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| Invité
| Dim 11 Mar - 15:30 | | |
~ Prorig, Avril 933 ~
« Tu vas pas y arriver, c’est du suicide.» Ellen et sa positive attitude. Difficile de faire pire, comme-ci j’allais réellement pouvoir louper cette affaire, cela faisait des semaines que je le préparerai ce cambriolage. Étudiant les habitudes de vies de ma cible, le suivant, notant les horaires de sorties, de rentrée, le nombre de domestiques visibles travaillant pour lui, à quelle heure partait la gouvernante, le temps que j’avais pour agir. Je ne pouvais pas me louper, je n’avais pas le droit à l’erreur de toute façon et je doutais très fortement que la présence d’Ellen dans mon esprit soit un avantage pour cette fois. Passant le petit crocher dans la serrure de la porte du jardin de derrière, j’espère pouvoir faire sauter sa résistance en moins d’une minute. Ellen n’a de cesse de compter les secondes, ce qui a le don de me rendre très légèrement irritable.
« Trente, trente et un, trente-deux » « La ferme Ellen. » Le petit cliquetis révélateur de mon succès finit par se faire entendre et la porte s’ouvre très légèrement sous la pression de mes doigts dans un petit grincement. À partir de maintenant, j’ai une heure et trente minutes de solitude dans la demeure, une heure pour rentrer récupérer le maximum de bien que je pourrai revendre et repartir comme-ci on n’avait jamais été là. C’est le milieu de matinée. Le maître des lieux est parti au travail depuis vingt minutes, il ne rentrera que quand l’astre sera au plus haut dans le ciel. La gouvernante va sortir pour se rentre au marché et en profite toujours pas rendre visite à son amant. En fonction des performances de monsieur, j’ai un peu plus, ou un peu moins de temps. Le jardin est grand, un peu trop à mon goût, cela me rappelle celui de ma famille. Ce n’est pas trop difficile de trouver la porte, ne reste plus qu’à jouer encore de quelques coups d’aiguilles et me voilà dans la merveilleuse demeure.
- «Juste pour nous » soufflais-je dans un murmure
« Dépêche-toi » Je ne connais pas le lieu, ni sur quoi donne la multitude de portes que j’entraperçois en arrivant dans le hall principal. Très honnêtement de l’extérieur ça faisait beaucoup plus petit. Je ne touche pas grand-chose, du moins rien avec la main, juste avec les yeux. Monsieur aime faire dans ce qui brille que ce soit pour les meubles, ou les objets de décorations. Je dois trouver les Irys, le reste, ça me semble bien trop volumineux pour embarquer quoi que ce soit. L’expérience m’a appris que généralement, la meilleure cachette, c’était le tiroir à sous-vêtement, allez savoir pourquoi. J’abandonne le rez-de-chaussée pour monter les marches menant au premier étage, le seul et l’unique. C’est tout aussi grand qu’en bas, trouver la chambre va demander un peu de temps, enfin ça ne m’empêche clairement pas d’embarquer un ou deux objets inutiles que je trouve plutôt agréables à l’œil.
« Faudra que tu m’expliques c’est quoi ton problème Ester » « C’est joli, non ? » Je pousse une première porte, celle toute au fond, elle ouvre sans aucune résistance. Ce n’est pas franchement surprenant, qui sait qui s’amuserait à verrouiller toutes les portes de sa propre maison, une perte de temps. Enfin ça me laisse entendre que ce n’est pas là que je vais trouver le fric. Je rentre dans un bureau, agrémenter de peinture dénudée de femme tout aussi charmante que les autres. Papy friqué est un pervers, j’devrais peut-être lui en emprunter une ou deux.
« N’y pense pas, idiote. » « Je plaisante » Ou presque pas. Bon, le bureau, toujours le même rituel, d’abord les tiroirs du bas, ensuite on laisse les doigts vadrouiller en dessous, au cas où qu’une petite cachette secrète se dévoile à nos mains habiles et oh surprise. Tiens, tiens, quand on parle du loup, y a une petite trappe, qui donne sur une petite clé. En plus d’être un pervers, papy à des secrets. Bien, bien. Un sourire victorieux sur les lèvres et me voilà déjà en train d’ouvrir les autres caches. Rien d’intéressant, des documents que je n’ai pas envie de lire, je devrais pourtant, mais tant pis. Des lettres de femmes, dont une prostituée avec qui il entretient une relation suivie visiblement. Aaah l’attrait de la richesse.
« On devrait faire ça aussi, ça serait carrément plus simple. » « Coucher avec un vieux ? » « Oui et le tuer. A nous l’argent et le bonheur. » Un instant, je m’arrête, je fronce les sourcils. Je déteste quand Ellen sous-entend ce genre de chose. Elle est déjà morte de ma faute, il est tout simplement hors de question que le poids de la non-vie d’une autre personne pèse sur mes épaules. Je range tout ce que j’ai trouvé ni vu ni connu et je m’intéresse à la petite clé, le précieux cessâmes. Je ne tente pas la phrase magique, j’ai peur d’espoir que cela fonctionne ici. Quoi qu’il en soit, c’est le moment où jamais de retirer tous les tableaux. Une fois tous au sol, je ne découvre rien, pas de coffre incrusté. Il est plus rusé que je le pensais le bougre. Je décide d’abandonner, mais en marchant, une latte du plancher ce met à grincer anormalement. Ah bah tiens, trop faciles. Je pousse le tapis, soulève la latte avec une aiguille, puis les autres et BINGO. Après ouverture du petit coffre, me voilà riche, ou pas. Des documents encore, visiblement plus important pour mériter d’être caché. Peu importe ça m’intéresse pas, mais ça peut servir, je mets tout dans mon sac et je quitte la pièce. En bas, le bruit d’une porte qui se ferme au même moment que celle du bureau vient me faire sursauter. Merde. J’étais censée être toute seule, les choses se compliquent.
« Tu avais tout prévu hein ? » Ellen, toujours là pour nous remonter le moral en cas de besoin. Je laisse un soupir m’échapper, du moment que je ne fais pas trop de bruit, ça devrait aller. Je n’abandonne pas, il est trop tard pour renoncer de toute façon. Hop je m’engouffre dans une autre porte et là qu’est-ce que j’entends ? Un aboiement, un chien, y a un putain de chien. Je ne sais pas trop où, mais il est là et visiblement il s’acharne contre une porte. Fais chier. Je respire encore un peu, la chambre où je me trouve n’est certainement pas celle du propriétaire, mais ça mérite au moins d’être fouillé. J’attaque.
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| | | Gwen Feien
| Mer 14 Mar - 20:38 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Ma rencontre « fortuite » d’il y a dix jours a un peu chamboulé mon petit monde. J’ai un nouveau membre dans ma famille dont je ne sais pas trop quoi faire. Ce n’est pas que je ne l’aime pas ou que je n’en veux pas, je ne suis pas encore bien fixée sur ce point, c’est juste étrange et encombrant ? Un peu de distance et un vrai travail de voleur devraient me permettre de bien reprendre les choses en main. Surtout que mon poignet gauche est de nouveau opérationnel ! Tout ce que j’ai eu à faire, c’est voir avec Skingrad où trouver les Danseurs à Prorig pour voir sur place ce qu’il y avait à se mettre sous la dent. Contrairement à ce que l’on pense, tout le travail n’est pas fait, ça donne de bonne piste mais le travail de fond - les vérifications, la planification - reste à faire. Ma cible : un tableau de mer déchaînée par un artiste connu, Delamanche. Apparemment le propriétaire est un collectionneur un peu trop bavard. Bientôt ce sera quelqu’un d’autre qui possédera ce tableau et fini le déguisement en servante ! Je commençais à en avoir marre de la routine : nettoyer, porter les repas, chercher des courses ; et de cette accoutrement : entre les cheveux que je dois teindre et le maquillage pour altérer au maximum mes traits.… Mais bon, ça a payé : ce soir personne n’est à la maison, le maître des lieux est de sortie avec sa nièce et son neveu pour aller voir une pièce quelconque, la gouvernante et la cuisinière sont libérées de leur service et ont leur soirée. Et pas de grimage ce soir ! Bien sûr, moi aussi en théorie, je suis partie en même temps que tout le monde pour revenir plus tard et pénétrer par la porte d’entrée avec un double que j’ai pris soin de faire faire. Peu après que j’ai pénétré dans la maison, cet imbécile de Uty se met à aboyer. Forcément, il est tout seul et n’a rien de mieux à faire que de demander de l’attention. Mais je l’ignore, installe mes lunettes de machiniste sur le nez, c’est quand même plus confortable que de se contenter de la pénombre, et grimpe directement à l’étage, direction le bureau. C’est là que M.Charloc à accroché son chef d’œuvre pour pouvoir l’observer quand il travaille, il le raconte en longueur de journée, difficile de ne pas le savoir. J’ouvre la porte pour observer l’œuvre d’un voleur. Un autre que moi est venu piller la maison ! J’entre et je vois la toile que je suis venue chercher posée au sol comme les autres. Bien. Si nous n’avons pas les mêmes objets à voler, que m’importe qu’il y ait un autre cambrioleur sur les lieux. Le problème viendra seulement si on se croise et que l’autre ne pense pas comme moi. Je décide de bloquer la porte avec une chaise le temps d’emballer le chef d’œuvre dans un tissu bien épais pour pouvoir le transporter sans m’inquiéter. Une fois fait, je n’ai qu’à le ficeler et à l’embarquer. J’ai aussi dû l’enlever du cadre, ça aurait été trop lourd pour moi sinon. J’en suis au point où je peux sortir de la pièce quand j’entends le stupide animal aboyer de nouveau : mon « collègue » serait passé en bas ? Doucement, après avoir écarté la chaise et posé mon butin contre le mur, je regarde par l’entrebâillement de la porte. Personne. J’ouvre plus grand et me glisse dans le couloir pour écouter les bruits. Personne ne crie et le chien a arrêté de faire du bruit. Je ne suis clairement pas seule pourtant la maison a l’air incroyablement vide. Ça en serait presque angoissant. - HRP:
Je te laisse voir qui est en bas du coup
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| | | Invité
| Mer 14 Mar - 23:48 | | |
«Bon on fait quoi ?» « On pique tout et on se casse d’ici ? » J’étais complètement cinglée de ne pas prendre la fuite, de décider de rester et de continuer l’air de rien, tant pis. J’avais décidé de poursuivre sur ma lancée, j’allais aller jusqu’au bout de mon idée. Je bloque la porte de la chambre où je me retrouve, je récupère les bijoux, l’argent qui est caché dans le tiroir à sous-vêtement, j’ai ce qu’il me faut, je peux descendre en bas. J’ouvre de nouveau la porte que je déverrouille. Le chien a de nouveau aboyé, avant de se taire. Deux choix, soit il connaît la personne qui vient de rentrer, soit il vient de se faire zigouiller par un autre voleur ? J’suis pas certaine d’avoir envie d’aller voir finalement, mais difficile de trouver une autre solution pour sortir. Bon. Tant pis je descends. Je longe le couloir silencieusement, sans faire de bruit. Je regarde en haut des escaliers sans voir qui que ce soit, ou quoi que ce soit. Je descends une marche, puis une autre et je me retrouve rapidement en bas, dans un silence presque pesant. Pas de chien, pas d’individu juste le silence pesant et cette porte ouverte qui mène dehors. Clairement je ne suis pas suicidaire et je pars du principe qu’il y a quelqu’un en bas, à quelque pas devant moi, dehors. Je relève les yeux vers le haut de l’escalier et j’suis certaine d’avoir vu une silhouette féminine. MERDE.
