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Chroniques d'Irydaë
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 Bateau sur l'eau, la richesse la richesse...

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Bateau sur l'eau, la richesse la richesse... EmptyMar 30 Jan - 23:54
Dans une barque, en provenance d'Aildor...


L
a chaloupe était petite - à peine assez large pour y faire tenir deux personnes - et l'inquiétant grincement qui surgissait d'entre ses planches de bois pourries, à intervalles réguliers, n'avait rien de bien rassurant pour les quatre passagers à son bord. Seul le passeur demeurait impassible, concentré dans l'exécution de sa tâche qui consistait, pour la huitième fois de la journée, à transporter des voyageurs désireux de dépenser leur richesse du port d'Aildor jusqu'au monstrueux navire du Baron Gabroche.

"Monstrueux". C'était l'adjectif qui qualifiait le mieux aux yeux d'un My'tran cet amas de bois et de métal, véritable cité flottante à l'intérêt esthétique indéniable mais aux mœurs et pratiques bien trop illégales, même en assumant que celui-ci naviguait dans les eaux de la tristement célèbre Marnaka... Le mastodonte, visible depuis les côtes, était connu pour être un lieu de débauche où de riches propriétaires d'esclaves venaient faire combattre leurs coqs de combats dans l'espoir d'en repartir plus riches où, à défaut, au moins en vie. Une vaste arène demeurait en son centre : son sol, constitué de sable, n'était délimité que par un mur de pierre avertissant le combattant de la limite de la zone de combat ; quelques pas plus loin conduisaient ce dernier à une chute dans un bassin remplit de créatures marines qui garantissaient une mort atroce au malheureux si sa vie ne lui avait pas été ôtée plus tôt ; enfin, deux larges grilles dotées d'un mécanisme d'ouverture et de fermeture permettaient aux esclaves ainsi qu'aux animaux d'être déployés sur la plateforme centrale grâce à un élévateur situé plus bas, dans les cachots de l'arène. Les gradins, quant à eux, consistaient en de simple banquettes usées par le temps et l'absence de propreté de la plupart des individus qui s'y installaient. Seules s'y démarquaient les loges des officiels, bien mieux entretenues et décorées, dans lesquelles s'installaient les proches et amis du Baron. Pour finir, un étage en particulier n'était destiné qu'à la seule présence du propriétaire du navire et de sa femme. Accessible depuis les loges par deux escaliers de marbre symétriques, deux gardes en barraient le passage et quiconque tentait de s'y introduire, qu'il soit une connaissance ou non du maître des lieux, s'en voyait aussitôt refuser l'entrée.

L'amphithéâtre sanglant n'était pas le seul endroit digne d'intérêt de ce paradis de hors-la-loi, bien qu'il en fut le principal. On pouvait y trouver tout comme à Aildor un nombre incalculables de tavernes et bric-à-brac, mais aussi de nombreux commerces d'esclaves qui représentaient ici une monnaie d'échange aussi commune que les Irys. Bien souvent parqués comme des animaux, on les  exposait à la vue de tous les potentiels acheteurs et il était très rare que l'un d'entre eux décide de s'enfuir ou de se plaindre de ses conditions de vie : malgré son prix, l'esclave est la propriété d'un homme et celui-ci possède droit de vie et de mort sur son bien. Aussi, il n'est pas improbable qu'un esclavagiste décide de perdre une maigre partie de sa fortune pour se défouler sur l'un d'entre eux, pourvu que cela lui fasse le plus grand bien !

Faye avait depuis longtemps eu vent de ces traitements inhumains mais n'en avait jamais vérifié la véracité jusqu'à ses premiers pas dans la ville d'Aildor, quelques jours auparavant. Ses compétences lui assuraient de ne pas finir au fond d'une cellule à régulièrement combattre au profit d'un homme ou d'une femme dont elle ne savait rien, aussi ne s'était-elle pas inquiétée de parcourir les dangereuses ruelles de la cité des malfrats en solitaire. Après s'être montrée intéressée par l'achat d'esclaves, elle avait glané quelques informations sur ce commerce et, bien que répugnée, avait joué la comédie jusqu'au bout afin d'obtenir un nom et un lieu précis où constater ces agissements. C'est la raison pour laquelle elle se retrouvait assise dans cette barque en compagnie d'odieux individus qu'elle du se retenir d'éjecter violement en direction de la mer...


