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 Le juge, les jurés et le bourreau

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyJeu 31 Jan - 9:46
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Skingrad. Cela faisait très, très longtemps qu’Eylohr n’y avait plus mit un pied. Aux dernières nouvelles, il y rencontrait jadis une femme dont le visage c’était déjà quasiment estompé dans son esprit. Cette femme avait des cheveux sombres et un regard de braise, et, contre toute attente, elle avait su s’attirer les faveurs éphémères du colosse durant un certain temps, jusqu’à-ce que l’appel du large, de l’aventure et de la richesse ne soit de nouveau plus fort que tout. S’il revoyait cette femme, que ferait-il ? Irait-il vers elle ? Lui volerait-il un baiser comme il le fit jadis, ou continuerait-il sa route comme si de rien était ? Il faut dire que sa dernière venue au Tyorum – plus récente que celle de Skingrad – c’était très mal passée pour le petit village qui eut le malheur de l’accueillir. Si les cendres, les morts et la terre battue pouvaient parler, nul doute qu’ils maudiraient le colosse de revenir ici.

    Et pourtant il était bien là. Pourquoi ? Disons simplement qu’après avoir participé à l’attaque d’un évènement public sur le continent de Nislegiin, il fallait qu’il se trouve loin de cette terre, et aussi, loin de Myträ. Retourner à Rathram n’était pas une bonne idée, et les flots et les vents le menèrent jusqu’à cet établissement mal famé. Ici, fumeurs d’opium, ivrognes en tout genres et criminels de bas étages et de grands chemins se retrouvaient, pour se ravitailler en munitions et armes illégales, pour recruter des compères, ou simplement pour faire le plein d’informations. Il faut des informations si l’on veut ferrer les gros poissons. Mais le géant n’avait encore pas jeté sa ligne à l’eau. Il s’était contenter d’acheter le silence du tenancier – comme toute le monde jusque-là – et de s’octroyer la location d’une salle complète dans la cave de ce bouiboui qui disposait – sait-on jamais – d’une issue de secours cachée. Là, il était seul. Il avait de l’alcool, de quoi fumer, et s’il le voulait, de quoi obtenir une charmante compagnie. Que faisait-il là alors ? Il attendait. Il ne savait pas réellement quoi, mais il attendait. Que les informations viennent à lui, où qu’il puisse faire preuve d’initiative et prendre les choses en main.

    Il avait laissé quelques indications autour de lui, qui pourraient guider quelqu’un de suffisamment malin jusqu’à lui. Le tenancier était autorisé à dire qu’un guerrier était présent dans l’établissement, dans un endroit sombre et enfumé. Un serveur pouvait également y aller d’une information soigneusement distribuée, tout comme d’autres personnes dans les bas-quartiers, qui ne manquèrent pas de remarquer le géant venu du Nord, dont les yeux océans percèrent jusqu’au plus profond de leurs entrailles. Parfois, il vaut mieux attendre les informations, les opportunités, et leur laisser des indices afin que le chemin puisse les mener à soi directement.

    Eylohr ne croyait pas réellement au destin, ni au fait que les Architectes, ces divinités qui se trouvent très loin de ces terres païennes, tissent les toiles des évènements, des opportunités, des bonheurs et des malheurs, dans un but déterminé, comme si tout était écrit d’avance par eux et pour eux. En revanche, il pensait très sincèrement qu’il était possible de provoquer sa chance, et de saisir les opportunités avant qu’elles arrivent, en préparant le terrain. Laisser des indices indicibles aux oreilles du commun des mortels, invisibles aux yeux des profanes, mais parfaitement travaillé pour des yeux et des esprits rompus aux affres d’une vie souterraine et voilée. Ces gens sont souvent les pires des pires, les plus brutaux, les plus cupides, mais aussi les plus utiles. Qui sait ce qu’il trouverait ici-bas ?

    La fumée de sa pipe à opium et de son cigare ne tardèrent pas d’envelopper les lieux de la petite salle dans laquelle il se trouve, ne manquant pas de donner une ambiance mystique et voluptueuse alors que l’immensité du colosse tranche nettement avec tout cela. Les pieds sur la table, son séant confortablement enfoui dans le coussin du fauteuil de cuir, ses bras reposant sur des accoudoirs trop petits, il était comme un coq en pâte, réfléchissant dans les faits à ces futurs méfaits.

Chafouin
Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptySam 2 Fév - 14:16
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Dans le toit à moitié effondré d'une bâtisse à l'abandon était perché un homme, son regard était souvent perturbé par ses paupières tremblantes à cause de la fatigue et du froid environnant, il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur la vision du manoir que lui offrait sa longue-vue, une légère démangeaison parcourut son entrejambe, il se leva pour aller vers le pot de chambre de l'autre côté de la pièce à ciel ouvert et baissa son pantalon pour faire son affaire, la bassine commençait vraiment à garder une mauvaise odeur malgré le froid, il revint sur son siège improvisé avec des palettes de bois, remit une couverture sur son dos et pris son mal en patience, dans une petite heure il quitterai son poste d'observation qu'il occupait depuis trois jours dans cette maisonnée abandonnée dans laquelle il pouvait observer le manoir d'Edgard Johansen, sa cible, la personne qu'il devait retrouver et qui serait bientôt un homme mort.

L'affaire avait commencé environ deux semaines plus tôt quand un jeune type était rentré dans son bureau à Prorig, dès le début Chafouin l'avait trouvée bizarre, trop propre sur lui, avec un regard qui avait un je-ne-sais-quoi de dérangeant, mais il devait bien avouer que ce type qui s'appelait Luciole (encore une bizarrerie mais bon) l'avait convaincu par son objectif: il souhaitait retrouver une personne, un juge, qui l'avait envoyé en prison par le passé et dont il comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce pour toute cette durée passée en détention, seulement le gros problème était que le dénommé Luciole savait que ce Edgard Johansen se trouvait à Skingrad mais il n'avait en revanche aucune idée d'où la cible de sa colère pouvait se trouver précisément mais il comptait sur Chafouin pour en dénicher la localisation précise, avec une bonne prime à la clé pour trouver un moyen de faire disparaître cet individu. Au sitôt dit au sitôt fait, Chafouin avait sauté dans la première navette direction Skingrad non sans appréhension, cela faisait des années qu'il n'était pas revenu dans sa ville natale.

Mais le retour en terre connue n'avait pas été aussi désagréable que prévu, arrivé au port, Chafouin avait tout de suite repris ses repères, en plus de vingt ans la ville n'avait pas tant changé que cela, certaines enseignes étaient toujours les mêmes à part celles où les tenanciers avaient changé de nom, par contre ce qui était bien resté c'était la puanteur ambiante du port, ses mendiants, ses gros bras en quête de bagarre et les revendeurs un peu louches qui cachaient des prothèses de contrebande, de la drogue ou des éclats de magilithe sous leurs manteaux. Toute cette population hétéroclite formait un drôle de tableau pour les habitués comme pour les nouveaux arrivants de Skingrad, Chafouin lui était un peu déçu mais pas vraiment surpris que le port soit resté un endroit un peu miteux

*Ça c'est bien un truc qui m'avait pas manqué.*

Pour trouver sa cible il comptait bien se rendre directement dans les bas quartiers, il devait bien y avoir quelqu'un dans la clique criminel et marginale des lieux qui devait avoir fait affaire au moins une fois à ce type, avec de la chance il trouverait une personne tout droit sorti de prison qui aurait plus d'informations à lui donner contre un peu d'Irys.

En arrivant dans les ruelles sales du coin, Chafouin éprouvait une sorte de fierté vaniteuse, la dernière fois qu'il avait vécu ici, c'était durant son adolescence, son quotidien était ponctué par les moqueries et les passages à tabac de la part des traînes savates du quartier, mais maintenant, tous les regards qu'ils croisaient lui semblait bien étrangers, tous ceux qui l'avait connu devaient avoir changé de vie, avait dû voyager ou étaient plus vraisemblablement morts ou en taule, Chafouin n'avait jamais vraiment connu de personne vraiment sans reproche après tout. Il éprouva de plus une joie mesquine à bousculer de l'épaule un jeune homme qui traversait la rue en baissant un peu trop la tête, quand son regard vitreux croisa le sien, il lui grogna un "fait gaffe où tu marches merdeux" en approchant la tête avec un air vindicatif, la jeune personne visiblement complètement absorbé par ses tracas évita son regard et continua sa route sans rien dire. Chafouin le regarda partir et détourna son regard vers l'enseigne du bar qu'il comptait visiter: la vieille Chouette.

En rentrant dans l'établissement après avoir descendu les marches il fut enveloppé dans un nuage de fumée, l'atmosphère du bar était étouffante, les clients fumaient comme des pompiers, riaient tout aussi fort et avalaient des litres de bière comme du petit lait, certains étaient déjà ivres mort. Chafouin se fraya un chemin jusqu'au comptoir, il n'avait jamais aimé l'ambiance de l'établissement pourtant, revenir ici était comme la sensation de retrouver une vieille connaissance, il ne reconnaissait personne ici. En s'adossant au comptoir une petite voix lui prouva pourtant qu'il s'était trompé.

-Chafouin? C'est toi mon gars ou mes yeux me jouent des tours?

Il tourna les yeux vers la gauche et eu du mal à reconnaître la personne qui lui faisait face, des cheveux sombres noué à l'arrière du crane, une moustache mal taillée et un air souriant un peu niais.

-La tique? Bon sang avec ces cheveux longs je t'ai pas reconnu.

-Bien sûr que c'est moi mon bon Chafouin. Répondit le dénommé la tique, à vrai dire Chafouin ne l'aimait pas vraiment, c'était exactement le genre de personne à agir comme son surnom le définissait, il n'avait jamais hésité à venir le tabasser quand il était en groupe et quand ils se croisaient juste tout les deux, il agissait s'ils étaient amis. Dis-moi, t'aurai pas un peu de sous? Je suis un peu à sec ce mois-ci pour me payer de la boisson.

-Eh ben, je quitte la ville pendant deux décennies et quand je reviens je tombe sur le plus gros suceur du coin, tu sais comment ça marche avec moi la tique, je te paie ton coup que si tu me rends service en retour.

-Tout ce que tu voudras mon gars. Répondit t'il en avançant son bras pour lui donner une tape amicale, mais en voyant le regard peu engageant que lui lançait Chafouin, il compris que ce n'était pas une bonne idée. Bon et sinon qu'est ce qui t'amène dans le coin?

-Je cherche un type, un dénommé Edgard Johansen, tu saurais où le trouver par hasard?

-Le juge? Ah putain tu t'attaques à un gros morceau là.

-Arrête de commenter et répond moi si tu veux ta bière.

-Ok ok, en ce moment le juge arrête pas de se faire remarquer, il envoie des types en prison à tire-larigot, en ce moment, il travaille au nouveau palais de justice de la 37ème rue, mais tu verras bien vite que le problème c'est pas de le trouver, mais plutôt de l'approcher, avec tous les ennemis qu'il se fait il est protégé par une escorte du genre balèze et il travaille jamais très longtemps pour limiter les risques d'assassinat.

Chafouin hocha la tête, quand la serveuse passa devant lui il commanda un whisky et une bière pas trop chère pour la tique, en guise de seul remerciement, ils parlèrent à peine vu que la tique se concentrait largement sur sa bière plutôt que sur la santé de Chafouin, de toute manière cela lui convenait, il se contenta d'avaler sa boisson d'un trait et de laisser le parasite seul.

Quand il arriva sur cette fameuse 37ème rue, des personnes s'étaient déjà rassemblés, beaucoup d'admirateurs surtout, des pancartes fleurissaient entre les rangs. "Johansen incorruptible", "La justice que Daënar mérite" et tout autant de slogans évocateurs. Pour Chafouin cela ne changeait rien, ce juge pouvait tout aussi bien être un saint incarné ou la dernière des ordures, pour lui il restait une cible comme les autres. Les forces de l'ordre déboulèrent alors que Chafouin se frayait un chemin dans la foule, ils firent reculer la foule alors que les portes du palais de justice s'ouvraient, des gardes sur-armées sortirent du lieu et entourèrent le juge qui sortait en saluant la foule. Chafouin pouvait à peine le discerner bloqué comme il était dans cette masse informe et il s'extirpa avec difficulté pour avoir une meilleure vue d'ensemble. Une de ces nouvelles voitures modernes déboula devant le palais et les gardes firent entrer Johansen dans une cabine qui devait surement être blindée. Le convoi s'éloigna bien vite et Chafouin tacha de le suivre du mieux qu'il put. Mais alors qu'il pestait pendant que la voiture s'échappait dans un angle, il s'engouffra dans une ruelle pour être à l'abri des regards et déclencha ses grappins pour se hisser au sommet des bâtiments. La poursuite dura une bonne heure, entre repérer la voiture du juge, rester suffisamment discret pour éviter de se faire remarquer d'en bas tout en tâchant de ne pas perdre la trace de la voiture. Au final, Chafouin, bien qu'épuisé avait réussi à trouver le manoir où résidait sa cible, c'était un grand domaine entouré de murs d'où des herses fleurissaient comme des épines, la maisonnée était située dans les quartiers est de la ville, peu de bâtiments l'entourait mais Chafouin avait repéré une bâtisse, celle où il avait passer ses trois jours d'observation.

Ces trois jours avaient été longs mais non sans intérêt, de sa position, il avait pu noter le trajet des gardes, il y en avait une bonne dizaine à l'extérieur de la résidence et sans doute au moins le même nombre à l'intérieur, sans compter celui qui se baladait en armure assisté et qui ne quittait jamais Johansen d'un seul mètre. Le trajet quotidien du juge se résumait très simplement, 8h, début du trajet pour aller à son lieu de travail avec cette escorte en voiture, il ne revenait pas avant 16h à sa résidence, suite à quoi il passait la fin de l'après-midi dans le grand jardin de sa résidence à peindre malgré le froid environnant. Quand il était ainsi, Chafouin pouvait remarquer qu'il était assez colérique, il renvoyait tous les serviteurs en faisant de grands gestes ou jetais souvent ses toiles par terre pour en recommencer de nouvelles. Chafouin s'était souvent demandé ce que ce grand homme aux cheveux blonds et à la mine fière pouvait peindre, ça rêvait de quoi un juge? De pendus qui se balançaient au gré du vent? De lui-même en train de taper sur la tête des condamnés avec son marteau? Autant de questions sans réponse et sans intérêt pour Chafouin, de là où il était il ne pouvait pas apercevoir les détails de ces œuvres et à vrai dire il s'en fichait un peu.

