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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
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 Nous ne faisons que passer.

Joël Neara
Joël Neara
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Nous ne faisons que passer. EmptyVen 4 Mai - 13:34
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
~ 17 Février 932
Ünellia, Alexandria
1er Quartier, plan des versos




Cela faisait si longtemps. Plus ou moins deux ans, et si cela pouvait sembler relativement peu aux yeux du monde, cela lui avait parut être une éternité pour l'Anomalie, qui avait tant redouté cet instant. Officiellement, il était mort. Le crash du Myssidia aux abords de Klumpen deux ans plus tôt avait fait grand bruit à l'époque, pas seulement parce que l'une des personnalités d'Alexandria avait péri dans l'accident, mais également pour les conséquences désastreuses que son arrogance avait fait subir à la ville. L'U.N.E. avait faillit perdre une bonne fois pour toute sa si précieuse ville, son "trou à anomalies" comme Joël se plaisait à l'appeler.

Mais il n'en était rien. L'héritier des Neara était bel et bien vivant, et bel et bien de retour dans sa ville natale. Un jour qui aurait sans doute été un jour de fête, une immense soirée que son paternel aurait organisé pour célébrer la "résurrection" de son unique fils. Mais Joël en avait décidé autrement. Incapable d'assumer le poids de ses erreurs, et surtout le poids de son nouvel avant-bras de magilithe, il refusait de se présenter dans un tel état devant celui qui avait sacrifié toute sa vie pour la réussite de son gamin. La honte le rongeait et même s'il se doutait que son père ne le rejetterait pas, il ne pouvait revenir la bouche en cœur et les bras ouvert en attendant un pardon qu'il ne méritait pas. Était-ce la bonne décision ? Pour la première fois depuis longtemps, le trentenaire était intimement convaincu que "oui", ça l'était.

Alors Joël se faisait discret. L'arrivée aux portes d'Alexandria "la prodigieuse" avait fait naître un brin d'hésitation dans son esprit, qui fut rapidement balayé par les bousculades des nombreux voyageurs et commerçant qui s'empressaient de rejoindre leur quartier respectif pour y retrouver leur familles, faire affaire ou autres activités plus ou moins légale. Il pressa le pas, enfilant son poncho et son chapeau tout en empruntant les rues peu fréquentées afin d'éviter de croiser des personnes susceptibles de le reconnaître. Il ne connaissait pas vraiment le 3ème quartier, son entreprise et son statut social lui ayant toujours facilité l'accès aux déplacements aériens. Mais il n'était pas pressé. Son objectif ? Rejoindre le plan des versos du 1er quartier, demander l'aide d'un type ou d'une femme peu recommandable pour l'aider à infiltrer le domicile familial et y dérober ce dont il aurait besoin pour fuir aussi loin que possible.

L'accès à ce quartier fut plus aisé qu'à l'époque. Son nouveau look oblige, laisser entrer un type à l'apparence de clochard dans le royaume de la pauvreté n'avait rien d'étrange pour les autorités responsables du-dit accès. L'Anomalie n'avait pas souvent mis les pieds dans la "Klumpen d'Ünellia", mais il n'y était pas complétement étranger. Les odeurs nauséabondes, la saleté comme les regards vides de ses habitants étaient encore vif dans son esprit, beaucoup plus que l'emplacement des rares établissements public où il pouvait espérer boire du mauvais alcool et trouver de mauvaises personnes. Mais il y parvint finalement, débouchant dans une vieille baraque délabré ironiquement nommée "L'Alexandar fringant", où il passa la "nuit" (la notion de jour et de nuit étant toute relative dans un endroit comme celui-ci). Le lendemain, il griffonna sur une vieille feuille sale un semblant de contrat, et donna ses directives au tavernier si d'aventure quelqu'un se montrait intéressé par l'offre.

Ainsi Joël attendait, à la fois anxieux et impatient, que le vieil homme fasse monter dans sa chambre celui ou celle qui l'aiderait à accomplir ses méfaits.

Ash
Ash
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Nous ne faisons que passer. EmptyVen 4 Mai - 14:39
Irys : 249954
Pérégrin 0
Ô Alexandria, la grande, la magnifique, la... “blablabla”. Une ville comme une autre, aux idées de grandeur, à l’image de ce continent et aux créatures gigantesques qui la peuplent depuis toujours. Une cité majestueuse, cherchant à regarder loin vers les cieux… Deux revers d’une même pièce si l’on en oublie la tranche tant celle-ci paraissait insignifiante. Les grands, les beaux, les riches côté face, la tête dans les nuages et le nez dans l’or, tandis que bien plus bas, sous le brouillard malodorant se trouvait l’envers, le côté pile… Le verso. Un nom qu’Ash trouvait d’ailleurs des plus amusant, collant finalement à l’image qu’elle se faisait de cette partie de la capitale, soigneusement dissimulée aux regards des plus aisés. Le lieu de vie des pauvres, sans argent, souvent sans âme aussi, mais qui restait pourtant un terrain de jeu des plus amusant.