« On arrive. Tenez-vous bien, ça va secouer. » cru bon d'avertir le passeur alors que l'embarcation basculait d'ores et déjà de gauche à droite.

Les trois autres partenaires de voyages furent plus rapide que la Ju'äm pour se lever. Ils s'empressèrent de gravir l'échelle qui s'offrait à eux pour rejoindre la plateforme principale du navire et dire adieu à leur déroutant moyen de transport - pour un temps cela dit. Faye les imita, mais alors qu'elle escaladait les derniers échelons qui la séparait du groupe, elle pu apercevoir une main tendue dans sa direction et son propriétaire accroupit devant ses yeux.

« Je ne mords pas. » la rassura-t-il en constatant son hésitation.

Non, tu te repais simplement de la souffrance et de la mort d'inconnus, voulut-elle répliquer. Elle se retînt, préférant ne pas se créer de problèmes alors même que ses pieds ne foulaient pas encore le pont du gigantesque navire. Aussi se força-t-elle à saisir le bras de l'homme, les derniers centimètres paraissant alors bien plus faciles à gravir. Elle épousseta machinalement ses vêtements à l'aide de ses mains avant de se redresser, remerciant faussement l'individu par un geste de la tête.


« C'est votre première fois ici. Nul besoin de me demander comment je le sais, je peux le lire sur votre visage. Et je peux également affirmer que vous êtes là pour assister et non commercer. Regardez là bas... » fit-il en désignant un dock auquel de nombreux bateaux étaient amarrés. « Les commerçants d'esclaves ont besoin d'un navire pour stocker leur marchandise. Et à moins qu'une envie soudaine de risquer votre vie à bord d'un barcasse délabrée vous sois soudainement venue à l'esprit, vous ne faites pas partie de cette catégorie. »

Tandis que l'homme arborait un sourire à l'attention de la flamboyante, plusieurs hommes armés venaient encercler celle-ci tout en conservant une distance qui maintenait l'intimité entre elle et son interlocuteur.

« Evidemment. Je me contenterai d'observer les combats qui vont avoir lieu... J'espère m'enrichir grâce aux paris. » décida-t-elle de mentir tout en conservant son sang-froid.

« Vous n'êtes pas du coin, cela ne fait aucun doute. Ici tout se sait. Par exemple, le fait qu'une étrangère se faisant passer pour ce qu'elle n'est pas cherche un moyen de se rendre sur le Belzebuth, le navire de notre maître. Il vous faut savoir, ma belle, que vous devriez faire preuve de beaucoup plus de discrétion si vous souhaitez survivre en Marnaka. C'est un conseil que vous pourrez tâcher d'appliquer la prochaine fois. »

Il s'éloigna de plusieurs pas, laissant bon soin aux gardes de se saisir de l'adepte de Süns.

« Beaucoup de gens disparaissent ici, mais ne vous inquiétez pas... Malgré votre manque flagrant d'intelligence, je ne peux pas me résoudre à envoyer un si beau minois à l'abattoir. Messieurs, emmenez-là avec les autres et gardez un œil sur elle. Qui sait quel secret pourrait elle nous cacher... »

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Bateau sur l'eau, la richesse la richesse... EmptyDim 4 Fév - 22:09

Que ne ferait-il pas pour la gloire de Dalaï, hm ? Sur ce coup-là, Enoch atteignait des frontières inexplorées de sa foi et de sa conviction. Tout ça pour une prime, dirons certains. Et pourtant, aux yeux du chasseur de primes elle constituait bien plus qu’une promesse d’un bon paquet d’Irys à en faire saliver plus d’un, oh non. Pour lui, c’était une mission divine déléguée vers les mortels. En tant que bras vengeur de Dalaï, il était de son devoir de mettre fin au cycle de ceux qu’elle jugeait indignes de sa bonté et sa clémence. Aussi il était normal qu’elle exprime ses hautes volontés à travers des humains qui lui proposaient des primes de chasse contre l’or du monde, inconscients qu’ils servaient une cause bien plus noble et juste.

