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 [Contrat] Marcher sur des oeufs.

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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptyVen 25 Mai - 0:09


Le silence d’abord. L’incrédibilité d’un capitaine ensuite. Florin n’avait-il pas été suffisamment clair, n’avait-il pas dit tout ce qu’il savait ?  Si, du moins à ses yeux, ses doigts s’étaient resserrés sur le coin du bois de la table, avec force, ses articulations s’étaient mises à blanchir sous la pression, son regard c’était fait plus froid, plus dur, alors qu’il tentait de conserver un calme d’apparence en tirant plus fortement sur sa pipe. Une vague de fumée n’avait pas tardée à se rependre dans la pièce, sans que cela ne le gêne, sans qu’il ne se demande une seule seconde si ça pouvait gêner les demoiselles ou le géant. D’ailleurs celui-là parlons-en, il était là, vexé, contrarié, se faisant plus gros que ce qu’il n’était. Pensait-il réellement avoir de la réputation, valoir quelque chose lui et son capitaine inconnu à l’heure actuelle ? L’agacement encore et un véritablement capitaine influent qui ne savait pas réellement comment réagir. Impossible de renvoyer les trois individus, il avait besoin d’eux, il avait besoin que tout ceci se termine. Prenant une inspiration, laissant ses doigts jouer sur la table, l’homme avisa la première donzelle sortir un calepin, prendre des notes. Son sourcil s’était légèrement surélevé alors qu’il n’avait de cesse de prendre le tout pour une mauvaise plaisanterie. Tout ceci ne pouvait être qu’une mauvaise plaisanterie, de la perte de son chargement à ce moment précis où il faisait face à un trio que très peu… sur la même longueur d’onde.

Le pirate n’avait pas eu le temps de répondre à la première, que le géant avait fini par partir, le morceau de papier entre les doigts, l’autre bonne femme, celle qui avait néanmoins fait l’impression la plus positive au capitaine en profita pour s’échapper aussi. De nouveau seul avec celle qui n’avait de cesse de parler, l’homme ne sembla pas se détendre, bien au contraire. Prenant une légère inspiration, il tenta néanmoins de rester avenant, ne pas paraître trop dur ou pas suffisamment indulgent. N’est-il pas normal qu’ils cherchent à obtenir le plus de détail possible après tout ? Frappant finalement du point sur la table et se relevant, c’est dans un élan de tentative de calme qu’il reprit la parole pour répondre aux questions :

- «  Je l’ignore » fit-il en tirant sur sa pipe « Je suppose que tout est possible en fonction du temps utilisé, je ne me souviens pas très bien de cette soirée pour être honnête » il fit quelque pas, prenant visiblement le temps de réfléchir « Nous étions au port, on est toujours là quand on n’est pas en mer, c’est logique. » il sembla plus agacé concernant sa marchandise « Je pense que si quoi que ce soit de similaire à ma marchandise avait refait son apparition quelque part pour être revendu, je serais déjà au courant. J’ai des amis un peu partout, des amis fidèles, contrairement à celui que je pensais mon ami, il ne tenterait rien contre moi…. La peur à bien des inconvénients, mais aussi bon nombre d’avantages voyez-vous. » La conversation, la suite, il n’aimait pas trop «  Je ne suis pas en enquêteur ou un homme de la milice, si la personne fait ses preuves elle peut rejoindre l’équipage. Méra est celle qui occupe ma couche actuellement, ce statut apporte quelques mauvaises ententes évidemment, mais ses talents sont respectables et la rend plus appréciable par les hommes. Pour le reste je ne sais pas »