Il n’y avait rien à voler ici, ni même aucun intérêt à vouloir le faire. La pérégrine, malgré son tempérament, n’était pas pour autant du genre à retirer sournoisement l’unique pièce de la main du mendiant… Quels idiots aussi, pourquoi quémander auprès de ceux qui n’étaient guère mieux lotis ? En revanche, les lieux offraient quelques activités, peu recommandables, il est vrai, mais qui avaient au moins le mérite de la tenir occupée un moment. Juste un temps, avant qu’elle ne reprenne sa route vers d’autres lieux plus passionnants encore. Néanmoins, et même si elle s’amusait beaucoup à faire tourner en bourrique la population locale, l’argent commençait à manquer. Et il devenait de plus en plus risqué pour elle de provoquer les quelques gangs qui sévissaient dans le coin. Ash devrait donc pallier à ce manque avant de pouvoir envisager de quitter la ville ou même d’y rester. Une chambre, même miteuse, valait son prix et les poches vides, il ne lui restait que deux options : trouver un pigeon ou dormir dehors… Autant dire que ni l’une, ni l’autre ne la mettait particulièrement en joie.

Pour l’heure, elle errait simplement dans ces rues sordides, tout en prêtant attention aux paroles des badauds, dans l’espoir d’entendre une information intéressante… En particulier celles murmurées en toute “discrétion” aux coins d’une ruelle mal éclairée. C’est ainsi qu’elle entendit parler d’un “contrat” déposé dans une vieille auberge portant le nom, hautement ironique de “L’Alexandar fringant”. Évidemment, les messes basses ne lui en apprirent guère plus, mais la belle avait au moins une piste à explorer.

C’est donc toute guillerette qu’elle se dirigea vers cette fameuse auberge. Elle la connaissait bien pour y avoir séjourné quelques nuits et heureusement, la petite voleuse y avait une ardoise vierge, ce qui n’était pas le cas partout… Juste quelques oublis, rien de plus…

Ce devait être la mi-journée, lorsque la jeune femme aux cheveux roux pénétra dans l’établissement. Ici, le brouillard était si épais que les rayons de l’astre peinaient à percer la moiteur ambiante pour éclairer les lieux, même faiblement. La lumière provenant de la grande salle déjà animée apportait donc un certain contraste, pour le moins agréable, avec l’extérieur. Sans perdre de temps, Ash se dirigea vers le comptoir où elle rencontra le gérant.

-Tiens, p’tite puce !s’écria l’homme qui prenait grand soin à essuyer ses chopes avec un chiffon recouvert de taches de graisse. Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Tu bois quoi ?

-Rien, merci, je ne fais que passer. J’ai entendu dire que quelqu’un t’avait déposé un contrat… J’étais curieuse de savoir quoi il s’agissait, tu vois?

-Curieuse hein ?marmonna le gérant en déposant son verre, toujours aussi sale avant de se saisir d’une feuille de papier qui lui tendit. Satisfait donc ta curiosité ma belle. J’pense pas que ce soit pour toi.

Souriante, Ash attrapa la feuille avant d’y jeter un rapide coup d’œil. Ledit contrat n’apportait guère d’information quant à sa nature… Toutefois, la jeune fille ne s’en trouva que plus intéressée encore.

-Ah oui ?

Son éternel sourire s’élargit à l’entente de ce qu’elle prit pour un défi. Généralement, il lui fallait bien moins que cela pour la faire réagir et Ash ne vit dans cette “provocation” involontaire qu’une invitation à prendre part à une partie de jeu.

-Tu m’crois pas ? Va donc voir le gars, il est à l’étage. Tu verras bien par toi-même. M’est d’avis que tu devrais oublier ça, p’tite puce.

-Et m’est d’avis que tu ne sais absolument pas de quoi tu parles, grand-père. Il est là, tu dis ? Tu me le présentes ?

Le vieil homme soupira. Il ne la connaissait que très peu, pas du tout en réalité, mais savait que la demoiselle ne lâcherait jamais le morceau. Ash y avait veillé, et affichait à présent une expression mi-amusée, mi-déterminée. Le pauvre gérant n’avait aucune chance face à cette bouille d’ange… Aussi, il finit par laisser tout en plan, invitant son fils à le remplacer tandis qu’il accompagnait une Ash victorieuse jusqu’à la porte de la fameuse chambre où attendait le commanditaire. Il toqua à la porte sans pour autant quitter la jeune fille des yeux, se demandant probablement ce que cette gamine attendait réellement.

-C’est pour toi, mon gars. Pour l’contrat !

Joël Neara
Joël Neara
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Nous ne faisons que passer. EmptyLun 7 Mai - 5:45
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Deux journées s’étaient écoulées depuis qu’il avait déposé le contrat, deux jours qu’il avait passé dans une lugubre obscurité, plan des versos oblige. Quelques rayons de soleil percés ici et là à travers les terrasses des astraux, mais le plafond artificiel conjugué à la fumée et au brouillard souillé par la suie ne faisait que rendre la scène encore plus glauque, et dans un sens, plus triste également.