« Tu as pas rêvé, je l’ai vu aussi. Remonte. » Et quoi ? J’me présente, je lui tends la main et je lui tends, bon bah voilà je suis venue piller la maison, j’suis Ester et toi tu es là pourquoi ? C’est le rire d’Ellen que j’entends comme seule réponse, si bien que j’ai qu’une envie lui laisser ma place, mais elle refuse. Chacun sa merde il paraît. Elle n’aurait pas oublié qu’il n’y a plus qu’un corps pour deux ? Quoi qu’il en soit j’ai pas le choix, je remonte rapidement les escaliers, je cherche l’inconnue du regard sans forcément la voir, j’avise la porte entre-ouverte de la chambre, y rentrer et tombe nez à nez avec elle. Une femme, qui visiblement était intéressée par un tableau, ça me donne presque l’envie d’apprendre à identifier les tableaux de valeurs. Je reste silencieuse, dépose un doigt sur mes propres lèvres pour lui intimer l’ordre de rester silencieuse. Des bruits de pas dans les escaliers se font entendre, signe que quelqu’un monte et les bruits des griffes sur le sol, peuvent faire comprendre que le chien est aussi de la partie.
« Génial. » Y a une autre porte un peu plus loin, je fais un p’tit signe de tête pour lui intimer la proposition de l’emprunter. À deux. Je me vois pas sortir et faire comme-ci je l’avais jamais vu, surtout avec le chien et l’inconnu masculin ou féminin qui se balade dans l’étage. Tomber nez à nez avec une autre voleuse, c’est plutôt fort, mais alors trois, j’y crois pas trop, vraiment pas. Soit le propriétaire est rentré plus tôt, soit la gouvernante, soit un inconnu ou une inconnue dont il faut encore identifier la motivation. Une fois dans l’autre pièce, l’atmosphère se détend un peu, c’est un cul-de-sac, un genre de lieu sacré des ouvrages. Y a une montagne de livre à en faire perdre la tête, pas de quoi nous sortir de cette drôle d’histoire.
- « Tu sais si il y a une autre sortie, qu’en bas. Je crois qu’ils sont deux. »
Au fond je n’en sais rien, c’est une intuition et je ne compte pas le chien. Je ne veux pas savoir son nom, la raison de sa présence, si elle est domestique ou pas, je m’en fou, je veux juste sortir d’ici en vie si possible. Ellen a pas l’air d’humeur à m’aider et même si elle commente de temps à autre tout ça, elle est bien trop silencieuse pour que tout ceci soit normal.
- « Il y a le chien aussi » rajoutais-je au cas où « mais, tu le sais plus que tu bosses ici.»
Je viens seulement de la reconnaître, c’est une domestique récente de la demeure, je l’ai vu en surveillant la demeure. Visiblement madame à décider de s’offrir une petite paye d’avance. Coquine.
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| | | Gwen Feien
| Sam 17 Mar - 12:47 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Dans ce silence épais après ce pic de bruit, je ne peux qu’entendre la porte se déverrouiller. Pas le temps de s’étonner d’une autre présence, je retourne prestement dans le bureau, ne laissant qu’une mince ouverture pour voir qui va sortir de la chambre. La voleuse ? Elle se dirige vers le rez-de-chaussée, elle aussi a dû entendre le chien. Je la vois s’avancer prudemment et je décide de la suivre, juste pour regarder du haut des escaliers. J’ai beau y voir comme de jour avec mes lunettes, rien ne me semble déplacé et à part elle, personne. Encore une fois je me retranche, dans la chambre cette fois, le tableau bien fixé dans mon dos, il serait bête de partir sans. Peu de temps après la demoiselle me rejoint. Comme visiblement elle n’est pas agressive, à aucun moment elle n’a sorti d’arme, je la suis. Mieux vaut nous aider à sortir de ce pétrin. J’ignore totalement qui sont le ou les inconnus mais je suis certaine de ne pas vouloir être trouvée ici.
« Bien sûr. »
Je ne me serais pas laissée mener dans un cul de sac alors que je connais les lieux. Ce n’est pas le moment de perdre du temps. Je tire le fauteuil jusqu’au milieu de la pièce puis je me mets en équilibre sur le dos pour ouvrir la trappe qui mène au grenier où tout un bazar est entreposé. Et accessoirement, il nous permettra de nous rendre dans une pièce avec fenêtre. Il n’a pas d’accès au toit, pas naturellement. On pourrait faire un trou mais ce ne serait ni discret ni assez rapide. Je fais passer le tableau en premier, une œuvre écorchée perdra forcément de la valeur.
« Le chien n’est pas un problème, il fait du bruit mais c’est tout. »
Je grimpe ensuite, je lui tends la main pour l’aider. Même si vu sa taille elle en a sûrement pas besoin. Avec mes grappins je n’aurais pas eu besoin du fauteuil et cela aurait laissé une piste moins évidente mais je ne peux pas me balader avec tout mon matériel à chaque fois… J’ai bien une corde mais je préfère qu’on file en vitesse plutôt que de s’occuper du siège.
« Grimpe, on pourra discuter plus tard. »
Si tôt fait je remets le tableau bien casé sur mes épaules et referme l’ouverture. Nous sommes dans un noir relativement épais et l’endroit est plutôt très encombré, de babioles, de caisses de babioles, de meubles etc. Un coup à se faire quelques bleus en plus d’alerter de notre présence encore plus vite. Les intrus - oui tout à fait dans nos vols respectifs ! - remarqueraient inévitablement le désordre mis par l’inconnu à mes côtés s’ils allaient au bureau. Pas besoin de dire s’ils montaient, on avait clairement entendu l’escalier grincer plus tôt.
« Tu peux t’agripper à moi si besoin mais ne touche pas au tableau. »
Bon, ce n’est peut-être pas évident vu qu’il prend un peu plus que la largeur de mon dos et toute la hauteur. Je lui attrape donc la main pour la mener vers l’autre trappe. Je lui donne une autre consigne pour arriver à bon port.
« Baisse ta tête où tu risques de t’assommer, le plafond n’est pas au même niveau partout. »
Pour ma part, pas de problème, comme quoi être grand n’est pas toujours un atout. Alors qu’on avance, on entend clairement des éclats de voix en bas, ça s’énerve. Je me demande qui sont ces individus mais je ne suis pas assez curieuse pour risquer ma peau pour le découvrir. Aucun intérêt. Ça pourrait tout aussi bien être le neveu et la nièce qui avait prévu de dépouiller leur oncle tout en se créant un alibi. Si tel était le cas, ils ne pouvaient que nous remercier de leur offrir une telle couverture. |
| | | Invité
| Sam 17 Mar - 16:08 | | |
Elle accepte, ça me tire un sourire, même sans que la question ne soit clairement formulée, elle décide de m’emmener avec elle pour sortir de là. J’affiche encore un sourire satisfait. Je n’ai jamais eu de problème à travailler en équipe, contrairement à Ellen. Ca me rassure la présence des autres. De toute façon, il faut être honnête, on avait visiblement pas le même objectif, alors, autant faire ce qu’il fallait pour s’en sortir. Je me retrouve toute seule dans le cul sac, elle est restée dans la chambre, ça me fait un peu grincer des dents, si elle savait que j’allais droit vers le néant, elle aurait pu le me dire. Quoi qu’il en soit, je reste silencieuse, aussi silencieuse qu’Ellen qui ne semble pas apprécier qu’une étrangère rentre dans notre bulle à nous. Quand je reviens vers elle, l’inconnue est en équilibre sur une chaise, ouvrant une trappe du plafond que je n’avais même pas vu.
« Débutante» Ellen n’avait visiblement pas pu s’empêcher de me taquiner, soulignant ainsi tout ce qu’elle pensait depuis le début. Ce n’était pas une bonne idée. J’hausse les épaules quand la brune me précise que le chien n’est pas un problème. Si elle est suffisamment naïve pour imaginer qu’un chien ne peut être que doux et agréable, c’est son problème. Moi j’ai appris qu’en cas de danger, ami ou pas, le chien vient te bouffer le mollet. Par réflexe et pour éviter que la midinette alerte les deux intrus non prévus, je viens tenir la chaise, j’vois sa silhouette disparaître dans la trappe pas bien large et ça me convient. Sa tête ne tarde pas à refaire son apparition main tendue vers moi. Je réajuste mon sac et toutes les affaires que j’ai piqués un peu partout, de l’argent, des bijoux, des choses de valeurs suffisamment petites pour y entrer. Ensuite, je déplace la chaise en la mettant à sa place, profite de ma taille pour ne pas forcement avoir besoin d’aide et passe par la trappe – un petit bond, on s’accroche et hop-. Si l’autre voleuse a pu se faufiler sans trop grande difficulté, moi, c’est un peu plus complexe, je suis plus grande et un peu plus large des épaules et du bassin. Quoi qu’il en soit je finis par me retrouver dans l’obscurité quasi totale du grenier.
« Tu es certaine que tu peux lui faire confiance ? »
Comme-ci j’avais le choix, je n’ai aucune visibilité, l’endroit semble être rangé aussi bien qu’un dépôt d’objet cassé. Franchement, non, je pense que avoir réellement d’autre choix que de la suivre, tout du moins jusqu’à ce que je me retrouve de nouveau avec de l’éclairage. Elle me dit pas toucher au tableau, j’hausse doucement les épaules, cela ne m’intéresse pas. De toute façon, je n’ai rien pour lui remplacé dans le dos, du coup, je ne préfère pas la jouer à la plus maligne pour l’heure. J’opine simplement, sans être certaine qu’elle perçoit le mouvement, elle a des étranges lunettes sur le nez, j’en ai déjà vu, mais je ne suis pas certaine de saisir l’utilité, je lui demanderai plus tard, beaucoup plus tard. J’ai une main dans la sienne, sans que l’acte n’est quoi que ce soit de touchant ou de romantique. Je me penche en avant pour éviter de me retrouver sur le sol, sans connaissance. En bas les esprits s’échauffent, sans qu’on puisse véritablement distinguer ce qu’il se dit, ça a l’air d’être deux voix masculines, en tout cas, ils ont fini par monter les marches et doivent être dans notre ancienne pièce. Heureusement qu’on a bougé, sinon on était cuite. On traverse donc le grenier, alors que des voix graves se font entendre de manière beaucoup plus proche. Les objets sont déplacés, les portes s’ouvrent et se ferment. Bref. Ils ont bien compris que quelqu’un en plus d’eux était là et ça n’a pas l’air de franchement plaire. La trappe maintenant, elle semble émettre quelque résistance, signe qu’elle ne doit pas être utilisée depuis longtemps.
