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Chroniques d'Irydaë
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 Comme un Lundi

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyMer 27 Fév - 22:00
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
C'était une journée de merde. Non, vraiment ! Il n'y avait pas de meilleur commencement à une journée de merde que celui qu'avait vécu Morgane en ce jour pourtant généreux en rayons de soleils ! Ils filtraient au travers de la mansarde comme une plaie réveille un macchabée prématurément annoncé. Enfin, la jeune brunette n'était pas si fatiguée, elle ne voulait simplement vraiment pas se lever. Une semaine, même deux à ne rien faire à part se prélasser devant un miroir et admirer une beauté grandissante, minute après minute, coup de pinceau après coup de pinceau. Le responsable du refuge était vraiment une rabat-joie en plus d'être une salope impolie !!

Pourquoi ? Parce que trois jours plus tôt, alors qu'elle s'essayait à imiter la gueule fatiguée et décharnée d'un ouvrir dans les mines, cette progéniture de rat d'obsèques avait osé ouvrir avec le double des clés la porte que Morgane avait SOIGNEUSEMENT pris soin de verrouiller pour justement empêcher n'importe quel abruti de ce trou à putois d'infecter SA pièce par son odeur immonde. Et, toute responsable qu'elle fut, elle se permit de la forcer à faire son travail en lui soumettant un contrat. Evidemment qu'elle ne lui avait pas adressé un mot, mais un contrat restait un contrat ! Et maintenant elle devait se lever avant les coups de midi pour préparer son affaire. Elle n'avait vraiment, mais vraiment pas envie de bouger ... putain de Lundi.

Et donc, les règles obligent, elle s'était mise sur pieds, avait fait trois pas, et ... bonjour petit orteil qui cogne contre un coin de meuble, te revoir est et demeurera toujours un supplice. S'entraîner contre la douleur, c'est une chose, écraser l'autre nain contre un placard, c'était une épreuve d'un autre niveau. Ensuite, venait l'habituel, et même éternel manque de café ! Le seul ami du travailleur acharné, la lumière salutaire d'un matin capricieux, le fléau de la misère ... disparu. Alors, pour aviver ses nerfs d'une manière subsidiaire, Morgane les fit s'échauffer sur ceux qui étaient présents dans la salle de restauration, avant de s'enfermer à nouveau dans sa chambre avec sa bassine de lavage.

Combo pour la vie ! La chienne n'avait pas fini de l'emmerder l'assassine ! La brosse, ou plutôt, SA brosse avait disparu. S'ensuivit donc environ une demi-heure de recherche à travers l'intégralité de la pièce pour savoir où la dernière ordure de ce monde avait planqué son salopard d'ustensile. En fin de compte, il était là où elle l'avait rangé ... mais bon, pour sa défense, dans la même journée, elle avait utilisé trois assortiments différents de maquillages. Bon, quoi qu'il en fut, elle put se laver en paix. Il serait également utile de préciser qu'à cet instant, Morgane commençait à fulminer.

Alors, elle inspira un grand coup, prit un grand souffle et le libéra en même temps que sa frustration. Enfin, elle pourrait se maquiller, ça, ça allait la calmer. Doucement, souriant de manière sereine, la noiraude apposa son pinceau sous ses paupières jusqu'à ce que ...

- PHILIIIIIPPE ! Le cri venait de la rue.

Et dans le refuge, le doigt précis de l'assassine glissa, barrant d'un trait la longueur entière de sa joue. Serrant les dents, arrondissant les yeux, Morgane céda finalement, son poing volant dans la glace en face et la brisant en des dizaines d'éclat. La responsable, certainement atteint par l'écho d'impulsivité de la résidente, entra dans la pièce et fut ... plutôt déconcerté de voir une autre émotion que de l'insolence sur le visage de Morgane. Elle respirait par salves de trois, son poing couvert de plusieurs entailles et dégoulinant de sang. Consciente de la présence de cette chère Nahri, l'assassine l'interrogea de la plus douce des manières ... qui, ironiquement, rendait le tout de la scène plus inquiétant encore.

- Est-ce que ... je pourrais avoir un autre miroir ... s'il-te-plaît ?

Nahri était chiante, oui, mais elle n'était pas rancunière. Elle fit vite remplacer la glace par une autre vitrine réfléchissante entreposée dans une pièce annexe, après tout, c'était pour le bien du contrat. Et, malgré toute la bonne volonté de la responsable, cette dernière n'obtint pas le moindre merci, l'assassine se contentant de doucement fermer la porte et de retourner ses regarder dans le miroir.

Sans maquillage et avec une coiffure dérangée, elle ressemblait à une véritable furie ... était-ce là une forme de grimage inconnue que d'ainsi déformer ses traits par la négligence ? Après une heure de contemplation, mais sans même se déranger à sortir sa trousse de maquillage, la noiraude s'habilla d'un corset d'équitation et d'un pantalon de cuir, avant de simplement s'en aller vers son contrat, poignard planqué sous les plis de la chemise blanche qui dépassait de la ceinture.

Celui qui avait le malheur d'être sa cible aujourd'hui allait prendre très cher, c'était une promesse.

Chafouin
Chafouin
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Comme un Lundi EmptySam 2 Mar - 12:30
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Ce qui réveilla Chafouin ce jour-là ce n'était pas le bruit habituel des ruelles de Prorig, ni les coqs d'ailleurs mais bien les doux rayons du soleil lui réchauffant doucement le visage à travers la fenêtre. Il s'étira doucement alors qu'un sourire se dessinait sur son visage, cette journée promettait d'être bonne, il en était certain.

En se levant il prit tout son temps, son rendez-vous de 11H lui permettait de profiter de prendre le temps de se préparer. Pour Chafouin cela représentait un vrai luxe, il adorait prendre le temps de savourer son bon café et du pain frais, se laver en chantant faux, mais de bon cœur et surtout prendre le temps de bien vérifier son matériel avant de sortir. Après qu'il ait nettoyer son revolver plus par occupation que par réel nécessité, il s'équipa de ses armes habituelles, le fameux revolver, sa lame de combat et ses grappins de poignet, le tout dissimulé à chaque emplacement de sa tenue, puis il quitta son bureau d'un air décidé. Il était de bonne humeur pour une raison bien particulière aujourd'hui.

En quittant le bureau, l'un des habituels parasites traînant dans la rue pour essayer de gratter quelques irys en se rendant utiles le salua d'un air joyeux tout en sifflotant un air entraînant, Chafouin, d'abord surpris pour cet excès d'amabilité dont il était peu habitué, se décida tout de même à lui rendre son salut. Après tout s'il faisait l'effort, autant le récompensé, il se surpris lui-même par son changement de comportement, dire que tout cela était dû à un événement aussi inattendu que salutaire et qui avait débuté hier.

Un jour plus tôt

-Cette mallette m'a l'air de qualité Chafouin, je suppose qu'il ne vaut mieux pas que je demande où tu l'as récupéré?

-T'as tout compris Mathias, contente toi d'estimer ce qu'il y a dedans.

Ce jour-là Chafouin était en effet parti chez son estimateur habituel quand il n'était pas sûr de la came qu'il voulait revendre, la came en question était contenue dans une petite mallette que Chafouin avait rapidement entre-ouverte sans réussir à discerner ce qui avait de la valeur ou non. Quand il était dans cette situation, il allait voir Mathias, l'homme dissipait toujours ses doutes sur la valeur d'un objet mais s'il faisait affaire à lui c'était surtout parce qu'il faisait preuve d'un signe d'intelligence rare: Il ne posait pas de questions inutiles. Il ne cherchait d'ailleurs jamais trop à savoir d'où venait la marchandise, tant qu'il y avait moyen de se faire une marge dessus.

Il avait ouvert la mallette pour faire le tri, il avait commencé en classant beaucoup de choses dans la catégorie "indigne d’intérêt", Chafouin commençait à s'inquiéter, cette mallette avait valu quelques efforts de sa part et ne faire aucune marge dessus aurait été quelque peu décevant.

-Tu ne trouves rien d'intéressant ? Demanda-t-il d'un air inquiet.

Mathias secoua la tête.

-Surtout des bibelots, des objets sentimentaux, ça ne vaut rien même pour les collectionneurs, tu pourra à peine en tirer quelques irys si tu trouves preneur et encore.

Il se tut quand il sortit une petite pierre de la mallette, instantanément son regard se mit à briller et un immense sourire se dessina sur son visage, il leva la roche en forme de larme dans la lumière et dit d'une voix tremblante par l'effet de l'excitation.

-Chafouin, est-ce que tu as une idée de ce que c'est?


-Je sais pas trop, quand je l'ai vu je me suis dit que c'était une sorte de topaze un peu foncée.

-Ça c'est pas une topaze Chafouin. Mathias tourna un regard pétillant dans sa direction. C'est un saphir et pas un de seconde zone.

Chafouin sourit aussi, il n'avait jamais pu vraiment bien différencier les pierres précieuses mais Mathias était un vrai expert les concernant.

-Un saphir ? Eh beh je dois un sacré veinard alors, tu penses que ça vaut combien ? Un million d'irys ? Dit-il en rigolant un peu comme s'il n'y croyait pas vraiment.

Mathias était déjà en train de scruter le saphir avec une loupe et ne répondait pas à sa question, après de longues secondes il posa la pierre avec une infinie délicatesse et répondit simplement en ayant encore son sourire d'enfant.

-Plusieurs.


Cette fois ça avait été Chafouin qui n'avait rien répondu, complètement estomaqué. Ils s'étaient mis d'accord avec Mathias pour que ce dernier trouve dès demain un acheteur. Il avait confiance en cet estimateur, il était suffisamment intelligent pour ne pas penser à l'idée de la faire à l'envers à Chafouin  et il lui avait dit de revenir dès demain pour conclure l'affaire.

Pour Chafouin, cette perspective pouvait changer sa vie, avec tout cet irys, il pourrait littéralement faire absolument ce qu'il voulait. Il pourrait, vivre comme un roi, se payer ce qu'il y avait de plus cher dans ce monde ou même s'acheter un aéronef pour tenter de voyager à My'trä et enfin se lancer  sur les traces de son passé, projet qu'il repoussait depuis déjà trop longtemps. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il ferait sur le long terme, mais ce dont il était sûr c'était que dès que l'argent serait empoché, il irait dans le restaurant le plus cher de la ville pour y commander le meilleur repas du coin !

Alors qu'aujourd'hui, il se rendait dans la maison de Mathias, chaque pas faisait monter en lui une excitation toujours plus grandissante, le soleil était haut, il faisait plus chaud que d'habitude malgré la saison, ce qui rendait l'air pas trop froid, juste doux. Il se mit à fredonner l'air qu'il avait entendu en sortant de son bureau, en passant à côté d'un marché, cela n'échappa pas à une commerçante qui l'alpaga avec une voix agréable.

-Monsieur, venez goûter les poires ! Elles sont fraîchement cueillies d'hier.

Chafouin ne put que s'arrêter devant une si agréable proposition, toutes ces attitudes positives envers lui donnait envie d'être, c'était quoi le mot déjà ? Gentil voilà ! Il goûta la poire que lui tendait la vendeuse et hocha la tête en signe de satisfaction.

-Je vous la prendre, ainsi qu'une petite pomme et ça, c'est pour vous, en bonus.

La femme regarda le pourboire avec un regard satisfait, elle souri en retour.

-Merci mon bon monsieur, vous êtes bien urbain !

-De rien ma bonne dame, je vous souhaite bien du courage.

Un soleil magnifique, des gens aimables, de bons fruits, que demandez de plus? Ah oui un petit saphir à plusieurs millions d'irys et la journée serait parfaite! Alors qu'il finissait tranquillement sa pomme en arrivant près de la maison de Mathias, une jeune femme lui rentra dedans, visiblement elle n'avait pas vraiment fait attention à ce qu'elle faisait. Chafouin la regarda un peu surpris. Une drôle de jeune femme que celle-là, les cheveux complètement décoiffé et ce regard, on aurait dit qu'elle passait la pire journée de sa vie.

-Ben faut pas s'en faire. Dit Chafouin voyant qu'elle ne comptait pas s'excuser.

Ils se regardèrent quelque secondes en chien de faïence, il se demandait bien quel début de journée de merde elle pouvait avoir eu pour afficher ce regard si antipathique. Il décida de croquer dans sa pomme et d'afficher un petit sourire. Chose qu'il n'aurait d'habitude fait à aucun moment.

-Tu sais si tu faisais l'effort de sourire un peu, ptet que les gens feraient un effort avec toi. Dit-il avec amusement.

Le regard qu'il se pris alors, il crut bien qu'avec tout l'effort du monde, il n'aurait pu pas afficher sur son faciès le même dédain qu'afficha la jeune femme à ce moment-là. Vraiment, Chafouin était du genre à se moquer des gens et à les prendre de haut, mais ce genre d'expression, même lui pensait qu'on ne pouvait trouver ça que sur le visage des vieux cons aigris. Au final la femme aux yeux bleus le dépassa sans même un mot d'excuse. Il haussa les épaules, pas la peine de laisser sa journée se faire gâcher par cette gosse mal éduqué, ce jour se terminerait sur un énorme victoire sur la vie de sa part, il s'en fit la promesse, il se remit en route et remarqua qu'étrangement il prenait la même direction que la jeune femme.

Cependant, il la perdit bien vite de vue et arriva quelques temps après devant la maison de Mathias, il fini sa pomme qu'il jeta sur le pavé et frappa à la porte, celle-ci s'entrouvrit légèrement dès les premiers coups, Chafouin intrigué s'avança dans l'entrebâillement, Mathias n'avait pas vraiment l'habitude de garder sa porte ouverte de cette manière, il s'avança prudemment dans le couloir.

-Mathias, t'es là ? C'est Chafouin.

Mais en arrivant dans son bureau, Chafouin ne trouva que le corps de Mathias, par terre et égorgé, une large tache de sang s'était formé autour de sa tête. Chafouin jura, il n'éprouvait pas vraiment de tristesse à voir ce corps, mais il était venu pour une raison importante et sans Mathias, son affaire ne pourrait pas se conclure et il ne deviendrait pas multimillionnaire. Une autre pensée lui traversa l'esprit, il regarda sur le bureau, ouvrit la mallette et les tiroirs.

-Non, non non non!

Aucune trace du précieux saphir, il se mit à regarder frénétiquement partout dans la pièce, à retourner la pièce de fond en comble et même à fouiller toutes les poches de Mathias sans ménagement, mais la pierre précieuse demeurait introuvable. Que les sept soient damnées ! L'assassin avait certainement pris le saphir, il était hors de question que Chafouin laisse cette journée devenir merdique, il fallait qu'il retrouve à tout prix ce voleur avant la fin de la journée.

Il se mit à inspecter la scène et repéra rapidement un objet contondant près de la main droite de Mathias, cette dernière était rouge comme si on avait voulu le maintenant de force, mais l'objet lui était rouge de sang, il avait réussi à se défendre avant de mourir. En suivant la trace de sang laissé par l'arme Chafouin se rendit compte qu'elle menait à une fenêtre brisé qu'il n'avait pas remarqué de prime abord. Les traces se poursuivaient dans la rue et elles étaient encore fraîches, cela avait du se passé il y a à peine quelques minutes.