Certes, parfois il y’avait matière au doute. Parfois on se demandait vraiment si tuer une crapule servait la toile dessinée par sa protectrice, si le trépas brutal d’un malheureux pourrait satisfaire sa déesse bien-aimée. Mais il lui suffisait de se murer dans la méditation religieuse pour appréhender toute la grandeur de sa cause, toute la lourdeur et l’importance de ce fardeau qu’il gardait sur ses épaules comme un martyr silencieux, satisfait d’être l’élu de la grande Tisseuse de Fleuves. N’était-ce pas un immense privilège d’être le croisé portant la bannière de la volonté de Dalaï, à pourfendre ceux qui, par leur simple existence, bafouaient et blasphémaient son Nom ?

Mais cette prime était particulière … très particulière. Une mission qui allait le pousser dans les derniers retranchements de sa conviction. Une quête qui allait l’obliger à revivre un enfer qu’il avait crut à jamais enterré et écraser son orgueil pour mettre à bien la volonté de l’architecte.

Terrasser le Baron Gabroche, un esclavagiste très puissant d’Als’Kholyn qui exerçait son vaste commerce inhumain sur un navire à la sinistre réputation : Le Belzebuth. Gigantesque serait un euphémisme pour qualifier la bête flottante, qui faisait à la fois office de demeure géante au maître et ses sbires, mais aussi d’arène impressionnante et équipée de tout les outils et gadgets pour assurer un spectacle et un divertissement optimal aux spectateurs assoiffés de sang qui venaient s’agglutiner dans le navire pour parier sur leurs gladiateurs préférés ou, plus souvent, sur la durée de survie des esclaves face à des hordes de bêtes affamées . Le navire faisait aussi office de marché aux esclaves et ont pouvaient en trouver de toutes les origines, fermement maintenus dans des cages mises en valeur aux regards avides des clients amusés, si bien qu’on trouvait aussi une boutique d’outils de torture et de punition afin de calmer les ardeurs rebelles des achats humains ou de contenter l’amusement des clients les plus joueurs. Comble de l’horreur, le Baron organisait même parfois de véritables chasses à l’homme, ramassant les prisonniers les moins utiles ou de peu de valeur pour les traquer à travers le pont du navire en compagnie de ses plus proches amis et quelques personnes payant une fortune pour éprouver le plaisir de chasser un gibier intelligent.

Inutile de dire, donc, que les pratiques barbares de ce fortuné monstre avaient attiré l’attention de bon nombre de puissants de ce monde qui voyaient en Gabroche un cancer qui devait absolument être éradiqué. Hélas, l’homme était soigneusement retranché dans son monstrueux bateau, gardé par des mercenaires fidèles et d’anciens criminels reconvertis en milice brutale à la solde du maître de l’arène. De plus le navire restait près des côtes d’Aildor et bénéficiait donc de cette protection naturelle qu’était les glaciers sans compter les nombreux navires pirates qui pullulaient et avec qui il partageait le commerce florissant du trafique humain.

Inutile donc de préciser qu’envoyer des navires, un commando ou toute autre force nombreuse et compétente serait une tâche presque suicidaire. Mais rien n’était impossible pour un fervent croyant (ou un fanatique, selon les points de vue) et Enoch faisait partie de cette rare catégorie de personnes qui ne craignaient point les tâches les plus effrayantes et dangereuses, prêt à embrasser son destin si telle était la volonté de sa protectrice. C’est donc sans surprise qu’il accepta de mettre la main sur ce maudit tyran et rapporter sa tête aux autorités compétentes et mystérieuses qui désiraient voir l’individu mort et enterré.