Alors que la dernière heure du dernier jour de son espionnage commençait, une voiture vint franchir  le portail de la résidence. Chafouin visa cet élément avec sa lunette, le juge d'habitude peu réactif aux détails extérieurs quand il était sur ses toiles se leva pourtant d'un bond pour aller devant le véhicule. Un jeune garçon en sortis et Johansen le pris dans ses bras pour le porter en l'air. Alors le grand nobliau avait un marmot? Comme quoi même les riches restent des êtres humains après tout. Chafouin quitta sa longue-vue, était ce un détail qu'il fallait signifier à Luciole? Il n'en savait trop rien, il ne s'était pas encore fait un avis tranché sur le personnage, mais il décida qu'il était temps de plier bagage, il devait rencontrer de nouveau son client dans quelques heures, dans la piaule qu'il avait louée, au 13ème rue Blancco De Fourgace, dans les bas quartiers. Il avait hâte de prendre une bonne douche pour se débarrasser de la crasse et de la fatigue accumulée durant ces 3 jours de surveillance.

Plus tard

Chafouin réfléchissait encore à un plan en finissant de se nettoyer le visage, il était bientôt 20h et il cogitait à un moyen d'entrer en commençant à dessiner le plan du manoir sur un tableau, ce ne serait pas facile de s'introduire de la demeure, le lieu avait tout d'un ancien château fort gardé de toute part par des vigiles bien armés.

Un bruit de porte le sortit de son exercice, il vint ouvrir à son client, qui lui paraissait toujours aussi étrange, mais il arrivait sans problème à dissimuler sa gêne, il lui fit mine d'entrer.

-Venez on va se mettre au chaud, déjà j'ai une bonne nouvelle, j'ai trouver votre homme, Edgard Johansen habite dans un chouette manoir à l'est de Skingrad, j'ai pu noter ses allées et venues et je connais son emploi du temps mais ya aussi un hic, le lieu est surarmé, une bonne vingtaine de gardes, bien équipés et peu d'ouvertures, l'endroit est une vraie forteresse et, à moins que vous ayez un canon Béhémoth sous vos vêtements, il va nous falloir de l'aide, ya pas mal d'affreux dans le coin prêts à se battre mais d'expérience, je peux vous dire que ce sera difficile de trouver quelqu'un de compétent dans ce trou, vous avez quelqu'un en tête à tout hasard?

Luciole Aldebarra
Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyDim 3 Fév - 21:23
Irys : 132957
Profession : Flibustier - Croc-Mort - Aventurier
Pérégrins -2
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Début Décembre 933, dans le bureau poussiéreux d'un homme surnommé "Chafouin", Prorig.

J'avais réussi à rentrer en contact avec cet homme grâce au bouche à oreille, véritable fardeau des bas quartiers de cette ville polluée par la corruption criminelle, politique, ou encore judiciaire. Dans mon cas, il était uniquement question d'en découdre avec cet homme dont le jouet, un hochet de bois, m'avait directement envoyé dans ce trou puant et dénudé de moral. Je m'en souviens encore, comme si c'était hier, même... La crasse millénaire avait fini par imprégner les murs de pierres froides formés. Et la nourriture, quant à elle, avait des allures de bouillie pour chiens comme on en fait plus ! Tristesse quand tu nous tiens. Je suis bien heureux d'en avoir échappé, mais il faut que je prenne garde, car une seule erreur peut me rendre réceptacle du meilleur lot qu'un tribunal criminel a à offrir pour les personnes comme moi, la mort. Inutile de vous dire que j'ai pris toutes les précautions avant de m'y rendre, sous peine de me jeter dans la gueule du loup, comme un lapin dans le piège à dents rouillées caché sous un talus de feuilles mortes. Une longue discussion découla de cette rencontre, mais dont les détails, peu importants, ne seront pas annoncé pour le moment. Quoi de mieux que la surprise au milieu de l'action ? Je vous le demande !

"Bien, bien ! Chafouin... Mon ami, je crois que nous nous sommes tout dit.", disais-je d'un ton malicieux, le sourire qui me caractérisait tant toujours omniprésent sur mes fines lèvres, découvrant que plus encore mes blanchâtres dents similaires à celles qu'on croise chez les squales des mers éloignées, au large de Prorig.

Dirigeant mes frêles jambes en direction de la sortie, je laissa échapper une dernière phrase du bout de mes fines lèvres, signe d'au revoir, mais pas d'adieu ! Nous n'en étions qu'aux prémisses d'une vengeance au goût salé. Et nul était à l'abris d'un retournement de dernière minute, alors tachons que garder la face, et puis... Au travail !

"Ah, et, avant que je ne vous quitte. N'oubliez-pas, on ne refuse jamais l'entrée à une luciole gorgée de sang. Ah, ah, ah ! Je rigole l'ami, seulement, si vous voyez une lumière rougeâtre devant votre porte, ne soyez pas effrayé, c'est que je suis certainement arrivé ! Hi, hi, hi...", ricanais-je de plus belle.

Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Une heure avant la fin de la phase d'observation, fin Décembre 933, devant les grandes portes gardées par la milice, Skingrad.

Ils étaient nombreux, armés jusqu'aux dents, surveillant l'entrée principale de vive vue, comme à leur habitude. Je les connaissais que trop bien, ces petits bonhommes là. Il faut dire qu'ils m'avaient poursuivi un bon paquet de fois, dans ces ruelles crasseuses, et ces avenues finement pavées de pierres calciques. Mais je me perdais en besogne... Il faut que je me concentre, pensais-je sur le moment. Ils étaient là, c'est un fait, et je n'allais pas pouvoir passer comme je le faisais il y a de cela deux ans. A présent, je devais porter le lourd fardeau d'une vie d'anarchiste recherché dans tous le Tyorum, et ce n'est pas une mince affaire, croyez-moi.

Le visage partiellement camouflé par mon chèche qui montait jusqu'au haut sommet de mon menton, j'avançai en leur direction, l'air béat, tel un touriste de la dernière heure à qui on doit montrer le chemin de la cathédrale, vous voyez le genre ? Mes binocles étaient fermement accrochées à mon nez, le verre teinté d'un noir abyssal, empêchait à quiconque de percevoir ne serait-ce qu'un soupçon du bleu composant mes yeux, ce qui était, je dois l'avouer, un atout de taille quand on sait que ma tête, aussi belle soit-elle, était accrochée à tous les coins de rue, ou presque... Et que ces bonhommes là, si ils me voyaient... Et bien, ils me tueraient, je crois bien ! Alors je pris en main ce magnifique talisman, cadeau des Dieux dont je ne connais pas les noms, je l'avais trouvé dans une vielle boutique d'Alexandria, à l'époque où j'avais fait faire cette magnifique combinaison en cuir renforcé.

Ce talisman, il avait pour propriété exclusive de me faire disparaître, ou presque, de la vue de la population. Deux mains jointes l'une contre l'autre, la pierre rougeâtre confortablement réchauffée en ces dernières, et voilà ! Me voilà, disparu... Mais il y a quand même un inconvénient à cette technique de camouflage venue tout droit du futur, c'est cet aura rougeâtre, à peine perceptible je vous le conçois, mais quand même visible si on se prête à un important exercice de concentration. Cet aura qui émane du talisman une fois les effets actifs, était le seul problème à mon entrée dans l'enceinte de Skingrad. Sans attendre plus que nécessaire, je me lança cœur ouvert, et toujours invisible, sur cette charrette de foin qui se dirigeait vers l'entrée, certainement dans l'optique de rentrer. Un léger à-coup survenu après mon installation à l'arrière de la cargaison, mais le conducteur n'y vît que du feu... Après tout, il était difficilement de m'y trouver sans y mettre les mains !

Les gardes jetèrent un œil volatil en direction de la cargaison en mouvement, mais manque d'une présence humaine flagrante et suspecte provenant de la charrette, ils ne la fouillèrent pas.

Me voilà donc arriver dans la ville de tous mes péchés !

Après cet épisode, je quitta mon moyen de locomotion bas prix pour me diriger, toujours sous l'effet du talisman, vers l'adresse indiquée par mon informateur. Quelques trente minutes me suffirent afin d'arriver à destination, 13ème rue Blancco De Fourgace, un quartier mal famé comme je les aime, je n'étais pas dépaysé. C'était tellement excitant ! La porte de bois formée me barrant la route, je toqua trois fois. Il ne tarda pas à m'ouvrir.

Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Sur le lieu du rendez-vous, 13ème rue Blancco De Fourgace, Skingrad.

Il ne tarda pas à me parler de ses trouvailles, et j'étais agréablement surpris de ne pas être tombé sur un idiot de premier ordre. Possibilité que j'avais fortement envisagé, car ils sont rares les bons informateurs de nos jours !

"Bien, bien, Chafouin mon ami ! Cela va être un jeu d'enfant, sans mauvais jeux de mots, évidemment ! Ne vous inquiétez pas, les enfants, aussi nombreux soient-ils, s'en remettront très rapidement ! Qui regrettera un père aussi immonde que ce Mr.Johasen ? Personne, indubitablement. Pour commencer, je vous propose d'aller faire un tour du côté de ce bar de voyous, à l'autre bout de la rue ! On y trouve tous les puants de notre monde, et parmi eux, quelques gros bras aux cerveaux de moineaux !", disais-je tout en enfonçant le pas vers la ruelle, je n'étais resté que quelques secondes en ces lieux.


Dernière édition par Luciole Aldebarra le Mar 5 Fév - 18:40, édité 1 fois

Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMar 5 Fév - 15:17
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
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  • Il fallait bien l’avouer, ces moments-là étaient très agréables. Ils n’étaient pas les plus recherchés par le colosse, qui préférait, et de loin, l’action des combats, des pillages, des contrats et des affrontements armés, bien plus que les instants de détente, de négociations et de parlottes. Il préférait se battre que se reposer. Au moins, lorsqu’il se battait, il était vivant. Sa réflexion serait très certainement vue comme une folie pour le plus jeune des psychiatres. D’ailleurs, nul besoin d’être un professionnel de la santé mentale pour trouver que le colosse est instable et… Fortement inquiétant. Ils sont peu nombreux ceux qui se sentent en sécurité à ses côtés, et moins nombreux encore ceux qui se sentent à l’aise. Et comment les en blâmer, alors que la méchanceté et la cruauté transpire du moindre mouvement et de la moindre respiration. Et son regard…

    Pourtant, cette fois, il profitait de cet instant. Il en profitait d’autant plus qu’il savait que le coin était grouillant de commanditaires assoiffés de sang et trop lâche pour se salir les mains. Ici, on trouvait forcément des dealers de drogues, des trafiquants d’armes, des gros caïds et des petits voleurs, tout ce dont Eylohr avait besoin pour monter son grand projet encore tenu secret des autres, mais pas de lui. Il aurait besoin d’artificiers, de gros bras, d’armes, d’or, d’explosifs et de puissance de feu et de destruction.

    Il était couché sur le canapé miteux de la salle privée qu’il avait loué. Il attendait, d’une part, qu’un commanditaire soit suffisamment crapuleux pour le trouver, et, d’autre part, qu’il puisse trouver une fulgurance, une réflexion, qui lui indiquerait la prochaine étape à suivre pour mettre son plan un peu plus en place encore. Ses jambes trois fois trop longues l’obligèrent à poser ses pieds sur l’accoudoir peu agréable, alors qu’il dépassait très largement du canapé, manquant presque de tomber au sol. Si sa musculature et sa masse lui conférait beaucoup d’avantages, cela lui donnait aussi pas mal d’inconvénients…

    Sa réflexion s’étayait un peu plus à mesure qu’il s’enfonçait dans un sommeil peu profond. Dans cet état de transe – tout presque – les capacités cérébrales sont décuplées. Les réflexions durent plus longtemps et portent plus loin, alors que les idées fusent dans tous les sens. Là, il réfléchit, il déduit, il lance des hypothèses et se rappelle des informations qu’il obtint par le passé et qui pourraient, sans doute, lui servir aujourd’hui. Comment se procurer des armes, comment entrer dans les bonnes grâces des uns et des autres, comment trouver la pire des crapules et le plus riche des trafiquants de ce paysage pourri jusqu’à la moelle. Comment tirer son épingle du jeu, lorsque la botte de paille fait la taille d’un monde entier.

    Puis, soudainement, une explosion en son esprit. Il se réveille, se redresse presque immédiatement comme un diablotin sortant de sa boite. Il a les yeux grands ouverts, sa respiration est profonde et son souffle est inquiétant, il semble grogner comme une bête, comme un ours. Ses canines apparentes, il se met à grimacer d’une douleur absente, qui n’est en fait rien d’autre qu’une colère sourde qu’il tente de contenir mais qu’il espère secrètement voir grandir sans jamais s’arrêter. Assis sur le canapé, son esprit semble enfin s’éclaircir, et vit naître alors une pulsion agressive et violente. Telle une bête enragée, il se lève et agrippe fermement la première chaise qui se trouve à sa portée. La portant loin derrière lui, il la projette violemment, avec colère et fureur contre le mur opposé. Il s’éclate, se disloque et tombe au sol dans un brouhaha insoupçonné pour une chaise de paille et de bois. Puis vint le tour de la table qui, aussi facilement qu’un fœtus de paille, fut projeté à l’opposé de la pièce et retournée comme une crêpe. Il n’y avait plus rien à détruire, mais la fureur était encore belle et bien là.