Chafouin s'élança par la fenêtre pour se lancer à la poursuite de ce mystérieux assassin double d'un voleur. Par tous les putains d'architectes, cette journée avait bien commencé et il mettrait tout en oeuvre pour qu'elle se finisse tout aussi bien.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyLun 11 Mar - 23:02
Irys : 271954
Profession : Assassine
Guilde +1 (femme)
Le soleil brillait trop fort au Tyorum, ce fait relevait de la connaissance commune, mais on ne sait jamais vraiment jusqu'à ce qu'on le vive, hein ? Putain d'astre. Elle passait son temps sous un toit, évidemment que la lumière l'emmerdait dès qu'elle posait le bout du pied dehors, et puis ça faisait un drôle de reflet dans ses yeux. C'était comme une tâche trop sombre qui ressortait d'une brillance appuyée, un scintillement qui n'avait pas sa place au sein d'une nuance censée demeurer ténébreuse. Un drôle de contraste en somme, dont on lui avait vanté la beauté autrefois, flatteries auxquelles elle n'avait accordé qu'une rétorque sèche. Elle ne savait plus exactement ce qu'elle avait dit au jeune homme qui lui avait ainsi rendu hommage, mais ça impliquait sa mère, un porc et des boyaux.

Demandez à un dépressif la meilleure manière de rester incognito, il vous répondra "en étant vous-même, parce que la vie est une chienne qui ne récompense que les hypocrites et autres abrutis qui se mettent en spectacle". Etrange chose, mais Morgane ne s'incluait absolument pas dans ce dernier groupe. Ce n'était pas du spectacle qu'elle faisait, c'était de l'art, du camouflage. Enfin, ce n'était pas désagréable que de montrer à tous l'étendue d'une beauté sublimée par l'artifice, mais rien de proche du but véritable du maquillage.

Ses pensées furent coupées par une épaule qui tapa la sienne. Elle ne donna pas suite à la confrontation par des insultes ... chose aussi rare que singulière, qui rendait la jeune femme méconnaissable. Honnêtement elle avait plus l'air au bord du suicide qu'énervée, ce qui aurait rendu quiconque assez proche pour la connaître, c'est à dire personne sur le plan mortel, assez méfiant pour réaliser que quelque chose de terrible allait bien vite se produire aux alentours. Enfin, ça, c'était à premier abord.

Parce que la remarque de ce cher "Chafouin", et oui, elle le connaissait, c'était ça de bien étudier sa cible, avait accentué la petite mauvaise humeur de Morgane. De par son air enjoué, il vint lui rappeler avec beaucoup de dédain que la vie ne favorisait que ceux qui avaient le bonheur de se réveiller sous un beau soleil. Alors, l'oeillade qui s'ensuivit ne put faire autrement que de silencieusement lui promettre de lui faire bouffer ses viscères par le nez s'il devait ne serait-ce qu'ajouter un seul mot optimiste à sa note déjà bien insolente. Elle avait un couteau sous sa manche et il volait plus vite qu'un garde ne prend le temps d'appuyer sur une gâchette. La jeune femme, elle, ne faisait jamais de sommation.

Enfin, Chafouin n'était pas la cible, mais sa présence rendait les choses contrariantes. Mathias s'était rendu coupable des larcins de trop, de la complicité mal placée et cela lui avait valu un contrat dont Morgane était désormais l'exécutrice. S'en allant, elle tourna une tête par-dessus son épaule, suivant le daënar du regard. Lui aussi aurait un jour sa prime sur sa nuque s'il ne faisait pas attention à ses affaires ... et l'alexandare se ferait un plaisir d'en assurer le bon déroulé. Jamais l'un sans l'autre, pas vrai ? Ces deux-là semblaient avoir une bonne affaire ensemble, par ailleurs, ce serait si triste qu'ils finissent séparés.

Comme à son habitude, l'assassine prit une route très peu conventionnelles, utilisant les murets de ruelles comme des raccourcis, ou bien empruntant le genre de coin un peu poussiéreux, que l'on n'ose emprunter qu'avec un ami bien bâti. Arrivant à la baraque de ce cher Mathias, Morgane devina qu'elle n'avait que peu de temps devant elle. Elle avança dans l'allée, et fut bien pâle lorsqu'elle constata que l'autre imbécile de prolétaire avait achevé son trajet avant elle. Le voyant passer depuis sa ruelle, elle n'esquissa d'abord aucun geste, se contentant de jouer la passante ordinaire. S'accrochant au mur de la bâtisse, appuyée sur l'épaule gauche, elle écoutait ce qu'il se passait à l'intérieur ...

... Sérieusement ? Quelqu'un lui avait pris son contrat. Quelqu'un, peu importe qui, avait eu l'outrecuidance, la défiance, l'insolence de prendre un contrat assuré par l'Ordre de la putain de Pénitence ! Et le sien de surcroît ! Mais oui, bien sûr ! Cette journée avait si bien commencé, ç'aurait été dommage qu'elle se déroule bien, pas vrai ?! Maudit soit ce putain de soleil, maudit soit cette putain de ville, maudit soit ce putain de miroir et maudit soit le fils de catin qui avait touché à SA propriété ! Des têtes allaient tomber pour ça, on ne vole pas la Pénitence sans en subir les conséquences.

Les pas à l'intérieur de la maison se dirigeaient vers la vitre sous laquelle Morgane était postée et ... regardez qui voilà, sautant, volant à la poursuite des traces que l'alexandare venait de distinguer sous son pas. Enfin, réflexe oblige, l'assassine n'aimait pas vraiment que qui que ce soit saute d'une fenêtre avec la menace de l'écraser. Alors, elle fit un pas en arrière, qu'elle rétracta bien vite pour espérer plaquer un Chafouin qui allait se redresser contre la façade du mur. De sa manche, elle fit tourner la lame d'un couteau qui vint se loger nettement entre ses doigts et aussi vivement contre la gorge de notre cher homme à tout faire.

Elle lui offrit l'honneur de sa vision sans artifice, le genre de vue qu'aucune victime n'a jamais. Mais après tout, ce dernier n'était pas une victime, simplement un facteur collatéral qui se révélerait très utile.

- Eh bien, faut pas s'en faire. A croire que l'effort de sourire ne suffit pas pour s'attirer la bonne faveur du destin, pas vrai ?

Faisant monter la lame jusque sous la peau du menton de Chafouin, elle assécha les traits de son regard, faisant démonstration de l'esquisse d'un regard bien plus sévère que ce qu'elle lui avait gribouillé plus tôt.

- J'ai vu les traces, elles ne bougeront pas. Toi, tu vas plutôt me dire qui pourrait bien vouloir faire ça à notre ami commun et surtout pourquoi. Fais vite, si tu veux espérer rattraper le coupable.

Chafouin
Chafouin
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Comme un Lundi EmptyVen 15 Mar - 10:04
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Au sitôt se relevait-il qu'une lame vint se ficher sous son coup, il haussa les sourcils en se raidissant et en apercevant le propriétaire du couteau, la jeune femme patibulaire de tout à l'heure ! C'était donc elle l'assassine ? Non en l'analysant il vit qu'elle n'avait aucune blessure et que son couteau n'était pas trempé de sang. Elle ne semblait pas motivée à le tuer pour l'instant non plus, grossière erreur que Chafouin comptait bien utiliser. Il jeta un coup d’œil vers le fond de la ruelle déserte et remarqua une échelle posée sur un mur, les traces semblaient s'être arrêtées devant. Il reporta son attention son sur agresseuse.

Elle le gratifiait d'une parodie de sa phrase précédemment employé à son encontre, il fulminait, cette petite grognasse aurait mérité qu'il lui plaque les deux poings dans les flancs pour lui labourer les chairs de ses grappins, quitte à crever il se serait alors vidé plus rapidement de son sang qu'elle en se faisant égorger, mais il n'avait pas vraiment envie de mourir d'une façon aussi bête, surtout qu'elle lui laissait de nombreuses ouvertures en lui coinçant son couteau sans le maîtriser. La garce accentua son regard dédaigneux, Chafouin rit intérieurement en se demandant si elle pouvait lui donner des cours pour avoir un regard pareil, il avait l'impression qu'elle regardait une merde collé au cul d'un cheval.

Elle semblait intéressée par l'identité du tueur, dans quel intérêt ? Et à quoi cela servait-il si la cible avait le temps se s'enfuir ? Les traces étaient encore là mais le sang avait le temps de sécher et la cible de s'échapper, cette petite n'avait-elle donc jamais fait de traque ? Pour Chafouin cette situation était plus une perte de temps qu'un réel danger et il grogna en répondant :

-Un homme mort, voilà qui c'est, mais si tu continues encore à te mettre entre moi et les traces ce con a peux être une chance de s'en tirer. Et puis qu'est ce que ça peux te faire, t'es qui d'abord ?


La lame vint chatouiller sa gorge d'où un mince filet de sang commença à couler pour bien lui faire comprendre qu'il n'était pas en position de poser les questions, soit, le saphir se faisant attendre et il avait déjà perdu assez de temps comme cela.

-OK, tu veux faire la chef, très bien, voilà ce que je te propose, t'as qu'à m'engager pour la pister, sans prendre de risque, toi pendant ce temps...

Ce fut le moment qu'il choisit pour lui écraser la botte sur un de ses pieds, n'épargnant pas le petit orteil au passage, dans un même temps il lui agrippa de toutes ses forces le poignet qui tenait le couteau tout en reculant le plus possible sa tête pour éviter un mouvement de poignet nerveux de la part de la demoiselle. La douleur du petit orteil, ce coup vicieux ne ratait jamais et profitant déjà de la douleur ressentit par la jeune femme il poursuivit son effort en tordant le poignet de son adversaire, profitant de sa force supérieure jusqu'à ce qu'elle lâche son arme. Enfin, il lui donna un violent coup de pied pour la faire reculer, avant qu'elle ne puisse contre attaquer il ramassa la lame tombée, puis s'élança vers elle, mais contrairement à ce qu'elle put penser, Chafouin activa son grappin qui alla se planter près de l'échelle au fond de la ruelle. Il fut entraîné par son appareil et la jeune femme esquiva un coup de pied qu'il tenta de lui porter dans son élan, il arriva finalement à sa destination et grimpa avec ses mains sur le toit du bâtiment dès que son grappin se détacha.

Cette fois il la regardait vraiment de haut, littéralement. Un sourire satisfait se dessinait sur son visage, lui aussi pouvait faire preuve de dédain quand il le voulait. Il regarda la lame qu'il avait subtilisée d'un air satisfait.

-Maintenant que tu viens de perdre ta dignité, ai l'intelligence de garder au moins ta vie, arrête les frais. Tu m'as déjà fait perdre assez de temps alors je serais bref, ce type à quelque chose qui m'appartiens et il est hors de question qu'il disparaisse tant que je respirerais.

Il fallait bien lui faire comprendre que ce n'était pas un terrain sur lequel elle gagnerait, mais elle avait cette fougue insensé de la jeunesse, Chafouin doutait que ses mots puisse la toucher, alors il ne restait plus que la menace.

-Continue de te mettre au travers de ma route et je ferais en sorte que ce joli visage ai besoin de plus que du maquillage que le rendre agréable à regarder.

Il laissa tomber le couteau qui rebondit dans un claquement métallique dans la ruelle, Chafouin était pressé, mais il ne pouvait s'empêcher de lâcher une phrase pour la titiller un peu plus, pas la réaction la plus intelligente évidemment mais rien que pour avoir parodié son « faut pas s'en faire » il avait envie de se venger.

-Amatrice. Dit-il simplement en donnant un coup de pied à l'échelle encore posée à côté de lui, la faisant tomber dans la ruelle comme pour donner une invitation à ne pas le suivre à cette jeune insolente.

Il disparut dans sa vision et se lança de nouveaux à la recherche de traces, les gouttes de sang étaient toujours présentes même si elles s'étoilaient peu à peu, il sauta de toit en toit et remarqua que son mystérieux assassin devait être bien agile. Les écarts entre les quartiers étaient parfois assez grands. La piste le mena bien vite au toit d'une auberge, une porte sur le toit était à moitié entrouverte et les traces de sang menaient à l'intérieur. Il s'engouffra à l'intérieur après avoir vérifié que la jeune n'était pas derrière lui, soi elle n'avait pas tenté le coup, soi elle s'était caché. Il tomba dans un grenier. Cet endroit poussiéreux refermait trop de choses et de babioles pour toutes les décrire, mais un bout de tissu attira son attention, il était taché de sang et on l'avait arraché. Le voleur s'en était donc servi comme bandage sans doute.

Une trappe se tenait au milieu du grenier, il la déclencha et déboula sur une chambre qui était occupée, deux occupants crièrent de surprise, encore sous les draps, l'homme et la femme le regardèrent, visiblement choqué, après tout quel constructeur mettait une trappe de grenier dans un endroit pareil. Chafouin les regarda, légèrement amusé, ils semblaient choqués mais pas aussi surpris qu'il s'y attendait.

-Dites-moi, vous n'auriez déjà croisé un homme ? À quoi ressemble-t-il ? Demanda-t-il en prenant sa grosse voix

-Heu c'est, c'est, on a pas bien vu, elle portait une capuche. Répondit l'homme avec un regard inquiet.

-Elle ?

-Oui elle avait l'air assez féminine, j'ai cru, voir des mèches rousses et un turban rouge autour de sa tête. Enchaîna la femme moins inquiétée bizarrement.

Bien cela concordait avec ce qu'il avait déduit, une blessure à la tête était le plus logique en voyant l'objet contondant qu'avait utilisé Mathias, il ne restait plus qu'à chercher dans l'auberge. S'il s'était fait blesser ainsi, il aurait sans doute cherché un coin où se reposer, l'assassine ne savait pas qu'elle était poursuivie par non une, mais deux personnes, elle allait sans doute chercher à se reposer ici avant de bouger. Il réfléchit à autre chose, si la jeune femme grognonne ne l'écoutait pas, ce qu'elle ferait sans doute, elle se lancerait elle aussi sur les traces et tomberait peux être sur le couple.

-Si quelqu'un d'autre passe par cette trappe, dites lui exactement ce que vous venez de me dire, mais omettez le fait que je sois passé par là. Leur dit-il en leur laçant une bourse d'irys.

Il ouvrit, la porte et laissa le couple  dans leur chambre, sans doute terrorisé et perdu, ce n'était déjà pas commun de voir débouler une personne du grenier, alors deux et en plus on leur prophétisait qu'un troisième personnage allait débarquer ! Chafouin marcha dans le couloir et trouva bien vite l'escalier qui menait au rez de chaussé, il n'était pas loin de midi et l'activité était intense dans cet endroit, les gens magnaient parlaient et rigolaient tout aussi fort, mais pour repérer une femme au turban rouge, c'était assez compliqué, le lieu était bondé et de nombreuses personnes portaient des capuches, signe qu'elle ne voulaient pas êtres dérangés. Chafouin se fraya un chemin jusqu’au comptoir et demanda à la serveuse :

-Je devais retrouver une femme, elle porte un turban rouge, l'auriez pas vu ?