Il s’installa de nouveau lourdement sur sa chaise, il espérait que l’interrogatoire soit terminé, sans quoi il n’était pas certain de conserver encore suffisamment de patience pour continuer à dialoguer ainsi. À l’extérieur c’était une autre scène qui se jouait, les deux étrangers venaient de passer la porte, avisant l’équipage qui s’activait à rendre le navire impeccable. Trois hommes astiquaient le pont devant eux, le gringalet, celui un peu plus costaud de tout à l’heure et un autre qui regardaient la venue des arrivants d’un mauvais œil. Tous ceux qui n’étaient pas piratés n’avaient rien à faire ici pour lui.  En haut, des membres de l’équipage semblaient discuter, tout en s’éloignant des intrus, deux autres s’amusaient à faire un concours de crachat et la dernière, une femme à la silhouette avantageuse observait le tout de façon neutre, la carrure du géant semblait l’impressionner quelque peu sans qu’elle n’en laisse rien paraître. Prise dans ses pensées, elle ne semblait pas réellement faire attention à son entourage.

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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptyMer 6 Juin - 20:37
     Maîtriser la situation est la première chose qu’on apprend à faire, quand on devient mercenaire. Aux yeux de Sakari, il n’y avait pas de différence fondamentale entre être au milieu de la bataille en plein Khashin entourée de ses compagnons en formation compacte, livrer un duel de tireurs d’élite dans les rues, s’infiltrer dans une position hautement gardée ou encore tirer le meilleur parti de la situation actuelle.
     Et il y avait du boulot en la matière. Ce capitaine semblait vraiment réticent à participer, alors que c’était dans son intérêt exclusif. Sakari jugeait qu’il ignorait trop de choses que n’importe qui pourrait savoir. Bon, n’importe qui n’étant pas complètement ivre, il fallait reconnaître cela, mais pour ne l’avoir jamais expérimenté elle même, Sakari ne savait que peu de choses des ravages que produit l’alcool sur le cerveau.
     Sans parler de ses compagnons, qui semblaient ne pas du tout apprécier qu’elle leur donnât des ordres. Tant pis pour eux. De toutes façon, dans un groupe comme celui-ci, les hiérarchies sont forcément rotatives, et Sakari n’émit aucun doute quant au fait que dès qu’Eylohr ou Loën se mettraient à donner des ordres dont leur respect déterminerait leur survie ou la réussite de la mission, elle ne serait pas celle qui aurait tout fait foirer suite à un manque de professionnalisme ou une trop haute opinion d’elle-même. En outre, il était dommage qu’ils se fussent comportés ainsi, car elle les aimait bien, tous les deux. La mage, rien que par son statut de mage, faisait grand effet sur Sakari, qui avait en outre très rarement vu des personnes de peau noire et ayant un parlé aussi agréable à l’oreille. Le guerrier, lui, était un homme fort, solide, un pur produit de ces contrées, et rien que pour cela il méritait le respect qui est dû aux guerriers – même s’il était parfois un peu balourd. Il faudrait lui demander de quelle tribu de Marnaka il venait, car son physique trahissait son sang-mêlé.

     « Intéressant. »
     Elle conclut d’un ton neutre. Le cuisiner plus encore n’aurait sans doute servi à rien.
     « Si quoi que ce soit vous revient en tête, hein, vous savez qui trouver. Histoire qu’on fasse bien notre boulot. Ouais, ça doit faire bizarre de s’faire questionner comme au poste, mais hé, si la police utilise des techniques qui fonctionnent, pourquoi ne pas leur piquer, hein, hé. »
     Sur ce, elle se leva, et tendit sa main au capitaine.
     « On va trouver cette cargaison et votre second. »
     Il fallait pour cela réfléchir à de nouvelles pistes. Si la cargaison ou le personnage n’avaient pas réapparu sur Aildor, c’est que tous deux se planquaient dans un trou à rat en attendant que ça passe et que le capitaine abandonne, ce qui était tout à fait possible, car Als’Kholyn est un lieu où on peut très aisément se planquer, ou alors qu’ils avaient quitté le continent, auquel cas tout espoir de les retrouver avait disparu, car en plusieurs semaines, on a le temps de se réfugier avec le pognon de la cargaison recelée en poche dans les endroits les plus improbables.
     Il fallait donc nécessairement partir du postulat que Magnus était encore sur le continent, car le cas échéant, cette mission était avortée avant d’avoir pu commencer. Bien entendu, Sakari ne fit pas ce raisonnement dans son esprit, mais sauta de suite à la conclusion suivante, par un mélange d’instinct, d’expérience et d’intuition :
     « Si c’est pas déjà fait, surveillez toutes les sorties du port. S’il est pas fou, Mug anus va tenter de fuir, en demandant à un contrebandier discret. »
     L’accent, toujours.
     En attendant, Sakari songea qu’elle devrait aller enquêter auprès des magasins de nourriture de la ville. Ça pouvait sembler idiot, mais si Magnus s’était planqué quelque part, il devait avoir fait des provisions, et évitait sûrement de repasser quotidiennement acheter ses croissants et son jambon en ville. Pour éviter qu’on ne le remarque, surtout que sa tête devait être mise à prix, il devait acheter en grandes quantités d’un coup pour pouvoir tenir longtemps sans être inquiété. Tout achat quantitativement important de denrées aisément conservables par un homme seul dont Sakari avait la description physique et le portrait devrait difficilement passer inaperçu.
     Une fois ses salutations adressées au capitaine, elle sortit donc, pour voir comment s’en sortait ses petits camarades et leur soumettre son plan.