- « Attends, laisse-moi essayer »
Je retire une épingle, laisse mes doigts découvrir le mécanisme. Dans le noir ça rajoute un peu de piment, ce n’est pas désagréable, je glisse l’épingle délicatement dans le loquet, je bidouille à droite à gauche et finalement je parviens à accompagner l’ouverture pour le faciliter. Hop, c’est ouvert et la lumière de la pièce en dessous me fait brusquement plisser les yeux. Je commençai à m’habituer à l’obscurité moi… Je descends doucement, en première cette fois et je me retrouve dans une pièce que je ne connais pas, je n’ai pas dû la visiter tout à l’heure, il y a une grande fenêtre avec un petit balconnet. Ça a l’air d’être un bureau ou une bibliothèque, peu importe, je tire une chaise pour la mettre sous la trappe et je tends ma main vers la toujours parfaite inconnue afin de l’aider à descendre.
- « Soit on est vraiment nombreux à vouloir voler le maître des lieux le même jour, soit les gars qui sont là aussi, c’est des gens louchent et derrière ses grands airs, monsieur trempe dans ce qu’il ne faut pas. »
« Si c’est la deuxième option, faut pas traîner. » Je m’étire lentement, laisse mes yeux se faire à l’endroit et la luminosité un peu trop agressive pour mes petits yeux. Mes doigts passent délicatement sur les ouvrages, est-ce qu’ils ont de la valeur, franchement, j’en sais trop rien. Un élément me fait doucement plisser les yeux, les traces sur le sol qui indique que le meuble doit être bougé régulièrement. Tiens, tiens quand on parle d’affaire louche. Je déplace la chaise utilisée pour venir bloquer la porte qui mène à notre nouveau lieu. Clairement si jusqu’à maintenant j’avais qu’une envie partir de là, c’était à présent un peu différent. Je fronce doucement les sourcils, puis reprendre la parole :
- « Regarde, tu sais ce qu’il y a derrière ? »
« Elle va peut-être te dire que c’est pour faire la poussière qu’on déplace le tout ? » Je laisse un sourire s’installer sur mes lèvres, alors que je m’applique à déplacer le meuble en tâchant de faire le moins de bruits possibles, forcement y a une porte, plus petite, et une légère brise peut-être perçu. Alors qu’est-ce qu’on fait ?
Dernière édition par Ester Del'Rey le Mer 21 Mar - 16:28, édité 1 fois |
| | | Gwen Feien
| Mer 21 Mar - 9:56 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Traverser le grenier se fait sans grosse embûche, il faut zigzaguer et faire attention à sa tête mais rien de bien compliqué en soit. La trappe de sortie par contre, c’est une autre affaire… Rien de bien méchant, juste un loquet. C’est surtout que je ne m’y attendais pas. Mes mouvements sont compliqués par le tableau sur mon dos, je laisse volontiers faire l’autre voleuse et lui réponds en murmurant.
« Fais toi plaisir. »
Les deux types sont pas dans la pièce du dessous, ils font assez de bruit pour qu’on les repères aisément mais ce n’est pas une raison pour crier et donner notre position. Mieux vaut qu’il croit que le ou les responsables se sont déjà envolés et qu’ils ne peuvent plus rien faire. Mon hypothèse de plus tôt ne tient plus la route, à moins qu’ils aient engagé des sous-fifres. C’est possible mais je n’y crois pas trop. Quant aux mots qu’ils échangent, ils ne nous parviennent pas assez distinctement pour deviner qui ils sont. Dommage.
L’inconnue arrive à bout du loquet, rien de bien compliqué, je n’en attendais pas moins de quelqu’un s’étant introduit par effraction dans cette demeure. C’est un basique pour un voleur, pas de quoi décroché des félicitations ou quoi que ce soit. De toute façon, vu ce qu’elle utilise, elle ne peut pas débloquer toutes les serrures. Je la laisse passer en première. À cause de sa taille, pas parce que je crois qu’il y ait un piège ou quelqu’un dessous. De même, j’accepte l’aide bienvenue. Mieux vaut prendre toutes les précautions lorsqu’on porte un bien de plusieurs milliers d’irys dans le dos. Je ne doute pas de mon agilité mais…
- « Soit on est vraiment nombreux à vouloir voler le maître des lieux le même jour, soit les gars qui sont là aussi, c’est des gens louchent et derrière ses grands airs, monsieur trempe dans ce qu’il ne faut pas.
-C’est un bon cachottier alors, je n’ai rien vu pendant mes dix jours ici. »
Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas le cas. Dix jours c’est court pour découvrir certains secrets surtout quand on ne les cherche pas. Inutile de spéculer la-dessus maintenant. La question m’intéresse, cependant les voix ne se sont pas tues et sont bien trop proche de notre position pour me plaire.Je ferme la trappe puis parcours des yeux la pièce connue. La bibliothèque. Je n’y suis pas venue souvent, qu’une fois vraiment, son accès était réservé au maître des lieux et comme ma cible ne s’y trouvait pas… Je laisse ma complice temporaire bloquer la porte tandis que je m’approche de la fenêtre.
- « Regarde, tu sais ce qu’il y a derrière ? »
Non, je suis venue ici pour partir par la fenêtre. Mais une porte secrète me convient tout autant. Je secoue la tête en signe de négation puis je l’aide à déplacer un espèce de mini-barre où trônent quelques verres seulement sur le dessus avec une carafe. Une fois déplacé, il laisse la place à une porte qui fait un peu plus un mètre de haut sur un mètre de large. Amusant et intrigant. Cette fois rien à crocheter, la porte n’oppose aucune résistance quand je la pousse. Je me suis accroupie, logique étant donné la taille, pour observer ce qu’il y a derrière. Toujours grâce à mes lunettes je distingue très clairement le contenu de cette pièce au dimension normal au contraire de son entrée. C’est une chambre, ou plutôt une prison. Un jeune homme, plus jeune que moi, est attaché au mur et étendue sur une paillasse. Il nous regarde mais ne dit rien alors qu’on entre furtivement refermant soigneusement derrière nous. Il n’y a rien d’autre à part un seau avec un couvercle dans un coin de la pièce. Le courant d’air provient d’une fenêtre mal fermée, en hauteur sur la pente du toit. La salle doit faire à peine neuf mettre carré. Par contre la pièce est haute, l’ouverture doit se trouver à un peu plus de deux mètres et je suppose qu’elle est verrouillée. Pas hyper pratique.
En tout cas, le mystère est en partie résolu : l’interdiction d’entrer dans la bibliothèque est à cause de ce prisonnier qui qu’il soit et quel que soit les raisons de sa présence ici. M.Charloc a des affaires clairement pas net. Ça ne nous regarde pas vraiment, sauf la partie où il y a des gros bras qui risque de nous tomber dessus. Il faut qu’on sorte avant qu’ils ne tentent d’ouvrir la porte et se rendent compte qu’elle est bloquée.
« J’ai une corde mais on sortira plus facilement par la bibliothèque. Qu’en dis-tu ? »
Je m’adresse à mon homologue qui a dû s’adapter à la différence de lumière entre les deux pièces tandis que je m’approche de l’inconnu. Je ne sacrifierais pas du temps pour le libérer en situation si périlleuse si je ne pensais que ça pouvait nous être utile. Je ne suis pas assez altruiste pour me sacrifier pour d’autre. Je peux au moins lui enlever sa chaîne.
« Je te défait juste ta menotte, ce que tu fais après dépendra que de toi. Nous n’allons ni te porter ni te soutenir. Si tu en as la force tu peux nous suivre. »
Le type s’est recroquevillé dans un coin, il hoche la tête à mes mots et me tend son poignet. Je ne sais pas ce que c’est mais ce n’est pas un matériau classique, le loquet quand à lui n’est pas bien difficile pour mes crochets. Ça me prend à peine deux minutes de le forcer.
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| | | Invité
| Mer 21 Mar - 20:42 | | |
Elle me regarde un instant, me fait non de la tête. J’veux bien croire que la maison est grande, mais quand même en 10 jours et en travaillant ici elle avait bien dû la remarquer cette pièce ? Un p’tit peu de substance dans un verre, une sieste de monsieur et hop on va jeter un œil ? Quoi qu’il en soit elle abandonne la contemplation de la fenêtre pour venir me filer un coup de main. Ce n’est clairement pas de refus, bien au contraire, le meuble finit par bouger, sans trop de gling gling. On s’en sort plutôt pas mal toute les deux, même si très honnêtement, elle ne m’impressionne pas trop encore…quoique je dois bien l’admettre, cette bonne femme est très bien équipée.
« Prend exemple Ester. » Comme-ci j’étais une débutante, enfin face à elle, un peu quand même je dois bien l’admettre et cela ne me plaît pas franchement. J’roule des épaules en la regardant faire. L’inconnue ouvre la porte, la pousse avant de finalement y entrer, elle met ses lunettes sur le nez et hop elle disparaît à l’intérieur. Aucun bruit, aucune parole, du coup après une petite minute je me décide à me mettre à quatre pattes pour me glisser à l’intérieur. Contrairement à ma collègue de pillage, je n’ai rien pour m’habituer à l’obscurité, hormis le temps et mes yeux. Le naturel il n’y a que ça de vrai, à trop se fier à la technologique on en oublie le simple, l’efficace. Enfin, peu importe, après deux à trois bonnes minutes, je fini par avoir un minimum de vision, je distingue un corps contre le mur. La découverte me fait avoir un mouvement de recul, rapidement d’ailleurs. Ca par contre je ne m’y attendais clairement pas. Instinctivement je tourne ma tête vers ma compère, elle, ça ne semble pas la gêner plus que ça. Un homme est attaché dans le lieu, visiblement malmené, mais non, elle reste zen.
« Peut-être que c’est pour des p’tits plaisirs particuliers ? »
Je ne peux pas m’empêcher de rouler des yeux. La jeune femme décide de le détacher, dans le fond, je pense que c’est la bonne solution, nous n’avons de toute façon pas le temps de faire la conversation. Si il veut vivre, il va devoir nous suivre, hors de questions que je le porte, je ne suis pas une sauveuse, bien au contraire. C’est la voix de la voleuse qui me fait relever les yeux vers elle, heureusement, elle semble plus terre à terre que moi et ne se laisse absolument pas distraire par les découvertes. Elle m’expose son plan, ressortir dans la bibliothèque puis sortir avec sa corde. J’opine brièvement, sans être certaine qu’elle perçoive mon geste. L’homme c’est relevé difficilement et vient de tomber en se rattrapant sur moi. J’ai à peine eu le temps de me stabiliser pour ne pas chuter avec lui –ou le faire chuter je ne sais pas trop-. L’enchaînement fait que je n’ai tout simplement pas eu le temps de répondre à ma binôme improvisé. Fronçant les sourcils, je m’assure que l’homme est toujours en vie.