-Aucune idée, allez donc voir entre les tables
.

Il quitta le comptoir et regarda l'auberge, s'il trouvait la femme, il trouvait son saphir, cependant il n'avait aucune idée des capacités réelles de ce nouvel adversaire, la jeune grognonne en revanche, en un contre un il était quasiment certain d'avoir l'avantage. Il pris donc le chemin de la sortie et s'assit près d'une table à côté de l'entrée, il mis sa capuche sur sa tête, faisant semblant d'attendre quelqu'un. Il valait mieux laisser la grognonne de plus tôt trouvé la cible avant elle, ou à défaut attendre qu'une personne au turban rouge se lève, elle serait bien contrainte de passer par la sortie à un moment ou un autre, il ne lui restait plus qu'à être patient

Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyJeu 21 Mar - 20:22
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Il fallait s'y attendre ... de la résistance, bon sang, pour une fois qu'elle n'était pas trop belliqueuse. Un orteil écrasé fut la plus douloureuse retenue de cette légère altercation, si l'on omettait l'orgueil. Quoi qu'il en fut, l'esquive s'avéra trop brusque pour que les traces dans son bas ventre ne se remettent pas à la lacérer de l'intérieur. Se rabattant contre le mur derrière elle, l'assassine constata d'abord qu'elle ne saignait pas, puis les paroles de celui qu'elle verrait bien encadré entre quatre planches. Elle ne posa toutefois le genou à terre que lorsqu'elle était sûr d'être seule. Un contrat en convalescence ... quelle importance que la contrainte physique ? Elle réussirait, elle réussit toujours et cette fois, elle ajouterait certainement le cadavre d'un autre personnage sur la liste.

Il fallait qu'elle revienne au refuge, immédiatement, sans arme véritable, elle était aussi dangereuse qu'un chien aux crocs maladroits. Une silhouette sortit de la rue avoisinante, mains croisées derrière le dos et ... enfantine comme aucune autre. C'était un jeune garçon blond aux yeux verts, avec la mine d'un chaton, ou du moins, elle était assez juvénile et douce pour qu'on s'y confonde. Ses mains préadolescentes vinrent relever le bras de la jeune femme, l'aidant un minimum à se remettre sur pieds.

- C'était un bel essai, khamga, mais vous devriez vous reposer.
- Ferme-la.

Le jeune ulchi, que l'on appelait communément Sam, ne fut pas choqué de cette réaction. Il connaissait bien Morgane, lui aussi, et de surcroît, il n'était pas expressif. Sans surprise, c'était un orphelin, un tribut donné en testament par un mère mourante, qui souhaitait faire un dernier cadeau à l'Ordre. Cette dernière était une membre respectée autrefois, dont la passion amoureuse aura fait s'abattre son propre anathème. Une fin désespérément indigne pour une assassine, la Pénitence ne recrute pas d'âmes malléables dans ses rangs, chaque émotion de trop devrait appartenir aux gens du commun. Sinon, pas besoin d'être brillant pour savoir où ça mène.

Sam lui collait à la hanche, tentant en toute bonne foi d'aider sa supérieure à se relever. Tant d'égares ... Nahri devait certainement être derrière ces précautions. Tant de mise en scène pour une seule assassine, la bornée aux yeux abyssaux en avait plus que marre de se faire ridiculiser par les uns et aider par les autres. Du bout du bras, elle écarta simplement le gamin, balançant le fond de son coeur avec un ton sec.

- Lâche-moi ! Va d'abord souffler ta dixième bougie avant d'essayer d'être "utile" ... chien errant.
- En fait, j'ai déjà douze ans.
- Oui, eh bien, tu sais quoi ? Le monsieur qui était avec moi, tu vas te magner de le suivre à la trace, ou de le retrouver si tu l'as déjà perdu. Demande à Cole, Marie, Jin ou même Sim, pour ce que ça m'importe, mais hors de question qu'il ne s'échappe ! Vu ?
- Compris, khamga.
- Bon toutou.

Et il s'écarta vers les ruelles où l'ombre de l'autre clampin s'était effilée. Les ulchis étaient des nigauds, c'était certain, tout le monde passe par ce stade, après tout, et tout le monde est un nigaud de temps en temps. Alors, pour l'Ordre, c'était simple, les membres pouvaient être nigauds en tant qu'ulchis, mais une fois passés khamgas, hors de question qu'ils ne s'amusent ne serait-ce qu'un peu. Morgane se souvenait avoir profité pleinement de sa situation de coursière autrefois ... quel soulagement que cette formalité soit achevée.

La porte du repère s'ouvrit, le rossard de l'accueil qui servait de couverture ou elle ne savait quoi à la planque leva un oeil vers elle ... que l'abruti reposa immédiatement sur un livre de comptes factice. La noiraude s'immisça dans ses quartiers, cherchant à tout à prix à éviter la responsable des lieux. Si elle la croisait, c'était leçon de morale assurée. Et, tiens ! Elle n'avait absolument pas le temps pour ça.

Elle sortit d'abord des vêtements neufs, bien moins ... extravagants que ce qu'elle portait jusque là et beaucoup plus urbain. Des tissus mauves en chemisier, une nuance de noir pour corset, un pantalon serré sous une jupe pourpre. Morgane aurait eu l'air presque mignonne, si elle souriait un peu ... et si elle relâchait un peu son regard méprisant.

Fouillant dans ses tiroirs, elle tira ce qui ressemblait à de la cire modelée comme les parties assemblées d'un visage. Sa surface était accordée au teint des joues de Morgane. En vitesse, elle sortit un peau de résine et en enduit le côté masqué de l'assemblement, avant de le coller sur son visage et d'en affiner les rebords.

C'était le genre de détail qu'elle aimait se fabriquer, mais ça vulgarisait les traits de son visage, et tout ce dont elle avait besoin, c'était d'être méconnaissable quelques secondes durant seulement. Et puis, ce n'était pas vraiment pour ce truc qu'elle était revenue ici. Se faufilant vers la réserve des armes, l'assassine put enfin trouver son bonheur ... et quel bonheur c'était. Un bonheur avec un chargeur semblable à celui d'un six coups, mais avec une douzaine de munitions en réserve et sous la forme de carreaux d'arbalètes. Et, bonheur supplémentaire, c'était assez petit pour n'être manié qu'avec une main ... si l'autre toutefois ne devait pas rabattre ce levier qui tenait la corde. Heureusement, c'était bien plus rapide qu'un modèle classique.

- Khamga. Morgane reconnut Sam sans même se retourner.On l'a trouvé, suivez-moi. Vite.

Suivre les ordres et Morgane ... quel génie ne devine pas la difficulté ? Suivre les ordres, Morgane. Bref, ceux-ci concordaient à ses intentions et étaient bien plus une information de la cadence à suivre qu'une modalité imposée. Au travers des rues et des avenues, le gamin mena sa supérieure à un établissement dont la nature sembla aussi évidente qu'un rayon de soleil dans une nuit aveuglante. En bref, il était venu se bourrer la gueule pour noyer son chagrin, ce con. Typique.

L'assassine allait y entrer, sous ses atours falsifiés, arme positionnée en biais, accrochée à sa ceinture. Du coin de l'oeil, elle crut reconnaître une carrure. Elle tourna le visage, n'ayant aucune honte d'éventuellement dévisager un parfait inconnu, ce n'est pas vraiment son genre, l'humilité. Alors, elle le lorgne, le regarde en penchant bien le visage jusque là où elle peut discerner ses yeux ... qu'on accuse les assassins d'en faire trop, d'accord, mais qui exactement portait un capuchon en plein jour ? Ce fut donc sans gêne qu'elle s'assit en face de cet "inconnu" dont elle devinait l'identité véritable. Hé oui, la physionomie, c'est sa passion et son boulot.

- C'est amusant de voir que l'on pense toujours qu'une capuche nous rend invisible. Bien souvent, elle est plus loquace qu'un millier d'indications, plus encore lorsque sous un grand soleil, au couvert d'un toit et attablé. A part pour passer inaperçu, aucune autre raison ne pourrait pousser à porter ce genre de truc. Je vois bien là l'erreur typique du nigaud.

Elle se pencha en avant, faisant en sorte que Chafouin voit avec netteté l'éclat bleu de ses yeux lorsqu'elle lui rendrait la pareille de l'humiliation.

- "Amateur". elle sourit. Garçon, excusez-moi, deux bières s'il vous plaît !

Quand Morgane s'apprêtait à un rôle, elle y tenait fidélité complète. En l'occurrence, elle jouait la jeune fille de bourge qui se baladait en ville sans vraiment savoir qu'y faire à part boire. Les pommettes accentuées par la cire se bombaient comme les joues surmontées d'une adorable petite étriquée.

- Quant à vous, de grâce, enlevez ce signal d'alarme qui vous couvre la tête et dites-moi plutôt ce que je veux savoir ... sans sortir de pistolet, s'il vous plaît. Sauf si vous souhaitez rejoindre votre ami !

Car si ce n'était pas elle qui le ferait, ce serait l'Ordre qui se chargerait de la venger.

- Qui.aurait.pu.faire.ça ?

Chafouin
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Comme un Lundi EmptyMar 26 Mar - 20:43
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Alors qu'il avait les yeux rivés sur une silhouette qu'il verrait bien six pieds sous terre, s'agitant à une table où les joueurs parlaient fort, un deuxième personnage apparut dans le champ de vision de Chafouin, il dévisagea ce nouvel arrivant, drôle de mine avec ce maquillage, mais il était légèrement envoûtant avec ces lignes si bien dessinées courant sur la peau de son visage. Cela aurait même été attirant s'il n'avait pas vite compris à cause de sa physionomie à qui il avait affaire, ce regard qui vous dévisage comme un rat mort, on ne l'oublie pas de sitôt. Il sourit légèrement, c'était ça qu'elle était partie faire après sa branlée ? Frustré de sa défaite, s'était-elle maquillée pour se défouler dans un hobby qu'elle maîtrisait ?

Il plissa les yeux quand elle se moqua de lui et de sa capuche, le traitant de nigaud, bah, elle avait sans doute raison, mais si cela pouvait la mettre en confiance, tant mieux, Chafouin commençait à penser à une situation où il pourrait bien avoir besoin d'elle. Elle se pencha vers lui pour bien le dévisager, voyant le bleu de ses yeux et, chose aussi rare qu'une licorne, un sourire sur son visage, il fut quelque peu déconcerté quand elle le traita d'amateur. Pourtant, qui était la jeune fille qui avait pris son temps pour faire un joli masque et qui grillait son identité sitôt rentré dans le bar, non vraiment, il ne comprenait pas cette jeune.

Elle s'assit en commandant une tournée et en prenant un ton bien différent, comme une jeune fille extravertie cherchant à s'amuser en ville et ayant assez d'irys pour payer des coups à n'en plus finir. Il sourit du coin de la bouche, ça lui allait pas si mal que ça, de jouer cette petite comédie. Mais il avait aussi envie de la taquiner en lui balançant des phrases du type : « Tu joues mieux la comédie que tu te défens, tu devrais faire du théâtre. » « Le maquillage, c'est pour dissimuler les larmes de l'échec ? » « Je t'avais dit de plus te mettre en travers de ma route, tu t'es cognée la tête en rentrant, ou t'es débile de naissance ? »

Mais il se contenta de la regarder, vaguement amusé, alors elle lui demanda d'enlever cette capuche ridicule de sa tête et demanda de nouveau l'identité de leur cible commune, en prenant bien soin d'appuyer chaque mot. Il roula les yeux à cette seconde demande. Puis elle lui fit de pied, il recula ses propres jambes en lui lançant et un regard désapprobateur du style : « qu'est ce que tu me fais là ? » Il répondit alors, ou plutôt, il posa une question.

-Et le petit mot magique ? Ils se dévisagèrent encore, ce genre de jeu l'amusait toujours. Allez faut que t'apprenne à te détendre, si c'est pas moi qui te tue ce sera sans doute le stress ma grande. Bon, la table où les types jouent au poker, rousse, turban rouge, ou plutôt un drap arraché, non te retourne pas idiote !

Il la regarda plus sérieusement, cela faisait beaucoup de temps qu'il avait repéré cette femme, elle avait dévoilé son faciès peu après qu'il se soit assis à son poste d'observation. Elle devait avoir dans les mêmes âges que la jeune maquilleuse, peux être un peu plus jeune. Elle semblait toute daënare d'après l'accent qu'il avait pu entendre, elle était jouasse et rieuse et douée au jeu en plus ! Elle n'avait quasiment jamais perdue depuis qu'elle était là et elle ne semblait pas le moins du monde inquiétée de l’intérêt qu'elle pouvait attirer, elle se frottait souvent la tête à travers son « turban ». Soit elle était vraiment insouciante et peu expérimenté, soit vraiment dangereuse et sûre d'elle. Après tout elle avait tué quelqu'un à peine une heure auparavant et elle ne semblait même pas inquiète de cet incident. Chafouin ne savait pas vraiment sur quel pied danser, heureusement, il avait quelqu'un à envoyé en éclaireur maintenant.

-Cette fille, elle joue depuis que je suis arrivé ici, c'est elle qu'on recherche tous les deux. Tu veux des informations, très bien, va à sa table, joue avec elle, fait en sorte qu'elle cause un maximum et le moment venu, propose là d'aller autre part ou suis la, moi je serais jamais très loin, je viendrais peux être à la table moi-même.

Il la regardait sérieusement, sans faire mine de sourire particulièrement, comme s'ils discutaient affaire.

-Au cas où tu te demandes, c'est pas une proposition, mais bien un ordre, j'avais promis de te refaire le portrait, mais maintenant que je t'ai sous la main, tu peux te rendre utile, m'enfin...

Il s'adossa sur sa chaise, écartait légèrement son manteau pour révéler la crosse du revolver.

...Tu peux toujours refuser.

Une invitation ou peux être pas ? Chafouin n'était pas non plus contre l'idée d'un règlement de compte, salement réglé, même s'il évitait de tuer au maximum, elle revenait à la charge pour la seconde fois et c'était la troisième fois qu'il se croisait aujourd'hui. Il n'avait en outre aucune envie de la recroiser une quatrième fois. Quatre c'est un chiffre qui porte malheur. Ils se regardèrent quelques secondes, une vraie tension était palpable, il avait presque envie de dégainer le premier quand le serveur vint à leur rencontre avec les bières précédemment commandées.

-Votre comman, Ouah !

Il trébucha comme un bleu et le contenu des bières vinrent éclabousser les habits de la jeune maquilleuse, le pauvre tomba par terre et recula tout en implorant pardon. Chafouin lui, tapa du poing sur la table en rigolant, la larme à l’œil.

