers le reptile.
"Tu sais, pour marquer le jour où tu t'excuses pour t'être trompé sur quelque-chose ?"
"C'est une expression, c'est pas... On ne fait pas vraiment..."
Rama Flavien, pris de court. "Rah, peu importe !"

Il se retourna vers le Gharyn et se racla la gorge comme pour palier à son absence et au fait qu'il s'était brusquement retourné vers sa Nohkoi au beau milieu de son excuse.

- Si vous pensez réellement que vos Protecteurs puissent améliorer les chances de succès d'une telle mission et qu'ils ont autant à cœur de préserver l'écosystème que ce que vous dites, alors... j'accepte votre requête. Je prêterai main-forte à vos troupes. Le nomade hocha la tête comme pour se convaincre lui-même qu'il s'agissait de la bonne chose à faire. Il se tourna vers ensuite vers Léonie. Si vous acceptez de m'accompagner, bien sûr. Vous travaillez peut-être bien en équipe, mais ce n'est pas mon cas.

Il écouta attentivement la réponse de la My'tränne, inclinant la tête une fois sa décision prise, une marque de respect courante dans son hameau natal.

Tout semblait s'arranger mais un point le dérangeait encore et il ne se priva pas pour l'aborder. Il porta son attention sur le souverain.

- Si je dois vous faire confiance, si je vous dois le respect..., Il tourna légèrement la tête vers Léonie à ces mots, Ce sera en tant qu'individu, pas en tant que Gharyn. Votre titre ne fait pas automatiquement de vous quelqu'un de respectable... Mais il faut croire qu'il ne fait pas non plus de vous quelqu'un de mal. Je tâcherai de m'en rappeler.

Flavien inclina la tête une seconde fois avant de tendre la main en direction du Gharyn. Il avait certainement enfreint plus d'une dizaine de protocoles de bienséance au courant de ces vingt dernière minute, alors que risquait-il avec un écart de plus ?

- Flavien Teleri. Se présenta-t-il le plus poliment possible, Et vous êtes ?

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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyDim 11 Fév - 10:34

Léonie avait laissé jouer ses doigts sur ses cuisses, repliant légèrement les extrémités sur son pantalon. La protectrice était quelque peu gênée par cet engouement soudain qu’elle avait eu, presque instinctif non gérable. La jeune femme ne parvenait pas à identifier la source de ce comportement, avait-elle été blessé qu’un individu puisse penser que les protecteurs étaient des êtres égoïstes ? Où était-ce simplement le manque de respect flagrant qu’elle avait noté du comportement de cet étranger adepte d’orshin ? Roulant les épaules, se pinçant le nez de contrariété, elle avait fini par secouer sa chevelure pour se remettre les idées en place. Zaël avait repris la parole et elle fut étonnée de ne pas recevoir une petite réflexion, aurait-elle dû se douter que son Gharyn était trop bienveillant pour ça. Un léger sentiment de culpabilité avait envahi le bas ventre de Léonie, qui aurait adoré avoir un Spook sur ses genoux pour s’occuper les doigts et se détendre. L’animal lui, ne semblait pas déranger le moins du monde par autant de dialogue, changeant simplement de position, tournant trois fois sur lui-même avant de jeter un coup d’œil au Gharyn, baillant la gueule grande ouverte et se rendormir comme-ci de rien.

Attentive, Léonie écoutait les paroles prononcées par son représentant, sa façon de tourner ses phrases, d’exprimer une inquiétude sincère qui n’avait rien avoir avec une quelconque notion d’image. Un soupir furtif avait fui la barrière de ses lèvres, alors qu’elle réalisait qu’il ne changerait certainement jamais. Peu importe qui il avait face à lui, Zaël restait Zaël, un homme avec la main sur le cœur, bien loin de la cruelle réalité. La jeune femme chassa rapidement cette pensée négative, ne devait-elle pas plutôt le soutenir coûte que coûte, être dans ce même état d’esprit insouciant ? Certainement. Se mordant l’intérieur de la joue, elle se fit la morale mentalement, toute seule, avant de reprendre la fil de la discussion ou plutôt de l’explication du Gharyn. Spook avait fini par émerger, comprenant le signe de tête qui n’avait qu’unique but de montrer la protectrice, comme un ordre direct de la rejoindre. Il plissa quelque peu le regard vers Zaël, légèrement contrarié par le fait de devoir changer de lieu de sieste. Descendant doucement des jambes du représentant de la ville, pour revenir sur ceux de sa maîtresse qui le déposa juste à côté d’elle.


Léonie n’avait pas eu le temps de dire quoi que ce soit, que Flavien venait à son tour de s’exprimer pour…. S’excuser. La protectrice ne put dissimuler sa surprise, ses deux perles azurs s’écarquillant légèrement. Zaël avait un véritable talent pour soumettre les prises de conscience, s’était une évidence. L’individu s’était ensuite tourné vers elle, formulant une phrase que la protectrice ne comprit pas immédiatement. L’homme s’était levé, gesticulant, avançant pour donner plus de profondeur à des propos que la jeune femme n’était pas en mesure de comprendre. Il étudiait les animaux, mais ne parvenait pas à étudier les hommes ? Pourtant, à ses yeux s’étaient largement plus simple d’évaluer un comportement humain qu’animal. Il lui formula des excuses et une nouvelle fois, Léonie resta perplexe, sans réaction tant la surprise était importante. L’individu était certainement moins têtu que son frère qui en une trentaine d’années d’existence ne s’était pas excusé une seule fois. Sans qu’elle n’en identifie la raison, Flavien avait en plein discours changé l’origine de son attention pour aviser une de ses créatures. L’action accentua d’autant plus l’idée que la protectrice se faisait de lui, un homme rêveur, plein de préjugés qui préférait la compagnie des bêtes à celle des hommes –le dernier point n’étant nullement un reproche, faisait-elle plus ou moins la même chose avec Spook-. La protectrice se racla la gorge, comme pour signifier qu’ils étaient là et non du côté d’ Aquilla, aussi envoûtant soit son regard jaune.