- « Si tu ne peux pas suivre, on ne te prend pas avec nous » réajustais-je en direction de l’homme, puis vers la voleuse « Oui on va descendre par la bibliothèque… Je pense qu’on a plus beaucoup de temps pour partir.»
Au loin les pas des hommes se faisaient entendre dans les marches. Cela commençait à se corser, ils approchaient. Finalement la poignée de la porte fut actionnée à plusieurs reprises, avec une certaine violence. Merde. L’homme semblait seul et pester de ne pas réussir à entrer, il demandait si il y avait quelqu’un, il ordonnait qu’on lui ouvre la porte. Avisant, l’inconnu et l’inconnue, je glisse une main dans le dos de l’homme. Il faut partir maintenant et vite.
- « Allons-y. Voleuse passe devant, ensuite toi et je passerai en dernière »
Je m’étais adressée autant à la jeune femme qu’à l’homme qui était encore attaché il y a peu. Il murmure un merci à peine audible, que puis-je répondre ? Ellen me hurle que je suis trop sentimentale, moi je pense qu’il faut simplement lui laisser sa chance. Ensuite ? J’attends qu’elle repasse la petite porte, je pousse l’homme dedans aussi pour qu’il s’extirpe, puis je rampe sur le sol pour faire de même et refermer le tout derrière moi. Je la laisse installer tout ce qu’il faut. Moi ? Je m’applique à déplacer un maximum de meuble pour devant la porte pour bloquer l’accès. L’étranger reste au sol, reprend son souffle, plisse les yeux à cause de la lumière, il semble complètement perdu… Son corps à l’air faible, depuis combien de temps il est là-dedans ? En tout cas il n’est pas agressif avec nous, pour l’instant.
- « Vous… vous… êtes comme eux ? » - « Nous n’allons pas t’enfermer si c’est la question. Une fois en bas, tu devras fuir pour ta vie. »
Il nous regarde tour à tour, perplexe, presque sur la défensive apeuré. Je n’ai pas vraiment le temps de reprendre la conversation, qu’un énorme BOUM se fait entendre et fait trembler la totalité des membres derrière la porte. Je crois qu’il défonce la porte à coup de hache… Il hurle en plus comme un malade… Niveau discrétion on a dû déjà l’une comme l’autre, faire définitivement mieux.
- « Bon, pas le temps de bavarder, il faut partir » murmurais-je en direction des deux et particulière vers la voleuse qui terminait son installation.
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| | | Gwen Feien
| Ven 23 Mar - 11:50 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Au moins la voleuse est sur la même longueur d’onde que moi, ses mots font écho aux miens. Nous faisons de bien drôle de sauveuse. Et on est aussi d’accord sur la marche à suivre, parfait. Il y a juste à ouvrir la porte pour retourner dans l’autre pièce, nous n’avons évidemment pas pu remettre le meuble, ce qui ce serait avéré être une perte de temps de toute façon. Bien sûr, je fais toujours attention au bord du tableau quand je passe par la petite porte.
Des bruits de pas dans l’escalier, encore. Je ne sais pas ce qu’ils trafiquent mais je ne veux pas savoir. Je laisse ma partenaire improvisée essayer de bloquer au mieux la porte tandis que je m’occupe de notre sortie. L’ex-prisonnier n’est qu’une loque affaissé sur le sol contre le mur. J’attache solidement ma corde au balcon, c’est pas bien haut mais assez pour ruiner l’œuvre d’art et se fouler une cheville. Et inutile de dire que ce n’est pas le moment. Des gens qui enferment des gamins comme lui n’hésiteront certainement pas à nous tirer dessus. Ils auront même la légitimité face à la milice, les absents ont toujours tords.
- « Bon, pas le temps de bavarder, il faut partir. »
Je hausse les épaules, c’est évident. Il n’y a rien à discuter de toute façon. Je passe en première, il ne me faut que quelques secondes pour glisser jusqu’en bas. Et retrouver ce stupide chien qui aboie, ridicule quand on voit sa taille. Comme j’ai dit, il n’est pas dangereux, le problème est qu’il va nous attirer les hommes sur nous. Je l’attrape, il me connaît et ne réclame que de l’attention, ça le calme.
Décidément, ce vol devient encombrant, entre la bestiole, la cambrioleuse et l’esclave, j’en récupère des trucs inutiles. Au moins arrivent-ils au niveau du jardin sans problèmes, c’est surtout pour ce dernier que je me faisais du soucis ou que j’avais des doutes. Très bien, maintenant il est temps de courir. Assez traîné, il ne leur faudra pas longtemps avant de se dire qu’ils feraient mieux de nous pourchasser dehors, il y a assez de fenêtre qui donne de ce côté pour qu’un coup d’œil de l’un deux les renseigne.
« Suivez-moi. »
Ou ne le faites pas. Dans un cas comme dans l’autre, je trace mon chemin. Sans le tableau je serais passée par les égouts. Enfin, c’était prévu. Pas ces chamboulements en particulier, je n’ai pas de don de voyance, juste le chemin à prendre en cas de pépin. Un itinéraire où il n’y aura personne et mon point de chute : une boutique d’arme d’un Chikh. À cause de sa relative proximité. Heureusement que je n’ai pas prévu d’aller directement au QG, il sera encore temps de réfléchir à que faire de ses deux là si ils sont toujours avec moi. J’ai remis le chien sur ses pattes avant de me mettre en route et il me suit…
« Vas-y tir ! »
J’en ai des sueurs froides, ils vont tuer la toile et j’aurais fait tout ça pour rien ! Je n’entends pas de cri et ne sent pas d’impact. Il a fait chou blanc ? Ne surtout pas se retourner et perdre de précieuses secondes, c’est la clef pour réussir à semer les gens. De toute façon, on les entends bien assez pour l’instant pour savoir qu’ils nous courent après. Sans tirer pour l’instant. Dans la rue je tourne tout de suite à droite puis à gauche. Zigzagant sans m’arrêter. |
| | | Invité
| Mer 28 Mar - 16:38 | | |
La voleuse finie termine l’installation de fortune pour descendre. Elle est plutôt bien équipé je dois bien l’admettre. Mieux que moi hurlerait sans aucun doute Ellen. Étrangement, ma compère est calme, je ne l’entends pas crier dans mon esprit, ses émotions ne manquent pas de me faire défaillir, non, tout est calme. Trop calme. Enfin, si on oublie les coups de hache dans la porte en bois, puis les meubles avec une violence à dresser les poils sur les bras. L’air de rien, la situation commence à devenir stressante, je ne suis pas une adepte du calme absolu, ni même de la boucherie humaine à ne plus savoir quoi en faire. L’homme qui était il y a peu esclave ne semble guère savoir quoi faire, non, il est plus dans une sorte de léthargie omniprésente, une incapacité de réaction, de respirer. Je lui attrape le bras et le pousse vers la fenêtre alors que les pieds de la voleuse touchent enfin le sol.
- « Si tu veux vivre, descends »
« Tiens, tu te mets aux menaces maintenant ? » En réalité et malgré les yeux vibrants de l’individu, ce n’était vraiment pas une menace. Simplement un état de fait. Les hommes continuaient de hurler derrière la porte, du moins, il ne restait qu’une voix qui venait de parvenir à passer un bras. L’agresseur –enfin la personne souhaitant entrer-, essayait autant que possible de pousser les meubles, détruire pour pouvoir se frayer un passage jusqu’à nous afin de pouvoir nous trouer le corps sans ménagement. Bref. Après plusieurs tapes un peu insistantes sur l’épaule, il avait fini par dévaler la corde, sans tomber atterrissant sur ses pieds rapidement et se mettant au côté de celle qui semblait être la plus organisée de nous trois. Je n’avais pas attendu qu’il soit complètement en bas pour descendre, hors de question de crever dans un lieu aussi stupide que celui-ci.
La scène manque de me faire rire, on doit avoir l’air franchement maligne toutes les deux. La voleuse de tableau qui se retrouve à câliner un chien, un homme dont l’origine et la raison de sa présence reste encore à déterminé, puis moi, le sac plein d’objets à revendre qui m’apportera une p’tite fortune à moi et Ellen. L’organisée nous demande de la suivre et clairement, je ne vais pas me faire prier, un mouvement de tête positif de mon côté, le même pour monsieur X un gémissement plaintif du cabot et hop voilà la magnifique petite troupe qu’on forme qui se déplacent de nouveau en évitant les fenêtres. L’homme arrive enfin à la fenêtre d’où nous venons de descendre, il hurle à l’autre qui arrive juste en bas, derrière nous. Lui ordonne de tirer. Merde.
Un coup de feu, puis un autre et encore un derrière, sans qu’aucun de nous ne s’écroule au sol. Soit il tire comme un pied, soit un miracle vient de se produire. J’vais pas perdre du temps à débattre sur le taux de réussite de notre agresseur, ni même de celui qui se trouve encore dans l’ouverture de la fenêtre. Je suis le p’tit morceau de femme qui galope devant moi et dans un geste que je ne comprends pas, attrape le bras de l’homme pour le tirer dans notre course.
« Me dis pas que tu veux l’adopter celui-là aussi ? Deux ça te suffit pas, faut être trois maintenant ? » - « Cours» murmurais-je en manquant un peu d’air en sa direction
Il opine, semble reprendre un peu de motivation et se lance derrière la voleuse au tableau. Les ruelles s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas. Elle a l’air de connaître le quartier, un peu trop bien même. Ses compétences m’intriguent, sa façon de se comporter, de s’organiser aussi… j’me demande où elle va le revendre d’ailleurs. Je prends une grande inspiration, alors qu’enfin le rythme ralenti petit à petit. Plus de coup de feu, plus de hurlement. Il ne reste que nous, l’inconnue féminin et masculin, le chien et puis nous… Si moi j’ai sauvé l’autre crétin qui nous regarde toujours avec des yeux globuleux qui laissent penser qu’il n’y a plus rien dans sa tête… On reprend notre souffle, en tout cas, personnellement, malgré le sport régulier, je dois bien admettre que la courte poursuite m’a épuisée. Ma respiration est sifflante, mes poumons sont douloureux, j’ignore combien de temps cela a duré, bien trop longtemps. Je m’appuie sur une porte d’une bâtisse… Ça ressemble à une maison, aucun bruit, c’est bon pour nous. Je tambourine à la porte avec force, attends plusieurs minutes, pas de réponse.