-Oh merde, on s’ennuie pas avec toi en fait, heh, d'ailleurs c'est quoi ton nom ?

Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyMar 23 Avr - 19:59
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Le stress ? Elle tuait des gens par métier, si elle avait des problèmes d'angoisse, elle travaillerait sûrement en tant qu'employée d'un boss tyrannique, payée à deux irys de l'heure. Bien sûr qu'elle esquissait son sourire empreint d'un sarcasme méprisable et d'une légère teinte moqueuse. Des deux personnes ci-présentes, Morgane aurait pu parier que ce n'était pas son odeur à elle qui était la plus proche de celle de la pisse. Elle doutait que cela vienne vraiment de quelconque peur, mais les bouseux ont toujours une certaine marque qui les façonne, les rend reconnaissables, comme le sceau d'un riche baron sur ses esclaves. D'une certaine manière, chaque cul-terreux est soumis à sa misère de vie et ne peut s'en délivrer, Chafouin n'avait certainement de différence avec ce dernier que l'ego surdimensionné et illégitime. Adorable créature.

Enfin, choses sérieuses, elle avait bien un petit différend à régler, car, même si l'alcool n'était qu'infime partie du nombre incalculable de ses vices, ce n'était pas l'odeur de bière qui l'avait amenée sur ce siège. Il lui décrivit la cible ... et évidemment qu'elle n'allait pas se retourner, bon sang, pour qui il la prenait ? Bien sûr qu'il ignorait tout de sa vraie nature, mais il n'y a qu'une parfaite conne ou un politicien pour être aussi peu discret. L'assassine se contenta de lui rendre un regard las, écoutant avec une attention bien maigre ce qu'il lui disait, oreille directement tendue vers lui. Turban rouge, c'était assez d'information, même si la partie "rousse" était aussi bonne à prendre, bien que les raisons de cet intérêt-ci divergent radicalement du premier.

Un petit sourire dépassa ainsi de son index replié devant ses lèvres, témoin d'une anticipation qui lui donnait envie de se retourner. Mais ... mieux valait garder la surprise pour plus tard, pas vrai ? Par contre, Chafouin, lui, commençait à l'emmerder de la pire des manières. Un ordre, pour qui se prenait-il, celui-là ? Même les responsables des planques ont du mal à faire s'obéir leurs recommandations par la jeune femme, la seule excuse de sa présence dans l'Ordre était sa compétence. Sinon, elle était vraiment une calamité en terme de respect et d'ambiance. Peut-être que les choses n'avaient pas été claires, après tout ? Sans doute que le vieux la croyait liée par un genre de serment qui l'incombait de ne pas l'abandonner seul à cette table. Autant rendre tout ça limpide.

- C'est dans mon intérêt que je suis encore là, le vieux. Pas pour complaire à un débri...

Une marre collante vint lui arroser le visage depuis son angle mort. Aussi douée soit-elle pour faire balader ses yeux, elle n'avait pas le luxe d'être pourvue d'une vision périphérique assez large pour observer l'abruti de serveur qui ne savait pas tenir un plateau. Instantanément, Morgane se tint le visage avec son index et son pouce. Les gouttes s'étaient infiltrées sous le masque et celui-ci commençait déjà à glisser. Bon ... tant pis pour le déguisement, le naturel serait de mesure. De toute manière, elle devait se préparer à un tête-à-tête. L'assassine retira son masque en le faisant descendre le long de son visage, révélant ses traits sans artifice. Chose rare de la voir normalement présentée, peu de gens peuvent prétendre à cette vision. Presque personne, en fait. Mais comme personne ne croit au naturel ... peut-être que ça se passerait bien ?

Et l'autre était mort de rire, comme si deux verres brisés n'avaient pas suffit à attirer l'attention. Morgane gardait la tête baissée, tremblante. Elle se leva doucement, avant d'aller chercher la joue de Chafouin avec une main tendue. Le claquement acheva de détourner tous les regards sur eux, des baffes comme celle-ci, on n'en voyait qu'en relations amoureuses. Heureusement que chaque règle a ses exceptions. Le visage mis à nu de la noiraude était vraisemblablement blessé et ce de la plus sincère manière qui soit. L'amoncellement discret de larmes au bord de ses paupières en était la première preuve, son poing qui se crispait à intervalles irrégulières en était une autre. Elle soupira finalement.

- Soyez maudit.

Et elle s'écarta. Son pas se dirigea vers l'escalier tandis que sa main droite glissait la résine beige dans sa poche. Les rougeurs laissées par le masque semblaient tracer le sillage de gouttelettes larmoyantes sur des joues roses foncées. Posant le pas au bord de l'escalier, elle osa finalement un regard à sa gauche, là où jouaient quelques personnes dont elle percevait encore les regards. Exaspérée, elle poussa une chaise sur son passage pour rejoindre un dossier vide, au coin de la terrasse, depuis lequel elle lançait un regard meurtrier à Chafouin. La coïncidence, ou plutôt, le plan voulut que la femme au turban rouge soit assise à son côté.

- Comptez-moi dedans, je joue.
- Sais-tu seulement ce à quoi nous jouons, gamine ?

C'était sans doute le maître de jeu qui venait de l'ouvrir, un gaillard avec une plus grande bouche que stature, certainement. Un bestiau qui aboyait beaucoup sans jamais oser mordre, un caniche, en somme. Il n'y avait qu'à voir la carrure de ses bras qu'il dissimulait sous d'épais habits, mais les poignets, eux ne mentent pas. Qui, par ce temps porterait un habit aussi consistant, si ce n'était pas pour cacher quelque chose ? Aussi sèchement qu'auparavant, Morgane balança une nouvelle fois son regard désinvolte et arrogant dans les yeux du régent de partie.

- Peu importe le jeu, j'en connais les règles. Commencez.

Et à son côté, elle perçut le sourire appuyé d'un gigotement d'épaule de sa cible ... "Bonjour, petite garce, tu m'as volé ma cible et mon remboursement ne sera pas égalitaire", enfin, ça a failli lui échapper, mais elle se tût. Mais malgré tout cela, elle n'avait pas oublié sa mission, dans ce petit jeu de visage. Elle fit, en revanche, glisser son regard sur le côté, interprétée comme une discrète oeillade adressée à la rouquine au turban. Les yeux émeraudes la fixaient sans aucun malaise, comme l'on fixe un jouet. Le plus étrange, ce n'était pas le peu de considération que traduisait cette expression, mais plutôt les émotions conflictuelles qu'avait l'assassine vis-à-vis de ce même regard. D'un côté, c'était un gros coup à l'ego, de l'autre, c'était plutôt sexy une fille qui se la jouait mec. L'intérêt de la noiraude était piqué et elle en fit la manifestation au travers d'un sourire en coin invisible, alors qu'elle redressait son visage.

Et elle commença à jouer, réfléchissant sommairement à ce qui avait pu engendrer cette hautaine satisfaction chez la meurtrière. A l'évidence, elle aimait bien la témérité et ce qui était direct, peut-être même avec une dose de culot. Morgane avait-elle seulement besoin de prétendre à un autre caractère que le sien ? Tant qu'elle y était, elle comptait bien mettre ce temps à profit pour gagner un peu d'oseille, à voir ce que le hasard déciderait ... et surtout, à ce que le vieux ferait, pourvu qu'il comprenne son numéro.

Jeu de hasard:


Dernière édition par Morgane Forsythia le Mar 23 Avr - 20:00, édité 1 fois

Bolgokh
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Comme un Lundi EmptyMar 23 Avr - 19:59
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'Dé 6' : 5

Chafouin
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Comme un Lundi EmptyDim 28 Avr - 16:12
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La douleur foudroyante qu'il reçût pour toute réponse n'était pas vraiment celle qu'il avait escompté, la jeune femme le gratifiant d'un « soyez maudit » des plus francs. En se tâtant la joue, il sentit la brûlure de  la claque sur sa joue et sourit. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas reçu une telle gifle, il en avait presque oublié ce que ça faisait d'en subir une. Mais au final la situation le faisait plus rire qu'autre chose, la jeune femme avait finalement craqué, son manque de dédain était tombé, littéralement comme au sens figuré vu qu'elle se débarrassait de son maquillage. Elle s'éloigna de lui en serrant le poing, Chafouin pouvait aussi voir des gouttes humidifier ses paupières.

-Ben, tu t'en vas déjà ? T'avais l'air de bien t'amuser pourtant, ya quelques secondes. Lui dit-il alors qu'elle s'éloigne sans doute tout autant en colère, mais allant dans la direction de la cible.

Son sourire s'estompe alors que la douleur sur sa joue ne semble pas se dissiper, il se la masse doucement.

-Bon dieu, tu y vas pas de main morte quand tu es frustrée toi. Murmure-t-il alors qu'elle ne peut plus l'entendre à cette distance.

Mais cependant, tout se passe selon ce qu'il a prévu, la jeune femme, ou plutôt celle qui passe une très mauvaise journée, comme une matinée merdique, avec un manque de café, des nuages sombres, l'automobile qui vous éclabousse avec la flaque d'eau juste devant votre appartement. Comme une saloperie de lundi ouais, tiens c'est un bon surnom ça.
Chafouin décide alors de prénommer la jeune femme Lundi et cette journée de merde qu'elle passe risque de se prolonger s'il n'obtient pas ce qu'il veut. Elle a intérêt à attiser suffisamment la curiosité de leur mystérieuse voleuse, mais pour ça il peut peux être l'y aider.

Il alpage le serveur qui avait renversé leur commande et lui agrippe le bras dès qu'il arrive.

-Tu vas me ramener un whisky rapidement et gratos, après ce que tu as fait à ma nièce, c'est la moindre des choses, pas vrai ?


Il lui resserre le bras pour bien se faire comprendre et le serveur hoche la tête mollement avant de s'écarter et de revenir en vitesse avec le petit verre rempli de liquide marron clair. Chafouin regarde la table où s'est installé Lundi, juste à côté de leur mystérieuse rousse qui lui lance des regards, intéressés ? Tiens voilà qui est bon pour leur affaire, de plus Chafouin reconnaît très bien le gars qui distribue les cartes. Un type mince et avec une calvitie qui s’appelle Brouk, mais Chafouin préfère l'appeler sous son surnom bien plus évocateur : la crevette. Il avale son whisky d'une traite et décide de s'approcher de la table, le temps est venu d'accélérer le processus entre les deux jeunes femmes.

Il arrive pile poil au moment où Lundi perdait la manche, là c'était même plus une mauvaise journée. C'était le destin qui s'acharnait sur la pauvre jeune femme, il en serait presque désolé si elle n'était pas la dernière des garces. Chafouin arriva en soupirant en face des deux femmes, la jolie rousse tendit la main directement vers les irys de Lundi, lui frôlant la main tout en lui jetant un regard entendu alors que les irys passait de son côté. Il émit un rire en voyant leurs mines.

-Ouais vraiment pas ton jour, permettez que je me joigne à vous messieurs dames ?

Avant qu'il puisse s’asseoir, la crevette l'alpaga.

-Chafouin, avec toi on sera de trop, vire ta sale présence d'ici.

Chafouin lui jeta un regard mauvais, puis sans tenir compte de son avertissement, il prit sa chaise pour s’asseoir tranquillement dessus.

-En fait je pense que c'est toi qui devrais dégager la crevette, pour ce jeu on a pas vraiment besoin d'un croupier, en plus ça éviterait que tu rajoutes des cartes avec des manches ridiculement trop longues.

-Mes manches, elles ont rien mes...

Chafouin lui agrippa l'une d'elles pour la secouer énergiquement, un as de carreau tomba sur la table, juste à côté de son double déjà présent. La plupart des joueurs lancèrent un regard mauvais dans sa direction.

-Même pas bon en plus de ça, tire toi maintenant.

La crevette lâcha ses cartes en grognant, Chafouin commença à les rassembler pour les trier, il fallait vérifier si le tricheur n'avait pas rajouté de doublon, la jeune rousse le regarda avec un sourire.

-Merci de nous en avoir débarrassé, il commençait à devenir vraiment lourd, en plus, il ne gagne jamais depuis tout à l'heure malgré le fait qu'il triche.


-Pas de soucis mademoiselle, je vais vous faire une confidence, la crevette porte des manches longues non seulement pour tricher, mais aussi parce qu'il pense que ça lui donne une carrure plus impressionnante pour les dames.  

La rousse gloussa, tout en jetant des regards au deux personnages autour d'elle, elle finit par répondre :

-Bon débarras dans ce cas, il n'était pas très plaisant comparé au reste de la table, je me nomme Xyliah, mais mes proches m’appellent juste Xyl. Fit-elle à l'attention de Morgane. Et vous ?


Comme un Lundi A67d7910

Xyliah


-Joyeuse
-Aime voler les contrats des autres
-Détendue
-Aime voler les saphirs
-Lance des regards ambiguës à Morgane






-Les gens d'ici m’appellent Chafouin, mais mon vrai nom est Joseph. Et elle. Dit-il en désignant Morgane en lui lançant un regard malicieux. C'est ma nièce. Chafouin lui tendit sa main qu'elle serra de bon cœur.

-Enchanté Joseph. Que faites-vous avec votre nièce, je vous ais vus vous disputer. Elle n'a pas l'air de vous avoir quitté en très bon terme.

-Oh ça. Il se frotta la joue et en regardant Lundi d'un air amusé. Elle s'est faite larguée par son petit copain aujourd'hui.

-Oh, que c'est triste. Dit Xyliah en lançant un regard empli de compassion envers Morgane.

-À première vue oui, mais la petite n'y est pas pour rien dans cette rupture, elle accepte très mal les critiques on va dire. Chafouin ne lâchait pas Morgane du regard en disant cela. Elle a le sang chaud, ça doit sans doute venir de sa mère vous voyez ?

Xyliah lança un regard insistant à Morgane.

-Le sang chaud je connais. Je suis originaire de Zochlom après tout.

-Zochlom c'est loin, que vous faites dans le coin ?


Cette fois, il espérait un signe qui pourrait la trahir, elle passa ses deux bras derrière la tête et se pencha en arrière en prenant un air songeur.

-Oh des petites affaires, voyage de famille, tout ça tout ça, j'en profite aussi pour faire une petite pause, jouer aux cartes, dépouiller les pauvres gens et pourquoi pas faire des rencontres, intéressantes...


Chafouin laissa les deux jeunes femmes faire plus amples connaissances alors qu'il finissait de trier les cartes pour en refaire un jeu normal, une fois qu'il en eut terminé, il commença à redistribuer le jeu tout en parlant.

-Vous savez, je vois votre pile d'irys là et je me dis que vous devez en avoir marre de gagner autant d'argent, que diriez-vous de quelque chose de différent pour corser le jeu ?

-Pourquoi pas, qu'avez-vous en tête ?

-Eh bien plutôt que de jouer de l'argent, nous pourrions jouer, des services par exemple ?

Xyl prit un air songeur et regarda sa partenaire de droite, elle semblait avoir une idée bien précise de ce qu'elle voulait.

-Si c'est un service, je suis d'accord, dans les limites du raisonnable évidemment.