Flavien s’était par la suite retourné vers elle, attendant son autorisation pour débuter la collaboration. Un énorme « non » ferme avait raisonné dans son esprit, plus par crainte de voir un voyageur blessé lors d’une future expédition que par réelle non-envie de travailler ensemble. Son regard s’était instinctivement tourné vers son supérieur, cherchant certainement à déterminer la réponse qu’elle devait formuler. Ce n’était en soit pas bien complexe à deviner. Cependant, l’idée même de potentiellement mettre en danger un visiteur aussi volontaire soit-il, n’était pas simple à oublier.


- « C’est d’accord, comme l’a justement souligné notre Gharyn, il est important d’apprendre à travailler ensemble et d’admettre nos propres faiblesses, aucun de nos protecteurs n’est en mesure de communiquer avec la faune de la région. Ne pourrez-vous être qu’un atout important que nous n’avions pas lors de notre mission précédente. »

Il avait incliné la tête, elle en avait fait de même plus par réflexe qu’autre chose. L’inquiétude naissante ne quittait en revanche pas sa pensée, certaine que la présence autre qu’un protecteur ne serait pas qu’une source positive. Le fait de travailler en groupe n’était pas dérangeant, mais les protecteurs entre eux connaissaient parfaite les points forts et les faiblesses des autres, en mission, ils ne se souciaient guère réellement les uns des autres, chacun effectuant ceux pour quoi il était affilié. En revanche, le rôle propre d'un protecteur était justement, de protéger les voyageurs, la population, difficile d’associer les deux dans une mission extérieure aussi périlleuse. Prise dans ses pensées, la jeune femme ne sembla plus réellement participer à la conversation où y faire attention et ne savait pas vraiment comment formuler son inquiétude sans offusquer personne. De toute manière, Léonie avait accepté la situation et n’avait pas vraiment eu le choix sur le fait de tolérer ou non la présence d’un extérieur. Relevant les yeux, elle ne sembla pas s’offusquer des présentations.

- «  Dois-je prévenir d’autres protecteurs pour la mission en devenir ? » demanda-t-elle avec l’idée certainement de fuir le lieu et son questionnement intérieur.

Zaël
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyDim 18 Fév - 23:40
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Apparemment ses mots avaient atteint son interlocuteur. Ou pas ? Le discours plein de rancœur qui suivit le fit douter, en plus de le peiner. Cet homme était bien trop jeune pour avoir une vision si noir de l’être humain. La seule explication était de très mauvaises expériences avec ses semblables, Zaël n’imaginait pas autre chose. Dans tous les cas, cet état d’esprit était bien désolant même s’il expliquait son comportement un peu atypique face au primo-Gharyn, ou même, donnait encore plus de valeur à ses excuses.

Tout semblait se conclure pour le mieux puisque la protectrice acceptait une nouvelle fois de faire partie de la mission. Et ce n’était pas pour lui déplaire qu’on le considéra plus comme un homme que comme une fonction. C’était sûrement déplacé mais ça l’enchantait. D’autant plus que la conclusion à laquelle s’attachait ses propos étaient encourageant. L’adepte d’orshin revoyait un peu sa vision des hommes. C’était excellent. Sans se poser de question, Zaël répondit donc à l’inclinaison de tête avec un sourire alors qu’il serrait la main tendue, le familier de Léonie ayant depuis abandonné ses jambes pour retourner vers sa maîtresse.

« Flavien Teleri. »

F.Teleri, Flavien Teleri. Ça collait parfaitement : les propos vifs et osés de la lettre, l’amour des bêtes au détriment de ses congénères et le nom bien sûr. Ce ne pouvait être une coïncidence ! Zaël lui était donc bien plus redevable et depuis plus longtemps qu’aujourd’hui. Il se réjouissait de pouvoir voir l’auteur de cette missive en face. Le ton de cette dernière était peut-être agressif, son auteur n’avez pas moins arrêter un trafic honteux se passant sous leur nez. Ses propos avaient été forts mais non infondés.

«  Et vous êtes ? 

-Zaël Lahzainhi. »

C’était rare qu’il se présenta, en général les gens le connaissait, sa réputation le précédait en bien ou en mal. Mais ce n’était qu’un détail, l’important c’était l’identité de son interlocuteur. Enfermé dans ses pensées, il fut décontenancé par la question de Léonie. Son esprit était parti à des lieux du problème présent.

« Dois-je prévenir d’autres protecteurs pour la mission en devenir ?

-Oui bien sûr, la même équipe de préférence, je vous fais confiance pour la compléter au mieux. »

C’était mieux d’affecter des membres qui connaissaient déjà le problème et qui plus est avaient travaillé ensemble dessus. Même si la résolution de celui-ci n’avait pas été un succès, l’équipe devait être bien huilée maintenant.  