    Alors, Eylohr se tourna vers un mur qui, il le savait, donnait sur une autre salle privée. La faible épaisseur avait certainement provoqué moulte bruits et vibrations dans la salle d’à côté qui était certainement occupée. Alors, le colosse serra le point, porta le coude en arrière et, alors qu’il laissa s’échapper un puissant cri de colère et de fureur, abattit le poing de la taille d’une boule de bowling – ou presque – contre le mur beaucoup trop fin. Le premier coup provoqua un creux. Le second accentua celui-ci, et le troisième termina de détruire le mur, alors que le poing traversa la structure pour déboucher du côté opposé. La structure fragilisée, Eylohr fit un pas en arrière, et alors que sa respiration s’était faite bien plus rapide et bien plus superficielle – bien que ponctuée de profondes inspirations – il assena un formidable coup de pied qui traversa d’un seul coup le mur, créant une fissure qui joignit les deux trous et qui ne demandait qu’à s’effondrer. Alors, il recommença son œuvre destructrice, et le dernier coup de pied fut le bon, alors qu’il détruisit le centre du mur et qu’il se retrouva dans la salle d’à côté. Là, il fit face à un bonhomme apeuré, bien plus frêle que le colosse. De prime abord, et Eylohr le reconnut, il ressemblait à une petite terreur, un chihuahua à la gueule bien pendante mais à la paire de couille bien absente. Alors que, quelques heures plus tôt, il sema la pagaille dans la taverne en insultant le tavernier et en menaçant de jouer du calibre, il était, maintenant, tout Penot dans son coin. Il n’en fallut pas plus pour Eylohr, qui l’agrippa avec force, le propulsa du canapé jusque sur la table au centre de la pièce, avant de lui écraser le visage à grands renforts de coups de poings. Un coup après l’autre, le colosse commença à accélérer la cadence, à augmenter la force, et à transformer sa respiration rapide en un long et impressionnant cri de colère, qui fit trembler les murs environnants. Le pauvre se retrouva défiguré. Et alors que la fureur du colosse commença à s’estomper suffisamment pour qu’il ne veuille plus l’exercer sur le pauvret, il lâcha son col, s’éloigna en titubant, son esprit tout embrumé de cette fureur et de ces respirations anarchiques, alors qu’il reprit un rythme cardiaque et respiratoire normal. Sans aucune émotion, il avisa le corps apparemment sans vie du pauvre type. Dans la bagarre – ou était-ce un tabassage à mort sans aucune chance de survie – Eylohr vit un revolver de calibre moyen, choir de la poche intérieure de la pauvre victime sanguinolente. Sachant qu’il était au sous-sol d’un établissement malfamé dans un quartier bien sombre, il devait tâcher de faire le moins de bruit possible, aussi, user de son calibre destructeur serait l’obliger à faire face aux autres résidents. Alors, il opta pour un bruit moins fort. Il agrippa le calibre du pauvre gars, visa le torse, et, sans aucun état d’âme, pressa la détente à 6 reprises, jusqu’à-ce que le barillet soit vide. Il était, enfin, calmé.

    Ni une ni deux, il revint dans sa propre salle, agrippa ses affaires et ses armes, et prit le chemin de la porte et de la sortie. Passant devant le tenancier qui se doutait qu’un affreux carnage s’était arrivé, il se contenta de lui offrir son regard le plus mauvais, avant de sortir de l’auberge et de se retrouver dans la rue, seul, à la recherche d’un je-ne-sais-quoi qui le rapprocherait de son but. Il laissa trainer son regard autour de lui, scrutant la ruelle, le moindre visage, la moindre expression, avant de tiquer sur un étrange duo…

Chafouin
Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 6 Fév - 20:14
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Chafouin avait emboîté le pas de son client, plutôt motivé le Luciole, bien qu'en définitive il ne trouvait pas ce sobriquet très approprié pour son client, ricaneur aurait été bien mieux, il se souvenait bien de la tentative d'humour qu'il avait eu et du rire de psychopathe qu'il avait lâcher en sortant de son bureau quand ils s'étaient rencontrés pour la première fois, ce rire qui lui avait laissé un sacré sentiment de malaise, oui ricaneur c'était bien, il le surnommerait comme ça maintenant.

Bien que ricaneur semblait évoluer comme un poisson dans l'eau dans cette ruelle plutôt poisseuse, les résidents du lieu ne semblait pas l'accepter de cet œil là, la dégaine du jeune homme tranchait largement avec la crasse du lieu et sa démarche énergique le faisait largement remarqué par les traînes savates du coin, Chafouin avait aussi du mal à le suivre avec ses grandes jambes de dadais, oui vraiment énergique le gamin! Un duo interpella Luciole alors qu'il était arrivé à côté du rade du coin, Chafouin hésita à venir à son aide, il était trop loin pour entendre ce qui se passait entre les personnages mais quand il vit le duo écarquiller les yeux et dépasser ricaneur avec un regard hagard sans demander leur reste, Chafouin sut qu'il n'avait pas à faire à quelqu'un de juste faible et taré.

Il ne demandait rarement les raisons de ses clients quand ils lui proposaient de commettre des actes illégaux, il était bien le premier à savoir que chacun avait sa propre définition de ce qui était juste ou non et que la frontière entre l'illégalité et la légalité était parfois plus fine que ce qu'on voulait faire croire. Cependant, il s'était longtemps posé la question de ce qui avait pu pousser ce gamin à vouloir la mort d'un juge, sa condamnation précédente surement, mais vouloir se venger au point de le tuer? Il n'y avait pas quelque chose de personnel là-dessous? Dans ces cas-là l'imaginaire de Chafouin prenait souvent le relais et créait des situations farfelues, peux être le juge était un ennemi juré de ricaneur, il lui avait causé du tort personnellement, peux être qu'il voulait venger des membres de sa famille envoyées injustement en prison mais peux être aussi qu'il désirait juste se venger pour le plaisir, qu'il n'avait pas supporté le fait de s'être fait attraper ou qu'il voulait tuer le juge juste pour le plaisir de l'étriper lui même, franchement cette dernière théorie, vu le personnage, était la plus sensée pour Chafouin.

Car il était vrai que ricaneur, malgré sa bonne constitution et son regard assez troublant ne semblait pas le plus dangereux des adversaires à première vue, certes il avait l'air dérangé mais pas vraiment plus que certains des gars qu'avait connu Chafouin dans ces taudis. Après il y avait cette histoire de lueur rouge, c'était une sorte de pouvoir? Son client était magicien? Vu comment avait détallé ces types, c'était peux être le cas, il les avait peut être ensorcelé, mince, Chafouin se demanda s'il ne l'avait pas ensorcelé lui aussi sans qu'il s'en rende compte, il lui aurait peut être fait accepter cette affaire sans demander d'argent?! Ah non ça pas question monsieur! Mais bref, le moment n'était pas à parler d'argent, ricaneur, malgré les apparences, était gonflé d'assurance, il savait forcément se battre et pour qualifier l'assaut du manoir d'un juge gardé par des palettes entières de porte-flingues d'un "jeu d'enfant" il devait forcément avoir quelques capacités secrètes en réserve, cela promettait d'être intéressant.

Une deuxième chose intéressante qui attira son attention fut ce colosse, un gaillard déboula de l'établissement, les armes bien apparentes, il regarda à droite et à gauche comme s'il cherchait un but à sa présence ici, son regard se porta sur celui de Chafouin qui avait été rejoint par ricaneur, inconsciemment il eut un mouvement de recul défensif et se tint prêt à dégainer son arme.

Car ce type était l'homme le plus grand qu'ai jamais vu Chafouin, lui-même n'était pas particulièrement grand, mais face à ce géant il se sentait comme un enfant, un petit enfant sans défense, le colosse ressemblait à un nordique avec ses yeux bleus profonds et cette épaisse barbe, rien qu'en analysant son faciès, Chafouin pouvait dire qu'il avait déjà tué et même souvent, il avait l'impression que le géant posait son regard sur ce qui ressemblait pour lui à deux sacs de viande tout juste bons à êtres ouvert en deux, au moins avec ce genre de gaillard on savait tout de suite qu'il était dangereux, Chafouin aussi mais contrairement à lui il dissimulait ses meilleurs atouts seulement pour les derniers recours, ce type-là, respirait le danger par tous les orifices, il paraissait brutal, agressif, avec un regard de chien fou. En bref un porte flingue parfait.

*Exactement le genre de type dont on a besoin.*


-Hey ricaneur. Fit Chafouin en regardant Luciole et en laissant un regard au colosse de l'autre côté de la rue. Quand je te disais qu'on cherchait quelqu'un de compétent, ce genre de type c'est exactement ce dont on aurait besoin tu crois pas? Mais moi pas question que je l'approche à moins de deux mètres, c'est toi le boss, tu devrais pas te débrouiller pour le recruter?

Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyDim 10 Fév - 17:15
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

J'avançai en direction du bar avec un rythme des plus soutenus, alignant mes talons face à la crasse ambiante, et gardant mon menton bien droit, comme tout bourgeois qui se respecte, j'étais à fond dans mon rôle, et je comptais bien le faire savoir. C'est alors que deux hommes, de frêles corpulences et pas mal abîmés par l'alcool, se mirent en travers de mon chemin, faisant alors barrage à mon être. Ils voulaient mon argent, et toutes ces choses qui faisaient de moi quelqu'un d'aisé, à première vue, du moins. Ainsi, ils commençaient à se montrer quelque peu agressifs, et vraiment très désagréable à mon encontre, ce qui me faisait rire au plus haut point, en plus d’éveiller ce vielle esprit vicieux qui faisait mes beaux jours il y a de cela quelques mois.

"Tiens donc, salut le p'tis bourgeois ! Tu t'es perdu ? Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? Allez, soyons rapides, donne-nous tout ce que tu as et on fait pas d'histoire, hein ? Allez, sois gentil et obéis, sinon, on va devoir te refaire les dents. Ça serait dommage d’abîmer un si jolie minois.", marmonnait le plus alcoolisé des deux, tout en tournant vaguement de l’œil droit.

"Tu entends ce qu'on te dit espèce de petit con ? Ou tu as besoin d'aide pour te désaper ?! Enlève ce putain de manteau et file-nous tout ce que tu as sur toi !", retoquait l'autre, d'un ton beaucoup plus virulent et agressif.

A ces mots, je décida de plonger ma main droite dans la grande poche intérieur de mon manteau haute couture, laissant alors percevoir un magnifique pistolet à Aqua-Magilithe du bout de mes fins doigts. Après cela, je pointa le canon en leur direction, le sourire perfide qui me caractérisait tant, découvrant alors toutes mes dents illuminées de propreté.

"Bien le bonjour, bande de petits déchets ! Ecoutez... Je n'ai malheureusement pas le temps, ni l'envie soudaine de vous refilez mes biens les plus précieux. Maintenant, ce que je peux vous offrir, à vous, et vos familles, c'est une balle dans chacune de vos petites têtes, entre les deux yeux qui plus est ! Ça serait drôle, vous trouvez pas ? Gnih... Un tout petit trou dans vos têtes de moineaux tout droit sortis de la beuverie ! Mais si vous tenez tant à vous battre, allons donc au fond de cette rue sombre à n'en plus voir un bidon de bon vin. Comme ça, on ne retrouvera pas vos... Le ou les corps du perdant de cet affrontement ? Qu'en dites-vous mes enfants ? La balle est dans votre camp.", murmurais-je alors tout en esquissant un dernier sourire effrayant.

Les deux hommes, légèrement choqués par ce qu'ils venaient d'entendre, partirent dans une tout autre direction que celle qui était la leur à l'origine, évitant au passage de croiser mon regard, signe que mon message était visiblement bien passé jusqu'au fond de leurs petites oreilles pleines de crasse.

Continuant alors mon chemin en la compagnie de Chafouin, ce dernier m'indiqua un homme au allure de géant, au bout de la rue. Ni deux, ni trois, je décidai de partir en sa direction, seul. Le courageux Chafouin préférant rester en arrière, au cas ou le Colosse décidait de nous plier en deux avant de nous jeter dans la fosse publique. Les ruelles étaient toujours d'une saleté à en faire vomir un griffon, et il me tardait vivement de quitter ses lieux, alors, allons-y !

"Hey, hey, hey l'amis ! C'est de bien gros bras que tu as là ? Ça a dû te prendre une décennie pour les sculpter ainsi. Dis-moi, serais-tu intéressé pour un petit boulot des plus simplets ? Je me présente, Luciole Aldebarra, mais tu peux m'appeler Luciole ! Le petit vieux qui m'accompagne c'est Chafouin, mon informateur ! A nous trois, je suis sûr qu'on peut réaliser de grandes choses !", disais-je tout en attendant la réaction du Colosse à barbe brune.


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Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyDim 10 Fév - 19:17
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  • La rue était bondée. Enfin, si par bondée vous entendez pleine de bandits, de criminels, et de groupes plus ou moins disparates et plus ou moins larges de racketteurs en attente de proies faciles. Si le colosse n’en était pas un, et s’il acceptait de s’abaisser à de telles activités peu courageuses et peu diversifiées, nul doute qu’il arriverait à réunir une certaine quantité d’irys dorés. Et peut-être même qu’il réussirait à financer ce bijou de technologie qu’il désire ardemment depuis de longues années. Une prothèse magithèque… Voilà qui permettrait au colosse de devenir incroyablement puissant. L’arrêter serait très difficile, même avec des pouvoirs magiques. Dans sa tête, il jubilait déjà à l’idée de pouvoir régler leurs comptes à certaines personnes… C’est qu’il est rancunier le gros bonhomme !

    Alors qu’il venait de repérer le duo improbable qui ressemblait à un père et son fils, le colosse ressentit une sorte de curiosité perverse. Qui étaient-ils ? Pourquoi étaient-ils ici ? Comment est-ce qu’un duo d’hommes propres sur eux, bien habillés et visiblement appartenant à un milieu bien différent de celui dans lequel ils déambulent en ce moment, pouvait-il se trouver ici en ce moment même ? Seraient-ils des aristocrates en quête d’un projet sombre ? L’UNE et sa nation, soi-disant parfaite, comprend pourtant tellement de bourgeois, d’aristocrates et de nobliaux jaloux, corrompus et prêts à tout pour pouvoir tirer leurs épingles du jeu, que certains sont prêts à commettre de véritables atrocités, qu’ils imputent aux bandits, aux pirates et aux mages. Alors trouver deux nobliaux dans les bas-quartiers, voilà qui éveille l’intérêt manipulateur et violent du colosse. Peut-être pourrait-il, lui aussi, tirer son épingle du jeu.

    Mais voilà qu’un groupe de bandits de petites statures et au courage visiblement potentialisé par l’alcool, s’approche du duo inattendu. Voilà qui était plus qu’évident. Parier sur les possibilités d’apparitions d’un tel évènement revenait à s’assurer une victoire facile. Dommage pour Eylohr qu’il ne puisse pas parier d’irys là-dessus. Parier sur le malheur des autres… Voilà qui lui allait bien au colosse. Après tout, il était capable de dispenser malheur, jugement et mort dés qu’il le voulait, par appât du gain, ou juste par plaisir. Voyant que ce duo improbable allait probablement finir dans un sac mortuaire, Eylohr prit une cigarette qui se trouvait dans une boite, la porta à ses lèvres, et l’alluma avant de prendre de grandes bouffées.