- « Venez » dis-je rapidement « Autant se cacher un peu avant de repartir » soufflais-je en récupérant une épingle de ma chevelure.
Après quelques mouvements habiles, la serrure finit par céder sous mes doigts experts. J’ouvre la porte me place sur le côté, laisse tout le monde rentrer puis referme soigneusement. On est sauvé, ou en tout cas, la mission pillage est une réussite. Si on oublie que je ne suis plus toute seule, mais en présence d’une autre voleuse, d’un chien et un esclave dont je ne sais toujours absolument pas quoi faire. L’homme d’ailleurs découvre la demeure, comme-ci tout était étrange à ses yeux, comme-ci rien n’avait de sens. Il nous regarde tour à tour avant de finalement câliner le chien. Difficile de dialoguer quand on n’a pas l’habitude, je le laisse faire sa vie. Il était prévenu, chacun se débrouille. C’est tout.
- « Il est pour toi ou un commanditaire ton tableau ? » questionnais-je en direction de l’intrigante bonne femme « Tu bosses toute seule ? Et ton ancien patron il trempait dans quoi ?»
C’était des questions simples dont je n’étais même pas certaine d’obtenir un jour une réponse, cependant si elle décidait de dialoguer, j’allais peut-être pouvoir comprendre qui étaient les hommes essayant de nous tuer il y a peu.
« Après l'adoption, le p'tit point bavardage Tu veux pas un p'tit thé avec ta nouvelle amie ? »
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| | | Gwen Feien
| Jeu 5 Avr - 9:49 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Ma partenaire du soir, nous arrête bien avant notre arrivée. Il faut dire qu’on a bien couru, j’aurai pu continuer à la même allure encore un peu, c’est surtout le tableau qui me pesait. Mais visiblement ce n'est pas le cas du prisonnier, je ne sais pas trop comment il a fait pour arriver jusqu’ici, ni de la voleuse. Du moins, elle souffle bien. Le chien par contre gambade heureux à nos pieds. Je hoche la tête à son idée : faire une pause ici permettra d’être bien sûre que nos poursuivants ne remontent pas la piste jusqu’à ma planque, enfin celle des Danseurs. Ça la foutrait mal. Je surveille la rue tandis qu’elle tambourine puis crochète la porte. Personne, aucun cri : peut-être se sont-ils rendus compte de l’absurdité de donner ainsi sa position…. Il n'y a pas de mouvement au rare fenêtre allumée. Très bien. J'entre à sa suite dans la maison pour bloquer la porte derrière nous avec une chaise, on ne change pas les méthodes qui fonctionnent. Évidemment, l'inconnue profite pour taper la discussion, pourquoi pas. Je me pose aussi des questions, il serait difficile d'en faire autrement. Mais avant de répondre sérieusement, je ne peux m'empêcher de faire un peu de sarcasme. J'ai le droit, elle a bien commencé par pointer une bourde. « Je pourrais te retourner les questions : tu vas souvent dans des maisons dont tu ne connais pas la disposition ? »C’est l’impression que j’avais eu, je n’y ai pas réfléchi plus que ça. Ses derniers suggère quand même une petite surveillance de sa part. En tout cas, elle a le coup d’œil ou alors c’est l’obscurité qui aide à ne prêter attention qu’à la silhouette plutôt qu’à mon visage maintenant sans grimage. Mon regard se promène un peu sur la pièce. Ce n’est pas un hall, plutôt une pièce à vivre de ce que je devine, je décide de laisser mes lunettes autour du cou. Il y a assez de lumière provenant des volets mal ajourés. De toute façon, on est que de passage. Pour la même raison, je ne pose pas mon tableau et je reste à proximité de la porte. Il y a bien un étage, voir plusieurs vu la taille du bâtiment. Mais je n’ai plus de corde, ni l’envie de sauter par une fenêtre. Il doit y avoir une autre porte au rez-de-chaussée. « Aucune idée. Je fais un vague signe de main. C’est pas vraiment dans mes préoccupations. Il avait l’air assez ennuyeux, je suppose qu’il cachait bien son jeu. Ou que je n’ai pas vraiment cherché. Bon, je n’ai pas du tout cherché, je veux dire la pièce avec le meuble-porte j’aurai dû me douter du truc… Comme t’as deviné, j’étais là pour le tableau paraît qu’il vaut son pesant. »Je marque une hésitation. Ça fait quelques mois que je suis dans la guilde, je sais comment ça fonctionne. Et la réputation que j’ai, merci Mary, cependant est-ce une bonne idée de lui en parler ? Le premier voleur à qui j’ai essayé de montrer des trucs, ça n’a pas vraiment été concluant… Certes, elle a l’air plus douée mais c’est pas bien difficile d’avoir plus de jugeote. Inutile d'y réfléchir plus que ça, ou de se prendre la tête, je peux simplement commencer par sonder le terrain. Ou la désavouer plus tard ? Bien que cette façon de faire ne soit pas trop mon genre. J'ai toujours assumé mes actes jusqu'à présent, à ma manière, je ne vais pas non plus me dénoncer aux autorités ni laisser les gardes des maisons me trouer, disons que je ne leur en veux pas d'essayer. Je vis du risque, ce n'en ai qu'un de plus. Un sans danger pour ma vie à fortiori. « Et oui, j’ai un revendeur de prévu, je ne m’encombre pas d’objet. C’est plus simple de travailler dans une… organisation ? Puis si jamais tu as un pépin, on peut venir t’en tirer. Ça ne change rien à la liberté de mouvement..»Voilà, j’en ai dit pas mal. Peut-être même plus que nécessaire. La rue est toujours silencieuse derrière moi. Cependant, je préfère attendre encore que les types soient bien paumés, voire aient abandonnée, avant de sortir. Autant voir où la discussion mène en attendant. Ce que l’autre est elle-même prête à révéler sur elle. On oscille chacune entre prudence et curiosité. Cette soirée se révèle pleine de rebondissement, presque un peu trop. « Mais peut-être que ça te dit quelque chose ? »Cette question fait autant référence à mes mots qu'à la pièce que je lui tends. L'insigne des voleurs d'Alexandria qui m'ouvre les portes partout ailleurs et que j'ai toujours sur moi. Quelqu'un d'inattentif ne verrait qu'un irys de plus. Sauf que là, il y a un renard qui observe le porteur. - HRP:
Désolé pour l'attente ^^' Si jamais tu veux faire entrer le proprio ou quoi te gène pas xD
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| | | Invité
| Jeu 5 Avr - 20:54 | | |
« Niania pauvre fille, tu devrais lui dire qu’on connaissait la maison » Cela fait longtemps que je n’ai pas senti Ellen s’agacer, ça a le don de me faire sourire. Je n’ai cependant pas le temps de débattre mentalement avec elle. Une vague de fatigue prend doucement possession de mon corps. Si j’ai le goût du risque, si j’apprécie sentir que tout est sur le point de m’échapper, je préfère largement avoir toujours plusieurs coups d’avance et là, j’ai la désagréable impression que tout ceci va être complexe. D’autant plus quand mon regard effleure l’homme qui semble bien perdu, il ne communique pas, ne cherche pas à fuir, mais reste collé à nous d’une force si importante que ça me fait presque flipper. Je ne suis pas une sauveuse moi, je suis même plutôt le contraire… Pourtant je n’arrive pas à me résoudre à le faire disparaître, ou à m’en débarrasser dans une ruelle. Il va falloir trouver une solution le concernant, mais pour l’heure, je n’ai rien.
- « Tu devrais monter, voir si personne n’est en haut » dis-je en sa direction « ça nous aiderait, tu comprends… Profites-en pour essayer des vêtements dans les armoires… Si tu trouves un truc qui te va et plus…Enfin… moins étrange que ta tenue actuelle. »
Il reste un long moment sans réaction, droit comme un « i » à quelque pas de nous. L’ancien esclave nous regarde tour à tour avec yeux ronds comme des billes avant de finalement opiner et disparaître vers l’étage supérieur. Le parquet grinçant sous son poids indique qu’il est seul et qu’il vérifie chaque pièce qui s’y trouve. Toute mon attention se porte enfin sur le chien, non je plaisante, sur l’autre voleuse, l’adepte d’œuvre d’art… Notamment du tableau. Sa dernière phrase le concernant me fait hausser un sourcil, elle ne semble pas certaine, j’ai bien envie de tenter un coup de poker.
- « Il y a beaucoup de faux en ce moment, j’espère que cela ne concernera pas ton précieux tableau… Il serait fort dommage d’avoir fait tout ça pour rien. » Je laisse un petit silence alors que je la détaille « Je suis Ester » me présentais-je enfin « J’ignorais qu’on était plusieurs sur la même demeure, mais je ne suis pas mécontente d’être tombée sur toi pour être honnête. »
Je l’abandonne un peu du regard, écoute les murmures d’Ellen qui se font très répétitifs, des murmures plus agressifs moins tendres, comme-ci celle qui nous avait aidés un peu sous contrainte pouvait réellement être une menace pour nous. Par réflexe, j’avais haussé les épaules, laissant retomber le tout mollement. Heureusement que l’inconnue n’était pas en mesure de percevoir le débat qui se jouait actuellement dans mon esprit, sans quoi, elle prendrait la fuite. Quoi qu’il en soit, c’est sa phrase, ou plutôt un mot qui me ramena directement dans la réalité : « organisation ». Elle n’était donc pas une voleuse solitaire comme moi, non, elle faisait partie d’un groupe, d’une organisation. Soudainement et même très certainement sans s’en rendre compte elle venait d’obtenir mon attention la plus totale. Elle me pose une question, je ne suis pas certaine de la comprendre. Elle me tend une pièce, je m’approche naturellement jusqu’à venir la récupérer entre ses doigts. C’est une irys presque normal, du moins, une personne à l’œil non avisé de remarquerait rien. Moi je le vois bien le p’tit renard.
« Ooooh regarde il nous zieute le vilain » Ellen aussi visiblement, ce qui me fait décrocher un sourire. Je laisse la pièce rouler entre mes doigts, prenant le temps de réfléchir, du moins suffisamment pour décider ce que je dois lui dire ou non, ce que je peux ou non lui demander. Prenant une légère inspiration je fini par lui tendre son bien, je mets fait sacrément violence pour ne pas essayer de lui piquer et de le mettre dans ma poche.
- « Reprends là… Ça ne me parle pas vraiment » mentis-je à moitié « Je ne savais pas qu’il existait un groupe pour les gens comme moi… En même temps, je suppose que c’est plus prudent que ce ne soit pas quelque chose de franchement connu de tous et toutes. »
Je cherche à en savoir plus sans réellement poser de question, elle connaît mon nom, sait parfaitement de quoi je suis capable et certainement même quelques-unes de mes lacunes. C’est le silence qui reprend rapidement possession du lieu, alternant entre réconfort et légère inquiétude, puis c’est un coup de feu qui vient briser ce calme apparent, puis le bruit significatif d’un homme vomissant ses tripes en haut des escaliers. Difficile de savoir s’il y avait une autre personne dans la maison, ou si c’était l’inconscient qui venait de découvrir pour la première fois de sa vie une arme de feu. Une chose semblait pourtant évidente, il était en train de vomir, de se vider et de pleurer juste en haut des marches. Alors, c’était quoi ce bruit ? Intrus ou non ?