Le troisième jour était déjà bien entamé lorsque l’on frappa à la porte de sa chambre. Bien trop préoccupé par son propre état et par la petite excursion qu’il s’apprêtait à organiser en plus de ne pas faire confiance aux gens du coin, le trentenaire avait préféré que l’entretien se déroule dans ses appartements plutôt qu’à la vue de tous, d’autant plus quand on savait la récompense qu’il allait promettre à celui ou celle qui accepterait de lui venir en aide. Planqué dans la salle de bain, procédant à l’entretien hebdomadaire de sa barbe, le bruit du poing s’écrasant contre sa porte le fit sursauter. Un fin filet de sang commença à couler paresseusement le long de sa joue.


« C’est pour toi, mon gars. Pour le contrat ! »
« Qu’il rentre ! J’arrive tout de suite. » dit-il suffisamment fort tout en terminant rapidement son opération.

La personne qui rentra remarquerait sans doute la propreté étonnante de la pièce, qui ne pouvait que faire “tache” vis à vis du reste de l’auberge. Un soin tout particulier avait été apporté à la literie et chaque meubles et accessoires étaient soigneusement rangés à leur place. Sur le sofa, un tas de vêtement rigoureusement plié occupait la place alors que la valise de laquelle ils semblaient provenir se tenait fièrement au pied de la seule fenêtre de la pièce. Une table basse accompagnait le divan, supportant une bouteille d’alcool et deux verres qui à défaut d’être parfaitement propre, semblait assurément moins sales que ceux lavés par l’aubergiste.

« Installez-vous je vous en prie. »

Le daënar sortie de la salle d’eau, avec pour seuls apparats pour dissimuler sa nudité qu’une longue serviette astucieusement ajustée à ses hanches. Par précaution, il en tenait tout de même le pli afin de ne pas imposer à son visiteur la vue de ses atouts si par accident le tissu venait à tomber.

« Veuillez m’excuser pour cet accoutrement. »

Il se dirigea vers la petite table et déboucha la bouteille de whisky, dont la fragrance s’éleva jusqu’aux narines de l’hôte qui frétilla à l’idée d’y tremper les lèvres. Impatient, il s’empressa de remplir à demi les deux contenants avant de tendre l’un d’eux à son invitée.

« Pour tout vous avouer, je ne m’attendais pas à ce qu’une demoiselle réponde à ma requête. Il s’asseya dans l’un des fauteuils face au canapé, invitant d’un geste de la main sa camarade à faire de même si ce n’était pas déjà fait. Un contrat sans grande précision dans l’un des lieux les plus dangereux de la capitale. Soit vous êtes inconsciente, soit vous en avez dans le pantalon et vu ce que je peux lire dans votre regard, je crois bien qu’il s’agit de la seconde option. »

Car il jaugeait la rouquine du regard. Si son style vestimentaire, ses tatouages et sa coupe de cheveux laissait entendre un caractère bien trempé et une vie semée d’embûche, il préférait ne pas se fier aux apparences et la laisser se dévoiler petit à petit. Alors il verrait si en plus d’être courageuse, elle était honnête et par extension, fiable.

« Joël. Joël Neara. » se présenta-t-il en lui tendant la main.

Bien qu’il se sache particulièrement connu chez les Astraux et une grande partie des versos du 2nd quartier, il ne s’inquiéta pas outre mesure de sa popularité dans les bas-fond d’Alexandria, et donc des risques que son interlocutrice l’identifie comme une personnalité influente de la capitale, si tant est que celle-ci soit une résidente du-dit quartier. Car la notoriété de l’entreprise de son paternel, et tout particulièrement des comptoirs Neara qui avaient été construit un peu partout dans le monde, pouvait effectivement permettre aux étrangers de faire le rapprochement entre le nom des comptoirs et le nom de Joël. Un détail auquel il ne porta pas attention. Cette erreur allait-elle lui jouer des tours ?

« Trêve de mondanité, passons au vif du sujet, c’est pour ça que vous êtes là après tout. Il se racla la gorge. J’ai des “affaires” à récupérer là-haut, chez mon vieux, dit-il en pointant du doigt la plateforme qui recouvrait la totalité du quartier. Seulement, je n’ai non seulement plus mon passe-droit qui me permet d’y circuler librement, mais en plus de cela je ne souhaite pas forcément y être vu et reconnu. L’objectif semble donc simple : réussir à grimper jusque-là haut, une fois à ciel ouvert, se rendre jusque chez lui en évitant de se faire attraper par les autorités, puis infiltrer le manoir et y dérober ce dont j’ai besoin. Dès que ce sera fait, retour au bercail, et si j’arrive en entier, vous pourrez savourer à loisir votre récompense. Les conditions ? Aucun mort, et si possible, pas de blessés. La discrétion sera la clé de cette mission. Quant à cette fameuse récompense ... »

Un sourire mi-satisfait mi-carnassier se dessina sur son visage fraîchement purifié, car il savait que l’offre qu’il s’apprêtait à proposer à la mercenaire défiait tout ce qu’il était possible d’imaginer dans un lieu comme celui-ci. L’équivalent de presque une année de salaire dans les quartiers modeste, celui de deux génération dans un taudis comme celui-ci, de quoi racheter l’établissement, ses employés et toutes les résidences voisines.

« 10.000 irys pour la mission, 5.000 supplémentaire si personne ne meurt, et à nouveau 5.000 si vos talents m’ont ... pleinement satisfait. »

Il se plongea dans son regard azuré et renchérit, afin de la convaincre que ce contrat n’était que du pain béni pour quelqu’un de sa trempe.