    Il avait littéralement pété un câble tout à l’heure, détruisant la salle qu’il avait loué, celle qui était adjacente, et assenant à l’occupant une mort violente et horrible. Cette cigarette avait des airs de véritable amie, laquelle adoucissait ses mœurs, emplissait ses poumons d’une substance nocive et pourtant bien agréable, alors qu’il arrivait enfin à faire redescendre cette folie passagère.

    Mais voilà qu’une chose inattendue allait se produire. Aussi soudainement qu’un éclair, le gosse dégaina une arme étrange, à la forme rappelant celle d’une arme magithèque. De telles armes possédaient un fort potentiel de destruction, aussi valait-il mieux éviter de sous-estimer ceux qui s’en servent. Le jeune homme réservait bien des surprises encore. Et évidemment, cette apparition fit fuir le duo de malfrat alcoolisé et arracha un rictus interrogateur au colosse qui s’était adossé contre le mur tout prêt. Décidemment, le coin regorgeait de surprises extrêmement intéressantes et… Déstabilisantes. Car une fois que le duo fut écarté, ses membres fuyant à toute jambe à l’opposée de là d’où provenait le duo de marquis, ces derniers firent quelques pas en direction d’Eylohr. Curieux, encore une fois.

    Et voilà que le plus jeune adresse la parole au géant venu du Nord. Il est question d’un travail, et de noms. Chafouin et Luciole. Décidément, ces deux énergumènes sont bizarres sur tous les angles, qu’il s’agisse de leurs accoutrements, de leurs fréquentations et… De leurs prénoms. Et leur manière de recruter est également plus qu’originale. Là où, d’habitude, on utilise un endroit calme, quelques discussions arrosées, et de grosses liasses de billets ou d’épaisses bourses d’irys, le jeune homme, lui, décide de parler directement du but de sa présence ici-bas. Au moins il n’y va pas par quatre chemins.

    - Humpf Grommela le colosse lorsqu’il entendit les arguments quelque peu pompeux du jeune homme au teint pâle. La suite éveilla un peu plus son intérêt. Un job ? Qu’est-ce qu’tu proposes p’tiot ? Mes services s’monnaient pas f’cilement p’tit. Faudra qu’on cause irys avant d’parler boulot, à moins qu’t’ai déjà tout prévu.

    Quitte à être honnête, autant l’être de bout en bout. Et puis les ronds de jambes, les protocoles et les mises à genoux pour obtenir des avances sur salaire ou des promesses surement faites en l’air, très peu pour lui. Eylohr, lui, préfère discuter les yeux dans les yeux, et parler sans langues de bois.

Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyDim 10 Fév - 23:24
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Comme s'attendait Chafouin, ricaneur sut attirer l'attention du géant avec des paroles aussi mielleuses que flatteuses envers sa force, il y avait juste un détail qui irritait un peu Chafouin dans ce qu'il avait suggéré et il n'hésita pas à rectifier le tir.

-Pour vot' gouverne je suis pas vieux, c'est juste mes cheveux qui sont décolorés, j'ai que 37 ans hein!

Mais cette information ne semblait pas vraiment intéressé les deux personnages, ce qui intéressait le colosse par contre c'était des réponses claires nets et précises, que me propose tu? Pour quel tarif? As tu déjà un plan? Mince c'était la partie que Chafouin n'avait pas encore eu le temps d'expliquer à ricaneur, il avait encore le plan du manoir avec la rotation des gardes en tête, mais il fallait d'abord motiver le géant à les rejoindre pour de bon. Chafouin doutait que Luciole soit aussi bon en explication qu'il l'était en promesse juteuse et malgré son air de chien fou, le titan semblait être doué de parole et donc de raison. Chafouin aurait presque pu en douter de ça, vu sa dégaine. Il valait peut être mieux qu'il lui parle lui même après tout, c'était vrai que convaincre quelqu'un d'attaquer un manoir avec une bonne vingtaine de gardes armés le défendant dont un en armure assisté, dit comme ça cela semblait impossible à moins de venir sur-armé. Mais Chafouin avait noté de nombreuses brèches exploitables dans l'endroit qui permettrait de le prendre d'assaut, aussi bien frontalement que de manière indirecte. Cela promettait d'être intéressant.

Il s'apprêtait à rejoindre la conversation quand un sifflement retenti derrière lui, un trio s'avançait, l'air déterminé dans sa direction, Chafouin ne les connaissait que trop bien. C'était les triplés, une bande de gamins qui l'avaient martyrisé dans sa jeunesse sans état d'âme, ces gars-là avaient tous mal tournés mais ils étaient malins. Ils avaient tous trouvé un travail, fonder une famille mais, quand leur temps libre venaient, ils déboulaient dans les rues avec leur carrure de malabar et leurs armes contondantes pour racketter et se bagarrer. L'un d'eux avait de la famille dans la police, tant et si bien qu'ils n'étaient jamais embêtés par les représailles judiciaires. Chafouin n'avait réellement rencontrés que très peu d'hommes qu'il aurait qualifié de 100% malveillants mais ces trois là en faisait partie. C'était des loups, se faisant passer pour des chiens de berger la journée, mais qui révélaient leurs véritables natures dès que les brebis avaient le dos tournés.

-Si c'est t'y pas notre Chafouin adoré, la tique avait pas menti, t'es enfin revenu après toutes ces années. Dis l'un des trois en mettant sa batte de base-ball sur l'épaule.

-Ouais c'est vrai qu'on s'attendait pas trop à revoir ta gueule de pédale dans le coin. Fit un autre en tapant sa barre à mine dans ses mains. Après toutes ces années on pensait que t'avais cané pour de bon.

-Non désolé, pas mon style, c'est votre odeur de merde qui m'as fait quitter la ville, je crois bien que vous m'auriez fait étouffer avec votre puanteur. Répondit Chafouin nullement impressionné. Il était vrai que les triplés pouvaient paraître intimidant avec leurs carrures, mais Chafouin savait très bien que dès que l'un d'eux tombait, les deux autres se ratatinait.

La pique qui leur avait lancé en avait énervé un qui s’apprêtait à venir vers lui, mais un de ses amis le retint avec un sourire, il s'adressa à Chafouin.

-La tique nous as dit que tu cherchais un juge pour le tuer, on s'était dit que tu pourrais bien louer nos services, mais vu comment tu viens de nous parler. On se dit qu'on ferait ptet mieux d'aller voir directement les flics.


Saloperie de tique, Chafouin n'était même pas étonné que cette raclure leur ai balancé sa propre version de l'histoire, mais s'il était énervé, il n'était en revanche pas étonné ni inquiet d'ailleurs. Il avait déjà décidé de ce qu'il ferait au moment même où il les avait vus apparaître dans son champ de vision.

-Je vois, j'imagine que j'ai plus qu'à vous casser la gueule pour pas que vous parliez c'est ça? Mais je vais pas faire ça, du moins c'est pas moi qui vais le faire.

Il se recula alors que les triplés, intrigués, le suivaient de près, Chafouin se rapprocha de ricaneur et du géant pour s'introduire dans leur conversation. Les triplés semblaient déjà avoir remarqué cette masse de muscle qui était encore plus grand qu'eux, ce n'était pas commun, les trois mesuraient presque tous 1m90. Ils comprirent très vite ce que comptait faire Chafouin mais ils ne se ratatinèrent pas pour autant, ils étaient trois et plutôt bon en baston il fallait l'avouer.

-Ecoute grand gaillard. Intervint Chafouin pour capter l'attention du grand nordique. Mon ami et moi on a de quoi payer, c'est pas le problème. Si c'est du défi que tu cherches je peux t'assurer que notre petite entreprise te permettra de te couvrir d'irys et de viscères en même temps, cependant on cherche pas quelqu'un qui ne sait pas se contrôler. Va falloir que tu nous prouves que t'es pas un porte-flingue sans cervelle, tu vois ces trois là? Met les hors-combat, sans les tuer. Si t'es capable de faire ça on te prend, et c'est moi qui payerait ta bouffe et ta bière pour ce soir, pour vous deux d'ailleurs, je pense qu'on est tous d'accord non? T'inquiète pas, ils ont l'air méchant comme ça mais c'est des vrai couilles molles, enfin vu ton regard je suppose que tu penses même pas qu'ils sont un danger pour toi n'est-ce pas? Chafouin finit sa phrase en souriant alors que les triplés bouillonnaient de colère derrière lui.

-Ton nordique là, on va le fumer et après ce sera votre tour, toi et ton pote!

-Ouais exactement, allez viens tâter de ma batte grand con! Fit le plus grand des trois en empoignant son arme à deux mains.

Chafouin laissa passer le géant et vint se placer à côté de ricaneur pour admirer le spectacle qui promettait d'être intéressant, il sortit une cigarette et en tendis une autre pour Luciole.

-Tu fumes? J'aurais sans doute préféré prendre du pop corn pour regarder le spectacle mais bon, on va se contenter de ce qu'on a.

Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyDim 10 Fév - 23:51
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Ils étaient trois, nous étions trois, mais ils étaient perdant sur toute la ligne. Mon âme alors remplie d'une flemme incommensurable, et désireux d'en apprendre un peu plus sur le colosse que nous allions très certainement embauché, je décidai alors de déposer mon fessier engourdis sur ce talus de paille poussiéreuse qui faisait l'angle de la rue. Attendant alors avec la plus grande des impatiences, l'action qui allait se dérouler sous nos yeux, un air enfantin prôné sur tout le visage, les étoiles pétillantes illuminant mon regard, j'attendais.

"Oh oui ! J'adore les imprévus de dernière minute, c'est tellement excitant ! Vas-y Colosse, démolis-les ! Il ne doit plus rester une seule miette de ces petits tas de merde, que leur sang purifie les pavés boueux de Skingrad, et que leurs cadavres servent de nourriture aux rats et aux mouches. Ah, ah, ah !", hurlais-je alors tout en pointant ces malheureux du bout de mes doigts.

Décidément, c'était une journée qui commençait sur les chapeaux de roues ! Entre règlement de compte datant de l'an 800, et provocation à deux irys, nous n'étions pas près de parler affaires. Mais dans le moment présent, cela ne semblait pas me déranger plus que ça. Et qui refuserait un combat à ciel ouvert opposant un Colosse tout droit sorti des montagnes de Daenastre, et trois gigolos équipés de barres de fer et autres ustensiles de fortune ?


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Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyLun 11 Fév - 22:27
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  • Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux bonhommes étaient très amusants et piquaient vivement la curiosité du colosse qui, d’habitude, aurait réagit avec le plus grand flegme et le plus grand ennui possible. Tout cela l’amusait en un sens. Un jeune qui avait certainement moins que la vingtaine, et un vieux qui n’assumait pas son âge, plus proche de la quarantaine que de la vingtaine de son partenaire.  Mais, voilà qu’un évènement imprévu – oui, encore un – permit au colosse de s’amuser une nouvelle fois. Enfin, plus qu’un amusement, cet évènement lui permettait de justifier un nouvel élan de violence. Pas qu’il n’en ai pas envie, mais s’occuper d’un trio mal avisé devant l’enseigne dans laquelle il avait précédemment pété un câble, voilà qui n’était pas des plus intelligent. Il était évident que tout cela allait lui retomber sur la figure. Mais bon, quitte à être recherché, autant l’être jusqu’au bout.

    Le trio semblait mandaté par un homme au surnom peu ragoutant, et connaissait apparemment le plus vieux depuis suffisamment longtemps pour justifier une animosité quelconque, et un passif vraisemblablement douloureux. Enfin, de ces hypothèses et suppositions, Eylohr en conclu simplement qu’il s’agissait de petites frappes au courage présent lorsque les battes et les matraques le sont. Et, comme si de rien était, le plus vieux des deux s’approcha du colosse afin de le soumettre à une épreuve. Pour qui il se prend celui-là ? Neutraliser sans tuer ? Arrêter sans abattre ? En prévision d’un travail qui nécessitait de la réflexion, de la discrétion et de la retenue. Tout cela semblait ennuyeux, mais la promesse d’une récompense était suffisante pour qu’Eylohr daigne s’abaisser à ces conditions peu… intéressantes. Et, si cela ne suffisait pas, voilà que le plus jeune demande tout à fait autre chose. De la violence, des tripes et des cadavres. Soit l’un est sage et l’autre est fou, soit les deux se sont mis d’accord pour tester le colosse en engageant, peut-être, le trio de bouffon. Quoi que, à en juger par le niveau de ressenti présent entre le trio et le vieux, cette hypothèse de plan prémédité tombe rapidement à l’eau. Oh, et après tout, pourquoi s’emmerder.

    Sur le trio, deux seulement avaient ouverts leurs bouches pour raconter n’importe quoi. L’un menaçait à l’aide d’une batte, l’autre, à l’aide d’une barre à mine. Le troisième ? Le troisième semblait bien calme, ce qui, il fallait l’avouer, éveilla la curiosité du colosse. Les plus discrets n’étaient pas toujours les plus faibles, bien au contraire. La force tranquille, ça vous parle ?

    Mais, point de tergiversations inutiles. Les trois étaient face au colosse, qui s’était avancé pour pouvoir se retrouver en première ligne, et suffisamment éloigné des deux commanditaires et de l’enseigne pour pouvoir agir… Plus ou moins tranquillement. Il faudra tout de même s’éloigner rapidement juste au cas-où.