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| | | Gwen Feien
| Ven 13 Avr - 9:41 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Comment ça peut ne pas parler vraiment ? Soit c’est oui, soit c’est non. Sinon c’est qu’elle ne dit pas tout ou ne veux pas admettre totalement son ignorance ? Pour le reste, elle a raison évidemment. Si c’était connu par tous, les Danseurs ne pourraient plus agir dans l’ombre. Ce n’est pas le point à débattre, ni celui qui m’intéresse. Je la jauge du regard et alors que je me décide à être encore plus directe, et faire une proposition osée, un coup de feu retenti en haut. Merde, l’autre est toujours vivant on l’entend vomir. Le choc ou autre chose, il n’avait pas l’air bien frais depuis le début. Mais ce n’est pas pour lui que je m’inquiète : faut-il monter voir à l’étage, le coup venait directement au-dessus de notre tête, ou partir sans demander son reste ? La prudence recommanderait la deuxième option toutefois on n’entends personne crier, juste le chien japper.
« Je monte voir. »
J’ai murmuré bien sûr. Tant que je ne sais pas de façon définitive qu’il n’y a personne d’autre que nous, je n’ai aucune raison de prendre des risques. Ou plus que le fait de monter cet escalier où je n’aurais nul part où me cacher. J’avance rapidement l’arme à la main, et les lunettes rechaussées pour l’occasion. J’arrive sur un couloir vide, seul l’homme est sur le palier, et le chien. Bien. Pas besoin de chercher pour savoir où se trouve l’ancien prisonnier. Aucun autre bruit ne provient de cet étage. Rien ne bouge, l’escalier qui monte au second est vide. La seule porte ouverte est celle tout de suite à notre droite Je m’approche donc prudemment regardant par l’entremise sans rien voir de concluant à part que j’ai affaire à une chambre. Je pousse délicatement la porte en prenant bien soin de n’être pas dans le cadre et là une voix effrayée, féminine et âgée me parvient.
« Qui qui va là, je suis armée. »
La voix tremble et trahit les propos assurés de la veille dame. Que faire à part mentir ? Enfin si, il y a toujours la possibilité de s’en aller sans rien dire. Je ne pense pas que la propriétaire terrorisée s’aventurait à une course poursuite dans la nuit comme les types de plutôt. S’il est possible de la gagner à notre cause avec une petite histoire, on serait définitivement tranquille. Même si quelqu’un est attiré par le coup de feu, que ce soit la milice ou les brutes, personne n’irait la soupçonner de nous cacher et notre trace serait définitivement perdu. Il ne nous resterait plus qu’à reprendre nos affaires tranquillement. Une simple idée fugace et pas aussi réfléchie au moment où je lui réponds.
« Désolé de vous avoir fait peur, on a frappé, c’est que Willie est malade et on pouvait pas le soutenir plus loin. »
Je fais une pause, pas de réponse et pas de tir non plus. Derrière moi l’inconnu semble n’avoir pas fini de vider son estomac ou d’essayer. Un bon point pour le mensonge.
« Je peux entrer sans que vous me tiriez dessus ?
-Non, je.. attendez. »
Évidemment j’ai rangé mon couteau. Ce ne serait pas très productif pour gagner sa confiance qu’elle me voit avec, j’ai aussi enlevé mes lunettes. Par contre le tableau est toujours sur mon dos dans son emballage. J’entends le lit grincer alors qu’elle en descend, le bruit sourd quand elle pose son arme sur sa table de chevet puis ses pas légers alors qu’elle se déplace dans la pièce avant de venir à la porte une lampe à la main. Elle a revêtu une robe de chambre et enlevé son bonnet de nuit, on voit encore la marque sur sa tête. Elle doit bien faire une tête de moins que moi, les joues toutes ridées, autant que la main qui tient la lumière. Ses yeux bleus sont très clairs par contre et ils me fixent avec un léger froncement de sourcil.
« Vous pouvez le faire descendre ? Je vais lui faire une infusion et à moi aussi. Et vous allez me raconter comment vous êtes arrivées à faire aussi peur à une vieille dame. »
Elle me pointe de son doigt rachitique avant de s’aventurer dans les escaliers. Une vieille dame qui se déplace bien pour son âge ! Enfin, c’est moi qui est mis ça en branle, je ramasse la loque en l’avertissant qu’il s’appelle maintenant Willie.
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| | | Invité
| Lun 7 Mai - 20:49 | | |
Elle me jauge je le sens et j’en fais autant, ce n’est pas évident de se faufiler dans l’esprit de cette bonne femme, de savoir ce qu’elle pense, ce qu’elle veut. Pourtant, c’est bien ce qu’il fallait faire, la comprendre, l’analyser, anticiper ses gestes, anticiper ses réactions, mais pour l’heure j’en étais tout simplement incapable. Ellen ne semblait pas réellement plus avancée que moi et son silence vis-à-vis de la pièce, ou pire, de la réaction de mon interlocutrice ne semblait pas l’alarmer plus que ça, ou tout du moins lui donner envie de parler. Le bruit avait évidemment impacté l’événement, instaurant ce climat de méfiance. Chacune de nous semblait à l’écoute de l’autre, mais aussi des bruits de la demeure, elle devait être vide normalement, alors qui était là et qui venait de tirer ? Un homme, une femme, ou simplement le malade qui ne s’était toujours pas réellement exprimé ni sur son identité, ni sur comment il s’était retrouvé esclave d’un noble.
« Laisse-la donc se suicider »
L’autre voleuse se porte volontaire pour monter à l’étage, afin de vérifier qu’il n’y a personne ou au contraire constater qu’il y a bien quelqu’un. Personnellement, je la laisse volontiers se suicider si cela me laisse un peu de temps pour partir. Dans le fond, je sais très bien que je ne vais pas prendre la fuite, je ne suis pas une lâche, du coup d’après Ellen, je suis tout aussi suicidaire que notre complice involontaire. Elle m’abandonne et je la regarde monter les marches puis disparaître. Le malade à repeint les escaliers, ce qui me laisse dubitative, je n’ai clairement pas envie de me retrouver avec un cadavre sur les bras.
« Parce que tu penses que si elle trouve quelqu’un en haut, elle va jouer au cartes ? »
Je laisse un soupir m’échapper, alors que je me place en bas des marches, histoire de pouvoir entendre la conversation, histoire de pouvoir cibler les choses. Je n’ai pas énormément de chance, Ellen a décidé d’être une pipelette et n’a de cesse de remettre en cause mon choix de rester. Adossé contre le mur, en bas des marches, les bras croisés sou ma poitrine j’attends sagement de voir une évolution. Un dialogue s’installe entre ce qui semble être une dame âgée et ma complice du soir. L’ancien esclave est encore en train de laisser s’échapper de ses lèvres l’intérieur de son ventre, du moins plutôt ce qu’il n’a pas dans son ventre. Après un échange visiblement positif dans notre sens, la mamie descend les marches, suivi de la petite voleuse soutenant notre ‘ami’ toujours aussi pâle, toujours aussi mal en point.
- « Bonsoir, madame» fis-je en direction de la bonne femme qui plissait déjà les yeux en m’apercevant « Excusez-nous de vous déranger ainsi, avez-vous besoin d’aide ? »
Je lui tends mon bras, qu’elle ne prend pas, poursuivant sa route jusqu’à sa cuisine sans grande difficulté. Je la regarde faire, la suivant simplement sans un mot. L’ancienne fait chauffer de l’eau sort quatre tasses, des plantes pour préparer les infusions, tout est parfaitement calme, trop calme. Personne n’ose réellement la déranger dans ses occupations et la maîtresse de maison ne semble pas particulièrement mal à l’aise vis-à-vis de notre présence. Installé sur une chaise ‘Willie’ reprend doucement des couleurs, bien qu’il ne soit toujours pas en forme. La dame finit par poser les tasses sur la table et nous invite à prendre place en sa compagnie, elle tire une chaise s’y installe elle aussi se laisse tomber dessus en laissant échapper un « aaaah ».
« De mieux en mieux, maintenant on papote avec mère-grand ? »
- « Alors, racontez-moi un peu ce que vous faites chez moi » - « Notre ami était malade, il s’est écroulé juste devant votre maison… » débutais-je en avisant de temps en temps l’autre voleuse « Nous avons donc frappé à votre porte et chez vos voisins… Eux nous ont envoyé baladé, quand on toquet chez vous, la porte c’est ouverte, alors nous sommes rentrés… pour qu’il se repose un peu. » - « J’avais encore oublié de verrouiller la porte ? » demanda-t-elle simplement - « Désolée » répondis-je simplement le plus sincèrement possible
La dame prend une gorgée de son infusion, je me sens obligée de faire de même, même le faux Willie en profite sincèrement et déguste la sienne, reprenant peu à peu des couleurs.
- « Et toi, c’est quoi ce qui se trouve dans ton dos, tu es une artiste ? »[/i][/i]
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| | | Gwen Feien
| Sam 12 Mai - 13:13 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Je n’irais pas jusqu’à dire que je sois surprise qu’Ester soit toujours là, mais presque. Elle aurait pu partir. Rien ne nous lie. J’ai pris un risque sans la consulter. Un pari risqué que de rester. Mais ça l’est tout autant de sortir trop tôt. Et j’ai eu raison, la vieille femme ne représente pas une grande menace, surtout sans arme. En plus, pour ne rien gâcher, l’autre voleuse ne me contredit pas. Elle reste sur une ligne cohérente, elle a dû entendre une partie de l’échange au moins. Parfait. Elle joue bien les ingénues je trouve. Et Willie son rôle de malade, c’est un bon point qu’il ne parle pas finalement. Quant au chien c’est un plus dans notre crédibilité ! Le hic c’est mon tableau. Je ne me suis évidement pas assise. Impossible avec l’œuvre toujours dans mon dos.
« Oui. »
Sans aucune hésitation, je lui réponds. Il faut l’être pour être dans les Danseurs du Crépuscule ! Ce n’est peut-être pas de ceux qui peignent ou même ceux qu’elle a en tête, mais ça ne me gêne pas de mentir. Mieux vaut continuer de lui raconter une histoire que de l’impliquer dans une la dépassant. Quelque part, c’est une bonne action ? Inutile de se mentir à soi-même, je m’en contrefiche totalement. Par contre je trouve la situation très amusante, intéressante. Et cette vieille dame attise ma curiosité : nous croit-elle vraiment ou bien ? J’ignore quelles peuvent-être les motivations d’une telle personne, l’ennui, la solitude ou, allez savoir, la nostalgie d’un passé plus mouvementé ? Ou encore autre chose qui ne peut me venir à l’esprit.