« Je vous ai d’autant plus mâché le travail, puisqu’ayant vécu de longues années chez les astraux, je connais sur le bout des doigts l’environnement dans lequel nous évoluerons une fois là-haut. Donc dans les faits, aucune difficulté si ce n’est d’être invisible. Il marqua une courte pause pour finalement terminer sur une note plus pragmatique, afin d’assurer à la cambrioleuse qu’il n’était pas là non plus “que” pour lui vendre du rêve. Cela dit, il reste le soucis de l’ascension. Comment atteindre les astraux sans fausses-identités ? Escalader la muraille de l’intérieur ? S’infiltrer dans les cages d’ascenseur ? Passer par les canalisations ? C’est précisément sur ce point-là que j’ai besoin de votre professionnalisme et de votre inventivité, et je serai tout à fait curieux d’entendre et de considérer l’ensemble de vos propres propositions. Mais d’abord ... »

Il se leva, oubliant parfaitement qu’il n’avait que pour seul vêtement une pauvre serviette qui se déroba à lui. Il eut cependant le réflexe de dissimuler dans l’instant sa virilité, tendant dans le même temps son verre à la jeune femme dans l’espoir de trinquer à cette potentielle collaboration, et accessoirement de fuir cet instant particulièrement gênant.

« Est-ce que vous ... arhem ... vous en êtes ? »

Ash
Ash
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Nous ne faisons que passer. EmptyMar 8 Mai - 15:07
Irys : 249954
Pérégrin 0
Une voix lointaine et presque étouffée l’invita à entrer. L’aubergiste soupira, peut-être un peu trop bruyamment pour paraître naturel, tout en l’observant des pieds à la tête, la jaugeant en même temps qu’il la jugeait. À l’évidence, l’homme doutait d’elle, de ses capacités, ce qui aurait pu agacer un tant soit peu la rouquine, tout du moins si elle n’y était pas habituée. Il était loin d’être le premier à lui adresser pareil regard, curieux et presque méprisant à la fois. Néanmoins, Ash ne s’en formalisait pas pour autant, puisqu’elle veillait toujours à cacher son jeu, en particulier face à des personnes qui pourraient, éventuellement, lui être utile. Et pour cela, rien de mieux que paraître faible et désoeuvrée dans un monde bien trop cruel pour une jeune fille seule…

Lui adressant un dernier sourire, la pérégrine curieuse pénétra dans la pièce avant de refermer doucement la porte. L’endroit était propre, peut-être un peu trop en comparaison du reste de l’établissement… Son ancienne chambre ne ressemblait d’ailleurs en rien à celle-ci qui semblait avoir été aménagée avec une attention toute particulière. Le lit était fait sans qu’un pli ne dépasse… Rien ne dépassait à vrai dire, si bien qu’elle se serait crue transportée dans une toute autre auberge et certainement pas dans ce quartier-ci. Seule l’obscurité ambiante faisant paraître le jour presqu’aussi sombre que la nuit lui confirmait sa présence dans les bas-quartiers de la capitale. Réflexes et bonnes habitudes obligent, la voleuse observait les lieux avec une attention toute particulière, à la recherche de quelques objets de valeurs, facilement transportables, mais rien ne lui sauta aux yeux…. Si ce n’est l’homme à moitié nu qui émergea de la pièce attenante.

Le sourire amusé de la jeune femme ne cessait de croître tandis que ses yeux se posaient partout. N’étant pas le genre de femme à se soucier des convenances, la rouquine comptait bien savourer pleinement la vue que lui offrait l’inconnu… Un torse aux muscles saillant, quelques cicatrices, légères et une prothèse remplaçant l’avant-bras gauche… Qui semblait coûter une fortune... Elle prit ne prit absolument pas la peine de cacher son exploration visuelle, pensant que si une telle chose dérangeait son hôte, il n’avait qu’à enfiler quelques vêtements reposant sur le sofa, dans le cas contraire, elle n’allait certainement pas se priver d’une jolie vue…

Toutefois, une telle attitude lui sembla bien irresponsable. Apparaître ainsi, sans protection ni aucune arme, mise à part l’évidente prothèse dont elle ignorait tout… Soit cet homme ne connaissait rien aux personnes capables de répondre à de telles invitations sibyllines, ce qui le rendait totalement inconscient face aux dangers que pouvaient représenter pareils individus… Soit, il se savait capable de se défendre… En réalité, plusieurs raisons pourraient être à l’origine de pareil accoutrement, mais cela ne l’important peu finalement, seul le contrat l'intéressait, que ce soit par sa nature ou pour la récompense qui allait avec.

Restant silencieuse, la jeune femme ne le quittait pas des yeux, avisant son regard qu’elle jugea un peu trop fier à son goût. Enfin, aucune importance, l’homme ferait office d’employeur durant un court laps de temps rien de plus… Enfin… si le jeu en vaut la chandelle, évidemment et cela, elle seule pouvait en juger. Se saisissant du verre qu’il lui tendit,Ash le laissa parler sans l’interrompre tout en prenant place face à lui… Jusque-là, il ne faisait que manifester la même chose que tant d’autre avant lui… Exprimant finalement sa surprise de la trouver là alors que personne avant elle n’avait osé franchir le pas. Les gens du coin étaient méfiants, par nature. Ils n’étaient ni curieux, ni téméraires et jugeaient toutes informations dissimulée comme dangereuse… Pas Ash. Pour elle, la vie n’était qu’un jeu, certes risqué, mais qui valait largement la peine d’être mise en jeu… Avec une certaine méfiance et tout en émettant quelques réserve, toutefois.