« C’est vous qui avez envoyé cette missive sur les œufs de dragon. Je me dois encore de vous remercier de votre action et de votre prévenance. Nous attendons encore pour pouvoir les acheminer à Dyen en toute sûreté, ce sont les plus à mêmes de s’en occuper, seuls deux resteront ici sous bonne supervision. L’ordre des dragonniers vous est également redevable. Si jamais vous vous rendez là-bas sachez que vous aurez un bon accueil, j’ai relater votre implication dans cette histoire. »

S’il ne parla pas des braconniers, ces derniers avaient bien été jugés à la hauteur de leur crime. Ils avaient été laissé démuni au milieu de l’Océan de la même façon qu’ils avaient privé les futurs dragonnets de tout repère, entre autre. Si Zaël privilégiait la rédemption, il y avait des cas que même lui ne pouvait défendre. La phrase barrée de Flavien avait même était considérée sérieusement pour leur châtiment. Un juste retour des choses pour des personnes qui avaient joué avec la vie de tant d’être. Mais même en le sachant, cette fin avait un goût bien amère pour le primoo-Gharyn.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyJeu 22 Fév - 22:42
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Maintenant qu'il pouvait mettre un nom sur l'homme qui lui serrait la main, il allait peut-être éviter de le ranger dans la même catégorie que ses contemporains des grandes cités. Il allait en tout cas faire l'effort de retenir son prénom. Si Zaël avait sincèrement à cœur de résoudre le problème qui réduisait les Chuluuns en souffrance (et qui, accessoirement, mettait son peuple en danger), Flavien ferait de son mieux pour endurer la compagnie de toute une équipe de fiers défenseurs de la Cité, le temps que toute cette histoire soit derrière lui.

La décision du Gharyn concernant la mission était, elle aussi, remarquablement éclairée. Renvoyer la même équipe ayant déjà combattu ces grands Oiseaux était l'option la plus sage, bien que Flavien n'ai pas en ces illustres inconnus la même confiance que pouvait avoir le souverain.

Zaël avait l'air bien pensif, laissant retomber sa main à ses côtés après avoir salué l'Adepte d'Orshin. Répondant à demi-mots à Léonie qui se préparait semble-t-il déjà à avertir le reste de son équipe de la nouvelle mission qui leur avait été confiée, il fixait un point par-dessus l'épaule de Flavien avant de revenir vers lui, le regard plus clair. Les connexions s'étaient établies dans son esprit et le Gharyn avait fait le rapport entre l'homme irritable qui venait de se présenter et celui tout aussi charmant qui lui avait envoyé un courrier des plus piquants. Il avait donc directement lu sa missive. Première nouvelle.

Ce n'était pas une question, mais Flavien hocha tout de même la tête en signe d'affirmation lorsque Zaël réalisa à haute voix qu'il était celui qui avait pisté une bande de braconniers à travers Busad pour rendre justice aux créatures qu'ils avaient fait souffrir. Le Gharyn poursuivant que les œufs seraient prochainement acheminés à Dyen, Flavien pinça les lèvres en apprenant que deux d'entre eux resteraient à Busad mais n'exprima pas son irritation oralement. Même si Zaël avait accepté de garder deux futurs dragonneaux (certainement en gage d'un service rendu à Dyen) pour servir de protecteurs à sa Cité, il avait l'assurance que l'ordre des Dragonniers avait eu son mot à dire dans toute cette affaire. Il n'était après-tout qu'un soigneur nomade : il n'allait pas prétendre en savoir autant sur ces nobles montures qu'un Dragonnier dignitaire de son Ordre, même s'il attendait de voir quels Dragons allaient être choisis pour veiller sur la Capitale.

Le souverain poursuivi en indiquant qu'il avait fait part aux Dragonniers de son implication dans l'affaire. Cela n'aurait pas été nécessaire. Il avait fait ce qu'il avait à faire et ce qu'en pensait l'Ordre des Dragonniers, en bien ou en mal d'ailleurs, n'avait que peu d'importance à ses yeux. Evidemment, avec l'assurance que Dyen ait eu vent de ce qui s'était passé et du rôle qu'il avait joué, il pouvait toujours espérer trouver un Dragonnier désireux de lui en apprendre plus sur le lien qui le rattachait à son Dragon. La profession avait quelque-chose de fascinant aux yeux du nomade qui admirait la force du lien qui unissait cavaliers et montures, sans pour autant que les Dragonniers ne prêtent serment à Orshin.

- Je ne suis pas le seul responsable. C'est un voyageur de passage, Emrys, qui m'a aidé à retrouver la trace des braconniers. C'est lui qui a rassemblé les preuves incriminantes. Les photos du jeune homme avait certainement évitées à Flavien de finir son séjour à Busad derrière les barreaux, Je suis simplement soulagé de savoir qu'on leur accordera les soins auxquels ils ont droit.

Il inclina légèrement la tête comme pour signifier à Zaël que la discussion était close. Il avait fait le pari de ne pas remettre en question la bonne parole du souverain, autant éviter de lancer le débat en le questionnant sur le devenir des mécréants qui avaient osé s'en prendre à ces nobles créatures. De toute manière aucun jugement ne serait à la mesure de ce que son cœur lui dictait.

