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 Quel pataquès

Invité
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Quel pataquès Empty
Quel pataquès EmptySam 7 Avr - 1:14


Février 933,
Lied, entre Blumar et Joründ.


« Quel pataquès… »
Le prince Ünen maugréa en ouvrant grand la manchette de l’édition dominicale de son journal, « l’Alexandrin. » L’honorable quotidien de la capitale, nec plus ultra des gens de bien, titrait en première page, et en bien gras : ‘L’Affaire Yssaé, attentat myträn ou attaque militaire ?’ En gros s’affichait une photographie d’ensemble de l’hôtel du gouverneur d’Alexandria. Fenêtres et portes s’étaient teintées de noir et toute la façade accusait des traces de l’incendie, qui avait su être contenu à temps. Encadré en haut à gauche, un portrait photographique du commandant Suudertë Yssaé se juxtaposait au cliché de l’hôtel incendié. Les deux images laissaient transparaître quelque chose de calme et de vide chacun à leur manière, mais le parallèle interpelait étrangement.

Mark ne s’était pas laissé déranger une seule seconde par l'affiche du quotidien. Il avait totalement dédaigné la première page. Ecartelant brutalement les frêles feuilles de la vénérable presse, il avait enfoui tout son visage au fond du papier pour lire avec une célérité agacée les colonnes de lettres en patte de mouche qui défilaient à grand train sous ses yeux. A peine eut-il fini la première page de son article qu’il retourna avec expertise le quotidien qui bruissa docilement et se ferma pour se rouvrir immédiatement et retrouver la barbe du gouverneur vorace. Ce dernier fronçait les sourcils, par concentration et dégoût, déchiffra les phrases rapidement, releva le museau en soufflant de colère et reprit la lecture du paragraphe dont il s’était détaché.

« Quelles conneries ! »

Le gouverneur jeta avec humeur le papier sur son bureau.
« Monsieur ? »
Tout concentré qu’il avait été à dévorer l’article détesté, Mark n’avait pas entendu entrer Fleur Thames, son assistante, ni subodoré le petit-déjeuner qu’elle apportait. Avec elle s’était faufilé entre les battants de la porte l’un des plus vieux résidents de la demeure gouvernorale de Lied, un gros matou crème qui profitait de l’absence des chiens de Mark pour exiger son tribut de nourriture. Ce dernier, après un bref calcul, se propulsa jusqu’au bureau massif du gouverneur, jeta le museau vers les odeurs de lard cuit à point et de café avant de slalomer nonchalamment parmi les bibelots et ustensiles de la grande table. A la vue de l’altier mendiant, le prince se radoucit un tantinet et salua Sa Majesté d’une caresse avant de tourner son attention vers l’antédiluvienne assistante, qui interrogeait des yeux, mais pas très fort, son patron sur les causes de sa fureur.
« Le G.C. Lied s’est fait mettre 15 à 9 par ces branques de l’Agénor ! C’est à vous dégoûter du sport. Il n’y a pas vingt ans, le griffon-polo, ça voulait encore dire quelque chose dans cette damnée ville. Merde, on se plaçait toujours en tête du championnat de la Ligue de l’Union ; on arrachait même la coupe à ces petits-maîtres du G.C. Alexandria quand on tenait la forme. Maintenant on est infoutu de soulever l’Agénor… Tout fout le camp… » Conclut avec une rage rentrée le gouverneur en attrapant sa tasse de café et en allumant une cigarette.
« Ah c’est sûr, les magiciens font couler des torrents de sang dans les rues de l’Union, les pirates s’attaquent à nos ports, il y a des mineurs dans le nord qui meurent de Dieu sait quoi, mais la preuve la plus sûre que les temps vont mal, c’est quand le Griffon-Club de Lied perd des places au classement… » ironisa la vieille mégère en transposant du plateau au bureau un joyeux étalage d’assiettes de viandes, de bols de fruits et de tasses de liquides chauds et froids.
« Ouais ! » au comble de la mauvaise foi, le gouverneur souffla un nuage de fumée bleue à la face de l’indéboulonnable domestique, qui n’en avait visiblement pas cure. Elle dégagea sans douceur le chat et aperçut le portrait du capitaine de vaisseau Yssaé.
« Et il y a ça aussi, » elle désigna du menton la première page du canard que Mark avait délaissé. La référence à cet officier de la Marine accusé de trahison ne mit pas en joie monsieur de Heïnster, mais elle eut l’effet de lui faire changer d’attitude. Sa bouffée de colère s’évapora et son visage se crispa.
« Ouais… » Il tira une longue latte de tabac en fixant le visage androgyne en noir-et-blanc du commandant Yssaé.
« Vous croyez vraiment qu’il l’a fait ? Qu’il a essayé de tuer le gouverneur d’Alexandria ? »
« Est-ce que je sais moi ! Je suis pas Père-Alexandre que je sache. » Il lui souffla encore sa fumée à la face avant de reprendre le journal en main. « Tout ce que je sais, c’est qu’à chaque article, le mystère s’épaissit… Si je devais faire la somme des déclarations que chaque torchon a fait sur le commandant Yssaé, il serait, en cumulé, un homme, une femme, un Daënar, un Myträn, un cinglé, un génie maléfique, un électron libre, le pion d’une conspiration militariste, un xénophobe et un iréniste… » Il plongea son regard dans les yeux morts du portrait photographique, la cigarette au coin du bec… Il paierait cher pour savoir ce qui se cachait derrière le Commandant. Après s’être perdu dans la contemplation du bout de papier, il releva une mine colère vers la servante, qui le considérait avec une indiscrétion éhontée.
« Vous avez rien de mieux à fiche que de me toiser comme un monstre de foire, Madame Thames ? Allez, çà ! çà ! Du balais, bon vent, à tout à l’heure ! » L’insolente ne bougea pas et le gouverneur calma le ton en remarquant qu’elle avec quelque chose sur le cœur.
« Je voulais vous dire… C’est bien chic ce que vous avez fait pour mon neveu et sa mie. Sans vous, un Gobseck de Skingrad aurait mangé tout cru leur affaire et à l’heure qu’il est, ils seraient sûrement… »
« Mais foutez le camp, par l’Augure ! » explosa-t-il. Satisfaite de sa moitié de remerciement, la vieille finit par s’ébranler jusqu’à la porte tandis que Heïnster reprenait l’examen de la bouille d’Yssaé. Elle franchissait la porte quand il ajouta, presque pour lui. « Et dire que j’ai servi avec lui, avec Yssaé… » Elle se retourna pour croiser son regard, noir. « Vous allez voir que les électeurs vont trouver le moyen de me mettre ça sur le dos. »
« Moi, si je pouvais, je voterais pour vous. »
« Oui mais vous, vous êtes une conne, Madame Thames. » Et sur cette conclusion, le gouverneur rouvrit grand son canard, et la servante ferma ferme sa porte. « Personne n’élira jamais un Ünen. »

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