« Mais je ne peux pas vous le monter avant de l’avoir remis à ceux qui me l’ont commandé. Question de principe. »
Seulement à ce moment, je me décide à le poser, en gardant toujours une main dessus, pour pouvoir m’asseoir. Je surveille du coin de l’œil que cet idiot de chien ne vienne pas l’abîmer tout en buvant un peu de cette infusion. Tout le monde en a bu, ce ne doit pas être dangereux. En tout cas, ce n’est pas mauvais.
Elle hoche la tête sans que je sache plus l’interpréter que le reste puis reprend la parole de sa voix douce. Ses mains tremblent légèrement lorsqu’elle pose la tasse mais je ne pense pas que la peur soit encore présente, ce n’est qu’un signe de son âge avancé comme le sont ses rides ou son dos sensiblement tassé.
« Puisque nous partageons notre table, j’aimerais autant connaître vos noms. Je connais le sien déjà, Willie et vous ? Et votre compagnons à quatre pattes ? Moi, c’est Rose, ou Rosemary mais personne n’utilise cette version vieillotte.
-Moi c’est Gwen et elle, Ester, quant au chien c’est Biscuit. C’est celui de Willie, pas le notre. On est pas responsable du nom... »
C’est vraiment étrange d’être là à papoter alors qu’il y a peine quinze minutes on courrait pour nos vies. Rien que le fait de papoter avec deux parfaites inconnues. Même si avec la brune on partage une petite aventure. Finir un vol de cette façon est plutôt extraordinaire. Enfin, techniquement rien n’est fini tant que je n’ai pas eu ma paye ou livré les affaires. C’est plutôt une pause bienvenue. J’observe et j’attends la suite, j’ai bien quelques questions en stock mais je préfère voir leurs actions pour l’instant. |
| | | Invité
| Sam 26 Mai - 13:14 | | |
J’écoute la conversation, avisant tour à tour les personnes qui s’expriment, la grand-mère est curieuse et plutôt observatrice. Si elle n’entend pas bien, visiblement elle a encore une bonne vue et un bon esprit de déduction. Ce qui soyons honnête commence à me faire douter des bonnes intentions de notre ancienne hôtesse de maison. La naïveté ne semble pas faire partie de son caractère, elle s’interroge sur des éléments bien trop pertinents, à moins qu’elle soit simplement curieuse. Ellen ne dit rien, ce qui augmente ce petit stress naissant, l’autre voleuse ne semble pas s’inquiéter, quant au malade, il reste égal à lui-même silencieux. Mes doigts s’enroulent autour de la tasse, je la porte à mes lèvres, avale une gorgée, savoure le liquide qui soulignons-le n’est pas mauvais. Je détaille la vieille dame, sans trop m’interroger, j’essaie de me convaincre qu’il faut rester naturel et spontanée dans ce genre de situation. Ma complice du soir semble dans le même état d’esprit, elle répond positivement et rapidement à la question de l’ancienne. Je tente de rester neutre, de ne pas montrer ma potentielle surprise. Mes doigts restent sur la tasse, alors mon regard continue de suivre les différentes personnes animant la conversation. L’intrigante voleuse, trouve une excuse pour ne pas la dévoiler et finalement, c’est dans un « mh-mh » tremblant et un hochement de tête que se terminer l’interrogatoire, ou presque.
Prenant confiance en la situation, la dame d’un certain âge demande les identités de chacun, la désormais Gwen nous présentes, en donnant notre véritable identité, ce qui me laisse dubitative. Si elle avait envie de se faire un petit frisson de risque, grand bien lui fasse, elle n’était pas obligée de m’entraîner dans l’affaire. Involontaire j’ai dû froncer les sourcils, quelques secondes pas plus. Alors que la conversation semble toucher à sa fin, je sens que le regard de la responsable des lieux se déposer sur moi. Personnellement je n’ai rien à rajouter à tout ça, plus le temps passe, moins j’ai envie de rester ici. J’tente de faire un effort, alors qu’Ellen se met à grogner. Toujours là pour enfoncer le clou.
- « Vous deviez dormir à cette heure, nous sommes encore une fois navrées de vous déranger ainsi… Nous n’allons pas vous déranger très longtemps. » - « Oooooh, mais vous ne me dérangez pas » s’empresse-t-elle avant de réajuster « Je suis contente d’avoir de la visite, je n’ai jamais beaucoup de visite »
« Géniale mémé s’ennuie, l’éclate total bientôt vous allez jouer aux cartes » Je coule un regard vers Biscuit, qui semble soudainement prendre ses aises, il se met à aboyer à dandiné du popotin pour venir récupérer un petit quelque chose, ou une caresse, n’obtenant pas de résultat de mon côté, il tente Gwen, puis le malade et enfin saute sur les genoux de la grand-mère. Celle-ci se met à rire, offrant davantage de câlins à l’animal. Malheureusement l’ambiance bon enfant ne resta pas longtemps, des bruits dans la ruelle indiquèrent du mouvement. Alors qu’on tambourinait à la porte avec force, une voix masculine se fit entendre :
- « Milice de la ville, on nous a signalé un coup de feu, ouvrez cette porte. » - « J’arrive, j’arrive » dit fortement la vieille dame, puis beaucoup plus bas « Vous devriez monter les jeunes, du moins, je le suppose ? »
Coulant un regard vers Gwen puis le malade et enfin le chien, j’opine simplement la tête avant de soutenir celui qui avait une couleur plus vivante pour monter vers la chambre de la responsable des lieux. De toute façon, il n’y avait pas trente-six solutions, la porte d’entrée étant bouchée par des hommes de la force de l’ordre. La dame elle avançait lentement mais sûrement jusqu’à la porte d’entrée pour y ouvrir, alors que les coups sur la porte se faisaient plus violents :
- « J’arrive, j’arrive » fit-elle difficilement.
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| | | Gwen Feien
| Mar 5 Juin - 9:33 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Et voilà, j’en étais sûre ! La discussion allait pourtant bon train mais il a suffit que je pose mon tableau pour que la milice toque à la porte. Bonjour la galère pour aller vite. Je suis les pas semi-rapide du malade et de ma collègue en essayant de ne pas me prendre les pieds dans cet imbécile de chien. Nous sommes à peine en haut lorsqu’elle ouvre la porte. Aller dans sa chambre devrait être relativement sûr, je ne pense pas qu’ils viennent fouiller la chambre d’une vieille dame. De toute façon, s’ils entrent on aura un autre problème : la table apprêtée pour quatre avec des tasses semi-remplies et chaudes. Trop tard pour y faire quelque chose. Il faut faire confiance à notre hôte. Et ouvrir les yeux et les oreilles. Évidemment, pour savoir ce qu’il se dit en bas nous n’avons pas fermé la porte, juste entrebâillée. Je fais signe à Esther d’installer Willie dans le lit, ce n’est pas grave s’ils le trouvent lui. Pour nous, il y a la fenêtre, sans balcon et donnant sur la rue où sont les miliciens et la grande armoire qui pourrait contenir un régiment Sans parler du lit haut avec des draps tombant à ras du sol. Mais dans aucune cachette il n’y la place pour moi et le tableau… Je pourrais sortir essayer ailleurs mais les bribes de conversation que j’attrape à ce moment me persuade que ce n’est pas nécessaire, la dame nous couvre. Prendre le risque de faire du bruit en plus ou de se retrouver bloquer dans une pièce sans fenêtre, c’est inutile.
« Vraiment ? Je suis désolé de dérangé tout le monde à cause d’un simple cauchemar ! Quelle maladroite je fait !
-C’est donc vous qui avez tiré ? »
Je pose le tableau et le fait coulisser doucement derrière le meuble. Ainsi libérée du poids et de l’encombrement, il ne me reste plus qu’à me décider pour la cachette et j’opte pour l’armoire. Pourvu que la porte ne grince pas. Et que ce soit inutile de se cacher. À l’intérieur, il y a une fraîche odeur de lavande et divers tissu me chatouille et me caresse. Cette fois j’essaie de refermer entièrement la porte. Accroupie dans le noir au milieu de ses vieux vêtements, j’ai presque l’impression d’être dans un cocon. Je n’entends plus que les bruits dans la pièce, les trottinements du chien et le bruit de ses griffes sur le parquet.
Une minute, deux minutes passent. Puis il y a de l’animation. Quoique leur ai raconté Rosemary, ce n’a pas été suffisant pour les empêcher de monter, à moins qu’elle les ai encouragé pour appuyer son histoire ? Je n’ai pas de doute sur le fait qu’elle leur en ai raconté une. Dommage que je n’ai rien pu entendre. Il faut pas croire : mon cœur bat à la chamade, je me divertis comme je peux pour me calmer. Pour ne rien gâcher, je commence à avoir chaud la dedans.
« Et lui, c’est qui ?
-C’est mon neveu ; Willie. Je vous en ai parlé déjà. Je l’ai installé dans ma chambre le pauvre, il est arrivé ici tout malade. Je m’apprêtais à nettoyer les escaliers mais vous êtes arrivé.
-Vous avez tiré où ?
-Attendez, j’y vois plus très bien. Quelque part par là il doit y avoir un trou. Je vous ai dit que Biscuit m’avait fait peur ? »
Je n’entends pas tout, je reconstitue les bouts qui me manque. Avec sa dernière affirmation, elle les a éloigné de mon coin de la pièce et je les entends moins. Décidément, c’est une mamie bien impressionnante ! Ça en serait presque comique si nos vies n’étaient pas en jeu. À moi et Esther, l’autre est tranquille.
L'idée de pousser un tout petit peu la porte de l'armoire est très attrayante, juste pour savoir ce qui se passe, connaître le dénouement de ce mensonge que j'ai commencé et qui prend de l'ampleur. |
| | | Invité
| Mar 12 Juin - 11:24 | | |
Monter les marches, vite, soutenir l’autre qui ne parle toujours pas. Si je ne dis rien, je reste plus ou moins stressée, passant une main dans son dos, j’impose un nouveau rythme jusqu’à le pousser entièrement dans la chambre. À peine, notre petite troupe complice dans le lieu de nuit de la grand-mère, que celle-ci ouvre la porte. Nerveuse, je jette un coup d’œil à Gwen, celle-ci est bien là, immobile complètement. D’un commun accord, on laisse le malade se glisser dans le lit de la vieille, je m’essais à un regard vers ma binôme, elle a toujours son tableau, va falloir qu’elle s’autorise à le laisser, sans quoi, elle ne pourra se glisser dans aucune cachette. Je glisse un doigt sur mes lèvres, histoire que tout le monde prenne bien conscience que le moindre bruit n’est pas permis. En bas l’ancienne, couvre tout le monde, ce qui faut-il l’admettre m’inquiète tout autant. Faut être une sacrée mémé pour accepter de couvrir des inconnus, d’autant plus des aussi suspects que nous. Soit on a affaire à la nouvelle grand-mère de l’horreur, soit à la gangster de l’ancien temps, soit peut-être pire, bien plus que pire même. Quoi qu’il en soit, celui qui était encore enchaîné il y a peu nous regarde avec de gros yeux, le clébard s’amuse à marcher sur le plancher en long en large et en travers.