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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptyMer 4 Juil - 16:51
Ce n’est qu’un mauvais rêve. Ce ne peut être qu’un mauvais rêve. De grogne et de rage, le visage de la montagne s’épaissit. On s’attend à ce qu’il exhibe dans l’instant des dents blanches, instruments d’un carnage à venir. Il n’en fait rien, ou plutôt il se lève. Il se lève et… suit Loën. Qui se prend la surprise en pleine face, prête qu’elle était à entamer un repli définitif et efficace en direction de la terre ferme. Le papier serré dans sa grande pogne, l’animal sort le front bas et l’orgueil froissé sur la pont, franchissant sans mot dire la porte poliment tenue par la jeune femme.

Une vague plus grosse que les autres vient la déstabiliser alors qu’elle referme la porte. Loën se rattrape de justesse à la poignée de la porte et s’en mord la langue de joie… Le vent s’est épaissit et au goût du sang dans sa bouche vient se mêler l’iode qui fouette son visage. Sous ses pieds le pont est devenu imperceptiblement plus traître et, ravi de l’occasion, son estomac en profite pour se rappeler à elle. Tangue la bile… Il s’agit de contenir les joies maritimes, si Loën veut garder un tant soit peu de crédibilité auprès de l’équipage. Les sourcils froncés et la main discrètement mais fermement agrippée au bastingage, la jeune femme part récupérer sa cape dans laquelle elle s’enroule. Si elle peut camoufler sa grimace de malaise, ce ne sera pas un mal.
Pendant ce temps, Lothar s’engage de son pas massif vers le groupe de marins qui récuraient jusque là, avec plus ou moins de bonheur, le pont. Visiblement les loubards étaient intrigués par les messes basses de leur patron avec la troupe hétéroclite : on le saurait à moins. Une magicienne maure venue des confins de la terre et bariolée comme une catin de luxe, un demi-géant au front bas et agressif et une naine velue conciliante mais sans doute pas très intelligente. Le tout en conciliabules intimes avec le patron au caractère de cochon et au foie de porc… Le mélange pouvait prêter à rire, mais surtout à se cacher. Et c’est justement ce que cherchaient à faire les trois loustics, quand ils se rendirent compte que Lothar était lancé sur eux comme un rhinocéros sur un caillou. Ils n’avaient aucune chance.