Quittant le Gharyn des yeux, Flavien reporta son attention sur Léonie. La Protectrice qui allait rassembler la fine équipe qui le chaperonnerait sur les traces des Chuluuns le superviserait pour un temps. Elle n'avait pas l'air spécialement ravie de devoir faire équipe avec lui, répondant principalement à une demande de son Gharyn nécessitant qu'elle fasse des compromis. Il était un atout dans sa mission, et son rôle s'arrêtait plus ou moins à ça. Vu la tendance du soigneur à faire bande à part, il y a de fortes chances que tout ne se passe pas comme prévu une fois sur le terrain. En attendant, il pouvait toujours essayer de paraitre intéressé par l'opportunité de travailler en collaboration avec les Protecteurs de Busad.

- En espérant qu'il n'existe pas plus qu'une source à l'origine du mal qui rend fou les Chuluuns, je dirais qu'une petite semaine devrait me suffire pour déterminer la zone susceptible d'abriter le déclencheur des mutations. Si votre équipe peut être prête d'ici là, nous pourrions ratisser la zone ensemble et détruire la source perturbatrice ? Des Chuluuns se trouveront sans doute dans les environs.

Quant à savoir s'ils seraient paisibles ou dévorés par le mal, Flavien s'en remettait aux Créateurs.

Léonie n'avait pas l'air bien convaincue par son offre, aussi ajouta-t-il brièvement.

- Si je trouve quelque-chose plus tôt, je vous tiendrais informée. Je n'enquêterai pas par moi-même.

Ou alors peut-être juste un peu. Ce que la Protectrice ne savait pas ne lui ferait pas de mal.

S'en suivi une discussion d'un pragmatisme rare où il fut question de définir les derniers détails d'ombre qui entouraient la mission. Flavien laissait à Zaël et Léonie le choix de la méthode de communication qu'ils préféraient privilégier. S'il devait gravir tous les étages de cette Tour chaque soir durant les prochains jours pour faire un rapport détaillé de ses recherches au souverain, soit. Il s'en moquait pas mal tant que ces actions le menaient un peu plus près d'une résolution.

Finalement, une fois que tout était dit, il était visiblement temps pour Flavien de prendre congé. Il avait dit tout ce qu'il avait sur le cœur, avait étrangement obtenu gain de cause et se retrouvait même à prendre part à une mission sur ordre du Gharyn. L'opportunité le laissait de glace, bien qu'il savait qu'un tel soutien lui offrait la garanti que le problème soit sérieusement pris en compte. Il allait mettre un terme à ce mal qui empoisonnait la faune, c'était tout ce qui comptait.

Vraiment, tout autre nomade se serait estimé heureux d'avoir eu une telle chance... Mais Flavien n'évoluait pas vraiment dans la même catégorie que ses compatriotes.

- Avant de partir, Lâcha Flavien déjà à moitié sur le pas de la porte, Et si on passait voir les œufs ?

La demande était parfaitement saugrenue. Premièrement parce qu'elle s'adressait à Léonie plutôt qu'à Zaël, deuxièmement car elle faisait suite à une discussion d'un tel sérieux.

- Je me demande si certains vont bientôt éclore... Ajouta-t-il doucement, une pointe d'émerveillement dans sa voix habituellement si neutre.

Loin de lui l'idée de chercher à vérifier que le souverain avait été honnête avec lui et s'occupait correctement des futurs dragonneaux (l'Ordre des Dragonniers avait déjà tranché sur le sujet), il était sincèrement curieux de savoir comment les œufs se portaient. De plus, quel amoureux de la faune passerait l'opportunité de contempler de telles merveilles ? Maintenant qu'il n'avait plus de braconniers aux trousses, il pourrait enfin les observer plus finement.

HRP:

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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyVen 23 Fév - 11:56
Léonie s’était relevée instinctivement quand le Primo-Gharyn lui avait confirmé qu’elle pouvait prévenir l’équipe précédente du renouvellement de la mission. S’imaginait-elle certainement un peu naïvement que le groupe allait se mettre en route dans les heures à venir. Spook, lui, semblait déjà prêt à descendre les marches de la tour pour visiter les lieux et se frotter à qui se présenterait face à lui. Si Léonie était une femme généralement discrète et tout dans la souplesse, son familier lui, semblait être extraverti pour deux. Se dirigeant vers la sortie, elle fronça légèrement les sourcils, stoppa ses pas et pivota vers le duo afin d’écouter avec plus d’attention la suite de la conversation. Les œufs étaient évidemment un sujet dont elle avait entendu parler et l’identification de l’émetteur de la lettre comme Flavien, n’arrangeait en rien l’image qu’elle pouvait avoir de lui. La protectrice était tout de même parvenue à retenir un soupir, cherchant à se convaincre elle-même que l’idée du travail d’équipe avec un homme aussi étrange était une bonne idée. La my’tränne s’était finalement installée contre le mur, non loin de la sortie avec pour objectif de suivre le restant de la conversation. Léonie avait finalement compris que tout n’allait pas se faire précipitamment, mais bien dans un laps de temps d’une semaine ou deux. La jeune femme supposa qu’elle allait devoir garder à l’œil ce Flavien, certaine qu’il n’en ferait cas sa tête et n’attendrait pas forcement les protecteurs pour intervenir –égoïstement, elle ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience, moins égoïstement, elle voulait s’assurer que le Gharyn conserverait une réputation convenable-.