    Tandis qu’il s’approchait du trio, il se délesta de son manteau de fourrure, lequel serait bien trop contraignant. Il ne resta qu’en armure de cuir et d’acier, une tenue qu’il ne connait que trop bien, et qui lui permet d’agir avec toute la latitude nécessaire. Alors qu’il s’approcha de plus en plus prêt, il marqua une pause, jeta sa cigarette et reprit sa marche. Puis, soudainement, et avec le plus de force possible, il décrocha un violent coup de pied qui vint atterrir dans le ventre du plus silencieux. Le pauvre ne s’y attendait pas, et, à vrai dire, les deux autres non plus. Le type fut coupé en deux. Il tomba au sol, les mains en avant, et se retrouva à genoux alors qu’il se mit à gémir. Sa respiration était bruyante, tant le choc fut brutal. En fait, il cherchait à respirer, et il n’y arrivait pas tant la douleur fut forte. D’ailleurs, bientôt, c’est un mince filet de sang qui s’échappa de sa bouche. Le choc avait vraisemblablement provoqué plus de dégâts qu’on ne l’aurait cru. Mais celui-ci était hors route. Les deux autres, en revanche, purent se ressaisir et s’apprêtèrent à frapper à leur tour le colosse. Le premier tenta de donner un swing, un grand coup de batte décrit en arc de cercle, mais le colosse n’eut à faire qu’un pas en arrière pour éviter l’attaque, qui était motivée plus par la colère et la stupeur que par une réelle motivation. L’assaillant fut déporté vers l’avant tant son coup fut asséné avec force. Cette légère perte d’équilibre allait être le moment idéal pour une contre-attaque, et le colosse n’allait certainement pas perdre une seule opportunité. Alors, lorsque l’assaillant fut suffisamment déporté, il fut stoppé dans sa perte d’équilibre par le poing ravageur du géant. La main d’Eylohr faisait presque la même taille que la tête de sa victime. Vous l’aurez compris, le choc fut tel que le connard un peu trop prétentieux s’effondra immédiatement dans une position pathétique, complétement K.O. Et l’autre, le premier neutralisé, continuait de respirer comme quelqu’un ayant une pathologie pneumologique chronique. Il n’en restait plus qu’un.

    Le dernier, en revanche, eu plus de chance. Alors que ses deux collègues furent sauvagement arrêtés par les talents et les réactions du colosse, le troisième, lui, passa entre les mailles du filet. De sa barre à mine, il assena un violent coup dans l’abdomen du colosse, qui fut obligé de faire quelques pas en arrière. Eh oui, tout colosse et surhomme qu’il était, il avait, lui aussi, une condition d’homme. Et ce coup venait de le mettre quelque peu à mal. Il fit quelques pas en arrière, et se plia en deux quelques instants, un bras placé dans le pli de l’abdomen pour diminuer les effets du coup qui avait laissé des traces sur la peau, de plus en plus bleuie. L’assaillant semblait exulter, à cet instant, Eylohr n’entendait pas réellement son rire et ses insultes. Il faut dire que prendre un coup dans l’abdomen, avec cette force et cette arme, cela pouvait engendrer quelques effets secondaires. Mais il n’en fallut pas plus pour court-circuiter les mécanismes du colosse, et libérer sa folie destructrice.

    De sa main droite, il alla chercher la batte de baseball que le précédent assaillant avait laissé choir. Il se redressa, faisant fit de la douleur que ses entrailles continuaient de lui envoyer et fonça à bride abattue sur le dernier membre du trio. Un plaquage digne d’un véritable rugbyman. Le colosse au double quintal renversa son assaillant bien plus petit et plus mince comme le ferait une boule de bowling face à une quille. Coupé en deux, l’assaillant surpris se retrouver cloué au sol, ses deux bras ceinturant son abdomen dans une tentative infructueuse de réduire la douleur. Puis, le colosse se releva, tenant fermement dans une main la batte de sa panse de l’autre. Il se releva et se redressa totalement, de toute sa hauteur, alors qu’il pointa son regard vers les cieux en grimaçant d’une douleur qu’il tentait de masquer.

    Il ravisa rapidement sa victime, la douleur de ses entrailles catalysant son sentiment de hargne et l’obligeant de continuer sur la voie de la violence. Alors, il se décala de quelques centimètres sur le côté, agrippa de ses deux mains la batte qui allait devenir un instrument de mort entre ses doigts, la leva haut au-dessus de lui et l’assena sur la poitrine de sa victime. Les coups se mirent à pleuvoir, et s’abattirent tantôt sur la poitrine, tantôt à l’abdomen, et enfin sur la tête. Les coups se firent plus violents, plus nombreux, plus hargneux, alors qu’Eylohr voyait sa respiration se faire plus rapide, plus profonde, alors que le visage de ce pauvre homme se transformait en un amas de chair sanguinolent. Il frappait, encore et encore, sans discontinuer, jusqu’à ce que, finalement, le bois de l’arme contondante touche le sol, et non plus le crâne réduit en bouilli. C’était le signe que le carnage devait s’arrêter là.

    Eylohr s’arrêta, sa respiration haletante indiquant l’effort et la débauche d’énergie qu’il venait de réaliser. La batte était suintante et dégoulinante de sang, de cervelles et de liquides divers et variés. Il grimaça face à l’effort qu’il devait maintenant fournir pour arrêter cette respiration intempestive et calmer tout cela. Finalement, il laissa choir la batte presque fendue, sans regarder un seul instant ses trois victimes. Il remit son blouson de fourrure, et s’adressa à ses deux compères.

    - On f’rais mieux d’se barrer d’ici.Dit-il d’une voix essoufflée.

Chafouin
Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMar 12 Fév - 22:54
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Comme s'attendait Chafouin le combat du colosse fut rapide et sanglant, mais il le fit se rendre compte d'une chose qui le mit en rage.

Le début fit grand plaisir à Chafouin, le géant commença le combat en fonçant vers celui qui était silencieux, d'un grand geste son pied vint le faire valdinguer sur le pavé, Chafouin ricana en le regardant cracher du sang. Il ne s'était pas tut au début à cause d'une confiance en soi extrême ou d'un potentiel caché, non. La vérité c'est qu'il avait toujours été le plus faible des trois, c'est aussi pour ça qu'ils ne se démontèrent pas pour autant et que celui à la batte tenta une contre attaque avec un swing rapide mais pas assez. Son adversaire n'eut qu'à reculer en fournissant à peine quelques efforts pour que le coup rate complètement, le poing qu'il se prit ensuite en pleine tête lui suffis à se retrouver par terre, complètement assommé. Chafouin était satisfait, ce colosse était largement assez efficace pour la mission.

Mais il ne put esquiver le coup de barre à mine qu'il reçue en plein dans l'abdomen, la puissance de coup le fit reculer et il se tordit en deux, il avait morflé. Mais contrairement à ce qu'aurait pu faire beaucoup d'autres personnes, il ne s'écroula pas par terre en tenant ses côtes brisées, il avait mal cela se voyait mais il tenait tout de même le coup. Chafouin tira une grosse taffe d'autant plus satisfait, on aurait pu croire ce type capable de supporter un tir d'obus. Le dernier des triplés, lui, exultait devant cette victoire insignifiante.

-Hahah, tu t'y attendais pas à ce coup-là avoue espèce de merde?! Je vais te péter les rotules maintenant et quand mes potes se seront remis à se relaiera pour te péter le coccyx chacun notre tour! Tu verras tu vas tellement aimer ça que, Huh?!


Tellement pris dans son ralliement, il ne remarqua même pas que le colosse s'était relevé et avait attrapé la batte de son précédent adversaire et avait foncé avec une vitesse impressionnante pour le plaquer au sol. Son adversaire sous le choc du coup lâcha son arme et fut plié en deux, il s'écroula, comme ses compères et tenta d'agripper avec difficulté sans arme. Chafouin lui regarda cela d'un air amusé, il s'approcha du géant et applaudit doucement.

-Bravo, bravo! Maintenant je pense qu'on peut...Heh?!

Le géant ne sembla plus rien entendre, l'instant d'un moment Chafouin croisa son regard et compris ce qu'il allait faire, il hésita à le stopper; mais comprit que ce serait tout aussi dangereux. Avec une rage incontrôlée, ce malade frappa avec la batte de base-balle, sur la poitrine, l'abdomen puis la tête. Encore, encore et encore.

-Mais arrête espèce de malade! Il est déjà KO!

Mais c'était totalement inutile entre les mains du géant, la batte s'était transformé en l'instrument de sa vengeance mesquine. Chafouin crut que sa cigarette allait tomber de sa bouche sous la surprise, alors c'était ça la vraie nature de ce type? Il était un porte-flingue sans cervelle, un chien fou, oui, juste un espèce de chien fou qui se défoulait sur un homme déjà mort. Il ne semblait même pas remarquer qu'il allait déjà explosé tout le crâne du triplé vu qu'il frappait les pavés jusqu'à réduire la batte en fagot. *Mais quel crétin*. Se dit Chafouin, après un long moment le géant compris peux être ou plutôt se calma, sa rage devait s'être apaisée. Chafouin regarda ricaneur avec un air contrarié.

-Voilà, on a notre réponse, ce type est un dégénéré, il nous mettra dans la merde quoi qu'on puisse planifier. C'est toi qui décide, mais selon moi on devrait pas le prendre avec nous.

Le colosse remit son blouson et s'avança vers eux en s'essoufflant, soit il était à bout de souffle, soit il était calmé.

- On f’rais mieux d’se barrer d’ici.

-Ouais sans déconner, part devant avec ricaneur, chien fou, il sait où aller et t'expliquera notre objectif. Moi, faut que je nettoie le merdier que tu viens de laisser, je vous rejoindrais plus tard.

Chafouin le dépassa et regarda le cadavre du triplé, cette sensation bizarre comme s'il regrettait sa mort, en vérité ce n'était pas vraiment ça mais c'était plutôt pour les conséquences que cela pouvait engendrer. Si Chafouin avait demandé au chien fou de les mettre hors-combat sans les tuer ce n'était pas pour rien, il comptait aller les voir et les menacer, avec ce qu'ils savaient ils risquaient de tout balancer aux autorités. Le trio aurait un avis de recherche et la sécurité du juge serait triplement renforcé, ce qui compromettrait fortement la réussite de la mission. En revanche Chafouin aurait compté, après ce petit passage à tabac venir les voir et leur promettre que s'ils tentaient de les balancer, le géant reviendrait les voir et les tuerai tous un par un, les connaissant, cela aurait suffit pour les faire se tenir à carreau. Mais maintenant que l'un d'eux n'était plus qu'un cadavre sans tête, les deux survivants n'hésiteraient jamais à tout balancer aux autorités pour venger leur ami. Chafouin essayait tout le temps de tuer au minimum, la mort de ce triplé n'avait pas été nécessaire, c'est ce qui l'avait mis en rogne et il savait pertinemment ce qu'il devait faire à présent.

Détournant son regard du décapité, il s'approchant de celui qui avait tenu la batte de base-balle, toujours inconscient, il ne se réveillerait pas avant longtemps, mais malheureusement pour lui il ne se réveillerait plus du tout. Chafouin appuya fort sur le bouton situé dans sa paume droite pour activer le grappin, il était si proche de sa victime que le pic transperça le crane de l'inconscient de part en part, allant même jusqu'à perforer le marbre des pavés. Il grogna en activant le retour grappin, il ne connaissait que trop bien ce qui allait se passer, en revenant la chair exerça trop de résistance et la tête du triplé se désolidarisa de son corps. Il dut l'attraper avec ses mains alors que le grappin revenait à son poignet.

-Chier.

Il balança la tête sur le pavé alors que le dernier triplé hurla de peur et recula sur le sol. Chafouin s'approcha de lui en le regardant tel un régisseur jugeant une anomalie. Le triplé le regarda avec des yeux hagard, comprenant ce qu'il voulait faire.

-Pitié Chafouin, je veux vivre, je dirais rien à personne je te le promets!


-Je te crois. Répondit simplement Chafouin.

Puis il activa de nouveau son grappin qui vint se planter dans le cou du dernier triplé encore en vie, il émit un gargouillement alors que du sang remontait dans sa gorge, il agita faiblement les bras pour tenter d'attraper le fil du grappin. Quand Chafouin activa le retour, il arracha un morceau de carotide en même temps, le triplé tomba mollement sur le sol et le sang se déversa en dans un flot rougeoyant sans discontinuer. Quand Chafouin en eu fini, ricaneur et chien fou s'étaient déjà tirés, tant mieux Chafouin avait envie de rester un peu seul pour prendre du recul sur ce qui venait de se passer. Les quelques badauds des quartiers pauvres avaient regardés ce spectacle avec intérêt, mais Chafouin savait que ce n'était pas vraiment un problème, dans ce coin-là, les règlements de compte étaient monnaie courante. Même s'il était vrai que celui-ci avait été particulièrement brutal.

Chafouin s'éloigna du lieu de la confrontation, les quelques traînes savates le regardèrent mais préférèrent s'approcher des cadavres en charpie en y allant de leurs petits commentaires et en admirant ce spectacle macabre tant que la milice n'était pas là pour les disperser. Quant à Chafouin il trouva un petit lieu discret dont il avait le secret pour activer ses grappins et s'enfuit par les toits de la ville.  Le ciel commençait petit à petit à s'assombrir alors que le soleil décroissait à l'horizon. Il aimait particulièrement cela, ce moment lui rappelait sa jeunesse à parcourir les toits et regarder le soleil se coucher, il repensa aux triplés, il n'avait eu aucun remords à les achever à terre mais il éprouvait un étrange sentiment. Il avait l'impression d'avoir effacer une partie de son passé avec ces deux coups de grappin, c'était bizarre, il détestait les triplés mais pourtant il était presque désolé pour eux, comme s'il voulait garder des ennemis en vie? Il n'arrivait pas à tirer de conclusion sur cette situation mais repensa à tout ce qu'ils lui avaient fait baver dans le passé et de la vision de leurs corps pissant le sang sur le pavé, cette vision le réconforta et ce fut tout ce qui compta.

Quelque temps plus tard il revint déjà l'appartement qu'il avait loué, le chien fou et ricaneur l'attendait déjà, il ne savait pas s'ils l'avaient attendu longtemps et il s'en fichait pas mal, il était encore un peu énervé contre chien fou, mais tacha de le cacher.

-Je me suis arrêté acheté de la bouffe avant de rentrer, de la viande surtout. Fit-il en montrant le sac de course. Par contre pas de bière, déjà. Il regarda le colosse tout en essayant de garder un ton neutre. T'as pas respecter ce que j'ai demandé et j'ai dû nettoyer derrière toi pour éviter les emmerdes et de deux, vu comment t'as péter un câble j'ai pas envie de te voir bourré ce soir. Bon assez tergiverser, on a un plan à élaborer.

Il ouvrit la porte de sa location en espérant que la suite se passerait bien mieux que cette altercation.

Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 13 Fév - 1:07
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Nous étions rentrés d'un pas rapide et ordonné, en direction de cet appartement quelque peu délabré, 3 rue du Clocher. Aussitôt arrivés, je fermas la grille à triple tours avant d'indiquer le puits au bougre qui était encore couvert de sang, sans même savoir si il allait s'y rendre, ou tout simplement poser ses fesses et attendre que je lui donne de plus amples informations sur le travail qui allait être le sien. Malgré cela, je savais que Chafouin détenait encore quelques secrets quant à l'entrée dans ce fameux manoir défendu par je ne sais combien d'artifices meurtriers, et je me devais de l'attendre afin, entre autres, qu'il présente les plans des sous-terrains de la ville qu'il était censé s'être procuré avant notre rencontre. C'est alors que je pris place sur une de ses chaises de vieux bois formée, attendant alors patiemment le retour de notre informateur adoré. Nous étions encore dehors, et je me demandais soudain pourquoi je n'avais pas pris les clés de la location.