Loën, elle, n’hésite pas longtemps. Les marins vont subir la colère du grand forgeron de plein fouet et venir ramasser les pots cassés n’est d’un intérêt que limité. De plus, si la jeune femme est parfaitement capable d’intimider ces loups de mer, elle sait qu’ils se confieront toujours plus facilement à un homme du coin, à un vernaculaire, surtout si celui-ci sait manier les poings (à défaut des mots). Loën se dirige sans regret vers le pont supérieur où deux hommes et une femme se trouvent déjà. Les autres ont fuit déjà et, ignorant les cracheurs, elle se dirige directement vers la femme. Une belle femme à la chevelure opulente, que les marques du temps n’avaient pas encore flétrie. Avec son expression songeuse et lointaine, elle est bien la seule à ne pas s’être rendue compte du chaos qui règne sur le navire… Ou à faire semblant de ne pas le voir.

Tout en souplesse, Loën s’approche d’elle de façon à ne pas la surprendre. Non, elle ne voit rien. Décidément l’esprit de la femme est parti bien loin…
« Je suis Loën, du clan Po M’Bak. » L’inconnue sursaute légèrement, rattrapée par la réalité et la voix grave de la magicienne. « Je suis là pour porter assistance au capitaine Florin et retrouver la cargaison et son voleur. » Une pause. « Je présume que vous êtes Méra ? J’ai quelques questions à vous poser, si tel est le cas. » D’un pas, Loën se place de façon à faire dos à Eylohr. La vision de l’interrogatoire brutal de Lothar ne pourra que valoriser la courtoisie grave de la jeune femme, fermement décidée à obtenir des réponses.

« Vous connaissiez le mutin ? »

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptyLun 9 Juil - 16:13
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Eylohr maugréait intérieurement, ne voulant pas laisser entrevoir au monde extérieur les conciliabules intérieures à son cerveau en ébullition. Il était sorti donc, et la vague qui fit presque défaillir la magicienne ne provoqua qu’un léger sursaut que les genoux habitués du colosse réussirent à neutraliser. Un léger fléchissement, et la vague passe. Eylohr regarde alors autour de lui, cherchant de son regard glacial des marins un peu trop apeurés pour les interroger… Du mieux qu’il pouvait. Et Eylohr, ce qu’il fait de mieux, c’est le pire.

    S’approchant d’un groupe de marin qui détalle à sa vue comme un ours s’approcherait d’un groupe de lapins apeurés, Eylohr choppe l’un des fuyards par le col de sa veste et un autre de sa grosse main sur la poitrine. D’une forte poussée, il rapprocha les deux fuyards du troisième qui n’avait pas pu bouger. Le groupe était regroupé, Eylohr pouvait poser ses questions.


    - Dis donc toi, pourquoi qu’tu t’barre ? Dit-il au premier qu’il avait attrapé. Vous r’ssemblez à des types qui cachent des choses.


    Il laissa volontairement un silence de mort s’installer entre lui et les trois autres marins apeurés pour que celui-ci puisse appuyer un peu plus encore sur les propos du colosse. Il s’improvisait inspecteur, ce qui n’était pas son rôle le plus crédible, mais lorsqu’un homme aux dimensions titanesques vous accuse de tramer quelque chose de bizarre sur un navire en proie à toutes les spéculations… Soudainement, le jeu d’acteur ne semble plus si important. De gros bras, une voix puissante et une allure de tueur suffisent à faire trembler le moindre marin déjà apeuré par un capitaine sur le qui-vive. Eylohr comptait jouer là-dessus. Aussi, après un silence plus que pesant, il s’approcha du groupe encore un peu plus et reprit son numéro.


    - P’tits génies, j’ai r’çu cart’blanche pour r’trouver l’mutin. On est des pirates nous tous… Mais l’respect… C’primordial ! Alors…