Après être restée silencieuse pour le reste du dialogue, elle avait néanmoins froncé légèrement les sourcils aux paroles de Flavien, quelque peu dubitative. Avait-il compris que s’il trouvait une source, cela signifier qu’il y avait bien eu deux lieux de contamination et non un ? Elle roula des épaules un peu pour elle-même, se retenant de justesse de ne pas en faire de même avec ses yeux. En deux phrases il se contre disait, d’abord il annonçait qu’il lui faudrait une semaine pour déterminer la zone et ensuite, il soulignait qu’il n’enquêterait pas par lui-même. Une légère quinte de toux forcée s’échappa des lèvres de Léonie, alors qu’elle s’appliquait à ne surtout pas le reprendre afin de ne pas le froisser. La protectrice étant néanmoins ce qu’elle était ne put se retenir davantage qu’une fraction de seconde.


- «  Il faudra m’expliquer comment vous comptez faire pour repérer une zone contaminée sans enquêter. Le principe m’intéresse. » Devant son air un peu perplexe, elle ajouta « Sincèrement. »

Ce n’était pas un reproche, quoi que, peut-être un peu. Léonie souhaitait simplement éviter de le retrouver dans une position délicate. L’idée même d’annoncer à Zaël que l’homme qu’il avait rencontré et parvenu à convaincre de coopérer avec les protecteurs était mort, simplement parce que les garants de la sécurité de Busad ne l’avaient pas gardé à l’œil. Quoi qu’il en soit, elle ne se lança guère dans un débat sans fin sur le pourquoi du comment on peut trouver une source provoquant l’apparition d’anomalie. Au vu de l’individu, il serait en mesure de lui dire qu’il avait trouvé le tout « par hasard » en « se promenant ». Rien que le fait de penser à cet argument provoqua une légère contrariété chez la my’tränne dont le visage avait fini par se fermer. L’entrevue semblait doucement toucher à sa fin, pour la satisfaction de la protectrice qui s’apprêtait elle aussi à disparaître dans les nombreuses marches pour prévenir la troupe de la mission en préparation. Cependant, le regard du voyageur sur sa silhouette l’a fit renoncer, attendant l’idée certainement tout aussi contestable que les autres s’échapper de ses lèvres.

Un instant, ses yeux s’écarquillèrent, se déposant sur la silhouette de son Gharyn. N’était-ce pas lui le plus apte à lui faire visiter la forge transformée en nursery pour œuf de dragon ? La my’tränne dû paraître le questionner du regard, sans vraiment avoir l’impression d’obtenir des réponses. Portant une nouvelle fois son attention sur Flavien, elle attendit un instant, avec l’espoir que l’homme réajuste sa demande en destination de Zaël…. Mais rien. C’est bien la voix de son dirigeant qui brisa le silence, précisant qu’il venait avec eux. Avait-il seulement compris qu’à la base, il n’était pas forcement convié ? Préférant ne pas le souligner, Léonie lui décrocha un sourire sincère, opinant.

- «  Bien, en ce cas allons voir nos petits œufs…» elle emboîta le pas à tout le monde, Spook s’amusant à passer entre les jambes des deux hommes et entre les pattes des créatures du voyageur « Ils ne sont pas dans la tour, même si notre région offre une température agréable… Il nous a semblé judicieux d’offrir une chaleur encore plus forte pour les œufs… Vous comprendrez qu’ici nous n’avons pas de cheminée dans nos appartements… Hormis dans les cuisines… évidemment. Du coup, nous avons transformé une forge pour l’occasion. » Coulant un regard vers le primo-gharyn elle demanda « Je n’ai rien oublié comme information ? »

Après tout, le représentant était davantage au courant que la protectrice. Même si l’événement avait éveillé la curiosité de bons nombres de protecteurs, Léonie n’avait semble-t-il pas réellement eu l’occasion de s’y intéresser davantage ou de rendre visite aux deux futures merveilles de la ville. Ce n’était pas par manque d’intérêt, plutôt de temps ou d’ordre de priorité. Quoi qu’il en soit, le problème allait se résoudre puisqu’un peu par la force des choses, elle s’était retrouvée à accompagner Zaël et Flavien jusqu’à l’extérieur de la tour pour aller à la forge. Là, un protecteur gardait l’entrée, saluant avec tout le respect dont il était capable le Gharyn, le voyageur et sa collègue. Une tape sur l’épaule fut l’unique réponse de Léonie à l’autre protecteur alors qu’elle s’engouffrait dans la forge. Le changement de température fut suffisamment important pour être souligné –quoi que, rassurez-vous, aucun risque de cuissons involontaires pour les œufs-. Les deux boules rondes se trouvaient côte à côte dans un récipient non loin du four de la forge, parfaitement mise en valeur par de la paille, du foin et morceau de tissu décoratif. Même si les œufs n’étaient pas en mesure d’apprécier le confort, tout semblait avoir été fait pour le bien-être des progénitures à venir. Se plaçant un peu en retrait, malgré un regard soudainement plus brillant, elle laissa les deux hommes converser et échanger sur les futurs petits dragons.