Difficile de savoir où se glisser, difficile de savoir s’il ne faut pas bouger ou alors trouver une cachette. Visiblement Gwen elle a déjà fait son choix, elle se retrouve dans la mémoire. Mauvais choix. Se retrouver dans les vêtements de mémé, honnêtement je préfère largement me glisser sous le lit, parce que être entre la culotte XXL, le bas et la couche pour les fuites urinaires, personnellement je préfère le dessous-lit, je ne risque pas de trouver des intestins de cochons ou la mauvaise mode des petits bourgeois, des préservatifs. Ou alors, là franchement l’ancienne elle me laisserait sur les fesses. Vraiment. Quoi qu’il en soit, je réussis à me glisser sous la couche de notre hôte. Pas de mauvaise surprise, par chance, hormis quelques grains de poussière, des bas aussi immenses et étriqués que mon imaginaire m’amène à comparer à des œuvres utiliser lors de pratiques peu acceptables de couple d’un soir ou même plus long.
Le silence s’attaque ensuite à notre pièce, douloureusement, dérangeant, des pas montent les escaliers et cette fois-ci ils sont bien dans la pièce, on a de la chance-personne ne fouille, des questions sont posées vis-à-vis du chien, de celui qui se trouve dans le lit. Je ne bouge pas, n’ose pas glisser le nez en dehors des draps qui débordent du contour de la couche. Mon cœur s’emballe légèrement, tambourine dans ma poitrine, si le milicien décide de fouiller, s’est foutu. Rien. Il s’éloigne un peu, descend de nouveau les escaliers alors que la grand-mère continue d’expliquer qu’elle avait fait le rêve qu’elle se faisait cambrioler. Ça me fait sourire, c’était pas entière faux dans le fond.
- « Mouais » rajoute l’homme en l’avisant « A votre âge, il faudrait éviter d’utiliser des armes à feu, surtout si votre vue fait défaut. » il hausse les épaules, descend les marches et pivote vers la cuisine, avise les tasses « Vous êtes certaine que vous n’êtes que deux ici ? » demande-t-il sourcil froncé « Je devrais peut-être… » BLING.
Le choc fut rude et la silhouette masculine avait dû s’étaler sur le sol. Ce n’était pas difficile de le deviner, le bruit d’un corps qui s’écroule est parfaitement reconnaissable. Si jusqu’à présent la discrétion me semblait importante, la voix de l’ancienne qui s’fait entendre du bas, elle, elle laisse entendre que c’est fini l’infiltration deux points zéro.
- « Les jeunes, faut descendre, y a eu un imprévu » qu’elle nous hurle « Hop, hop hop ! »
Je rampe rapidement m’extirpe du lit, fait un signe à notre malade de ne pas bouger. Clairement je n’ai pas envie de me le taper ailleurs, si notre super mamie pouvait décider de l’adopter lui et le chien, ça m’arrangerait. Bref, je descends prudemment, longeant le mur avec dans l’idée de ne faire plus qu’un avec lui. Ma binôme du jour est silencieuse, ce qui faut-il l’avouer est très perturbant. En bas, la scène qui se joue est… déroutante. Notre hôte à dû sacrifier un magnifique vase contenant des fleurs, puisque celui-ci est brisé, la tête du milicien saigne un petit peu, rien de grave à première vue, sa tenue est humide, un peu trop même et autour de lui se trouve une multitude de tiges fleuris. Cette grand-mère-là, elle n’a rien de commun, c’est bien l’unique phrase qui me vient à l’esprit en contemplant le massacre. La découverte me fait ralentir, jusqu’à même me stopper, le chien ne semble pas s’en offusque, puisqu’il dévale jusqu’en bas, léchant l’eau rependue sur le sol et l’homme.
- « Ne lèche pas n’importe quoi Biscuit » dit-elle en le poussant avec sa canne qu’elle à récupérer dans un coin « Bon vous venez ou vous préférez camper dans l’escalier, j’suis pas certaine qu’il reste inconscient longtemps le brave homme »
Elle attrape l’air de rien, un autre vase qu’elle tend vers Gwen, j’suis pas certaine de saisir l’idée de l’ancienne, mais clairement, à mes yeux, ça ne sent pas bon.
- « Allez ma p’tite un bon coup derrière la tête et vous décampez, j’pense pas que le monsieur apprécie réellement le coup sur son crâne. » elle prend une inspiration « Plus vite que ça, dépêchez-vous. »
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| | | Gwen Feien
| Mar 19 Juin - 14:09 | | Irys : 1781814 Profession : Voleuse
| Aille. Si seulement il n’avait pu ne pas voir se détail, ne pas s’y attarder ou monter autant de zèle. Pas le temps de traîner ou de vraiment râler. Je sors du placard et laisse sans regret derrière moi l’odeur de vieille et je récupère mon tableau. Je ne m’occupe pas de Willie, il est le cadet de mes soucis. Forcément, Ester est devant moi. Je suis peut être sortie plus vite de ma cachette, mais j’ai dû récupérer le tableau. Il est impensable de le laisser là. Les battements de mon cœur se sont à peine ralentis lorsque la vieille dame me donne un vase. Je n’ai pas vraiment les mêmes scrupules ou les mêmes principes que la plupart des gens mais frapper une personne qui m’a aider… « Vous êtes sûre ? - Plus vite que ça, dépêchez-vous. Ah et passez par la porte de derrière, il y avait un autre milicien dans la rue. »Bon bah, c’est parti. Le vase se brise sous le coup et elle s’écroule. J’espère ne pas lui avoir trop fait mal mais pas le temps de rester. Ce serait contre-productif. Faut que notre petite troupe dégage de là au plus vite. Notre « ami » toujours en dernier avec le chien sur les basques. Je les aurais bien laissé là, enfin… La cour de derrière est petite est mitoyenne aux autres maisons. Un muret bas sépare chacune des cours. On pourrait facilement remonter la rue comme ça, si on le voulait. Le portail n’étant visiblement pas fermé, coincé dans une position semi-ouverte, autant passer par là. Cette fois, je compte bien aller jusqu’au repaire de mon camarade. La Guilde avisera de ce qu’elle veut faire du chien et du prisonnier, et de la potentielle recrue. Nous sommes à peine à deux rues de la maison lorsque les coups de sifflet retentisse. Dur de se retenir de courir mais ce serait la meilleure façon de se déclarer coupable. Et il n’y a personne ici. Pas besoin de ce concerter pour s’éloigner et prendre une rue perpendiculaire. Il me faudra remettre la main sur une artère principale pour me repérer, on mettre un peu plus de temps pour arriver à destination mais ça vaut le coup. C’est visiblement dur pour l’inconnu qui souffle et souffre en silence. Je souffle aussi mais j’ai l’excuse du tableau et de la marche rapide. Pas vraiment le moment idéal pour se taper la discussion quoi. Inutile de dire que je suis soulagée quand on retrouve le chemin puis quand je peux enfin taper le code à la porte de la boutique d’arme, d’apparence fermée bien sûr. Ce n’est pas à la porte de devant là où le rideau de fer est baissé où je m’échine mais à celle de service dans la ruelle attenante, bien moins passante. Pas que le quartier soit très peuplé à cette heure. Et pour cause, à côté du marchand d’arme, il y en a un de tapisserie, un forgeron et un armurier et je passe les autres. Rien qui justifie qu’on y traîne le soir. Les rares lumières dans la rue, outre les lampadaires alimentés par de la magilithe, sont les fenêtres aux étages où logent les familles des commerçants. « Ce n’est pas trop tôt et... »Je ne lui laisse pas le temps de poser des questions pas plus que je ne m’arrête pour faire les présentations. Je force mon passage pour entrer dans son vestibule/débarras. La lanterne qu’il a prise avec lui repose sur une étagère et éclaire la pièce que j’ai déjà vu il y a une semaine de ça. Toujours aussi encombrée avec des étagères chargées de caisses au contenu inconnu. Pas de siège ici, évidemment. Et pas assez d’espace pour trois, quatre si on compte le chien pot de colle. Je m’enfonce dans la pièce pour aller directement à la cave, emportant avec moi sa lanterne même si j’ai mes lunettes. « On fait les présentations en bas si ça te gène pas, c’est pas léger ce truc. »On va pas dire qu’on est mieux installer au sous-sol mais au moins il y a de la place et les caisses au sol peuvent servir de siège. D’ailleurs, encore une fois je prends mes aises, je pose le tableau puis mes fesses. « Le type là était un gars enfermé dans un placard, pour faire simple, de monsieur Delamanche. Un petit extra en plus du tableau. Je pense qu’il y a de quoi tirer des infos intéressantes. Et elle c’est une recrue, t’as pas besoin de connaître son nom je la présenterais moi-même. »Bon, ce n’est pas tout à fait vrai. On a pas eu l’occasion de poursuivre notre discussion sur les Danseurs mais dire tout autre chose se retournerait contre moi et c’est assez proche de la vérité. Même si l’informateur pas née de la dernière pluie risque de me poser des problèmes si ça s‘avère faux par la suite. Il doit bien avoir le double de mon âge et tremper dans bien plus de combine que moi. « Vraiment, et j’en fait quoi de ton gus en attendant ? C’était pas prévu ça ! Ni ça et encore moins ça ! »Il désigne tour à tour l’homme, Ester et le chien qui semble vouloir marquer son territoire. « Ah oui, et ça, c’est le chien du proprio.T’en fais ce que tu veux. Nous on décolle demain matin, fin de matinée pour aller à la guilde, les couchettes sont bien faites pour ça ? Je peux pas y aller avec ces deux là mais je leur dirais qu’ils sont là en plus de la cible. Ça te va ? »Normalement, le tableau devait rester là le temps que la transaction est lieu. On évite trop de déplacement d’objets autour du QG. Le chikh devait me donner un mot certifiant que j’avais fait mon travail pour je puisse être payée et l’affaire devait être close. Sauf que là, c’est pas le cas bien sûr. Enfin, ma question ne s’adressait pas à lui mais bien à Ester. Pas qu’il y ait vraiment d’alternative. C’est plus une sollicitation pour qu’elle corrobore mes dires. - HRP:
Si je suis allée trop loin, ou que ça te va pas, hésite pas à me le dire ! Je te laisse nous mener au QG si tu le souhaites ( il n'y a rien de décrit pour cette ville )
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