    Il repose un silence aussi pesant que lui, pour la seconde fois. Mais cette fois-ci, ce ne serait pas sa voix qui le briserait mais ses poings. Il agrippa un des trois marins, celui qui semblait le plus terrifié, à sa droite. De sa grande main, il attrapa la frêle gorge du marin et rapprocha dangereusement la tête du pantin de son propre genoux. Le résultat fut sans appel : Un craquement horrible, une gerbe de sang et un bruit à moitié étouffé dans un gargouillement. Le marin à moitié assommé et au visage ensanglanté tomba au sol sans dire un seul mot ni un seul bruit. L’état de choc. Il était là, au sol, les deux bras à moitié relevés, sans bouger. C’était comme si le coup l’avait privé de ses réactions. Une vraie loque qui s’évanouirait bientôt. Et pour s’évanouir, il s’évanouit. Les deux autres étaient devant le colosse, les yeux écarquillés comme de vrais ronds de flancs. La tension était palpable, alors pour pencher la balance dans sa faveur, Eylohr porte à la vue de tous son poing tâché d’une giclée de sang et s’essuya sur la veste d’un second marin face à lui. Une petite claque sur la joue, et il reprend son rôle.


    - Alors ? Toujours rien à m’dire les tocards ? Allez-y, j’peux jouer à ça toute la journée, j’suis sûr qu’vot’ pote là est d'accord.


    Voyons, voyons. Qui va bouger ? Qui va moufter ? Qui va parler ? Ce petit jeu plaisait à Eylohr, même si sa patience était déjà dépassée depuis très, très longtemps.

Möchlog
Möchlog
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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptyMar 10 Juil - 2:16
Irys : 269953
Administrateur
- Ouais, ouais… J’ai déjà des hommes sur le coup.

Le capitaine avant lancé cette phrase qui concluait une conversation qui lui avait paru bien trop longue. Il esquissa un geste de la main à l’attention de l’autochtone du continent, mais eut la courtoisie d’attendre son départ de la cabine avant de pousser un long soupir. Levant la tête vers le plafond, quelques discrets jurons s’échappèrent de ses lèvres gercées par l’air marin et la soif. S’il ne pouvait se prémunir du premier désagrément, la sombre bouteille de rhum brun qu’il sortit des tréfonds de son bureau pouvait au moins remédier au second problème. C’est qu’il était soucieux, Florin. Une mutinerie générale était… si vite arrivée.

- Z’avez intérêt à les chopper… Murmura-t-il, les yeux dans le vague.J’veux pouvoir les j’ter au-dessus des nuages moi-même… Ces fils de chiennes !

Et la bouteille vint violemment frapper le bureau de bois. Heureusement, celui-ci était solide. Ce n’était pas la première colère du capitaine qu’il supportait, et vu le caractère du bonhomme, ça ne serait pas la dernière. Mais il était maintenant temps de quitter cette obscure cabine pour se rendre sur le pont du Mirador. L’enquête des trois compères devait se poursuivre ici, et on peut dire que le pirate géant et la jeune adepte de Süns avaient des approches bien différentes du problème. Si la seconde souhaitait entamer une discussion à l’amiable avec l’actuelle amante de Florin, Eylohr, lui, avait plutôt dans l’idée d’établir un dialogue… musclé avec les trois matelots qui s’occupaient de nettoyer les planches du pont. Des matelots qui prirent un peu peur face à l’arrivée de cette énorme chose qui leur fonçait clairement dessus.

Le trio était composé, tout d’abord, de Samy. Un petit être chétif, filiforme, au teint verdâtre et à la barbe courte, mais mal taillée. Des trois, c’était le plus intelligent. Celui qui avait suivi la sortie des trois enquêteurs de la cabine du capitaine avec un regard méfiant au possible. Ensuite, nous avions Hector. Le plus large, le plus fort des trois moussaillons. Entendez par là qu’il ne faisait que deux têtes de moins qu’Eylohr pour une corpulence… je ne dirais pas similaire, mais tout de même large. Et enfin, il y avait Hareng. C’était son petit nom, oui. Personne ne connaissait celui que lui avait donné sa mère, quarante-six ans plus tôt, et puis Hareng ça lui allait bien. Il en avait l’odeur, ses vêtements en avaient la couleur, et quelque chose dans ses yeux ronds rappelait l’intelligence manifeste qui s’échappe de ces créatures quand elles évoluent en banc, sous la surface. Mais, pour le moment, son regard était tout droit dirigé vers Eylohr, et il était transit de peur.