-Ash, répondit-elle à ses présentations tout en serrant fermement la main qu’il lui tendait.

Neara... Un nom qui ne lui était pas tout à fait inconnu… Peut-être l’avait-elle lu quelque part ou encore entendu, néanmoins, la belle fut bien incapable de faire le rapprochement entre cet homme et ce nom. Après tout, cela ne pouvait être qu’un vulgaire hasard sans réelle importance… La suite de la conversation accaparait déjà toute son attention, si bien qu’elle se focalisa sur l’essentiel.

Grimper jusqu’au plan des astraux, s’infiltrer dans un manoir probablement gardé, voler ce qui intéressait Joël et redescendre dans l’obscurité… Le tout sans se faire repérer, sans tuer et sans que le petit Prince ne soit  blessé…

-Je vois, trois fois rien, en somme railla-t-elle avant de boire une gorgée de liquide délicieusement ambré.

Un sourire se dessina sur le visage de l’homme lorsqu’il évoqua fièrement la récompense… Hautement alléchante sans compter le défi personnel que représentait le fameux contrat. Ash l’aurait accepté pour moins que ça, mais se garda bien de le lui dire, évidemment… Personne ne cracherait sur une telle somme… Personne de sensé en tout cas.

L’homme se montra enfin plus méfiant, lui demandant comment se rendre sur le plan supérieur. La chose n’était effectivement pas des plus simple et encore moins dépourvu de risque, en tout cas pas à deux. Ash s’amusait régulièrement à grimper là-haut afin de jouir de la vue et vider quelques poches pour redescendre ensuite… Seule, l’ascension était certes périlleuse, mais aussi plus facile… Hors emprunter ce chemin-là lui parut bien risqué cette fois… Un nouveau défi ? Un nouveau jeu ? En tout cas, c’est avec un immense sourire que la jeune femme accueillit la proposition… Celui-ci s’étira plus encore lorsque que l’homme se leva en oubliant visiblement sa “tenue” et du rattraper in extremis le tissu malicieux qui se déroba brusquement.

-J’en suis, évidemment, s’exclaffa-t-elle en lui adressant un clin d’œil moqueur, tandis qu’elle fit tinter son verre sur celui de son “patron” temporaire avant d’y boire une nouvelle gorgée.

Posant le récipient à présent vidé de son liquide sur la table basse, Ash prit le temps de réfléchir ensuite aux différents moyens de se rendre à la surface. Elle en connaissait évidemment plusieurs, certains clairement plus risqués que d'autres… Songeant à son préféré, le sourire de la jeune femme se fit plus franc à mesure que son regard se changeait d’une gourmandise évidente. Mordillant légèrement la lèvre inférieure, la belle se releva pour reprendre son investigation visuelle. Tout en adoptant une attitude clairement provocante, Ash, malicieuse, alla se placer derrière l'homme afin de lui murmurer à l’oreille :

- Concernant l’ascension par l’escalade...Cela demande une certaine expérience et un sang-froid à toute épreuve, agilité, force, endurance… C’est un jeu dangereux, petit Prince…

Du bout des doigts, la jeune femme parcourut lentement les muscles partant de la nuque de l’homme pour arriver à son avant-bras, contournant soigneusement chaque courbe pour arriver à sa prothèse.

- Muscles taillés, mais courts... Formés par quelques mouvements répétés, puissants, mais manquant cruellement de souplesse… La pioche, je suppose ? Mais... Peut-être pourront-ils vous hisser jusque-là haut, et que ceci vous aidera dit-elle en désignant la prothèse sans y toucher. Toutefois, la grimpette n’est finalement qu’une toute petite partie de l’ascension par cette voie. Il y a aussi quelques passages étroits, sombres où passent les câbles servant à alimenter les riches en électricité, les systèmes d’évacuation de leurs nobles déchets et dans lesquels l’on peut facilement rester coincés… C’est dangereux, très dangereux… Et je ne suis pas sûre que vous en soyez capable… Ou peut-être que je me trompe et que vous pouvez me surprendre… Allez savoir.

Haussant négligemment les épaules, la jeune femme retourna s'asseoir se penchant légèrement pour prendre appuie sur ses jambes croisées.