"Tu pourras trouver des bidons à l'entrée normalement, j'ai fait en sorte qu'on soit livré en bons vins histoire de ne pas mourir de soif, ou du moins, toi ! Ah, ah, ah... Au fait, c'était d'une toute beauté ce que tu nous as fait tout à l'heure ! J'adore, j'espère que tu auras encore l'occasion de nous montrer de telles prouesses de brutalité ! L'hémoglobine, ça a tendance à m'exciter tu vois, je suis comme... Enivré par son odeur ! Autant dire que tu m'as régalé, d'ailleurs... J'ai particulièrement apprécié le passage de la tête qui se fragmentait en pleins de petits... Soit, on se passera des détails !", ricanais-je alors, les pieds délicatement posés sur la table, basculant ma chaise en arrière comme un enfant dans une salle de classe.

Près de deux heures passèrent.

Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Chafouin fini par arrivé quelques heures plus tard, visiblement exténué, je le sentais fatigué, ce qui n'était pas pour me réjouir vu la tâche qui était la notre. Ainsi, il balança, sans surprise, des joyeusetés au nez de notre Colosse, ce qui me dépassa que très largement. Je fis alors mine de ne rien entendre, chantonnant un air des plus mélancoliques en guise de musique de fond, les yeux rivés vers le ciel d'un bleu exquis. Au final, je laissais passer l'orage avant d'attaquer le point important de notre rendez-vous, l'entrée dans ce manoir, et tout ce qui allait avec. A savoir, le plan de ce dernier, la cible, la sortie ! Point important qu'il ne fallait pas négliger si toutefois on voulait sortir de là vivants, et en un seul morceau, accessoirement.

"Bien... Il semblerait d'après les observations de Chafouin que l'entrée principale ne soit pas la meilleure des optiques, vous vous en doutez ! Ah, ah, ah... Donc, ce que nous avons décidé, c'est de passer par les égouts ! Qu'elle bonne idée n'est-ce pas ? Je suis sûr qu'on va se régaler ! Si on suit le plan des canalisations que Chafouin s'est procuré, on peut voir que toutes les demeures du quartier sont reliées par le même circuit des eaux usées, autant dire que cela va être un vrai jeu d'enfant ! Ouh, ouh, ouh... Je suis tout excité ! Reprenons... Nous rentrons donc par cette rue-ci, puis nous remontons comme indiqué sur le plan. Une fois au bout du tunnel, la bouche d'égout nous amène directement dans la cave de la demeure, c'est ici que nous commencerons nos recherches...", disais-je alors, avant de lancer un regard à Chafouin, certainement dans l'optique de savoir si j'avais oublié un élément important au plan de base.


Dernière édition par Luciole Aldebarra le Mer 13 Fév - 13:19, édité 1 fois

Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 13 Fév - 11:38
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  • La fourrure avait le mérite de tenir chaud, mais à cet instant-là, il n’avait pas réellement besoin d’une chaleur supplémentaire. Les efforts fournis permirent à eux seul de garantir une chaleur interne suffisante pour supporter le froid extérieur, froid qui, en comparaison avec celui régnant à Aildor, n’était rien de plus qu’une bise rafraichissante. Il n’avait remis son manteau que pour éviter à son corps un assaut invisible par ce que les médecins nomment microbes. Il ne pouvait pas se permettre d’être malade. Un géant enrhumé, ça ne se voyait jamais.

    Comme il s’y attendait, le vieux de la bande ne fut pas très jouasse devant le dernier spectacle qui lui fut offert de bon cœur. Si les deux premiers énergumènes avaient été neutralisés selon les consignes du faiblard, le dernier avait été suffisamment virulent pour que le colosse daigne lui régler son cas. Un coup de barre a mine dans les côtes avait de quoi briser un homme en deux, s’il n’en ressentait qu’une douleur lancinante, c’était grâce à sa solide constitution.

    Pour toute réponse, le colosse irradia de son regard ce pleurnicheur un peu trop horrifié à son goût. Le travail pour lequel lui et le jeune avaient recruté le colosse devait être soit réellement délicat, soit sans besoin de violence. Ils ont intérêt à bien payer, car les contrats ennuyeux ne l’intéressaient pas, pas du tout. Il avait assez donné. Alors, il lui assena un regard cruel, suffisant à lui seul pour faire comprendre à la plus violente des brutes qu’il valait mieux réfléchir un peu plus aux propos tenus, et ravaler sa fierté.

    Il emboita le pas au jeunot, sur ordre du vieux. Cet ordre-ci lui allait tout à fait comme un gant, sachant que son arrogance et sa façon de réagir finirait par déplaire au colosse et qu’il ne finirait pas agir sur l’impulsivité, chose toujours préjudiciable. Ils déambulèrent dans les rues de la ville, passant d’un bas quartier à un autre, rencontrant des visages inconnus, des visages obnubilés, inquiétés, curieux, jusqu’à-ce qu’ils sortent de cette masse humaine infâme et se retrouvent dans un quartier bien moins peuplé. Les gens qui s’y trouvaient ne sortaient pratiquement pas de leurs bâtisses ou des terrasses, suivant des regards tous ceux qui osaient marcher dans la rue, comme si ceux-ci troublaient un trafic ou représentaient une menace. Nul doute que le duo hétéroclite se trouvait enfin proche du quartier général depuis lequel ils planifieraient leurs actions. Un type qui était accoudé à sa fenêtre et qui regardait sans sourciller les allers et venus dans la ruelle, fit signe au jeunot d’un geste de la tête. Était-il encore un complice ?

    Ils arrivèrent enfin prêt d’un bâtiment où le jeunot lui indiqua un endroit qui devait – certainement – être intéressant pour lui. Mais lui, après quelques mots, s’installa confortablement sans pour autant entrer dans ledit appartement. Quelques instants, le colosse se demanda pourquoi rester dehors dans le froid alors que le groupe possédait – ou louait – un appartement vraisemblablement chauffé. Alors, il prit une place afin de poser son séant autre-part que sur le puit souillé. Il trouva une vieille chaise à bascule qui ne basculait plus depuis longtemps. Il s’y installa, en veillant à ne pas détruire l’objet avec son poids.

    - De rien p’tiot, mais c’spectacle était pas du goût d’ton collègue. C’faiblard était à deux doigt d’vomir, ça m’fait pitié. Qu’est-ce qu’tu fou avec c’te corniaud ? J’sais pas dans quoi vous m’embarquez, mais m’faudra plus qu’une caisse d’vin pour tout ça.

    Il patienta. Il patienta. Il patienta au moins deux heures qui parurent bien plus longues encore pour lui qui n’avait rien à faire d’autre que de réfléchir ou dormir dans ce jardin dégueulasse. Finalement, le vieux se présenta. Il fit entrer le duo, et enfin, ils purent se réchauffer quelque peu dans un appartement qui, s’il n’était pas tout confort, était au moins chauffé. Là, il trouva la fameuse caisse de vin que le jeunot avait fait livrer. L’espace d’un instant, il trouva que cette initiative était, en fait, une grosse bêtise. Si ce livreur était au courant d’une manière ou d’une autre que ce repère avait servit à un casse retentissant, nul doute qu’il pourrait, contre rémunération, conduire les autorités sur la piste du jeunot. Et par extension, sur celle du vieux, et du colosse aussi. Le jeunot semblait avoir le cœur bien accroché, mais le cerveau ne devait pas être totalement développé.

    Le colosse ne put s’empêcher de faire un pied de nez au vieux décrépit qui venait de lui parler d’alcool. Il était inquiet de voir ce que pouvait faire Eylohr sous l’emprise de l’alcool. Et vous savez quoi ? A cet instant, le colosse lui donna raison et n’eut pour simple réponse qu’un haussement de son sourcil gauche, en signe d’interrogation et de moquerie entendue. Mais le pied de nez était trop tentant, alors, après qu’il se soit emparé d’une bouteille de vin en cachette et qu’il se soit installé comme un vulgaire pacha dans ce qui devait être autrefois un sofa confortable, il leva la bouteille bien haut, et loin devant lui, à bout de bras, lui indiquant que, si ses précautions étaient louables, elles arrivèrent trop tardivement et que cela n’était pas de sa faute.

    - T’fais pas d’bile p’tit vieux, j’travaille mieux avec d’alcool dans l’sang. R’mercie l’jeunot qu’a fait v’nir ça ici. Eh. Il tourna la tête en direction du jeune au teint pâle. j’spère pour toi qu’le livreur s’ra pas trop bavard sur qui était ici. Si c’que vous mijotez fait du bruit, j’mettrais ma tête à couper qu’c’te salope d’UNE paiera une fortune pour des infos. T’sais qui a livrer et où il s’trouve ?

    La question appelait une réponse sans équivoque, et le colosse n’eut aucun doute sur la compréhension du message. Si le coup préparé allait faire du bruit, voir, beaucoup de bruit, il fallait se débarrasser des intermédiaires et des témoins potentiels, directs ou indirects. En clair, en résumé, le livreur devait être éliminé de l’équation. Après ce message lourd de sens, le colosse s’alluma une cigarette, prit une grande bouffée de fumées nocives, et gratifia l’atmosphère de ces volutes toxiques.

    - Alors, qu’est-ce qu’s’est c’bordel ? Aller, parle.

Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyJeu 14 Fév - 22:31
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Quand Chafouin entra dans l'appartement il commençait à être exténué, à vrai dire les trois jours qu'il avait passés à faire de la surveillance commençait à le tirer et les deux zigotos semblaient se faire passer pour des gamins, comme le pied de nez qui lui avait gratifié chien fou. Que Chafouin s'était contenté d'ignorer, passablement ennuyé. Cependant quand il s'installa et qu'il le vit se saisir d'une bouteille de vin, gentiment apporté par un livreur mandaté par ricaneur, il cru qu'il allait piquer une crise, mais se ressaisit, aller ce n'était pas grave, si cela pouvait le tenir calme au moins quelques heures tant mieux. C'était toujours un meilleur exutoire qu'exploser des crânes après tout. Et puis le fautif dans ce coup là ce n'était pas tant le géant que ricaneur.

Cependant le géant souleva un point important, quelles informations pouvaient avoir fournis ricaneur au livreur? Il espérait qu'il n'avait pas été bête au point de donner des informations comme "veuillez livrer avec prestance à monsieur Chafouin au 3 rue du clocher." Pour une fois, Chafouin était d'accord avec chien fou, il ne pouvait pas laisser ce genre de détail risquer de les faire remarquer, ou pire. Chafouin avait pris soin de donner un faux nom pour l'adresse, question de bon sens mais ce point-là allait avoir besoin d'être clarifié, d'ailleurs, il faudrait mettre les choses bien à plat une fois le plan expliqué.

Alors que Chafouin avalait une gorgée d'eau pour s'éclaircir la voix, le géant allumait quant à lui une cigarette tout en profitant de sa bouteille de vin. Chafouin voyant cela, décida de faire de même, il tira une grande taffe pour se détendre alors que le géant demandait ce pourquoi il était là si c'était seulement pour attendre en s'ennuyant. Chafouin reprit son tableau qu'il avait laissé dans un coin et alors qu'il reprenait ses craies pour dessiner le plan, commença à parler en même temps qu'il dessinait.

-Ricaneur veut assassiner un juge, celui qui l'a envoyé en taule. Dit-il simplement. Le type s’appelle Edgard Johansen et il est assez populaire auprès du peuple, en conséquence il ne sort jamais de chez lui sans protection et son manoir est un véritable château fort, seulement ce château a des failles. Voilà, je vais vous expliquer ça plus en détail.

Spoiler:



-Pour commencer les défenses du manoir comprennent une vingtaine de gardes avec chiens, armés de vulcains pour la plupart, j'ai marqué leurs rotations en rouge, les points symbolisent les postes fixes.J'ai pas vraiment d'idée précise de combien de gardes se trouvent dans la demeure pendant la nuit mais j'estime leur nombre à environ une dizaine. Il pointa du doigt les pointillées bleus. Ça c'est les égouts, évidemment attaquer frontalement cette demeure est suicidaire, je me suis donc fourni le plan des égouts. En superposant les cartes et selon mes souvenirs, j'ai estimé que cette partie là devait se trouver juste sous le manoir du juge. J'ai pas mal traîner dans les égouts quand j'étais plus jeune donc je peux vous assurer que les plans sont conformes avec la réalité, on devrait pas avoir de surprises.

Alors qu'il finissait sa cigarette, ricaneur pris le relais avec entrain.

"Bien... Il semblerait d'après les observations de Chafouin que l'entrée principale ne soit pas la meilleure des optiques, vous vous en doutez ! Ah, ah, ah... Donc, ce que nous avons décidé, c'est de passer par les égouts ! Qu'elle bonne idée n'est-ce pas ? Je suis sûr qu'on va se régaler ! Si on suit le plan des canalisations que Chafouin s'est procuré, on peut voir que toutes les demeures du quartier sont reliées par le même circuit des eaux usées, autant dire que cela va être un vrai jeu d'enfant ! Ouh, ouh, ouh... Je suis tout excité ! Reprenons... Nous rentrons donc par cette rue-ci, puis nous remontons comme indiqué sur le plan. Une fois au bout du tunnel, la bouche d'égout nous amène directement dans la cave de la demeure, c'est ici que nous commencerons nos recherches..."

Chafouin sourit, ricaneur allait vraiment bien à ce type. Et cet enthousiasme macabre était assez communicatif à vrai dire.

-Oui c'est plutôt bien résumé. Il pointa le rectangle rouge au milieu du plan. Quand on arrivera là on risque certainement de croiser une patrouille dans les égouts, environ trois à six hommes, faudra les éliminer rapidement si on veut pas d'emmerdes. Ensuite de ça il nous restera qu'à éliminer les gardes de la demeure puis de s'occuper du juge, si on fait ça rapidement et discrètement personne à l'extérieur se rendra compte de quelque chose. Il regarda le géant. Il y aura juste un type en armure assisté, je l'ai toujours vu près du juge alors il se tiendra surement à sa porte tel un chien de garde, tu pourra t'en occuper chien fou, je suis sûr que ça t'amusera. Enfin il pointa le haut du tableau où était écrit "échappatoire vers crique". Une fois que tout sera fini on pourra emprunter ce chemin, ce nous mènera à une évacuation vers la baie de tyor. Ya jamais personne dans ce coin-là, on pourra se séparer ici et tout le monde continuera son petit bonhomme de chemin en paix.