Zaël
Zaël
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptySam 3 Mar - 11:41
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Profession : Gharyn de Busad
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Emrys, donc, un autre nom à retenir. Il devrait également remercier cet étranger pour la participation active dans le démantèlement de ce réseau odieux d’œufs de dragon. Si jamais il en avait l’occasion : il ne devait qu’au hasard cette rencontre avec l’adepte d’Orshin. Un heureux hasard puisqu’il allait permettre de clore un autre problème, tout du moins il l’espérait fortement. Avec l’aide de Flavien, ils auraient de meilleures chances de réussir, enfin ses protecteurs, lui n’y serait pas. Il laissa donc Léonie poser ses questions suite aux assertions de l’homme, suivant attentivement l’échange. Il n’intervint qu’à la fin pour faire connaître son désir d’être tenu informé.

« Je ne vous demanderais pas de me tenir informé à chaque instant, seulement des points déterminants, il est plus important que vous consacriez votre temps à l’enquête. Si jamais au cours de celle-ci vous avez besoin de plus de ressources, n’hésitez pas. »

Le sujet était clos et ses deux hôtes avec leur petite ménagerie s’apprêtaient à partir lorsque l’adepte d’Orshin fit une proposition intéressante. Le primo-Gharyn s’en voulut de ne l’avoir faite lui-même alors que ces œufs n’étaient là que grâce à Flavien. Toutefois, il réfléchit avant de donner son assentiment, maintenant qu’il ne se reposait plus il pouvait reprendre le travail. À aucun moment, il ne se rendit compte que la question ne lui était pas adressée.

« Oui, c’est une bonne idée. »

Naturellement il renvoya le sourire à sa protectrice et en adressa un à Flavien également. Il passa devant pour montrer le chemin alors que la jeune femme donnait les explications concernant leur localisation. Il n’avait rien à y redire, ils avaient suivis les prescriptions des professionnels au mieux.

« Je n’ai rien oublié comme information ? »

- Je me demande si certains vont bientôt éclore...

-Normalement non, en tout cas pas d’après les spécialistes. Il reste plusieurs mois avant qu’ils n’aient maturé. Nous pourrions vous prévenir lorsque cela arrivera si cela vous intéresse ? »

Il ne savait rien des projets du voyageur ni combien de temps il comptait rester dans leur région. Au final, il connaissait très peu de cet homme à part son amour évident pour la nature et son honnêteté. Une personne bien pessimiste mais honorable auquel Zaël accordait déjà sa confiance et qui attisait également sa curiosité : profitant du petit trajet jusqu’à la forge en question, il le questionna.

« Vous avez des projets pour la suite ou vous laissez vos pas vous mener aléatoirement ? »

S’il avait voyagé régulièrement tout au long de sa jeunesse, bien que sur un nombre restreint de routes, depuis qu’il avait atteint cette position il passait le plus clair de son temps à Busad. Il ne s’en plaignait pas, il aimait cette ville, ces habitants. Des fois son envie de voir le monde était juste un peu plus forte. Le reste du temps il n’avait à vrai dire pas vraiment le temps d’y songer.

Le silence prit place naturellement ensuite jusqu’à ce qu’ils se retrouvent en présence des œufs protégés à chaque instant par un protecteur à la seule entrée non condamnée. Le reste avait été soigneusement fermé et bloqué autant pour empêcher la chaleur de s’échapper que pour empêcher des individus malintentionnés ou des curieux de pénétrer ici à leur guise. Le primo-Gharyn alla se placer non loin des œufs tout en gardant comme une distance respectueuse. Il ne voulait en aucun cas gêner la formation de ses bêtes légendaires. D’ailleurs si ce n’était pas la première fois qu’il venait ici, il évitait d’y venir trop souvent pour les mêmes raisons. Ce fut en chuchotant qu’il interrogea l’adepte d’Orshin.

« Ils sont bien installés non ? »

HRP:

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyMar 6 Mar - 21:31
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Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
"Grillé !"

Prenant bien soin de ne pas réagir à la remarque tintée d'amusement, Flavien s'autorisa quand même un petit sourcil levé en direction de sa Tairakh, qui pencha la tête sur le côté en faisant mine de ne pas comprendre ce qui lui prenait, soudainement. Le commentaire discret de Léonie n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde, d'autant plus qu'Hua prêtait grandement attention à ce que tout ce beau monde pouvait bien dire. La Protectrice n'était pas dupe, il n'y avait guère d'enquête possible sans qu'il ne se rende un minimum sur le terrain.

Faisant mine de ne pas avoir relevé le commentaire, il laissa la conversation se poursuivre naturellement jusqu'à ce qu'ils en reviennent aux précieux œufs qu'il n'avait pas eu le loisir d'examiner trop longtemps la dernière fois qu'il les avait vu. Zaël l'informa qu'ils n'allaient éclore que d'ici plusieurs mois, ajoutant qu'il pouvait s'assurer que l'information concernant leurs naissances lui soit transmise en temps et en heure.

- Ce n'est pas nécessaire.

En réalité, Flavien aurait été ravi d'être tenu informé de l'état de santé des Dragonneaux à leur sortie de l'œuf. Avoir la chance d'assister à l'éclosion de telles créatures devait être une expérience aussi magique que terrifiante, et le soigneur serait bien le premier à être soulagé de savoir qu'après toutes ces mésaventures, la dizaine de nouveau-nés se portait comme des charmes. Malgré cela, il lui fallait rester pragmatique : le bon développement de ces créatures ne dépendait désormais plus de lui. Ce qui ne l'empêchait pas d'être curieux quant à la nurserie improvisée qui avait été créée pour l'occasion.