Mais comment se rapprocher d’un monstre surprotégé ? Enoch entreprit un plan audacieux et risqué : il se fit passer pour un esclave récemment capturé et traîné jusqu’au Belzebuth, où on le mit aux fers non sans l’avoir jugé digne de faire partie des jeux favoris de Gabroche. Il aurait été dommage de vendre un redoutable combattant alors qu’il pourrait faire un gladiateur exceptionnel et à même de donner du tonus aux spectacles du Colysée flottant. Après l’avoir généreusement roué de coups et veillé à ce qu’il soit le plus docile possible, on le garda en compagnie d’autres malheureux destinés à verser leur sang dans le sable du colisée, un jour ou l’autre.

Enfermé donc dans une cage, il fixait ses autres « compagnons » d’infortune disposés en paire dans chaque cellule grillée, surveillés par quelques hommes armés qui patrouillaient dans les parages. L’adepte de Dalaï jaugeait calmement les personnes à portée de vue. Hommes et femmes, ils avaient été sélectionnés parmi les plus compétents et endurants pour supporter l’enfer du combat. Le my’trän se mordit le pouce à l’idée qu’il allait devoir croiser le fer avec ces malheureux pour le simple plaisir d’êtres rongés par la cupidité et la corruption. Une colère froide le gagnait, tempérée par son caractère religieux et serein.

Patience. Le jugement de Dalaï allait bientôt foudroyer ces infidèles.

Humant silencieusement un chant dont seul lui en avait la musique dans la tête, il fut soudain attiré parle bruit de pas précipités, suivis par le tremblement de sa cage tandis qu’on ouvrait la porte de métal. Intrigué, il leva ses prunelles noisette vers les nombreux gaillards qui le maintenaient en joue avec des fusils et des arbalètes tandis que deux autres semblaient maintenir fermement une jeune femme à la chevelure flamboyante. On la poussa sans ménagement dans la cage en compagnie d’Enoch avant de refermer brutalement la porte.

« Une nouvelle âme à sacrifier pour l’appétit des tyrans … que Dalaï m’accorde sa patience à mesure que je vois ses enfants souffrir le joug des infidèles. »

S’il n’était point de nature altruiste et héroïque, il n’était pas un monstre pour autant. Voilà pourquoi il se pencha légèrement vers la nouvelle prisonnière qui semblait avoir eu un bien mauvais quart d’heure en compagnie de ces chiens. Pas un mot ne quitta ses lèvres scellées telle une plaie cicatrisée, se contentant de rester ainsi à surveiller la demoiselle jusqu’à ce qu’elle décide si elle allait communiquer avec son partenaire de cellule ou se murer dans un silence qui, il devait l’avouer, lui conviendrait dans sa nature de loup solitaire.

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Bateau sur l'eau, la richesse la richesse... EmptyLun 19 Fév - 16:08
C
omme ordonné par leur maître, les gardes s'étaient saisis de la flamboyante et l'emmenaient en direction des quartiers résidentiels du Belzebuth. Il n'y avait que très peu d'hommes dont les richesses étaient suffisantes pour faire l'acquisition de l'une des villas construites sur le gigantesque vaisseau ; par "chance", la personne dont elle venait de faire la rencontre semblait appartenir à ces privilégiés et, comble du tout, désirait faire de Faye l'une de ses servantes. Il n'y avait sans doute pas meilleure position pour prétendre s'approcher du Baron Gabroche et lui porter un coup fatal.

Les quatre gardes, dans un commun accord, bifurquèrent à la ruelle suivante. Un cul-de-sac, constata la jeune femme avec étonnement. Alors, l'étreinte sur ses deux bras se relâcha et elle sentit l'un des individus la pousser violemment dans le dos, la faisant percuter le mur qui marquait la fin de la rue. Par chance, elle avait eu le réflexe de se protéger avec ses mains et sa tête ne fit que frôler l'obstacle devant elle. Elle se retourna, intriguée par cette brutalité soudaine.