-Très bien, alors jouons.

Chafouin commença le premier, il ne savait pas s'il allait gagner, mais avait déjà une idée plus ou moins précise de ce qu'il demanderait, quant à Xyliah, cela semblait assez clair. Il ne restait plus qu'à voir ce que Lundi demanderait si elle gagnait. Enfin, si la chance décidait pour une fois de lui accorder enfin sa bénédiction, le karma allait peux être enfin la faire rebondir.

Jeu de hasard:


Dernière édition par George "Chafouin" Deckter le Dim 28 Avr - 16:45, édité 1 fois

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C'était bien un Lundi ... pour l'instant. Morgane avait des irys à épargner, même s'ils étaient destinées à Circéro, enfin, ça, c'était le plan avant que cette chienne ne vienne voler son contrat. Son tuteur comprendrait, il n'était pas du genre à faire la fine bouche, encore moins lorsque la quantité d'argent en question était plus étroite que la paume de sa main. "S'il n'y a pas de sac avec, alors de ton pécule je n'ai cure", qu'il disait souvent, ce con, avec ses manières de diva. Alors, si en plus, elle lui expliquait que ça lui avait rapporté une petite vengeance en plus d'un délicieux ... "extra", il serait même capable d'effacer sa dette. Cette journée était merdique, d'accord, mais cette assassine-ci était aussi optimiste qu'elle était sûre d'elle. C'était dire beaucoup, énormément.

La noiraude aux iris abyssaux n'eut même pas besoin de se délester elle-même de son argent, non, l'autre arpenteuse de trottoir ne s'était pas gênée pour se servir. Plus notable, le léger coup de vent sur la surface dorsale de sa main vint envoyer un minuscule frisson dans son épiderme. Tournant le visage vers la rousse, les yeux profonds de la pénitente gardaient en fixette la main sur la table, tandis que sa lèvre inférieure pendait à un doigt près de sa comparse. Le regard de Morgane se releva dans les pupilles émeraudes, n'y croisant qu'un sourire malicieux. L'assassine fit rouler ses deux saphirs, laissant traîner son oeillade sur sa cible avec un air léger, avant qu'elle ne redresse enfin la tête.

... et regardez qui revoilà. Chafouin ne rata pas une occasion de faire le beau, faire le malin était son truc à lui, apparemment. Mais la noiraude ne désespérait pas, tout le monde avait ses faiblesses, elle trouverait éventuellement là où les plaies du vioque sont déjà ouvertes pour y remuer ses paroles venimeuses. Elle trouverait, comme tout le monde avant lui, en fait ... elle avait peut-être déjà trouvé.  Elle sourit, levant un sourcil devant la confrontation bien opportune et qui servait étrangement leurs intérêts. Morgane se serait bien passé de cette pègre sur pattes, en fait. Comme elle était partie, elle avait l'assurance d'en finir avant le crépuscule si le besoin s'en faisait sentir.

Et là, ils parlaient d'elle comme d'un objet. Ah. Donc c'était ça que ça faisait. Bon, très bien, Chafouin finira avec un carreau dans sa langue trop pendue, et l'autre garce aura le temps de s'amuser avant de crever gueule ouverte. De toute manière, les vieux ne sont qu'un fardeau de plus pour la société et les assassins à leur compte n'ont pas le droit d'être grâce au monopole du meurtre que l'Ordre a mis en place, malin, n'est-ce pas ? En tout cas, Morgane se délecterait grandement de ce que cette soirée promettait, surtout si la conclusion devait se faire au fil d'une dague. Devant toutes ces pensées, elle souriait timidement, penchant la tête, comme gênée par le sujet.

L'avantage d'avoir eu une vraie diva pour tuteur, c'est qu'on apprend vite à s'éprendre du drame et à ses manières. A la fin, jouer du visage n'est rien d'autre que du maquillage en direct. Là, si elle avait bien saisi son rôle, c'était plutôt s'amuser du deuil, jouer la victime de mauvaise foi qui avait sale caractère avec tout le monde, mais qui aurait bien aimé trouver quelque chose pour oublier son malheur. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un en fait ... et Xyl compatissait, en plus. En réponse, elle lui rendit un sourire moins las qu'attristé, avant de rebaisser les yeux.

Et comment ça, elle acceptait mal les critiques ? Va crever, vieux connard ! Traîne ta carcasse au cimetière et demande au fossoyeur de te faire une spéciale, tu finiras dans un mausolée avec une pelle dans le c..! Bref, tout ça en un regard et une volte-face vite amorcée. Et allez, encore le regard à objet de l'autre rouquine ... mais merde, c'était vraiment sexy, ce truc en, fait. Pas étonnant, en fait, elle avait grandi à Zochlom, et tous ceux qui sont de là-bas sont de vraies libidos sur pattes, peut-être à cause du climat ? C'est qu'il fait chaud, là-bas et en matière de rencontre intéressante, Morgane n'avait jamais peur de décevoir. En aparté, Xyl glissa quelques murmures.

- Comment dois-je t'appeler, d'ailleurs ?
- Comme tu veux.
- "Poupée", ça te va ?

L'air hautain de Morgane la fixa pendant quelques secondes avant de se munir d'un sourire et de se détourner d'elle avec une remarque soufflée en coup de vent.

- J'ai entendu plus osé ...

C'était assez décevant, oui, pas très imaginatif non plus, mais toujours sexy, parce que la subtile virilité de Xyl obligeait. Visiblement touchée à l'orgueil sans non plus trop s'en plaindre, cette dernière se rapprocha pour un dernier chuchotis.

- ... pour l'instant.

Oh, elle jouait la fille sage pendant qu'elle parlait avec Chafouin, mais elle cachait plutôt bien son jeu. Morgane se surprit à sourire, sans daigner regarder la rouquine. Ca, c'était une sacrée promesse, pourvu qu'elle puisse la tenir.

Le vieux s'immisça une nouvelle fois dans la conversation, avec une proposition ... originale. Des services, hum ? Maintenant, voilà quelque chose d'étrangement intéressant pour une bouche aussi ridée. Evidemment que l'assassine allait s'y plaire à ces petits enjeux, et sa demande à elle était simpliste, peut-être que Xyl avait la même en tête ? Bon, par contre, quand Lundi veut pas, ça ne sert à rien d'insister, parce que là, elle avait encore perdu et elle allait se passer les nerfs sur les autres au refuge de l'Ordre quand elle rentrerait.

- Argent comme service, les deux sont aussi faciles à gagner l'un que l'autre ... maintenant, que choisir ..?

Evidemment qu'elle fixait Morgane, qui, en réponse, expira comme pour dire "abrège". Alors, elle se pencha à l'oreille de l'assassine, qui la lui tendit volontiers. Elle lui susurra une phrase courte, simple à laquelle la perdante esquissa des yeux écarquillés, sans se délester de son sourire. Bon, les règles étaient les règles. Alors, elle fit joindre ses mains dans son dos, et pinça la section centrale de son haut. Mais ... juste avant.

- Ôte donc ce regard de ta propre nièce, vieux pervers.

Hors de question qu'il en profite de trop, cet enfoiré-là. La pièce de lingerie glissa de sous le chemisier, l'avantage d'un corset, c'est qu'on a souvent bien du mal à discerner les formes qu'il cache. Alors, pour Morgane, il n'y avait que peu de différence, c'était presque libérateur même. Sans trop exposer le sous-vêtement, elle la refila en vitesse à Xyl qui le fourra dans sa sacoche, non sans laisser une remarque, comme d'usure.

- Viens le chercher quand tu le veux. elle accentua le tout d'un clin d'oeil. Encore ?


Evidemment.

Spoiler:


Dernière édition par Morgane Forsythia le Mer 1 Mai - 23:38, édité 1 fois

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La tournure que prenaient les événements l’agaçait légèrement, autant il était amusant de voir Lundi se faire traitée comme un objet de la part de l'étrangère, autant se faire piquer son propre argent était bien moins agréable. Mais le pire c'était que cette Xiliah n'avait pas l'air d'être gênée par la présence d'autrui. Chafouin avait évidemment tourné la tête ailleurs quand Morgane le lui avait demandé, peu soucieux de ce spectacle peu intéressant pour lui. Lui qui était toujours autant accaparé par cette question : où se trouve mon putain de saphir ? Pour cela il fallait qu'il la déstabilise, ce fut donc sans tarder qu'il s'empressa de les rejoindre sur la seconde manche.

Mais elle ne fut pas plus concluante que la première, cette fois Chafouin commençait à être un peu agacé, contrairement à Xiliah, qui semblait de plus en plus galvanisée par ses succès à répétition. Une pensée vint à Chafouin, comment faisait-elle pour gagner à chaque fois ? Rien n'indiquait qu'elle avait caché des cartes, sa tenue assez légère et quelque peu provocante maintenant qu'il s'y intéressait de plus près, n'était pas agencée pour permettre une triche facile. Quoi alors ? Les dieux de la chance étaient-ils seulement à ses côtés ? C'était ça son secret ? Chafouin ou Lundi, l'un ou l'autre devait gagner maintenant.

La jeune rousse avait en tout cas encore plus pris d'assurance, vu qu'elle se penchait encore plus vers Morgane en ramassant ses irys. Au passage une de ses mains vint se poser sur la cuisse de la jeune assassine, bien trop près de son entre-jambe. Le ton de défi de la jeune assassine avait galvanisée Xiliah qui comptait bien commencer avec les paroles osées à l'attention de sa future conquête. C'est ainsi qu'elle lui susurra à l'oreille :

-Quand j'en aurai fini avec toi, tu auras tout oublié de ce que la queue de ton ex pouvait te faire ressentir.

Puis en se redressant sur sa chaise elle ajouta, l'air conquérante.

-Tu me paieras la chambre que je désire, sans doute la plus chère...Poupée.

Bon quitte à jouer un rôle autant y aller jusqu'au bout. Chafouin se demandait bien ce que ferait un oncle qui voyait sa nièce se faire traitée comme un morceau de viande. Il ne resterait pas impassible, même pour une petite garce tel que Lundi. Et puis le fait qu'il venait de perdre deux fois de suite le rendait quelque peu irritable.

-Je ne savais pas qu'on proposait à sa future partenaire de baiser sans même attendre d'être en privé. C'est une coutume de Zochlom ça aussi ? Fit Chafouin avec dédain.

Loin de se laisser démonter, la jeune rousse lui rendit un regard taquin.

-Non, mais ça choque les vieux bougons dans votre genre. Mais je comprends, à votre âge ça ne doit pas être facile de voir des jeunes prêts à prendre du bon temps.

Ça, ça faisait mal, surtout la partie sur son âge. Il avait envie de lui balancer son monologue sur le fait que ses cheveux décolorés n'étaient pas du fait de son âge, mais un tel discours ne lui ferait que perdre encore plus de crédibilité. Il serra bien fort le poing et essaya de garder son calme, surtout en voyant la réaction de l'autre connasse de Lundi.

-Quoi ça te fait rire toi ? Je te rappelle qu'elle te considère juste comme un bout de viande. Il reporta son attention sur Xiliah. D'ailleurs ton turban là, je ne me rappelle pas que ce soit un habit traditionnel à Zochlom. Ce tissu est particulièrement moche en plus de ça.  Si tu veux draguer, pourquoi tu gardes cette horreur autour de ta tête ?

Pour la première fois, Xiliah sembla hésiter, il savait très bien pourquoi elle gardait ce drap déchiré autour de sa tête. Mais devinait-elle qu'il le savait ? Mais l'hésitation disparue du visage de la rousse, remplacé par un petit sourire timide.

-Je suppose que vous avez raison.

Elle retira alors ce qu'elle faisait passer pour un turban, ses cheveux se libèrent et honnêtement, ne firent qu'accentuer encore plus cette beauté sauvage qu'elle mettait en valeur depuis le début. Cependant, cela révéla aussi un vilain bleu au crâne, qu'elle avait tant bien que mal essayer de limiter en appliquant un pansement dessus. La première chose qu'aurait eu envie de lâcher Chafouin aurait été « alors c'est effectivement bien toi salope. » À la place il dit :

-Oh, plutôt vilain ce bleu.

-Oui vous comprenez le turban maintenant, je me suis fait cette blessure il y a quelques jours, alors que j'étais sur le port. J'étais dans mes pensées je ne regardais pas où j'allais et paf, je suis rentrée dans un lampadaire. C'est bête quand on y pense.

Elle faisait de grands gestes pour justifier cette explication bien trop riche en détail, surtout que Chafouin savait très bien qu'il n'y avait pas de lampadaires sur le port. Il la laissa s'expliquer en faisant mine de sourire. Alors qu'il s'imaginait déjà lui faire la peau pour récupérer son saphir. Xiliah, peu sûre d'elle dans un premier temps, reprit de sa constance en fourrant le tissu dans sa sacoche et en lançant un clin d’œil à Lundi.

-De toute manière je pourrais mieux t'attacher les mains avec.

-Bon, on joue ou on continue de perdre notre temps ? Grogna Chafouin. Allez c'est à toi de distribuer Xiliah.

Quoi qu'il puisse se passer, il saurait gérer, il connaissait bien l'établissement en vérité. Il savait que toutes les pièces et en particulier les plus chères, possédaient un balcon. Une fois que ces deux dévergondés iraient faire leur petite affaire, il ne se générait pas pour les surprendre sur le fait et révéler la supercherie de Xiliah en récupérant son saphir qui devait certainement se trouver dans sa sacoche. Quant à Lundi, il ne savait pas encore, mais il s'était bien rendu compte en l'analysant qu'elle était plus intéressée par le sang de Xiliah que par son réel plaisir. Soit, du sang coulerait, que cela soit l’œuvre du plaisir ou d'une vengeance mesquine. Et il n'hésiterait pas à être aux premières loges pour assister à ce spectacle sordide.

-Allez, la troisième sera la bonne. Dit-il en lançant un sourire carnassier.

Et rebelote!:

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Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyDim 5 Mai - 0:05
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Wow ... ça, c'étaient des frissons qui couraient dans le dos de l'assassine, et ce genre de choses, ça n'arrivait que rarement, très rarement. La voix de la rouquine avait craquelé dans le creux de son oreille, rampant sous sa peau, se glissant dans sa nuque et délivrant une pluie croulante le long de son échine. L'effet fut sensiblement le même qu'un éclair dans les veines, pas d'amour, non, mais bien l'amorce d'un changement de plan radical ... ça faisait trop de promesses pour que Morgane ne les ignore, et elle comptait bien les voir se mettre à exécution. Parce que l'Ordre, ça payait bien et à quoi servait l'argent si ce n'était pour payer de jolies chambres à remuer ?

La réaction de la brunette ne s'attendit pas, dès que Xyl s'écarta avec une main intrusive et pourtant presque bienvenue, la khamga leva des yeux pétillants sur elle. Pour la première fois de la journée, elle esquissa un sourire grandissant qui paraissait sincère ! Ses lèvres s'écartèrent l'une de l'autre en une mimique de fascination, tandis que ses dents s'abaissaient sur la jumelle inférieure des deux. Oh, la faussaire ne disait rien, son regard était plus éloquent qu'un millier de mots et elle n'essayait même pas de le cacher. En un seul ombrage de pupille, elle traduisait tant de demandes qui ne trouverait résolution que sous un drap et enlacée à du chanvre.