C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, les trois mages se dirigeaient vers les forges. Léonie ouvrait officiellement la marche, dépassée de plusieurs mètres par deux félins infatigables, suivie de près par Zaël et Flavien.

Le souverain profita du trajet pour questionner le nomade sur ses projets à venir, se demandant s'il parcourait les terres d'Irydaë en se laissant porter par les vents, ou si son voyage avait un but différent que celui de se laisser porter par le flux de la création. Des paroles légères, comme il semblait être de coutume pour le Gharyn, qui auraient certainement sonné comme un jugement de la part d'un bon nombre de ses contemporains, mais qui n'était que simple curiosité de la part de Zaël, ce qui lui valut une vrai réponse plutôt qu'un retour monosyllabique.

- Aussi étrange que ça puisse paraitre, je répondrais oui pour les deux. J'ai bien peur que je ne reconnaisse ma destination que lorsque j'y serais. En attendant, je laisse mes pas me guider.

Il aurait pu parler de la promesse qu'il s'était fait et qui l'avait conduit sur les routes. Demander de but en blanc au souverain s'il connaissait le nom des Brandtner et s'assurer que la famille de la disparue ne résidait pas dans le cœur de Busad. Il le ferait sans doute un jour, une fois qu'ils auront mis un terme à la folie des Chuluuns. L'heure n'était pas à cette conversation, d'autant plus qu'ils se rapprochaient bien vite des forges.

La petite équipe se faufila en silence dans les lieux bien gardés, ne tardant pas à se retrouver devant la dizaine d'œufs. Les familiers de Flavien donnaient l'impression de réaliser à quel point le lieu qu'ils visitaient à présent était important : même Selmac s'était résigné à grimper sur l'épaule du soigneur pour éviter de causer de quelconques ennuis. Aquila marchait posément à ses côtés, s'asseyant au pied de son maître lorsqu'il s'arrêta, tout comme Zaël, à bonne distance des œufs délicatement entreposés dans leurs couveuses improvisées. Ils étaient tous contenu dans diverses cagettes adaptées à leurs tailles variés, soigneusement entourés de paille ou de laine qui devaient les garder bien au chaud.

Tous sauf un. Un œuf moucheté de couleur bleu clair : l'œuf de Tanzanite, à l'origine de tout. Celui-ci trônait dans une sorte de vase d'argile que complétaient quelques éponges imbibées, chargées de lui apporter la juste dose d'humidité dans un milieu aussi sec que celui-ci. L'alternative idéale à une couvée dans sa mangrove naturelle.

La question soufflée par Zaël ne l'empêcha pas de continuer à observer les œufs sous toutes leurs coutures, répondant tout de même aux interrogations du Gharyn.

- Vous les traitez au mieux, vu les circonstances.

La remarque n'était pas mauvaise, uniquement factuelle. Tranquillement, Flavien s'avança vers l'œuf qui lui avait causé de belles frayeurs. Aquila resta sagement assis près de Zaël, observant son compagnon peut-être aussi curieusement que les deux autres mages. Doucement, il posa le bout de ses doigts sur la coquille et ferma les yeux. Les battements rapides d'un cœur furent aisés à entendre. Le ressenti d'une créature en devenir, lui, demanda plus de concentration de sa part. Le futur Dragonneau ne réfléchissait pas, pourtant cela ne signifiait pas qu'il ne pensait pas. Il vivait, subissait, et réagissait en fonction. Ses pensées étaient de l'ordre de l'instant, focalisées sur son intégrité.

Un léger sourire apparu sur les lèvres du soigneur qui ne percevait qu'un important contentement émaner de l'hôte de cet œuf qui lui aura donné tant de sueurs froides.

- Il grandit bien.

Le commentaire était prononcé à voix basse, par volonté de ne pas briser la paix qui enveloppait les œufs et, par procuration, leurs visiteurs. Flavien hocha la tête, satisfait, et rejoignit le souverain et la Protectrice. S'il avait eu des doutes quant à la bientraitance des futurs Dragonneaux, ils étaient définitivement éteins.

- Ils sont en sécurité ici, comme ils auraient dû pouvoir l'être dans leur nid-.

L'air sec fit tousser le soigneur, mais les excuses courtoises qui suivaient normalement ce type d'éclat ne franchirent jamais ses lèvres. Il venait de réaliser quelque-chose en trébuchant sur ses mots. Les nids. Foyer des Dragons, ils étaient aussi ceux des Chuluuns. Aucun Dragons n'abandonnerait son nid sans raison. Il en allait de même pour les oiseaux de pierre. S'il trouvait, dans la région, des nids abandonnés, il y avait de forte chance que ceux-ci aient été délaissés par des créatures fuyant un danger qu'elles ressentaient à défaut de voir. Il lui fallait mener sa petite enquête, en commençant par les plateaux. Il pourrait certainement observer les rocheuses de cet endroit.

Se raclant la gorge pour masquer son trouble et faire l'impasse sur sa brillante idée, il inclina la tête, s'adressant à Zaël dans un premier temps.

- Je vois que vous en prenez grand soin. Dit-il lentement, J'espère que nous pourrons offrir le même avenir préservé aux Chuluuns de vos régions. Je vous tiendrai informé de mes découvertes.

Finalement, il reporta son attention sur Léonie.

- A ce propos... Vous savez où je pourrais trouver une carte des reliefs de la région ?