Il en avait terminé, de son point de vue ce combat pouvait être une vraie balade de santé comme il pouvait être un vrai calvaire guerrier, cela dépendrait de la discrétion et de l'efficacité de chacun, point sur lequel Chafouin avait quelques doutes. Il regarda une dernière fois le tableau et décida de finir de mettre les choses au clair. Il se tourna en regardant ricaneur, il fallait lui dire ce qu'il pensait plutôt que de garder ça pour lui.

-Concernant le livreur...
Il émit un petit rire avant de le regarder fixement. Tu vois, je bute des types depuis vingt-trois ans, soit sans doute largement plus que ton âge et tu sais quoi? J'ai jamais fini en taule une seule fois, car j'ai jamais rien laissé au hasard. Je vais te dire pourquoi ce juge t'a envoyé au mitard, c'est parce que t'es un jeune écervelé qui ne pense à rien d'autre qu'à s'amuser et qui croit que tout est un "jeu d'enfant". C'est pourquoi tu as été apporté ces bouteilles de vins sans penser aux conséquences, qu'est ce qui se passera si ce livreur découvre ce qu'on planifiait ici? Oh peux être qu'il s'en foutera, c'est pas son problème après tout, il doit certainement penser au meilleur moyen de sauter Jessica, la fille du boucher, sans que son père le trucide. Peux être aussi qu'une petite voix dans sa tête lui dira d'aller balancer tout ça aux autorités.

Il le regarda avec un air neutre puis soupira avant de continuer:

-Qu'on soit bien clair, j'vous traite pas d'incapables. Je vois bien que vous êtes suffisamment sûrs de vous et compétents pour réussir, j'dis juste que travaillez avec vous c'est exténuant, surtout si on doit nettoyer derrière vous.

Il avait regardé aussi bien ricaneur que chien fou sur cette dernière phrase, il s'assit tranquillement, sans se soucier des commentaires qu'aurait pu les envoyer les deux personnages, quand il était comme ça après avoir vidé son sac, on pouvait le pointer avec un revolver et le menacer de mort qu'il ne daignerait même pas à prêter attention. Finalement il dit d'une voix calme.

-Si t'as bien compris ricaneur, répare tes erreurs, maintenant. J'me fout de la méthode tant que le livreur parle pas. Il doit être pas loin de minuit là, si tu te dépêches on peut très bien lancer l'assaut sur le manoir dès cette nuit et s'enfuir à l'aube. Il se détendit sur son canapé. Moi, faut que je me repose, j'ai presque pas dormi durant trois jours, toi le grand gaillard, je sais pas, va au bordel, mange des enfants. Fait ce que tu veux, tant que tu fais quelque chose qui te permet de garder la tête froide ce soir, ça me va. Tu peux même rester là tant qu'tu dérange pas, m'enfin à moins que t'ai quelque chose à ajouter?

Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 20 Fév - 15:58
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Je partais donc, sous ordre de Chafouin le fourbe, en direction de la boutique sans devanture, quelques cinq cents mètres plus loin. Couvert d'une cape noirâtre, mon bijoux porte bonheur en guise de bouclier, j'avançai lentement en ces ruelles. Cela n'allait pas prendre plus de trente minutes, pensais-je sur le moment. Il était toutefois rassurant de voir qu'ils étaient pointilleux sur les détails, détails qui semblaient insignifiants aux yeux de Luciole. Mais si meurtre il y avait, un autre problème allait se poser... Il fallait effacer toutes traces de cette commande, à commencer par détruire la page de l'annuaire de commande, qui, je suppose devait être cachée quelque part dans son bureau, et toutes les preuves de paiement.

Une fois arrivé devant la boutique, j'enfonça le pas afin d'y pénétrer. Personne à l'accueil, mais le petit morceau de bois flottant avait annoncé, sifflotant au vent, mon arrivée en ces lieux. Il n'était qu'une question de temps avant qu'il se pointe.

"J'arrive, je dépose juste le pain chaud sur la table !", hurlait-il alors de sa cuisine, car oui, cet homme n'était pas qu'un vendeur de vin, mais faisait aussi dans l'alimentaire. Une petite boutique champêtre polyvalente comme on en voit partout !

Tout en attendant son arrivée, je fermais la porte de la boutique à double tour, tout en changeant de sens la pancarte trônant à l'entrée, signe de fermeture imminente. Le rideau couvrait maintenant la porte vitrée de la boutique, afin d'optimiser la discrétion. Il ne fallait pas être dérangé en plein nettoyage ! Après cela, et entre deux sifflements de bouche venant du propriétaire qui se brûlait les doigts dans sa tache, je sorti mon pistolet à Aqua-Magilithe de ma poche intérieur, pointant alors le canon en direction de la porte où le malheureux allait débarqué d'ici quelques secondes. Ainsi, commençait un travail de patience, des secondes paraissaient des minutes,

"C'est bon, je suis à..."

Il n'eut le temps de finir sa phrase que la balle avait déjà atterri entre ses deux yeux, ronds comme des ballons, les vaisseaux sanguins gorgés de sang, la bouche ouverte en cœur, et un léger souffle sec en guise de remerciements. Il était à terre, gisant dans son propre sang, la balle avait visiblement traversé tout le crâne pour aller se loger dans la cuisine, entre deux rebondissements. Une fois cela fait, je passai de l'autre côté du guichet, attrapant par la même occasion l'annuaire des commandes, la page du jour que nous étions, et... Hop ! Déchiré. Luciole mit le papier dans sa poche intérieur, il le fera brûler une fois retourné à l'appartement, pensait-il. Une fois cela fait, il attrapa la boîte à allumette qui se trouvait près des fours à pain, et en craqua une avec tonicité ! Une lueur rougeâtre s'échappa de cette dernière. Luciole, ne désirant pas passer des heures à nettoyer tout ça, il la lâcha simplement dans la pile de papiers administratifs qui se trouvait là, près de la table. Il fît également tomber sa cape dans les flammes pour brouiller toutes les pistes visuelles. Les tirs avaient beau ne pas être rares dans ces quartiers malfamés, une patrouille n’allait pas tarder à venir jeter un œil dans tout ce fracas, histoire de contrôler. Ainsi, Luciole prit la porte de l'arrière boutique avec rapidité, sifflotant, les deux mains jointes sur son talisman d'invisibilité.

"Oh, et au fait... Le vin était ex-ce-llent ! Ah, ah, ah ! Vous me donnerez l'adresse de votre fournisseur, j'y retournerai une fois mes affaires réglées.", disait-il tout en empruntant la porte de l'arrière boutique, qui débouchait dans une ruelle encore plus pourrit que la moyenne, là où traînait tous les détritus, et déchets en tous genres.

Mais au moins, il était sûr de ne croiser personne !


Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Quelques quinze minutes plus tard, Luciole arrivait dans le repère, le sourire aux lèvres, et visiblement fier de son oeuvre. Il déposa le papier de la commande sur la table, fît signe à Chafouin de la détruire de la manière la plus appréciable. Et déposa son fessier sur une chaise en bois, attendant alors avec impatience le début des hostilités.

"C'est bon les coupains, j'ai tout nettoyer ! Sinon, concernant le plan ?", disait-il un sourire béat sur le visage.

Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 20 Fév - 18:13
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  • Bon. Le plan proposé par le vieux semblait... Eh bien... Intéressant. Enfin, d'après ce que le colosse avait compris de l'exposé et de la situation, compte tenu du fait qu'il venait seulement d'arriver dans ce qui semblait être un projet de plus ou moins longue date. Le jeune et le vieux semblaient au moins raccord sur ce point, mais bientôt, un nouveau point les divisa. L’espace de quelques instants, Eylohr trouva tout cela très drôle. Une scène burlesque destinée à faire rire. Et ce serait le cas si un projet plus grand ne dépendait pas de cette… Organisation. Enfin bref.

    Le jeune freluquet devait réparer ses erreurs, et le vieux bougon faisait son rôle de vieux. Il donnait des indications, partageait ses craintes, dispensait sa déception. Puis il fit une sieste. Trois jours sans dormir ? Et alors. Eylohr aurait souhaité emmener le vieux en mer avec un équipage de corsaires et de loups de mer, rien que pour lui montrer que trois jours sans dormir, ce n’est rien à côté d’un voyage de plusieurs mois, sans se laver, sans faire escale, et, bien sûr, presque sans dormir. Mais bon, puisqu’il n’avait plus rien à faire non plus avant que le jeune con ne résolve ses bêtises, le colosse se contenta lui aussi de trouver un canapé confortable sur lequel il s’affala comme un pacha désarticulé. Ses jambes dépassaient du sofa, un bras touchait le sol, son dos, trop large pour le meuble, ne lui permettait pas une position très stable et le faisait glisser, mais il pourrait tout de même se reposer. Son bras ferait une sorte de point solide.

    Et ainsi donc, après avoir avalé de grandes gorgées de vin, et s’être installé confortablement, il ferma les yeux et se laissa dériver dans les flots d’un sommeil paradoxal. Entre ciel et terre, il pensait à ce qu’il allait devoir faire. Infiltrer une demeure sécurisée et gardée, trouver et exécuter un juge qui, apparemment, aurait fait emprisonner le jeune freluquet impétueux, et ressortir sans encombre. Le tout en faisant face à une vingtaine de gardes du corps, et à un monstre en armure assistée. Et qui allait devoir s’occuper dudit monstre ? Comme pour changer tiens. Puis le sommeil arriva, lui permettant de ne pas voir défiler les quelques heures nécessaires au freluquet pour régler ses problèmes et réparer ses conneries, jusqu’à ce que la voix du jeune homme ne le tire de sa rêverie.

    - P’tin freluquet, t’as vraiment une voix d’crécelle !

    Ouais bon, réveiller un ours qui dort n’est pas réellement une bonne idée, et si son irascibilité légendaire n’est plus à démontrer, au réveil… Eh bien, mieux vaut ne pas trop le bousculer. Il se redressa, frotta ses yeux, ingurgita quelques gorgées de vin, et patienta que les deux zigotos se mettent d’accord sur le plan et sur les modalités d’action.

Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptySam 23 Fév - 0:30
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La voix de ricaneur tira Chafouin d'un sommeil salutaire, il entendit ses camarades baragouiner et s'étira tranquillement en regardant la pièce d'un air absent, il se leva pour récupérer la liste rapportée et craqua une allumette pour y mettre le feu, il regarda le papier se consumé lentement dans sa main avant de jeter ce qui en restait par terre et l'écraser sous sa botte, il daigna enfin regarder ricaneur.

-Le plan, quoi le plan? On va buter ton copain le juge, c'est ça le plan.

Il pris une brosse et tâcha de nettoyer le tableau pour effacer la trace du manoir, il fallait aussi qu'il se charge des bouteilles de vin.

-Préparez vos flingues et nettoyez tout ce qui traîne dans l'appartement, laissez pas de traces derrières vous, cinq minutes et puis on bouge.


Il se chargea ensuite de vider toutes les bouteilles de vin restantes de la caisse dans l'arrière court, en n'oubliant pas de se servir une bonne lampée tout de même, c'était malheureux de gâcher autant de vin mais il n'avait pas vraiment le choix. Il dispersa ensuite la caisse et les bouteilles parmi les détritus avant de rentrer dans l'appartement, ricaneur et chien fou l'attendait, fin prêt et déterminés.

-Je vois que tout le monde est ok, allons buter ce juge.


Plus tard

Ces égouts puants sous les rues de Prorig avaient au moins l'avantage d'être bien larges, permettant au trio de se déplacer sans encombre. Chafouin les avait guidés dans les rues désertes jusqu'à cette bouche d'égouts, dans les sous-sols, il s'était refusé d'utiliser un moyen d'éclairage. Se contentant de guider le groupe avec pour seules indications, le plan des égouts vu précédemment, sa mémoire et ses souvenirs d'enfance passée à crapahuter dans le coin et son sens de l'orientation. Il préférait largement se déplacer ainsi en s'habituant à l'obscurité ambiante, surtout que le trajet n'était ponctué d'aucuns contre-temps. Pour l'instant aucun détail du plan n'était entravé, mais ils n'étaient encore qu'à la partie la plus simple. Les vrais défis commenceraient dans quelques minutes.

Durant le trajet dans les égouts il se demanda vraiment si cet assassinat allait être une partie de plaisir, ce genre de situation pouvait largement déraper. Il était quasiment sûr que le géant péterait un plomb à un moment ou un autre et s'attirerait toute la garde sur lui. Tant pis pour lui mais Chafouin comptait bien s'en tirer en vie avec son employeur pour le payer. Chien fou pouvait bien attirer toute l'attention, s'il rameutait tous les gardes sur lui pour éloigner la sécurité du juge, cela leur rendrait même service.

Ils arrivèrent finalement à l'intersection formant l'angle avec la partie des égouts représentés par le rectangle sur les plans vu précédemment. Chafouin remonta alors sa capuche et son keffieh, mieux valait éviter de se faire reconnaître, juste au cas où. En s'engouffrant dans ces tunnels, une lueur éclaira le fond du passage, un groupe de trois hommes passèrent au loin avant de bifurquer sur la gauche. Ok, s'ils se dépêchaient, ils pouvaient les prendre de vitesse et les rattraper pour les tuer discrètement. Chafouin tourna la tête en arrière et son regard se posa sur chien fou. Ouais, non. Quitte à lancer les hostilités, autant faire intervenir le principal concerné.

-Ricaneur, à toi de lancer le bal. Fit-il d'un signe de tête à l'encontre de l’Intéressé.