-Rassurez-vous, le hasard fait bien les choses. Je me suis rendue plusieurs fois à la surface, les voies ne manquent pas. La milice à beau avoir les yeux grands ouverts elle ne peut les poser partout à la fois, c’est impossible, affirma-t-elle en se replongeant dans ses réflexions. Nous pouvons faire fabriquer de faux laissez-passer, je connais quelqu’un… Bon, ils sont généralement volés, puis modifiés et coûtent une fortune, mais ils sont fiables… Vous n’aurez qu’à vous déguiser, même grossièrement. Ces idiots ne sont pas physionomistes… Vous pouvez me croire... Néanmoins, même si passer par les  ascenseurs reste une possibilité, je ne peux que vous la déconseiller… Mine de rien, on peut se faire plus facilement coincé par là qu’ailleurs, il suffit que l'on tombe sur le seul gars malin de la cité...Sauf si vous aimez jouer avec le feu et vous cramponner à la cage, ce peut être amusant.... Enfin, sauf le côté chute mortelle ou écrasement si vous ne réagissez pas au bon moment. Il y a aussi les élévateurs dans la partie basse, ceux dont se servent les fonctionnaires hospitaliers pour descendre ce qui ne doit être vu par les habitants… Mais ils sont gardés, sauf durant quatre minutes, deux fois par jour à 5h30 et à 20h30, au moment de la relève… Cela peut même aller jusqu'à cinq minutes le soir, lorsque les gardes décident de se montrer bavards. En bref, une ascension “manuelle”, puisque je ne possède pas de grappin ou autres objets dans le genre, est la manière la plus discrète, personne n'emprunte jamais cette voie, et pour cause, c'est la plus longue et la plus risquée… En revanche, détourner les voies légales s'avéreront plus sûres et plus rapides… Mais coûteront une certaine somme… À vous de voir donc, dites-moi, petit Prince, quel chemin voulez-vous emprunter ?

Joël Neara
Joël Neara
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Nous ne faisons que passer. EmptyMer 24 Oct - 12:29
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Le trentenaire répondit à son clin d’œil par un sourire entendu, préférant se fondre dans l'auto-dérision plutôt que de jouer les jeunes éphèbes pudique. Elle semblait jeune, mais pas assez pour être dérangée par ce genre de quiproquo, et pour dire vrai il s'amusa de voir briller dans les yeux de sa cliente une pointe d'envie, un soupçon d'érotisme quelle n'allait pas hésiter à raviver par la suite. Mais pour l'heure, il voulait tout de même mettre fin à ce petit jeu, retrouver un tant soit peu de sérieux histoire de se concentrer sur leur missions. S'ils voulaient profiter de ces "innocents" plaisir de la vie, ils ne le feraient qu'une fois le contrat accomplis. Pour autant, Ash continua de flatter l'égo de l'héritier, tel un prédateur qui lui faisait l'honneur de le considérer comme une proie alléchante. Ce fut un doux euphémisme que de dire qu'il eut du mal de garder les idées claires.

« [...] C’est dangereux, très dangereux… Et je ne suis pas sûre que vous en soyez capable… Ou peut-être que je me trompe et que vous pouvez me surprendre… Allez savoir. »

Elle le libéra finalement de ses griffes et il lâcha un imperceptible soupir, essayant à la fois de reprendre le cours de ses pensées, et de contrôler sa masculinité qui "tendait" un peu trop à se manifester. Il réajusta le tissu autour de la taille et se releva, faisant dos à la rouquine tout en faisant preuve d'une attention toute particulière à l'ensemble des solutions quelle lui proposait. Il laissa tomber la serviette et se saisit de son caleçon, rapidement recouvert d'un pantalon ample et léger.

« [...] si vous aimez jouer avec le feu et vous cramponner à la cage, ce peut être amusant... »

Il leva un doigt pour appuyer cette mauvaise idée. Alors qu'il n'était qu'un adolescent, lui et son paternel avaient surpris une jeune femme en train d'essayer de passer incognito, et la chute qui s'en était suivi n'avait pas eu l'air de "l'amuser". Il attrapa sa chemise et revint vers la cambrioleuse, s'appuyant sur le dossier de son fauteuil. La suite de ses propositions finirent de convaincre l'employeur, déjà parce que l'une des solutions lui convenait, mais également parce qu'il savait qu'il était face à une professionnelle, quelqu'un qui n'avait pas froid aux yeux et qui avait la décence de prendre au sérieux son "travail". Il ne put s'empêcher de sourire en s'imaginant qu'au vu du nombre de fois où la maison familiale s'était faite cambrioler, Ash ait put parfois être responsable de ces petits "désagréments".

« Je ne peux vous cacher que vous me voyez ravis de constater que vous n'avez pas prit cette problématique à la légère. Dans les faits, presque toute vos options sont intéressantes, mais je me dois d'en écarter certaines, à commencer par celle qui implique un investissement financier. Je ne pourrais malheureusement pas assumé ce genre de petits extra, et si ça devient indispensable, ce sera retiré de votre paie et ... ni vous ni moi ne souhaitons une telle chose. Il enfila sa chemise et commença à la boutonner. L'escalade ... très peu pour moi, je sais ce dont je suis capable, et un tel exploit n'en fait pas partie. S'il doit vraiment y avoir des morts, j'aime autant que ce ne soit pas moi. Il nous reste donc l'option de l'élévateur, qui me semble déjà bien plus plausible et raisonnable. Ça demandera quelques efforts de ma part, mais ce sera déjà un peu moins périlleux qu'une grimpette pure et dure de la muraille. Et tant pis si c'est long, le temps ne presse pas pour une fois. Quoique ... il contourna le fauteuil pour s'y installer, puis attrapa une nouvelle fois la bouteille avant d'en remplir les verres. Appuyé sur ses genoux, il regarda avec une fascination étrange le liquide ambré qu'il faisait tournoyer dans sa coupe de cristal, avant de reprendre la parole comme s'il pensait tout haut. La relève a lieu à la même heure de part et d'autre de l'élévateur ... ce qui signifie qu'en commençant l'ascension à 20h30, nous n'aurions que 9h devant nous pour "honorer notre rendez-vous" tout là-haut à 5h30, et si on le loupe, nous n'aurons d'autre choix que d'attendre pendant 15h l'heure de la relève suivante. Il releva finalement le regard vers sa cliente. A combien estimez-vous le temps nécessaire pour nous faire arriver là-haut ? »