« T'inquiètes pas, c'est une étape par laquelle passent toutes les nouvelles dans ton genre. Une sorte d'initiation pour que tu sois digne du maître. » expliqua l'un d'entre eux, provoquant un rire chez deux de ses camarades. Le troisième demeura quant à lui impassible, se contentant d'observer la scène sans mot dire. Finalement, le plus téméraire s'approcha de la Ju'äm et la saisit brusquement au menton afin de l'observer dans les moindres détails ; une fois assuré de la qualité de la marchandise, son autre main vint se poser dans son dos et, très lentement, descendit en direction de ses hanches. L'adepte de Süns demeurait placide. Avant que les gestes de son agresseur n'aillent trop loin, elle décida de l'avertir des conséquences de ses actes.


« Essayez simplement, et je vous tuerai tous sans la moindre hésitation. »

« Aaah... Tu te crois donc en position de force ? C'est un bon point, j'aime les femmes avec du caractère. » se contenta-t-il simplement d'ajouter.


L'homme décida de ne pas tenir compte des recommandations de la belle rousse et Faye sentit bientôt sa main tenter une approche plus indiscrète de son corps. Dommage, pensa-t-elle, ma couverture n'aura pas fait long feu... Elle n'attendit pas plus longtemps pour saisir le bras de son assaillant et le faire chauffer à une température bien trop élevée pour son corps. Elle sentit la peau du garde se cloquer puis se détacher presque instantanément sous l'effet de la chaleur, et celui-ci eu le réflexe humain d'essayer d'arracher la main de la jeune femme de sa position. Incapable de s'extraire de sa poigne, il tenta d'administrer un coup vers sa tortionnaire dans l'espoir de la faire lâcher prise mais, bien trop prévisible, se surprit à simplement frapper le mur. C'est avec désarroi qu'il constata finalement un monceau de chair au sol et l'absence de son avant-bras à sa position habituelle. Il tomba à genoux sous l'effet de la douleur et le choc de la perte de son membre, mais Faye entreprit de s'assurer qu'il ne lui poserait plus aucun problème. Elle le saisit vigoureusement à la nuque et écrasa son visage contre l'obstacle de pierre, l'assommant ainsi sans avoir à mettre fin à ses jours.


« Je suis bien trop gentille. » s'avoua-t-elle.


Quand elle leva la tête pour observer les individus restant, elle fut surprise d'apercevoir deux corps au sol. Elle avait évidemment trouvé étrange qu'aucun d'eux n'ait agit pour aider leur compagnon. Tout s'expliquait par la présence du troisième garde, arme ensanglantée à la main, qui se tenait devant elle !

« Et vous êtes ? »


Le garde s'abaissa pour arracher un morceau de tissu à l'un des cadavres à ses pieds. Lentement, il nettoya le sang présent sur sa lame et se débarrassa du chiffon une fois satisfait. Il rangea enfin son épée dans l'étui à sa ceinture et s'approcha de la flamboyante avant d'ôter son couvre-chef, dévoilant son visage.


« Votre contact. Pardonnez mon intervention tardive, tout ça n'était évidemment pas prévu dans le "plan".  » s'excusa-t-il. « Les subordonnés directs du Baron sont de plus en plus suspicieux. Ils se renseignent sur tout les nouveaux arrivants et il semblerait que votre profil ait particulièrement attiré l'attention, négativement cela va sans dire. Cependant, ils ne devaient pas être au courant pour vos aptitudes j'imagine... »

« Ce n'était pas forcément une mauvaise chose. En temps que servante de l'un de ses proches, j'aurai certainement eu la possibilité de m'approcher du Baron et de mettre fin à ses jours sans grande difficulté. »

« Je ne pense pas que ce soit vrai. » la contredit-il, croisant les bras sur son armure. « Presque personne n'a autorisation de s'approcher du grand Maître, vous n'auriez jamais pu l'atteindre. Et en admettant que vous arriviez à le tuer malgré tout, vous auriez succombé vous aussi sous le nombre de ses hommes, indépendamment de vos compétences. »

« Que me conseillez-vous, dans ce cas ? »

« Ce qu'il vous faut, c'est une armée. Le nombre fait la force et croyez moi, il y a plus d'un esclave ici qui pourrait se rallier à votre cause. Ils ont simplement besoin de quelqu'un pour leur montrer la voie. »