En effet, la troupe tenta de se disperser quand le géant furibard les empêcha de fuir et les contraignit à subir sa colère, et surtout, par Lenora Boleyn, sa mauvaise haleine. Les pauvres captifs tentèrent de se débattre, mais la force de cet être était irrésistible, inhumaine. Même Hector ne parvenait pas à se libérer de ses bras. Ils n’avaient donc plus le choix, et tandis qu’un lourd silence suivit la première phrase du forgeron, le trio s’échangea de longs regards désespérés. Une inquiétude toute légitime, puisque pour appuyer ses « arguments », Eylohr s’empressa de saisir le pauvre vieux Hareng par la gorge et lui éclata la face contre son colossale genou. Le pirate s’effondra au sol, du sang plein la bouche, les bras en l’air. Ses deux compagnons, d’autant plus terrifiés par cette subtile mise en garde, ne purent retenir des onomatopées typiques de ceux qui n’ont plus assez de cerveau pour penser à autre chose qu’à la peur. Des « olala… » des « heuu… » et autres éructations déconstruites. Mais ce fut Samy qui retrouva la parole le premier, et étrangement, ce ne sont pas des aveux qui lui vinrent spontanément après un tel spectacle.

- Espèce de malade ! Pourquoi t’a frappé Hareng, hein ?! C’est pas un mutin lui ! Il t’a rien fait ! Nous on sait rien sur les plans de Magnus ! Tu crois qu’on s’rait là sinon ? A récurer le pont ?!


Le pirate se mettait dans une situation dangereuse, mais son emportement, couplé à des capacités intellectuelles, certes plus élevées que le reste de la bande, mais tout de même limitées, lui faisait oublier un court instant les capacités meurtrières d’Eylohr. Contre toute attente, c’est le plus massif des trois, Hector, qui vint essayer de calmer le jeu, probablement plus focalisé sur sa terreur du géant que sur les mésaventures du pauvre Hareng.

- Calme-toi, Samy… Lança-t-il en posant sa lourde main sur l’épaule du maigre moussaillon. T’énerves pas, ça va nous attirer des problèmes…

La voix de la raison, si tant est qu’il reste un minimum de ladite raison chez ces bandits sans foi ni loi qui avaient décidé, un jour, de tout plaquer pour se lancer dans le pillage de machines volantes à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol.  

Ce spectacle folklorique se déroula sous le regard compatissant de la jeune et belle Méra. C’était elle que Loën est venue aborder pour enquêter sur Magnus le Mutin. Comme le disait si bien Florin lui-même, elle « occupait sa couche » depuis quelques temps déjà et, le reste de la journée, elle restait à flâner sur le pont. Distraction visuelle pour certains, véritable malédiction pour les autres. Elle ne laissait personne indifférent sur cet aéronef, mais elle n’avait d’yeux que pour le capitaine. Fidèle à ce principe, lorsque la jeune Zolienne s’avança vers elle, ses yeux demeurèrent dans le vague un moment, avant qu’elle ne revienne sur terre et dévisage l’inconnue de haut en bas. Sa tenue était d’un exotisme qui la rendait curieuse, et sa peau noire était suffisamment atypique par ici pour que cela constitue un élément d’intérêt supplémentaire. Mais la conversation ne porterait pas sur d’éventuels goûts vestimentaires, au grand dam de la demoiselle. Loën, comme tous les autres, était là pour Magnus. Alors, parlons de Magnus.

- Le mutin ? Vous parlez de Magnus ? Elle eut un sourire énigmatique. C’était le second de Florin, mais ça je pense que vous le savez déjà… Ecoutez, vous avez déjà questionné la personne qui connaissait le mieux Magnus ici, je ne vois pas très bien en quoi je peux vous être utile, mademoiselle Loën.

S’appuyant contre une large caisse en bois, elle étira son corps bien formé, et mis en valeur par une tenue probablement choisie par l’amant de Méra en personne, et dévisagea son interlocutrice, toujours avec ce même sourire aux lèvres.