Par chance, l'après-midi était à peine entamée, leur laissant ainsi le temps de pouvoir tout planifier et, au besoin, d'aller investir dans de l'équipement, modeste certes, afin de leur facilité l'ascension jusque chez les astraux.

« De plus, si nous ne parvenons pas à profiter de l'obscurité de la nuit pour s'aventurer sur le plan supérieur, il nous faudra nous procurer des vêtements "adéquat" pour ne pas attirer les regards. Quelques rations également si l'on se retrouve à poiroter des heures en attendant l'accès à la sortie de l'élévateur, puis vient bien sur la question du retour. Un départ en catastrophe est envisageable, mais ma tête est connue et je ne suis pas certain de parvenir à quitter la ville avant de me faire rattraper par les autorités. Il nous serait préférable d'être discrets, encore une fois. Si jamais les choses dégénèrent, serez-vous capable de vous défendre ? Parce qu'il n'y a aucune assurance vie de comprise dans ce contrat, ayez-en conscience. »

Il écouta avec toujours autant d'attention les suggestions de la jeune femme, puis conclu cet entretien en buvant d'une traite le whisky qui ne cessait de lui faire de l’œil. Il se releva, et lui laissa décider de l'heure et du lieu du prochain rendez-vous. La réussite de cette expédition reposait entièrement entre ses mains expertes, et le daënar devait se préparer, tant physiquement que psychologiquement, à ne pas être, pour une fois, celui qui gâcherait tout.

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Nous ne faisons que passer. EmptySam 27 Oct - 14:52
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Le sourire de la voleuse ne fit que s’élargir, car d’une part, ses yeux n’avaient rien perdu de la vue que lui offrait son hôte, mais aussi car ses réactions, somme toutes masculines, ne lui avaient pas échappée. Elle en tirait d’ailleurs une certaine fierté tirée d’un amusement évident. La situation tout comme le sujet évoqué avaient beau être sérieux, cela n’empêchait pas la rouquine se sourire… Mais se rendait-il compte de ce qui les attendait exactement ? Elle en doutait. Il avait fait son choix, le plus logique certes, mais il n’était pas dénué de risques pour autant. Ils devaient se rendre dans un lieu interdit d’accès à tous citoyens. Entrer dans une cage d’élévateur sans se faire remarquer. Se glisser dans un boyau mécanique, bardé d’une ossature métallique… L’ascension se fera donc, dans tous les cas, manuellement et une chute restait à craindre, malgré les prises plus assurées qu’offrait la prison d’acier. Ce serait toujours long et difficile… Mais c’était son choix.

Tandis qu’il parlait, Ash réfléchissait déjà à tout ce qui leur faudrait pour assurer leur réussite. Des vêtements pour l’ascension, flexibles et moulant pour qu’aucun pan de tissus n’accroche sournoisement aux barres métalliques. Sombres, de préférence… De quoi se changer, une fois à la surface… De quoi s’éclairer durant l’épisode grimpette parce qu’ils seront forcément dans le noir complet. Des cordages aussi, pour s’assurer l’un l’autre et surtout pour garantir son salaire une fois la mission achevée. Des vivres… Inutile de faire dans le sophistiqué, de l’eau et de la viande séchée agrémentée de quelques biscuits au blé complet feront l’affaire. D’autant qu’ils ne pourront se permettre de s’alourdir.

-Si vous suivez mes conseils sans discuter, il ne devrait pas avoir de soucis. Il me faut en moyenne sept heures pour monter par cette voie. Mais je suis entraînée et ...seule habituellement. Et comme vous l’avez dit, nous n’auront que neuf heures devant nous pour arriver là-haut.

Elle repensa à l’architecture des lieux, aux multitudes de minuscules boyaux dressés çà et là pour assurer la maintenance de l’appareillage. Certains d’entre eux étaient assez larges pour leur permettre de se reposer, même si les pauses étaient à éviter pour ne pas voir leur élan complètement coupé par une faiblesse musculaire…

-Nous pouvons faire deux pauses, pas plus. Et celles-ci ne devront durer plus de cinq minutes chacune, sans quoi vous ne pourrez jamais repartir. Le corps humain à ses limites… Et il peut parfois se montrer capricieux. Il faut savoir l’exploiter intelligemment. Je pense que vous comprendrez aisément les raisons de ceci, n’est-ce pas ?