« Un soulèvement de gladiateurs pour isoler le Baron... Quelles sont mes chances ? »

« Pour être honnête, je n'en aucune idée. Mais elles sont toujours supérieures à celles de parvenir à vos fins en vous lançant bêtement à la charge de votre cible. »


Faye soupira. En venant ici, elle s'était préparée à vivre une situation difficile - voir périlleuse - mais ce scénario ne lui était jamais apparu comme envisageable tant il lui paraissait irréalisable. Il allait falloir plusieurs jours, peut être semaines, pour parvenir à convaincre les esclaves du Belzebuth de se rebeller contre leurs maîtres. Et cela en admettant qu'elle survivre aussi longtemps...


« Bien. Comment proposez-vous de me faire intégrer l'arène ? »

« Cela ne va pas vous plaire, mais j'ai ma petite idée. » avoua-t-il en retroussant ses manches.


►◄


« Je viens vous remettre l'esclave qui a lâchement assassiné trois des hommes de Sir Elfeist. J'ai par chance réussi à la mettre hors d'état de nuire. Le maître souhaite en faire une gladiatrice, elle a un talent certain pour le combat. »

« Ah, oui ! L'histoire s'est déjà ébruitée. Une adepte de Süns, n'est-ce pas ? C'est parfait, ils font de superbes divertissements une fois dans l'arène... Emmenez là dans le compartiment C, il devrait y avoir un peu de place. Quelques hommes vont vous accompagner, c'est la procédure. »


Le contact de Faye la tenait fermement par le bras, l'empêchant ainsi de s'enfuir ou plutôt, présentement, de chuter au sol. Le visage et le corps entièrement bleutés, elle semblait avoir croisé le chemin d'une bonne centaine de dragons en colères : toutes ses forces l'avaient quitté. Le garde corrompu la traîna  dans la direction indiquée et choisit pour elle l'une des cages occupée par un autre individu. De tous, c'était celui qui lui avait paru le moins instable mais il eut malgré tout quelques regrets à l'idée de laisser la sauveuse en sa compagnie. Lorsque la porte fut ouverte, il lâcha nonchalamment sa prise qui vint chuter au sol devant l'inconnu, puis la cage fut refermée derrière elle. Les gardes s'éloignèrent tandis que le silence prenait place dans le geôles. Faye usa de ses maigres forces pour se mettre assise dans l'angle opposé à l'homme. Elle grelottait, ses dents claquaient à répétition l'une contre l'autre et tout ses membres étaient blottis contre elle dans l'espoir de conserver le maximum de chaleur possible. Süns ne pouvait l'aider, pas tant qu'elle n'aurait pas reprit du poil de la bête...

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Bateau sur l'eau, la richesse la richesse... EmptyDim 8 Avr - 18:54
Un bien triste état. Les chiens au service de ce maître du crime n’avaient pas retenus leurs coups à en juger par les bleus qui parsemaient chaque parcelle de peau visible de la jeune femme à la chevelure d’un rouge sanglant. Les prunelles sévères du vétéran se posèrent sur le visage parfaitement neutre du garde qui avait jeté la prisonnière telle une grotesque poupée de chiffon. Non, il n’exprimait aucune joie sauvage ou plaisir pervers, seulement un masque professionnel et indifférent. Cela signifiait qu’il avait épargné à cette pauvre âme d’autres supplices qui, pires que des cicatrices, l’auraient hanté à jamais. Cela ne voulait absolument pas dire qu’Enoch respectait une crapule dans son genre. Qu’il soit en bas de l’échelle de la lâcheté et de la couardise, un meurtrier restait un meurtrier, son choix de vie lavait à jamais souillé son âme et seul un châtiment rapide et efficace soulagerait le monde de la présence de pareilles ordures.

« Woh, c’est qu’il est pas très content qu’on lui ramène une copine, le vieux ? »

La voix railleuse d’un autre garde, une brute à la chevelure mal rasée et à la dentition qui trahissait une hygiène de vie particulièrement détestable. Posant sa main gantée sur sa large bedaine, il desserra un peu la lourde ceinture où pendait un fauchon et un épais pistolet à poudre dont la simple vue dégoûtait le my’trän rôdeur. Les diablotins étaient solidement armés, une preuve supplémentaire que le propriétaire du Belzebuth était quelqu’un d’assez riche pour s’offrir les services de mercenaires sans scrupules et autres racailles assoiffées d’or et de sang.