Luciole Aldebarra
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyMer 6 Mar - 21:58
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Le juge, les jurés et le bourreau Separa10

Je le savais bien... A partir de ce moment, l'instant marquant le départ de la première balle, je lançais indirectement les hostilités dans ce conflit d'égaux, et pas des moindres. Nous avions beau être dans un égout, à quelques vingt bons pieds sous terre, la résonance allait bien finir par atterrir dans l'oreille d'un passant trop curieux, et pire, alerter la milice, soit. Au final, la question n'était pas là, puisqu'il fallait déjà réussir à avoir les trois bonhommes couverts de capes noirâtres et éclairés par des lanternes, et après cela, espérer que notre infiltration ne soit pas compromise. Luciole avait beau être du genre sanguin sur les bords, il avait cependant bien retenu la leçon, il ne faut plus foncer tête baisser ! C'est alors qu'il sorti, par mesure de prévention, son pistolet à Aqua-Magilithe de son étui, tout en le plaçant dans l'intérieur de son manteau, la main droite toujours en alerte, la détente prête. Une arme qu'il maniait d'ailleurs très bien, mais qui, face à trois hommes, allait être que très peu efficace, d'autant plus qu'il ne savait pas si ces derniers étaient armés.

Dans un élan de bon sens, Luciole indiqua alors à ses deux compères, d'un geste de la main gauche, la direction de la remonté d'égout. Direction qui, au bout de son couloir sombre comme une fond de caveau, présentait l'entrée de la demeure du juge et de toute sa famille. Il était évident que nous allions avoir affaire avec ces trois hommes plus tard, mais quitte à les tuer, autant que ça soit fait au retour, une valeur sûre, pensais-je sur le moment.

Avançant alors pas après pas, tout en ayant attendu dix bonnes secondes que le groupe de veilleurs ne passe son chemin, j'enfonçai le pas dans cette dernière ligne droite, le sourire de nouveau présent sur mon blanchâtre visage, les dents aiguisées comme des rasoirs, prêt à mordre, déchirer sa proie en une multitude de morceaux ! Cette ombre, la marque de cette chaussure sur le sol granité des égouts de Skingrad, c'était le signe de l'ouverture de la chasse, une chasse à l'homme.

Une fois les deux pieds face à la bouche du fond, veillant toujours à ce qu'aucune lueur ne fasse son apparition dans notre dos, Luciole murmura ces quelques mots.

"Et bien... Je crois que nous y sommes. Nous n'avons plus qu'à prier pour que la cave ne soit pas occupée par la bonne, ah ! Dans le pire des cas, gros muscle s'occupera de son petit derrière, je n'en doute pas ! Quelqu'un veut passer en premier ? Ou dois-je ouvrir le bal ? Si tel est le cas, tenez-vous prêts, on ne sait pas ce qu'on risque de trouver dans cette banque aux miles bouteilles de pinard."

Eylohr Lothar
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyJeu 7 Mar - 19:31
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  • Le plan était simple. Il était même difficile de faire plus simple de toute manière. Entrer discrètement, butter le juge et repartir. Ce scénario était si simple qu’on pourrait penser qu’il avait été créé par des enfants. Alors, lorsque le vieux proposa de se préparer, d’affuter les larmes et d’armer les chargeurs, Eylohr s’exécuta sans demander son reste.

    Il prit ses revolvers et les plaça sur la table de bois. Le fusil trouva également un peu de repos aux côtés de calibres 44 millimètres. Ses lames avaient déjà été affutées, aussi, elles ne quittèrent pas le fourreau. Sa hache était restée sur le navire, et alors qu’il se souvenait des points abordés sur l’attaque, Eylohr se dit qu’il aurait mieux valut laisser l’épée aussi. Dans les égouts, il n’aurait pas la place pour trimballer cette lame, et dans la demeure du juge, ce ne serait sans doute pas la panacée non plus. Alors, il décida de laisser la lame dans l’appartement. Ou plutôt, dans l’entrée, sur le palier. Ils allaient nettoyer l’appartement pour faire disparaître les preuves, autant ne pas y retourner.

    Il lustra les armes, nettoya les canons, démonta chacune des pièces, graissa les mécanismes et chargea les barillets et les chambres de tir. A sa bandoulière et sa ceinture, il rendit accessible les munitions afin de recharger au plus vite, en cas de besoin. De par son expérience, le colosse savait mieux que quiconque que la rapidité était la clé d’une opération réussie. La rapidité, la brutalité et l’efficacité. Il espérait que l’efficacité repose entre les mains du vieux. La brutalité dépendrait de lui, bien entendu. Et la rapidité, du jeunot au teint pâle. N’importe qui avec un minimum de jugeote trouverait ce trio et ce plan totalement farfelu et impossible. Mais les missions impossibles, ça connait Eylohr.

    ~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Et voilà les égouts. Ils s’y engouffrèrent, prirent différentes directions qui n’étaient connues que du vieux, et se retrouvèrent apparemment à un carrefour important du dédale souterrain, pièce centrale du plan présenté par Chafouin plus tôt. Eylohr tenta de se rappeler les dessins, des schémas et des plans, mais, pour être honnête, il avait presque tout oublié. Il se souvenait seulement des choses nécessaires à la réussite de l’opération.

    Alors, quand il vit un trio de garde en maraude, et l’ordre donné au pâlot de s’en charger, Eylohr eu un petit pic nerveux. Il faut dire que depuis le début de l’aventure, le jeunot ne brille pas particulièrement par son intelligence ni sa finesse. Oui, je vous vois venir, Eylohr n’est pas un prix Nobel ni un as de l’infiltration. Mais au moins sait il effacer des traces, et ne pas trop en laisser. A moins que ce soit son but, de laisser des traces. Mais, contre toute attente, le jeunot au teint pâle décide de jouer la furtivité. Il s’avance, observe, temporise et finalement arrive jusqu’à une échelle qui, selon le plan, devait mener dans la cave de la demeure du juge. Et vu l’heure, tout le monde là-haut serait endormi. Et voilà qu’entre en scène le colosse. Plus ou moins subtilement, le pâlot invita le colosse à entrer. Ou du moins, il lui laissa que peu d’initiatives, et la curiosité et l’envie d’en découdre finirent de donner à Eylohr l’élan nécessaire à cette initiative.

    Alors, il grimpa l’échelle. S’il était doté d’une grande et incroyable force, cela lui était tout particulièrement utile en ce moment même, pour hisser son presque double-quintal en dehors de ces égouts aux odeurs pestilentielles. L’espace d’un instant, Eylohr se dit que si le trio parvenait à être discret, ils seraient sans doute repérés par l’odeur des égouts qui imprégnait leurs vêtements. Quitte à ne pas faire de bruit, il serait marrant d’être repéré à l’odeur. Ha !

    Il arriva sur une bouche d’égout plus lourde que les autres. Impossible de la soulever. Prenant son couteau à sa cheville, il glissa la lame sur tout le pourtour de la bouche et décela la présence de structures permettant à sceller ladite bouche. Tel un couvercle de confiture, il fallait dévisser la bouche, et non la lever. Plaçant la lame dans l’interstice pour provoquer un petit espace de bâillement, il appuya de tout son poids dans ce qui semblait être la direction d’ouverture. Et l’opération sembla réussir. Dans un bruit sourd et sec, la bouche se décoinça et Eylohr termina de l’ouvrir doucement, et la glisser sur le côté, en limitant le bruit. Puis, il continua son ascension.

    Là, il comprit également pourquoi la bouche était aussi lourd. En plus d’être faite de fonte, elle fut recouverte de briques de pierres taillées à l’image du reste du sol de la cave. Sans doute dans un souci d’esthétisme. La cave était humide, et disposait de deux petites ouvertures, mais la nuit ne laissait arriver aucun rayon de soleil. Pourtant, les quelques rayons de lunes qui entrèrent dans la cave se reflétèrent sur les bouteilles stockées, lesquelles réverbéraient le rayon autour d’elles. Si cela n’était encore pas suffisant pour éclairer la salle, les rayons réfractés avaient le mérite d’être magnifiques à voir. Cette pièce était déjà dotée d’une belle architecture, mais celle lumière pâlotte rendait une ambiance douce, contractant cruellement avec ce qui allait se passer dans cette demeure. Après une rapide reconnaissance de la cave, qui étendait décidemment bien grande, Eylohr ne rencontra personne et n’entendit aucun bruit. La voie était libre.

    - C’bon ! V’pouvez v’nir les tafioles ! Chuchota-t-il directement à l’intention des égouts.

    Bah oui, quitte à lancer l’assaut, autant gratifier le duo passif de quelques adjectifs gentillets. C’est de bonne guerre.

Chafouin
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Le juge, les jurés et le bourreau EmptyVen 8 Mar - 19:03
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Comme s'attendait Chafouin, ricaneur pris le relais en toute discrétion, plutôt que de tenter de rattraper le groupe de garde il préféra les laisser passer leur chemin. Chafouin aurait peut être agis différemment mais c'était ricaneur qui décidait sur ce coup-là, en cas de besoin il aurait pu tirer avec ses grappins, les projectiles improvisés avaient l’avantage de n'émettre quasiment aucun bruit à part celui quand ils se plantaient dans l'objectif. Chose étonnante s'il n'était que peu adroit avec la visée du revolver il n'avait cependant aucun mal à viser précisément avec les grappins de poignet. Fruit d'un entraînement militaire rigoureux et de nombreuses années de pratiques, il aurait facilement pu se charger d'un moins deux hommes du groupe précédant en même temps. Mais ces armes improvisés avaient aussi leurs lots de défauts, une simple erreur de calcul et la cible échappait au tir. Sans compter qu'elle immobilisait leur utilisateur, de plus ces objets n'étaient vraiment efficaces que pour perforer sur quinze mètres tout en étant létaux, soit à peux prêt la moitié de leur portée maximale et encore, Chafouin s'était débrouillé pour débrider leur vitesse depuis longtemps.  

Ricaneur les mena à l'objectif à savoir la bouche d'égout, Chafouin se tenait à la fin du groupe et gardait la main droite sur le revolver et le bras gauche prêt à faire cracher le grappin au cas ou le groupe de gardes revenait. D'après la profondeur des lieux il estimait qu'ils avaient grand maximum 2-3 minutes avant que la garde n'en fasse le tour. C'était chien fou qui s'occupait d'ouvrir la bouche d'égout, Chafouin ne faisait pas vraiment attention au temps qu'il prenait, il se contentait de fixer avec attention le moindre signe de lueur de lampe pouvant arriver derrière eux. Mais chien fou eu terminer bien avant qu'ils ne puissent revenir, après avoir inspecter la cave il leur fit signe de monter avec une raillerie de son style bien agressif.

Il monta à la suite de ricaneur et ne put s'empêcher de  répondre à son tour au grand colosse désirant  ne pas se laisser insulter de la sorte.

-Dis-moi chien fou, la taille de tes flingues c'est pour compenser quelque chose ou bien ?

Mais il se désintéressa bien vite de lui pour reporter son attention sur la cave, elle était grande et bien fournis en boissons de tout genre, la lumière de la lune se glissait entre les râteliers pour en éclairer quelques unes. Chafouin, par simple curiosité, ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil aux noms de quelques bouteilles de vin et de bière qui l’intéressait fortement. « Côte de Lonfaure 912 », « Lande de Crétial 916 », « Verger de Shüren 875 » Bon sang, cette dernière était même plus vieille que lui, Chafouin n'était pas spécialement grand connaisseur de vin mais il se défendait et son avis était que celle-là devait valoir une petite fortune. Il aurait volontiers accepter un contrat juste pour piller allègrement cette cave, juste pour siffler l'alcool, il avait repéré aussi quelques petits rhums qui lui plaisait bien. Mais l'objectif avant tout, il quitta avec regret la vue de ce stock de bouteilles impressionnant et d'une valeur inestimable et se dirigea vers la porte de sortie.

Au moment où il s'approchait de cette dernière un bruit de pas retentit de l'autre côté, d'un geste vif il se plaqua à côté de la porte et fit de grands signes à l'attention de ses collègues pour qu'il trouve eux aussi une cachette.

-Restez dans l'ombre. Murmura-t-il en essayant de chuchoter le plus bas possible.

Les bruits de pas se firent plus fort et il dégaina son couteau, lame par le bas en espérant ne trouver qu'une personne seule et si possible non armée. À cet instant tout ce que souhaitait Chafouin fut que la lumière de la lune puisse l'épargner. Il leva son couteau alors que la porte s'ouvrait, mais les deux personnes qui en sortirent ne firent pas attention à leur flanc gauche, ignorant complètement les angles morts pour focaliser leurs regards sur le stock imposant de bouteilles sans défense. Deux gardes, tout deux armés et l'un portant une lampe à huile, aucune trace de ricaneur ou chien fou, ils devaient s'être bien cachés.

-T'es sûr qu'on craint rien à venir ici pour se servir ?

-Je te répète que non, ça fait je sais pas combien de temps que j'ai pas tirer sur quelqu'un et si je reste un jour de plus dans ce manoir sans en profiter, je crois que je vais devenir dingue.

-Ouais surtout que vu la paie qu'on se tape on a bien le droit à se servir nous-mêmes pas vrai ?

-Tout juste et depuis que le marmot est rentré à la maison le vieux est beaucoup plus coulant t'as pas remarqué ? Il ne se rendra pas compte qu'une bouteille ou deux ai disparu de sa réserve croit moi.

-Bon si tu le dis. Attend, tu sens pas une odeur ?

C'est le moment que choisit Chafouin pour bondir dans leur dos, de sa main droite il planta sa lame dans la gorge du garde de droite, avant même que celui de gauche qui tenait la lampe à huile ne réalise ce qui venait de se passer Chafouin pressa sa paume contre son crâne et referma le poing, le grappin perfora la tête mais contrairement à quelques heures auparavant Chafouin activa directement le retour pour éviter que la pointe ne se plante dans le mur. Alors que les deux corps s’affaissait il eut l'état d'esprit de lâcher le manche de son couteau pour rattraper la poignée de la lampe avant qu'elle ne touche le sol et ne provoque une véritable catastrophe en se brisant. Il eut même le temps de rattraper le col de sa victime de gauche, celle de droite en revanche émit un bruit sourd en s'effondrant.

Alors que Chafouin posait la lampe doucement il entendit un juron dans son dos ainsi qu'un bruit de chien d'arme qu'on enclenchait, un troisième garde était visiblement arrivé dans la cave, il lui somma à grosse voix de se mettre à genoux, ce que Chafouin fit en cherchant du regard ses compères qui étaient décidément bien cachés. Il n'avait pas vraiment peur à vrai dire, si le garde voulait le tuer il serait déjà mort, il souhaitait sans doute l'interroger il craignait en revanche que sa grosse voix ne ramène encore plus d'agitation. Il espérait que les autres ne mettrait pas trop de temps à réagir.

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