Une assurance-vie ? L’idée lui donnait presque envie d’éclater de rire. Se rendait-il compte que c’était sa vie à lui qui était en danger ? Et si l’élévateur se mettait en route durant l’ascension ? Et si la corde lâchait, pile au mauvais moment ? Et si les gardes étaient en avance pour la relève ? Qu’avait-elle à perdre ? Rien, parce que c’était justement ce que sa vie valait : Rien. Lui en revanche semblait avoir un avenir, un désir de s’en sortir, de faire autre chose. Ash ne possédait rien de tel et ne se contentait, finalement, que de poursuivre son existence en avançant un pas après l’autre. Si elle ne regardait jamais en arrière, c’est parce qu’il n’y a rien à voir… Alors pourquoi penserait-elle qu’il existait quelque chose devant ? Sa vie ne lui importait que très peu, voir pas du tout. Voilà pourquoi elle réussissait à rire de tout sans peur, ou presque. La mort valait tellement mieux que la prison ou autre entrave à sa liberté. Une telle perspective la rendait malade. Néanmoins, encore une fois, elle offrit un nouveau sourire à son employeur. Tout en se redressant, elle ouvrit légèrement le pan de sa chemise pour laisser apparaître une fine partie de son anatomie féminine, quelques tatouages et balafres, mais surtout pour le laisser apercevoir ses lames habituellement dissimulées.


- Ne vous inquiétez pas pour ma vie, vous vous épargnerez ainsi bien des tracas inutiles. Je sais me défendre et je serais également capable de veiller sur votre propre postérieur. N’ayez crainte.

Elle referma ensuite son vêtement, se baissant juste assez pour boire dans le verre qu’il venait de resservir.

- Je m’occupe de me procurer tout ce dont nous aurons besoin. Retrouvons-nous ici vers dix-neuf heures, je connais un chemin plus discret que ces ruelles. Préservez vos forces en attendant, déclara-t-elle en lui adressant un clin d’œil entendu.

La voleuse vida ensuite son verre avant de le reposer sans bruit sur la table. Elle n’avait plus rien à faire ici, les choses étaient suffisamment claires pour les deux. Son sac sous le bras, la rouquine quitta la chambre de son employeur pour s’acquitter de son devoir en attendant l’heure du rendez-vous. Rien de plus simple que de faire son “marché”, en particulier en pleine journée dans des rues étroites, sombres et bondées de monde. Un étal, puis un autre, son sac se remplissait sans qu’elle n’ait à toucher à sa bourse. Sauf pour la corde, évidemment. Hors de question d’en voler une. Il la fallait neuve, solide et Ash n’hésitait pas à inspecter chacune d’elle avec minutie, tant pis si cela agace le marchand.

À dix-neuf heure, elle était fin prête, vêtue d’une tenue de circonstance. Un pantalon de cuir noir, souple et ouvert au niveau des articulations. Une chemise sombre, plaquée contre son corps par un corset tout aussi souple que le pantalon. Ne voulant être gênée par sa tignasse, elle avait soigneusement tressé ses cheveux en arrière, dégageant ainsi une bonne partie de son visage et de son cou. Pour la deuxième fois de la journée, elle frappa à la porte de son employeur. A peine eut-il ouvert la porte qu’elle lui tendit un sac contenant tout ce dont lui même aurait besoin durant leur aventure périlleuse.

- Allons-y, nous n’avons pas de temps à perdre.

Ash aimait cette partie-là de la ville pour ses nombreuses failles. Chacune d’entre elles offrait un chemin dérobé vers un lieu plus ou moins intéressant. Il suffisait de savoir où mettre les pieds, où regarder, où aller pour profiter de la faiblesse humaine. Et surtout de sa négligence. Ainsi, elle guida son employeur à travers la ville. D’abord en suivant les routes communes, puis rapidement en utilisant le réseau d’évacuation de la ville. Là où la puanteur des grands se mêlait à celle des insignifiants, il fallait alors se couvrir les naseaux pour ne pas être pris de nausées.

- Les égouts… Une bien belle invention. Malodorante, certes, mais ils mènent absolument partout. Il suffit de savoir s’y repérer.

Il leur fallut pas moins de vingt minutes dans cet enfer de puanteur gluante pour arriver sur les lieux qui les intéresseraient. Ici, pas de garde, pas de barrière. Le dédale en lui-même suffisait à arrêter les curieux… En théorie. Il était à présent vingt heure quinze. La bouche se trouvait à trois mètres à peine de l'élévateur, de ce fait, ils entendaient parfaitement la conversation des gardes. Plaçant son doigt sur ses lèvres dissimulées, la voleuse conseilla à son employeur de se taire et surtout d’écouter.

Les hommes à la surface n’échangeaient que des banalités, rien d’important en somme, mais qui leur offrait quelques indications sur ce qui allait suivre. Ainsi, la rouquine nota que l’un des gardes à l’étage, soucieux de plaire à son supérieur était toujours en avance, ce qui n'arrangeait évidemment pas leur affaire. À supposer du moins qu’il y soit le lendemain matin. Dans le doute, mieux valait prévenir que guérir et agir en fonction.

Vingt-heure trente. La relève…

- C’est le moment, petit prince. Nous n'avons visiblement pas le temps de lambiner, lança-t-elle en ouvrant silencieusement la plaque métallique avant de se hisser à l'extérieur.


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