« Et beh, j’en connais d’autres qui s’en pourlécheraient les babines, hein Dufour ? »

Son compagnon, un homme noueux au teint livide et au visage couvert de boucles de cuivre et autres tatouages intimidant, sourit cruellement, appuyé sur son mousquet, sa main libre caressant dans une sensualité dérangeante le manche de son coutelas. Leurs yeux exprimaient les intentions les plus néfastes et dégoutantes que leurs viles pulsions pouvaient générer, chose qui alimenta doucement la froide colère du guerrier de Dalaï qui n’afficha, par contre, aucune expression d’animosité ou de menace.

Devant le manque de réaction de la part du grisonnant, les deux malabars perdirent rapidement leur hilarité moqueuse. S’ils en avaient le droit, ils se seraient donné à cœur joie de titiller encore plus les prisonniers en les piquants du bout de lances pointues, mais leur employeur ne serait pas très content d’apprendre qu’ils s’amusaient à détériorer la marchandise. Après quelques bassesses et autres jurons sonores, le triste duo s’éloigna d’eux dans l’optique d’aller verser leur venin sur d’autres prisonniers plus susceptibles.

Enoch, bras croisés, fixa alors sa partenaire de cellule. Les tremblements de son corps ressemblaient presque à des spasmes incontrôlés, chose qu’on pouvait accuser au froid intense des lieux, même si l’adepte de Dalaï devinait bien que ses blessures aussi devaient en être, en partie du moins, la cause de ses violents frissons.

Les lèvres de l’anomalie formèrent un pli arqué sur le côté, pensif. Ce n’était qu’une inconnue, peut-être était-elle plus dangereuse que les chiens qui les tenaient enfermés. Peut-être qu’elle faisait semblant de paraître fragile pour mieux l’égorger quand ils auront à passer les épreuves de l’arène. Le froid était à peine supportable pour un mage de l’eau, se débarrasser de ses maigres sources de chaleur …

Dans un soupir las, il retira nonchalamment le manteau qui recouvrait sa large stature, frissonnant alors à son tour sans pour autant montrer une grimace désagréable, puis le laissa tomber aux pieds de la jeune fille.

« Enfiles ça avant que tu ne meures de froid. »

Un pourpoint de cuir recouvrant un justaucorps de lin étaient tout ce qui restaient comme vêtements fades sur le corps du prisonnier, le laissant à la merci de la morsure du froid. Fort heureusement, les mages au service de l’architecte des eaux et océans avaient une résistance supérieure aux caresses glacées des éléments, ce qui lui permit de tenir sans trop de difficultés la froideur des lieux. De toute façon, il avait connu des climats bien plus rigoureux à Vereist … et des souvenirs qu’il aurait préféré oublier.

Un rugissement tonitruant le fit brusquement se mettre en position défensive. Cherchant la source de cet infernal son du regard, ses yeux s’arrêtèrent sur un groupe d’individus qui traînaient une lourde cage ou un couple de furieux félins griffaient rageusement les épaisses barres de fer qui les retenaient enfermés. Des aimshgiins, à en juger par la couleur de leur pelage et l’impressionnant armement de crocs et de griffes aptes à dépecer les cuirs les plus coriaces. Sans doute était-ce le réapprovisionnement en animaux de combat pour les prochains spectacles. Il semblerait que Gabroche ait des contacts à travers le globe capables de lui fournir en bestiaire exotique, pour le plus grand ravissement des spectateurs qui étaient prêts à payer cher pour voir le sang couler de la plus spectaculaire des manières.

Et dire que ces monstres leurs étaient réservés … formidable. Sur ce coup-ci, l’idée d’Enoch n’a pas été des plus brillantes. Mais c’était un risque nécessaire pour espérer atteindre un des hommes les plus étroitement gardés du continent. Un gros poisson.