Chafouin fit une remarque qui fit détourner le regard, sans défiger le visage de Morgane, curieuse de voir ce que la rouquine pourrait rétorquer ... cette femme était-elle donc parfaite ? La réaction de ce cher "oncle" indiqua à la brunette que l'âge était effectivement quelque chose qui le picotait, mais ce n'était pas assez. Pas mal, pour une personne qui n'était pas la demoiselle Forsythia, pas mal ... maintenant, il y avait de quoi réfléchir à deux fois sur le comment de la soirée. Il était rare que la jeune femme se prenne la tête pour quoi que ce soit, mais là, d'un côté elle pouvait prendre du bon temps sans s'emmerder de quoi que ce soit d'autre. D'un autre, elle violait les règles de l'Ordre et devrait se faire chier à nettoyer le sang de ses fringues ... si elle la saignait. Au pire, dans le second cas, elle trahirait la confiance de Chafouin, ce qui, étonnamment, la rendait bien indifférente.
A la remarque de ce dernier, elle haussa donc les épaules avec un sourire joueur, sans regretter d'avoir rigolé trop fort.

- Ce n'est pas une mauvaise chose, pourvu que mademoiselle, ici, soit à la hauteur des attentes qu'elle impose ...

Un détail fit lever le sourcil de Morgane, l'aspect nouveau de Xyliah, qui, sans bandeau, gagnait en féminité, c'était un fait. Est-ce que c'était au goût de l'assassine ? Elle s'en foutait pas mal, hommes, femmes, tout était bon à baiser tant qu'ils étaient beaux et biens foutus. En fait, ce Lundi n'était pas si mal, quand on y pensait, puisque de toute manière, la meilleure chose à faire était ... de ne rien faire. Elle dirait à l'Ordre que la victime a été abattue par une personne autre qu'elle-même et l'Ordre aviserait, tandis qu'elle, elle sera déjà partie bien loin avant de pouvoir être missionnée.

Alors, l'explication de cette blessure ... beh elle s'en tamponnait tout autant l'oreille avec une babouche. Mais, comme elle s'ensuivit d'une autre promesse, la brunette lâcha quand même un sourire. Ne dit-on pas qu'attachée, c'est le pied ? Et puis le rouge, c'était la couleur préférée de la dame, juste après le violet, alors, que du bonheur. En fait, c'était cool, le Lundi, pourquoi les gens faisaient leurs divas de merde et n'arrêtaient pas de s'en plaindre ? Sérieusement, le monde ... que des connards. Oh, ils relançaient le jeu ? Bien, bien, c'est pas comme si Morgane avait quoi que ce soit de plus à perdre ... ou à gagner ?

En fait, elle n'essaya même pas de sortir vainqueur de la manche, elle se contentait simplement d'espérer que Xyl gagne une nouvelle fois. Et bingo. Même l'assassine s'amusait maintenant des idées qui pouvaient bien traverser l'esprit de la rouquine, c'était comme attendre une sentence, mais avec des issues bien moins sévères. Et si elles étaient bel et bien sévères, alors, était-ce vraiment si mal ? Que les choses soient claires, une fois pour toutes, Morgane aimait son café corsé pour ainsi dire, hors de question de s'emmerder avec de la romance. Le pragmatisme de la tueuse présumée touchait le coeur de la faussaire au parfait endroit. Le ton alors illuminé de la rouquine fit se pencher la tête de celle qui subissait les délicieux déboires de ses services.

Elle lui sourit, avant d'approcher ses lèvres de l'oreille de la noiraude. En silence, elle murmura sa requête ... le ton de la tueuse aux yeux abyssaux s'écarta alors en une expression étonnée, mais étrangement ravie, comme agréablement. Morgane jeta son regard vers Chafouin, cligna deux-trois des yeux et retourna son visage sur la risette enchanteresse de Xyl. Sans se gêner, la main sèche de la rouquine saisit la nuque de l'assassine et lui délivra un baiser enflammé qui laissa à la jeune femme tout le privilège d'anticiper le reste de la soirée. Et pourtant, après avoir rouvert des yeux partiellement clos sous de basses paupières, elle se leva.

- Je te retrouverai ce soir, alors, Xyl. Sa risette malsaine visa soudain Chafouin. Quant à toi, tu pourras payer les consommations de ta nièce, et ... bonne chance, aussi.

Parce qu'il en aurait besoin. Morgane s'écarta tout simplement, descendant les marches du parvis et disparaissant dans l'une des rues adjointes. Sam était en train de jouer aux osselets à l'ombre d'un baril, la khamga, s'assurant que tout le monde se fiche bien d'elle, renversa du bout du pied les figures du gamin. Avec un sourire narquois, elle reprit d'un ton sec.

- Hoy, toutou. Continue à le suivre.

Il hocha la tête, ramassant ses jouets et s'en retournant à la rue principale pour s'amuser, tout en feignant de mendier. Xyl, elle, balançait un regard provocateur à Chafouin, du haut de sa chaise et de son air hautain.

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Comme un Lundi EmptyMer 8 Mai - 17:59
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Ça n'allait pas, ça n'allait pas du tout. Plus le jeu continuait et plus la situation, à l'image de cette journée, commençait à lui échapper. Encore la perte d'irys pouvait passer, le comportement de Xyliah en revanche était assez insupportable. Mais le plus énervant, c'était cette garce de Lundi, voilà que la jeune femme s'éloignait de son champ de vision. S'il y avait bien une chose que Chafouin avait appréciée dans le fait qu'elle soit assise à la même table que lui, c'était qu'il pouvait la garder dans son champ de vision. Et voilà qu'elle s'échappait, en lui demandant de payer les consommations en plus de ça ! À cette demande, il frappa du poing la table en grognant.

-C'est ça, tire toi donc, tes fringues empestent la bière.

Puis il se retrouva seul, avec Xyliah bien sûr. La jeune femme arborait un sourire narquois et un tas d'irys tout aussi arrogant par sa taille. Les sourires et petits rires de rencontre avait vite laissé place à des regards, plus naturels. Du moins si on pouvait considérer comme naturel le regard blasé de Chafouin et la mine soucieuse de Xyliah. (Un peu comme sur l'image.)

-Bon, nous voilà seuls maintenant.

-On dirait bien.

-Quelque chose à boire peux être ?

-Mais certainement !

-Permettez que je puise assez pour payer la consommation. Fit-il en se servant sans ménagement dans le tas de pièce de Xyliah.

Cette dernière fit de gros yeux, mais ne réagit pas sur le moment. Chafouin se rendit au comptoir, commanda ce qu'il voulait et se retourna pour fixer Xyl qui le maintenait aussi du regard. Elle semblait un peu plus pensive qu'avant, comme quand elle avait expliqué la manière dont elle s'était blessée. Chafouin avait aussi cette désagréable impression maintenant que Lundi n'était plus là. L'assassine était clairement la dernière personne à qui il souhaitait tourner le dos et la savoir loin de lui, le mettait mal à l'aise. Mais qu'importe, le temps était venu de récupérer une fois pour toute son fichu saphir. Dès qu'il eut prit ses deux verres, il revint s’asseoir à la table et tendis son verre de whisky à Xyliah qui jaugea le verre de Chafouin avec un haussement de sourcil.

-Un café, vraiment ? J'aurais cru que vous prendriez autre chose vu ce qui vient de se passer.


-Contrairement à ce que tu dois penser, j'aime garder les idées claires de temps en temps, surtout quand cela me permet de penser aux détails. Comme par exemple le fait qu'il n'y a pas de lampadaires sur le port de Prorig.

Sans un mot, elle le dévisagea, avisa son verre, ses mains. Chafouin crut qu'elle allait se lever pour s'enfuir ou même dégainer une arme bien dissimulée. Mais elle se contenta de prendre doucement son verre et l'avalé d'un coup sec. Elle avait très bien comprit ce qu'il sous-entendait et ce que cela impliquait, elle l'avait comprit depuis la dernière manche. Peux être même avant. Comme elle ne répondait pas, se contentant d'afficher une mine désintéressée, Chafouin poursuivi.

-Je ne te demanderais qu'une chose, rend moi mon putain de saphir et je te laisse.

Elle émit un gloussement, qui se transforma en rire hilare. Chafouin garda son visage de marbre, mais serra son poing très fort alors que certains clients retournaient leur tête dans leur direction.

-Votre saphir ? Vous ne connaissez même pas sa véritable valeur. Vous n'y voyez qu'une stupide somme d'irys, alors qu'il vaut bien plus que cela pour celui à qui vous l'avez volé. De plus, il ne vous appartient pas. Vous me dégouttez Chafouin.

-Je te dégouttes ? Et tu vas faire quoi ? Hurler, essayer de me tuer et de t'enfuir ? Tu es toute seule je te signale. Tu as deux personnes contre toi, dont une qui souhaite bien plus ta mort que moi.

-Vous vous trompez lourdement, j'ai une alliée de choix maintenant et si vous vous êtes laissé abusé par son jeu, alors vous êtes un idiot.

Elle n'avait pas totalement tort, mais peux être s'avançait-elle un peu trop en considérant Lundi comme son alliée ? Quoi qu'il en soit Chafouin savait qu'il ne pourrait rien faire en attendant ce soir sans que la jeune assassine revienne lui mettre des bâtons dans les roues. Il arrêta de faire la moue et afficha un sourire d'attaquant. Il fallait maintenant jouer sans laisser de place au hasard, en mettant toutes les chances de son côté et en agissant prudemment, comme il l'avait toujours fait.

-Tu vois, tu es jeune, tu débordes d'assurance, mais dès le début, tu t'es fourrée dans une merde noire. Ta première erreur a été de venir me faire chier dans ma ville. Mais ta deuxième erreur et largement la plus importante a été de croire que tu t'en tirerais sans que personne ne réagisse. Dis-moi, que se passera-t-il si mes contacts dans la milice apprenait que je tiens la salope qui vient d'assassiner un type ? Je te le redemande une nouvelle fois, rend moi mon saphir.

Il n'eu pour toute réponse qu'un nouveau regard de défi de Xyliah, même si, elle commençait à bien se rendre compte dans quelle situation elle se trouvait et qu'elle n'était pas du tout à son avantage. Chafouin, devant cette témérité insensée lui ordonna de se lever en lui faisant bien comprendre qu'il ne fallait pas essayer de négocier. Il la fit avancer vers le comptoir et lui ordonna de commander une chambre. La plus chère, comme elle l'avait souhaitée, ainsi qu'un double des clés. Devant l’apparent refus de la jeune femme, Chafouin n’hésita pas à lui dérober son petit revolver qu'elle avait à la ceinture, le tout discrètement et en le pressant dans son dos. Mimant le fait qu'il se penchait derrière son oreille pour lui dire des mots doux.

-Je te conseille d'éviter de me faire perdre mon temps. Si tu veux rester en un seul morceau.

Xyliah déglutit et elle se saisit d'une des clés sans gaieté de cœur. Chafouin Lui fit signe de passer devant lui et il l'amena à une table. Il avait repéré plus tôt deux hommes de main qu'il voyait régulièrement traîné dans son espace de vie, suffisamment pour connaître leurs noms savoir qu'ils étaient toujours en quête de petites affaires à effectuer.

-Salut Khog et Hensen, ça vous dirait un peu de travail ? Ils répondirent à l'affirmative. Bien, votre tâche sera de jouer les gardes du corps pour la jolie rousse que voici, jusqu'à ce soir au moins, je vous paieraient ensuite, ça vous va ? Parfait, allez, suivez-moi vous tous.

Ils se mirent en route direction l'étage sous le commandement de Chafouin. Xyliah semblait de plus en plus alarmée alors qu'elle voyait elle aussi la situation lui échapper. De plus, les regards des deux hommes n'étaient clairement pas amicaux, ils s'étaient bien rendu compte qu'ils garderaient la jeune femme contre son gré. Une fois arrivé à la chambre désirée, une belle pièce avec un balcon qui donnait sur le vide, le genre d'endroit qu'on ne pouvait quitter que par la porte d'entrée, Chafouin donna ses instructions.

-Allez, files moi ta clé. Khog, tu restes à l'intérieur avec elle, pour t'assurer qu'elle fasse pas de connerie. Hensen tu restes dehors, si tu vois une femme voulant rentrer, tu la laisses faire, elle aura sans doute une sorte de maquillage. Tu devrais la reconnaître facilement.

Khog entra le premier, mais alors que Xyliah faisait mine de vouloir le suivre, Chafouin l'attrapa pour la confronter dans les yeux.

-T'as encore une chance de me le donner sans douleur. Réfléchis bien.


Elle se débattit pour qu'il la laisse et croisa les bras avec un regard fier.

-Dites-moi, pourquoi je ne suis pas encore morte ? Ça serait bien plus simple pour vous non ? Chafouin ne répondit pas et elle se mit à prendre une voix moqueuse. Oh, je viens de comprendre, vous avez peur d'elle, c'est pour ça toute cette mise en scène. Pour lui tendre un piège.

Il ne répondit pas, elle avait très bien compris, mais refusait encore d'accéder à sa requête. En vérité, Chafouin avait très bien mesuré le niveau de dangerosité de l'assassine et il sentait qu'il n'arriverait pas à se débarrasser de l'une sans l'autre. Essayer de faire taire les deux en même temps restait une de ses meilleures options.

-Très bien, à votre guise mon bon Chafouin, je resterais dans mon donjon en attendant mon preux chevalier. Après tout, le rôle du dragon vous va à merveille.

À peine eut-elle fini sa phrase que le poing de Chafouin s'écrasa sur son nez. Elle tituba et tomba par terre en se tenant le visage avec ses mains, qui se teintait de rouge. Ce coup, il en rêvait depuis un bout de temps. Pour enfin calmer cette fichue garce. Il souffla de contentement, bien détendu, ce genre de gnon il avait appris à les faire correctement pour ne jamais manquer l’arrête du nez. Il se frotta la main, regardant avec satisfaction cette blessure s'ajouter au bleu du front de Xyliah. Il ajouta avant de s'éloigner :

-Tu as encore quelques heures avant ce soir pour changer d'avis, je ne reste pas loin.

-Va te faire foutre connard. Cracha-t-elle.

Chafouin lui donna un coup de pied dans les côtes qui la fit rouler à l'intérieur de sa chambre. Puis il s'éloigna de la chambre en lançant les clés à ses deux hommes de main qui avaient regardé la scène d'un air amusé. L'homme aux cheveux cendrés partit alors de l'étage et de la taverne en sifflotant cet air qu'il avait entendu ce matin. Voilà, rien de tel qu'une correction de merdeuse pour revenir sur des bases saines. En sortant dans la rue il jeta un regard alentour, aucune trace de Lundi évidemment, mais il avait cette sensation de se faire observer. Qu'importe, il devait finir de refermer son piège. Il fallait qu'il se rende à un poste de la milice le plus proche, il était encore dans une zone où l'influence de Denver Johnson était forte, il devrait alors trouver un contact qui le reconnaîtrait assez rapidement. Mais d'abord, il devait s'assurer d'une chose.