- Mais… si vous avez une idée de comment je peux vous aider, je suis toute à vous.

Contrairement à ce qu’aurait pu penser Loën, hormis quelques grimaces lorsque Hareng s’effondra sur les planches après le violent coup d’Eylohr, la concubine n’était pas particulièrement intimidée par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle était la compagne d’un capitaine pirate, après tout. Des tripes, elle en avait, et probablement que la stratégie de l’adepte de Süns s’avèrera plus efficace que la méthode employée par le géant avec les autres matelots du Mirador.

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[Contrat] Marcher sur des oeufs. - Page 2 EmptySam 14 Juil - 16:51
     Sakari sortit de la cabine, des pensées plein la tête. Cette affaire pouvait s’avérer être plus facile, ou plus difficile que prévue. Il y avait très peu d’informations à leur portée, toutes étaient corrompues, filtrées ou obsolètes, personne n’était vraiment dans le camp des mercenaires, et eux-même n’avaient aucune unité. On ne pourrait faire confiance qu’à soi-même. Au moins, dans ce domaine, Sakari excellait.
     Dehors, Eylohr passait ses nerfs et testait ses techniques d’interrogatoire sur de pauvres mousses qui récuraient le pont. La mercenaire avait déjà travaillé sur des bateaux, il y a longtemps, et outre le fait que l’expérience avait été très déplaisante, car même si elle savait nager, naviguer, ça restait s’enfermer sur un bout de bois flottant et avançant avec peine sur une substance hasardeuse pleine de prédateurs et qui était décrite comme maudite par son peuple. L’idée que des jeunes gens puissent s’engager pour faire des tâches ingrates sur des bateaux qui frôlaient en permanence les maléfices de la mer lui paraissait être le summum de la misère et du désespoir social. Du reste, quoique pas pour ses raisons, elle avait en partie raison.
     Tout cela pour dire qu’elle fut prise d’une empathie immédiate pour ses pauvres bougres qui se faisaient démolir gratuitement par Eylohr. Elle s’approcha de la scène en rouspétant.
     « Ail loir, œillère, aile larve, arrête, enfin ! Ils ont raison, sur le coup, ils ne doivent rien savoir de ce qui c’est passé. Par contre, si tu veux vraiment taper des gens, tu peux aller en ville, à ces adresses… attends… ah, oui, et celle-là aussi. »
     Elle lui tendit un petit papier, avec les adresses de magasins de nourriture, qui avaient l’habitude de vendre en grandes quantité.
     « Mage mousse, là, il doit bien aller chercher à manger quelque part. Je pense qu’il a fait des provisions pour longtemps et qu’il se planque dans un trou en attendant qu’on l’oublie. Je pense qu’il a pu aller s’approvisionner chez eux. Tu pourrais aller leur demander s’ils l’ont vu, s’il te plaît ? On avancerait pas mal. Et hésite pas à aller voir tous ceux que j’ai oublié. »
     Elle lui donna le carnet d’adresse. Cinq personnes à aller visiter. Il y en avait bien plus, à Aildor, mais ils étaient les principaux. Il y avait aussi un portrait de Magnus, directement tiré de l’avis de recherche, mais où la récompense, l’identité et le nom du capitaine avaient été coupés. Réflexe de base des chasseurs de prime ; quand on cherche quelqu’un et qu’on montre son visage un peu partout, on fait attention à ce que ceux qu’on interroge ne finissent pas par en savoir plus que nous à la fin de l’échange.

     Alors qu’il s’éloignait, Sakari pesta. Elle avait oublié de lui demander de quelle tribu de Marnaka il venait. La prochaine fois, alors.
     Il ne restait plus que les trois mousses.
     « Bon, désolé vous autres, mon copain est un peu rude. Et si on allait discuter de tout ça autour d’un verre ? Pas que je vous suspecte de quoi que ce soit, c’est juste que vous avez dû voir quelque chose, même sans le vouloir. Tous les détails ont de la valeur, vous savez. »

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