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Bateau sur l'eau, la richesse la richesse... EmptyLun 30 Juil - 23:11
Bien que sévèrement amochée, Faye pouvait sentir peser le regard des gardes dans sa direction, échangeant tout deux une conversation à laquelle son partenaire de cellule ne désirait pas participer. Elle se contenta de serrer plus fort ses jambes contre son corps, entourant celles-ci de ses bras afin de minimiser la perte de sa chaleur corporelle. Il fallait cependant se rendre à l'évidence : sans l'appui de Süns, elle ne tiendrait pas bien longtemps dans cet endroit ! Son contact n'avait pas lésiné sur les coups pour s'approcher au maximum de la réalité et rendre son histoire crédible, mais elle n'aurait pas été contre un peu de retenue de sa part...

Lorsque les deux hommes s'éloignèrent enfin, son compagnon de cellule commença à ôter le vêtement qui recouvrait la partie supérieure de son corps. Le cœur de la Ju'äm s'accéléra : dans son silence, avait-il approuvé les paroles des deux chiens de garde ? La situation s'avérait d'ores et déjà bien plus difficile qu'elle ne l'aurait imaginé... Dans son état, elle n'aurait aucune possibilité de se défendre... Et elle n'en eut pas la nécessité !

L'instant d'après, l'homme déposait son manteau à ses pieds et l'enjoignait à l'enfiler afin de parer à la douloureuse morsure du froid. La rouquine n'eut pas à hésiter une seconde et s'en entoura, accueillant bras ouverts la chaleur de son ancien propriétaire. Elle décida d'y recroqueviller ses jambes afin de créer un cocon hermétique et entreprit d'arrêter ses tremblements afin de conserver un maximum de son énergie. En pleine forme, elle n'aurait plus aucun problème pour se réchauffer, il était donc inutile d'en dépenser inutilement...

Un léger regain de force lui permit de tourner la tête en direction d'un rugissement inquiétant, plus loin derrière elle. Un groupe de mercenaires venait de faire irruption dans la pièce, trainant derrière eux deux animaux échauffés mettant régulièrement à l'épreuve de leurs griffes les épais barreaux de fer les retenant prisonniers. Faye ne tenta pas de les calmer lorsqu'ils passèrent à proximité, par manque de temps et de forces, et se contenta de les observer s'éloigner lentement. Le cris des félins laissa alors place aux hurlements d'un des prisonniers non loin de sa cellule. Elle pu également contempler l'un de leurs voisins mordre ses lèvres à sang, angoissé, tandis qu'une femme larmoyait à quelques mètres d'ici. Bien que se doutant de la réponse, elle se risqua à demander :


« Pour... Pourquoi ramènent-ils ce genre de bêtes ici ? »


« Pour divertir le public, jeune fille. » lui répondit une voix proche. Elle tourna la tête pour croiser le regard de son interlocuteur - également enfermé - qui poursuivit. « L'homme est des plus imaginatifs lorsqu'il est question de cruauté et d'argent. Ces créatures vont amuser les spectateurs pendant plusieurs heures au prix de la vie de quelques esclaves seulement. Un très bon rendement pour le seigneur Gabroche. » enchaîna le vieillard, un sourire apparaissant sur son visage ridé. « Etant ancien ici et très bon combattant, ils m'épargneront un combat de ce genre. Ce qui n'est pas votre cas, à ton partenaire et toi... »


Les yeux de Faye se plantèrent alors sur le dit partenaire, remarquant soudainement le justaucorps de lin désormais seule protection contre le froid de ce dernier. Un soupçon de honte s'empara immédiatement d'elle, rougissant ses joues et l'obligeant à baisser les yeux. Être redevable du sacrifice d'un inconnu lui aurait semblé improbable quelques heures auparavant et absolument gênant à l'instant présent.


« Tu n'étais pas obligé. » trouva-t-elle à lui reprocher, pourtant confortablement enveloppée dans le vêtement. « Süns ne m'aurai pas abandonnée à mon sort, j'en suis certaine. »

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