Une marche vers une ruelle à l’abri des regards et une utilisation des grappins dynamiques plus tard et le voilà rendu sur les toits. Son petit royaume, l'endroit où il était sûr de se faire emmerder par personne et accessoirement, là où il pouvait observer Xyliah par la fenêtre de sa haute chambre, il trouva un coin tranquille derrière une cheminée avec un bon angle, de l'autre côté de la rue. Il avait une bonne vue sur une Xyliah faisant les cent pas dans sa chambre, visiblement très anxieuse, il n'apercevait en revanche pas Khog de là où il se trouvait. Bien, la jeune femme était à sa place, dans son donjon comme elle l'avait nommée.

Maintenant qu'il s'en était bien assuré, il voulut partir en direction de la milice, mais un bruit attira son regard vers la chambre de Xyliah, elle venait d'ouvrir les volets et se mettait sur le rebord du balcon. Ola ola ! Elle ne souhaitait quand même pas sauter cette folle ? Et il était où Khog ? D'un bond, elle s’élança dans le vide en même temps que Chafouin hurlait un « Oh la conne ! » Mais elle ne s'écrasa pas face contre terre, à la place, elle tira avec un appareil au poignet. Chafouin reconnut distinctement le bruit d'un grappin de poignet à cartouche d'air, elle avait dû le cacher dans sa sacoche. Xyliah réussit à stopper sa chute non sans mal et en atterrissant d'un peu trop haut à côté de la foule qui s'écarta en poussant des cris de surprise. La jeune rousse se mit alors à courir.

Putain, il s'était bien fait niqué, il ne lui restait plus qu'à courir pour la rattraper, ou à alerter la garde. Mais surtout, rattraper Xyliah avant que cette connasse adepte du maquillage de Lundi ne se repointe dans le coin.

Morgane Forsythia
Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyVen 10 Mai - 11:55
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Profession : Assassine
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Morgane avait bien travaillé. Oui, elle avait vraiment bien travaillé pour un jour où elle aurait simplement pu rentrer, se retourner dans son lit et attendre que ne vienne Mardi. Parce Lundi est une salope et qu'on espère toujours ne jamais revoir sa vilaine trogne, mais, on sait pertinemment qu'elle reviendra toujours nous tirer dans les pattes. C'est le genre de fléau qui s'amuse à taquiner les sensibilités de chacun, les énerve, les change en quelque chose qu'ils ne sont pas les six autres jours de la semaine. Tout le monde prie les Architectes pour leur magie, mais n'est-ce pas là un art plus beau encore que celui de faire se montrer chaque facette d'un individu ?

L'assassine souriait, se baladant mains dans le dos comme la dernière des jeunes ingénues, à profiter des rayons de soleil flétrissants de cette journée. Peut-être était-ce la première fois qu'un Lundi se présageait aussi bon, une tentative de vengeance, un complot, un rebondissement et peut-être un peu de divertissement ce soir, si Chafouin ménageait Xyliah. "Fais en sorte que cet idiot ne me traîne plus dans les pattes" qu'elle lui avait demandé, la rouquine était plus maligne qu'elle n'en avait l'air. Morgane était de celles qui reconnaissait volontiers que les neurones, c'est sexy, sauf quand ils sont désespérément fades. Ce qui était bête, c'était l'inattention dont elle avait fait preuve vis-à-vis de son alibi ... un lampadaire. La brunette en riait encore.

Amusant ... le soleil était de plus en plus rouge, pourtant, ses rayons semblaient bien moins oppressant, en comparatif à ce qu'elle avait vécu ce matin. En rentrant au refuge de l'Ordre, la khamga n'adressa pas un mot déplacé, ne fit aucun pas de travers. Nahri était attelée à remettre à sa place une nouvelle recrue, qui, apparemment, avait été prompt à se destituer des idéaux de la Pénitence. Morgane, passant à côté, ne fit que leur adresser un regard neutre, puis coula dans ses propres quartiers.

Elle avait laissé la porte ouverte derrière elle, avait même soulevé ses volets et entrouvert un pan de fenêtre. S'asseyant sur sa chaise, elle balançait d'avant en arrière sur les pieds de celle-ci, rêveuse. Mais qu'est-ce qu'il se passait pour que rien ne lui donne l'envie d'insulter quiconque à sa portée ? L'humeur humaine, on ne se l'explique pas et la jeune femme n'y réfléchissait aucunement. Pas un seul mot ne traversait ses songes, ce n'était que ressenti sans aucun jugement. Quelques minutes plus tard, elle se releva, prenant une grande inspiration, elle se murmura à elle-même.

- Rien de bon ne dure.

Retroussant ses lèvres entre ses dents, hochant la tête, la brunette glissa une ceinture à sa taille, instiguant le crissement d'une lame dans un fourreau, tandis qu'elle y rangeait une dague aiguisée. Elle aurait bien échangé un service à Circéro contre un peu d'aide, mais ce dernier était resté à Rathram. Bien, il fallait être pragmatique pour ce qui allait venir, ce n'est pas abandonner sa fierté que d'exploiter ses ressources. Nahri était encore en train de pousser une gueulante dans le couloir quand Morgane s'y glissa.

- Non, la pointe de magilithe tu l'enfonces dans le front ! Il faut que ça se voit bon sang, qui ira la trouver enfoncée aussi profondément dans la gorge ?!
- Nahri ?

La responsable du sanctuaire se retourna brusquement, mirant la khamga avec une mine aussi confuse que surprise. Déjà, Morgane faisait rouler ses yeux, elle savait bien que son ton était inhabituellement doux, mais elle avait ses raisons. D'ailleurs, sa supérieure explique bien son ressenti.

- C'est peut-être la première fois que tu m'appelles par mon nom, d'habitude, ce n'est pas ...
- La fourmi, si, si.

Nahri considéra encore l'air honnête de l'assassine, c'était visiblement de plus en plus alarmant pour elle que de faire face à une insolente aussi ... transparente.

- Qu'est-ce que tu veux ?
- J'ai besoin d'un conseil, puis de ton aval
- Un conseil ?! Son rire se mêla à son expression perdue. Merde, mais tu es malade ?
- Mon contrat de ce matin a été volé par une personne extérieure à l'Ordre et je sais qui.
- Que disent nos lois ?
- Rien, pas sur cette question, ce n'est pas non plus de la vengeance, mais nous devrions avoir notre mot à dire, là-dessus, non ? Si les gens se mettent impunément à tuer à notre place, quelle importance avons-nous ?

Nahri commençait presque à voir double, oui, Morgane savait parfois réfléchir au-delà de ses intérêts ... ou vraiment ? C'était pour elle une manière de se simplifier la tâche vis-à-vis d'une affaire auquel elle cachait un véritable désir d'avoir le dernier mot. Finalement, la responsable lâcha.

- Si tu sais qui l'a fait, tu l'amèneras ici et selon les circonstances, nous aviserons, d'accord ?
- Très bien. Elle commença à se retourner. Par ailleurs ... il y a quelqu'un qui lui aussi, traque cette personne, mais pour son profit personnel, que dois-je en faire ?
- Débrouille-toi d'abord pour qu'il ne vous traque pas jusqu'ici, j'enverrai un ulchï à ta suite pour t'aider à transporter cet assassin improvisé jusqu'à un endroit approprié.

Morgane sourit, puis se retira, retournant à la rue comme un fauve s'en retourne à la savane. Passant par les allées, elle retrouva ce cher Sam là où elle l'avait laissé.

- Si tu es encore ici, j'imagine qu'ils n'ont pas bougé ?

Le gamin laissa son regard couler par-dessus son épaule gauche, observant les toits ornés d'un ensemble de cheminées. Derrière son baril, le petit avait une vue imprenable sur le réseau de ruelles dans son dos. La khamga ne repéra pas Chafouin, non, son regard fut attiré par la figure tombante d'une Xyliah qui, définitivement, n'était pas qu'une tueuse à son compte. Ah les grappins ... le joker de ceux qui n'avaient aucune capacité en survie urbaine.

Déposant une tape aussi cynique que froide à Sam, Morgane s'éclipsa dans des allées plus étroites encore. La rouquine se dirigeait vers le soleil, prompte à l'échappatoire, cela voulait certainement dire que le vioque ne devait pas être bien loin. La fuyarde rentra à son tour dans la partie malfamée de la ville portuaire, là où les ruelles étaient bien plus sinueuses, bien moins entretenues et si silencieuses. Pas une once de monde là où elle allait. L'assassine savait bien que c'était le meilleur moyen pour perdre quelqu'un que de s'infiltrer dans ce dédale, les toits étaient trop visibles pour qu'elle veuille s'y exposer. Puis, contre Chafouin, ce ne serait qu'un désagrément, lui aussi avait un grappin.

Et pourtant ... la rue où l'assassine s'était redirigée était celle où la jeune rousse s'était infiltrée, l'entrée du labyrinthe. C'était souvent la pire étape à franchir pour s'échapper, car il n'y avait qu'une seule sortie. Les bruits de pas résonnaient entre les murs, puis la silhouette de la rouquine apparut enfin devant celle de l'insolente qui lui adressa son plus beau sourire. Ses mains croisées derrière son dos se délièrent en un instant et l'arbalète qu'elle avait apprêté décocha un carreau qui se planta dans la cuisse de Xyliah.

Oh, il y avait deux raisons qui poussaient Morgane à adorer les arbalètes, la discrétion et la puissance. La pointe avait presque traversé de par en par la jambe de la pauvrette qui se remuait à terre. Poussant la coulisse de son arme, elle encocha un autre carreau aussi rapidement que s'il avait s'agit d'un six coups. S'approchant de la rouquine, elle lui caressa la joue, lui lâchant une oeillade faussement attendrie.

- Coucou, chérie.

Pas de réponse, sauf une méprisable considération qui arracha une moue triste tout aussi factice à l'assassine. Jetant un regard alentours, elle s'assit finalement sur une caisse, comptant les munitions qu'il lui restait.

- Bien, où est le vieux ? Vous avez beaucoup à discuter, toi et lui, non ?
- Tu étais censée m'aider, salope !
- Ouh, j'aime quand on me parle salement. Le rendez-vous de ce soir tient toujours.
- Si tu me débarrasses de lui, ça se pourrait bien !
- Oh non, non, non, ma biche, ce n'était pas une question. J'aime à être diplomate, tu sais, j'aimerais tant vous voir régler ça à l'amiable ... et aussi savoir qui a instigué tout ça. Bon, il vient le vieux ou quoi ?!

Xyliah se remit partiellement droite, son dos avait fini de se teinter des couleurs des pavés en tout cas.

- Il aura sans doute recraché ses poumons poussiéreux en route.
- Tu sais que je t'aime bien ?
- Le carreau m'aura fait douter un instant ...
- Vois ça comme de l'amour vache.

Morgane souriait, ce Lundi était vraiment peu ordinaire, jamais elle ne se sera autant amusée en une journée et en plus elle se sera trouvé un nouveau jouet. Toujours sur le qui-vive, elle attendait que Chafouin ne pointe le bout de son nez.

Chafouin
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Comme un Lundi EmptySam 11 Mai - 18:34
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Au sitôt que Xyliah disparut entre les ruelles sinueuses des coins les plus malfamés de Prorig, il s'élança tout de suite à sa recherche, rodant sur les toits. Il connaissait bien ce lieu particulier qu'il nommait personnellement la souricière. Un grand dédale de rue, tout aussi vide le matin que l'après-midi. Le soir, cet endroit connaissait un regain d'activité, mais pas de la bonne population. Meurtre et vol était plus commun ici que dans le reste de la ville portuaire. Pour Chafouin, c'était aussi un lieu difficile, il y était compliqué d’espionner ce qui se trouvait en contrebas sans s'exposer aux regards. Mais qu'importe, Xyliah était faite comme un rat dès le moment où elle s'était aventurée dans ces ruelles sombres.

Enfin la trouver fut bien plus facile à dire qu'à faire, plusieurs fois il eut du mal à l'apercevoir en contrebas, elle courait comme une dératée, il faillit la perde plusieurs fois. Et au moment où il était sûr de la coincer à un croisement, le seul succès qu'il eut fut de la voir prendre la direction opposée. Il remonta sur les toits en réfléchissant. Les souricières étaient un endroit labyrinthique, mais un explorateur expérimenté connaissant bien le coin aurait repéré les quelques petits passages qui permettaient de s'échapper de ce labyrinthe. Xyliah en revanche, ne pourrait que s'échapper par l'endroit d'où elle était venue, l'entrée. C'est là qu'il pourrait la coincer.

Une fois bien reparti sur les toits, il se dirigea aussi vite qu'il pu à l'aide de bonds, grappin et autres cabrioles. Malgré ses efforts, il arriva quasiment trop tard, alors qu'il remonta un toit pentu pour arriver à sa destination, il entendit une bribe de discussion de l'autre côté du toit ou plutôt la fin de celle-ci.  

...J'aime à être diplomate, tu sais, j'aimerais tant vous voir régler ça à l'amiable ... et aussi savoir qui a instigué tout ça. Bon, il vient le vieux ou quoi ?!

Il se stoppa un instant en reconnaissant cette voix, ainsi elle l'avait retrouvé plus vite que lui. C'était fâcheux, enfin peux être pas tellement. Il se rendit compte que depuis le début, il n'avait fait que se mettre en travers de la route de Lundi, à chaque rencontre ou presque, elle avait voulu discuter, enfin à sa manière. La résolution de cette affaire se serait peut être révélé bien plus rapide s'il ne lui avait pas mis une beigne dès le début, mais en même temps, ce n'était pas facile de rester pacifique avec elle ! La seule chose qu'elle inspirait à Chafouin à part son envie de lui mettre une branlée, c'était une méfiance, née de sa proportion maladive à faire tout son possible pour limiter le danger autour de lui. Et si pour une fois, il se détendait un peu et tâchait de négocier, selon les termes de l'assassine ? En allant pleinement dans son sens ? Il pourrait enfin s'en tirer avec l'objet qu'il convoitait depuis ce matin. Lundi elle, qui s'était fait lavée le cerveau par Xyliah, aurait enfin son cul pour en profiter. Quant à la rousse, bah elle resterait en vie, c'était déjà une bonne compensation non ?