Qu'elle puisse le renseigner ou non, il lui fallait à présent prendre congé. Il avait une piste, aussi fugace qu'elle soit, et l'assurance que les œufs étaient en sécurité auprès de Zaël. Il ne lui en fallait pas plus pour se lancer dans la recherche d'indices qui le conduiraient, il l'espère, à ce qui causait tant de souffrances à ces grands oiseaux de pierre.

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[Terminé] Tuer les hirondelles n'empêchera pas le printemps de revenir EmptyMer 7 Mar - 13:23


Léonie était discrète, elle n’était pas subjuguée par les œufs, quoique très intrigués, ses principes l’obligeaient à rester en retrait, à ne pas donner son avis, à ne pas montrer la petite étincelle dans ses yeux. La my’tränne s’était donc déplacé avec Spook dans un coin, ou, ni l’un ni l’autre ne risquait dans un geste maladroit de causer une catastrophe. Zaël et Flavien échangeaient sagement sur les œufs, ou autres choses, comme souvent la protectrice n’écoutait plus, partant du principe que la discussion était de l’ordre du privé. Son regard passait de visage en visage, d’œuf en œuf, de créature en créature, sans pour autant donner la sensation de réellement observer, ou tout du moins de réellement porter une attention particulière à l’être. L’étranger lui semblait satisfait, son regard parlait pour lui en tout cas et l’action qu’il eut avec un œuf en particulier fit pencher la tête de la jeune femme. Cet homme était vraiment étrange, tout du moins, plus humain avec les animaux qu’avec ses propres compères. Haussant les épaules, elle se fit la promesse de ne pas porter un jugement trop actif.

Reportant son attention sur son dirigeant la protectrice le laissa poursuivre ses explications ou ses questions sans pour autant le couper, elle n’était pas sans ignorer les projets du Gharyn vis-à-vis des œufs. Le plus compliqué était à venir, rapporter les œufs à Dyen, élever ceux qui allaient rester là et trouver avec qui les animaux aillés allaient parvenir à tisser un lien si fort qu’il ne ferait plus qu’un. Cavalier et dragon. Roulant des yeux, Léonie restait certaine que cela allait vraiment complexe d’éduquer des dragons, c’était majestueux, grandiose, intéressant et terriblement excitant d’imaginer les magnifiques créatures planer dans le ciel, mais les bébés… Les bébés… C’était vraiment chiant à éduquer, alors des bébés dragons, il fallait être sacrément inconscient, ou atrocement insouciant. La conclusion de l’adepte d’Orshin fit froncer un sourcil à la my’tränne qui très légèrement piqué au vif dans ses compétences se sentait visé par un sous-entendu qui n’existait même pas. Les oiseaux de pierres allaient très bien, hormis deux ou trois qui semblaient affecter, jusqu’ici il n’y avait jamais eu de problème. Ses lèvres s’étaient ouvertes, puis refermées rapidement, tâchant de mettre son ego de côté pour ne pas paraître ni déplaisantes ni désagréables. Le contrôle toujours, beaucoup trop souvent.
Par chance, une nouvelle question détourna son attention et ses yeux s’écarquillèrent un instant, elle prit le temps de réfléchir, passant une main dans sa chevelure qu’elle réajusta. Spook, lui était déjà ressorti, visiblement dérangé par la température et la sécheresse du lieu. D’un geste de la main, elle invita le groupe à en faire de même et à poursuivre la discussion à l’extérieur. Une fois dehors, elle fit entendre le son de sa voix, calmement :


- « Eh bien, je suppose que celui qui réalise des portraits et des représentations de la région doit avoir ça en effet. Il ne vit pas très loin d’ici. Vous devriez trouver rapidement. » Elle avisa un des deux protecteurs qui gardaient le lieu « Pouvez-vous l’accompagner chez monsieur d’Auvray ? »
- « Oui, mais la garde ? »

Léonie coula un regard vers Zaël qui elle en était certaine irait dans son sens. Un homme pendant dix minutes, cela pouvait largement suffire et dans le pire des cas, Léonie pouvait rester ici le temps qu’il revienne, quoi qu’elle avait bien dans l’idée de raccompagner le Primo-Gharyn jusqu’à la tour. Si lui pensait ne jamais rien risquer, elle percevait différemment les choses. Après un dernier petit échange, le protecteur finit par accompagner Flavien. Il ne restait plus qu’au groupe d’attendre d’avoir des retours de l’adepte, puis la mission pourrait débuter. Pivotant vers Zaël, la my’tränne reprit la parole pour lui indiquer ce qu’elle comptait faire :

- « Je vais vous raccompagner à la tour, puis j’irais prévenir les protecteurs que vous avez choisis lors de notre précédente mission, afin d’informer tout le monde des événements et de préparer la future expédition. »

C’est ce qu’elle fit, sans perdre davantage de temps, sans essayer de forcement dialoguer. La jeune femme était quelque peu préoccupée par les événements et même si elle n’en avait rien montré, s’inquiétait de l’étendue de la contamination. Si le groupe ne parvenait pas à trouver la deuxième source et à l’éliminer, il allait droit vers des problèmes de plus en plus importants et de moins en moins gérables. Il fallait espérer que Flavien trouve, ou alors qu’un groupe pour enquêter soit également mis en place pour identifier la source de dérangement des grands oiseaux de pierres.

♥ Finito ♥

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