Non, il se mit à douter, c'était trop risqué de se baser sur de tels suppositions, avec le caractère de Lundi, il s'attendait à tout moment qu'elle lui tire un carreau dans le dos dès qu'elle aurait terminé leur échange. Quant à Xyliah, elle n'avait pas l'air particulièrement dangereuse, mais elle avait tout de même égorger un mec. Et s'il profitait de sa position pour tenter une attaque surprise, il pourrait prendre l'avantage. Avec de la chance il se chargerait de tuer Lundi qui restait le danger prioritaire pour lui. Puis plus qu'à se charger de Xyl. Mais si ça ne marchait pas ? Si l'assassine était assez adroite pour lui coller un carreau là où ça fait mal ? Il était hors de question qu'elle s'amuse à le torturer, ce qu'elle ferait sans doute vu son tempérament, avant de le tuer. Il préférait se coller une balle de la tête lui-même que de subir ses insupportables paroles remplies d'orgueils pour dernière expérience de vie. Maintenant que les filles avaient terminé leur dialogue. Il se décida sur ce qu'il devait faire et se mit à bouger.

Dès qu'il changea de pente de toiture, il vit les deux femmes et l'arme de l'une se braquer sur lui. Il leva les bras en arrivant au bord de toit, en signe de réédition.

-Wow wow wow, baisse donc ton lance-baton. Je ne suis pas venu pour me battre. Je vous ai entendu discuter.

Cela ne sembla pas réduire la méfiance pour autant, mais bon il s'y attendait un peu vu l'expérience de ce matin.

-Voilà comment je vois les choses, on a tous passé un moment de merde aujourd'hui. Et on aimerait tous qu'elle se termine bien, en vie de préférence. De plus, Xyl, je reste curieux quant à ce qui m'a valu tant d'efforts, par rapport au truc dont on a parlé tous les deux.

-Alors, voilà ce qu'il va se passer, tous les mondes va baisser les canifs, on va se rejoindre tranquillement et trouver un terrain d'entente. Qu'est-ce que vous en pensez les filles ? Xyl ? Et toi ma petite Lundi ? Oui, c'est ton surnom, faut bien que je te trouve un patronyme après tout.

Morgane Forsythia
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Comme un Lundi EmptyMar 14 Mai - 16:56
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Quand on parle du loup ... mieux valait ne pas finir cette phrase, il ne s'agissait là que d'un grappin. Ce n'était pas pour autant que Morgane ne comptait pas lever l'arc de son arme, elle ne voulait pas se battre, et c'était certainement la meilleure raison pour dissuader toute tentative d'agression. C'était une assassine, si elle décochait son carreau, c'était pour tuer. Mais une telle pensée n'avait pas sa place dans l'immédiat, puisque, à son grand soulagement, Chafouin s'était décidé à venir avec des intentions pacifiques. La brunette n'était pas complètement idiote, si elle avait imposé des termes à cette dernière rencontre, elle comptait bien les respecter. Alors, elle baissa son arme, la gardant armée sur ses genoux.

Lundi ... pas mal, tiens. Elle aimait ce surnom-ci, ça changeait un peu de "catin", "salope" ou "chienne", même si ce n'était pas aussi percutant. Peut-être qu'elle s'y tiendrait, si l'occasion se présente un jour. Bien, les négociations pouvaient désormais commencer, pas vrai ? Ce qui était bien, avec ce rôle de médiatrice, c'était que Morgane n'avait absolument pas besoin d'excuse pour donner son avis sur quoi que ce soit.

- Avec plaisir, très cher. son ton arborait le manteau du sarcasme. Je ne serai pas difficile, je me fous bien de ce que tu lui veux à cette pouffe, moi, c'est elle dont j'ai besoin.
- Ow ... ça fait donc si longtemps que t'as pas baisé ?
- Continue comme ça et tu te feras trouer plus vite que tu ne l'espères.
- C'est un défi ?

Et elle se mit à rire, cette pétasse. Morgane n'esquissa pas l'ombre d'un sourire, pas même la simple considération de lui adresser la moindre étincelle qui aurait pu témoigner de son amusement. Les yeux abyssaux jetèrent une oeillade complètement neutre à Chafouin, fermant brièvement ses paupières, l'assassine leva l'index et le majeur. "Laisse-moi deux secondes, s'il te plaît" était la traduction fidèle de ce signe adressé. La rouquine continuait à rire, quand l'alexandare se leva, s'accroupissant devant elle, ses deux paumes sur les genoux.

La rouquine baissa la tête en une mimique se voulant faussement mignonne, tandis qu'elle pliait ses lèvres vers l'extérieur, sans dire un mot. La noiraude ne le prit pas bien, tout le contraire, en fait. Elle se foutait de sa gueule, avec un carreau dans la jambe. Morgane savait qu'elle continuerait à parler, alors, elle voulait faire en sorte qu'elle ne soit pas en mesure de le faire. Enfonçant son index et son majeur dans le creux derrière l'os de la gorge, l'assassine ne se gêna pas pour complètement couper la respiration de la jeune femme. Et pendant qu'elle avait perdu sa voix pour hurler, la noiraude remuait la pointe dans sa chair.

Elle se releva, pendant que l'autre se tenait le cou, devenant rouge comme un soleil de crépuscule. Morgane en avait définitivement marre qu'on ne la prenne pas au sérieux, le regard sec qu'elle avait revêtit montrait clairement qu'elle n'avait plus qu'une envie ; que tout ce merdier se finisse et qu'elle puisse passer à un contrat qui, cette fois, n'impliquerait pas une autre chasse à l'homme. Plus de blagues, plus de sous-entendus, maintenant, c'était le temps des négociations, et la pénitente n'avait vraiment plus l'humeur à rire.

- Chère Xyl, pour qui travailles-tu ?
- Ton ... père !

La noiraude roula des yeux, en soupirant. L'arbalète sur ses genoux vint s'apposer sur sa paume tendue vers le ciel. Oh, l'heure du jugement approchait, et Morgane se sentait d'humeur exécutive, ce soir. L'arc courbé tenait la rouquine en joue, elle et son sourire qu'elle forçait au travers de ses suffocations. Les pupilles océanes de la tueuse la toisaient d'un air de dégoût, elle détestait qu'on fasse preuve de l'arrogance dont elle-même aurait fait preuve en de similaires circonstances. Soulevant ses épaules, l'assassine ajusta sa visée, mirant la gorge déjà rouge.

- Là où je vais t'envoyer, y a pas de richesses, ma grande, joue pas à la plus maligne.
- Je ... je ... ne vois vraiment pas de quoi tu parles.

Et elle faisait exprès d'être dans l'évidence de la prétention d'ignorance, toujours en souriant. La mine exécrable de l'assassine arqua une risette en coin, sarcastique au possible, tandis qu'elle secouait la tête d'une incrédulité hautaine. Elle considéra d'abord Chafouin, espérant qu'il comprenne que c'était aussi dans son intérêt qu'elle appliquait cet interrogatoire improvisé. Retournant le visage vers la rouquine, la noiraude pressa la gâchette une première fois, le carreau passa par-dessus son épaule, craquant au sol derrière Xyliah.

- Trois.

Elle redressa son arbalète sur sa paume. La voleuse continuait à sourire, mais le ton de Morgane était immuable.

- Deux

Sa main vint ramener le levier, un carreau s'encocha dans la corde. Une goutte de sueur perla sur le front de la rouquine, mais l'assassine paraissait certaine que c'était un jeu que la maligne ne gagnerait pas.

- Un.

...


Chafouin
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Comme un Lundi EmptySam 18 Mai - 16:50
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Après l'acceptation de l'assassine, il descendit tranquillement en rappel pour les rejoindre. Xyliah faisait preuve d'une incroyable propension à la provocation alors même qu'elle était en situation plus que défavorable. Chafouin pouvait mieux le voir maintenant qu'il était descendu, Lundi ne l'avait pas manqué avec son carreau à la cuisse, elle avait prit vraiment cher. La jeune assassine était passablement irritée de ce comportement elle aussi. Vu qu'elle tortillait ses doigts dans la gorge de Xyl pour lui couper la respiration.

-Oy, on a besoin qu'elle soit toujours en mesure de parler je te signale.


Après ce petit moment de torture improvisée, elle passa à l'interrogatoire, mais cela ne donna rien de concluant, Xyliah était un vrai mur, imperméable à toute question. Et elle souriait, comme si elle pensait que tout allait bien tourner pour elle, Lundi cependant, commençait à perdre son humour et sa patience, comme en témoigna le carreau qui passa au-dessus de l'épaule de la rousse. Pourtant, malgré cette menace, elle restait toujours aussi souriante, contrairement à Chafouin qui avait sauté de la caisse d'où il regardait la situation. Lundi commença un lent décompte et quelque chose dans l'attitude de Xyl se modifia, elle semblait bien moins sûre d'elle d'un coup.

-Un.

Chafouin s'avança d'un coup et empoigna la main de Lundi pour lever son arme dans le ciel.

-Ça suffit, tu vois bien que ça ne marche pas sur elle, laisse moi faire.

Elle ne semblait pas contente évidemment, mais il lui lança un long regard pour bien lui faire comprendre que c'était à son tour d'essayer. Il se tourna ensuite vers la rousse, elle se relevait doucement en essayant de bien se tenir droit malgré sa blessure. Il s'avança vers elle, les mains sur les hanches et déclara à l'intention de Lundi.

-Le problème avec elle, c'est que la torture physique ne marchera jamais, il faut essayer autre chose.

Il s'approcha d'une Xyliah semblant toute triomphante malgré ses jambes tremblantes, il lui lança un regard plein de dédain auquel elle répondit par un air de défi, elle n'apprendrait donc jamais ? D'un coup, il agrippa le carreau encore planté dans sa cuisse et le tourna brutalement dans sa cuisse, Xyliah émit un cri de douleur et s’effondra de nouveau par terre.

-Ah, c'est ça, votre interrogatoire ? Répondit-elle d'un air amusé malgré sa douleur.

-Non, ça, c'était seulement pour m'amuser.

Il dégaina son couteau, l'espace d'un instant Xyl se braqua, elle voulu se défendre, mais il frappa à plusieurs reprises et leva son trophée au-dessus du corps de Xyliah : la sacoche de la jeune femme, dont la lanière était lacérée.

-Lâchez ça tout de suite !

Chafouin n'eut à peine qu'à appuyer du pied sur sa blessure au genou pour qu'elle grince des dents et se taise. Il leva la sacoche bien en évidence pour Lundi, l'air de défi de l'étrangère semblait se dissiper. Il commença à fouiller dans la besace.

-Tu vois, on commence déjà à avoir des résultats, le secret avec ce genre de fille, c'est de les prendre par les sentiments.


Il ne se gênait pas pour vider le contenu de la sacoche qui était pleine d'irys, qui cliquetèrent en rebondissant sur le sol. Finalement, il sortit une petite amulette représentant une sorte d'éléphant. Une babiole à ses yeux, mais Xyliah le regarda avec rage en lui intimant de relâcher cela sur-le- champ, il sourit et s’exécuta en balançant négligemment l'amulette sur le sol, Xyliah rampa dans la direction de son bien pour l’empêcher de tomber à l'égout. Elle le récupéra et le serra fort contre elle. Chafouin trouva ce pourquoi il avait poursuivi cette fille durant toute cette journée. Il balança la sacoche par terre et regardant avec satisfaction une pierre légèrement bleuté, il jeta un regard à Xyliah.

-Tu vois, quand tu veux on peut très bien s'entendre.

La jeune fille regarda la pierre, son amulette, elle sembla hésiter. Puis porta la main à sa botte, Chafouin vit la manche d'un couteau apparaître et il braqua son poing vers elle, prêt à presser le bouton de son grappin.

-Non, je me rends d'accord ? Elle jeta le couteau par terre. Je vais vous expliquer. Je viens d'une famille de voleur, très réputée à Zochlom.  Le saphir est le symbole de notre famille et je me le suis faite voler. Par un autre voleur évidemment, qui voulait réduire l'influence de ma famille. Je l'ai poursuivi jusque ici. Tout ce que vous avez fait, c'est seulement de récupérer ce qui me revient de droit.

Chafouin jouait avec la pierre et la faisant tressauter dans sa main, il semblait peu réceptif à l'explication de Xyliah.

-Alors, j'ai juste volé un voleur qui avait volé une voleuse. Ça fait beaucoup de vols, tu penses que ça s'annule Lundi ? Fit-il en ignorant royalement l'étrangère.

-C'est mon père qui m'a envoyé, pour me tester, si je reviens sans la pierre, il me bannira, ma mère, mes frères, je ne les reverrais jamais...

-Oui c'est dramatique j'en conviens. Chafouin s'approcha d'elle et s'accroupit pour être à sa hauteur. Mais malheureusement pour toi, j'en ai rien à foutre.

-Alors, allez cre... Non je vous en prie, vraiment, vous avez gagné, prenez tout le contenu de ma besace, il ne s'agit pas d'argent mais d'honneur pour moi, je vous donnerais tout.

Chafouin saisit les cheveux de la rousse pour approcher son visage du sien, elle tentait vaguement de se débattre, mais elle semblait de plus en plus épuisée.

-Oh, je te rappelle que t'as assassiner un type, en plus de me faire chier moi et la jeune demoiselle ici présente qui aurait bien aimée te sauter plutôt que de perdre son temps à te suivre. Alors. Il lâcha ses cheveux et posa son pied sur la tête de Xyliah pour la maintenir au sol. Contente-toi d'être heureuse de rester en vie.

Des larmes commencèrent à apparaître sur les joues de la rousse alors qu'il relâchait la pression, il s'éloigna enfin d'elle et regarda Lundi, pour une fois il souriait, il s'était dit que ce lundi finirait bien et c'est ce qui se passait en ce moment. Il lança un dernier regard à l'assassine en s’arrêtant.

-J'ai ce que je veux, fais ce que tu veux avec elle maintenant. Au plaisir de ne pas te revoir.

Puis il quitta la ruelle sous les pleurs de Xyliah, qui se remettait lentement assise dans la ruelle poisseuse. Au final c'était sans doute bien elle qui passait un lundi de merde, elle s'était fait massacré tour à tour par les deux personnages, ses vêtements étaient imbibés de crasse et de sang, ce lundi était pourri oui, enfin à un détail prêt. La rousse sécha ses larmes et prit à deux mains son amulette qu'elle n'avait pas lâchée de toute l’interaction. Elle regarda Morgane.

-La pierre qu'il a emportée vaut cher, il en tirera un bon prix.

D'un mouvement de pouce, elle ouvrit l'amulette, qui révéla une pierre précieuse en forme de larme, comme celle qu'avait récupéré Chafouin, mais bien plus sombre.

-C'est dommage cependant, qu'il ne sache pas faire la différence entre une topaze et un saphir.

Elle se releva une nouvelle fois pour se traîner vers une caisse, mettant un point d'honneur à refuser toute aide. Il avait l'air de souffrir le martyr. Mais son sourire taquin était revenu. Elle regarda son bien avec intensité.

-Mon père disait toujours que le meilleur moyen de mentir est de raconter la vérité. Tout ce que j'ai dit est vrai, tu sais tout maintenant. Contrairement à ce couillon, j'ai une raison bien plus noble et juste de faire ce que je fais.

Elle lança un regard de défi à l'assassine.

-Maintenant que tu sais tout, tu as toujours l'intention de me tuer ou tu compte vraiment profiter de ton lundi. Poupée ?

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